i INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES ...
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INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES
PROJET DE RECHERCHE AGRICOLE BASEE SUR LA GESTION
DES RESSOURCES NATURELLES (MXBAR)

ANALYSE DES RESULTATS ISSUS
DES CONVENTIONS NRBAR/ISRA
REPOXSE AU/X RESULTATS INTERMEDIAIRES DE SOT2
.
4
MPPORT FIiVAL DE SYNTHESE
.
!tlai 1998
Moiihamadou Lamine BOCOUM

/
~~~~~~~~~~

/
.
.
~::~~:~;:~:‘:.~::;::::::::::::::::::::::::::::::::::::::~:::::~:~~:::::::::::::::::~:.:.:.:.:.:.:.:.:.:
RESUME
IiVTRODUCTIOiV
I
LES ZONES AGRO-ECOLOGIQUES
f-l
Basse et Moyenne C~~samance(BMC)
I-2
Sénégal Oriental et lu Haute Casamance(SOHC)
I-3
Sud Bassin Arachidier(SBA)
r-4
Centre Nord Bassin Arachirlier(CNBA)
I-5
Fleuve
I-6
Sylvopastorale
I-7
IViayes
II
CADRE DE L’ETUDE
III
OBJECTIF
IV
APPROCHE METHOLOGIQUE
V
MLIDATION DE TECNit’OLOGIES
v-1
Agriculture
V-l-l
La fumure organique
v-l-l-l
Le compost
v-l-I-2
Les écailles de poisson fumé
v-l-1-3
Le Sesbania
Vl-l-4
Analyse compardve de quelques types de fumures
V-I-2
Les semences améliorées
v-2
Agroforesterie
V-2-z
les haies vives
v-2-2
les brise-vent
V-2-3
les cultures en couloirs
v-3
Agriculture- Elevage
v-3-1
les étables laitières améliorées
V-3-2
les étables fumières améliorées
v-4
Aménagement des sols
VI
ACCESAUX TECHiVOLOGIESlYR LESRURAUX
VI-Z
Agriculture
VI-2
Agroforesterie
VI-3
Elevage

VI-4
A mén flgemen t
vu- 2
Conclusion
VII-2
Impacts
VII-3
Contraintes
VII-4
Reconzt~l(~nnntions
ANNEXES

Dans une situation de dégradation continue des écosystèmes locaux, l’USA.ID par le
truchement du projet NRBAR a mis à !a disposition de fa recherche un financement devant
servir à solutionner en partie ce problème de dégradation. La production agricole a été la cible
de la plupart des activités menées. En effet, le déficit pluviométrique enregistré au Sénégal
depuis plus d’une décennie a provoqué une baisse des rendements, occasionnant ainsi, le
départ des bras valides des campagnes au profit des villes à la recherche de travaux
rémunérateurs pour subvenir aux besoins familiaux.
Face à cet état de fait, la recherche agricole a essayé de mettre en place plusieurs
technologies capables de corriger cette dégradation de la fertilité des sols et permettre un
accroissement des rendements. Mais, ses efforts ont été couronnés de peu de succès dans la
mesure où beaucoup de producteurs n’avaient pas accès aux technologies qu’elle a su
développer. Dans la conduite du projet, il faut souligner que le comité d’attribution n’a fait
aucun suivi de terrain des conventions, ni vérifier le contenu des rapports afin de statuer sur
la pertinence des résultats. Ce manque de suivi a favorisé un certain dysfonctionnement avec
la personnalisation des conventions. En effet, c’est seulement au niveau de Kaolack (R19)
qu’il y a eu une interdisciplinarité de recherche. La recherche des variables de synthèse a été
très difficile dans la mesure où, bien qu’un canevas de rédaction ait été défini au départ pour
une harmonisation des rapports à produire ceci n’a jamais été respecté par les responsables
des conventions. Néanmoins, la démarche adoptée dans le programme NRBAR reposant sur
ia trilogie (collaboration entre la recherche, les OGNs et les producteurs) a favorisé une
meilleure prise en charge des préoccupations des partenaires. Celle-ci a contribué à
l’obtention de meilleurs résultats.
Dans leur ensemble, le projet NRBAR a été riche d’enseignements. Les résultats des
tests des différentes technologies transférées en milieu réel et liées à l’agriculture (fertilisants
organiques, variétés améliorées), à l’élevage (étables améliorées), à l’agroforesterie (haies
vives, brise-vent, arbres champêtres) et à l’aménagement des sols (bassin versant avec des
gabions, cordons pierreux, haies vives) attestent un impact positif dans la production et une
adhésion des populations bénéficiaires.
La mise en œuvre du projet a permis à la recherche de répondre positivement aux
résultats intermédiaires de l’objectif stratégique n02. En effet, 3 diagnostics participatifs ont
été réalisés dans les zones de la basse et moyenne Casamance, du Sénégal oriental et la haute
Casamance et en fin le bassin centre nord arachidier ; 84 technologies ont été évaluées, 71
technologies validées, 29 technologies de nature socio-économique validées, 26 nouvelles
développées. Néanmoins il reste nécessairement 3 nouvelles technologies à faire valider et 43
autres à développer. Pour ce qui est de l’augmentation de la production les technologies
introduites (compost, écailles de poisson fumé et Sesbania) ont contribué à une amélioration
des rendements permettant ainsi une réduction du déficit alimentaire de 1,8 mois dans la zone
de Ndiamsil voir même un dégagement de surplus dans le Sénégal Oriental et la haute
Casamance, en Basse et Moyenne Casamance.
L’agroforesterie a contribué à l’accumulation de revenus avec la vente de plants
surtout dans le sud bassin arachidier où les recettes ont atteint plus d’un million. Cette activité
a favorisé dans une moindre mesure I’entreprenariat dans la mesure où d’une part le besoin en
plants dépasse l’offre dans toutes les zones d’intervention du projet et d’autre part permis de

développer d’autres activités génératrices de revenus (le recyclage par l’embouche ou la vente
de denrées alimentaires au sein de la communauté). La protection efficace des cultures contre
la divagation des animaux par la mise en place de haies vives et contre l’érosion par les haies
vives/brise vent a été bien appréciée.
L’intégration de l’agricuIture/élevage a contribué au développement des revenus par la
disponibilité de lait en saison sèche dans les zones où il était difficile d’en trouver en cette
période. Elle a aussi favorisé la création d’entreprise (unité de pasteurélisation et de vente de
lait à Kolda), permis à l’amélioration de l’alimentation de par le surplus de lait et son
caractère générateur de revenu (190 fcfa/l au producteur). Il est nécessaire de rappeler que la
stabulation en saison sèche au niveau des producteurs est né des résultats de suivi montrant
une chute pondérale des animaux et une quasi-inexistence de lait durant la même période.
Actuellement plus de 35 GIEs de producteurs laitiers ont été constitués dans la région de
Kolda et la mise en place de deux autres unités de pasteurélisation de lait.
Les formations dispensées lors de la mise en œuvre des activités ont favorisé une
parfaite maîtrise des technologies et ont permis à certains de faire des réalisations sans l’appui
de techniciens. La formation des producteurs en collaboration avec les ONGs a également
favorisé l’appropriation des technologies à travers la maîtrise des techniques de production de
fumures organiques ou de plants. Cette formation suivant un schéma vertical a touché de
façon formelle 54 techniciens d’ONG, 443 paysans leaders et 8 813 producteurs dont 30,18%
de femmes, Il faut aussi noter que 74 visites organisées ont été réalisées durant la phase du
projet. L’aménagement des sols accueille le plus grand nombre de personnes
formées (3 1,0 1%) viennent ensuite la fùmure organique (27,55%), l’agroforesterie (26,97%),
les variétés améliorées (10,77%) et agriculture-élevage (3,70%). Par contre si l’on se réfère au
nombre de groupements touchés par le projet avec effet tâche d’huile on peut dire que de
façon informelle plus de 20 000 producteurs ont été touchés ce qui est un impact très positif.
Les formations initiées en agriculture recoupent les domaines de la fabrication de la
fumure organique et l’utilisation des variétés améliorées. Au niveau de la fumure organique
les formations ont porté sur la mise en place de la fosse, son remplissage, son suivi jusqu’à
maturation et son épandage. C’est dans bassin arachidier où les sols généralement de type dior
ou deck-dior se sont dégradés à cause de la sur exploitation et du manque de fertlisants que le
compost a été le plus réalisé. On dénombre 2 437 producteurs dont 39,12% de femmes.
Pour les semences sélection, leur introduction a permis de montrer aux populations
leur potentialité par rapport aux variétés localement cultivées. Les techniques de mise en
culture et de suivi ont fait l’objet de formation pour 973 producteurs dont 73,43% de femmes.
Au niveau de l’agroforesterie la formation s’est plus portée sur les techniques de
pépinière (préparation du terreau, remplissage des gaines, arrosage, transplantation) et la
plantation en plein champ en ligne ou en courbe de niveau. Ainsi 2 39lproducteurs dont
63,5 1% de femmes ont été formés pour la mise en défend de haies vives et/ou de brise vent.
Différentes formations ont été réalisées dans l’intégration de l’agriculture-élevage
parmi lesquelles on peut citer :

l
Les cultures fourragères ;
l
Les étables laitières ;
l
Les étables fumières ;
l
Le fumier amélioré ;
l
L’embouche.
L’ensemble de ces axes de recherche ont permis la formation de 320 agro-éleveurs dans les
départements de Kolda, Gossage et Bambey dont 725% de femmes localiséés uniquement à
Bambey
Les aménagements ont connu un engouement des populations. Les techniques de lutte
contre le ravinement des parcelles de cultures et l’ensablement des rizières ont été les
principaux modules des formations. Ainsi 2 692 producteurs ont reçu une formation sur le
tressage des gabions, les cordons pierreux, les haies vives en courbe de niveau et les radiers.
D’importants impacts ont été recensés durant l’exécution du projet parmi lesquels on
peut citer :
l
L’engouement des populations à participer à la régénération des sols par le
développement de la fùrnure organique ;
l
La maîtrise des techniques;
l Leur satisfaction quant aux effets anti-érosifs déjà observés dans leurs
parcelles traitées ;
l
L’augmentation des rendements réduisant le déficit vivrier ;
l
La disponibilité de liquidité tirée de l’agroforesterie (vente de plants), du
maraîchage, de la production laitière, de l’embouche et du moulin à mil ;
l
L’acquisition d’esprit managérial
pour le développement d’autres
activités ;
l
Le renforcement du partenariat à partir d’une compréhension mutuelle. 3
Zl est évident que quelques contraintes subsistent. Elles sont liées :
l A la mise en place des compostières, les producteurs notent que le
creusage des fosses constitue le principal goulot d’étranglement. En effet
l’action est souvent conduite en saison sèche période à laquelle la terre
devient difficile à travailler. En suite viennent le remplissage (collecte de

matière première et leur transport lorsqu’elles ne proviennent pas de la
parcelle où est implantée la compostière) et la main-d’oeuvre surtout si
elle n’est pas mobilisable par l’exploitation;
l
A la production de compost suffisant pour le fumage des parcelles
(manque d’eau) ;
l
A la fauche, au manque d’eau et à la quantité insuffisante de fourrage pour
la stabulation d’un nombre plus important de bêtes ;
l
A la gestion des arbres (non maîtrise des dates de coupe) ;
l A l’indisponibilité des populations en hivernage pour exécuter d’autres
activités (temps) ;
Nos recommandations vont dans le sens :
l De la nécessité de consolider les acquis pour assurer une plus grande
validation et maîtrise des innovations par les partenaires ;
l
De trouver des mécanismes adéquats à l’intégration agriculture-élevage, cet
axe de recherche nécessite une définition beaucoup plus claire pour
permettre de mieux saisir touts les portes d’entrée ;
l
De proposer aux producteurs la mise en place de compostières cimentées
pour une pérennisation de l’activité ;
0 De définir des doses de compost recommandables par zone agro-
écologique et applicables à chaque spéculation (à titre d’exemple dans le
centre nord bassin arachidier il faut utiliser pour le mil souna 2 tonnes/ha
tous les deux ans). Nous pensons que l’avenir de l’agriculture se trouve
dans le développement du compost dans la mesure où la biomasse (tiges de
mil) soit concurrencée par la construction (clôture des maisons et des
cases) et la nourriture des animaux en saison sèche, les déchets ménagers
doivent être privilégiés dans sa fabrication ;
l
Le nécessité de mener une réflexion commune en vue de mettre en place
des mécanismes de concertation fiables au niveau régional et ainsi
renforcer le partenariat entre la recherche, les ONGs, les OP et les services
traditionnels ;
l
La mise en place d’équipe pluridiciplinaire au niveau de chaque zone agro-
écologique afin de permettre à partir d’une approche interdisciplinaire de
faire l’état des lieux ou des connaissances avant toute action de recherche ;
l
La mise à la disposition des partenaires des informations dans un modèle
beaucoup plus facile à digérer ;
6

IiVTRODC’CTIOiV
La sécheresse des années 1970 et début 1980 a beaucoup contribué au déficit vivrier
ayant entraîné ainsi une forte migration des populations rurales vers les grands centres
urbains, La dégradation du milieu environnemental due à la diminution de la pluviométrie et
à une forte baisse de la fertilité des sols a conduit à la paupérisation des campagnes où la terre
reste abandonnée aux femmes, jeunes enfants et aux vieilles personnes. Ceci a obligé les
acteurs de la recherche et du développement à conjuguer leurs efforts afin de trouver des
alternatives. Ainsi, la mise au point de nouvelles technologies maîtrisables par les producteurs
s’avère nécessaire.
.;.
Le problème de la dégradation des sols a pris une ampleur dramatique dans les
systèmes qui ont pour la plupart perdu leur équilibre. La demande croissante a provoqué
l’augmentation des surfaces cultivées au détriment des jachères. Les effets liés à la
dégradation des sols se manifestent de façon significative sur la productivité des terres
sachant que les niveaux de production
sont étroitement corrélés avec les exploitations
minérales de celles-ci. L’utilisation de la fumure minérale n’est pas envisageable à grande
échelle à cause des faibles teneurs des sols en matière organique, des risques de pollution de
l’environnement et du coût élevé des engrais, qui ne peut pas être supporté par l’agriculteur.
Aussi, l’apport d’amendements organiques peut être une pratique attrayante dans le but
de maintenir la fertilité des sols, du fait que la situation d’une régénération naturelle est de
moins en moins possible du fait de la disparition de la jachère Dans ces conditions,
l’utilisation de toute forme de matière organique devient indispensable pour garantir une
production agricole durable. Cependant, la péjoration des conditions climatiques (sécheresse
et irrégularité des pluies), et l’utilisation de matériel agricole et de techniques culturales
inadaptés ont accéléré la dégradation des sols. Face à ces diverses contraintes, il est nécessaire
de
1. appliquer les techniques culturales en fonction des conditions de cultures et de la
technicité des paysans;
2. mettre au point des technologies de production qui valorisent mieux les ressources
naturelles disponibles;
3. faire participer les producteurs à la mise au point de ces technologies. Les ob&ctifs
sont: la régénération des sols dégradés et le maintien de la fertilité des sols;
+
4.
4. élaboration de substituts aux engrais chimiques par la valorisation des ressources
locales (fumier, engrais vert, compost et autres matières organiques);
5. la caractérisation et l’appréciation quantitatives des niveaux de fertilité des sols
dans les systèmes culturaux étudiés; l’interprétation annuelles des rendements sous
les différents systèmes culturaux en place.
Dans le cadre de son appui à l’ISRA, 1’USAID a mis à profit un projet de Recherche
Agricole Basée sur la Gestion des Ressources Naturelles (NRBAR) afin de lui permettre de
solutionner en partie le problème de la dégradation des écosystèmes. Ceci s’est traduit par la
mise en place des mécanismes de financement pour le développement d’activités tant de
7

création et/ou d’adaptation que de diffusion de technologies dans les zones agro-écologiques à
pluviométrie fiable c’est à dire supérieure à 400 mm par an.
‘Sur le plan agro-écologique, le Sénégal est découpé en huit (8) zones qui montrent
notamment une grande diversité de leurs agro-systèmes s’intégrant dans de grands ensembles
sous-régionaux bases sur les systèmes de production. Les systèmes nord-sahéliens à
pastoralisme transhumant dominant (200-400 mm de pluie) correspondent à la zone Fleuve
(haute et moyenne vallée) et à la zone sylvo-pastorale du Sénégal. Les systèmes agro-
pastoraux sahéliens (entre 400-800 mm) subdivisés en systèmes agro-pastoraux sahéliens à
agriculture sèche (Niayes et centre nord bassin arachidier) et les systèmes agro-pastoraux
sahéliens à agriculture humide (sud bassin arachidier).
Les systèmes de production correspondant varient à différents types dont (i) le
pastoralisme strict ; (ii) les systèmes à prédominance céréalière (mil notamment en
association avec niébé) ; (iii) l’association agriculture/élevage avec prédominance de
légumineuses (arachide) et (iv) l’intégration agriculture/élevage avec diversifïcation des
céréales associées à des légumineuses. Les systèmes agro-pastoraux soudaniens (entre SOO-
1200 mm) où arbres et arbustes marquent leur présence en meme temps que les hautes
graminées (au Sénégal, Sénégal oriental/haute Casamance et basse et moyenne Casamance).
Les systèmes de production sont (i) à dominante coton ; (ii) association agriculture-élevage
avec coton ; (iii) association agriculture/élevage sans coton ; (iv) foresterie et agroforesterie.
Les systèmes halieutiques correspondent au Sénégal à la zone maritime.
Cette typologie des systèmes est complétée par deux autres systèmes caractérisés par
la disponibilité de l’eau toute l’année : les systèmes irrigués (aménagement des grandes
vallées alluviales) et les systèmes périurbains (eaux de surfaces et souterraines peu profondes,
proximité des villes pour leur approvisionnement). La pratique des techniques intensives de
production par les intrants et la main d’oeuvre est une des caractéristiques principales de ces
deux types de systèmes.
Les systèmes irrigués (zone Fleuve, basse et moyenne Casamance) sont caractérisés
par des systèmes de production (i) de type formel (cas de la MED au Sénégal) avec 300 à
500 ha aménagés avec une maîtrise totale de l’eau ; (ii) d’initiative privée (groupement de
paysans ou d’opérateurs avec des exploitations de SO à 200 ha) ; (iii) d’initiative privée à
caractère industriel et commercial sur 1000 ha et plus. Les systèmes périurbains (Niayes) sont
caractérisés par la diversité des productions végétales (maïs et arachide, cultures maraîchères,
fruitières et florales) et des productions animales (embouche bovine et ovine, élevage caprins,
production laitière, élevage aviaire). Il faut souligner que le projet MU%% n’intervient que
dans sept des huit zones définies.
’ Voir le Plan stratégique de I’ISRA 1998

I
Les Zones agro-écologiques ciblées par le projet NRBAR
I-Z
Zone Basse et Moyenne Casamance (BMC)
La zone Basse et Moyenne Casamance s’étend sur 14.632 Km2 soit 7.5% du territoire
national et couvre la région de Ziguinchor et le département de Sédhiou. Sa population
rurale, dans sa majorité (comprise entre 63 et 87%), est estimée à environ 680.000 habitants
représentant plus de 10% de la population totale. La pluviométrie y est encore relativement
satisfaisante dépassant les 1000 mm en moyenne annuelle. Elle dispose d’un fort potentiel en
ressources naturelles et de fait a une importante vocation agricole. La superficie en terres
arables (sols lourds et profonds) est évaluée à un million d’hectares. Les ressources en eaux
souterraines sont peu exploitées, les fourrages naturels sont abondants (hautes graminées), les
ressources forestières (arbres, arbustes) représentent 43.5%I des potentialités nationales et les
ressources halieutiques sont peu exploitées. Malgré tout, au cours des deux dernières
décennies, le potentiel agricole de la région n’a cessé de se réduire et la zone Basse et
Moyenne Casamance est devenue déficitaire sur le,plan vivrier.
La sécheresse n’a pas épargné la région et les populations ont exercé des pressions
fortes sur les systèmes de production (agriculture, élevage, pêche, foresterie). Les principales
cultures vivrières sont le riz, le mil, le sorgho, le maïs et le fonio. L’arachide, le coton, et dans
une moindre mesure le sésame constituent quant à elles, les principales cultures de rente, Face
à l’augmentation du taux de salinité des sols, de l’acidité, de la toxicité
ferrique que
aluminique dans les rizières, les surfaces en riz ont été compensées par une extension des
cultures pluviales grâce au défrichement de la forêt.
L’arachide est devenue la première culture de la région. Le maïs, le mil et le sorgho
ont aussi progressé. La production fruitière est devenue importante avec 26.000 tonnes en
moyenne annuelle et le maraîchage villageois se développe mais reste en dessous des
potentialités de production. L’élevage du bétail (bovins et porcins) connaît un développement
notoire alors que l’aviculture constitue un secteur prometteur. Les eaux fluviales, estuariennes
et maritimes de la zone favorisent le développement des activités de pêche et de pisciculture.
Les produits de cueillette dans les systèmes forestiers constituent des recettes non
négligeables dans la zone. Enfin, il est noté un bon développement des technologies de
transformation notamment pour le lait (fromage), l’huile de palme et le sésame.
r-2
Zone Sénégal Orien taVHaute Casamance (SOHC)
Sur le plan administratif, la zone SOHC couvre la région de Tambacounda et les
départements de Kolda et Vélingara: Avec une population d’environ 850 000 habitants cette
zone vaste de (73.335 Km2 soit 37% de la superficie nationale), est la moins peuplée de toutes
les régions agricoles par rapport à sa superficie. Elle présente une grande variabilité sur le
plan des densités allant de 4.2 à 36.5 habitants au Km2 (les populations désertent les foyers de
la maladie du sommeil et de l’onchocercose). Exceptée la partie septentrionale, la région
SOHC bénéficie d’une pluviométrie supérieure à 700 mm sécurisant ainsi les productions.
Elle renferme en outre d’importantes ressources naturelles (sols, cours d’eau, flore et
faune) réparties cependant de façon très irrégulière. Les terres agricoles disponibles sont
encore faiblement utilisées et les réserves forestières sont les plus importantes du pays. Les
9

caractéristiques hétérogènes du milieu physique et du peuplement ont contribué à l’émergence
et à la diversification des systèmes de production qu’on retrouve aujourd’hui dans la zone. La
riziculture de bas-fonds, la culture du sorgho sur sols lourds prévalent tandis que le mil et le
maïs y connaissent un important développement gràce notamment à une forte extension des
surfaces cultivées. Au total, les systèmes de cultures céréalières couvrent environ 55% des
superficies cultivées.
L’arachide, marquée par une forte extension des surfaces cultivées (30 à 39% des
emblavures) et le coton, dont la production est en baisse (13% des emblavures), constituent
les deux principales cultures de rente. Les systèmes de productions horticoles restent peu
exploités en dépit de bonnes conditions agro-écologiques. L’élevage d’un cheptel
trypanotolérant prévaut en Haute Casamance (Kolda et Vélingara) dont la vocation pastorale
est établie. Les potentialités halieutiques et piscicoles sont importantes dans le bassin de
1’Anambé mais demeurent sous-exploitées. En somme, la zone SOHC constitue probablement
la grande région agricole du Sénégal en dépit de l’enclavement qui n’a pas favorisé la mise
en valeur de son potentiel agricole.
1-3 Zone Sud Bassitl Arnchidier (MA)
Le Sud du bassin arachidier correspond à l’ancienne région du Sine Saloum
aujourd’hui scindée en deux régions administratives (régions de Fatick et Kaolack). La zone
se caractérise par une pression foncière forte (23.945 Km2 pour une population de 1.3 14.000
habitants sont des densités dépassant 60 habitants au Km*), par une dégradation du milieu
(érosion éolienne et hydrique), par une baisse du niveau de pluviométrie (variant entre 600 et
800 mm) et par une forte hétérogénéité des systèmes de productions. Toutefois la zone SBA
est l’une des premières régions agricoles du Sénégal et ce malgré une baisse de productivité
ces dernières années.
Dans cette région à vocation agricole pluviale, l’arachide et le mil sont de loin les
cultures dominantes avec 9094 des supertïcies emblavées contribuant pour plus de 50% à la
production nationale (productions supérieures à 300.000 t). Au mil s’ajoutent le maïs, le
sorgho comme cultures vivrières. Quant aux cultures de rente, après l’arachide, viennent le
maïs, le coton et le niébé. Les productions horticoles sont secondaires dans la zone malgré des
potentialités non négligeables au niveau des bas-fonds.
Les productions animales sont importantes et l’élevage est de type transhumant ou
sédentaire auquel cas il est intégré à l’agriculture. Les surfaces en ressources forestières (30%
de la superficie) sont soumises à de fortes pressions du fait notamment de l’action conjuguée
des systèmes de culture et d’élevage. Dans le domaine des productions halieutiques,
l’existence d’un domaine maritime s’étendant de la pointe de Sangomar jusqu’à la frontière
Gambienne et d’un domaine continental constitué par l’estuaire du Sine Saloum et ses
affluents offre des potentialités de pêche non négligeables.
1-4 Zone Centre Nord Bassin Arnchdier (CUBA)
La zone CNBA couvre les régions administratives de Diourbel et de Thiès et le
département de Kébémer dans la région de Louga. Elle s’étend sur plus de 7.4% du territoire
10

national (14.753 Km’) et concentre près de 25% de la population totale (1.726.3 19 habitants).
Comme partout ailleurs au Sénégal, cette zone est marquée depuis plus de vingt (20) ans par
une baisse importante de la pluviométrie (entre 400 et 600 mm en moyenne annuelle). La
pression anthropique et l’évolution climatique ont contribué à une dégradation accélérée des
écosystémes et induit des changements profonds dans les systèmes d’exploitation.
Aujourd’hui, cette zone est celle des systèmes de production agro-pastoraux sahéliens à
agriculture sèche et/ou à l’élevage traditionnel et parfois mème au pastoralisme strict.
La zone CNBA est actuellement confrontée à l’épuisement du patrimoine foncier tant
au niveau de la fertilité des sols qu’à celui des ressources ligneuses. De type pluvial, les
productions végétales sont marquées par la prédominance de deux cultures (mil à 52.5% et
arachide à 35.9%) très peu intégrées à l’élevage et/ou la foresterie. Les autres cultures telles
que le niébé et le sorgho représentent 6.9% et 1.6% des surfaces cultivées tandis que les
cultures maraîchères (pomme de terre) et fruitières (mangues et agrumes) sont concentrées
dans la région de Thiès.
Autrefoïs caractérisée par les performances de ses systèmes agroforestiers, la zone est
aujourd’hui marquée par de faibles potentialités forestières et par le vieillissement des parcs
agroforestiers. Concernant la pèche, elle constitue une activité considérable dans la zone. Les
ports de débarquements de Mbour, Cayar et Joal ont une importance majeure dans la pèche
artisanale au niveau national. Enfin, l’élevage des bovins, des petits ruminants et de la volaille
contribue pour une bonne part à l’économie rurale de la zone où l’embouche bovine est l’une
des plus importantes du Sénégal.
Cette région agro-écologique s’étend le long de la rive gauche du fleuve Sénégal
depuis Saint-Louis jusqu’à Bakel exclu. Elle compte environ 700.000 habitants répartis sur
44.127 Km2 (22.3% du territoire national) soit une densité moyenne des plus faibles (15
habitants au Km’) après la zone SOHC. Les systèmes de cultures pluviales occupent 35% des
superficies où domine le mil suivi du sorgho (Matarn), du béref (Podor), du niébé et de
l’arachide (Dagana). Traditionnellement, les producteurs pratiquent des cultures de sorgho,
maïs et niébé sur les berges humides du fleuve au fùr et à mesure du retrait de la crue
(systèmes de décrue). L’aménagement des barrages de Diama et Manantali, permettant de
réguler les fluctuations annuelles du débit du Fleuve, a réduit progressivement les cultures
pluviales et de décrue au bénéfice de l’agriculture irriguée.
Cette dernière offre un bon potentiel d’amélioration de la productivité pour les
cultures céréalières (riz et maïs) dans le delta du fleuve et la moyenne vallée (zone des
systèmes irrigués). La dégradation de l’environnement due aux bouleversements écologiques,
à la salinité croissante des terres irriguées du delta, aux vents desséchants et à l’intensification
de la riziculture par l’utilisation abusive d’intrants (engrais, pesticides) et les problèmes
fonciers constituent des caractéristiques majeures de la zone qui tente aujourd’hui de
diversifier ses productions (cultures horticoles, sorgho, arachide, pêche continentale). La
moyenne et haute vallée présentent les caractéristiques des systèmes sahéliens agro-pastoraux
à pastoralisme dominant.
1-6 Zone Sylvopastorale (ZSP)
11

Dans la partie nord du Sénégal, la zone sylvo-pastorale, communément appelée Ferlo,
couvre essentiellement la région de Louga excepte le département de Kébémer. Cette zone
s’étend sur près du quart du territoire national (56.249 Km’) et abrite environ 850.000
habitants. Cette zone, caractérisée par la faiblesse et par l’irrégularité des pluies (200 à 400
mm) limitant les cultures, est à vocation essentiellement pastorale (systèmes sahéliens à
pastoralisme dominant). Les systèmes de productions sylvo-pastoraux (bovins et petits
ruminants) sont organisés suivant un mode extensif transhumant suivant les disponibilités
fourragères (pàturages naturels) et hydriques (existence de points d’eau temporaires ou
permanents et d’un réseau de forages profonds).
La zone abrite respectivement 22% et 30% du cheptel national de bovins et petits
ruminants. Au cours des dernières années, on a constaté une détérioration progressive des
conditions écologiques liées aux pressions des systèmes de production menaçant les
ressources ligneuses et fourragères, Au sud de la zone les systèmes agro-sylvo-pastoraux
dominent et le niébé, le béref et les cultures maraîchères s’ajoutent à l’élevage. Récemment,
l’embouche bovine et un mode de contiage des vaches en lactation autour de Dahra
(encouragé par la mise en place d’un dispositif de collecte du lait) se développent en marge
des systèmes pastoraux traditionnels, Enfin, la remise en eaux de la basse vallée du Ferlo
suscite beaucoup d’espoir avec notamment le développement potentiel des systèmes de
productions halieutiques et irrigués.
1-7 Zone des ic’iayes
La zone agro-écologique des Niayes correspondant, selon des critères naturels, à une
bande côtière, large d’environ 10 kilomètres située entre Dakar et Saint-Louis, intègre le
département de Thiès et le département de Mbour selon des critères de productions (zone des
Niayes au sens large). Cette zone se caractérise par une concentration de la population ( Dakar
renferme 21% de la population nationale sur 0.28% du territoire), par un climat sub-canarien,
par des nappes phréatiques peu profondes, par une concentration des activités économiques,
par une agriculture périurbaine intensive (systèmes de productions périurbains caractérisés par
une diversifïcation des productions végétales et animales), par la prépondérance des activités
maraîchères (plus de 80% de la production nationale) et par une contribution importante dans
l’approvisionnement de Dakar,
Les systèmes de production sont très diversifiés de par leur taille, leur degré
d’intensification, les spéculations et la finalité de l’entreprise (activité principale ou
secondaire du chef d’exploitation). Le secteur maraîcher en particulier se partage entre (i) de
petites exploitations traditionnelles (0,2 à 2 ha, 4 à 6 actifs) dispersées, à faible niveau de
technicité, peu ou non encadrées ; (ii) des entreprises moyennes (2 à 20 ha) connaissant tous
les degrés de l’intensification ; (iii) le maraîchage industriel (plus de 20 ha) individuel ou
collectif à fort niveau de technicité, à la commercialisation (interne ou exportation) assurée.
L’émergence d’un secteur moderne de production est également visible dans le secteur
fruitier, et dans celui de l’élevage, de l’embouche industrielle, ovine et bovine, de l’aviculture
industrielle, et de l’élevage bovin laitier. Par ailleurs, le futur canal du Cayor et ses 8000
hectares de périmètres irrigués otffrent des potentialités intéressantes pour la zone.
12


II
CADRE DE L’ETUDE
Le cadre de l’étude est le projet &RBAR réalisé dans 1’ISRA visant à promouvoir
l’intégration de la gestion des ressources naturelles dans le processus de développement des
technologies agricoles. Il est financé par I’USAID pour encourager la génération de
technologies agricoles peu coûteuses et basées sur les ressources naturelles afin de réduire la
dégradation des sols et forêts mais aussi pour augmenter la productivité des systèmes de
culture au Sénégal. Son action permet la vérification des aptitudes de la recherche à répondre
aux sollicitations de ses partenaires et au renforcement de leurs relations.
En 1996, I’ISRA et I’USAID ont convenu de réorienter les activités de recherche du
programme NRE%AR en fonction du nouveau cadre d’intervention de 1’USAID. Ce cadre
prévoit la mise en ceuvre d’un ensemble d’activités définies sous le terme de “ Paquets pour
résultats ” et devant concourir à la réalisation de l’objectif stratégique No2 (Productiviié
Agricole Accrue par une Jfeilleure Gestion des Ressources Naturelles dans les Zones à
piuviont&rieJiabIe
du Sknégai)2.
Les résultats intermédiaires sur lesquels doit s’appuyer cette nouvelle stratégie
peuvent se résumer en quatre grands thèmes :
l
l’évaluation des technologies et pratiques prévalantes : ce résultat intermédiaire
doit être atteint à travers des études d’impact, des enquêtes socio-économiques et
agricoles et des évaluations comprenant des inventaires des technologies
d’AG GRV et la formation en méthodologie d’évaluationktude, etc.. ;
l
la mise au point de nouvelles technologies : ce résultat intermédiaire est atteint à
travers la mise en œuvre de programme de recherche d’,4G/GRV en station au
Sénégal et à l’étranger ;
l
la validation d’un plus grand nombre de technologies : ce résultat intermédiaire
sera atteint à travers la mise en œuvre de programmes collaboratifs de recherche en
AG/G&V, suivi-évaluation ; la validation des technologies et la diffusion de
l’information technique ;
l
l’accés accru des ruraux aux nouvelles technologies : ce résultat intermédiaire
sera atteint à travers la formation des formateurs aux technologies d’AG/GRX;
l’établissement et l’exploitation de parcelles de démonstration et des tours
d’observation et visites de terrains pour les agriculteurs ;
Depuis 1993, le projet NRE3AR a financé 83 conventions dont 27 par les chercheurs,
3 1 en G R N et 25 dites collaboratives (voir tableau 1):
‘se reporter au document de 1’USAID sur l’objectif stratégique no2 Sept 1995
14

T~CUU 1 : RL;pwtith des converttions NRBAR se?on l’mnée (leJinnncen$ent
l la convention colluborntive :
elle fonctionne suivant une synergie liant le
chercheur, une ONG et un groupement de producteurs, Son esprit est de créer une
dynamique autour d’une activité suivant que I’ONG applique le protocole
directement tout en assurant la formation des partenaires.
l
les conventions chercheur et GM : elles ne concernent que les activités de
recherche pour tester ou adapter une technologie. Elles peuvent lier directement le
chercheur et le producteur obligeant ainsi un suivi direct et une application d’un
protocole d’essai par le chercheur responsable où par la trilogie chercheur, ONG et
producteur;
1 5

-
.

.

.

.

.


.

L’ensemble de ces conventions ont permis soit de tester des technologies en essais
multilocaux, soit de les valider en collaboration avec des ONGs et les producteurs. L’analyse
que nous envisageons de faire repose sur les résultats
des différents axes de recherche
développés par 1’ISRA dans le cadre du projet ISRA/NRBAR Le but visé est de comprendre
dans quelle mesure une technologie est performante et peut être adoptée par les producteurs.
Les conventions sont classées dans quatre grands domaines :
a
agriculture (f2lmure orgcmique, nouvelles variktés)
l
agroforesterie (haies vives, brise-vent, arbres champêtres)
l
agriculture-élevage (étables laitières et fumières améliorées)
l
aménagement des sols (bassin versant)
III
OBJECTIF
L’objectif de cette synthèse doit, d’une part être pris comme étant une réponse à l’un
des objectifs spécifiques de nos termes de référence que sont :
l
assister le chargé de Mission Recherche-Développement dans l’exercice de ces
fonctions ;
l
participer à l’organisation des réunions Recherche-Développement ;
l
participer à la rédaction des rapports des ateliers et des réunions des Comités de
Concertation Recherche-Développement ;
*
faire la synthèse des résultats issus des conventions NRBAR
l
aider à la mise en place d’une base de données sur les partenaires Recherche-
Développement ;
et d’autre part être compris selon deux optiques:
a) globalement elle cherche à dresser un inventaire aussi complet que possible de
toutes les activités menées sans jugement de valeur ;
b) mesurer l’efficacité des technologies introduites dans les différentes zones et leur
impact auprès des populations bénéficiaires ceci en rapport avec les données
fondamentales du milieu, mais aussi de voir comment leur introduction peut créer
des rétentions sociales et/ou déclencher des attitudes d’adoption.
V
APPROCHE METHODOLOCIQUE
Pour répondre à toutes ces questions et étayer nos analyses, nous avons procédé à une
part la documentation par l’examen de l’ensemble des rapports trimestriels (336) et annuels
17

(109) pour en extraire les éléments jugés pertinents pour les objectifs d’évaluation des
résultats) et d’autre part effectué des entretiens auprès des bénéficiaires pour completer les
données manquantes et prendre par conséquent leurs points de vue tant dans la démarche
adoptée que sur l’impact des résultats.
Le travail devait avoir pour base la comparaison des résultats des technologies dans
les zones agro-écologiques (la caractérisation du sol, la pluviosité, le milieu naturel et/ou la
qualité de la technologie). Ceci devait nous permettre de faire un traitement multifactoriel
surtout pour les types de fumures organiques suivant sa composition (taux d’humidité, pH,
quantité de sable etc ), la composition du sol, la spéculation sur laquelle le traitement a été
appliqué et les arrières effets. Cependant, nous nous sommes heurtés à deux obstacles :
1,
les conventions n’ont pas la même durée ;
2. la divergence des éléments de réponse dans tous les rapports surtout en ce qui
concerne la qualité de la technologie et la caractérisation du sol ;
C’est pourquoi, nous avons regroupé les conventions par domaine d’activité et
technologie mais aussi par zone agro-écologique semblable tout en nous limitant seulement à
l’effet résultats (rendement) induisant ainsi des impacts socio-économiques auprès des
populations bénéficiaires. Dans nos analyses nous nous limitons à deux résultats
intermédiaires qui censés répondre à notre deuxième hypothèse. 11 s’agira de :
l
la validation d’un plus g-rond nombre de technologies
l
1 ‘accès accru de-s ruraux aux nouvelles technologies.
La raison se situe sur le fait que les deux premiers résultats intermédiaires ne appel à aucune
analyse mais simplement à une comptabilité de d’activités réalisées dans les différentes zones
agro-écologiques d’intervention du projet,
18

V
VALIDATION D’UN PLUS GRAlYD iVOilrlBRE DE
TECHNOLOGIES
V-l Agriculture
V-1-I filmure orgnrtiqrie
La fertilisation des sols par la valorisation de la fumure organique (compost et/ou
résidus du poisson fume), a été un des thémes forts des recherches collaboratives et des
subventions aux chercheurs. Le manque de fertilisants chimiques au niveau des parcelles
mises en culture par les producteurs explique le choix du compost comme technologie à tester
dans toutes les zones agro-écologiques.
V-I-l-1 le compost
Dans le centre et le sud du bassin arachidier, les résultats obtenus permettent de
constater que les meilleurs rendements ont été obtenus au niveau des parcelles ayant reçu 2
ou 4 tonnes de compost/ha comparativement à celles ayant reçu différentes doses
d’applications de fumier simple. Il faut cependant souligner qu’avec Rodale dans le CBA,
l’écart moyen de rendement observé environ 155 kg entre les applications de 4 tonnes de
compost et 2 tonnes de compost n’est pas significatif (tableau 2). Par contre, les rendements
des parcelles avec apport de compost (2 ou 4 tonnes/ha) sont significativement supérieurs aux
rendements des parcelles avec apport de fumier.
Tableau 2 : Evolution des rendements du mil dans le CBA
(Rodale de 1993 à 1995)
Traitements.
témoin =
parcelle n ‘a,vant reçu aucune application de fïmure
1
=
application de 2 tonnes de compost tous les deux ans
2
=
application de 4 tonnes de compost tous les deux ans
3
=
application de 2 tonnes de fumier tous les deux ans
4
=
application de 4 tonnes de fumier tous les deux ans
Les résultats obtenus durant le projet montrent que l’utilisation du compost a permis
une amélioration du déficit vivrier de l’ordre de 1.85 mois de consommation3 par rapport à la
situation de référence où la plupart des ménayes situés dans la zone d’emprise du projet
(Ndiamsil) accusaient un déficit vivrier chronique.
3 Pour plus d’information se reporter à Aifa F. NDOYE in Evaluation des impacts sociolconomiques du projet
collaboratif avec Rodale Sep. 1997
19

Dans la zone d’intervention de 1’ARAF (sud bassin arachidier), les rendements des
parcelles avec compost sont deux fois supérieurs à ceux des parcelles sans compost. Les
aléas climatiques font observer une baisse de la productivité de 1995 à 1997 avec des
rendements variant entre 785 kg en 1995 à 718 kg en 1996 et 586 kg en 1997 pour les
parcelles compostées tandis que les parcelles non compostées montrent un meilleur
comportement avec des variations fluctuantes allant de 399 kg en 1995 à 537 kg en 1996 puis
à 391 kg en 1997. Il est évident qu’en période de déficit hydrique les spéculations non fumées
subissent moins de stress et donc, ont un meilleur comportement que celles ayant reçu un
apport de fùmure.
Par ailleurs dans la zone d’intervention de Winrock, on n’observe pas de grandes
différences de rendements (324 kg à Ndiakane et 301 kg à Diakael) entre les parcelles
compostées et celles avec pratiques paysannes c’est à dire non compostées. Ces rendements
sont plus significatifs dans les autres villages où les écarts varient entre 350 kg/ha à
Fandène à presque 700 kg/ha à Ndollor. Le tableau 3 fait ressortir que généralement les
rendements moyens obtenus au niveau parcelles compostées dépassent, la tonne au niveau de
tous les sites sauf à Fandène (8 10 kg/ha) et Fissel (698 kg/ha).
Tableau 3 : Etwlution des rendements de Souna III dans le CiVI3A
(WINROCK en 1995)
Diakael
1875
)
1 574
301
Baback
1427
/
760
667
CNBA
1Diokhar
1075
562
513
Fandène
810
4 6 0
j
350
g
Ndollor
1 000
326
0 7 4
1
Thiadiave
1 148
538
610
1 Fisse1
698
338
3 6 0
~~~~~~~~:~~n~~~~~:~~:.:~~~~~~~~~~~~~
i..'. . . ..I... . . . . . . . . ..<......i. :j
.._._.....___.._..
..<.__..,............_,... _..._.,._........._, __.._,......._........_. .._............... <..
Traitement.
1=
7 tonnes de compost
7=
pratiques paysannes sans compost
Les rendements obtenus avec application du compost seul sur le mil et maïs en basse
et moyenne Casamance, ne sont pas très différents de ceux obtenus sur parcelles non
compostées en 1995. Ils varient entre 160 kg et 200 kg respectivement pour le mil et le maïs.
Par contre, les rendements sur maïs en 1996 représentent un gain de 650 kg contrairement au
mil où l’on note un écart de - 60 kg entre la parcelle compostée et celle non compostée. Les
rendements obtenus avec la combinaison de compost et d’engrais minéral (NPK 150 kg de 8-
18-27 plus de l’urée 100 kg) dépassent les 2 tonnes/ha en 1996 sur mil et maïs. (tableau 4).
20

Tahleffu 4 : Evolution de l’efficacité de diffents traitemettts sur le rendement du mil
et du n1nï.s {ORCV ~“n 199.5 et 1996)
TRAITEMENTS 1
RENDEMENT KGIHA
1995
I
L
-- _-
/
1996
-- _ -
MIL
MAIS
I
MIL
MA 1 3
:O
I
1300
250
1 760
1 460
I
I
il
/
l-160
350
I
t
1 700
!
2 110
12
!
1340
920
I
1 760
j
2 480
13
,
1970
1500
I
2 230
/
j4
I
1830
1

I
1290
l
1 940
1
2 2 600 730
Traitementso=
témoin sans compost ni engrais
I=
3 tonnes de compost
2L
3 tonnes de compost c 100 kg urée
3=
3 tonnes de compost- I5Okg ‘iPK(8-18-27) et IOOkg d’urée
4=
1 jOkg AJPK (8-18-27) et 1OOkg d ‘wée
V-l-l -2 les éctdes de poissort flrmé
Les résultat révèlent dans la zone du sud bassin arachidier une plus grande
productivité des parcelles avec application des écailles de poisson tant sur mil Souna III,
arachide et Niébé que dans les parcelles avec application d’engrais minéral. Les écarts ont
atteint 1215 kg dans les parcelles de mil souna 3. Au niveau de 1’ Arachide, la différence
n’est pas importante car ne représentant que 43 kg entre les deux types de fumures,
contrairement au Xiébé où elle varie suivant la variété. -Avec les écailles de poisson la variété
Diongama a enregistré un meilleur comportement (1698 kgi’ha) que la variété Mouride (497
kg/ha). Par rapport à l’engrais minéral on observe des écarts de rendements très élevés à
kfbotile avec la variété Diongama qu’avec la variété kfouride à Sagnefolo (voir tableau 5).
Tableau 5 : Variations des rendements sur d$férentes spéculations dans le CSBA
(A HDIS en 1995)
~~~~~~~~~~~
~~~~~~~
~~~~~~~~.~~~
~~~~~~~~~~~
t?4
/
Souna III
i570
810
547
e. 1.94
I
CXBA
! Gandigal Lagnare
j

/ Souna III
,
j
2357
j

l
2280
1518
[
i
1,03
1Ndianda
j Souna III
j
2227
i
1440
297
j
1Archide
!
943
900
690
1,55
1,05
ISouna III
2337
1649
-
1,61
i
Sagnefolo
SBA
Niébé Mouride
497
370
1,34
!Mbotile
Souna III
2245
1000
I
-
2,25
/ Niébé Diongama
1698
719
1
-
/
L
,
2,36
Traitements :
I=
7 tonnes d ‘écailles de poisson fumé
2=
Engrais minéral 190 kg .VPK fi-l-7-7,) 7 100 kg d’urée
3=
Témoin sans aucune application de fumure
2 1

Les résultats observés dans le tableau no5 montrent qu’au niveau de tous les sites, les
rendements obtenus sur mil avec les écailles de poisson fumé comme amendement sont
supérieurs à ceux obtenus à partir d’un apport d’engrais minéral et les rapports varient entre
1,7 A 2,5 selon le site. C’est dans la zone de Sagnefolo où il est le plus faible avec un rapport
de 1,3, Au niveau du niébé, le rapport varie de 1,13 à 2,26 ; ceci est certainement lié à la
productivité des variétés.
En comparant l’effet résiduel des écailles de poisson la deuxième année à l’utilisation
de l’engrais chimique, on obtient un gain de productivité de 383 kg dans les parcelles à
culture continue de mil par rapport à celles à rotation mil/arachide où la différence est peu
significative (22kg). Le tableau 6 montre que le meilleur rendement est obtenu dans les
parcelles à effets résiduels avec fùmure par écailles de poisson tùmé quelque soit le type de
rotation appliqué contrairement à l’utilisation de l’engrais.
Tableau 6 : Gain de productivité par effets résiduels des écailles de poisson par
rapport à l’engrais chimique
1227
844
707
112j
1103
90s
Traitements :
I=
2 tonnes d’écailles de poisson fumé
2=
Engrais mitGrall50 kg ,VPK (14-7-7) + 100 Kg d’urée
3=
Témoin sans aucune fumure
V-I-I-3 le Sesbania
Le Sénégal Oriental est la seule zone où le Sesbania a été utilisé comme amendement
dans la riziculture de bas-fond. Au niveau de cinq groupements de femmes, il a été procédé à
la comparaison de l’efficacité du compost à celle du Sesbania Ainsi, les résultats font
ressortir dans la plupart des zones de test, que les variétés améliorées n’ont pas bouclé leur
cycle. Les rendements des variétés paysannes ont atteint plus de 2 tonnes à Fadya. En effet le
problème réel est que les variétés améliorées testées (Rok 5 et DJ 684) sont de cycle long
tandis que celles des paysans sont de cycle court.
Dans les deux sites où les variétés améliorées sont arrivées à maturité, la DJ 684 a
enregistré les rendements les plus faibles (1500 kg/ha à Fadya et 1750 kg/ha à Mboulémou)
contre (1800 kgiha et 1875 kg/ha) pour la Rok 5. Les résultats de Saré Malal doivent être
traités avec prudence du fait de leurs rendements trop élevés plus de 3 tonnesiha pour la Rok
5. II est difficile dans les situations culturales de la zone du projet de réaliser de pareils
rendements avec comme fùmure organique le Sesbania. En effet pour être efficace,
l’enfouissement de Sesbania doit être réalisé par labour vers le soixantième jour de son cycle
après fauchage et hachage en brindilles de dix centimètres de long. Donc, pour un cycle
pluviométrique ne dépassant cinq mois comme c’est le cas de la zone, si le Sesbania n’est
pas sous irrigation il est difficile que le riz à cycle long arrive à maturation. Par ailleurs, le
labour étant réalisé généralement avec le Kadiando, l’enfouissement ne peut être de qualité.
2 2

V-I-I-4 Analyse comparative de quelques types de fumures
Pour une meilleure comparaison des types de fumure nous avons pensé que le mil
souna est la seule spéculation pouvant servir de référence pour la comparaison aux trois
conventions collaboratives analysées dans la mesure où l’ensemble de ces amendements ont
été appliqués à cette culture.
sous l’hypothèse que les conditions climatiques sont les mêmes au niveau de toutes
les zones test on peut observer à partir de la figure ci-après que, du point de vue productivité,
les parcelles ayant reçu les écailles de poisson comme amendement ont donné de meilleurs
rendements que le compost, l’engrais et le fumier. Le gain de productivité est plus important
avec les écailles de poisson suivant des différences allant de 750 kg contre l’engrais à 1 475
kg contre le fumier qui se situe à un niveau de productivité très bas.
Varintion des rendtments de quatre amendements sur souna III
dans le centre et le sud du bassin arachidier en 1995 (CSBA)
Rendement Moyen de Souna Ill
avec Différentes Applications de
Fumures dans le CSBA en 1995
Cl Ecailles de PF j
2 147
;
El Compost
j
‘IlFumier
I
/
0 Engrais Minéral
Traitements I
2 tonnes d’kailles de poisson fumé
2 tonnes de compost
2 tonnes de fumier
Engrais minéral 150 kg de NPK (l-l-7-7) + 100 kg d’uréé
23

II ne nous est pas possible de faire une analyse comparative de plusieurs types de
fumures dans la mesure où la rentabilité économique du compost n’a pas été réalisée. C’est
pourquoi, nous nous limitons à une comparaison des écailles de poisson à l’engrais minéral.
Au niveau du gain de productivité l’utilisation des écailles de poissons semble plus rentable
que l’engrais. Le tableau 10 permet d’observer la rentabilité économique de l’utilisation des
écailles de poisson au niveau de trois spéculations,
Tableau 10 : Guin économique des éccdles de poisson par rapport
ir l’engrais chimique (l~énéfice net moyen)
Souna III
35 200
166 465
131 265
51250
103 315
52 065
Arachide
8 000
220 923
212 923
30 625
213 100
182 473
Niébé
23 000
142 537
119 537
30 625
69 338
13
V-2 les variétés améliorées
Le paquet de technologies initié dans toutes les zones d’application des conventions
ont fait appel à l’utilisation des variétés améliorées. Le compost a été appliqué dans la plupart
des cas sur mil souna 3. Dans les zones du Sénégal oriental et haute Casamance (SOHC) et
de la basse et moyenne Casamance (BMC) où la pluviométrie est assez satisfaisante le riz a
été la spéculation testée. En effet, dans le SOHC, deux variétés de riz Rok 5 et DJ 684 ont été
introduites en culture de bas-fond auprès de groupements féminins. L’effet comparaison avec
des variétés locales a permis de mesurer leur potentialité productive.
En BMC, les variétés introduites ont eu un très bon comportement par rapport aux
variétés localement cultivées. Les rendements obtenus dans le Kassa en culture sur bilions ont
été meilleurs que ceux enregistrés dans le Pakao. Ils varient de 3,7 tonnes/ha à 4,3 tonnes/ha
dans le Kassa et de 1,6 tonnes/ha à 1,9 tonnes :ha dans le Pakao. Le tableau 11 permet
d’apprécier les rendements obtenus dans les zones du Kassa et du Pakao en 1997. Au niveau
du Kassa l’écart de rendement des variétés améliorées par rapport à la variété locale varie du
simple au double voir même au triple ; celui entre zone et par type de variété reste très
significatif.
Tableau 11 : Evolution des rendements dans le Kassa et le Pakao
(ORCV/AJAEDO
1997)
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-
WMI
wAR2
Rok 5
Locale
ZONES
i
Kassa

4 302
3 672
3 782
1 433
!
Pakao

1 860
1 550
1 592
Par contre, en culture irriguée, la recherche a pu tester à Djibélor et dans le bassin de
1’Anambé 30 variétés de riz qui ont eu différents comportements. A la station de Djibélor, les
rendements ont varié de 1 220 kg/ha pour la variété IX 28 128-45-3-3-1 à 4 100 kgiha pour la
variété Tox 3093-35-2-3-3-l contrairement au bassin de Anambé où on a enregistré des
rendements variant entre 3 029 kg/ha pour la variété BW 293-2 a 4 624 kglha pour la variété
24

IR 2042-I 78-l. Parmi les variétés introduites au niveau du Sud Bassin Arachidier, la variété
Rok 5 a produit le meilleur rendement avec 4 4 18 kg/ha contre 17 13 kdha pour la variété DJ
12-5 19 et la variété IRAT 10 avec 1227 kdha. Dans cette mème localité où la culture du
sorgho a été abandonnée, la variété introduite (CE 145-66) a produit des rendements allant de
466 kg/ha à 3248 kg/ha.
V-3 Agroforesterie
La dégradation des ressources naturelles (sol, végétation, eau et faune) a conduit la
recherche à intégrer l’agroforesterie dans sa démarche, surtout dans le bassin arachidier.
Cette dégradation s’est manifestée par la diminution voire même la disparition des forets au
profit des champs de culture. Ce phénomène est surtout lié à une forte pression anthropique
(hommes et animaux) et à la péjoration des conditions climatiques (sécheresse endémique).
Ainsi, la recherche a essayé de donner à l’arbre sa place dans le paysage agraire en
l’intégrant dans le processus de production agricole sous forme de haies vives, brise vent et
arbres champêtres. L’introduction de l’agroforesterie a connu un grand succès auprès des
populations ; une plantation de 30 788 plants de toute sorte ont été introduits dans les localités
d’intervention. Le tableau 12 présente la situation de l’agroforesterie par projet.
Tahlenu 12 : Situation du nomhre d’arbres plantés et leur taux de survie
dans les zones du projet
Le taux de survie d’une année à une autre a été calculé en fonction du nombre de
plants trouvé sur place au moment des visites. 11 n’est donc pas fonction du nombre de plants
ayant survécu par rapport au nombre planté la première année. Le tableau 12 montre que le
taux de survie le plus élevé a été obtenu dans la zone d’intervention de Rodale où l’on
observe un taux de 97% contrairement à celle de la F.JE3S où le taux semble être le plus bas
53,75% la première année.
Les principales activités menées en agroforesterie ont permis la
protection des
parcelles de culture contre la divagation des animaux, l’érosion éolienne et hydrique par la
mise en place d’un dispositif de brise vent et de clôture avec des haies vives surtout dans le
2.5

sud bassin arachidier. On a observé un impact positif sur le ravinement des parcelles sur
lesquelles le traitement anti-érosif par haies vives et/ou par brise-vent a été apporté.
V-4 rlgricrtltrlre-Elevage
Les zones agro-écologiques ciblées sont : le Sénégal Orienta1 et la Haute Casamance
(région de Kolda) et le Centre et le Sud Bassin Arachidier (régions de Fatick et Diourbel) où
le projet a permis le renforcement agriculture-élevage. C’est ainsi que l’intégration
agriculture-élevage sera analysée suivant deux types :
l
un dispositif d’étables laitières périurbaines à partir de la stabuiation de saison
sèche avec une supplémentation par niébé fourrager mélangé aux tiges de souna
ou maïs et l’utilisation du fumier amélioré dans la zone de Kolda ;
0
un dispositif d’étables tùmières améliorées suivant une stabulation de saison sèche
avec une supplémentation par résidu de récolte pour le développement de
l’embouche bovine et ovine dans les départements de Gossas et Bambey.
ces dispositifs ont permis tant au niveau des groupements que des éleveurs
individuels la production de lait durant la saison sèche, de viande et de fumier pour le fumage
des parcelles de maïs, de mil et des périmètres
maraîchers tout en favorisant le
rapprochement des vêlages. Cette amélioration de l’alimentation par une supplémentation des
vaches en lactation et des animaux à emboucher pendant la période de saison sèche a permis
de maintenir et d’augmenter la production laitière en saison sèche et de procurer des revenus.
V-4-l Les étables laitières uméliorées
Elles sont appliquées uniquement au niveau de cinq villages dans la zone agro-
écologique du SOHC plus précisément dans le département de Kolda. Seuls les villages de
Ndangane et Médina Koundjié ont fait l’objet de collaboration antérieure avec la recherche.
Les trois autres villages (Bantancountou, Saré Samboudiang et Saré Boïdo) ont été intégrés
dans le dispositif à partir des conventions sous financement NRE3AR. Les objectifs visés sont
la production de lait et de fumier destiné aux parcelles de céréales et l’amélioration des
revenus. Le tableau 14 donne l’évolution des quantités de lait produites et vendues durant les
trois années du projet.
Tableau 14 : Evolution de la quantité de lait produit et comtr~ercialisé
. . ..i......... . . . . . . . :.:.: /.j../.,
3300.6
2143
1996
2138.8
2038
1997
3323.6
2158.2
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
. . . . :..:.:.:.:.:...::.::.:...:.:.:.:.:.:.:.:i:.:.:.: . ...: .:.... .i......i............,.....i.......i......i.................,.......
. . . . . ..:.........._ . . . . . . . . . . . .
.:......:.....:. :. ..,....l<i..i . . . . . . . - i......i_jl..i_,.i,<._i_. . . . . .
_., __
26

Cette production a permis la poursuite des activités de l’unité de transformation basée
à Kotda. Elle a également favorisé une disponibilité de lait en période de saison sèche offrant
ainsi aux éleveurs des rentrées d’argent assez significatives 1 236 144 fcfa pour l’ensemble de
la quantité de lait commercialisée.
La production de fumier en quantité suffkante et de qualité a favorisé une
amélioration de la productivité des parcelles de céréales tel le mil souna et le maïs. L’apport
de fumier au niveau de ces parcelles ne peut être mesuré qu’à partir de la deuxième année
pour la simple raison que la première année n’a servi qu’à la production. C’est d’ailleurs
pourquoi l’analyse comparative de la productivité ne peut se limiter qu’aux deux dernières
années, Ainsi on peut constater qu’il n y a pas une grande différence de production entre les
parcelles ayant reçu du fumier de parcage et celles ayant reçu du fumier d’étables suivant la
dose d’application du paysan à Saré Samboudiang, Ndangane et Médina Koundjié la première
année. Le tableau 15 permet de mieux mettre en évidence les faibles écarts existants entre les
rendements moyens au niveau de trois villages du projet.
Tableau 15 Rendements moyens en grain par village et par type de traitement
1995
Ndangane
1
2 111
2 363
2 253
M.Koundjié
1 838
1 875
1 338
lS. Samboudiang /
318
425
963
1996
Ndangane
2 163
1 283
1 208
MKoundjié
1 838
1 975
1 175
LV. B : le maïs est de rigueur sauf à Madina Koundjié où le traaement a eu lieu sur mil
Traitements :
I=

2t Fumier de Parcage
2=
2t Fumier d ‘Etable
3=
IOt FurnIer d ‘Etable
Cependant note une baisse inter annuelle assez importante à Saré Samboudiang sur
tous les traitements. Cela serait dû à un mélange des récoltes la première année. Par contre, au
niveau de Ndangane, on observe une baisse à la deuxième année au niveau des traitements 2
et 3 contrairement à Médina Koundjié où la baisse de rendement n’est observée qu’au niveau
du traitement 3 en deuxième année. Le schéma fonctionnel des étables laitières ci-après
permet de comprendre les relations de cause à effet de la stabulation au niveau des étables
laitières.
2 7

Scllenlr!fonctionneI des étables laitières améliorées
Tnille du
,4 linzen talion
Revenus
Troupeau
A rnCliorM!?é
Augmentés
A ugrnen tée
:
La stabulation en saison sèche a donné des résultats positifs tant par le disponible
laitier que par les amendements organiques des parcelles de céréales. Son impact se mesure
par la mise en place d’une unité de traitement qui sans cette activité pouvait ne pas
fonctionner dans la mesure où les vaches ne font pas l’objet de trait en saison sèche.
En plus, l’effet tâche d’huile a favorise l’émergence de plusieurs GIEs de production
de lait par stabulation en saison sèche. Actuellement huit autres GIEs (65 personnes)
sollicitent l’appui de la recherche pour une meilleure valorisation des sous produits de lait.
Les velages se sont beaucoup rapprochés et ont permis une augmentation des troupeaux.
L’amélioration de la nutrition doit être pris en compte dans la mesure où une partie du lait est
destinée à l’autoconsommation.
Les vaches produisent plus de lait en cette période de stabulation (en moy-enne 1,F à
2,5 litres de lait par vache et par jour), ce qui procure des revenus considérables aux
producteurs avec un prix fixé à 190 fcfailitre. Cependant il se pose un problème de transport
du fumier au niveau des parcelles de céréales au vu de sa quantité actuelle.
V-4-2 Les étables fhmières améliorées
Au niveau de la zone du SI3A (Gossas), un dispositif de stabulation à partir des étables
fumières améliorées pour des besoins d’embouche a été développé. Cette pratique avait pour
but d’améliorer l’alimentation des animaux, la qualité du fumier produit et les performances
pondérales, d’accroître ainsi l’offre en viande et d’augmenter les revenus (voir le schéma
fonctionnel des étables fùmières améliorées ci-après).
28

Sch&zn fonctionnel des dclbles funzièrcs nnzéliorées
Strrbuhztion e n 4
+
Alinzentcrtion et
Saison Sèche
Supplérnentrztion
v
A linzen tation des
A ninznux en Qutzlité
+
Production de Viande
Rendenzents Accrus
Accrue
v
- Revenus Augnzentés +
Bionzasse Végétnle
A ugrzzen tée
Les résultats obtenus dans la zone de Gossas font état d’une faible rentabilité de
l’embouche au niveau des exploitations agricoles. Néanmoins la stabulation des animaux
ayant déjà un certain embonpoint semble être plus rentable. Le tableau 16 donne une idée de
la rentabilité économique des animaux embouchés.
Tableau 16 Conzpte rl’e,uploitcrtion de l’enzbouche dans hz zone de I’AR-IF
VARIABLES
L 0 T TEMOIN
LOT TEST
Moyerz
/ Mitdmrtm Maximzim Moyett Mit~inium M a x i m u m
Priu rl’achnt
j 90 000 l 50 000
160000 I 154000
80 000
285 000
/ CE44
l
Im*estis totaf

Pris de vente
1 .Marpe brut
Y
1 Jïarge net
1 Durée stabulation

I
91 iours
70 iours 1 120 iours&Z&S
La faiblesse des marges nets peut trouver son explication sur le coût inhérent aux
produits de supplémentation des animaux. Il se trouve que les plus faibles rentabilités se
situent au niveau des exploitations ayant mis en stabulation leurs animaux sur plus de 65
’ Consommations Productives.-lcheiées
2 9

jours. La variabilité des facteurs comme l’âge des animaux, la durée d’embouche, les
pratiques d’alimentation rendent inopérationnelle toute approche normative basée sur la
recherche de l’optimum technique.
Le fumage des parcelles n’a pas donné les rendements escomptés. Ils varient entre 553
kg/ha à 646 kg/ha pour le fumier simple et 636 kg/ha pour le fumier amélioré. La faiblesse
des rendements peut être liée à la très faible fertilité des sols masquant ainsi l’effet bénéfique
de la fùmure dans l’immédiat et au déficit hydrique enregistré durant l’hivernage.
Par contre la démarche adoptée dans le département de Bambey avec une association
de groupements féminins de 442 membres reposait sur un dispositif intégré de technologie,
allant du compost à l’agroforesterie en passant par le maraîchage, l’embouche bovine/ovine et
la mouture.
La stabulation pratiquée reposait sur la construction d’un abri et la valorisation des
sous-produits de récolte avec un apport de litière tous les 4 à 5 jours pendant toute la durée de
l’opération. II faut noter que l’embouche bovine n’a été menée qu’à partir de la deuxième
année et avec les revenus tirés du maraîchage et la non disponibilité des résultats nous oblige
à n’analyser que le compte d’exploitation de la pratique de l’embouche ovine.
Les résultats présentés dans le tableau 17 laissent apparaître une rentabilité moyenne
de 16.5% pour toutes les opérations. Toute fois, il ressort que les poids obtenus à la fin de
l’opération n’offraient pas des animaux de premier choix pour la fête de la Tabaski qui était la
principale cible.
Tableau 17 Compte d’mptoitation de E’embouche ovine à Bambay Sérère
/ -,..‘,. ‘; “-
1
!Ndiavenne 1 32 500 ,
2
1Ndiavenne 1 17 000
2 153
/ 19 153
2 2 500
4
Ngoulang
16 500
776
5
Ngoularlg
3 2 500
9
Ndoumène
3 2 500
775
33 275
3 6 000
2 725
r
j~~~~~~
:.:.:. .:.:. .,._... :.1.>:.:.:.:;.: :y::::
10
Sango
3 2 500
11
1
Sang0
12
1 satlgo
)
17000
(
5 888
( 2 2 888
21 j()()
-1 388
13
- -
IK
--. Txarsf
“---
/ 3'2
-- 500
---
1
I
13
- - 350
---
I
37500
I
4 150
14
/
K lxmf

is -_, -----_
/
K. Jaaraf
Les technologies proposées ont dans une moindre mesure permis d’améliorer les
performances techniques des ateliers d’embouche et favorisé une certaine capitalisation voir
une augmentation des revenus et une sécurisation alimentaire et du capital dormant (vols
d’animaux évités).
30

L’introduction du maraîchage dans les groupements féminins de Bambey Sérére a
permis une plus grande mobilisation des femmes autour de cette activité. En effet elles sont
actuellement dans leur deuxième année de production, Les recettes tirées de la première année
ont permis hormis le renouvellement de l’activité, l’achat de deux bovins à emboucher. Il est
à noter que les différences significatives entre les marges relèvent de certains problèmes liés
à l’échelonnement des dates de repiquage entraînant ainsi une entrée en production tardive, un
retard de croissance, une forte souffrance des plantes avec la température élevée, la non prise
en compte des dons et de la consommation.
Tublenu 18 Compte d’txploitntion du nmraîchage nu niveau des groupements
Sang0
59093
118045
58 952
101622
Ndiavène
57093
95 035
37942
79 042
Keur Jaraaf
59093
63 815
4722
47422
INdounème
57093
l
41 170
- 15 923
I
25 177
-33 093
9607
~~~~~~~i~~~~~
:.
V-5 L ‘nmémgement des sols
Dans le cadre des Unités Expérimentales du Sine Saloum, la recherche avait intégré
dans l’amélioration foncière la défense et la restauration des sols. C’est après plusieurs études
que l’aménagement des bassins versants a débuté en 1985 sur la base de technologies
générées afin de réhabiliter l’environnement et restaurer les conditions de production agricole.
C’est dans cette perspective que le village de Sonkorong situé dans la zone agro-
écologique du SBA dont la thématique est relative à l’aménagement de bassin versant
pouvant servir de référence dans cette zone où l’érosion hydrique occasionne d’énormes
dégâts allant jusqu’à (‘isolement voire le déplacement de quartier ou de villages entiers El
porte sur la mise en œuvre de l’approche bassin versant, de régénération des écosystèmes
dégradés (800 ha complètement érodés).
Le travail a nécessité 389,?5 m3 de pierres permettant de tisser 250 gabions avec une
mobilisation sociale de 1 682 personnes durant 137 jours. Ces aménagement ont permis la
restauration de la route reliant Sonkorong à Thyssé-Kaymor et une récupération de certaines
parcelles situées dans l’avant bas-fonds. Il faut souligner que les résultats obtenus sont le fait
que les populations locales ont rompu avec leurs anciens comportements. Elles ont dû laisser
leurs vieilles habitudes issues de leurs anciennes relations avec la recherche (attendre a ce que
la recherche fasse tout pour elles).
Par contre au niveau des départements de Kaffrine et Kolda les aménagements anti-
érosifs menés sont à leur début surtout à Kolda où le bassin versant est lié à la rizière
contrairement à Kaffrine et Sonkorong où il est plus lié à la protection de village, à la
5 nous avons pris en compte l’amortissement du matériel sur 5 ans
31

récupération de terres de culture et à un désenclavement. Seulement à Kolda l’approche n’a
pas été pluridiciplicinaire et beaucoup de problèmes ont dû surgir au moment de l’exécution.
Néanmoins on peut constater l’engouement des populations à vouloir poursuivre l’activité
pour arriver à de meilleurs résultats,
VI ACCES AUX TECHNOLOGIES PAR LES RC’Rrl UX
Le transfert de technologie en milieu réel à partir des conventions collaboratives a
utilisé la formation comme support. Cette formation suivant un schéma vertical dans son
ensemble a touché de façon formelle 54 techniciens d’ONG, 443 paysans leaders et 8 813
producteurs dont 30,18% de femmes. Il faut aussi noter que 74 visites organisées ont été
réalisées durant la phase du projet. Le tableau no19 permet nue appréciation de la formation
par activité. L’aménagement des sols accueille le plus grand nombre de personnes
formées (3 l,Ol%), viennent ensuite la fumure organique (27,55%), l’agroforesterie (26,97%),
les variétés améliorées (10,77%) et agriculture-élevage (3,70%).
Tddeau 19 Nombre de personnes formées par activité
...................................................................................................
......................
~~~~:~~~~~~~
~~~~~~~~
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
......
......
:
.............................
.........................
:::: ::.:::z. ....................................................
: j : ::::: : :...:.: .: ..j,.:::~~::::::.:::.
...................................
.... ........
....................................................................
...............
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.......................
......................................
............ ......
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. . ....
. ..~.~..~...~...~.........
......... ::::::::::::.:..y.:.:
. ...........
.........
. .: ..:
. .....
.............. :
..
....... -...........:.:.:.:.:.:..“:.:.:.:.:.:.
................
......
...................
...................
............
......
.........
320
2 692
8 8813
27,55
10? 77
26: 97
3, 70
31> 01
100
VI-1 Agricdtwe
Les formations initiées en agriculture recoupent les domaines de la fabrication de la Iùmure
organique et l’utilisation des variétés améliorées.
VI-1 -1 la fumure organique
Au niveau de la fùmure organique les formations ont porte sur la mise en place de la
fosse, son remplissage, son suivi jusqu’à maturation et son épandage.’ C’est dans bassin
arachidier où les sols généralement de type dior ou deck-dior se sont dégradés à cause de la
sur exploitation et du manque de fertlisants que le compost a été le plus réalisé. On dénombre
2 437 producteurs dont 39,12% de femmes.
VZ-1-2 Ees semences améliorées
Pour les semences sélection, leur introduction a permis de montrer aux populations
leur potentialité par rapport aux variétés localement cultivées. Les techniques de mise en
culture et de suivi ont fait l’objet de formation pour 973 producteurs dont 73,43% de femmes.
VI-l-3 Agroforesterie
6 pour plus d’information voir : Nëbal le compost Rodale/ISWIVAL.
32

La formation s’est plus portée sur les techniques de pépinière (préparation du terreau,
remplissage des gaines. arrosage, transplantation) et la plantation en plein champ en ligne ou
en courbe de niveau. Ainsi 2 39lproducteurs dont 63,5 1% de femmes ont été formés pour la
mise en défend de haies vives et/ou de brise vent.
VI-1 -4 ,igricu~tture-Elevcrge
Différentes formations ont été réalisées dans ce domaine parmi lesquelles on peut
citer :
l
les cultures fourragères ;
l
les étables laitières ;
l
les étables fumières ;
*
le fumier amélioré ;
* l’embouche.
l’ensemble de ces axes de recherche ont permis la formation de 320 agro-éleveurs dans les
départements de Kolda, Gossage et Bambey dont 72,5X de femmes localiséés uniquement à
Bambey
VI-l-5 .-trnérmgfment
Les aménagements ont connu un engouement des populations. Les techniques de lutte
contre le ravinement des parcelles de cultures et l’ensablement des rizières ont
été les
principaux modules des formations. Ainsi 2 692 producteurs ont reçu une formation sur le
tressage des gabions, les cordons pierreux, les haies vives en courbe de niveau et les radiers.
33

VII-I CoIlclirsiorls
Dans leur ensemble, le projet hXBAR a été riche d’enseignements. Les résultats des
tests des différentes technologies transférées en milieu réel et liées à l’agriculture (fertilisants
organiques, variétés améliorées), à l’élevage (étables améliorées), à l’agroforesterie (haies
vives, brise-vent, arbres champêtres) et à l’aménagement des sols (bassin versant avec des
gabions, cordons pierreux, haies vives) attestent un impact positif dans la production et une
adhésion des populations bénéficiaires.
La mise en ceuvre du projet a permis à la recherche de répondre positivement aux
résultats intermédiaires de l’objectif stratégique n*2. En effet, 3 diagnostics participatifs ont
été réalisés dans les zones de la basse et moyenne Casamance, du Sénégal oriental et la haute
Casamance et en fin le bassin centre nord arachidier ; 84 technologies ont été évaluées, 71
technologies validées, 29 technologies de nature socio-économique validées, 26 nouvelles
développées. Néanmoins il reste nécessairement 3 nouvelles technologies à faire valider et 43
autres à développer. Pour ce qui est de l’augmentation de la production les technologies
introduites (compost, écailles de poisson fumé et Sesbania) ont contribué à une amélioration
des rendements permettant ainsi une réduction du déficit alimentaire dans la zone de Ndiamsil
voir même un dégagement de surplus dans le Sénégal Oriental et la haute Casamance.
L’agroforesterie a contribué à l’accumulation de revenus avec la vente de plants
surtout dans le sud bassin arachidier où les recettes ont atteint plus d’un million. Cette activité
a favorisé dans une moindre mesure l’entreprenariat dans la mesure où d’une part le besoin en
plants dépasse l’offre dans toutes les zones d’intervention du projet et d’autre part permis de
développer d’autres activités génératrices de revenus (le recyclage par l’embouche ou la vente
de denrées alimentaires au sein de la communauté). La protection efficace des cultures contre
la divagation des animaux par la mise en place de haies vives et contre l’érosion par les haies
vives/brise vent a été bien appréciée.
L’intégration de l’agriculture/élevage a contribué au développement des
revenus par la disponibilité de lait en saison sèche dans les zones où il était difficile d’en
trouver en cette période. Elle a aussi favorisé la création d’entreprise (unité de
pasteurélisation et de vente de lait à Kolda), permis à l’amélioration de l‘alimentation de par
le surplus de lait et son caractère générateur de revenu (190 fcfa/l au producteur). Il est
nécessaire de rappeler que la stabulation en saison sèche au niveau des producteurs est né des
résultats de suivi montrant une chute pondérale des animaux et une quasi-inexistence de lait
durant la même période. Actuellement plus de 35 GIEs de producteurs laitiers ont été
constitués dans la région de Kolda et la mise en place de deux autres unités de pasteurélisation
de lait.
Les formations dispensées lors de la mise en œuvre des activités ont favorisé une
parfaite maîtrise des technologies et ont permis à certains de faire des réalisations sans l’appui
de techniciens. La formation des producteurs en collaboration avec les ONGs a également
favorisé l’appropriation des technologies à travers la maitrise des techniques de production de
fumures organiques ou de plants. Elle a touché un nombre beaucoup plus important que son
objectif de départ. Actuellement sans disposer de toutes les données issues de l’ensemble des
conventions nous pouvons dire que plus de 8 000 producteurs ont reçu de façon formelle une
formation. Par contre si l’on se réfère au nombre de groupements touchés par le projet avec
34

effet tâche d’huile on peut dire que de façon informelle plus de 20 000 producteurs ont été
touchés ce qui est un impact très positif
Nous avons fait abstraction des adoptions dans notre synthèse pour des raisons
démarche. En effet, la notion d’adoption semble très ambiguë du fait que le rapport
permettant de le déterminer n’est pas souvent bien compris. Est-8 possible durant l’exécution
d’un projet de parler d’adoption ” non ? dans la mesure où son taux est le rapport des
personnes qui continuent à appliquer une technologie sur celles qui la connaissent.
Exemple .
Sans vouloir prétendre à une dcifinition du taux d’adoption nous pensons qu’il est
nkessaire de lever 1 ‘équivoque. Pour une population de K chefs de ménage, on faut d’abord
savoir le nombre d’individu qui connaît la technologie avant que je ne /‘introduite (PI).
Ensuite aprés introduction dénombrer ceux qui la connaissent (P2 ; PI - P2 = X qui nous
donne le nombre total d’individus qui connaissent la technologie. Aprtis deux ou trois ans
revenir pour calculer le nombre d’individus qui continent à pratiquer la technologie (P3) et le
rapport de P3iXnous donnera le taux d’adoption qu ‘ii ne faut pas confondre avec le taux de
dlffkion qui est le rapport des personnes cher qui la technologie a étti introduite sur le
nombre toral ; ni au taux de couverture qui se meswe par le rapport des superficies occupées
par la technologie sur les super$cies totales cultivées par les individus chez qui la
technologie a été introduite. Le taux d’adoption de se mesure jamais par des superficies qui en
&it ne sont que les rkultantes de 1 ‘adoption c ‘est à dire 1 ‘impact de 1 ‘adoption.
D’importants impacts ont &é recensés durant l’exécution du projet parmi lesquels on
peut citer :
l
L’engouement des populations à participer à la régénération des sols par le
développement de la fumure organique ;
l
La maîtrise des techniques;
l Leur satisfaction quant aux effets anti-érosifs déjà observés dans leurs
parcelles traitées ;
l
L’augmentation des rendements réduisant le déficit vivrier ;
l
La disponibilité de liquidité tirée de l’agroforesterie (vente de plants), du
maraîchage, de la production laitière, de l’embouche et du moulin à mil ;
l
L’acquisition d’esprit managérial
pour le développement d’autres
activités ;
35

*
Le renforcement du partenariat à partir d’une compréhension mutuelle.
VII-2 Contraintes
Il est évident que quelques contraintes subsistent. Elles sont liées :
l
A la mise en place des compostières les producteurs notent que le creusage
des fosses constitue le principal goulot d’étranglement;
l A la production de compost suffisant pour le fumage des parcelles
(manque d’eau) ;
l
A la fauche, au manque d’eau et à la quantité insuffisante de fourrage pour
la stabulation d’un nombre plus important de bêtes ;
l
A la gestion des arbres (non maîtrise des dates de coupe) ;
l A l’indisponibilité des populations en hivernage pour exécuter d’autres
activités (temps) ;
VII-3 Recommandations
Nos recommandations vont dans le sens :
l de la nécessité de consolider les acquis pour assurer une plus grande
validation et maîtrise des innovations par les partenaires ;
l
De trouver des mécanismes adéquats à l’intégration agriculture-élevage, cet
axe de recherche nécessite une définition beaucoup plus claire pour
permettre de mieux saisir toutes les ports d’entrée ;
l De définir des doses de compost recommandables par zone agro-
écologique et applicables à chaque spéculation (à titre d’exemple dans le
centre nord bassin arachidier il faut utiliser pour le mil souna 2 tonnes/ha
tous les deux ans). Nous pensons que l’avenir de l’agriculture se trouve
dans le développement du compost. Du fait que la biomasse (tiges de mil)
soit concurrencée par la construction (clôture des maison et des cases) et la
nourriture des animaux en saison sèche, les déchets ménagers doivent être
privilégiés dans sa fabrication ;
l
Le nécessité de mener une réflexion commune en vue de mettre en place
des mécanismes de concertation fiables au niveau régional et ainsi
renforcer le partenariat entre la recherche, les ONGs, les OP et les services
traditionnels ;
36

l
La mise en place d’équipe pluridiciplinaire au niveau de chaque zone agro-
écologique afin de permettre à partir d’une approche interdisciplinaire de
faire l’état des lieux ou des connaissances avant toute action de recherche ;
l
La mise à la disposition des partenaires des informations dans un modèle
beaucoup plus facile à digérer ;
37

ANNEXES
.
.
.
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.
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.
I.
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..,.,....

.
.
.
.
.
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.
SUBVENTIONS NRBAR : FICHE SOMMAIRE DES RESULTATS (0303)
RESULTATS DE LA FORMATION DANS LES CONVENTIONS NRBAR : DRAFT
TITRE DU PROJET
PARTENAIRE FORMATION
Visites
1Techniciens ) Paysans 1 Producteurs
organisées
ONG
Leaders
Valorisation des ressources naturcllcs Thiés-Diourbcl -Fatick
Rodalc
-
-
-
--_ .-
3
3
7
4 0
AmElioration de In f’&tilitC des sols Thiès-Kaolack-Diourbel-Fatick
Winrock
~---
---_-
0
x
3 5
316
S/VO? Valorisation des tcchno~s agroforcstcries mises arlyoint par la rechcrchc
-.-_-_--
-
-
-
-
t--
S/!I03 AmBlinration et diversificalion des productions agricoles en milieu réel par le biais dc
lac de gui&rc. St Louis
S/VOG Etude dc l’influence des brise vent sur la productivité agricole cCréalièrc dans la vallée du
Kirayc
0
1
0
10
ILflcty S é n é g a l . P o d o r
?/VO7 Pro’ct dc rcchcrche collaborative
en agroforestcric Kaolack
Africarc
3
3
0
9 1 2
S/VOX Pour une mcillcurc valorisalion ct gestion des rcssourccs naturcllcs. Gossas
ARAT
s
x 4
2 0 0
_.~
1
S/VOY Méthode d’6valuation d’une stratégie d’aménagement de terroir appliqué h deux villages du
CARITAS
1 2
3
4 0
2450
Sine Saloum. Nioro-Kaffrine
S/VIO Mise au point d’itinéraires techniques pour l’intensification de la riziculture dans les vallées
GADEC
0
5
3 0
400
nmCnagécs par le GADEC dans le SOHC
S/Vl I Gestion intc$-éc de rcsxourccs natircllcs par des groupements fbminins dans le départcmcnt
de
FJBS
5
3
0
674
13ambcy. A Bambcv SÇrdr
S/V12 Valorisation des résidus de transformation de poisson fumé pour la fertilité des terres. T]~ics
AHDIS
0
1
2
289
fatick-Diourbcl
SIVI! Amélioration dc la fertilité des sols de Ndoff. Fatick
-~
Rodalc
0
0
0
2 7 3
%VI4 Amélioration de la fertilité des sols et gestion des adventices par la production de céréales de
ORCV/AJAEDO
3
1
fi
596
plateau (maïs ct mil) SCdhiou
S/VlS Diversification des cul turcs. Kaolack
-
-
CARITAS
6
1
21
3%
%VI(1 Aménagement
anti-Crosif et rcdrcssement
de la fertilité des sols du bassin versant de
CARITAS
10
2
21
7s
Diamaguènc en zone péri-urbaine
S/V 17Ttrnnsfcrt de varié& dc rir. dans les vallées salées du Pakan
-_-
--_
ORCV
4
1
2 3
0
S/V 1 X Rrcstauration agronomique des sols du SBi
A[ricare
s
3
0
112
S I(UPAR3 Consolidation des acauis dxns le cadre du nroietS/VOX
r -J---’
ARAF
S2O/PAR2 Collaboration cntrc AHDIS et CNBA dans Ic progranime GRN (PAR 2-4 et 2-S)
/ AHDIS
S2 I/PAR2 Collaboration entre Rodalc et CNBA dans le programme GNR PAR2-3 et 2-7)


c
R20 Etudes de techniques dc récupération des sols salés - Maleini DIATTA - URR SBA
Producteurs
0
4
0
160
R21 Influence des conditions hydriques et du travail du sol sur les effets améliorateurs des
Reclv.xhe
0
0
0
0
amendements (organiques
ct inorganiques) - Modou SENE - URR SBA
R22 Amélioration du taurin Ndama par Ic schéma génCtique à Noyau Ouvert (SAGNO) Mamadou
Producteurs
1
0
30
0
Alassanc BA - URR SOHC Kolda
R23 Détermination de la pkriodc de semis et de la densitC. de pcuplemcnt des 16~umineuses
Rcchcrche
0
0
0
0
fourragkrcs
annucllcs cn association avec le maïs in “NRBAR RO7” Ambrolsc DTATTA - URR
SOHC Solda
R24 Valorisation du potcnticl pastoral pour le développement
dc systkmes &éaliers performants et
Producteurs
0
0
25
0
viables cn zone subhumidc du SénCgal - Nouhinc DIEYE
R2S Etude de l’adaptabilité des variétés de maïs dans Ic Sud Bassin Arachidicr - Abdou NIXAYI; -
Recherche
0
0
0
0
URR SBA
R26 Contribution des micro-organismes (rhizobiums ct champignons cclluloljliqucs) a l’amélioration
Recherche
0
0
0
0
de la fertilité des sols - Mamadou GURYE - URA-PV
R27 Etudc&s méthodes d’csploitation des ligncus cn zone périurbaine : influence sur la qualité du
Recherche
0
0
0
0
fourngc ct la suwie des pcuplcmcnts - Safiétou T. FALL - URA-PA
PARI-2 Etude et mise au point de techniques dc lutte appropriées contre les attaques de poisson sur
Recherche
0
0
0
0
le riz au niveau des valICes aménagks
PAR l-3 Installation dc collection d’arbres fruitiers et tests dc variétés d’agrumes, manguiers et dc
Recherche
0
0
0
0
bananiers en milieu paysan
PARI-4 Caractérisation dc I’antomofaune
parasite des manguicrs et agrumes en Casamance
Recherche
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0
0
0
PARl-5 Amélioration des itinéraires techniques de la patate douce
Recherche
0
0
0
0
PAR1 -6 Approfondisscmcnt
du diagnostic parta&
Rcchcrche
0
0
0
0
PARI -7 MIS~ CII place d’un systkme d’information géographique
Rcchcrcl~c
0
0
0
0
PARI-X Mise cn piacc d’une collection d’écotvpcs locaux de céréales et de varktés améliorées de
Rcchcrche
0
0
10
0
riz. Transfert de matkiel adapté en milieu paysan
PAR2-2 Diagnostic participatif
Recherche
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0
PAR2-3 Etude diagnostique sur les mode de transfert et évaluation socio-économique des
Recherche
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0
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0
technoIogics
PAR21 Diffusion dc tcchnologic en milieu paysan : cas du compost enrichi au phosphate
Producteurs
PAR2-? Test dc confirmation et diffusion de technologie en milieu paysan: cas des haies vives
Producteurs
0
0
1 6
0
dCfcnsive
PARL-6 Etude des cffcts dc m6lange de phosphates naturels et de phosphogypse
sur les sols et
Recherche
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0
0
0
cultures
PAR2-7 DEvcloppement
de méthodes alternatives de protection des récoltes vivrifres et des
Recherche
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0
semences contre Ics insectes
PAR3-2 Etude des possibilitks de mise en valeur des bas-fonds du SBA
Recherche
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PARJ-3 Analyse dc l’impact socio-économiques des principales technologies agricoles
Recherche
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