TYPOLOGIE DES ENGINS ET TECHNIQUES DE PECHE...
TYPOLOGIE DES ENGINS
ET TECHNIQUES DE PECHE ARTISANALE
T. BOUSSO
UTILISES AU SINE-SALOUM (SENEGAL)
DOCUMENT
C E N T R E D E R E C H E R C H E S O C ? A N O G R A P H I Q U E S DE D A K A R - T I A R O Y E
SCIENTIFIQUE
11
*-_---
NUMERO 14 1
f I N S T I T U T S ? N ? G A L A I S D E R E C H E R C H E S A G R I C O L E S 4
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D E C E M B R E 1 9 9 4
_-._------~ --_-
-1

TYPOLOGIE DES ENGINS ET TECHNIQUES
DE PECHE ARTISANALE
UTILISES AU SINE-SALOUM (SENEGAL)
Par
T, BOVSSO(*)
(*l Chercheur au Centre de Recherches Oc¨¦anographiques de Dakar-Thiaroye - BP 224 1
- Dakar (S¨¦n¨¦gal).

Figure I .- Lc complexe estuarien du Sine-Saloumb
Figure 2.- Hame?on simple ¨¤ boucle et ¨¤ ardillon
Figure :3.- Typologie li¨¦e aux techniques pratiqu¨¦es
LISTE DES TABLEAUX
Tableau l.- Equivalence m/kg, R tex pour les types de fil les plus
fr¨¦quemment utilis¨¦s
Tableau 2.- Tableau de r¨¦sistance des fils en monofilament de nylon
Tableau 3.- Dimensions moyennes des hame?ons
Tabeau 4.- Tableau de r¨¦partition des engins de p¨ºche selon le nombre et le
type de pirogue
LISTE DES PLANCHES
Planche n¡± 1.- Sch¨¦ma de base conventionnel des filets
Planche n¡±2.- Serine tournante et coulissante
Planche n¡±3.- Serine de plage : mbaZ law opane
Planche n¡±4.- Serine de plage : diguel
Planche n¡±5.- Filet maillant dormant, ¡°¨¤ poissons¡±
Planche n¡±Gi.- Filet maillant dormant ¨¤ soles
Planche n¡±?.- Filet maillant dormant. ¨¤ raies
Planche n¡±8.- Filet maillant dormant. ¨¤ cymbium
Planche n¡±9.- Filet fixe ¨¤ crevettes
Planche n¡± 10. - Filet maillant d¨¦rivant de surface : f¨¦l¨¦ f¨¦Z¨¦ ¨¤ mulets
Planche n¡± 1 1 .- Filet maillant d¨¦rivant de surface : f¨¦Z¨¦feZ¨¦ ¨¤ ethmaloses
Planche n¡± 12.- Filet maillant d¨¦rivant de fond : yolal
Planche n¡± 13.- Filet maillant encerclant : sa¨¹na

Ptanche n¡± 14. - Epervier
Planche n¡± 15.- Dialla
Planche n¡± 16.- Chalut ¨¤ crevettes : le killi ou mbal XLES
Planche n¡± 17.- Chalut ¨¤ crevettes : drugue
Planche n¡±18.- Lignes et hame?ons
A - Ligne ¨¤ main (poisson)
B - Ligne ¨¤ main (poulpe)
C - Palangre
Planche n¡± 19. - Ippou ou sarupe
A - p¨ºche sur les tanne
B - p¨ºche dans les bolong
Planche n¡±20. - Warunde
Planche no2 1. - Casiers ¨¤ seiches
Planche n¡±22.- Les harpons
Planche n¡±23.- Sch¨¦ma de base conventionnel montrant les djff¨¦:rentes
parties d¡¯une pirogue nyominku.
Planche n¡±24. - Quelques exemples d¡¯embarcations ¨¦tudi¨¦es
A : pirogue monoxyle
B : isik sibon
C : immunding
D : ill¨¦bou
E : ngueth
Planche n¡±25. - Pirogue ngueth
A : Coupe
B : Diff¨¦rents compartiments
C : Sch¨¦ma d¨¦taill¨¦

TABLE DES MATIERES
PAGES
RESUME
1
ABSTRACT
2
INTRODUCTION
2
1. PRESENTATION DU MILIEU
3
1.1 Le milieu physique
1.1.1 Hydrographie
1.1.2. Climat
1.1.3. Hydrodynamique
1.1.4. Hydrologie
1.1,5. Bathym¨¦trie
1.2. Milieu humain
2. CADRE METHODOLOGIQUE ET CONCEPTUEL DES RECHERCHES 6
2.1. M¨¦thodologie
6
2.2. Terminologie
7
2.2.1. filets
2.2.1.1. Fils pour filets
7
2.2.1.2. Coupe, montage et assemblage
des filets
Les nappes de filet
2.2.1.3. Les accessoires.
2.2.1.4. Dimensions des filets (longueur et
profondeur du filet)
10
2.2.2. Lignes et palangres
2.2.2.1. Ligne m¨¨re
10
2.2.2.2. Avan?on et hame?on
10
2.2.3. Embarcations
1 1
3. LES ENGINS DE PECHE
13
3.1. Les filets tournants : fila tourner (planche n¡± 2)
13
3.2. Les sennes : mbal law
14
3.2.1. Mbal law opane (planche n¡± 3)
14
3.2.2. Mbal law digue1 (planche n¡± 4)
15
3.3. Les filets maillants
15
3.3.1. Les filets maillants fixes : mbal s?r
15
3.3.1.1. Le filet maillant. dormant ¡°¨¤
poissons¡± (planche n¡± 5)
16
3.3.1.2. Le filet maillant dormant ¨¤
soles : mbal sole (planche n¡±6)
16

3.3.1.3. Le filet maillant domrant ¨¤
raies : mbal thioker (planche n¡± 7)
16
3.3.1.3. Le filet maillant dormant ¨¤ Cymbium :
mbal yeet ou fiir (planche n¡± 8)
16
3.3.2. Les filets maillants d¨¦rivants
17
3.3.3. Le filet. maillant encerclant : Sa?ma
(planche n¡± 13)
18
3.4. les engins retombants : les ¨¦perviers
(planche n¡± 14)
19
3.4.1. Epervier ¨¤ mulets
19
3.4.2. Epervier ¨¤ ethmaloses
1!3
3.4.3. Epervier ¨¤ tilapias
19
3.5. Le filet soulev¨¦ : dialla (planche n0 15)
19
3.6. Les chaluts
3.6.1. Killi ou mbal xuuss (planche n¡± 16)
2:
3.6.2. Le chalut ¨¤ crevettes : ¡°drague¡±
(planche n¡± 17)
20
3.7. Filets ¨¤ l¡¯¨¦talage : le filet fixe ¨¤
crevette : moudiasse (planche n¡± 19)
21
3.8. lignes et hame?ons
21
3.81. Les lignes ¨¤ main : odiaro
(planches n¡± 18A et 18B)
3.8.2. Les palangres : armandingua (planche n¡± 18C)
ii;
3.9. les pi¨¨ges
3.9.1. Ippou ou Sarap¨¦ (planche n¡± 19)
2:
3.92. Warande (planche n¡± 20)
3.9.3. Casiers ¨¤ seiches (planche n¡± 21)
24
3.9.4. Pi¨¨ges ¨¤ poulpes
25
3.16. Les engins de p¨ºhe par accrochage ou par
blessure : Les Harpons (planche n¡± 22)
25
3.11. Les autres engins
3.11.1. Osag
;Fi
3.11.2. Calebasses
3.11.3. P¨ºche ¨¤ la main
2s
3.12. Conclusion
26
4. LES PIROGUES
27
4.1. La pirogue monorryle (planche n¡± 28A)
28
4.2. Les pirogues ¨¤ membrures
29
4.2.1. La pirogue isik sibong (planche n¡± 28B)
29
4.2.2. la pirogue immanding (planche n¡± 28C)
29
4.2.3. La. pirogue ill¨¦bou (planche n¡± 28D)
30
4.2.4. La pirogue ngueth (planches n¡± 24E et n¡± 25)
630
4.2.5. Le mbandoire
:Il
4.2.6. Pirogue en fibre de verre
:$l
Conclusion
32
5. LES UNITES DE PECHE
33
5.1. Concept et r¨¦alit¨¦
33
5.2. Proposition de typologie pour les unit¨¦s de p¨ºche
33
5.2.1. Typologie pr¨¦liminaire
34
5.2.2. Typologie propos¨¦e
37

6. DISCUSSION
41
CONCLUSION GENERACE
43
REMERCIEMENTS
44
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
44
ANNEXES
Annexe 1 : Planches et fiches techniques des engins de p¨ºche
51
Annexe 2 : Planches et fiches techniques des embarcations
93
Annexe 3 : Tableau synoptique des embarcations utilis¨¦es
par la p¨ºche pirogui¨¨re au Sine-Saloum
1Q7
Annexe 4 : Tableau synoptique des types de filets utilis¨¦s au
Sine-Saloum
108
Annexe 5 : Tableau synoptique des principales esp¨¨ces p¨ºch¨¦es
109

TYPOLOGIE DES ENGINS
ET TECHNIQUES DE PECHE ARTISANALE
UTILISES AU SINE-SALOUM (SENEGAL)
RESUME
Dans le cadre d¡¯un nouveau programme de
recherche pluridisciplinaire mis en place pour la
compr¨¦hension des milieux estuariens du S¨¦n¨¦gal, une
typologie des engins et techniques de p¨ºche utilis¨¦s dans
l¡¯estuaire du Sine-Saloum est r¨¦alis¨¦e dans le but de
faire l¡¯¨¦tat des lieux et un diagnostic des p¨ºcheries.
Des crit¨¨res techniques nous ont permis de
distinguer dans des populations h¨¦t¨¦rog¨¨nes, des
cat¨¦gories d¡¯engins, de pirogues et d¡¯unit¨¦s de p¨ºche.
Ces crit¨¨res nous ont permis de distinguer 25 types
de p¨ºche, 7 types d¡¯embarcations et 5 classes d¡¯unit¨¦s de
production.
De nombreuses variantes sont observ¨¦es pour
chaque type d¡¯engin ou embarcation.
Une grande
diversit¨¦ est aussi apparue ¨¤ l¡¯int¨¦rieur des classes
d¡¯unit¨¦s de p¨ºche.
La m¨¦thode d¡¯enqu¨ºte, les donn¨¦es collect¨¦es et les
r¨¦sultats obtenus ont ¨¦t¨¦ discut¨¦s.
Mots clefs : S¨¦n¨¦gal, estuaire, typologie, engins de
p¨ºche, techniques de p¨ºche.

2
ABSTRACT
Classification of tackle and technical fishing are
realised in Sine-Saloum estuary in order to make a
diagnosis of fisheries within new program of disciplinary
research for understanding Senegal estuaries.
Type of fishing tackle, canoes and fishing unities are
distinguished in heterogeneous populations through
technical criterious.
tient
five fishin technics, seven fishing canoes
types and ive classes o
Y
fproduction units are refined.
Many variants are observed for each tackle or canoe.
A great diversity appears in classes of production unit.ies.
Method of investigation, data and results are
discussed.
Key words: Senegal, estuary. type, fishing tackle,
fishing technical.
INTRODUCTION
La d¨¦finition conceptuelle et th¨¦orique des unit¨¦s de p¨ºche peut ¨ºtre
comprise comme ¨¦tant le croisement d¡¯une technique, d¡¯une embarcation et
d¡¯une ¨¦quipe de p¨ºche. Cette unit¨¦ de production sert donc de base pour les
descriptions de l¡¯activit¨¦ de p¨ºche et l¡¯¨¦tude de son ¨¦volution (Ecoutin 1992).
Dans le cas du Sine-Saloum (fig
r¨¦gion caract¨¦ris¨¦e par des
¡®( 1p
contrastes tr¨¨s marqu¨¦s (interface bolong
¡®estuaire-oc¨¦an), une ressource
plurisp¨¦cifique et des modes d¡¯exploitation tr¨¨s diversifi¨¦s, est-il possible de
d¨¦finir des strates et d¡¯identifier des unit¨¦s de production standardis¨¦s ? La
typologie des techniques de p¨ºche artisanale s¡¯av¨¨re ¨ºtre un cl¨¦ment
d¨¦terminant car elle permet de sp¨¦cifier et d¡¯unir les ¨¦l¨¦ments clefs que sont
la pirogue et l¡¯engin. Ces ¨¦l¨¦ments constituent les cibles privil¨¦gi¨¦es pour les
recensements et les enqu¨ºtes de routine, ils doivent ¨ºtre fac:ilement
rep¨¦rables sur le terrain.
La prise actuelle de la p¨ºche artisanale maritime et estuarienne au
Sine-Saloum est estim¨¦e ¨¤ 10.000 tonnes (BOU~S~, 1991). La p¨ºche est
pratiqu¨¦e toute l¡¯ann¨¦e, avec divers engins (Van Chi Bonnardel, 1978 ; Diouf
et al., 199 1). Du nord au sud, ce complexe parsem¨¦ d¡¯?les et de campements
est habit¨¦ par des p¨ºcheurs qui se disent ¡°S¨¦r¨¨re-Nyominka¡± (Chauveau et
Lalo?, 1982).
Cette ¨¦tude a pour objet de faire l¡¯¨¦tat des lieux et de d¨¦finir le concept
d¡¯unit¨¦ de p¨ºche dans le contexte du Sine-Saloum. Ceci est indispensable
pour pouvoir, ult¨¦rieurement faire un suivi des activit¨¦s de p¨ºche.
(1) Bolong : ni rivi¨¨re, ni marigot. les ¡°bolong¡± (d¨¦nomination locale) sont des chenaux
souvent colonis¨¦s par Za mangrove et qui relient et interconnectent les trots bras de mer,
Sabum, Diomboss et Bandiala. Ces grands bras et leurs bolong constituent l¡¯ensemble
des trots syst¨¨mes hydrologtques du complexe estuarien du Sine-Salown.

3
Pour mener cette ¨¦tude, un recensement g¨¦n¨¦ral des engins qu¡¯ils
soient ou non en activit¨¦ a ¨¦t¨¦ fait deux fois dans l¡¯ann¨¦e en mars et en
octobre 1990. Pendant la p¨¦riode s¨¦parant les deux recensements, des
mesures pr¨¦cises des diff¨¦rents ¨¦l¨¦ments des engins et embarcations ont. ¨¦t¨¦
effectu¨¦s ¨¤ Djif¨¨re, Ndangane, Foundiougne et Missirah.
Nous avons tent¨¦ de hi¨¦rarchiser les engins en les classant par
grandes cat¨¦gories. Mais malgr¨¦ tout, des h¨¦t¨¦rog¨¦n¨¦it¨¦s demeurent et de
nombreuses variantes sont observ¨¦es.
Le respect de la classification internationale normalis¨¦e des engins de
p?che est un imp¨¦ratif pour la conception et la r¨¦alisation d¡¯un tel
document, ce qui explique le plan suivi (Von Brandt, 1972 ; Nedelec, 1982).
Des travaux similaires ont d¨¦j¨¤ ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦s au S¨¦n¨¦gal et dans la sous
r¨¦gion. Seck (198 1) a mis au point un catalogue des engins de peche
artisanale utilis¨¦s au S¨¦n¨¦gal tandis que Salles (198 1) a ¨¦tudi¨¦ la Qpologie
des engins de p¨ºche artisanale du littoral guin¨¦en. Ces deux cas d¡¯¨¦tude
int¨¦ressent. surtout la p¨ºche artisanale maritime.
Dans ce document figure une description d¨¦taill¨¦e des engins et des
embarcations utilis¨¦s dans le complexe estuarien du Sine-Saloum. C¡¯est ¨¤
partir de la pr¨¦sentation de ces deux sous-ensembles qu¡¯est ¨¦labor¨¦e une
typologie des unit¨¦s de p¨ºche qui servira ¨¤ l¡¯analyse et ¨¤ la discussion.
1. PRESENTATION DU MILIEU
1.1 LE MILIEU PHYSIQUE
1.1.1 Hvdrogranhie
Le Sine-Saloum n¡¯est ni delta ni m¨ºme v¨¦ritablement estuaire ; il n¡¯est
aujourd¡¯hui qu¡¯une Via¡± dont les trois chenaux principaux sont
exclusivement parcourus par les eaux marines (Marius, 1979). La mar¨¦e
monte jusqu¡¯en amont de Kaolack situ¨¦ ¨¤ 112 km de l¡¯embouchure et aucun
cours d¡¯eau de quelque importance que ce soit ne vient ¨¤ la rencontre de
l¡¯eau sal¨¦e. Les pluies repr¨¦sentent le seul apport d¡¯eau douce.
1.1.2. Climat
Le climat est soudanien et se caract¨¦rise par deux saisons nettement
tranch¨¦es dues ¨¤ l¡¯alternance de circulation des aliz¨¦s et de la mousson :
une saison s¨¨che, de novembre ¨¤ juin et une saison des pluies, de juin ¨¤
novembre (Leroux, 1983).
La pluviom¨¦trie montre des irr¨¦gularit¨¦s interannuelles. Apr¨¨s des
ann¨¦es humides, on a assist¨¦ ¨¤ une baisse g¨¦n¨¦ralis¨¦e de la pluviom¨¦trie qui
s¡¯est confirm¨¦e avec l¡¯ann¨¦e 1983 o¨´ des hauteurs exceptionnellement
faibles ont ¨¦t¨¦ enregistr¨¦es. C¡¯est ainsi qu¡¯¨¤ Kaolack, le maximum enregistr¨¦
en 1958 ¨¦tait de 1050,3 mm ; il n¡¯est plus en 1983 que de 303,7 mm (Dlop,

4
1990). Les hauteurs moyennes de pluviom¨¦trie varient entre 400 et 600 mm
sur la p¨¦riode 1973- 1983.
1.1.3. Hydrodynamique
Les ¨¦tudes faites sur l¡¯hydrodynamique montrent que la d¨¦croissance
des vitesses du courant en fonction de la profondeur est la r¨¦gle g¨¦n¨¦rale
(Barusseau et al., 1983). La vitesse d¡¯¨¦coulement varie aussi en fonction de
la morphologie du chenal. En outre tant en surface qu¡¯en profondeur, cette
decroissance est tr¨¨s li¨¦e au moment de la mar¨¦e.
Le facteur de restitution de l¡¯eau (d¨¦bit du jusant/d¨¦bit du flot. qui
pr¨¦c¨¦de) s¡¯¨¦tablit entre 75 et 80 % dans le Saloum, dans le Diornbos et
parfois dans le Bandiala pour les eaux de surface notamment (Diop, 1990).
La pointe de Sangomar est un cordon littoral de 11 km. Elle est
constitu¨¦e de sols meubles essentiellement de sables grossiers et fins.
Depuis quelques ann¨¦es, des effets de l¡¯hydrodynamisme sur cette zone sont
signal¨¦s. En 1987, ce cordon est coup¨¦ par l¡¯oc¨¦an en sa partie centrale. Le
lieu de rupture co?ncide avec ce qui ¨¦tait l¡¯embouchure du fleuve Saloum en
1860 (Anonyme, 1989). Une nouvelle ?le s¡¯est form¨¦e, s¨¦par¨¦e du, bras
continental. La br¨¨che large de 400 m initialement ¨¦tait de 2.000 m en
f¨¦vrier 1989. L¡¯¨¦rosion gagne pr¨¦f¨¦rentiellement le bras continental
mena?ant m¨ºme l¡¯usine de Djif¨¨re et le village des p¨ºcheurs (fig. 1).
1.1.4. Hydrologie
Les ¨¦tudes faites indiquent un gradient croissant de salinit¨¦ d l¡¯aval
&
vers l¡¯amont (Pag¨¨s et Citea8, 1990). On passe en moyenne de 36-37 /-OO ¨¤
l¡¯embouchure ¨¤ plus de 90 /OO a Kaolack (la salinite en saison seche etant
beaucoup plus ¨¦lev¨¦e, puisque les diff¨¦rentes mesure6 faite par Diop en
1990 ont donn¨¦ des valeurs toujours sup¨¦rieures ¨¤ 110
/OO ¨¤ Kaolack).
La turbidit¨¦ dans l¡¯estuaire du Saloum d¨¦cro?t en p¨¦riode de flot. en
m¨ºme temps que la salinit¨¦.
Les temp¨¦ratures dans le Saloum restent ¨¦lev¨¦es toute l¡¯arm¨¦e avec
cependant deux fl¨¦chissements. Les valeurs maximales de temp¨¦rature
enregistr¨¦es sont de l¡¯ordre de 32 ¨¤ 33¡ãC entre 1967 et 1974 (Lhomme,
1974). Des valeurs minimales de l¡¯ordre de 2 1 ¨¤ 22¡ãC sont obtenues en
d¨¦cembre, janvier et f¨¦vrier.
1.1.5. Bathvm¨¦trie
Les r¨¦sultats obtenus par Saos (1985), permettent de dire que le
chenal du Saloum dans sa partie aval est relativement profond. Les valeurs
mesur¨¦es sont rarement inf¨¦rieures ¨¤ 13 m (14 m ¨¤ Djif¨¨re et Ndangane, 13
m ¨¤ Djirnda 17 m ¨¤ Foundiougne) et peuvent m¨ºme ¨ºtre sup¨¦rieures ¨¤ 25 m
au niveau des fosses.
Le Diomboss pr¨¦sente des profondeurs plus importantes que celles du
Bandiala. Les profondeurs de 10 m sont fr¨¦quentes dans le Diomboss et des
valeurs allant jusqu¡¯¨¤ 15 voire 25 m sont enregistr¨¦es au niveau des fosses ;
par contre dans le Bandiala des fonds de 10 m sont rarement atteints.

5
1.2. MILIEU HUMAIN
Du nord au sud, ce complexe fluvio-lagunaire est parsem¨¦ d¡¯?les
enserr¨¦es entre les bolong. Ces ?les sont couvertes de mangroves et
constituent un ensemble de biotopes favorables au d¨¦veloppement de la
faune aquatique et ¨¤ la p¨ºche. Les ?les les plus ¨¦tendues sont habit¨¦es, On
estime ¨¤ 5.260 personnes la population exer?ant la profession de marin-
p¨ºcheur dans l¡¯ensemble des deux r¨¦gions administratives, Fatick (5.083) et
Kaolack (177) (Anonyme, 1990).
Les habitants du ¡°GundouZ¡± c¡¯est-¨¤-dire des ?les situ¨¦es au nord du
Diomboss, se disent s¨¨r¨¨re-nyominku ; par contre la population des ?les
m¨¦ridionales se dit soc¨¦ et parle mandingue. Il appara?t de plus en plus que
le terme nyominka qualifie l¡¯ensemble des gens des ?les. Pour les habitants
de l¡¯int¨¦rieur en particulier, le nom d¨¦signe moins un groupe ethnique
particulier, que les hommes ¨¤ qui la vie dans les ?les et sur les bolong conf?re
un certain. nombre de traits communs ; en somme, on assiterait & la
naissance d¡¯un groupe ethnique nyominku form¨¦ au d¨¦part d¡¯¨¦l¨¦ments
het¨¦rog¨¨nes, mais ¨¤ qui leur isolement et leur adaptation aux conditions de
la vie insulaire donnent unit¨¦ et conscience de groupe. Cette soci¨¦t¨¦ sans
aristocratie ni caste est tr¨¨s tourn¨¦e vers la mer (Chauveau et Lalo?, 1982).
Dans l¡¯ensemble de la zone d¡¯¨¦tude, il existe 76 villages et campements
de p¨ºcheurs exclusifs ou CO-dominants (K¨¦b¨¦, 1994). L¡¯importance de la
p¨¦che varie selon le lieu et est li¨¦e non pas au nombre d¡¯embarcations mais
au nombre de p¨ºcheurs. A N¡¯dangane la p¨ºche constitue l¡¯activit¨¦ principale.
Qn n¡¯y trouve que des p¨ºcheurs autochtones ; en revanche, Foundiougne,
Sokone, Missirah et Djif¨¨re re?oivent des p¨ºcheurs des autres centres en
raison des possibilit¨¦s qu¡¯ils offrent en mati¨¨re de commercialisation des
produits halieutiques (Diouf et al., 199 1). Ces auteurs distinguent :
- des villages et campements permanents de p¨ºcheurs exclusifs o¨´ la
p¨ºche est pratiqu¨¦e toute l¡¯ann¨¦e : Bahout, Ndolette, Sipo, Fambine,
Diofandor, Bakhalou, Siwo, Diogane, Diogaye, Djinack, Ghadior, Gouk et
Koulouk ;
- des villages et campements de p¨ºcheurs co-dominants o¨´
l¡¯agriculture peut ¨ºtre pratiqu¨¦e ¨¤ grande ou petite ¨¦chelle ; Dionewar,
Niodior, Ndangane, Bassoul, Ngadior, F¨¦lir, Fayaco, Bassar, Bossinkang,
B¨¦tenti ;
- des villages et campements occasionnels qui pratiquent la p¨ºche ¨¤
petite ¨¦chelle pendant la saison humide. La plupart de ces villages font de ia
cueillette des hu?tres ou sont sp¨¦cialis¨¦s dans la p¨ºche ¨¤ la crevette dans les
bobng avec des killi fournis par des mareyeurs de la zone. La p&he y est
domin¨¦e par les u~olof et les toucouleur : Gagu¨¦ Ch¨¦rif, Bambougar, M¨¦dina
Sangako, Soukouta, Toubacouta, N¨¦maba, Sassara, Lerane koli, Bangal¨¨ne,
Bani, Saurou, Fimela et Palmarin.
Dans les ?les du Saloum, on pratique l¡¯agriculture mais l¡¯activit¨¦
principale reste la. p¨ºche, la riziculture connaissant aujourd¡¯hui un d¨¦clin
¨¦vident, cons¨¦quence de la s¨¦cheresse qui a s¨¦vi dans cette zone durant ces
deux derni¨¨res d¨¦cennies. Cette alternance des activit¨¦s entra?ne un double
mouvement de la population. Durant huit mois de saison s¨¨che, celle-ci
¨¦mi re entre la r¨¦gion du Cap-Vert et la fronti¨¨re de la Sierra-L¨¦one et m&ne
paBois plus loin ; de juillet ¨¤ octobre tous les nyominku regagnent leurs les
wan Chi Bonnardel, 1977 ; Diaw, 1985).

6
2. CADRE METHODOLOGIQUE
ET CONCEPTUEL DES RECHERCHES
2.1. METHODOLOGIE
En
1990,
dans le cadre
d¡¯un programme de recherche
pluridisciplinaire entrepris au Sine-Saloum par le Centre de Recherches
Oc¨¦anographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT), nous avons x-Mis¨¦ deux
enqu¨ºtes cadres (une en saison fra?che, une en saison chaude). Au cours des
deux op¨¦ra.tions, nous avons inventori¨¦ le parc piroguier et d¨¦nombr¨¦ toutes
les unit¨¦s de p¨ºche utilisant au moins un engin ainsi que les infrastructures
et services li¨¦s ¨¤ la p¨ºche.
La col1ect.e des donn¨¦es pour cette ¨¦tude de typologie est faite lors de
l¡¯enqu¨ºte cadre effectu¨¦e en mars. Elle a port¨¦ sur les caract¨¦ristiques des
engins et embarcations ainsi que sur leur mode de mise en oeuvre. Pour
mener cette ¨¦tude, nous avons choisi de prendre en consid¨¦ration un
nombre de crit¨¨res suffisants pour caract¨¦riser sans ambiguit¨¦ chaque engin
et embarcation. A la limite, les donn¨¦es collect¨¦es ont servi de base non
seulement pour d¨¦crire l¡¯engin ou l¡¯embarcation mais ¨¦galement pour cerner
l¡¯environnement de chaque type et d¨¦gager son comportement ¨¦cologique.
Dans une seconde phase, l¡¯¨¦tude a port¨¦ sur la nature des liaisons qui
existent entre les diff¨¦rents ¨¦l¨¦ments de l¡¯unit¨¦ de p¨ºche. Le croi.sement
engin-embarcation a fait appara?tre des types de combinaisons qui n¡¯existent
pas (choix de typologie des unit¨¦s de p¨ºche).
Les don.n¨¦es r¨¦colt¨¦es concernent :
- les caract¨¦ristiques g¨¦n¨¦rales des unit¨¦s de p¨ºche :
type(s) d¡¯engin(s), nom(s) vernaculaire(s), type de propri¨¦t¨¦ (priviSe ou
collective), port d¡¯attache, pirogue utilis¨¦e (type, nombre, mode de
propulsion) ;
- les modalit¨¦s d¡¯acquisition de l¡¯engin : engin construit
par le p¨ºcheur, l¨¦gu¨¦ ou achet¨¦ (date) ;
- les caract¨¦ristiques de l¡¯engin : longueur totale, hauteur
ou chute, maillage ¨¦tir¨¦ ou c?t¨¦ de maille, nombre de nappes, type de fil
(nature et diam¨¨tre), armement (nature, nombre ou poids des flotteurs, des
lests et accessoires), avan?ons et hame?ons (nature et nombre), app?t utilis¨¦
(nature), montage (type de montage, artisan) ;
- les r¨¦parations de l¡¯engin : responsable, fr¨¦quence,
nature et dur¨¦e de vie moyenne de l¡¯engin ;
- les modalit¨¦s d¡¯utilisation : lieux de p¨ºche fr¨¦quent¨¦s,
esp¨¨ces p¨ºch¨¦es ; p¨¦riode et saison d¡¯utilisation, m¨¦thode de p¨ºche, mir;itt&
taux de combinaison des engins.
Afin de v¨¦rifier les d¨¦clarations des p¨ºcheurs, une ¨¦tude de cas
restreint et. raisonn¨¦ est faite sur un ¨¦chantillon d¡¯unit¨¦s de prod~xc~ion
repr¨¦sentatives. Ceci nous a permis d¡¯affiner les crit¨¨res de typologie pour les
engins les plus largement utilis¨¦s et qui sont au nombre d¡¯une d.&&rle
r¨¦partis dans les quatre grands groupes suivants :
- les filets tournants ;
¡®- les sennes ;

7
- les filets maillants ;
- les lignes et hamecons.
Les autres types de p¨ºche qui n¡¯interviennent que faiblement dans les
d¨¦barquements ou ciblant des esp¨¨ces ¨¦conomiquement peu importantes
(Fr¨¦on et Weber, 1985) mais d¡¯un int¨¦r¨ºt ¨¦cologique certain, sont aussi
¨¦tudi¨¦s pour compl¨¦ter ce volet : pi¨¨ges (exception faite des casiers ¨¤
seiches), les engins de p¨ºche par accrochage ou par blessure, p¨ºche a pied,
etc.
Les premiers r¨¦sultats de l¡¯enqu¨ºte cadre ont permis de localiser les
points de d¨¦barquement et de conna?tre le nombre d¡¯engins ¨¤ ¨¦chantillonner.
Par ailleurs, pour chaque cat¨¦gorie d¡¯engins pr¨¦sent¨¦s dans les diff¨¦rents
points de collecte choisis, au moins 10 % sont ¨¦tudi¨¦s.
2.2. TERMINOLOGIE
Afin de faciliter la compr¨¦hension du document, nous avons entrepris
une d¨¦finition op¨¦rationnelle des concepts pour les traduire en des ¨¦l¨¦ments
directement observables et facilement mesurables. L¡¯utilisateur peut. ainsi
mieux percevoir les relations qui existent entre les diff¨¦rents ¨¦lements qui
composent un engin ou une pirogue.
2.2.1. Filets
2.2.1.1. Fils pour filets
Au Sine-Saloum, le nylon est toujours le type de fil le plus utilise pour
la confection des filets (Seck, 1980). Le fil monofilament n¡¯est utilis¨¦ que
pour les lignes et les hame?ons. N¨¦anmoins on note une tendance nouvelle ¨¤
confectionner les filets maillants d¨¦rivants de surface (f¨¦l¨¦ f¨¦l¨¦) et les filets
dormants ¨¤ soles avec du fil monofilament.
Pour faciliter la comparaison avec les travaux ant¨¦rieurs (Se&, I980),
nous avons retenu le m¨¦trage au k
(ex. : 6660 m/kg) comme syst.¨¨me de
8
titrage caract¨¦risant la grosseur des ils.
Le fil est d¨¦sign¨¦ selon deux autres syst¨¨mes :
- la masse par unit¨¦ de longueur qui est le titre et qui se
mesure en deniers (Td) poids en gramme de 9000 m de fil ; syst¨¨me utilis¨¦
entre autres sur le littoral guin¨¦en (Salles, 1989) ;
- le syst¨¨me tex international (ISO) masse en grammes de
1000 m de filament : 1 tex = 1 gramme pour 1000 m. Le tex r¨¦sultant ou R
tex d¨¦signe la masse en grammes de 1000 m de fil termin¨¦ (tabl¨¦ ou tress¨¦),
D¡¯o¨´ la conversion dans les diff¨¦rents systemes :
tex= 0,111 xTd
1000.000
R tex = ________________
m/kg
Dans le tableau 1, le syst¨¨me de titre est converti en R tex unit¨¦ du
syst¨¨me international.

8
Tableau 1. - Equivalence m/kg, R tex pour les types de fil les plus
fr¨¦quemment utilis¨¦s.
1000
1110
2220
3330
4440
6660
10000
2.2.1.2. Coune. montage et assemblage des filets
La nature des mat¨¦riaux utilis¨¦s est diff¨¦rente selon la provenance de
ceux-ci, selon les moyens du p¨ºcheur, le type de filet ¨¤ confectionner et
l¡¯esp¨¨ce cible. N¨¦anmoins des tendances se d¨¦gagent pour les diff¨¦rentes
techniques de p¨ºche d¡¯o¨´ une certaine homog¨¦n¨¦it¨¦.
Les naunes de filet
La nappe de filet ¨¦tait jadis lac¨¦e ¨¤ la main par le p¨ºcheur r~.~orninka a
l¡¯aide de fibre naturelle en coton, sisal ou chanvre ; maintenant, les nappes
de filets utilis¨¦es sont fabriqu¨¦es par l¡¯industrie et import¨¦es. Les m¨¦tiers
peuvent fabriquer des mailles de diff¨¦rentes dimensions, avec des fils c?bl¨¦s
ou tress¨¦s, de grosseurs vari¨¦es. Les types de fils les plus utilis¨¦s sont des
fils en nylon (polyamides). Ces fils sont pr¨¦sent¨¦s sous forme de mono ou
multifilaments.
Al¨¨ze: l¡¯al¨¨ze est la surface qui r¨¦sulte de l¡¯assemblage des diff¨¦rentes
nappes qui la constituent.
La maille : il y a plusieurs fa?ons de d¨¦signer une maille. Au Sine-
Saloum les p¨ºcheurs nyominku indiquent surtout la maille ¨¦tir¨¦e en :m.m. La
maille ¨¦tir¨¦e ou longueur de maille est la distance entre deux noeuds
oppos¨¦s, prise du milieu d¡¯un noeud au milieu de l¡¯autre noeud. Cette
mesure est ¨¦gale ¨¤ deux c?t¨¦s de maille (mesure souvent utilis¨¦e par les
professionnels pour d¨¦signer la distance comprise entre deux noeuds
cons¨¦cutifs).
Pour ¨¦tablir nos fiches techniques, nous avons c0nfront.¨¦ les
d¨¦clarations des p¨ºcheurs ¨¤ nos propres mesures faites lors des enqu¨ºtes de
pr¨¦cision que nous avons men¨¦es apr¨¨s l¡¯enqu¨ºte cadre de mars 1990.
La coupe : les filets de p¨ºche des Nyominku sont construits avec des
nappes de forme rectangulaire ¨¤ bords droits. C¡¯est le cas des filets rnaillants
et des sennes.
gueur de la nanpe de filet : dimension du bord de la nappe qui est
parall¨¨le?tu cordage ou au cadre de support, mesur¨¦e alors que la nappe est
compl¨¨tement ¨¦tir¨¦e dans ce m¨ºme sens avant d¡¯¨ºtre mont¨¦e.
Lonpueur du cordage ou ralin¨¦ue : lon ueur de la portion du dernier
cordage compris entre les points extr¨ºmes de ixation de la nappe.
f

9
Montas : le montage est l¡¯op¨¦ration qui consiste ¨¤ attacher une nappe
de filet ¨¤ un cordage ou ¨¤ un cadre de support. Au Sine-Saloum, le montage
des nappes de filet s¡¯effectue soit par fixation des mailles une par une (cas
des filets maillants) ou par groupes ¨¤ l¡¯aide d¡¯un fil de montage ou de fils
sp¨¦ciaux sur la ralingue cas des sennes de plage digal ou des filets maillants
encerclants ou des chaluts ¨¤ crevettes. Le montage libre est rarement
pratiqu¨¦. Le monta e le plus fr¨¦quent est le type mixte (certaines mailles
f
sont simplement en il¨¦es dans la ralingue, d¡¯autres y sont fix¨¦es).
Armement : expression d¡¯usage courant pour d¨¦signer quelquefois
l¡¯¨¦quipage d¡¯une embarcation ou l¡¯ensemble des objets mobiles qui servent ¨¤
sa conduite et ¨¤ sa conservation. En terme de la technologie des engins de
p¨ºche, l¡¯armement est le montage d¡¯une nappe de filet selon une relation
sp¨¦cifique entre la longueur de la nappe et la longueur de la portion du
cordage ou cadre de support sur laquelle la nappe est mont¨¦e (Nedelec el ¨ºrl.,
1978). On entend par cordage la ralingue sur laquelle la nappe est fix¨¦e soit
directement, soit par l¡¯interm¨¦diaire d¡¯un cordage auxiliaire (les nyominka
1¡¯appellent¡±trunsfiZuce¡±).
nno
d¡¯armement : c¡¯est le rapport de la longueur de la ralingue et
la longueur de l¡¯al¨¨ze ¨¦tir¨¦e (norme internationale ISO) :
Longueur de la ralingue
E = ______-___ - _____________________
Longueur de l¡¯al¨¨ze ¨¦tir¨¦e
Le rapport par exemple : E = 5/10, peut ¨ºtre exprim¨¦ soit sous forme
d¨¦cimale (E = 0,5), soit sous forme d¡¯un pourcentage (E = 50 %.). Dans cet.te
¨¦tude, nous l¡¯avons repr¨¦sent¨¦ sous forme d¨¦cimale afin d¡¯¨¦tablir plus
facilement des liens avec les ¨¦tudes ant¨¦rieures faites au S¨¦n¨¦gal (Seck,
1980) ou dans la sous-r¨¦gion, notamment en Guin¨¦e (Salles, 1989).
Le flou : c¡¯est l¡¯inverse du rapport d¡¯armement, c¡¯est-¨¤-dire le rapport
entre la longueur de l¡¯al¨¨ze maille ¨¦tir¨¦e et la longueur de la ralingue sur
laquelle cette al¨¨ze est mont¨¦e.
Longueur de l¡¯al¨¨ze ¨¦tir¨¦e
F = _________ __ _____________________
Longueur de la ralingue
Taux d¡¯armement : exprime en pourcentage, l¡¯exc¨¨s de longueur
d¡¯al¨¨ze ¨¦tiree par rapport ¨¤ la longueur de la ralingue.
Longueur de l¡¯al¨¨ze ¨¦tir¨¦e - longueur de la ralingue
T = ________________________________________---------------------. _ _,___
Longueur de la ralingue
Assemblage : on appelle assemblage des nappes de filets le proc¨¦d¨¦
qui consiste ¨¤ unir, ¨¤ l¡¯aide d¡¯un fil, les bords des pi¨¨ces de filet. Les
p¨ºcheurs nyominku utilisent deux modes d¡¯assemblage, soit par remaililage
(ou abouture), soit par coutures.
2.2.1.3. Les accessoires.
L¡¯h¨¦t¨¦rog¨¦n¨¦ite des mat¨¦riaux utilis¨¦s est plus marqu¨¦e ici. Tout ce
qui peut flotter ou. permettre au filet de couler est utilis¨¦. La fin justifie les
moyens.

10
Lests : les lests sont faits en olives de plomb, en pierre, en terre cuite
ou en ciment
Flotteurs : les flotteurs peuvent ¨ºtre en li¨¨ge ou en PVC expans¨¦., creux
en plastique dur, ou simplement en bois. Des bidons vides ou des
chaussures us¨¦es sont parfois utilis¨¦s.
2.2.1.4. Dimensions des filets (longueur et nrofondeur du
filet
Les p¨ºcheurs nyominku expriment la longueur du filet en brasses.
Pour eux, c¡¯est la distance entre les deux mains, les bras ouverts. Une
brasse vaut ¨¤ peu pr¨¨s 2 m. La chute ou hauteur du filet est exprim¨¦e en
nombre de mailles (maille ¨¦tir¨¦e), connaissant les longueurs de mailles, nous
extrapolons pour trouver cette dimension. Parall¨¨lement aux d¨¦clarat:ions
des p¨ºcheurs, nous avons effectu¨¦ des mesures pour estimer les hauteurs et
quand la taille de l¡¯engin le permet, pour conna?tre la longueur ; par des
recoupements, nous arrivons ¨¤ v¨¦rifier la longueur de l¡¯engin d¨¦clar¨¦ par le
p¨ºcheur.
2.2.2. Lir?nes et nalan¨¦res
2.2.2.1. Ligne m¨¨re
La ligne principale est toujours constitu¨¦e de monofilament (simple
pour la ligne ¨¤ main, quelquefois tress¨¦ pour les palangres). Le monofilament
est constitu¨¦ d¡¯un seul ¨¦l¨¦ment de section habituellement circulaire (tab. 2).
Tableau 2.- Tableau de r¨¦sistance des fils en
monofilament de nylon. (Source : Seck, 1980).
Diam¨¨tre
R¨¦sistance
bm)
(kg)
60/100
15
65/100
17
70/100
20
80/100
25
go/100
31
100/100
37
120/100
52
fi
Avancon : synonyme de bas de ligne, c¡¯est la partie terminale du fil de
p¨ºche fix¨¦e ¨¤ l¡¯extr¨¦mit¨¦ du corps de ligne. Sa longueur et son diam¨¨tre
varient suivant le genre de p¨ºche et le poids moyen des poissons que les
p¨ºcheurs esp¨¨rent prendre. Au Sine-Saloum, les p¨ºcheurs qui ciblent des
poissons brutaux ou dot¨¦s de dents coupantes (barracuda par exemple)
utilisent un fil d¡¯acier uni ou torsad¨¦ comme bas de ligne.

1 1
Hamecon : Les hame?ons utilis¨¦s sont de type simple a boucle et ¨¤
ardillon (fig. 2). C¡¯est un instrument d¡¯acier en forme de crochet,, termin¨¦ par
une pointe ac¨¦r¨¦e. L¡¯ardillon est droit et sert ¨¤ ¡°ferrer¡± le poisson. Les
hame?ons utilis¨¦s portent des num¨¦ros ¨¦tablis en fonction de la longueur de
la hampe et de la distance entre la hampe et la pointe (tab. 3).
Figure 2.- Hame?on simple ¨¤ boucle et ¨¤ ardillon.
a = Ardillon (ou barbillon)
b = boucle
(9 = Diam¨¨tre
H = Hauteur ou largeur de l¡¯hame?on
d = distance tige-pointe
Tableau 3.- Dimensions moyennes des hame?ons.
(Source : Seck, 1980).
2.2.3. Embarcations
Par cette ¨¦tude de d¨¦nomination des concepts et objets, nous voulons
concr¨¦tiser tous les ¨¦l¨¦ments observables et mesurables qui sont consid¨¦r¨¦s
au cours de ces recherches pour caract¨¦riser et identifier une embarcation
(planche n¡± 1, planche n¡± 3~). Les termes utilis¨¦s par les charpentiers ou par
les p¨ºcheurs nyominka sont soit des noms fran?ais soit une d¨¦formation du
nom fran?ais ou alors purement. et simplement, une d¨¦nomination locale en
s¨¦r¨¨re-nyominkcz, en z.~oZoJ ou en I¨¦bou lorsque l¡¯¨¦quivalent de l¡¯¨¦l¨¦ment ¨¤
d¨¦crire n¡¯existe pas en fran?ais.

12
Longueur : nous avons mesur¨¦ la longueur hors tout soit la longueur
maximum d¡¯encombrement mesur¨¦e entre les points extr¨ºmes, avant et
arri¨¨re des ¨¦perons.
Largeur : la plus grande largeur de la pirogue y compris l¡¯¨¦paisseur du
bord¨¦ ext¨¦rieur.
Hauteur : elle est prise ¨¤ mi-longueur de la pirogue entre le pont
sup¨¦rieur et le fond de caJe.
Kessing : nom d¡¯origine nyominka donn¨¦ ¨¤ la quille, c¡¯est la partie
inf¨¦rieure axiale de la coque. Dans les embarcations fabriqu¨¦es par les
Nyominku, le kessing se compose soit d¡¯un seul gros tronc d¡¯arbre ¨¦vjid¨¦ ou
de deux petits troncs assembl¨¦s au moyen d¡¯¨¦carts longs en mortaise.
Membarte : appellation nyominka d¨¦signant les membrures ou
l¡¯ensemble de la grosse charpente de la pirogue ; poutres plac¨¦es dans des
plans transversaux, attach¨¦es ¨¤ la quille, soutenant le borde et sur
lesquelles viennent se fixer les bar-rots des ponts.
Furaue : nom d¡¯origine Z¨¦bou d¨¦signant le ou l¡¯ensemble des :p¡¯Lanches
formant l¡¯enveloppe ext¨¦rieure de la pirogue.
Pont : par pont, il faut entendre le pont-avant et le pont sup¨¦rieur le
plus ¨¦lev¨¦, s¡¯¨¦tendant sur toute la longueur de l¡®embarcation.
Nduone : ce qui est d¨¦nomm¨¦ ndagne constitue la tonture. Le nom est
d¡¯origine woZo$ C¡¯est une planche de bois qui permet de relever l¡¯extr¨¦mit¨¦
avant de la pirogue. Le ndagne permet de chasser l¡¯eau hors des ponts et
emp¨ºche son ¨¦coulement dans la barque.
Eperon : forte masse faisant saillie ¨¤ l¡¯avant et ¨¤ 1¡¯arri¨¨:re de
l¡¯embarcation. Son r?le principal est de briser les lames.
Thione : terme utilis¨¦ pour d¨¦signer la pi¨¨ce de bois qui relie la quille ¨¤
l¡¯¨¦peron. Les Z¨¦bou et nyominku l¡¯appellent ainsi.
Tchianq : pi¨¨ce de bois plac¨¦e ¨¤ l¡¯intersection du pont et du bordage
pour les renforcer.
~?@OU b¨¹ : mot wolof d¨¦signant les pi¨¨ces de bois qui maintiennent la
jonction du pont dans sa face interne au bord¨¦.
Nguemboungu¨¦ : nom nyominka qui d¨¦signe des t?les de renforcement
qui couvrent l¡¯intersection du pont et des superstructures que const.itue
l¡¯ensemble des constructions l¨¦g¨¨res qui terminent les bord¨¦s.
Tumb¨¦ : ¨¦corces de cocotier import¨¦es de Guin¨¦e et utilis¨¦es comme fil
de couture.
Acime : mixture obtenue ¨¤ base d¡¯un m¨¦lange de feuilles de baobab et
d¡¯¨¦corce d¡¯arbre, le tout pil¨¦ ¨¤ l¡¯aide d¡¯un pilon et d¡¯un mortier. E,lle sert
comme mat¨¦riau d¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦ pour colmater les trous et les jointures.
Idenousouk : point d¡¯appui de la partie effil¨¦e du bas mat de la voile
am¨¦nag¨¦e sur la quille.

13
3. LES ENGINS DE PECHE
Nous ¨¦tudions tous les engins utilis¨¦s ou qui existent ainsi que leur
mode de mise en oeuvre dans les bras de mer que sont le Saloum, le
Diomboss et le Bandiala et dans les chenaux qui les relient.
Nous tenterons au cours de cette ¨¦tude d¡¯affiner un travail de typologie
dej¨¤ ¨¦bauch¨¦ (L?, 1992). Il s¡¯agit de montrer la sp¨¦cificit¨¦ de chaque engin
suivant la zone et les cons¨¦quences imm¨¦diates sur les diff¨¦rentes strat¨¦gies
et tactiques de p¨ºche d¨¦velopp¨¦es, en relation avec les esp¨¨ces cibles.
Les engins de p¨ºche peuvent ¨ºtre d¨¦sign¨¦s de deux mani¨¨res :
soit par la d¨¦nomination suivant les normes
internationales (Von Brandt, 1972 ; Nedelec, 1982) ;
- soit par le nom local en nyominku, en soc&, en
toucouleur ou en woZoJ
Le nom fran?ais modifi¨¦ est aussi utilis¨¦. Dans tous les cas, la
traduction du norn ne rend pas toujours les nuances de la d¨¦claration du
p¨ºcheur.
3.1. LES FILETS TOURNANTS : FI.. TOURNER (PLANCHE N¡± 2)
Les filets tournants qui existent au Sine-Saloum sont. des serines
tournantes et coulissantes. Ces filets sont rencontr¨¦s uniquem t en deux
endroits : a.u village de Niodior et au Centre de p¨ºche de Missirah 1% .
La senne tournante n¡¯a ¨¦t¨¦ r¨¦ellement introduite dans la region du
Sine-Saloum que vers les ann¨¦es 1970 (Van Chi Bonnardel, 1978).
L¡¯ouverture d¡¯une usine de farine de poisson ¨¤ Djif¨¨re en 1977 est un des
facteurs d¨¦terminants pour l¡¯introduction de cet engin. Les p¨ºcheurs qui en
avaient les moyens se sont rapidement ¨¦quipes en senne tournante au
d¨¦triment de filets maillants encerclants moins performants pour la pkhe
des sardinelles. L¡¯usine ne fait plus de farine et ses activit¨¦s sont r¨¦duites.
La presque totalit¨¦ des p¨ºcheurs ont d¨¦sarm¨¦. Lors de notre passage en
1990, nous n¡¯avons recens¨¦ qu¡¯une senne tournante ¨¤ Niodior, un filet de
300 m¨¨tres de long, 40 m de hauteur, 30 mm de maillage (corps du filet).
Deux pirogues, l¡¯une de 20 m, l¡¯autre de 15 m sont ¨¦quip¨¦es de deux
moteurs de 40 cv avec ¨¤ bord un ¨¦quipage de 25 personnes. La plus petite
pirogue servait pour le transport du filet et la plus grande pour le transport
des captures.
Le Centre de p¨ºche de Missirah apr¨¨s un premier essai non concluant
(rendement faible) avec une senne tournante coulissante longue de 100 m,
haute de 15 m, a tent¨¦ une seconde exp¨¦rience avec une autre serine
tournante coulissante de 200 m¨¨tres de long et de 35 m de chute. Le mode
de construction et de montage de cet engin est calqu¨¦ sur le type d¨¦crit par
SECK (1980). Cette unit¨¦ est compos¨¦e de deux embarcations de type
(2) Le Gouvernement du Sert¨¦gal a entrepris depuis 1987, des mesures d9ncouragement
de la p¨ºche artisanale notamment pour la r¨¦gion sud du S¨¦n¨¦gal o¨´ le d¨¦veloppement de
la p¨ºche est en retard par rapport ¨¤ la r¨¦gion nord, malgr¨¦ l¡¯existence ¡®de r¨¦elles
potentialit¨¦s. Pour r¨¦pondre, ¨¤ cette demande, I¡¯aide de la coop¨¦ration nippone a permis
d¡¯am¨¦nager un centre de p¨ºche artisanale ¨¤ Missirah dans la r¨¦qton de Fattck et en
m¨ºme temps de distribuer des engins de p¨ºche quifont d¨¦faut ainsique les ¨¦quipements
exp¨¦rimentaux visant ¨¤ la modernisation de la p¨ºche artisanale (Anonyme, 1988).

14
am¨¦lior¨¦ (pirogue en fibre de verre) ¨¦quip¨¦es de deux moteurs de 45 c¡¯v et
d¡¯un moteur de secours de 23 cv.
La p¨ºche dans l¡¯estuaire et dans les bolong ¨¦tant interdite aux sennes
tournantes, ces engins op¨¨rent en mer et ¨¤ l¡¯embouchure, dans les zones de
jonction des trois bras (Saloum, Diomboss et Bandiala).
Les esp¨¨ces principales recherch¨¦es sont les Sardinellu spp.. La serine
tournante se r¨¦v¨¨le efficace en raison du comportement propre ¨¤ chacune
des deux esp¨¨ces de sardinelles : S. rnaderensis se disperse horizontalement
lorsqu¡¯elle est encercl¨¦e, alors que S. auritu plonge pour ¨¦chapper au filet
(CRODT, 1979). Ainsi, la senne tournante coulissante a permis de capturer
plus facilement cette esp¨¨ce de plus grande valeur commerciale ainsi que
d¡¯autres esp¨¨ces c?ti¨¨res et en particulier Pomudasys spp., Carunx rhonchus,
Scornberomorus tritor, Brachydeuterus autitus, Chloroscombrus ch ysurus,
Sphyraena spp., Euthynnus alleteratus Caranx hippos et Trichiurus lepturus
3.2. LES SENNES : MBAJI+ LAW
On peut classer les sennes de plage op¨¦rant au Sine-Saloum en deux
grands groupes : les sennes de plage opane et les sennes de plage ~diguel. A
l¡¯int¨¦rieur de ces deux grandes cat¨¦gories, il y a des variantes selon le type
de construction et les modifications apport¨¦es dans le corps de l¡¯engin afin
de l¡¯adapter ¨¤ une technique de manipulation donn¨¦e selon le domaine
d¡¯utilisation, en mer, dans l¡¯estuaire, dans les bolong, dans les petits
chenaux ¨¦troits existant entre la terre et les bancs ou entre les bancs.
3.2.1. Mbal Zaw opane (planche n¡± 31
C¡¯est une senne de 400 ¨¤ 500 m. La hauteur du filet peut atteindre Y¡¯,5
m. Le maillage est homog¨¨ne (28 mm). Lors des enqu¨ºtes cadres effectu¨¦es
en mars et octobre 1990, nous avons d¨¦nombr¨¦ respectivement 139 et 196
unit¨¦s de p¨ºche ¨¦quip¨¦es de cet engin.
L¡¯engin est construit presque enti¨¨rement avec le m¨ºme type de fil
(2220 m/kg) sauf quelquefois dans les zones o¨´ il est tr¨¨s vuln¨¦rable (les
ailes et le ventre). Plus le filet est haut plus il est efficace.
La p¨¦riode d¡¯introduction de cet engin dans les ?les se situerait entre Pa
premi¨¨re et la seconde guerre mondiale (Chaboud et Lalo?, 1985).
La senne est mont¨¦e par les p¨ºcheurs de Fambine, Ndangane,
Dionewar et Fayaco (fig. 1). Elle est utilis¨¦e en toute saison, de jour comme
de nuit, quel que soit l¡¯¨¦tat de la mar¨¦e. Elle est plus efficace quand la maree
descend. Les z es de p¨ºche privil¨¦gi¨¦es sont les bolong, les bras du fleuve
et les passes(37. Lors de la manoeuvre sur les passes, un petit filet
rectangulaire le ¡°bisness¡± est tendu aux deux extr¨¦mit¨¦s par deux longues
perches qui servent ¨¤ fermer le filet ; pendant ce temps, les p¨ºcheurs
tiennent haut le filet tout en rapprochant ses ailes pour le fermer. Deux
embarcations dont l¡¯une de longueur moyenne 12 m¨¨tres propuls¨¦e par un
moteur de 8 ou 25 cv et l¡¯autre de 10 m de long motoris¨¦e ou quelquefois
remorqu¨¦e par la premi¨¨re sont utilis¨¦es. L¡¯¨¦quipage moyen est de 30
personnes.
f3) Chenal naturel ¨¦troit mais navigable entre deux bancs ou entre la terre et un banc,
etc.

15
Les esp¨¨ces recherch¨¦es sont les Mugilidae mais d¡¯autres sont
captur¨¦es comme les Sphyraenidae, les Soleidae, les Scombridae, les
Cichlidae, .PoZydactyZus quadnjilis, Drepane afticana, Garanx hippos,
Ethmalosaftmbriata.
Ces engins sont utilis¨¦s en mixit¨¦ avec les filets maillants encerclants.
3.2.2. Mbal Zaw diguel (planche n¡¯ 41
Le diguel est une variante proche du mbal law opane mais moins long.
La longueur du filet d¨¦passe rarement 400 m et la hauteur est de 15 ¨¤ 18 m.
Il est utilis¨¦ dans les eaux plus profondes du fleuve et dans les grands
bolong.
Le diguel est originaire du village de Dionewar et compte parmi les
filets traditionnels typiques des ?les du Saloum. Deux types de fils sont
utilis¨¦s pour sa construction : un fil fin pour le c?t¨¦ (2220 m/kg) et un fil
gros pour le fond (1110 m/kg). La maille est homog¨¨ne au niveau des ailes
(50 mm) alors que le milieu du filet. a une maille plus petite (25 mm). Deux
pirogues de 12 m de longueur propuls¨¦es par un moteur de 25 ou 40 cv sont
utilis¨¦es lors d¡¯une sortie.
L¡¯engin est adapt¨¦ ¨¤ la p¨ºche en toute saison. Il est tr¨¨s maniable.
Alors qu¡¯il faut une trentaine ¨¤ une quarantaine d¡¯hommes pour retirer le
mbal Zaw opane, une vingtaine suffissent pour le diguel. Au cours d¨´ne
sortie l¡¯¨¦quipage peut effectuer en moyenne trois coups. Les esp¨¨ces cibl¨¦es
sont Sphyraena spp., Arius spp., les Pseudotolithus spp., Drepane qfticana,
Galeo?des decadactylus.
Mais d¡¯autres esp¨¨ces sont captur¨¦es comme
SardineZZa spp., Polydactylus quadn~lis, Synaptura spp. et Cynoglossus spp. a
Le diguel est souvent utilis¨¦ en mixit¨¦ avec les filets maillants
encerclants, les lignes et les filets d¨¦rivants de fond (yolal).
3.3. LES FILETS MAILLANTS
Les filets maillants sont class¨¦s en trois grandes cat¨¦gories : les filets
maillants fixes, les filets maillants d¨¦rivants et les filets maillants
encerclants. Les filets maillants fixes sont plus s¨¦lectifs quant au choix de
l¡¯esp¨¨ce et ¨¤ la taille du poisson ou du mollusque (Nedelec et al., 1979).
3 3.1. Les filets maillants fixes :
.
mbaZ s?r
Les filets maillants dormants utilis¨¦s au Sine-Saloum sont des engins
passifs pos¨¦s en mer, dans les fleuves et ¨¤ l¡¯entr¨¦e des bolong. Ils sont
particuli¨¨rement nombreux et vari¨¦s.
Le terme ¡°mbal s?r¡± est un vocable wolof ; il d¨¦signe en fait tous les
filets fixes. A l¡¯int¨¦rieur de ce grand groupe, il y a cinq types de filets et leurs
variantes ; les filets dormants ¨¤ ¡°poissons¡±, les filets dormants ¨¤ soles, les
filets dormants ¨¤ raies. les filets dormants ¨¤ Cymbium, les filets fixes ¨¤
crevettes.

16
3 3.1.1. Le filet maillant dormant
.
¡°¨¤ naissons¡±: (nlanche n¡± 51
Le filet dormant ¨¤ ¡°poissons¡± est un engin qui mesure 110 m, sa maille
est de 50 mm. Le fil utilis¨¦ est g¨¦n¨¦ralement du nylon (4440 m/kg). Les
esp¨¨ces captur¨¦es sont PseudotoZithus spp., les Arius spp., les requins et
barracudas. Le filet dormant ¨¤ ¡°poissons¡± est utilis¨¦ toute l¡¯ann¨¦e: en
association avec les lignes et les casiers.
La saison de p¨ºche principale s¡¯¨¦tend de d¨¦cembre ¨¤ juin. La mer et
les bolong constituent les zones privil¨¦gi¨¦es. La p¨ºche est r¨¦alis¨¦e
essentiellement de nuit. Lors de l¡¯op¨¦ration de p¨ºche, on note trois types de
positionnement du filet suivant que l¡¯on cherche des esp¨¨ces d¨¦mersales -
filet cal¨¦ au fond - ou des esp¨¨ces p¨¦lagiques - filet plac¨¦ ¨¤ la surface ou au
niveau de la couche interm¨¦diaire-.
3.3.1.2. Le filet maillant dormant ¨¤ soles : mbal sole (manche r-r¡¯-1
Le filet maillant dormant ¨¤ soles est un engin de 1000 ¨¤ 2000 m de
long. La hauteur du filet est en g¨¦n¨¦ral faible et d¨¦passe rarement 1 m. Le
maillage est de 46 ou 50 mm. Le fil utilis¨¦ est du nylon 4440 m/kg ou du
monofilament de diam¨¨tre 60 ¨¤ 70/100. Ces engins sont surtout utilis¨¦s ¨¤
Missirah et ¨¤ Djif¨¨re o¨´ se fait plus facilement la commercialisation de la
sole. L¡¯engin est cal¨¦ au fond en mer et. peut rester dans l¡¯eau pendant des
mois ; le p¨ºcheur ¨¤ chaque relev¨¦ remet le filet en place s¡¯il n¡¯est pas
d¨¦t¨¦rior¨¦.
3.3.1.3. Le filet maillant dormant ¨¤ raies : mbal thioker (nlanche n¡±J
C¡¯est un engin long de 18 m avec un maillage de 380 mm. Les especes
cibles sont les raies et les requins. La p¨ºche se fait en mer, 6 ¨¤ 7 engins sont
associ¨¦s ¨¤ la fois pour constituer un filet de 100 ¨¤ 150 m¨¨tres. Le fil de
construction est du nylon (2220 m/kg) et l¡¯engin est surtout mont¨¦ par des
p¨ºcheurs guet-ndariens de la r¨¦gion de Saint-Louis qui font r¨¦guli¨¨rement
des campagnes de p¨ºche ¨¤ Missirah.
3 3.1.3 Le filet maillant dormant ¨¤ Cymbium : mbal ueet ou _fiir
(&.nche n¡± 81
C¡¯est un filet long de 20 m¨¨tres, haut de 1 m ¨¤ 1,20 m, la maille est de
300 mm. Le fil employ¨¦ est un nylon tress¨¦ (400 m/kg). Ces engins sont
surtout utilis¨¦s ¨¤ Dionewar pour p¨ºcher les Cymbium. Plusieurs filets sont
assembl¨¦s bout ¨¤ bout et l¡¯ensemble est amarr¨¦ au fond en mer fa.ce & la
pointe de Sangomar ¨¤ une profondeur de 10 ¨¤ 15 m, ¨¤ l¡¯aide de grosses
pierres ou des ancres. Les engins pos¨¦s restent des mois en mer. La r¨¦colte
se fait tous les 2 ou 3 jours. Les engins d¨¦t¨¦rior¨¦s sont ramen¨¦s lors des
sorties pour ramandage. Le principal destructeur de ces engins est le chalut
de fond.

1 7
3.3.2. Les filets maillants d¨¦rivants
Au Sine-Saloum on rencontre deux types de filets maillants d¨¦rivants :
les filets maillants d¨¦rivants de surface @Y¨¦f¨¦Z¨¦), engins les plus repandus
dans la r¨¦gion et les filets maillants d¨¦rivants de fond (yolal).
Ces filets sont construits diff¨¦remment car ils op¨¨rent, dans des zones
diff¨¦rentes et ne ciblent pas les m¨ºmes esp¨¨ces.
* Les filets maillants d¨¦rivants de surface : f¨¦Z¨¦ f¨¦Z¨¦
Les f¨¦l¨¦ fd¨¦ ¨¤ poissons sont utilis¨¦s en surface pour p¨ºcher les mulets,
mbal tambadiang (planche n¡± lO), les tilapias et les ethmaloses, rnbal cobo
(planche n¡± 11). Le filet a une chute de 2 m, la longueur et le maillage sont
variables selon les esp¨¨ces cibl¨¦es : le f¨¦Z¨¦ f¨¦Z¨¦ ¨¤ mulets a une longueur de
140 m, une chute de 2 m et une maille de 26 mm. Le f¨¦Z¨¦ f¨¦Z¨¦ ¨¤ ethmaloses
et ¨¤ tilapia a une longueur de 160 m, une hauteur de 2 m et une maille de
46 mm. Le fil utilis¨¦ pour la confection de l¡¯al¨¨se est du nylon monofilament
6660 m/kg. L¡¯engin est lest¨¦ avec du plomb de 55 g espac¨¦ de 0,8O m et la
ralingue sup¨¦rieure porte de nombreux flotteurs pour assurer la flottabilit¨¦
et la d¨¦rive de l¡¯engin.
Le fil utilis¨¦ pour la construction des nappes est en nylon ¨¤ trois tours
en g¨¦n¨¦ral, mais le nylon monofilament a fait son apparition et s¡¯est r&¨¦l¨¦
plus performant selon les p¨ºcheurs du Sine-Saloum. Avec le monofilament
les p¨ºcheurs peuvent effectuer des sort.ies de jour et de nuit, alors que le
multifilament n¡¯est efficace que la nuit.
Le -f¨¦Z¨¦ f¨¦Z¨¦ est utilis¨¦ dans les trois bras de l¡¯estuaire et dans les
bolong. La technique de p¨ºche est. simple ; souvent l¡¯engin est manoeuvr¨¦
par deux personnes ¨¤ partir d¡¯une pirogue monoxyle ou d¡¯une petite P:irogue
de 9 ¨¤ 10 m¨¨tres isik sibon, immunding ou ill¨¦bou, propuls¨¦e ¨¤ la pagaie. Le
filet fermement attach¨¦ ¨¤ la pirogue par l¡¯interm¨¦diaire du cordage principal,
derive simplement. du fait du courant d¡¯eau. Il faut signaler que la p¨ºche au
f¨¦l¨¦ f¨¦Z¨¦ est quelquefois pratiqu¨¦e ¨¤ pied ; l¡¯engin tenu par deux personnes
d¨¦rive dans l¡¯eau ¨¤ des profondeurs de 1 m ¨¤ 1,5 m. Ce mode de p&he est
pratiqu¨¦ ¨¤ Mound¨¦ dans les petits bolong pour la p¨ºche des tilapias.
Lors des recensements en mars et en octobre 1990, les f¨¦Z¨¦ f¨¦Z¨¦ sont
rencontr¨¦es en grand nombre ¨¤ Bossinkang, Bassoul, Mound¨¦, Ngadior et
Diamniadio.
En dehors des esp¨¨ces cibl¨¦es (Mugil cephulus, M. bananensis, M.
curemu, Liza fulcipinis, L. grandisquumis, L. dumerili) d¡¯autres esp¨¨ces sont
ca.ptur¨¦es telles Ethmulosa ftimbiuta, Pomudasys spp., Sphyruena spp., Arius
spp., SardineZZa spp. etc..
Cinq unit¨¦s de p¨ºche utilisant le f¨¦l¨¦ f¨¦Z¨¦ ¨¤ crevettes ont ¨¦t¨¦ recens¨¦es
en mars 1990. Les caract¨¦ristiques de ces engins n¡¯ont pu ¨ºtre mesur¨¦es ¨¤
cause de la bri¨¨vet¨¦ du s¨¦jour des propri¨¦taires des engins (migrants maliens
arriv¨¦s ¨¤ Foundiougne pour p¨ºcher Penaeus notiulis).
* Le filet maillant d¨¦rivant de fond : yolul (planche n¡± 12)
Le yolal serait arriv¨¦ dans les ?les apr¨¨s la seconde guerre mo:ndiale
(Chaboud et Lalo?, 1982). Au cours des recensements, 140 et 157 unit¨¦s de
p¨ºche utilisant ces engins ont ¨¦t¨¦ d¨¦nombr¨¦es respectivement en mars! et en
octobre 1990 au Sine-Saloum. Les yolal qui op¨¨rent en mer 0n.t une
longueur de 500 ¨¤ 1000 m, ceux qui op¨¨rent dans l¡¯estuaire ont une
longueur maximum de 100 m. Les chutes sont respectivement de 4,5 m et 4
m. Le type de fil utilis¨¦ est le 1110 m/kg. La maille est de 46 mm pour les
barracudas.

18
Le barracuda est la principale esp¨¨ce cible mais d¡¯autres esp¨¨ces sont
aussi captur¨¦es : Euthynnus alleterrutus, Scomberomorus tritor, Mugilidae,
Polynemidae, Carunx spp., Pomudasys spp., Pseudotolithus spp., Tilapia
spp., Arius spp. . Il y a deux saisons de p¨ºche principales pour cet engin,
une en saison fra?che de d¨¦cembre ¨¤ avril avec comme esp¨¨ce crible E.
alleteratus, S. tritor et une autre de juillet ¨¤ septembre visant plut?t. les
barracudas.
Le filet maillant d¨¦rivant de fond (yolal) est surtout concentr¨¦ ¨¤
Ndangane puis ¨¤ Bassoul, Diamniadio et Ngadior. La sortie de peche
s¡¯effectue l¡¯apr¨¨s-midi avec un ¨¦quipage moyen de 3 ¨¤ 4 personnes qui
partent en mer vers 16 h pour revenir le lendemain matin entre 3 h et 6 h.
La p¨ºche est donc: r¨¦alis¨¦e la nuit. Certains yolal sont embarqu¨¦s dans des
pirogues glaci¨¨res qui effectuent des mar¨¦es de 2 ¨¤ 3 jours. Pendant la
saison chaude des migrations internes et hors de la r¨¦gion sont effectu¨¦es
par ces unit¨¦s.
. . . Le filet maillant encerclant : Sa¨¹na (nlanche n¡± 13)
C¡¯est un filet de forme rectangulaire. Il a une longueur de 300 m¨¨tres,
une chute de 9 m et un maillage de 36 ¨¤ 40 mm. Le fil utilis¨¦ est du nylon
6660 mJkg. La sortie de p¨ºche n¨¦cessite une pirogue de 15 m propuls¨¦e par
un moteur assez puissant (18, 25 ou 40 cv). Il fonctionne sans coulisse et sa
mise en oeuvre est active. Le classement des filets maillants encerclants
pr¨¦sente une certaine ambiguit¨¦ due au fait que la recherche de banc et la
m¨¦thode de capture par encerclement sont ¨¦galement pratiquees comme
pour les sennes tournantes.
La sortie de p¨ºche se fait en deux phases : d¡¯abord, la veille, une phase
pr¨¦paratoire qui correspond ¨¤ l¡¯organisation de la sortie la veille,, puis la
sortie effective. La recherche de bancs de poisson est dirig¨¦e par le pa.tron de
p¨ºche ; c¡¯est lui qui d¨¦cide lorsqu¡¯il rep¨¨re un banc, de l¡¯endroit o¨´ l¡®engin
sera mis ¨¤ l¡¯eau.
Lorsqu¡¯une des extr¨¦mit¨¦s du filet est immerg¨¦e, l¡¯embarcation prend
de la vitesse en contournant le banc de poisson ; pendant ce temps le filet
est balanc¨¦ ¨¤ l¡¯eau par le reste de l¡¯¨¦quipage. Arriv¨¦ ¨¤ l¡¯autre bout, 1.e filet
reli¨¦ ¨¤ un long cordage ¨¤ la pirogue, permet ¨¤ cette derni¨¨re d¡¯¨ºtre eloign¨¦e
de l¡¯engin et de se positionner derri¨¨re le banc de poisson. Le filet n¡¯est pas
totalement ferm¨¦. Pendant tout ce temps, le barreur fait tourner le moteur
tandis que les autres tirent sur la corde pour joindre l¡¯autre bout du filet.
Ensuite, un ¨¤ deux p¨ºcheurs tapent sur l¡¯eau avec de longs b&toras ¨¤
l¡¯extr¨¦mit¨¦ fourchue pour effrayer le poisson. Le oisson s¡¯emmaille par les
opercules, les nageoires ou la t¨ºte, en heurtant le ilet
P pour s¡¯¨¦chapper.
Les dur¨¦es relatives des diff¨¦rentes op¨¦rations d¨¦pendent du patrotl,
du barreur, de la m¨¦t¨¦o, de l¡¯hydrologie ou de la taille de l¡¯engin mais
l¡¯encerclement et la capture sont relativement rapides et durent 5 a 10 :mm.
L¡¯¨¦quipage moyen est de 9 personnes, les p¨ºcheurs partent
g¨¦n¨¦ralement vers 16 h pour revenir vers 22 heures avec un temps d,e route
moyen de 1 h 30.
Nous avons compt¨¦ successivement, au cours des deux recensements,
171 et 183 unit¨¦s de p¨ºche op¨¦rant avec ces engins. Elles sont reparties
dans la plupart des localit¨¦s comme Ndangane Sambou, Bassar, Diamniadio
et Foundiougne .

19
Le filet maillant encerclant r¨¦alise l¡¯essentiel des captures d¡¯ethmalose
(80 % des prises) au Sine-Saloum. De m¨ºme 80 % des prises de 1¡¯engi.n sont
constitu¨¦es par EthmuZosa fmbriutu et Sardinella spp., le reste ¨¦tant
constitu¨¦ d¡¯Adus spp., de Carur~~ spp., de Pseudotolithus spp., de Sphyruenu
spp. L¡¯engin est utilis¨¦ toute l¡¯ann¨¦e. La mer et l¡¯embouchure des fleuves
constituent les zones privil¨¦gi¨¦es de p¨ºche sur des fonds allant jusqu¡¯¨¤ 15 m.
3.4. LES ENGINS RETOMBANTS : LES EPERVIERS (PLANCHE N¡± 14)
L¡®¨¦pervier est tr¨¨s commun dans la r¨¦gion du Sine-Saloum. Il a une
forme conique simple et il est mont¨¦ g¨¦n¨¦ralement sans anneau L¡¯¨¦pervier
est utilis¨¦ toute l¡¯ann¨¦e dans les bolong, dans le fleuve et sur les passes. La
peche se pratique tr¨¨s souvent ¨¤ l¡¯aide d¡¯une petite embarcation de 7 ¨¤ 8 m
(pirogue monoxyle ou Isis sibong) propuls¨¦e ¨¤ l¡¯aide de perche ou de pagaie
par un p¨ºcheur assist¨¦ d¡¯un rameur. Suivant l¡¯esp¨¨ce cible et le type de
montage, on distingue trois types d¡¯¨¦perviers :
3.4.1. Enervier ¨¤ mulets
Il est utilis¨¦ dans tout l¡¯estuaire. Sa longueur est de 5 m, sa maille de
IX ¨¤ 25 mm ou 25 ¨¤ 36 mm. Les ¨¦perviers les plus utilis¨¦s sont de maille 36.
La maille de 18 ¨¤ 25 mm permet surtout de capturer les mulets du genre
Lim, celle de 25 ¨¤ 36 mm des mulets du genre Mqil. Le fil de construction
du filet est en g¨¦n¨¦ral un multifilament (6660 m/kg). La ralingue a la base
est un nylon trois torons de 3 mm de diam¨¨tre, longue de 21 m.
3.4.2. Euervier ¨¤ ethmaloses
11 a les m¨ºmes dimensions que le pr¨¦c¨¦dent mais la maille est P~LIS
grande (40 mm). Le fil de construction est identique ¨¤ celui du premier filet
3.4.3. Enervier ¨¤ tilapa
Il mesure 3 ¨¤ 4 m de long. Il est donc plus petit que les pr¨¦c¨¦dents. La
maille est de 60 mm. Les p¨ºcheurs nyominka l¡¯utilisent en se servant de son
de mil m¨¦lang¨¦ ¨¤ de la vase, comme app?t. Le fil de construction a en
g¨¦n¨¦ral deux torons.
3.5. LE FILET SOULEVE : DLALJA (PIANCHE N¡± 15)
C¡¯est un engin soulev¨¦ manoeuvr¨¦ du rivage. Le filet a une forme
circulaire avec une ralingue ext¨¦rieure et une ralingue centrale reli¨¦e par des
fils de fermeture. L¡¯engin a une ouverture de 2 m et le filet confectionn¨¦ par
les p¨ºcheurs a une maille ¨¦tir¨¦e de 60 mm. L¡¯esp¨¨ce cible est le tila.pia. La
p¨ºche se fait de nuit. La technique de p¨ºche est tr¨¨s simple : ¨¤ mar?e basse,
le filet est. ¨¦tal¨¦ au sol, l¡¯ouverture maintenue par de petits bouts de bois
plant¨¦s ¨¤ quatre endroits diam¨¦tralement oppos¨¦s le long de la ralingue
ext¨¦rieure, Du son m¨¦lang¨¦ ¨¤ la boue sert d¡¯app?t et au centre du filet le

20
p¨ºcheur plante des nervures de palmier ou des brindilles longues qui
signalent la pr¨¦sence des poissons. Les fils de fermeture sont reli¨¦s par une
corde d¡¯attache de 4 m¨¨tres ¨¤ une perche plant¨¦e sur le rivage. A maree
haute une ou deux personnes soul¨¨vent l¡¯engin pour capturer les tilapias qui
s¡¯y trouvent.
3.6. LES CHALUTS
3.6.1. Killi ou mbal xwss (planche n¡± 16)
Le Mi est un filet en forme de poche allong¨¦, maintenu ouvert
pendant la p¨ºche par deux b?tons d¡¯une longueur approximative de 1,5 m et
tenus par deux hommes qui plongent dans l¡¯eau jusqu¡¯¨¤ la poitrine. La
poche a une longueur de 5 ¨¤ 10 m avec une ouverture horizonale de 25 m et
une ouverture verticale de 1,5 m. Le fil utilis¨¦ pour la fabrication du filet est
du nylon 6660 m/kg et le maillage homog¨¨ne est de 12 mm.
L¡¯utilisation d¡¯une embarcation ¨¤ rame est limit¨¦e au transport de
plusieurs ¨¦quipages. La p¨ºche se fait ¨¤ pied. L¡¯¨¦quipage moyen se compose
de deux p¨ºcheurs.
L¡¯esp¨¨ce cible est la crevette Penczeus notic& mais d¡¯autres esp¨¨ces de
poissons juv¨¦niles sont captur¨¦es et constituent fr¨¦quemment le ¡°faux
poisson¡± (Pomudasys spp., lllupia guineensis, Mugi1 spp., Sarotherodon
r-nelanotheron heudelotii, PolydactyZus quadriilis et Pseudotolithus spp..).
60 ¨¤ 68 unit¨¦s de p¨ºche utilisant le killi sont recens¨¦es au Sine-
Saloum respectivement en mars et octobre 1990. Elles sont surtout
rencontr¨¦es en amont ¨¤ Foundiougne, Thiangane, Guagu¨¦ Ch¨¦rif, Sassara et
¨¤ B¨¦tanty sur la facade maritime o¨´ la p¨ºche se pratique sur les hauts
fonds.
Dans l¡¯estuaire du Sine-Saloum, la p¨ºche au killi est tr¨¨s sa.isonni.¨¨re.
La saison de p¨ºche d¨¦bute au mois de juillet et l¡¯activit¨¦ la plus intense se
situe au mois de septembre et octobre. Les p¨ºcheurs sortent le soir vers 18 -
19 heures et reviennent vers 23 heures. L¡¯op¨¦ration de p¨ºche proprement
dite est tr¨¨s simple. A mar¨¦e descendante, les deux p¨ºcheurs tendent le filet
en. tenant chacun une perche. Ils se d¨¦placent en sens contraire du courant
de mar¨¦e et capturent ainsi la crevette entra?n¨¦e dans l¡¯eau filtr¨¦e.
La crevette captur¨¦e est vid¨¦e dans une bassine flottante et rnobile
attach¨¦e ¨¤ la ceinture d¡¯un des membres de l¡¯¨¦quipage et une moyenne de 10
¨¤ 20 coups de filet soulev¨¦ est faite par sortie.
3.6.2. Le chalut ¨¤ crevettes : ¡°druuue¡± (planche n¡± 17)
Cet engin est originaire de la r¨¦gion de Saint-Louis ou il est uti:lis¨¦ par
la p¨ºche crevetti¨¨re dans l¡¯estuaire du fleuve S¨¦n¨¦gal. Le filet est con?u et
mont¨¦ par les p¨ºcheurs. Il est tra?n¨¦ derri¨¨re une pirogue motoris¨¦e. Les
bons rendements enregistr¨¦s ont incit¨¦ les p¨ºcheurs de Djif¨¨re ¨¤
l¡¯exp¨¦rimenter dans l¡¯estuaire du Sine-Saloum.
Ce sont des chaluts de fond ¨¤ perche ¨¤ gr¨¦ement simple. Un moteur
de 8, 18 ou 25 cv est utilis¨¦ par un ¨¦quipage de deux personnes pour
effectuer la p¨ºche.

21
Un filet mesure 12 ¨¤ 14 m de long ¨¤ maille de 8 mm, plus une poche
de 0,5 m de long ¨¤ maille de 6 mm. Le filet est construit avec du fil de 6660
m/kg. II est mont¨¦ sur une perche constitu¨¦e par un tube de 4,5 m de long
et 4 cm de diam¨¨tre.
L¡¯ouverture horizontale est assur¨¦e par la perche. Une corde de dos
longue de 5 m¨¨tres porte les flotteurs. Les deux extr¨¦mit¨¦s de cette corde de
dos sont nou¨¦es ¨¤ deux tiges de fer de 29 cm de long et 8 mm de diam¨¨t:re
qui constituent les bras. Deux ralingues inf¨¦rieures et deux ralingues
sup¨¦rieures longues chacune de 12,5 m partent respectivement des
extr¨ºmit¨¦s de la perche et des bras et longent le corps du filet jusqu¡¯au bout
extr¨ºme de la poche. Un table de traction long de 40 m en forme de patte
d¡¯oie est at.tach¨¦ au sommet des bras et reli¨¦ ¨¤ la pirogue, ce qui donne ¨¤
l¡¯engin, une large surface de champ ouverte qui permet de capturer les
crevettes. En dehors de l¡¯esp¨¨ce cible (Penueus notia2i.s) d¡¯autres esp¨¨ces sont
captur¨¦es : Ethmalosafirnhiata, Tilapia spp., Solea spp., Callinectes spp.
3.7. FILETS A L¡¯EXXLAGE : LE FILET FIXE A CREVETTE : iWOUZXASSE
(PLANCHE N¡± 9)
Ce filet est con?u sur le mod¨¨le des filets filtrants ¨¤ l¡¯¨¦talage ¨¤
crevettes utilis¨¦s en Casamance (Seck, 1980 ; Le Reste, 1986). C¡®est un filet
en. forme de poche allong¨¦e dont la longueur est variable. Plus la force du
courant est grande, moins le filet est grand. La longueur de la nappe est de
11,20 m, la profondeur de 9,20 m, le maillage 22 mm. L¡¯ouverture de l¡¯engin
est rectangulaire. A l¡¯ouverture en p¨ºche la largeur est de 7,70 m et. sa
hauteur 1 m. Les engins sont utilis¨¦s par paire sur une pirogue et
maintenus sur deux perches horizontales perpendiculairement ¨¤ l¡¯axe de
l¡¯embarcation et de part et d¡¯autre de celle-ci. Dans les zones les moins
profondes, ces filets peuvent ¨ºtre fix¨¦s sur deux pieux enfonc¨¦s dans la vase.
Les lieux de p¨ºche habituels se situent en face du village de Djirnda et vers
Lyndiane pr¨¨s de Kaolack (fig. 1).
3.8. LIGNES ET HAMECONS
3.8.1. Les lirrnes ¨¤ main : odiaro (planches n¡± 18A et 18B)
Presque chaque p¨ºcheur nyominka poss¨¨de des lignes (lignes de fond
surtout). Les lignes sont utilis¨¦es surtout en mixit¨¦ avec les autres engins en
particulier avec les filets maillants d¨¦rivants ou avec les filets fixes.
Cependant, les nyominka sont moins sp¨¦cialis¨¦s que les guet-ndariens de la
c?te nord du S¨¦n¨¦gal dans la pratique de la ligne.
La p¨ºche ¨¤ la ligne est surtout pratiqu¨¦e avec de petites embarcations
propuls¨¦es ¨¤ la pagaie ou par des moteurs de petite cylindr¨¦e (8 ou 15 cv).
L¡¯¨¦quipage moyen est de 2 ¨¤ 3 personnes. La p¨ºche est tr¨¨s souvent
pratiqu¨¦e sur des petits fonds c?tiers (EpinepheZus spp., Pomadasys spp.,
Caranx spp.) quelquefois sur de grands fonds (Arius spp., Sphgraena spp.,
Epinephelus aeneus, Cczrcharhinus signatus).
Le fil utilis¨¦ par la presque totalit¨¦ des p¨ºcheurs est le fil synth¨¦tique
monofilament (tab. 2). Les tailles d¡¯hame?ons les plus utilis¨¦es sont les
num¨¦ros 1. 2 et 3 de type simple ¨¤ boucle et ¨¤ ardillon (tab. 3). Trois
hame?ons sont fix¨¦s en moyenne sur chaque ligne par des avan?ons. Du

22
plomb est utilis¨¦ pour lester la ligne. Comme app?t, les p¨ºcheurs rzyornir&a
se servent en g¨¦n¨¦ral de la sardinelle ou de l¡¯ethmalose ¨¤ l¡¯¨¦tat frais. Les
esp¨¨ces cibl¨¦es sont : Sphyraena spp., Lutjanus spp., Epinephelus aenus,
PoZydactyZus quadriiZis, Rachycendron canadum, 7¡¯richiurus lepturus,
Echeneis naucrates.
Les p¨ºcheurs de Mbour et Joal bas¨¦s ¨¤ Djif¨¨re p¨ºchent les pompes
avec des lignes munies de leurres (planche n¡± 18B). Ce sont des lignes de
100 m munies d¡¯une plaque m¨¦tallique (lest) orn¨¦e d¡¯une toile en plastique
effiloch¨¦e,
comportant plusieurs couleurs. Chaque ligne porte trois
hame?ons triples rattach¨¦s ¨¤ la ligne principale par un bas de ligne tress¨¦ ou
g¨¦n¨¦ralement un fil de m¨¦tal inoxydable et simple. Pour emp¨ºcher l¡¯ensemble
de vriller, les p¨ºcheurs font passer quelquefois un anneau. Dix p¨ºcheurs
embarquent avec de la glace dans une pirogue propuls¨¦e par un moteur de 8
cv ¨¤ 15 cv. La sortie commence vers 2 1 h en pleine lune. Elle dure trois
jours. Les p¨ºcheurs rencontr¨¦s ¨¤ Djif¨¨re affirment qu¡¯ils ¨¦taient les premiers
¨¤ exploiter ¡®les poulpes dans la r¨¦gion. La p¨ºche est saisonni¨¨re et dure
quatre mois de juillet ¨¤ octobre pendant l¡¯hivernage. Pendant la saison
s¨¨che, la ressource est rare. Le rendement maximum d¨¦clar¨¦ obtenu est de 1
tonne (moyenne 500 kg/sortie). Le produit se vend facilement ¨¤ l¡¯usfne de
Djif¨¨re qui prend contact avec les p¨ºcheurs chaque ann¨¦e. Le reste du temps
les p¨ºcheurs p¨ºchent la dorade (ligne glaci¨¨re). Ce type de p¨ºche est tres
concurrenc¨¦ par les bateaux chalutiers qui font des incursions sur les
m¨ºmes lieux de p¨ºche ; lors de notre passage en ao?t 1991( un accident
mortel venait de se produire.
C3.8.2. Les palangres : armandinaua (planche n¡± 18C)
Les palangres utilis¨¦es au Sine-Saloum sont des palangres de fond
dormantes et app?t¨¦es. Les p¨ºcheurs des villages de Thialane, Djirnda et
Bahout (fig. 1) poss¨¨dent le plus grand nombre de palangres.
La palangre ou armandingua est constitu¨¦e d¡¯une ligne principale de
300 m de long, en nylon, le plus souvent tress¨¦. Cette ligne m¨¨re porte des
avan?ons de 0,30 m de long espac¨¦s de 1.80 m. De nombreux types
d¡¯hame?ons sont utilis¨¦s : le n¡± 2 pour les raies et les requins, le n¡± 3 pour
les Arius, les n¡± 4 ¨¤ 12 pour d¡¯autres esp¨¨ces comme Polydactylus quadnllis,
Drepane afticana, Sphyraena spp., Epinephelus aeneus. L¡¯engin est lest¨¦
avec du plomb. Les poids du lest sont variables suivant les saisons. F)endant
la saison s¨¨che, lorsque les arius sont dans l¡¯estuaire principalement, dans
des fonds de moins de 10 m¨¨tres, les p¨ºcheurs diminuent le plombage (10
kg) pour all¨¦ger la palangre; pendant les premiers mois de l¡¯hivernage, avant
que le poisson ne se retire de l¡¯estuaire, le plombage est remis ¨¤ 15 kg.
L¡¯amarrage de l¡¯engin est assur¨¦ en g¨¦n¨¦ral par deux ancres signal¨¦es
par deux drapeaux ¨¤ la surface de l¡¯eau. La dur¨¦e de vie de l¡¯engin est de 1
an. et il est surtout utilis¨¦ en saison s¨¨che (apr¨¨s les cultures).
La sortie de p¨ºche en estuaire est effectu¨¦e en g¨¦n¨¦ral avec une
pirogue moyenne de 10 m¨¨tres d¨¦plac¨¦e ¨¤ l¡¯aide de pagaie et munie de
perche. Quand la sortie se fait en mer, l¡¯embarcation est motoris¨¦e,
L¡¯¨¦quipage moyen est de deux personnes.
Les p¨ºcheurs partent g¨¦n¨¦ralement le matin vers 8 h pour revenir ie
soir vers 17 h. Quelquefois il y a des pirogues qui font des mar¨¦es (pirogues
glaci¨¨res).
L¡¯op¨¦ration de p¨ºche est simple. Le p¨ºcheur arriv¨¦ sur les lieux de
p¨ºche sonde la profondeur gr?ce ¨¤ une corde longue de 30 m et munie d¡¯un

2 3
lest en pierre. Dans l¡¯estuaire, les profondeurs de p¨ºche d¨¦passent :rarement
9 m alors qu¡¯en mer elles sont de 15 ¨¤ 16 m. La seiche est l¡¯app?t de c.hoix
mais comme elle est ch¨¨re, les p¨ºcheurs se servent le plus souvent
d¡¯ethmalose. L¡¯engin app?t¨¦ est immerg¨¦ durant 5 ¨¤ 6 heures avant d¡¯¨ºt.re
relev¨¦. Le poisson est d¨¦croch¨¦, les hame?ons app?t¨¦s ¨¤ nouveau et remis ¨¤
l¡¯eau. Durant la sortie, 2 ¨¤ 3 rel¨¨ves sont effectu¨¦es. Au cours de la p¨¦riode
d¡¯attente l¡¯¨¦quipage peut pratiquer la p¨ºche au filet d¨¦rivant. Dans certains
cas, les p¨ºcheurs posent l¡¯engin et reviennent le lendemain pour le relever :
ceci est cependant rare car ils sont confront¨¦s aux risques de vol ou
d¡¯accidents, l¡¯engin pouvant ¨ºtre emport¨¦ par un filet d¨¦rivant ou une serine.
3.9. LES PIEGES
3 9 1.
. .
Ip_z?ou ou Saraw¨¦ (planche n¡± 19)
Le nom sarap¨¦ est d¡¯origine soc¨¦. Par contre le terme ippou veut dire
¡°pi¨¨ge¡± en s¨¨r¨¨re-nyominku. Le ippou ou sarap¨¦ est un engin tr¨¨s ancien
(Ndiaye, 1964). C¡¯est une palissage en fibre de r?nier, de forme rectangulaire
environ 30 m de long et 1,5 m de haut, destin¨¦e ¨¤ barrer un bolong. L,¡®engin
peut ¨ºtre utilis¨¦ en palissade-pi¨¨ge fixe ou mobile. Il peut ¨ºtre utilis¨¦ en toute
saison mais c¡¯est pendant la saison des pluies que le ippou permet les plus
grosses prises. La technique de p¨ºche utilis¨¦e ¨¤ cette occasion est celle en
installation mobile. L¡¯op¨¦ration de p¨ºche consiste ¨¤ dresser le long d¡¯un
grand bolong, ¨¤ des intervalles d¡¯environ un m¨¨tre, des piquets en r?nier
(planche n¡± 23B). Les piquets sont dress¨¦s en face de la mangrove formant
un demi-cercle de pr¨¨s de 50 ¨¤ 100 m de diam¨¨tre. Le sarup¨¦ ¨¤ son tour sera
suspendu tout autour des piquets. Le sarup¨¦ est mis en place quand la
mar¨¦e commence ¨¤ descendre. Les op¨¦rations de pose ont. lieu sans bruit.
Apr¨¨s plusieurs heures, ¨¤ mesure que l¡¯eau se retire, les poissons sont
retenus derri¨¨re le barrage, des poissons de toutes tailles, car les fibres du
swup¨¦ sont tiss¨¦es si serr¨¦es qu¡¯il n¡¯y a aucune s¨¦l¨¦ctivit¨¦. La p¨ºche est
collective et les p¨ºcheurs se postent ¨¤ l¡¯aval du ippou dans des pirogues
dispos¨¦es c?te ¨¤ c?te. Dans chaque pirogue un ¨¦pervier est dispos¨¦ en
¨¦ventail pour limiter l¡¯¨¦chappement. Les poissons effray¨¦s par le bruit
sautent et retombent dans les embarcations. Quand la mar¨¦e est tout ¨¤ fait
basse, il ne reste plus ¨¤ l¡¯amont du sarup¨¦ qu¡¯une mince tranche d¡¯eau, o¨´
grouillent les poissons : hommes, femmes, enfants les ramassent ¨¤ l¡¯aide de
calebasses. Si la tranche d¡¯eau est importante, le reste du poisson est pech¨¦
¨¤ l¡¯aide des ¨¦perviers.
En saison s¨¨che la
se de barrage a lieu de pr¨¦f¨¦rence la nuit. ¨¤
mar¨¦e haute sur les tanne 4
P? inond¨¦s en avant des mangroves (planche no
19A). Le lendemain, quand les villageois reviennent, une fois la maree tout ¨¤
fait basse, le sarup¨¦ est enti¨¨rement hors de l¡¯eau et il suffit de ramasser les
poissons sur l¡¯estran. La pirogue n¡¯est gu¨¨re utilis¨¦e pour cette forme de
p¨ºche.
Bien que cette derni¨¨re technique de p¨ºche soit de moins en moins
utilis¨¦e, elle est loin d¡¯¨ºtre abandonn¨¦e. La p¨ºche au sarape est c:ncore
(4) lkms la terminologie locale, le mot ¡°tanne¡± d¨¦signe terre sal¨¦e. Mais les tannes sont
des SOLS sal¨¦s qui se diJ&-encient en tanne inond¨¦, tanne v$et tanne herbace (MARIUS.
1977). Ici, il s¡¯agit d¡¯une partie inf¨¦rieure de l¡¯espace inter-Mal faiblement recouverte ¨¤
toute mar¨¦e haute.

24
utilis¨¦e ¨¤ Falia, Mound¨¦, Thialane, Dionewar, B¨¦tenty et certains villages ¨¤
l¡¯int¨¦rieur des ?les lorsqu¡¯on veut r¨¦unir des fonds ¨¤ l¡¯occasion des f¨ºtes
religieuses ou lorsqu¡¯on veut faire face ¨¤ des investissements productifs ou
des ¨¦quipements socio-culturels pour le village .* r¨¦alisation de salle de classe
ou de magasin de stockage, construction ou r¨¦paration de mosqu¨¦e par
exemple.
Variante : Une technique de p¨ºche semblable ¨¤ la p¨ºche au @pou, est
utilis¨¦e dans les bolong ou chenaux sans issue ¨¤ l¡¯aide de filet. Comme le
sarape, le filet est pos¨¦ derri¨¨re des piquets dress¨¦s sur toute la largeur du
cours d¡¯eau ¨¤ mar¨¦e haute. La r¨¦colte de poisson est faite ¨¤ mar¨¦e basse.
3 9.2. Warande
.
(planche n¡± 20)
Wurande est un terme soc¨¦ de B¨¦tenty (Chaboud et Lalo?, 1983). Les
warande sont des paniers-pi¨¨ges en fibres ou feuilles de r?nier tress¨¦es Ils
ont des formes d¡¯entonnoirs ferm¨¦s ¨¤ leur extr¨¦mit¨¦ la plus ¨¦troite. Les plus
vastes atteignent 1,5 m de long. Selon la taille du panier, l¡¯ouverture a un
diam¨¨tre de 20 ¨¤ 60 cm.
Les warande sont souvent utilis¨¦s en mixit¨¦ avec les sarap¨¦ (Seck,
1980). Des piquets de r?niers et des traverses de bois attach¨¦es aux
supports verticaux des palissades permettent de furer solidement les
warande et les emp¨ºchent de d¨¦river et d¡¯¨ºtre emport¨¦es par la force du
courant. Au fond du warande est plac¨¦ un app?t, du son m¨ºl¨¦ ¨¤ un peu de
boue, le pi¨¨ge est mis en place dans les eaux peu profondes et le p¨ºcheur
reste ¨¤ proximit¨¦ de ses engins. D¨¨s qu¡¯un warande est rempli de poissons,
le p¨ºcheur rel¨¨ve le panier d¡¯un geste rapide. Femmes et enfants peuvent
pratiquer cette p¨ºche. A Betenty comme ¨¤ Niodior, cette p¨ºche est. encore
pratiqu¨¦e.
3.9.3. Casiers ¨¤ seiches (planche n¡± 21)
D¡¯apr¨¨s Chaboud et Lalo? (1983), l¡¯introduction des casiers a seiches
chez les Nyominka s¡¯est faite au cours d
e si¨¨cle au contact de p¨ºcheurs
ext¨¦rieurs (cubalbe, walo-walo,
S!i=
somono ) venus dans les ?les et par la
rencontre avec d¡¯autres p¨ºcheurs lors des migrations sur la petite c?te.
Les p¨ºcheurs nyominka seraient ¨¤ l¡¯origine de l¡¯introduction des
m¨ºmes engins de p¨ºche chez les Soc¨¦. Auparavant, la p¨ºche ¨¦tait
essentiellement pratiqu¨¦e au moyen de barrages fixes, de pi¨¨ges et.
hame?ons.
Actuellement, les casiers ¨¤ seiche utilis¨¦s au Sine-Saloum sont des
casiers parall¨¦l¨¦pip¨¨diques (Bakhayokho, 1985). Ce sont des
i¨¨ges fixes,
pos¨¦s sur le fond avec une armature en fer recouverte par un ilet
P fabriqu¨¦
par les p¨ºcheurs de pr¨¦f¨¦rence en fil de coton de 36 mm de maillage.
L¡¯armure en fer est de 8 ¨¤ 10 mm de diam¨¨tre. Les casiers ont une longue,ur
de 1,20 m, une largeur de 0,80 m et 0,80 m de haut.
(5) D¡¯apr& ces auteurs, la distinction entre ces dlijjkentes ethnies sembluit encore
relativementfloue lors des discussions des enqu¨ºteurs avec les informateurs. Toutefois,
il est n¨¦cessaire de rappeler que cubalbe et WC&-walo sont originaires respectivement
de la vall¨¦e (moyenne et basse vall¨¦e) et du delta du Jeuve S¨¦n¨¦gal alors que les
somono viennent du delta dufleuve Niger.

25
A part le Centre de p¨ºche de Missirah qui a tent¨¦ une exp¨¦rience de
p¨ºche au casier qui a coup¨¦ court (casiers trop l¨¦gers), la plupart des
utilisateurs de ces engins sont originaires de la Petite C?te (Mbour et s?oal).
L¡¯unit¨¦ de p¨ºche se r¨¦sume en une pirogue Lebou du type moyen (9 ¨¤ 10 rn)
d¡¯un moteur de 8 ou 15 cv, d¡¯un ¨¦quipage moyen de trois p¨ºcheurs qui
embarque avec 10 ou 20 casiers. L¡¯op¨¦ration de p¨ºche est simple. Les
p¨¨cheurs partent g¨¦n¨¦ralement le matin vers 7 heures pour revenir vers 17
h. Les engins, une fois pos¨¦s, restent sur les lieux de p¨ºche 2 ¨¤ 3 mois. Tous
les jours, les p¨ºcheurs visitent les casiers et seuls ceux dont le filet est
d¨¦chir¨¦ sont ramen¨¦s pour r¨¦paration. La technique de p¨ºche consiste ¨¤
placer ¨¤ l¡¯int¨¦rieur du casier un a p?t constitu¨¦ de chair de requin, raie ou
de simples feuilles d¡¯arbre ou iniforescences de cocotier. Les casiers sont
ensuite plac¨¦s sur des fonds de 10 ¨¤ 15 m¨¨tres.
Le nouveau type de casier parall¨¦l¨¦pip¨¦dique pliable con?u par
Bakhayokho est jug¨¦ efficace mais a ¨¦t¨¦ peu rencontr¨¦. La contrainte
majeure qui se pose aux p¨ºcheurs, semble ¨ºtre leur difficult¨¦ de fabrication.
Au Sine-Saloum, la saison de p¨ºche des c¨¦phalopodes dure 10 mois ;
il n¡¯y a pas de p¨ºche en ao?t et septembre ¨¤ cause des vents et la houle qui
augmentent la turbidit¨¦. En saison fra?che, les c¨¦phalopodes sont p¨ºch¨¦s ¨¤
la ligne ; les casiers sont surtout utilis¨¦s pendant la p¨¦riode transitoire
d¡¯avril ¨¤ juin et pendant l¡¯hivernage. Le plus grand nombre de casiers se
trouve ¨¤ Djif¨¨re.
3.9.4. Pi¨¨ges ¨¤ poulpes
Des pi¨¨ges ¨¤ poulpes sont rencontr¨¦s ¨¤ Missirah. Ce sont des casiers
en. plastique plein. de 27 cm de long et de 23 cm de large. Ils ont un goulet
d¡¯entr¨¦e de 15 cm de diam¨¨tre. Les premiers essais ont eu lieu sur des fonds
sablo-vaseux en mer et les casiers ¨¦taient mouill¨¦s en fili¨¨re, reli¨¦s par des
filins ¨¤ des bou¨¦es indiquant leur position ¨¤ la surface. Les rendements
obtenus ¨¦taient faibles. Puis des difficult¨¦s techniques li¨¦es ¨¤ leur utilisation
par les p¨ºcheurs autochtones sont apparues et le projet a coup¨¦ COL~~. Les
casiers sont entass¨¦s par centaines au Centre de p¨ºche de Missirah et
restent non utilis¨¦s.
3.10. LES ENGINS DE PECHE PAR ACCROCHAGE OU PAR BLESSURE :
LES HARPONS (PLANCHE N¡± 22)
Le harpon est sans doute le plus ancien engin de capture utilis¨¦ dans
les ?les du Saloum. On l¡¯utilisait beaucoup autrefois pour la chasse au
lamantin dans le fleuve (Van Chi Bonnardel, 1973). On l¡¯employait aussi
dans les eaux peu profondes lors des fraies ou des p¨ºches nocturnes en
p¨¦riode de pleine lune lorsque les poissons de grande taille se rapprochaient
des rives et de la surface. Il existe dans les ?les du Saloum plusieurs formes
de harpons. La plus courante est une fine fl¨¨che de m¨¦tal fix¨¦e au bout d¡¯un
long manche en bambou dont l¡¯extr¨¦mit¨¦ libre est munie d¡¯une corde avec:,
au bout, un flotteur de li¨¨ge. La p¨ºche au harpon n¨¦cessite deux hom.mes et
une petite pirogue. Cette technique tr¨¨s primitive n¡¯est plus utilis¨¦e
aujourd¡¯hui que par des adolescents qui en font une p¨ºche sportive.

26
3.11. LES AUTRES ENGINS
3.11.1. osug
C¡¯est un petit filet rectangulaire, en fil de coton et son utilisation est.
ancienne (Van Chi Bonnardel, 1973). Il est manoeuvr¨¦ par deux hommes qui
s¡¯en servent comme d¡¯une ¨¦puisette, dans les trous d¡¯eau ¨¤ mar¨¦e basse ; ils
filtrent l¡¯eau pour y trouver des petits poissons.
3.11. 2. Calebasses
Elles sont utilis¨¦es surtout par les enfants et les femmes, pour ¨¦coper
dans les trous d¡¯eau afin de recueillir ensuite les poissons.
3.11.3. P¨ºche ¨¤ la main
Elle est surtout pratiqu¨¦e par les femmes de Dionewar, Niodior et
B¨¦tenty. A mar¨¦e basse, elles arrivent en pirogue sur les lieux et se
d¨¦placent ¨¤ pied dans les zones d¨¦couvertes ou le long des xnangroves. A
l¡¯aide de b?tons ou de simples outils ¨¤ main, elles fouillent dans le s¨¦diment
constitu¨¦ de sable fin plus ou moins vaseux.
Les esp¨¨ces ramass¨¦es sont deux lamellibranches : l¡¯hu?tre de
pal¨¦tuvier (Crassostrea gasar) et le p?gne (Arca senilis), et un gast¨¦ropode. le
toufu (Sem$xsus morio)
3.12. CONCLUSION
La compr¨¦hension de la structure et du fonctionnement des unit¨¦s de
p¨ºche implique comme demarche pr¨¦liminaire une bonne connaissance des
engins. Cette toute premi¨¨re ¨¦tude faite sur les engins de p¨ºche a ¨¦t¨¦
particuli¨¨rement fructueuse par suite de leur diversit¨¦ relative et les
r¨¦ponses fournies aux nombreuses questions qu¡¯on se posait
L¡¯¨¦tude fait appara?tre plus de 25 techniques de p¨ºche. Au sein d¡¯un
m¨ºme type d¡¯engin, des formes diff¨¦rentes sont adapt¨¦es, facilitant ainsi leur
utilisation selon les zones, les esp¨¨ces et tailles cibl¨¦es.
Lors des recensements de mars et octobre 1990, nous avons
d¨¦nombr¨¦ respectivement 902 et 1 e 136 unit¨¦s de p¨ºche utilisant au :moins
un type d¡¯engin. De nombreux cas de mixit¨¦ sont signal¨¦s par les p¨ºcheurs.
Les engins associ¨¦s ¨¤ ces unit¨¦s de p¨ºche sont respectivement au nombre de
1.399 et 1.688.
La plupart des engins utilis¨¦s sont communs aux trois milieux,
Saloum, Diomboss et Bandiala. Par ailleurs, on note que la diversit¨¦ et le
degr¨¦ de complexit¨¦ des engins de p¨ºche augmentent au fur et ¨¤ mesure que
l¡¯on va vers l¡¯amont (diversit¨¦ des strat¨¦gies et des biotopes ¨¤ prospecter). Les
mat¨¦riaux utilis¨¦s pour leur construction sont vari¨¦s mais on note une
domination tr¨¨s nette des fibres synth¨¦tiques. Au paravant, la p¨ºche etait
essentiellement pratiqu¨¦e au moyen de barrages fures, de pieges et
d¡¯hame?ons. Aujourdhui, l¡¯introduction d¡¯engins modernes s¡¯est faite au

27
contact de p¨ºcheurs ext¨¦rieurs ¨¤ la r¨¦gion (Cubalbe, WaZo-WaZo, Somorzo,
Ebou, Guet-Ndarien).
Le complexe estuarien du Sine-Saloum offre des biotopes et des
conditions environnementales vari¨¦es. Les types de p¨ºche d¨¦crits ci-dessus
montrent comment l¡¯habitat et le comportement du poisson peuvent jouer
dans la mise au point de m¨¦thodes de p¨ºche bien d¨¦termin¨¦es et influent sur
la conception et la construction des engins de p¨ºche. Selon les conditions du
milieu notamment la profondeur habituelle des esp¨¨ces cibles, des engins
adapt¨¦s sont contruits par les p¨ºcheurs et mis en oeuvre suivant des
techniques de p¨ºche diff¨¦rentes :
- des engins manoeuvr¨¦s ¨¤ partir du rivage ou sur les passes., pour
capturer des esp¨¨ces ¨¤ proximit¨¦ du rivage (senne de plage opane) OU vivant
dans des fonds de 15 ¨¤ 20 m¨¨tres (senne de plage diguel). Le rapport
d¡¯armement est de 0,55, ce qui offre ¨¤ ces engins une profondeur de peche
ad¨¦quate (la profondeur du chenal d¨¦passant rarement 15 ¨¤ 20 m¨¨tres) ;
- des engins cal¨¦s au fond pour capturer des esp¨¨ces vivant ¨¤
proximit¨¦ du fond (filets maillants dormants, palangres, nasses etc.). En
gen¨¦ral, le rapport d¡¯armement des filets maillants utilis¨¦s varie entre 0,55 et
0,70 ce qui rend ces filets tr¨¨s s¨¦lectifs (choix d¡¯esp¨¨ces et/ou de tailles
cibles) ;
- des engins manoeuvr¨¦s en surface ¨¤ partir d¡¯une embarcation ou ¨¤
pieds, pour capturer poissons et crevettes (sa¨¹na, f¨¦Z¨¦ f¨¦Z¨¦, yolul, dmgue,
kiZZi, dialla etc.)
Les types d¡¯engins sont ¨¦galement adapt¨¦s aux courants de mar¨¦e et
aux esp¨¨ces recherch¨¦es. En amont du Saloum et dans les zones
d¡¯¨¦largissement des chenaux et des bolong, les courants de mar¨¦e sont
relativement faibles. Ces types de milieu favorisent la p¨ºche ¨¤ la senne et
aux filets maillants d¨¦rivants d¡¯o¨´ le nombre important d¡¯unit¨¦s de peche
¨¦quip¨¦es de ces engins trouv¨¦ ¨¤ Ndangane Sambou, Fayaco, F¨¦lir, Fambine
et ¡®Bossinkang lors des recensements.
L¡¯¨¦tude des engins va permettre d¡¯amorcer celle des embarcations
notamment leur conception et leur ¨¦quipement en vue de leur adaptation
aux diverses activit¨¦s li¨¦es aux p¨ºcheries (pirogue de p¨ºche proprement dite,
pirogue de transport du filet, pirogue de transport du poisson, pirogue de
soutien logistique pour le transport de l¡¯¨¦quipage, pirogue pour la
prospection ou la recherche de banc etc.).
4. LES PIROGUES
Les pirogues qui op¨¨rent dans le complexe estuarien du Sine-Saloum
sont con?ues pour ¨ºtre utilis¨¦es dans diff¨¦rentes conditions hydrologiques et
de navigation (zone de banc ¨¤ l¡¯embouchure, risques d¡¯¨¦chouage dans les
bras et petits bolong).
On trouve au Sine-Saloum non seulement des pirogues fabriqu¨¦es
localement (pirogues nyominka) mais aussi des pirogues casaman?aises, des
pirogues saint-louisiennes et des pirogues Z¨¦bou. Ces deux derni¨¨res sont de
conception proche des pirogues nyominka. Une approche comparative de ces
types de pirogues avec la pirogue nyominku est tent¨¦e. Le nombre limite de
ces pirogues ¡°¨¦trang¨¨res¡± et leur mobilit¨¦ saisonni¨¨re nous emp¨ºchent
d¡¯analyser tous les aspects quantitatifs et qualitatifs li¨¦s ¨¤ ces embarcations
(Bousso et Diadhiou, 1991).

28
Les pirogues nyomfnkcz sont fabriqu¨¦es sur place. La fabrication dune
embarcation dure en moyenne deux semaines. Les chantiers de construction
de pirogues les plus importants sont bas¨¦s ¨¤ Niodior, Dionewar, Bassoul et
Missirah (fig. 1). Il existe ¨¦galement d¡¯autres petits centres dans les ?les mais
qui s¡¯occupent surtout de r¨¦paration notamment Mound¨¦, B¨¦tenty, Fambine,
Ndangane Sambou, etc. Les lieux de fabrication des pirogues se r¨¦sument en
des hangars, des abris ou l¡¯ombre d¡¯un arbre. L¡¯outillage est aussi tr¨¨s
simple (scies ¨¤ main, rabots, vilebrequins, herminettes, haches, marteaux,
tenailles etc.). Les charpentiers ne s¡¯occupent pas de la commande des
mat¨¦riaux. L¡¯acquisition de troncs d¡¯arbre incombe au futur propri¨¦taire.
Elle est devenue tr¨¨s difficile compte tenu de la limitation de l¡¯exploitation
foresti¨¨re par le service des Eaux For¨ºts, Chasses et Conservation des Sols.
La plupart des commandes de troncs d¡¯arbre se font en Casamance (r¨¦gion
sud du S¨¦n¨¦gal) ou en Gambie. Les scieries de la r¨¦gion fournissent les
planches.
En ce qui concerne la derni¨¨re ¨¦tape de la construction, il faut signaler
que quelquefois le propri¨¦taire de la pirogue s¡¯occupe de la finition (travaux
d¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦, peinture).
Six types de pirogues locales sont d¨¦crites et ¨¤ l¡¯int¨¦rieur de chaque
groupe, il existe des variantes li¨¦es ¨¤ l¡¯utilisation, aux mat¨¦riaux de
construction, au calfatage et ¨¤ la technicit¨¦ du charpentier ou du peintre. La
septi¨¨me pirogue d¨¦crite est un prototype d¡¯embarcation exp¨¦riment¨¦ par le
centre de p¨ºche artisanale de Missirah.
4.1. LA PIROGUE MONOXYLE (PLANCHE N¡± 28A)
Nom local : imbicj ou canote
Cette pirogue monoxyle est comparable ¨¤ la pirogue rnonoxyle
casaman?aise.
Elle est creus¨¦e dans un tronc de ca?lc¨¦dra (Khaz.~a
senegalensts) de pr¨¦f¨¦rence ou de fromager (Ceiba pentandru). Il existe deux
variantes de pirogues monoxyles au Sine-Saloum :
- la petite pirogue monoxyle de 5 ¨¤ 7 m¨¨tres de long, 0,50
m de large et 0,70 m de profondeur. Elle est propuls¨¦e ¨¤ la pagaie et peut
transporter un ¨¦quipage de 5 ¨¤ 10 p¨ºcheurs. Cette pirogue est utilis¨¦e pour
des activit¨¦s de p¨ºche mineures dans les petits bras et les bolong : p¨ºche ¨¤ la
ligne, ¨¤ la palangre, ¨¤ l¡¯¨¦pervier, cueillette de mollusques par les femmes :
- la grande pirogue monoxyle de 8 ¨¤ 9 m¨¨tres de long, (.),90
m de large et 1 m de profondeur, sert ¨¤ la p¨ºche aux filets rnaillants
d¨¦rivants de surface pour la capture des ethmaloses et des mulets dans les
bolong. Lors de cette p¨ºche, elle est propuls¨¦e ¨¤ l¡¯aide de pagaies.
La dur¨¦e de vie de ces pirogues peut d¨¦passer 20 ans. L¡¯¨¦quipage
moyen transportable est de 10 p¨ºcheurs,
Suite ¨¤ deux d¨¦cennies de s¨¦cheresse, les grands arbres qui servaient
a la construction de ces types de pirogues sont devenus rares ou m¨ºme
inexistants¡± Une nouvelle variante est apparue. La pirogue monoxyle est
souvent coup¨¦e ¨¤ l¡¯arri¨¨re, et ferm¨¦e avec des planches qui forment un
tableau arri¨¨re. Une superstructure en bois fortifie les bord¨¦s de chaque cot¨¦
de la pirogue. Cette pirogue monoxyle ainsi modifi¨¦e est ¨¦quip¨¦e de moteur
de petite cylindr¨¦e (6 ¨¤ 8 cv). Elle est bien adapt¨¦e ¨¤ la p¨ºche dans les grands
bras du fleuve. Dans certains cas, elle est coupl¨¦e avec une pirogue plus
grande (¡°pirogue porteuse¡±), lorsqu¡¯elle est utilis¨¦e pour la p¨ºche avec les
sennes de plage.

2 9
En g¨¦n¨¦ral, ces pirogues monoxyles ne sont ni peintes ni d¨¦cor¨¦es
mais recouvertes d¡¯une l¨¦g¨¨re couche de goudron pour assurer leur
protection.
4,2. LES PIROGUES A MEMBRURES
4.2.1. La nirogue isik sibonu fplanche n¡± 28B1
C¡¯est l¡¯anc¨ºtre m¨ºme des pirogues k membrures au Sine-Saloum. 11 en
reste tr¨¨s peu. Actuellement, elle est observ¨¦e surtout ¨¤ Ngadior et ¨¤
Bassoul. Sa quille (kessing) est form¨¦e d¡¯un seul tronc d¡¯arbre evid¨¦
(ca?lc¨¦dra ou fromager) et compl¨¦t¨¦e par deux petits ¨¦perons. Les bord¨¦s (ou
fargues) sont, form¨¦s d¡¯une planche de sapin fix¨¦e de chaque c?t¨¦ de la. quille
par des tiges m¨¦talliques (oring) fabriqu¨¦es localement par les forgerons.
Comme mat¨¦riau d¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦, les constructeurs utilisent de l¡¯¨¦toupe
pour calfater les jointures. Du goudron sert ¨¤ colmater les trous ou alors
toute la surface est recouverte d¡¯un ruban de toile ; dans ce cas, la
couture est faite ¨¤ l¡¯aide de tumb¨¦ ou de fil de fer (depuis son apparition).
Ces pirogues ont 9 m¨¨tres de longueur, 150 m de largeur et 1 m de
profondeur. La membrure n¡¯est constitu¨¦e que d¡¯une p1anchett.e qui relie les
deux bord¨¦s fix¨¦s ¨¤ la quille. Un banc relie les bords sup¨¦rieurs des bord¨¦s
en les fortifiant. Ces embarcations ¨¤ petits ¨¦perons n¡¯ont ni thione nl wiczgne,
ce qui les rend relativement submersibles. Ces pirogues ne sont couvertes de
peinture, ni d¨¦cor¨¦es ¨¤ ce qui les expose ¨¤ l¡¯action des vers de bois (tarets) et
limite leur dur¨¦e de vie (en effet tous les deux ans, la pirogue peut
enti¨¨rement ¨ºtre d¨¦mont¨¦e et reconstruite). Elle est propuls¨¦e ¨¤ l¡¯aide d¡¯une
pagaie ou d¡¯un moteur de petite cylindr¨¦e de 2 ¨¤ 8 cv. Cette pirogue peut
aussi ¨ºtre propuls¨¦e par une voile et son ¨¦quipage moyen est de 4 ¨¤ 5
personnes. Sa charge maximum est de 1 ¨¤ 2 tonnes. Pour assurer la. stabilit¨¦
de ces embarcations, les p¨ºcheurs se servent de sac de sable, barre de fer ou
caillou comme contrepoids pour compenser les d¨¦s¨¦quilibres constat¨¦s..
Ces embarcations sont surtout utilis¨¦es dans la zone amont
(Foundiougne,
Felir, Fayaco...) et ¨¤ l¡¯int¨¦rieur, dans les petits bolong
(Djimda, Ngadior, Mound¨¦, Bassoul.. .). Les engins de p¨ºche utilis¨¦s avec ces
embarcations sont l¡¯¨¦pervier, la ligne, le filet maillant d¨¦rivant de surface
(#Z¨¦f¨¦Z¨¦) et la palangre (armundinguu).
4.2.2. la nirogue immunding (nlanche n¡± 28C1
Le sch¨¦ma de construction de la pirogue immunding est tr¨¨s apparent¨¦
¨¤ celui de la pirogue isik sibong. Comme la pirogue sibong, la pirogue
immunding est form¨¦e d¡¯une quille taill¨¦e dans un tronc d¡¯arbre, de deux
planches au lieu d¡¯une, plac¨¦es au dessus de la quille et constituant le bord¨¦
; elle n¡¯a pas de thione ou, s¡¯il existe, il est tr¨¨s court. Elle compte deux
bancs au lieu d¡¯un. Contrairement au sibong, des clous servent ¨¤ assembler
les pi¨¨ces de bois et la jointure est faite ¨¤ I¡¯ucime. Les pirogues immanding
sont souvent peintes et l¨¦g¨¦rement d¨¦cor¨¦es.
La pirogue de dimension moyenne mesure 12 m¨¨tres de long, 2 m¨¨tres
de large, 1,50 m¨¨tre de profondeur. La charge utile est de 3 ¨¤ 4 tonnes et
l¡¯¨¦quipage transportable compte 5 ¨¤ 12 p¨ºcheurs.

3 0
Les engins les plus utilis¨¦s avec ces pirogues sont la senne de plage
opane, le filet maillant d¨¦rivant de surface V¨¦Z¨¦ fil¨¦) et l¡¯¨¦pervier. Ces
pirogues sont motorisables, ¨¦quip¨¦es d¡¯un puits ¨¤ l¡¯arri¨¨re pour un rnoteur
de 8 cv. Elles peuvent ¨ºtre propuls¨¦es ¨¤ la pagaie ou ¨¤ l¡¯aide de voiles de 4
m¨¨tres de haut sur 3 m¨¨tres de large. La dur¨¦e de vie moyenne de ces
embarcations est de 10 ans.
.
.
4.2.3, La puogue tUbou (planche na 28D\\
C¡¯est une petite embarcation dont le bordage est compos¨¦ d¡¯une seule
planche fUr¨¦e ¨¤ la quille. Deux planchettes de renforcement termin.ent le
bordage. La quille est constitu¨¦e d¡¯un seul tronc ¨¦vid¨¦. Des poutres plac¨¦es
.tr¨¨s bas soutiennent le bord¨¦ et servent en m¨ºme temps de bancs.
Cette pirogue ne comporte qu¡¯un seul ¨¦peron, ¨¤ l¡¯avant. L¡¯arri¨¨re est
constitu¨¦ par un tableau pourvu vers l¡¯avant d¡¯un plat-bord qui sert de poste
de pilotage au barreur. L¡¯extr¨¦mit¨¦ de la quille est fourchue et am¨¦nag¨¦e
ainsi pour recevoir le moteur. Ces embarcations souvent appel¨¦es gaalu
gu¨¨ne (pirogue ¨¤ queue) sont aussi construites par les Z¨¦bou et les saint-
louisiens. Dans la pirogue l¨¦bou, c¡¯est un trou qui est am¨¦nag¨¦ dans cet.te
partie de fa quille pour recevoir le moteur alors que les saint-louisiens
prolongent les deux bord¨¦es vers l¡¯arri¨¨re.
La dur¨¦e de vie de ces embarcations est tr¨¨s courte, 4 11 5 *ans.
L¡¯¨¦quipage transportable est de 3 ¨¤ 5 personnes et la charge utile maximum
estim¨¦e ¨¤ 1 tonne. Ces pirogues sont propuls¨¦es ¨¤ l¡¯aide de moteurs de faible
cylindr¨¦e d¡¯une puissance inf¨¦rieure ou ¨¦gale ¨¤ 8 cv. Le tableau arri¨¨re
souvent recouvert de t?le m¨¦tallique sert de support au moteur. A bord,
plusieurs types de p¨ºche sont pratiqu¨¦s : filet maillant d¨¦rivant de surface
(&Y&f¨¦Z¨¦), filets maillants dormants, lignes et palangres.
Ces pirogues sont surtout utilis¨¦es dans des zones c?ti¨¨res de faibles
profondeurs et bien abrit¨¦es, en particulier ¨¤ l¡¯int¨¦rieur des bolong. Une
embarcation de bonnes dimensions facile ¨¤ manoeuvrer mesure 10 m¨¨tres
de long, 1.50 m de large et 0,80 m de profondeur.
4.2.4. La siroue naueth fplanches n¡± 24E et n¡± 25)
C¡¯est la vraie pirogue de p¨ºche de mer. Son ¨¦peron plus long que les
pirogues pr¨¦c¨¦dentes, lui permet de franchir ais¨¦ment la barre. Elle est une
forme b?tarde de la pirogue de mer des I¨¦bou (Seck, 1980), dont elle a les
caract¨¦ristiques ¨¤ l¡¯exception des bord¨¦s plus ¨¦troits et faits en bois rouge,
du bord du ndagne qui est droit et non arrondi et du mat¨¦riau d¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦
employ¨¦ fait d¡¯¨¦toupe et de goudron au lieu d¡¯une bande de toile. Sept
membrures associ¨¦es ¨¤ sept bancs servent ¨¤ maintenir les bordures,, Le fond
monoxyle de la pirogue ngueth est constitu¨¦ le plus souvent d¡¯un seul tronc
d¡¯arbre creus¨¦ ou de deux troncs assembl¨¦s bout ¨¤ bout en mortaise et
compl¨¦t¨¦s ensuite par deux thiones et deux ¨¦perons (planche n¡± 2X).
Compar¨¦ ¨¤ la pirogue Z¨¦bou, le kessing est plus court et plus ¨¦troit d¡¯o¨´ un
thione plus long qui se prolonge jusqu¡¯au tiers avant et arri¨¨re de :la coque
(planche n¡± 25A). Kessing, thione et ¨¦perons sont assembl¨¦s au moyen
d¡¯¨¦carts tr¨¨s longs.
La longueur moyenne de ces pirogues est de 15 m¨¨tres, la largeur de 2
m, la profondeur 1,5 m. La capacit¨¦ de charge est environ 10 ¨¤ 15 tonnes et
le moyen de propulsion habituel est un moteur hors bord (8 ¨¤ 40 cv) plac¨¦

31
dans un puits ¨¤ l¡¯arri¨¨re. Les voiles ayant la forme d¡¯un quadrilat.¨¨re de 7
m¨¨tres
sur 4 m¨¨tres sont souvent utilis¨¦es. Cette embarcation est
cloisonn¨¦e souvent en sept ou huit compartiments, en fonction des types de
p¨ºche pratiqu¨¦s (planche 25B).
Ces embarcations servent, ¨¤ la p¨ºche dans l¡¯estuaire et en mer avec les
sennes de pla e, les filets maillants encerclants (sa¨¹na), les filets maillants
P
d¨¦rivants de ond (yoZaC), les filets dormants ¨¤ poissons et enfin comme
pirogue de transport pour le filet et l¡¯¨¦quipage d¡¯une senne tournante.,
La dur¨¦e de vie de ces embarcations est de 10 ¨¤ 15 ans. La peinture et
le maquillage de ces pirogues sont en g¨¦n¨¦ral tr¨¨s soign¨¦s et les noms
choisis correspondent ¨¤ des figures religieuses ou politiques, des vedettes
connues ou aux noms des ¨¦pouses des p¨ºcheurs.
4.2.5. Le mbandoire
Le rnbandoire est une variante d¨¦riv¨¦e du ngueth. Sa construction est
identique ¨¤ celle du ngueth avec cette particularit¨¦ : d¡¯une part, le mbandofre
n¡¯est pas pont¨¦, d¡¯autre part, le nombre de bord¨¦s peut aller jusqu¡¯¨¤ 5, ce qui
lui conf¨¨re sa grande dimension. La longueur peut atteindre 19 ¨¤ 20 m¨¨tres,
sa largeur 4 m¨¨tres et sa profondeur 1,5 m¨¨tre ¨¤ 2 m¨¨tres. Une dizaine de
membrures et de bancs servent ¨¤ maintenir les bord¨¦s.
Ces grosses barques d¡¯une capacit¨¦ de 20 ¨¤ 30 tonnes sont fabriqu¨¦es
surtout ¨¤ Dionewar et destin¨¦es au transport de bois, de coquillages, de
marchandises et de personnes. Cette embarcation est aussi tr¨¨s adapt¨¦e ¨¤ la
p¨ºche ¨¤ la senne tournante et sert de pirogue porteuse pour le poisson
p¨ºch¨¦. Ces pirogues sont lourdes et exigent des moyens de propulsion
puissants. Elles utilisent le plus souvent des moteurs hors bord de 40 VV.
Leur grande taille a eu pour cons¨¦quences de les rendre fragiles ¨¤ cause de
Yimpact des grosses vagues sur les bord¨¦s et l¡¯effet de vibrations de gros
moteurs sur les jointures. La voile, moyen de propulsion traditionnel, est
toujours utilis¨¦e. La dur¨¦e de vie moyenne de ces pirogues est limit¨¦e ¨¤
environ de 10 ans. Comme les pirogues ngueth, la peinture et les d¨¦corations
sont faites avec beaucoup de soin.
4.2.6. Piroeue en fibre de verre
Cette pirogue est en r¨¦sine de polyester renforc¨¦e de fibre de verre. La
forme de la pirogue est copi¨¦e sur la piro ue s¨¦n¨¦galaise. Elle n¡¯est pas
fa.briqu¨¦e au S¨¦n¨¦gal mais import¨¦e. La abrication
f
locale pourrait ¨ºtre
envisag¨¦e si l¡¯exp¨¦rience est concluante. Les qualit¨¦s principales de cette
pirogue sont la l¨¦g¨¨ret¨¦ et l¡¯espace important. Le Centre de p¨ºche de
Missirah en exp¨¦rimente quelques-unes avec une senne tournante, d.es filets
maillants d¨¦rivants de fond et des palangres.
Elle mesure 12 m de long, 2 m de large et 1 m de creux. La dur?e de
vie est estim¨¦e ¨¤ 10 ans. Ces pirogues peuvent ¨ºtre utilis¨¦es pour la peche
en estuaire mais leur prix de revient. est trop ¨¦lev¨¦ pour la p¨ºche artisanale
fluviale (Houeix, 1987).

32
CONCLUSION
Les conditions de milieu dans l¡¯estuaire du fleuve S¨¦n¨¦gal et dans la
Casamance sont diff¨¦rentes de celles de l¡¯estuaire du Sine-Saloum (pr¨¦sence
de nombreuses ?les au Sine-Saloum et d¡¯une multitudes de bolong qui cr¨¦ent
des conditions d¡¯exploitation diff¨¦rentes). Ce contexte environnemental
sp¨¦cifique a fait qu¡¯il existe des pirogues typiques au Sine-Saloum (annexe
3). A l¡¯int¨¦rieur de chaque type, il existe des variantes donc la taille d¨¦pend
de plusieurs facteurs :
- le potentiel de capture de l¡¯engin de p¨ºche : par exemple seule
l¡¯utilisation d¡¯une senne tournante peut rentabiliser une pirogue mbandoire
dont la capacit¨¦ de charge fait 20 ¨¤ 30 tonnes ;
- la taille de l¡¯¨¦quipage : une pirogue de 5 m¨¨tres suffit pour le
transport d¡¯un ¨¦quipage de p¨ºche ¨¤ l¡¯¨¦pervier alors qu¡¯il faut une pirogue de
10 ¨¤ 18 m¨¨tres pour embarquer l¡¯¨¦quipage d¡¯une unit¨¦ de senne de plage
opane ;
- les esp¨¨ces cibles : les poissons p¨¦lagiques sont souvent captur¨¦s en
grandes quantit¨¦s par les sa?ma et par les sennes de plage opane, Le
transport des captures n¨¦cessitent une pirogue de grande taille (pirogue de
18 ¨¤ 20 m). Par contre, les poissons d¨¦mersaux et semi-d¨¦mersaux ou
benthiques ne n¨¦cessitent que des pirogues de taille relativement moyenne
(pirogues de 10 ¨¤ 12 m) ;
- le domaine d¡¯utilisation : la taille de la pirogue est li¨¦e ¨¤ l¡¯¨¦loignement
des zones de p¨ºche ¨¤ prospecter. Plus le lieu de p¨ºche est ¨¦loign¨¦ de la c?te,
plus la pirogue est grande pour supporter l¡¯action de la mer d¡¯o¨´ l¡¯utilisation
de pirogues ngueth de 10 ¨¤ 18 m¨¨tres pour ¨ºcher le Cymbiunt spp. en mer
alors qu¡¯une pirogue monoxyle de 5 m suf it pour la p¨ºche de ces m¨ºmes
P
esp¨¦ces dans l¡¯estuaire et dans les bolong deux autres embarcations sont par
contre r¨¦serv¨¦es strictement ¨¤ des zones de p¨ºche bien d¨¦finies (pirogue isik
sibong pr¨¦f¨¦r¨¦e pour sa facilit¨¦ de travail dans les bolong, pirogue immanding
utilis¨¦e surtout dans les grands ¡°bras¡± du fleuve) ;
- les strat¨¦gies et tactiques de p¨ºche d¨¦velopp¨¦es : par la diversite de
leur dimension et. de leur mode de propulsion, les pirogues ngueth sont
d¡¯utilisation mixte. Ces pirogues d¡¯emploi polyvalent sont utilis¨¦es avec les
sennes tournantes, les sennes de plage, les filets dormants, les yolul et les
sa*?ma. Les autres types de pirogues peuvent aussi ¨ºtre r¨¦serv¨¦es ¨¤ des
activit¨¦s bien pr¨¦cises ( irogue mbandoire pour le transport du poisson et
pirogue immanding pr¨¦ ¨¦r¨¦e pour certains types de p¨ºche ¨¤ cause
P
de sa
l¨¦g¨¨ret¨¦ et la moindre consommation de carburant qu¡¯elle occasionne, f¨¦Z¨¦
f¨¦Z¨¦ ¨¦pervier, lignes, palangres, filets dormants).
Avec l¡¯av¨¨nement de la motorisation depuis les ann¨¦es 60 et les
cons¨¦quences des dures arm¨¦es de s¨¦cheresse sur le potentiel d¡¯arbre
exploitable (d¨¦but des arm¨¦es 70), les embarcations utilis¨¦es par La pkhe
artisanale au Sine-Saloum ont beaucoup ¨¦volu¨¦. Les ¨¦volutions les plus
perceptibles sont observ¨¦es au niveau du type de mat¨¦riau de construction
et des moyens de propulsion. Le bois rouge a remplac¨¦ progressivement le
bois blanc et le moteur hors bord la pagaie. La pirogue nyominka est donc
devenue plus lourde mais elle s¡¯est agrandie et sa dur¨¦e de vie a relativement
augment¨¦.
La pirogue de mer nyominka telle qu¡¯elle est d¨¦finie par (Se&, l980),
correspond en fait ¨¤ la pirogue immanding illebou, n¡¯gueth ou au m¡¯bandoire.
Elle est l¨¦g¨¨re quand elle mesure 10 ¨¤ 15 m¨¨tres de longueur et lourde de 15
¨¤ 20 m¨¨tres.

33
La pirogue de fleuve quant ¨¤ elle correspond ¨¤ la pirogue monoxyle ou
la pirogue isik sibong. Elle est l¨¦g¨¨re quand elle a 5 ¨¤ 8 m¨¨tres de longueur
et lourde de 8 ¨¤ 10 m¨¨tres.
5. LES UNITES DE PECHE
5.1. CONCEPT ET REALITE
D¡¯une mani¨¨re g¨¦n¨¦rale, une unit¨¦ de p¨ºche artisanale est. compos¨¦e
d¡¯un engin de p¨ºche, d¡¯une pirogue, d¡¯un moyen de propulsion et d¡¯un
¨¦quipage.
Cette d¨¦finition, applicable dans certains cas d¡¯¨¦tude de la p¨ºche
artisanale maritime (Lalo? et Samba, 1990), n¡¯est pas toujours satisfaisante
dans le contexte estuarien. Non seulement l¡¯unit¨¦ de p¨ºche peut etre
compos¨¦e de plusieurs engins, pirogues et moyens de d¨¦placement, mais
quelquefois, la p¨ºche est pratiqu¨¦e sans embarcation et individuellement
(p¨ºche ¨¤ m.ain, ¨¤ l¡¯¨¦pervier, au kW, barrage, etc.).
Du point de vue technique, l¡¯engin de capture constitue fa pi¨¨ce
centrale du dispositif de p¨ºche alors que la pirogue et les moyens de
propulsion (moteur, rame, voile) sp¨¦cifient uniquement les conditions dans
lesquelles la p¨ºche peut ¨ºtre r¨¦alis¨¦e (Diaw, 1985). C¡¯est l¡¯esp¨¨ce ou le
groupe d¡¯esp¨¨ces p¨ºch¨¦es qui d¨¦terminent en derni¨¨re analyse le ou les types
d¡¯engins ainsi que leurs caract¨¦ristiques, la taille de l¡¯¨¦quipage, le type et le
nombre d¡¯embarcations ¨¤ utiliser.
Dans le cadre de cette ¨¦tude, nous avons cherch¨¦ ¨¤ ma?triser les
diff¨¦rents ¨¦1¨¦ment.s qui conditionnent la poursuite des enqu¨ºtes destinees ¨¤
collecter les statistiques de p¨ºche. Les donn¨¦es li¨¦es ¨¤ l¡¯organisation sociale
et. ¨¦conomique des unit¨¦s de p¨ºche devront. ult¨¦rieurement ¨ºtre prises en
compte pour une approche plus d¨¦taill¨¦e des unit¨¦s de production (B¨¦b¨¦,
1994).
La description des engins et embarcations nous a permis de
rechercher leur convergence et leur divergence afin de distinguer les
sp¨¦cificit¨¦s de chaque type de p¨ºche. Avant de passer ¨¤ l¡¯analyse et
l¡¯interpr¨¦tation de la jonction engin-embarcation, il importait. de bien situer
ces diff¨¦rents ¨¦l¨¦ments dans leur environnement respectif. C¡¯est ¨¤ partir de
la pr¨¦sentation de ces donn¨¦es de base que sont identifi¨¦es les unit¨¦s de
p¨ºche et qu¡¯est ¨¦labor¨¦e une typologie sommaire de ces m¨ºmes unit&.
5.2. PROPOSITION DE TYPOLOGIE POUR LES UNITES DE PECHE
Cette premi¨¨re typologie demeure assez simple puisque bas¨¦e
uniquement sur les engins de p¨ºche d¡¯une part et les embarcations d¡¯autre
part.. Certains ¨¦lements d¡¯informations compl¨¦mentaires sont. recueillis de
mani¨¨re empirique au cours d¡¯entretiens libres avec les p¨ºcheurs (interdiils.
comp¨¦titions et moyens utilis¨¦s pour acc¨¦der ¨¤ la ressource, conflits entre
communaut¨¦s etc.) et permettront ult¨¦rieurement d¡¯affiner cette typologie.
Concr¨¦tement, vingt cinq techniques de p¨ºche sont rep¨¦r¨¦es sur le
terrain ainsi que sept types d¡¯embarcations. De nombreux cas de mixit¨¦ sont

34
observ¨¦s (mixit¨¦ des engins et des embarcations). La jonction pirogues-
engins fait appara?tre un certain nombre de cas d¡¯unit¨¦ de production.
Certains croisements seraient absurdes et n¡¯auraient aucune chance d¡¯¨¦tre
trouv¨¦s (par exemple un ¨¦pervier embarqu¨¦ dans un mbandoire, une senne
tournante dans une pirogue monoxyle etc.). Cela est incompatible avec
l¡¯objectif de d¨¦finir un certain nombre d¡®unit¨¦s de production sur lesquelles
vont porter les ¨¦tudes. Nous avons donc choisi de simplifier afin d¡¯identifier
et de d¨¦finir les techniques principales utilis¨¦es, c¡¯est ¨¤ dire les ,plus
fr¨¦quentes¡± Ensuite quelques variantes seront signal¨¦es dans les fiches
techniques selon les cas de mixit¨¦ (filet maillant encerclant utilis¨¦ comme
,f¨¦Z¨¦ f&Z¨¦ ou comme senne de plage), ou selon les types de milieux exploit¨¦s
(utilisation de la palangre en mer ou dans l¡¯estuaire avec un plombage
adapte).
.
52.1, Tuwozof&e w . . .
rehmmaire
Un tableau de contingence (tableau 4) est obtenu en faisant. une
ventilation selon deux crit¨¨res (type de pirogue, type d¡¯engin embarqu¨¦).
Pour faire cette typologie, nous avons fait une entr¨¦e principale par
embarcation sans motorisation ni ¨¦quipage.

Tableau 4.. Fi¨¦partition des engins de p¨ºche selon le nombre* et le type de pirogue.
So¨¹rces : Nus enqu¨ºtes
2 pirogues de m¨ºme type surit uIifis&es ou L pirogues de types diffkrerits
i 1
Abr¨¦viations voir iexte (infra)

36
L¡¯op¨¦ration ¨¤ r¨¦aliser consistait ¨¤ r¨¦partir toutes les techniques de
p¨ºche rencontr¨¦es au sein du croisement engin-embarcation, ce qui nous
ram¨¨ne ¨¤ six cat¨¦gories :
- groupe A : repr¨¦sent¨¦ par deux types de p¨ºche, la senne tournante
(ST.) et le yolal. La p¨ºche au filet tournant est pratiqu¨¦e soit avec 2 pirogues
ngueth ou en fibre de verre soit avec une pirogue de type rlgueth jumelee ¨¤
une pirogue mbandoire. Le yolal est utilis¨¦ soit avec la pirogue rzggueth soit
avec la pirogue en fibre de verre. Il est remarquable de trouver que la senne
tournante est le seul type de p¨ºche qui utilise la pirogue mbandoire (pirogue
de tranport du poisson). L¡¯¨¦quipage, la taille et les possibilit¨¦ de capture de
I¡¯engin justifient cette combinaison ;
- groupe B : constitu¨¦ par les sennes de plage (S.P.0, et S.P.D.), les
filets dormants (F.D.P., F.D.S., F.D.R., F.D.C.). Ces engins de p¨ºche peuvent
¨ºtre utilis¨¦s soit avec les pirogues immanding, ill¨¦bou ou ngueth. Ces deL=
types d¡¯engins n¡¯exploitent pas la m¨ºme ressource. Les sennes de plage
s¡¯int¨¦ressent aux esp¨¨ces littorales et les filets dormants ciblent surtoul les
esp¨¨ces d¨¦mersales dans l¡¯estuaire. L¡¯utilisation des embarcations c?ti¨ºres
telle que les pirogues immanding et iZZ¨¦bou est donc justifi¨¦e. Par contre,
l¡¯utilisation de la pirogue ngueth par les sennes de plage s¡¯explique pa¡±r la
rande capacit¨¦ de cette pirogue qui transporte filet et ¨¦quipage ; pour les
filets dormants, l¡¯utilisation de cette embarcation se justifie par la pose de
certains filets en mer (filets dormants ¨¤ soles et ¨¤ raies) ;
- groupe C : r¨¦unit les f¨¦Z¨¦ f¨¦Z¨¦ ¨¤ mulets (F.F.M.) et ¨¤ ethmaloses
(F.F.E.), les ¨¦perviers, les lignes, les palangres et la p¨ºche au barrage (@pou).
Quatre types de pirogues sont utilis¨¦es par ce groupe : les pirogues
monoxyles, isik sibong, immanding et ill¨¦bou. Les grands bras et les bolong
constituent les zones de pr¨¦dilection pour ces types de p¨ºche. C¡¯est ce qui
justifie l¡¯utilisation de ces types d¡¯embarcations qui ne n¨¦cessitent pas des
moyens de propulsion importants et qui sont tr¨¨s maniables dans ces
milieux ;
- groupe D : compos¨¦ des sa¨¹na, dragues et casiers ¨¤ seiches. Ces
engins ne sont utilis¨¦s qu¡¯avec les pirogues ngueth, soit en mer [casiers), soit
¨¤ l¡¯embouchure (sa¨¹na), soit dans les grands bolong (dragues). La pi.rogue
ngueth, gr?ce ¨¤ sa bonne tenue en mer est pr¨¦f¨¦r¨¦e aux autres types
d¡¯embarcations ;
- groupe E : repr¨¦sent¨¦ par la p¨ºche aux filets fixes ¨¤ crevettes (F,F C,),
les harpons et la p¨ºche ¨¤ main. Ces diff¨¦rents types de p¨ºche sont pratiques
avec les pirogues monoxyles. L¡¯utilisation facile de la pirogue monowle
propuls¨¦e ¨¤ la pagaie, dans les zones peu profondes, explique la relation de
ces types de p¨ºche avec cette embarcation ;
- groupe F : ces modes de p¨ºche ne n¨¦cessitent pas forc¨¦ment une
embarcation : killi, dialla, osuc, calebasse, warunde et dans une certaine
mesure, l¡¯¨¦pervier et la p¨ºche ¨¤ main. La p¨ºche n¡¯est souvent, qu¡¯une activit¨¦
de subsistance et les engins utilis¨¦s sont assez rudimentaires.
Les enqu¨ºtes relatives aux statistiques de p¨ºche seront faites ¨¤ partir
des unit¨¦s de p¨ºche. Le but final de cette ¨¦tude de typologie est d¡¯arriver ¨¤
des groupements de techniques voisines. Ces sous-ensembles servent de
cadre pour les extrapolations. Les groupements que nous avons obtenus ne
sont pas tous fonctionnels. L¡¯engin utilis¨¦ ne joue pas toujours un r?le
fondamental dans le d¨¦terminisme des types de pirogues utilis¨¦es ; deux
engins de caract¨¦ristiques diff¨¦rentes peuvent utiliser le m¨ºme type
d¡¯embarcation. Pour parfaire cette classification, nous devons faire d¡¯autres
types de re roupements en faisant appel ¨¤ d¡¯autres crit¨¨res. Les donn¨¦es
dont nous aisposons nous permettent de proposer une autre classification

37
qui tiendra compte ¨¤ la fois des caract¨¦ristiques structurelles des unit¨¦s de
peche, des types de ressources exploit¨¦es, de certains facteurs ¨¦cologiques et
des techniques de p¨ºche utilis¨¦es.
52.2. llg&@e prowos¨¦e
La typologie pr¨¦liminaire est incompl¨¨te. Cette deuxi¨¨me typologie est
faite par d¡¯autres entr¨¦es. Nous avons choisi comme crit¨¨res de classification
le syst¨¨me de classification adopt¨¦ par la FAO (Brant, 1972 ; Nedelec, 1982)
et. la technique de p¨ºche utilis¨¦e (attitude du p¨ºcheur vis Iit vis de l¡¯animal,
m¨¦thode active ou passive). L¡¯engin n¡¯¨¦tant pas obligatoirement li¨¦e ¨¤ une
technique de p¨ºche et inversement, nous avons choisi de privil¨¦gier l¡¯engin
plut?t que la m¨¦thode de p¨ºche. L¡¯identification des unit¨¦s de p¨ºche repose
sur un sch¨¦ma global d¨¦gag¨¦ par les fiches techniques en annexes 1 et 2.
Ces fiches constituent la synth¨¨se des diff¨¦rents ¨¦l¨¦ments qui entrent en
ligne de compte dans la structure de l¡¯unit¨¦ de p¨ºche (l¡¯engin, l¡¯embarcation,
les moyens de d¨¦placement, l¡¯¨¦quipage). A partir de cette ¨¦bauche, des
interrogations sont faites au niveau de chaque unit¨¦ : quels sont les
¨¦l¨¦ments qui s¡¯opposent ou se compl¨¨tent entre les diff¨¦rentes sous-unit¨¦s ?
Quelles sont les techniques de p¨ºche utilis¨¦es ? Quelles sont les priorit¨¦s du
p¨ºcheur ? Dans quelle mesure les savoirs et savoir-faire du p¨ºcheur, les
contraintes ¨¦cologiques sont-elles prises en compte ? quels sont les
diff¨¦rents facteurs et ressources qui modifient la structure des unit¨¦s de
p¨ºche ? etc.
Les crit¨¨res cit¨¦s nous ont permis de d¨¦finir une classification se
r¨¦sumant en diff¨¦rentes classes (fig. 3). Pour chaque classe nous donnons la
r¨¦-f¨¦rence de la diagnose, la taille de l¡¯engin :

38
CLASSES
A
B
C
D
-soulev¨¦s---
Engins de
,Calebasses
par
Harpons
P¨ºche ¨¤
-blessure--I
-
- E
Outils ¨¤ main
{Barrages-pi¨¦yes
PETITS ENGINS
et claies
Filets
{Eperviers
{Filets fixes
l'¨¦talage
¨¤ crevettes;
Arts
Killi
- - - - { C h a l u t s - - d
tra?nants
khal,uts ¨¤ perches
Encerclants--(F.M.E. ¨¤ etkmaloses
Pirogue Filets
F.M.D. & ethmaloses
ENG.INTERMEDIAIRES------{
I D¨¦rivants--- { c
moyenne maillants
LF.M.D. & mulets
F.M.F. ¨¤ pcissons
F.M.F. ¨¤ sc*les
Fixes
F.M.F. ¨¤ r?ies
tF.M.F. ¨¤ volutes
Engins
Lignes
palangres
3pp?t¨¦s
c casiers
Filets maillants -----(Filets maillants
d¨¦rivants de fond
ENGINS LOURDS----
-.l_l_--_^~~___ {Serines tour.nantes
coulissantes
-(Serines de plage
Sennes
Figure 3.- Typologie lide aux techniques pratiqu¨¦es

39
- la classe I est repr¨¦sent¨¦e par les petits engins utilis¨¦s ¨¤ pied ;
- la classe II repr¨¦sente les petits engins utilis¨¦s ¨¤ bord de petites
embarcations ;
- la classe III est compos¨¦e d¡¯engins interm¨¦diaires utilis¨¦s ¨¤ bord de
pirogues de dimensions moyennes ;
- la classe IV comporte des engins lourds utilis¨¦s avec de grandes
pirogues.
Ensuite les modalit¨¦s de p¨ºche nous ont permis de subdiviser ces
classes en quatre niveaux. Les engins sont r¨¦unis en unit¨¦ sup¨¦rieure
(niveau A). en sous-unit¨¦s interm¨¦diaires (niveaux B et C), puis en une unit¨¦
inf¨¦rieure (niveau D). L¡¯op¨¦ration est d¡¯inscrire, au sein de chaque jonction
pr¨¦cise des classes et niveaux ¨¦num¨¦r¨¦s, tous les types de p¨ºche rencontres
ayant des caract¨¦ristiques comparables. La classe III est la seule qui
comporte quatre niveaux. La r¨¦f¨¦rence de la diagnose correspond :
- pour le niveau A, au moyen de d¨¦placement utilis¨¦, adoption ou non
d¡¯embarcation et type d¡¯embarcation ;
- pour le niveau B, au mode d¡¯utilisation de l¡¯engin ;
- pour le niveau C et D, ¨¤ l¡¯engin proprement dit.
Ces croisements nous ont permis d¡¯obtenir une typologie fonctionnelle
et coh¨¦rente en quatre types :
- Classe 1 : petits engins de p¨ºche utilis¨¦s ¨¤ pied : ces
techniques ne n¨¦cessitent pas un lourd investissement. L¡¯utilisation d¡¯une
embarcation est facultative souvent limit¨¦e au d¨¦placement vers les lieux de
p¨ºche. La p¨ºche est faite ¨¤ pied dans les petits boZong ou dans les zones ,peu
profondes. Cette classe est compos¨¦e de deux sous-ensembles, les engins de
pr¨¦hension, les barri¨¨res et claies :
- les engins de pr¨¦hension sont tous de petites dimensions et sont
d¡¯un maniement facile : carrelets (diallu et osuc), nasses (Wcu-un&),
calebasses, harpons, outils ¨¤ main (b?ton, r?teau, pincette, grappin etc.).
Leur ¨¦tude peut ¨ºtre fructueuse. Il s¡¯agit d¡¯engins qui r¨¦v¨¨lent par Ieur
pr¨¦sence, la sp¨¦cificit¨¦ ¨¦cologique de certains biotopes et la diversit¨¦ des
peuplements :
- les barri¨¨res et claies dont le @pou ou sarup¨¦ (barrage-piege)
constitue le seul engin collectif de la classe. Le mode de capture utilis¨¦ est
typique comme les pr¨¦c¨¦dents, il apporte une information bio-¨¦cologique
mais aussi des informations qui permettent d¡¯expliquer l¡¯organisation sociale
et. ¨¦conomique des collectivit¨¦s villageoises.
Classe II : petits engins de p¨ºche utilis¨¦s ¨¤ bord d¡¯une petite
embarcation : la p¨ºche est faite dans les petits bolong. La pirogue monoxyle
est d¡¯utilisation facile dans ces milieux pr¨¦sentant de nombreux ¨¦cueils.
Souvent, une petite embarcation de ce type propuls¨¦e ¨¤ la rame, suffit our
une sortie de p¨ºche. Cette classe comprend deux sous-ensembles, les ilets
F
lanc¨¦s (¨¦peiviers) et les filets ¨¤ l¡¯¨¦talage (filets fixes ¨¤ crevettes) :
- les ¨¦perviers sont utilis¨¦s ¨¤ la main et les esp¨¨ces cibl¨¦es ne sont pas
n¨¦cessairement les m¨ºmes. L¡¯¨¦pervier est tr¨¨s commun clans ce milieu ou il
est souvent utilis¨¦ en mixit¨¦ avec d¡¯autres types de p¨ºche. Les p¨ºcheurs qui
utilisent ces engins sont soit des p¨ºcheurs occasionnels dont l¡¯agriculture
constitue l¡¯activit¨¦ de base, soit des p¨ºcheurs semi-professionnels qui, pour
att¨¦nuer les risques li¨¦s ¨¤ la p¨ºche, superposent cette strat¨¦gie a. leur
strat¨¦gie fondamentale ;

40
- les filets fixes ¨¤ crevettes sont des engins tr¨¨s li¨¦s au domaine
estuarien et exploitent saisonni¨¨rement la crevette Penueus flotiulis. Cette
esp¨¨ce, par les prix pratiqu¨¦s, son abondance ou sa raret¨¦ peut influencer la
d¨¦cision du p¨ºcheur au cours des cinq mois que dure la saison de p¨ºche, de
juillet ¨¤ novembre.
Classe III : engins de p¨ºche interm6diaires: cette classe r¨¦unit CQUS
les engins de p¨ºche qui peuvent ¨ºtre utilis¨¦s avec des pirogues de dimension
moyennes. La p¨ºche est faite en mer et dans l¡¯estuaire. Plusieurs techniques
peuvent ¨ºtre utilis¨¦es toute l¡¯ann¨¦e et dans des milieux tr¨¨s diff¨¦rents. Cette
vari¨¦t¨¦ de zones ¨¦cologiques et cette grande diversit¨¦ des facteurs leur
permet d¡¯exploiter une large gamme d¡¯esp¨¨ces et un partage ¨¦quilibr¨¦ des
ressources. Cette classe contribue le plus ¨¤ la stabilit¨¦ du syst¨¨me p¨ºche.
Cette classe est subdivis¨¦e en trois sous-ensembles :
1) trois sous-unit¨¦s interm¨¦diaires (niveau B) :
- les arts tra?nants ;
- Les filets maillants;
- les engins app?t¨¦s.
2) deux sous-unit¨¦s interm¨¦diaires (niveau C) :
- les chaluts ;
- les filets encerclants, d¨¦rivants et fixes. Ce regroupement est justifi¨¦
par le fait que tous les trois types d¡¯engins capturent par maillage bien que
les techniques de p¨ºche utilis¨¦es soient diff¨¦rentes, de m¨ºme que les esp¨¨ces
cibles, les ¨¦quipages et les moyens de d¨¦placement.
3) six sous-unit¨¦s inf¨¦rieures (niveau D) d¨¦signent les engins
respectifs des sous-unit¨¦s interm¨¦diaires indiqu¨¦es :
- les killi et les chaluts ¨¤ perches (drugue) sont utilis¨¦s pour explo?ter
la crevette Penueus notiulis . Le killi est utilis¨¦ exclusivement en amont du
Saloum et dans les fonds peu profonds (B¨¦tenty), alors que la &-que est
utilis¨¦e dans le chenal de l¡¯estuaire ;
- les filets maillants encerclants ¨¤ ethmaloses (sa?mu) qui ciblent
exclusivement EthrnuZosa funbriutu esp¨¨ce tr¨¨s li¨¦e aux zones fluviales du
Saloum et du Bandiala. La p¨ºche est saisonni¨¨re et la structure des unit¨¦s
de p¨ºche est identique d¡¯une zone ¨¤ l¡¯autre ;
- les filets maillants d¨¦rivants ¨¤ ethmaloses @?Z¨¦f¨¦Z¨¦ ¨¤ ethmaloses) et
les filets maillants d¨¦rivants ¨¤ mulets V¨¦Z¨¦ f¨¦Z¨¦ ¨¤ mulets) qui exploitent des
groupes de m¨ºme ordre syst¨¦matique (ethmaloses, mulets). Alors qu¡¯en. mer
et dans l¡¯estuaire l¡¯ethmalose est captur¨¦e avec les su¨¹na, dans les grands et
petits bolong elle est surtout p¨ºch¨¦es ¨¤ l¡¯aide des f¨¦Z¨¦ f¨¦Z¨¦ avec le mulet, ;
- les filets maillants fixes ¨¤ poissons, ¨¤ soles, ¨¤ raies et ¨¤ volutes : ces
unit¨¦s exploitent surtout des ressources d¨¦mersales au moyen d¡¯engins cal¨¦s
sur le fond. Les esp¨¨ces captur¨¦es sont respectivement : Sphyraenidae et
Scianidae, Soleidea, Rhinobatidea, Cymbium spp. Ces esp¨¨ces sont ¡°nobles¡±
et la variation spatio-temporelle de leur abondance ou de leur disponibifite
explique certains comportements du p¨ºcheur (migration, changement de
tactique ou de strat¨¦gie) ;
- les lignes, les palangres et les casiers : ces engins exploitent. tous des
esp¨¨ces d¨¦mersales avec une embarcation, des moyens de propulsion et un
¨¦quipage presque identique ;
Classe IV : engins lourds : cette classe repr¨¦sente les unit¨¦s de p¨ºche
qui n¨¦cessitent une grosse barque. Ces unit¨¦s sont ¨¦quip¨¦es soit de filet

41
maillant d¨¦rivant. de fond, de senne de plage ou de senne tournante
coulissante :
- les unit¨¦s de p¨ºche ¨¦quip¨¦es de filet maillant d¨¦rivant de fond (yolul)
sont typiques. Elles n¡¯utilisent que des embarcations de type (nguet-hl ou des
pirogue am¨¦lior¨¦es de m¨ºme dimension que les ngueth (pirogues iam¨¦lior¨¦e
en fibre de verre). la pirogue est toujours motoris¨¦e (moteur hors-bord de 25
ou 40 cv) ; dans ces piro ues sont souvent embarqu¨¦es des glacieres pour
les unit¨¦s qui effectuent tfes mar¨¦es. Le caract¨¨re migrant de ces unit¨¦s, la
taille des engins et la sp¨¦cificit¨¦ ¨¦cologique des milieux exploit¨¦s (p¨ºche
saisonni¨¨re de nuit, en mer ou ¨¤ l¡¯entr¨¦e des grands bolong pour capturer
barracudas ou m?choirons) leur conf¨¨rent une autre originalit¨¦.
- la sp¨¦cificit¨¦ des sennes tournantes coulissantes est li¨¦e ¨¤ la nature
de la ressource cibl¨¦e (Sardinelle spp.) et ¨¤ la possibilit¨¦ de capture de ces
engins, mais surtout ¨¤ la taille de l¡¯engin, de l¡¯¨¦quipage et des embarcations
utilis¨¦es ; Cette technique est la seule qui utilise la pirogue mbandoirtr. La
p¨ºche se fait exclusivement en mer ¨¤ l¡¯aide de deux pirogues ¨¦quip¨¦es de
moteur de 25 cv ou 40 cv et un ¨¦quipage de 30 personnes. Ces unit¨¦s sont
donc fortement structur¨¦es et n¨¦cessitent un investissement important. Les
p¨ºcheurs qui l¡¯utilisent sont surtout des professionnels.
- les sennes de plage opane et diguel exploitent tous des esp¨¨ces
littorales et sont manoeuvr¨¦s du rivages. Ces unit¨¦s de p¨ºche sont tr¨¨s
comparables par la nature des ¨¦l¨¦ments qui les composent. Elles utilisent
deux embarcations de m¨ºme taille, deux moteurs hors-bord de 25 ¨¤ 40 cv,
un ¨¦quipage de 20 ¨¤ 30 personnes.
6. DISCUSSION
Cette ¨¦tude avait pour objet de faire l¡¯¨¦tat des lieux et plus
pr¨¦cis¨¦ment de comprendre la structure des unit¨¦s de p¨ºche. il s¡¯agit
d¡¯identifier des alternatives souhaitables aux nombreux probl¨¨mes pos¨¦s par
le choix d¡®une unit¨¦ d¡¯observation. Pour r¨¦aliser cet objectif, nous avons
¨¦tudi¨¦ les ¨¦l¨¦ments constitutifs de ces unit¨¦s, en int¨¦grant ¨¤ la fois des
consid¨¦rations th¨¦oriques et pratiques ¨¤ travers l¡¯¨¦tude des engins, des
embarcations et des techniques pratiqu¨¦es.
L¡¯¨¦laboration du mod¨¨le de recherche a pos¨¦ d¨¨s le d¨¦part un certains
nombre de contraintes m¨¦thodologiques. Il s¡¯agissait de faire une description
d¨¦taill¨¦e des diff¨¦rentes cat¨¦gories mais en respectant des normes de
classification d¨¦finies et reconnues (Von Brant, 1972 ; Nedelec, 1982). C¡±ette
rigidit¨¦ de la classification pr¨¦sente l¡¯avantage d¡¯¨ºtre applicable dans toutes
les p¨ºcheries et d¡¯¨¦tablir une correspondance des termes en plusieurs
langues (fran?ais, WOZOJ s¨¦r¨¨re-nyominka et soc¨¦). Par contre, il ¨¦tait difficile
d¡¯identifier et de justifier sur la base de ces normes de classification un
certains nombre d¡¯engins et d¡¯unit¨¦ de p¨ºche (par exemple le sa¡¯¨¹na est, un
filet maillant mais il est aussi filet encerclant comme les filets tournants et
les sennes ; comme crit¨¨re de classification l¡¯engin de p¨ºche ¨¦tant privil¨¦gi¨¦
plut?t que la m¨¦thode de p¨ºche, cet engin est class¨¦ dans les filets
maillants).
La seconde ¨¦tape consistait ¨¤ d¨¦finir les concepts et ¨¤ les tra.duire en
ph¨¦nom¨¨ne observable par les enqu¨ºteurs. Plusieurs d¨¦marches ¨¦taient
possibles pour r¨¦aliser cette phase. Nous avons choisi d¡¯aborder la pinche
dans le contexte du Sine-Saloum comme un syst¨¨me complexe, Notre
d¨¦marche se veut synth¨¦tique et ascendante car les recherches sur les

4 2
p¨ºches artisanales en g¨¦n¨¦ral et la p¨ºche estuarienne en particulier ne
peuvent ¨ºt.re faites en ne tenant compte que des concepts de l¡¯halieutique
classique. Pour d¨¦finir les concepts, classer les engins et techniques de
p¨ºche, nous nous sommes efforc¨¦ pour chaque ¨¦tude de cas de nous ,r¨¦f¨¦rer
¨¤ des situations apportant ¨¤ la fois facilit¨¦ et sp¨¦cificit¨¦ [exemple, le filet
maillant dormant ¨¤ poissons est diff¨¦rent du filet maillant fixe ¨¤ soles ou ¨¤
raies etc.).
Cette premi¨¨re ¨¦bauche permet d¨¦j¨¤ de sp¨¦cifier la p¨ºcherie du Sine-
Saloum et de faire un diagnostic de la p¨ºcherie par la connaissance des
atouts et des contraintes de chaque type de p¨ºche. Par rapport aux travaux
qui ont ¨¦t¨¦ d¨¦j¨¤ r¨¦alis¨¦s sur le sujet, cette ¨¦tude permet de faire des
comparaisons avec les p¨ºcheries artisanales maritimes (Seck, 198P) ou des
comparaisons inter-estuariennes (Diouf et al., 199 1) ou inter-r¨¦gionales
(Salles, 1989).
La diversit¨¦ des pirogues, des engins et des techniques de p¨ºche est
plus grande dans le Sine-Saloum que dans le fleuve S¨¦n¨¦gal. On constate
par ailleurs que plusieurs engins et techniques de p¨ºche utilis¨¦s au Sine-
Saloum se retrouvent en Casamance (Diaw, 1985 ; Cormier-Salem, 1992).
Ce ph¨¦nom¨¨ne s¡¯explique par le fait que la faune du Sine-Saloum presente
des affinit¨¦s plus grandes avec celle de la Casamance qu¡¯avec celle du fleuve
S¨¦n¨¦gal q
Dans ces trois types de milieux, l¡¯estuaire du fleuve S¨¦n¨¦gal, de la
Casamance et du Sine-Saloum, on note des motivations vari¨¦es expliquant la
diversit¨¦ des en ins de p¨ºche et des embarcations mais dans un contexte
naturel
f
semblab e, les techniques de p¨ºche utilis¨¦es sont comparables d¡±un
estuaire ¨¤ l¡¯autre : p¨ºche dans les petits bolong ou dans les rivi¨¨res avec les
f¨¦l¨¦ f¨¦Z¨¦ ou les barrages-pi¨¨ges, p¨ºche aux filets maillant encerclantsI
les eaux de surface des embouchures ou grand bolong.
Les diff¨¦rences les plus perceptibles sont observ¨¦es au niveau des
sennes de plage. La ressource devenant rare au fleuve S¨¦n¨¦gal, le premier
r¨¦flexe du p¨ºcheur est de diminuer les mailles du filet (Diouf et a[. , 1992).
Des mailles de 18 et 12 mm sont rencontr¨¦es au fleuve S¨¦n¨¦gal alors qu¡¯au
Sine-Saloum la maille est de 25 ¨¤ 28 mm. La comp¨¦tition devenant encore
plus serr¨¦e, des p¨ºcheurs du fleuve S¨¦n¨¦gal ont migr¨¦ en Casamance ou ils
construisent des sennes plus grandes atteignant 3 km (Diaw, 1985). Au
Sine-Saloum les sennes de plage d¨¦passent rarement 500 m. La difference la
plus remarquable entre les sennes de plage utilis¨¦es en Casamance et celles
du Sine-Saloum c¡¯est l¡¯utilisation du petit filet ¡°bisness¡±. Alors qu¡¯en
Casamance ce petit. filet accompagne la senne de plage et augmente son
autonomie en permettant de maintenir pendant des heures le poisson
captur¨¦ avant de le livrer ¨¤ la commercialisation, au Sine-Saloum ce petit
filet sert exclusivement ¨¤ p¨ºcher sur les hauts fonds et permet de fermer
l¡¯ouverture du filet.
Beaucoup d¡¯engins et de m¨¦thodes de p¨ºche d¨¦crits le long du littoral
Guin¨¦en se retrouvent au Sine-Saloum (Salles, 1989). Seul le nom local
change ou certaines caract¨¦ristiques techniques mais la m¨¦thode de p¨ºche
est toujours la m¨ºme (filets maillants d¨¦rivants, filets maillants cal¨¦s, filets
maillants encerclants, filets tournants, lignes, palan-es, engins de p¨ºche ¨¤
pied etc.) Cependant, certaines cat¨¦gories d¡¯engins pr¨¦sentent plus de
variantes: dans la classe des filets maillants encerclants, on retrouve le filet
m¡¯aillant. encerclant ¨¤ esp¨¨ces d¨¦mersales, le filet maillant encerclant ¨¤
mulet, le grand filet maillant encerclant ¨¤ ethmalose et le petit filet mailIant
encerclant ¨¤ ethmalose. Au sine-Saloum, il n¡¯existe qu¡¯une cat¨¦gorie de filet
m¡¯aillant encerclant, le sa¨¹na. Il est utilis¨¦ pour p¨ºcher Ethmubsu fhh-iutu.

43
CONCLUSION GENERALE
Les recherches entreprises dans le cadre de ce travail ont permis de
mieux comprendre la complexit¨¦ des techniques employ¨¦es par les p¨ºcheurs
artisans du Sine-Saloum. pour capturer le poisson.
Les ¨¦changes mer-estuaire-bolong et l¡¯existence de biotopes et de
saisons hydrologiques diff¨¦rentes, ont conduit le p¨ºcheur ¨¤ utiliser des
embarcations et des techniques de p¨ºche diff¨¦rentes, avec de nombreuses
variantes.
Pour faire face ¨¤ la diversit¨¦ des milieux, des esp¨¨ces et pour exploiter
au mieux la ressource, le p¨ºcheur nyominka a su s¡¯adapter en contruisant
des moyens de ca.ptures sans cesse am¨¦lior¨¦s, pour r¨¦pondre aux exigences
de l¡¯environnement (variations spatio-temporelles des conditions climatiques,
hydrologiques et socio-¨¦conomiques) et du poisson (comportement en
relation avec son environnement imm¨¦diat).
Diff¨¦rentes strat¨¦gies et tactiques de p¨ºche sont d¨¦ploy¨¦es par le
Ngominka et ont eu leur cons¨¦quence dans la d¨¦finition des engins et le
choix des crit¨¨res de typologie :
- d¨¦cision d¡¯agrandissement de la pirogue, cons¨¦quence de la
motorisation ;
- d¨¦cision de substituer la senne tourname au filet maillant, encerclant
pour r¨¦pondre ¨¤ la demande en poisson de l¡¯usine de Djif¨¨re ;
- d¨¦cision de prolonger la saison de p¨ºche en modifiant le plombage de
l¡¯engin (p¨ºche de Arius avec la palangre) ;
- d¨¦cision d¡¯effectuer des migrations saisonni¨¨res et/ou inter~nnuel¡¯les
¨¤ l¡¯int¨¦rieur ou hors de la r¨¦gion du Sine-Saloum ;
- de nombreux cas de mixit¨¦s sont observ¨¦s, un seul p¨ºcheur peut
d¨¦tenir jusqu¡¯¨¤ cinq types d¡¯engins diff¨¦rents ; au cours d¡¯une sortie,
plusieurs engins peuvent ¨ºtre utilis¨¦s en m¨ºme temps (filet maillant dormant
et ligne et/ou palangre ou ¨¦pervier par exemple) ; un m¨ºme engin peut aussi
servir au cours d¡¯une sortie pour deux op¨¦rations (filet maillant encerclant
utilis¨¦ comme filet maillant d¨¦rivant de surface ou comme senne de plage).
Certaines d¨¦cisions du p¨ºcheur sont difficiles ¨¤ e
liquer (secrets,
interdits, lois du march¨¦, savoirs et savoir-faire etc.) ;
¡°p
toute ois, cela n¡¯a pas
g¨¦n¨¦ la d¨¦finition des unit¨¦s d¡¯observation et la typologie qui leur est
associ¨¦e.
L¡¯¨¦tude a r¨¦v¨¦l¨¦ des unit¨¦s de p¨ºche types (croisement d¡¯une
technique, d¡¯une embarcation). Pour la suite des travaux, il s¡¯agira de definir
des crit¨¨res de choix de stratification afin de suivre l¡¯¨¦volution des activit¨¦s
d e ¨ºche ; ceux-ci doivent ¨ºtre recherch¨¦s avant tout dans l¡¯identification des
dif ¨¦rents biotopes exploit¨¦s et des saisons de p¨ºche. A l¡¯int¨¦rieur de chaque
P
strate, les caract¨¦ristiques techniques des unit¨¦s de p¨ºche utilisant la m¨ºme
technique sont comparables : p¨ºche de saison fra?che, d¡¯inter-saison et de
saison chaude ; p¨ºche dans les bolong, dans les grands bras et en mer.
Certaines impr¨¦cisions vont n¨¦anmoins subsister mais il est toujours
possible lors du choix des unit¨¦s d¡¯observation, de d¨¦finir des classes
regroupant notamment des filets de maille voisine afin de diminuer le
nombre de p¨ºcheries participant de la m¨ºme mani¨¨re a l¡¯exploitation des
stocks.

4 4
REMERCIEMENTS
Nous remercions tout particuli¨¨rement Monsieur Jean Marc Ecoutin
pour avoir initi¨¦ ce travail et Monsieur Guy VIDY pour avoir dirig¨¦ et anim¨¦
avec clairvoyance, comp¨¦tence et toute la rigueur scientifique c%el.t(r 1.~1 ndr¡¯ s
Nous exprimons toute notre gratitude ¨¤ Messieurs Andr¨¦ Fontana et
Diafara Tour¨¦ qui, gr?ce ¨¤ leur soutien et ¨¤ leur constante attention ont
permis aujourd¡¯hui de mener ¨¤ terme ce travail.
Nous adressons nos remerciements ¨¤ toute l¡¯¨¦quipe du Programme
Peche Continentale et Aquaculture, tout particuli¨¨rement ¨¤ Messieurs Papa
Samba Diouf, Jean-Jacques Albaret, Louis Le Reste, Moustapha K¨¦b¨¦ ; mais
aussi aux techniciens et enqu¨ºteurs, 0 * G ¡®Diouf, Almarn Baba Ly, Djim
Tounkara et Moussa Tour¨¦. Une note particuli¨¨re doit ¨ºtre aite
P
¨¤ D.jiby Diop
enqu¨ºteur du programme P¨ºche Artisanale Maritime, originaire des ?les du
Saloum, qui a bien voulu nous pr¨ºter son concours.
Que soit remerci¨¦ ¨¦galement Monsieur Daouda Niang qui m¡¯a aid¨¦
efficacement ¨¤ faire les planches.
Nous n¡¯oublions pas Mme Diamanka pour son appui spontan¨¦ t:t la
qualit¨¦ de sa dactylographie.
Nous ne saurions terminer sans adresser toute notre reconnaissance
aux p¨ºcheurs nyominku pour l¡¯int¨¦r¨ºt qu¡¯ils ont toujours montr¨¦ lors de nos
missions de terrain. Puisse ce modeste travail contribuer ¨¤ mieux les faire
conna?tre.
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46
LG (I.), 1992.- Typologie des unit¨¦s de p¨ºche op¨¦rant au Sine-Saloum.
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LHOMME (F.), 1974.- Observations hydrologiques effectuees dans le Sine-
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MARIUS (C.), 1977.- Notice explicative de la carte p¨¦dologique ¨¤ 1/50 OOOe,
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MARIUS (C.), 1979.- Les mangroves du S¨¦n¨¦gal. Ecologie, p¨¦dologie,
utilisation, ORSTOM, 84 p. Dakar
NDIAYE (S.), 1964.- Notes sur les engins de p¨ºche chez les S¨¦rer. In Notes
ah-icaine~, n¡± 104 : 116 - 120 p.
NEDELEC (C.), 1982.- D¨¦finition et classification des cat¨¦gories d¡¯engins de
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SALLES (C.) , 1989. - Typologie des engins de p¨ºche artisanale du littoral
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Halt. de Boussou& n¡± 8, 62 p.
SAOS (J.L.), 1985.- Mesures hydrologiques dans le Saloum. In : Atelier
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SECK (P.A.), 1980.- Catalogue des engins de p¨ºche artisanale du S¨¦n¨¦gal.
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VAN CHI BONNARDEL (R.), 1973.- Projet SEN/73/009, DOPM, 222 p.
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du futur complexe de p¨ºche de Djif¨¨re (R¨¦gion occidentale du Sine-
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VON BRANDT (A.), 1972.- Fish catching methods of the world, London,
Fishina New% (Books) Ltd., Rev. and enlarged ed . 240 p.


49
A N N E X E S

51
ANNEXE 1:
PLANCHES ET FICHES TECHNIQUES
DES ENGINS DE PECHE

lat¨¦rale
rai
I.atdrale
rai i ngue

ingue

longueur de la, rat
ionweur
OU
)mbre

nombre de
ou chute estim¨¦e
chute est
en haut eur
en hauteur
de mai

de
M
la
mal
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I
les

i
ngue

Ile

rallngue

_ - -.
PLANCME N¡±2,- SENNE TOURNANTE COULISSANTE (Source : Seck, 1titW
?^ mm
-2220 m/kg
3 0 m m
E - 0 . 9 1 *
0
2 2 2 0 m/kg
$9
,,/
\\ \\
200.00
/ /
40
v
aA
I/
6430
I
1
29 mm
c
4 4 4 0 m/lq
1
I
4.44a&dka
=
1.
6430
I
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I
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8
/
\\
0
2 1 0 . 0 0
\\
E = 0 . 9 5
3 0 m m
2 2 2 0 m/kG

5 5
SENNE TOURNANTE ET COULISSANTE (PLANCHE N¡± 2)
Nom local : Fila tourner (d¨¦formation du fran?ais : traduction litt¨¦rale ¡°filer. ¨¤
tourner¡±)
Identification et uarticularit¨¦s techniaues
Longueur
: 200 m
Hauteur
: 35m
type de fil : nylon
~- ~ ---.- -.._.-_
MAILLE ETIREE
i-"---- -l..~l_
t--------- -.
1 POCHE (A)
-
b ---- -...--.--_.-.-_ -_
/ SOUS POCHE (B)
----.-.~ i
CORPS (C)
L
-_
--
-
-
-
-
-
-
.
-
-
-
-. __-
t - - - - -
Ralingue inf¨¦rieure
----..----~--
-~---
---i--.--
AnneaLFnombre 20, diam¨¨tre cerceaux : 10 cm, ¨¦paisse m¨¦tal : 10 mm
Pattes d¡¯anneaux : longueur : 1 m nature : nylon, diam¨¨tre : 8 mm
Flotteurs: mati¨¨re plastique comprim¨¦e de 70 mm de diam¨¨tre sur 40 mm
d¡¯¨¦paisseur.
Lests : 100 kg d¡¯olives de plomb
Montage : 4 mailles et 1 flotteur tous les 9 ¨¤ 10 cm
Modes de a¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : pirogue de type ngueth, mbandoire ou en fibre de verre);
Moyens de propulsion: moteur de 25 ¨¤ 45 cv.:
Equipage : 13 ¨¤ 15 personnes;
Technique de p¨ºche : recherche de banc, rep¨¦rag¨¨, encerclement et capture;
Domaines d¡¯utilisation de : profondeur de 30 m, en mer, toute l¡¯ann¨¦e:;
Esp¨¨ces cibl¨¦es : Sardinella aurita, S. maderensis, Ethmalosufimbriata

PLANCHE N¡±3.- SENNE DE PLAGE : MB&, LAW OPANE
E= 0.55
4 3 6
E
Y>
L
r: IL
-28 mm
2 8 311
2 2 2 0 m
4 3 6
E -0.55
1
0 . 6 0 m
M I S E E N C3ZUVRE
/
D E T A I L S D E S R A L I N G U E S E T
A C C E S S O I R E S

5 7
SENNE DE PLAGE OPANE (PLANCHE N¡¯ 3)
Noms Locaux : mbal Zaw opane ou mbatxfarze (vocable nyominka : traduction
litt¨¦rale ¡°filet qui enveloppe ou qui ramasse tout¡±) ; mansa dia20 OU diaZZaa bu
(vocable SO& : trad. litt. ¡°manteau¡±)
Identiiication et aarticularit¨¦s techniaues
Longueur : 436 m
Hauteur : 7,5 m
Maille ¨¦tir¨¦e : 28 mm
Type de fil : nylon tabl¨¦ 2220 m/kg
Montage : l¡¯al¨¨se est mont.¨¦e sur la ralingue sup¨¦rieure et inf¨¦rieure.
436
Rapport d¡¯armement : E = ------- = 0,55
792
Flotteurs : en PVC expans¨¦ au nombre de 726, espaces de 0,60 cm.
Lest : 396 olives de plomb de 200 g espac¨¦s de 1,lO m
Bisness :
Longueur : 10 m
Hauteur : 5 m
Maille
: 28 m
Montage : Al¨¨se mont¨¦e sur deux perches pour une
fermeture du grand filet
Variantes : Il est possible d¡¯avoir trois maillages (25, 28 et 45 mm)
respectivement pour le centre, le corps et les ailes du filet).
Modes de a¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : 1 ou 2 pirogues ngueth, immanding ou ill¨¦bou
Moyens de propulsion : moteur hors bord de 8 ¨¤ 40 cv
Equipage : 25 ¨¤ 30 personnes
Domaine d¡¯utilisation : dans les passes ou les fonds c?tiers
Technique de p¨ºche : recherche de bancs, rep¨¦rage, encerclement et capture;
filet manoeuvr¨¦ sur les passes avec le bisness, tir¨¦ sur la plage ou utilis¨¦
comme Blet maillant encerclant.
Esp¨¨ces captur¨¦es : Mugi2 spp., Sphyraena spp., Cynoglossus spp.,
S c o m b e r o m o r u s tritor, Sarotherodon melanotheron heudelotii, lllupia
guineensis, PoZydactyZus quadnylus, Drepane afticana, Caranx hippos,
Et~maZosaJmbrZata

PLANCHE N¡¯4.- SENNE DE PlL.AGE : DZCXJZ3L
Si(3torl 10mrn
E
2 2 2 0 m/kg
G
,II
UY
5 0 mm¡¯
Il 3
2 0 0 . 0 0
S i ( 4 t o r ) 12mm
E c 0.55
0.50 m
¡®
1,OO m

59
SIENNE DE PLAGE DIGUEL (PLANCHE N¡± 4)
Nom Local : Digul (vocable wolof: traduction litt¨¦rale ¡°filet qui plonge¡±)
Identification et uarticularit¨¦s techniaues
Longueur : 200 m
Hauteur : 15 m
Maillage : 50 et 25 mm
Type de fil : 2220 m/kg
Nombre de maille en longueur : 7260
Montage : al¨¨se mont¨¦e sur la ralingue sup¨¦rieure et inf¨¦rieure en ma.illes
libres doubl¨¦es d¡¯un fil de nylon (2220 m/kg). L¡¯al¨¨se est fix¨¦e tous les
m¨¨tres sur les ralingues
200
Rapport d¡¯armement : E = ------- = 0.55
363
Flotteurs : 400 flotteurs creux et circulaires en plastique dur espac¨¦s de
0,50 m.
Lest : 200 olives de plomb de 150 g espac¨¦es de 1 m
Variantes : l¡¯al¨¨se est quelque fois enfil¨¦e directement dans la ralingw ou
alors les mailles sont enfil¨¦es en maille double dans un fil de nylon
(transj%zce) et l¡¯al¨¨se mont¨¦e tous les 0,50 m sur la ralingue. Lc lest dans
certains cas est fait d¡¯olives en terre cuite mais surtout en ciment creux et
en.fil¨¦es dans un fil reli¨¦ ¨¤ la ralingue ce qui permet au filet de rouler
facilement sur le fond. Le type de fil de construction des ailes est du 1110
m/kg et le maillage est sup¨¦rieur ¨¤ 60 mm.
Modes de n¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : pirogues ngueth, immunding, ou ill¨¦bou;
Moyens de propulsion : moteur hors bord de 8 ¨¤ 40 cv;
Equipage : 20 personnes
Domaine d¡¯utilisation : estuaire et mer en eau profonde
Technique de p¨ºche : recherche de bancs, rep¨¦rage, encerclement et capture;
filet manoeuvr¨¦ ¨¤ partir du rivage;
Esp¨¨ces captur¨¦es : Sphyraena spp., Arius spp., Pseudotolithus spp., Drepane
afiicana, Galeoides decadactylus, Polydacty lus quadnfrlis, SardineZZa spp.,
Synapturu spp., Cynoglossus spp.

EL 0.65
110
3 660
5 0 m m
4 4 4 0 m/kg
3660
110
E= 0.65
Ecbells :
E
m.
c
.
linge e n f i l ¨¦ e
L
b,? m
ns la 25 maiile
e b o r d u r e
noeud
/
M I S E E N CEUVRE
DE.TAliS D E S RALINGUES E T ACCEStiOIRS

61
FILET MAILLANT DORMANT ¡°A POISSONS¡± (PLANCHE N¡± 5)
Nom local : mbal s?r (vocable wolof : traduction litt¨¦rale ¡°filet tendu¡±). terme
utilis¨¦ par les Nyominka et les Soc¨¦.
Identification et uarticularit¨¦s techniaues
Longueur : 110 m
Hauteur : 2,5 m
Maille ¨¦tir¨¦e : 50 mm
Nombre de mailles en longueur : 3380
Nombre de mailles en profondeur : 48
Type de fil : nylon, 4440 m/kg
Montage : les ralingues (sup¨¦rieure et inf¨¦rieure) sont enfil¨¦es dans La
deuxi¨¨me maille de bordure. Des flotteurs en li¨¨ge de forme trianguilaire
sont fix¨¦s sur la ralingue sup¨¦rieure. Entre deux flotteurs distants de 3.5 m
un fil d¡¯armement est fixe ¨¤ la ralingue par un tour de mort et. relie celie-ci
au reste du filet.
110
Rapport d¡¯armement : E = ------- = 0,65
169
Flotteurs : 30 flotteurs en li¨¨ge
Lest : en olives de plomb de 100 g espac¨¦s de 1,60 m
Variantes : Les flotteurs peuvent quelquefois ¨ºtre assur¨¦s par des mat¨¦riaux
de fortune (chaussure us¨¦e, bidon vide, etc...). Le lest est constitu¨¦ dans
certains cas de pierres de 300 g espac¨¦es de 1,90 m. Les mailles de 30, 36,
40 et 46 sont aussi utilis¨¦es avec comme type de fil n¡± 6 ou n¡± 9 import¨¦s de
Gambie. Le fil 1110 m/kg de maille 60 mm et 70 mm est utilis¨¦ pour les
barracuda. Des filets plus petits (60 m de longueur) con?us avec du fil 2220
m/kg (Seck, 1980) sont toujours utilis¨¦s mais en petit nombre.
Modes de r¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : pirogue ngueth, ill¨¦bou ou immunding
Moyens de propulsion : moteur de 8 ¨¤ 25 cv
Equipage : 3 p¨ºcheurs
Technique de p¨ºche : filets cal¨¦s au fond, en surface ou au niveau de la
couche interm¨¦diaire. P¨ºche r¨¦alis¨¦e essentiellement la nuit.
Domaine d¡¯utilisation : La mer et les bolongs constituent les zones de p?che
privil¨¦gi¨¦es. Engins utilis¨¦s toute l¡¯ann¨¦e en mixit¨¦ avec la ligne; la saison de
p¨ºche marqu¨¦e s¡¯¨¦tend de d¨¦cembre ¨¤ juin.
Esp¨¨ces captur¨¦es : Pseudotolithus spp., Arius spp., Sphyraena spp.,
Argyrosoma regius, Lutjanus spp., Rachycendron canadum, Polydactylus
quadriitis

PLANCHE N¡±6.- FILET MAILLANT DORMANT A SOLES
E = 0 . 5 8
1150
I
,- _..
43 0 8 6
d
N
-
A
4 6
w
mm
4440 mlkg
-L a
.
l
1150
E= 0 . 5 8
EChCil8
1 . 0 0
M I S E E N
CE UVRE
D E T A I L S D E S RALINGIJES
ET ACCESSUI F?ES
wl<-; ~-

63
FILET MAILLANT DORMANT A SOLES (PLANCHE N¡± 6)
Nom local : mbal sole (nom francais modifi¨¦ par les woloj¡¯ : traduction
litt¨¦rale ¡°filet ¨¤ soles¡±)
Identification et oarticularit¨¦s techniaues
Longueur : 1.150 m
Hauteur : 1 m
Maille ¨¦tiree : 46 mm
Nombre de mailles en longueur : 43086
Nombre de mailles en hauteur : 2 1
Type de fil : nylon, 4440 m/kg
Montage : Le filet a une ralingue sup¨¦rieure et une ralingue inf¨¦rieure en
nylon tabl¨¦ en 2 torons par les p¨ºcheurs. Les nappes de filets sont coup¨¦es
et assembl¨¦es par les p¨ºcheurs.
1150
Rapport d¡¯armement : E = ------- = 0,58
1982
Flotteurs : creux en plastique dur
Lest : en olives de plomb de 60 g espac¨¦s de 0,50 m
Variantes : le monofilament en fibre synth¨¦tique de maille 40 et 36 mm est
aussi Ut>ilis¨¦ pour p¨ºcher la sole ¨¤ Missirah.
Modes de p¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : pirogues ngueth, immunding et iZZ¨¦bou ;
Moyens de propulsion : moteur hors bord de 15 ¨¤ 25 cv
Equipage moyen : 4 ¨¤ 5 personnes
Technique de p¨ºche : engin cal¨¦ au fond, maillage de la sole
Domaine d¡¯utilisation : p¨ºche en mer avec type de fonds profond. de pr¨¨s de
20 m. La p¨ºche dans l¡¯estuaire est rare.
Esp¨¨ces captur¨¦es : Synaptura spp., Cynoglossus spp., Palinurus spp.,
Pomudusys spp., Arius spp., Pseudotolithus spp., Galeoides decadactylus

PLANCHE No?.- FILET MAILLANT DORMANT A RAIES
E SO.70
1 8
f
2 8 2
w
1
.
b?
0
380 m m
2220m/kg
.
18
E =0.70
M
I
S
E
EN CEUVRE
F-I-AILS DES
RALINGUES E T A C C E S S O I R E S

6 5
FILET MAILLANT DORMANT A RAIES (PLANCHE N¡± 7)
Noms locaux : djinio (terme nyomirzka : trad. litt. filet ¨¤ requin) nzbal rht:oker
(vocable wolof : trad. litt. ¡°filet du perroquet¡±
Identification et Darticularit¨¦s techniaues
Longueur : 18 m
Hauteur : 2 m
Maille ¨¦tir¨¦e : 380 mm
Nombre de mailles en longueur : 66
Nombre de mailles en hauteur : 6
Fil employ¨¦ : nylon, 2220 m/kg
Montage : ralingue inf¨¦rieure et sup¨¦rieure du nylon de 10 mm de diam.¨¨tre
en 4 torons : l¡¯engin est plomb¨¦ et lest¨¦. Totalement mont¨¦ par les p¨ºcheurs.
18
FIapport d¡¯armement : E = ------- = 0,70
2 5
Flotteur : en li¨¨ge de 100 mm de diam¨¨tre et 40 mm d¡¯¨¦paisseur, distant de
1.10 m
Lests : en olives de plomb d¡¯un poids unitaire de 300 g espac¨¦s de 1 m.
Modes de D¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : pirogue ngueth, immunding et ill¨¦bou
Moyens de propulsion : moteur de 8, 15 ou 25 cv
Equipage moyen : 4 p¨ºcheurs
Technique de p¨ºche : p¨ºche en mer, engin ancr¨¦ ou cal¨¦ avec de fourdes
pierres, maillage de la raie
Domaine d¡¯utilisation : P¨ºche en mer surtout
Esp¨¨ces captur¨¦es : raies, requins

E
66

67
FILET MAILLANT DORMANT A CYMBIUM (PLANCHE N¡± 8)
Noms locaux : _fiir (terme rzyominka : trad. litt. ¡°collecteur¡±), mbal yeet
(vocable woZof : trad. liit. ¡°filet ¨¤ yeeti¡¯
Identification et uarticularit¨¦s techniaues
Longueur : 18 m
Hauteur : 1,20 m
Maille ¨¦tir¨¦e : 240 mm
Nombre de mailles en longueur : 108
Nombre de mailles en hauteur : 5,5
Type de fil : nylon, 400 m/kg
Montage : une ralingue sup¨¦rieure enfil¨¦e dans les mailles et des flotteurs
creux. Une ralingue inf¨¦rieure plomb¨¦e ou chaque maille est fix& par
l¡¯interm¨¦diaire d¡¯un fil d¡¯armement. par intervalle r¨¦gulier de 150 ¨¤ 160 mm.
18
Ra.pport d¡¯armemenl : E = ------- = 0,69
26
Flotteurs : en li¨¨ge espac¨¦s de 1,60 m (nombre : 12)
Lests : en plomb de 70 g espac¨¦s de 0,50 m (poids total : 2,s kg environ)
Variantes : Le fil 1110 m/kg est rencontr¨¦ de m¨ºme le fil n¡± 1 import¨¦ de
Gambie pour la construction des filets. La maille 150 mm est aussi observ¨¦e.
Modes de D¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : Pirogue ngueth, Wbou, immanding
Moyens de propulsion : moteur de 6 ou 8 cv
Equipage : 4 p¨ºcheurs
Technique de p¨ºche : engin cal¨¦ au fond, le mollusque s¡¯aggrippe au filei ou
maillage par le crochet.
Domaine d¡¯utilisation : 5 filets sont assembl¨¦s et l¡¯ensemble est pos¨¦ en mer
en face de la pointe de Sangomar ¨¤ une profondeur de 20 m¨¨tres environ sur
fond sablo-vaseux. Deux bou¨¦es flottantes permettent de rep¨¦rer l¡¯engin..
Esp¨¨ces captur¨¦es : gros coquillages du genre cymbium sont aussi
captur¨¦es: soles, requins, carangues, langoustes.

68
PLANCHE N¡±Q.- FILET MAILLANT FIXE A CREVE¡¯ITES
( source : Seck, 1980)
.-c-cc
---ce
MISE EN OEUVRE

69
FILET FIXE A CREVETTES (PLANCHE N¡± 9)
Nom local : Moudiusse (terme woloj¡®: trad. litt. ¡°ancrage¡±)
Identification et particularit¨¦s techniaues
Longueur : 11,20 m
Hauteur : 9,20 m
Maille ¨¦tir¨¦e : 22 mm
Sens du filet. : perpendiculaire ¨¤ l¡¯ouverture rectangulaire de l¡¯engin
Type de fil : nylon, 6660 m/kg
Montage : une ralingue de 20 m de longueur, en nylon de 3 mm passee dans
la maille double lac¨¦e ¨¤ la main renfor?ant l¡¯ouverture rectangulaire du filet.
2 b?tons verticaux et 2 b?tons horizontaux qui assurent respectivement
l¡¯ouverture verticale et horizontale des filets.
18
Rapport d¡¯armement : E = ------- = 0.69
2 6
Variantes : les f?ts utilis¨¦s comme flotteurs sont tr¨¨s souvent remplaces par
du mat¨¦riau d¡¯emballage en polystyr¨¨ne plein r¨¦cup¨¦r¨¦ en ville ou lors d¡¯un
achat de moteur neuf.
Modes de r¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : petite pirogue monoxyle( flotteur central) et grande
pirogue monoxyle (pirogue de navette), .
Moyens de propulsion : moteur de 6 ou 8 cv.
Equipage: 2 personnes
Technique de p¨ºche : des orins de mouillage de 20 m de long maintiennent
l¡¯ensemble filet et pirogue. L¡¯engin est pos¨¦ avant le d¨¦clenchement du reflux
de mar¨¦e. Les juv¨¦niles de crevettes incapables de nager ¨¤ contre-courant,
s¡¯entassent progressivement au fond du filet. Celui-ci est relev¨¦ ¨¤ la fm de la
mar¨¦e basse.
Domaine d¡¯utilisation : ces engins sont utilis¨¦s dans le bras principal du
Saloum en face du village de Djirnda ou ¨¤ Lyndiane pr¨¨s de Kaolack pour ita
p¨ºche ¨¤ l¡¯¨¦tal dans te courant.
Esp¨¨ce captur¨¦e : Penaeus notialis

PLANCHE N¡±lO.- FILET MAILLANT D?RIVANT DE SURFACE : F?L? FEL? A MULETS
E =OS5
1 4 0
N
.
4
.
Q>
2
6
m
m
6 6 6 0 m kg
(J 1:
30 500
.I
1 4 0
E = 0.55
E chslle
ENL
12.s In
M I S E E N CIEUVRE
-
c
-
CI
-
-
-
D E T A I L S D E S R A L I N G U E S
-
-
E T A C C E S S O I R E S

71
FILET MAILLANT DERIVANT DE SURFACE A MULETS (PLANCHE N¡± 10)
Nom local : f¨¦l¨¦ f¨ºl¨¦ (terme toucouleur : trad. litt. ¡°filet qui d¨¦rive¡±) ou rnbul
tambudiang (vocable nyominka : trad. litt. ¡°filet ¨¤ mulet¡±)
Identification et uarticularit¨¦s techniaues
Longueur : 140 m
Hauteur : 2 m
Maille ¨¦tir¨¦e : 26 mm
Nombre de mailles en longueur : 9769
Nombre de mailles en hauteur : 76
Type de fil : nylon, 6660 m/kg
Montage : Les mailles sont enfil¨¦es dans les ralingues o¨´ elles sont fix¨¦es par
intervalle de 1 m environ.
140
F&pport. d¡¯armement : E = ------- = 0,55
254
Variantes : de lus en plus les fibres en nylon monofilament sont utilis¨¦s au
d¨¦triment des ibres multifilaments. Les possibilit¨¦s d¡¯utilisation de ces types
P
de fil en p¨ºche de jour comme de nuit expliquent le choix de ces types de fil.
Les mailles 25 et 28 sont largement utilis¨¦es de m¨ºme la maille 40 pour
capturer en m¨ºme temps les tilapias.
Lest : 48 olives de plomb de 85 g (poids total : 4 kg environ)
Flotteurs : 300 flotteurs
Modes de p¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : pirogue monoxyle, isik sibong, immunding OU ill¨¦hou .
Moyens de propulsion : pagaie pour la p¨ºche proprement dite et petite
cylindr¨¦e (2 ¨¤ 8 cv.) pour joindre les lieux de p¨ºche
Equipage : 2 personnes
Technique de p¨ºche : Le filet attach¨¦ ¨¤ la pirogue, d¨¦rive en surface du fait
du. courant d¡¯eau.
Domaine d¡¯utilisation : estuaire et bolong.
Esp¨¨ces captur¨¦es : Mugil spp., S. m. heudelotii, T. guineensis, Sardinelltx spp,
Sphyraena spp., Pomadasys spp., Arius spp.

PLANCHE N-1 le- FILET MAILLANT D?RJYANT DE SURFACE : FI!¡®&.& F?LE A ETHMALOSES
E =0.58
1 6 0
P
5 9 7 8
.
N
0
4 6 m m
6 6 6 0 m/kg
1 6 0
E -0-58
E c h e l l e :
f
n
=L

1.1 m
M I S E E N O E U V R E
-
-
-7
-
--
D E T A I L S D E S RALINGUES
-.-.
.-¡°.-\\
¡®----.-
- - - - - -
E T A C C E S S O I R E S

73
FILET MAILLAWT DERIVANT DE SURFACE A ETHMALOSES
(PLANCHE N¡± 11)
Nom local : f¨¦Z¨¦ f¨¦l¨¦ ou mbal cobo (vocable woZof: trad. litt. ¡°filet ¨¤ ethmalose)
Identification et uarticularit¨¦s techniaues
Longueur : 160 m
Hauteur : 2 m
Maille ¨¦tir¨¦e : 46 mm
Nombre de mailles en longueur : 5978
Nombre de mailles en hauteur : 43
Type de fil : nylon, 6660 m/kg
Montage : les mailles sont enfil¨¦es dans les ralingues o¨´ elles sont. fix¨¦es par
intervalle de 1 m environ.
160
Rapport d¡¯armement : E = ------- = 0,58
275
Lest : 200 olives de plomb de 55 g espaces de 0,80 m (poids total : 11 kg)¡®
Flotteurs : 266 flotteurs espac¨¦s de 0,60 m
Modes de r¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : petite pirogue monoxyle, isik sibong, immunding ou
ill¨¦bou
Moyens de propulsion : pagaie ou moteurs de petite cylindr¨¦e (6 ou 8 cv).
Equipage moyen : 2 personnes
Technique de p¨ºche : La technique de p¨ºche utilis¨¦e est semblable ¨¤ celle
utilis¨¦e pour les f¨¦l¨¦f¨¦l¨¦ ¨¤ mulets.
Domaine d¡¯utilisation: engin utilis¨¦ en amont du fleuve, dans les grands bras
et les bolongs en toute saison, surtout pendant la saison fra?che de janvier ¨¤
mai.
Esp¨¨ces captur¨¦es : Eihmulosa ftnbriuta, Pseudotolithus spp., Sphyraem
SPP*

4.5
98
~-
F--J
lu

2¡¯1
N
74
,
1

75
FILET MAILLANT DERIVANT DE FOND (PLANCHE N¡± 12)
Nom local : yolal (terme t~lolof: trad. litt. ¡°filet qui coule¡±)
Identification et oarticularit¨¦s techniaues
Longueur : 376 m
Hauteur : 4,2 m
Maille etir¨¦e : 46 mm
Nombre de mailles en longueur : 14848
Nombre de mailles en hauteur : 98
Type de fil : nylon. 1110 m/kg
Montage : La nappe est fix¨¦e ¨¤ la ralingue par intervalle de 2 m environ.
376
Rapport d¡¯armement : E = ------- = 0,55
683
Lest : en pierres d¡¯un poids unitaire de 0,5 ¨¤ 1 kg espac¨¦es de 8 m (nombre :
47)
Flotteurs : en li¨¨ge d¡¯un diam¨¨tre de 100 mm et 40 mm d¡¯¨¦paisseur, espatces
de 2 m environ (nombre : 188)
Variantes : les yolal qui op¨¨rent dans les bofong ont une longueur mqyenne
de 100 m. Les mailles de 60 ou 70 mm sont fr¨¦quemment rencontr¨¦es.
Modes de n¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : pirogue ngueth
Moyens de propulsion : moteur de 8 ¨¤ 40 cv
Equipage: 4 p¨ºcheurs
Technique de p¨ºche : P¨ºche de nuit, le filet d¨¦rive au fond, poisson captur¨¦
par maillage
Domaine d¡¯utilisation : mer et grands bras du fleuve
Esp¨¨ces captur¨¦es : Sphyraena spp., Arius spp., Scornberornons tritor,
Euthynnus alletteratus

PLANCHE N¡±13.- FILET MAILLANT ENCERCLANT :ti
E =OS0
304 .OO
02
3 6 mm
6660 m /kg
fAY
<D I I 2
- - - 7276
II
320.00
E = 0.55
Echelle:
E
03 f
f i m
D E T A I L S D E S R A L I N G U E S
E T A C C E S S O I R E S
M I S E E N CXi.JJVRE

77
FILET MAILLANT ENCERCLANT (PLANCHE N¡± 13)
Nom local : Sa?ma (terme nyominka : trad. litt.. ¡°filet encerclant¡±) ou mbal
cobo (vocable wolof : trad. litt. ¡°filet ¨¤ ethmaloses¡±) ; tic& dia20 (terme soc&)
Identification et Darticularit¨¦s techniaues
Longueur : 304 m
Hauteur : 9 m
Maille ¨¦tir¨¦e : 36 mm (s = 4,6)
Nombre de mailles en longueur : 7276
Nombre de mailles en hauteur : 118
Type de fil : nylon, 6660 m/kg
Montage : Une ralingue sup¨¦rieure avec des flotteurs et une ralingue
inf¨¦rieure avec des plombs. La nappe est lac¨¦e m¨¦caniquement avec des
noeuds d¡¯¨¦coute doubles.
304
Rapport d¡¯armement : E = ------- = 0,55
553
Lest : 276 olives de plomb de 160 g espac¨¦es de 1,lO m.
Flotteurs : en li¨¨ge de forme cylindrique de 100 mm de diam¨¨tre sur 80 mm
d¡¯¨¦paisseur (nombre 434)
Variantes : Il faut distinguer deux autres variantes de sa¡¯?ma; le sa¡¯?ma ¨¤ gros
eobo donc la longueur atteint 300 ¨¤ 400 m avec un maillage de 100 mm et. le
sa,¨¹nu qui op¨¨re en bolong d¡¯une longueur moyenne de 66 m (SECK, 1980)
avec une maille de 72 mm. Le fil 1110 m/kg est aussi utilis¨¦ pour la
confection de ces engins.
odes de D¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : pirogue ngueth ou immanding
Moyens de propulsion : moteur hors-bord de 8, 25 ou 40 cv.
Equipage moyen : 7 personnes en moyenne
Technique de p¨ºche :recherche de bancs, rep¨¦rage, encerclement et maillage
du. poisson.
Domaine d¡¯utilisation : mer et grands bolong
Zones de p¨ºche : eaux c?ti¨¨res de surface.
Esp¨¨ces captur¨¦es : Ethmalosa Jmbriuta, Arius gambiensis, SardineUa spp.,
Caranx spp., Pseudotolithus spp., Sphyraena spp.

79
EPERVIER (PLANCHE N¡± 14)
Nom local : mbal sanni (vocable woZof : trad. litt. ¡°filet ¨¤ lancer¡±) terme plus
usuel que rrzbul ndo ou $ir diulo vocables utilis¨¦s respectivement par les
myominka et les soc¨¦.
Identification et uarticularit¨¦s technique@
Ouverture : 9 m de diam¨¨tre
Hauteur : 5 m
Maille ¨¦tir¨¦e : 36 mm
Nombre de mailles ¨¤ la base : 1046
Nombre de mailles en hauteur : 185
Type de fil : nylon, 6660 m/kg
Montage : IJne corde de lancer de 20 m de long, des fils de iermeture de 5 tn
de long et une ralingue de base en nylon 3 torons de 36 mm de diam¨¨tre
longue de 21 m.
Lest : 46 olives de plomb de 32 g
Variantes : Suivant le type de construction et l¡¯esp¨¨ce cibl¨¦e on distingue
trois types d¡¯¨¦perviers : l¡¯¨¦pervier ¨¤ mulets de maille 18 ¨¤ 36 mm, l¡¯¨¦pervier ¨¤
ethmaloses de maille 40 mm et l¡¯¨¦pervier ¨¤ tilapias plus petit que les deux
pr¨¦c¨¦dents et. de maille 60 mm. Le fil nylon (10 000 m/kg) est aussj: utilis¨¦
pour la construction du filet.
Modes de P¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Emdarcation type : pirogue monoxyle, isik sibong, immunding, illi¨¦bou OU
p¨¦che ¨¤ pieds ;
Moyens de d¨¦placement : propulsion ¨¤ la rame ou pied
Equipage moyen : 2 personnes
Technique de p¨ºche : P¨ºche diurne par pi¨¦geage du poisson: le poisson coiff¨¦
par l¡¯engin se maille
Domaine d¡¯utilisation : l¡¯¨¦pervier est utilis¨¦ toute l¡¯ann¨¦e dans presque tous
les villages en mixit¨¦ avec les autres engins de p¨ºche. La p¨ºche est pratiqu¨¦e
le long des bras ou dans les petits bolongs;
Esp¨¨ces captur¨¦es : Mugil spp., S. m. heudelotii, T. guineensis, EthmaZosa
j%nbriata, Pomadasys spp.

80
PLANCHE Nol&- DLAUA
¡®\\
\\
¡®RE

81
DIALLA (PLANCHE N¡± 15)
(terme nyomir~/cu : trad. litt. burnous)
Identification et uarticularit¨¦s techniaues
ouverture : 1.5 m de diam¨¨tre
Maille ¨¦tir¨¦e : 60 mm
Nombre de mailles ¨¤ la base : 78
Type de fil utilis¨¦ : nylon, 2220 m/kg
Montage : 8 fils de fermeture reli¨¦s ¨¤ une corde de lever longue de 4 m, une
ralingue de base en nylon 3 torons de 3 mm de diam¨¨tre.
Modes de p¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Moyens de d¨¦placement : pied
Nombre de p¨ºcheurs: 1 ou 2
Technique de p¨ºche: la. p¨ºche est pratiqu¨¦e de nuit, le filet est ¨¦tal¨¦ sur
l¡¯estran ¨¤ mar¨¦e basse et relev¨¦ ¨¤ mar¨¦e haute. Le poisson est captur¨¦ par
piegeage .
Domaine d¡¯utilisation: berge en face du village
Esp¨¨ces captur¨¦es : Cichlidae

78
PLANCHE N¡± 14.- EPERVIER
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MISE EN OEUVRE ,;:.
,¡®- (source : Diaw, 1985) .,,
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8 2
PLANCHE N¡±16.- CHALUT A CREVETTES : LE KIUI OU M3AL XUlJ=
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EN OEUVRE
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CHALUT A CREVETTES (PLANCHE N¡± 16)
Noms locaux : kilO (terme soc& originaire de Gambie o¨´ la p?che se fait. ¨¤
deux) ou mbal xuus (vocable woZoJ: trad. litt. ¡°filet pour la p¨ºche ¨¤ pied¡±
Identification et uarticularit¨¦s techniaues
Longueur poche
: 10m
Ouverture horizontale : 2.5 m de diam¨¨tre
Ouverture verticale : 1.5 m
Maille ¨¦tir¨¦e : 12 mm
Type de fil : nylon, 6660 m/kg
Montage : Le killi est un engin construit et mont¨¦ par les p¨ºcheurs. Deux
petites perches fix¨¦es aux deux c?t¨¦s constituent les bras et maintiennent
l¡¯ouverture verticale. L¡¯ouverture horizontale est-elle assur¨¦e par les deux
p¨ºcheurs qui op¨¨rent avec l¡¯engin.
Variantes : Le fil 6660 m/kg est quelque fois utilis¨¦ pour la construction de
l¡¯engin. De m¨ºme, des mailles de 10 mm sont fr¨¦quemment rencontr¨¦es. La
maille peut quelquefois ¨ºtre inf¨¦rieure ¨¤ 10 mm.
Modes de a¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Moyen de d¨¦placement : pied
Technique de p¨ºche :
Les deux p¨ºcheurs tendent le filet ouvert et se
d¨¦placent en sens contraire du courant de mar¨¦e.
Domaine d¡®utilisation : p¨ºche pratiqu¨¦e ¨¤ pied, en amont du dans des fonds
sablo-vaseux peu profonds ¨¤ mar¨¦e basse. Il y a une saison de p¨ºche,
l¡¯hivernage de juillet ¨¤ novembre
Esp¨¨ces p¨ºch¨¦es : Peneaus notiulis, petite Portunidae, ¡°faux poisson¡± : petite
pomadasys spp., T. guineensis, Mugil spp., Cynoglossus spp., Ethmalosa
frimbriata, Illisha africana, Polydactylus quadn?lis.

84
PLANCHE N¡±17.- CHAIXT A CREVETTES : ¡°DRAGUE¡¯
Echallc
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f l o t t e u r
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c o r d e d e
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T o r o n d e
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CL
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MISE EN OEUVRE

85
CHALUT A CREVETTES (PLANCHE N¡± 17)
Nom local : ¡°drague¡±¡¯ (vocable WOZOJ : Terme repris du mot fran?ais drague.
1 nifi
4e
ion t
Ouverture poche
: 14m
Ouverture horizontale : 4,5 m de diam¨¨tre
Ouverture verticale : 30 cm
Maille ¨¦tir¨¦e : 8 mm
Type de fil : nylon. 6660 m/kg
Montage : deux ralingues sup¨¦rieures et inf¨¦rieures de 12,5 m longent le
corps du filet. Une autre ralingue de 5 m, constitue la corde de dos et. porte
les flotteurs. Une perche de 4 cm de diam¨¨tre, longue de 4,5 m, assure
l¡¯ouverture horizontale.
Modes de p¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : Pirogue nguetfz
Moyens de propulsion : moteur de 8 ¨¤ 25 cv.
Equipage : 2 personnes
Technique de p¨ºche : une c?ble de traction long de 40 m permet de chaluter
Domaine d¡¯utilisation : le chenal de l¡¯estuaire.
Esp¨¨ce cibl¨¦e : Penaeus notiulis

86
PA Mono
jZfe
1,Lc
----_-.--___

.

.¡°.... .
PLANCHE N¡±18.- LIGNES ET HAME?ONS
A : ligne ¨¤ main (poisson}
B : ligtle ? n-min (poulpe)
c: ~alangre
H A M E ? O N
TETE
-
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---
/
POINTE
sQ:c-4 0A
l
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I¡¯
COURBURE
-
-
1 200 i 250 p
0c
PE multi g 8 mm
C : paiangre
MISEENOEWRE

87
LIGNES A MAlN (PLANCHES N¡± 18A ET 18B)
Nom local: odiaro (terme ryorninku : trad. litt. ¡°hame?on¡±)
Identification et Darticularit¨¦s techniaues
Type de fil : Ligne( nylon monofilament, diam¨¨tre 0,80 mm: resistancc:: 25
kg); bas de ligne (m¨ºme type de fil mais en multifilament tress¨¦).
Hame?ons : 2 ¨¤ 3 hame?ons type normal ¨¤ boucle avec ardillon et pointe par
ligne.
Lest : 1 plomb de 200 ¨¤ 250 g
Variante : - lignes munies de leurres pour pi¨¨ger les poulpes (planche n¡±
18B)
- le fil monofilament n¡± 68, achet¨¦ en Gambie est utilise pour
p¨ºcher le poisson.
Mode de D¨ºche et domaine d¡¯utilisation
Embarcation type : monoxyle, isik sibong, ill¨¦bou, immanding
Moyens de propulsion : moteur de 8 cv.
Equipage : 2 ¨¤ 3 p¨ºcheurs.
Technique de p¨ºche : mer et estuaire, 10 ¨¤ 25 m de profondeur, apptits (
sardinelle, ethmalose ou mulet).
Esp¨¨ces cibl¨¦es : Sphyraenidae, Serranidae, Lutjanidae, Pomadasyidae,
Ariidae
LES PALANGRES (PLANCHE N¡± 18C)
Noms Locaux : Armundinguu (terme sonink¨¦ : trad. litt. qui accroche tout)
Identification et sart¡¯cularit¨¦s techniques
Longueur totale : 300 in
Type de fil ; monofilament tress¨¦ (fil nylon 850 m/kg).
Avan?ons : 166 avan?ons de 0,3 m espac¨¦s de 1,80 m.
Lest: 10¨¤ 15kgdeplomb
App?ts : sardinelles ou ethmaloses fra?ches, seiche, cymbium
Mode d n¨ºche et domaine d¡¯utilisat¡¯o
Embarcttion type : pirogue ngueth, ill&o~ ou irnrnunding
Moyens de propulsion : pagaie ou moteur de 8 cv
Technique de p¨ºche : L¡¯engin cal¨¦ au fond avec deux ancres.
Domaine d¡¯utilisation : estuaire et mer.
Equipage : 2 p¨ºcheurs
Esp¨¨ces captur¨¦es : Arius spp., Sphyraena spp., Epinephelus aenus

88
PLANCHE N¡±19.- IPPOU Ou SA&$P?
A : sur une tanne
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89
PLANCHE N¡±20.- WARANDE (source : Sec¡¯k, 1980)
I
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12.00
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MISE EN OEUVRE

90
PLANCHE No2 l.- CASIER A SEICHES (Source : Bakhayokho. 1!385)
Sch¨¦ma du casier pliable
1.20nr
- - -
-
-r
------t
Sch¨¦ma du casier non pliable
-.__
L E G E N D E
----.

91
PLANCHE N¡±22.- LES HARPONS
f l o t t e u r

93
ANNEXE 2:
PLANCHES ET FICHES TECHNIQUES DES EMBARCATIONS

95
PLANCHE N¡±23.- SCH?MA DE BASE CONVENTIONNEL MONTRANT LES
DIFFhENTES PARTIES D¡¯UNE PIROGUE NYOMINKA
B o r d ¨¦ o u ¡¯ Fargue¡±
Couple ou mem brute
o u ¡®membarte¡±

P u i t s m o t e u r o u
¡° c a i s s e moteur+
¡± idenouSouk*
Banc

96
PLANCHE N¡±24.- QUELQUES EXEMPLES D¡¯EMBARCATIONS ?TUDI?ES
A : pirogue monoxyle
B : isik sibong
C : ill¨¦bou
E : ngueth
I>I MENS I ON!;
_--y___. -- __.--
A
: 5- 9111 i
10,5-9,)
1 Cl,?-lm)
9m
i: 8-1Om)
1,5Om
il-1,80m)
lm
iO,8-1,ZOm)
(iO-13m)
IL= 2m
(1 ,8-2,10111)
(1,2-1,XOm)
f* 9-llm)
1= 1,50m
il,20-1,60ml
H= 0,80m
10,70-0,90m)
i;iZ-18m)
1= 2m
I,1,80-2,6Orn~
I I =
1,5m
:1,30-2,80m)
Echalls

97
PLANCHE N¡±25.- PIROGUE NGUETH
AliRIERE
-.-..-_
A : coupe
B : diff¨¦rents compartements
C : sch¨¦ma d¨¦taill¨¦
I.lm
I
I
C o m p a r t l m e n t
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du
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Banc
1 p o u r f i l e t
\\Poste disbservatlon
Pu¡¯its
d u Capltai n e
m o t e u r
I
-its e t
Cornpa~timent p o u r
\\ Cuisine
oortoire
mat¨¦riel annexe moteu
1 puits p o u r
rl
Ibidons, fCts
¨¦ c o p e r l ¡¯ e a u
r¨¦servolrs)etc.
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PIROGUE MONOXYL; (PLANCHE No 24A)
Nom Local : Imbidj ou canote (terme en usage chez les Nyonzinka chez les
SO&)
Longueur : 7 m
Largeur : 0,7 m
Creux
: 0.8 m
Mat¨¦riaux de construction : Ca?lc¨¦dra (Khuya senegalensis) ou fromager
(Ceiba pentandra).
Nombre de bord¨¦s : bordures form¨¦es d¡¯un seul tronc d¡¯arbre ¨¦vid¨¦.
Capacit¨¦ de charge : 1 tonne
Nombre de p¨ºcheurs transportables : 10 p¨ºcheurs
Propulsion : Pagaie et voile
Utilisation : P¨ºche ¨¤ la ligne, palangre, ¨¦pervier, filet maillant d¨¦rivam de
surface (f¨¦l¨¦ f¨¦l¨¦) cueillette de mollusques par les femmes, filet fixe ¨¤
crevette ;
Long¨¦vit¨¦ : 20 ans
Qualit¨¦ marine : l¨¦g¨¨re, utilisation facile dans les bolong
Variantes :
- petite pirogue monoxyle de 5 ¨¤ 7 m de long, 0,5 m de large et 0,70 m
de: creux.
- grande pirogue monoxyle de 8 ¨¤ 9 m de long, 0,90 m de 1 m de
profondeur.
Signe distinctif : la pirogue est creus¨¦e dans un tronc unique. Lorsqu¡¯elle est
modifi¨¦e, la pirogue monoxyle pr¨¦sente superstructure constitu¨¦e par
des planches de bord¨¦s ; un tableau arri¨¨re ou un puits est am¨¦nag¨¦
pour recevoir un moteur de 6 cv.
l~.LMISN¨²I(~N~
I,I:Mi¡¯YES
<WFP
\\

-
-
-
-
-A- ..-
¡°-
//
-- -
-
-4 1, = 7 rn
( :Z - 9 rn 1
1 q 0
, 7 m
( 9
) 5-9111)
H = 0 8
, ITI
( 1) ) 7- LEI)
planche n'24~ : pirogue monoxyle
E chells

9 9
PIROGUE ISIK SIBONG (PLANCHE N¡± 24B)
(T¡¯erme Nyominku en usage chez les Soc¨¦)
Longueur : 9 m
Largeur : I ,5 m
Creux : 1 m
Mat¨¦riaux de construction : Bois blanc
Nombre de bord¨¦s : 1 planche
Capacit¨¦ dc: charge : 1, 5 tonne
Nombre de p¨ºcheurs transportables : 5 p¨ºcheurs
Propulsion : Pagaie et voile
Utilisation : P¨ºche : ¨¦pervier, ligne, filets maillants d¨¦rivants de surfkce,
palangre
Long¨¦vit¨¦ : 2 ans
Qualit¨¦ marine : Stabilit¨¦ dans les bolong sup¨¦rieure ¨¤ cele des pirogues
monoxyle, tr¨¨s peu ¨¦chouable.
Signe distinctif : Ces pirogues ont peu ¨¦volu¨¦. Elles ne sont pas peintes, ce
qui les distingue des pirogues immunding de construction plus
r¨¦cent.e.
(3-10ml
( 1 - 1 . 8 0111 )
H = 1 Ill
(.3,8-1,20111~
Planche n¡±24B : pirogue isik sibong
E chclla
E
u>. L
0
OdJm

100
PIROGUE -DING (PLANCHE No 24C)
(Terme en usage chez les Soc¨¦ et les Nyominku)
Longueur : 12 m
Largeur : 2 m
Creux
: 1,5m
Mat¨¦riaux de construction : Bois blanc ou bois rouge
Nombre de bord¨¦s : 2 planches
Capacit¨¦ de charge : 4 tonnes
Nombre de p¨ºcheurs transportables : 12 p¨ºcheurs
Propulsion : Pagaie, voile, moteur 8 ou 15 cv
Utilisation : filets maillants d¨¦rivants de surface, ¨¦pervier, serine de plage,
opane, lignes, palangre, filets dormants
Long¨¦vit¨¦ : 10 ans
Qualit¨¦ marine : Facilit¨¦ de travail dans les grands bras et sur les passes,
Signe distinctif : Peut ¨ºtre confondue avec la pirogue isik sibong mais Ba
pirogue immanding n¡¯a pas de thione ou s¡¯il existe, il est tr¨¨s cotxrt I
elle a deux bord¨¦s ext¨¦rieurs souvent peints.
.l.= 2m
( 1. 0 - 1 3 In !
I-I = 1
( 1 v 8 - 2 j l. I)i11 )
> 501n
( 1 , 2-L , 8O;n 1
Planche n"24C : pirogue immanding
Echsils

101
PIROGUE ILLEBOU (PLANCHE N¡± 24D)
(Terme Nyominka d¨¦rive du L¨¦bou)
Longueur : 10 m
Largeur : 1,5 m
Creux
: 0.8 m
Mat¨¦riaux de construction : Bois blanc
Nombre de bord¨¦s : 1 planche et deux poutrelles de renforcement
Capacit¨¦ de charge : 3 tonnes
Nombre de pecheurs transportables : 10 p¨ºcheurs
Propulsion : Moteur hors bord de 6 ou 8 cv
Utilisation : filets maillants d¨¦rivants de surface, filets maillan ts dormants,
ligne et palangre, ¨¦pervier
Long¨¦vit¨¦ : 4 ¨¤ 5 ans
Qualit¨¦ marine : l¨¦g¨¨re, moindre consommation d¡±essence
Variantes :
- Sa petite pirogue ill¨¦bou mesure 8 ¨¤ 9 m de long avec une aire de
p¨ºche limit¨¦e (petits bras et bolong)
Signe distinctif : Elle comporte qu¡¯un seul ¨¦peron ¨¤ l¡¯avant ce qun la
distingue des autres pirogues nyominku. On la distingue aussi des
pirogues Z¨¦bou et saint-louisiennes du m¨ºme type, par la ¡°queue¡±
fourchue taill¨¦ dans la partie terminale de la quille.
i !J .¡± 1 . 1. ni )
1=
II = 1,5om
0 8 0 n1
i 1 / 2 0 - 1 , fj 6 ~TI ;
>
i 0 ; 7 0 - 0 ) Y 0 Ill )
Planche n¡±24D : pirogue ill¨¦bou
E ehells
-
-

102
PIROGUE NGUETH (PLANCHES No 24E ET N¡± 25)
(Terme Nyominka en usage chez les Soc¨¦)
Longueur : 15 m
Largeur : 2 m
Creux
: 1,5m
Mat¨¦riaux de construction. : Bois rouge
Nombre de bord¨¦s : 3 ¨¤ 4 planches
Capacit¨¦ de charge : 10 ¨¤ 15 tonnes
Nombre de p¨ºcheurs transportables : 20 ¨¤ 30 p¨ºcheurs
Propulsion : moteur hors bord de 8 ¨¤ 40 cv, voile et pagaies
Utilisation : P¨ºche en mer et dans l¡¯estuaire avec senne de plage, filet
maillant encerclant (Sa?ma), filet maillant d¨¦rivant de fond (~O~UI), filet
dormant ¨¤ poisson, senne tournante, chalut ¨¤ crevette (drague)..
Long¨¦vit¨¦ : 10 ¨¤ 15 ans
Qualit¨¦ marine : Bonne tenue en mer et ¨¤ l¡¯embouchure.
Signe dlistinctif : Elle peut ¨ºtre confondue ¨¤ la pirogue l¨¦bou du Cap-Vert, de
Saint-Louis ou de la grande c?te. Mais le signe distinctif le plus
apparent de la pirogue ngueth par rapport ¨¤ ces derni¨¨res c¡¯est
surtout la forme du bord externe du ndugne qui est en ligne droite au
lieu d¡¯¨ºtre courbe comme il l¡¯est chez les pirogues Z&ou et tooko~
Planche n'24E : pirogue ngueth
Echelle
Ean.L
0
0.75m

103
LE MBANDOIRE
(Terme Nyominka en usage chez les Soc¨¦)
Longueur : 20 m
Largeur : 4 m
Creux : 2 m
Mat¨¦riaux de construction : Bois rouge
Nombre de bord¨¦s : 5 planches et plus
Capacit¨¦ de charge : 20 ¨¤ 30 tonnes
Nombre de pecheurs transportables : 30 et plus
Propulsion : 40 cv
Utilisation : Transport poisson (S.T.), bois, coquillage, marchandises,
personnes
Long¨¦vit¨¦ : 10 ans
Qualit¨¦ marine : Stabilit¨¦ sup¨¦rieure ¨¤ toutes les autres embarcations.
Signe distinctif : Par rapport ¨¤ la pirogue ngueth, c¡¯est la grande taille et le
nombre de bord¨¦s du rnbandoire qui sont les signes caract¨¦ristiques
d¨¦terminants.

104
PIROGUE EN FIBRE DE VERRE
Longueur : 12 m
Largeur : 2 m
Creux : 1 m
Mat¨¦riaux de construction : Fibre de verre, r¨¦sine polyester
Nombre de bord¨¦s : 5 planches et plus
Ca.pacit¨¦ de charge : 10 ¨¤ 15 tonnes
Nombre de p¨¦cheurs transportables : 20 ¨¤ 25
Propulsion : moteur diesel. 45 cv ou 23 cv
Utilisation : P¨ºches aux filets maillants et aux palangres
Longevit¨¦ : 10 ans
Qualit¨¦ marine : l¨¦g¨¨re, spacieuse, bonne tenue en mer, ¨¦tanche, peut. etre
ancr¨¦e en mer car elle ne coule pas.
Signe distinctif : Nature des mat¨¦riaux de construction est diff¨¦rente de celle
des pirogues nyominku faites de planches.

105
ANNEXE 3 :
TABLEAU SYNOPTIQUE DES EMBARCATIONS UTILISEES
PAR LA PECHE PIROGUIERE AU SINE-SALOUM
ANNEXE 4 :
TABLEAU SYNOPTIQUE DES PRINCIPAUX TYPES DE FILETS UTILISES
PAR LA PECHE PIROGUIERE AU SINE-SALOUM
ANNEXE 5 :
TABLEAU SYNOPTIQUE DES PRINCIPALES ESPECES PECHEES.

107
Annexe 3 : Tableau synoptique des embarcations utilis¨¦es
par la p¨ºche pirogui¨¨re au Sine-Saloum
--m-¡°-w
-r.¡®--¡®.---¡®--¡°-
----
:ARACTERISTIQUES TECHNIOUES
MATERIAUX DE
PROPULSIW
1
OUQLITES
1
DEFAUT:
,
CHARGE(en tonnes,
l
ET NOMBRE DE
/

1.08
Annexe 4 : Tableau synoptique des types de filets II~ ilisk a1.1
Sine-Saloum
_ ¡°. . ._-¡± -- _--~-.
__ r
E N G I N 6
C A R A C T E R I S T I Q U E S
I
Di-im
I
l
_ _.._ ¡°.-¡°-----
~---
- -
HQ0 1ouux
kil14
Dut
ESPECES CILXEES
N~S t~a¡±w18
Nyafnka (N) WoIOC (If)
#tira
kg)
f i l
l-
(9)
n /W
-
-
mrm tournuIt et cou1issAnte
Fila twrmr (HAI)
200
35
26
w
nylon
_______--~-
-.-.-----
-
-
wwm du PWP
S . P . opsno (N)
436
7.1
28
60
2220
-
-
-
-
-
t--
.S.P. Dfwl (W,N)
200
15
50
3 0
2220
-
-
.-
110
2.5
50
7
4440
-
-
1150
1
46
3 6
4440
-
-
18
2
39
5.
2220
-
-
II ET9
16
1 ,21
240
2. 6
406
-
-
9.2
22
6660
-
-
-
-
-
-
-
-
P mulets
F&I& fdolt)
mal tawa-
240
2
26
17
6660
0.55
5 L 1 2 .
pPSai*
wu~eta
ding (N,W)
I
I
I
-
-
A Ettnaloeoa Ml6 CBW abal cabo
160
2
46
11
6660
!W,W)
-
-
-
-
4 -

-
-
-
-
-
-
376
4,2
46
4 7
1110
-.---
-
-
----¡¯
I
-
<
. ? u ? u CH:
304
9
36
4 4 I 6660
12 & 16 .
i 6 B
I
40 cv E. fi~riat.4
I
l
-_~--
--~-
-
--L

Annexe 5 : Tableau synoptique des principales esp¨¨ces p&~i~%~
_.
_.-._ r- -- .-.-- -I-_-¡°- -------- -
:&;LL
I
1,0,.! ICIE,rTIFI?s.i
,
IldIadaw (L) Diangud
(91
¡°.^l ---...- - -
-
-
-
-
- - -.--.
P _Vi,! <: iide
Raie guitare commun
- .-.. . -~-~-----.--
---,_.-..
I4,r.m¡® JPF
Dasratis marg.rit-
Casya17s marmczrata

_.-
..-_--
---_ ---~-_-...----_-
.--
._ -,.--...
-.-. . ..-^ -----.-~
.c
,,*w
l ¡®:,i¡¯.,>.ariil ¡°Fr-a
KhBde (S), Sedeu :L)
owangs,
,>~scrtor.m
. . .y.-.-.~----------.~-/
c~-_-.-__. ----A
MUlEIi 6c?IIle~x
Sa~ur, Khir, Kakaride
(S.
Fsno, 3o~ra¡±c
M u l e t bauri
Thiap (9)
Djabbre
Mulet P grande nageoire
Thar mbehh (L). Thiar (3)
1H.P
Mulet curene ou mulet blanc
D a n s a da¡±$P (5,
Mulet banae
Mulet cabot

Saurel chinchard
Diatbou g n o u 1 iL, 9)
Chinchard n o i r
a*
DiaT (L, 3)
caf%ng (L, S)

__ _ ._ . . .-,
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1
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It,il %, t!lTS' L&E
Fw.NCaIS
1 WLOF (LESOU 6 ST LOUISLE~IS) i
SERtHE-~li~O+..i<KC
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,¡®5 , ir_e
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I4OYB (1, S), wosJe* (ii
i >rc,r~<.os, i7 ii¡±>iC i¡±1
lslpo" (L, S)
/Sipon
Iiaquflr'*a" banIra
Iidiouneu (L.S) Irdroundr) ,Li
i 08soLB
I
Illdiou¡± (9)
jbonite a dos rdfa
Onal (L. S). Kirlkiri iL!
P.iri kiri
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Douleu doulw, Kirikirl.
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Dama?d HO"LIR~, S iahen
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/Carpe rouge
1
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Dabb4 (S), Karm.ro (L,
Imbwba-nd\\ssa
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Otolithe du SBnBgal
Tounoun (9, L ,
DC actlygnatis
Ngouka (S, L)
I
e cngatus
Aryy¡°"aomue : "37, 5
Seul< hebi (S), geur (L)
._ ..- ._-. ; ___ ---~_-_ -.-__-
I
cwna
Cpl~rua iynt7ua
Volute trompe de cochon
C,mbium 0abo
Volute neptune
Volute trompe d'gl8phant
Volute marbr4e

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LX1 *r I I<*i
la: ¡°r8F:c?85 anIn,< 0ln
i5r!~Irlactes

mar3-n.3t,l
ICrabe marbre
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Arche 4paiseo d'Afrique
Arche Epaisse d'Afrique
Huitre

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