ISRA / BAME DAKAR-HANN ANALYSE DE LA ...
ISRA / BAME
DAKAR-HANN
ANALYSE
DE LA RENTABILITE
FINANCIERE
DES CULTURES
DANS :LE: SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
FEVRIER
1991
Par
Mamadou
Sidibé

TABLE DES MATIERES
1. INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . ~ . . . . , . s . . , . . . . . . . . . . e . . < . . , . . . . . . . . . . . .
I
1.1 Cadre de i’étude .................................................
1
13 Hypothèses de trawail .............................................
1
1.3 Critères de rentabilité .......................................
....
2
2. RENTABILITE DE L’ARACHIDE ..........................................
3
2.1 Classification des modules ...................................
....
3
2.2 Analyse de la rentabilité de l’arachide ...............
...........
....
5
? .. RENTABILITE DU MIL ..............................
..................
7
3.1 Classification des modules .........................................
7
3.2 Analyse de la rentahüité du mil .... , ...............
...........
> ....
9
4RENTABILITE
DU MAIS ...............................................
10
4.1 Classification des modules .....
., .... ., .............
................
11
42 Analyse de la rentabilité du maïs <, ...................
................
13
5. COMPARAISON DES RENTABILITES ENTRE CULTURES . . .
. . . . . . . . 1 < . , . , 13
CONCLUSIONS E:T RECOMMENDATIONS
.. ,, ..............
................
15

1. LNTRODUCTION
1.1 Cadre de l’étude
Ce document ovalue la rentabilité fi.nanci&e des principales cultures pratiquées dans le sud-
est du bassin arachidier. En outre, il présente une analyse des facteurs explicatifs pouvant être.
associés à la rentabilité des technologies proposçes aux producteurs. La lone biologique concernée
ç:ng.obe d’une part les departements de Nioro et de Kaffrine (région de Küolack) et d’autre part,
le rispartement de Tambacounda (région du Sénbgal Oriental). De façon spGfiqu.e, elle couvre les
arrondissements de Médina Sabakh, Nganda, Koungheul, Koumpetoum rt Makacolibanta. Les
cultljres retenues concernent l’ara.chide, le mil irt le maïs. L’information utilisée pour évaluer la
proiïtabilité de ces cultures est résumée sous forme de budgets. Pour chaque spéculation végétale
un Inventaire des technologies disponibles aux producteurs est inclu (vuir annexes l-3). Ces
alternatives techniques vont des recommandations de la recherche jusqu’aux pratiques courantes
des exploitants agrico es. Les budgets prennent en compte explicitement le risque et l’incertitude
reli6.s d’une part ;i la pluviométrie et d’autre par?. aux prix payés aux producreurs pour les céréales.
1.2 Hsypothèses de travail
Les cultures céréalières souffrent d’une imperfection de marche faisant que la majeur partie
de Ia production est autoconsommée au niveau des ménages (entre 70 à. 90% des récoltes); ce qui
pose’ un probème d’évaluation des revenus brutes. L’analyse financiere proposée ici évalue ies
procuctions des différentes céréales aux prix que l’agriculteur paierait s’il devait acheter le produit
sur le marché, pondérés par un coefficient de risque relié à l’avénement d’un état de la nature
donné (voir annexes 2-3). Pour 1.e cas de l’arachide, la majeure partie de la production est
commercialisée et le prix que le producteur recoit est fixé par l’état et de ce fait, n’induit pas
d’incertitude dans la d&erminati~on du revenu. D;urs cette étude le prix au producteur bord-champ
est utilisé pour evaluer les revenus (voir annexe 1)
Le tout d’opportunité de la main d’oeuvre familiale pose un problème d’estimation. Si dans
certaines zones du pays comme la région du fleuve les opportunités alternatives de revenu hors
exploitation existent pour les ména.ges ruraux, il n’en est pas de même dan.< le Bassin arachidier.
Par conséquent, l’évaluation du coût total de production ne tiendra pas compte de la rémunération
de la main d’oeuvre familiale.

2
Les critères de la marge nette à l’hectare et de la rémunération de la journée de travail
seront util&% comme indicateurs de choix pour évaluer la profitabilité relative des différentes
cultures. La section 1.3 examine les implications reliées à ces deux critères.
Les rendements espérés utilisés dans les budgets proviennent d’entrevues approfondies avec
les chercheurs de 1’ISM et les Sociétb Régionales de Développement Rural. Un effort particulier
a ét,j fait pour obtenir un ensemble de données cohérent et fiable pour chaque culture (voir annexes
l-3).
Les prix des intrants agricoles sont déterminés sur la base des prix usine de la Senchim
majorés d’un coût de transport ent.re dakar et la zone concernée ( voir annexes 2-4).
63 Critères de rentabiüté’
La marge nette à l’hectare, telle que définie ici, remunère le travail de l’agrïculteur, l’intêret
sur capital emprunté pour le crédit de campagne zt assure l’auto-financement de l’exploitation. Elle
constitue une mesure globale de l’ampleur du bénéfice net d’exploitation cependant, elle ne tient
pas compte du travail mis dans l’activité de prodwtion. Par conséquent, cet indicateur de rentabilité
ne permettra pas de frnire des comparaisons entre cultures.
La rémunération de la journée de travail, par contre, pondère la marge nette définit ci
des& par le nombre d’hommes journées de travail nécessaire à la production. Ce critère permet
de faire des comparaisons entre cultures et donne une mesure plus pratique de profitabilité. En
plus, il perme,t de faire des comparaisons de rentiibilités entre activités agricoles et autres secteurs
de l’économie, pour un travail équivalent.
2. RENTABILITE
DE L’ARACHIDE
Quatre modules techniques sont retenus P<)ur cette culture; les modules 1 et 12 correspondent
à des recommandations de la recherche avec des niveaux d’intensification respectivement élevés et
‘La marge nette à l’hectare est cl&erminée en soustrayant de la production à l’hectare exprimée
en valeur, les coûts variables sans les coûts de la main d’oeuvre familiale et les coûts fixes. La
rénum6ration de Ia journée de t.ravail est obtenue en divisant cette marge nette par le nombre
d’hornmes/jours de travail.

3
moyens. Le module 3 correspond le plus aux pratiques courantes des producteurs et le module 5
represente les terres marginales, Le tableau 2.1 décrit les itinéraires techniques retenus.
TABLEAU 2.1: ARACHIDE DANS LE SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER:
ITINERAIRE TECHNIQUE
-=-
MODULES
----1
TECHNIQUES(*)
-
/ CULTUR&ES
1-2
I
3
Ï-T--i5
’ Sarclo/binage
---
mécanique
i
mécanique
mécanique
-
mécanique ~~~~~
11
Type de semis
mécanique
mécanique
mécanique
mécanique
-
-
il
Apport engrais
I^
liadou
Soulevage
mécanique
I
mécanique
I
mécanique
l
mécanique
~-- -7
(*) Le module 4 n’existe pas pour l’arachide.
2.1 Classification des moidules
Le tableau 2.2 résume en valeur, selon I;i technologie et I’operation culturale, les différents
critt;r-es de rentabilité définis plus haut. Le classement obtenu figure dans le tableau 2.3.
Pour le critère de la marge nette, et en année normale, les technologies dites plus intensives(1
et 3) occupent les premières places dans la classification en comparaison avec celles considérees moins
intensives (3 et 5:). Ces performances rencontrent les attentes et témoignent du fait qu’en termes
absolus, l’intensification améliore le revenu net it l’hectare de l’arachide.
Pour le critère de la journee de travail, les modules moins intensifs dominent ceux qui sont plus
intensifs. La faible productivité des technologies dites améliorées suggère une analyse plus approfondie
portant sur les facteurs explicatifs pouvant être associés à ce constat. L’examen de cette question est
abordé dans l’analyse qui suit.

4
TABLEAU
2.2 CULTURE
D’ARACHIDE
ET PRODUCTIVITE
DU TRAVAIL
ZONE ECOLOGIQUE:
SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
ETATS DE LA
TECHNOLOGIES DISPONIBLES
NATURE
MODULE
MODULE
MODULE 3 MODULE 5
t
1
2
PRODUCTIVITE
DE LA JOURNEE DE TRAVAlL(Fcfa/Jour)
.
<
I
--
ANNEE NORMALE
2545
2262
BONNE ANNEE
2788
2496
l
MAUVAISE ANNEE
i666 i
1425
-
MARGE NETTE SANS COUT DE LA MAIN D’OEUVRE (Fcf / Ha)
ANNEE NORMALE
96705
88509
83994
61071
--_d-
JOURNEES DE
48
42
33
27
TRAVAIL
Hommes-jour
---A
de culture au Sénégal, 1990
---
TABLEAU
2.3: CLASSEMENT
DES MODULES
TECHNOLOGIQUES
SELON
L4 RENTkBILITEk SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
CLASSEMENT
DES
CRITERES
DE RENTABILITE

5
26 Analyse de la rentabilité de l’arachide
L’effet combiné de plusieurs facteurs serait à la base de la faible productivité des technologies
améliorées et notament:
1. La productivité de la. terre. En condition pluviale, la contrainte déterminante de la
productivité demeure l’état actuel de dégradation de la fertilité des terres agricoles. Cette situation se
caractérise par une perte graduelle de la matière organique, par une acidification progressive des terres
et enfin par une perte de porosité des sols. L’kvidence existe actuellement, qui soutient que l’effet de
la fertilisation minérale est forte:ment réduite en condition de dégradation avancée des terres (voir
Modou Sène,1990). Pour ces raisons et devant l’absence de cartes pédologiques actualisées précisant
les cxactéristiques des sols, il serait très réaliste de penser que la profitabilité des technologies
amél.:orées est fortement réduite par l’état de d&gradation des sols. Par ailleurs, l’identification des
principales caractktiques des sols permettrait de déceler les facteurs limitants afin de mieux spécifier
des formules appropriées d’engrais.
2. La faiblesse des investissements. Les technologies 1 et 2 dites plus intensives utilisent jusqu’a
plus de 60% de main d’oeuvre que les modules 3 et 5 moins intensifs. La faiblesse des investissements
rend la composition du coût total de production à forte proportion de coûts variables. Le surcroît de
travajl provient de façon spécifique des opérations d’épandage d’engrais et de technologies post-
récoltes (récolte, battage et transport). Par conséquence, les gains de productivité provenant des
te<:hRologies améliorées sont partiellement absorbés par le travail supplémentaire nécessaire à l’effort
de production. Les innovations technologiques vues uniquement sous l’angle des intrants, sans
substitution du capital LU travail rend les technologies supposees plus productives, moins rentables
quand les possibilitées d’économie sur l’échelle de la production sont faibles.
3. Le coût des intrants et- le orix au producteur. In baisse du coût de production est
indirectement un facteur d’accroissement de la productivité du travail. Une réduction du coût des
engrais en particulier aurait une incidence positive sur la rentabilité de l’arachide. Par rapport à la
pratique courante (module 3), les indicateurs de la valeur supplémentaire de la production sur le coût
des intrants (rapport valeur/coût)” sont respectivement de 2,30 et 1,75 pour les modules 1 et 2. Pour
le cas du module 1, le rapport valeur coût dépasse le seuil minimal de 2 et il serait justifier de conclure
-~
,-
* Le rapport valeur coût est un indice de productivité calculé en prenant le rapport valeur
supplkmentaire de la production e:n passant du module de reférence au module considéré sur le
Co<lt des intrants recomxnendés pour atteindre ce niveau de production. Un rapport de 2 ou plus
indique un niveau acceptable de rentabilité.

6
que cette technologie est rentab1.e pour le producteur. Toutefois son adoption est liée à la levee des
contraintes potentielles que sont l’accés au crédit et les besoins en main d’oeuvre. 11 n’en est pas de
même pour le module 2 qui a un indicateur inférieur à 2. De la même manière, un accroissement du
prix au producteur améliore la productivité du travail mais, il faudrait reconnaitre q’une telle
affirmation repose sur la présuppo:sition que l’offre d’arachide répond positivement aux prix.
4. Le risaue causé uar ht pluviométrie. Il ressort des résultats du tableau 2.2 que la
remuneration de la journée de travail varie compte tenu de l’état de la nature qui a prévalu. D’autre
part, l’tkidence obtenue par la recherche démontre que le risque a pour conséquence la réduction des
superficies ou le maintient des techniques traditioxmelles de production et la diversification des cultures
pour limiter les effets de l’incertitude. Par rapport à une situation normale, la productivité du travail
subit une baisse d’environ 35% en mauvaise annee et une hausse d’environ 11% en bonne année. La
variation du revenu esperé en mauvaise année est d’au moins 3 fois supérieure à celle d’une bonne
année. Il est donc évident que les producteurs ayant une grande aversion au risque seront réticents à
l’ado,ptîon des technologies intensives.
3. RIXNTAEHLITE DU MIL
Cinq modules techniques sont retenus pour le mil; les modules 1 et 2 correspondent à des
recot;qmendations de la recherche avec des niveaux d’intensification respectivement élevés et moyens.
Le module 3 correspond à la pratique courante des producteurs. Le module 4 represente les champs
de case fertilisés à la matière organique et le module 5 représente les terres marginales cultivées
comme réducteur d’incertitude. L<e tableau 3.1 décrit les itinéraires techniques retenus pour le mil.
3.1 Classification des modluIes
Le tableau 3.2 résume en valeur, selon la technologie et l’opération culturale, les différents
criteres de rentabilité définis plus haut. Le classement obtenu figure dans it: tableau 3.3.

7
TABLEAU
3.1: MIL DANS LE SUD-EST DU BASIN ARACHIDIERz
ITINERAIRE
TECHNIQUE
--.-
MODULES TECHNIQUES
TABLEAU
32 CULTURE
DE MIL ET PRODUCTNTTE
DU TRAVAIL
ZONE ECOLO(GIQUE:
SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
ETATS DE
TECHNOLOGIES DISPONIBLES
LA NATURE
MODULE
MODULE
MODULE
MODULE 4
MODULE 5
1
2
3
a-
--
PRODUCTIVITE DE LA JOtJRNEE DE TRAVAIL (Fcfa/jour)
-
--,--
‘ANNEE
819
802
884
1002
588
NORMALE
BONNE:
770
805
947
971
755
ANNEE
ÎvlAUVAISE
542
424
529
705
239
ANNEE
I\\IIAR.GE NETTE SANS COUT DE LA MAIN D’OEUVRE(Fcfa /Ha)
18223

8
Selon le critère de la marge nette, et en année normale, le module 4 qui represente les champs
de case bénéficiant des apports organiques de l’exploitation agricole sans apport extérieur d’engrais
minlral domine les technologies dites améliorkes. Cependant, les superficies disponibles pour ce
module sont très limitées et depassent rarement 1 Ha. Le reste du classement affirme la suprématie
des technologies proposées e
Pour le critère de la journée de travail, la supériorité des champs de case se maintient. le
macule 3 n’utilisant pas d’engrais minéral domine les modules intensifs (1 et 2). Le paragraphe qui
suit examine les facteurs pouvant expliquer cette situation.
TABLEAU
33: CLASSEMENT
DES MODULES
TECHNOLOGIQUES
SELON
LA RENTABILXTE:
SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
CLASSEMEAW DES
CRITERES DE RENTABILITE
MODULES
Marge nette
Journée de travail
=-
Module 1
Rang 2
Rang 3
-
Module 2
-
Rang 3
Rang 4
-.--
*
-
Module 3
Rang 4
Rang 2
--
Module 4
Rang 1
Rang 1
Module 5
Rang 5
Rang 5
3.2 Analyse de la rentabilité
du mil
Pusieurs facteurs peuvent: être associés à la faible productivité des technologies améliorées et
notainent:
1. La productivité des terres agricoles. Pour les mêmes raisons que celles soulevées pour
l’arachide, le problème de la fertilité des sols se pose aussi pour ia culture de mil. Une exploitation
soutenue des sols peut entrainer en moyenne des pertes de matière organique d’environ G,3% par an

9
(Pie:?, 1989). D ans ces cas, l’efficience des engrais minéraux est fortement reduite et la question de
repr3ductibilité3 se posera avec insistence dans les moyen et long termes.
2. Faiblesse des investissements. Les technologies proposées ne sont. pas accompagnées de la
nkanisation des opérations de récolte et de battage et tout accroissement significatif de la production
augmente fortement les besoins de main d’oeuvre (voir budget, annexe 2). Par ailleurs, le coQt total
de production est à forte proportion de coûts variables et les gains de productivité provenant des
technologies améliorées sont absorbés partiellement par la main d’oeuvre supplémentaire.
3- Coût des intrants et w-ix au uroducteur. Par rapport à la pratique courante (module 3), les
indicateurs de la valeur supplémentaire de la production sur le coût de:; intrants (rapport valeur/cotitj
sont respectivement de 1,65 et l,ti2 pour les modules 1 et 2. Dans ces deux cas les rapports valeur coût
sont en dessous du seuil minimum de 2 et il serait justifier de conclure que ces technologies ne sont
pas rentables pour le producteur. De la même manière, un accroissement du prix au producteur
améliore la productivité du travail mais, il faudrait reconnaitre q’une telle affirmation repose sur la
présupposition que l’offre de mil répond favorablement aux prix.
4- L’effet du risque et de I.‘incertitude. Dans le cas du mil les origines du risque sont multiples.
Il peut provenir de l’effet de la pluviométrie sur les rendements, du prix esp&é par les producteurs
(risque de marché) et plus particulikrement des besoins de consommation familiale. Tous ces facteurs
réunis contribuent fortement à diicourager l’adoption des technologies alternatives. Comme il ressort
des rcsultats du tableau 3.1, et par rapport à une situation normale, la productivité du travail subit des
baisses d’environ 33% t:t 6% respectivement en mauvaise année et en bonne année. En bonne annke,
l’effet de la baisse des prix sur le revenu à cause des grandes quantités disponibles sur le marché est
plus .:mportant que l’effet rendelment. Ces différents types de risque ne millitent pas en faveur des
technologies améliorées.
--
3La reproductibilité est définie comme étant la capacité de faire
face aux besoins des populations tout. en maintenant ou en améliorant
la base des ressources naturelles.

10
4. RENTABILITE DU MAIS
Trois modules techniques sont retenus pour le maïs; il s’agit des modules: 1 à intensification
éleve, 2 à faible intensification correspondant aux pratiques courantes et 4 reprtkentant les champs
de case fertilisés à la matière organique. Le tableau 4.1 décrit les itinéraires techniques retenus pour
le mais.
TABLEAU 4.1 t MAIS DANS LE SUD-EST DU BASIN AFLKHIDIE~
ITINERAIRE TECHNIQUE
+ 4.1 Classification des modules
Le tableau 4.2 résume en valeur, selon ia technologie et l’operation culturale, les différents
critkes de rentabilité retenus. Le classement obtenu figure dans ile tableau 4.3.
Selon le critère de la marge nette et en armée normale, le module 4 qui représente les champs
dt: case bénéficiant des apports organiques de l’exploitation agricole sans apport d’engrais minéral
domine les technologies dites améliorées. Le reste du classement suit le niveau d’intensification
Pour 1.e critère de la journée de travail, ta supériorité des champs Je case se maintient. Le
module 2 à intensification moyenne occupe la deuxième place suivit en dernière position par le module
,?I forte intensification. Le paragraphe qui suit examine les facteurs pouv-ant expliquer cette situation.

11
TABLEAU
42: CULTURE
DE MAIS ET PRODUCTMTE
DU TRAVAIL
ZONE ECOL,OGIQUE:
SUD-EST DU BASSIN ARACHID~R
ETATS DE
TECHNOLOGIES DISPONIBLES
LA NATURE
MODULE 1
[ MODULE 2 m
-ZZZ
PRODUCI’IVITE
DE LPI. JOURNEE DE TRAVAIL (Fcfa/jour)
ANNEE NORMALE
2663
2783
3206
BONNE ANNEE
235 1
2658
2824
MAUVAISE ANNEE
2444
2519
2960
il ~~~
MARGE ~~~
NETTE SANS CO.UT DE IA MAIN D’OEUVRE(Fcfa /Ha)
I ANNEE NORMALE
105208
*39059
13 1436
-
I
JOURNEE DE
39.5
32
41
TRAVAIL
Hommes-jour
Source: ISRA/ BAME: Budgets de culture au Senégal, 1990
*
TABLEAU
43: CLASSEL~ENT
DES MODULES
TECHNOLOGIQUES
SELON
LA RElNTABILITE:
SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
CVSSEMENT
DES
MODULES
Module 4
_.-

12
4.2 Analyse de la rentabilité
du maïs
Pusieurs facteurs peuvent être associés à la faible productivité des technologies am6liorées
et notament:
1. La productivitk des @rres anicoles. En plus des raisons déjA soulevées concernant la
productivité, il faudrait aussi ajouter l’absence d’une formule adéquate de fertilisation pour la zone,
En effet la formuiation actuellement recommandke (8-18-27) met l’accent sur le potassium comme
facteur limitant. Les résultats préliminaires obtenus durant la campagne 89/99 à la station de Nioro
(Mamadou NDiaye, 1991) soutiennent cependant que le phospore serait le facteur limitant dans les
sols de la zone.
2- mt
des intrants et prixau producteur. Par rapport à la pratique courante (module 2),
le rapport valeur/coût en passant au module intensif (1) est de 0,99, nettement en dessous du seuil
minimum de 2, Ce: résultat permet de conclure que le module intensif n’esr pas rentable pour le
producteur. L,es politiques d’inc.itation par le biais des prix peuvent accroître sensiblement la
productivité du travail car l’évidence obtenue sur les courbes d’offre normative supporte que l’offre
de maïs répond favorablement au prix payé au producteur.
3- L’effet du risque et deaincertitude. Le risque peut provenir plus particulièrement de
l’effet de la pluviométrie sur les, rendements et du prix espéré par les producteurs (risque de
marché). Comme il ressort des resultats du tableau 4.2, et par rapport à une situation normale, la
prod’iuctivité du travail subit des baisses d’environ 8% et 12% respectivement en mauvaise année
et en bonne année pour le module intensif. En bonne année, l’effet de la baisse des prix sur le
revenu à cause des grandes quantités disponibles sur le marché est plus important que l’effet
rendement. Ces différents types de risque limitent l’adoption des technologies amdliorées.
5. COMPARAISON
DES RENTABILITES
ENTRE CULTURES
Le graphique 5.1 compare 1.a.
rémunération de la journée de travail des difftkentes cultures
en prenant comme refkence les pratiques courantes des producteurs. Le classement obtenu est
résumé dans le tableau 5.1. Les résultats appellent les commentaires suivants:
1.
En année normale aussi bien qu’en mauvaise année, la culture de rnaïs rénumére
mieux la journée de travail que les autres productions végétales retenues. En plus elle présente
moinx de risque donc plus de stabilitk au plan revenu. L’arachide et le mil occupent respectivement
les deuxième et troisième places. II faudrait aussi noter que la productivité du travail pour les

13
cultures de maïs et d’arachide sont nettement au dessus du salaire minimum interprofessionnel
garanti (SMIGj4 et ceci pour tout les etats de la nature considérés.
2.
En bonne année, l’arachide rénumére le mieux la journée de travail de l’exploitation
agricole suivi par le maïs et le mil respectivement pour les deuxième et sroisieme places. La stabilité
du prix payé au producteur et les revenus provenant de la vente des fanes expliquent partiellement
cette supériorité de l’arachide. La position du mil confie
ici aussi son infériorité comme activite
potentielle géneratrice de revenus dans les conditions actuelles de rendement et de marché.
TABLEAU 5.1: CLASSEMENT DES CULTURES SELON LA RENTABILITE
DES PRATIQUES COURANTES: SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
ETATS DE LA SATURE
CULTURES
Arachide
1
Mil
[-&--j
-_
ANNEE NORMALE
ii-
BONNE ANNEE
jJ MAUVAISE ANNEE
I
Rang 2
I
Rang 3
I
Rang 1
II
CONCILUSIONS ET RECOMMENDATIONS
9
L’analyse présentée dans ce document à permis de centrer fe débat sur les facteurs
potentiels affectant la rentabilité financière des technologies accessibles aux agriculteurs. En règle
générale, selon le critère de la rémunération de la journée de travail, nous retiendrons que les
pratiques courantes des producteurs sont plus attrayantes dans la zone étudiée que les technologies
plus Intensives en intrants chimiques. Les raison:, conduisant à ce constat trouvent leur inpulsion
dans:
1. l’état actuel de dégradation des terre:~. agricoles se caractérisant par la détérioration
progressive de la matiere Organi#que,
l’acidification et la perte de porosité des sols. Le tableau
pourrait être compléter par l’érosion eolienne et plus particulièrement par l’kosion hydrique cause
%e SMIG est évalué ;i 183,75 Fcfa/jour, soit 1470 kfa pour une ;ournée d’environ 8 heures
de travail.

14
de pertes d’élements fertilisants par décapage des horizons superficiels. Devant une telle situation,
la rlzproductibilité des systèmes de culture devient hypothétique et i’efficacite de la fertilisation
minérale secondaire. Une approche intégrée de lutte contre la d&radation du milieu qui
combinerait l’effet des techniqu.es culturales à la gestion des ressources forestiks
et animales
s’avere indispensable.
2. la recommendation de formules uniques d’engrais selon la culture, sans tenir compte de
la zone agro-écologique. L’établissement de cartes pédologiques précisant les principales
caractéristiques des sols s’avère nécessaire pour asseoir des politiques saines de recommendations
de fumures minérales. Par ailleurs, passer le test de la rentabilité n’est pas en elle même une
condition suffisante pour l’adoption d’une technologie dite améliorée. Encore faudrait il que les
contraintes potentielles à l’adoption que sont le crédit de campagne et les besoins en main d’oeuvre
soient levées.
3. Le risque et l’incertitude causés par la pluviométrie, le marché et les autres aléas
exterieurs. L’évidence empirique obtenue par le passé suggère dans ces cas le maintient des
pratiques courantes et la diversification des activités pour limiter les effets du risque. Les
producteurs ayant une grande aversion au risque seront réticents à l’adoption des technologies
ameliorées. La mise en place de programmes de stabilisation des prix aux producteurs pour partager
le risque encouru par ces derniers durant les années de sinistre aurait sans doûte une incidence
positive sur le comportement de l’offre. Les mécanismes et la source de financement de tels
programmes restent toutefois a définir.
Pour terminer, il faudrait souligner que dans une perspective d’alternatives de fevenus la
culture de maïs offre de très bonnes prédispositions. En année normale aussi bien qu’en bonne
an& elle rémunére la journée de travail mieux que l’arachide et d’autre part, elle est plus stable
au plan variations de revenus entre années successives.