INSTITUT D'ÉLEVAGE ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE...
INSTITUT D'ÉLEVAGE ET DE MÉDECINE
VÉTÉRINAIRE DES PAYS TROPICAUX
MÉDECINE VÉTÉRINAI
DES PAYS TROPICAUX *‘*
Aphosphorose et botulisme au Sénégal
par H. CALVET, P. PICART, M. DOUTRE et j. CHAMBRON
Tome XVIII (nouvelle serxz)
NC, 3 - 1965
-
__ VIGOT FRÈRES, ÉDITEURS
E
23, rue de l'École-de-Médecine, PARIS-VI'
i ‘,,
A -

Rev. E;ev. Med. Véi. Pays trop., 1965, 18, 3 (219-282).
Aphosphorose et botulisme au Sénégal
par H. CALVET, P. PICART, M. DOUTRE ef J. WAMf3RDN
RÉSUMÉ
I
L’affection animale observée au Sénégal, dans la reglon du Ferlo, et connue
localement 5ov5 te nom de « Gniedio » ou de « maladie des forages » raPPelte
Par son etiojogie, sa symptomatotogie
et sa pathogénie le Lamsiekte décrit par
THEILER en Afrique du Sud.
Elle résulte de l’association d’un trouble nutritionnel, essentiellement une
carence en phosphore, et d’une toxémie botulique.
Les analyses biochimiques, au Laboratoire de Dakar, ont mis en évidence
l’état d’aphosphorose chez les animaux. Les analyses chimiques des sols, des
eaux et des fourrages reflètent la même insuffisance en cet élément.
L’hypothèse de botulisme se voit confirmée par le succès de la sérothérapie
spécifique et de la prophylaxie à l’aide des anatoxines botuliques C et D.
La toxine botulique a été révélée par séro-neutralisation chez la souris, mais
jusqu’à ce jour l’isolement de Clostridium botulinum n’a pu être réalisé.
-.
A. - INTRODUCTION
Par ta suite Ia maladie, prenant une rapide
extension, devient un sujet d’inquiétude pour
*
Depuis plusieurs années sévit sur le cheptel
10~s les éleveurs du Fer-10 et l’objet d’une préoc-
d’une large région d’élevage du Sénégal une
cupation constante pour le Service de I’Elevage
maladie à allure enzootique connue sous le
du Sénégal. En effet, le troupeau menacé cons-
nom vernaculaire de « Gniedio » (*) et SOUS
titue une partie importante du cheptel national.
l’appellation locale de « maladie des forages ».
Evalué à plus de600.000 têtes, il est essentiellement
Cependant, cette dernière dénomination, qui
constitué de zébus appartenant à des proprié-
paraît attribuer aux forages profonds une res-
taires peuls, attachés à leur mode de vie nomade.
ponsabilité directe dans I’étiologie de l’affection,
En raison du caractère extensif de l’élevage,
est impropre, la distribution géographique de la
des déplacements fréquents et imprévisibles des
maladie et son caractère longtemps indéterminé
pasteurs, de leur répugnance à fournir des
constituant sa seule justification.
données chiffrées permettant d’évaluer leur
Les premières mentions concernant cette
effectif, ies pertes annuelles sont difficiles à.
+
affection apparaissent en juillet 1959 dans un
déterminer d’une façon précise. Néanmoins
rapport de la circonscription de Linguère. En
les renseignements, recueillis au cours des cam-
1960, des experts de la SERESA fsnt état, dans
pagnes de vaccination ou de mission d’étude
une étude traitant de la commercialisation du
menées dans toute cette zone, permettent de
2
bétail, de paraplégies conduisant rapidement à la
conclure à une mortalité importante.
mort (43).
A titre d’exemple, nous citerons les informa-
tions obtenues en juillet 1963, lors d’une prospec-,
(*) Dans la langue peule « Gniedio » signifie maladie
tien portant sur cinq campements, fous situés
des membres.
à proximité du forage de Lagbar.
I,
.
249,

Chacun des troupeaux comprend, à I’origin
200 à 300 têtes. Dans le premier rassemblemen
de grandes variations probablement explicables
‘~~.&.!&s Ont succombé pendant les cinq der
Par l’état de- -rnq%spe physiologique aUqUe/
niers mois ; dans le second, 21 animaux vienner
parviennent les animaux en fin de maladie.
de disparaître, tandis que Ie troisième a présent,
Toutefois, l’existence d’une perturbation du
10 cas d’évolution rapide. Au cours de Ia mêmf
métabolisme phospho-calcique se confirme. AU
niveau du squelette, les analyses mettent en
période 30 morts sont dénombrés dans la qua
évidence un certain degré d’ostéomalacie avec
trième communauté et 50 autres signalés dan’
un rapport matières minérales$‘protides
inférieur
un troupeau stationné à proximité. Enfin lc
à la normale (25).
dernier éleveur rencontré rapporte des perte:
En juillet 1963, deux nouvelles prospections
dépassant 80 têtes.
sont effectuées dans la zone de forte endémicité
Ces évaluations, effectuées dans une zone
des environs de Lagbar. Des éléments concer-
réputée pour sa forte endémicité, ne peuvent
tant la symptomatologie et la pathogénie de
évidemment pas être étendues à l’ensemble du
‘affection sont recueillis. Ils permettent de déga-
Ferlo. Elles permettent cependant de souligner la
Ier une hypothèse de travail comportant, d’une
gravité de la maladie, une des plus sévères qui
)art, l’étude du trouble nutritionnel qui s’exté-
frappe, à l’heure actuelle, l’élevage du Sahel
‘iorise de façon diverse (le pica étant un des
sénégalais.
ignes caractéristiques) et, d’autre part, la mise
L’étude de cette affection a été entreprise dès
,n évidence d’une toxémie, vraisemblablement
1962 par les divers services du Laboratoire natio-
d!‘origine botulique, responsable des évolutions
nal de I’Elevage et de Recherches vétérinaires
rapidement mortelles.
du Sénégal (24).
Les recherches ne tardent pas à dégager
Les premières observations réalisées dans IQ
1’ importance que revêt la connaissance du milieu
région dite «des six forages » donnent lieu à , naturel dans l’étude de cette maladie. En effet,
des autopsies nombreuses, des examens hémato-
certaines particularités géologiques, hydrologi-
logiques et histologiques divers. L’isolement d’un
ques, botaniques, contribuent à expliquer l’exis-
virus OU d’un germe échoue ; aucun parasite
tence de cette affection. Son apparition et son
n’est décelé dans le sang. Cependant, rapidement
extension paraissant plus spécialement lié3s à
les symptômes manifestés par certains malades
l’évolution des techniques d’élevage survenue
permettent d’envisager un trouble du métabo-
dans cette région à la suite des grands travaux
lisme phospho-calcique, Une nouvelle orien-
d’hydraulique qui y ont été enirepris. Ces consi-
tation est désormais donnée aux recherches.
dérations justifient le large développement
Des animaux atteints sont alors transportés à
donné au chapitre suivant.
Dakar et gardés en stabulation au laboratoire.
En avril 1962, un premier lot est hospitalisé,
suivi, début 1963, d’un autre plus important.
9. - MILIEU NATUREL
Ces zébus, dont l’état se trouve aggravé par le
transport, auront une courte survie. Seule une
Empruntant son nom à une vallé: fossile, le
vache résistera. Les paralysies, le refus de s’ali-
Ferlo constitue une vaste plaine sahélienne,
menter et de boire font que, dans les 10 jours,
d’une superficie approximative de 40.000 km2,
tous succombent en dépit des traitements expéri-
située dans la partie septentrionale du Sénégal
mentaux institués.
(cartes I et Il), Ses limites, assez imprécises, des-
Des prélèvements systématiques de sang et
sinent en gros un quadrilatère irrégulier. Le côté
d’urine sont effectués à des fins de dosages
occidental, marqué approximativement par le
portant sur les protéines sanguines et l’urée,
15e degré de longitude Ouest, s’inscrit entre les
les taux plasmatiques et urinaires du phosphore,
13e et IY degrés de latitude Nord. Le bord
calcium, sodium, poiassium et de la créatinine.
oriental, porté par le 13e dEgré de longitude,
Les os des animaux morts sont également SOUmiS
est compris entre les latitudes 150 20’ et 140 Nord.
à l’analyse.
Il touche par sa périphérie le Fouta sénégalais,
L’interprétation deces recherches biochimiques
le Baot, le Djolof, le Boundou et atteint sur ses
s’avère &Iicate. Les résultats présentent SOuVent
confins méridionaux la zone arachidiére.?

h
Carte no 1. - Situation du Ferlo au Sénégal.
.
10 Structure ghologique et pédologique.
processus de latéritisation qui recouvre les for--
mations précédentes d’une croûte mince qu’en-
Géologiquement, le Fer-10 représente la partie
taillent les vallées fluviales.
sud-est du bassin sédimentaire sénégalo-mauri-
tanien. Sur le vieux socle granitique primaire,
Finalement, l’érosion éolienne coiffe le Fer10
se sont superposées, aux différentes périodes,
de dunes rouges de sable ferrugineux apparte-
des formations plus récentes.
nant à l’ensemble dit « Erg sénégalo-maurita-
Les coupes géologiques montrent :
nien » (*).
Cette évolution géologique a conféré aux sols
- au secondaire : les sables à eau douce du
du Fet-lo une certaine uniformité. Ceux qui
Maestrichtien ;
portent un tapis végétal suffisant pour intéresser
- au tertiaire : la couche de grès argileux l’élevage sont essentiellement constitués (33) :
du continent terminal, ce dernier profil, d’une
épaisseur considérable, résultant d’une longue
période d’érosion et de destruction des massifs
(*) Nous devons ces renseignements à l’amabilité du.
anciens.;
Pr. Y. SAINT MARTtN auquel nous adressons tous nos.
- au d.ébut du quaternaire, intervient le remerciements.

. hGGLOMERz4T!Sb!g
A FORAGES
----VALLEES M O R T E S
. LO"rlBDL ~"ELUI
.LOUr-lBEL KhLIDI
Carte no 2. -Carte du Ferlo.
- Por des dunes sablonneuses peu élevées, d’ori-
- Par des sols sablonneux ou soblo-argileux,
gine éolienne. Ces sols, peu profonds, reposent
plus ou moins compacts, d’origine complexe, qui
généralement sur une cuirasse ferrugineuse,
occupent de grandes superficies dans les secteurs
ou sur des produits remaniés qui en dérivent.
inter-dunes. Ils proviennent des éléments fins
Très repandues dans l’ensemble du Ferlo,
dunaires qui ont été entraînés par les pluies
ces dunes occupent de vastes surfaces planes.
ou de la désagrégation du continent terminal.
Elles sont caractérisées dans le nord par une
- Par des sols hydromorphes, qui se rencon-
texture plus grossière où se mêle l’argile. Dans
trent dans le fond et le pourtour des mares tem-
le Ferlo sud, par contre, la granulométrie est
porai res.
plus fine et la texture argilo-sableuse ou sablo-
- Par des affleurements calcaires ou marno-
argileuse plus ou moins limoneuse.
calcaires. Ces calottes calcaires jouent par leur
252

.
faible surface un rôle limité. Certaines portent
- la nappe du continent terminal, où les
en saison sèche des pâturages recherchés par les
sables et les grès argileux dominent. Ils alternent
éleveurs. La présence d’Aristida mutobilis, en
avec des bancs d’argile dont l’épaisseur peut
tant qu’espèce dominante, et le fait que les ani- 1 dépasser 130 m. Les puits atteignent cette nappe
maux lèchent le sol, exercent une influence
à des profondeurs de 50 à 80 m. Le débit est
favorable sur les troupeaux.
l rarement supérieur à 30 m3 par jour ;
Enfin, il faut signaler quelques
-
SOIS salins,
la nappe du Maestrichtien exploitée par
rencontrés dans la région de Yang Yang. Ils
Ies forages profonds dont le débit atteint de 50
pErmettaLent les « cures hydro-minérales » pré-
à 120 m3 par heure. Ces sables aquifères contien-
vues périodiquement par les éleveurs iI y a
nent des eaux de nature différente. On dis-
encore quelques années.
tingue (5) :
A
- D-s eaux à faciès alcalin, d’une potabilité
20 Climat et hydrographie.
passable, utilisables la plupart du temps pour les
Le climat, de type sahélo-soudanien au nord
besoins de la population et du cheptel, mais
et soudano-sahélien au sud, se caractérise par
impropres à l’irrigation. Provenant du fleuve
:
des températures élevées et une longue saison
Sénégal, ces eaux imprègnent le sous-sol par
sèche.
infiltration dans les sables maestrichtiens qui
La pluviosité moyenne et le nombre de jours
affleurent sur les rives.
de pluie augmentent à mesure que l’on se dirige
On y observe parfois une concentration élevée
vers le sud (Matam : 536 mm avec 37 jours de
en chlorure de sodium d’origine géologique OU
pluie, Tambacounda : 942 mm avec 67 jours).
marine. C’est ainsi que des forages à eau sau-
Les précipitations ont lieu généralement du
mâtre se rencontrent à l’ouest de Dahra, sur la
début août à la fin septembre, elles sont parfois
ligne Dahra-Louga.
interrompues par une période de sécheresse
- Des eaux à faciès alcalino-terreux, d’une
intercalaire néfaste à la végétation (22).
potabilité convenable et excellentes pour I’irri-
De fortes chaleurs sont enregistrées de février
gation. Ces eaux sont d’origine météorique et
à juillet, le thermomètre indiquant souvent plus
minéralisées par les terrains sédimentaires. Le
de 400 C. Les écarts diurnes sont alors très mar-
Lac de Guiers et le fleuve Sénégal en seraient la
qués (18 à 20” C) et l’hygrométrie très faible.
source.
Ces conditions sont accrues par I’harmattan,
-
vent chaud et sec qui souffle en permanence.
3O Végétation.
L’aridité de la région se traduit par l’absence
de cours d’eau. Seules existent des vallées fossiles,
La végétation est constituée par une savane
dont la plus importante, celle du Ferlo, se déve-
arborée claire avec tapis de mésophytes fugaces
loppe sur une longueur de 400 km, depuis
(Schoenfeldio grocilis, Eragrosfis tremulo, Aristide
Bakel jusqu’à la zone marécageuse de Bounoum
mutobilis, Crofoloria eerotteti) et quelques grami-
et du Lac de Guiers,
nées vivaces (Andropogon gayarws, Aristida /on-
Pendant la saison des pluies de très nombreu-
giflera). Les espèces I igneuses sont soit épineuses,
ses mares naissent tout au long de ces vallées.
soit inermes, le plus souvent à feuilles caduques
Certaines atteignent plusieurs hectares de super-
et cimes non jointives (Guiero senegalensis,
ficie et toutes se signalent par une végétation
Combretum glutinosum, Balanites aegyptiaca, ScIero-
arborée beaucoup plus dense prenant parfois
carya birea) (*).
*
l’aspect de véritables fourrés. Leur vie, qu’on a
40 Le milieu humain.
vainement essayé de prolonger, ne dépasse guère
quatre mois. Elles perdent leur eau dès que l’éva-
On attribue au Ferlo une densité humaine de
poration atmosphérique devient intense et lais-
*
0,8 habitant au km2 (1960) le chiffre est sujet à
sent un fond à sol noirâtre, profondément cra-
caution en raison des déplacements encore
quelé et fissuré de toute part.
fréquents des populations.
Le SOUS-SOI offre, heureusement, au Ferlo,
des réserves aquifères importantes, Elles pro-
(*) Renseignements communiqués par VALENZA J.
viennent de deux nappes différentes :
et N A E G E L E A .
253

Les Peuls, propriétaires de la majorité des
Comme dans toutes les zones présahariennes
troupeaux, constituent le groupement dominant,
l’eau est le facteur limitant du peuplement, Les
Cependant dans les villages de création récente, faiblespossibilitésoffertesautrefoistransformaient
autour des forages, s’installent des communautés
le FerIo en un désert pendant une longue période
de cultivateurs ouolofs et des Maures, détenteurs
de l’année. AU cours de la saison sèche les puits,
de quelques animaux, mais dont l’activité essen-
rares et profonds (40 à 80 m), ne permettaient
tielle est le commerce.
pas l’abreuvement des troupeaux importants qui
se déplaçaient alors vers des régions plus hospi-
C. - LES FORAGES ET LEUR INFLUENCE
talières. C’est seulement au cours de « I’hiver-
SUR LA VIE PASTORALE
nage » que pouvaient s’établir, dans cette région,
une activité humaine et une densité animale
L’existence des grandes installations hydrau-
suffisantes : les premières pluies, remettant en
liques et leur répartition dans l’ensemble du
eau les mares abondamment réparties, ame-
Ferlo, constituent à l’heure actuelle, la caractéris-
naient le reflux des troupeaux. Une vie pastorale
tique essentielle de cette région.
intense se concentrait sur leurs bords jusqu’à
La réalisation de ces ouvrages a pu être envi-
leur tarissement, survenant en général début
sagée au Sénégal à la suite de plusieurs sondages
novembre. Le mode d’élevage était alors dominé
réalisés en divers points du territoire. Une série
par la nécessité de la transhumance.
de prospections révéla l’existence d’une épaisse
Aujourd’hui, les forages profonds offrent en
couche de sables aquifères, d’âge maestrichtien,
abondance et en toute saison l’élément liquide
reposant sur le socle granitique. Affteurants dans
indispensable. Désormais, les grands déplace-
la région de Dakar, ces sables sont, en général,
ments du début de saison sèche ne sont plus
atteints à 200 ou 300 m. Leur épaisseur est par-
nécessaires : dès l’assèchement des mares les
fois considérable (800 m à Barkedji), aussi peu-
pasteurs transportent leur campement à proxi-
vent-ils être considérés comme la véritable réserve
mité de la station hydraulique voisine. L’activité
d’eau du Sénégal.
pastorale a donc maintenant tendance à devenir
Les premiers essais eurent lieu à Kaolack en
permanente et à s’enfermer dans les limites du
1937 et un débii de 50 m3 heure fut immédiate-
Ferlo pendant toute l’année. Cette sédentarisa-
ment obtenu.
tion relative des populations et des troupeaux a
En 1938, à l’initiative du Service de I’Elevage,
une répercussion certaine sur l’équilibre du
une série de forages profonds est entreprise
milieu naturel.
sur la ligne de transhumance Kaolack-Matam.
L’approche d’un forage se signale en effet,
Dans les années qui suivent ces ouvrages réa-
sur un rayon de plusieurs kilomètres, par la
lisés sur fonds F. 1, D. E. S. se multiplient. Actuel-
disparition progressive des herbages et de la
lement, une vingtaine de stationsde pompage,
dégradation de la flore arborée. La destruction
distantes de 40 à 60 km peuvent être dénombrées.
est totale dans la périphérie immédiate de la
Entre ces différents points des pare-feux ont
station. Ce phénomène résulte du piétinement des
été aménagés qui réalisent, ainsi, un véritable
troupeaux qui, chaque jour, convergent vers le
quadrillage de la région (26).
lieu d’abreuvement. De même, se multiplient
Les installations d’une unité-type compren-
les ravages causés à la végétation par les feux
nent : un bassin de réserve cylindrique en béton
de brousse ou des pratiques néfastes comme
d’une capacité de 1.000 m3, une cabine abritant
« I’ébranchage ». Enfin, dans certaines régions,
la pompe et le moteur d’exhaure et un petit
les pâturages eux-mêmes commencent à souffrir
logement pour le gardien, l’ensemble étant
d’une surcharge animale, bien que la fréquen-
entouré par une clôture. A l’extérieur ont été
tation, variable d’une année à l’autre, soit difficile
disposés de longs abreuvoirs à niveau constant
à apprécier. L’impression de multitude ressentie
et une fontaine réservée pour la consommation
par maintsobservateurs aux abords des forages
humaine (photo no 1).
a conduit parfois à des surestimations.
La multiplication des forages profonds a en-
Ces transformations du milieu naturel jouent
traîné de grandes modifications du milieu, de la
certainement un rôle important dans l’apparition
vie sociale et des modes d’élevage.
du trouble nutritionnel et de sa complication
2Q4

Photo n01, - Vue aérienne du forage profond de Lagbar.
toxinique, causes déterminantes de cette affection
et Louga, démontrent la large extension de
apparue dans la région des forages du Ferlo.
I
‘affection.
D’une façon générale tout le Fer-10 nord sem-
ble atteint, avec une intensité particulière dans
D. - LE GNIEDIO, MALADIE CARENTIELLE
la zone dite «des six forages ». Au sud-ouest,
ET TOXINIQUE
la maladie progresse vers Dahra et Louga. Plus
au nord, à proximité de Yang Yang et du Lac
En l’absence d’une étude épidémiologique
de Guiers, les cas seraient plus rares. Les trou-
systématique, les multiples observations rappor-
peaux venaient, autrefois, dans cette région,
tées de points aussi distants que Tatki, Vélingara
subir de véritables cures en éléments minéraux
255

Photo no 2. - Chèvre présentant une paralysie totale du train postérieur.
.
en absorbant les eaux salées du Lac de Guiers
aberration est si commune que de nombreux
,pu en léchant les terres natronées de Yang Yang.
éleveurs la considèrent comme naturelle chez
/’ L’affection ne frappe pas uniquement les zébus,
leurs animaux.
elle a été rencontrée également chez l’âne, le
Les autopsies viennent confirmer ce trouble.
i’ chameau et plus rarement chez le mouton et la A l’ouverture du rumen, on découvre de gros
chèvre (photo no 2).
débris osseux, des fragments de peau et des
corps étrangers divers ; dans la caillette, on ne
10 Description clinique. \\
trouve plus que des esquilles.
La fragilité du squelette vient compléter ce
En raison des connaissances acquises sur la
tableau clinique. Elle se traduit par de fréquentes
pathogénie de la maladie, il est possible de dis-
fractures, lors de séances de vaccination par
tinguer dès à présent :
exemple.
.
10 des symptômes dus à j,it&osphorpSe,
Dans les troupeaux, où le pica est très accen-
présents chez un grand nombre de bovitk ;
tué, on note, en général, un mauvais état d’entre-
20 des manifestations de la toxémie botulique
tien et surtout un plus grand nombre de pertes
qui se greffent dans certains cas sur cet étaf
consécutives à des évolutions aiguës.
carentiel.
Les symptômes nutritionnels attirent peu
I’pttention des éleveurs. Pour eux, le « Gniedio »
Dans le premier groupe se range le pica avec
est essentiellement constitué par les manifesta-
une forme particulière, I’ostéophagje. Cette
tions de l’atteinte toxinique.
256

Dans la majorité des cas l’évolution se déroule
La paralysie prend alors une allure ascendante
rapidement. La durée est le plus souvent de
pour atteindre les muscles du pharynx, de la
six à douze jours et, à aucun moment, on ne
bouche et de la langue.
note d’hyperthermie. Au début on remarque
La préhension des aliments, très lente, s’ac-
une irrégularité de l’allure. L’animal offre une
compagne d’une salivation abondante. La déglu-
démarche raide, piquée, une rigidité accen-
tition des liquides devient impossible et l’eau
tuée dans la région lombaire. Pour les éle-
absorbée s’écoule par les naseaux. L’extériori- ’
veurs, cette partie du corps est « le siège du
sation manuelle de la langue s’effectue avec
mal », aussi, pratiquent-ils l’application de feux
aisance et l’organe pend inerte sur le côté de la
en longues raies de part et d’autre de la colonne
bouche.
vertébrale.
Des ulcérations apparaissent au niveau du
c
Parfois un seul membre présente les signes
mufle; elles se couvrent de croûtes et de souillures
d’une première atteinte, L’extension est difficile
consécutives certainement à des régurgitations
et le bout de I’onglon frotte le sol lors de la trans-
du rumen&es dernières lésions évoquent celles
lation de l’extrémité distale vers l’avant.
observées dans le coryza gangréneux. 1
Ces troubles fonctionnels, qui revêtent plus
En phase ultime, l’animal maigrit rapidement,
le caractère de parésies que de boiteries, ne
I’ceil s’enfonce, la tête devient branlante puis
s’accompagnent d’aucune déformation percepti-
finalement se fléchit en position d’auto-auscul-
ble au niveau des rayons osseux ou des articula-
tation. L’animal épuisé succombe alors en quel- -
tions. Le malade demeure en queue de troupeau
ques jours (photo no 4).
puis finit par s’abattre sous un ombrage (photo
Sur le plan biochimique, on note en général
no3). Pendant quelques jours, le relevé est encore
tous les indices d’une hémoconcentration avec
possible, puis tout effort devient vain.
augmentation de I’hématocrite et du taux des
Photo no 3. -Bovin atteint de la maladie des forages en décubitus depuis plus d’une semaine.

Photo na 4. - Bovin en phase terminale de la maladie.
protéines. L’urémie souvent élevée révèle un
Lorsque la paralysie des membres est définitive,
catabolisme intense. En fin d’évolution, apparaît
il se peut que l’on assiste à une survie de plusieurs
fréquemment une hyperphosphorémie liée, peut-
mois si le malade est nourri au sol. La mort
être, à l’état léthargique qui s’accompagne d’une
est néanmoins inévitable ; elle survient dans
utilisation moindre des esters phosphoriques (24).
une misère physiologique complète, aggravée
La durée des évolutions habituelles est d’envi-
par de nombreuses escarres. De tels bovins
ron une semaine. Parfois, s’observe une forme
sont le plus souvent sacrifiés par leur proprié-
suraiguë qui frappe des bovins généralement en
taire et livrés à la consommation.
bon état et à laquelle les mâles seraient plus
sensibles. L’incubation est alors très courte et
20 Anatomie pathologique.
la mort survient sans qu’aucun symptôme ait
pu attirer l’attention (43).
Les lésions n’ont aucun caractère spécifique.
Dans d’autres cas, au contraire, l’atteinte
Les plus constantes se rencontrent sur l’animal
semble cirSonscrite aux membres et l’animal se
vivant, au niveau des naseaux, du mufle, des
repose fréquemment en décubitus sterno-abdo-
paupières et de la vulve. Ces organes sont alors
minai. Cependant, il se relève pour s’alimenter
le siège d’une inflammation séreuse tendant à
et boire. Des rémissions se produisent et finale-
l’ulcération. Dans d’autres cas, la muqueuse
ment l’individu reprend sa place au sein du
sèche, craquelée, apparaît comme brûlée.
troupeau. Les éleveurs prétendent que de tels
Lors d’évolution aiguë, la peau, surtout au
sujets seront victimes presque fatalement d’une
niveau de l’encolure, se déshydrate et se parche-
rechute l’année suivante.
I
mine rapidement.
258

Sur le cadavre on remarquesouvent un PIqUeté
Nous avons eu l’occasion d’observer un exemple
hémorraqique ay n i v e a u d u tractus disestif.
précis très démonstratif, qui paraît présenter la
La kuquk-
valeur d’un schéma : un zébu dérobe dans une
ment attei nte.
case, puis absorbe, un fragment de carcasse
Dans un exemple de forme suraiguë ces
d’un animal abattu à la phase extrême de la
lésions pétéchiales. avaient pris l’allure de pla-
maladie. Cette viande devait être livrée à la
cards hémorragiques enveloppant une anse
consommation humaine après cuisson. Dans les
intestinale et débordant sur le mésentère et les
10 heures qui suivent, ce bovin succombe d’une
ganglions lymphatiques,.
forme suraiguë du « Gniedio ».
Presque toujours on observe une très forte
Les travaux de recherche ont été inspirés
directement par les trois facteurs déterminants
de la maladie : ’
caren;e minérale’(hypophosPhorose)i-t ostéo-
ulmonaire survenu en phase agonique.
phagie -+ botulisme.
Le névraxe présente avec une certaine régula-
Les’ chapitres suivants sont constitués par les
rité une réduction de volume du cordon médu-
l
observations et les travaux effectués.
laire. Les méninges offrent parfois un aspect
Ils ont eu pour objet de déterminer, d’abord,
ongestif surtout dans la région lombaire. L’exa-
dans les conditions d’environnement, les Facteurs
men histopathologique de coupesde la moelle n’a
favorisant l’apparition de l’affection.
Frévélé aucune lésion spécifique (*).
En zone tropicale, en effet, l’animal, trouvant
II Au niveau des articulations du carpe et du
les éléments de sa subsistance uniquement dans
tarse on observe souvent un aspect particulier
les pâturagesqu’il parcourt, est étroitement tribu-
du cartilage qui a attiré l’attention dès le début
taire du milieu naturel. On est donc amené,
des recherches. II s’agit de larges érosions, à
à considérer la biocénose formée par le sol, le,
desquelles le cartilage
végétal et I’herbivore comme un tout, et un désé-’
lésions ont, sans nul doute, un
quilibre portant sur l’un des termes retentit
Cependant, fait surpre-
fatalement sur les autres.,
s’accompagner que’de
L’exposé de ces conditions prédisposantes
signes fonctionnels discrets1 On ne note jamais
sera suivi des recherches plus approfondies
en effet, de gonflement at?iculaire ou synovial.
effectuées sur l’animal en vue de déterminer,
D’autre part, ces altérations articulaires ne
.v
d’une part, l’origine du trouble nutritionnel _et,
paraissent pas spécifiques «de la maladie des
d’autre part, la nature de la toxémie qui le
forages ». Elles ont été retrouvées assez réguliè-
complique.,
rement sur les os provenant d’animaux, présumés
sains, abattus à Dakar. Elles sont probablement
dues à un état carentiel très répandu.
E. - OBSERVATIONS ET TRAVAUX
DE RECHERCHES SUR LE MILIEU NATUREL
3” Etiopathogénie.
10 Les sols.
La symptomatologie permet de dégager une
pathogénie de l’affection. L’entité morbide en
La nature des sols conditionne de façon étroite
cause serait due à deux étiologies différentes.
la composition botanique et la richesse des her-
.
Les carences minérales et le botuliae, le pica.
bages qu’ils portent.
conséquence du trouble rapDorté à I’hypophos-
Dans une région sèche et chaude comme le
phorose, permettant à l’affection toxinique de
Ferlo, la différenciation essentielle se fait à partir
-r
S7nstaller.
de la perméabilité et de la faculté plus ou moins
*
mes éleveurs sont en effet persuadés qui
grande à retenir l’eau, ces deux caractères
la contagion s’effectue à partir des cadavres.
étant fonction dans une large mesure de la
I
.
structure physique.
Par contre, la composition chimique agit
(*) Ces résultats ont été confirmés par M. le Pr. DRIEUX.
directement sur la plante et sur sa valeur fourra-

gère. La végétation d’un sol pauvre en un élément
ju Nord (32). En France, des zones à ostéomala-
accuse la même déficience qui se transmet ainsi
:ie, rapportée à une carence identique en phos-
aux troupeaux.
j
Ilhore, aggravée par hypercalciose se rencon-
En outre, un bon équilibre entre les consti-
,rent en Champagne dans la Nièvre et dans
tuants du sol est indispensable. Le défaut de
:ertains départements du Nord.
calcium OU de phosphore produit un effet aussi
Au Ferlo, cette déficience ne manquera pas de
grave que leur absence simultanée. Un déséqui-
-etentir gravement sur la santé des troupeaux.
libre du rapport phospho-calcique est incompa-
<es répercussions sont de même nature que
tible avec une assimilation satisfaisante de ces
:elles déjà signalées dans de nombreux autres
deux éléments minéraux.
3ays.
Les divers types de sols rencontrés au Ferlo
et déjà décrits, ont subi, sous l’influence des
2O Les eaux.
conditions climatiques, le même processus pédo-
génique de latérisation.
Le problème de l’eau au Ferlo et I’abreuve-
On peut alors distinguer en fonction de I’inten-
nent des troupeaux seront étudiés en tenant
sité des précipitations :
:ompte des modalités particulières nées de la
- dans le Ferlo nord, des sols ferrugineux
:réation des unités hydrauliques artificielles.
tropicaux peu ou pas lessivés,
Pour la majorité des troupeaux, l’abreuvement
- dans le Fer-10 sud, des sols ferrugineux
l’est pas quotidien. Après avoir pâturé tout au
tropicaux lessivés (33).
j
Iong d’une journée, les bovins se rendent le
Iendemain au forage souvent distant d’une ving-
Quel que soit leur stade d’évolution les ana-
aine de kilomètres des herbages fréquentés.
lyses chimiques révèlent d’une façon générale
IIans ces conditions, la quantité d’eau absorbée,
une grande pauvreté en éléments nutritifs,i \\/ariant suivant les estimations entre 15 et 50 litres,
(tableaux no* 1, 2, 3).
laraît faible. Ce fait souligne la profonde adap-
Les réserves minérales sont peu importantes. / I.ation, visant à une économie de l’eau, présentée
Le calcium représente la fraction dominante de
)ar les zébus des régions sahéliennes. Cette
la somme des bases, la teneur en potassium est
larticularité physiologique a fait l’objet d’études
faible (0,Ol à 0,05 p. 100) et celle en phosphore
-écentes chez le chameau et les herbivores sau-
est nettement insuffisante. La valeur en P,O, est
Jages du désert. Chez ces espèces, des mécanis-
presque toujours comprise entre 0,l et 0,2 p. 100. i Ines propres à lutter contre la déshydratation
Les taux d’azote et de matières organiques, un
Dnt été mis en évidence (28, 39).
peu plus élevés dans les sols lessivés du sud, l De plus, aux époques des plus fortes chaleurs,
restent toujours faibles en valeur absolue.
I
Iles quantités absorbées ne sont guère supérieures
Du point de vue granulométrie, les sols du
S celles des mois frais de l’année. Cette observa-
Ferlo sud, plus riches en éléments fins (argiles
tion contredit les nombreux travaux qui ont éta-
et limons) ont des réserves en eau supérieures à
bli une corrélation entre la température exté-
celles des sols du nord, à texture plus grossière.
rieure et les besoins hydriques (27). Aux U.S.A.,
Nous retrouvons donc, au Ferlo, une des
LEVINGSTON, PAYNE et FRIEND (37) ont
grandes caractéristiques, soulignées dans les
montré récemment que des animaux soumis
nombreuses études pédologiques effectuées en
à un régime pauvre en azote sont plus aptes à
zone tropicale : la pauvreté en éléments nutritifs
maintenir leur équilibre énergétique lorsque
et tout particulièrement en phosphore (32,49,50).
leur abreuvement est restreint. Or, les analyses
L’explication de ce phénomène réside dans
de fourrages prouvent que la ration des animaux
l’absence d’une couche perméable, proche de
du Ferlo est, en saison sèche, extrêmement
la surface, susceptible d’empêcher l’entraînement
pauvre en azote. II se peut que les bovins limitent
des métaux et des métalloïdes par les eaux
leur absorption d’eau afin d’épargner leurs
d’infiltration.
réserves azotées.
Une insuffisance analogue a été signalée sur
Par la composition chimique l’eau de boisson
les sols de nombreux autres pays africains : joue un rôle indirect dans la nutrition par les
Afrique du Sud (48), Gambie (50); Rhodésie
sels minéraux qu’elle contient. Cette modalité
260
1

TABLEAU N"I
Composition des sols l
lo/ Sols fermgi.neuI non lessivés, villags de Diougueul-Ssnarabé,
piste Yonofen-Renan
échantillon no
26 - 1
26 - 2
26 - 3
26 - 4
26 - 5
profondeur cm
615
15-30
30-45
45-65
65-95
Terre fine p.100 terre totale ...........
100
100
100
100
100
Humidité p.100 T.F .......................
0,'
OJ
%a
Os3
OP3
Gmnulométrie p.100 T.F.
Argile ...........................
2~3
5,O
62
5,O
4.8
Limon
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3,5
2J
2,3
1*3
Sables fins ......................
67,I
66,4
66':
62,6
61,l
Sables grossiers ..................
26,7
26,0
24:0
29,7
32.3
14atières organiques
Mat. erg. totale p.100 ...........
0.34
0,24
0,23
0.12
0,12
Mat.humiques p.100 ...............
0.07
0,06
0,05
0,03
0,03
Humidification p.100 .............
36,8
42,9
38,5
42,9
42,V
Carbone (C) p.iooO
...............
199
1,4
1.3
097
OP7
Azote (N) p.1000
...............
0.19
0,15
0,16
0,12
0.12
Ch ..............................
10,o
993
8,’
5.8
58
P*05 'total p.1000
.......................
i!lx
o.is
u2
0.25
0.22
F203 libre p.1000
.......................
10,13
JO,9
13,5
12.8
13,l
F203 total p.lCOO
.......................
15,I
14.2
16,l
1419
14,4
Fer libre/Fer total .....................
68
77
84
86
91
Complexe absorbant meq./lOO g T.F.
Ca ...............................
0,66
0,27
0,15
0.12
0,49
Q ...............................
0,93
0,66
0,72
0,72
0,52
K ................................
0,03
0.02
0.01
0,Ol
Na ...............................
0,Ol
0.02
S ................................
1,63
0,95
oc=
0,85
1,03
T ................................
28
28
28
2.6
2.9
V ................................
El2
34
31
33
36
pH eau ...........................
6,’
5.4
5.3
5,3
5,2
pH KCl ...........................
5,1
4,3
4,2
4,3
4,1
Pomsité su mottes p.100
Humidité équivalente p-100 ..............
28
2.5
2,9
3,4
3.3
Point de fl4trissement
..................
1,2
1,7
2.2
2,6
295
Eau utile p.100
........................
OP8
098
097
OP8
08
StllXtUETaux d'agr. alcool p.100 .........
29,4
32.1
2913
taux d'agr. eau p.100 ............
29,8
28.7
28.9
taux d'agr. benzène ..............
29,5
a.2
20,6
Pencéabilité K cm/h .....................
2.7
290
417
(*) WcmitS de " Reconnaissance pédologique du Fer10 Sud " O.R.S.T.O.M. avril 1964
d’apport est particulièrement importante dans
contenus dans les sols ; on peut donc prévoir
le métabolisme phospho-calcique. Un excès de
que les eaux du Ferlo constitueront, pour le
minéralisation comme une insuffisance influen-
cheptel, un apport en éléments minéraux de
cent l’équilibre physiologique. On connaît des
faible valeur.
troublesdigestifs qui surviennentaprès laconsom-
Les forages profonds, devenus la source
mation abondante d’une eau saumâtre et le ’ d’abreuvement des troupeaux pendant 7 mois
manque d’iode ou de calcium compromet I’éle-
de l’année, exploitent des nappes de composition
vage dans certaines régions.
différente qui donnent soit des eaux calciques,
L’élément liquide dissout les sels minéraux
soit des eaux sodiques (carte III).
.
261

,*
,
*
C
,
>
.
.sanbgm la sanb!pos
sau!-oAAainos
xnoa sap uogon+!s - ‘E “u aiAu
-sanbTr>-[ez qa sanbSpos sau[Eiiaznos xnea s a p uo?:
U3 WlVd
f
\\
I
/
~~-d--~-~-~-,~’ \\smngapae1/,

TABLEAU No11
Composition des sols (suite)
20/ ;O~S ferrugineu lessivés,village
de Bantangueul, piste Koussanar-Daoudi
khantillon no
l - l
l - 2
l - 3
l - 4
- 5
- 6
-7
profondeur
O-20
20-35
z-55
55-100
CO-125
>5-150
150
Pen-e fine p.100 terre totale
100
00
0 0
00
FJ
x,
0
hmidité p.100 T.F. .........
02
OP4
OP4
0,6
093
0.5
087
:ranulométrie p.100 T.F.
Argile ..............
11 ,l
13,9
19,9
!2,4
3,8
3.0
L i m o n ...............
28
2,5
392
290
295
2,8
Sables fins .........
3s,4
35,9
27,9
!4,5
!6,6
6,3
Sables grossiers ....
50,7
47,0
482
jO,b
16,b
7,2
titières organiques
Mat. org.totale p.100
OA
0,36
0.33
0,21
0,20
Mat. humiques p.100
0,09
0,07
0,Ob
O,W
0,03
Humidification
p.100
34,6
33,3
31,6
33,3
!5,0
Carbone (C) p.1000
2,6
2.1
1,9
12
12
Azote (N) p.lCOO
0,x
0,w
0.29
0,19
0,18
C/N .................
790
790
6.6
6,3
687
P205 total p.1000 ...........
0,ll
0,15
0,15
0,lb
0,12
0,21
0,13
F203 libre p.1000 ...........
A,1
919
12,3
lb,3
16,7
16.7
7,9
"203 total p.1000 ...........
12.5
14,4
lb.6
20,4
22,3
22,l
!2,8
Fer libre/Fer total .........
70
69
73
80
75
76
'9
Complexe absortant mes/100 g T.F.
...................
1,02
0,94
0,86
0,90
O,t31
0,83
089
.
..................
0,38
0,36
0,72
0,82
1,26
1,02
1 ,oo
K ...................
0,04
0,03
O,M
0.04
0.03
0,05
0,03
Na ..................
0,07
0,04
0904
0,06
0,07
O,@J
0,06
s ...................
1,57
1,37
1,bb
1,82
2,17
1996
19%
T ...................
1,6
1,7
2,1
292
2.5
28
297
V ...................
94
81
79
83
37
71
3
pH eau ..............
691
5,9
6,O
6,o
6,2
6,O
58
pH KCl ..............
5,l
4,9
499
4,9
5.2
510
488
Pomsité sur mottes p.lOCO
37,3
35,4
36.7
30,2
H!niàité Qquiwl&e p.looo
2
399
496
or:
590
W3
7*6
Point de flétrissement p.100
;:2
28
397
591
6,3
6.1
58
Eau utile p.100 .............
190
1.1
os9
192
197
1,9
‘98
Structure
taux à'agr. alcool p.100
54,0
53,0
56,6
taux d'agr. eau p.100
55,7
57,b
56.6
taux d'agr. benzène.
57.3
50,9
51.7
Permkbilité K cm/ h .........
1,7
199
395
399
3,4
*,9
223
Instabilité str. I.S. ........
1.17
1.04
1,23
Quelle que soit la nature des ions rencontrés,
fournissent une source d’éléments nutritifs non
le taux de minéralisation reste faible variant négligeables.
entre 0,l et 0,15 g par litre de résidu sec. Quant
Dernièrement, ont été mises en évidence
à la composition chimique des eaux de mares
(B. R. G. M. Dakar) des bactéries capables de
utilisées par les troupeaux pendant les mois
concentrer les métaux, l’or en particulier. II
d’hivernage, elle nous est à l’heure actuelle j n’est donc pas impossible d’envisager que cer-
inconnue (tableaux, 4, 5, 6, 7).
tains micro-organismes contenus dans l’eau
Tout au plus peut-on dire qu’elles sont d’un
des mares, puissent jouer le même rôle vis-à-vis
aspect peu engageant. Troublés par le piétine- I du phosphore,
ment, souillés par l’urine et les excréments, ces
Concernant la « maladie des forages », quels
lieux d’abreuvement ne semblent guère hygiéni-
éléments favorisants peut-on tirer de ces diverses
ques. Mais il se peut que l’abondance des déchets données ?
organiques et la pullulation de la microflore
La carte situant la répartition des eaux souter-
263

.
TAEILFAU NOIII
.
COMPOSITION DES SOLS (suite)
3O/ Sols hydromorphes
villnp de Nakâ, piste Sare Moude et M'Bouro
Profil 21
Profil 5'7
échantillon no
21 - 1
21 - 2
21 - 4
37 - 3
37 - 5
profondeur en cm
0 - 15
15 -II
45 - 75
45 - 7c
Terre fine p.100 terre totale
..........
lLu,
1OC
100
100
100
Humidité p.100 ..........................
os7
2,4
4,O
194
Or4
kantiométrie p.100 T.F.
Argile ........................
15,5
35,5
47,2
43,2
11,7
12,s
13,l
Limon
........................
ll,o
4,3
2.7
6,3
491
9.6
697
1
Sables fins ...................
57,J
a,9
34,4
37,a
69.9
61,l
69,9
Sables grossiers ..............
14,13
12,5
11,5
11,3
12,4
17,7
12,8
Matières organiques
Mat.org. totale p.100
.........
0,67
0,41
0,20
0,17
1,61
1,31
0,16
Mat. humiques p.100 ...........
0,ll
0,09
0,02
0,02
0,21
0.X
0904
\\
Humidification p.100 ...........
22.2
37,5
16.7
20,o
21,2
26,3
44,4
Carbone
(cl p.1000 ............
399
2,4
1 J
1 ,o
099
7,6
OP9
Azote (N) p.1000
..............
0,30
0,26
0,22
0,15
0,6i
0,55
0,13
Ch ...........................
13,O
912
595
6.7
14,8
13,8
6,OV
P205 total p.looo
.......................
0,14
0,14
0,18
0,17
0,21
0,ll
F203 libre p.lOCB .......................
12,2
23,1
24,3
27,Y
498
4,8
399
F203 total p.l(xx
.......................
15,b
29,l
34,6
34,4
892
7,5
697
Fer libre/Fer total .....................
78
49
70
81
59
64
58
Complexe absorbant meq/lOO g T.F.
............................
1,47
3.63
6,30
7,32
4,58
2,86
1.21
Ei ............................
1.44
2,20
3,29
3.26
1,05
1,66
0,65
K .............................
0,05
0,07
0,07
0,07
O*@?
0,06
0,03
Na ............................
0,16
0,34
0364
0,76
0.10
0,12
0,07
S .............................
3,12
6,24
10,30
11,41
5,Bl
4,70
1,96
T .............................
4,5
8~1
11,0
11,6
‘TJ
52
2.4
V .............................
69
77
07
93
92
90
82
pH eau ........................
519
596
5,4
6.7
6.5
58
pH KC1 ........................
4,9
495
4,5
5:;
51'3
517
4.7
.
Pomsité sur mottes
Humidité équivalente p.lCOO .............
11,Y
15,2
1713
18,Ol
7.2
6,7
5.0
Point de fGtrissement p.100 ............
491
2,;
13,0
12,2
32
28
2,7
Eau utile p.100 .........................
798
I
4,3
5,8
4,O
3,5
22
structure Taux d'agr. alcool p.100
22,8
31,6
33,2
26.2
31,8
14.3
Ta- d'agr. eau p.100
.........
20,2
18,4
23,9
25.9
27.0
12,5
Taux d'agr. benzène ...........
10,2
14,4
12,4
23,7
20,l
12,3
Instabilité str. I.S. ...................
3,n
4,43
4,34
0,7c
0,67
4,65
Perméabilité K cm/h .....................
094
OP9
OP5
2,Lj
2.3
1,î
raines fournit d’abord une indication intéressante.
longues marches pour se rendre au forage
En effet, la zone des eaux à faciès alcal ino-terreux
accentuent encore le caractère de dure épreuve
correspond au Ferlo nord où l’affection présente
que constituent pour les troupeaux les derniers
la plus forte endémicité. II ne fait alors pas de
mois de la saison sèche au Ferlo. L’organisme
doute que le supplément de calcium apporté
animal mobilise alors tous les mécanismes
.
par ces eaux contribue à l’aggravation du désé-
physiologiques, restreint son abreuvement pour
quilibre phospho-calcique dont souffrent les
survivre jusqu’aux premières pluies. Durant
animaux.
cette période il est évidemment plus réceptif à
D’autre part, les fatigues causées par les
toutes les maladies.
264

TABLEBU NO IV
Analyse d'eau de forege (B.R.G.M.)
Echantillon
Dodji
Date du prélèvement
13.9.61
28.11.61
13.1.62
N“IRH
PH
eto
12
78
Teneur par litre
mg
meq
mg
m-l
mg
w
Cl
13
0,36
14
0,40
i6,3
0,46
so4
92
1,92
113
2,343
109
23
coJH
120
4,00
120
4.00
123
4,lO
co3
0
0
0
NO 3
0
0
T
0
F
0
0
0
0
0
0
SiO,
'2'5
Total enions
6,2e
6.16
683
Ca +b
24
1,20
2516
I ,2e
26,4
1.32
Hg++
12
O,%
10
0980
Il,6
0,96
Na +
100
4,35
105
4,57
96
4,ie
Ic +
12.4
0,32
i2,e
0,33
13r3
08%
NH+4
0
0
T
0
Fe
*2'3
Total cations
6,e3
6,98
6,m
Extrait sec
416
1.396
428
Dureté
d"Fr
meq
d“Fr
m-4
doFk
meq
30 Les fourrages.
Les productions des « cades » (Faidherbio olbida),
1)
des «seings » (Acacia forfilis), des « sourous »
Une richesse relative en espèces fourragères
(Acacia seyol), des « beurs » (Poupartio) et des
confère à la zone sahélienne une vocation pasto-
« rands » (Boubrinio rufescens) sont particulière-
raie. L’herbe et l’arbre s’y trouvent associés et si I ment appréciées. La quantité de feuilles et de
*
les légumineuses et les graminées représentent i débris végétaux qui jonchent le sol, après le
les aliments de base des herbivores, lavégétation : passage d’un feu de brousse, et que consomment
arborée constitue un appoint important en saison 1 les ruminants mérite d’être soulignée. En 1955,
sèche, Gousses, feuilles et fruits divers permettent ’ dans la région de Lagbar, ADAM a pu l’estimer
aux animaux de franchir des périodes difficiles.
à plus de 870 kg à l’hectare (22). Leur valeur
265

.
TARLEAU BO’?
.
Analyse d'eau de fore@ (B.R,G.K) (suite)
Echantillon
Ysre-Lao
Date du pn?lbvement
15.9.61
28.11.61
8.3.62
14.1.62
W'IBH
pa
8.0
7,4
725
2,8
Teneur par litre
mg
mq
mg
@Jeq
mg
meq
mg
meq
Cl
21
0,60
21
0,60
22,7
Oh‘+
21,3
0,60
so4
4.8
0,lO
12
0,24
40,3
0984
24
0,50
CO 9
126
4,20
12,6
4120
118
3,95
121
4905
>
co3
0
0
0
0
No3
T
0
0
T 0
2
0,03
F
OP4
0,02
0 0
0
T
0
*
SiO,
'2'5
Total anions
4,92
5,@
5.43
5.18
Ca ++
24
1,20
25,6
1,28
22.4
1,12
24
1,20
Mg*
14.5
1,20
15>5
1,28
16.5
i
3
15,7
1,30
Na +
59,s
2,58
57,s
2,50
66
2,87
59
2,57
K f
12
0,31
il,1
0,28
12,0
0,31
il,2
029
NH+4
0
0
Fe
a12o3
Total cations
5129
5,34
5,66
5.36
Extrait sec
2%
468
288
344
Dureté
d°Fr
meq
d0Fr
m-2
d°Fr
meq
do%
m-l
alimentaire ressortant, telle qu’elle résulte des
de représenter une succession « d’unités d’éle-
analyses chimiques (MAINGUY, 1955), équivau-
vage» centrées par une installation hydrauli-
drait à celle des pailles fourragères.
que. A l’intérieur de ces aires la répartition des
En outre, les bergers attribuent parfois des
troupeaux n’est pas homogène. Les campements
vertus thérapeutiques aux branchages donnés
ont tendance à se concentrer dans une zone cir-
en vert aux bovins. Cette conception et la pau-
culaire située à une distance de 6 à 12 km du
vreté des pâturages expliquent la pratique de
forage. Plus près, les pâturages sont dégradés
l’émondage qui contribue à la destruction de la
par le piétinement des troupeaux, au-delà, ils
végétation au Ferlo.
imposent aux zébus des marches trop longues
Des études très complètes sur cette région du
pour se rendre à l’abreuvoir. II en résulte que
Sénégal concernant le problème botanique des
dans cette zone d’implantation favorable, il
groupements végétaux et de leur inventaire
existe souvent une charge animale excessive
floristique ont été réalisées et publiées dans les
conduisant à la malnutrition et à I’appauvrisse-
ouvrages de TROCHAIN (46), de ROBERTY (36)
ment progressif des herbages.
et dans les publications de MAINGUY et RAY-
La valeur nutritive des fourrages se déduit
NAL (35).
de leur analyse chimique. De nombreux échan-
Depuis l’implantation des forages profonds
tillonnages ont été effectués, soit au cours de
la presque totalité des surfaces pâturables peut
missions d’études botaniques, soit lors des
être exploitée. Sur la carte il serait possible
recherches sur « la maladie des forages ». Cer-
266

TAFG!JAU NOVI
hdpe d’em de forage (B.R.G.M.) (suite)
Echantillon
Linguel-e
Date du prél&n?ment
14.9.61
27.11.61
8.3.62
11.1.62
NOIRE
PR
7.6
795
7,6
715
Teneur par litre
og
meq
mg
meq
w
meq
mg
=+q
Cl
35.5
l,oo
35.5 1
39
1,lO
42,6
1,20
SO
CO)
280
120 4.00 5.84
336
126 4120 7,oo
288
118
6900
3,95
312
123
4,lO
6,50
co3
0
0
0
0
NO3
0
0
2
0,03
0
F
0 0
OP3
0.02
T
0
0
0
SiO2
'2'5
Total enions
lO,e4
12,22
11,ce
11,80
Ca ++
53.0
2-64
5494
2,72
53.4
2,67
448
2,24
Me++
20
1.68
21
1,76
22,9
189
25,9
2,14
Na +
155
6,74
190
8.26
145
6,30
155
6,75
K +
16,5
0,42
16,3 0.42
16,5
0,42
16
0,41
N E + 4
0
0
0
0,50
0,03
Fe
A12o3
Total cations
11,4@
13,16
11.28
11,57
Extrait sec
740
764
7%
700
Dureté
dofi
meq
dofi
meq
d0Fr
meq
dOFr
meq
taines données, applicables au Ferlo, provien-
- enfin, le rôle tenu par le « pâturageaérien »
nent du C.R.Z. de Dahra. Toutefois, les résultats
est d’aDDréciation
difficile.
des analyses chimiques n’apportent qu’une l
ns
L’échantillon ne représentedoncqu’imparfaite-
approximation dans la connaissancedu problème 1 ment la composition globale du pâturage et plus
de l’alimentation des herbivores. Des raisons
difficilement encore l’aliment ingéré. Si l’on veut
multiples limitent leur signification (35) :
i
considérer le nutriment, l’imprécision s’aqqrave
-I
- en premier lieu, le nombre des analyses / encore. L’étude de la digestibilité des diverses
s’avère insuffisant pour donner des valeurs 1espèces végétales est à ses débuts. Le calcul de
statistiaues certaines ;
/ la valeur fourragère s’effectue donc à partir de
données purement théoriques.
- la nature et la proportion des différentes
Ces réserves étant faites, que peut-on dégager
espèces végétales consommées sont impré- de ces analvses ?
cises ;
Tout d’aiord, le fait dominant réside dans la
- la plante est rarement utilisée dans sa
brièveté du cycle végétatif. Dès les premières.
totalité, les feuilles et les parties les moins ligneu-
pluies l’herbe jaillit du sol, parvient à maturité,
ses étant les plus recherchées ;
puis se dessèche rapidement. Au cours de la
267

TABLEAUNOVII
Bnàlyse d’eau de forage (B.R.G.M.) (swte et fin)
Echantillon
Lagbar
Date du p&lèvement
15.9.61
28.11.61
8.3.62
13.1.62
NOIRE
PR
78
7,6
84
738
Tsneurparlitrs
w
w
mg
meq
Qw
m-2
w
m-2
Cl
7 1
2,00
71 2,00
772
2,12
74,5 2.10
SO
23
O,@
50
1104
6.1
0.20
30,4
0,80
CO :
14
5,80
120
4,oo
117
3180
117
3,90
co3
0
0
0
0
No3
0
0
0
T 0
P
094
0,02
0 0
0
02
0,Ol
SiO2
'2'5
Total anions
6.30
7104
6.22
6.81
Ca i-t
14,2
0,72
16
0980
13,8
0,69
14,4
0,72
&3++
5
0,40
10
0,80
9,9
0,82
992
0,76
Na +
120
5,22
120
5122
108
4170
125
5,44
II +
14,2
0,36
14,2
0,39
15.4
0,39
14,9
03
NH+4
T
0
0
0.5
0,03
F e
u2o3
Total cations
6,70
7,2i
6,60
7,33
Extrait sec
420
1.412
404
516
Duret
d°Fr
meq
dofi
meq
d°Fk
meq
dOr’r
m-2
saison humide et de la saison sèche, les bovins
effectuées (*) esi de 0,45 U. F. par kg de matière
sont soumis à une alimentation essentiellement
sèche à la saison humide. Elle tombe à 0,15 ou
différente. Le taux des éléments nutritifs et plus
0,20 U. F. dès le mois de janvier.
encore leur digestibilité varient énormément
Le résultat le plus significatif porte sur les
dans l’année.
taux de phosphore et de calcium fournis par ces
Le tableau 8 donne des valeurs obtenues avec
analyses. On remarque, à la fois, la faiblesse
des prélèvements récoltés les uns en fin de cycle
de la teneur en phosphore et la valeur élevée du
végétatif, les autres pendant la saison sèche.
rapport phospho-calcique.
L’examen de ces chiffres permet de noter tout
Des conclusions semblables ressortent des
d’abord une déshydratation rapide et presque
compositions chimiques des fourrages portées
totale des fourrages. En quatre mois, l’humidité
dans les tableaux 9 et 10.
moyenne est passée de 68 p. 100 ù 5 p. 100.
Les travaux de LABOUCHE et MAINGUY,
Le taux des matières azotées, déjà faible à la
confirmant ceux effectués en Afrique du Sud (48),
bonne saison, diminue sensiblement dans les
pailles sèches.
(*) Travail en cours à la section de chimie nutrition du
La valeur énergétique moyenne obtenue à
Laboratoire national de I’Elevage de Dakar (VALENZA J.
partir de quelques expériences de digestibilité
et BOUDERGUES R.).
/
268

TABLEAU N"VII1
Fourragss récoltks fin
Fourrages récoltés en
saison des pluies
saison sèche
Dahra
Dakra
Loumbol
Lagbar
Dahre
I)&i?3
13.9.63
21.9.03
30.9.63
18.12.64
13.1.64
18.2.64
Matières sèches
p.100 tico1te
23,43
28,59
41,ll
93,44
93988
95,@
Mat. azot6es totales
6,60
5,25
4908
2,98
1.97
2,14
Cellulose
39,65
35.15
39,4
41,19
43,34
42,09
Mat. totales
grasses
1,71
1,21
1~5
1,32
1,70
1,38
Mat. minérales totales
6,67
7129
6,03
11,04
5,05
3,57
Extractif non azoté
45,29
51,lO
48,89
3889
47,90
46,51
Calcium
0,608
0,609
0,460
0.24
0,56
0,29
Phosphore
0,076
0,052
0,105
0,025
O,@+
0,019
Ca/P
890
il,71
4,38
9,60
14,oo
15,26
Remarque : Les résultats sont exprimés en p.100 de matières sèches,
ont montré que la teneur des plantes en acide
à la matière sèche), lorsqu’ils sont constitués par
phosphorique croît jusqu’à la floraison. Les sels
des herbes jeunes, avec un équivalent amidon
de cet acide s’accumulent alors dans les feuilles.
de 60,
Dès que commence la déshydratation, I’enrichis-
- 0,15 p. 100 d’acide phosphorique lorsqu’ils
sement des parties supérieures du végétal s’ar-
ne sont plus que des pailles, où la valeur énergé-
rête, puis le taux en phosphore diminue, les
tique est tombée à 20 dans la même unité.
phosphates gagnant la racine et même retour-
Le besoin particulier des bovins en phosphore
.
nant au sol.
est un fait connu. Pour cette espèce, la valeur du
LEWITE (7) a observé en outre que I’appau- 1j rapport Ca/P doit être comprise entre 0,75 et
vrissement en phosphore, sous l’effet de la séche- 1i1,2 (19).
x
resse, s’accompagne d’une augmentation de la
Les analyses montrent que, dans le Ferlo, les
teneur en calcium.
fourrages ne remplissent aucune de ces deux
Ces constatations sont valables pour la région
qui nous intéresse. Pendant 7 mois de l’année, conditions. Pendant la longue période de saison
sèche on ne retrouve pas dans la ration le mini-
l’animal consomme un aliment ligneux et indi-
geste contenant peu de phosphore et beaucoup
mum de phosphore indispensable et le rapport
de calcium.
phospho-calcique offre une valeur nettement
/
Or les quantités de phosphore et de calcium ! défavorable. L’apparition du trouble nutritionnel
apportées par l’alimentation doivent répondre à
est donc facilement explicable.
deux conditions (19). La première concerne un
Les conclusionsse retrouventdans le tableau 11
besoin minimum exprimé en poids, la seconde
extrait de l’étude de RAYNAL J. (35).
implique qu’un certain rapport, variable suivant
>
les espèces, doit exister entre ces deux éléments, /
F. - OBSERVATIONS ET RECHERCHES
Pour THEILER (47), la quantité minimum de j
DE PATHOLOGIE
phosphore nécessaire journellement, exprimée
en P,O, est de 27 g, Au-dessous de cette limite,
L’étude du milieu naturel a permis de souligner
w
I’ostéophagie s’installe (15, 17).
l’insuffisance et le déséquilibre phospho-calcique
Les fourrages sont capables de satisfaire ces 1’ des sols, des eaux et des pâturages du Ferlo.
exigences que s’ils contiennent :
Les observations suivantes mettront en lumière
le retentissement sur l’animal de ces diverses
- 0,45 p. 100 d’acide phosphorique (rapporté
déficiences.
269

TABLEAU NOIX
~nnlyses effectuées par le Laboratoire de Dakar sur des p&lèvements ticoltés au Cours d'une mission
au Ferlo, conduite par N. ADAJS J.G., Ingénieur des travaux forestiers, début 1953
Lieu de
Matières
Matières
Matières
Cendres
pré1hw!Jent
Conposition botanique
Eau
minérales
grasses
Protéines cellulc-
E.N.A.
P
c
ins.
siques
HC1
Dimar (DiGri)
Kragrostis tremula
Schoenfeldia nacilis
sol sablo-
Cenchrw biflorus
argileux
Abysicarpus vacindis
Zornia clip vlla
71,oB
103,40
20
68,4
303,6
433,52
0,635
234
68,4
Oldenlendria @?andiflOra
Merremia snmtifolca
Borreria stachydea
Aristida mutabilis
57>50
74,44
9,83
55,12
357,8
445,31
0,179
1,125
55,18
sic usv apinalis
3orreria r3diot.a
82,lO
117,2
23,90
97,2
300,s
378,80
1,087
6,s
51,50
:iorrwia staciwdea
Zor3io ùi phylla
Dominante
Schizach~ium exile
Zornia diuhylla
Schoenefeldia nacilis
90,5
68,9
17,40
73,50
335,lO
0,14
3,74
44,7
Aristida mutnbllls
Panicnm laetum
I~omea coscinoswvma
Tatki
Schoenefeldia gracilis
Polyc~a 1inearifolis
Alysicarpus va+nalis
&nchrw biflorus
Aristide. lontiflora
Aristida mutibiiis
L
75,35
103,17
12,15
49187
293,a
.L65,64
0,186
2,666
BO,64
correria raùiatn
~Zitrullw COlOC. this
Dicoma touentosa
Lndimfera divhvlla
Indigofera tiscosa
r
*
.
*
f
M

0
8
3
.
%
.
m-
0
e
8
-*
.
a
ô
c
c
l
0
4.
* . 7
z
4
5
‘0s
.
Ln
F
.
-
?
N
8
N’
%
$
tn
x
8.
\\o’ -
0

\\D.
.
.

TABLEAU N”XI
Valeur moyenne de résultats d’analyses par groupement v6gétal *
‘l-natièrt aatièrs ZGG vatière
matière
groupement v@xl
:èche
Mrale Tasse n-ctéiqu
ellu-
ENA protéique CA P
ritale
lcse
digestible
Tephrcsia
platWirpa
279
75,v
20,4
If3
349
440
66,6
3,97
0,473
0.57
Mcnechm + Ekxreria
207
119
18
78,2
357
423
39,6
4$58
0,502
0.48
AXldrCPOgCn
.
+ Mcnecbma
272
72
11
41,v
433
441
9,55
2.16
0,266
W4
Andrcuwcn + Zcrnia
260
56,0
15
54.2
419
453
16,l
1.96 0,203
OS%
ZClTG.2.
211
79,l
15
108
364
433
63.5
3,98
0.45
0.61
Diheteropwcn
hwerupii + And.rcpcmn
pseudaPricus
317
62,46
13,s
56,4
406,! 457
22,4
1,135 0,141
Q,47
Zcrnia +
Schoenefe1di.s
231
05,2
1412
87
373.1 437
45,4
2.77 0,367
0.56
Aristida fkniculata
6ofl
70
Il,5
51,2
493
458
20
0,312 0,097
0,33
Bas fonds
231
106
12,5
4217
593
432
iv,7
3,24
0,63
0,43
(*) en p.looO de matière sèche
1” Le trouble nutritionnel. Hypophosphorose.
sont abondants et les animaux au mieux de leur
forme, l’autre au mois de juin à la fin de la saison
Faisant suite à des observations antérieures,
sèche.
une enquête systématique a été entreprise sur un
La première période a porté sur les troupeaux
certain nombre de troupeaux du Ferlo.
des points suivants :
En effet, après les premières recherches por-
tant sur 19 prélèvements sanguins effectués dans
- Forage de Lagbar (150 50’ N - 140 48’ W),
cette région en juin/juillet 1963 et sur 4 prélève-
campement de Loumboul-Kélely (15048’ N -
ments provenant de vaches malades originaires
140 38’ W),
campement
de Loubel-Kalidy
de Dahra et Louga transportées au laboratoire,
(150 50’ N - 140 39’ W), campement de Tilel
les résultats avaient fait apparaître un taux de
(150 48’ N - 140 52’ W).
phosphore inorganique sanguin assez faible
- La deuxième période a porté, autant qu’il
(50,7 mg/1 +- 9,31) et un taux de calcium égale-
était possible, sur les mêmes animaux. Ont été
ment abaissé (83,4 mg,/1 & 3,60). De même les
éliminés les campements de Loumboul-Kélely
analyses effectuées sur des os d’animaux morts
et Loubel-Kalidy dont les troupeaux avaient
de la maladie, présentant une teneur en lipides
transhumé au Oualo pendant la saison sèche
très basse et un rapport matière minérale/protide
et n’étaient pas encore revenus ; ont été
inférieur à la normale, avaient permis de
ajoutés les troupeaux du campement de Khadar
conclure à un certain degré d’ostéomalacie.
(150 44’ N -14045’ W) et du forage de Yaré-Lao
Le troupeau de zébus du Centre de recherches
(160 02’ N - 140 33’ W) dépendant du cercle de
zootechniques de Dahra-Djolof qui, recevant
Podor.
une alimentation complémentée,
peut être consi-
C
déré comme non carencé, a constitué le terme de
Les examens faits sur le troupeau de Dahra
comparaison.
et lors de la première partie de l’enquête
Cette enquête a comporté deux périodes
ont porté sur les protéines plasmatiques to-
d’études : l’une au mois de décembre quand,
tales, le phosphore inorganique plasmatique, le
après la fin de la saison des pluies, les pâturages
calcium libre plasmatique, le pH urinaire,
272
a

.
TABLEAU NOXII
Rkultats de la première pkiode d'enquête (intervalle de confiance de la moyenne au niveau O,%)
I
moyenne
IAGBAR
TILEL
LOUBEL
LQLJMEOUL
DAmA
générale
Phosphorémie en mg/1
45
52,8
25
52,7
18
50,3
29
56,7
117
5314
57
60,6
2 4,33
k4.73
+ 4.07
2 5,86
2 2,40
+ 3,35
(Calcémie en m$l
41
101,8
25
102,3
18
102.0
30
103,3
114
102,3
57
103,l
2 2,x)
2 2,24
& 3,14
+ 3,ll
5 13
* 0,90
Protéines totales en $ 1 40
86,3
25
a3,g
17
@4,3
29
90,5
111
86,6
54
a,5
+ 2,91
i: 3,71
2 2,79
+ 3.95
5 1,72
+ 2.17
pH urinaire
24
8,16
20
8,24
14
8.27
2 6
8,22
84
8,21
55
8.24
5 0908
+ 0,12
+ 0,17
+ 0,19
2 0.07
2 o,w
P urinaire
créatinine urinaire
29
14,6
16
14,3
14
1511
22
22,5
81
16,9
37
19,7
r. 3,16
* 4,85
f. 3,57
-: 6973
+ 2,35
+ 2,57
Remarque : Le rapport Ca urinaire/créatinine urinaire est beaucoup trop inconstant pour que le calcul d'une moyenne
soit possible.
TABLEAU N"XII1
Résultats de la deuxième période d'enqu8te (intervalle de confiance de la moyenne au niveau O,gS)
LhGBAR
TILEL
DlO~~IUE?
l- KHADAR
YARJ-LAO
LAGMR-TILEL
phosphoréxie en mg/1
37
49.5
15
45,2
52
48,2
41
47.0
54
2
2 3,95

& 8.50
&
2
2 Jr95
2 3,47
calcémie en mg/1
37
101,v
15
100,3
52
101,4
41
93,6
54
+
+ 1,82
f.
f. 2,31

2
2 0,72

2 1,95
protéines totales en g/l
37
69,5
15
71,l
52
69,9
41
63,4
54
2
2 2,16
2
2 3,96

2
2 0,72

L 2,30
pression osmotique du
plasma en milliosmoles
37
284,9 15
15
286,2
52
285,3
41
280.9
54
2
2 4,18

1: 6,12
+ 0.65
f 3,78
273

phosphore urinaire
l e r a p p o r t ~~-
(même pour le phosphore inorganique plasma-
et le rapport
créatinine urinaire
tique où t = 1,04 pour 520 de liberté).
calcium urinaire
Entre les deux périodes de l’enquête la seule
créatinine urinaire ’
différence significative a porté sur les protéines
Le rapport constituant urinaire/créatinine
totales du plasma (t = 10,41 P ( 0,Ol) ce qui est,
urinaire a été introduit en supposant constante
semble-t-il assez normal, eu égard aux conditions
l’excrétion de créatinine pour éliminer le facteur
climatiques et alimentaires rencontrées au cours
de concentration urinaire qu’il était impossible
de cette seconde période.
d’évaluer. Lors de ladeuxième période d’enquête,
II semble donc que le taux de phosphore inor-
les prélèvements d’urine, assez mal supportés
ganique plasmatique ne varie pas entre le mois
par les animaux et très peu appréciés des éle-
de décembre et le mois de juin. II existe donc,
veurs peuls, ont été supprimés. La détermination
dans les troupeaux de cette région, une hypophos-
de la pression osmotique a été ajoutée à Ia liste
phorémie manifeste et en quelque sorte « instal-
précédente.
lée ».
Résultols.
Variation géographique.
Ils sont exposés dans les tableaux 12 et 13.
On remarque d’autre part des différences
Hypophosphorose.
significatives entre les moyennes de troupeaux
particuliers :
La comparaison des moyennes obtenues à
Dahraet au Ferlo au cours de la première période
1) le troupeau de Loumboul-Kélely dont la
permet d’établir que seule la phosphorémie
phosphorémie et la phosphaturie sont peu diffé-
est significativement différente entre les deux
rentes de celles du troupeau de Dahra ;
groupes de bovins (t = 7,249 P < 0,02). Les
2) le troupeau de Khadar qui montre un
taux de la calcémie, de la protéinémie et de la
effondrement du taux de protéines plasmatiques
phosphaturie ne le sont pas. Il est à noter que dans
et une baisse sensible du taux de calcium, cepen-
le cas de la phosphaturie, le troupeau de Loum-
dant que le taux de phosphore inorganique
boul-Kélely apporte une perturbation, car,
reste comparable à celui de Lagbar et Tilel
comparé aux autres troupeaux, il en est signi-
( t = 4,61 p o u r les protéines plasmatiques,
ficativement différent (t = 2,434 P < 0,05) mal-
t = 6,34 Po;t- le calcium) ;
gré un intervalle de confiance très étendu. Sa
3) le troupeau de Yaré-Lao comparable à
suppression des calculs rend l’excrétion de
celui de Lagbar au point de vue protidique
phosphore des autres troupeaux de la région
présente un taux de phosphore inorganique
très significativement différente de celle du
plasmatique singulièrement abaissé (t = 4,74 P
troupeau de Dahra (t = 2,606 P < 0,Ol).
< 0,Ol). II en est de même pour le calcium
L’hypophosphorose des troupeaux de la région
(t = 3,54 P < 0,Ol). Ce troupeau a été particu-
de Lagbar est donc confirmée, même après la
lièrement atteint par la maladie.
saison des pluies, lorsque les pâturages sont les
Des conditionsédaphiques particulières(Loum-
plus riches. Elle se traduit par un taux de phos-
boul-Kélely est installé au bord d’une mare),
phore inorganique plasmatique et une excrétion
des conditions d’élevage différentes (ce même
de phosphates abaissée par rapport aux normes
troupeau transhume au Oualo en saison sèche),
d’un troupeau non carencé.
des conditions écologiques variant légèrement
pourraient expliquer de telles divergences
Variofion saisonnière.
entre les troupeaux géographiquement peu éloi-
Du fait qu’il n’a été possible de retrouver
gnés les uns des autres (distance Lagbar/Yaré-
que deux des quatre troupeaux sélectionnés à
Lao = 45 km).
la première période de l’enquête, la comparai-
son des deux périodes ne comprend pour le
20 Etude de la toxémie. Botulisme.
calcul de la moyenne de la seconde que les
campements de Lagbar et Tilel. Ceux-ci ne sont
Les recherches portant sur la mise en évidence
jamais significativement différents entre eux
d’une toxémie d’origine botulique sont actuelle-
214

ment en cours d’exécution. Des résultats ont été ;
a) Reproducfion ae la molodie sur zébu au labo-
.
obtenus, mais ils sont encore incomplets. Les , Moire.
isolements de la toxine et du germe anaérobie
Au cours d’une des toutes premières tournées
en cause, Clostridium boiulinum, à partir de
D
effectuées au forage de Lagbar, des prélèvements,
prélèvements provenant d’animaux à l’agonie
en vue d’une expérience préliminaire, furent
ou de cadavres permettront seuls d’apporter
pratiqués sur des carcasses de bovins morts en
une conclusion définitive*. A l’heure actuelle, les
brousse, Ils étaient essentiellement constitués
travaux ont porté sur :
de lambeaux de muscles noirâtres, plus ou moins
a) la reproduction de la maladie naturelle chez
desséchés, adhérents aux os ou à la peau. Des
le zébu à partir de produits ingérés récoltés sur
morceaux de viande et d’ossements putréfiés
bovins ayant succombé à la forme aiguë de la
furent également recueillis.
?
maladie des forages ;
La presque totalité de ces produits, après
b) l’emploi de la sérothérapie antibotulique
broyage et mise en suspension en sérum physio-
C et D dans le traitement d’animaux malades ;
logique, fut administrée à lasonde cesophagienne
c) des essais de vaccination en zone d’endémi-
à trois bovins.
*
cite à l’aide des anatoxines C et D :
Deux veaux moururent sans présenter de
d) la reproduction de la maladie chez des
signes de botulisme. Le troisième succomba au
souris inoculées avec un filtrat d’une culture
bout de 4 jours en présentant des symptômes de
mixte stérile ;
paralysie des membres, de la langue, du pénis,
e) une expérience de séro-neutralisation pra-
qui rappellent le tableau clinique de la maladie
tiquée chez cette espèce de laboratoire.
des forages.
Photo no 5. - Exemple de nécrophagie.
* N. D. L. R. - Ce diagnostic bactériologique est maintenant effectué ; il s’agit de Closfridium bofulinum type C.
Une prochaine publication complètera à ce sujet, ce premier article.
275
REV”IT I)‘I::LKVAGE
3

c
b) Sérofhérapie anfibofulique C ef D (*).
pas de même de la motricité des membres et
5
En raison du prix élevé du sérum antibotulique
3 mois après l’animal est toujours paralysé.
bivalent, l’expérimentation a pot-té sur une
quinzaine de cas. Bien souvent, il a été impossi-
Observafion no 5.
ble de renouveler l’intervention comme il eût été
Elle porte sur 2 génisses présentant tous les
utile de le faire. En règle générale, une seule
symptômes d’une évolution aiguë. Ces animaux
injection de 200 ml de sérum par voie sous-
ont été surpris quelques jours auparavant en
cutanée a été pratiquée. Nous rapportons ici
train d’absorber des fragments d’os provenant
quelques observations :
d’un cadavre de bovin mort.
L’une reçoit 150 ml de sérum, tandis que l’autre
Observation no 1.
est laissée sans traitement. Au bout de 8 jours,
L’animal présente des symptômes depuis
la première a rejoint le troupeau, la seconde ne
j
2 jours : ptyalisme, allure «piquée », titube Iégè-
tarde pas à succomber.
rement. Dans les 8 jours qui suivent le traitement,
une amélioration se dessine et l’animal très
Observafion no 6.
amaigri reprend sa place au sein du troupeau.
f
Génisse en décubitus, relevé impossible, jetage,
Observation no 2.
larmoiement et ptyalisme abondant.
Vache ayant vélé quelques jours auparavant.
L’injection de 150 ml de sérum entraîne la
Demeure couchée en brousse. Avec l’aide des
régression des symptômes au bout de 5 jours.
éleveurs le relevé est encore possible et l’animal
Les observations précédentes portent sur des
se déplace lentement. L’ceil est enfoncé, larmo-
cas à évolution rapide. Celles qui suivent intéres-
yant, le mufle sec et les naseaux souillés de jetage
sent des exemples présentant une allure chroni-
abondant.
que aboutissant à une paralysie des membres.
Après injection du sérum antibotulique le
Cet état, fréquent dans le Ferlo, sur de vieux
comportement redevient normal et tous les signes
animaux et en fin de saison sèche, peut être la
pathologiques disparaissent.
conséquence tout aussi bien d’une malnutrition
générale que de l’action d’une toxine.
Observafion no 3.
-3
Taureau de 4 ans, en décubitus depuis 3 jours.
Observation no 7.
Relevé encore possible lorsque l’animal y est
Vache âgée, en décubitus depuis plus de
poussé. La langue reste pendante après extirpa-
10 jours. Etat de dénutrition extrême, comporte-
tion manuelle. Des croûtes épaisses recouvrent
ment léthargique, inappétence, inrumination,
les narines.
constipation.
L’injection de sérum n’ayant produit aucun
L’injection de sérum semble sortir la malade
effet, le taureau est abattu 3 jours après.
de sa torpeur, la rumination reprend, les excré-
ments sont de nouveau émis, l’appétit augmente.
Observation no 4.
Vache en décubitus sterno-abdominal depuis
Observafion no 8.
2 jours. Tête en position d’auto-auscultation.
L’intervention porte sur une génisse abandon-
N’absorbe plus aucune nourriture depuis le
née sans soins depuis 14 jours. Aucune amélio-
début de la maladie. Ptyalisme abondant,
ration n’est enregistrée ei la mort survient
naseaux souillés, paralysie de la langue.
quelques jours après.
;
Quatre heures après l’injection de sérum le
malade s’abreuve gloutonnement, la déglutition
Observation no 9.
étant à nouveau possible. Exceptionnellement,
le traitement est renouvelé le lendemain. L’appé-
Vache dans un état d’extrême maigreur,
tit et la rumination réapparaissent. II n’en va
mangeant et buvant peu, couchée depuisl0jours.
Une légère amélioration semble se mani-
fester le lendemain de l’injection de sérum.
(*) Le sérum antibotulique ainsi que les anatoxines
Cependant, l’animal épuisé succombe quelques
bivalentes Cet D proviennent de l’Institut Pasteur de Paris.
temps après.
216
i

.
Alors que les nombreuses thérapeutiques ins-
d) Reproduction de la maladie chez des souris
1
tituées jusqu’alors, tant au laboratoire que sur le
noculées avec un filfraf d’une culfure mixfe sférile.
terrain, étaient toujours demeurées vaines, la
A l’occasion d’un nouveau déplacement accom-
sérothérapie antibotulique C et D a permis de
)Ii à Lagbar en mars 1965, des ensemencements
noter, pour un certain nombre de formes aiguës,
ont effectués sur place à partir de prélèvements
une régression des symptômes en particulier la
livers (foie, contenu d’anses intestinales) obte-
paralysie du pharynx.
IUS sur 4 bovins différents (43) :
- 2 cadavres, vieux de 48 heures, provenant
c) Vaccination expérimenfole avec les anafoxines
l’animaux dont l’un (C) aurait présenté un
C ef D.
ltyalisme abondant et une paralysie totale de
.
On s’est proposé par cette expérimentation
a langue,
de rechercher dans une éventuelle protection
- 2 bovins en décubitus depuis 10 jours,
de troupeaux vaccinés, la preuve de I’intoxica-
#acrifiés par des éleveurs disposés à faciliter
tion botulique.
iotre action.
.
Au mois de juin 1964, 1.752 animaux de la
Les cultures mixtes obtenues sur bouillon VF
région de Lagbar sont vaccinés suivant le proto-
jlucosé, sont incubées à l’étuve à 370 C pendant
cole recommandé, soit 2 injections sous-cutanées
Jne semaine, puis filtrées sur bougie Chamber-
de 10 ml d’anatoxine C et D, pratiquées à un
and L,.
mois d’intervalle.
La stérilité des filtrats recueillis est vérifiée
Ces animaux ont fait l’objet d’une surveillance
>ar ensemencement d’un bouillon VF glucosé et
exercée par les agents du Service de I’Elevage (*).
nis à l’étuve pendant 48 heures à 370 C.
II est évidemment très difficile de tirer des
Avec chaque filtrat, les trois lots de souris
conclusions précises d’expérimentations de ce
;Ont inoculés par voie intrapéritonéale (0,15 ml).
genre, réalisées sur des troupeaux transhu-
mants, qui se scindent et se redistribuent à
Résulfafs.
longueur d’année, dans les diverses zones du
24 heures après l’inoculation, les souris ayant
Ferlo. De plus, quand les pertes sont signalées,
reçu le filtrat de culture mixte de l’anse intesti-
on ne peut savoir si elles sont causées par la
nale du bovin (C) présentent des symptômes typi-
maladie étudiée ou par quelqu’autre facteur
ques de paralysie flasque (photo no 6) et meurent
morbide.
dans les heures qui suivent.
Quoi qu’il en soit, les divers rapports parvenus
Par la suite, des filtrats de subcultures obtenues
du Ferlo et les observations des éleveurs de la
à partir des germes retenus lors de notre pre-
région de Lagbar semblent indiquer que les
mière filtration se révèlent atoxiques. De même,
animaux vaccinés sont restés indemnes alors
à partir de ces subcultures, des inoculums sont
que les pertes n’ont fait qu’augmenter dans les
préparés par chauffage de 30 minutes à 800 C
troupeaux voisins non vaccinés.
et ensemencés en bouillon VF glucosé. Les filtrats
Une preuve de l’efficacité de cette prophylaxie
de ces dernières cultures, inoculés à de nouveaux
est apportée par les fréquentes et pressantes
lots de souris n’entraînent l’apparition d’aucun
interventions des propriétaires qui réclamen
symptôme paralytique chez ces animaux.
avec insistance une vaccination générale de leur!
En présence de ces résultats, on est amené à
troupeaux.
formuler les hypothèses suivantes :
En 1965, 450 bovins, appartenant au lot expé
- Clostridium botulinum est présent dans la
rimental de 1964, reçoivent une nouvelle injec
première culture et, par lasuite, devenu atoxigène
tion d’anatoxine botulique bivalente dans le:
dans les différentes subcultures. Ce qui paraît
mêmes conditions que l’année précédente.
peu probable.
I- Le contenu de l’anse intestinale renferme
non pas le germe, mais la toxine qui s’est diluée
(*) Nous remercions le Directeur du Service de I’Ele
vage du Sénégal ainsi que les agents du Secteur d’Elevag<
dans le bouillon VF glucosé initial et qui a été
de Linguère pour l’aide efficace qu’ils nous ont apporté1
inoculée après filtration sur bougie Chamber-
au cours de ces recherches.
land L,.
211

Photo no 6. - Paralysie des membres postérieurs d’une souris ayant reçu
le tiltrat de culture mixte C.
e) Expérience de séro-neufralisafion chez la
r
Sénégal. Des observations analogues ont été
souris.
effectuées dans de nombreux pays où existent
les mêmes déficiences du sol.
1 ml de filtrat de culture mixte de l’anse intes-
tinale du bovin est mélangé à 1 ml de sérum
Pour s’en convaincre, II suffit de rappeler les
antibotulique C et à 1 ml de sérum antibotulique
travaux de THEILER et de ses collaborateurs
0. L’ensemble est maintenu à 30 minutes à I’é-
(23, 42, 47) qui, dès 1929, étudient le Lamsiekte.
tuve à 370 C. Deux lots de souris sont ensuite
En Australie, et tout particulièrement au Queens-
immédiatement inoculées par voie intrapérito-
land, une affection analogue causée par Clos-
néale, trois avec 0,30 ml de mélange et les trois
tridium botulinum a été signalée (20, 49) de même
autres avec 0,lO ml du filtrat pur.
qu’en Nouvelle-Zélande et en Louisiane.
Ces trois dernières meurent dans les 48 heures
Au Sénégal, il semble que l’apparition de
en présentant une paralysie flasque débutant par
I’aphosphorose et du botulisme soit liée à I’évo-
les membres postérieurs. Les trois souris ino-
lufion relativement récente des techniques d’éle-
culées avec le mélange filtrat + sérum antibotu-
vage.
lique C et D ne manifestent aucun symptôme.
Du fait de l’implantation des forages profonds
Cette simple expérience de séro-neutralisation
qui améliorent très sensiblement les conditions
semble mettre en évidence la toxine botulique
d’abreuvement, les éleveurs du Ferlo réduisent
de façon indiscutable.
l’amplitude de leurs transhumances et tendent à
se fixer dans le périmètre d’influente des différen-
tes unités hydrauliques. Les animaux consom-
DISCUSSION
ment un fourrage insuffisant, sec et ligneux,
pendant toute la durée de la saison sèche.
L’affection observée au Ferlo, associant dans
Dans le passé, en saison sèche, dès la dispari-
son mécanisme pathogénique I’aphosphorose et
tion des mares, les troupeaux quittaient le Fer-10
le botulisme, ne semble pas constituer un phé-
devenu inhospitalier pour gagner les rives
nomène pathologique nouveau, localise au
humides du Fleuve Sénégal ou celles du Lac de
i

Guiers. Certains rejoignaient même la petite
devrait permettre la disparition du pica et tout
côte (Mbour, Joal) ou tout au moins les zones
danger de contamination pour les bovins (15,
moins arides du Ferlo Sud.
16, 17).
La déficience en phosphore et l’affection qu’elle
La supplémentation agira, en outre, sur toutes
entraîne apparaissent comme un cas particulier
les autres conséquences de la carence phospho-
d’un problème plus général, celui des polyca-
rée, particulièrement néfastes à la production
rentes dans les zones pastorales sahéliennes où
des troupeaux (7, 19).
u n e t e n t a t i v e d e s é d e n t a r i s a t i o n h u m a i n e e t
Cette mesure ne devrait pas présenter au
animale se dessine. Bien que les transhumances
Sénégal, gros producteur de phosphate, des
deviennent un anachronisme politique et social,
difficultés insurmontables. De nouvelles unités
elles permettaient aux herbivores de recevoir,
de traitement sont en voie de création, qui met-
au cours des déplacements dans des milieux
traient à la disposition de l’agriculture des engrais
différents, les éléments nutritifs variés indispen-
phosphatés. L’élevage, dont les besoins en phos-
sables.
phate purifié, assimilable, sont importants,
La notion de supplémentation semble donc
devrait pouvoir profiter de cette évolution des
constituer la rançon de la sédentarisation.
industries chimiques.
L’inquiétude grandissante des éleveurs du
Une telle action constituera un nouvel effort
Ferlo témoigne de la gravité de l’affection. D-s
dans l’amélioration de l’élevage sahélien. Les
mesures doivent être prises pour juguler les
importants investissements réalisés pour I’équi-
effets d’une maladie qui a déjà frappé une frac-
pement hydraulique des zones de pâturages et
tion importante du cheptel sénégalais. Lavaccina-
ceux engagés depuis ces décades dans la lutte
tion par les anatoxines botuliques C et D dont
contre les maladies infectieuses, justifient la
l’efficacité a été prouvée expérimentalement,
recherche et l’application sur le terrain de
constitue un moyen de lutte immédiat. II supprime
méthodes capables de soustraire les troupeaux
les pertes mais demeure sans effet sur le trouble
aux effets des carences nutritionnelles.
nutritionnel.
A la suite des travaux préliminaires on peut
Instifuf d’Elevage ef de Médecine vétérinaire
admettre qu’une solution efficace réside dans la
des Pays Tropicaux.
c
supplémentation
en phosphore des animaux.
Laboratoire national de /‘Elevage
L’apport de cet élément en quantité suffisante
et de Recherches vétérinaires. Dakar-Hann.
.
S U M M A R Y
Aphosphorosis and botulism in Senegal
A new animal disease has been observed in Senegal, in a northern part of the
country called Ferlo. Known as « Gniedio » by the cattle owners and « maladie
des forages » (deep-Wells disease) by the veterinary staff, this affection recalls by
its epizootiology, symptomatology and pathogeny « Lamsiekte » studied by
THEILER, H. in South Africa.
It results of the association of a nutritional detîciency, essentially a lack of
phosphorus in food, and of the action of botulism toxin.
Biochemical analysis made in the Laboratory of Dakar have shown the
state of aphosphororis presented by cattle. Chemical analysis of soils, waters and
forages have revealed the same deficiency in this element.
The hypothesis of botulism has been confirmed
by the successful results obtai-
ned with the use ofspecific serotherapy and vaccination with toxoids C and D.
Botulism toxin has been demonstrated by a sero-neutralisation test carried out
in mice, but till ncw the isolation of Clostridium botulinum has not been achieved.
219

RESUMEN
i
Afosforosis y Botulismo en el Senegal
La afeccion animal encontrada en el Senegal, en la regi6n del Ferlo, y llamada
localmente « Gniedo » o « maladie des forages » (Enfermedad de 10s horada-
mientos) hace pensar, por su etiologia, su sintomatologia y su patogenia, a1
Lamsietke descrito por THEILER en Africa del Sur.
Resulta de la asociacion de un desorden de la nutrition, esencialmente una
carencia en fosforo, y de una toxemia botulica.
Las analisis bioquimicas, en el Laboratorio de Dakar, mostraron el estado de
afosforosis en 10s animales. Este elemento es tambien insuficiente en 10s suelos,
las aguos y 10s forrages analizados quimicamente.
Se confirma la hipotesis de botulismo por el exito de la seroterapia especifica
y de la profilaxia mediante anatoxinas botulicas C y D.
La sero-neutralizacoin
mostr6 la toxina botulica en el raton, pero hasta ahora
no se ha podido obiener el aislamiento de Closiridium bofulinum.
7
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