! ” i 'k, REPUBLIQUE DU SENEGAL / .--....
!

i
'k,
REPUBLIQUE DU SENEGAL
/
.--.
MlNISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL
INSTITUT SENEGALAIS
DE RECHERCHES AGRICULES
DEPARTEMENT DE RECHERCHES
Ski!? LES PRODUCTIONS VEGETALES
i
ACIGONA IGNEFUSALIS HMPS.ET RAGHUVA ALBIPUNCTELLA DE
-
JOANIS, RAVAGEURS DU MIL AU SENEGAL : DYNAMIQUE DES
POPULATIONS iMAGINALES ET INFESTATIONS AU CHAMP
présenté à l'atelier régionaIL sur le Mil
15-19 AOuk 1988 - I.A.R. A.B.U. ZAKLA - NIGERIA
par
Amadou Bocar BAL
Entomologiste
cENm NKLTONAL J)E
RECHELRCBES AGRONOMIQUES
C.N.R.A. BAMBEY

ATELIER REGIONAL SUR LE MIL
15-19 AOUT 1988 - I.A.R., A.B.U, ZARIA, NIGERIA
ACIGUNA IGNEFUSALIS HMPS.ET RAGHUVA ALBIPUNCTELLA DE JOANIS,
Ravageurs DU Mit AU SENEGAL : DYNAMIQUE DES POPULATIONS
IMAGINALES ET 1NFESTATIONS AU CHAMP.
Par
Amadou Bocar BAL
Entomologiste
ISRA/CNRA B.P. 53 BAMBEY - SENEGAL
RESUME :
Le suivi des populations imaginales d 'A. ignefusalis
-
(foreur des
tiges de mil) et R. albipunctella (mineuse des
-
épis de mil) a été effectué à
Bambey en 1985, 1986 et 1987 au moyen du piège lumineux électr ique "Robinson".
Si durant ces trois \\3) années, il a été constaté les captures
d'adultes d'une seule génération de R. albipunctella, par contre, le voltinisme
d'A. ignefusalis a varié.
-
En effet, les adultes de deux (2) générations ont été
capturés en 1985 et 1987 contrairement à I.986 où les captures se sont limitées,
une seule génération. Les délais de captures régulières après la première pluie
ont varié entre 12 et 5I jours et entre 30 et 45 jours respectivement pour le
foreur des tiges et la mineuse des épis.
.
i>,.
* _<.'
Malgré l'importance de la première pluie utile pour la reprise d'ac-
tivité de ces insectes, ni la quantité d'eau tombée, ni la température moyenne
journalière,
ni l'humidité relative à 111 heures ne semblent être déterminantes
pour le nombre d'insectes capturés.
L'importance des attaques sur le mil ainsi que la période à haut
risque sont liées aux captures des insectes au piège. Ainsi les attaques les
plus élevées d'A. ignefusalis sont notées un mois après le début des captures
régulières et importantes. Quant à l'évolution de l'infestation par R. albipunc-
-
tella, elle est le reflet de l'étalement des captures et de la durée de la période
- - -

-2-
de coïncidence entre ces dernières et les emergences des épis de mil. Elle
'
est maximale environ 20 a 25 jours après le pic des captures de l'insecte au
piège.
Mots clés : Pennisetum thyphoïdes Rich. Acigona ignefusalis Hmps. Raghuva
-
-
albipunctella
De Joanls, piège lumineux, voltinisme, infestations.
INTRODUCTION
Acigona ignefusalis Hmps. est un lépidoptère de Ta familITe des Pyra-
lidae et de la sous-famille des Crambiinae. La larve de cette espèce, bien
connue en Afrique de l'Ouest fore les tiges des céréales en général et du mil
(Pennisetum typhoïdes Rich.) en particulier. Elle provoque ainsi des dégâts
plus ou moins importants sur cette céréale qui constitue la base de l'alimen-
tation des populations du Sahel à majorité rurale. En fin de cycle cultural,
les larves de derniers stades, après avoir perdu leursponctuations noires
caractéristiques,
entrent en diapause à l'intérieur des tiges attaquées OU
elles passent toute la saison sèche.
Les larves de Raghuva albipunctella De Joanis (= Heliocheilus
-
-
albipunctella) (MATTHEWS, 1987), quant à elles, minent les épis de mil, entre
le rachis et les organes floraux. L'espèce, une Noctuidae de la sous-famille
des Melicleptriinae est apparue récemment comme ravageur du mil (VERCAMBRE, 1978),
à la suite des perturbations de l'agroécosystème liées à la série d'années seches
ayant prévalu dans les pays du Sahel.
Les pertes provoquées sur cette ctlréale sont en moyenne de 20 % mais
4
.
elles peuvent être très importantes (VERCAMBRE, 1982). Selon cet auteur,
R. albipunctella entre en diapause au stade chrysalide, dans le sol à des pro-
fondeurs variant de 15 à 30 cm.
L'éthologie de ces espèces et le mode de production du mil dans les
pays du Sahel rendent difficile la lutte contre ces insectes dont la phase ex-
posée est très brève. Un suivi de leurs populations s'avère par conséquent
nécessaire dans le but de formuler des recommandations à bon escient. En effet,
malgré la disponibilité d'insecticides efficaces contre ces espèces, leur mode
de vie endophyte rend aléatoire tout traitement chimique à appliquer dès l'appa-
rition des premiers stades larvaires et avant leur pénétration dans les tiges
ou les épis de mil.

Le suivi des adultes, possible grâce aux pièges lumineux permet,
s'il est complété par des observations au champ de p r@voir l'importance des
populations d'insectes et de préciser les périodes d intervention avec plus
de chances de réussite. Ce suivi permet par ailleurs de préciser le volti-
nisme des espèces en fonction des conditions agro-cl i matiques.
l- MATERIEL ET METHOUES
Le piège utilisé dans cette étude est le piège électrique "Robinson"
dont le principe de fonctionnement a été décrit par ROBINSON & ROBINSON (1950).
Il est constitué d'un quart de fût métallique posé sur une plateforme cimentée
d'environ 65 cm de hauteur. Le réceptacleque constitue le 1/4 de fût contient
un flacon d'insecticides qui provoque la mort des insectes attirés par la
lumière émise par une lampe à vapeur de mercure de 125 watts. Le piège fonc-
tionne pendant toute la nuit ; le tri des insectes est effectué chaque matin,
Le dénombrement des adultes est complété par des observations faites au champ
à des dates choisies en fonction du stade de développement du mil et de l'ap-
parition présumée des insectes. Ainsi des dissections de tiges ont été effectuées
à 3u, 50 et 70 jours après levée (JAL) du mil pour le contrôle d'U. ignefusalis
-
alors que les observations sur R. albipunctella ont été effectuées w s$a+k+
&#+&f+& [:~w\\mr a&
An\\* C~iLZ.q PL-3 .&(i(,+.. 4, iLt4.i~~ /.*u.4 \\;d%b*.$ :
oeufs : Emergence des épis à 7 cm f 5 jours
larves : 50 % floraison + 15 jours
larves f mines : 50 % floraison -t 30 jours
Les données métjéorologiques nous ont été fournies par le service
Agroclimatologie du CNRA (de Bambey.
2- RESULTATS
Les résultats de ces observations sont portés aux tableaux 1 et II
et de même que sur les figures 1, 2, 3, 4, 5 et 6 en annexes. Il ressort de
ces résultats ce qui suit :
2.1 - Conditions climatiques
Au cours des trois (3) années d'étude (1985, 1986, 1987), Bambey a
reçu une pluviométrie relativement faible, plaçant la station dans la zone de

- 4-
l'isohyète 400 mm et confirmant la série des années sèches. Malgré la simili-
tude dans les quantités d'eau tombées au cours de ces trois années, quelques
différences sont apparues dans la répartition des précipitations et le nombre
de jours de pluie. Celui-ci est identique en i985 et 1987 mais il est plus
faible en 1986 (cf. tableau 1). La répartition des précipitations a été par
ailleurs meilleure en 1985 année au cours de laquelle aucune poche de séche-
resse notable n'est apparue, contrairement à 1986 et 1987. En 1986, après une
installation de l'hivernage dans la première décade d’AoÛtJ subite à la pluie
de semis du 31 juillet, une pause est intervenue. En 1987, la pause est inter-
venue après un mois de pluies régulières. Elle a débuté cependant à la même
date qu'en 1986 et a duré 13 jours.
La température moyenne sous abri a varié entre 25 et 3U"C pendant
les trois hivernages alors que l'humidité relative à 18 heures (Hi81 a for-
tement varié. Pendant ies mois pluvieux, elle a oscillé entre bU et 90 %
alors qu'en début et en fin d'hivernage elle dépassait rarement 50 % et
descendait jusqu'à 20 %. L'humidité à cette heure a été retenue pour se
rapprocher au mieux de la période de capture des espèces (VERCAMBRE, i982).
2.2 - Voltinisme
Le voltinisme d'une espèce est le nombre de générations qu'elle
développe au cours de l'année. Dans le cas d'A. ignefusalis et R. albipunctella
-
-
OU une génération se développe sur 2 années en raison de la diapause, il semble
difficile de parler en ces termes étant entendu que les premiers adultes qui
sont capturés correspondent à ceux d'une génération initiée la campagne précé-
dente. Une solution consisterait à considérer deux apparitions successives
d'adultes comme une génération. Une telle hypothèse quoique correcte peut
paraître fondamentaliste et présente le risque de passer sous silence des infor-
mations fort intéressantes pour l'entomologie appliquée. Il nous parait par
conséquent plus raisonnable de partir du stade de l'insecte qui entre en diapause
pour définir la génération.
Ainsi dans les deux cas, nous considérons les adultes capturés,comme
étantides générations distinctes.
2.2.1 - A. ignefusalis
z- - - - - .- - - - - - -
Le nombre de générations de l'insecte a varié au cours des 3 années.
En effet, alors qu'A
ignefusalis a développé 2 générations distinctes en 1985;
A.

-5-
et 1987, peu ou pas d'insectes ont évolué vers une deuxième génération en 1986.
Le délai séparant la première pluie utile du début des captures régulières a
été relativement faible en 1986 comparé à i985 et 1987 (cf. tableau 1). Au cours
de deux années 1985 et 1987, le début des captures régulières a eu lieu respec-
tivement à 44 et 51 jours après la première pluie utile. Le nombre d'insectes
capturés a été cependant 4,5 fois moins important en 1987 qu'en J.Y85. Alors
qu'en 1985 le nombre d'aldultes de la deuxième génération capturés est plus élevé
que celui de la première, ce fut le contraire en i987. Malgrçil le monovoltinisme
de 1986, le nombre d'adultes capturés est 3,5 fois plus élevé qu'en 1987.
2.2.2 - R. albipunctella
c-----.m--------
L'espèce a développé une seule génération pendant les trois campagnes.
Le délai séparant la première pluie du début des captures régulières est d'en-
viron un mois. Le nombre total d'insectes capturés ainsi que les pics de capture
ont fortement varié d'une année à l'autre. Le premier a été ainsi multiplié par
4,5 de 1985 à 19116 et par 2,6 de 1986 à 1987. L'étalement des captures a été
également très caractéristique. En 1985 et 1986, les:caprures d'adultes se sont
étalées sur 45 jours environ avec cependant un pic très étroit et prononcé en
1985, traduisant une forte émergence d'adultes en peu de temps. En 1987 par
contre, les captures se sont étalées sur près de 70 jours soit depuis la mon-
taison jusqu'à la récolte du mil, au point où on serait tenté de dire que
quelques individus ont évolué vers une deuxième génération.
2.3 - Action des facteurs abiotiques sur les captures d'adultes
.
2.3.i - Pluvkométrie
------------
*?
.
Eu égard à l'état de diapause dans lequel les deux espèces passent
la saison sèche, on note une action positive et prépondérante de la pluviométrie
sur la reprise d'activité
d'A, ignefusalis et R. albipunctella. Celle-ci s'est
-
-
traduite par les captures d'adultes. Ainsi aucune capture n'a eu lieu avant
l'installation des pluies. La répartition des pluies ne semble cependant pas :
avoir été à l'origine d'une modification quelconque du rythme des captures. En
effet, malgré l'arrêt des précipitations en Octobre, d'importantes captures
d'A. ignefusalis sont enregistrées/&\\rIk!S5S~~tf987 tout au moins. Les poches
-
de sécheresse apparues en 1986 et 1987 ne semblent pas également avoir été
à l'origine de modifications des captures d'adultes. Les captures régulières
et importantes ont d'ailleurs commencé après ces pauses.

- 6 -
2.3.2 - Température
----e---e--
Compte tenu de la fourchette étroite des températures moyennes
sous abri, ce paramètre ne semble pas avoir été à l'origine de modifica-
tions des captures. Aucun arrêt ou changement notable de celles-ci n'a eu
lieu avec la possibilité d'établir une relation de causalité entre cette
température et l'éthologie des espèces.
2.3.3 - Humidité
---_-_--
L'humidité relative à 16 heures relevée au niveau de la station
a varié très fortement comme il a été indiqué précédamment. En observant
la figure I, on serait tenté de dire que ce facteur n'a pas été à l'origine
de changement quelconque dans les captures, étant entendu que celles-ci ont
eu lieu à des humidités relatives variant entre 30 et 90 %. Il apparait
cependant que les captures importantes des espèces telles qu'elles apparais-
sent aux figures 2, 3, 4, 5 et 6 ont eu lieu à HIfr comprise entre 50 et 911 %.
Peu de captures ont eu lieu alors que l'humidité était en dehors de cet
intervalle. Compte tenu de l'importance de l'amplitude de variation de
l'humidité, il parait difficile de conclure sur une quelconque relation entre
ce paramètre et les captures d'adultes.
2.4 - Relation entre les captures et les infestations au champ
Sur le tableau II sont portés les périodes de captures des espèces
et les pourcentages d'attaque aux dates indiquées.
2.4.1 - A. ignefusalis
E------------
La plupart des dissections de tiges ont été faites au cours des
périodes de capture ou après celles-ci. Ce n'est qu'en i987 qu'un taux d’attaque
très faible (i,2 %) a été noté avant la période de fortes captures. Il est à
signaler au demeurant, qu'avant la dissection des tiges effectuées à cette date,
de faibles captures ont été faites en Août avec un maximum de 4 adultes par
jour (cf. fig. 5). Au cours des 3 campagnes, les taux d'attaques élevés ont été
notés lors des dissections opèrées à 70 JAL. Dans tous les cas, ces dissections
ont été faites après une période de capture, prouvant ainsi la possibilité de
rapporter les infestations à des captures d'adultes faites au préalable. Le délai
séparant aussi bien le milieu de la période de capture que le pic des captures
et les dissections, est très variable \\16-43 jours). Le délai le plus long a été
observé dans le cas où les premières capturt?s sont intervenues très tôt, après;

- 7 -
la premier-e pluie comme ce fut le cas en 1986. Un tel phénomène aurait dû
induire des attaques importantes et précoces par les foreurs qui seraient
mises en évidence lors des dissections effectuées à 5U JAL.
2.4.2 - R. albipunctella
-.-
----------------
Deux observations au moins ont eté effectuées pour suivre le taux
d'attaque du mil par la mineuse. La première concerne les oeufs et la seconde
les galeries matérialisant les attaques réelles de la mineuse des épis. Ainsi
le nombre d'épis ayant reçu des oeufs 5 jours après l'émergence des épis à
7 cm et ceux ayant des g'aleries ont été notés. En ï985 et 1986 une observation
a été faite entre les deiux afin de noter le nombre d'épis attaqués (larves +
minesj et de suivre l'évolution de l'attaque au cours de l'épiaison et de la
maturation du mi!. Dans tous les cas le taux d'attaque le plus élevé a été
observé après le pic des captures. En 1985, ce taux a été noté pour les oeufs9
18 jours après le pic des captures. En 1986 et 1987 par contre, ce fut les
épis présentant des mines qui ont eté les plus nombreux ; ces observations ont
été faites respectivement pour les deux années
47 et 35 jours après les pics
de capture.
3- DISCUSSIONS
Le voltinisme cl'A. ignefusalis observé au cours des 3 années d'étude,
-
est proche de celui rapporté par GAHUKAR et al. (1986a) selon qui, l'espèce
complète 2 ou 3 générations en fonction des conditions pluviométriques. Ainsi
l'espèce a été bivoltine pendant ces 3 années de suivi. NDOYE (19798,1981)
4
rapportant entre autres des travaux antérieurs, fait état de 3 générations que
*..'I
présentait l'insecte partout en Afrique. 11 ressort de ces résultats que le
nombre de générations de cet insecte (comme d'ailleurs de beaucoup d'espèces
qui entrent en diapause), ne peut être considéré comme une donnée constante.
11 dépend en effet de plusieurs facteurs dont la durée de la période d'activité
qui, elle même, est fonction de la durée de diapause.
Les résultats des captures de R.
-. albipunctella
confirment en partie
ceux,rappor&és par NDUYE (i979, VERCAMBRE (i982) et GUHUFAR et al. (i986a et b).
L'espèce a été monovoltine pendant les 3 années du suivi. Il apparait cependant,
à la différence de ces auteurs, que la péri'ode d'apparition du pic des captures
est liée au début de l'hivernage. Elle se situe entre 55 et 611 jours après la
première pluie utile. Quant à l'abondance e.t à la distribution des adultes, en

-8-
plus des facteurs liés à l'efficacité du piège lumineux, elles dépendent
de ceux cités par GAHUKAR et al. (1986a), dont 'la population résiduelle
des chrysalides.
Bien que les captures ne reflètent que partiellement la taille
des populations, elles revêtent une grande importance dans les prévisions
des infestations. Une compréhension des effets du climat et du cycle lunaire
(dont il n'a pas été tenu compte dans cette communication) sur l'efficacité
des pièges est nécessaire pour l'interprétation des données de captures. Il
en est de même de l'effet de ces facteurs sur le comportement des adultes
comme ce fut le cas de SI,odoptera exempta dlk., rapporté par DOUTHWAITE (1978).
L'existence de corrélation entre certains ,facteurs abiotiques et les captures
reste cependant difficile à mettre en évidence. Ainsi CHAR1 et al. \\1985),
étudiant Tes populations d'Heiiothis armigera Hbn.,n'ont pas mis en évidence
de corrélation significative entre les captures de l'espèce d'une part, la
température moyenne et les précipitations d'autre part. Ces auteurs ont par
contre mis en évidence une relation significative entre les captures de l'es-
pèce et l'humidité relative alors qu'il ressort des travaux de VERMA et al.
(1982j rapportés par eux-mêmes, que ni la température, ni l'humidité relative,
ni les précipitations n'ont d'effet sur le vol des adultes d'H. armiqera. C'est
-
à un résultat comparable à celui-ci que nous avons abcuti avec A. ignefusalis
-
et K. albipunctella, confirmant l'idée de BOWDEN (1973) selon qui, dans les
tropiques,
les conditions physiques telles que la température et l'humidité
sont "relativement constantes" et ont vraisemblablement un fa.ible effet sur la
mobilité des insectes.
.
Les résultats apparamment contradictoires obtenus sur les attaques
du foreur des tiges en, 1986 semblent pouvoir être expliques par l'irrégularité
des captures pendant cett année de suivi. Quant à l'antériorité des captures
par rapport aux attaques, le résultat obtenu confirme celui de NDOYE (i979b) ;
il est à noter cependant que cet auteur, ayant réalisé son suivi dans la zone
de Maniora II observe des taux d'attaque de i2 à 55 % lors de dissections ef-
fectuées avant la première période de capture.
Les attaques de & albipunctella sont le reflet des captures pendant
ces 3 années. En 1985 l'ét;al,ement des captures a été moindre et le pic très
prononcé. Suite au synchronisme des émergences des adultes et l'épiaison du
mil, le maximum des oeufs était déposé au contrôle. La réduction du pourcentage

-9-
d'épis attaqués qui a suivi est la conséquence des facteurs biotiques et
abiotiques de régulation des populations naturelles. En ~986 et 1987, les
captures d'adultes ont été très étalées et de nombreux adultes ont été
capturés après le contrô'le des oeufs. Ces captures se sont traduites par
une augmentation des pontes et des taux d"attaque. Le résultat obtenu en 1985
traduit mieux l'adaptation de l'espèce au petit mil (P. typhoïdes). Lui seul
-
pourrait justifier les recommandations du genre "evitement du synchronisme
entre émergence des adultes et épiaison", et "traitement chimique en début
d'épiaison".
De telles recommandations auraient été suivies d'un faible effet
en 1986 et 1987 où des traitements en début grénaison auraient permis une plus
grande réduction du taux d'attaque. Dans tous les cas et compte tenu des fluc-
tuations de populations, l'utilisation de Bracon hebetor Say comme agent de
-~
lutte biologique parait être la méthode de contrôle de la mineuse des épis
la plus efficace.
CONCLUSIONS
Le suivi des adultes d'U. ignefusalis et R. albipunctella au piège
-
-
lumineux "Robinson" en 1985, 1986 et 1987 a permis de confirmer le monovolti-
nisme de la mineuse des épis de mil et la fluctuation du voltinisme du foreur
des tiges. Malgré le faible nombre d'individus du foreur ayant évolué vers une
deuxième génération en 1986, celle-ci est restée bivoltine pendant les 3 annees
du suivi à Bambey. Cette variation prouve, s'il en était besoin, que le volti-
nisme des insectes en général et de ceux à diapause en particulier, ne doit pas
être considéré comme une donnée constante. Il est susceptible de modifications
en fonction de nombreux facteurs parmi lesquels on peut citer la durée de la
.
période d'activité. Bien que les précipitations soient importantes pour la
.f
reprise d'activité d'A. iqnefusalis et R. albipunctella, il n'est pas apparu
4
d'effet des facteurs climaltiques tels que la température moyenne, la pluvio-
métrie et l'humidité relative à 18 heures sur le niveau de capture des deux
espèces.
Le suivi des attaques effectué au champ a permis de confirmer la
possibilité de se fier aux captures des adultes au piège lumineux pour la
prévision du niveau d'attaque du mil et la recommandation de méthodes de
lutte contre les deux principaux insectes ravageurs du mil au Sénégal. En
effet, l'antériorité des captures par rapport à la présence des larves sur
le mil et l'évolution des taux d'attaque en relation avec l'étalement des
captures sont autant d'éléments dont la prise en compte est nécessaire dans la
perspective des avertissements agricoles.

- IO-
BIBLIOGRAPHE
BOWDEN, J. 1973 - The inf luence of moonlight on catches of insects in light-
traps in Africa. Part 1. The moon and moonlight. Bull. Ent. Res.
63 : 113-128.
CHARI, M.S. ; PATEL, A.R. ; RAU, B.S. ; BHARPUDA, T.H. ; PATEL, N.M. 1985
Populations studies on tobacco capsule borer Heliothis armigera
Hubner Trop Re- il(2) 98-104.
DUUTHWAITE, R.J. 1978 - Some effects of weather and moonlight on light-trap
catches of the army-worm. Spodoptera exempta (Walker) (lepidoptera :
Noctuidae), at Muguga, Kenya. Bull. ent. Res. 68 : 533-542.
GAHUKAR, R.T. ; BUS, W.S. ; BHATNAGAR, V.S. ; DIEME, F. ; BAL, A.B.,
FYTIZAS,F. 1986a- Acquis récents en entomologie du mil au Sénégal 23 p : 5 fig.
Document présenté à la réunion d'évaluation du programme mil 19-21
‘.
Mars i986.
<
GAHUKAR, R.T. ; GUEVREMUNT, T.H. ; BHATNAGAR, V.S. ; DOUMBIA, Y.O. ; NUDYE, M. ;
PERRARD, G. 1986b- A review of the pest statuts of the millet spike worm,
Raghuva albipunctella De Joanis (Noctuidae : lepidoptera) and it's
management in the Sahel. Insect Sci Applic. Vol 7 no 4 pp. 457-463.
MATTHEWS, M. i987 - The african species of Heliocheilus Grote (lepidoptera :
Noctuidae) Systematic Entomology 12 : 459-473.
.
NDUYE, M. ï979a- L'entomofaune nuisible au mil à chandelle (Pennisetum typholdes)
.J 1,
*.::.'. '.
au Sénégal i4 p" 3 fig. - Dot. présenté au congrés sur la lutte contre
,
les insectes en milieu tropical - Marseille 16-13 Mars 1979.
i
NDUYE, M. i979b- Etude de l'impact de l'entomofaune nuisible au mil à chandelle
dans la zone de Séfa. Maniora ISRA-CNRA Bambey 19 p. multigraphié.
NDOYE, M. 1981 - Contribution à la connaissance de la biologie d'Acigona
ignefusalis Hmps. (lepidoptère, Pyralidae, Cramb-inae) foreur de la
tige de mil au Slénégal.
ISRA-CNRA Bambey 25 p. multigraphié.
. . ./ . . .

- 11 -
ROBlNSON, H.S. & ROBINSON, P.J.A. i95U - Some notes on the observed behavi
our of lepidoptera in flight in the vicinity of light-source to-
gether with a description of a light trap designed to take ento-
mological samples Entomologists' Gaz. i : 3-15.
?ERCAMBRE, B. i978 - Rag-huva
_-
spp. et
-
Masalla
-
sp. chenilles des candhelles
-
du mil en zone sahélienne.
Agro Trop. 33 (1) : 62-79.
VERCAMBRE, B. 1982 - Les chenilles des chandelles (Raghuva spp., Masalia
nubila Hmps., lepidoptera, Noctuidae) importants ravageurs du mil
en zone sahélienne. Thèse de Docteur-Ingénieur - Paris Sud.

A
N
N
E
X
E
S

T;lhlPaII 1 : p111\\1inm6tri~ et état de Captüy23
-,,i,,l Cm.-
A li
.-- .bU,”
I u . I “IIIb “1
d e s
auu, bC3 u n .
-
i g n e f u s a l i s e t R .
- aibipuncieiia au piège lumineux.
I
Pluviom@trie @tale
'remière pluie util{
A. ignefusalis
I
R. albipunctella
l
j Année
I
~r----T-
I
[Hauteur
/Nb. de
,Hauteur i
1 ?k3!ai
1
I
Nb. total] Pics de 1 Délai
I.Nb. total )Pics de
/
(d'eau (mi?I) Ijours de
/d'eau
l
1 Date
1 W*
Id'inseckqcapture ) (j)*
{d'insectes
1 capture 1
I
1 plule
1 W-4
I
i capturés 1
Jcapturés
1
l
I
I
l
/
I
l
/
/
/
l
/
i985
I
48,O
j
24,o
i 27,U6
i
44,u
2768
1123; 304' 44 0
i
39g3y
(
I
j
l

473
I
I
I
I
119
I
I
I
1
i
/
l
1
I
i9ü6
1
425,4
i9,u
j 3107
j 12,o
'
l
38,U
; 2100
1478; 82 / 30,o 1
2282
/
318
I
I
I
/
l


i
l
l
1
/
I
L
19ü7
!
380,O
/
4ts,u
1 16,U
1 19,07 1 51,u
l
602
; 35
30,o
'
6014
I
99ü
l
I
i
I
I
l
I
I
I
* Nombre de jours séparant la première pluie utile du début des captures régulières.

----_-
Q
‘W
s
w
---
--
-.---__
d
m
:3 :n
.;
*


-4 a
w +J
4 p.

-4 m 2

w
M 0 0 m w c,
.
-
-

ou-l m-
.-

-_-._

.d 3

--

__
I
.-

_
3
. . n m x
-
c Lc
z-4 3

2 5
2 0
Ht8 I%l
_ 100
_ 90
- 8 0
_ 70
_
6 0
_ 50
-
40
- 30
_

2 0
- 10
J U I N
J U l L !L E T
A O U T
S E P T E M B R E
O C T O B R E
N O V E M B R E bfOIS
FIG. 1. FLUCTUATION DES POPULATIONS D*A. ignefusalis
A BAMBEY E:N 1985 ( PIEGE ” ROBINSON ” 1

y.
Y.
-y-
4 25
J 20H,61’/.l100
9 0
J 80
:::
70
60
WI5040302010
.
.9
r:.:.
1.

JUI XI
S E P T E M B R E
OCT08 RE
FIG. 2 _
FLUCTUATION DES POPULATIONS DE R., albipunctella
A BAMBEY EN 1985 1 PIEGE ‘* ROBINSON ” 1

;:i5
-.
if&
!Y
1
$3

Ci
!!! 2
g 1
-.3.-1
6.
I
I
I-
6 I’CI
-l 35
::12015H,6 I%l
-100
_ 90
_ a0
_ 70
- 60
- 50
_ 40

_ 30
A 20
:20<
5
2
OI2
w
,15c
3
a
3

.t
w
.
f
a
<lOO
0

m"
P
50
0
FIG.3. F!..UCTUATiOf%
DES POPULATIONS
D ’ A . iCjnt?fUSdiS
A BAMBEY EN 1986 ( PIEGE ” ROBINSON ‘* 1
-&E/M.S-

-100
_ 90
- $0
.m
-60
_ 50
_ 40
. 50
_ 20
FIG.L. FLUCTUATION DES POPULATIONS DE R. albipunctella
A BAMBEY EN 1986 ( PIEGE “ ROBINSON “1
- a.E/CI.S.

- 5 0
E
E

-6
n
w

2310
a
42 0
0
0
Q IV.5
-xx)
. 90


3 80
. 70
. 60
. 50

l
I
-Ii
t0
mwnh..0JUIN 1 JUILLET
E
FIG. 5- FLucTuATioN DES PoPuLATioNs D’ A. kpfUSdiS
A BAMBEY EN 1987 ( PIEGE ” ROBINSON ” 1
- #.E/M.S-

1 35
t *-+J+ 5:120
???? ?????????
-100
- 90
_ 80
- 70
- 6 0
- 50

_ 40
- 30
. 20
i
*
FIG. 6 _ FLUCTUATION DES POPULATIONS DE R. albipunctellg
A BAMBEY EN 1987 ( P I E G E ” ROBINSON ” 1
-ll.E/U.S-