CENTRE DE: RECIlZRCFEX AGRICOLIB Al'PROCHE ...
CENTRE DE: RECIlZRCFEX AGRICOLIB
Al'PROCHE AGRO-SOCIO~COE@ZQJE
PAR SALLA DIOR DIENG
BIBLIOTHEOUE
‘$i
,
IITSTITITT SENXALAIS~REC~CHES AGRICOLE4
(1. S. R. A.)
-

I N T R O D U C T I O N
c
h
Cela n'est rien d'autre qu'une première tentative d'approche des
problèmes auxquels fait face l'Agriculture dans les pays sous et en voie de
dtkeloppement, donc notre pays inclus.
Un grand pas ayant été fait par l'équipe de Richard-Tell dans le
domaine scientifique et technique, je pense qu'une étude egro-socio-kono-
mique assez profmde des réalités de la région au prdalable, nous permettra
de mieux aborder les problèmes que nous soumettra la SAED et donner des solu-
tions effiqaces,
Le problème de la faim dans le monde est un théme oher auxmessieurs
de la F.A.O., c'est-&-dire qu'à la sous-alimentation s'ajoute la mauvaise ali-
mentation. La vraie problématique de la faim doit inclure : lVinsuffisance
alimentaire et la mal nutrition.
C'est-&dire que la croissance d&mographique doit aller de pair avec les
disponibilités des ressources alimentaires. Ce problème avait en son temps,
et je pense jusqu'à présent, divisé les spkialistes en deux groupes lors
de la confkenoe de Bucarest (1974).
_.
- Les Prc-Ik%use pour qui nous nous acheminons lentement vers
la catastrophe.
- Les optimistes comme Baade et C. CLARK ("Population Growkh and
land use") pour qui la capacité productive de l'agciculi$re wrn-
'
diale est capable de satisfaire les besoins nutritifs.
Effectivement comme l'a remarqué Baade,
- Seulement l/lO de la superficie terrestre est cultivé
- L'on emploie très peu d'engrais 7-g kg/ha
- Seulement 90 % des superficies cultiv6es sont irriguées :et le
plus souvent les paysans ne font pas recours aux labours.
Pour CLARK par contre, il existe une corr&Lation entre croissance
démographique et misère, et cette croissance selon lui n'est pas due à une
.m./ . . .

augmentation de la natalité mais plutôt à une baisse de nortalité. Selon lui
le taux d'épargne est lié au taux de croissance de la population, j'en. parle-
rai après.
Commençons d'abord par une &ude génkrale commune à tous les pays sous-d&+
loppés.
A/ - CROISSAWE EC!.ONOMIQ.UE - AGRICULTURE : FACTEUR JJE DXEXLOPPEHEXT
I- CARACTERES GIiiT.lERAm DE LA CROISSANC!$ ECONON-IQTJE
Premier Aspect
Le développement économique d'un pays dépend surtout de 4 facteurs t
- le Revenu R
- l'lpargne E
- la Consommation C
- lfInvestissement 1
~a microéconomie nous enseigne que la production P = C + E (~1) ;
nous avons aussi un paramètre E/P que nous apgelons la propension moy+e à
l'épargne ou quota moyen de revenu destiné à l'épargne. Ce quota est différent
selon qu'il s'agisse d'un pays développé ou non. L'épargne est difficile à
déterminer dans un pays sous-dheloppé parce qu'il manque le plus souvent me
comptabilité nationale efficace, mais l'on sait qu'en augmentant le revenu
disponible, augmente aussi le quota destiné à l'épargne.
L'épargne disponible sera &ale à t
Ed = Eint f o&mp - l+J
LIéparpe interne (Ebt) dérive de la première équation.
L'épargne import (bp) peut @tre de deux types - des prêts pour lesqvels
les pays sous-développés doivent payer des intérêts aux pays i.ndustriaJisés,
ou bien tout simplement des dons qui'demandent aussi certaines faveurs.
L'épargne Expert (Eexp) se divise en 2 : sous forme d'investissements au niveau
des banques étrangères (exode des Capitaux
!! !)9 sous forme de revenus que les
multinationales, après avoir investi dans les pays sous-développ&, font retow
ner en Europe.
.
.
./ . . .

Mais étant donné que, le plus souvent, Eimp - EeQ est négatif, cela signifie
en substance une diminution de E,t qui est déjh faible. Nous savons d0n.c que
seule une épargne de haut niveau est appréciable dans la mesure où cela favorise
l'investissement 1 (E = 1 ?)? ce qui veut dire que sans épargne il n'y a pas
d'investissement, et qu'elle doit toujours être élevée dans un pays sok-déve-
loppé. Mais il existe une autre énormité : d'habitude à rendre plus difficile
la situation, existe le fait que le quota d'investissement en sgri.cult$re est
encore mutilé en faveur d'autres secteurs,
in6ustriels et tertiaires auxquels
on aurait dû penser après donc si It = Investissement total
1, = Investissement en agriculture
Pra = Productiion agricole interne
PIt = Production interne totale
Ce qui veut tout simplement dire que 1'Ia absorbe une partie inférie? par
rapport Ct l'importance économique de lVagriculture dans lléconomie du pays.
Cela veut dire encore que le quota pour l'investissement en agriculturk est
insuffisant et que les investissements sont bas et mal distribués.
Deuxième Aspect : Efficience marginale du Capital
C'est le rapport entre l'accroissement du revenu dans un temps donné ek l'ao-
croissement du capital dans le même temps.
si dR = accmissement du revenu
dK = accroissement du capital = I
f = ef. marg Cap = dR qui montre comment varie R par raport
dKc1
à K. Dans les pays sous et en voie de développement l'cfficience
marginale du capital est de loti inférieure à 1.
d.~ est très peu productif parce qu'il manque certaines conditions st~ctuzales
de développement (ex : communications, instructions etc). Donc par rapport aux
pays développés, à parité d'investissement 1, la capacité de Production est
inférieure dans les pays sous-développés.
l . . / . ..i

Troisième Aspect : Coefficient du capital : K
On le déduit du cas précédent.
si nous posons 1 = KdR donc K = 1 = 3
Tir-T
donc K nous indique de combien on doit augmenter l'investissement
1 pour avoir un accroissement unitaire de R,
* Les textes d'économies appliquées donnent :
PayS développés 1 = K = O,83
f
I------w.
1%?A - FLEi.i
K
pays sous-développés J. = K = 2
f
ce qui veut dire qu'il faut bien 2 unités d'accroissement de 1 pour obtenir
;e même accroissement de revenu R,
Faisant la somme des 2 derniers points nous déduisons donc que plus une écono-
mie est pauvre de R, plus est basse l'efficience marginale du capital, et plus
il faut un coefficient de capital élevé pour obtenir un accroissement de revenu.
Quatrième Aspect : Taux de croissance économique
On entend par Croissance économique, l'accroissement du revenu par tête d%abi-
tant durent une période donnée et dans un pays donné. Cela est donc plut?% un
concept dynamique. Il ne dépend pas seulement du niveau de croissance é&onomique
mais aussi de la courbe démographique du pays, raison pour laquelle une'explo-
sion démographique dans les pays sous-développds ne fait qu'sgraver la situation.
"1 résuné il dépend :
- du quota moyen destiné à l'épargne
- du coefficient du capital
- du taux de croissance démographique
Cinauième Aspect : production et Consommation Alimentaire
Y;r = production alimentaire
P t Populatim
Y = Consommation Par tgte d'habitant
on indiquant par dYa = accroissement de la production
. . ./’
. . .

dy = wzcroissement de la consommation par habitant
dp = accroissement de la population
n
On doit avoir en condition d'équilibre dYa = dy t dp mais nous remarquons
cependant que dy est li.6 à l'accroissement du revenu R, c'est-Mire R
“*
disponible individuellement, ce qui fait que l'ari puisse facilement évaluer
le coefficient d'élasticité de la consommation alimentaire par rapport au
TCf?VMU.
n = k avec dR = accroissement du revenu donc dy = ndr
dR
dYa = ndR t dp ce qui veut dire : consommation = producticm dans un système à
l'équilibre. Donc on peut déduire que l'accroissement de la demande alimentaire
dépend du revenu e t aussi du taux de croissance démographique. Toujours en ce qui
concerne la dewnde alimentaire, deux éléments ont leur importance capittile dans
les pays sous-développés :
- le taux d'accroissement de la population
- le coefficient d'élasticité
Sixième Aspect : Taux d'occupation
Bien sir la comparaison se fera entre l'industrie et l'agriculture, Il faudra
noter que l'accroissement de l'occupation globale est majeur dans les pays
développés, et à parité d'accroissement (taux)' l'oocupation est aussi majeure.
II - LEF.4M3UX~VICIEuxCY~RELAPAwRFIpE
Dans les pays sous et en voie de développement l'agriculture e$t le
secteur prédominant et a surtout le caractère d'une agriculture de substance.
La productivité du travail est tr&+ faible. La production aussi par unit& de
travail utilisée est faible soit cn valeur absolue, soit en valeur relative si'
elle est comparée à celle des pays développés.
Il existe aussi dans les pays sous-développés le ph6nomène du chômage déguisé,
c'est-à-dire que certains ont des activités marginales dont la productivité
travail est nulle, ce qui veut dire que mgme si ces wents rastent sans travail'
le revenu national ne le ressent pas, et reste au même niveau. Le revenu est bas
et mal distribué, l'épargne presque insignifiante.
a) Une étude de Gunnar N'YRDAL montre l'amère réalité qui existe dans nos pays
confrontés à de nombreux obstacles :
a) basse productivité entraho
1
I
. . . / l .*

b) niveau de revenu bas qui entrainc
c) Eépargne basse ce qui donne par la suite
.
d) investissement bas
4
?Jais bien sûr : la basse productivité entraine forcément un bas revenu. Mais
sachant que dans un pays sous-développé une grande partie du revenu est destinée
à la consommation, selon la relation R = C + E
R= revenu
C = consommation
E = épargne
On voit bien alors que la partie destinée à l'épargne est faible. L'épargne
est faible, et source dlinvestissements,
ceux-i à leur tour seront faibles et
détermineront une basse productivité : l'on revient au point de départ 3. pas
de progrès.
Mais le problème de l'investissement 1 mérite d'&re plus approfondi. Il se
divise en deux :
- investissement matdriel
- investissement intellectuel
Si l'j.nvestissement intellectuel est bas, nous disposerons de personnel'peu
qualifié car il y a scarsité technique, donc peu de machines9 d'ateliers per
fectionnes etc, ce qui veut tout simplement dire basse productivité et donc
faible production.
Si l'investissement matériel est bas, la production sera faible, ce qui'veut
dire qu'elle pourra satisfaire au maximum la demande interne, danc impossible
d'exporter des produits agricoles et d'importer des technologies nouvelles
pour le développement agricole du pays. Seuls les financements extérieurs
peuvent remédier à cette situation,
b) La phénoménologie de la pauvreté a été abordée aussi par Rosestein et Rodan
suivant un modèle plus connu sous le nom des 3 indivisibilités : lfinvestisse-
ment, l'offre et la demande.
L'on se souvient que selon eux, le décollage économique est très difficile car
en ce qui concerne les investissements, ceux qui sont demandés par les diffé-
rents pays sont au départ très élevés, cela pour pouvoir garantir un niveau
minimum de développement. L'indivisibilité de l'offre vient par contre du fait
que les installations technico-industrielles doivent d'abord donner un minimum
de production./I
.** / ..,
I

Mais étant donné que l'offre est axée sur les produits alimentaires, ce11'4
découlent des nouvelles installations industrielles nIepas de vrai.6 dk%ou-
thés sur le marché interne ; donc tous les produit s sont automatiquement desti-
nés à l'exportation, chose très difficile car ils manquent le plus souvent de
compétitivité.
III - QUEL DOIT lZ!XE LE ROLE IB L'AGRICULTURE D&S UN PAYS SOUS-DEVELOP~ ?
a) L'on notera tout d'abord que dans les pays sous-développés la
demande de biens alimentaires ne fait qu'accroître. Donc l'agriculture aura
comme premier objectif la satisfaction interne de cette demande croissante.
Dans le cas où la demande est supérieure àl'offre, on peut arriver facilement
à l'inflation. Le plus souvent l'on a recours à l'importation ce qui alourdit
notre balande de payements et compromet ainsi la possibilité d'importer de
nouvelles technologies.
b) Si ltagriculturo se ddveloppe normalement, cela veut dire une
augmentation de la productivité, Dans ce cas alors le secteur agricole peut
fournir de la main d'oeuvre à l'industrie sans qu'il s'agisse d'un exode
rural pathologique' cela dans le but dtaccroit$e le niveau occupationnel, Il
faudra alors que la productivité individuelle s'accroisse pour compenser d'une
part l'accroissement de la demande interne et dyautre part la réduction de la
m~lj.n d'oeuvre destinée à l'industrie. L'on voit bien donc la nécessité, pour
un développement homog&ne, de lier le développement industriel à celui agricole,
le premier étant strictement lid au second.
c) Une agriculture florissante permettra, à travers les échanges
avec l'extérieur, d'importer des technologies nouvelles. Cela augmente la
productivité,
le revenu' donc aussi l'épargne.
d) Cette augmentation de l'épargne n'est rien d'autre qu'une possi-
bilité d'investissement d‘ans les secteurs commercial et industriel. La liaison
est donc frappante' et l'agriculture donnera à l'industrie matières premières,
main d'oeuvre et capital. Mais allons plus loin : une agriculture développée
n'est-elle pas aussi un débouché pour l'industrie (machines, engrais, tecfino-
logies en gkiéral) ? Etant donné qu'il y a augmentation de revenu' ne permet-
elle pas à l'industrie d'écouler d'autres produits, ne serait-ce que pour le
bien &tre familial ? (on pourra se payer le luxe d'avoir une belle maison'
radio, électrodomestiques etc).
..L / . . .

-3-
IV - gEx!ussIo~ - CoNcLusICN
P
Nous serons d'accord je pense que la seule chose à faire est d'aug-
menter la production.
.,*
Production élevée donne revenu élevé
Facilités pour l'industrie
t
11
épargne élevée
11
investissement
Mais pour un pays sous-développé, à qui donner la priorité ?
- Groupe Pro-Industriel o
Raisons a) le développement industriel a un taux de croissance économique
supérieur à celui agricole
b) le taux occupationnel est majeur
c) les pays industrialisés s'imposent de plus sur
le marché mondial
d) K, le coefficient du capital est majeur d,ans le segteur agriqole.
Donc il vaut mieux investir dans l'industrie pour avoir un K inférieur et un
développement national plus harmonieux.
- Groupe Pro-Agricole
Raisons a) le secteur agricole donnant les biens de substance, il permet
donc lfautosuffisance alimentaire
b) il permet d'avoir un bon développement industriel
c) dans un premier temps, c'est le seul secteur à pouvoir
donner une épargne satisfaisante.
On voit peut-être les raisons qui ont poussé certains pays du tiers monde vers
la ruine. Peut-on imaginer, un jour, un pays arabe, à part l'Algérie, la Tunisie
et le Ikroc, sans pétile ? Ce serait la fin car beaucoup ne pensent même pas
à l'Agriculture !!!
lk conclusion je dirai aussi que toutes ces deux théories n'ont pas
de sens, car les deux secteurs doivent &re compl4mentaires. L'agriculture n'a
un sens que si elle permet par la suite un développement industriel,
..* / .l..

-9-
B) ~ppRoc2JE AGRO-ECONOKIQUE ET '$X10-ECONOKtQ@? DE LA R%Im DU FI.EW
1 -préambule
le S&,égal est un pays à vocation agricole. Cela veut dire que même
s'il y a une indu strie naissante, les deux secteurs principaux de production
doivent être complémentaires pour qu'on puisse avoir un développement économique
rationnel et équilibré. kW.heuresement nous devons encore importer des produits
alimentaires, ce: qui' alourdissant notre balance de payements, nous met aussi
dans le circuit inflationnel. L'agriculture seuie, dans un premier temps, peut
nous sortir de ce circuit' et pour cela il faut augmenter la production.
Mais l'agriculture en général est un secteur f<aible, parce que doms&, d'où le
nombre d'obstacles que nous traversons tous pour arriver k l'autosuffisance
alimentaire. L'agriculture d'aujourd'hui dépend forcément de l'industrie (tech-
nologies nouvelles , engrais etc) à qui elle doit tout acheter parfois m@me les
semis qui sont' par llindustrie, étiquetés, traités et conservés. Et le plus
beau est quo le paysan nc fixe pas son prix, mais celui-ci est détermine après
maintes considérations le plus souvent étrangères au domaine agricole.
Voyons maintenant les probl&mes relatifs à la production agricole.
L'on entend par production toute transformation visant à accroître l'utilité
des biens. J'appelle aussi système de production la manikre dont sont liés ces
biens, l'ensemble des relations entra ces biens qui ne sont autres que les fac
teurs de production,
Le Gouvernement sénégalais a mis en place des institutions d'encadrement mais
les résultats obtenus jusqu'ici ne sont pas ceux que l'on espérait. Nous verrons
dans l'étude ci-après des systèmes de production préconisés, du diagnostic des
relations ISRA/Fleuve et SAED, les défauts de l'engrenage.
C) SYSTEME23 DX PROlXCTION : FACTEURS DE DE'VELOF?PE%B?T RURI;L
J'entends par developpement rural, l'amélioration du niveau de vie de la popu-
lation rurale dont le revenu est faible, et la possibilité de maintenir cette
amélioration par elle-même. Cela veut dire que :
- l'amélioration du niveau de vit doit se faire par une mobilisation
et une distribution adéquate des ressources suffisentes pour attcin-
dre l'équilibre entre la qualittS de la vie et les efforts Productifs
- ces ressources doivent être attribuées à ces zones dont les popu-
lations sont démunies et qui doivent aussi bénéficier des services
sociaux nécessaires.
..*/ . . .

- 10 -
- cette indépendance économique vis& veut dire aussi accroître le
nombre de travailleurs initiés aux nouvelles techiques pour pouvoir
maintenir cette amélioration.
Cela semblera étonnant, mais contrairement à ce que l'on pense, il y a manquant,:
de main d'oeuvre. Je parle bien sûr du nombre d'heures de travail dans les
champs, un nombre insuffisant par rapport aux autres pays du tiers monde, par
exemple l'Indo, On est donc devant un paradoxe x un surplus de main d'oeuvre
potentielle, une manquante (heures) effective.
1) - FLTJCTUATIClJS SAISCBJNIEFUE
Dans les périmètres de la vallée les paysans pratiquent 2 types de
cultures : cultures d'hivernage et cultures do contre-saison,
Les pointes des temps do travaux se situent au moment du repiquage du battage
du riz, de la récolte (valable pour la tomate aussi) et au repiquage et déma-
riage de l'oignon. Ce qui veut dire que durant toute la saison sèche chaude,
l'embauche est tres faible, et elle s'établit en fonctions des données clima-
tiques. Mais le travail dans le temps étant organisé suivant les façons cultu-
râles, il faudra donc faire un choix dans la diversification des cultures, pour
avoir du travail tout le long de l'année,
cela dtant un bon moyen pour fixer la
population rurale.
L'on veut expérimenter les 3 cultures : hivernage, désaison, contre-saison g
c'est une bonne chose mais il faudra :
- le temps nécessaire de préparer le sol pour la culture suivotite
- une rentabilité certaine
C'est-à-dire que lorsqu'on fait une diversification dc cultures, les cultures
ne doivent pas trop se chevaucher, telles que la nouvelle culture (KaYs) puisse
g8ner la culture principale (ri%) au moment où celle-ci a besoin du n;aximum de
main d'oeuvre.
II - L'EMPLOI Du T!EMFS
L'étude d'un modèle de ferme expérimentale pour le projet Diagambal montre que
les 5 actifs de la f,amille disposent ensemble de i390 jours de trava,il dont
seulement 640 utilisés donc 128 jours/an/personne (Convention Delta : André
REYNARD) .
Ce qui veut dire que l'on doit mieux occuper la main d'oeuvre en étalant la
production toute l'année avec des semis précoces, des cultures successives,
des cultures nouvelles (patate douce, gombo,, arachide),

- 11 -
En effet le paysan consacre plus d'heures 5. des activités non agricoles, par
exemple petits travaux rémunérateur&travaux ménagers' obligations sociales
et loisirs. Il existe donc des heures creuses que l'on pourrait dédier 2. i'agri-
culture. Le phénoméne des heures de travail s'explique pourtant : il y a des
problèmes annexes à l'agriculture comme celui de la productivité, du rendement
à cause des moyens techniques insuffisants, qui fait qu'il doit lls'arrê,ul$er pour
pouvoir faire cadrer son budget grâce à d'autres activités.
Il y a aussi le problème d'alimentation qui ne lui permet pas de fournir de gros
efforts toute l'année durant, et celui du climat. Effectivement avec JO aC à
l'ombfre, pour la thermo-régulation le corps doit avoir le métabolisme basa1 au
plus bas.
Mais le problème vrai reste le fait que le paysan' pour cultiver la terre, doit
y gagner quelque chose, sinon il y a tentation, concurrence et risque de substi-
tution du travail =agricole. Il faut donc fixer davantage le paysen à. la terre
et les innovations apportées doivent permettre une certaine rentabilité qui
puisse compenser l'attrait exercé par d'autre s activités sociales' ména&?res ou
r&un&atrices. Un d&eloppemcnt du commerce serait souhaitable car le profit
est une incitation à, produire plus, sinon l'on va à l'encontre des phénomènes
comme l'exode rural dont les causes sont diverses, mais je me réserve d'en parler
ici.
III - DIVISION DU TRAVAIL EXTRE LX3 SEXES
La division du travail entre les hommes et les femmes constitue un
facteur fondamental ayant une incidence sur les dtisponibilités de la main d'oeuvre.
La régior, du fleuve et surtout le Pouta est très traditionaliste en général, j'ai.
remarque que les durs travaux.' comme la préparation du terrain, incombent aux
hommes tandis que les autres comme le repiquage, sont réservés aux fenmes.
Le rapport sur les heures de travail est faux selon moi car en plus des champs
il y a aussi les travaux domestique s qui attendent les femmes,, Le nombre d'heures
de travail faites par les femmes est supérieur à celui des hommes, et il faut
noter une certaine rigidité qui consiste dans le refus chez les hommes de faire
des travaux de femmes (ex le repiqwe qui est plus dur n'est yas fait par les
hommes qui selon moi ne veulent pas s'éreinter !!!). Ceci disparaitra certaine-
ment avec l'apport de la technologie mais le danger existe car cela peut diminusr
la contribution des femmes au développement.
Dans llorg~anisstion du travail, il faut tenir compte donc des facteurs économi-
ques, sociaux, culturels et physiologiques. Une solution conûiste aussi à facili-
ter le travail domestique des femmes qui' à Ndouloumadji Demb6, doivent faire
3 kilomètres pour aller laver le linge au marigot, temps perdu qui peut âtre
consacré à l'agriculture.
..O / . . .

" 12 -
Ndouloumadji Dembé : Discussion avec un groupe de notables, dont le
président du périmètre.
Abardi Ier Avril 198C
- Après les salutations et
présentations ;
Je suis venu pour vous questionner à, eropos des problèmes relatifs
aux périmètres. Je suis nouveau et dois mlinformer.
C'est bien mon fils, tu n'es pas le premier. Nous répondons parce
que tu es hôte et surtout parce que nous avons espoir. Nous avons maintenant
une bonne méthode, on la tient à 2 mains,
- j'ai. vu une pompe !
- oui c'est une bonne chose mais nous avons trop de frais : engrais?
gasoil etc plus la petite dimension du champ
- les champs sont petits ?
- oui, il y a beaucoup de frais, mais on pourrait bkéficier des
cultures avec des champs grands
- chaque champ mesure combien ?
- nous sommes 30 ici, les autres 44 car on a deux pompes. Ici il faut
3 champs pour faire un hectare
- la pompe vous coûte cher ?
- oui, cela revient à chacun 6 600 Frs pour la location, plus le
gasoil 4 fûts pour le maïs, Ii pou? le riz.
- l'engrais ?
- cher aussi, le blanc 1750
après diminution
le noir 1250 f 1250
- les autres dettes ?
- oui pour les machines
- quelle culture préfère5vous ?
- le riz, car ayant plus de rendement rnêlde s'il comporte dos frais
et c'est ce qu'on mange. Le mil n'existe plus car il n'y a pss d'eau
- à chaque récolte, après avoir payé les dettes il vous en reste
beaucoup ?
- non pas beaucoup d'argent, les champs sont petits
.T. avez-vous beaucoup de frais pour la main d'oeuvre ?
- relativement, ons'entr'aide. Si seulement on devait tous les
payer !!! mais n'empêche qu'on ne donne un peu aux amis
- il y a beaucoup de maladies ?
- oyi
- 14 y a un dispensaire ?
. . . / . . .

- 13 -
- non
- il y a beaucoup de morts ?
- oui cela dépend des périodes "p enfants adultes
- il y a beauooup de vieillards ?
- non
- comparativement ?
- il y'en avait plus autrefois
- le manger ?
- on mangeait mieux, on avait même de l'huile de poisson maintonant
seulement l'arachide
- autres problèmes ?
- oui les champs sont mal nivelés, il y a des moments où certains sont débordés
d'eau pendant que d'autres n'ont absolvent rien.
Tu vois aussi ce sol, il est très dur à travailler, surtout pour un vieux
il faudrait dos machines
- avez-vous demandé qu'on vous augmente les champs ?
- oui l'on m'a fait savoir que le village de Doumga Oura Alpha l'a fait, mais
la SUD a augmenté après la location des machines.
- j'ai remarqué quI.il n'y a pas barr;ucoup de jeunes !
- ils sont tous partis, qui pour étudier, qui pour aller travailler à Dakar,
en France ou en C8te dlIvoire. Après il s envoient l'argent pour aider les
parents à payer les imp&s, les engrais etc, sinon impossible d'aller do
l'avant.
- autres cnliwces ? j'ai vu le bord du grand marigot
- oui des cultures maraîchères, le falo. On aurait pu les exploiter mieux.
Notre grand problème est la dimension des parcelles, car on aurait pu
utiliser des machines.
fi - OUTILLA02 ,AGRICO~
L'outillage agricole doit être assez simple parce que répond3at
mieux aux réalités, et étant aussi plus économique. L'utilisation des charrues
à boeufs,, de sarcloirs etc peut en plus aider 5 développer le travail artisanal
et l'élevage car il va y avoir non seulornent une augmentation de la productivi-
té, mais un accroissement de l'emploi et une hausse des revenus de l'industrie
artisanale. Pour les tracteurs etc, il faudrait do grandes superficies, et lors
de leur utilisation, voir surtout le rapport poids/puissance vu ].'état d@s ter-
rains. J'aurais opté pour un petit tracteur possédant jusqu'à 25 - 30 CV dans
les grands périmètres ct un motoculteur dans les $rimètres villageois. L'expé-
rience de Ndoybo/??hi.ago saura nous en dire plus,
.*. / . . .

- i4 -
v- LA DIVERSIFICA'PION
Cela peut aider à résoudre presque tous les problèmes t main d'oeuvre,
revenu ' capital, exode etc mais l'introduction des cultures ne résoud pas tout
à elle seule. Il faut qu'elle soit rentable et pour l'étre il faut un apport
supplémentaire de technologie. Une incitation pour une majeure production de
riz peut aider la diversification, car le paysan ayant d'abord assuré sa nour-
riture, une partie de son benéfice peut devenir investissements dans les acces-
soires techniq*ues (charrues, houes etc...).
Cela est confirmé par l'étude d'une feme expérimentale (projet Diagambal,
Convention Delta). Il y a eu un accroissement du revenu de 57 % par rapport à
la campagne précédente. Comme cultures vivriéres à part le riz, la patate douce,
lfoignon et la tomate sont bien accueillis, Dans un second temps on peut très
bien développer des cultures pour l'exportation telles que : haricots, carottes,
poivrons, asperges, etc.
Mais comme le souligne M, SOWO, cela est possible seulement s'il existe une
infrastructure adéquate pour orienter les cultures et leur chercher des débouchés.
Une intégration élevage-agriculture serait l'idéal :
- augmentation des produits zootechniques et agricoles
- résolution d'une partie de la mécanisation
- disponibilité de fumuro, donc meilleure protection des sols
- diminution du ch6mage
- amortissement facile des dépenses.
Pour mener à bien tout ce travail, il faut une bonne liaison entre l'I.S.R.A,
et ceux charges des programmes de développement rural et de la vulgarisation.
hais je pense que le problème intégraticm doit &re abordé par le paysan lui-
même, ct la recherche devra seulement trouver des solutions aux problèmes.
Autre point, est que le Fouta a toujours été une zone pastorale car les pluies
y sont relativement faibles danc non propices aux travaux de la terre. Li'élevage
servirait à améliorer le niveau de vie. Je pense aussi que les moutons, chèvres,
les boeufs que l'on laisse trainer
et qui gâtent les champs (structure) peuvent
&tre de bons agents de progrès. On pourrait les enfermer dans des enclos, leur
donner la nourriture qu'il-9 cherchent ailleurs (d'où développement des fourrages)
et on aurait pu ramasser le fumier qui dans l'état actuel des choses' se perd.
Cela fournba&t du travail non seulement à ceux qui n'en ont pas, mais permet-
&&+ à tout le monde de se procurer d'autres revenus dans les périodes creuses,
car le nourrissage à l'étable n'est pas saisonnier. Et en allant plus Min non
E../. . .

- 15 -
seulement l'élevage aiderait l'implantation d'industries alimentaires (conserves,
beurres, etc..,) mais serait surtout une assurance dans la vie : on peut vendre
le bétail en temps de crise (argent, sécheresse), comme animaux de trait (pro-
blème mécanisation agricole) ; c'est une épargne, donc capital = investissement.
INais cela veut aussi dire : pâturage = eau.
VII - LECREDIT
Il s'agira seulement bien sûr du crédit agricole, c'est-a-dire celui
accordé aux activités agricoles. Le riz a meilleur avenir dans cette région, ce
qui prouve qu'il peut exister une épargne potentielle beaucoup plus grande. Mais
nous venons de voir que le paysan r&ssit difficilement à faire cadrer son bud-
get, d'où la grande nécessité du crédit agricole.
L'on emprunte surtout pour des
besoins agricoles et les crédits sont donnés
sous-forme de fournitures a.&ricoles.
Le syst8me de crédit mis en place aide aussi l'introduction de techniques nou-
velles car des paysans n'ont assuré qu'ils utilisent l'engrais parce qu'on leur
fait crédit sinon ils n'en auraient pa s usé s'ils devaient le payer à cause des
problèmes financiers qui les accablent. Un paysan me dit cependant%ussit& la
récolte finie, il faut rembourser' !
Je pense qu'il doit y avoir uno certaine souplesse dans le système de credit
pour éviter qui3 le paysan fasse
des travaux extra-agricoles. L'on devrait
revoir le taux de remboursement et je pense que les paysans ont des difficultés
parce que :
- délai, taux, niveau de vie, etc.,. : tous des paramètres à
considérer selon moi.
- la médiocrité des services de vulgarisation a entrainé celle des
rendements.
- les prix des produits récoltés ne sont ~3s tels que les paysans
puissent avoir une marge de bénéfice.
VIII - U COMi'@RCIALISdTION
Je pense que l'insuffisance des moyens de commercialisation et de
transport, la fragmentation des marchés et le politique non adéquate des prix
sont de sérieux obstacles au développement rural.
Dans les périmètres toute 1a récolte de riz est à vendre à la SAIZD (en principe)
mais les autres produits comme les Cultures maraîchères, après Fanaye, ne sont
pas bien exploités surtout qu 'on arrive difficilement à les écouler faute de
moyens de transports suffisants. Je tiens à souligner aussi que le rôle de la
SAND au point de vue commercialisation est très important, parce que les filiéres
. . . / . . .

- 16 -
commerciales traditionnelles sont quelquefois inefficaces'abusives et le plus
souvent antisociales, (quant à Richard-Toll on est obligé do payer 1rn oeuf à
50 F CFA, à prendre ou à laisser). Cela est dû jc pense aux variations saison-
nières de la production. Une institution comme la SAED aide aussi le recouvrement
des crédits car les paysans peuvent se retrouver devront des commerçants qui leur
achètent leurs produits à bas prix et ne pas pouvoir payer leurs dettes par la
suite.
Il faut savoir que le revenu brut de l'agriculteur dépond des coûts de production,
du rendement et des prix de s produits récoltés. La vulgarisation agricole doit
surtout prendre en considération les servitudes qui conditionnent ces rendements.
Les paysans doivent disl)oser des credits au moment voulu, et sous la forme qui
leur convient, Il faudra tenir compte aussi des caprices atmosphériques. Les fluc-
tuations annuelles des revenus risquent df6tre plus grandes s'il s’agit des péri-
mètres où il n'y a ps s une maîtrise de l'eau0 Continuant à parler de la SAND, il
faut savoir que bien au contraire ils n'interviennent absolument pas sur le marche,
Ils ne peuvent pas, vu qu'ils se contentent seulement do vendre les récoltes et non
les produits finis, Après avoir acheté le riz au paysan, ils le vendent à X'ONCAD
qui le revend,
Après avoir acheté les tomates, vente à la SOCAS qui revend le produit sous forme
de concentré aux pauvres paysans !
Voilà ce qui amène les fraudes. Pourquoi oblige-t-on la SAED à passer par lfONCAD?
IX - LE&S SERVICl4S SOCIAUX
Il y a tout d'abord un problème, disons, humanitaire, La santé, l'amé-
lioration de l'adduction d'eau, des régimes alimentaires, de l'éducation peuvent
aussi contribuer 5 l'accroissement de la productivité agricole' car elles augmen-
tent la main d'oeuvre en quantité aussi bien qu'en qualité.
Il y a encore des carences alimentaires mais le problème majeur reste celui de
l'eau potable. J'ai vu le cours d'eau de Ndouloumadji. A côté des gens qui ~0
lavent, des femmes qui font le linge, des chevaux, il y a des zens qui boivent.
ME DIENG me disait que plusieurs fois des gens sont morts car blessés, ils arri-
vent à Matam trop tard : il faut preparcr une charrette, transporter le malade
jusqu'à la route et prier qu'une voiture passe tôt.
3'oublions pas aussi qu'un tout petit bureau coordonncant 2 ou 3 villages servant
d'offico d'état civil serait nécessaire, Vues les hautes températures pour accroi-
tre la réserve d'énergie ou pour lféconomiscr,
étant donné aussi que l'alimenta-
tion n'est gas des meilleurs, personn 5 n'a jamais pensd à trouver pour le paysan
une maison qui le met à l'abri (voir systèmes Biogas),
.0* / .*.

- 17 -
Il faudra adapter la mentalité des cultivateurs aux nouvelles techi-
ques, accroître leur savoir et surtout toujours les consulter avant tout projet,
Ce serait dommage que les projets soient imposés et que lors des réunions pour
expliquer le fait (déjà accompli), le paysan ne puisse même pas poser de ques-
tions tendant à faire d'éventuelles modifications, L'importance de la formation
sur la Productivité a déjà été soulignée antérieurement.
Le problème que nous devons résoudre est assez épineux. La région du
fleuve, de par sa composition ethnique,
est restée très traditionnelle, La
division du travail surtout selon les sexes est très rigide, et je pense que
les femmes font la majeure partie du travail,
Reste donc le problème de la ren-
tabilité chez les hommes.' qui avec l'excuse sans fondement de ne faire que les
durs travaux, participent minimement au développement de la région, et pour Ctrc
honnête, je dirai qu'ils ne travaillent pas assez !
C'est une région qui a beaucoup bénéficié du colonialisme (Saint-Louis, Richard-,
Tell), et qui a donné de grands érudits au Sénégal. Si alors des régions, comme
la Casamance qui a été toujours délaissée,
sont devenues maintenant les zones
les plus riches du pays, c'est simplement le fait qu'ils travaillent plus.
Ce délaissement des populations en ce qui concerne le travail a entrainé des
effets catastrophiques comme l'exode rural 9 l'appauvrissement des terres et
je dirai qu'ils ont aussi leur part de responsabilité dans le phénomène de
désertification,
Le problème de la désalification des eaux, donc par suite de celui de la boni-
fication des terres doit Etre résolu le plus tôt possible.
Quant à la SnED, elle doit tout faire pour venir à sa tâche qui est d'une impor-
tance primordiale, et lors des aménagemonts des périmètres, il faudra revoir les
problèmes techno-économiques comme nivellement des champs, le coût du gasoil
permetknt ainsi une plus grande utilisation des pompes, les possibilités d'al-
léger les travaux domestiques donnant ainsi aux femmes l'occasion do mieux se
consacrer à l'agriculture,
L'assistance sociale devra être amélioree (alimentation, dispensaire, éducation)
ainsi que les moyens de communications, les services administratifs,
L'ISRJ doit aussi mieux définir son plan d'action, être plus rigoureux, mieux
adapté aux exigences pour ne pas courir le risque de faire de la rochorche pour
la recherche.
Espérons que les barrages de Diama et knantali nous aideront à résoudre
beaucoup de problèmes.

- ?8 -
XI- L'EAU : Considérations Agronomiques
Selon le contenu hydrique du terrain nous savons que les plantes ont
plus ou moins de fatigue à puiser de l'eau. En effet le travail qu'elles doivent
effectuer est inversement proportionnel à la quentite d'eau du sol, sachent que
la tension matriciale augmente au fur et à mesure que le contenu hydrique diminue.
L'eau disponible pour la plante se situant entre la capacité de champ et le point
de flétrissement pezwnent, des Etudes sérieuses doivent être faites au préala-
ble avant tout travail d'irrigation pour pouvoir réellement satisfaire aux besoins
de la plante.
L'eau étant un facteur vital, je pense qu'elle doit alors mériter une attention
particulièr c et aussi un certain respect. La SAED dont le rôle primordial dans
la région va toujours s'<agrandissant,
devrait recevoir le problème de la gestion
de l'eau dans ses périmètres où existe d'apres eux une maîtrise complète de ce
facteur. La situation des canaux d'irrigation m'a sincèrement stupéfié à tel
point que je me demande si au préalable des études ont été faites.
Nous savons aussi que les frais d'exploitation. concernent surtout l'engrais et
l'irrigation. Etant donné que l'engrais même, c'est-&-dire son efficacite, son
action, est un facteur dépendant de l'eau (soit pour le transport même des élé-
ments chimiques soit aussi comme moyen de défense contre la température par
l'augmentation de la concentration de la linfe) voilà qui prouve que ncus sommes
liés encore plus à cet élément (Ifeau). Cependant j'ai pu noter :
- qu'il n'y a pas grande utilisation de pompe (étant donné ce
qu'elle coûte !)
- quo les canaux d'irrigation sont très mal faits (tordus, avec des
trous, cailloux, etc)
- qu'il n'y a pas eu d'études au préalable
- et le comble, que ce sont les paysans eux mêmes (donc sens aucun
calcul) et qui ont procédé à la construction de ces canaux !!!
Résultats :
Inefficacité, gaspillage surtout car vu l'état des canaux, les pertes
d'eau par infiltration et par effiltration doivent être monstrueuses !
Le paysan qui n'a pas été bien encadré décide d'une façon empirique du moment où
il doit faire son irrigation. Il choisit d'habitude comme critère l'état, du sol,
de la plante, le temps écoulé depuis la dernière pluie ou sa dernière interventiolp
dtoT: le manque de précision. Cela additionné aux autres détails mentionnés ci-
dessus nous poste à la conclusion suivante
: mauvaise gestion de l'eau ; mauvais
entretien du réseau ; mauvaises irrigations dues aussi à des défauts de planage.
ISRA - FLEUVE
. . ./ ..*
I
.
BhLIOTHEOUE
I

- iy -
Lors de la construction des canaux nous devonsnous préocarper surtout de trois
choses o
- la stabilité des bords des canaux
- les problémes relatifs à l'effiltration
- la manutention
En ce qui conccrne la stabilité des 3 bords des canaux on terre que nous avons,
de
il faut d'abord se préoccuperfia vitesse de l'eau qui ne doit pas porter à des
ph&oménes d'érosion, et toujours dans cette ortique on peut permettre une petite
herbosité qui servirait comwe ciment des particules terreuses.
La stabilité des canaux est liée aussi à la portée solide c'est-à-dire aux
différents matériaux qu'on risque d'y trouver,
comme les cailloux ou les morceaux
de bois par exemple, d'où la nécessité de propreté, de nettoiement.
Il peut y avoir pendent l'hivernage un encombrement des canaux dû à une certaine
végétation. Four ne pas avoir dem0 problèmes sur lc d&O.ux de l'eau, on pourrait
arracher cette végétition envahissante ou utiliser des produits chimiques. (Yais
attention à la pollution de l'eau !).
L'on voit bien après cette étude, la nécessité d'un encadrement technique. Et en
effet je pense que les fonctions de la Satie,
""D dans ce domaine devraient être o
- construction des aménagements
- problèmes annexes à la restrwturation
- gestion et entretien (ou alors preciser le rôle de chacun, c'est-a-
dire préciser la part du paysan dans les travaux d'entretien),
Je dirai pour conclure qu'il n'est même pas question de laisser aux paysans le
soin de construire les canaux, parce que cela équivaut à perte = plus de frais
d'exploitation = minimum de bénéfice = aucune incitation à continuer. Il faut aussi
un technicien assez qualifi6 pour fuire les interventions et pouvoir aussi parer à
un dé&t éventwl (ruptures, effiltration etc.,.). Ce même technicien devra aussi
discuter avec les paysans du moment opportun pour faire l'irrigation car le mode
empirique pour décider l'intervention n'étant pas précis, l'on risque fort bien
de donner do l'eau aux cultures quand l'humidité est déjà en dessous du point de
flétrissement permanent c'est-à-dire trop tard. Il peut arriver aussi le contraire
c'est-à-dire considérant d'éventuelles fissurations
superficislles éteult donné la
nature argile-limonc~quelquefois,
de donner l'eau alors qu'il en existe déjà à
5 ou 10 cm do profondeur,, e-C tout cela influe sur la productivité.
. . . / . . .

- 20 -
- Des problème s d'ordre mécanique aussi peuvent se poser. Je pense aussi
que le technicien en question devrait faire en quelque sorte pourqu'il
n'y ait pas de rupture de stocks pour les pièces de rechange. Il serait
en effet dommage, au moment du besoin y que la pompe ne puisse pas
marcher par le manque d'une pièce quelconque, ou le manque d'huile !
- Il faudra revoir la méthode d'irrigation si elle est adéquate ou s'il
faut en chercher d'autres plus convenables.
- Nous savons aussi que le paysan dépense beaucoup en gasoil et je
pense s'il n'est pas temps d'orientor les recherches aussi sur le plan
énergetiquc. Les déchets qu'on trouve partout, les fosses septiques
(Saint-Louis, Vallée du Fleuve) ne pourraient-ils pas donner l'énergie
nécessaire pour l'irrigation par système bio-gaz ?
Il y a aussi un autre problème : la nature et la qualité de l'eau d'irrigation.
J'ai vu à Ndouloumadji Dembé que le grand marigotscrv&t non seulement aux travaux
d'irrigation mais aussi aux usages courants.
- on y puise pour boire
- pour laver la vaisaelle, le linge
- on s'y lave et avec môme les animaux
Alors je me demande 0 est-ce que les analyses ont été faites, si oui, je pense
qu'il faut aussi un système continu de contrôle, c'est-à-dire qu'on devra déter-
miner 0.
- sa composition minérale, sels surtout
- température lors des interventions d'irrigation
- P H
- s'il existe des substances toxiques (il y en a certainement vu tout
ce que l'on fait là-dedans !) et surtout voir s'il y a une prépondé-
rance de &ains élements comme le bore étant donné la chaleur et
l'aridité relative de la zone. Le bore ne devrait surtout pas dépasser
095 - 1 ppm au maximum. Cela a son importance étant donné les effets
néfastes que la toxicité peut entrainer.
Il faudra déterminer certaines liaisons entre les différents éléments,
surtout entre ions mono et bivalents, et aussi le S.A.R. (Sodium absorption ratio)
surtout dans le Delta.
Etant donné que nous sommes en face d'un système d'irrigation pas effi-
tient, donc avec beaucoup de pertes d'eau, c'est-à-dire du gaspillage, il y a des
.*./
.,.

moments où le niveau de l'eau est très bas, et en ce moment un gaspillage en
amont causant un manque d'eau en aval, nous devons prier. pour ne pas nous trouver
dans un moment critique pour une culture quelconque !!!
XII - LE SYSTrmE IJ3 PrlODUCTION
On peut encore le définir comme la combinaison de différentes spéculations rete-
nues pour la mise en voleur du périmètre, ces spéculations étant fonction :
- des techniques b sol, climat, ressources en eau, etc...
- du potentiel humain : potentiel et degré de technicité de la
main d'oeuvre
- des critères économiques f possibilités et conditions du marché,
DOS les périmètres de la SAED, le riz est cultivé avec 2 &c;oltcs annuollos cc
qui pcnnct une rentabilité élevée jusqu'à 4 tonnos/ha/récolte.
Les 2 périodes de pointes sont le labourcsemis-repiquage et la période de récolte,
La première période peut être résolue grâce au tracteur ou au motoculteur, mais
c'est surtout la récolte qui pose des problèmes, raison pour laquelle la SAED
s'efforce de mettre au point la faucheuse ou la moissonneuse
à traction animale.
é
Nous remarquons aussi des contraintes de gestion o
- rapidité dtexécution dos travaux culturaux mais la nature argileuse
des sols nécessite un concours mécanique de la SAEZ
- la première recolte est vite enlevée pour permettre la préparation
du sol de la seconde culture annuelle (riz ou blé)
- obligation de planage après la culture de tomate pour favoriser une
bonne irrigation de la culture suivante.
Il faut souligner aussi qu'il reste de mettre au point les modalités d'intégra-
tion élevage -agriculture.
Voir aussi organisation du travail

- 22 -
XJII - LE$ HABITYTDES ALI~v~~?TAIRES
Les ceréales cons$ituent l'aliment de base, A part le mil, le sorgho,
le mals qui sont les cultures vivrières traditionnelles, il y a aussi le riz qui
occupe désormais une place prépondérante chez les Sarakolés, peulhs g l'usage
était plutôt de mange,r du mil (ccnrsos~3)~ L'on remarque qu'il n'y a presque plus
de différence en alimentation selon les ethnies,
et les maures mangent aussi bien
le riz au poisson ou à la viande comme tous les autres. Cependant ils consomment
plus de lait que les autres. Tous ont Eté alléchés par cette nouvelle culture qui
est le riz qu'ils accompagnent avec tomate,, huile, poisson, viande et légumes à
leur guise. Le poisson séché et fumé est aussi employé, qu'ils accompaaent avec
des niébés et du %énétou" (néré).
Mous savons tous que les céréales sont pauvres en protéinei3,mais celles qu'elles
contiennnent sont nobles. Ce déficit doit Etre complété par d'autres aliments
riches en protéines comme le lait'
la viande etc. Et c'est notre manière de pré-
parer, de cuisiner ces &réales en y mettant des condiments différents qui nous
sauvent. Le riz poli donne le béri-béri, Le maïs lui, est plein de défauts ; en
effet, non seulement il est pauvre en Tryptophane, mais il contient aussi un
facteur, non encore identifié par la recherche moderne, qui inhibe l'utilisation
même du typtophane, voilà qu'il se pose donc des problèmes pour la synthèse de
l'acide nicotinique. Il faut alors une alimentation équilibrée et dans ce cadre
cc sont les services compétents qui doivent faire leur devoir en enseignant aux
paysans des habitudes alimentaires très rentables. Savent-ils que l'huile de
beurre qu'ils fabriquent à domicile est plus nutritive que celle d'arachide
(gossipole ?) qu'ils achètent comme font les "citadins" ?
Ou que le poisson
seché (Guèdj ou Kéthiakh) et le niébé ont plus de protéines que le poisson frais,
qui leur coûtt3.@8 yeuxdela tête, et la viande même ?
J'ai pu noter qu'il y avait une remontée des cultures traditionnelles comme le
maïs dans les périmètres villageois, A mon avis, dans le cadre de la diversifi-
cation, c'est .un élan qu'il faut encourager, ot surtout parce que le maïs est
plus adapté au fondé 9 qui constitue la plus grande partie des perimètres villa-
geois, que le riz, La scicncc moderne est bien consciente de l'intérêt des cé-
réales et des progrés immenses ont été faits pour elever leur contenu protéique.
Exemple pour le maïs l'introduction des g3nes "opaque 2"' "Sugar 2" et t%kxy~
(VX) ont donné des high lysine products. Cela nous mène S un autre aspect du
problème.
La ration alimentaire comprend 2 volets : maintenance et production. Quand on
demande a quelqu'un de cultiver, il faut bien qu'il soit en mesure de le faire.
. . .! . . .

- 23 -
LT ration de production du paysan lui permet-elle d'atteindre les performances
que l'on attend de lui ? Une enquête des services de ia nutrition nous permettrait
a.y voir clairornent, pour la modélisation des systèmes de production.
Quelle est l'incidence de l'alimentation sur la production ?
Dans les payes précédentes 9 je soulignais l'importance qu'on devait
accorder à llautosuffisance alimentaire comme facteur important de la production.
Dans beaucoup de rapports socio-économiques,
je pense qu'on insiste pas assez sur
ce protilème.
J'appelle ration alimentaire l'ensemble dos aliments que l'on mange en une jour-
née. L'alimentation joue beaucoup de rôles :
- comme facteur économique
1'
facteur d'amélioration génétique de la race
II
facteur sanitaire
- S&ouk aussi comme facteur productif
L'on me dit qu'autrefois, Etre sdn6galais était un critère de beauté chez la race
noire. Ils étaient grands et beaux. L'on remarque cependant que les natifs des
années 20 et remontant jusqu'en lg54-569 sont les plus déshérités sur le domaine
physique, aussi bien qu'esthétique. Après l'accession à l'indépendance la situation
s'est améliorée, redonnant la race des géants à IF! ans d'âge.
Cela s'explique par le fait que la part protéique dans la ration alimentaire a été
augmentée, contrairement à ce qu'elle Stait. Ainsi d'une alimentation surtout
énergétique parce que satisfaisant aux besoins du colonisateur qui ne pensait qu'à
nous faire travailler, nous tendons vers une autre qui est mieux équilibr@. d'où
l'amélioration génétique. Certaines maladies tendent aussi à disparaître, car
rappelons le, les maladies infectieuses dépendent aussi du paratype dont le facteur
alimentation est un des plus importants c'est-à-dire qu'à part le bacille, il faut
aussi le terrain propice, ctest-à-dire une certaine prédisposition à attraper la
maladie. ikis ici au contraire uous notons ou plutôt nous tendons vers une h&&dité
de la prédisposition à la réaction imminutaire active à cause d'une alimentation
améliorée p parce qu'il y a meilleure formation d'anticorps, ceux-ci se formant sous
influence génique.
Voilà la raison principale de l'orientation d'abord vers une auto-suffisance alima-
taire, et le d&ir des paysans meme de vivre en autarcie Drouve qu'ils veulent avant
tout satisfaire leurs propres besoins alimentaires. L'étude des marchés de la région
du fleuve montre que la priorité est accordée à la production des denrées, mais du
moment que l'industrie alimentaire n 'est pas encore bien implantée dans le fleuve,
.*./ . . .

- 24 -
favoriser %Gntenant une culture d'exportation serait une catastrophe et entraine-
rait une baisse des autres cultures d'où une influence négative sur la qualité de
la vie rurale que l'on veut améliorer.
Il faut augmenter d'abord les culture s vivrièrcs pour que dans un second temps
l'on puisse s'adonner aux cultures d'exportation.
Un ph&omène lié à celui-ci est aussi le fait que la plupart des paysans ne' livrent
pas toutes leurs récoltes à la SAl3D mais ils les commercialisent ou font des traw
sactions seulement pour pouvoir disposer de plus d'argent et payer les dettes.
Un autre problème réside du fait que la spécialisation dans les cultures vivrières
comporte des dangers, w- la situation aléatoire du point de vue pluies. Leis va-
riations climatiques provoquent de grands karts entre les disponibilités en vivres
cela dans les zones il n'existe pas une maîtrise de l'eau.
Il faut noter aussi que les problèmes liés à la commercialisation, la politique des
prix fixés par le ,mouvernement ne sont pas une incitation mais bien au contraire
un frein a'u developpement des cultures vivrières. Une augmentation du prix du paddy
de 41 à 50 l?rs CTA serait une bonne politique mais cela ne devra être une excuse
pour élever le prix du riz qu'achètent les citadins !
L'introduction du blé est une excellente chose mais il ~(e devra pas trop concur-
rencer le riz, et aussi il faudra une politique de prix comme incitation à se
production. Pourquoi a-t-on augmenté le coton et l'arachide et non le riz et la
tomate. Ces solutions que je préconise doivent cependant passer par l'amélioration
des techniques, la mise en place de réseaux d'approvisionnement, des servidos de
vulgarisation et cela veut dire donc mieux relier le producteur au consommateur,
d'où la nécessite de transports suffisants.

- 25 -
xv - J&&jg@$ON Du CUP
Lors de E:~S EtntrWUeS avm les paysans des petits périmètres, j'ai pu
me rendre compte que la superficie des parcelles était un problème qu'ils voulaient
résoudre à to7u-t prix. La moyenne des petits p&imètres est dc @,25 ha. Les champs
sont donc petits. J?ais il doit certainement y avoir un motif. Examinons le cas :
le mode de production, je l'ai souligné avant, est parcellaire, et dispose donc
d'un faible capital tcchniquc. Cette faiblesse de capital technique dort disposent
les paysans ne leur permet pas de cultiver de grsndes superficies, donc basse pro-
duction qui nous m'ène tout simplement &. l'autoconsommation.
C'est en effet cette petite dimension qui justifie aussi ce faible capital techni-
que, car l'utilisation de tracteurs serait aberrante 6conomiquemen-t à cause de
l'amortissement difficile, et n3n seulement, parce qu'aussi l'en ne peut utiliser
un tracteur sur 2500 m2 ! Autre chose :
ce faible capital technique qui, en fait à part quelque charrue,, houe etc, se base
seulement sur les personne s actives de la famille, va influencer aussi la technique
culturale. Il va de soi 9 je pense, qu'une famille comportant 5 actifs ne peut
repiquer une superficie supérieure à 2 ha 500
! Pour cela bien sûr il faudra une
amélioration dans l'alimentation, ne serait-ce que pour augmenter la résisttice du
pays,m dans le but de le rendre plus productif. Cette dimension du champ incide
aussi sur les coûts d'exploitation ct aussi comme J'essaierai de le montrer, sur
le rapport do production, c'est-à-dire sur la direction, l'orientation de la plus
value.
XVI- LE COUT D'EKPLOITATION
D'après la SAED, le coût d'exploitation d'un hectare de paddy s'élève en
nature à 2 tonnes 422 soit 100513 Francs CFA (réf. o contribution aux .journees
d'études - coordination des périmètres). Analysons le Froblèmc.,
En supposant une production moyenne de 3 T/Ka (plus que raisonnable dam les condi-
tions actuelles) sur une superficie de 2 Ha 500 nous aurons 7 t 500. Le prix du
paddy étant de 41 F CFA nous aurons un brut de 300 000 F CFA,
L'estime rurale nous enseigne que 0
Bf = PS -
Fd+ Imp+ Sa+ S + 1

>
c
Bf = bénéfice foncier
PB =produit brut
i
%In = qubte d$mortissement
-i
Fd = Frais divers (incluant aussi tous les autres facteurs de production)
Sa = Salaire de la main d'oeuvre
S = So~lde patronale
l e. / **.

- 26 -
1 = Intérêt
Imp = Impôts
En ne tenant pas compte du qAm car toutes les terres appartiennent à l'état,
ni de 1 car les intrants sont vendus aux prix ONCAD.
Nous aurons dona :
Bf = PB - Fd + Imp + Sa + S
\\
Dans le calcul du coût de production par hectare
ZU + Sa = 2 T 422 = 100513 F CFA
Pour 2 Ha 500 = 250 000 F CFA
Bf = PB -
250 000 + Imp + s.
250 000 + Imp f s = 50 000 4
\\
) = 300 000 - t
1
(Imp + S I
Mais la somme des impôts + S (solde patronale = maintenance de la famille durant
toute la période de culture) est skement sup&ieure à 50 000.
Bf sûrement négatif
Cela veut dira que mene sur une superficie maximale de 2 Ha 500, avec une produc-.
tion de 3 t/ha, le paysan n'y gagne rien.
Donc 2 solutions se présentent :
- augmenter le prix du riz (impossible !)
- ou bien alors augmenter la production/ha
C'est effectivement cola notre objectif. Il ne faut pas miser sur une culture
extensive, mais surtout sur une intensification qui aura pour but de maximiser
au plus haut notre production. Nous devons tendra à tirer le maximum de pkofit
de notre parcelle. Nous voyons bien qu'avec une production de 3 t/ha il ne reste
que 50 000 F CFA et cela est un bénéfice brut.
Il faudra après enlever S mais aussi twir compte des autres dépenses comme
l'amortissement des travaux de construction, gazoil, huile, pompe et pompiste.
Et le personnel d'encadrement ? Je pensais à un seuil de 6 t/ha pour qu'on puisse
après parler de rentabilite,
XVII - w D'Oxw-Jz,
D Encadrement - Promotion - Mobilisation
Le manque de qualification est une entrave sérieuse mais nous pouvons faire
P
confiance à nos paysans qui bénéficieront de l'appui de la SUD. Le probl!&me est
un autre : le taux d'occupation sur le terrain, les temps de travaux. 0n distin-
gue 2 cas :
- chômage déguisé saisonnier c'est-à-dire l'écart entre le travail nécesdaire aux
I
périodes de pointe et celui des périodes creuses0 L'on a vu que l'occupation

- 2e/ -
était majeure par exemple lors du repiquage récolte et battnge du riz par ekemple.
- TJn chômage déguisé pur ou l'écart entre le travail nécessaire et le travail dis-
ponible. Le calcul des temps de travaux est éloquent. Il y a donc des heures inu-
tilisées (entre repiquage et récolte par exemple = Raisse de main d'oeuvre)'qu'on
devrait consacrer soit à l'agriculture soit à des activités complémentaires à
l'agriculture.
Je pense que llintégration agriculture-élevage serait l'iddal car
l'élevage n'est pas saisonnier ! Il faudrait aussi étaler les prcductions toute
llannée, en les diversifiant.
Pour le chômage déguisé pur t'es t surtout un problkmc d'emploi du temps qui est
&&*w
loin d'être rigoureux, sur 24 heures;
1-s s'établit aussi en fonction des
données climatiques (travailler quand il fait 45 ' à l'ombre !) mais il faudra que
le paysan arrive à utiliser d'une façon rigoureuse de sa journée.
- & parlant de main d'oeuvre on ne peut omettre d'autres problèmes : alimentation
et nutrition, santé, éducation, service administratif qui sont tous des fac'teurs de
rendement.
- pour le battage du riz par exemple,
l'on cng;e surtout les mauritaniennes. Les
gens de la région ne sont pas tellement attirés : problème de renumération ? En
ce sens le peu d'usines de la région est entrain de depeupler les campagnes', tout
cela pour un salaire sûr et plus alléchant.
(cf 0 la CSS emploie 6700 employés).
- Dans toutes les actions des planificateurs,
il est à craindre surtout le pater
nalisme. Cela en effet entraîne un manque d'efficacité et risquent dlemp&char les
paysans à partager les responsabilitds en même temps9 bien sûr que les avantages.
- pour le cas des vulgarisateurs, la division de la formation de la SABD est partic
d'un bon pied pour l'amélioration de leurs compétences.
- Zn ce qui concerne les paysans l'encadrement doit être technique, administratif
et aussi psychologique, cela dans le but de les enrichir, de les promouvoir pour
pouvoir en tirer du travail efficace.
- L'encadrement technique externe dtant assur par la SAED, je pense qu'il ne faut
pas aussi négliger celui interne qui à mon avis est plus bénéfique. Je veux dire
par là que les paysans pilotes sont plus efficaces wr ils sont du milieu, ils sont
connus donc il ne peut y avoir aucune forme de répulsion de la part des pays~ans.
Ils ont plus de tact quand ils s'adressent à ltw.rs compagnons donc ils serdnt
mieux écoutés, et étant de la région ils constituent
une armature solide pour une
promotion durable du monde paysan. X'oublions pas aussi, à la différence des enca-
dreurs ISXA ou S@D' qu'ils ne seront jamais affectés autre part, d'où le dhéno-
m’eue de continuité.
.*./ . . .

- L'encadrement administratif : la décentralisation administrative doit com@endre
aussi une plus grande participation paysanne. Elle ne doit pas seulement se'faire
d'autorité à autorité, mais doit se traduire par une association des masses'&
l'élaboration des dkisions et à la règlementation de leur exécution.
L'encadrement psychologique o l'on pourra utiliser la radiodiffusion ou les uni-
tés mobiles. Prenons le cas de la désertification :
Je ps’nse que les paysans ne se sentent pas encore réellement concernés, et la preu-
ve est Y
dans le Xord du peys qui est la région proprement concernée par ce phénomène,
les camions pleins de charbon continuent à défiler sous le regard indifférent de la
population. La mobilisation des ressources humaines doit d'abord etrc acceptée par
les masses populaires, et elle doit faire l'objet d'une participation enthousiaste,
Je pense que toute action qu i vise à élever le bien être des paysans doit bkéfi-
cier de leur consentement, leur collaboration, leur initiative. Kais il faudrait
aussi expliquer aux paysans le pcurquoi. Je pense que chaque politique visant à
mobiliser les masses (reboisement !!!) requiert une certaine adhésion qui9 elle
dépend de la certitude pour les paysan s que leurs efforts leur profiteront direc-
tement, voilà dont le pourquoi de leur participation.
La mobilisation est un remède au déséquilibre quantitatif de la rnzin d'oeuvre mais
aussi une occasion pour résoudre le déséquilibre qualitatif. Les paysans dans ce
cadre pourront participer à divers types de travaux D défense et restauration du
sol, reboisement, amenagement agricole et hgdro-agricole, r&lisation de p$stes,
travaux d*hygiène etc.
Il y a eu différence dans la répartition interrégionale des ressources. C'est la
zone où l'exode rurale est la plus forte en proportions. Il y a des villages où
il n'y a pas d'hommes (près de Ndiol). Les faibles revenus veulent dire qu"il y a
disproportion entre population bénéficiaire et ressources financières disponibles.
Il faut éclaircir les priorités, les définir pour qu'il y ait un développetient à
long terme.
Les agents de la S18D écoutent rarement les recommandations des I~aysans qui culti-
vent ces terres depuis des années. La SAND s'emploie à donner un complément tech-
nique à ses agents, ce qui est une très bonne chose, mais le problème réside dans
l'organisation même du systeme de vulgarisation et surtout dans la façon de trans-
mettre ces innovations. Il ne suffit pas de venir un beau jour dans un viliage,
visiter en touriste les champs et dire qu'il faut faire ceci ou cela, mais au con-
traire il doit exister une liaison permanente paysan - agent, non seulement pour
*
la confknce du cultivateur en l'agent, mais pour qu'il y ait plus de perm&abili-
té, plus de fluidité, d'ouverture, et surtout il faut expliquer le pourquoi, La
vulgarisation pose des problèmes de methodes, d'interacticms avec d'autres servi-
ces comme le crédit et la commercialisation,
des problèmes relatifs aux ex$loita-
tions agricoles elles-mêmes (terrain, climat, outillage technique etc..,)
.,. / .."

- 29 -
Il faut tenir compte d'un fzit aussi, le Fou-ta reste très traditionaliste, à tel
point qu'il faut se demander si la diffusion des innovations ne serait pas mieux
faite par les paysans eux-memes ou par les agents, Pour la vulgarisation je gense:
- que le,s techniques nouvelles doivent d'abord âtre rentables pour
inviter les paysans à les adopter
- que l'agent doit pouvoir venir k bout des difficultés particulières
auxquelles se heurte le cultivateur
- que l'agent ne doit pas faire certains travaux qui risquent de le
rendre antipathique (encaisser des dettes)
- qu'il doit surtout gagner la confiance des gens
- qu'il doit disposer de moyens suffisants, car jc pense que ce n',est
point le nombre qui importe mais l'efficacité : voir non pas le 'rap-
port nombre agents/nombre cultivateurs mais efficacité agents/p$obl&-
mes cultivateurs
- qu'il ne doit pas être spécialiste mais généraliste
- que la vulgarisation doit aussi être rentable pour la SAED
Les gens de la SL$D peuvent dire tout ce qu'il s veulent mais quand il faut 3
champs pour faire un hectare où est la rentabilité d'abord pour le paysan ptiis
ensuite pour la S@D qui achète les produits car la production est faible ?
L'on pourrait se demander aussi si la rentabilité des innovations n'est pas
fonction du fait quo l'agent habite ou non dans la région, Dans le Fouta tout le
monde ne comprend pas ouolof, j'en ai fait l'expérience, donc il serait souhaita-
ble que l'agent comprenne ou puisse au moins
s'exprimer dans la langue locale. La
vulgarisation le plus souvent s'adresse swlcmont aux hommes' discriminant les
femmes. Là. est l'errew car non sculcment 1CS femmes constituent la majeure partie
dc la main d'oeuvre, mais elles représentent tiellement le gagne-pain de la fcunil-
le et tout cela nc risque pas d'aider mais de diminuer leur participation d'où
une baisse de la productivité.
P
XVIII- LES KtGRA'!ï@NS
Le phenomène plus connu est l'exode rural ' c'est-à-dire la migration
des gens de la campagne vers les grandes villes. Comme me le soulignait le prési-
dent DIB3JG de Ndouloumadji, ces gens s'en vont car ils n'ont aucun intér& à
rester.

L'histoire nous enseigne qu'il y a toujouru0 eu de fortes migrations dans ootte
partie du pays, et cela depuis des siècles. D'autre part les migrations peuvent
SC diviser aussi selon les destinations,
leur éloignement et dans cc cas les
Sarakolés vionnent en t6te : ils vont plus loin que tous les autres ('Ek.ancSo surtout,
Gabon, Côte d'ivoire). Les pculhs, Toucouleur~,
Ouolofs ont toujours tendance à
rester dans le -)aysî dans les grandes villes. &is ces migrsnts si d'une part
contribuent tlu soutien de leurs familles au village, d'ctutro part contribuent à
rendre plus dwgereux cet exode rural. En effet quand ils reviennent Char&s de
bijoux, postes radios ctc, ils laissent derrière eux l'envie de les imiter, d'ache-
ter des objets dc prestige, et de construire comme eux au village. Las populations
dans ies villages sont constituées par des femmes,
des enfants et des vieillards.
I&ri&s ou non, les femmes sont seules, les maris absents. Voilà une autre cause
de basse productivite et il serait aussi intéressant d'étudier les taux de nateli-
té, no serait-ce que pour voir s'il no se prksente pas un danger pour la procréa-
tion. Pouvons-nous r,ourir le risque, comme c'est le cas en Frence, d'avoir une
population de vieillards dans la vallée du Fleuve ?
XIX - TKXNIQII&S cuL!ITIRALEs
- Zas du riz sur fondé : nous sommes tous d'accord sur le fait que le riz, s'adapte
partout aussi bien dans des pays froids (Japon, hautes altitudes du Népal ou de
l'Inde) quo dans des pays très chauds (Sud Pakistan ou Iran), sur des terres de
fertilité différente e-k, Mais il SC pose toujoms le problème de produ&ivité.
La plupart des petits p&imètres sont situés sur du fond4 qui s'adapte plus au
maïs ou au sorgho par exemple, Le problème est que le paysan est presque obligé
de faire du riz, ne serai%ce que pour SQ: nCYU32rir.
- Repiquag<: ou semis direct ? Il y a des avantages et des inconvénients 3 toutes
ces 2 tedmiq-ms. A pcrt la productim plus import,ante,
les facilités de 'travail
pour le repiqual;c, le semis à 1.2 volée par exemple ppcrmet de cultiver des superfi-
cies plus grandes.
- Doses d'engrais : & première vue elles semblent élevées. Ellr 0. AURIOL dans
l'étude dos systsmes de production qu'il mène nctuellement, saura nous erl dire
plus.
- Autres probl&mes D entomologiques : borers comme Chi.10 Sp
défolisteuxs (T~~ytimma Loreyi)
suceurs
(Adria Pu-vu~~)
Il y a aussi des acariens (Bmille Tétzwichidae), des maladies fongicides
(Shezth rot, dirty pwiclc), des maladie s bactériennes (strayures), des m‘auvaises
herbes (gtxamin$es, Cypsracées).
.*./ . . .

- 31 -
- Oiseaux
- Rats etc (d<ans les magasins)
- Climat (cas dtavortement, effet du vent, do 1s température etc)
Il y a eu donc un dëvcloppemont ccrt:Gn. Mais étant donné que les objec-
tifs fixés nc sont pas atteints jusqutici, cela veut dire qu'il y a eu une certaine
inefficacité dons ces progr:ammcs,
et cette inefficacité est due à une combin,aison
de facteurs.
a) Les programmes visdent seulement ltaccroisscment de 12 production (à'non avis),
b) Ces programmes Ctcicnt bas& sur des connaissances valables du point de vue
tecbique, mais la notion d'ensemble leur échappait t le système merno de production,
c) -F;i@n qu'on le connaisse assez, on a toujour,0 porté peu d*intér& à l'environne-
ment socio-culturel lors de l'élaboration des ~TTO~UUIUES.
d) Ces programmeL) a ont souffert aussi d'uno pénurie de main dtocuvre locale qualifiée,
e) Je pense que 13 première des choses % faire e'tnit de voir l'imp,-,ct de ces pro-
grammes 9 d'évaluer dans quelle mesure les masses rm?deS en Ont tiré profit, ne
serc,it-ce que pour owoir suels sont les facteurs incompatibles avec les objectifs
de développement. A-t-on jamais dcmondé aux paysan s si la réforme foncière 'leur
allait bien ? pour no citer qu'un exemple. Cela -pr?rce que je pense qu'il y aurait
eu un comportement différent x une incidence, sur la production du fait que la ter-
re appartienne au paysan ou non, est certaine à mon avis.
f) Les systèmes de commercialis~ation sont-ils convenables aux paysans ? Dans le
.L
cas contir,r;tire et éhnt donné que très peu do paysans sont capables d'intervenir
sur le marché est-cc? qu'un nouveau système serait plus awntageux ?
g) Des contraintos : quelles sont-elles, comment les éliminer etc.,.
h) Il fallait aussi, d,urs ces progr,ammes,
mettre l'accent sur l'esprit d'.&nova-
tion le contrôle suivi ou les modifications necessaires à leur apporter,
Je pense qne les activit&s, les attributs, la production elle-mESme doivent 6tre
régionalises.
Donc il existe une certaine complexité, une diversité des systèmes
socio-économiques régionaux ; il faudra donc adapter les besoins d'abord sur un
plan régional mais aussi les coordonner. Donc à l'échelon national je pense qu'on
doit tenir compte :
- de 1s nécessité de d&entralisntion en tenant compte du potentiel
et des contraintes locaux,
..'O / 0..

- 32 -
- dc iz nécessité d'une central1'srition pour avoir une intdgcation au
niveau national et en même temps une spécialisation régionale.
J'ajoute aussi que cette décentralisation est d'autant plus nécessaire,
a
qu'avant une contralisxtion des compétences, ou risque d'avoir de faibles moyens
d'action au nivecu local.
XXI- ASPECTS MICROECO?TOMIQXS
a) Evolution de la demande
La demande z,limcntaire, nous savcns, dépend de plusieurs facteurs t
l- le revenu local et le revenu par habitant
2 - le volume do la demande
3- la composition de le population
4- goûts ot habitudes alimentaires
Considérons pour lo moment les facteurs plus significatifs, Nous notons une crois-
sance dkmographiquc dans la région. k effet & part SG.nt-Louis, Richard-Tell
beaucoup moins, lc peuplement était plutôt épars et l'on notait seulement de petits
hmeau. Cet accroissement est dû d'une part à un accroissement du taux de natalité,
mais d'uatre part surtout à. uno diminution de 1~ mortalité, comme le montre aussi
l'étude faite par l'O.?LV.S.
b) Le Revenu
Cet ;iccroissement de la population se traduit par une augmentation de
la consommation locale. Il existe donc une augmentation de la demande car le revo-
nu augmente, mais cela ndvicnt lentement ce qui donne une explosion locale de In
demande. Ceci dans un premier temps. Avec la venue de personnel do la C.S.S.,
AImAo etc.eep c'est la villa de Richard-TO11 surtout q i on a bénéficié à travers
un certain commerce, Cola entraine un accroissement du revenu par habitant qui
par contre, va agir sur la dcmands. A ce moment il ne sert plus à investir mais
surtout pousser la diversification et augmenter la production pour satisfaire lc
besoin local, car sinon on est obligé "d'importer If des autres régions, hausse des
prix locaux baisse du pouvoir d'achat, r:t alors comment épargner ?
c) L'offre
DC caract$rc saisonnier, dépend en général dos stocks de marchandises
et de la production. Les stocks alimentaires sont insignifirnts car dépendant
directement de la production. Celle-ci à son tour dépendidu nombre de productcura
. . . / .0.

- 33 -
qui parfois, sont très nombreux par unit6 dc surface (réf. acquis de la recherche -
Station Richard-Tell) d'où la basse productivit6.
,De la superficie &néralcment insuffisante. PiT'oublions pas pour cela que le mode
de production est parcellaire,
- des conditions climatiques o no comment
- des habitudes alimentaires (Riz à la viande)
- des coûts de production très élevés
L'estime économique d'une entreprise fLamiliale nous montre quo surtout
pour la culture du riz, les @ns dépensent plusieurs heures pour les semences, le
gardiennage et las récoltes, Ce temps-travail, donc capital, ajout6 aux rlutres
frais (main d'oeuvre, engrais etc.,.) nous donnent des coûts de production très
élevés.
c) Les prix
Ils fluctuent : dans une periode brève quand il s'agit de produits trt?s peu ccnscr-
vables (ex produits maraîchers)
- suivant la saison
- suivant les années (années de sécheresse !!!)
d) Le Marché des Produits Bricoles
Dans la région du fleuve l'agriculture domine mais la production a
tendance a satisfaire l'auto-consommation
et le marché n'absorbe que le surplus
9
ce qui entraine une b;~sc mobilité des marchandiees, phénomène dû aussi à la m?n-
quance d'urbanisation r&lle et d'infrastructures permettant la distribution.
XXII
AVI'REZ CONSIDElthTIONS
- Désertification 1 je n'en parle même pas, on on a trop dit. Ce qui est sûr et
certain est que la chèvre n'y est pour rien, Le reboisement doit &re fait sericw
sement.
- Distribution de la récolte : d'habitude le paysan donne une certaine partie de sa
récolte à ses amis, ses parents qui sont venus l'aider. Cela alourdit encore plus
sont coût dlexplcitation et diminue sa possibilité d'honorer ses dettes,
- Grâce à la gestion collective du matériel,
celui-ci n'a pas une vie longue,
- Régime foncier f il faut faire comprt;ndre au paysen qu'il n'a rien à craindre :
la terre est à lui hicn que tout le territoire soit domaine national.
..O /

a..

- 34 --
- L'endettement collectif est WC: entrave au syst&mc de crédit. Il est plus fwile
de se faire rembourser par uz p rticulier quo par un groupement de producteurs.
.
I&d
Cela est aussi une des causes 5de la livraison des intrGants par la SftED. Le paysan
ne sc sent pas très concerné car il se dit toujours "c'est le G)roupement qui doit
-c
rembourser". Et tzult que ce group.zmznt n'aura p:ts remboursé, pas de fournitures.
- Si la SfZX! ne respecte pas son contrat, c'est toujours aussi le paysan qui paie
cx si la pompe ne fonctionne pas ou s'il y a des retards dans les livraisons.
- Dialogurt de sourds entra lc psysan et l'éleveur, qui 3 fois sur 10 a toujours
tort : Il laisse faire son troupeau qui gâte la récolte, tu n'es pas cont2nt, c'est
la bagare,
- croyances religieuses et traditions
Il est vrai que l'Islam, la religion -prédominante au Sénégal et surtout d,ans le
Fouta est transcrit en arabe, une langue étran&ze très difficile. Il est vrai que
beaucoup récitent des versets szns en savoir la signification, cela parce qu'ils
ne lisent pas l'arabe, Ce d&fwt de l'ongren‘age isl~amiquc a apporté des conséquen-
ces comme l'intolérance, le‘fanatisme, et aussi surtout la fatalité qui consiste à
mettre tout ce qui arrive comme volonté du bon Dieu : mauvaise récolte, pluie insuf-
fisante, ct m%me les épidémies. C'est cela la passivité, facteur socio-psychologique
de sous-production. Qu2ad comprendra-t-on que cela 2 'est &rit dans aucun livre
saint ? Tous ces villages le long de la vallée appartenaient, il fut un temps, à
des familles. Ces familles étaient les premiers colons, et certaines ont m&w donné
leurs noms aux vilkages respectifs e ex o Kdiaye, Mbodiène etc. Avec la nouvcllo
r6formc agraire qui z f:;l.t de tout le territoire un domaine national, les terres
ont dt& redistribuées. X'iais l'influence des MBODJj IXKU.YE n'en est pas pour autant
6branl&e et ces familles ux-propriitaircs
servent toujows de conseillères, %e ré-
f&zncea, de modèles, et font tout pour faire respecter les traditions s&ulaires.
Voilà pourquoi toute initiative, toute innovation doit avoir d'abord leur consente-
ment, support nécessaire pour espérer de faire aboutir les projets. Ce sont eux qui
sont prCdésignés pour toute <action de vulgarisation, mais toujours est-il qu’on lxmc
fasse réellement participer, qu'on les consulte avant et non a-rès devant le fait
accompli. L'on devrait savoir sue ce sont eux qui inspirent confiance à leurs voi-
sins, ils se ccnnnissent et la confiance est une pièce martresse dans notre travail,
surtout au stade de vulgarisation.

- 35 -
XXIII - cONcLusIoNs (ZXNEws
Nous savons que le mode de production est parcellaire, c'est-à-dire que
I
le pays‘an n'a aucune rente foncière B payer et qu'il détient tous les b&éfices.
Ce mode de production nous le notons est; caractdrisé p2-r :
- un faible capital technique (chamzie, 1 -aire de boeufs etc.,.)
- cette faiblesse au point de vue technique influe sur la dimension
foncière 9 qui à son tour déTend de la qu,antité de force lavorative
disponible,
Bien si%r, le volume de la production ét,u?t fonction du faible capital
technique et de la dimension réduite des champs est donc relativement bas, ce qui
amène à l'autoconsommation, et seulornent une petite partie est vendue.
Mais cn allant un peu plus loin, les effets économiques de ce mode de production
nous montrent pourquoi nos paysans sont pauvres.
La première conséquence est une basse production, parce que le capital technique
étant faible, la production r&ulte seulement du travail directes des forces vives,
ce qui ne permet pas de hautes productions.
Iklgré l'exiguité de la production, les prix ,zu lieu de monter selon les schémas
classiques, sont bas pour les raisons suiwntes :
En définitif le payscan cultive pour :
- avoir de l'argent pour satisfaire ses autres besoins
- payer ses dettes à la Coopérative
- pouvoir épargner un peu
- et unfin reconstituer son arsenal technique (charrue, engrais)
en réalité ce sont ces bas prix appliqués qui sont à l'origine de la pauvreté des
paysans, lesquels se contentent du minimum pour vivre,
Cela peut être diingereux si dans la zone il y a des industriels malhonnbtes
car les prix entrninent pour eux des coûts de production bas, donc des salaires
tr&s bas et double écrasement de l'Agriculture.
Ce qui m'étonne surtout est ie fait que 1,1 direction de la planification et
de la coordination de l'O.N.V.S., dans son étude socio-économique de la vallée du
fleuve n'ait pas parlé d'un point importent : le paysan doit manger avant de
pouvoir produire. La science économique dit que la propension à travailler, ou
plutôt la possibilit6,
est une variable determinante du progrès économique. Il
existe une relation entre la nutrition, l'alimentation, l'accroissement alimentaire
et l'effort productif qui en découle. S'il est vrai que la capacitd travail dérive
de plusieurs autres facteurs, il n'en reste pas moins que le f;tit de pouvoir dispo-
ser d'une ration normale et adéquate constitue la première condition de la mobili-
. . . / .0.

sation des forces productives, car comme le remzrquait un responsable malien du
Plan "on ne peut s&irusement envisager d'nlugmenter l'effort de trzvai.1 des masses
pays‘annes SEIXS leur assurer une alimentation mieux équilibrée". C'est-&-dire qu'a2
pzyszn I>?UKK% et mal nourri on ne peut demzlder plus de ce qu'il fournit d6jS.
Il y a beaucoup de risques de famine, et il faut que llngriculture cou-wc? d'abord
les besoins ?Xmentzires, peur pouvoir consentir une Çpargno vbritable (rCf. les
années duros de la sécheresse !).
C'est seulement ln possibilitg de cette épnrcge qui peut nous sauver et selon
ROSTON elle doit être zu moins de 20 $% du produit national.
Mzis on ncte surtout une propension non à épargner mais à slendettur, cet ondette-
ment ry?znt pour causes le s erGdits assez rigides accordés par les coop&atives et
certaines tendances vers des biens de prestige.
L'on ne fait que parler des barrages de Djama et de knnntnli ct de leur impact sur
l;:< vie future de la région mais 5 mon avis nous risquons de rester déçus si certains
points que je considére primordiaux ne sont pas éclaircis.
- poursuite zccélérke de l'alphabétisation
- réaliser un réseau d'informations agraires
- réel soutien 3u.x coopératives avec une assistance sociale adéquate
- stimuler 1~ diffusion de nouvelles cultures, perfectior,ner les
structures dejà mises en place en donnant bien sûzc la priorité aux
&réales (riz, mals, sorgho et pourquoi pas plus de blE ou même l'orge
dorkwnt naissance dans la Agion 2 des industries comme celle de la
biére, biscuiterie etc)
- inciter llcl?tière population à adçpter de plus les nouvelles techniques,
permettznt, un demain, avec l'augmentation de la productivit6, llinst,?J-
lation d'industries alimentaires.
- donner aux jeunes surtout un motif de rester sur cette terre et ne pz,s
=amener le phénomène d'excde rural dont les causes sont diverses.
Pour conclure, J'C dis qu'awnt tout le pr?ysan doit manger à sa fin et les service3
compGtents devrc?icnt fiEor le revenu minimum permettant 3 chaque paysan de S?OC-
troyer sa ration alimentaire. Cela knerait à la suppression de l'autoconsommation
et notre agriculture serait tournée vers llcxpansion.
les iavestisscments étrangers, les dons =agricoles, tout cela est bien beau ;
mais le développement économique ne doit-il pas être un processus endogkne
organique ? Une autre question 0 Pourquoi les pay~~ans riches n'investissent-ils pr=8
en agriculture ? Quel est le vrai rapport de production'?

/
I
B I B L I O G R A P H I E
/
*
r.
TPTRES
AUTEURS
Ec&omic du Sous-Développement
Bruno GJOSSIS
&riculture et Frocessus de developpement
MIJr~ssIs
ILo cycle vicieux de la pausircté
Gunnar ViYRDAL
Projets d'intégration verticale dans
Conférence internationa-
la Production Horticole
le sur la fruticulture
FAO
Revue Internationale
lntigration verticale en Agriculture
des Sciences Sociales
Tome IV 1961
Monde Rural et hgricul-
Organisation Economique en Agriculture
turc Ed. Italienne -
Janvier 1967
L'emergente structure agro-alimentaire
Agriculture Ed. Italien-
ne - Janvier 1965
Annales Africaines
Faculté de Droits et des
Développement Economique et
Sciences Economiques -
Evolution Juridique
Université de Dakar
Bilans de Recherches
ISRA/RICHARD-TOLL
Cahiers de ltOIWS
ONVS
Plan Indicatif de la Recherche/Fleuve
x. SONKO
__
Structure et Réforme en Agriculture
Programme d'action à court et moyen Terme
S.A.E.D, - ;VI,D.R.
Le Developpement Rural
Uma Lélé - Banque
Mondiale
x
Rapport de fin de Stage
Mamadou TJDIAYE
%
Projet Diagambal - Convention Delta
André REWARD
I ISBA - FLEUVE :
f3lSLIOTHEQUE
I