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FI LI I?RE “RESSOURCES MAR 1 NES” EN CASAMANCE
A. SAMBA (1) et A. FONTANA (2)
(1) Chercheur au Centre de Recherches OmZanographiques de Dakar-Thiaroye
(ISRA), BP 2241, Dakar, Sénégal.
(2) Chercheur de .L'ORSTOM en poste au Centre de Recherches Oc6anographiques
de Dakar-Thiaroye (ISRA), BP 2241, Dakar, Sénégal.

278
R E S U M E
La pêche artisanale maritime en Casa.mance s’est dé-
veloppée ces dernières années avec les techniques de pêche
introduites par les pêcheurs migrant.s ori.ginai:res du Nord
du pays. Ce document analyse les captures réalisées par
les filets maillants (principal engin exploitant les res-
sources) ainsi que la valeur de la production :: le reve-
nu brut élevé du pêcheur permet d’expliquer la régulari-
té des campagnes de pêche et la volonté des
autoc.htones
à pratiquer la pêche en mer O
A B S T R A C ‘C
These last years,, development of artisanal fishery
in Casamance is due to introduction of some fishing tech-
nies by migrant fishermen from Nortbern !Senegal .
This
document is an analysis of catches made by
gilllnet s
(main fishing gear used) and value of this production :
the high fisherman grohs revenue in Casamance
i s
the
reason for fishing campaigns regularity and for the na-
tives’ Will to developp sea fisheries,

27 1
I N T R O D U C T I O N
Bien qu’il soit délicat de séparer géographiquement au niveau de l’es-
tuaire de la Casamance, les ressources strictement marines de celles qui
vivent à l’interface des deux milieux, nous avons considéré comme ressources
marines toutes les captures. réalisées sur la façade maritime
et à 1 ‘“embou-
chure de la Casamance.
1 * M I L I E U
P E C H E U R S
Exploitée très faiblement et épisodiquement par des pêcheurs saison-
niers jusqu’à la fin des années70, la façade maritime casamançaise est, depuis,
l’objet d’une pêcherie de plus cil plus importante ; les centres de pêche sont
devenus permanents depuis le début des années 80 (fig. 1). Ce développement
semble dû à la fois à une volonté politique, par le biais de projets, d’étendre
la pêche vers la mer, et à un intérêt personnel évident des pêcheurs migrants
de se sédentariser (cf. analyse économique).
Cette pêche reste dominée par 3 ethnies de migrants (Guet-Ndariens,
Niominka et Lébou) qui, toutefois, forment des pêcheurs Diola (actuel1emen.t
10 %) à la pratique de la pêche en mer (tabl. 1).
Le nombre total des pêcheurs peut être actuellement estime à 1200 -
.
1300.
2
. L E S
M O Y E N S D E
P R O D U C T I O N
La pêche en mer est pratiquée par des pirogues de 12 à 14 mètres, toutes
motorisées .
Elle est effectuée uniquement par des engins passifs (filets dormants de
fond et filets maillants dérivants de fond). Plusieurs raisons peuvent expli-
quer cela :
Tout d’abord, la frange côtière est relativement peu peuplée. Or, l’uti-
I.isation d’engins comme les sennes tournantes ou les sennes de plage exige une
main-d’oeuvre importante. De plus, les quantités importantes de poissons qui
seraient capturées par ces engins seraient difficilement commercialisées en
raison d’un manque de piste pour écouler le produits et d’un marché local
limité. Ainsi, une expérience de mise en exploitation d’une senne tournante à
Kafountine s’est soldée par un échec.
Pour la pêche à la ligne, la nature même des ethnies dominantes qui sont
spécialisées dans la pêche au filet dormant explique en partie que ce type de
pêche ne se soit pas développé e On peut également avancer certains problèmes
potentiels qui se poseraient pour la fourniture de l’appât et un problème
d‘éloignement des fonds rocheux situés devant la Casamance à 60 km $e la côte.

2 7 2
Enfin , la dernière raison est que
la pêche,telle qu'elle est pratiquée
au filet dormant,reste une activité très lucrative et on peut alors compren-
dre les pêcheurs de ne pas vouloir développer tout au moins pour l'instant
d'autres. types d'exploitation,
3
D
L E S
CAP i I! RE S
L'essentiel
des /captures est représente p.ar :
Les machoirons
:
1400 t. - 35 %
Les capitaines
** 1000 t. - 25 %
(otolithes)
Les requins
:
700 t. - 18 %
Les soles
:
520 t. - 13 %
Les brochets
:
250 t. -
7 %
Les langoustes
:
80t.-
2 %
3950 t. pour une valeur totale de 920 M. CFA.
4 <
D E V E N I R D E L A
P 90 D IJ CT 10 N
665 t
1415 t
(36 x)
520 M.
Production d
3950 t.
970 M. CFA
J580 t
*y/
2535 t
'
(64 X)
450 M. CFi
955 T

2 7 3
Les espèces transformées sont surtout les machoirons (à 85 X), les
capitaines (à 60 X) , les requins ( 100 W) .
Les soles, brochets et langoustes sont destinés au marché du frais, no-
tamment à travers les complexes hôteliers de la région.
Les exportations (frais et transformé) hors Casamance représentent 57 %
des captures totales pour une valeur à la production de 590 millions CFA
(contre 382 millions CFA pour la production consommée en Casamance).
5 .
R E V E N U
D E S
P E C H E U R S
Connaissant la valeur des débarquements et le nombre des pêcheurs,
nous avons estimé le chiffre d’affaires du pêcheur exerçant en mer ou son
revenu brut (compte non tenu des consommations intermédiaires).
Ce revenu brut moyen mensuel serait de l’ordre de 117.000 F. CFA : il
serait environ le double de celui du pêcheur au filet dormant restf- à
Saint-Louis.
C O N C L U S I O N
11 est évident que compte tenu des nouvelles conditions écologiques qui
règnent en Casamance, le développement de la pêche dans cette région ne
pourra se faire que vers la mer. Des actions, soit individuelles (installa-
tion de pêcheurs autochtones sur la façade maritime), soit dans le cadre de
projetsde développement (CCCE, FED, PECA...) sont déjà entreprises dans ce
sens. Il faudra toutefois veiller à ce que les ressources disponibles soient
compatibles avec une forte augmentation de l’effort de pêche, Les donnêes
obtenues jusqu’à présent montrent toutefois, pour 1’ instant, que les rende-
ments restent stables.
Il faudra évidemment que tout
le dispositif aval se développe parallè-
lement (pistes,glace... ) de manière à ce que cette production soit valorisée
au mieux.

2 7 4
mm
- - - - -
ImpCantation
l
permanente(P
Engin
Espéces
Lieux de 1
Saisonnière
1
Pêche
dominantes
pêche
-
a
-
-
/
Filet
------le
Langoustes
Face Abéne!
dormant
4
Machdirans
Capitaines

Sud Gambie/
b,
Requins
à S a l o u l o u l
S o l e s
-
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-
I
I
Capitaines
Ile aux oij
0
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seaux à lai
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Casamance 1
- -
Brochéts
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Capitaines
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1 36
INiominka
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II
I
I
Brochets
embouchure
L
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I
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-
Tabt..l.- Caractéristiques des principaux centres de pêche
exploitant Les ressources marines.

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T H E
GAMBIA
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Saloulou A
Ka
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FIG. 1 - Localisation des principaux centres de pêche
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