A N A L Y S E D E S D O N N É E S D E M A R Q...
A N A L Y S E D E S D O N N É E S D E M A R Q U A G E S E T
RE CAPTU RE S DE
L 1 S TA0 (KATSWONUS PELAMIs) RÉA LI S É S
P A R L E S É N É G A L E T L A R É P U B L I Q U E D U C A P V E R T
P a r
P. CA&‘), T . D I O U F ’ * ) , A . FONTENEAU(') et M.H. SANTA RITA VIEIRA(3)
R E S U M E
Au cours du “Prograxne International de Recherches sur
le Listao” 11757 listaos ont Qté marqués par le SQnégal et. la
République du Cap Vert. L’analyse des données de recaptures
permet de montrer que globalement la croissance des listaos:
de la région semble plus rapide que celle des listaos du Gol-
fe de Guinée.
On a pu mettre e n .éüidence unk dtffê~eoÉezsai&oGiére
dans la croissance : les P;oissons marqu6s en début de saison
de pêche (juin-juillet) ont une croissance supérieure B ceux
marqués en fin. de saison (octobre). Un taux maximum de morta-
lité instantanée due au marquage est calculé.Les déplacements
des poissons marqués indiquent qu’il n’y a que très peu d%-
changes, au niveau régional, entre les poissons pêchés .au lar-
ge du S6négal et’ceti pê&&s aux Iles du Cap Vert.En revanche
tous ces poissons se retrouvent mélangés a ceux venant de la
région bquatoriale et du Golfe de Guinée,
dans une zone de
ponte situQe au large du Liberia.
Une analyse comparative des recaptures de poissons mar-
qués et des vecteurs de prise des pêcheries en activitb
est
présentée.
(1) Océanographe Biologiste de l’ORSTOM, en fonction au
Centre de Recherches Océanographiques, de Dakar - Thiaroye,
B.P. 2241 Dakar (SénBgal) .
(2) Océanographe Biologiste Centre de Recherches Océa-
nographiques de Dakar - Thiaroye B.P. 2241 Dakar ( Sénégal )
(3) Biologiste des pêches - Direcçao General Das Pestas
B.P. 30, Praia - République du Cap Vert.

3 2
A B S T R A C T
During the International Skipjack Year Program,
11757
skipjacks were tagged by Senegal and Cape Verde
Republic.
The analysis of the tags recoveries datas indicates that
the skipjacks growth in the area of tagging is
fas ter than
this one of skipjacks tagged in the Guinea Gulf area.
- A seasonal difference of the growth i8 showed :skip-
jacks tagged a the beginning of th8 the tuna fishing season
(j une-j uly) present a faster growth than those tagged àt
the end of the fishing season (october).
7 A maximum mortality fnctor due to the tagging opera-
tion is calculated
- Migrations of the tagged skipjacks indicate very few
mixings in the area, between fishes tagged off Senegal and
those ones tagged off Cape Verde ;
b u t all’the skipj acks
from this area are mixed with those ones coming from Gulf
of Guinea and from the equatorial area in a spawning area
off Liberia.
A comparativeanalysis of recoveries
data8 and catch
vectors of the fisheries is presented.

3 3
I- I N T R O D U C T I O N
Les captures de listao (katscwonus pehmis) par la pêcherie thonière de
surface sont très importantes dans la zone “Sénégal” (IO’N-20”N et 15"W-2O"W)
où la moyenne annuelle des prises des 10 dernières années se situe à 15 500 TM,
La productivité (prises de listao par unité de surface) de la région occupe
les sème et 6ème places de l’Atlantique est derrière les zones d’Abidjan,
Ghana, Cap Lapez et Angola. Au large de cette zone Sénégal se situe l’ar-
chipe1 des Iles du Cap Vert, où le listao semble également très abondant,
comme en témoignent les fortes prises par unité d’effort et le développement
de la pêche de cette espèce dans cette zone. L’importance de la zone Sénégal-
Cap Vert justifiait que des marquages de listao soient effectués dans la
région au cours du Programme International de Recherches sur le listao
(;978-1982)
; les marquages permettent : er effet d’apporter des repenses
ou éléments de réponses aux questions sur l’identité des stocks (origine
et répartition géographique), la croissance, la mortalité etc...
Nous exposerons ici, les résultats obtenus au cours des différentes
campagnes de marquage et analyserons les données de recaptures des poissons
marqués.
I I - M A T E R I E L E T
M E T H O D E
Au total 8 campagnes de marquages ont été effectuées par le Sénégal (6
campagnes) et le Cap Vert (2 campagnes) : tableau 1. Les campagnes Sénégalai-
ses LA 07, SE 01 à SE 03, ont été faites à partir du navire océanographique
“Laurent Amaro”.
Le reste des campagnes sénégalaises et cap verdiennes ont
été faites à bord de thoniers tanneurs professionnels affrêtés(1) spéciale-
ment pour les opérations de marquages.
Les poissons sont pêchés à la canne B l’appat vivant,mesurés sur des
matelas au centimètre inférieur près, puis marqués à l’aide d’une marque à
dard inserrée dans les muscles dorsaux avant d’être remis B l’eau ; le temps
nécessaire a cette série d’opérations est compris entre 3 et 10 secondes.
Chaque marque pwte un numéro unique permettant d’identifier le poisson ;
lorsqu’un poisson porteur d’une marque est recapturé par un pêcheur, celui-ci
(informé par une publicité faite dans les principaux ports de débarquements
de thon ) averti le personnel scientifique de la place ou expédie la marque
à l’ICCAT(2) avec les renseignements aussi détaillés que possible sur les
lieux, date de capture, et taille du poisson.
Au cours des différentes campagnes (tabl. 1) 11 757 listaos ont été
marqués : 4 534 dans la zone Sénégal et 7 223 dans la zone Cap Vert(fig. 1).
Les paramètres de la courbe de croissance de Von Bertalanffy ont été
calculés B l’aide du programme BGC4 (Tomlinson, 1971), adapté sur IBM
4331,
et du logiciel statistique GENSTAT implanté sur IBM 4331.
(1) L’affrêtement de ces bateaux a été possible grâce au financement
d’un projet régional de marquages par la Communauté Economique Européenne
(C E E).
(2) ICCAT : International Commission for the Conservation of Atlantic
Tuna .- Madrid - Espagne.

PI-.-.,-
-
___.-..
.
--
3 4
L’expression de la croissance sous la fo.rme d’un t:aux mensuel semble
un paramètre intéressant du fait que la gamw des tailles des poissons re-
capturés est réduite (fig. 6)
Les taux de croissance mensuel et annuel ont {Sté calculés pour l’en-
semble de la région, et pour différentes durees de liberté.
Seuls les poissons recapturés après au moins 30 jours de liberté et
dont la taille à la recapture, ainsi que les renseignements concernant le
lieu et la date de recapture ont étfl recueiliis par du personnel scientifique,
ont été utilisés
pour les calculs des diffarents Paramèt:res de croissance
et taux de croissance.
III - R E S U L T A T S E’i
A N A L Y S E
3.1. TAUX DE REICAPTURE
Le taux de recapture moyen (tabl. 1) est de 16.4 ;$ (1923 marques); ce
taux est beaucoup plus élevé pour les campagnes du Séniigal (25.3 X) que pour
celles du Cap Vert (10.8 A) ; ceci est du au très fort taux de recapture
(34.5 X) de la campagne SE 06, effectuée en début de saison de pêche. Les
taux de recapture dans les deux zones ne sont donc probablement pas si
différents.
La saison de pêche du listao dans la région s” étend de juin à novembre ;
on remarque que le taux de recapture moyen des poissons marqués en début de
saison de pêche (15.4 X), est plus elevé que celui des poissons marqués en
fin de saison (zone Sénégal seule : 11.7 2 ; total régional : 10.0 X) ;
on pouvait s’attendre B ce résultat,, car la diminution de 1 ‘effort de pêche
dans une zone entraine une diminution de la probabilité, pour un poisson
marqué présent dans cette zone, d’être capturé.
Un resultat inverse aurait pu indiquer un changement de comportement
entraknt yne plus grande vulnérabilité de l’espèce entière ou des poissons
marqués seuls ; cela aurait compliqué grandement l’analyse des résultats
On remarque que le taux de recapture global (16.4 X) est sensiblement
plus élevé que celui signalé pour les listaor; marqués dans le golfe de Guinée
(environ 9. Q (BARD et al. 1983). Ceci vient du fait que les recaptures
effectuées peu de temps après les marquages proprement dits, sont importantes.
Au cours des 15 jours suivants les marquages (tabl,. a),, 1 502 poissons mar-
qués ont été repris ; juste après les marquages, les poissons porteurs de
marques sont encore groupés, ils n’ont pas encore eu le temps de se mélanger
de façon homogène b l’ensemble de la population de listao ; le hasard peut
faire, comme cela s’est produit aprh la campagne SE 06 notamment, qu’un
senneur passe près du lieu des marquages peu de temps après ceux-ci et
capture dans sa senne un grand nomlire de poissons recemment marqués. Ces
retours mass% B court terme ne sont pas observés dans les marquages du
Golfe de Guirnée ou les recaptures avant le premier mois de liberté sont en
général inférieures 3 celles du deuxième mois. Ceci peut résulter d’un com-
portement différent des poissons ou/ et des flottilles dans la zone de pêche
ou encore d’une distribution différentes des poissons lors du marquage.
3.2. CROISSANCE
3.2.1. Paramètres de croissance de l’éq?lation de JJJ Bertalanffy
Les paramètres de l’équation de Von Bertalanffy
(tableau 3) calculik
à partir de 177 poissons provenant des marquages du S&Ggal et du Cap Vert
sont :
K (annuel) = 3.12690
L <PLI = 58. 3729 cm

Le tracé de la courbe de croissance et des accroissements de taille des
poissons marqués (fig. 2), semblant indiquer que la faible valeur de L 00
provenait des individus ayant les plus longs temps de liberté, nous a conduit
?i recalculer les paramètres K et L, 00 en éliminant les 7 poissons ayant plus
de 200 j de liberté : K(annue1) = 2.08050 et L oo = 62.02547 cm.
Ces valeurs modifient sensiblement le tracé de la courbe de croissance
(fig. 2), sans toutefois
donner une valeur beaucoup plus élevée pour L a).
-. Comparaison avec zone équatoriale
Ces valeurs de K et L 00 sont très différentes de celles calculées à
partir des marquages effectués dans le Golfe de Guinée qui sont de l’ordre
deLcx, = 71 c m e t K = 0.4. En tout état de cause, comme le signalent également
BARD et al. (1983) avec des données provisoires, ceci suggère une crois-
sance plus rapide dans la zone Sénégal-Cap Vert (zone tropicale) que dans
1.a zone équatoriale.
- Comparaison Sénégal-Cap Vert
Au niveau régional il n’apparait pas de différence notable dans l’esti-
mation des paramètres L 00 (tabl. 3), correspondant aux marquages-recaptures
en zone Sénégal et Cap Vert ; ceci quel que soit la gamme de temps de liberté
considérée. Les paramètres K varient du simple au double (Sénégal, K := 4.221 ;
Cap Vert, K = 2.127) à l’intérieur de chaque gamme de temps de liberté
retenue (30 j et 30-200 j) ce qui entraine des courbures différentes dans
les tracés des courbes de croissance (fig. 3 et 4).
Dans les deux zones les valeurs de K sont élevées et de toutes façons
beaucoup plus élevées que ce qui a été trouvé en zone équatoriale.
3.2.2. Taux de croissance
Le taux de croissance annuel moyen (tabl. 4), se situe entre 19 et 13 cm/an
(moyenne 15 cm/an> , selon la gamme de temps de liberté choisie. Ce taux est
très supérieur à celui calculé pour les listaos de la région équatoriale :
15 a 3 cm/an (BARD et al. op. Cit.)
- Evolution saisonnière du taux de croissance
Traditionnellement les listaos capturés dans la région en début de
saison de pêche (juin-juillet) sont plus grands que ceux capturés en .fin de
saison de pêche (octobre) ; ceci s’observe également bien sur les distribu-
tions de fréquence de tailles des poissons marqués (fig. 5). Nous avons
donc divisé l’ensemble des poissons recapturés de la région en 2 groupes :
ceux qui avaient été marqués en début de saison de pêche et ceux marqués
en fin de saison. Les listaos marqués en octobre dans la zone Cap Vert
ont été regroupés avec ceux marqués B la même époque (fin de saison) dans
la zone Sénégal, puisque leur distribution de fréquence de tailles respec-
tives (fig. 5) sont similaires.
Il était ainsi intéressant de vérifier que les poissons plus grands
de début de saison de pêche avaient comme on devait s’y attendre selon la
loi de Von Bertalanffy, pendant les 4 mois que dure la saison de pêche, un
taux de croissance inférieur (ou au plus égal) a-celui des listaos plus
petits marqués en fin de saison.
La comparaison des taux annuels de croissance (tabl. 4) de ces deux
g-oupes montre, qu’au contraire, les poissons de début de saison pêche
ont, bien qu’ils soient plus gros, un taux de croissance (16.4 à 20.0 cm/an)
plus élevé que ceux marqués en fin de saison (14.4 à 15.8 cm/an).
Nous avons vérifié que les tailles au marquage de ces 2 groupes de
poissons ne pouvalent pas expliquer cette observation (fig. 6). Cette

3 6
vérification au contraire, vient encore renforcer ce résultat puisque les
poissons marqués en fin de saison (et recapturés) avaient une taille au
marquage nettement inférieure à celle des poissons marqués en début de
saison.
Il semble donc y avoi.r dans La région une variation saisonnière de la
croissance : celle-ci serait plus rapide pendan.t 1.a saison de pêche (juin-
octobre) qu’ après ;Cette saison de pêche correspond 2 la saison chaude, la
température des eaux de surface de la région oscil.le alors entre 24’C et
28’C. Le très fort taux de croissance moyen ( 1,8.9 cm/an) observé (tabl. 4)
globalement dans la région pour les ,poissons ayant: plus de 30 jours de li-
berté proviendrait en fairt; deL: seuls poissoc!: marqués et recapturés en saison
chaude.
3.3. MIGRATIONS
X3.1. Migrations dans la région
Le tracé(*) des déplacements (fig. 7) rectilignes fictifs, joignant
les points de marquage et de recapture indiquent qu’il n’y a que très peu
d’échange entre les listaos de la zone Cap Vert et ceux de la zone Sénégal :
seulement 2 listaos marqués au Cap Vert (sur 7 223) ont été recapturés dans
la zone Sénégal ; un seul des listaos marqués ((~1 := 4 534) dans la zone Séné-
gal a été recapturé dans la zone Cap Vert. Il y aurait ainsi deux sous stocks
régionaux de listaos avec un faible taux d’&hange entre eux.
3.3.2. Migrations saisonnières
Etant donné les différences saisonnières observées dans les tailles et
les croissances des listaos de la région. Nous avons tracé séparément les
déplacements ? obseri$s dans les 2 mois suivant le marquage, des poissons mar-
qués en début (fig. 8) et en fin (fig. 9) de saison de p&he.
11 apparait clairement que les poissons du debut d.e la saison de pêche
(juin-juillet) se déplacent très peu (fig. 8), i1.s restent dans la zone de
marquage. Leur manque d’activité et leur prés,ence dans des eaux chaudes
pourrait être un élément d*explication du taux de croissance élevé qu’ils
ont pendant cette période.
En revanche les poissons marqué:s en fin de saison ch.aude (octobre),
semblent être en période de migration active (.fig. 9). La principale direc-
tion de migration étant le Sud-Est. Ces poissons se regroupent ainsi dans
une zone située au large du Libéria (5’N - 0’ et 10°W-%50W) Y cette zone est
une zone de reproduction active de décembre B mars (CAYRE, 1983), les
listaos des zones Sénégal et Cap-Vert se mélangeraient donc au large du
Libéria pour se reproduire. Il n’y a donc ,pas réelle indépendance entre les
deux sous stocks décrits plus haut.
X3.3.Relation avec les listaos de la zone équatoriale
Le tracé de l’ensemble des déplacements observés (fig. 10) dans l’At-
lantique Est montre que peu de listaos marqués dans le. Golfe de Guinée
migrent jusque dans la région Sénégal-Cap Vert. En revanche comme les lis-
taos de la région Sénégal-Cap Vert, les listaos du Golfe de Guinée miRrent
massivement (BARD et al. 1983)‘. vers la zone du Libéria en fin et en début dP année.
. ..----
(1) Les déplacements rectilignes ont 6t6 déterminés à L”aide du pro-
gramme CIAT F 07 (IATTC) adapti; sur IBM 4331,
. .

3 7
Il y aurait ainsi un mélange des listaos équatoriaux et tropicaux 111 large
du Libéria à une période de reproduction très active (CAYRE, 19835 I
!a. 4. TAUX INSTANTANk, DE MORTALITE DUE AU MARQUAGE
La campagne de marquage sénégalaise SE 06 a connu un très fort taux de
recaptures moyen de 34.5 % (tabl.
l), des senneurs ayant pêché dans La ré-
gion des marquages quelques jours après la fin de ceux-ci. Pendant cette
campagne de marquage, chaque opération de marquage a été distinguée des
opérations suivantes ou précédentes de la même journée par une numérotation
appropriée.
Nous avons comptabilisé pour chaque opération (pour lesquelles des re-
captures ont été enregistrées) le nombre de poissons marqués ainsi que le
nombre de poissons recapturés,et calculé un taux de recapture par opération
(fig. 11). Il faut remarquer qu’aucune recapture ne s’est faite avant un
délai de 5 jours de liberté. Les taux maxima de recaptures sont de 59.1 Z
et 60 %, ils correspondent aux marquages de 44 et 33 poissons. On peut
considérer que ce taux de recaptures donne une estimation minimum du taux
de survie des poissons après le marquage et donc du taux de mortalité dû au
marquage lui-même qui serait de 40 %. Cette estimation est une valeur ma-
ximum car les recaptures n’ayant eu lieu que 5 jours après le marquage, cer-
tains poissons se sont probablement mélangés à la population de listao et ont
échappé aux engins de pêche.
Ce taux de mortalité doit être diminué du pourcentage de poissons mar-
qués et recapturés qui ont échappé à la vue lors de leur capture ou des
différentes manipulations : congélation, mise en conserve, etc... ; il doit
aussi être diminué du pourcentage de marques retrouvées mais dont la rkupé-
ration n’a pas été signalée. Ces deux pourcentages ont été estimés par
BARD (1983) et leur somme se situe entre 10 et 15 %. Le taux de mortalité du
au marquage ne serait alors plus que de 25 à 30 %.
3.5. RELATION RECAPTURES-PECHE
Cette relation est analysée dans le document : “Sur l’inadaptation de la
méthode de PETER8EN pour l’étude de la croissance du listao” par CAYRE,,
DIOUF et FONTENEAU, nous ne ferons ici qu’en rappeler sommairement les
résultats.
Les taux de retour de marques étant similaires (quelque soit la taille
considérée ou la période de marquage) pour le Sénégal et le Cap Vert, ces
retours sont considérés globalement. L’analyse de l’évolution mensuelle des
nombres de poissons recapturés et des captures de listao de taille identique
dans la zone montre qu’il y a divergence entre l’importance des captures
commerciales et les nombres de poissons marqués recapturés ; après 6 mois
écoulés à compter de la date de marquage, les recaptures de poissons marqués
sont três faibles alors que les captures commerciales de poissons de même
taille (la croissance a été prise en compte) continuent à un niveau élevé.
Il y aurait ainsi :
- Soit une diminution du nombre relatif des poissons marqués par augmen-
tation de la population totale (arrivée de listao de même taille et d”origine
incertaine).
- Soit une disparition , par émigration vers des zones inconnues (Atlan-
tique central) de certains listaos marqués, les plus gros notamment (LF 55 cm) ;
la diminution.des recaptures ne pouvant pas s’expliquer par les mortalités
naturelle ou par pêche.
Ces deux hypothèses sont très probablement vraies, il y aurait ainsi une
emigration de gros listaos vers des zones inconnues et une immigration impor-
tante de petits listaos venant les remplacer.

3 8
Plusieurs points ont éte mis en évidence :
- Croissance des listaos de la zone tropicale plus rapide que celle des
listaos équatoriaux,
- Existence d'une accélération saisonnizire de croissance dans la région
Sénégal-Cap Vert.
- Relative indépendance, au niveau régional des listaos de la zone Séné-
gal et de ceux de la zone Cap Vert.
- Migration générale (listao du Golfe de Guinée et de la région Sénégal-
Cap Vert) en fin d'année vers une zone de reproduction située au large du
Libéria.
- Taux de survie après le marquage : 70 2i 75 %
Plusieurs points restent encore à préciser concernant notamment l’éva-
luation des potentiels des zones Sénégal et Cap Vert ; ces évaluations sont
rendues délicates par les émigrations et immigrations de listaos hors ou
dans la région, telles quselles sont mentionn&es plus haut. 11 apparait que
dans la zone Sénégal, au moins, deux sous populations de taille différentes
se croisent, sans que l'on connaisse bien encore leurs destinées et leurs
relations. Les retours de marques à plus long terme, et l'obtention des sta-
tistiques de prise et d'effort jusqu'en 1984, aideront à répondre à ces questions.
BTBLIOGRAPHIE
BARD (F.X.), 1983.- Analyse des taux de décroissance des recaptures de Pistaos
marqués en Atlantique-est.
Dot. SKJ. Conf,/83/8, présenté à la réunion
finale du programme international de recherches sur le listao. Teneriffe,
juin 1983.
BARD (F.X.), KUME (S.) et ANTOINE (L.), 1983.- Données préliminaires sur la
croissance,
les migration3 et la mortalité du lista0 (Katsuwonus pel&.s)
en Atlantique-est, obtenues à partir du marquage.
ICCAT, Col. Vol. of Sci. Pap. X'VIIT (2) : 271-294.
CAYRE (P.) et FARRUGIO (Il,), 1983.- Biologie de la repraduction du listao
(Katsumnus gelan&) de l'océan atlantique. Dot. SKI. Conf/83/12 présenté
à la réunion finale du Programme international de Recherches sur le listao.
Teneriffe, juin 1983 : $4 pages.
CAYRJZ (P*), DIOUF (T.) et FQNTENEAU (A.), 1983.- Sur l'inadaptation de la
méthode de Petersen pour l'étude de la croissance du listao. Dot. SKJ.
Conf./83/10 présenté à la réunion finale du Programme international de
Recherches sur le listao. Teneriffe juin 1983.
TOMLINSON (P.), 1971.- (Programmer) BGC 4 in ABRAMSON Computer Programs of
fish stock assessment.
FAO Fish. Tech. Pap. 101, 2 (5) : 126-135,

:3 ‘3
'Cahleau . .- Nombres de listao marqués et recapturés (au 31-5-1983)
par campagne de marquage du Sénégal et du Cap-Vert de 1978 à 1982
21-7 au 14-8
TOTAL SENEGAL
TOTAL CAP-VERT
TOTAL GENERAL

P
0

?~bieau 2.- Nombresde listaos récapturés par campagne $-ie maryutige CT. foncf:icsrl -ie Lu
'
,.i!jl'e~r 'I liJ<ir !. ,,
NB. - Un certain nombre de poissons figurant dans ce tableau n'ont pu être utilisés
dans les calculs de croissance car leur taille à la récapture Gtait inconnue.
21 l-240 j 241-270 j 271-3003 301-330 j 331-360 j > 360 j TOTAL
1
j LA07 /
:i
2
1
1
i
8.u 1
137 1
23 1
1 - 1
2
2
3
1
2
111 1 105
1
i- icvo1 (
30 I
i
!
3
I
ir
1 5021 i
129 1î
158 1
2 3
i
I
54I
f
I
I
.

‘Tableau .- Nombre de donnHes (n) et paramètres de l’équation
de Von Bertalanffy correspondant aux recaptures après 2 durées
de liberté et pour différents lieux ou périodes de marquage
.I
1 Origine des données t
I
de recaptures
2 30 JOUI-S
3u J < t < zuu j
l-- .---
-.-+. -.-
a-----
l
1 Tous
I n
= 177
f:
= 170
marquages
j
= 3.12690
=
SENEGAL + CAP-VERT
2.08050
1
;1 oo = 58 . 3729
L oo = 62.02547
Marquages
n
= 150
k
= 144
SENEGAL
k
= 4.22097
= 2.95593
Loo = 57.7202
L oo = 60.0940
Marquages
n
= 2 7
n
= 2 6
CAP-VERT
k
= 2.12733
k
= 1.53730
LCD= 56.4313
L 00 = 59.9529

P
N
Tableau 4 .- Marquage Sénégal et Cap-Vert : kcroissements de taille(ALF en cm) correspondant
à différentes durées de 1iberté:de l'ensemble des poissons marqués, des poissons
marqués en début de campagne thonière (début de la saison chaude = juin-juillet)
et fin de campagne thonier-e (fin de la saidon chaude : octobre-novembre)
nb. d'observations
(vues par scientifique)
13
12
a9
&LF mensuel
1.151
1.094
1.086
hLF annuel
13.8
I 13.1 I 13.0
nb. d'observations
137
I
5 4
3 6
(vues par scientifique)
BLF mensuel
1,663
1,250
4LF annuel
i 2o;o
) 15,o
I
nb. d'observations
1
4c
12
i
10
1
(
(vues par scientifique) I
f
ALF mensuel
1.315
I
1.143 i
1.197
i
ALF annuel
15.8
] E3,7 r' i4.4 1

4 3
---
- 1 f-y-- --- :y L
Y
., .
/
T-7,:;.
Il ,Y

l
P
P
L F [cm)
80
0 A- temps liberté 3 30 jours : Lua- 68.8729
n T 174
K
= 3.t2890
70
0 B --- 30 j <temps tIberté(2OOj : La = 62.02647
n = 170
K t 2 . 0 8 0 5 0
60 i
-
0B
e-- 0 A
50
7
1
1 2 3 4
5
6
7 8 9 10 11
12
13 14 15
16 17 18 19
2 0 Nlols
Fig. %.- : Courbes de croissance de von Bertalanffy des listaos ayant 30
jours de liberté ou plus (courbe A) et de ceux ayant un temps de liberté
compris entre 30 et 200 jours (courbe B). Les longueurs au marquage et à
la recapture sont Qgalement indiquées.

4 5
\\1
\\
\\
\\
\\
\\
E
v

80
N
= 26
K =
1.5373
L
= 59.9529
60
.
* t (mo&)
t
2
3
-+
5
6
7
8
91
9
1 1
12
13
1 4
1 5
S6
17
18
19
2 0
Fig. 4.- : Courbe de croissance de Von Bertalanffy des listaos narqués au
Cap-Vert et recapturésaprès un temps de liberté compris entre 30 et 200
jours 0

4 7
12
12
0 A
MARQUAGE SENEGAL
Toutes Saisons
NC
NC 4 5 3 4
4
i,*,
I--
L F (cm)
Y
-
-
%
4 0
6 0
MARQUAGE SENEGAL
SENEGAL
12-
Début saison de pêche
de pêche (Mn Août)
(Mn Août
12
N= 3 1 1 9
4 -
1 F (cm)
1 F ( c m )
%
4 0
40
5 0
5-O
6 0
%
1%
M A R Q U A G E S E N E G A 1
Fin saison de pêche (Octobre)
saison
4-
1 F ( c m )
A ? - V E R T
LF
4 0
6 0
Fig. .- : Distributions de fréquences de tailles (pourcentages) des listaos
marqués par le Sénégal. (A) et la République du Cap Vert (D). Pour les marqua-
ges sénégalais une distinction est faite entre les marquages de début (B) et
de fin de saison de pêche (C) .

4 8
%
0A
N T E 137
0B
NT 2z 40
,
.
.
.
.
,
,
.
.
.
,
1
-
.
.
#(Tr-tF-T-I~~-
35
40
45
ao
55
60 tF(cmj
Fig. 6 .- : Distributions de fréquences (pourcentages) de taille (longueur 2
la fourche : LF) au marquage des listaos recapturés apres au moins 30 jours
de liberté et vus par un scientifiaue.
A - Poissons marqués en début de saison de pêche (juillet)
B- Poissons marqués en fin de saison de pêche (octobre)

49
N
+
i
..& _, - .-.. ~.
-
Fig. 7.- : Déplacements observés des listaas maqués au S6négal et au Cap-
Vert, ayant effectué un parcours d'au moiazs 30 ~~flles après un temps de
liberté d'au moins 30 jours.

5 0
aJ
rL.-
t
.
,
I
ASM
i
Fig. 8,- : Déplacements observés des listaos w.rqués au Sénégal en début de
saison de pêche (juin-juillet) après un temps ri.a .liberté compris entre 10
et 60 jours.

51
Fig. Y.- : Déplacementc; ;->bservé: ;ies Iistaos marqués du Sénégal et du Cap-
Ver>t PI: fin de saison de pêche (wtobre) après un temps de liberte compris
entre 10 et 60 jours, et *yent Qffsctué un déplacement <d'au moins 30 milles.

5 2
t
k
20N t
f
J
ION 4..
2
-i\\
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\\1 )
-i
A-!-

t6. . .
E
Fig. lO.- : Déplacementsdes listaos marqués p+[~:ant le Programme Internatio-
nal de Recherches SUT 1~ T,istao ayant parcour) 'w idistance d'au moins 18('
milles.

5 3
timbre
J-àAw?
dbphtio
r-toyen (34.5 Xl
+
Fig. 11.- : Distribution de fréquences (nombres) des taux de recapture (par
opération de marquage) de la campagne sénégalaise de marquages SE 06. La
position du taux moyen de recapture (34,5 X) calculé sur l'ensemble des opé-
rations de marquages de cette campagne est indiqué par une flèche,