REPUBLIQUE DU SENEGAL MINISTERE DU DEVELOPPEMENT ...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT
DIRECTION DE RECHERCHES SUR
RURAL ET DE L'HYDRAULIQUE
LES CULTURES ET SYSTEMES
PLUVIAUX
INSTITUT SENEGALAIS DE
(DRCSP)
RECHERCHES AGRICOLES
(I.s.R.A)
A G R O N O M I E
D
U
NIEBED A N S
L E S
Z O N E S
N O R D E T
C E N T R E
N O R D D U
S E N E G A L
A C Q U I S E T
P E R S P E C T I V E S
Mémoire présenté
pour la confirmation
par
SEU.?Zb?3 Z-NIA w
Maître de Stage
,4minata Niane BADIANE
Mars 1992
CENTRE NATIONAL DE RECHERCHES AGRONOMIQUES DE BAMBEY

TABLE DES MATIERES
Page
RESUME
1 - INTRODUCTION
1
II - GENERALITES SUR LE MILIEU
2
II.1 - Etude du milieu
2
11.1.1 - Le climat
2
11.1.2 - Les sols
3
II.2 - Le matériel végétal
4
11.2.1 - Les variétés sensibles à la photopériode
5
11.2.2 - Les variétés insensibles à la photopériode
6
III. - LES ACQUIS SUR L'AGRONOMIE DU NIEBE AU SENEGAL
6
III.1 - Variétés de niébé obtenues et vulgarisées
6
III.2 - Techniques culturales
13
111.2.1 - Date de semis
13
111.2.2 - Densité de semis
13
111.2.3 - Fertilisation
15
III.3 - Systèmes de culture à base de niébé
19
111.3.1 - Culture pure
19
111.3.2 - Culture dérobée
19
111.3.3 - Association niébé-céréale
20
111.3.4 - Culture double ou successive
21
III.4 - Fixation symbiotique de l'azote
22
III.5 - Niébé et valorisation des ressources
23
pluviales
IV - ANALYSE CRITIQUE DES ACQUIS
24
_I_--
----
. .

V - ETUDE DE L'ASSOCIATION VARIETALE EN TANT QUE
26
FACTEUR DE STABILITE DU RENDEMENT
V*I - Matériel et méthodes
27
V.l.l '- Conditions climatiques
27
v.1.2 - Conditions d'exécution de l'essai
28
V.2.1 - Repense à la fertilisation
29
v.2.2 -' Rendement en graines et fanes
31
V.2.3 - Surface équivalente (S.E) ou Land use
35
equivalency ratio (LER) et efficience
biologique ou Area Time Equivalency Ratio
(ATER)
V.2.4 -- Analyse de stabilité du rendement
40
et adaptation variétale
v.3 - Conclusion sur l'association
43
variétale de niébé
VI - CONCLUSION GENERALE
46
VII - PERSPECTIVES
47
VII.1 - Techniques culturales
47
VII.l.l - Densité de semis
48
VII.1.2 -Date de semis
48
VII.1.3 - Fertilisation
48
VII.2 - Systèmes de culture
49
v11.2.1 - Culture pure
49
VII.2.2 - Association à base de niébé
49
VII.3 - Adaptation au milieu
49
VII.4 - Parasitisme
50
VII.5 - Stockage et conservation
50
BIBLIOGRAPHIE

C'est
d a n s l a
collaboration
que
les
individus
a p p r e n n e n t à s e
connaître.
J'ai
apprêcié, a u
l o n g d e
l'élaboration de ce rapport,' l'esprit critique et scientifique
de Mme Aminata Niane BADIANE, qui n'a ménagé aucun effort pour
que ce travail soit bien fait. Qu'elle trouve ici l'expression
de
mes
remerciements
très
sincères et de ma
profonde
gratitude.
Mes
remerciements
vont
é g a l e m e n t à M M .
Modou
Hyacinthe MBENGUE, Amadou BA, Modou SENE, Manièvel SENE et
Mamadou NDIAYE,
tous chercheurs à I'ISRA, pour avoir lu et
corrigé ce document.
Je remercie
trè:
sincèrement
Monsieur Limamoulaye
CISSE,
Directeur des Reche
ches
sur les cultures et systèmes
pluviaux pour son soutien
onstant et les conseils qu'il m'a
prodigués lors de la rêdact on de ce rapport.
Ce rapport ne po irait être achevé sans le précieux
concours de Monsieur Isido e NDIONE,
qui a fait preuve d'une
disponibilitê exemplaire :
c'est l'occasion pour moi de lui
dire un grand merci.
Enfin,
qu'il me
oit permis de remercier tous les
agents du Programme Niébé
et tous ceux qui,
de près ou de
loin,
ont aidê à la finalis tion de ce rapport.

Le niébé est une plante rustique qui est adaptée dans
.Les zones à pluviométrie faible et irrégulière. Au SQnégal, la
culture du niébé est bien ,développée dans les zones centre

nord et
nord où l'on util i5 se essentiellement des vari6tés &
cycle court et intermkdiairTe' , semées en début d'hivernage. Les
systèmes de culture à base sle niébé sont intéressants, mais à
cause de la sécheresse dan S la zone nord, ils présentent plus
d'avantages dans
les
zon esI c e n t r e
n o r d e t
sud du pays.
L'intéret du fumier, du 1?h osphate
nature.l et de la fumure
phosphopotassique a été COrn1firmé sur le niébé. L'association
variétale peut
être
plus
kécurisante
que la culture pure.
Enfin les facteurs limitanl
le développement de la culture du
niébé sont connus et des s
iutions sont preconisées, a savoir
l'utilisation de variétés
1
cycle
court et
résistantes aux
insectes et aux maladies, I
is aussi l'utilisation de produits
phytosanitaires.
Enfin un programl
de recherche en phytotechnie du
niébé est proposé en tenar;
compte des lacunes et des acquis
des différentes recherche2
conduites
sur le niébé dans le
domaine de l'agronomie.

I- INTRODUCTION
Le Niébé (Vigna unguiculata (L.) Walp) est cultivé de
longue date en Afrique qui dit-on,
est son aire d'origine. En
zones
semi-arides,
les systèmes de culture incluant le niébé
doivent répondre aux exigenbes des sols et du climat,
les
possibilités d'irrigation
étabt fortement limitées.
Le niébé est une culture
secondaire au Sénkgal et
clans
b e a u c o u p d e
pays
akricains,
m a i s s a
place
dans
l'équilibre
n u t r i t i o n n e l n
doit
pas
Gtre
néglighe. A u
$
Sénégal, il
est
cultive dans toute
l'ktendue du territoire
national,
mais
a v e c u n
aclcent
tout
particulier
dans
les
régions
Centre-Nord et Nord.
Les
superficies
emblavbes e n
niébé sont importantes mais variables d'une rkgion à une autre
et d' une année à une autre. ICependant,
il faut relever que la
presque
totalitd d e
la production de niébé provient des
régions de Louga,
Thiès,
Diourbel et Saint-Louis.
Dans la
moitié Nord du pays,
c'est! la culture pure
qui prédomine,
tandis que dans la zone au Sud de Bambey, c'est la culture
associée
(niébé-céréale} qui/
est la rkgle.
Le:s zones centre
'Nord et Nord représentent le grenier à niébé du Sénégal, leur
production
pouvant
non
seulement
satisfaire
les
besoins
nationaux,
mais
également,
ialimenter l'exportation. Au cours
des dix dernières années,
la production annuelle du niébé est
estimée à 29 000* tonnes
u n e superficie de 71 500 ha, soit
un
rendement
m o y e n d e
kg/ha.
L ' a u g m e n t a t i o n d e l a
production et de
la productivité
tient
essentiellement
à
i
l'utilisation de
variétés ~ améliorkes et à
l'adoption de
pratiques
culturales
adéquates.
Différentes
varidtés
sont
utilisées. pour les diffërents
types de culture et dans les
différentes régions.
l
*Source : Direction de l'Agriculture/Division dle la
Statistique Agricole
(DISA).

2
Les principaux obj ctifs recherches dans cette étude
sont de faire un résumé de t utes les recherches faites sur le
niébé au Sénégal dans les r, ;ions Nord et Centre Nord avec un
accent sur les résultats acc .is dans le domaine de l'agronomie
et de proposer des perspecti es de recherches.
II - GENERALITES SUR LE MIL1
II.1 - Etude du milieu
11.1.1 - Le climat
Le niebé est culti
é dans des conditions ecologiques
diverses correspondant à di. ?rs types de climat au Sénégal. A
ce sujet BEYE, G., (1977) av it défini 5 types de climat :
- la zone sahéliel
te (Nord de la ligne Sakal - Nord
Matam) ;
- la zone soudani
Ine Nord .(comprise entre la ligne
passant
par
Sakal-Matam‘ f I la ligne
a l l a n t d e
N i o r o à
Tambacounda);
la
zone
sub-
iinéenne
(Bignona,
O u s s o u y e e t
Ziguinchor) ;
- la zone sub-car rienne
(Ligne allant de Mbour a
l'Ouest de Ross 1.
Dans la zone nord du Sknégal,
la sécheresse est un
phénomene
endémique ou tri i fr4quent a v e c u n e a g r i c u l t u r e
pluviale
aléatoire
tandis
lue
le Sud connait rarement la
sécheresse, et les cultures
y sont relativement sûres
(BE~E,
G * > 1977).
Cette diversité c: .matique fait qu'au nord dans la
zone
sahélienne,
le long
u fleuve Sénégal,,
l e ni6bé e s t
cultivé en
contre/ saison
.uand les -<aux
commencent
à se
retirer (TARDIEU, M., et SE1 c,
De,
1966) ;
tandis que dans la
zone soudanienne d'importan ?S
superficies
sont emblavées en
niébk avec un accent partic lier sur la culture pure dans la
région nord du Sénégal, et

Jr la culture dérobée ou associée
au Sud. L'intérêt du niébé au Sénégal tient a sa rusticité et

,
ii
sa
bonne
adaptation
dans
les
z o n e s ip
pluviométrie
:lrrégèlière.
C'est pourquoi idurant
les dix de:rnières années,
:La culture a pris de l'imbortance dans le :nord du bassin
arachidier.
On y trouve genéralement
des variétes à cycle
court et intermédiaire avec Ides ports qui varient de l'érigé
strict au rampant.
Pour lai culture dérobée
1Ol.l
associée on
utilise soit des variétés à kycle long ("jour court") soit des
variétés
insensibles à
lai photopériode à
cycle
c o u r t o u
l
intermédiaire.
l
Sous climat sub-canaridn et sub-guinéen, c'est souvant la
c u l t u r e à
b a s e d e
variétes
tardives ("jour
court")
qui
prédomine.
Ainsi le climat s négalais semble êt:re propice pour
4
la croissance et la product~ion du niébg, ktant donné que les
l
radiations photosynthétiquedent actives sont
suffisantes.
Les
l
facteurs
l i m i t a n t l a
p r o d u c t i o n e n
zone
s a h é l i e n n e e t
1.
soudanienne semblent être l'ilnsuffisance et l'irrégularité des
précipitations.
l
11.1.2 - Les sols
Les principaux sols correspondent aux grands types de
climats.
Ainsi dans les
zo es
b
soudanienne et sahélienne, on
trouve des sols sub-arides
t des sols ferrugineux tropicaux,
P
tandis que dans la zone guilnéenne, ce sont les sols ferralli-
tiques qui prédominent.
Le
niébé
est
P!articulièrement
adapté
aux
sols
ferrugineux tropicaux peu ou pas lessivés appelés localement
"dior" ou "dior-deck".
La s& ructure de ces sols varie très peu
dans les premiers 2m. Sous ,la pression de la culture continue
du mil,
de l'arachide et du niébé dans le bassin arachidieri--
on assiste à une dégradatioin des terres. Ainsi,
ces sols sous
culture continue sont caractérisés par :

4
-
une
dégradation du
couvert
vegétal et de la
l
structure rendant le sol ~plus
sensible à l'érosion éolienne,
notamment et
une
baisse' du pH
suite au
lessivage et à
l'exportation non compensée des éléments minéraux par les
récoltes ;
ceci
peut
accroître la concentration dans les
.l
solutions du sol de certaijns éléments tels que l'aluminium, le
fer et le
l
manganèse. La
composition des
sols
est
très
hétérogène et variable (CI SE,
B
L., 1980).
Les caractéristqques
physico-chimiques 'de ces sols
sont présentées dans le tableau 1.
Tableau 1 : Caractéristiqules physico-chimiques des sols "Dior
et Deck" de lai zone Nord et Centre Nord du Sénégal.
lorizon
O-20 cm
Caractéristique!s
Dior
Deck
?H eau
6,64
6,63
?H Kcl
5,85
5,91
4. organique %
0,34
1,13
;ranulométrie
%
A
3,80
6,20
Limon
0,90
3,20
sables ( 50-100 p)
5,40
9,30
sables (100-200 1-1)
59,40
55,lO
sables (200-2000 11)
30,50
24,90
; total %r
1,89
6,25
q total 960
0,16
0,55
I/N
12,00
11,oo
-205 total %S
0,38
0,42
?zO5 ass. ppm
70,02
27,89
Complexe absorbant
leq/lOO g de sol
C a
0,80
2,91
Mg
0,26
1,22
N a
0,Ol
0,02
K
0,07
0,09
S
1,16
4,26
T
1,83
5,07
V = S/T
63,00
84,00
Source : Laboratoire central d'analyses CNRA/Bambey.

5
II.2 - Le matériel bégétal
La culture du n'ébé est bien ancrée dans les systèmes
1
de culture pratiqués dans le Bassin Arachidier. Cependant, les
techniques culturales ut'lisées n'ont pas permis l'optimisa-
1
tion des rendements.
~
Les travaux su
le niébé ont
réellement débuté en
1953.
Avant cette date,
le germeplasme était constitué des
prospections
1
effectuées
au
niveau
national
et
des
introductions en provena'ce d'autres pays, Ce travail de base
1
.:
a
permis de
constitueir
une
'collection de
germeplasmes
caractérisée par une grande variabilité quant à la précocité,
la productivité et l'adap t ation au milieu,
Une
étude
sys ématique
de cette
t
collection
avait
permis de classer
ces &ifférentes
variétés
en deux grands
groupes suivant leur sensibilité à la photopériode (SILVESTRE,
P a> 1965 ; SENE, D., 1966). On sait que à partir de l'équateur
(0"
de latitude), il y a une variation dans la longueur du
jour en
fonction
des saisons. Certaines espèces de plantes
l
sont particulièrement sensibles à cette variation. Le niébé en
fait partie. On y distingue :
11.2.1 - Les va$iétés sensibles à la photopériode
Elles sont
app lées
e
variétés
de jour
"Court"
car
elles ne fleurissent que lorsque la longueur des jours est
inférieure à un certain
ombre d'heures d'éclairement. Pour la
latitude de Bambey ('14"
2' N), ces variétés ont généralement
i
50 % des pieds
qui po tent
des gousses après la période
t
comprise
entre le ler
t le 5 Octobre (journées de
12 h
e
d'éclairement).
C'est le Cas des variétés Ndout, 58-111, 59-9
(TARDIEU, M., et SENE, D.1 1966).

11.2.2 - Les variétés insensibles à la photopériode
Elles
fleurisse t indépendamment de la longueur du
jour.
Parmi ces variétés on note la 58-57, la Ndiambour, la
Mougne.
f
Le choix de la
ate de semis est important pour ces
deux types de niébé,
et dépend de l'objectif de production.
Pour les variétés
insens bles à la photopériode un
semis en
début d'hivernage permet d'obtenir une prodluction de gousses
au
moment où
les
rése I
ves
vivrières
So:nt
épuisées.
Les
variités
sensibles à la
hotopériode
sont plus plastiques et
P
le rapport gousses/paill
dépend de la date de semis. Leur
production de gousses
s
situe
aux mois
de novembre
et de
décembre.
e
III - LES ACQUIS SUR L'AGdONOHIE DU NIEBE AU SENEGAL
et vulgarisées au
Les prospection
de variétés au niveau national et
les introductions
permis la constitution d'une collec-
tion de germplasme de
L'étude de cette collection et
les
essais
variétaux
dans
dlifférentes
zones
écologiques
la recommendation d'un certain
nombre de variétés entre
964 et 1966. Tableau 2.
Tableau 2 : Variétés de niébé recommandées entre 1964
et 1967 (SENE, D., 1966 et 1971)
-
Variétés
Zone Nord
Zone Centre-Sud
58-57
X
58-75
X
58-185
X
59-25
X
59-57
X

Ces principales va i8tés
btaient donc essentiellement
adaptAes dans les zones
no d et centre-sud.
Par la suite, à
partir de 1967,
les
trav ux
de sélection,
entrepris
pour
l'obtention de variktés à 1 cycle court, à port érigQ et à
couleur et grosseur de g
nes acceptables, ont abouti à de
bons résultats (SENE, D,
1, 1974). Le tablefau 3 résume les
principales acquisitions de
recherches sur le niébé jusqu'en
1974. Toutes les variétés
ommandbes ou vulgarisées dans les
zones centre nord et nord
nt de cycle court à intermédiaire
sauf celles qui
dées pour la zone Sud.
Les deux
variétés
fourragères : la
66-35 et- 58-74 s'adaptent dans
toutes les zones écologiq
s. Dans le cadre de l'integration
agriculture-elevage,
variétés peuvent jouer un rôle
important
p o u r
bétail.
D'autre
part 1
certaines variétés
photosensibles ((Ndout et 66-20)
intermédiaire ou court (TN 88-63
et Gorom-Gorom) ont la
de produire beaucoup de fanes
en plus de leur production
Parmi toutes ces
seules Mougne, Ndiambour,
utilisées en milieu
du Sénégal-Oriental,
ont montré que la variété
TN 88-63 était très performante
dans cette
l
zone,
seulement elle présf nte
un cycle long et des graines
assez petites.
-m--w--
---

8
Tableau 3 : Nouvelle
selectionées au
Varié- Semis Zone
Couleur
cou-
Port
Couleur
Poids
l;és
50 %
fleur
leur
graines
100
flor.
gous-
grai-
ses
n-(g)
58-57 44
Nord
Bicolore Verte ram-
crême petit
10,5
blanche
pant
oeil marron
58-74* 7 7
Toute Bicolor(e verte inter rouge ponctué 12
zone
blanche
avec
médi- de gris
P*
r. aire
58-75 46
N o r d
Bicolore
11
6rigé ponctue de
10,6
pourpre
gris
58-185 36
Cen-
Bicolore
w
w
chamois avec
13,8
tre
pourpre
tâches violet-
tes à marron

59-25 46
Cen-
B i c o l o r e (1
11
ponctué de
11,5
tre
pourpre
gris sur fond
clair
58-111 68
Sud
Bicolore verte ram-
Pie noire
22,5
blanche
pant
54-9
73
Sud
B i c o l o r e v e r t e ((
crême avec
11,9
blanche avec
petit oeil
p. r.
marron
66-35* 4 3
Toute Bicolo se w
inter beige avec
k0,5
zone
blanch
médi- ponctué grise
aire

Ndiam- 44
Nord
Bicolore verte ram-
crême à oeil
14,9
bour
blanche1
pant
beige
Mougne 47
Cen-
Bicolore verte inter pointue de
14,2
tre
blanche
médi- gris bleu sur
aire
fond crême à
oeil noir

3.21
41
Cen-
Blanche vert
érige crêmer
18,3
tre
foncé
Sources : SENE, D., 1971 et 1974 cité par NDIAYE, M., 1986.
* = variétés fou ragères
p. r. = pointes ?ouges

l
9
Les recherches
le niébk ont été suspendues en
3.974 pour reprendre en
avec comme objectifs principaux
le renouvellement de la
C'est à partir de 1983, avec
que le volet sélection a et.6
remis
en
oeuvre.
nouveau
programme
pluridisciplinaire
presque
entièrement
financé
par le projet
de recherche (CRSP/niébé)
la grosseur des graines
résistance aux
maladies et aux insectes.
es variktés les plus intéressantes
(CISSE, N.,
trois variétés sont résumée
dans les fiches 1, 2 et 3.

10
FICHE 1 - Nom'de variété : MOURIIDE
Pédiarée : sa-57 X ITalD-1137
Numéro de sélection : IS 86--275
J.,ieu de sélection : CNRA-Bambey
Année de vulgarisation : 1991
-ones-e culture : Régions de : Louga, Thi&s, Diourbel
Graines
(Crême à oeil
Mosaïc Virus
"CABMV"
rRésistante
Ndiol x87-ai
-a9
Bb-Th-
J-43.
41
37
60
1013
1318
939
1482
Poids 100
16,l

11
FICHE 2 - Nom de variété : DIONGOMA
Pédigrée : 58-57 x IT81D-113'7
Numéro de sélection : 1386-283-15
Lieu de sélection : Bambey
Année de vulgarisation : En prévulgarisation
Zones de culture : Régions de Louga, Thiès, Diourbel
Crois-
Feuilles
Fleurs
Gousses
sance
Rampant détermi- Vert-
13lanches Vert
13lanches, à
née
foncé
foncé
oeil beige
longues
Caractérist ques agronomiques
l Mosaïc Virus Chancre JStrigal;asac-
"CABMV"
I bactérien
Résistante
Résistante
R sis- Sensi- Sensi- Sensi- Résis-
t nte

ble
ble
ble
tante
i
Performance ( c oyenne de 3 années)
Locali,tés
Thilmakha Lougai
Ndiollnoyen-
ne
A--
~
Semis - le fleur 41
38
39
39
39
Cycle (j)
Semis - 95% Mat. 67
64
62
69
I
64
Graines
1971
1365
834
995
1390
Rendements (kg/ha)
fanes
2562
1081
631
927
1424
Poids 100 graines (g) I 247
21,3
21,5
22,11
21,8

12
FICHE 3 - Nom de variété : MELAKH
Pédigrée : IS86-292 x IT83S-
42-13
Numéro de sélection : B 89-5 4
Lieu de sélection : CNRA-Bam ey
Annee de vulgarisation : En
ssais multilocaux et milieu
pa: 3813 en 1990 et 19931
Zones de culture : Centre-Na/r,d et Nord.
Caractéris it iques botaniques
Port
Crois-
Feuilles
Fleurs
Gousses
Graines
sance
-
Rampant Indéter-
Blanches Vertes
Blanches, oeil
minée
longues
marron clair
Caractérist~iques agronomiques
Mosaïc Virus
Chancre
Striga Amsac- Puce-
Bru-
"CABMV"
bactérien
ta
rons
ches
Résistante
?
ensi- Sensi- Résis-
Sensi-
bl,
ble
tante
ble
Performance
(~Moyenne d'une année)
Localités
Bambey Thilmakha
Semis - le fleur
37
37
Cycle (j)
Semis - 951% Mat.
61
52
Graines
l
1690
944
Rendements
(kg/ a)
Fanes
:
Poids 100 graines en g
18,6
19,6
-
i

13
III.2 - Techniques culturales
111.2.1 - Date~ de semis
Dans les régions septentrionales (Saint-Louis, Louga
et
Thiès),
on
cherche
surtout
à
utiliser
les
variétés
l
insensibles à la longueur du jour. Dans ces zones,
la longueur
de l'hivernage utile est très courte, ce qui favorise les
variétes à
cycles
court d u
intermediaire.
L'utilisation de
telles variétés permet une récolte précoce au moment de la
soudure, mais également d'éviter les périodes de sécheresse en
fin de cycle.
Pour le niébé
un semis en début d'hivernage est
~9
toujours préférable dans le'
zones centre et centre-nord
: le
s
semis dès la première pluie s'impose d'autant que l'écart
entre la première et la seconde pluie peut être important,
La date de semis
es variétés à cycle long dépend de
d
l'usage que l'on veut -en. faire (CISSE, N.,
1984). Si la
production de graines est
echerchée,
il faut un semis tardif
1
ce
qui
réduit. la
croissance
végétative au
profit de la
production de gousses. Par contre, dans le cas d'un semis
,
precoce,
de
telles
varietés
produisent
une
masse
très
importante de matière sache1 et peuvent se comporter comme des
variétes
fourragères.
D ns
les
systèmes
de
culture
traditionnels, ce sont
f
le, variétés à cycle long qui sont
utilisées pour la culture derobee.
111.2.2 - Densité ide s'emis
La densité. de
semis ‘est un ,,;facteur,
déterminant du
rendement;
mais
elle
dépend
essentiellement
de
l'espèce
végétale,
de la pluviométrie
et de la fertilité du sol.
Dans
le systkme de culture traditionnel,
le niébé &tait semé a un
écartement assez lâche, car
les variétes utilisées sont de
cycle long et à port rampant.
La quantite de semences de bonne
qualité
faisant
défaut,
les
paysans
adoptaient un
grand
écartement pour emblaver une surface plus grande.

l
14
Des études de densités du nikbé ont été entreprises
en tenant
compte du port! et du cycle de la variété,
les
l
résultats obtenus sont résumés dans le tableau 4.
Tableau_4 : Rendement en kg/ha de graines de nibbé pour un
semis de 50 cm( x 50 cm B 2 graines/poquet
Variétks
Densité
Rendement (kg/ha)
58-57
démarie :(1 plant)
1377
port rampant
,
non démarié
1027
.
58-16
démariki(1 plant)
1.756
port semi-érigé
non démarié
i!104
Source : NICOU, R., (1965)j
Pour ces deux vribtés,
l'une à cycle intermédiaire
$
et port rampant, l'autre là port semi-érigé et a cycle court,
il' n'y a pas de' différence significative entre les rendements
en graines avec ou sans déimariage.
Les études menéels sur la densité entre 1962 et 1964,
ont démontré que la vari té rampante avec une densité de 50
i
000 pieds à l'hectare
bonnait de meilleurs résultats par
rapport à une densite
I
e v é e ,

alors que
la variété érigée
semble pouvoir supporter
une densité élevée,
avec cependant
une baisse de rendement 1 Dur des densités supérieures à 80 000
pieds/ha.
DIOUF, T., (198 7) avait conclu au bout de 3 années
d'études que pour une vz nieté érigee telle que la Bambey 21,
l'écartement de 0,50 m x 0,251 m soit 80 000 pieds/ha à raison
de 2 graines/poquet éta t le meilleur,
tamdis que
pour les
variétés
rampantes, en
enant
compte des besoins hydriques,
minéraux et énergetiques l'écartement de 0,60 m x 0,60 m soit
27 000 pieds/ha
avec
2 graines
par
poquet
donnait
les
meilleurs résultats.

15
Actuellement,
c'
sont les écartements de 0,50m x
0,50m d'une part
et 0, Om x 0,25m d'autre part qui sont
5
respectivement
recommandes
pour
les
variétés
rampantes et
érigees.
l
En vue de la méc~anisation du semis, NICOU, R., (1965)
avait, testé l'utilisation d'un disque à arachide de 24 trous
modifié en 6, 8 et 12 tro s. Avec la variété 58-57 le disque à
8 trous
semblait
être
i
m illeur,
mais dans la zone nord la
densité de semis obtenue dvec ce disque semblait être élevée.
111.2.3 - Fertilisation
Certains sols, en particulier ceux du Centre-Nord et
nord sont géneralement pauvres. Dans ces régions,
la forte
croissance
démographique ~a engendré
une
surexploitation des
terres. Ce phénomène, ajouté à l'insuffisance de l'utilisation
l
de l'engrais, a contribue
à une diminution progressive de la
r
fertilité
des
sols.
Les
etudes
sur la
fertilisation de
l'arachide (BLONDEL, M., ~1966) avaient fait ressortir les 3
équilibres N, P, Kàlado se de 150 kg/ha que voici :
Zone septentrionale
10-14-8
Zone Thiès
l
6-10-20
Zone centre et méridionale
6-20-10
Ces études ont ~montré un effet bénéfique de l'azote
dans la zone nord,
un ef'et bénéfique du phosphore sauf dans
la tâche de Thiès et
u % effet du potassium croissant
avec
l'intensification. Quant au niébé, les résu:Ltats obtnus avant
1964 sur la fumure miné,ale

r!
furent difficiles à interprêter
(NICOU, R., et P.F., POILAIN,
1967).
Mais 'ces études avaient
fait ressortir l'importajce du phosphore, ce qui confirme la
carence des sols sénégala+s en cet élément.
Les essais courbes de réponse aux éléments NPKS ont
l
été effectués à Bambey sur sol deck en 1964. En utilisant une
variéte semi érigée (58-185) les résultats suivants ont été

obtenus (NICOU R., et P.Fi, POULAIN 1967).

16
Azote
Témoin absolu
Rendement
691
1
kg/ha
l
A v e c l e
témoin
absolu
donc
sans
aucune
fumure
minérale,
le rendement en graines est faible : 691 kg contre
1649 kg pour la parce11 : avec
complément
minéral
mais ne
recevant pas d'azote. L'ef et de l'azote n'est pas visible.
Phosphore
r -
P205kg/ha Temoin absolu
Rendement
847
1
Le maximum de 2 :ndement
est
obtenu
avec 80 kg de
P205/ha. L'effet des doses est significatif.
Potassium
TQmoin absolu
Rendement
791
9
kg/ha
Le gain de rende Lent dû au complément minéral sur le
temoin
absolu
n ' e s t p a
significatif.
Toutefois
l'effet
maximum du potassium est o tenu avec 80 kg de K20 à l'hectare.
Tous
les
trait 'ments
sont
s u p é r i e u r s a u
témoin
absolu.
Le maximum de ren ement est atteint pour une dose de
12 kg de soufre/ha.

1 7
Ces études permettent de conclure que :
- Le niébé répond bien à une fumure minérale phospho-
potassique ;
- Le soufre a un effet faible et, les
réponses à
l'azote sont nulles.
Des études réalipées sur niébé et arachide sur sol
dior à Thilmakha et à Bambey confirment les mêmes résultats
sur la non réponse à l'azote (BADIANE, A.N., 1990).
Dans
la vallée I
du
fleuve,
les
essais de
fumure
minérale
ont
été
effectufs
sur
sol dior avec une variété
rampante et
une
variétk
érigée.
Dans
cette
zone,
la
pluviométrie étant faible (et irrégulière, les essais ont été
conduits en factoriel avec~ 3 densités, (25 000, 50 000 et 100
000 poquets/ha), 3 niveauxide fertilisation : (0, 150 kg/ha de
3 > 3-20-20, et 350 kg/ha de 3,3-23-17) et 2 variétes de niébé
(58-57
: variété rampantes, très rustique et 58-75 : variété à
port érigé et à haut potentiel de rendement). Ces études ont
montré que la densité de semis détermine le rendement. Avec un
apport d'engrais minéral : 3-23-17 à la dose de 350 kg/ha, les
densités de 25 000 pieds~/ha sont optimales et donnent les
meilleurs rendements en graines.
Par ailleurs, les essais NPK effectues sur niébé dans
la vallée du Fleuve Sénégal ont
fait ressortir l'importance
relative du phosphore et une faible importance de la potasse,
tandis que l'effet de l'azote reste pratiquement nul.
Les travaux de NICOU, R., et P.F., POULAIN (1967) sur
la fumure minérale d,u nié)bé,ont abouti sur la mise au point
d'une formule complète Pou~r la zone Centre du Sénegal : 4-16-
24 à la dose de 250 kg/hai En 1972, une nouvelle orientation,
prenant en compte la grande variabilité des caracteristiques
des sols, des niveaux de technicité, de capacités d'équipement
et de
moyens
matériels,
des
exploitations, a
abouti à
l'établissement de trois niveaux d'intensification pour la
culture du niébé (Tableau 5).

18
Tableau 5 : Niveau d'inte
;ification et dose d'engrais pour
différentes
Ines écologiques du SenQgal.
Zone
Culture
Nivea
Fo
Niveau Fi
Niveau Fz
-
-
Formule
>Ose
FormuleILg;h,
Formule
Dose
-t rg/ha
kg/ha
Nord
Niebé
10-10-8
150
Louga
C.- Nord
Phosphatage
Phosphatage
de fond
*
de fond
Thiès
Bambey

Niébé
6-20-10
150
8-18-27
150
8-18-27
200
Diourbel
-
-
Sud et
Est
Sine-

Niebé
6-20-10
150
8-18-27
150
8-18-27
200
Saloum
Sénégal-
Oriental
Source : CISSE, L. 1987
* = 400 kg/ha d
phosphate Taïba
- le niveau F
caractérisé par
une fertilisation
légère pour les système:
de culture peu ou très faiblement
mécanisés ;
- le niveau Fl
lu niveau semi-intensif basé sur une
fumure minérale forte et
ié à la mise en oeuvre d'un ensemble
de techniques culturalez
pour un
système de culture semi-
mécanisé.
- le niveau F2
bu niveau intensif pour les systèmes
de cultures mécanisées (
l'ensemble des thèmes dits lourds
sont appliqués.
La synthèse de
3s travaux a été faite par CISSE, L.,
(1987).
-1111111111
-

19
Par ailleurs, DIOUF, T., (1987), considérant le coût
élevé des engrais
minérayx
et la possibilité d'utiliser les
ressources naturelles, av'it envisagk pour la fertilisation du
a
niébé,
l'emploi des phosphates naturels et du fumier. Au bout
de deux années d'étude,
les résultats semblent indiquer que le
niébé répond bien au phosphore tricalcique à la dose de 60 kg
P205 à l'ha. Ces études mpntrent aussi que le fumier à la dose

de 5 T/ha seul ou combink à des doses variables de phosphore
t r i c a l c i q u e ( 3 0 -
37,5~
- 60 kg
P205) donnent de bons
rendements.
III.3 - Système de dulture à base de nim
Au Sénégal,
90 p des superficies emblavées en niébé
se
trouvent au
Centre-qord e t
Nord.
Les
rendements
sont
souvent
faibles.
Ceci
Jeut
être
dû à une
b a i s s e d e l a
fertilité des sols. Par ailleurs l'inad&quation des pratiques
culturales,
l'emploi des variétés
non
a d a p t é e s , l a
forte
pression des insectes et odes maladies contribuent à la baisse
des rendements du niébé e k champ paysan. Le labour de début ou
de fin de cycle n'est paspratiqué par les paysans,
111.3.1 - Cultude pure de niébé
Elle a pris de l'essor cette dernièire décennie et est
essentiellement pratiquéeldans les régions Centre-Nord et Nord
du Sénégal.
Les variétés ~qui sont utilisées sont insensibles à
la photopériode avec des cycles court à intermédiaire. Les
semis et
les sarclobinagps sont mécaniques, le plus souvent
sans utilisation d'engrai$.
111.3.2 - Cultuxe dérobée
Elle est
assezi
répandue
dans la partie
Sud des
régions de Thiès,
Diourb;el et dans tout le Sine-Saloum. Les
superficies
nui
Y
sont
consacrées
sont
difficilement
e s t i m a b l e s ;
en tout
éFat de cause,
elles
ont
tendance à
augmenter lorsque les céréales ne r&ussissent pas.

20
Des recherches iont été
effectuées
sur la culture
dérobee entre 1976 et 1980 (DANCETTE, C., 1981). La question
fondamentale posée Gtait DDE
savoir comment utiliser au mieux
les réserves hydriques dusol après une culture à cycle court.
D'après DANCETTE, C., deux options sont possibles :
- pratiquer un labour de fin de cycle, ou,
- installer une ~Culture dérobée.
Les
résultats
de 3 années
de recherche semblent
indiquer que la culture Iérobée est plus avantageuse que le
labour de
f i n d e
cycle
dans
les
c o n d i t i o n s d e
Bambey.
L'intérêt de la culture d~érobée est d'assurer en condition de
bonne pluviométrie, une
1 écolté
correcte de mil et un gain
supplémentaire en
niébé: A u
cas où la
pluviometrie
est
déficitaire
p o u r l e
Mill, le
paysan
peut
a u g m e n t e r l a
superficie emblavée en niébé dérobf5.
Ce type de culture n'est
pas envisageable pour le nord.
111.3.3 - wbe-céréale
Son intérêt pouk
le paysan est d'assurer une plus
grande
securité
pour
lai production alimentaire.
Dans
les
conditions marginales de pluviométrie,
il avait et.4 avance que
l'association entre une légumineuse et une céreale pourrait
être bénéfique.
Dans cette optique Claude IDANCETTE (1984) a
fait une étude de ce type d'association pendant six ans à la
Station de Louga. La conclusion fondamentale qu'il tire de ces
travaux
est
que
l'association
mil-niébé ne
présente
pas
d'avantages dans la zone nord.
Les
mêmes
types
d'essais
avaient été conduits dans la zone de Bambey avec des variétés
à cycle précoce et/ou intermédiaire. Les variétks Ndiambour et
TVX 1999-OlF ont étG les meilleures dans l'association. Bien

que les
rendements obtenus
soient faibles pour l'association
et la culture pure,
l'association présente
quant
même un
certain intérêt dans la zone de Bambey. Ces études devront se
poursuivre et
s'étendre dans
la zone sud où la pluviométrie
est plus importante.

21
111.3.4 - Culture double ouccessive
Elle consiste 8.~ semer une espkce végétale et dès
après sa récolte,
la fairk suivre par une autre culture. Pour
que le système marche
il faut necessairement que la première
culture ait un cycle
suffisamment court pour permettre
à la
deuxième culture
de profiter de l'humidite residuelle pour
terminer son cycle. L'etude sur le systkme de double culture a
été effectuée à Bambey (DbCETTE, C., 1984). Un mil de cycle
très court (60
à 70 jours) variété 54-54 a Qté utilisée et
semée à un écartement de 0~,8 m x 0,4 m. A la recolte du mil un
niébé local photosensible
(variété Ndout) a été
semk.
L,es
résultats
montrent que l,es rendements aussi bien du mil que
du niébk étaient très bas.
Ceci n'avait rien de surprenant
cette année là si l'on considére qu'il y avait une sécheresse
de 50 jours durant la croi/ssance végétative diu mil.
Il va s'en
dire que la réussite d'une culture double (mil suivi de niebb)
depend du cycle de ces deux speculations,
mais
aussi
de la
durée de l'hivernage et de la pluviométrie,
La pluviométrie
moyenne sur la periode de ~1921 à 1983 est de 500mm. Cette même
moyenne
est passée à 35U mm dans
la période 1968 et 1983
( D A N C E T T E , C . , 1 9 8 4 ) . C+tte t e n d a n c e à l a b a i s s e d e l a
pluviométrie dans la zone DDE Bambey ne laisse pas beaucoup de
chances pour la réussite oe la culture successive. Le sud du
Sine-saloum et la Casamance sont les régions ou il serait
possible d'effectuer ce type de culture.

22
III.4 - Fixation symbiotique d'azote
Le niébé a la capacité de se développer sur des sols
pauvres.
Ceci est dû au fait que le ni&be peut fixer l'azote
atmosphérique
par
le
biais
d'une
association
symbiotique
efficace
entre les racines de la plante et
les Rhizobia
spécifiques.
Les études de TARDIEU, M., (196I) et TARDIEU M.,
et SENE D.,
(1962)
avaieht montré que l'inoculation n'avait
pas
abouti à
une
améliobation de la nodulation
et de la
fixation.
Les résultats obtenus par BADIANE, A.N.,
(1988) ont
confirmé
ces
conclusionls.
Seulement
les
études
faites
récemment par CUEYE, M.,~ (1991) prouvent que l'inoculation
avec la souche de Rhizoblum MAO 286 isolée de la variété IS
86-279 induisait une augmentation du poids sec des nodules par
rapport au
témoin non inocule
ainsi
q'une
augmentation du
rendement en graines
des variétés Ndiambour et 4IS 86-283.
Les poids secs des nodules étaient de 189 mg/10 plantes pour
le témoin et 529 mg/10 plantes pour la variété IS 86-283 avec
inoculation,
tandis que les rendements passaient de 347 à 554
kg/ha,
respectivement pour le
témoin et la varikté inoculée.
Pour la variété Ndiambour,
on relève un poids sec des nodules
de 298 mg/10 plantes pour le témoin contre 610 mg/10 plantes
pour le traitement inocule alors que les rendements en graines
variaient de 300 kg à 480~kg/ha,
respectivement pour le témoin
et le
traitement
inocule.
Certaines
techniques
culturales
telles
que
l'apport du(
fumier
et de
la
chaux
peuvent
contribuer à
une
améliobation de la nodulation et
de la
fixation symbiotique de il'azote chez le niebé (NDIAYE, M.,
1985).
L'association niébé-mil avait engendré une diminution
du nombre et du poids sec de nodosités (NDIAYE, 1984). Une
différence génétique exilste entre
les
variétés en ce
qui
concerne
l'association
symbiotique
avec
les
souches
de
Rhizobia indigènes. Pour 'l'instant, il convient donc de mieux
fixer les études sur l'inoculation du niébé, car il semble que
le niébé a besoin de
l'azote
contenu
dans
les
formules
vulgarisées durant le stade plantule.

23
III.5 - Niébé et valorisation des ressources pluviales
Le niébé est une légumineuse qui pousse bien dans les
régions sèches du monde. C'est dire que les besoins en eau de
cette culture sont réduits.
Au Sénégal où la pluviométrie est
très
irrégulier-e et
varie
du Nord au Sud,
le niébé peut
constituer
une
culture
importante
aussi
bien
pour
l'alimentation humaine
que
pour
l'alimentation du
bétail
(graines et fanes).
Les besoins en eau du niébé dépendent de
sa constitution génétique mais aussi de l'environnement. Ainsi
les besoins en
eau d'une culture
pure de niébé dans les
conditions de Bambey ont été dkterminés DANCE:TTE, C., (1981 et
1983).
En 1975,
les besoins en eau de la variété Bambey 21 ont
été estimés à 335 mm pour une production de
graines de 1320
kg/ha et de 4720 kg/ha de matière sèche aérienne. Par ailleurs
les mêmes études ont
été faites en utilisant
la variété
Ndiambour (DANCETTE, C., 1984). Pour des rendements moyens en
graines de 2090 kg/ha il fallait une consommation en eau de
450 mm en 90 jours en 1978, et pour 2050 kg/ha il fallait une
consommation en
eau de 400 mm en 1979.
Sur les
sites de
Bambey,
Thilmakha et Louga, une expérimentation menée dans de
bonnes
conditions de
fertilité en utilisant
une
densité
opotimale et des variétés
sélectionnées et en pratiquant des
traitements
phytosanitaires
mais
d a n s d e s
c o n d i t i o n s d e
pluviométrie déficitaire.
Il a permis a DANCETTE, C., (1984)
d'établir une courbe de réponse à
l'eau.
Il en ressort que
la zone de Louga, ,
il est possible avec 150 mm d'eau,
un rendement de 600 à 700 kg/ha de graines,
1000 à
1100 kg/ha avec 200 mm et 1300 à 1400 kg/ha avec 300 mm. Les
eau du niébé sont satisfaits avec 370 à 420 mm
les variétés.
Les besoins en eau sont fonction de l'évaporation
(mesurée par un bac normalisé
classe A) et du coefficient
cultural (K), définit par le rapport :
ETM
ETM
= besoin en eau
K =
.
.

EV. Bac
EV. Bac = Evaporation bac norma-
lisé classe A

24
Ces études ont démontré que le nicébé peut garantir
une production en graines
non négligeable m'ême en conditions
de faible pluviomktrie et par conséquent il peut apporter une
sécurité
alimentaire
plus
grande
q u e l e
mil
durant
les
p é r i o d e s d e s t r e s s h y d r i q u e . L ' a d a p t a t i o n d u niebe à l a
sécheresse
se fait par trois différents mécanismes agissant
seul ou en synergie (HALL, A.E., 1981).
1
- La précocité permet à la plante d'arriver à
maturité même en cas de raccourcissement de l'hivernage ou en
cas de sécheresse en fin de cycle.
2 - Le développement important du système racinaire
lui
assure
une
alimentation hydrique
correcte en
période
sèche.
3 -
Le maintien par la plante
de ses fonctions
métaboliques essentielles même en cas de déficit hydrique.
IV - ANALYSE CRITIQUE DES ACQUIS
La culture du nilbé tient une place essentielle dans
l'effort visant à
reche cher
r
la sécurité
alimentaire des
populations.
Seulement
l+S
superficies
emblavées en
cette
légumineuse et
les rendements obtenus par unité de surface
sont encore relativement faibles. Néanmoins, les travaux faits
j u s q u e l à
sur le
niébq,
ont
contribué à
une
meilleure
connaissance de la plante net de ses besoins et aidé à la mise
au point de techniques et systèmes de culture qui peuvent
apporter une
améliorations de la production,
lorsqu'ils sont
dûment
appliqués.
L'applfcation
correcte
devrait
permettre
d'améliorer sensiblement les productions.
-_-..
l
_-..-

25
En effet il faut noter que les recentes recherches
ont abouti à la creation de variétés résistantes aux virus, au
chancre bactérien, aux pucerons et brûches ainsi qu'au striga.
Parallèlement
des
methodes d e
lutte
chimique
contre
les
ravageurs de la culture ont ét6 mises au point. Le stockage du
niébé en fût hermétique et le traitement des récoltes à l'aide
de la K-othrine permettent une bonne conservation du produit.
Toutefois,
le faible niveau d'organisation de la filière de
commercialisation de cette légumineuse freine considérablement
l'extension de sa culture.
Mais depuis le temps où certaines études ont eté
conduites,
notamment au plan
agronomique,
les conditions du
milieu
p h y s i q u e ( c l i m a t e t s o l ) o n t é v o l u e . A u s s i , l e s
recommandations techniques en vigueur
sont elles de moins en
moins
adaptées
encore
que
certaines
d'entre
elles
sont
contradictoires et parfois imprécises.
Ceci introduit de part
la nécessité
d'une
revue
critique
des
acquis
dans
cette
d i s c i p l i n e e t
d'une
redéfinition
de
ces
itinéraires
techniques.
S'il est vrai que
le niébé est moins exigeant en
azote
( N D I A Y E M . , 1987), i l r e s t e t o u j o u r s q u e l ' a z o t e
Ilstarter"
est ntlcessaire pour le développement initial de la
culture.
L'importance de la
fumure phosphopotassique a été
bien démontrée, mais jusqu'à présent les formules etudi9es sur
l'arachide sont appliquées sur le niébé. Les études sur la
fumure organique
et les phosphates naturels montrent que le
niébé semble répondre à
ces fumures,
toutefois il reste à
définir les doses optimales (DIOUF, T., 1987). Les écartements
recommandés pour le niébé 'sont bien définis pour les variétés
à port érigé :
50 cm x 25 cm soit 80 000 pieds/ha, or pour les
variétés à port rampant,
il n'y a pas de convergence de points
de vue sur les écartements optima. Pour le semis mdcanique, le
disque de 8 trous est recommandé, mais il reste a définir la
densité en fonction du port des variétés, de la grosseur des
graines

e t d e l a localite.
Les
c u l t u r e s derobées
ou les
cultures associées mil/niébé ne sont pas adaptées dans la zone
nord par contre elles présentent un grand intérêt dans la zone


26
centre nord.
L'extension de la culture du niébé dans le sud
'doit être raisonnée par rapport aux différentes céréales qui y
sont
cultivées.
Les
b e s o i n s e n
eau
d u niebé
sont
bien
déterminés pour les différentes variétés dans les zones nord
et centre
nord.
Ces besoins se situent dans l'intervalle de
335 à 450 mm pour une production optimum de graines de 1300 à
2000 kg/ha. Dans le souci de trouver des systèmes de cultures
durables pour le paysan, une étude de l'association variétale
entre deux variétés de niébé à morphologie et physiologie
différentes,
a été entreprise (TBIAW, S., 1990).
V - ETUDE DE L'ASSOCIATION VARIETALE EN TANT QUE FACTEUR DE
STABILITE DU RENDEMENT
Elle consiste à semer deux ou plusieurs variétés de
la même espèce en lignes
alternées dans un même champ. La
réalisation de ce système de culture implique que les variétés
combinées
aient
une
morphologie
et
une
physiologie
différentes.
Les études préliminaires sur l'association variétale
de niébé à Bambey visaient trois objectifs (DIOUF, T., 1987) :
l- Sécurisation de la production de graines et de fanes
2 - Réduction du volume de travail
3 - Production de niébé durant la période de soudure par
la variété précoce et une autre production de graines par la
variété à cycle intermédiaire pour la saison skche.
Les résultats de ces études effectuées entre 1984 et
1986 ont montré qu'à Bambey,
l'association variétale de niébé
pouvait présenter un certain avantage.
Des essais d'associations variétales ont également
été menées à Bambey par DIAGNE M., (1986). En première année,
ces études sur l'association variétale de niébé effectuées à
Bambey montrent que
l'intérêt de l'association ne fut pas
évidente contrairement à la deuxième annee,
où des gains de

27
rendements de 20 % de graines et 40 % de fanes ont tlté
enregistres
comparativement à
la culture pure.
Ces
études
effectuées à Bambey necessitent d'être etendues a la zone nord
où la culture pure de niébé est plus développée.
V.1
- Matériel et méthodes
v.l.l - Conditions climatiques
La pluviometrie de 1988 et 1989 dans
les
sites
d'implantation des essais est indiquée dans Xe tableau 6. La
comparaison de la quantité
d'eau tombée et de l'évaporation
decadaire montre
que la pluviométrie était suffisante pour
supporter une
culture pendant 70 jours à Bambey, alors qu'à
Louga elle ne peut que supporter
une culture de 60 jours en
1988.
En 1989,
les précipitations étant plus abondantes, les
variétés de niébé à cycle intermédiaire pouvaient boucler leur
cycle.
Mais une période de sécheresse de 20 jours intervenue à
Louga durant la période de floraison,
a beaucoup affecte les
rendements.
Comparé à Lou&a,
Thilmakha avait reçu moins d'eau
(-33 mm) en 1988 et plus d'eau (+80mm) en 1989.
L'évaporation du bac normalisé
classe
A était à
Bambey en moyenne de 6,4 mm en
1988 et 6,:l mm en 1989. A
Louga,
les valeurs ont atteint respectivement 6 mm et 6,l mm.
Le niveau
relativement élevé de la demande évaporative peut
engendrer une augmentation des besoins en eau du niébé. Durant
ces deux années,
les températures moyennes maxima et minima
étaient respectivement
de 33°C et 24°C à Bambey et 34'C et
24°C à Louga.
L'effet des temperatures moyennes élevées sur le
niébé peut provoquer une chute excessive des boutons floraux,
causant ainsi une réduction du rendement en graines.

28
Tableau 6 : Dates de semis et de récolte et pluviométrie à
Bambey, Louga et Thilmakha en 1988 et 1989.
Sites
Années
Pluviométrie
Dates
(mm>
Jours
Semis
Récolte
Bambey
1988
639
50
4-08-88 04-10-88
Thilmakha
,t
409
33
4-08-88 05-10-88
Louga
11
442
32
30-7-138 14-10-88
Bambey
1989
805
42
28-6-139 15-09-89
Thilmakha
IV
550
34
8-07-139 20-09-89
Louga
n
470
31
8-07-139 30-09-89
v.1.2 - Condition d'exécution de l'essai
A Bambey, on trouve de sols ferrugineux tropicaux peu
lessivés appelés localement Dior avec une faible capacité de
rétention en
eau.
A Louga et à Thilmakha
la capacite de
rétention des sols est encore plus faible. Le pH des sols est
neutre à acide dans les zones étudiées, Louga et Thilmakha
ayant des sols plus acide qu'à Bambey.
Six variétés de niébé et deux associations variétales
représentant
ensemble huit traitements,
ont été
étudiés. Le
dispositif utilisé est de type split-plot avec comme parcelle
principale les variétés et comme parcelle secondaire, les 2
niveaux d'engrais (avec et sans apport de 150 kg/ha de 6-20-
10). La parcelle principale comporte 12 lignes de 5 m de long
avec un écartement de 50 cm entre les lignes et 50 cm entre
les poquets*,pour lès variétés rampantes. Les variétes précoces
à port .érigé sont semées à un écartement de 25 cm entre les
poquets.
La première
association
consiste en
une
ligne de
Bambey 21 (variété à cycle court et port érigk), alternée à
une ligne de 58-57 (variété à cycle intermédiaire avec un port
rampant).
La deuxième est une association de CB5 (variété à
cycle court et port érigé) et de 58-57. Les 4 lignes centrales
de chaque sous-parcelle étaient rkcoltees pour déterminer le
poids sec des fanes et des graines.

29
Avant
l'epandage d e
l'engrais
6-20-10,
des
échantillons de sol ont été préleves sur les parcelles à 20 cm
de profondeur pour la détermination de la concentration des
éléments N,
P205 et K20.
Une des sous-parcelles a reçu de
l'engrais épandu à la volée. Pour l'analyse de N, P, K et de
certains oligo-éléments,
des échantillons ont été prèlevés en
choisissant des feuilles en plein développement entre le 35e
et le 40e jour après le semis.
A la rkcolte le nombre de
pédoncules et gousses par plant ainsi que le nombre de gousses
par pédoncule ont été déterminés sur les variétés Bambey 21,
CB5 et 58-57.
V.2 - Résultats et discussions
v.2.1 - Réponse à la fertilisation
L'analyse de sols de départ avait montré une faible
concentration de l'azote et du phosphore total à Thilmakha.
Les teneurs obtenues à Louga furent plus faibles qu'à Bambey.
Aucune différence significative n'a été relevée entre les
parcelles
fertilisées et
celles
non
fertilisées
pour la
concentration en
éléments
minéraux
dans les feuilles.
Par
contre une différence significative a Qté enregistrée entre
les différentes localités pour ces mêmes éléments sauf pour le
phosphore, (Tableau 7).
Toutefois,
l'utilisation
des
engrais
minéraux a
induit une
augmentation de la production de graines et de
matière sèche par rapport au témoin non fertilisé à Louga et
Thilmakha, mais pas à Bambey, (Tableau 8).

30
Tableau 7 : Eléments minéraux dans le limbe de la feuille
de niébé
Sites
Elements minéraux
/
Mn
Fe
Zn CU
k. P.
N
mg/&
----g/k$--
Bambey
281
145
28
12
13,l 3,2
I
55,7
Louga
488
260
30
9
41,l
Thilmakha
477
134
24
8
37,7
LSD (0,05)
70
31
2
2
1,0 ns
16,7
**
**
**
** --L
St
*
s
*
= Significatif à P = 0,05
** = Significatif à p = 0,Ol
ns = Non significatif
Tableau 8 : Analyse du rendement moyen en graines pour les
divers traitements dans trois localités kg/ha.
Traitement
Bambey
Thilmakha
Louga
1988
1989 1988
1989 1988
1989
Témoin
i394
1334
671
599
616
501
avec engrais
1438
1399
930
933
878
575
différence rendement
44
65
259
334
262
74
effet fertilité
ns
ns
**
**
St
*
LSD
67
53
60
54
Génotype x Fertilite ns
ns
ns
ns
ns
ns
* = significatif à P = 0,05
St = significatif à P = 0,Ol
ns = non significatif

31
En conséquence, l'augmentation du rendement constate
à Thilmakha et Louga peut être due au supplément de 9 kg
d'azote
contenu
dans
l'engrais
épandu.
A g b o o l a ( 1 9 7 8 ) a
démontré que le niébé peut répondre à une application de 10
kg/ha d'azote quand le pourcentage de la matière organique du
sol
est faible (inférieur
à 1 %).
Nous
avions
estimé le
pourcentage de la matière organique à 0,66 %, 0,36 % et 0,38 %
respectivement à
Bambey,
Louga et
Thilmakha.
L'interaction
g é n o t y p e x
fertilité
n'était
significative
dans
aucune
localité aussi bien pour
les graines que pour les fanes. Ce
qui permet de penser que les essais 'visant 8 évaluer les
variétés ou
l'association variétale doivent donner le même
classement des variétés avec ou sans engrais.
V.2.2 - Rendement en prairies et fanes
--
Le rendement global en graines et fanes s'est avéré
plus élevé à Bambey en 1988 et 1989 qu'à Thilmakha et Louga.
Une corrklation positive a et& relevée entre le rendement en
biomasse et la pluviométrie (r2 = 0,93. P = 0,002) ; ce qui
atteste que le rendement élevé obtenu à Bambey est à associer
à une pluviométrie plus favorable.
Il reste bien entendu que
le meilleur rendement en graines du site de IBambey pouvait en
partie, être attribué à la meilleure fertilité du sol. Malgré
la bonne pluviométrie de 1989, les rendements du niébé étaient
m e i l l e u r s e n
1988
dans
toutes
les
s t a t i o n s . L a
bonne
distribution des pluies
de 1988 a probablement joué un rôle
déterminant dans la production de graines (et de fanes. La
pression
des
i n s e c t e s e t
des
m a l a d i e s a
été
également
différente d'une station à une autre. A Bambey, une forte
attaque de pucerons
avait déterminé les infections de virus
constatées sur les variétés sensibles 58-57 et Ndiambour en
1988, tandis qu'à Louga et Thilmakha,
l'attaque des Amsactas a
été très sévére en 1989.
Une différence significative a été relevée entre les
differents traitements pour la production de graines sauf à
Thilmakha et Louga (tableau 9).
--

32
Tableau 9 : Rendement moyen en graines dans trois localités de
la zone Centre Nord du SQnégal (kg/ha)
Traitement
1988
1989
Bambey Thilmakha Louga Bambey Thi.lmakha Louga
58-57
1171
697
831
900
834
672
Ndiambour
1515
910
894
1421
659
491
Mougne
1220
662
750
1479
669
478
TVX 3236
1472
450
375
2184
669
550
Bambey 21
1416
657
600
1783
678
450
CB5
1580
890
719
879
637
316
58-57/
1346
1010
769
1172
1184
625
Bambey 21
58-57/CB5
1607
1127
1025
1167
797
722
Moyenne
1416
801
745
1367
766
538
LSD (0,05)
266
334
323
368
ns
ns
niveau de
significa-
*
*t
*
**
ns
ns
tion
*
= significatif à P = 0,05
**
= significatif à P = 0,Ol
n.s = non significatif
A Bambey les rendements les plus élevés en graines
ont été obtenus avec la culture pure de TVX 3236 (une variété
à
port
intermédiaire), et
Bambey 21.
L'interaction
entre
génotype x
année
s'est
révélée
hautement
significative à
Bambey pour la production de graines et de fanes. La valeur du
rendement
moyen
à
travers
les
stations
montre
que
l'association variétale avait fourni un rendement élevé en
graines.

33
Pour la production de fanes (tableau 10), on note une
différence significative entre les traitements sauf à Louga en
1988.
Les
rendements en
fanes
obtenus
avec
Ndiambour en
culture
pure à
Bambey
sont
élevés,
tandis
que
pour
l'association, le
rendement en
fanes
était
intermédiaire.
L'analyse des résultats obtenus à Louga et Thilmakha montre
que le
rendement
moyen en
fanes
est
plus
élevé
pour
l'association variétale que pour les cultures pures de Bambey
21 et CB5. Ces résultats montrent que dans :Les conditions où
l'eau et la
fertilité
des
sols
constituent
des
facteurs
limitants,
comme
c'est le
cas de
Louga et
Thilmakha,
l'association variétale peut donner des rendements meilleurs
en graines et en fanes comparée à la culture pure des variétés
érigées et rampantes. Par contre à Bambey où la fertilité des
sols est meilleure et où la pluviométrie est plus abondante,
comparativement aux deux sites, l'association entre 2 variétés
de niébé à cycle et port différents ne s'est pas révélée aussi
productive que la meilleure culture pure et sa mise en oeuvre
introduit un surcroît de travail du fait d'un développement
végétatif trop important.
-
_-- -

34
Tableau 10 : Rendement moyen de graines et de fanes à (Bambey,
Louga et Thilmakha) en 1988 et 1989
Traitement
Localitg
Bambey
Thilmakha + Louga
Graines
Fanes
Graines
Fanes
kg/ha-
58-57
1036
3674
758
766
Ndiambour
1468
4388
738
908
Mougne
1349
3982
639
752
TVX 3236
1828
3998
510
495
Bambey 21
1600
2842
596
740
CB5
1230
2276
640
615
58-57/Bambey
21
1259
3500
896
1100
58-57/CB5
1387
3872
917
952
Moyenne
1391
3567
712
787
LSD (0,05)
233
818
130
122
Gen. x Year
**
**
Gen. x Locat.
-
ns
ns
** = significative à P = 0,Ol
n.s = non significative à P = 0,05
L'analyse des composantes du rendement pour trois
cultivars 58-57,
Bambey 21 et CB5 mesurée dans les trois
localités montre que
les
rendements
élevés
enregistrés à
Bambey
peuvent
être
a s s o c i é s à u n
plus
grand
nombre de
pédoncules et de gousses.
La différence
entre le nombre de
gousses
par
pédoncule
n'est
pas
significative
entre
les
localités,
bien que les études de ZISKA et HALL (1983) fassent
état d'une association positive entre le rendement en graines
et le nombre de gousses par pédoncule.


35
v.2.3 -
Surface
équivalente
(S.E)u
Land
use
esuivalencv
ratio
(LER) et
efficience
biolqRique ou Area x Tirne-Equivalencg Ratio
(ATER).
HIEBSCH C.K, et McCOLLUM R.E, (1987) avaient defini
ces deux termes, la surface équivalente (SE) et l'efficience
biologique
(ATER) >
comme
devant
servir à
mesurer la
productivité d'une association culturale.
Rla
R2a
SE (LER) = - + -
RIP
R~P
Ra = Rendement par unité de surface d'une espèce végétale
dans l'association
Rp = Rendement par unité de surface de la même espèce en
culture pure.
La valeur moyenne de S.E indique la superficie qu'il
faut emblaver en culture pure pour obtenir le même rendement
que les espèces mises en association.
Par exemple pour 2
espèces mises en association, une valeur de SE = 1,20 signifie
que pour obtenir le même rendement que dans l'association, il
faut emblaver 20 % plus de terre des 2 espèces.
Pour chaque composante de l'association & représente
RP
la surface équivalente partielle (S.E.P).
SE
tient
compte
seulement de la
surface
dans
l'expression du rendement,
tandis que ATER ajoute une autre
dimension dans son expression qui est la durée d'occupation de
la terre par les espèces mises en culture. Ainsi les auteurs
estiment
que ATER exprime bien
l'efficience biologique de
l'association surtout quand la différence de cycle entre les
espèces associées est grande.
Rla
tlP
R2a
t2P
ATER = - x - t -- x -
Rlp ta
RZP
ta

36
tp =
cycle semis/maturité de chaque composante de
l'association,
ta = cycle semis/maturité du système d'association.
La valeur moyenne de S.E relevge dans ces essais
montre
que
pour
les
graines et
les
fanes,
l'efficacité
d'utilisation de la terre par l'association était de 50 % et
57 % plus grande que celle de la culture pure à Thilmakha
(Tableau 11). A Louga, cette efficacité tombait à 30 % et 43 %
respectivement pour les graines et les fanes. L'avantage de
l'association était moins évident à Bambey.
Les raisons de
l'avantage de l'association sur la culture pure en condition
de stress ne sont pas bien connues.
Aucune différence dans les valeurs de S.E n'a été
observée
entre
les
parcelles
fertilisées et
les
témoins.
HIEBSCH, C.K., et McCOLLUM, R.E.,
(1987)
avaient aussi montré
que
sous des sols peu fertiles,
la S.E., avait tendance à
augmenter.
A Louga et Thilmakha, l'efficience biologique était
élevée ; tandis qu'à Bambey la valeur de ATER était voisine de
l'unité aussi bien pour les graines que pour les fanes. Ce qui
indique
une
faible
efficience
biologique.
Ces
résultats
montrent que l'association entre deux variétés de niébé peut
être avantageuse dans les zones de Thilmakha et Louga, mais à
Bambey, l'avantage dû à l'association semble moins évident.

37
Tableau 11 : Valeur de la SE et de ATER pour les graines et
les fanes
Localité
Associa-
S E .
ATER
tion
Graines
Fanes
Graines
Fanes
58-57/B21
1,05
1,07
0,97
0,98
58-57/CB5
1,25
1,37
1,lO
1,15
Bambey
Moyenne
1,15
1,22
1,03
1,06
LSD (0,05)
0,19
ns
-
-
58-57/B21
1,64
1,67
1,47
1,57
58-57/CB5 l 1,38
1,50
1,14
1,32
Thilmakha Moyenne
1,50
1,57
1,30
1,44
LSD (0,05) 1
ns
ns
--
58-57/B21
1,12
1,47
58-57/CB5
1,48
1,40
Louga
I
Moyenne
1,30
1,43
1,13
1,28
LSD (0,05) 1 0,33
ns
La
surface
équivalente
partielle
indique
la
contribution de
chaque
varieté de
l'association
dans la
surface
équivalente
totale.
Ainsi, en
1988, à Bambey et
Thilmakha la S.E. partielle pour les graines était plus élevée
pour les variétés érigées
(Bambey 21 et CB5) que pour les
rampantes.
En 1989, c'était la variété à cycle intermédiaire qui
avait la S.E
partielle
la plus
élevée
dans
toutes
les
l o c a l i t é s .
Dans 19
cas
sur 24, la S.E
partielle
etait
supérieure à 0,5,
ce qui indique une bonne contribution des
deux variétés dans la valeur totale de la S.E.
--

38
Pour les fanes,
la S.E partielle indiquait que dans
la
plupart
des
cas,
toutes
les
variétés
contribuaient
s u b s t a n t i e l l e m e n t à l a S . E .
t o t a l e d e
l ' a s s o c i a t i o n à
T h i l m a k h a e t
L o u g a e n
1 9 8 8 e t
1989.
Les
résultats ne
semblaient
pas
indiquer
cependant,
une baisse de la S.E.
p a r t i e l l e d e l a
variété
é r i g é e d u
f a i t d e
l ' e f f e t d e
compétition de la variété rampante.
Les résultats presentés
dans les tableaux 12 et 13
montrent que la variété B cycle intermédiaire contribuait en
majorité pour le rendement en graines et fanes en 1989 dans
toutes
les
localités.
M a i s e n
1 9 8 8 , l a
variété
précoce
contribuait
p l u s a u
rendement
final
en
graines
dans
pratiquement tous les cas. Donc en 1989, la sécheresse à Louga
et Thilmakha, durant la phase végétative avait dû affecter la
variété précoce, ce qui avait donné un avantage de rendement à

la variété à cycle
intermédiaire.
Au contraire le faible
rendement de la 58-57 en 1988 pouvait être occasionné par
l'infection causée par les virus.
Les
valeurs de
la SEP
varient d'une
année
à l'autre pour les variétés utilisées.
Certaines années c'est la variété précoce à port érigé qui a
la plus grande Surface Equivalente Partielle (SEP) comme c'est
le cas en 1988, alors qu'en 1989, c'est la variété à cycle
intermédiaire à port rampant qui a la SEP la plus élevée aussi
bien pour les graines que pour les fanes (Tableaux 12 et 13).
Pour le rendement total, la contribution des variétés diffère
également d'une année à l'autre.
Ce comportement des variétés
indique une différence de réponse au stress. Quand, dans une
association,
une
des
variétés
est
affectée
d u r a n t l e
développement végétatif ou la phase
reproductive,
l'autre
variété peut alors échapper parce qu'ayant une physiologie et
une
morphologie différentes. Par ce mécanisme, nous pensons
que l'association variétale peut améliorer la stabilité des
rendements plus que dans un système de culture pure.

39
Tableau 12 : Surface équivalente partielle pour les graines de
diverses variétés de niébe cultivées en associa-
tion pendant deux ans dans trois localités.
Localitk
années
Association variétale
58-57/x321
58-57/CB5
58-57
B21
58-57
CB5
1988 0,45*(39)
0,59 0,48 (35)
0,66
Bambey
1989 0,71 (54)
0,30 0,73 (59)
0,54
1988 0,66 (46)
0,82 (a,60 (31)
0,87
Thilmakha
1989 0,82 (57)
0,77 0,66 (63)
0,43
1988 0,54 (58)
0,55 0,61 (48)
0,60
Louga
1989 0,62 (67)
0,48
0,75 ( a i )
0,43
* = surface équivalente partielle
()= indique le pourcentage de la contribution de la variété
rampante de cycle interm&diaire (58-57) au rendement
total de l'association.
Tableau 13 : Surface équivalente pour les fanes de diverses
variétés de niébé cultuvées en association
pendant deux ans dans trois localités.
Localité
année
Association variétale
5a-57/B21
5a-57/CB5
58-57
B21
58-57
CB5
1988 0,34*(38)
0,55 0,39 (35)
0,78
Bambey
1989 0,66 (66)
0,50 0,76 (74)
0,ao
1988 0,93 (43)
0,83 0,74 (46)
0,ao
Thilmakha
1989 0,73 (57)
0,75 0,77 (73)
0,53
1988 0,55 (42)
0,64 0,68 (38)
o,a9
Louga
1989 0,69 (52)
o,a4 o,a5 (86)
0,22
* = surface équivalente partielle
t 1 = chiffre dans la parenthèse indique le pourcentage
.
de la
contribution de la variété rampante à cycle intermé-
diaire (58-57) au rendement total de l'association.

40
V.2.4 - Analyse de stabilité de rendement et adapta-
tion variétale
L'analyse par la méthode de régression linéaire a été
faite en prenant la moyenne du rendement de chaque variété
dans chaque localité comme la variable Y et
le rendement
moyen de tous les cultivars dans chaque environnement comme un
"indice de l'environnement".
Cet
indice de l'environnement
représente la variable X. Chaque localité est considérée comme
u n
environnement
pour
une
année
donnée.
Donc
les
trois
localités considérées chacune pendant deux années constituent
un total de six environnements.
Tableau 14 : Analyse de stabilité pour le rendement en
graines.
Traitement Rendement moyen a
b
s . b
r2
kg/ha
58-57
851
461
0,42
0,13
O,?O
Ndiambour
982
- 48
1,lO
0,13
0,95
Mougne
876
- 81
1,02
0,15
0,92
TVX 3236
950
-714
1,77
0,46
0,79
Bambey 21
931
-402
1,42
0,21
0,92
CB5
837
- 64
0,96
0,32
0,69
58-57/B,21
1018
446
0,61
0,22
0,65
58-57/CB5
1065
406
0,70
0,25
0,66
a =
interception de y
b=‘
coefficient de régression (pente)
S.b =
erreur standard de la pente (b)
r2 =
coefficient de détermination

41
Tableau 15 : Analyse de stabilité pour le rendement en fanes
Traitement Rendement moyen a
b
s . b
r2
kg/ha
58-57
1729
-183
1,lO
0,07
0,99
Ndiambour
2069
- 63
1,24
0,03
0,99
Mougne
1829
-141
1,15
0,03
0,99
TVX 3236
1679
-447
1,24
0,102
0,99
Bambey 21
1441
293
0,67
0,09
0,94
CB5
1157
257
0,52
0,08
0,92
58-57/B.21
1900
241
0,97
0,lO
0,95
58-57,'CB5
1926
46
1,lO
0,05
0,98
a =
interception de Y
b =
coefficient de rhgression (pente)
S,b =
erreur standard de la pente
r2 =
coefficient de détermination
Les valeurs élevées du coefficient de détermination
montrent que la méthode de régression linéaire utilisée est
adéquate aussi bien pour les rendements en graines que pour
les
r e n d e m e n t s e n
fanes.
Les
r é s u l t a t s d e
l'analyse de
stabilité pour les graines
sont egalement présentés dans la
figure 1 où l'on peut relever que la variété 58-57 et les deux
associations
varietales
58-57/B21 e t
58-57/CB5
ont un
coefficient de
régression
f a i b l e . O r
d'après
F I N L A Y e t
WILKINSON (1963) un coefficient de régression faible indique
une
adaptation dans différents environnements comportant un
stress.
De même la grandeur de l'interception (a) représente
la performance
relative du rendement dans des environnements
comportant
des
s t r e s s . L a
variété
5 8 - 5 7 e t
les
deux
associations variétales présentent alors une grande stabilité,
les associations ayant en plus un rendement moyen élevé sont
plus adaptées que la variété populaire 58-57. Les varibtés TVX
3236 et Bambey 21 possèdant des
coefficients de régression

42
élevés
sont très
instables :
elles peuvent donner de bons
rendements si les conditions de culture sont favorables, mais
dans le cas contraire, les rendements peuvent être très bas.
Les variétés Ndiambour, CB5 et Mougne, ayant des coefficients
de régression voisin de l'unit& ont une adaptation moyenne.
Mougne
et CB5,
dont les rendements sont en dessous de la
moyenne
ont tendance a avoir une bonne adaptation dans des
environnements défavorables, La variéte Ndiambour, par contre
a
une
adaptation
meilleure
lorsque
les
conditions de
l'environnement sont plus favorables.
Cette
analyse
montre
qu'au point de vue de la production de graines, la variété 58-
57 et les associations variétales étaient mieux adaptées et
plus
stables
que
les
autres
variétés.
En
plus de
leur
stabilité,
les
deux
associations
variétales
avaient
aussi
produit un rendement plus élevé en graines.
Pour la production de fanes (tableau 15 et fig. 2),
on note que les variétés qui ont la plus grande interception
ont les rendements les plus faibles, et les coefficients de
regression les plus bas. Ces variétes qui sont Bambey 21 et
CB5 sont alors considérées comme étant stables ;
mais se
caractérisent toutefois par une
faible production en fanes
dans les environnements étudiés. La variété 58-57 et les 2
associations
variétales
58-57/B21 e t
58-57/CB5
ont
des
coefficients de régression respectifs de l,l, 0,97 et 1,l. Ces
valeurs
élevées du rendement moyen en fanes
indiquent
une
bonne
adaptation
dans
les
différents
environnements
rencontrés.
Selon la méthode de régression linéaire,
toute
variété ayant un coefficient de régression élevé est instable
; c'est le cas des variétés Ndiambour, Mougne et TVX 3236. De
telles variétés sont surtout intéressantes pour l'agriculteur
qui maitrise les conditions de production notamment pour ce
qui
concerne
l'alimentation en
eau
et la
disponibilité
d'engrais. Dans le cas d'une agriculture aléatoire extensive,
le paysan aurait plus de garantie en optant pour la variété
58-57 et les associations pour ce qui concerne la production
de fanes.
--

43
v.3 - Conclusion sur l'association variétale de niébé
Cette étude a montré
que l'association entre une
variété de niébé à port érigé et cycle court et une variété à
port rampant à cycle intermédiaire est plus productive que la
culture pure de ces variétés dans les zones sèches où les sols
sont peu fertiles. Dans les zones de Thilmakha et Louga, les
paysans utilisant les deux variétés de niébé en culture pure,
devront emblaver plus de terre pour obtenir le même rendement
que les paysans qui font la culture associée. Ce système de
culture produit non seulement des rendements plus élevés en
graines et fanes que la culture pure, mais assure également
une stabilité de rendement au-dessus de la moyenne.
Cependant,
il faut admettre qu'il peut y avoir des
difficultés dans l'adoption d'un tel système cultural à savoir
: le semis des variétés en lignes alternées, le risque de
mélange des gousses 8
la récolte et
les
difficultés des
sarclobinages.

A
56-57/cEEi

ky/'hd.
BII
21A




DIAMBOUR

1000
,N
3236
58-57/8
&WX
21

950
A$
Rendement moyen des traitements
MOUGNE A

58-57
A

850
A CEE
2.0
i

.a

1.6
1.4
1.2
0.4
0.2
- L 0 .r v) v, ?. 02 ‘2

45
D
Coefficient de Régression

46
CONCLUSIONS GENERALES
Au
S é n é g a l , l e
niébé
r e p r é s e n t e l a
deuxième
légumineuse après l'arachide et sa culture couvre toutes les
zones
a g r o é c o l o g i q u e s d u
pays. La
d i m i n u t i o n d e l a
pluviométrie durant cette dernière décennie, fait que le niébé
est
semé dès les premières pluies utiles.
Les variétés de
différentes
photopériodicités
sont
utilisées
dans
les
différents types de climat.
Le niébé
est
adapté
aux
sols
ferrugineux tropicaux peu ou pas lessivés. Il répond bien au
semis précoce dans les régions centre Nord et Nord ; dans les
régions
Sud les
semis
peuvent
être décalés.
Les densités
optimales de semis dépendent des variétés, de la fertilité du
sol et de la pluviométrie.
Le niébé répond bien à la fumure
phosphopotassique.
L'azote
peut
être
a p p o r t é e n
petite
quantité pour
aider la plante à se développer durant les
premièrs
stades de la croissance.
Les systèmes de culture à
base de niébé
(niébé/céréale) présentent un
certain
intérêt
mais les études devront se poursuivre en vue d'aboutir à de
meilleures recommandations.
L'association variétale entre deux
variétés de niébé à cycles et ports différents s'est révélée
plus stable et plus productive que la culture pure de deux

variétés.
Les
besoins en
e a u d u
niéto
sont
faibles, et
dépendent des variétés et des conditions climatiques. Ce qui
fait l'intérêt de cette légumineuse,
c'est qu'elle entretient
une
association
avec
les rhyzobia
spécifiques du sol pour
couvrir
ses besoins en
azote.
De ce fait son inoculation ne
semble pas nécessaire.
Le présent rapport nous a permis de faire le point
des acquis de la recherche sur le niébé. C'est à partir de ces
données
que
nous
tenterons de
dégager
quelques
a x e s d e
recherches visant pour l'essentiel à ameliorer le cadre global
de
production
de
cette
intéressante
culture
de
diversification.

47
“VI 1 - PERPECTIVES
Une des voies d'amélioration de la production du
niébt5 consiste dans le développement de la culture pure ainsi
que dans la pratique de l'association variétale dans le centre
Nord et Nord du bassin arachidier.
Dans les zones Sud et
Centre Sud du pays, le niébé pourrait parfaitement s'inserrer
dans les systèmes de culture.
Une autre action
susceptible d'aider à promouvoir
cette culture consiste à accroitre le rendement par unité de
surface
en
milieu
paysan en
utilisant
des
variétés
s&lectionnées plus performantes ayant une résistance contre
certains
insctes et
certaines
maladies, et en
mettant en
oeuvre des techniques culturales appropriées.
Le
niébé en
tant
que
culture d'appui
n'est
pas
destiné à
remplacer le
mil ou
l'arachide là où
ces
spéculations
ont
du mal à se
développer.
Dans un
souci
d'équilibre
nutritionnel, il
serait
souhaitable
que
cette
légumineuse dont la teneur en protéines varie entre 22 et 25 90
puisse jouer un rôle important, en mélange avec les céréales,
dans la satisfaction des besoins alimentaires des populations.
La recherche a le rôle et le pouvoir d'apporter des
innovations mais en même
temps,
elle doit tenir compte des
exigences du
paysan.
Pour ce
faire, le
programme de
phytotechnie
tente d'inscrire son action dans un contexte
pluridisciplinaire
impliquant
les
chercheurs du
programme
Gestion de Ressources Naturelles et Systèmes de Production.
VII.1 - Techniques culturales
Le changement des conditions pédo-climatiques néces-
site
une
étude
encore
détaillée de
certains
itinéraires
techniques. La création de nouvelles variétés milite en faveur
d'une étude plus systématique de l'adaptation variétale dans
les différentes zones écologiques.

48
VII.l.l - Densité de semis
C'est une
question fondamentale qui est toujours
posée lors des rencontres entre la recherche, le développement
et les
agriculteurs.
Des études se feront pour confirmer la
densité optimale en fonction du port (variétés rampantes et
érigées),
de la sensibilité à la photopériode et des zones de
culture. La
fertilité
des
s o l s e t
l'augmentation de la
pluviométrique peuvent
influencer la densité de peuplement
d'une espèce végétale cultivée. Cette étude se fera en tenant
compte de l'utilisation d'un disque arachide modifié.
v11.1.2 - Date de semis
Les
études faites sur les contraintes climatiques
préconisent un semis du niébé dès la première pluie utile dans
la région Nord et Centre Nord.
L'extension de la culture du niébé vers le sud et
dans le cadre des systèmes de culture des zones du Sud et de
l'Est devra se faire
dans
le respect des
contraintes du
calendrier cultural, en vue de déterminer la date optimale de
semis.
VII.1.3 - Fertilisation
L'extension de la culture du niébé dans les zones à
faible
n i v e a u d e
f e r t i l i t é n e
doit
pas se
faire
sans
u t i l i s a t i o n d e
l'engrais
minéral
et
o r g a n i q u e e t d e
l'amendement calcique.
Si l'utilisation de l'engrais azoté a eu un faible
effet sur la culture du niébé,
les amendements organiques et
la fumure phospho-potassique ont révélé un effet bénéfique sur
la
production.
Les
études
d a n s c e
sens
devront
être
poursuivies.

49
VII.2 - Systèmes de culture
VII.2.1 - Culture Pure
Cette étude se fera, en mettant l'accent sur la zone
centre nord et en faisant intervenir les résultats des études
sur
les
techniques
culturales. Ce
travail
demandera
une
collaboration avec l'équipe de la défense des cultures pour
mieux identifier les maladies et les insectes du niébé, et
préconiser
les moyens de lutte les plus appropriés contre ces
parasites et ravageurs. Il reste bien entendu qu'au niveau de
la
sélection,
le
travail
actuel
sera
poursuivi
pour
l'obtention d'autres variétés résistantes aux maladies et aux
insectes.
v11.2.2 - Association culturale à base de niébé
- Dans les zones de Bambey et Thiès,
l'étude de
l'association mil/niébé se fera en même temps que la culture
dérobée.
- Dans la zone Centre-Sud, à cause de la coexistence
du mil, du maïs et du sorgho, l'on tentera de mettre en place
un système de culture
impliquant le niébé et les céréales.
Cette recherche sera menée en collaboration avec les agronomes
travaillant sur ces cultures.
VIII.3 - Adaptation au milieu
L'interaction
.
génotype
environnement
étant
très
significative
sur le niébé, dans le futur,
les
recherches
pourront porter sur :
- L'effet de la température sur l'abscission florale,
donc sur les compostantes de rendement du niébé.
- Les caractères d'adaptation à la sécheresse tels
que le retard de la senescence des feuilles et l'enracinnement
du niébé.

50
L'efficience de l'utilisation de l'eau par mesure
directe, ou indirecte au moyen de la méthode de discrimination
au carbone 13.
VIII.4 - Parasitisme
Etant donné l'importance des parasites sur le niébé,
l ' a d o p t i o n d e
techniques
culturales
appropriees
pourra
contribuer à
réduire d'une manière sensible, en plus des
moyens de lutte chimique,
les dégâts causés par les insectes.
Connaissant la biologie des insectes
et des autres agents
pathogènes,
on peut étudier l'effet des dates de semis sur la
sensibilité des variétés aux parasites.
Les dates de récolte
et
la durée de
séchage des gousses peuvent
contribuer à
atténuer les attaques des parasites en particulier celles des
bruches.
Donc
en principe
toutes les techniques culturales
susceptibles de réduire les dégâts des parasites pourront être
étudiées.
VII.5 - Stockage et conservation
Ce volet est très important pour l'e développement de
la culture du niébé au Sénégal. Il est bien beau d'accroître
la superficie et le rendement du niébé, mais les principales
techniques de
c o n s e r v a t i o n e t d e
stockage
doivent
être
profondément
étudiées en
relation
avec
l'équipe
technique
post-récolte,
en vue de solutions pour lever ces contraintes.

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Tananarive
19-25
Novembre 1967. 24 p.
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Inventaire
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niébé
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unguiculata (L.) Walp). cultivées au Sénégal. Agron.
Trop. n" 7. pp. 927-933.
27 - SENE, D. 1971
L'amélioration variétale du niébé au CNRA de Bambey de
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28 - SENE, D. 1974
L'amélioration du niébé (Vigna unguiculata (L.) Walp) au
CNRA de Bambey de 1959 à 1973.
Résultats obtenus
entre 1970 et 1973. Agron. trop. XXX (8) 1974 pp.
772-802.
29 - SILVESTRE, P. 1965
Légumineuse à graines. Agron.
trop. n"
10 Octobre.
PP* 987-989.
30 - TARDIEU, M. 1966
Compte
rendu
des
activités de
1 9 6 0 - 1 9 6 1 d e l a
sélection
d'amélioration
des
cultures
de
diversification au CNRA de Bambey. Dot.
Ronéo CRA
Bambey. 175 p.
31 - TARDIEU, M. et D. SENE. 1962
Compte
rendu de la
symbiose
bactérienne
des
légumineuses au
Sénégal.
Rapport
d'activité
1961
1962. Dot.
Ronéo IRAT. Sénégal. pp, 66-68.
32 - TARDIEU, M. et D. SENE. 1966
Le haricot niébé au Sénégal. Agron. n ‘,
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33 - THIAW, S. 1990
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