INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES A G R I C O L E...
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
A G R I C O L E S (I,S,R,A,)
1
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
/yo -
CENTRE DE RECHERCHES
->i: , 3 :,.
1., -0 *.c
ZOOTECHNIQUE DE KOLDA
k
.#
ACTES DU SEMINAIRE SUR LA DEFI.NITION DES
PROGRAMMES ET-DE5 ACTIONS DE RECHERCHES
SUR LES PRODUCTIONS ANIMALES DANS LE
SYSTEME AGROPASTORAL EN
s
HAUTE CASAMANCE
KOLDA, DU 24 AU 26 MARS 1988
RAPPORTEURS :
- ADAMA FAYE
- ABDOU FALL

P R E F A G E
Bientôt une dizaine d'années que le système sénégalais de recherche
agricole connaît un profond mouvement de réorganisation et de réorien-
tation.
Cet important processus
s'explique par plusieurs raisons dont on peut
citer :
- certaines difficultés de diffuser et de valoriser les acquis de la
recherche qui ont suscité des interrogations sur l'adéquation entre les
thèmes et les méthodes de recherche d'une part, les problèmes et les be-
soins de recherche en milieu rural d'autre part ;
- l'accès de plus en plus difficile à des ressources de plus en plus
limitées exige de la recherche agricole un impact plus vigoureux et plus
durable sur les niveaux de production ;
- l'ouverture des chercheurs de l'Institut au développement par la commu-
nauté scientifique internationale d'une nouvelle approche des problèmes de
recherche/développement.
La recherche zootechnique a connu une évolution très significative pendant
cette période. En tant qu'outil de développement de l'élevage, elle oeuvre
dans le but de situer correctement son action par rapport aux caractéris-
tiques et potentialités des systèmes qu'elle doit contribuer à améliorer.
Ce processus, depuis longtemps en gestation au C.R.Z. de Kolda, trouve
aujourd 'hui son expression
dans les programmes proposés et dans la dé-
marche envisagée.
Ce sémi naire constitue un moment remarquable de cet itinéraire.

AVANT - PROPOS
Située au Sud du Sénégal et jouissant d'un régime pluviométrique relativement
bon (moyenne 1975-1986 = 882 mm) avec 13 718 km2 de terre dont seulement 24%
en culture, la Haute Casamance (Départements de Kolda et de Vélingara) recèle
un potentiel agropastoral élevé.
Ces réserves foncières sont exploitées par un important cheptel trypanotolé-
rant formé de quelque 312 000 bovins et 248 000 ovins
et caprins. A celà
s'ajoutent des effectifs de plus en ;-?.r;s importants d'anes et de chevaux
Ce cheptel apporte une contribution appréciable au bien-etre d'une popula-
tion humaine estimée à 244 739 habitants. Cette contribution se manifeste
dans différents domaines sous forme de fonctions multiples remplies par les
animaux domestiques.
Il s'agit de leurs roles dans : (1) la formation des revenus monétaires et la
constitution d'un capital épargne, (II) le maintien de la fertilité, (III) la
régularisation de la situation alimentaire par la vente d'animaux pour l'achat
de vivres et par l'autoconsommation de produits animaux, (IV) l'acquisition
d'intrants de cultures et la production d'une force de traction"
Les performances dans ces différentes productions sont cependant limitées
par des contraintes essentiellement liées
aux modes de conduite et de ges-
tion ainsi qu'à l'environnement institutionnel.
Le caractère extensif de cet élevage a pour corollaire une forte dépendance
de :-';ffze
fsurr ag$re et de ses varlati;zs an L?:ctI;2r, t?.e ~~Y.“~ilLS climati-
ques
En outre, les investissements publics et privés dans le secteur de l’élevage
se distinguent en Haute Casamance par leur modicité. Mises à part les actions
de prophylaxie limitée aux campagnes de vaccination sur la peste bovine et
la péripneumonie, l'encadrement sanitaire est encore très insuffisant
Le crédit et l'organisation des circuits d'approvisionnement en intrants
pour l'élevage sont déficients.

-2-
Des perspectives nouvelles se dessinent cependant avec la création du volet
élevage de la SODEFITEX dont les interventions sont beaucoup plus globales
et plus rapprochées.
Les services traditionnels de l'élevage se préparent également à la mise en
oeuvre d'un programme d'organisation des agropasteurs en groupements de pro-
ducteurs.
Parmi les contraintes à l'accroissement de la productivité du secteur, on
peut citer la complexité des rapports, voire la conflictualité des objectifs
entre les différents participants au système d'élevage (Etat, Producteurs,
Commerçants, Consommateurs).
La mise en évidence de la facon dont l'ensemble de ces contraintes agit sur
les performances du système est un préalable à l'identification d'une pro-
blèmatique de recherche cohérente et à la mise au point de solutions
viables.
Ce séminaire, parcequ'il regroupe différents spécialistes chercheurs et dé-
veloppeurs,
nous offre l'occasion de discuter de façon critique, les orien-
tations et les propositions de recherche formulées par les chercheurs du
C R 2 de Kolda.
Il devra nous permettre de définir des programmes et d'élaborer des métho-
dologies adaptées aux priorités du contexte agropastoral de la Haute Casa-
mance.
Dans les pages qui suivent, nous présenterons d'abord les projets de proto-
coles exposés au niveau des groupes de travail par les chercheurs respon-
sables. Ensuite les principales conclusions des discussions de groupes et
de plénières seront rapportées sous forme de constats et de recommandations.

1 - PRESENTATION DES FICHES D'ACTION DE RECHERCHE
1.1 - ETUDE ET AMELIORATION DE L'ALIMENTATION DU BETAIL
VOLET
: - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
ETUDE ET UTILISATION DES SOUS-PRODUITS
----
AGRICOLES El. AGRO-INDUSTRIELS
----------------------
JUSTIFICATION
Les cultures de céréales (mil, riz, maïs, sorgho et fonio), de rente (arachide et
coton) et quelques cultures secondaires (niébé et patate) sous l'action conjuguée
de la poussée démographique locale et de la migration de population du Nord Séné-
gal, occupent une superficie de plus en plus grande au détriment des zones de
pâture.
Cette insuffisance de ressources fourragères (base essentielle de l'alimentation
du bétail en milieu traditionnel) associée à une diminution de la valeur alimen-
taire du fourrage durant la longue saison sèche, constitue une limitation impor-
tante au développement de l'élevage. Toutefois cette extension des cultures pro-
cure une grande quantité de résidus de récoltes et de sous-produits agro-indus-
triels utilisables en alimentation du bétail.
OBJECTIFS
Cette étude nous permettra de connaître :
- les types de sous-produits disponibles,
- les quantités dans le temps et dans l'espace,
- leur utilisation et les contraintes y afférant,
- les réponses des animaux à leur utilisation comme aliment du bétail, en vue de
leur insertion dans le système d'élevage pour son amélioration qualitative et
quantitative.
OPERATIONS DE RECHERCHE
01 - Enquêtes sur le disponible et l'utilisation des sous-produits en alimentation
du bétail ;
02 - Etude des performances des animaux nourris avec ces ressources ;
03 - Etude des propriétés du "mondé".

-2-
METHODOLOGIE
OPERATION 02
- - - - - - - -
- type de culture
- Disponibilité en résidus et sous-produits
- Utilisation
- Transport et stockage
- Contraintes.
OPERATION 02
_------ --
- Profils biochimiques du sang et du rumen des animaux et leurs var.iations
sous l'effet de l'utilisation des sous-produits ;
- Performances des animaux soumis à différents types de régimes
. résidus ou
. résidus + minéraux ou
. résidus + minéraux + fourrage de bonne qualité (feuille de manioc, patate
douce, Pterocarpus erinaceus) ou
. résidus + minéraux + bloc mélasse urée.
OPERATION 03
___I---- --
- Enquête sur les origines et les fonctions du "mondé" :
. période de fabrication et utilisation
plantes et substances entrant dans la fabrication,
. pratiques et rites internes du "mondé",
. suivi de la fabrication.
- Suivi des effectifs sur les animaux en station :
. paturage seul,
r pâturage + "mondé",
. paturage + complément minéral + déparasitage.
ANALYSES PROPOSEES
OPERATIONS 01 ET 03
_----------~______~
- Analyse descriptive,
- Analyse des facteurs déterminant l'utilisation des sous-produits,
- Analyse des pratiques d'utilisation.
OPERATION 02 El' 03
_~--------------
- Analyse bromatologique

- 3 -
. MS. Kjeldahl, ADF, NDF, ADIN
. Coefficient de digestibilité (type d'animal, niveau d'a.limentat ion,
traitement),
. Digestibilité : in vitro, in vivo, in situ (sacs de nylon),
. Ingestion volontaire,
. Durée transit,
. Vitesse de fermentation des matériaux insolubles et les pertes sur le
temps zéro ;
. Profil biochimique (sang, rumen) ;
. Gain de poids,
OPERATION 03
---__-___ -
- Degré de parasitisme,
- Etude cinétique de la valeur du "mondé",
1.2 - ETUDE ET AMELIORATION DES CONDITIONS D'UTILISATION DE
L'ENERGIE ANIMALE DANS L'AGRICULTURE DE LA HAUTE CASAMANCE
JUSTIFICATION
L'introduction de la traction animale en Haute Casamance est relativement
récente. C'est en effet vers les années 65 qu'un effort d'introduction de la
traction bovine a été consenti avec la mise en place d'un crédit boeufs de
trait.
Cette opération n'a cependant pas atteint son objectif qui était d'induire
l'accroissement de la surface cultivée par actif en la faisant passer de un
à cinq hectares (Le GRAZ, 1970).
De nombreux facteurs expliquent la faiblesse de l'impact de cette forme de
mécanisation sur l'agriculture dans la région.
D'importantes opérations culturales sont encore exécutées manuellement, ce
qui limite les superficies cultivées par actif et laisse subsister de nom-
breux goulots d'étranglement dans le calendrier de travail.
Toutefois

-4-
Toutefois,
très peu d'efforts de recherche orientés sur l'analyse des con-
ditions de succès de la traction dans la zone ont été entrepris.
Les objectifs de production agricole assignés à la région ainsi que l'ou-
verture des agropasteurs à cette technologie justifient l'attention que la
recherche doit lui consacrer.
OBJECTIFS
Favoriser la diffusion de la traction animale et renforcer son influence
positive sur la productivité et la pénibilité du travail des paysans de la
Haute Casamance, constituent des objectifs dont la réalisation implique
(1) une meilleure connaissance des niveaux actuels d'utilisation (II) une
identification des facteurs qui en limitent la diffusion et des possibilités
d'en diversifier et d'intensifier l'usage.
IMPLICATIONS POSSIBLES EN MATIERE DE POLITIQUE AGRICOLE
Les résultats des recherches envisagées aideront les planificateurs à mieux
cerner les capacités de production de la région. Ces recherches permettront
de renforcer l'action de développement entrepris dans la zone par des Socié-
tés d'encadrement. Elles pourront éclairer les décideurs en matière de poli-
tique de crédit portant sur le matériel et les équipements difficilement ac-
cessibles aux petits paysans.
PROTOCOLE
Des enquétes préliminaires seront menées dans le cadre du diagnostic à
l'échelle régionale. Ces enquêtes s'appuieront sur le zonage effectué par
la SODEFITEX.
Ces villages pourront être choisis de façon raisonnée dans chaque "petite
région SODEFITEX". Les critères de ce choix porteront sur la taille du
village, l'importance de la population animale, les ressources foncières
et hydrauliques...
Au cours de telles enquêtes, l'objectif sera de cerner le niveau d'adoption
de la traction animale, les facteurs favorables et certaines contraintes
générales d'ordre institutionnel, économique et social.

-5-
Tout en permettant d'affiner des aspects du zonage de départ, les résultats
de ce premier passage devront conduire au choix d'exploitations pour une en-
quête plus fine. Cette dernière s'orientera vers l'identification des rela-
tions entre :
- traction animale et caractéristiques structurelles de l'exploitation,
- traction animale et organisation de la production,
- traction animale et productivité,
- facteurs limitants endogènes et exogènes de la traction.
L'exploitation des données collectées conduira à la mise en place d'un suivi
de l'utilisation des animaux, de l'alimentation et de l'évolution pondérale.
Des thèmes techniques seront par la suite introduits au niveau des agropas-
teurs suivis.
ANALYSES PROJETEES
- Analyses discriminantes en vue d'affiner le zonage et d'établir des typo-
logies d'exploitations par rapport à la traction animale.
- Statistiques descriptives sur les principales variables définies à partir
des données.
DONNEES A RECUEILLIR
Sur le plan du mode d'obtention, il y aura deux types de données :
a> - Les données bibliographiques
- Effectifs par espèce et par catégorie des animaux de trait(évolution dans
les différentes zones) ;
- Effectifs des équipements acquis à travers les organes d'encadrement et de
distribution du matériel d'équipement ;
- Effectifs et répartition des centres et points de formation à l'utilisation
de la traction animale ;
- Evolution des superficies travaillées en culture attelée dans les diffé-
rentes zones ;
- Productions et prix des produits agricoles et du matériel.
Utilisation et prix des intrants de culture.
- Caractéristiques des exploitations : population, surface disponible, sur-
face cultivée, production, mouvements migratoires, activités non agricoles.

-6-
b) - Les données de l'enquête de terrain
A l'échelle du village
_--~--------
- Taux d'adoption de la traction animale ;
- Proportions des différentes espèces et catégories animales utilisées ;
- Types de matériels disponibles dans le village
- Modalités de prestation de travail
- Types de travaux généralement effectués en T A
- Principaux points de blocages
- Présence et proximité d'artisans pour les réparations
- Types de réparations pouvant etre effectuées et touts
- Marchés d'animaux de trait, de matériel et pièces de rechange..
Au niveau Exploitation
----------------------
- Historique de la traction dans l'exploitation
- Caractéristiques de l'exploitation (ethnie CE, age. exploitation, population.
foncier, système de culture, élevage) ;
- Utilisation des attelages (opérations culturales, statu t des bénéf ices,
transport, exhaure . ..) ;
- Système d'alimentation des animaux de trait ;
- Stabulation, production et valorisation du fumier ;
- Evolution générale de l'état des animaux de trait en cours d année ;
-Types de matériel et de harnachement utilisés : avantages et inconvénients ;
- Prestations de service hors exploitation (ou reçues) ;
- Rétrospectives sur la carrière de reproduction des femelles de trait pré-,
sentes ;
- Problèmes sanitaires des animaux de trait
1.3 - ETUDE DES SYSTEMES D'ALIMENTATION DES RUMINANTS EN CASAMANCE
~.-
Un volet du programme ABT(Alimentation du Bétail Tropical) est à 1 étude de
l'alimentation des ruminants dans leur milieu. Les grandes régions naturelles
font l'objet d'un suivi : le Ferlo a été étudié de 1981 a 1984, le Sine Sa-
loum de 1984 à 1986 et la région de la Casamance depuis Janvier 1987.
L'objectif de ce travail est l'établissement d un bilan fourrager au niveau
d'un village ou d'un groupe de villages, et à travers la connaissance du ré-
gime des animaux sur les plans qualitatif et quantitatif, l'établissement des
relations entre les performances animales observées et le disponible ali-

-7 -
menta ire. Ce la conduit à identifier les pr,incipaux facteurs limitants des pro-
ductions animales et à proposer les éléments susceptibles d'améliorer ces pro-
ductions,
Sur le plan méthodologique, les principales actions sont :
- la cartographie et la planimètrie des parcours utilisés par les animaux ;
. pâturages naturels
. surfaces en cultures : céréales, arachide
coton
. jachères
. points d'eau.
- Le recensement des animaux avec une appréciation des poids moyens, ce qui
permet de calculer la charge animale par hectare ;
- Description botanique des herbacés et des ligneux, mesure des quantités
disponibles pour tous les types de fourrages, utilisation de certains four-
rages : stockage, commercialisation . .
- L'étude dh; d6ptacement de3 aaTmaux
: temps de séjour sur paturages naturels,
jachères,
champs de mil, sorgho, arachide, rizière ;
- L'étude des compositions botanique et chimique du régime des différentes
espèces par la méthode de la collecte du berger : relation entre les espèces
végétales présentes et le choix des animaux, connaissance de la composition
chimique des régimes ;
- La valeur énergétique et azotée du régime par mesure de digestibilité en cage
sur moutons. Les régimes étudiés peuvent être des fourrages naturels ou des
sous produits agricoles ;
- Mesure de la consommation de matière sèche sur parcours naturel à partir de
collectes totales des fécès au moyen de sacs ;
- Suivi des performances animales au niveau de troupeaux villageois :
. pesées bimestrielles des adultes,
. pesées hebdomadaires des jeunes,
. suivi des événements de reproduction,
. mesure de la production laitière.
Cet ensemble permet de recueillir des informations sur l'occupation du terroir,
la flore, les espèces conommées,
la composition chimique et la valeur alimen-
taire des régimes et sur les performances animales. Ceci débouche sur la rela-
tion ressources fourragères - production animale : y'a-t-il adéquation, quels
sont les principaux facteurs limitants, que peut-on proposer par rapport à la
demande des &Teteu~e Ou-par rapport à certaines contraintes propres en milieu
naturel(problèmes des feux, de la mise en réserve de fourrage . ..> ?

-8-
Les lieux actuels sont les villages de Saré Yoro Bana (site principal) et de
Saré Sounkaré dans le département de Kolda, le village de Boulandor en Basse
Casamance et celui de Kounkané en Haute Casamance.
Les actions décrites ci-dessus se déroulent sur le site principal.
Pour les autres sites, les suivis ne portent que la description du terroir,
le recensement du cheptel, l'occupation des différents types d'espaces (patu-
rages, champs . . .) et des prélèvements de fécès pour analyse chimique.
Programme exécuté par le Service d'blimentation du Laboratoire National
d'Elevage et de Recherches Vétérinaires de Dakar-Hann,
Coordonnateur : D. RICHARD.

1.4 - PROGRAMME D'ECOPATHOLOGIE : CASAMANCE, SENEGAL ORIENTAL.
OBJECTIFS
1. Identification et évaluation des liens entre le milieu et les grandes syndromes
affectant le bétail des régions du Sud et de l'Est du pays.
2. Application expérimentale des conclusions et résultats ainsi obtenus pour en
vérifier la pertinence scientifique et pratique avant leur mise à la disposition
auprès des éleveurs.
JUSTIFICATION
A travers le territoire national, le contexte sanitaire actuel est marqué par
la maîtrise quasi-satisfaisante des grandes épizooties, objets de vaccination
obligatoire. Cet acquis certain, sur le plan sanitaire, reste cependant lourde-
ment hypothéqué par la fréquence des autres entités morbides non soumises à vac-
cination ou prophylaxie subventionnée et obligatoire comme les charbons, le bo-
tulisme,
les pasteurelloses, la peste des petits ruminants, la clavelée, les
protozooses sanguines, les parasitismes digestifs. Toutes ces affections évoluent
par ailleurs lorsque le contexte épidémiologique s'y prête, comme de véritables
épizooties : épizooties qui perturbent parfois sérieusement l'ordre établi des
connaissances traditionnelles des pathologistes de laboratoire et de terrain.
Des situations récentes l'ont prouvé avec l'amalgame qui a pu etre fait entre
pasteurellose et fièvre de la vallée du Rift, anaplasmose nerveuse, et autre
syndrome paralytique, etc... Souvent en fait, les recherches ponctuelles menées
ont abouti à mettre en évidence une évolution sinon une transformation du faciès
pathologique habituellement décrit sur le cheptel sénégalais. Ces constatations
démontrent la cécessité de reconsidérer notre méthode d'évaluation et d'explica-
tion des phénomènes pathologiques survenant sur le bétail sénégalais.
La méthode écopathologique par la multidisciplinarité qu'elle implique et sa
démarche globale et interactive est à même de constituer une méthode de choix
pour aider à sérier les problèmes pathologiques et leurs composantes zootech-
nique et écologique. Ces composantes zootechnique et écologique demeurent en
effet d'une importance capitale pour le choix des méthodes et objectifs de suivi
sanitaire d'une part, des méthodes et objectifs d'un controle sanitaire effi-
tient d'autre part.

-. 10 -
METHODOLOGIE
Exploitation des données bibliographiques traitant des pathologies sévissant
sur le cheptel des grands et petits ruminants de la Casamance et du Sénégal
Oriental.
Sources
Ors-dnismes de recherches vétérinaires ou de développement de l'élevage :
ISRA, EIMSV, CIT, DSPA, SODEFITEX, SOMIVAC, PIDAC, etc...
Exploitation de données d'enquêtes préliminaires personnelles pour sérier,
répertorier et établir une hiérarchie des entités rencontrées et en faire
l'interprétation sémiologique.
Ceci suppose l'élaboration et la pratique durant 6 à 12 mois de :
- méthodes de suivi anatomoclinique dans des élevages observatoires ;
- méthodes de suivi anatomapathologique dans des lieux d'abattages choisis ;
- méthodes de suivi technico-sanitaire dans des élevages observatoires
choisis.
Données à recueillir et niveau de collecte
Individu
- données de l'état civil :
. espèce, type génétique, date de naissance, adresse.
- Données zootechniques :
. poids - âge
. mise-bas et issue, âge
. autres produits : lait, travail...
- Données biologiques de laboratoire
- Donn6~ 3 anatomocliniques
- Données anatomopathologiques.
Troupeau
- Données démographiques :
. effectif (mensuel)
. structure (trimestrielle) de troupeau
. entrée - sortie - naissance - mortalité.
- Données "conduite du troupeau"
. lieu et mode de pâture :
* libre

- 11 -
*
sous surveillance
*
au piquet
*
en parcelle
*
sur pâturages naturels
J;
sur pâturages post-culturaux.
.
Lieu de parcage :
*
clôturé entièrement
*
non clôturé
*
couvert partiellement
*
couvert entièrement
*
non couvert
*
avec contention d'animaux
*
aucune contention.
Salubrité de la zone de parcage
- notée de 0 à 5.
Nature et fréquence des interventions
Thérapeutique
Prophy Zact ique

- "mondé"
- C.M.V.
- alimentation d'appoint.
S i t e d’élievage
- Données agropastorales et d'environnement
1. Disponible fourrager naturel :
. OI. fin de saison sèche
. en r'In d'hivernage
. en saison fraîche.
2. Aspects qualitatifs et quantitatifs sur étude de biomasse sur pâturages
fréquentés.
3. Données bioclimatiques
. température journalière
. jours de brume sèche
. jours de brume humide
. pluviométrie annuelle.

- 12 -
4. Quantité et nature des cultures productrices de résidues alimantai-
res pour le bétail.
5. Disponibilité et qualité des eaux d'abreuvement et puits à exhaure
annuelle,
puits à éolienne ou motopompe fonctionnelle, forage, mare, cours
d'eau, rizière.
Analyses projetées
Une analyse des correspondances multiples se fera en deux étapes :
1. Analyse des données démographiques, de conduite du troupeau, agropasto-
rales et d'environnement.
But : sérier les élevages en fonction de leurs caractéristiques structu-
relles ou fonctionnelles.
2. Recherche de l'absence ou de l'existante de la corrélation (la mesurer
alors) entre les caractères structurels fonctionnels et environnementaux
et les paramètres biologiques cliniques et zootechniques individuels.
But : recherche des facteurs de risque.
- -
CONCLUSION
Le dispositif impliqué par la démarche écopathologique permet de juger
la pathologie comme étant une résultante de divers
facteurs isolément
étudiés habituellement par les disciplines qui les ciblent.
La prise en compte simultanément de facteurs d'élevage (fonctionnement,
structure,
environnement) et
de facteurs biologiques (maladie, niveau
de production) permet de mieux cerner les circonstances d'une meilleure
ou moindre performance économique des troupeaux.
La méthode écopathologique appliquée aux élevages casamançais et oriental
évoluant dans un environnement végétal et agricole dense limitant les
aires d'évolution spatiale des troupeaux sur des sites préférentiels nous
paraît
à même d'élucider la part de la pathologie dans les limites de
productivité des élevages.

- 13 -
1.5 - DIAGNOSTIC DU SYSTEME D'ELEVAGE EN HAUTE CASAMANCE
JUSTIFICATION
L'élevage en Haute Casamance n'est pas une activité isolée entre les mains
de producteurs spécialisés. Tout au contraire, il s'intègre à d'autres sec-
teurs dans un cadre de production complexe et dynamique mais globalement
cohérent.
D'importants rapports de nature complémentaire ou conflicturelle vis à vis
des ressources de base (terres, main d'oeuvre) lient les secteurs agricole
et pastoral.
Cependant, les efforts de recherche déployés dans la zone ont été à priori
orientés sur des actions dont le choix n'émanait pas d'une compréhension de
ce système dans les relations entre ses composantes et dans ses mécanismes de
fonctionnement qui obeissent à des stratégies mises en oeuvre par les agro-
pasteurs pour satisfaire des besoins divers.
Les risques liés à une telle omission sont :
1. l'absence d'une problématique de recherche pertinente,
2. l'éloignement par conséquent de la recherche du paysan dont de la recherche
sur le développement de la zone en termes d'augmentation de la production,
de valorisation des produits et d'amélioration des revenus et des conditions
de vie des agropasteurs de façon stable.
3. la faiblesse ou l'absence d'impact perceptible des résultats de la recher-
che sur le développement de la zone en termes d'augmentation de la produc-
tion, de valorisation des produits et d'amélioration des revenus et des
conditions de vie des agropasteurs de façon stable.
Par conséquent, le processus d'analyse du système d'identification et de hié-
rarchisation des besoins et contraintes des agropasteurs est une étape indis-
pensable à toute recherche devant générer des innovations sociales et tech-
niques pour le développement.
OBJECTIF DE RECHERCHE
Le programme "diagnostic du système d'élevage en Haute Casamance" est le cadre

- 14 -
d'étude qui permettra à l'équipe du CRZ d'élever le niveau de ses con-
naissance sur le milieu éleveur et sur les conditions dans lesquelles s'éla-
borent les productions animales.
Le but du programme :
1") - de décrire le système d'élevage en identifiant les différentes situa-
tions agro-pastorales (zonage) ;
2") - de caractériser chaque zone en mettant en exergue les relations agri-
culture-élevage, les modes de valorisation des ressources et leurs évolutions;
3") - d'analyser les stratégies de l'organisation de la production à diffé-
rents niveaux d'échelle;
4") - de faire une typologie fonctionnelle des unités de production orientée
vers une problématique commune de recherche/développement.
METHODOLOGIE
1 - Bilan des connaissances acquises sur le milieu éleveur en Haute Casamance
. Recherche bibliographique (documents écrits - cartes)
. Rencontres des pôles de connaissances (services d'élevage et d'agriculture,
services administratifs, organisations non gouvernementales, projets divers,
etc.).
Durée : 3 mois
Résultats :
C'est une information à dominante qualitative permettant de faire un prézo-
nage et de mieux préparer l'enquête de "terrain".
2 - Enquête de "terrain"
Elle comprendra au moins deux passages :
. Le premier passage : aura comme cible un échantillon raisonné de villages
choisis dans les "zones" établies. La cellule évaluation de la SODEFITEX a
effectué un zonage qui divise les départements de Kolda et de Vélingara en
7 petites régions agropastorales qui se différencient par leur pluviométrie,
leur composition ethnique, leur niveau d'équipement, la densité de population
et la nature des sols.

- 15 -
L'affinement de ce zonage serait un premier résultat intéressant pour cette
Société de développement. Ce passage devra préciser l'importance de l'élevage,
ses interactions avec l'agriculture et les conséquences sur le paysage
agraire;
les rapports sociaux et l'organisation sociale de la production à
cette échelle (conflits, assistance, association, ouvrages collectifs, ges-
tion du milieu, contraintes, et{..). Il s'agira d'une analyse
devant mettre en évidence des évolutions et des tendances.
. Le deuxième passage : ciblera des unités de production à l'échelle conces-
sion, exploitation familiale, troupeau et cheptel.
Il devra permettre de comprendre :
1. les disponibilités des ressources et les modalités d'organisation et de
combinaison des moyens de production (structure) ;
2. les processus techniques de production (fonctionnement) ;
3. les choix stratégiques pour le long terme et les tactiques face au court
terme (aléas, nouvelle variation de l'environnement socioéconomique, comme
une augmentation de prix d'un produit agricole ou du bétail).
Durée : 9 mois
Résultats :
Cette enquête fournira également des informations utiles aux Chercheurs, aux
développeurs et aux décideurs. En effet, elle permettra d'affiner la carac-
térisation des systèmes d'élevage en Haute Casamance en soulignant ses po-
tentialités et ses limites et d'établir une différenciation en termes de
ressources, d'objectifs et de stratégies des éleveurs et par conséquent de
problématiques, de développement et de recherche.
. Les sites de recherche : Le programme ambitionne recouvrir les deux dépar-
tements de Kolda et de Vélingara.
En effet, Kolda est le département dans lequel se situe le CRZ et où des
actions de recherche sont déjà en cours en milieu éleveur (suivi zootechnique
de troupeaux bovins, introduction de géniteurs par le CRZ, suivi de petits
ruminants,
tests de niébé fourragers). De par leur situation vis-à-vis du
Centre, les éleveurs de ce département devront être bientôt les premiers par-
tenaires dans le schéma d'amélioration proposé au programme II.

- 16 -
Le département de Vélingara, avec le barrage et les aménagements de l'Anambé,
est une zone en pleine évolution avec de grands enjeux. La situation de ce
département est favorable à une riche interaction de ces pôles de recherche
que constituent le CRZ (productions animales) et le Centre de Recherche Agri-
cole de Tambacounda (productions végétales).
. Analyses projetées : Pour atteindre les objectifs définis plus haut, les
données recueillies (qualitatives et quantitatives) devront faire l'objet
d'une série d'analyses telles que :
- la construction de modèles descriptifs mettant en relief les relations et
les flux entre les composantes et les sous-systèmes étudiés ;
- les statistiques descriptives sur les variables étudiées ;
- les analyses multidimensionnelles permettant de typer les unités étudiées ;
- les analyses multivariées (modèles explicatifs).
. Données à recueillir : ELles peuvent être classées en deux types selon le
mode de collecte :
1 - Les données bibliographiques : Il s'agit de données qualitatives et quanti-
tatives disponibles sous une forme élaborée (publications, rapports, plans,
etc.) ou brute (chiffres de recensements, données expérimentales etc.).
Elles concernent différentes échelles et différents secteurs.
A l'échelle régionale et départementale, on s'intéressera à des données "macro"
comme les infrastructures et équipements, les populations humaines et animales
et leur dynamique, les flux d'échange intra et extrarégionaux, les projets de
développement, la pluviométrie, l'hydrologie, les types de sols, la végétation,
la commercialisation et les prix des produits et denrées divers, etc..
A l'échelle de communautés rurales et villages, les monographies, les recen-
sements et les projets permettront d'avoir des données sur l'organisation so-
ciale, les populations humaines et animales, les productions végétales et ani-
males (types de cultures, productions, rendements, problèmes sanitaires, etc.).
Les contraintes en matières d'équipements et ouvrages ruraux.
2 - Les données de terrain : Elles sont collectées successivement à l'échelle
village,
au niveau concession et exploitation familiale à travers des dis-

- 17 -
tussions soutenues avec producteurs de statuts différents, pris en groupe ou
individuellement.
3 - Les données au niveau du village :
, Historique du village (date fondation, çirconstanoe de. création des villages,
différentes lignées CO-fondatrices et leurs descendants actuels) ;
. Localisation du village par rapport aux ressources pastorales (pâturages et
point d'eau naturels) et par rapport aux autres centres d'échanges, d'anima-
tion et d'encadrement technique et socio-culturel) ;
. Organisation sociale : configuration et mode d'habitat, structure lignagère,
région, regroupements,
associations de type traditionnel ou récent; les
règles sociales et de gestion du patrimoine collectif.
. Situation foncière : disponibilité de terre, de culture et de parcours.
Modes d'accès à la terre.
4 - Les données au niveau des unités de résidence et des unités de production :
. Production : effectifs, répartition par sexe, âge et statuts ;
. Ressources : terre, cheptels, équipements, matériels ;
. Organisation sociale de la production : nombre d'exploitations familiales,
processus d'allocation de la main d'oeuvre aux différentes activités de pro-
ductions agricoles, pastorales et extra-agropastorales ;
. Système de culture ;
. Système d'élevage : structure de la propriété, objectifs de production et
stratégies développées, principales difficultés rencontrées.
5 - Les données au niveau des troupeaux et autres cheptels :
. Effectifs,
composition, performances de production (reproduction, croissance,
travail, fumure), problèmes sanitaires et impacts sur la productivité des
cheptels.

- 18 -
1.6 - LE SUIVI ZOOTECHNIQUE DES TROUPEAUX BOVINS VILLAGEOIS
c
JUSTIFICATION
Jusqu'à une époque récente, l'essentiel des informations obtenues sur les per-
formances animales dans le système de gestion traditionnelle, était le résultat
d'enquêtes ponctuelles.
Cette méthode d'investigation pêche du fait du manque de précision des données
fournies. L'estimation des paramètres de productivité se limite à des moyennes
générales. Les variations des performances animales qui constituent une carac-
téristique essentielle de nos systèmes de production ne peuvent être détermi-
nées avec précision. En outre, ce type d'enquête est incapable de nous ren-
seigner sur d'importantes composantes de la productivité telles que la crois-
sance des animaux et la production laitière, les données collectées étant le
plus souvent relatives à la démographie animale (reproduction, mortalité,
transaction sur le bétail). Le suivi continu des troupeaux villageois demeure
la méthode la plus puissante susceptible de fournir des informations fiables,
utilisables à plusieurs fins :
- précision des contraintes techniques de l'élevage :
- construction d'un référentiel zootechnique ;
- évaluation des coûts et bénéfices potentiels au cours de l'élaboration des
politiques et des projets de développement de l'élevage ;
- utilisation des données recueillies dans les programmes d'amélioration géné-
tique, etc..
En outre, ce suivi fournit d'appréciables informations sur les pratiques d'éle-
vage ainsi que sur les stratégies mises en oeuvre par les éleveurs afin d'at-
teindre leurs objectifs.
OBJECTIFS
En général, cette opération cherche à évaluer la productivité des troupeaux
dans le système de gestion villageois et à quantifier les effets des différents
facteurs d'influente des productions animales, ceci permettra avec l'étude des
pratiques d'élevage ainsi que des stratégies et des tactiques adoptées par les
éleveurs d'affiner le diagnostic sur les systèmes d'élevage. Plus spécifique-
ment, le suivi des troupeaux villageois vise à :
. évaluer les performances de reproduction et la viabilité des animaux ;

- 19 -
. évaluer la croissance des animaux ;
. évaluer la production laitière des vaches ;
. étudier l'exploitation des animaux ;
. étudier les pratiques d'élevage et la gestion des animaux.
IMPLICATIONS SUR LES POLITIQUES D'ELEVAGE
Le suivi des troupeaux villageois fournira aux planificateurs et aux déci-
deurs une masse d'information fiable sur laquelle ils se baseront pour pro-
cèder à une évaluation ex-anté ou expost des projets de développement. En
effet, les coûts et les bénéfices potentiels des projets peuvent être iden-
tifiés et évalués grâce à cette opération.
En outre, la précision des contraintes du système d'élevage permettra aux
services d'extension, d'orienter leurs actions et de cibler les facteurs
clés du système de production qui ont le plus de potentiel d'apporter une
amélioration des performances animales.
PROTOCOLE
Le suivi zootechnique intéresse déjà 29 troupeaux villageois regroupant plus
de 1 800 têtes de bovins répartis dans 11 villages localisés à une quinzaine
de kilomètres du CRZ de Kolda.
La fréquence d'un passage hebdomadaire dans chaque troupeau est adopté pour
collecter les données sur la démographie animale et les transactions sur le
bétail.
Le contrôle des performances pondérale
(poids) et staturale (PT) se fera
à une périodicité de 2 à 3 mois. Tous les animaux du troupeau sont alors
pesés et des extrapolations permettront d'estimer les poids à âge type.
Un contrôle laitier mensuel de la quantité de lait extraite pour la consom-
mation humaine sera effectué sur un échantillon de vaches dans chaque trou-
peau.
ANALYSES PROPOSEES
En plus des procédures statistiques descriptives utilisées pour caractériser
les différentes variables, il sera procédé au développement de modèles

- 20 -
linéaires pour effectuer une analyse factorielle de données déséquilibrées
sur les paramètres de reproduction, la mortalité, le poids des animaux, la
production laitière et les taux d'exploitation des troupeaux.
Des modèles de régression seront aussi utilisés afin de prédire certaines
variables dépendantes en fonction d'autres (poids par exemple en fonction du
périmètre thoracique).
DONNEES REQUISES
. Mortalités, naissance, avortements, transaction, sur le bétail (vente,
achat, confiage, échange, perte, etc.).
. PoLds et périmètre thoracique des animaux,
. Production laitière,
. Pratique d'élevage,
. Causes de mortalité et de mobidité.

A N N E X E S
ELEVAGES OBSERVATOIRES ET PARAMETRES
PATHOLOGIQUES A CONSIDERER
Le choix des élevages observatoires se fera dans les élevages objets d'un suivi
zootechnique auquel le soin écopathologique servira de complément à la compré-
hension des niveaux de production.
La mise en oeuvre d'un suivi écopathologique va impliquer la participation des
divers laboratoires du Département de Recherches sur la Santé et les produc-
tions Animales : les laboratoires de Bactériologie, Virologie, Immunologie, de
Parasitologie, de Physio-Nutrition et d'bgrostologie.
Syndrome mauvais état général
Analyses :
hématolocrite
coproscopie de groupe parasites digestifs
frottis
: hématoscopie
formule leucocytaire
appréciation de l'ectoparasitisme :
tiques et pression glossinaire
Syndrome pathologie de la reproduction : Avortement.
----------
Sérodiagnostic, bactériologie
Rift Valley
Brucellose
Campylobacter
Leptospira
Fièvre Q
Mycoplasma agalactia
Frottis :
hématoscopie parasitaire
formule leucocytaire.

Syndrome respiratoire : TOUX, jetage, Dyspnée
Sérodiagnostic :
PPR, Para-Influenca 3, Clavelée
Mycoplasma, Pasteurella
Maedi
Peste bovine, PPR.
Syndrome diarrhée :
Bactériologie
: paratuberculose
Coproscopie parasitaire
Sérodiagnostic : PPR.
Syndrome respiratoire et diarrhée
Peste bovine, PPR
Coproscopie parasitaire
Syndrome cutanéa-muqueux
Virndiagnostic
Sérodiagnostic, fièvre aphteuse
Clavelée - variole
Bactériologie
: dermathophilose
Diagnostic parasitologique : teigne, gale, tiques
Profil métabolique CU - Zn.
Disponibilité fourragère
Etude de biomasse sur les parcours fréquentés :
en fin d'hivernage
en fin de saison sèche fraîche
en fin de saison sèche.
c

- 21 -
1.7 - ETUDE DE L'EMBOUCHE BOVINE EN MILIEU PAYSAN
JUSTIFICATION
Le stade le plus avancé d'intensification des productions bovines dans le
système de gestion traditionnel au Sénégal est constitué par l'embouche
bovine paysanne.
Cette technique, très répandue dans le bassin arachidier, contribi:l? à
augmenter la production de viande et le revenu monétaire des paysans.
L'embouche bovine paysanne a prouvé sa profitabilité dans cette zone favo-
risée par des circonstances de production particulières : disponibilités en
sous produits de récolte et en animaux à haut potentiel venus du Nord du
pays, technicité des éleveurs à mener une telle opération acquise grâce à
l'élevage de bovins de trait, et des prix à la commercialisation rémunéra-
teurs (FAYE et LANDAIS*).
Le plan d'actions de l'élevage prévoit la réalisation de la filière bovine
complète (naissance, réélevage, embouche) en Haute Casamance.
En outre, nombre d'ONG et GIE se sont lancés ou ont envisagé des projets
d'embouche paysanne dont la faisabilité technique et la rentabilité finan-
cière nécessitent d'être évaluées.
En effet, le comportement de la Ndama face à un régime alimentaire et une
situation sanitaire améliorés, le coût des intrants, les fluctuations du
marché du bétail, la disponibilité et la facilité d'accès aux intrants
(aliments, produits vétérinaires), les formes d'organisation nécessaires aux
éleveurs pour produire et commercialiser leurs marchandises, sont autant de
domaines nécessitant des efforts de recherche afin de pouvoir proposer aux
différents opérateurs des modèles techniquement faisables et financièrement
rentables d'embouche paysanne.
OBJECTIFS
L'objectif de cette opération de recherche est :
1. d'évaluer la faisabilité technique et l'embouche paysanne,
2. d'évaluer sa rentabilité financière.
* FAYE (A), LANDAIS (E) - L'embouche bovine paysanne dans le Centre Nord du
bassin arachidier du Sénégal. ISRA - DRSPTT,

- 22 -
IMPLANTATIONS SUR LES POLITIQUES D'ELEVAGES
Les résultats de cette opération permettront de mettre à la disposition des
services d'extension des modèles de gestion des animaux soumis à l'embouche
I
(régime alimentaire, type d'animaux, durée de l'operation, etc.) conforme à
une maximisation des revenus des producteurs.
En outre, les informations recueillies seront fort utiles aux planificateurs
et décideurs pour envisager l'octroi de (crédit de production, crédit pour la
commercialisation).
Le regroupement d'éleveurs autour de cette opération constituera en plus
une riche expérience pour leur organisation.
PROTOCOLE
- Recensement des opérations d'embouche dans la zone et mise en place d'un
suivi par le C.R.Z.
Ce suivi portera sur :
. l'évolution pondérale des animaux,
. relevé de la quantité, de la qualité et du prix des intrants (aliments,
produits vétérinaires, main d'oeuvre, etc..).
. relevé des prix à la commercialisation,
. relevé des différentes contraintes rencontrées.
- Deux actions de recherches accompagneront ce suivi des opérations d'embouche.
Il s'agit :
. l'étude des marchés du bétail en Haute Casamance en vue de saisir les
fluctuations saisonnières des flux et des prix du bétail. Les marchés de
Saré Yoba et d'Iliyawo serviront de site de recherche.
. l'étude des carcasses d'animaux tout venant abattus aux abattoirs de Kolda.
ANALYSES PROPOSEES
. Analyse des gains de poids des animaux en fonction de plusieurs facteurs de
variation (type d'animaux, durée de l'embouche, niveau des intrants, etc..).
. Budget partiel.
. Calcul des taux de rentabilité interne pour les différentes opérations.
. Analyse des prix du bétail vif recueillis au niveau des marchés du bétail.

- 23 -
. Analyse des rendements des carcasses en fonction de plusieurs facteurs(sexe,
âge, provenance, saison, etc.) et de la variation des prix du bétail et de
la viande.
DONNEES REQUISES
. Age, poids, sexe des animaux mis en embouche.
. Quantité, qualité, prix des intrants.
. Flux et prix des animaux dans les marchés du bétail.
. Poids des différents quartiers des animaux abattus et prix d'achat des ani-
maux vifs et prix de la viande à Kolda.

- 24 -
1.8 - L'AMELIORATION GENETIQUE DES BOVINS NDAMA EN HAUTE CASAMANCE
INTRODUCTION
Les programmes d'amélioration génétique menés au Sénégal suscitent aujourd'hui
beaucoup de questions tant cette opération est longue, difficile, coûteuse et
son impact sur la productivité des troupeaux difficile à évaluer.
Ces nombreuses interrogations sont relatives :
. à la place que doit occuper l'opération d'amélioration génétique dans
l'échelle hiérarchique des contraintes auxquelles doit faire face la re-
cherche.
. aux objectifs à privilégier dans ce processus : en d'autres termes, aux
critères de sélection à utiliser pour la sélection des futurs parents dans
un système d'élevage où les animaux exercent des fonctions multiples.
. au schéma de sélection efficace à mettre en place dans un système de pro-
duction extensif.
Cette note tentera d'apporter des éléments de réponse à ces questions en
faisant une analyse critique des objectifs, de la méthode, du schéma et des
limites du programme classique d'amélioration génétique en vigueur au CRZ de
Kolda.
Partant des limites constatées sur ce programme, une nouvelle vision sera
développée et un nouveau plan d'amélioration du patrimoine génétique de la
population bovine Ndama sera proposé pour la Haute Casamance.
1 - LE PLAN CLASSIQUE D'AMELIORATION GENETIQUE
OBJECTIFS ET METHODE
L'amélioration génétique a toujours été une composante essentielle de la
recherche zootechnique au Sénégal.
Depuis leur création, les Centres de Recherches Zootechniques de Kolda et de
Dahra s'étaient fixés comme tâche d'améliorer la production de viande au
Sénégal en intervenant sur le génotype des populations animales. Un di%posi-
tif de sélection massale des races bovines et ovines a été mis en place à
cet effet utilisant du matériel génétique de base constitué par des noyaux

- 25 -
d'animaux élevés en station.
L'introduction de géniteurs issus de ces noyaux dans les troupeaux villageois
permettait par la monte naturelle, la diffusion des gènes améliorateurs.
SCHEMA DE SELECTION
Au CRZ de Kolda, les critères de sélection pour l'augmentation de la production
de viande portent sur les performances pondérales et reproductives, la confor-
mation et la couleur de la robe. La couleur fauve est présumée être un indice
de résistance à la trypanosomiase.
D'un troupeau de fondation de 147 bovins (139 femelles, 8 mâles) achetés à
Kolda, Sédhiou, Bignona et Kédougou, l'effectif du noyau de sélection s'est
stabilisé à environ 400 têtes.
Une première sélection à 6 mois est appliquée chez les jeunes mâles issus de
ce noyau selon leurs poids. Les meilleurs sujets entrent alors dans une phase
de testage collectif d'une durée de 12 mois.
Une deuxième sélection a lieu à 18 mois d'âge. Les individus qui se sont dis-
tingués par leur poids et leur croissance plus élevés par rapport à la moyenne
du lot, subissent une dernière phase de testage individuel qui va durer 6 mois.
Au cours de cette phase, les animaux bénéficient d'une supplémentation alimen-
taire. Le poids, les mesures linéaires, la qualité du sperme, les quantités
d'aliments consommées et refusées sont recueillies.
Le poids, la croissance, la conformation, l'indice de consommation et la qua-
lité du sperme sont utilisés pour réaliser un classement final des candidats
géniteurs selon leur mérite. Les sujets les plus performants entrent en ser-
vice dans le noyau du CRZ, les autres sont introduits dans les troupeaux
villageois.
L'wamen critique de ce modèle d'amélioration génétique révèle de nombreuses
lacunes qui réduisent sensiblement son efficacité.
1. Ce schéma a été défectueux dans les méthodes d'analyse utilisées.
Des animaux très hétérogènes selon l'âge étaient comparés. On a jamais pro-
cédé à la correction des performances des animaux testés en fonction des

- 26 -
effets des facteurs environ*ementaux afin de ne sélectionner que sur la base
de leur variabilité génétique. On est par conséquent amené à penser que le
choix des géniteurs a été biaisé. Les effets environnementaux sur la varia-
bilité des performances ont contribué dans une grande mesure à différencier
les animaux.
2. Des géniteurs ont servi en station durant plusieurs années consécutives.
Ceci n'est pas compatible avec un rapide progrès génétique du fait de l'al-
longement de l'intervalle entre génération.
3. La variabilité génétique et l'intensité de sélection, éléments importants
de la sélection différentielle, ont été réduites a cause de l'effectif limité
de la base animale de sélection.
4. Le nombre de géniteurs introduits chaque année (5 en moyenne) en milieu
villageois,
constitue un saupoudrage eu égard à l'importance de la taille du
cheptel régional. L'impact de l'opération est restreint dans la zone d'em-
prise du CRZ.
5. Un apport énergétique insuffisant masque le potentiel et la variabilite
génétique des animaux.
6. Des mortalités élevées en milieu villageois entraînent un allongement de
l'intervalle entre génération.
La combinaison de ces différents facteurs peut rendre nul le progrès géné-
tique qu'on peut espérer.
C'est en vue d'apporter des corrections à ces lacunes afin d'arriver à un
progrès génétique plus rapide qu'un nouveau plan d'amélioration génétique
est proposé.
NOUVEAU PLAN D'AMELIORATION GENETIQUE
Il apparaît important dans un premier temps de situer l'amélioration géné-
tique par rapport aux contraintes actuelles de l'élevage bovin sénégalais
avant d'étudier en détail ce nouveau plan. Ceci permettra d'identifier les
préalables pour un succès de cette opération.

- 27 -
Le faible potentiel génétique de nos races locales est considéré comme une
contrainte dite "passive" qui ne devient limitante que lorsque les autres
contraintes dites "actives" ont été levées (ZANDSTRA et al., 1982)*.
Ces dernières sont associées aux facteurs environnementaux (alimentation,
pathologie, $ocio-économie).
Il est essentiel de souligner que les efforts
déployés pour améliorer le potentiel génétique de nos races ne porteront les
effets souhaités que dans la mesure où les incorrections du système alimen-
taire et de la situation sanitaire sont corrigées.
En effet, pour qu'un plan d'amélioration génétique soit efficace, il est
nécessaire que les animaux aient à leur portée des quantités d'énergie au
moins 1,5 fois supérieures à leurs besoins d'entretien (Mc DOWEL, 1977).
Une telle exigence peut être satisfaite durant la période d'abondance des
pâturages (saison des pluies et début saison sèche). Elle devient difficile
à satisfaire durant les longs mois secs de l'année au cours desquels les
apports des pâturages ne suffisent pas pour maintenir le poids des animaux.
La composante génétique de la variabilité est difficile à isoler dans une
situation de déficit alimentaire où tous les apports sont utilisés par des
besoins d'entretien.
Une supplémentation alimentaire des animaux soumis à la sélection au delà
des besoins d‘entretien s'impose. Les mortaiités élevées et la morbidité dues
à des affections diverses doivent aussi être réduites.
Ces constatations nous amènent à considérer l'amélioration génétique inop-
portune et inefficace en dehors d'une action élargie à d'autres facteurs
aujourd'hui les plus limitant de la production. Cependant, la complexité et
la longueur du processus d'amélioration génétique ainsi que son effet d'en-
traînement sur d'autres améliorations justifient les efforts à y consacrer.
OBJECTIFS
La planification d'un programme d'amélioration génétique nécessite, entre
* ZANDSTRA et al., 1982.

- 28 -
autres, une formulation claire des o'bjectifs.
Ces derniers doivent s'accorder
avec les perspectives des agropasteurs.
Dans le système de production tradi-
tionnel,
les éleveurs portent une importance particulière à la production
laitière qui joue par conséquent un rôle important dans leur procédé de sé-
lection. I+!; futures géniteurs sont aussi choisis sur la base de la rapidité
de leur croissance. Mettre l'accent sur ces deux caractères répond à la fois
aux besoins des agropasteurs et aux objectifs nationaux d'accroissement de
la production de viande.
Dans les perspectives d'exportation de la Ndama, la sélection devra tenir
compte des standards de la demande au niveau africain. Le degré de résistance
à la trypanosomiase est un élément d'adaptabilité qui nécessite a ce titre,
une attention particulière.
La couleur fauve de la Ndama a été utilisée au
Sénégal comme indicateur d'une plus grande résistance. Les développements
scientifiques récents convergent vers l'utilisation du PCV comme critère de
sélection.
On peut en définitive assigner les objectifs suivants à ce programme d'amé-
lioration génétique.
1 - Améliorer la production de viande en supposant que cet objectif n'est
pas antagonique avec le développement de la force de traction des animaux;
2 - Améliorer la production laitière;
3 - Augmenter la résistance du cheptel bovin à la trypanosomiase.
METHODE D'AMELIORATION GENETIQUE
Les difficultés pratiques liées à l'utilisation de l'insémination artifi-
cielle dans le court terme en milieu extensif et l'absence d'un organe de
contrôle des performances animales dictent le choix de la sélection massale
comme méthode d'amélioration génétiq,ue.
Les objectifs sélection mentionnés ci-dessus déterminent le choix des cri-
tères de sélection. Les futurs parents seront sélectionnés sur la base de
leur performance propre (poids, croissance,
qualité sperme) et sur celle de
leur ascendance (rendement laitier des mères). Lorsqu'un critère convenable
de trypanotolérance sera identifié,
il va alors entrer en jeu dans le pro-
cessus de sélection.

- 29 -
SCHEMA DE SELECTION
La figure suivante représente le nouveau schéma d'amélioration génétique
proposé. Les changements au schéma classique sont les suivants :
1 - L'ouverture du centre pour accueillir du sang nouveau introduit par les
jeunes mâles sélectionnés au sein des troupeaux villageois ;
2 - Le déplacement de la plaque tournante du système de sélection de la
Station vers les animaux d'élite villageois.
Ces derniers se chargeront en fait de la diffusion des gènes améliorateurs.
Les jeunes mâles des troupeaux villageois issus de mères de bonne perfor-
mance laitière sont introduits en Station à environ 10 mois d'âge. Une pé-
riode d'adaptation de 2 mois leur sera nécessaire en vue de minimiser les
effects des systèmes d'élevage précédents. En effet le phénomène de crois-
sance compensatrice peut biaiser les résultats du testage car les animaux
bénéficieront d'une supplémentation alimentaire au-dessus de leurs besoins
d'entretien. Ces sujets subissent un testage de 6 mois à l'issue duquel ils
seront jugés sur la base de leur poids à 18 mois ainsi que la quantité de
leur sperme.
Les meilleurs sujets ainsi identifiés (ou leurs semences> entreront en
service dans les troupeaux d'élite villageois. Les propriétaires organisés
de ces troupeaux sont organisés en association d'éleveurs de la Ndama qui
pourra prendre le caractère d'un groupement d'intérêt économique. La voca-
tion de ce groupement est multiple et peut dépasser l'aspect amélioration
génétique. Les troupeaux qui le composent seront progressivement orientés
vers la production de géniteurs, génisses et de bovins de trait. Ce groupe-
ment peut en outre élargir ses activités en s'engageant dans les activités
productives telles que l'embouche paysanne et la commercialisation des pro-
duits de leur exploitation. Ces troupeaux d'élite se chargeront en fait
de la diffusion des gènes améliorateurs en plaçant les géniteurs qu'ils
auront produits dans les autres troupeaux villageois de la région. ilne col-
laboration étroite entre Chercheurs, services d'extension et éleveurs sera
nécessaire pour l'introduction de thèmes techniques qui puissent améliorer
les conditions d'accueil des gènes améliorateurs.

- 30 -
HYPOTHESES DE TRAVAIL
Comme on peut s'en rendre compte, une série d'hypothèses a été émises au cours
de l'élaboration de ce programme. Nous nous intéressons particulièrement à
celles relatives au comportement des éleveurs.
1 - Les éleveurs accepteront de confier leurs jeunes mâles au CRZ de Kolda.
Cette hypothèse peut se vérifier sans doute chez les éleveurs dont les trou-
peaux sont suivis par le CRZ à cause du climat de confiance qui s'est instauré
entre les deux parties. Elle sera moins réaliste chez ceux qui n'ont pas de
lien avec la Station ;
2 - Les éleveurs des troupeaux d'élite accepteront de commercialiser les gé-
niteurs issus de leur élevage et que les autres éleveurs disposeront de res-
sources financières nécessaires à l'acquisition de ces animaux ;
3 - Les éleveurs seront acquis au principe de leur organisation au sein d'un
groupement d'intérêt économique ;
4 - Ils accepteront d'adopter les thèmes techniques proposés par les services
compétents,
tels que la supplémentation alimentaire, les soins sanitaires, les
politiques de réforme des animaux, etc.. et qu'ils auront à leur disposition
les moyens financiers requis ;
5 - Enfin, une dernière hypothèse est relative à la capacité des éleveurs
d'estimer de manière fiable le rendement laitier des vaches.
EXIGENCES ET CONTRAINTES
L'efficacité de ce programme d'amélioration génétique exige que deux conditions
essentielles soient remplies :
. La première exigence concerne la mise en place d'une structure de contrôle,
d'enregistrement et d'analyse des performances animales en milieu villageois.
C'est dans ce cadre que pourront être évalués les paramètres génétiques tels
que la répétabilité, l'héritabilité et les corrélations phénotypiques et gé-
nétiques entre caractères. La mise en place de ce type de structure est déjà
initiée par le suivi des troupeaux villageois mené par le CRZ.

- 31 -
Il sera absolument nécessaire d'élargir ce suivi sur un troupeau plus important
pour assurer un impact régional au programme de sélection. Ceci suppose néces-
sairement une implication des structures de développement (Inspection de
lIElevage, SODEFITEX).
. La deuxième exigience de ce programme est relative à l'organisation des
é1:veurs. Les groupements d'intérêt économique offrent une opportunité d'or-
ganisation des éleveurs par laquelle ses membres pourront avoir accès aux
crédits nécessaires à l'approvisionnement en intrants.
Si ces deux conditions sont remplies, vont alors émerger des contraintes de
plusieurs natures qui risquent d'handicaper la bonne exécution et l'effica-
cité de ce programme.
. La sélection efficace suppose une différenciation des animaux selon leurs
mérites génétiques. L'influence des facteurs environnementaux sur la varia-
bilité des performances devra être minimisée au cours de la sélection per-
mettant un ajustement par exemple du poids des animaux en fonction de la
saison de naissance, de l'âge de la mère, etc...
L'absence de données sur la productivité des troupeaux villageois empêche ac-
tuellement l'utilisation de telle procédure de correction ;
. La diffusion des géniteurs grâce à la monte naturelle risque d'être un
processus lent d'autant plus qu'il existera un maillon de connection entre
la Station et la majorité du troupeau régional et constitué par les troupeaux
d'élite. Par conséquent, ce programme sera limité par les difficultés pra-
tiques d'utilisation de l'insémination artificielle ;
. Les moyens limités dont dispose le CRZ ne permettent pas une intervention
à une échelle régionale. Par conséquent l'impact de ce programme risque
d'être restreint à la zone d'emprise du CRZ si des mesures ne sont pas prises.
L'implication des services de développement s'avère donc indispensable.
PHASES D'EXECUTION DU PROGRAMME
Un des objectifs du programme est la reconversion de certains troupeaux en
unité de producteurs de géniteurs, de génisses et de bovins de trait.

- 32 -
La réalisation de ces objectifs se fera de manière progressive. Deux phases
successives sont identifiées :
Phase 1
---- -
Elle va durer 2 à 3 ans :
. la sélection des veaux est réalisée sur la base du rendement laitier des mères
évalué par les éleveurs eux-mêmes ;
. un système de contrôle, d'enregistrement et d'analyses de données est mis en
place et se perfectionne ;
. les éleveurs s'organisent. Les contacts entre Chercheurs, Service d'Extension
et éleveurs se multiplient afin de susciter un climat de confiance entre par-
tenaires ;
. le troupeau du CRZ continue à exister ;
. trois à quatre lots de 100 jeunes mâles sont testés en Station.
Phase 2
~ -
. le système de contrôle et d'analyse des données est amélioré. Les données
recueillies permettent de procèder aux calculs des paramèties génétiques et
à utiliser les facteurs de corrélation. Les veaux sont alors sélectionnés
sur la base de leur croissance individuelle et sur aptitudes laitières des
mères bien établies par des mesures (contrôle laitier).
. Le système devient rodé et on peut envisager l'utilisation des animaux du CRZ
à d'autres fins de recherche.
AVANTAGES DE CE SCHEMA DE SELECTION
En plus du progrès génétique plus rapide qu'il permet d'obtenir, ce programme
comporte d'autres avantages :
Le dépérissement progressif des animaux du CRZ s'accompagnera d'une réduction
nette des coûts de la recherche. Les ressources au CRZ pourront alors être mo-
bilisées pour soutenir d'autres opérations de recherches pertinentes ;
. L'amélioration génétique servira de voie d'entrée dans les troupeaux et ex-
ploitations pour l'introduction d'autres thèmes techniques visant l'améliora-
tion des productions animales. En plus, l'implication directe des éleveurs
dans l'effort de recherche et leur participation dans les activités de recherche
menées en Station rendra plus aisée l'introduction d'innovations et favorisera

- 33 -'
l'instauration d'un dialogue permanent entre producteurs et Chercheurs ;
. Enfin, la création de, groupement d'intéret économique sera une riche
expérience d'organisation des éleveurs qui aura probablement des implica-
tions sur leur formation continue.

1.9 - ETUDE ET AMELIORATION DE L'ELEVAGE DES PETITS
RUMINANTS EN MILIEU PAYSAN DE LA HAUTE CASAMANCE
A - PERSPECTIVES
Depuis la création du Centre, le programme d'étude sur les petits ruminants
(essentiellement ovin en délaissant les caprins aussi important dans le milieu
rural) s'est attelé à la connaissance et à l'amélioration des potentialités
génétiques de la race Djallonké à robe blanche, ces activités nous ont permis
une amélioration sensible des paramètres de croissance (poids à la naissance
et à âges types) et de reproduction (âge à la première mise bas, intervalle
entre agnelage).
Toutefois,
les études faites en Station (donc en milieu contrôlé) ne nous
permettent pas d'appréhender la place et le rôle des petits ruminants dans
l'économie familiale et rurale les problèmes du fonctionnement et les con-
traintes de l'élevage des petits ruminants dans le milieu traditionnel-cible
de vulgarisation des techniques de production animale daveloppées par la
recherche, C'est pourquoi, nous nous proposons dans ce nouveau programme
l'étude et l'amélioration des systèmes d'élevage des petits ruminants (ovins
et caprins).
OBJECTIFS
Ce programme dont les activités seront en grande partie tournées vers le mi-
lieu extérieur, vise :
. à connaître le rôle et la place de l'élevage des petits ruminants dans le
système de production agropastorale ;
. à déterminer les facteurs d'influente de la production ovine et caprine et
de quantifier leurs effets arin de préciser le diagnostic sur les systèmes
d'élevage des petits ruminants ;
. à sélectionner des gènes améliorateurs pour une augmentation de la production
des petits ruminants ;
. à étudier et développer l'embouche paysanne.

- 35 -
OPERATION DE RECHERCHE
01 : Analyse du système d'élevage des petits ruminants ;
02 : Amélioration génétique des petits ruminants ;
03 : Embouche paysanne.
METHODOLOGIE
Opération 01
-
Par une enquête descriptive au niveau du milieu traditionnel, nous allons
déterminer des 'critères de typologie des systèmes d'élevage.
Ces enquêtes porteront sur :
- la structure familiale (concession, ménage)
- les activités familiales
- la place et le rôle des petits ruminants dans l'économie familiale
- le type d'élevage des petits ruminants :
. taille
. stci!cture (âge, sexe)
. habitat
. conduite
. mode d'exploitation.
Ces enquêtes se feront au niveau de la structure de l'exploitation.
Opération 02
-
La base de sélection sera élargie dans un premier temps aux animaux suivis
dans le cadre du progamme
'pa:.hologie et productivité des petits ruminants"
(P.P.R). La présélection se fera à un (1) an, aussi bien au niveau du CRZ
que du milieu extérieur, sur la base : des performances pondérales propres
des jeunes mâles jusqu'à un (1) an, et des performances des mères,(précocité,
prolificité,
suivi et des performances des produits à 6 mois). Les animaux
retenus séjourneront pendant six (6) mois ah niveau de la Station, avec deux
(2) mois d'adaptation au milieu et quatre (4) mois de suivi pondéra1 et
sexuel. En fin de séjour, une sélection, à partir des performances des mâles
permettra de déterminer les génittlurs qui seront utilisés au niveau du CRZ
et dans le milieu extérieur.

- 36 -
La base de sélection pourra ultérieurement être élargie au troupeau d'élite
de Groupement d'Intéret Economique (G.1.E) ou des particuliers prêts à four-
nir les mâles et diffuser les gènes améliorateurs sortis de la sélection.
Dans le cadre de la sélection sur fe poids, des coefficients de correction
seront utilisés lesquels tiendront compte du type de portée et du type de
gestion (alimentation, hébergement et actions sanitaires effectuées sur le
troupeau).
Opération 03
-
- enquête de faisabilité sur L'acceptabilité de l'opération, sur la période
la plus favorable, et sur les disponibilités en animaux ;
- sensibilisation, choix éleveurs, constitution des lots ;
- suivi pondéra1 des animaux ;
- collecte d'informations alimentaires, quantité,
prix et autres intrants ;
- prix commercialisation ;
- suivi des contraintes durant toute la durée de l'opération.
* Questionnaire dans les marchés et aux abattoirs sur les types d'animaux
abattus et vendus (sexe, âge, période).
ANALYSES PROPOSEES
Opératbn 01
-
. Analyse des pratiques et techniques d'élevage
. Analyse des centres de décision
. Analyse descriptive
. Analyse factorielle multidimensionnelle.
Opération 02
-
. Détermination des facteurs di-! correction
. Mise en place d'index de sélection.
Opération 03
-
. Analyse des performances de l'animal en techniques d'embouche
. Analyse économique de l'opération :
- coût et bénéfice

- 37 -
- budget partiel
- taux de rentabilité interne.
B - PREMIERE APPROCHE ET RESULTATS ACWIS DANS LA ZONE DE KOLDA
Référentiel technico-économique (données recueillies dans vingt villages
------------------------------- ---------------------------------------
de 1984 à 1987)

--------------
Le programme "pathologie et productivité des petits ruminants en milieu
traditionnel" (programme PPR) initié en 1983 dans le cadre des accords de
coopération Franco-Sénégalaise, est exécuté par 1'ISRA et l'IEMVT-CRIAD*,
et poursuit de front trois finalités étroitement complémentaires :
1 - Recueillir sur le terrain et analyser une information fiable relative
aux performances zootechniques et à l'état sanitaire des petits rumi-
nants, en vue d'évaluer e:l iermes phystques et monétaires la producti-
vité des divers systémes d'élevages traditionnels étudiés dans diverses
régions et de saisir ses principaux facteurs de variation.
2 - Permettre la reproduction de ce type de travail et pour cela, mettre
au point une méthodologie portable de contrôle de performances reposant
sur :
. Un syst&me de suivi zljotechnique et sanitai.re individuel basé sur
l'identification individuelle et pérenne des animaux, des contrôles
rap:,roches (visites hebdomadaires) et un protocole précis de relevé des
performances pondérales.
. Un système associé d'analyse des données (statistiques descriptives,
analyses de variante et covariance, analyses multivariées, sortie de
tablea:lx et graphi.ques..
.) géré sur le même matériel (standard IBM PC)
et utilisant directement les fichiers précédents.
3 - Evaluer en grandeur réel!-e l'impact et le rapport coût-bénéfice
d'opération d'amélioration :
. prophylaxie antiparasitaire,
. prophylaxie anti-infectieuse,
"ISRA : Institut Sénégalais de Recherc:hes Agricoles, BP 3120 Dakar, SENEGAL.
Laboratoire National de 1'Elevage et de Recherches Vétérinaires(LNERV)
BP 2057 Dakar, SENEGAL.
*IEMVT-CIRAD : Institut d'Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays
TJ-OpiCaUX, 10, rue Pierre Curie - 94704 - Maison Alfort, FRANCE.

- 38 -
. complémentation alimentaire...
et de manière générale mettre en place une structure experimentale en milieu
villageois.
Ces objectifs sont partiell.ement atteints et l'on peut schématiquement
résumer les acquis actuels :
1 - Recueil de d:.+nnée:+ : les activités de terrain ont toujours été consi-
dérées comme prioritaires. Elles sont désormais efficacement organisées
et codifiées, et aboutissent h collecter daw d'excellentes conditions
une information remarquable tant par sa qualité et sa diversité que par
sa régularité et sa quantité.
Dans le cadre de collaboration avec les Chercheurs travaillant dans
d'autres programmes de 1'ISRA et avec les responsables de projets de
dkiveloppement de l'élevage au Sénégal et en Mauritanie, la méthode a
été étendue aux bovins et un réseau solide se constitue avec des implan-
tations de suivi plus ou moins anciennes (carte 1).
2 - Le logiciel de gestion de l'informatisation est totalement opération-
nel sous le nom de "PANURGE" (ovins et caprins) ou "ATJGIAS" (bovins), il
est caract&risé par son caractère entièrement conversationnel, des pro-
cédures relativement élaborées de ,:ralidation et de prétraitement des
données,
et un systéme original de gestion adapté aux conditions parti--
culières du travail en milieu non contrôlé (achats, ventes, transferts
d'animaux d'un éleveur à l'autre, etc...).
3 - Traitement des données : cet aspect du programme a soulevé plusieurs
difficultés tenant :
. à la mise au point dlhfinitive du système de recueil et de gestion des
données,
. au temps relativement long, nécessaire pour disposer d'un nombre de
données suffisant et prendre en compte le-, variations inter-annuelles,
. a l'absence d'un "package" statistique adapté,
. aux problèmes méthodologiques originaux que soulève la richesse des
données.

- 39 -
4 - Dispositif expérimental : les animaux suivis ont été partagés pour
chaque zone en 4 lots, qui ont subi des kaitements expérimentaux
divers : placébo, vaccination,
déparasitage in:erne, combinaison des
deux traitements ; ceci de manière à évaluer l'effet des traitements
sur la croissance des jeunes, la reproduction et la mortalité.
La première série de traitement des données qui est l'objet du présent
document s'est intéressé aux petits ruminants de la zone de Kolda.
Après avoir précisé la méthodologie d'étude (chapi.tre 1), nous présenterons
le second chapitre, le milieu d'étude en nous intéressant plus particu-
lièrement à la place qu'occupent les petits ruminants dans les systèmes
d'élevage traditionnels. Nous présenterons ensuite les races exploitées,
les pratiques d'élevage et le contexte pathologique dans lequel évoluent
les animaux.
Les éléments décrits dans ce chapitre déterminent les performances (repro-
duction, mortalité,
croissance) enregistrées dans ce système qui feront
l'objet du troisième chapitre. Nous verrons, dans le chapitre IV, comment
les éleveurs valorisent ces performances à travers l'exploitation des
animaux.
Dans le chapitre V, nous évaluerons l'effet des traitements prophylac-
tiques proposés. Enfin, nous terminerons en tentant de dégager les axes
de recherche que nous nous proposons de développer à l'avenir.
NOTA BENI
Pour des: raisons pratiques (document de 300 pages), il n'a pas été possible
de fournir un exemplaire de ce document de travail à chaque participant.
Nous ne présentons ici que le sommaire détaillé pour que les personnes
intéressées sachent ce qu'elles y pe:went trouver. Le document est dispo-
nible à la bibliothèque du LNERV et celles des CRZ de Kolda et Dahra.

- 40 -
II - OBSERVATIONS ET RECOMMANDATIONS DES GROUPES DE TRAVAIL
2.1. RAPPORT DU GROUPE DE TRAVAIL SUR L'ETUDE ET
-~-_-____-----____-_--~~~~
L'AMELIORATION DE L'ALIMENTATION DU BETAIL.
------~~____~--_~~~~_~-------
Les débats sur ce thème ont été introduits par la fiche d'action intitulée
"Etude et utilisation des sous-produits agricoles et agro-industriels" et une
communication du programme "Alimentation du Bétail Tropical" (A.B.T).
Le groupe de travail comprenait :
MM. Cheikh
SALL
Abdoulaye
MBODJ
Idrissa
SANE
Jean
EHEMBA
Stéphane
Didier
RICHARD
Papa Ibrahima
DIA
Cheikh MBaye
BOYE
Cheikh Sadibou ' SEYE
ANIMATEUR : Cheikh MBaye BOYE
RAPPORTEUR : Cheikh Sadibou SEYE.
Les résultats des discussions au sein de ce groupe ont été présentés à la
plénière en deux grands points :
A - CONSTATS
1 - Il se pose un problème d'échelle entre le travail envisagé par le CRZ
et les actions mises en route par I'ABT. Ces dernières sont en effet
très localisées ce qui limite leur représentativité. La complémentarité
entre les deux opérations s'en trouve également amoindrie.
2 - Toutes les actions de recherche présentées concernent uniquement l'ali-
mentation du bétail ruminant ;
3 - Les volets agrostologiques ne sont pas présents ;
4 - Les essais de complémentation alimentaire ont été jusqu'ici réalisés
sur le Gobra et le Métis de Bambey ;
5 - Les techniques de détermination des profils biochimiques de sang et du
rumen présentent beaucoup de difficultés ;

- 41 -
Les études en cours ne font pas ressortir les relations sol-plante en ce
qui concerne les éléments minéraux ;
Les techniques de constitution de réserves fourragères et d'amélioration
de leur valeur alimentaire posent des problèmes d'adoption par les agro-
pasteurs.
RECOMMANDATIONS
1 - Mettre au point des techniques vulgarisables de production, de conservation
et d'amélioration de fourrages.
Pour ce point, il a été recommandé de revoir les acquis et d'étudier en
Station les problèmes liés à la technique de fenaison et un calendrier
d'exécution pouvant s'intégrer au calendrier cultural des agropasteurs. Il
a été souligné la nécessité de poursuivre les études sur l'usage d'espèces
à double fin (fourrages et consommation humaine) comme les variétés de Vigna
unguculata
déjà testées ;
Etudier la valeur alimentaire des sous-produits disponibles et éventuellement
leur toxicité (graine de coton chez les monogastriques) en privilégiant les
études sur les performances zootechniques par rapport aux profils biochimi-
ques ;
Mettre en place des techniques d'analyse et d'évaluation de la valeur nutri-
tive des ligneux fourragers en collaboration avec la recherche forestière ;
Nécessité d'impliquer des agrostologues à la démarche notamment pour l'étude
des paturages ;
développer
autour de ces axes de recherche une étroite collaboration entre
le CRZ et 1'ABT tout en renforçant la liaison avec le développement et les
agropasteurs.

- 42 -
2.2. RAPPORT DU GROUPE DE TRAVAIL SUR LE PROGRAMME
ECOPATHOLOGIE
Membres de l'atelier
MM. Maguette
NDIAYE
Paul
MERLIN
Amadou
DIAITE
Baba
KAMARA
Fabakary
BODIAN
Souleymane
BADIANE
Abdoulaye
DIAMANKA
Amadou
DIOP
Mbaye Boury
SENE
Aladji
DIACK
Rapporteur
: Maguette NDIAYE
RECOMMANDATIONS
1 - Il a été suggéré de substituer le thème "épidémiologie" à écopathologie
pour la dénomination de ce programme ; le terme épidémiologie étant plus
conforme aux différentes actions envisagées et allant de l'identification
des dominantes pathologiques à l'évaluation des méthodes de lutte contre
les hémoparasites et les parasites digestifs ;
2 - Il a été vivement recommandé de développer une collaboration étroite
entre d'une part ce programme et d'autre part :
a) - les opérations de suivi zootechnique qui existent déjà à 1'ISRA
(Kolda, Djibélor, PPR) ;
b) - le suivi des troupeaux de démonstration de la SODEFITEX ;
cl - le suivi des troupeaux témoins en voie d'identification par la direc-
tion de l'élevage ;
d) - les services du laboratoire de Hann et particulièrement le Programme
Pathologie et Productivité des Petits Ruminants pour un appui en in-
formatique.

- 43 -
3 - Ce programme se particularise aujourd'hui au sein de la santé animale
parce qu'il est nouveau. Il doit ainsi bénéfi'cier d'une attention par-
ticulière quant à ses besoins en moyens matériel et humain ;
4 - Il a été recommandé la mise en place rapide des moyens :
a) - Humains (3 ATE, 1 TSE),
b) - Logistiques (1 voiture, 3 motos),
c> - et d'un laboratoire.
5 - Ce programme devrait être basé dans un premier temps au laboratoire de
Dakar-Hann avec la prévision d'une antenne permanente à Kolda ;
Il faudra favoriser une flexibilité des actions spécifiques de recherches
afin d'assurer une adéquation permanente avec les dominantes patholo-
giques qui se dégagent du suivi sanitaire continu.
Il est important de garder à l'esprit la phase de transfert des tech-
niques prophylactiques avec leurs aspects coût-bénéfices et leur réa-
lisation pratique ;
Il a été enfin recommandé d'envisager un appui sur le plan pathologie aux
organismes de développement préoccupés par l'utilisation des chevaux pour
la traction attelée.

- 44 -
2.3. RAPPORT DU GROUPE DE TRAVAIL SUR LA ZOOTECHNIE
DIAGNOSTIC DES SYSTEMES D'ELEVAGE EN HAUTE CASAMANCE
- Membres de l'atelier
MM. F.
DIAME
A.
FALL
M.
HAVARD
A.
FAYE
A.
FALL
M.L.
SONKO
M.M.
CISSOKHO
0.
FAUGERE
EL. M.
GUEYE
M.
MBAYE
M.
DIOP
C. M.
NDIONE
0.
KEBE
Animateur
: El hadji GUEYE
Rapporteur : Malick FAYE
CONSTATS
1 - Le diagnostic a été reconnu comme une action de recherche prioritaire eu
égard au nombreuses inconnues qui subsistent dans la connaissance des
systèmes d'élevage et en raison de la nécessité d'un recentrage des ac-
tions de recherche pour qu'elles répondent aux préoccupations des clients
de la recherche (agropasteurs, acteurs du développement, pouvoirs publics,
etc..).
RECOMMANDATIONS
1 - Il ne s'agit pas au cours de ce diagnostic de repartir à zéro, mais d'in-
tégrer les connaissances antérieurement acquises ;
2 - Le diagnostic devra être permanent et global. Il ne devra pas se limiter
à l'élevage bovin uniquement, mais intégrer l'ensemble du système d'éle-
vage en particulier l'élevage des petits ruminants ;

- 45 -
3 - Le groupe réaffirme la nécessite d'harmoniser la problèmatique de la
recherche avec le développement. Ce diagnostic devra par conséquent être
mené en relation avec les différents acteurs du développement ;
4 - Le groupe a insisté sur la nécessité d'une réflexion approfondie sur le
choix des critères selon lesquels le zonage sera réalisé et sur les
variables à privilégier pour la typologie des exploitations ;
5 - Une attention particulière devra être portée aux pratiques agricoles ;
6 - Des moyens conséquents devraient être dégagés pour l'exécution de cette
action de recherche : moyens financier et matériels, mais surtout des
moyens humains permettant la constitution d'une équipe multidiscipli-
naire à même d'appréhender l'ensemble des problèmes susceptibles de se
poser.
LE SUIVI ZOOTECHNIQUE DES TROUPEAUX VILLAGEOIS
- Membres de l'atelier
MM. F.
DIAME
A.
FALL
M.
HAVARD
A.
FAYE
A.
FALL
M. L.
SONKO
M. M.
CISSOKHO
0.
FAUGERE
EL. M
GUEYE
M.
MBAYE
M.
DIOP
C. M.
NDIONE
0.
KEBE
Animateur
: M. L. SONKO
Rapporteur : M. DIOP
CONSTATS
1 - Le groupe de travail a réaffirmé la pertinence de la justification, des
objectifs et des implications sur les politiques de développement de
cette opération de recherche ;

- 46 -
2 - Des opérations de suivi sont conduites dans différents sites du Sénégal
par des structures de recherches ou de développement. Le groupe a déploré
à ce sujet le manque d'harmonisation des méthodes de suivi et des outils
utilisés.
RECOMMANDATIONS
- Le protocole de recherche doit intégrer les autres espèces animales en par-
ticulier les petits ruminants ;
- La recherche devra apporter un appui aux structures de développement pour
la conception des protocoles de suivi. La recherche pourrait aussi revoir
ces fiches de suivi afin de mieux tenir compte des préoccupations du déve-
loppement ;
- Le groupe recommande l'intégration des facteurs socioéconomiques dans le
suivi. Il a par conséquent été suggéré de parler du "suivi des élevages"
à la place du "suivi zootechnique des troupeaux villageois", ceci dans le
souci d'éviter la circonscription des investigations aux variables purement
zootechniques ;
- Il découle de cette dernière recommandation, la nécessité de travailler
avec des spécialistes d'autres disciplines. Par conséquent, la concerta-
tion entre chercheurs et développeurs devra être effective et permanente ;
- Le groupe a reconnu les difficultés liées à la constitution de lots
témoins sensu stricto. Des interventions ponctuelles sont inévitables,
surtout en matière de santé animale. L'important, c'est d'en tenir compte
au moment de l'analyse des données ;
- La gestion et l'analyse des données constituent des aspects importants du
suivi. L'usage de logiciels de gestion et l'analyse des données devront
être guidés par les spécificités du dispositif expérimental mis en place.
- La nécessité de formation des agents chargés du suivi a été réaffirmée en
particulier en direction du développement dont les ressources humaines
existent,
il est vrai, mais qui pêc'he trop souvent quant à la méthodologie
à utiliser. Les agents de la recherche chargés du suivi devraient également
être formés à la gestion et l'analyse des données ;
- L'intégration des programmes du CRZ et du programme PPR a été unanimement
reconnue comme impératif. A ce titre, le groupe de travail demande une
révision par 1'LSRA des conventions de recherches qui le lient à d'autres

- 47 -
institutions.
ENERGIE ANIMALE
- Membres de l'atelier
MM. A.
FAYE
A.
FALL
M. L.
SONKO
C. S.
SEYE
B.
DIOP
M.
DIAWARA
C.
LY
F.
DIAME
0.
KEBE
A.
DIALLO
F.
BODIAN
c.
SALL
Animateur :
Rapporteur
: Michel HAVARD
CONSTATS
1 - Cette opération s'inscrit pleinement dans l'esprit du diagnostic des
systèmes d'élevage en Haute Casamance qui constitue le premier pas de
tout programme de recherche pertinent en vue de proposer des innovations
au bénéfice des clients de la recherche ;
2 - En conséquence, les actions de recherche susceptibles d'être engagées
ultérieurement ne pourraient être définies à priori et devront résulter
du diagnostic en question ;
3 - Les débats au sein de la commission ont mis en relief le fait que le
développement était largement en avance au plan de la pratique sur la
recherche en matière de traction animale en Haute Casamance. De ce fait,
la recherche ne peut, dans les conditions actuelles, apporter de façon
immédiate des réponses satisfaisantes aux interpellations du développement;
4 - Il existe au niveau des structures de développement (SODEFITEX notamment),
une large expérience de vulgarisation en culture attelée et un système
de crédit agricole relativement ancien de même qu'un dispositif d'inves-
tigation (cellules de Recherche-Développement et suivi-évaluation
internes à la SODEFITEX) qui constituent des points d'appui appréciables
pour concourir à l'établissement d'un diagnostic.

- 48 -
Néanmoins,
cette expérience reste encore diffuse parce que non systématisée ;
5 - Il existe en Basse Casamance une dynamique de recherche ayant abouti à des
acquis importants notamment en terme d'approche méthodologique de la trac-
tion animale ;
6 - Cette opération de recherche a semblé à la commission, être marquée par
une forte orientation zootechnique découlant des compétences disponibles
au niveau du CRZ ; or, l'énergie animale n'est qu'un aspect de la culture
attelée.
RECOMMANDATIONS
1 - Un impératif essentiel de cette opération doit être de réduire le décalage
entre les interpellations découlant du niveau de pratique de la traction
animale atteint par le développement et la faible maîtrise de la question
par la recherche ;
2 - Dans cette perspective, la commission recommande que la traction animale
soit inscrite comme une priorité de recherche en Haute Casamance. Pour ce
fait, elle estime que l'équipe du CRZ devra être renforcée d'un spécialiste
en machinisme agricole au risque d'accroître le décalage ci-dessus évoqué ;
3 - Les contours de l'étude devront être redéfinis en rapport avec la réalisa-
tion d'une revue bibliographique poussée et d'une enquête diagnostic auprès
des utilisateurs de la traction attelée qui recenserait toutes les actions
en traction animale et ferait le bilan de l'expérience capitalisée par
les différents intervenants dans la zone. Ceci permettrait aussi la cons-
titution d'une base de données sur la traction animale ;
Dans cet esprit l'intitulé de l'opération ne devrait plus être "Etude et
Amélioration de 1'Utilisation de 1'Energie Animale", mais "Etude de l'Uti-
lisation de 1'Energie Animale" ;
La SODEFITEX pour répondre à ces préoccupations opérationnelles immédiates
doit se rapprocher des pôles de compétences existant au niveau de 1'ISRA
afin de recevoir un appui méthodologique pour la mise en place d'enquêtes
ou de suivi (en particulier auprès des programmes de machinisme agricole
des CRA de Djibélor et de Saint-Louis) ;
Intégrer au diagnostic, la réflexion sur la prévention de la dégradation
de l'environnement en rapport avec le développement de la traction attelée.

- 49 -
ETUDE DE L'EMBOUCHE EN MILIEU PAYSAN
- Membre de l'atelier
MM. A.
FAYE
A.
FALL
L.
SONKO
c. s.
SEYE
B.
DIOP
M.
DIAWARA
C.
LY
F.
DIAME
0.
KEBE
A.
DIALLO
F.
BODIAN
C.
SALL
C.
NDIONE
Animateur : Cheikh NDIONE
Rapporteur : Michel HAWARD
CONSTATS
1 - Les membres de la commission sur l'étude embouche en milieu paysan ont sou-
levé beaucoup de questions relatives à la justification et la pertinence de
cette opération et à l'approche méthodologique à utiliser :
. Quel est aujourd'hui l'intérêt de l'embouche en Haute Casamance ?
La valorisation des animaux mis en embouche résulte-t-elle de l'augmentation
du poids des animaux ou est-elle la co,nséquence du stockage des animaux pour
jouer sur les variations ?
. Qu'est ce qui motive les opérateurs (éleveurs, GIE) à réaliser l'embouche ?
. Comment est financée cette opération ?
. Comment situer l'embouche "déguisée" avec la traction par rapport à cette
opération ?
RECOMMANDATIONS
1 - Réalisation dans un premier temps, le diagnostic préalable des structures
d'embouche. Qui pratique l'embouche et comment ?
2 - Cette première phase de description et de compréhension de fonctionnement
des structures qui s'occupent d'embouche, permettra de mettre sur pied un
suivi d'unités d'embouche ;

- 50 -
Il sera en même temps mené des études sur la variation des flux et des
prix du bétail sur les marchés ;
Sur le plan de l'étude économique, l'évaluation des coûts de certains fac-
teurs de production de par leur difficulté notamment, la main d'oeuvre ne
devrait pas constituer un handicap majeur pour l'analyse de la rentabilité
financière de cette opération ;
Le suivi des abattoirs pour l'étude du poids des carcasses devrait aussi
concerner les abattoirs de Ziguinchor vers lesquels sont envoyés beaucoup
d'animaux de la zone.
AMELIORATION GENETIQUE DES BOVINS NDAMA
- Membres de l'atelier :
MM. A.
FALL
M. M.
CISSOKHO
0.
FAUGERE
P.
MERLIN
EL.H.
GUEYE
c.
BOYE
M.
DEME
1.
SANE
M.
BAYO
S.
NIANG
M.
FAYE
M.
NDIAYE
J.
EHEMBA
Animateur : Mamadou MBAYE
Rapporteur
: Mamadou DIOP
CONSTATS
1 - Bien que le niveau génétique des animaux constitue une contrainte passive
dont la levée passe nécessairement par la résolution des contraintes ac-
tives que sont l'alimentation et la santé, l'amélioration génétique cons-
titue néanmoins une voie par laquelle on peut augmenter de façon continue
la productivité du troupeau par l'introduction de thèmes techniques visant
à lever les contraintes actives.

- 51 -
2 - Le débat sur l'amélioration génétique a déjà fait l'objet d'une animation
scientifique au sein de la Direction de Recherches sur les Productions et
la Santé Animales ; la nécessité de continuer cette opération ne se posait
plus mais plutôt comment déplacer le centre de gravité de la sélection de
la station vers les troupeaux villageois.
RECOMMANDATION
1 - La commission a insisté sur la nécessité d'une étude de faisabilité de la
sélection en milieu traditionnel et surtout sur l'organisation des troupeaux
multiplicateurs et la diffusion des gènes améliorateurs ;
1.1. - Il est conseillé dans un premier temps de démarrer les études dans
la zone d'emprise du C.R.Z.
1.2. - Les troupeaux multiplicateurs peuvent être organisés sous la forme
de GIE.
1.3. - Les critères d'identification et de choix des troupeaux multiplica-
teurs doivent être précisés.
1.4. - Les modes d'acquisition des animaux à tester au CRZ doivent être pré-
cisées. La formule de pensionnat pourrait être retenue.
2 - La définition des objectifs de production et par conséquent des critères
de sélection des animaux à tester devrait ressortir de l'opération dia-
gnostic des systèmes d'élevage ;
3 - Il a été recommandé la mise en place d'un comité de sélection regroupant
le CRZ, les éleveurs et les structures d'encadrement de l'élevage pour
gérer sur le plan scientifique et technique l'opération de sélection ;
4 - Les études menées et relatives à la santé animale et à la physiologie de
la reproduction devront être prises en compte pour rendre plus efficace
le schéma de sélection.
AMELIORATION GENETIQUE DES MOUTONS DJALLONKE
- Membres de l'atelier
MM. A.
FALL
M.M.
CISSOKHO
0.
FAUGERE
P.
MERLIN

- 52 -
EL. H.
GUEYE
C.
BOYE
M.
DEME
1.
SANE
M.
BAYO
S.
NIANG
M.
FAYE
M.
NDIAYE
3.
EHEMBA
Animateur : Mamadou MBAYE
Rapporteur
: Mamadou DIOP
RECOMMANDATIONS
1 - La commission a souligné la nécessité d'une collaboration entre le PPR et
le C.R.Z. ;
2 - Il est recommandé dans ce domaine que les deux parties travaillent sur le
même matériel animal ;
3 - L'analyse des résultats du programme de sélection des ovins du CRZ doit
être impérativement réalisée ;
4 - La mise en place d'un programme d'amélioration génétique chez les ovins
devrait être envisagée après une analyse des résultats du CRZ et l'exploi-
tation des acquis du PPR à Kolda ;
5 - La commission a aussi recommandé l'étude des facteurs de mortalité chez
les petits ruminants en rapport avec les facteurs pathologiques et alimen-
taires.
2.4. SYNTHESES DES DEBATS EN PLENIERE
I- ALIMENTATION DU BETAIL
Cette opération revêt une importance capitale car elle tente de lever
la contrainte principale des productions animales en Haute Casamance qu'est la
déficience du système alimentaire.

- 53 -
Cependant, l'efficacité de cette opération quant à son exécution et les résul-
tats potentiels auxquels on peut s'attendre, peut être améliorée par la re-
cherche et le développement d'une collaboration avec d'autres programmes de
1'ISRA et d'autres structures qui s'intéressent à l'amélioration de l'alimen-
tation du bétail. Il s'agit particulièrement desprogrammes ABT et Agrostologie,
de la recherche forestière et des socités de développement.
Cette collaboration facilitera la mise au point de techniques vulgarisables
de production, de conservation et d'amélioration du fourrage (fenaison, usage
d'espèces à double fin telle que Vigna ungucuZata,
utilisation des fourrages
ligneux, etc..).
II - ECOPATHOLOGIE
Le terme é )idémiologie a été jugé plus approprié pour la dénomination de ce
rogramme qui de par son impact potentiel sur l'amélioration de la productivité
des troupeaux et de par sa nouveauté requiert une mobilisation conséquente de
moyens matériels et humains.
La complèmentarité de ce programme d'épidémiologie avec les opérations de suivi
zootechnique mené dans divers sites du Sénégal soit par 1'ISRA (Kaolack, Kolda,
Djibélor, PPR), soit par les sociétés de développement (SODEFITEX) ou la Direc-
tion de lIElevage,
impose une collaboration étroite entre ces différentes opé-
rations.
III - DIAGNOSTIC DU SXSTEME D'ELEVAGE
Opération retenue. Les résultats seront décisifs pour toutes les autres
opérations.
Il faudra maintenir une relation interactive entre Diagnostic et Suivi.
Un accent particulier a été porté sur :La nécessité des moyens matériels et
surtout d'un renforcement du personnel de recherche afin qu'un diagnostic plu-
ridisciplinaire puisse être fait.
En attendant la mise en place par les Directions de Recherches concernées
d'une équipe de recherche pluridisciplinaire par l'affectation d'un Agronome
et d'un Socioéconomiste, il faut cependant commencer l'opération dès que possi-
ble avec les moyens disponibles. Le recours aux compétences présentées dans
la région doit être privilégié de même qu'une détermination précise des ques-
tions de recherche requérant une assistance extérieure.

- 54 -
Il a été aussi retenu que tout soit mis en oeuvre pour qu'un diagnostic se fasse
pour les départements de Kolda et de Vélingara et que le diagnostic ne soit pas
limité à la zone d'emprise du CRZ.
I V - ETUDE DE LA TRACTION ANIMALE EN HAUTE CASAMANCE
Bien que gardant sa vocation première, le CRZ est interpellé par des agropas-
teurs. L'opération de recherche citée permet une ouverture nécessaire pour une
prise en compte effective de l'interface Agriculture/Elevage
; de la dynamique
des systèmes de cultures en Haute Casamance et des objectifs du plan céréalier.
Cette opération doit être entreprise grâce à une utilisation judicieuse du per-
sonnel déjâ disponible à Djibélor et Tamba. Il faudra tenir compte des infor-
mations déjà disponibles à la SODEFITEX et au CNRA de Bambey afin de définir
des actions de recherche pertinentes.
Il a été souligné que cette opération devra égale ment s'inté resser à l'aména-
gement du terroir et du parcellaire pour une meil leure maîtr.ise des problèmes
d'érosion.
V 7 SUIVI DANS LES SXSTEMES D’ELEVAGE
-
Opération en aval du diagnostic mais entretenant avec lui une liaison itérative
qui doit être permanente.
Le protocole proposé est accepté. Le problème de la constitution d'un lot
témoin pour le suivi des troupeaux du CRZ a été contourné en définissant le lot
témoin comme un lot villageois.
En relation avec les objectifs de recherche s'adressant aux troupeaux et/ou aux
animaux en tant qu'entité individuelle, il faut plutôt mettre l'accent sur le
contrôle des dispositifs expérimentaux qui seront plus tard mis en place afin
de mieux expliquer les variations et le rôle des facteurs de variation.
Il a été recommandé qu'une harmonisation des méthodes de suivi et de leurs
outils soit faite par une collaboration avec la DIREL et les sociétés de dé-
veloppement.

- 55 -
Le diagnostic et le suivi devant aussi permettre de développer les modèles de
détermination des effectifs pour une meilleure estimation du cheptel et la dé-
termination des principaux paramètres qui caractérisent l'évolution de notre
cheptel. Il faut cependant souligner les limites liées à l'échelle des analyses
et aux variations de référence.
VI - ETUDE DE LIEMBOUCHE BOVINE EN MILIEU VILLAGEOIS
Opération de recherche retenue d'importance toute particulière qui doit cepen-
dant s'atteler d'abord à l'identification et la caractérisation de la problè-
matique de l'embouche bovine en Haute Casamance.
Ici encore, le diagnostic reste essentiel pour une justification de la perti-
nence de cette étude et la validation de l'opération préconisée.
Le diagnostic doit porter sur la réalité de l'embouche bovine dans la zone, la
typologie des unités d'embouche et une meilleure compréhension du réseau de
commercialisation.
Il est recommandé que l'étude des carcasses se fasse à Ziguinchor.
VII - AMELIORATION GENETIQUE DES BOVINS NDAMA
Programme de recherche accepte. Cependant, sa mise en oeuvre requiert des pré-
alables qui doivent être considérés comme incontournables pour confirmer les
options présentées.
Les acquis du CRZ dans l'amélioration génétique de la Ndama doivent être réper-
toriés et quantifiés en termes d'héritabilité. Les critères de sélection doivent
être hiérarchisés et retenus en fonction de :
. d'un bilan clair de l'évolution des ressources génétiques du Centre,
. des résultats enregistrés dans les autres Centres africains spécialisés en
bétail trypanotolérant,
. des critères de sélection prévilégiés par les éleveurs.
Une grande prudence est recommandée dans la mise en oeuvre de ce programme de
recherche.
Une vue prospective doit également permettre de mieux identifier les recherches
d'appui que l'amélioration génétique implique, en particulier les contraintes
relatives à la physiologie de la reproduction et aux modalités de diffusion des

- 56 -
gènes sélectionnés par l'insémination artificielle ou la monte naturelle.
VIII - AMELIORATION GENETIQUE DES PET.125 RUMINANTS
Beaucoup d'interrogations ont été suscitées par cette opération de recherche.
Sa pertinence est mise en doute sur la base d'une première interprétation des
données recueillies par le programme PPR et en l'absence d'une analyse des
résultats de la sélection au CRZ depuis 1982.
Afin de favoriser une évolution positive dans la mise en cours de ce programme,
il a été recommandé que des discussions soient poursuivies avec la Direction
de Recherche pour qu'une analyse objective permette de trouver une solution.
En remontant à la Direction Scientifique, un arbitrage doit permettre d'éviter
les démarches et méthodes de recherche divergentes pour des préoccupations
identiques. Ces dernières doivent cependant être mieux élaborées grâce à un
approfondissement des acquis, une définition précise des actions et des proto-
coles et une intégration effective des programmes.
IX - EVALUATION DU SEMINAIRE PAR LES PARTICIPANTS
Outre leur contribution fort appréciable lors des travaux de groupe et des
séances plénières, un sondage d'opinion a été mené auprès des participants au
séminaire afin de recueillir leur appréciation par rapport à la pertinence des
différents thèmes d'introduction des débats.
Vingt six participants ont rempli le questionnaire qui a été élaboré à cet effet.
RESULTATS
1') - SUR LA PWTINhYlCE DU SEmNAIRE DE CE CENTRE
Il s'est dégagé un avis très favorable sur la pertinence du séminaire. La majo-
tité des participants (96%) a estimé que l'organisation d'un tel séminaire se
justifiait pleinement de par sa pertinence.
2') - SUR L'ORGANISATION DU SEMINAIRE
-
-
. Le calendrier des travaux a été jugé bon par 85% des participants et passable
par 15%,

- 57 -
. La démarche en atelier est estimée bonne ou très bonne par 96% des parti-
cipants,
. La conduite des travaux au sein des ateliers est jugée bonne ou très bonne
par 73% des participants et passable par 20%.
3') - SUR LE CONTENU DU PROGRAMME PRESE2VTE
Le progranme présenté a été jugé pertinent par 90% des participants.
4O) - SUR LES THEMES D'INTRODUCTION AU DEBAT
4.1. Le diagnostic et le suivi des élevages en Haute Casamance ont été
reconnus pertinents par l'ensemble des répondants.
4.2. Le programme des petits ruminants a été jugé pertinent par 78% des
participants et à peine pertinent par 22%.
4.3. 88% des répondants estiment que le programme sur l'alimentation du
bétail est pertinent ; 12% le jugent à peine pertinent.
4.4. Les jugements apportés sur la pertinence du programme d'écopatholog ie
sont les suivants :
. pas pertinent
:
4,20%
. à peine pertinent :
4,20%
. pertinent
: 45,8%
. très pertinent
: 45,8%
4.5. Les résultats concernant l'amélioration génétique des bovins sont les
suivants :
. pas pertinent
:
4%
. à peine pertinent
: 20%
. pertinent
: 60%
. très pertinent
: 16%
4.6. L'étude de l'utilisation de l.'énergie animale est reconnue :
. à peine pertinent :
8,3%
. pertinent
: 58,3%
. trés pertinent
: 33,3%
4.7. L'opération d'embouche en milieu paysan a été la plus défavorisée
dans ce jugement :
. non pertinent
: 15%

- 58 -
. à peine pertinent
: 34,6%
. pertinent
: 46%
. très pertinent
:
5,8%
Un certain nombre d'enseignements peuvent être tirés de ces résultats. Les
diagnostics et le suivi des élevages constituent des opérations de recherches
qu'il faudra privilégier dans un premier temps. Les acquis de ces deux opé-
rations serviront de substrat à l'élaboration d'autres actions de recherches
susceptibles d'apporter des solutions alternatives aux contraintes rencontrées.
Le programme sur les petits ruminants, l'amélioration génétique et l'étude de
l'embouche paysanne méritent une réflexion plus poussée.
Les résultats du diagnostic et du suivi en permettant d'identifier les pro-
priétés de recherches pourront aussi servir à vérifier la pertinence des
actions de recherches ci-dessus évoquées.
5") - SUR LES AMENDEMENTS El' LES RECOMbl4NDATIONS
91% des participants ont été satisfaits ou très satisfaits des recommandations
et amendements dégagés au cours du séminaire.
6") - DES CRITIQUES, REJPiRQUES ET SUGGESTIONS
Des critiques, remarques et suggestions sur les points discutés ci-dessus ont
été aussi émis par les répondants. Nous les reproduisons a la lettre pour le
souci d'éviter d'apporter une quelconque déformation à leur contenu :
6.1
Il serait intéressant de consacrer un peu plus de temps à chaque thème
pendant les plénières pour permettre des discussions beaucoup plus
approfondies. Le président de groupe doit être si possible, un spécia-
liste dans le thème à débattre.
6.2
Dans la conduite des travaux, minuter les questions importantes à chaque
thème (ou groupe) pour éviter d'expédier les dernières questions.
De façon générale, il manque une présentation générale de l'ensemble des
actions (programmes) et de leurs relations.
6.3
L'absence du Directeur de Recherches est à déplorer, l'approche admi-
nistrative des programmes, sans implication des chercheurs de terrain

- 59 -
lors de la signature des conventions est la cause des difficultés rencontrées
pour l'exécution du travail.
6.4. Le rôle du CRZ est trop peu discuté, or il y a dans ce Centre des in-
frastructures et du métériel animal et végétal à mieux valoriser.
. Les présidents de séance doivent être des personnes possèdant très bien
le thème évoqué pour arriver a des synthèses rapides.
6.5. On ne s'est pas appesanti sur les moyens matériels et humains qui per-
mettaient de réaliser ces thèmes.
Or ces moyens sont très importants car pouvant constituer (et consti-
tuent souvent) des limites à 1'ISRA.
6.6. Des ateliers similaires devraient se tenir plus fréquemment au CRZ et
dans les autres Centres de 1'ISRA. Envisager d'organiser un autre
atelier à Kolda dans un délai raisonnable.
6.7. Thème 1 (Diagnostic) : parler plutôt du diagnostic préliminaire du
système d'élevage étant donné que les autres thèmes contribuent à af-
finer le diagnostic qui est permanent.
. Regrouper les thèmes II (Suivi d'élevage bovin) et VI (Amélioration
génétique des bovins) en un seul thème : Etude et Amélioration de
l'élevage bovin traditionnel).
6.8. Le thème diagnostic du système d'élevage doit être exécuté par les
Chercheurs devant conduire les autres thèmes.
. Le suivi des bovins et des petits ruminants doit se faire dans tous
les cas possibles sur les mêmes exploitations.
6.9. Le thème III (Etude et Amélioration de l'élevage des petits ruminants)
est pertinent, mais le programme de recherche proposé et les actions
envisagés sont :
. soit non pertinents (OP 2,3) compte tenu des résultats déjà obtenus
en milieu villageois ; ceux-ci indiquent que pour la réalisation des
objectifs paysans la sélection ne semble pas être le bon outil, surtout
s'il s'agit de sélection massale. Les eleveurs ne semblent pas par
ailleurs valoriser efficacement le poids des animaux à la vente. Dans
ces conditions l'embouche paysanne ne sera intéressante que si elle
contribue à diminuer la mortalité. Difficile donc de juger ce thème en
terme de pertinence globale.

- 60 -
6.10. Vues les réalités du milieu paysan, l'embouche bovine risque d'être
fortement concurrencée par l'opération "téfanké" dans un premier
temps, cette action n'est pas prioritaire pour le développement tant
qu'un avant de commercialisation fiable n'est pas mis en place.
6.11. On pense trop souvent aux problèmes financiers jusqu'à oublier la
pertinence de certaines actions de recherches et la préoccupation
des clients et des développeurs.
. 11 n'y a pas toujours une bonne collaboration entre les différents
programmes.
6.12. Le diagnostic est le thème central qui doit précèder tout le programme.
Il n'est pas inédit dans la zone. Le suivi des élevages traditionnels
doit être poursuivi. L'amélioration est globale.
. Toutes les actions ne seront reconnues qu'après, preuve est faite
de leur importance pour les éleveurs.
6.13. Tout dépend du diagnostic. Idée fructueuse que d'avoir organisé ce
séminaire. Absence du Directeur de Recherches est à déplorer.
. Félicitations aux organisateurs et à l'équipe du CRZ.
6.14. Que l'on ait le feed back de la part des Chercheurs du CRZ de Kolda
par rapport aux objectifs qu'ils assignaient au séminaire.
CONCLUSIONS
Ce séminaire préparé et organisé par l'équipe du CRZ dans le souci de partager
sa vision sur les orientations de recherche à suivre, constitue pour autant à
leurs yeux une instance d'évaluation de telles orientations.
Une telle sanction sur les objectifs et démarches nouvellement envisagés par
rapport aux actions précédentes, peut réconforter les Chercheurs du C.R.Z.
dans leurs options et mieux les aider à affiner celles-ci.
La qualité du travail abattu par les séminaristes qui ont fait preuve d'un
engagement total à bien été à la hauteur de l'attente des organisateurs qui en
ont reçu un encouragement certain vers la recherche d'une action plus perti-
nente et plus rigoureuse.

- 61 -
L'équipe du C.R.Z., si le programme ainsi défini est accueilli favorablement
et soutenu par les autorités de tutelle, devra veiller à ce que le prochain
séminaire de bilan soit une nouvelle étape de progrès et de satisfaction.
?