LES EXPORTATIONS DE POISSONS DE LA PECHE M, DEME ...
LES EXPORTATIONS DE
POISSONS DE LA PECHE
M, DEME
ARTISANALE SENEGALAISE
MAREYAGE DE POISSON
FRAIS AU MARCHE DE
Mr KEBE
GROS DE GUEULE-TAPEE
C E N T R E DE R E C H E R C H E S O C É A N O G R A P H I Q U E S DE DAKAR - T I A R O V E
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DOCUMENT SCIENTIFIQUE
m - m -
* I N S T I T U T S É N É G A L A I S D E R E C H E R C H E S AGRICOILES 4f
No 85
-**---e--.-e.--- ._._.._---
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-l
JUIN 1983

S O M M A I R E
Pages
D!IME (M.) : Les exportations de poïssons de la pêche
artisanale sénégalaise . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 à 27
KFL:E (M.) : Mareyage de poisson frais au marché de
gros de Gueule-Tapée ..*.................
29 à 43

LES E X P O R T A T I O N S D E P O I S S O N S D E
L A P Ê C H E A R T I S A N A L E S É N É G A L A I S E
Mous-t-aphc3 DI:ME( 1)
R E S U lrl E
L'étude porte sur les exportations de poissons de la
pêche artisanale sénégalaise. Les circuits d'approvision-
nement des usin.es par ce secteur sont décrits . 'L'analyse
de la structure des exportations nous a permis de cerner
les principaux produits exportés et leur nature. L'impact
social, économique de la pêche artisanale est aussi mis en
relief. Constituant un mai Llon essentiel dans
1' approvi.-
sionnement des usines (2) > engendrant de nombreux emplois
directs et indirects et aussi d'importants flux monetai-
res, ce secteur bénéficie de subventions,de détaxes et de
transferts des autorités sénégalaises, que nous avons ten-
té d' évaluer.
A B S T R A C T
The fish exports of the senegalese artisanal fishery
is the focus of the present study.
The supply networks to factories are describeb.
The analysis of the structure of exports made possi-
ble a? understanding of the major items exported and their
nature.
(1) Etudiant stagiaire au Centre de Recherches océa-
niques de Dakar-Tiaroye (ISRA) , BP 2241, Dakar (SENEGAL) .
(2) Nos enquêtes n'ont pu se porter que sur dix usi-
nes qui sont les suivantes : GRANDS VIVIERS, SAPAL,
SENE-
PESCA, SARDINAFRIC, SOPAO, SURGEL, SENEPECHE, AMERGER -
CASAXANCE, SOPESINE et SAFCOP. Ces dix usines ont été ali-
mentées à 46 % par la pêche artisanale en 1981 (tabl. 1).

Also highlightened is the social and economic impact
of the artisanal fishery.
Standing as acentral link in the supplyto factories,
generating scores of direct as well as indirect jobs in
addition to sizable monetary flows , this sector benefits
from subsidies, tax cuts and transfers from the senegalese
authorities that we have tried to evaluate.
R E M E R C I E M E N T S
Nous remercions Monsieur le Directeur général de 1'ISRA et Monsieur
A. FONTANA, directeur du CRODT d'avoir bien voulu nous accepter comme stagi-
aire dans les laboratoires du Centre.
Nous remercions Monsieur J. WEBER de nous avoir suggéré ce sujet si
passionnant et d'avoir accepté de nous encadrer. Nous saluons sa disponibi-
lité entière, son soutien matériel et moral. Ses encouragements nous ont
toujours poussé à vouloir mieux faire.
Nous n'oublierons pas de remercier :
- Le Docteur Sogui DIOUF, directeur de la DOPM, pour sa lettre de
recommandation.
- Monsieur Moustapha KEBE et Monsieur Jean-Pierre CHAUVEAU pour leur
franche collaboration.
- Monsieur Moussa BAKHAYAKHO qui, malgré son emploi du temps si chargé,
nous a consacré toute une matinée pour nous introduire à la SENEPESCA.
Nous remercions aussi tous les chercheurs et techniciens du CROI)T
dont nous mentionnons en annexe la longue liste des publications qui reflète
leur sérieux dans le travail et l'engagement du Centre dans le développement
économique et social du pays.
Enfin notre gratitude va aux pêcheurs et mareyeurs de Yenne et Toubab-
Dialao qui ont accepté de partager avec nous leur "Thiébou-dieune" et de
répondre à nos questions, et aussi à tous les usiniers qui ont accepte de
subir nos enquêtes.
S O M M A I R E
INTRODUCTION
1. CIRCUITS D'APPROVISIONNEMENT DES USINES ET DE LA TRANSFORMATION ARTISANALE
1.1. L'approvisionnement des usines
1.1.1. Relations usiniers-pêcheurs
1.1.2. Relations mareyeurs-usiniers
1.1.3. Relations pêcheurs-mareyeurs
1.2. L'approvisionnement
de la transformation artisanale
-
-
2. STRUCTURE DES EXPORTATIONS DE LA PECHE ARTISANALE
2.1. Principaux produits exportés
2.1.1. Les poissons

2.1.2. Les crustacés
2.1.3. Les céphalopodes
2.1. k. Conclusions
2.2. Nature des produits exportés
2.2.1. Les produits frais et les produits congelés
2.2.2. Les produits vivants
2.2.3. Les produits transform&
2.2.4. Conclusion
2.3. Analyse des marchés extérieurs
- -
3. L’IMPACT DES ACTIVITES D’EXPORTATION SUR LA PECHE ARTISANALE : EMPLOI,
VALEUR AJOUTEE AUX COUTS DES FACTEURS ET AUX PRIX DU MARCHE
3.1. Définition,
-
-
méthode de calcul de la valeur ajoutée, hypothèses
-
-
-
3.2. Calcul de la valeur ajoutée
CONCLUS ION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
I N T R O D U C T I O N
“La. pêche artisanale exporte environ 30 % de sa production, sous forme
de produits frais ou transformés. Il ne s’agit là que d‘une estimation gros-
sière. Les statistiques officielles ne P(ermettent pas de préciser cette part,
étant basées sur les déclarations des exportateurs et les statistiques doua-
nieres) lesquelles ne distinguent pas l’origine du produit“ (WEBER, 1982).
Ce manque de statistiques fiables nous a contraint à faire le tour des
usines en vue d’évaluer la part de leurs approvisionnements provenant de la
pêche artisanale. Pour accèder aux archives des usines nous avons rencontré
d’5normes problèmes, malgré la lettre de recommandation du directeur du CRODT.
11 nous a fallu recourir aux services du Docteur Sogui DIOUF, directeur
de la DOPM. Nous avons été recommandés auprès du président du GAXPES (Groupe-
ment des Armateurs et Industriels de la Pêche au Sénégal). Malgré tout cela
certains directeurs d’usines sont restés toujours méfiants et nous ont caté-
goriquement refusé l’accès de leurs usines. La période de stage a été pro-
grammée du ler au 30 avril 1982. Conscient des difficultés que nous aurions
à rencontrer, nous avons débuté nos enquêtes le 29 mars, c’est-à-dire trois
jours avant le début du stage. Les enquêtes au niveau des usines et villages
de pêcheurs (Yenne,
Toubab-Dialao) se sont poursuivies tous les jours jusqu’au
20 avril, le temps restant a été consacr6 au dépouillement des données collec-
tées et à une recherche bibliographique. Cette publication a nécessité notre
retour sur le terrain pendant tout le mois d’août pour compléter les données
r e c u e i l l i e s .
Le but de cette étude a été de déterminer l’apport de la pêche artisana-
le dans les exportations de poissons du Sénéagl et la valeur à l’achat et à
1 ‘exportation que cela représente. A cet effet, nous analyserons dans un pre-
mier temps les circuits de distribution mis en place pour 1 ‘approvisionnement
des usines et de la transformation artisanale. Puis nous étudierons la struc-
ture des exportations pour analyser les principaux produits exportés, la na-
ture de ces produits et les marchés extérieurs. Nous terminerons par une

analyse de l’impact des activités d’exportation sur la pêche
artisanale :
emploi, valeur ajoutée aux coûts des fac.tegrs et aux prix des marchés.
“La pêche au Sénégal prend place au 2eme rang des activités du pays et
représente de loin la première source de protéines animales. Or, le sec.teur
artisanal , avec 160 000 tonnes, fournit les deux tiers des débarquements.
Ceci montre assez l’importance nationale de ce secteur” (WEBER, 1982).
Cette activité bénéficie de facteurs naturels exceptionnels : une zone
très riche en ressources halieutiques su’r tout le littoral long de 700 km ;
des habitudes alimentaires privilégiant le poisson ; un nombre important de
pêcheurs évalué à 27 000 (SOCECO-PECHART, 1981) ; un marché local et extéri-
rieur très important.
L’accroissement continu des mises à terre de ce secteur est lié à la
motorisation des pirogues, à l’introduction des sennes tournantes, à l’enca-
drement assuré par de jeunes techniciens, à la réorganisation et à l’équipe-
ment des coopératives.
1 .
C I R C U I T 5 D’A P P R O V I S I O N N E M E N T
D E S
U S I N E S E T D E L A
T R A N S F O R M A T I O N
A R T I S A N A L E
Si la première. utilisation de la pêche artisanale est la consommation
familiale cela ne veut point dire qu’ell’e repose sur une économie de sub-
sistance e Loin de là, la pêche artisanale est une activité intégrée au cir-
cuit économique, monétaire.
La production peut être répartie en trois parts : celle qui est dis-
tribuée ou vendue sur le lieu même de la production, donc consommée gé-
néral.ement sur place ; celle qui fait l’objet du mareyage à destination
des marchés intérieurs et extérieurs (usines) ; celle qui est destini5e à
la transformation artisanale en vue de sa consommation dans le pays mais
aussi exportée. Dans notre étude nous nous intéresserons à la production
exportée.
1.1. L’APPROVISIONNEMENT DES USINES PAR LA PECHE ARTISANALE
L’affirmation selon laquelle la pêche artisanale nourrit l’intérieur
et la pêche industrielle, l’extérieur, est fausse. Le tableau 1 et la fi-
gure 1 nous montrent que pour la seule année 1981, les dix usines, oi? nous
avons pu enquêter ont été alimentées à 46 % par la pêche artisanale, Donc
nous pouvons retenir que la pêche a.rtisanale est présente au niveau de
toutes les usines et concerne presque toutes les espèces.
Certaines usines, comme la SOPESINE (fermée actuellement), les CRANDS
VIVRPERS, SOPAO, SARDINAFRIC, fonctionnent totalement ou en grande partie
grâce à ses apports. Les usines peuvent être directement approvisionnées
par les pêcheurs, sinon par l’intermédiaire des mareyeurs. Pour cela nous
étudierons d’une part les relations usiniers-pêcheurs et d’autre part les
relat~ions mareyeurs-usiniers. Ces relations différent d’une usine à l’autre.

1.1.1. Relations usiniers-pêcheurs
-
-
Certains usiniers, ayant pris conscience de l’importance de la pêche
artisanale, ont tenté de collabore-r avec: les pêcheurs pour leurs approvi-
slonnements en poisson, soit par contrat, soit par le biais d’une association.
Ainsi une association regroupant AMERGER-CASAMANCE et une vingtaine
de pêcheurs a vu le jour en 1980, une enveloppe financière de 27 millions
a été fournie par l’usine pour l’achat du matériel de pêche (filets, moteurs,
carburants v location de pirogues). Par la suite, une campagne fut lancée.
Les résultats négatifs de cette campagne ont poussé l’usine à remettre en
cause l’association. Certains pêcheurs ont tout bonnement détourné le ma-
tiiriel mis à leur disposition sans participer à la campagne. Les participants
sont revenus avec des poissons de faible valeur (sardinelles, chinchards , . . . >
alors que l’usine s’attendait à recevoir des crevettes, seiches et langoustes,
espèces bien prisées. Ces derniers produits ont été commercialisés ailleurs.
La SENEPESCA a favorisé la création d’une pêche artisanale aux cépha-
lopodes à Mbour par la distribution, aux: artisans pêcheurs, d’engins de
peche (turluttes e t c a s i e r s ) . En contrepartie ces derniers sont tenus de
vendre exclusivement leurs produits à l’usine au prix convenu.
Les GRANDS VIVRIERS fonctionnent totalement grâce aux apports de la
pêche artisanale. L’importance de ce secteur au niveau de l’usine fait
qu’elle accorde des avances en especes et /ou en nature (riz, sucre, huile,
savon, thé, carburant) aux pêcheurs (Yenne). L’usine va jusqu’à équiper
totalement les pirogues. Pour éviter tout détournement des produits pêchés,
un bateau de ramassage est chargé de collecter les captures. Une visite aux
pêcheurs de Yenne (spécialistes de la pêche artisanale aux langoustes)
nous a permis de nous rendre compte des difficultés qu’ils rencontrent
dans la commercialisation de leurs produits (cf. ann.)
En résumé, on peut dire que les pêcheurs sont des travailleurs libres,
mais parfois liés à une usine qui va ,jusqu’à leur procurer tout l’équipe-
ment nécessai.re à leur activité. Ils pêchent et réservent le produit de
leur pêche à 1 ‘usine, qui 1 ‘achète aux prix fixés. Il s ‘I établit ainsi un
contrat de quasi-intégration entre le pêcheur et l’usine.
1.1.2. Relations mareyeurs-usiniers
Les pêcheurs peuvent aussi commercialiser leurs produits auprès des
usiniers par l’intermédiaire des mareyeurs. Le titre premier du décret
73-284 du 23 juin 1973 stipu1.e que : “Sont considérés corane mareyeurs
au sens du présent décret, les personnes physiques ou morales qui procédent
régulièrement à la commercialisation des produits de la pêche provenant,
soit des achats effectués aux producteurs, soit de leur propres captures,
après avoir assuré les conditionnements nécessaires pour 1-a conservation
et leur transport sur le lieu de vente”.
Dans le cadre de ses relations avec les mareyeurs, la SENEPESCA
met à leur disposition des moyens financiers et des moyens de transport
pour L’approvisionnement en seiches et ceintures au niveau des plages.
Deux mareyeurs sont agréés, dont l’un collecte les seiches au niveau de
la Petite côte (Mbour, Joal, Pointe-Sarène...) et l’autre collecte les
ceintures au niveau de la côte nord (Kayar, Mboro, Fass-boye...). Ces ma-
reyeurs recoivent une commission qui est fonction du tonnage collecté.
Pour SARDINAFRIC, les mareyeurs étaient considérés comme des agents
salariés de l’usine. En plus de leurs salaires, ils avaient des primes en
fonction du tonnage livré : véhic.ule,
carburant et argent étaient mis à
leur disposition. Certains dt entre
eux détournaient une bonne partie des
produits collectés (particulièrement l.es plus prisés) qu’ils revendai.ent

auprès des usines concurrentes de la place. D’autres n’hésitaient pas â
disparaître avec la voiture de l’usine
et à travailler pour leur propre
compte pendant plus d’un mois. Face 2 cette situation, la direction de
l’usine n’a pu qu’abandonner ce système.
Pour la SOPAO, seules les seiches font l’objet d’un contrat d’exclu-
sivité de vente entre l’usine et un certain nombre de mareyeurs. Ces der-
niers n’ont aucune possibilité de dét:ourner les seiches collectées pour
les revendre ailleurs car l’usine a pris la précaution de mandater des
agents sur les plages pour les contrôler.
La SAPAL quant à elle, n’accorde aucun crédit aux mareyeurs ; ils sont
libres et indépendants vis à vis de l’usine. Cela s’explique par le fait
que l’approvisionnement des conserveries dépend très peu de la pêche arti.-
sanale.
1.1.3. Relations pêcheurs-mareyeurs
-
-
._
Nous nous contenterons d’une citation, en raison d’un manque total
d’informations.
“Pêcheurs et mareyeurs ent.retiennent des rapports, com-
plémentaires et contradictoires. Certains pêcheurs vendent toujours au
m6me mareyeur qui leur consent des crédits ou les approvisionne quoti-
diennement en appâts. Des mareyeurs possèdent des pirogues dont ils commer-
cialisent le produit, réalisant une sorte
d’ intégration du circuit”
(WEBER, 1981).
1.2, L’APPROVISIONNEMENT DU SECTEUR DE LA TRANSFORMATION ARTISANALE
Le poisson étant un produit périssable à très court terme, la transfor-
mation artisanale demeure un débouché important et sécurrissant pour les
pêcheurs en période de grosse production. Très sollicités par les popula-
tions, surtout en hivernage pendant les périodes de basse production, les
produits de ce secteur, de par leur facilité de conservation et de stockage
contribuent à l’alimentation protéique des populations intérieures à faible
revenu, enclavées et tr&s éloignées de la mer. Cette transformation est
exclusivement alimentée par la pêche artisanale.
Les différents produits proviennent des captures des différents engins
de pêche.
Les pirogues de sennes tournantes et filets maillants encerclants se
chargent de la capture des poissons pélagiques destinées au kéthiakh et
au tambadiang.
Ies r a i e s e t s i l u r e s , produits à partir desquels est obtenu le ,métorah,
soat fournies par les pi.rogues à ligne et à filets dormants *
Les pirogues à filets dormants débarquent les gros et moyens poissons
servant à faire du guedj. Poissons pourris invendus du mareyage et non
consommés, la transformation artisanale n’est donc jamais en concurrence
avec 1-e mareyage (DURAND, 1980).

2 . L A
S T R U C T U R E
D E S
E X P 0 R T A T 10 N !;
DE LA
P E C H E
A R T I S A N A L E
2.1. PRINCIPAUX PRODUITS EXPORTES
La pêche artisanale qui, en 1981,
a alimenté les usines dans une pro-
portion de 46 % (tabl.1) fournit des poissons de moindre valeur (sardinelles,
chinchards . ..) des crustacés (crevettes, langoustes, crabes) et des cépha-
lopodes
(seiches, calmars , poulpes) qui représentent les pêches les plus
prisées du Sénégal.
2.1.1. Les poissons
Malgré l’importance de leur poids (70 % des exportations des produits
de pêche en 1981) (tabl. II et III), leur valeur à l’exportation reste re-
lativement faible (37,2 % seulement des valeurs fournies). Une classifica,-
tien à partir de cette valeur à l’exportation nous donne trois especes
de poissons.
2.1 .i.l. Les es@ces à faible valeur
_______-------- --------------c-----
La plus grande partie du poids de poisson débarqué par la pêche arti-
sana1.e est constituée de poissons de moindre valeur telsque la sardinelle,
le chinchard, la carpe, le maquereau. Ces espèces représentent pour l’année
1981, 19,86 % des exportations de la pêche sénégalaise exprimées en poids,
mais seulement 5,76 % des valeurs fournies (tabl. IV). La sardinelle est
de loin l’espèce ‘la moins chère : 90 000 F CFA la tonne à l’exportation
et: seulement 15 000 F C’FA à 1 ‘achat, ce qui est tout de même très faible.
2.1.1.2. Les espèces à valeur moyenne
_____-_-------- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Elles sont constituées par les espèces démersales comme les thiofs,
les dorades et les mérous. Bien que leur tonnage soit limité (1,4 %:) , leur
valeur reste substantielle. A l’exportation, la tonne de thiof est vendue
475 000 F CFA et celle de la dorade 450 000 F CFA.
2.1.1.3. Les es;eèces à forte valeur
-__------------ - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Ce sont les espèces (d’au profonde) telles que les rougets et les soles.
Si leur tonnage est peu important (5,ll %) leur valeur est relativement
importante par rapport aux deux premières catégories étudiées. La sole
est l’espèce de poisson la plus rénumératrice, la tonne tourne autour de
925 000 F CFA à l’exportation (sous forme de filet médaillon) et
292 130 F CFA à l’achat.
2.1.2. Les crustacés
L’essentiel des exportations sénégalaises de crustacés est constitué
de crevettes (98 X). Contrairement aux poissons, leur tonnage est faible
(5,11 %, tabl. V), cependant leur valeur est très élevée (23,62 X).
Espèces prisées, la tonne se vend 3 250 000 F CFA pour la langouste.
En 1981, les GRANDS VIVRIERS” ont commercialisé 51 tonnes de langoustes
entièrement fournies par la pêche artisanale. Le tonnage très faible de
l’une des espèces les plus prisées des produits de la mer (seulement 93
tonnes de langoustes exportées en 1981) a poussé l’usine à accorder des
avances aux pêcheurs et parfois même à équiper entièrement les pirogues.
Le prix de la langouste sur le marché local dépend étroitement de l’offre
et de la demande. Le prix au kilo fluctue entre 1 800 et 3 500 F CFA (â
la veille des fêtes). Ce produit est essentiellement consommé par les
expatriés.

u
r:
AMERGER-CASAMANCE n’a pas hésité , pour développer une pêche artisanale des
crevettes,
à s’associer avec les pêcheurs en se chargeant de l’achat des en-
gins, des Silets et du carburant. N’ayant pu obtenir les résultats escomptés,
la direction de l’usine a remis en cause la fourniture du matériel.
Les exportati.ons de crabes sont faibles. Seules 29 tonnes ont pu être
commercialisées à l’extérieur en 1981 et l’essentiel est fourni par la pêche
artisanale. Les crabes ont un
rendement de 58 % de leur poids frais (les 29
tonnes exportées correspondent à peu près de 50 tonnes de crabes à l’état
f r a i s ) .
2.1.3. Les céphalopodes
Ce sont essentiellement les seiches, les poulpes et les calmars. Le Sénéga
en 1981 a commercialisé 2 666 tonnes de céphalopodes dont 93 % de seiches.
La totalité de la production est exportée vers le Japon (76 X), l’Espagne
(14 %> et la France (10 %) et rapporte plus de deux milliards de F CFA
(tabl. VI). Elle constitue une importante source de devises.
i,a SENEPESCA et la SOPAO, alimentées respectivement à 10,25 % et 2 85 7,
par la pêche artisanale, en sont les principales exportatrices (93 4’ en 1981).
L’exportation des céphalopodes revêt aussi une importance sociale. En
effet au cours du premier semestre de l’année, la pêche des seiches ee des
calmars est la principale activité de plus de 300 pirogues de la PetiLe Côte
équipées de moteurs hors-bord de 6 à 8 ch (BAKHAYOKHO, 1980).
2.1.4. Conclusion
-
-
Une classification par espèce avec tonnage et valeur correspondante nous
aurait permis de déterminer avec exactitude la valeur à l’achat et à l’expor-
tation de toutes les espkes
et à toutes les périodes de l’année. Malheureu-
sement seules les quantités totales, toutes les espèces confondues, et leur
valeur globale sont disponibles au niveau des services comptables des usines.
2. L!. NATURE DES PRODUITS EXPORTES
La nature des produits exportés varie selon le mode de traitement appli-
qué * Pour wla nous distinguons quatre types de produits : les produits conge-
lés, les produits frais, les produits vivants et les produits transformés.
2,2.1.
HI_ Produits frais et produits congelés
Les produits frais concernent surtout les espèces pélagiques (sardinelles,
chinehards) exportees vers les pays limitrophes, (Mali, Mauritanie, Gambie)
avec la glace comme moyen de conservation.
Le traitement à basse température empêche toute dégradation bactérienne
des produits. congelés. Les crustacés ç-t les céphalopodes sont la plupart du
temps congeles avant exportation.
Les crevettes sont exportées sous formes de queues, crues ou cuites, dé-
tort iquées, entières congelées.
SURGEL, alimente 2 25 % par la pPche artisanale, en est le principal
pxport-ateur. LC~S produits congel& et Les produits frais ont un rendement de
98 Y,, c’est-g-dire qu’ils ne perdent que 2 % de leur poids frais.

2.2.2, Les produits vivants
-
-
Ce sont. particul.ièrement les langoustes. L’état vivant de ces produits
permet de garantir leur qualité à la consommation car la langouste s’altére
très rapidement après sa mort.
2.2.3. Les produits transformes
-
Contrairement aux produits frais, congelés ou vivants,qui sont des pro-
duits dont les qualités organiques et nutritives naturelles sont conservées,
la transformation permet d’obtenir un produit d’un autre goût ou d‘une autre
valeur nutritive.
Selon la technique utilisée, les produits transformés se subdivisent en
quatre catégori.es dans 1 ‘ordre décroi ssa nt de leur importance tant en valeur
qu’en poids : les conserves, les farines et huiles de poisson, les produits
élaborés et les produits traités artisanalement.
2.2.3. 1. Les conserves
------------------v--e
Elles se subdivisent en conserves de thon et en conserves de sardinelles.
Le géant de l’industrie des conserves est la SAPAL, peu alimentée par la p&zhe
artisanale (2,5 2). Ce faible pourcentage est dû au fait que les albacores et
les listaos, qui sont les poissons les plus utilisés dans la fabrication des
conserves de thon, sont exclusivement fournis par la pêche industrielle.
Cependant 67 % du tonnage de thonine est fourni par la pêche artisanale
(tabl. VII). Le tonnage de boites de thon exporté par le Sénégal est ‘beaucoup
plus important que celui des sardinelles : l e s s t a t i s t i q u e s o f f i c i e l l e s d e
1981 avancent que 99,5 X des conserves de poissons sont de thon contre seule-
ment 0,5 % de sardinelles.
Polir une valeur de 11 190 000 F CFA, les sardinelles n’entrent aussi
que pour une proportion de 0,l % dans les exportations de conserves exprimées
en valeur.
Soulignons pour terminer que les thons ont un rendemen.t de 67 X et que
trois kilos de sardinelles fraîches donnent un kilo de conserves soit: 33 Z.
2.2.3.2.
Farines et huiles de Foisson
-----_--_--_-------------e--M- - - - - - -
Contrairement aux conserves de poissorw, les farines et huiles de poissons
sont des pwduits sa faible valeur. Ils entrent pour une proportion très fai,ble
dans le volume des export:a.tions des produits de la pêche.
Les principales industries de la place sont AFRIC-AZOTE, SEN-PROTEINE;S
et SOPESINE (fermée en 1982). Elles sont de grandes consommatrices de poissons
frais- hins i, en 1980, SOPESINE, a elle seule, a traité 20 000 tonnes de sar-
di.nelles fournies exclusivement. par la. p&he artisanale. Elles s’approvision-
nent aussi I->n déchets de poisson aupues des autres usines de la place. Retenons
que seuls 19,5 kg de farine peuvent être obtenus à partir de 100 kg de sardi-
nel.les fraîches.
2.2.3. . Les produits élaborés
-______-_--__ - - - - m - - - - - - w - - - -
Ils regroupent essentiellement les filets et tranches de poissons. Par
rapport B leur poids, ils representent une valeur substantielle. On. peut en
juger par 161 tableau VIII qui résume les exportations de produits élabores
d‘une usine de la place pour l‘année 1981 à destination de la France. SURGEL
I-t SAFCOP, respectïvement alimentes à 15 % et 44 % par la peche artisanale,
sort de gros exportateurs de produits éla.borés.
Pour une quantité de 1 016
tonnes exportéesen 1981 et pour une valeur de 645 160 000 F CFA, les produïrs
élaborés représentent 4,i % environ de tonnage et 5 % de la valeur des produirs
transformés au Sénegal.

2.2.3.4. Les produits transformés artisanalement
-----...----s-e ---------------------,-------------
Intégrée au circuit économique et monétaire, la transformation artisana-
le est source de devises pour le pays par le biais de l’exportation de pro-
duits artisanaux vers les pays limitrophes du Sénégal et l’Afrique centrale.
Certains types de poissons transformés au Sénégal, refusés par les con-
sommateurs n’entrent pas dans la composition des plats traditionnels. Ainsi
le métorah, peu prisé par les consommateurs sénégalais est essentiellement
esportf vers la Guinée, la Guinée Hissau, le Ghana, le Nigeria et la Gambie.
Le sali, trop salé aussi au goût des sénégalais, est entièrement destiné 2
l’exportation.
Les circuits de distribution de ces produits sont diffus et les statis-
t i q u e s o f f i c i e l l e s , basées essentiellement sur les déclarations des exporta-
teurs et les statistiques douanières, évaluent avec difficulté la production
exportée.
Au regard de ces statistiques (1 200 tonnes exportées en 1981 pour une
valeur de 228 000 000 F CFA), les produits artisanaux ne représentent que
I,33 % en quantitC et 0,61 % en valeur des exportations sénégalaises de pro-
duits de la pêche et ceci, malgrc d’énormes possibilités d’exportation- (selon
le directeur de SENE-PECHE, la demande a.nnuelle du Zaïre et du Congo est de
45 000 tonnes) e
2.2.4. Conclusion
.-
La pêche artisanale est loin d’être figée. Elle est une activité inté-
grce au circuit économique monétaire. Elle est présente au niveau de toutes
les usines et
toutes les espèces sont presque concernées.
2.3. ANALYSES DES MARCHES EXTERIEURS
1,~s usines senégalaises de poisson exportent leurs produits vers l’Europe
(particulierement la France) pour les conserves et les espèces fines, le Japon
(s,eiches) et le marché africain dont le plus important est celui de la Côte
d’ Ivoire (44 000 tonnes en 1981) suivi de ceux du Congo (5 000 tonnes) et du
Gabon ( I 123 tonnes) (source DOPM) e
Contrz1iremen.t au marché auropGen qui est exigeant où les normes de con-
sommati.on obeissent à d e s r è g l e s s t r i c t e s , le marché africain n‘est pas selec-
tif et est demandeur de produits les plus abondants dans les eaux sénégalai-
ses : le chinchard et la sardinelle surtout.
Les importations de poissons de ces pays sont liées à une pénurie ou :i la
rareté de C:ertaines espèces (sompatt par exemple pour le Gabon).
L’état: de La concurrence fait que 1.~. usiniers refusent souvent de nous
commun i quel la structure de leurs prix. Cependant le prix moyen souvent avan-
ce sur le marché africain tourne autour de 90 à 250 F CFA le kilo de poisson
selon les espèces (tabl. IX).
Pour la Côte d’ivoire, les prix sont FOB(l), les sociétés importatrices
‘. * -
lvorrlennes aussurant le transport par bateau du poisson de Dakar jusqu’a
dest.ination.
Les exportations sénégalaises de produits de mer vers les pays afrrcains
anglophones sont très limités (200 tonnes en 1981) malgré leur forte demande
--~-.
---.y
--_-
(1) Fret On Boat.

(celle du Nigé-,ria avoisine le million de tonnes). Cela s’explique par un
certain nombre de facteurs qui sont : la langue officielle, la monnaie na-
tionale souvent inconvertible malgré l’existence d’un certain nombre de mé-
canismes de compensation, les habitudes de consommation (certaines espèces
très prisées ne sont pas très pêchees au Sénégal, les prix au producteur
étant trop faibles pour inciter les pêcheurs à les rechercher pécialement),
et les problèmes de débarquement (3 Lagos par exemple les bateaux restent
immobilisés au port pendant très longtemps ce qui influe sur la qualité du
poisson).
Rien que la demande de poisson dépasse de loin l’offre, les usiniers
sénégalais sont confrontés à une concurrence sérieuse de leurs confreres
étrangers qui, par le biais de contrats de pêche passés entre le Sénégal et
leur pays, viennent pêcher dans nos eaux : les poissons ainsi capturés sont
déversés sur les marchés extérieurs à des prix plus bas que ceux pratiqués
par les Sénégalais confrontés à des coûts de production plus élevés. Ce qui
doit faire réfléchir les autorités sur l’opportunité de tels contrats de
pêche.
Yalgre tout cela 1’ implantation des entreprises exportatrices sénégal-ai-
ses de poissons sur le marché ivoirien ne fait que se renforcer, pour la sim-
ple raison que l’exonération des droits et taxes à l’entrée de la Côte d’ivoire
dans le cadre de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEAO) rend
les produits de la pêche s6negalaise moins chers que les mêmes produits des
autres pays (Japon ’ Pologne, URSS) qui sont soumis à une taxe non négligeable.
Le main.t ien sur ces marchés doit, passer nécessairement par une régulari-
té dans l’approvisionnement, une production assurée et une qualité aussi
assurée (SAGNA, Sénégal-Pêche, août 1982).
3.
L’ 1 M P A C T
D E S
A C T 1 V I T E S
D ‘ E X P 0 R T A % 1 0 N
S1.R L
A
P E C H E
A R T I S A N A L E :
E M P L O I ,
V A L E U R
A J O U T E E
A U X
C O U T S
D E S
F A C T E U R S
E T
A U X
P R I X D U
M A R C H E
A côti; des 27 000 pêcheurs (SOCECO-PECHART, 1981) qu’elle emploie, la
pêche artisanale engendre de nombreux emplois à terre. Chaque âge dea deux
sexes SC: voit assigner une place dsterminée dans la transformation artisana-
le (femmes. manoeuvres, saisonniers), la commercialisation des produits
(rewndeurs, mareyeurs, femmes) et dans la fabrication et la réparation des
embarcations et engi.ns de pêche (vieux pêcheurs) e
Sa forte contribution dans l’approvisionnement des usines en poissons
fait qu’elle concourt aussi à I.‘emploi du secteur industriel. L’essentiel
du personnel de ces usines est féminin.
Rémunérateur, ce secteur fournit des emplois à des travailleurs aussi
bien d’origine rurale qu’urbaine. Il emploie directement ou indirectement
environ 150 000 personnes.
Son impact social se résume dans cette citation “un enfant range son
modèle reduit de pirogue à voile en la posant sur un minibillot, dans l’ali-
gnement des grandes embarcations.. . les veillards sous les “pinch” rizparent
les filets, une fillette vend quelques poissons sur la plage, les femmes
fument ou sèchent des poissons à quelques centaines de mètres de là. u., la
pêche artisanale est un tout cohérant,
rien moins qu’informel dans lequel

1 :1
tout un chacun se voit assigner une place déterminée”
(WEBER, 1980).
Activi.tG integrée au ci.rcuit &zon.omique, elle engendre d’importants
flux monétaires. Etant dans l’impossibilité matérielle de calculer la valeur
ajoutée de la pêche artisanale, nous nous contenterons de déterminer celle
des sardinelles fournies par cette même activité et qui ont servi à a.limenter
les usines pendant l’année 1981. Pour cela nous procéderons en deux temps :
d’abord nous définirons un certain nombre de concepts, les méthodes de calcul
de la valeur ajoutée, et nous poserons des hypothèses, ensuite nous procéde-
rons aux calculs.
3. 1. DEFINITIONS B METHODE DE CALCUL DE LA VALEUR AJOUTEE, HYPOTHESES
La val.eur ajoutée brute (V.A.B) est calculée en déduisant les consomma-
tions intermédiaires (C.I.) du chiffre d’affaires (C.A.) e I,a valeur ajoutée
nette (V.A.N) est obtenue en déduisant l.es amortissement (Am) de la valeur
ajoutée brute.
V.A.B = C.A
- c.1
V.A.N = V.A.B - Am
Four nos calculs, nous nous réfererons aux tableaux X et XI et à la fi-
fure 2, tous tirés de “1 ‘étude d’ implant.at.ion d’un centre de mareyage” (ré-
gion du Cap-Vert) > document publie par le CRODT en 1981 : le tableau X donne
la répartir ion des captures, en valeur, selon l’unité de pêche, en fonction
des catégories commerciales (en F CFA) par sortie ; le tableau XI indique
le chiffre d’affaires et la valeur ajoutée, par type d’unité de pêche, pour
l ’ e n s e m b l e dc- la zone de Rufisque et par pêcheur actif et la figu,re 2 donne
la composition moyenne (en pourcentage) 9 en espèces, des sennes tournantes
(entre parenthèses figurent les pourcentages correspondants).
Dans ce.s tableaux et figure nous pouvons tirer les renseignements sui-
va11ts :
il existe une forte proportion de sardinelles(80 %) dans les débar-
quements dct pirogues de sennes tournantes ; d’autre part la prise moyenne
annuelle varie d’un type d’unité de pêche à un autre ; elle est de 1 929 kg
par sortie pour les sennes tournantes > soit 1 543 kg de sardinelles par sortie
(1 929 kg x 80 X).
Le recours aux statistiques de la DOPM nous a permis de chiffrer à 36 881
tonnes ‘les sardinelles fournies aux usines par la pêche artisanale en 1981.
L’hypothèse que nous posons ici est que toutes les sardinelles sont ex-
clusivement: fournies par les sennes tourn.antes.
3.2. CALCUL DE LA VALEUR AJOUTEE
Nombrt: de sorties yant permis de debarquer les 36 881 tonnes de sardinel-
les :
tonnage de sardinelle
3 6 8 8 1
~~
Prise moyenne annuelle de sard./sortie =
= 2 3 9 0 3 s o r t i e s
1 , 5 4 3
Pourccbatage des sardinelles exporti;es dans les recettes fournies par les
debarquemertts
des sennes tournan.tes :
Valeur des captures de sard./sortie
4 3 4 0 0
Recettes des sennes tournanteslsortie
=
58 900 =
0,74 soit 74 %

Chiffres d’affaires des sardinelles exportées, fournies par La pêche
artisan.ale :
Recettes sennes tournantes/sortie x nombre de sorties x 74 % =
58 900 x 23 903 x 74 X = 1 041 836 158 F CFA
Montant des consommations intermédiaires des sennes tournantes/sortie
(carburant + nourrit. + rép. entretien + actes. à bord + “assurance”)/200
2 002 000 + 600 000 + 650 000 + 500 000 + 40 000)/200 = 18 960 F CFA
Montant des consommations intermédiaires des 23 903 sorties ayant permis
l e debarquement
des 36 881 tonnes de sardinelles :
Consommations intermédiaires/sortie x 80 % x nombre de sorties
18 960 x 80 % x 23 903 = 362 560 704 F CFA
Valeur ajoutée brute :
C.A. - C*I. = 1 041 836 1.58 F - 362 560 704 F = 679 275 454 F CFA
Valeur ajout& nette :
Am d’une S.T./an
V.A.H. =
nbrede sorties d’une S.L/an
x 80 % x 23 903
=
6?9 275 454 -
l 3;;ooo~ x 80 ;I x 23 904 =
554 979 854 F CFA
Pour 1 ‘année 1981, la valeur ajoutP,e net.te dégagée pa’r la pêche artisa-
nale, par le biais des exportations de sardinelles fraîches, se chiffre 2
554 579 854 F CFA. Ce qui, est tout de même très important si l’on sait
qu’ellçs font partie des espèces les moins prisées fournies par cette activité.
L’importance de ce secteur dans la vie économique et sociale du pays a
amen6 1’Etat sénégalais à lui octroyer des subventions, des transferts et des
di;taxes que nous tenterons de chiffrer pour seulement l’année 1981.
Le tableau XII donne la consommation de carburant pour moteur hors-bord
pour l’exercice 1981.
Partant de là, et étant donné que le carburant bénéficie d’une subvention
de 1’Etat d’un montant de 35 F CFA/litre consommé, le montant global de C:ette
subvention se chiffre à 318 483 410 F CFA (tabl. XIII).
Les tableaux XIV et XV nous permettent d’évaluer à 563 976 000 F CFA le
montant des transferts que les autorités ont consenti à la pêche artisanale
par la vente aux pêcheurs de moteurs hors-bord exempts de taxes.
En prcanant en considération les détaxes de filets de pêche (43 053 637 F
CFA CAPAS) et de pièces de rechange, au total c’est une enveloppe financière
de plus d’un milliard de F CFA dont ‘les responsables sénégalais ont fait béné-
ficier la pêche artisanale pour la seule année 1981.
Mais qui profite de tout cela ? N’est-ce pas finalement les industriels
dL! poisson de la place et le consommateur étranger, notamment europeen ?
c 0 N c L u s 10 ii
G E N E R A L E
IL convient maintenant de lever l’équivoque consistant à dire que la
~?*C\\~C- artisanale nourrit l’intérierrr et la pêche industrielle alimente les
exportations m

La pêche artisanale, loin d’êt:re figée, est une économie intégrée au
circuit économique monétaire en prise sur le marché mondial.
votre analyse remet en cause la théorie dualiste consistant 5 opposer
au secteur dit “traditionnel”, un secteur dit “moderne”.
Dans le cas de la pêche, ces deux secteurs sont intimement liés, certai-
nes usines telles SEN-PROTEINES, AFRIC-AZOTE,
les GRANDS VIVIERS fonctionnent
totalement ou en grande partie grâce aux
apports de la pêche artisanale E:t,
réciproquement,
certains types de pêche artisanale ne sont développes que
pour l’exportation : crevette, langouste, sole, céphalopode . . .
Si les potentialités d’exportation
des produits de la pêche artisanale
sont énormes, leur réalisation nécessite une amélioration de la qualité des
livraisons par une meilleure congélation, un
meilleur emballage et des li-
vraisons complètes et programmées.
Une politique de promotion en faveur de la transformation artisanale
devra d’abord passer par la mise sur pied d’un circuit de commercialisation
vers l’extérieur.
De nombreux pays sont très fortement demandeurs (45 000 tonnes pour le
Zaïre et le Congo selon le directeur de SENE-PECHE) de poissons transformés
et le payent à un bon prix (300 F CFA le kilo FOB Dakar).
L’impact de la pêche artisanale dan,s la vie économique et sociale du
pays a poussé les autorités sénégalaises à lui octroyer des subventions, des
transferts et des détaxes ; seulement l’orientation de ce secteur vers les
marchés extérieurs nous amène à poser 1-a question de savoir qui profite fina-
lement de tout cela, si ce n’est les industries de poisson de la place et le
consommateur étranger,
Si la pêche étrangère peut permettre de développer la capacite du Sénégal
à exploiter et traiter les ressources halieutiques de sa zone, ses possibili-
tés de pratiquer de bas prix sur les marchés extérieurs constituent un obsta-
cle majeur aux exportateurs sénégalais confrontés à d’énormes coutc; de produc-
tion.
Finalement nous nous demandons si ces redevances répercutent réellement
la valeur du pri.vilège que constitue le droit de pêcher dans les eaux sénéga-
laises.
Source d’empl0i.s et de devises, ayant l’avantage d‘être un grand produc-
teur de protéines animales dont les populations ont besoin, constituant un
maillon essentiel dans I’approvisionnrment des marchés et des usines, la
pêche artisanale doit benéficier d’un crédit maritime qui répond à ses besoins.
B I B L I O G R A P H I E
BAKHAYOKHO (M. ) , 1980. - Peche et biologie des céphalopodes exploités sur les
côtes du Senégal (12’ 20’ N - 16” 03 N) . Thèse 3” cycle. Univ. de Brest,
France, 122.
CRODT (WEBER, CHABOUD, KEBE, CURY) , 1981.- Le poisson dans la région de
Rufi.sque (étude d’ implantation d’un centre de mareyage). Rapp. 160 p- ,
50 tabl. 7 8 f i g . , multigr.
DOPM, 1982. _) Résultats gfnéraux de la pêche maritime sénégalaise. An&e 1981.
DURAND (M.H.) , 1981.- Aspects socio-économique de la transformation artisanale
du poisson de mer au Sénégal. Arch. Cent. océan=. DW-Thw 103,

1 5
KEBE CM.), 1982.- L’approvisionnement en poisson de. la région du Cap-Vert
(Sénégal). Consultation des experts FAO sur la technologie du poiss0.n
en Afrique, Casablanca-Maroc, 07-l 1 juin 1982.
SEPM, 1980.- Plan d’acti.on de la pêche sénégalaise. Rapp. multigr.
WEBER (J.), 1980:- Socio-écoaomiue de la pêche artisanale sénégalaise.
Hypothèses et voies de recherche. Rev. socio-éco. ISRA, 3, 28 p.
IdABER !.J . ) > 1982 .- Pour une approche globale des problèmes de p&he, l’exem-
ple de la filière du poisson au Sénégal. Consultations des experts FAO
sur la technologie du poisson en Afrique, Casablanca-Maroc, 7-11 juin
1982.

U s i n e SAPAL
U s i n e S E N E P E S C A
U s i n e S A R D I N A F R I C
i 2,5%)
( 10,25 % )
f 62,s ‘d
U s i n e S O P A O
U s i n e SURGEL
Usine SENE PECHE
(85% 1
1 5 % )
72.5 % \\
Usine GRANDS VIVIERS
U s i n e A M E R G E R C A S A M A N C E
U s i n e S A F C O P
e t u s i n e S O P E S I N E *
( 1 5 % )
(443%)
(%)
A P P O R T D E L A P E C H E A R T I S A N A L E
A U N I V E A U D E S D I X U S I N E S ENQUETEES+(46 %)
pf?&j
Apport de la pêche artisanale au niveau de chaque usine

P o u r SOPESIWE las statistiques sont de iSIQ

D I V E R S ( 6 )
rrschu r u s (4)
C. rhonchus
iardinalla
é b a
117)
5 0
S a r d i n e l l a
a u r i t a
(63)
S e n n e s
t o u r n a n t e s
P. U. E.
M o y e n n e
a n n u e l l e


Y'a'bleai1 7
. . - Apports de la pêche arti.sanale dans les approvisi.onnements
frais des usines (1981)
PECHE
PECHE
ARTISANALE
INSD'IJSTBIELLE
US INES
-
-
Quantité (T)
%
@antité (Tj
-
-
LES GRANDS VIVIERS l
51
51
100
SAPAS
I:! e67,59
324,666
235
12 542,924
97,5
SENEPESCA
8 075
828
10,25
7 247
89,7$
SARDINAFRIC
‘1 yg,g48
824,088
62,5
4g5,86
37,5
SGPAO
4 01:3,49
3 426,7765
85
586J1.35
15
SURGE'L
7 954,907
1 177,375
15
6 777,532
85;
SENE-PE:U%
1 t?97,25
1 375,925
72,5
521,325
L7,5
AYES!~EH-CASAMANCE~
5 777,761
866,664
15
4 911,097
85;
SOPESINE *
20 000
20 000
100
SAFC!)P
c, 32kyo56
2 363,743
44,5
2 960,313
5*,5
---.--- -
--
TC'?A L
67 281,002
31 238~375
36 042 ~645
-
-
-
-
-
-
* Pour SOPESINE les statistiques sont de 1980.

i
/
!
I
/
I

:
I
<
I
<
:
c

'Tablea 1.1 3 . - Pnrt; de:; esp&es de faible valeur dans les expor-
tations de prdduits3e la pêche (1981).
..--
-- - .-~ --- _.--.---_-_- -__.-__-_-._
EXPORTATIONS
EXPORTATIONS DES ESPECES
TOTALES
DE FAmw VALBJR
.--.-
'E'abI[?a!r V.- Part des crustac& dans les exportations des produit::
de la pêche (1981)
--,
I- -
- - --I~--~
.- .~- -
--..----
I
I
EXPORTATIOl!G5
EXPORTATIONS
TOTALES
CRUSTACES
QUANTITE
VALl3UR
/
(Formes)
/
(:Os F CFA)
h 617
5,11
8 860 220
/
I
--
--
'iablt.~ai.i VI. - Part des céphalopodes dans les exportations des pro-
duits de la pêche (1981)
--__------.---
EXPORTATIONS
EXPORTATIONS DE
TOTALES
CEPHALOPODES
- - -

Tableau VII.- Part de la pêche artisanale dans
les approvisionnements en poissons de la SAPAL
( Année 1981)
--I
Sur 12!167,59
tonne:; traitées,la @che artisanale en a fourni les 2,i %
de la pêche iildustJxir.lle Ees 97,5 %
Tableau VIII. Exportations de produits &aborés vers la
Fi-ance il'une Usiric dr; I:I g.iac:c en il981 (FOB DAKAR)
VALWR A
PRIX AU KI.LO A
:?R(2D1JI TS ELABORES
TONNAGE (en , g)
L'EXPORTATIOTJ
L'EXPORTATION
(F CFA)
(F CFA)
Filets :3e trliclf
2 064
1 234 800
Capitaines vidées
dkcapitges
5 730
I 146 ooo
Thiofs
-
vi iF.;
F.ilets 2-t turbots
5 028
2 347 200
F? lets ,3e i-):tr
176 796
76 013 200
F-ilets de &,rti,de:;
5 936
500
2 973 800 1
1

Tableau IX.- Prix 2 l'exportation (FOB DAKAR) d'une usine de
la place sur les marchés extérieurs (An&e 1981)
1
PRIX A L'E!XPORTATION
(y CFA/&
x5PECF:s
1
OBSERVATIONS
MARCHE
AFRICAIN
MARCHE ExJRop* ~
ET JAPONAIS
~
_-.--_-
--

------_l---ll-“__
Etflmalose
Sardinelle ronde
95
es crevettes enti&res crues
Sardinelte plate
$0
;ont réparties en 6 tailles
Si lure
150
‘Ptfof p e t i t
250
l0 1
2550
F Cl;‘!\\
sarifgas
Sompatt
130
l0 2
2375
'9
dt,elithes
Ch inchar?
140
l0 3
2075
Tas sergal
i erC,ki )
250
4
1555
::
Pageot
180
Sa -a
k
250
:!
Sarde
70
5
1125
&jkag $e I-,. (.:-IF t-;II, i &Y,,,
575
6
97 ~5
tt
?e(?uins
:Jiver:; autres
150
'k-i Chf? (blanc de)
925
'Had&lze
170
1es crevettes décortiquées
?ourb:ine (grande‘)
250
rues en 3 tailles
(1!e:inture
140
'T'hiekem
130
C- randes
19715 1,' c-71?
Ombrine
(rjetite)
130
Qnbrine
(grande.1
220
Yoyens
1575
"
Carpe noire
200
con pi
200
Petites
1375
"
&-'a-
200
'fawal
210
:‘Lat v:1.-.1:
210
'3rochet
220
!?iet de s o l e
1 200
Sole pel Ge déc:ip i %é@
8go
:kevettec; ent. crues
975 3 2 550
hyvettes décort. crues
1375 2 1 975
'I!orade rose
250
Le:: pertes en poids sont de :
. 52 % pour les crevettes décortiquées et
. 48 % pour Les crevettes queues.

Tablear: X . - R6partit.;on
de-, r-a!;1 ~CI>, e n v a l e u r , s e l o n l ’ u n i t 6 de
pêche,
e n f o n c t i o n des cnt+orie~~
commercialrs (en F CFA) !sorti .I
-.--- -----I_
--.
.-^
-
~--:~~::o;-I;~~~~~
. .
Pableau X I . - C h i f f r e d’riffrrirf::,
v a l e u r qoutee, p a r tyC>e d’uniti
,de p ê c h e pwx l’ensemble de lr; zont‘ !d? Sufisque) e t p a r n&heur
art i f
_----
-.---
:Ï’PE D’lJ?iITE DE PECHE
r.T
F.P.
P.Y.L./F.D
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-
-
-
-
-
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V.A.N. 'JE LA ZONE
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PFRIODES
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3ème
4ème
REGIONS
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TRIMESTRE
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181 180
160 864
924 468
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ZIOIJC,A
7 000
9 0X
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1. ET.---- - 1 2 ~50 ~43 [,;~-?-y~
1 649 918 1 2 345 948
9 099 526
Source : DOJ3
Tableail XI:!. Montant des subvrntiori:. Y::*-rl.idspar I'Etat pour la cxxxmma-
tion de carburant. hors-. .‘ri (en F. CFA) - 1981
-- ---~--Tnhleau XIV.- Prix unitaire hors taxe et prix unitaire toute taxe (en ?'.C?A)
des moteurs horn -WY 1 . Ann&
1981
.- -.
--
PRIX UNITAIRE
"PIY UNITAIRE
HOQS TAXE
'PT 'TES TAXES
'l'RANSFERT/MOlWJR
l


A N N E X E
SI?UATION D E
L
A
P E C H E
A R T I S A N A L E
A U X
1, A N G 0 U S ‘F E S ,
A
YENNE
A Yenne Kaw, la pêche aux langoustes a été l’unique activité des villa-
geois. Plus de 100 pirogues étaient mobilisées employant plus de 600 pêcheurs.
La commercialisation de ce produit a été depuis longtemps assurée par
1 es “GRANDS VTVIERS”
installés aux Almadies (51 tonnes de langoustes exportées
sur les 93 produits en 1981). Des contrats d’exclusivité de vente sont souvent
signés entre l’usi.ne et les pêcheurs. Les “GRANDS VIVIERS” accordent des avan-
ces en espèces et/ou en nature(riz, huile, savon, thé) aux pêcheurs et équipent
parfois même les pirogues.
Cependant depuis un certain temps (1979-1980), en raison des difficultés
d’6coulement du produit surtout en cas d’abondance, les pêcheurs ont tendance
à délaisser la pêche aux langoustes pour d’autres espèces telles les seiches
et les soles. A l’heure actuelle, l’activité n’occupe pas plus de 50 pirogues.
(avril 1982). Plus de 400 pirogues n’étant plus en mesure de supporter cette
situation ont purement et simplement abandonné ce type de pêche.
La même situation se retrouve à Yenne-sur-Mer, Yenne Tode. Inquiets de
l’avenir de la pêche aux langoustes, I-es villageois de Yenne dans leur grande
majoritc estiment que pour relancer cette activité au niveau de leur localité
i l f a u t :
1”) Que leur soit assuré l’écoulement de leurs produits par la mise sur
pied de circuit de commercialisation vers l’extérieur.
P”} Que le gouvernement sénégalais passe un contrat de pêche avec la
Guinée-Bissau,
contrat leur permettant d’opérer au niveau des eaux guinéennes
très riches en langoustes.