ETUDE DES NURSERIES DE DAURADES PAGELLUS ...
ETUDE DES NURSERIES
DE DAURADES PAGELLUS COUPE1
LE LONG DE LA COTE OUEST-AFRICAINE
ENTRE 10 ET 20"N
w
Claude FRANQUEVILLE (‘)
R E S U M E
Ce document présente une synthèse des informations
disponibles sur l’écologie et la biologie des juvénilss
de la daurade Page2Zu.s cozcpe< au large de la côte ouest-
africaine.
Cuatre principales nurseries sont étudiées : cap Ti-
miris, Saint-Louis, “Petit.e Cbte” au sud de Dakar et Gui -.
née. Les renseignements concernant les saisons9 les zo-
nes de pêche et les tailles de juvéniles sont donnés.
L’étude d&taillée de l’abondancede la nurserie
de la “Petite Côte” au sud de Dakar en saison froide e t
en saison chaude est exposge ainsi que la vulnérabilité
et la protection des différentes nurseries.
A B S T R A C T
This document includes a synthesis of the available
informations about the ecology and the biology for juve-
niles o f sea-breams PageZZus coupei o f west-african CO&.
Four main nurseries are studied :cap Timiris, Saint--
Louis, “ P e t i t e C ô t e ” in south of Dakar and Guisman
Informations about seasons, fishing grounds and size
of juveniles are given.
Abundance of nursery in south during cold season and
warm season, vulnerability and protection
o f d i f f e r e n t
nurseries are analysed.
---
EX3AWM. - Dam la légende de la figur.e 2, page 6, lire :
“jUV6nileS rares ou absents" et non ; “jUV6nileS
rares ou abondants".

MOTIVATIONS
1. ECH&lTILLQNNAGE
1.1. Matériel
1.2. MBthode
2, DESCRIPTION DU MILIEU ET LOCALISATION DES NURSERIES
2.). Morphologie et &dimentoloFie du plateau continental
2.2. Conditions hydrologiques
2.3, Localisation des nurseries
3. ETUDE DETAILLEE DE LA NURSERIE DE LA COTE SUD DU SENEGAL
3.1. En saison froide
3.2. En saison chaude
4. IHPORTAWE ET VULNERABILITE DES DIFFERENTES NURSERIES
4.1. Facteurs physiques
4.2. Facteurs biologiques
4.3. Vulnérabilite et protection des nurseries
BIBLIOGRAPHIE
M O T I V A T I O N S
L’intP,rêt d’une telle étude est triple, Les résultats doivent permet’tre :
-- De recouper les informations concernant la ponte, obtenues précéderont
(FRANQUEVILLE, 1979).
- D’Rtudier d’eventuelles relations entre le stock parental et le nombre
d’individus recrutés chaque année.
- De localiser dans le temps et dans l’espace les nurseries, et d’étudier
par quels moyens il est possible de les protéger ,; il est en effet important
pour l’État du stock d’adultes que les nurseries soient protégées.
A notre connaissancep peu de travaux ont été réalisés le long de la côte
d’Afrique sur ce sujet, à part les études sur les juvéniles de crevettes pe-
néides (GARCIA, 1977; LE RESTE, 1979: LWOMME, 1979) et les larves de poissons
(ABOUSSOUAN, 1965, 1966, COI?AND et FAGETTI, 3971; CONAND et FRANQUEVILLE,
1973).

1.1. MATEPIEZ,
Nous avons le plus souvent utilisé le chalut LE DREZEN de 24 m de corde
d!z dos et de maille de 25 mm de côte doublé intérieurement d’une poche de 1~
mari de côté de maille, ce qui permet de capturer les juvéniles de pageot a
partir d’une longueur fourche de 4 centimètres.
Nous avons aussi utilisB les données r-&zoltÎ%s 2 partir de campagnes de
si?lectivite où la double poche était disposée à l’extérieur du chalut. Un
essai d’utilisation alternative des deux méthodes a montre que les résultats
étaient équivalents. Nous avons donc considÉré que les donnces recueillies
restaient comparables.
Enfin nous avons étudi6 tou.s les chalutages effectués avec le filet de
25 mn seul, mais uniquement dans un but de localisation des nurseries.
1.2. METHODE
Après plusieurs campagnes de prospection au large de la côte sénégalaise,
nous avons suivi, tous les mois, de mars 1976 à mars 1979 l’évolution et la
repartition des juvéniles le long de la côte nord, de Saint-Louis à Dakar et
le long de la “‘Petite Côteî’, de Dakar jusqu’4 l’embouchure du Saloum suivant
8 radiales. Les traits de 20 ou 31) minütes ont ét6 effectués aux sondes sui.--
vantes : 13, 25, 35, 65 et 75 m. Certaines campagnes effectuées par les NI’0
CAPRICORNB,, LAURBNT AXARg et BIELQGGRSK ont permis de complCter les données
du cap Timiris au cap Verga pour la Mauritanie, la Gambie et la Guinée. Tou
tes les mensurations (longueur 2 la fourche) sont effectuees au centimètre
inférieur.
2 .
D E S C R I P T I O N D U
M 1 L I E IJ
ET
1, 0 C A L 1 S A T I I) N
D E S
N U R S E R I E S
2.1. E4ORPHOLOGIE ET SEDIMENTOLOGIE DU PLATEAU CQNTINENTAL
Ln façade maritime F~auritanie, Sénégal, Gambie 9 Guinée s’étend sur plus
de 1 400 km. Excepté au niveau du bznc d’Arguin oii elle atteint environ 40
milles, la largeur du plateau continental n’exc8de généralement pas 30 milles
au large de la Mauritanie et de la côte nord du Sénégal, par contre au sud du
Gap-Verts elle peut atteindre jusqu’s 80 milles au large de la Guinée--Bissau.
Ce plateau continental est peu accidenté et la plus grande partie est chalu-
table? il existe cependant quelques zones rocheuses difficilement chalutables o
la fosse de Kayar au nord de Dakar, une falaise vers 50 mètres le long du pla-
tesu continental, ainsi que les petits fonds proches de l’archipel des Bissw-
gos au sud. L’analyse de la couverture sédimentaire montre, lorsqu’on s’éloi--
gne, de la côte vers le large, la successi.on sch&aatique suivante : 0 à. 35*.*40 m
sabIle, 43 à 100-150 m sable vaseux, 150 A 200 m vase sableuse; les affleure-3
ments rocheux sont gén6rslement bordPs de sables grossiers riches en débris
coquilliers. Deux grandes vnsières s’étendent,l’une au large du fleuve Sénégal
entre 16”30’ et 15”lS’N (20-W m), l’autre au large de la Casamance et des

?‘les Bissagos (20-50 m), le reste du plateau est constit& par des fonds sa*
bleux ou sablo-vaseux (DOMAIN, 1 O76). ?J~US verrons que c’est surtout près des
affleurements rocheux et des sables grossiers que se concentrent les juvéni-
les de pageots.
2.2. CONDITIONS HPUROLOEI~UES
La côte ouest-africaine Situ&e entre 21”et 10% se situe dans la zone
d’oscillation du front inter-tropical. La zone frontale (23 à 27’C) se déplace
vers le nord du cap Vergz (août) su cap Blanc (février) puis vers le sud. 11
en resulte une saison froide de dkembre à juin et une saison chaude de juillet.
? novembre (BERMT, 1973) I Ue décembre A mai les remontees d’eaux profondes
,Eroides, riches en sels minGraux, vont conditionner les migrations bathymGtri-
ques des adultes mais aussi des juveniles le long du plateau continental.
Ces eaux couvrent progressivement le plateau continental et les tempéra-
tures juste au-dessus du fond sont de l’ordre de 15 à 18°C près de la ccte,
Vers le mois de juin les alizés cessent, les eaux chaudes tropicales (t7 24°C)
recouvrent progressivement les eaux froides. Dans les zones non soumises aux
effets du vent, les mssses d’eau ont tendance A s’écouler dans le sens de la
Bente (KXSIG?roL et ABOUSSOUA~, 1965). Ces conditions hydrologiques ont plu--a
sieurs cons&quences. D’une part elles déterminent les périodes de reproduc-
tion, d’autre part elles conditionnent la survie des larves et donc le recru-
tement des nurseries.
En Yauritanie il n’y a qu’une seule période de reproduction de fin juin
à octobre: le long de la côte nord-,sénGgalaise deux pCriodes (mai-juin et oc-’
tobre-novembre), le long de la côte sud-sénégalaise la reproduction est plus
?kalee avec deux @riodes plus importantes (avril-mai et août-décembre).
Les mouvements de masses d’eau ont aussi une influence sur les déplace-
ments bathymétriques des bancs de pageots le long du plateau continental.
?, 3. LOCALISkl’ION DES XJRSERIES LE LONG DE LA COTE OUEST-AFRICAINE
La 1ongGvité de I;~tgeIZw; .zoupei est dPcnviron 10 ans. Les individus les
plus âgSs mesurent 35 centimètres. Eous considérons comme pageot juvenile tout
individu n’ayant pas encore atteint la taille â la premiëre maturité sexuelle,
soit LP c 13 cm (FP.AHOUEVXLLE, 1979). Les juvéniles, de par leur petite taille,
ne sont pas commercialisahles. Ils sont d$mersaux comme les adultes mais leur
distribution m’ est pas toujours identi.que. Ils sont plus côtiers que les adula.
tes pendant la saison froide.
Nous pouvons mettre en Gdence quatre zones correspondant à des nurse-
r i e s (fig.)) :
- Le banc d’Arguin et le cap Timirio
- L*embouchure du fleuve Sénegal
- La “Petite Côte” située entre Dakar et la Gambie
w* L’archipel des îles Bisssgos et le cap Verga
La nurserie la plus importante est située au large de la “Petite Côte
jusqu’au fleuve Saloum (fig. 2),
Ces quatre nurseries sont présentes aussi bien en saison froide qn@en sai.-
son chaude, mais leur localisation bathymCtrique et donc leur distance à la
côte: 9 varie suivant les saisons et lPâge des individus.

5
S A I S O N FROlDE
S A I S O N C H A U D E
I janvier - mai )
[ juillet - novembre)

1
I
1
1
18’
E
fio
16’
15’
I

16’
î5’
21*
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18’
Nouakchott 4
< 1 Nouakchott
z
17O
16’
‘St louis
15*
4”
3O
2*
0
.”
Fig.1 .- Localisation des nurseries de PageZZus coq&
le long de la côte ouest-africaine

m juvéniles trés abondants
j u v é n i l e s a b o n d a n t s
I
1
juvéniles rares ou abondants
Fig.2.- Variations saisonnières d'abondance des juvéniles de Pagezhs coupei
dans les différentes zones de pêche.

ilors que la distributi-on batly&trique des adultes est assez étendue
(15-65 m) en saison froide, quand les remontees dseau ont lieu, les juvéniles
se concentrent sur les petits fonds (5 - 30 m) : ils restent 1ocalisGs dans
la zone côtiere jusqu’à 10 -* 12 milles au large du cap Timiris et de Saint-
.
LO~~S, jusqu’à 15 -’ 2C milles au large de la Vetite CôtePet jusqu’A 4 0 -a 50
milles au large de la Guin2e-Rissau. Fendant la saison chaude9 quand la couche
de surface se riSchauffe les adulte:; ainsi que les juvéniles à partir de un
an migrent vers les fonds plus importants entre 45 et ?C! m,,mais les plus jeunes
(1.0 cm) restent sur les petits fonds. Ils peuvent Ztre alors capturcs jusqu’à
2C? milles au large du cap Timiris et de Saint-Louis, jusqu’à 30 milles au lar-*
ge de la “Petite Côte”’ et jusquo 70 milles au large de la Guinde.
La nurserie au sud du Cap--Vert est la plus abondante. Elle s’étend de Dw
kar B Rathurst, le long de grands cordons sableux qui alternent avec les plate-
formes rocheuses constituées par des vastes dalles rocheuses faiblement incli-,
nGes se chevauchant 1 ‘une 1’ autrcr 1. 1 a mani&e des tuiles ds un toit, Cette nur p.
serie n’est pas stabl c au cours de l’an&e~ et l’on peut observer des deplace~
ments bathynétriques saisonniers.
3 j 2. EN SAIS% F?.?-‘I!?;
Rendant la saison froide:. quand les renont@es dfeau froide ont lieu 3
partir des niveaux 70- 1% m (TZ.EREJ?T,
l$70)i la nurserie se trouve tr6s près de
la côte. Les juvéniles se rencontrent sur les petits fonds rocheux et sableux
de 5 ,à 25 m (fig. 3)* Ils se concentrent dans la baie de Gorce, zone relative--
ment bien nrotégi‘e des eaux du larpe, de Xuf isque jusqu’au cap Rouge, Au large
du Saloum ut de la Gambie? les ban..cs de juvéniles sont plus dispers&~, proba-
blement .î cause de la plus grande Etendue du plateau continental.
En juin, lors du r&.hauffement des eaux côti8res et de la couche de sur-’
face qui peut varier de 28 S C,fi n; les adultes migrent vers les plus grandes
profondeurs (29-90 m) et entraînent avec eux les juv&iles (fig. 4). La zone
d’extension de 1 venscnblr de 1 a sopulation s’élargit, mais alors que les adu1.B
tes se concentrent surtout sur les fonds sabla-vaseux au large du Saloum et de
I:l Camhie, les juvFni.les semblent avoir leur biotope sous les dalles xocheuscs
,311 3 proximit? des fonds durs, diffirilemcnt chalutahles en raison des risques
de croches tencnntr6s sur les fonds de 50 m au sud de Dakar. L’arriv&e d’eaux
chaudes en juin engendre parfois un dGsGqui.libre du biotope. ?Tous avons pu Gtu
dier ce phGnom?ne en ,juin 197 rj ; Des &duses par milliers, transportees par les
eaux chaudes en provenance du sud 2 envahissent les petits fonds (S-15 m) et les
eaux côtiZres du cap Y.ouge. Nous avons fait des mesures de courants qui mettent
en évidence un courant i juste aua dessus du fond, venant du sud-sud-est et dont
1;1 vitesse s’accél+re au fur et .7. mesure qu’il s’n.pproche de Rufisque (fig.!?).
L;: courant provoque une accumulation de m&luses h la côte g les traits horaires
de chaluts peuvent ramener 5-C kg ? 2 tonnes de mGduses avec seulement 5 ou 10
ky de poissons. L’ensemble du peuplement ncctonique fuit la zone des méduses

I
I
17&
SAISON
FROIDE-
Fonds non cholutoble
Fig.3.- Abondance des juvéniles de pageots sur la "Petite Côte"
en saison froide.

I SAISON CHAUDE I
fonds non cha
i
de Naze
A D U t T,/i s
G A M B I E -:
1
Fig.4 .- Abondance des juvéniles de pageots sur la “‘Petite Côte”
en saison chaude.

et s’accumule sur le pourtour oii I’on peut alors capturer 2 ,i 4 tonnes/h de
poissons demersaux de grande valeur coimnerciale (Qinephetus aenws, E. gigas
Mgcteroperca ruhra., Diaporua md-iterrnrzetun, Dentex canarien&, Pagzw oh-.
renberg;, e tc . . . ) .
La migration des jeunes pageots et des adultes en juin-juillet vers les
plus grandes profondeurs où la temp&-ature est inferieure à 23°C est en géné-
ral trRs nette car l’installation de la saison chaude est rapide et peut être
fixée dans le temps avec prCcision. En fin de saison chaude la remontQe des
pageots vers les fonds plus côtiers est beaucoup moins nette et beaucoup plus
étalCe dans le temps car lsinstallation de la saison froide est moins précise
surtout au sud du Cap-Vert.
4 .
1 Y P 0 R T A N C E
E T
v u L N E R h B 1 L I T E
D E S
D 1 P F E ? E N T E S
N U R S E IZ 1 E S
Lsimportance et la vulnérabilite des nurseries de la côte ouest-africaine
sont liées à plusieurs facteurs différents : des facteurs physico-chimiques,
biologiques et des facteurs dc capturabilité suivant les fonds de pêche et les
t’ypes de pêche.
4 . 1 . FiWJEURS PRYSIQIJES
L’emplacement de ces quatre nurseries correspond exactement aux zones
d’upwellings les plus intenses, et donc où la richesse tropicale est la ,plus
grande. REBERT (1978) a montré que les upwellings se développent le long du
plateau continental ouest-africain suivant quatre zones privilggiées : l’une
au nord du cap Blanc (zone que nous n’avons pas pu étudier en continu) et
juste au sud du cap Timiris, une deuxième zone au niveau de 16” N au large de
Saint-Louis i une troisikme au sud du Cap-Vert où I’upwellinP; est particulière-~
ment fort de février à mai et une quatrième enfin au niveau du cap Roxo OB
1”upwelling se produit en janvier-f6vrier.
La petite nurserie observée .5 Kayar pourrait bien être liée à la zone de
convergence qui existe à cet endroit où la direction de la côte favorise l’ac*m
cumulation d’eau.
Au nord de Dakar, les eaux g&-$ralement pauvres en oxygène dissous, l’up
welling très faible et le plateau continental reduit ne favorisent pas l’iris-.
tallation de nurseries importantes. Par contre au sud de Dakar, le long de 1s
“Petite Côte’” et de la Gambie où lc plateau continental est plus étendu et les
fonds glus variés, les eaux sont plus riches en oxygène dissous et en sels nu-
tritifs; et l’upwelling plus important (RERERT, cow.pers.); on a donc un iniL.-
lieu beaucoup plus riche et une nourriture plus disponible, ce qui peut expliq-
quer en partie la grande abondance de juvéniles dans la nurserie par rapport
B celle de Saint-Louis.
Il serait intéressant d’6tudier ultérieurement la zone du cap Blanc et de
voir s’il n$existe pas de grandes nurseries dans cette partie du plateau puis-
que c’est la zone où l’upwelling est le plus intense le long de la côte ouest-,
africaine.

C===h C o u r a n t à 1 mitre
au dessus du tond
\\‘-x..-\\J \\
t9Cm/e
‘~~POPENGUINE
, ‘\\,
\\MBOUR
Fig.f.- Migrations bathymGtric+es observées en mai et juin 1978
Lors du rkhauffement des eaux sur la "Petite C&".
Chalutiers
-
-
LF (cm)
5
10
?5
20
25
3 0
F i g . 6.- Histogramme de fréquence des page.ots
capturés par le LAUREKIT ALLCIRO (maille de 25 mm de côte)
et d6barquGs ps>r 1~ chalutiers

4.2. FACTEURS BIWYJXQUES
Les cond.itionç de reproduction et 1~-R périodes de pontes interferent
avec les conditions hydrologiques SU.~ la survie de juvéniles. En Mauritanie,
il n’y a qu’une seule période dc reproduction, de juillet #A septembre. L’a~s-
parition des larves et des juvéttilcs sera assez brève, ce qui est dangereux
pour le stock, car toute la @neration est alors à la merci de mauvaises
conditions ambiantes : le recrutement pourra Ztrc très variable d’une année
3 l’autre suivant que les conditions hydrologiques sont favorables ou pas,,
L#e long de la côte nor& -sénG?alaise
il y a deux psriodes de reproduction,
l’une en mai-juin, 7.’ autre en octobre A-novembre (FEW?QUEYILLE 9 1979) la va-
riabilite du recrutement sera donc rn.oir;s importante. Au sud de Dakar la si-
tuation est encore plus fa-arable car la pgriode de reproduction est beaucoup
plus GtalGe et les pontes sont échelonnG.es tout au long de l’année ; les nur-
series seront donc alimentées r6guli?rez%ent ct ~~.e anomalie hydrologique ne
provoquera la mortalité que dgune cohorte de juv6niles qui sera immédiatement
remplacee par la suivante. La variabilit6 du recrutement sera donc plus fais-
ble que pour la côte nord.
4.3. VULNE??ABILITE ET PKYZECTION F?ES WRSRRIES
La nurserie de la .-;:etite Côte” est donc In plus importante et c’est elle
qui intervient le plus Eans 1 ‘ali~ent~~tion et le maintien du stock de pageots
du Sén6gal. /r.u larce de XbaqbjusquPau
cap de Nazella nurserie est peu vufnéra-
ble en saison fraîche car elle se trouve dans les six premiers milles près de
1,~ côte, zone qui actuellem.ent est interdite aux chalutiers, quant B la pëche
artisanale, les hameçons utilises par les lignes des pirogues sont trop gros
pour capturer les juv&il.es et les serines de plage opèrent trop près du rivage
pour capturer de jeunes pageots en c;uantitC importante. Nous avons pu observer
quelquefois en janvier- f&rier quelques juvGniles de pageots capturés par les
sennes de plage dans la rGgion de 13nkar a Haven, Thiaroyc et Mbao, mais ces
quantit& 6taient insignifiantes
et Ggligeables (1 à 5 kg pour les pageots,
par contre elles peuvent E;tre importantes pour d’autres espèces démersales plus
côtières (@vs ehrenberti) c: zGmti très importantes pour certaines espèces
Tétaqiques côtières (sardincllcs) A En saison chaudeg les juvéniles de l?ugeï!Zui;
cGElpe7:, concentrés dans l a zone roc%euse des 50 xp sont relativement protCgés
des ;2rédateurs c t peu vul.n&ablec puisque: les chalutiers évitent cette eontr dt:
croches.
Au larf:c du Saloum et dc la GaEbic, cc la pente du plateau continental
est plus fai.bSè, 12 situation n’est pas aussi favorable car 1’Ctcndue du pla-
tezu continental pemettra aux chalutiers de capturer, parmi les juvéniles;
les individus les plus grands tant que 1;~ reglementation des maillages (ou-
verture de maille &7Q Y$ ne çcra pas strictement appliquée (FRANQUEVILLE et
LHCJFWF, 1979) a En cffet, les chalut;.ers utilisent en réalité des culs de cha-
lut de 25 mm de côté soit 46 mm d’ouverture. II. s’en suit 2 certaines époques
des captures de juvéniles importantes qui sont, faute de commercialisation
possible, rcjet& 3 Sa mer mais perdus pour le stock puisque les individus sont
morts ; pour 1976 nous avons coppari: lès diagrames de fréquences de mensura-
tions effectuées à bord du LAURENT AMARO avec un chalut de 25 mm de maillr de
côté avec le diaF;ramme o::wnu après pondération pour les chalutiers ayant tra-
vaill au sud de Dakar (fiq.6).
La quantité de pageot rejetGe n’est pas nGgli.--
geable et montre qu’il y a lieu de faire respecter la IEgislation en matière de
maillage. Ce problème e s t particulicrement
il-ortant pour les pageot+mais i l
est beaucoup plus vaste car dc nombreuses espèces ont leurs nurseries situées
au large du Saloum (daurade Pagrus ehrenberg~,s rouget Pseudupezeus prayensts
. ..) et au large de la Canamance (mâchoiron Ar-ius gambL:ens7:s9 tiekem GzZeotieç

&cadactyZus, capitaine RseudotoZiths senegaZensis, ,,.). Le développement
d’une petite flottille de cordiers pêchant à la ligne au large du Saloum
[Djifère) ou au larpe de la Casamance (Elinkine) n’aura pas de consequences
néfastes pour les nurseries, au contraire elle peut mCme B la limite dimïnuer
le nombre des prGdateurs, mais tout développement dPune nouvelle flottille de
petits chalutiers de pêche démersale dans les eaux côtières du Saloum et de
la Casamance devra être strictement contrôlé, surtout pour les maillages
(3 70 mm d’ouverture) et peut-être fermeture de certaines périodes de p&he
sous peine d’épuiser la source de recrutement que représente ces nurseries.
La nurserie de 1-a “Petite COte”: dc Dakar jusqu’en Gambie, est donc la
plus importante et la moins vulnérable de l’ensemble de la côte dans le type
d’exploitation actuelle y La comparaison de l’indice d’abondance des deux nur-
series de Saint-Louis et de la “Peti.te Côte” montre une variation de 1 iî 20
en faveur de celle de la “Petite Côte” aussi bien en saison froide qu’en sai*-
son chaude ;, c’est donc le long de la cote sud qu’il faudra agir si on veut
fsire appliquer une réglementation tendant à protéger les juvéniles des es+-
ces démersales des fonds durs (pageots, rouget, mérous...) lors d’un nouveau
d&eloppement de la pêche côtiare.
Au large de la côte occidental2 d!Afrique on distingue au moins quatre
nurseries importantes dc daurade PacpZZus eaupei : au ‘Large du cap Timiris,
de Saint-Louis: le long de la Petite Côte au sud de Dakar (la plus importan-
te), et de la Guinée.
L’emplacement de ces nurseries correspond Zi des zones riches en sels mi<-
neraux)soit par upwellingpsoit par apport d’eau de ruissellement.
Le long de la “Petite Cote”, au sud de Dakar, en saison froide la nurse-8
rie se concentre dans la bande côtiere sur les fonds de 5 à 25 m. En saison
chaude la plus grande partie des juvéniles migrent vers les fonds roc:!nzux
vers Xl m.
En Mauritanie,la période de reproduction étant assez limitée dans le temps,
de mauvaises conditions climatiques ct &ologiques peuvent entrainer des mor-
tali tés massives de juvéniles et engendrer une grande variabilit6 dans le re-
crutement .
Au Sénggal, au large de Saint-Louis, la situation est légèrement plus
favorable puisqu’il y a deux périodes de reproduction. La variabilitè du re-
crutement sera donc moins importante. Au sud du Cap-Vert la situation est
beaucoup plus favorable à. cause. de I’Gtalement dans le temps des périodes de
reproduction.
A proximitc de Dakar, la répartition bathpnétrique et la législation,
empêchant f’ac&s des chalutiers à l’int&ieur de la zone des 6 milles, pro-r
tegent la nurserie. Plus au sud un contrôle strict des maillages permettra la
protection des jeunes.

B I B L I O G R A P H I E
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F!MqJEVILLE

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