République du Sénégal DEPARTEMENT DE RECHERCHES...
République du Sénégal
DEPARTEMENT DE RECHERCHES SUR LES
MINISTERE
PRODUC:TIONS VEGETALES
DU DEVELOPPEMENT RURAL
LrJcn@nnqn.
INSTITUT SENEGALAIS DE
RECHERCHES AGRICOLES
1. S. FI. A.
AXES DES RECHERCHES
SUR LES PRODUCTIONS VEGETALES
MBaye NDOYE
Chef du département des Recherches
Sur les Productions Végétales
Edit6 en avril 1986

AXES DES RECHERCHES SUR LES PRODUCTIONS~ VEGETALES
par Mbaye NDOYE

Le Département de Recherches sur les Productions Végétales comprend
quatorze programmes de Recherches dont dix organisés de manière pluridiscipli-
naire autour de produi.ts déterminés : mil, sorgho, ma?s, niébé, coton!, riz plu-
v i a l , r i z i r r i g u é , arachide, cultures maraîchères et arboriculture fruitière ;
et quatre de manière horizontale et transproduits : St,ockage, Semences, Mircen
et Phytopharmacie.
L’objectif global du Département de Recherches sur les Productions
Végétales est de contribuer, dans le cadre de la politique d”‘autosuffisance
et de sécurité alimentaire” définie par les pouvoirs publics, à, fournir aux
différents utilisateurs de sa production, des variétés adaptées et des techni-
ques adéquates dans les conditions agricoles. actuelles du Sénégal. La recherche
agricole est l’un des acteurs les plus importants du développement de l’agricul-
ture et de sa capacité de proposer des alternatives dépend en grande partie le
succès.
L’organisation actuelle a paru la plus adéquate pour répondre aux pro-
blèmes posés. Mais cette structure impose en elle même, des sous-objectifs d’ordre
disciplinaire, des sous-objectifs liés au produit et enfin des sous-oblj ectifs liés
à la zone écologique.
1 - OBJECTIFS D10RDi3E DISCIPLINAIRE :
Les programmes pluridisciplinaires sont constitués d’équipe de recherche
renfermant généralement les spécialistes suivants :
- Sélectionneurs et généticiens
- Physiologistes
- Entomologistes
- Phytopathologistes
- Agronomes phytotechniciens
- Malherbologistes.

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La coordination du travail de cette équipe et l'interp6nétration de la
contribution de chacun, n'empêche pas que l'intervention de chaque spécialiste,
pour être efficace doive se faire à partir d'une base disciplinaire solide utili-
sant des moyens propres et aptes à fournir des solutions particulières attendues.
Le fondement de la pluridisciplinarité réside dans une parfaite maîtrise discipli-
naire, car l'objectif global fixé à chacun des programmes se désintègre en plusieurs
sous-objectifs, de caractère spécifique, dont la réalisation intégrale concourt
au but d'ensemble.
1.1 - LES OBJECTIFS~ DE L'AMELIOMTION VARIETALE :
Ces objectifs qui sont toujours fixés par rapport à des contraintes, visent
à augmenter et/ou à stabiliser la productivité des diffzirentes variétés des diffé-
rentes cultures.
Pour un crograzmne produit, l'amélioration variétale en généraIL sera
l'épine dorsale et la discipline à la fois initiatrice et de synt@se. L'opération
de recherche constituée autour de cette discipline doit être le moteur du program-
me parce que productrice en premier
du premier résultat attendu : la nouvelle varié-
té.
-
La démarche variera pour chacun des produits en fonction de l'khelonne-
ment dans l'objectif disciclinaire.
Pour tel produit] l'accent sera mis dans un
premier temps sur l'utilisation du matériel local traditionnel qu'il faudra amélio-
rer pour le rendre clus performant 1 nour tel autre il faudra exploiter en premier
lieu du matériel introduit en l'adaptant aux conditions du milieu, pour tel autre
enfin il faudra créer, à; partir du matériel disponible ~:quelle aue soit son originej,
des nouveautés mieux adaptées el, plus performantes.
L'amélioration variétale doit prendre en compte dès le départ toutes les
contraintes de quelque n.ature que ce soit auxquelles le produit est confronté.
La contrainte climatique est à l'heure actuell-e bien connue. L'agrosystème
du Sénégal est marqué par une irrégularité et un déficit hydrique caractéristique.

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L'utilisation des probabilités statistiques a permis de caractériser des types
d'hivernage auxquels il :faut adapter les plantes compte tenu de leur besoin en
eau. L'amélioration variiétale en intégrant cette contrainte dès le début du pro-
cessus de sélection, doit proposer des variétés de cycles adaptés aux différentes
zones agroclimatiques. La particularité de cette contrainte climatique oblige, ici
au Sénégal, d'orienter la création variétale vers du matériel qui tout en s'adaptant
parfaitement du point de vue du cycle, tolère tout aussi bien certaines pointes de
chaleur en cours de saison.
La contrainte agronomique fait avant tout apparaître la nécessité pour Xa
nouvelle variété de s'intégrer harmonieusement dans l'exploitation du paysan, La
variété nouvelle ne peut plus dès lors être proposée comme dans un systeme de cul-
ture pure. L'intégration du produit dans le planning général, le r6le spécifique du
produit pour l'usage au niveau de la ferme (produit commercial, fourrage, grain)
sont à considérer.
Les contraintes dûes aux nuisibles sont souvent à la charnière entre celle
due au climat et celles d'ordre agronomique. En effet le développement d'une maladie
ou d'un ravageur donné dépend à la fois du climat et des techniques agronomiques adop-
tées sur l'exploitation (rotation, association d'espèces ou de variétés favorisant
le parasite). Deux exemples remarquables peuvent ici être cités : la pyriculariose
du riz, est favorisée par des periodes de sécheresse (tallage) ou de forte pluviosi-
té (épiaison) suivant l'âge de la plante, ainsi que par une forte fumure azotée ; la
cécidomyie du sorgho ravage plus particuli&ement cette .espèce dans les Z>ones où des
sorghos de cycle court ont permis le développement des populations de l'insecte.
La prise en compte de cette contrainte doit souvent orienter le sélectionneur
vers la création de matériel toi.&ant ou résistant à ces nuisibles.
La contrainte physiologique différencie les variétés nuisibles à la photo-
période, à la chaleur, au froid, à la sécheresse de celles qui ne le sont pas. Comme
discipline d'appui à la création variétale, la physiologie est parmi celles sans doute
dont l'intervention la plus précoce et la plus sélective par rapport à l'objectif

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global est nécessaire. Elle devrait être l'alliée et le ,tandem de la génétique
dans le processus de crisation.
Les contraintes socio-économiques et technologiques peuvent imposer au
sélectionneur un cycle (main d'oeuvre disponible), un type de grain (consommation
humaine pour le sorgho et le maïs) et limiter ainsi les possibilités de choix du
sélectionneur pour répondre aux autres contraintes. Elles peuvent compromettre la
diffusion d'une variété si elles ne sont pas prises en compte ou modifiées.
1.2 - LES OBJECTIF;S DES DISCIPLINES D'APPUI :
Par son caractère de discipline initiale et de synthèse, l'amélioration
peut $tre considérée comme le moteur du travail pluridisciplinaire. A eontrario
les autres disciplines de l'équipe peuvent être considkrées comme des disciplines
d'appui intervenant à un niveau plus ou moins précoce ou plus ou moins tardif du
processus de création.
L'entomologie, la phytopathologie, la malherl-ologie et la physiologie
auront en commun la charge de àonner à la sélection les critères de choix en tant
que préalable à toute sélection de matériel pour la résistance aux
insectes, aux maladies, à la sécheresse ou à la chaleur, ou aux adventices. Ce
travail disciplinaire tout à fait spécifique est le fondement même de la pluridisci-
plinarité du programme organisé autour du produit. De la valeur des informations
obtenues à ce niveau dépend en grande partie le succès du programme,
La deuxième direction d'investigation de ce groupe de disciplines est
la mise au point de technique appropriées de défense contre les fléaux a un niveau
d'intégration le plus avancé possible. Les techniques de lutte contre ILes insectes,
contre les maladies, contre la sécheresse et la chaleur entrent ici en jeu tout en
se complétant.
L'agronomie au sens large prédétermine et confirme le type de matériel
à la fois. C'est une discipline associée ici mais dont l'ambition et les objectifs
doivent être réalistes en fonction du produit, Par exemple si définir une arachide
semée en ligne a été un objectif assez pratique dans notre écologie, produire un mil
autodémariant
s'est révél6 quelque peu irrdalistedans les mêmes conditions.

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1.3 - LE FOND COMMUN DES RESSOURCES GENETIQUES :
Toutes les questions qui tiécessiteront une solution durable propre &
la variété feront appe:L aux ressources phytogénétiques quel que soit le type de
contrainte ciblé. Chaque programme constituera et surveillera ses reslsOurCeS
génétiques propres qui seront analysées en priorité pour les besoins du program-
me. Le gardien en est :Le service de g&-&tique et d'amélioration mais tous les
autres spécialistes sont intéressés. Et l'on pourrait dire que l'exploitation et
l'utilisation du matériel génétique est bien le point de rencontre privilégié des
différentes disciplines d'un produit. C'est le centre (commun de la recherche plu-
ridisciplinaire organisée autour d'un produit.
II - LES OBJECTIFS PROPRES AUX PRODUITS :
Les objectifs spécifiques propres à chacun des produits varient selon
le produit mais recoupent largement ou s'identifient totalement aux objectifs
disciplinaires du programme. L'objectif global de tout programme produit étant
de fournir du matériel végétal meilleur tant sur le plan qualitatif que sur le
plan de la productivité ; seules les possibilités écologiques et les limites géné-
I::
tiques propres de chaque produit peuvent entrainer des différences de :niveau.
.
.
II.1 : LE MIL :
Le mil est un des produits les plus largement cultivés et qui jouent en
même temps un rôle fondamental dans toute politique d'autosuffisance alimentaire à
moyen terme. Aussi, l'orientation fixée depuis 1976 doit être maintenue dans le sens
de la mise au point et de la diffusion d'un matériel relativement plastique, assu-
rant une bonne stabilité du rendement malgré des conditions écologiques qui se dégra-
dent d'année en année.
Ce matériel doit être résistant ou tolérant, à la sécheresse, à Raghuva
albipunctella et à
Sclerospora graminicola en particulier. Sa gamme de cycle doit
lui permettre de parfaitement s'intégrer dans l'agrosystème &négalais en général et
dans celui du bassin arachidier, sa zone de prédilection en particulier.

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Le niveau de réalisation des objectifs de ce programme permet aujourd'-
hui, tout en poursuivant la confirmation des acquis, de s'orienter de @us en
plus vers une diffusion systématique des nouvelles variétés qui semblent beaucoup
intéresser les paysans,
II.2 - LE SORGHO ::
Bien que plante largement cultivée, le sorgho est de loin beaucoup moins
important que le mil tant en production qu'en superficies emblavées. Cependant il
pourrait jouer un rôle non négligeable dans la Vallée du Fleuve Sénégal, au Sénégal
Oriental, en Casamance et au Sud du Sine Saloum.
En poursuivant les études sur la confirmation du matériel végétal légué
par les anciennes équi:pes, il s'agit encore maintenant de confirmer la valeur tech-
nique de toute la série des SSV et de toutes les variétés au niveau de tests avan-
cés ou de prévulgarisation.
La place du sorgho dans le système cultural au niveau des différentes
régions, le statut définitif des moisissures des graines de sorgho, l'impact écono-
mique des Cécidomyies sont des questions 2 résoudre ma.intenant.
II.3 - L.R MAIS :
Une grande priorité théorique vient d'être accordée à ce produit au ni-
veau national. Le maïs devrait pouvoir jouer un grand rôle dans la
couverture du
besoin vivrier pour le long terme surtout si la culture en condition irriguée dans
la vallé du Fleuve s'avérait opérationnelle avec la mise en eau des barrages. L'effcd
de recherches jusqu'ici concentré sur la culture en condition pluviale devrait être
rééquilibré. De même que l'équilibre interne des programmes devrait être revu au
profit d'une pluridisciplinarité effective et d'un effort plus conséquent en matis--
re de création variétale et de sélection. Les problèmes potentiels comme l'évolution
prévisible des divers nuisibles du maïs qui accompagneraient l'extension de la CJJJ--
turc doivent de manière prospective attirer l'attention.

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De fait ce programme aura besoin d'un renforcement à la fois quantitatif
et qualitatif pour être à la hauteur des tâches qui lui sont assignées.
II.4 - L E S R I Z :
L'organisation des deux programmes, riz irrig.Jé pour la vallée du Fleuve
et pluvial et submergé pour la zone méridionale du Sér&gal tient déjà largement
compte des particularités écologiques de ces deux zones où la pratique de la rizi-
culture est possible dans notre pays. Les acquis techniques sont déjà très apprécia-
bles dans les deux éco:Logies mais le programme riz irrigué intégré dans les préoccu-
pations de l'équipe ADRAO, n'a pas encore un caractère spécifiquement national, En
fonction des objectifs propres fixés a cette culture par le Sénégal, le volet natio-
nal sénégalais devrait être plus nettement perceptible.
Le programme riz pluvial et submergé est déjà bien constitué, bien orienté
autour de l'objectif dle trouver pour chaque type de riziculture (5 au total) un pa-
quet technologique approprié (Vari&és tolérantes à la pression des maladies, des
insectes, des périodes de sécheresse, à la toxicité ferreuse ou à la salinité ; mé-
thodes adaptées de lutte contre les adventices ; techniques adéquates de fertilisa-
tion). 11 devra continuer à aller encore plus loin sur le terrain, en poussant son
matériel. Il a besoin d'un répondant plus déterminé et plus volontaire en agronomie
générale et surtout un appui dans le domaine particulier de la fertilisation, Une
recherche intégrée de toutes les disciplines sera poussée dans le très court terme
au niveau de toutes les zones de barrages (avec la SONIVAC, la SODAGRI, et la
SODEFITEX).
I
I .!l) - LE NI EBE :
Le mode de consommation de ce produit par les sénégalais est un de ses
principaux handicaps. Cependant depuis le redémarrage de ce programme en 1980, un
long chemin a éte parcouru en terme d'orientation de politique de développement,
Le niébé est devenu une priorité en 1985 et des moyens importants ont été investi.:
faisant passer la production de moins de 16 mille tonnes en 1984 à plus de SO mille
tonne en 1985, modifiant totalement le statut de ce produit de culture d’appoint 3
celui de culture principale dan:: tout le nord.

8
- en matière dtam&ioration variétale, l'adaptation de tout .matériel
de cycle court disponible et l'amélioration des anciennes variétés pour certains
caractères apparus non désirables en 1985 : sensibilité aux maladies, aux insec-
tes etc.
- en matière d'agronomie, l'expérimentation en tests multilocaux des
cultivars disponibles en vue d'établir une carte variétale du niébé au Sénégal
avec comme zones prioritaires Iouga (zone 1) et Thi& - Diourbel (zone 2) et la
définition de l'importance du phosphore dans la fertilisation du niébé.
- en matière de protection de la culture, la mise au point de méthodes
et de techniques permettant une m&lleurerentabilité de la culture de niébé.
- en matière de conservation de la récolte, la mise au point de méthodes
adéquates de stockage du niébé produit très sensible ?i ce niveau.
II.6 - L'ARACHIDE :
Surtout utilisée comme culture industrielle, l'arachide est aussi une
culture alimentaire qui peut jouer un rôle important dans une politique d'autosuf-
sisance alimentaire autocentrée. Du reste, le producteur rural s'en sert déjà très
fortement (plus de 100 OOCTonnes autoconsommées) comme aliment.
Dans les préoccupations actuelles du programme la production de variétes
d'huilerie prédomine largement.
Les objectifs du programme sont à considérer en tenant parfaitement compte
des objectifs nationaux pour cette culture qui sont aujourd'hui : produire assez
de graines d'huilerie pour couvrir les besoins des unités industrielles existantes
(environ 800 000 tonne;-,). Les modifications des conditions écologiques obligent à
s'orienter vers du matkriel de cycle rel&:ivemcr.:
plus court que celui diffusé
jusqu'ici.
A ce niveau 'un cycle entier de sélection sera nécessaire car malgr6 le
nombre de variétéj déjà diffusées un besoin réel de nouveau matériel mieux adapt6
s'impose.

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Ce produit considéré comme convenable par excellence à l'écologie du
Sénégal n'a pas fait depuis un certain temps l'objet d'études approfondies en
matière d'agronomie. Sa production actuelle est basée sur des résultats anciens
qu'il convient de reno,uveler pour un matériel mieux adapté aux conditions actuel-
les. Cette meilleure adaptation amènera ce programme à, descendre davantage vers
le sud plus favorable présentement. Mais peut-être que globalement ce travail
devrait mieux éclairer la voie pour la définition d'une politique d'ensemble plus
favorable pour ce produit encore stratégique pour notre pays,
11.7 - LES CULTURYES MARAICHERES :
Il s'agit ici d'un groupe important de produits pour lequel le pays est
très déficitaire malgré de réelles possibilités en matière de production. Les ré-
sultats accumulés depuis 1972 permettent d'offir pour chacun des produits une lar-
ge gamme de variétés déjà éprouvées.
Ces résultats acquis sur la base d'un projet ont donné une bonne assise
au programme qui doit être pris en charge par une jeune équipe nationale. Si la
question de la quantité est momentanément réglée, la question de la qualité est
à l'ordre du jour.
L'objectif primordial le plus immédiat est le. constitution d'une équipe
nationale capable de prendre en charge la demande de recherche. En second lieu
vient la nécessaire précision des objectifs ponctuels pour chacun des produits,
pour le moyen et long terme.
Pour le court et moyen terme il s'agit :
- de fournir des variétés de manioc tolérant à la Cochenille et aux
viroses, productives et douces tant pour la Casamance que pour les Niayes.
- de fournir des semences d'oignon en quantitg suffisante, de variétés
résistantes ou tolérantes aux racines roses. Le "violet de Galmi" ar&lioré au CDH
devrait jouer un rôle non négligeable.
- de reprendre énergiquement un programme pomme de terre pour pousser
toutes les familles C.1.P disponibles et être en mesure de proposer du matériel
compétitif.

- de conserver et exploiter toutes les autres plantes marazhères
locales ou introduites : gombo, bissap, jaxatu, choux, navet, carotte. , piment,
patate douce et aborder les problèmes spécifiques de chacune de ces cultures.
- d'étendre la diffusion d'une tomate d'hivernage.
- de sortir la culture maraîchère du Cap Vert pour aussi répond-re 3 la
demande des producteurs de l'intérieur.
En agronomie des cultures maraîchères, il s' agira d'approfondir les
les
acquis déjà disponibles et de / étendre à tous les produits étudiés par le pro-
gramme dans les domaines des dates de plantation, de :La fertilisation, de l'écar-
tement et de la rotati.on des cultures.
Les disciplines de protection des végétaux tout en assistant les program-
mes de sélection poursuivent la mise au point de techniques appropriées pour ré-
soudre les problèmes spécifiques des différents produits,
II .8 - LES ARBRES FRUITIERS :
L'arboriculture fruitière est encore un programme en cours de création
pour lequel il conviendra de dégager un plan national après de larges discussions
avec tous les intéressés.
Dans un premier temps, l'orientation de ce programme sera u.ne recherche
d'application à court et moyen termespermettant de réhabiliter tout le matériel
végétal introduit et conservé dans les anciens jardins de la Direction de l'Agricul-
turc (Jardin d'essais de Sor, Km 15, Mboro et Djibélor) . Il s'agira pendant cette
période de reprendre :Les infrastructures léguées à 1'ISRA (Km 15 et Jardin d'essais
de Sor), de développer de petites pépinières pour répondre à une demande sans cesse
croissante, et d'établir les vergers grainiers , parcs à bois et les vergers de re-
cherches et enfin, de constituer une équipe nationale capable d'assurer la relève
des divers projets.
En ce qui concerne les espèces, la priorité devrait être accordée au
manguier, aux agrumes en général, à la banane, L'attention sera retenue par l'ananas
1' avocatier, le cocotier ,le papaJr;ier, le goyavier , le sapotillier , le corossolier .

L’anacardier fait déj 2 l’objet d’un important projet mais sera suivi,
De nombreuses autres espèces fruitières diverses seront tenues en consi-
dération et en particulier une bonne prospection des .fruitiers locaux devrait
se faire dans cette première phase *en vue d’établir ,g un endroit bien choisi une
collection de référence.
11.9 - LE COTON :
C’est l’un des rares produits qu’on pourrait considérer comme une cul-
ture industrielle à 100% encore? Y le’utilisation
de certaines varié6 entrainera
une bonne retombée sur le plan alimentaire car l’huile issue des Vari&és glandless
peut être utilisée en consommation humaine.
C’est un programme qui a un certain nombre d’acquis 2 son actif mais
qui n’est toujours pas encore stabilisg du point de vue de son personnel.
Il poursuivra dans la période à venir la confirmation du matériel végé-
tal introduit ou créé, la mise au point des techniques de protection et 1’ étude
des voies d’une meilleure intégration du cotonau syst,ème de production de la zone
de culture (Sénégal Oriental, Casamance).
III - L'ORIENTATION DES PROGRAMMES HORIZONTAUX :
-
Ces programmes de caractère transproduit , transdiscipline doivent
généralement fournir soit une production (semences, Mircen) ou une technologie
d’appui (Stockage, Phytopharmacie, Mircen).
111.1 - 12 “CENTRE DE RECHERCHE MICROBIOLOCIQJE” (MIRCEN) :
Le rôle des KIRCENs en général, est de collecter, de préserver et de
mettre les souches microbiennes au service du développement national et de la coo-
pération internationale. Les MIRCENs mettent particulièrement l’accent, sur la con-
servation de 1’ environnement et le développement de technologies économiques.
Les domaines d’activité du MIRCEN de l’Afrique de l’Ouest sont considérés
tant sur
le plan régional Ouest africain que sur le ,plan national sénégalais.
Dans le domaine de la Fixation Biologique de l’Azote, la production
d’inoculum de Rhizobium sera destinée aux légumineuses à. graines pour lesquelles

12
3
l'inoculation a un effet certain : le soja, le haricot Jr"""x.
le sesbania et à un degré
moindre l'arachide. Pour les autres l@umineuses & graines cultivées au Sénégal
(Niébé, Voandzou), les recherches doivent se pousuivre pour déterminer la meilleure
association cultivar x souche de Rhizobium.
La production d'inoculum de Rhizobium
pourra également être destinée
aux arbres fixateurs d'azote tels que Acacia, Al.bizia/ prosopis..
Le MIRCEN doit donc nécessairement harmoniser ses activités avec celles
des autres laboratoires, de microbiologie de 1'ISRA et du Sénégal. En effet la bio-
conversion de la biomasse a déjà fait l'objet d'importantes études au niveau de
1'ISRA pour la production de biogaz et de compost. L'ORSTOM à Dakar s'occupe depuis
plusieurs années de la fixation biologique de l'azote. La microbiologie alimentaire
est un volet d'activite non négligeable du ressort de I-'ITA, Le MIRCEN devra jouer
son rôle de coordination des activités de recherche en microbiologie, 8on rôle dans
la formation des techniciens, et enfin son rôle de conservateur des ressources micro-
biologiques.
III.2 - LE STOCKAC- :
Le stockage d.e la production est également une activité primordiale pour
tous les produits. Et plus la production est importante , plus son temps d'écoulement
sera long et plus par conséquent le besoin de conservation et de protection contre
les nuisibles sera important.
Dans la situation actuelle, la plus forte demande semble se trouver au ni-
veau du niéb6 denrée bien connue pour sa sensibilité aux bruches pendant le stockage,
mais un besoin tout aussi important existe au niveau du maïs, du mil, de l'arachide,
du sorgho et du riz.
Il y a cependant lieu de distinguer le niveau et la forme du stockage selon
qu'il s'agit du stockage traditionnel au niveau de la ferme ou du stockage industriel
dans les structures modernes.
Au Sénégal l'accent sera mis sur la protection contre les insectes des
stocks et ceci pur des raisons d'ordre écologique.

13
III.3 - LES SmENCES DE PREBASE :
La rbrganisation de la filière Semenc&e a conduit à limiter la res-
ponsabilité de I'ISRA à la production de semences de pr6base à livrer intégrale-
ment à la Direction de la Production et du Contrôle des Semences (ClPCS).
Compte tenu de l'importance de la question Semenc&e dans le
processus de production, le Service Semencier de 1'ISRA a été érigé en programme
de recherche pour qu'il puisse mieux remplir son râle.
Ce programme, a vacation sur tous les produits, dans la limite de sa
mission mais son travail ne peut être effectif sans un appui des programmes de
sélection et de génétique, détenteurs des noyaux~g&&tiques et des pieds de cuve
de tout le matériel végétal à multiplier,
La spécificité de certains produits nécessite que le travail de production
de la prébase pour être de qualité doit se faire dans le champ du s&Lectionneur:
Le rôle du programme semences de prébase est aussi un rôle d'appui et de
coordination,
de gestion du matériel à un niveau plus avancé, de contrôle interne
de la qualité.
Il devra établirtoutesles collaborations qui devront permettre de monter
des études de qualité sur la biologie des semences et sur le meilleur conditionne-
ment et la meilleure forme de conservation.
III.4 - LA PHYTOPHARMACIE :
Ce programme devra tout d'abord assurer l'actualité de l'index phytosani-
taire des spécialités agropharmaceutiques très nombreuses utilisées au S&&gal. 11
devrait surtout périodiquement publier la version mise à jour de ce document qui a
une valeur pratique C#ertaine.
Pour l'heure, compte tenu de la situation, c'est le rôle qui lui est
assigné. Cependant l'ambition de ce programme est autrement plus importante. L'ana-
lyse toxicologique de toutes les matières actives diffusées au niveau national et
le rôle de conseil en matière de toxicologie d'une manière générale constituent un
objectif de plus grande portée pou-r ce Programme. L'activité ici devrait avoir un
caractère disciplinaire et général à la fois.

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IV - OBJECTIFS DETERMINES PAR L'ECOLOGIE DU TERROIR :
L'instabilité écologique de l'écosyst&ne sahélien caractérisée ces
quinze dernières années par des conditions pluviométriques particulièrement irré-
gulières et déficitaires a placé la recherche en productions végétales sur les
plantes annuelles sous un autre éclairage.
Brutalement certaines notions agronomiques :omme "première pluie utile",
"deuxième pluie utile", "dernière pluie utile", "durée de l'hivernage utile" ainsi
que les notions de temps de travaux ont eu une importance particulière en agricul-
turc pluviale dans la zone.
Ces notions importantes sont précisées ci-après :
Première r>luie utile : Pluie
--------- -.---------
permettant au semis de lever et d'attendre
sans dommages les pluies suivantes. Dates obtenues par la plus grande fréquence
observée.
Deuxième pluie utile :
_____--__ ~-------_-
début des pluies régulières 2 partir desquelles
les besoins en eau so.nt satisfaits.
Dernière 2lui.e utile :
--------- -,---w-e---
pluie après laquelle le sol garde une humidité
suffisante pour être travaillé durant au moins 10 jours.
Elles sont étroitement liées à la contrainte climatique ci-avant analysiie.
Elles permettent à l'agronome de faire "caler" dans la zone écologique les variétes
Les mieux adaptées. E.Lles obligent le sélectionneur à cibler de mani?re ségrégativc:
.Les différentes sous-zones et de proposer un produit parfaitement convenable.
Une analyse de l'&olution écologique du milieu sahélien av-ait amené
MAUBOUSSIN (1973) à proposer pour les principales zones du Sénégal, les cycles
théoriques admissibles en agriculture pluviale. Cette proposition est encore d'actur
lit6.
Il faut cependant dire que dans les années 1970, la recherche agronomique
sénégalaise était fortement marquée par l'idée d'intensj.fication comme solution
unique pour l'augmentation de la productivité.

Cycles admissibles
1C- PIuie
2s Pluie
utile
utile
t
a
Semis
Semis
2s plante
céréale
/
a
Enfouissement
I
15 jours
I
1
\\F
BAMBEY
10
20-10
I
NIORO
TAMBA
SEFA
L’allongcmcnt dc la pkiodc dc pluie dans Ics zônts Sud permet de dégager, avec des cycles relativement courts i dts pérIodes
dz travail plus bnguts qui dcvraicn:
p e r m e t t r e u n e augmentation d e s surfaces d ’ e x p l o i t a t i o n .
P o u - l a z6ne Sifa o n peut e n v i s a g e r u n riz a c y c l e l o n g c@ prcndr-oit
iu pkace d e t a s e c o n d e p l a n t e tn r o t a t i o n .
L c s a n i o n’at p a s e n v i s a g é d a n s cd zbnes en raison de scxl photoppir~cdisme de jars COU~~S qui obhge une &coltc trop tardrve

15
Cet objectif est toujours d'actualité mais est-il encore réaliste?
Il est bien évident par contre que la stabilité du rendement pour cha-
que produit dans les différentes zones écologiques est tout de suite un objectif
de production dans une écologie comme la nôtre. Cette notion fait nécessairement
intervenir de manière synthétique, la contrainte nuisibles (pathologies, entomo-
logie et malherbologie),
la contrainte agronomique (techniques culturales) et la
contrainte socio-économique (calendrier de travail, temps disponible) . . . qui
sont toutes aussi déterminantes du point de vue écologique.
V- PERSPECTIVES D’EVOLUTION DES DIFFERENTS PROGRAMMES :
Les perspectives d'évolution des différents Iprogrammes de recherches
doivent être abordées clans le cadre de la politique globale d'autosuffisance ali-
mentaire définie par les pouvoirs publics, en prenant en compte la contribution
possible de chacun des produits à l'objectif global
fixé au secteur, Ainsi, dans
une première approximation, on peut considérer comme prioritaire tous les programmes
contribuant au développement des cultures vivrières, comme le mil, le maïs, le riz,
le sorgho, le niébé et tous les programmes d'appui favorisant le développement et la
promotion de ces produits, comme les semences ou le stockage. Dans un cadre de cohé-
rence très poussé les cultures maraîchères et fruitières doivent aussi garder une
certaine priorité.
En ce qui concerne les disciplines, il est quasi impossible de dégager
une hiérarchie puisque pour tel ou tel produit, le résultat attendu est une synthè-
se renfermant des éléments de toutes les disciplines. Cependant en fonction de
l'acuité des problèmes, l'ordre des priorités varie d'une discipline à l'autre,compte
tenu des connaissances acquises et des résultats disponibles.
Si d'une manière générale les moyens humains et financiers étaient suffi-
sants, la mise en oeuvre serait assez simple mais nous nous trouvons aujourd'hui
dans une situation où une nette distorsion existe entre la faiblesse des moyens et
l'ambition des objectifs. Et ramener le niveau des objectifs au niveau des moyens
rencontre très vite la limite que fixe l'objectif globa.1. En d'autres termes pour

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une contribution minimale dans la réalisation de l'objectif global, une masse cri-
tique minimale apparaît tout de suite pour chacun des programmes. En deça, nous
disposons d'une structure sans fonctionnement réel, sans efficacité,
C'est en tenant compte de tout cela et des résultats actuellement disponi-
bles tant au niveau global que sectoriel qu'une prospective peut être faite sur
l'avenir des différents programmes du Département, Cette prospective se veut dynami-
que et réaliste à la fois et s'inscrit délibérément dans le sens d'une bonne marche
de ces programmes dont l'utilité ne se discute pas.
v.1 - LE MIL :
Ce produit doit jouer à court et moyen terme un rôle important dans toute
politique d'autosuffisance alimentaire au Sénégal, parce que apte, quasi instantané-
ment, à contribuer de manière décisive à la réalisation de l'objectif quantitatif.
La seule production de variétés améliorées ne suffira pas à régler le problème de
production mais c'est une voie obligée par laquelle il f'audra passer. Ceest pour cet-
te raison que les efforts consentis ces dernières années doivent au moins être main-
tenus à leur niveau des années 1983-1985 pour que 1'ISRA puisse répondre encore
présent dans ce domaine dans les cinq à dix ans à venir.
Ceci veut dire que l'équipe actuelle sans être renforcée, doit modeler son
travail dans le sens de l'exploitation des acquis variétaux et de l'utilisation
effective de ces acquis, en mettant aussi l'accent sur la phytotechnie.
Il n'est pas impensable que le phytopathologiste mil élargisse son champ
d'activité au sorgho ~OUI? revenir à la structure initiale de cette opération. A par-
tir de 1987, le volet entomologie va connaïtre une nette réduction avec la fin du
projet CILSS Lutte Intégrée. L'organigramme n'a prévu que la moitié d'un temps de
chercheur pour cette dernière opération.
Si les tendances actuelles se confirment, le programme sera structuré
ainsi. Descendre en-dessous de ce minimum, non seulement étalera toute possibilité
de sortie de résultats valables, mais pourrait même compromettre l'amélioration
de ce produit dans notre pays*

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v.2 - LE SORGHO :
Le sorgho joue malgré tout un rôle mineur présentement. Mais dans l'avenir,
il est à prévoir qu'il puisse jouer un rôle plus important. Le dispositif prévu
d'un sélectionneur, d'un phytotechnicien, d'un demi entomologiste et d'un demi
phytopathologiste devrait permettre de stabiliser notre capacité de réponse pour
les dix années à venir. Il n'est pas impensable que le phytotechnicien puisse alors
partager ses activités sur une autre céréale du même niveau comme le maîs dans
l'avenir, dans la même zone écologique. Dans la hiérarchie générale, ce produit
pourra venir globalement en priorité secondaire mais il demeure indispensable de
poursuivre les recherches engagées pour son amélioration compte tenu des possibili-
tés générales du sorgho.
v.3 - LE MAIS :
Le maïs présente de bonnes possibilités tant en pluvial qu'en irrigué au
Sénégal. Cependant son développement actuel est nettement en deçà de ses potentia-
lités. Les perspectives de ce produit tant en alimentation humaine qu'en alimenta-
tion animale imposent que même dans la situation actuelle de notre recherche natio-
nale, une réelle priorité lui soit réservée pour les dix années à venir. C'est sans
doute la condition pour atteindre les objectifs assignés à long terme, Un renforce-
ment de l'amélioration et de la phytotechnie du maïs irrigué comme du maïs pluvial
s'impose pour un programme de longue durée qui doit fournir du matériel mieux adap-
té et plus performant. Les seuls moyens prévus actuellement pourraient ne pas suffire
t '1..
pour les objectifs définis,
/
v.4 - LE RIZ :
La contribution décisive de ce produit à Ilobjectif d'autosuffisance sera
à moyen et long terme. Les efforts consentis jusqu'à pr6sen-t ont permis aux recherches
sur ce produit de se mettre dans une situation assez bonne par rapport aux conditions
du moment, Il convient nécessairement d'accorder une bonne priorité à ces recherches
pour les dix années à venir pour produire des variétés encore mieux adaptées et des
techniques plus efficaces dans les nouvelles situations créées pour les nouveaux

1 8
barrages anti-sel en Casamance et la mise en culture de plusieurs autres dizaines
de milliers d'hectares dans la Vallée du Fleuve Sénégal.
La priorité que devra avoir ce produit dans l'avenir, pose le problème
du nécessaire partage des tâches entre 1'ISRA et 1lADRAO qui opère dans la vallée
du Fleuve Sénégal.
En tout état de cause les recherches d"appui doivent permettre de mieux
cerner les tendances évolutives de l'agro-écosystème riz qui risquent de peser
d'un poids déterminant sur le développement du produit,. Le riz est en effet l'une
des rares espèces dont le développement devra d'accompagner d'une rapide extension
des surfaces dans un rayon relativement réduit et dans des zones bien localisées
du territoire national, C'est aussi l'un des produits pour lequel la demande pourra
étroitement suivre l'urbanisation du pays et qui aura 'Jn rôle assuré dans l'alimenta-
tion humaine.
v.5 - LE NIEBE :
Dans une politique de court comme de long terme, le niébé aura à jouer
un faible rôle sur le plan de la satisfaction des besoins quantitatifs. Cependant
il peut jouer un rôle plus important en ce qui concerne les besoins qualitatifs.
Ce fait même devrait le mettre à un niveau global sur une position secondaire. Ce-
pendant pour le moyen et long terme, les activités actuelles devraient se poursuivre
pour une meilleure exploitation des acquis techniques. L'amélioration, la phytotech-
nie et l'entomologie devraient demeurer les piliers du programme niébe pour le futur.
V.6 - LES CULTURES MARAICHERES ET FRUITIERES :
Ces produits interviendront surtout au niveau des objectifs qualitatifs.
Mais l'important déficit enregistré en fruits et légumes au Sénégal oblige pour le
court terme à mieux valoriser les acquis et pour le moyen et long terme à prévoir
des actions qui permettent de fournir des réponses aux questions essentielles de la
production. Une bonne priorité qui ne pourra pas être uniformément répartie sur
toutes les espèces doit être accordée au secteur.

il.9
v.7 - L'ARACHIDE ET LE COTON :
En terme d'autosuffisance alimentaire la contribution de ces produits
est plutôt limitée (encore qu'on soit arrivé juste au seuil d'autosuffisance pour
l'arachide), mais du point de vue de l'économie nationale le coton et l'arachide
revêtent une grande importance. C'est pour cette raison qu'un maintien strict des
moyens actuellement prévus devrait permettre pour le court et même pour le long
terme de répondre aux besoins de recherches.
V.8 - LES SEMENCES' :
Ce programme doit demeurer prioritaire pour permettre à l'Institut de
répondre aux sollicitations du développement dans ce domaine névralgique, En effet
le premier élément à tenir en compte pour toute option d'augmentation de la produc-
tion est d'assurer d'abord, une fourniture correcte de semences améliorées en quan-
tité suffisante et de bonne qualité : La structure minimale devra comprendre un bio-
logiste et un phytopathologiste spécialiste de 1"étude des semences,
Cette structure n'est encore qu'un objectif 2. viser.
V.9 - LE STOCKAGE :
Il est important dans toute question de production de percevoir par anti-
cipation le problème de la conservation. En effet, si autosuffisance doit signifier
production,
elle signifie aussi conservation de la production en vue de son utilisa-
tion au fur et à mesure des besoins. Ce programme doit de ce fait même garder une
grande priorité. Le maintien de son équipe de recherche à une unité chercheur est
le minimum envisageable dans la situation actuelle.
v.10 - LE MIRCEN :
Dans le cadre global du système agricole, ce programme doit jouer un rôle
prospectif dans le maintien des équilibres et des potentiels du milieu et du végétai
dans un système que l'on prévoit de développer avec peu d'intrants, Le renforcement
de cette structure et l'harmonisation du travail dans ce secteur commande un regrou-
pement des unités travaillant dans le sens d'une utilisation optimale des ressources
microbiologiques.
Ce qui permettrait une grande économie de moyens.

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v.ll - LA PHYTOPHARMACIE :
Le programme arrêté maintenant doit pourtant fournir toute une série
d'informations concernant les pesticides. Un développement de la production et
surtout une intensification de celle-ci, par les modifications qu'elle va engen-
drer, commandent une réelle maîtrise au niveau agropharmaceutique.
VI - CONCLUSIONS :
Ainsi donc, l'analyse des objectifs et l'esquisse des perspectives d'évo-
lution au niveau des différents programmes vus sous l'angle de la situation actuel-
le de la recherche agricole sénégalaise et des moyens mobilisables posent de nombreux
problèmes.
Le problème important de la création variétale est à bien considérer car
il ne sera jamais possible pour un programme produit de proposer des variétés nouvel-
les sans disposer d'une Équipe permanente capable de mener une activité de sélection
sur une longue période (1.0 ans en moyenne). Le problème ici est que ce que l'on pour-
rait appeler variétés traditionnelles a été largement exploité par les différentes
générations de sélectionneurs et la recherche sénégalaise se trouve dans une phase où
dans le domaine variétal "la quantité étant obtenue, il .faut faire de la qualité", donc
il faut créer du nouveau..
Le problème non moins important de l'adéquation des objectifs avec les mo-
yens disponibles se pose avec la même acuité. Supprimer un programme tout entier est
un risque trop grand à prendre car notre agriculture concerne tous les produits ci-
avant considérés.
Ce document n'est donc qu'une tentative de réflexion qui a essayé d'indi-
quer des directions orientatives. Les idées ici consignées doivent être revues à cha-
que modification importante soit des moyens soit des acquis techniques au niveau des
programmes de recherche. Il va sans dire que ces axes pris
au niveau ginéral de
l'institut, doivent se trouver en équilibre avec les autres domaines de recherche
afin de satisfaire à une cohérence d'ensemble des orientations scientifiques de 7'ISRA
pour une période considérée.