ASPECTS STRATEGIQUES ET FINANCIERS DE L’EMBOUCHE...
ASPECTS STRATEGIQUES ET FINANCIERS DE L’EMBOUCHE PAYSANNE EN
MILIEU SERER DU BAOL
Chcikh MBacké NDIONE
ISWLNERV
B.P 2057
DAKAR
Introduction
Les populations du Bassin Arachidier s‘adonnent à essenticll~mcnt ?I l’agriculture. Cependant
elles accordent. avec fierté une importance stratbgique à l’élevage en g&&-a1 et â l’embouche paysanne
en particuher. Cette fierté semble cont.rnstcr avec la controverse entretenue par les chercheurs dans les
annCes I965- 1475
Pour les agronomes. l’élevage nt‘ se justifiait dans le Bassin que dans le cadre d’une int&ration à
I’agrjculturc 3 laqueIl< il del.ait fournir. par le biais de son intensification. les intrants nécessaires j
i’augmzntatlon de sa producti\\itG Ces intrants &aicnt :
l
In force de traction n&xssairc pour cr6cutcr les travaux agricoles.
0 la fumu re organique pour a&&- les sols.
i.. E-..H
* ct 1~s prorEines pour cntrctc& la forw de traxxil de la nlaili-d’~~\\-~~\\.~-~ (TOiJRTRE (4%~). IOC;?
NOURRISSAT@f. 1965).
1 -,,
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-
L’Clc\\.agc conduit selon le modi cxtenslf 11) Ctalt pas acccptahfc ti cause des conflits que: cela
engcndrcrait.
C’cttc approche de I’t%xage nc donna pas satisfaction au1 \\&rinaircs qw pensaicnr que
I’tilevagc dc\\,ralt &rc considtirC comme une production d’cgale importancc Son dti\\xloppemcnt passerait
alors par la stilection et la spécialisation zonalc (QENIS et GAUCHER. 1976) L’mtenslfïcation
pr&onis&z par les &érinaires serait bas& sur l’exploitation rationnelle des jachcres. de pâturages
ciôtur&s. de cultures fourragCrcs et I’amtihoration génétique.
C’CCI supposait le maintien des troupcaus en stabulation. Aux~. SC prt;scnta~t IL’ debat su!- la
place dc l’elcvagc a la création des unit& cspCrimcntales.
Plusieurs ann&zs apris. l’t;Icvagz extensif !’ reste pr&lominanr aiw un C~~C~L’ caracténstiyuc de
transhumance vers le Djolof. Pendant que l’embouche bovine prend de l’essor . contrastant avec une
rèductlon des palres dc boeufs. La traction animale n’est plus “1~ trait d’union entre Wxagc ct
I’agriculturc”. NL’éanmoins. la problématique de l’intégration de ces deus a&\\ités reste toujours
d’actualité.
Le prCsent rapport présente les rtisultats d’enqu&cs prélinunairec, sur l’embouche pa!sannc
suivis dc ceux de r;c!wchcs sur Ics aspects fmancxrs et stratégiques dc l’embouche pa!‘sanne. il dccrir
et anal!-se les probltimes mtithodologiqucs que l’on peut rencontrer lors de la confection de budget
d’embouche aprés aloir présent& la perception que les agro-pasteurs ont des termes Cconomiqucs tcis
que charges et touts.

-
Selon les agro-pasteurs, l’embouche paysanne est une activité économique qui crtic dc Ia valeur
@out& (production brute - consommation intermédiaire). Eiic double la valeur dç l’animai en trois ou
quatre mois si un chois judicieux des sujets attachCs est fait. selon toujours les pa>‘sans. Cette
profitabilité presque magique cache en fait un non prise en compte de charges telles que les
consommations intermédiaires et les intrants bon marchC tels que le foin de brousse et la main d’oeuvre
familiale
L’embouche l:alorise aussi la main d’oeuvre iocalc qui a WI coût d’opportunitti faible pendant la
morte saison. Beaucoup d’agro-pasteurs disent nc pouvoir SC iibércr pour des contraintes familiaics.
pour aller à la rcchcrche dç travail ailleurs. Par cons6qucnt. I’cmbouchc Icur fournit une’ occupation et
un revenu pendant la saison sEchc et i~r permet d’acqut%r des mtrants agricoles cn dCbul d’hi\\xmagr: ct
les vivres de soudure.
Cette activitc de morti: saison constitue une stratégie dc sécunsation du vi\\:ricr ct d’accès aux
intrants agricoics. C’est en fait une stratkgie adopt& pendant Ics longues ann&s de sC;chwxse et
reconduite avec i’a\\&wnent du déscngagcment
de Mat
L’embouche paysanne pcrmcr aussi de valoriw dzs rcssourczs bon marchC ct rcnou\\clabics
comme le foin dc brousse. Ce foin bien que trouvant qwlqucs dtibouch& Ic jour du mnrchti li btitall
(jeudi ct vendrc dI ’ s’&xx~Ic
)
difficilcmcnt
Ics autres jours
Elie \\,alorisc aussi les sous-produits agricoles tr3is que ics sons. ics fanes d’araclndc. 1~s fcuillcs
ct ics tiges dl: mil. En fin dc c\\cic. du bon fumier est produit. Enftn. l’embouche pcrm~‘f dc \\.aioriscr ct
mcttrc d e cijti des rc\\‘cnus -agricoles mn thCsaurisahlcs. S u r c c pomt. beaucoup dc sZ@ials
reconnaisxnr la difficulté dc garder dc 1 argent liqmd~ a cause des prcss~ons soc~nlcs i I’cmnsio~i trL\\L;
forte.
,
B. .Y!SmxmEnt
~-
de 1 embouche
_ silnne
--.-
L’embouche paysanne est financéc selon dlff2rcntcs
modahti;s cn fonction tics ~WSLCT dc
dCpenscs (acquisition d’animaux. consommations intcrm6diaircs)
Chaque modalitc pr&cntc une sriginalité propre ct traduit la raretc rc‘lnti~.c &Y rc’ssourccs
considértics.
Parmi ics villages Ctuditis. un falbic pourccntagi ( 10 9i;) diclarc utiiiscr ses propres rcssourccs
pour l’acquisition dc bovins à emboucher. La grande majoritc fait appel au diouia. mtcrmcdiairc cn
matitire de commcrciaiisation du bCtai1 Ce mode dc fmanccmcnt par ic diouta est rciati\\xmcnt coùtcus
bien que traduisant ia rareté des ressources au niveau local. En effet: IL‘ dioula. une fois l’animai identifi6
et lc marchandage fait. paye au comptant en III. au tcrmc dc i’cmbouch~. dc prfitxcr 50 “i, dc la marge
brute r&alisée.
Une autre modalité de financcmcnt est représcnt&e par le crédit embouche offert par la Caisse
Nationale du Crédit Agricoles du SMgal (CNCAS), aux Groupçments d’IntCr& Economique (GIE).
L’autofinancement esiste; cc cas de figure SC: rencontre le plus sowcnt dans lc cas dc Ngascoy
ct de Sesscnc. Ici. des organisations pa\\-sannes exp&im~ntéç:s prCftrcnt cette modalit2 ou i’associcnt au
fïnanc~wwi~ II;~~ ’
Cette modalité est entièrement prise en charge par l’cmbouchcur. Dis la fin dc i’hi~~cmage. ic
paysan ayant un pmjet d’embouche commence une constitution de réscncs fourragères Iln bon stock dc
fourrage constitue une bonne garantie à I’accés au cridit bktaii. En compitimcnt. du son di: mil ou de biC
du tourteau traditionnci, des aliments usinés constituent cn partic le poste alimentaire.

Lt: son de mil fait l’objet d’un troc original au niveau des marchés hebdomadaires où il est
Cchang6 contre du sel qui provient des marais salants du Saloum.
La fane d’arachide n’est distribuée qu’en fin de cycic d’embouche (dernier mois}. Seulement, en
cas d’autofinancement. les paysans se permettent une distribution dc fanes d’arachide ktalée sur une
période plus longue.
L’achat de fi3 ou de baignoire dc rkcupération est monnaie courante : ils scrvcnt au transport et
à la distribution de l’eau et des aliments.
3. l~lntmvn7cwt dss rnrttw y0.stc.s & d+wmcs
Totalement suppor& .par l’embouchcur. ces postes de d6pcnsc conctxnwt Ics locaux des
animaux. la main d’o&GGGx~ familiale. ics frais sanitaires. dc contcntton ct dc transport des animaux
jusqu’au lieu d’embouche.
Les locaux sont des abris temporaires faits dc tiges dc mil et de branches d’arbres : ils servent
essentiellement à la protection des anunaux contre I’cnsoleillement. Ie vent ct Ics variarions dc
tcmpératurc.
Lorsque le \\$lagr: IX dispose pas d’un puits ayant ~III dEbit intdrcssant. de la mam d’ocuvrc non
famrlinl~ est rccmttk pour assurer Ie puisagc ct ic transport de I’cau
Des frais sanitaires ont été S~~I&S. ils conccmcnt surtout Ic déparasitngc ct dans une moindre
mcsurc. 13 vaccination.
En d&ut et en fin d’~mbouchc. il faut faxe transporter les animaus du marchC au heu
d’cmbouchc dc cc dcrnitx au marchk au moment de la \\:wtc L’cns~mbk de ccs frais constlt~li: IC poste
du transport. Il comknt d’a..outcr les frais liks j la contention
L’argwt cmpruntti pa!x tr& sowznt un loyer appck comnmun&nent TEEG4k’ cn milieu rural
CC Io!.er semble éIc\\.C pour 1~s obscr-\\,ntçurs cst&kurs au pomt d’&rc qualifk dc taux usuraire
Cçpcndant. la raretc des ressources fïnancikres et Ic fait que les agro-pasteurs nc sont pas cnchn 3 couru
lc nsquc d’lmwtir kur propre argent constituent un autre angle d’interprCtation dc ccs taux Clc\\Qs
Faut-il signaler qu’en cas dc mort des bovins avant la fin du processus. c’est Ic crènnwr qui
perd tout NOS cnqu&cs ont permis d’idcntificr trois types de financement
* Ic prêt consenti sous forme liquide dans Ic cas des organisations informelles.
l
lc prCt bovin qui est l’affaire des dioula.
* le prêt consenti aux C;IE.
Pour ic pr& consenti sous fonnc liquide. il est csigC un loyer dc 500 F par mois pour chaque 5
000 F emprunt& : soit 10 ‘%a par mois En ce qui concerne le prêt bovin. si on accepte que la valeur
+outée cr& par I’zmbouche équivaut au pris d‘achat de l’animal. on en di:duit que Ic taux d’intérêt est
de 50 (56 par cycle d’embouche.
Les organrsations informeiles ou nbottay fournissent un systènx original dc cridit ct
d’autofinancement. En effet, le capital financier de l’organisation est rkpartie entre les membres qui SC
portent volontaires pour rentabiliser ce capital. Ainsi. pour chaque 50 000 F reçus. lc bkkficiaire est
tr:nu dc rcmbourscr 52 500 F à la fin du processus. Ceci correspond 5 5 N, par ~OIS ou 15 ‘k par an
.-
k cs oigam~;iikxis II~~.,..&&...
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.
“.
:.--.vlr~rt~~~ie~ au b $lGjÏl*i,.
Nanmoins. 1~ lo!xr dc l’argent est diffkcnts : dans cc CAS dc figure. pour chaque 5 000 k cmpntntcs. 11
faut pa!xr 7 500 F ;NI bout de sis mois. soit un taux de 50 % par scmcstrc.
L,cs coûts dc production d’une entrcprisc nc dotvent inclure qu’une portion dz la valeur j
j’~xx&u~mon tle tolii ~itcteur ttui csl utkti dans yiusicu~s c!clt% de production. La portion qui est à
consrdérer doit ktrc égale au taux d’usure du facteur cn question durant !c cyctc de production. Cette
question est apparur: simple à solutionner dans ic cas dc l’embouche paysanne car tout s’use durant le
processus de production. à l’exception du matériel d’abreuvement. Cependant. les questions d’usage en

commun ou ‘)ointness” sont présentes durant tout le processus mais seront ici négligées par pure
simplification.
D. Autres
Une mention spéciale est faite Z?I l’importance que revct lc “savoir-faix” en embouche pa>.sannc.
selon les agro-pasteurs. Savoir-faire et “flair” constituent des conditions spCciaIes de réussite d‘un prqjct
d’embouche. Tout semble se jouer au moment du chois de l’animal ct lors dc la confection de In ration
malgrti un enrironncmcnt financier.
2. Etude de cas
Avec 1’arrCt de la distribution des intrants agricoles par I’Etat s&Cgalals. Ics facteurs du
développement rural ont opéré à des ajustements forts intéressants. Ces dcrnikres SC sont traduites par
l’adoption de stratGgics mises en ocuwe pour combler le vide laissé par 1’Etat. .4u centre de ccllcs-ci.
l’embouche pa)xannc occupe une place priiilkgiéc.
Les anwnncs associations ou “mbotaay”. plus branch6es sur l’agriculture. ont eu I‘heurwsc
idée de \\,aloriscr Ics rkidus agricoles. 1~s jachkres et les sous-produits Cc fut Ic début du transfert des
fonds des “mbotaay”. de leurs actil,ltks traditionnelle vers l’cmbouchc paysanne. L’w~ouuna~t suscifti
filt si fort qu’un marché du crédit-bétail connut k jour.
L’étude dc cas qui constitue l’ohjct dé<e rapport a étc cffcctuk dans Ics sous-prtifccruw dc
Ndind!. (Tour6 Mbondé) et de Ngo!~ (\\illagcs de Ngascop ct dc ScssC;nc). D~us GIE dc fa R@~on dc
ThiCs a!ant bkkfïcié d’un financement de la CNCAS constituent les ttinwins de cette Ctudc.
A. ohiectifsm
L’oh.jectif prmcipal dc l’étude est d’h,alucr la rcntablhtti financikc dc l’embouche par la nkthodc
de la budgétisation. Découlant de cet objectif. les aspects zootechniques dans leur pur& sont 6cartCs
C’est aussi Ic cas de l’analyse marginale qui recherche à dCtcrmincr des seuils optimum d’utilisation des
intrants et dc production : c’est-à-dix “combien produire”. La combinaison de I’approchc zootcchmquc
et l’analyse marginale apporterait plus de précision à cette rcchcrche.
Ccpcndant. devant quclqucs difficultés évidentes quç reprCsenttcnt la contentlon des bo\\ïns. ~CUI
pesée: et les risques induits par ces mampulations. l’option rcstantc Etait d’analyser le dclxnir des flux
financiers. C’est l’analyse d’un placement et les contraintes à faire fructifier cc placement qui ont retenu
notre attention. Notons toutefois. que ci que nous cherchons a mesurer tradmt une bonnc partie des
objectifs des cmboucheurs.
C’est-à-dire générer des liquidiks 5 temps opportun pour faire face à des
contingcnccs de skurité alimentaire et dc production. En plus. cela permet l’utilisation des rksultats
acquis comme Cléments de politiques agricoles.
Pour aboutir à la confection des budgets d’embouche cl en dkduirc: la rentabilité financik nous
avons suivi un dispositif constitué de 103 bovins. Tous les él&nents de charges sont rapporttis aux
bovins et à la journée d’embouche. Le critère de décision pour C-\\~alucr la rentabilité fïnancit:r~ est Ia
rémunération de la joumk d’embouche plus elle est importante et positive. cn mcilleurc position
financiCre se trouvera l’embouche. Les données relevées son1 Ics pris d’achat ct de vente des animaux.
1 . ..1.
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ILS Ll“‘. . .
--,jri+cs (frais $iy!lpt7ir.‘~
r,..,..,.;.,. (. , ;+#;,.;..l;r.v n,itr:r;.-l
. .
dc contcntwll. irais dc transport des an~m;~us. etc.. .).

Le Poste alimentaire
Déchargés des travaux champ&res. les agro-pasteurs constituent très tôt des rCscrvcs
fourragères sous forme de foin dc brousse. En g&&ral. 6 5 8 chargements de charrettes suffisent pour
servir de ration de basç d’un bovin durant tout le processus d’embouche.
Ensuite. unr: tactique consistant à faire des stocks de son de mil par le troc contre le sel amené
des marals salants du Saioum ou par achat dans les marchCs hebdomadaires. Cc son est distribu tout Ic
long de l’embouche.
Pour finir l’engraissement dc l’animal. la fane d’arachide ct l’aliment conccntrC. sourxxt lc
“SCnal”. nc sont distribués qu’au dernier mois dc l’embouche.
Pour &taluer 10s charges liées j l’alimentation. les prix pratlqu& au marché hcbdomadaxc sont
rclevCs. 11 semble qu’en dehors dc cc jour. les opportunités d’écouler lr: foin sont plus réduites. Ainsi. Ic
pris relcvC cc jour constitue le coût d’opportunité du foin de brousse et de la fane d’arachide Apres
discussion avec les charretiers-transporteurs qui affirment que I’esistcncc d’un marche local nc
changerait pas lc prix. nous avons consrdtirc que le coi3 du transport du lieu de vent à celui d’utilisation
est le pris dc location d’une charrette pour effectuer cc transport.

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~&IX$-es est gl& petit. Cela semble s’inverser quand on observe la différence entre Kgasiop et ‘Xuuré qui
est de 43 F;
Par$oxaiement, Ngaseop et Qsskne sont deux villàges voisins de la sous-préfect&,de.Ngoye.
Ceci s’ex&que par l’adoption de tactiques alimentaires plus ou moins approprikes en .fon&ion des
objectifs et.des dotations en ressources. Le cas de Thiès- est d’une singularité remarquable car les
.,
charges alimentaires sont assez ékwks prksageant une rente de situation artificielle.
.,. :
Sur te tableau 2, on peut lire les frais financiers pour un cycle d’embouche d’au plus de 4 mois.
La source de financement la plus chère est fournie par le marché informel ; à ï’intérieur duquei le cr&ht-
bétail reprksente te taux d’intérêt le plus élevé : ii est de 3 1 % dans le cas de Tour& Mbonde- Pour
cakuler ces. frais. on considère le prix d’achat et fa totalitk des frais d’approche.
Tableau 2 : Frais financiers GI embouche paysanne -, .%
4
Montant du
Coût
Tp~x d’ntérêt %
Durée en jours
prêtibavinljour
fit&ncierljourlbovin
” 1
8
1
7

3(?
* 369,6
12.5’

joumtk d’embouche. Le cas de Tbies est typique du crédit largement subventionné occasionnant de;
distorsions dans le ma.&& du crédit
Ces distorsions sont souvent à E’origine d’uw rentabilite apparente et d’une mauvaise répartition
_L_.
de reswnrcrs rxw lrne cnnsErrwnw Eicheuse dc cette mauvaise renartition est une Ir financcnient neut
f.kilOUL;r ~~ILL b 1b3 A~IC~IAI~ uba LLLVISA~ ~u~~pdaiis.
Les amortissements et les frais divers sont consignes dans Ee tabkau 3. .Leur uiveau relativement
faible compare ri d’autres’ formm d’embouche est une donnéc tmportante à considerer lors d’identifroation
de créneaux pour relan&r la production de viande de qualite. Les frais divers re&-oupent Les fi&
vétérinaires, ceus de contention dc transport, etc..
Tableau 3 : Amortissements et frais divers
- - -
Localité
AIJIBI
Autres frais L;-.: ”
-
-
.--
i
Sesséne
6 8
2 2
Touré
XI
25
Ngascop
7 4
2 3
Keur Ibra
71
2 2 . 5
TbiCs
71
2 2 . 5
MVB =:
I&ende : a m o r t i s s e m e n t p a r bovin parJour
af/j/b = par jour par bovin.
.%
i
La recupération de l’ensemble des frais consentis pour conduite I’embouche à terme est faite
dans le tableau 4. ,,,,.~- _..._ -
-...
-
. . . --.. C’est le résultat de l’addition de cofonues des trav&x précédents. On peut Y lire que les frai:;
d:approcbe sont moins élevés à Ngascop que partout ailleurs dans le dispositif consid&
-..-_
_-.

.
Tableau 4 : Récapitulation des frais d’embouche
Localité
f. a
a
Autres
Total
L8rendC :
1. 3 = frais alimentaires
f. f = frais financiers
3
= amortissements
rota1 =I frais globaux.
c’cs frais sont r&l\\wnent CICIYJS j S~ssL;ne. j Tour& MbondC. j Kwr jbra ct à Thks. 1~
<rrandc diffGrwcz obsen-tic est en partic esphqutk par les objectifs zookchmqtxs (gains anttcyk
kmtk du format) II ~SI: sous-entendu que ces efforts SC traduiront cn des pris dc iwtc slg”ificati\\,cIllilt~
plus importants. Dans IL‘ cas dc Ngascop. ics ob.jxtifs zootechniyu~s assignés aux su.jets cmbouclttis
sont cn adèquntlon ~IX le prCt initial qui est trks modeste : 50 000 1;.
Aprts ccttc rcixc des charges d’approche. il nous faut considkx Ic pris d’acqtrisirion rappork à
la joumCc d’~mbouchc ct au bovin. Lc pris dc \\enk exprimé dans les mêmes tçrmcs fourniz
l’information compkmcin~alrc pour calculer la rentabilité de I’emboucht: aprls retrait des chargcb
d’approche
Tour2 Mbondc a pa!G cn moyenne ses bofins à l’cnk&e d’cmbouclx plus chers que Ics autrcx
localités. Ccpcndant. cc fait ne semble pas a\\.oir LIIIC signification parkulk car la mo)wtc pa;
animai n’est I~I corr#e par Ic poids des animaux nr par la qualit ou f’anticrpatwn. A la hntitc. nc pcut-
on pas dire que: la situation alimentaire plus fkorablc de Tour6 MbondC justifie l’achat dc bo\\lns C~L’
plus gros format Les taux d’intér& plus Clcv~s pcu\\mt aussi fournir une &plicaC.m a cette difErcncc
de pris.
Lc tableau 5 rkxrnc les pris d’acquisirion et dc wntc des boGns s~:lon les localittis et ICS
marches à bL:mil.

Tableau 5 : Rktribution de la journke d’embouche
Localité
PA/B/J
PVIBIJ
TOTAL
R-JIB
=-
-
=
L é g e n d e :
pa/b/j = pris d’acquisition d’un bo\\in csprimé LAI journée d’embouche
pv/‘j/b = pris de vente d’un bovin d’cmbouché esprimL; par~joumOc d’cmbouchc
r-j/h = rktribution joumalièrz de l’cmbouchc par bo\\in
La rétribution de fa journée d’embouche
01~ peut hre dans la dcrnicrc colonne du tableau 5. la rtitnbution dc la ~ourntic d’cmbouchc par
bo\\in. Cette dom& mcsurc la rCmunération de la gcstjon (managcmcnt). dc la main d’o~rx ct du
pla~~~~n~ (emprunt contractk) On ‘. note que la journCc d’cmbouchc est faiblcmcnt rktribukc malgr<
l’engoucmwnr q u e provoque ccrtc acti\\%C d’engraisscmenr
Thics a‘ant bénGficlc d u taux d’intérc1
abordable offre la meillcurc rentabiliré 205 F par bovin ct par jour.
La rentabilitk dc I’embouchc pa‘.saImc est positi1.c mais elle rcstc cependant faible pour ystifk
son attrali: sur les agro-pasteurs. Par conséquent. il faut rcchcrchcr les raisons dc cet cngoucmeni
ailleurs y& dans Ics aspects financiers intrinskques. Intcrpclks sur ces limites dc I’cmbouch~. les agro-
pasteurs consldkrent lc probltimc sous un autre an& Selon les cmbouchcurs.
c’est p a r c e que
I’cmbouchc s’inscrit dans des stratLgies globales qu’elle cs1 prisée.
Cette stratégie n’est rien d’autre: que la gestion du ç>zlc dc IiquiditCs cn milieu rural. Cettt
mtrcprise est trk délicate selon les agro-pasteurs. car il faut bien garder une partic des liquidités tir&
des rkoltes sur une longue période de 6 mois pour potnoir les mobiIiscr pour l’achat des scmenccs
d’autres intrants et les xivres dc soudure. Il se trouve que Ics IiquiditCs (revenus agricoles dans le sens
restreint) ne sont pas suffkantes pour “joindre les deus bouts”. Dès lors. la faible rCmun9ration obtcnw
n’est plus un obstacle tant qu’elle reste positive.
E!i fin de cycle d’embouche (vers la fin du mois dc juin). i’agro-pasteur a un besoin pressant dt:
liquidité pour pouvoir exploiter les opportunités offertes par l’hivemagc qui n’acccptc aucun retard. I
semble que c’est en cela que I’embouchc paysanne participe car sa pkriodc de maturation tombe aL
moment opportun En effet. en cc moment-l& les pris dc la viande de qualité sont 5 un niveau très élevc:
permettant des recettes d’cmbouchc plus substantielles.
Ep fin d’embouche. l’agro-pasteur est surtout intéressé par la quantité d’argent qu’il a en poche:
_. ‘. “-- par.6 scn cré@tt \\ .
! fl’bs i’&jc;Ctif 3wji>ni‘ ;!
paysanne est de masimiscr Ics liquiditk avec une cokraintc de rentnbilitk fïnancikre pos~ttvc.
En ajoutant tous les frais consignés dans la colonne trois du tableau 5. on obtient les liquiditk;
g&rCes j l’exception du cas dc figure de Thiès où tous les frais sont financés à partir du prct contracté.
C’est ainsi quY Sessène. un bovin embouché a permis en moyenne de générer 498 F/j aprtis 1~: paicmen:
du prêt-bétail.
F,,~,,,~, ,_ ,
Pour les bovins d’une étude comparke. plaçons toutes Ics localitks dans les mêmes conditions de
i
taux d’int&êt.
/-
I’
Les quantités nettes de liquidité fournies par l’embouche paysanne dcvienncnt alors
respectivement pour Tour& Ngascop, Keur Ibra et Th~ks. de 437. 42.5. 4 12.4 et 140 F par bovin et par
jour (voir tableau 4). En évaluant la journée dc travail en milieu rural à 500 F. on constate que ce sont

les économies d’échelle qui assureront une rentabilite financiàe à l’embouche. Le nombre de bovins
embouches par exploitant se situe entre 1 a 4 : la moymne tournant autour de 2.
Remarquons ensemble. que prise sous l’angle des liquiditcs. la situation s’inverse cn défaveur dc
Thics qui ne reussit j générer que 140 F par jour et par bovin. Ceci est dû au fait que Tbiès n’a pas du
tout investi dc ressources propres rccupcrables cn fin d’embouche. Ilnc simple correction dc distorsion
place Thies dans une position peu crniable pour faire face aux besoins financiers dc la campagne
agricole.
Tableau 6 : Liquiditcs génCrCcs sous Ics memcs conditrons dc taux d’intcrêt
z=-
-
-
-
Rubrique
Sessène
TOWé
Ngascop
Keur Ibra
‘Phiés
Lérende :
Pa/b/j = pris d’achat par bovin par jour
.Fa/b/j = frais alimentaires par bovin par jour
Ff/b/J = frais financiers par bovin par -jour
Nb/j = amortissement par bovin par jour
AfrOlj = autres frais par bovin par jour
P\\Yh/j = pris dc vente par bovin par jour
R.j/b
= rtitribution de la journce d’embouche par hm,in
Lg/b(j = liquiditcs générées par bovin par jour
LgnMj = liquidités nette géncrecs par jour.
Commentaires sur quelques ratios
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.ri;t.i; ihlli 12 i’Lïiritii’8ii 21. r ’

I. . ^,
aff&~tcnt plus ou moms fortement Iri rctrihution de la Journée d’çmbouchc en I’amcirorant ~Cnsrt~rCnrcrri
dans deus cas c‘cs ratios conccrncnr les paramctres suivants

(1.0) t-.0
CS’iJ) z-0
(‘t7.0) P-0
(S’(l) 1‘0
(SO) itj
(x.1 1 9-o
(G’(l) s-0
CL’ 1) c-0
(9 5
(8’5) c-0
(‘I’E) 1-t
(E.l:) c-0
-
ly?$ur,p xtcl np uo!m~oj ua s!s!oq3 sa

En effet. le créneau que represente l’embouche constitue une alternative peut coûteuse à l’accès
aux intrants de production. Les contraintes sont liées aux taux d’interêt très élevés. à l’accès à un crédit
suffkant pour faim prévaloir les économies d’échelle qui améliorent la rentabilité financiérc de la
journée d’embouche paysanne.
On relève aussi des distorsions dans l’octroi du crédit le moins cher aus embouchcurs les moins
performants. En corrigeant ces distorsions par l’allocation du crédit à ce qui ont lc savoir faire. ou
amCliorc globalement la productivité des embouchcurs compétents. C’est ainsi que l’on peut renforcer
des stratcgies spontancment mises cn place pour remplir un vide contraignant.
Par ailleurs. ce renforcement apparaît moins coûteux qut: lc retour a I’lntçn;cntiolmisni~
prcconisc dans les cercles officiels. En amcliorant l’acccs au crédit ct les conditions ahmcntaires. plus dc
hquiditcs tomberarcnt dans les poches des cmboucheurs.
Les problcmcs d’Cpuiscmcnt des sols vcrraicnt
un début de solution qui peut Ctrc amcliorc par une tcchnologic approprrcc dc compostagc

Références bibliographiques
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ISRA.
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condlttons Ecologiques dc Bambc! Annales du CR.4 l %O- 1% 1 Bull Agro. 11~20. IRAT. Nogent : 1 ?
Q

----
SI

.

<,
Tableau 4: Zone de Bambey. Rations à base de tiges de mil
mélassées.Consommation et évolution pondérale des
lots
ESSAI 1
LOT
1
11
SITE
Keur Secli
NDerep NDiogone
ESPECE
Bovine
Bovine
DUREE ESSAI (jours)
9 0
92
RATION ~100
Tige de mil hachée
58
5 8
Mélasse
11.5
11.5
Son de mil
17.5
17.5
Tourteau d’arachide
ii.5
i l 5
BML”
LS’“”
LS
CQNSOMMATIOI
Kg ?ilS!lOOkgPV 2 . 8
y 3c3kgPO.75
87.8
GMQ g PV /jour
681
TAUX DE BEKEFICE
39.6
_______--------_^------------
__I_________________-----------------------------
*RML Bloc minera1 a l&her; * *l..S I,ibre service
ESSAI II
_________-------____-----------
____________________------------------------------~---------
LOT
1
II
III
SITE
Keur Seck
Keur Ibra Diop
M’Baary G. Tan
ESPECE
Bovine
Bovine
Bovine
DUREE D’ESSAI
90
90
9 0
RATION
Tige de mil
55.2
SS.2
55.2
Son de mil
27 7
27.7
27.7
Tourteau
16.6
16.6
16.6
Sel
0.5
0.5
0.5
BML
LS
1s
LS
. r. _ > --'$-.% -
‘ l\\, \\
kg MS/1 OOkgPS
3.6
3.9
4.2
g MSlkgPO. 7.5
112.8
123.4
132.9
GMQ g PV /jour
1073
456
904
TAUX DE BENEFICE %
29.5
16.2
50.5