Documents Scientifiques: du Centre de Recherches...
Documents Scientifiques:
du Centre de Recherches Océanographiques
de Dakar - Thiaroye
Contribution h l’étude qualitative
du régime alimentaire de quelques poissons
dans l’estuaire du Sine-Saloum (Sénégal)
par Ngouda SENE
CENTRE DE RECHERCHES OCEANOGRAPHIQUES DE DAKAR - THIAROY’E
I
N” ‘142
* INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES *
I Avril 1997

SOMMAIRE
PAGES
1 =
II = METHODOLOGIE
mm= --mm =========_=__=_=___=_______l_r 1
III = RESULTATS
""" """" """"" """" """"""""""""" "".. """ "" 3
3.1 = Analyse des contenus stomacaux =-===-=-===-====--=-=--4
3,l"l = Mugilidae
3.1.2 = Cichlidae
3.1.3 = Clupeidae
__- =___-___=___=___I________________
I ,5
3.1.4 =
Scianidae
----==-=====--========-===========~=~,6
3.1-5 - Gerreidae
3.1-6
3.2 = Nature des ressources nutritives =====-=====-====--==-10
3.3 = Définition des différents groupes trophiques =====-==-12
3.3.1 = Les détritivores ===--===-=======-=-============~==~l~~
3.3.2 = Les planctonophages
3.3.3 - Les benf-hophages ~~~-~~~~~~--~~~~~~~~-~~~~~~~~~~~~~~~4
a = Les prédateurs de l'épifaune vagile
b- Les mallacophages
3.3.4 - Les ichtyophages -------==--==-=-==-============.~=.l~j
3.4 - Variation de l'alimentation avec la taille ====-==-==.15
3.5 - Relations trophiques au sein du peuplement ichtyque =-16
ANNEXES

1
CONTRIBUTION A L'ETUDE QUALITATIVE DU REGIME ALIMENTAIRE DE
QUELQUES POISSONS DANS L'ESTUAIRE DU SINE-SALOUM (Sénégal).
Par
NGOUDA SENE
Résume
L'étude du régime alimentaire des poissons
téléostéens en
estuaire du Sine-Saloum a été faite sur la base de :L'analyse des
contenus stomacaux. L'examen de 440 individus appartenant à 22
espèces réparties dans 15 familles et 6 ordres, nous a permis de
montrer que toutes les ressources nutritives disponibles dans
l'estuaire sont exploitées. Lesespèces étudiées se répartissent
dans les 4 groupes trophiques classiques: les détritivores, les
planctonophages,
les benthophages et les ichtyophages. Nous avons
distingué chez
les benthophages
2 sous groupes::
celui
des
prédateurs
de l'épifaune et
les mallacophages.
Cependant la
variation dans la nature des aliments ingérés,
fait que le
classement des espèces dans les différents groupes trophiques
n'est pas absolu, et le réseau trophique est assez complexe. La
chaîne alimentaire la plus fréquente dans l'estuaire est de type
linéaire où
les
ichtyophages,
consommateurs
tertiaires
sont
prédateurs
des
clupéidés
planctonophages,
consommateurs
secondaires,
qui sont à leur tour prédateurs de zooplancton,
consommateurs primaires.
Mots clés: Estuaire - Sénégal - poissons - régime alimentaire '-
groupes trophiques.
Abstract
The feeding relationship of the teleost fishes in Sine-Saloum
estuary has been studied by stomachs contents analysis 'over 440
specimens.
Those specimens,
are distributed through 22 fish
species,
15 families
and 6 orders.
It is shown that many
resources are being utilised as food items. SO, the species were
arranged, based on the similarity of their diets, into 4 trophic
groups:
detritivores - planctophagous - benthophagous .t
and
piscivorous group. Benthophagous group contains two categories of
fish species: those which feed on molluscs preys, and those which
are predators of epifauna organism.
However,
the variation of
food items make the feeding relationship complex. The linear food
web in Sine-Saloum estuary is based on the plancton as primary
consumers,
the clupeid fishes as secondary consumers and the
piscivorous as tertiary consumers.
Words Kev: estuary - Senegal _ fishes - food item - trophic group

I- INTRODUCTION
Le Sine-Saloum se situe à la limite méridionale de la region
de Dakar, au Nord des estuaires de la Casamance et de la Gambie.
C'est un complexe estuarien composé de 3 bras de mer, du sud au
nord le Bandiala, le Diomboss et le Saloum (Fig.11 il couvre
l
une superficie de 800 Km2. L'écosystème est caractérisé ,par une
hyperhalinité accentuée
surtout par l'absence d'apport. d'eau
douce autre que les pluies. Cependant grâce â urne mangrove
verdoyante il offre nourriture et abri à beaucoup d'organismes
d'origine marine.
Les
poissons
constituent
une des
communautée
les
plus
importantes dans
l'estuaire.
La disponibilité en
ressources
nutritives
variées,
serait
une des principales
raisons
qui
favorisent l'arrivée et le maintien de nombreuses especes dans le
milieu. Jusque là aucune étude n'a été faite sur l'alimentation
des poissons dans l'estuaire du Sine-Saloum.
Par une approche généraliste nous avons abordé dans cette
étude uniquement l'aspect qualitatif du régime alimentaire de
vingt deux (22) espèces de poissons rencontrées très fréquemment
dans
l'estuaire.
Toutes
ces
espèces
sont prisées
par
les
populations et/ou sont d'une importance écologique certaine.
Cette étude qui a pour base l'analyse des contenus stomacaux des
poissons,
par la méthode de fréquence d'occurrence,
vise à
atteindre les objectifs suivants:
- Répartir les espèces dans les différents groupes trophiques
existants ;
- Dresser un schéma du réseau trophique des poissons au Sine-
Saloum.
Les
résultats
découlent de l'examen de 440 estomacs
d'individus des espèces qui figurent dans le tableau 1. La
composition des régimes alimentaires
est présentée dans des
tableaux communs regroupant les espèces de plus grandes affinités
trophiques.
II - METHODOLOGIE
Les poissons ont été échantillonnés au cours de la saison
sèche et froide (Décembre - Mars) à raison d'un échantillonnage
par mois. Les captures sont faites à la senne tournante (;250m (de
long, 20m de chute, 141nrn de côté de maille) ; pour un complément
d'échantillon,
un épervier de maille 20mm a été utilisé. Seules
les espèces citées au tableau 1 ont été ciblées de par leur
fréquence dans l'estuaire (Diouf et al, 1993). La taille des
poissons est comprise entre 67mm et 515mm en considérant la
longueur à la fourche (au millimètre inférieur).

Le caractère limité de notre étude (dans le cas d'un DEA) et
1,es difficultés liées à la disponibilité des engins de pecbe,
n'ont pas permis d'aborder ni les variations saisonnières, ni
spatiales des régimes alimentaires. La capture d'un plus grand
nombre d'individus pour chaque espèce ciblée faisait plutôt
l'objet de cette échantillonnage. La différenciation des niches
trophiques entre juvéniles et adultes n'a été esquissée que chez
quelques espèces dont les deux classes d'âges sont prcisentes dans
nos captures.
Les estomacs des individus d'espèces présumées prédatrices
macrophages
sont ouverts sur le lieu de capture
; pour les
autres, les estomacs sont prélevés, puis conservés au formol 10%.
Les contenus stomacaux sont observes à la loupe binoculaire et au
microscope photonique si nécessaire.
Les résultats obtenus sont analysés par la méthode de fréquence
d'occurrence (HYSLOP, 1980) * et sont présentés sous forme de
tableaux. Le trophisme de chaque groupe est caractérisé par le
régime alimentaire de quelques espèces, illustré par des figures.
Le phytoplancton a été identifié en s'appuyant sur les clés de
BOLECH, (1962) et CARPENTIER,
(1982). Les proies animales ont été
identifiées jusqu'à l'espèce si possible avec
le concours de
spécialistes ou en se référant sur les documents de systématiques
de SERET & OPIC (1981), et FAO (1981).
Il faut noter que la détermination de l'espèce de prloie est
souvent difficile, surtout lorsqu'il s'agit de petits crustacés
de débris ou restes d'organismes,
compte tenu de l'état de
digestion parfois trop avancé. La détermination est alors moins
précise, et c'est l'ordre seulement auquel appartient la proie
qui a été souvent considéré.
La méthode de fréquence d'occurrence consiste à:
- séparer les estomacs llpleinslO, des estomacs vides,
- déterminer le nombre de fois qu'une catégorie d'aliment est
rencontrée dans les estomacs.
- exprimer cette occurrence en pourcentage suivant la formule:
NO est le nombre d'occurrence d'un aliment donné,
Np est le nombre d'estomacs pleins ( Np = N - NV)
N est le nombre d'estomacs examinés
NV égale le nombre d'estomacs vides.
Cette méthode est simple, rapide, et requiert peu de moyens
techniques. Elle donne une bonne indication sur les préférences
alimentaires des poissons.
Cependant les fréquences d'occurrences ne sont pas cumulables,
car dans un même estomac on peut trouver des représentants de
plusieurs catégories d'aliments. C'est pourquoi pour une espèce
donnée:
100 No / Np > 100

4
III - RESULTATS
Tableau synthéthique des résultats
--
Trophisme
Familles
Espëces
Stade
-
-
Mugi lidae
M. curema
L. dumerili
Détritivores Mugilidae
S. melanotheror
adulte
T. guineensis
adulte
E. fimbriata
juv.aduit
Plancto -
Clupeidae
S. maderensis
j u v é n i l e
phages
1. africana
juv.adu1.t 1 c: ,3 - 2 '1.5
- - -
Drepanidae
11. africana
adulte
111-335
Gereidae
E. melanopterus subadul t e 10 1, -- 1 5 (1
Mallaco -
G . ni.gri
adulte
12 s-1 3.3
phages
Cyncglossidae
C. senegalensis
adu:.. t e
Tetraodontidae E. guttifer
adul.te
-
-
Scianidae
P. brachygnatuz
j uvéni 1 e
Prédateurs
Carangidae
I'7. hippos
juvénile
d'épifaune
Pomadasydae
P. jubelini
sLbadulte
Polynemidae
G. decadactylus j Lvéni le
Ariidae
A. latiscutatus adulte
lcJ’jJ-3*)0
Vichiidae
H. fasciatus
JLv.adult
13.5-2 LO
Ichtyophages Elopidae
E. lacerta
subadulte
13 13 -- 3 3 4
Serranidae
E. aeneus
juvénile
.-
Scicnidae
10. elongatus
su.badulte 214-3#30
Scombridae
s . tritor
adulte
16:3-430

5
3 . 1. - Analyse des contenus stomacaux
3.1.1 - Musilidae
Deux espèces de mulets considérées comme les plus fréquentes
au Sine-Saloum (tab. 1) ont été choisies pour cette étude.
Muai1 curema
Sur treize individus subadultes et adultes dont la taille
varie entre 190 mm et 255 mm, nous avons relevé un seul estomac
vide. Le contenu des estomacs pleins se compose de particules de
sédiment (grains de sable, vase) associées à de nombreux kléments
du phytoplancton qui se
trouvent
être
principalement
d.es
diatomées et des algues filamenteuses.
Les
diatomées
concentriques
des
genres
Coscinodisctis,
C'occonêi s, sont avec les pennées des genres Nitzschia, Naviçula
est Tkalassiothrix sont prépondérants dans lwalimentation. On les
retrouve
dans
tous
les
estomacs
pleins
(tab. 2).
Les
dinoflagellés
Ceratium n'ont
été
trouvés
que dans quelques
estomacs (25% en occurrence).
les
débris
végétaux
sont
moins
importants
(16,6% en
pourcentage d'occurrence).
&iza dumerili
Trente deux estomacs ont été examinés chez cette espèce,
vingt deux contenaient de la nourriture. La taille des individus
subadultes et adultes confondus varie entre 167 mm et 255 mm. L.
dumerili a un régime alimentaire similaire de celui de! M. surema.
Le tableau 2 montre que les grains de sable associés à la
vase et diatomées Nitzschia, Coscinodiscus, Cocconeis, Navl,cula
et
Thalassiothrix
constituent
tout
comme
chez M.
curema
l'essentiel de la nourriture (100% en occurrence). Les algues
chlorophycées microscopiques
(86,4%
en occurrence)
sont: aussi
trés présentes dans les estomacs. La consommation des débris
végétaux semble plus importante chez Liza dumerili que chez Rugi1
curema. De plus des petits crustacés Ostracodes ont été trouvés
dans deux estomacs; ceci pourrait indiquer la capacité de L.
dume.rf3.i d'ingérer occasionellement des crustacés planctoniques,
3.1.2 - Cichlidae
"Tilaoia quineensis
L'analyse du contenu stomacal est faite sur onze individus
adultes de
120 mm à
180 mm.
la nourriture se
compose
essentiellement
de particules
détritiques
(sable et débris
végétaux) auxquelles s'associent de nombreux diatomées (tableau
2) * Du zooplancton est aussi ingéré par T. guineensis.
Sarotherodon melanotheron heudelotii
Trente individus adultes de 130 mm à 185 mm ont été examinés
(tableau 2). S. melanotheron se nourrit aussi sur :Le fond, de
mirobenthos associé au grains de sable. La matière organique
d'origine animale (oeufs, écailles de poissons, appendices de

crustacés)
ainsi
que
de nombreux
détritus
non
identifiés
composent l'alimentation de ce poisson.
A l'opposé de T. guineensis, les crustacés planctoniques sont
rares dans la nourriture de S. melanotheron au Sine-Saloum.
Copépodes et Ostracodes ont été trouvés dans un seul estomac.
&femichromis fasciatus
Neuf individus juvéniles et adultes dont la classe de taille
est comprise entre 135 mm et 210 mm ont été étudiés. Trois parmi
eux avaient llestomac vide. La nourriture (tableau 6) se compose
essentiellement de petits poissons
(alevins)
dont l'état de
digestion avancé n'a pas permis d'identifiés et de petits crabes
Sesarma sp. et Grapsus grapsus.
3.1.3 - Clupeidae
La composition du régime alimentaire des trois espèces
présentes dans l'estuaire figure dans le tableau 3.
Ethmalosa fimbriata
Les individus examinés sont surtout des adultes; quelques uns
seulement étaient des juvéniles. La taille des individus varie
entre 67 mm et 278 mm.
Cette espèce se nourrit essentiellement de phytoplancton. les
diatomées constituent la nourriture trouvée dans 29 estomacs sur
un total de 32 estomacs pleins. Leur pourcentage d'occurrence est
de
90,6%.
Les
genres
les
plus
abondants
sont
N.itzshia,
Chaetoceros,
Navicula,
Coscinodiscus et
Diploneis.
Les
dinoflagellés
Ceratium,
Peridinium et
Dinophysis
(62,5% en
occurrence), sont également trés présents dans l'alimentation des
ethmaloses. Le zooplancton est représenté dans les esltomacs de 7
juvéniles de taille comprise entre 67 mm et 132 mm. Il. se compose
de copépodes, dlamphipodes, d'oeufs et de larves de poissons. E.
fimbriata ingère aussi des détritus organiques.
Sard.inella maderensis
Vingt et un individus tous des juvéniles ont été examinés. La
longueur à
la fourche est inférieure à 200 mm.
Le régime
alimentaire de S. maderensis est composé majoritairement de
zooplancton mais aussi de phytoplancton. Les copépodes qui sont
présents dans 71‘4% des estomacs,
semblent être les proies
préférentielles de S. maderensis. Les diatomées
(!57,1%) I les
chlorophycées microscopiques (33,3%) et les dinoflagellés (23,8%)
sont assez bien représentés dans l'alimentation de S. maderensis.
Parmi les larves ingérées,
celles des gastéropodes sont trés
fréquentes dans les rations avec 23,8"o en occurrence (tableau 3).
Ilisha africana
Seize individus juvéniles et adultes de taille comprise entre
102 et 205 mm ont été traités. L'alimentation de ce clupeidé
comprend à la fois du zooplancton et des proies plus grosses. Des
annélides polychétes, des crevettes et des mysidacés (tableau 3)
ont été trouvées dans les estomacs d'individus de taille comprise
entre 164 mm et 205 mm. Les copépodes (75% en occurrence),

7
les larves de décapodes (50%) et les amphipodes (43,7%) sont
prépondérants dans la nourriture de I. africana. Les Crevettes
avec 37,5% sont également fréquentes dans les estomacs.
3.1.4 Scianidae
Pseudotolithus brachycrnatus
Sept estomacs ont été examinés. La taille des individus, tous
des juvéniles varie de 160 mm à 280 mm. Le tableau 4 montre la
composition de l'alimentation de cette espèce.
La crevette
Penaeus notialis est la proie trouvée dans 4 des estomacs. Des
juvéniles de Sardinella maderensis et de Ilisha africana ont été
identifiés parmi les proies.
Yseudotolithus elongatus
Neuf individus subadultes et adultes de 214 à 34Omm ont été
examinés. La nourriture trouvée dans 6 estomacs comprend (tableau
6) surtout des juvéniles de poisson Sardinella maderensis et
Gerres nigri (16,6% en occurrence). La crevette Penaeus notialis
(16,6 %) est également incluse dans le régime alimentaire de
l'espèce.
3.1.5 Gerreidae
Xl s'agit de Gerres nigri et Eucinostomus melanopterus ; ces
espèces ont été trés souvent rencontrées dans les mêmes biotopes
eerres niqri
Trente et un estomacs ont été examinés dont deux vides
chez
des subadultes et des adultes de 120 à 183 mm de taille.
'L'alimentation de G. nigri est trés variée (tableau 5), mais
reste dominée par les mollusques (bivalves et gasteroplodesi) u
Les espèces de bivalves dominantes dans les contenus stomacaux
des
individus
sont
Dosinia
isocardia (34,5% en pourcentage
d'occurrence), et Tagellus angulatus (17,2%) parmi l.es nombreux
l
fragments coquillers présents dans les estorna& et les intestins.
Le tableau 5 montre que Gerres inclut dans son régime
beaucoup d'autres proies comme les brachiopodes Lingula sp ,des
petits
crustacés,
des débris végétaux et des
ailgues.
Des
annelides polychètes ont été trouvées dans deux estomacs+ La
présence des grains
de sable dans les estomacs confirme le
comportement benthophage de Gerres nigri.
Eucinostomus melanopterus
Cette espèce a un régime alimentaire comparable à celui de V.
.:ligri Trente individus, des subadultes et adultes de 1.00 mm à 150
mm ont été examinés ; quatre estomacs étaient vides. Ile tableau 5
montre la composition du régime alimentaire de Eucinostomus
melanopterus chez G.nigri, on note la présence non négligeable
(12,5%) de Leda bicuspidata et de Tellina nynphalis associés dans
quelques estomacs. Les annélides polychètes sont fréquents dans
les bols alimentaires de E. melanopterus leur pourcentage
l
d'occurrence atteint 50%.
La crevette
Penaeus
notialis
est
également rencontrée dans certains estomacs, ainsi que de petits

8
crustacés planctoniques et des detritus organiques. De maniere
générale,
les gerreidés ont un spectre alimentaire très large;
cependant les mollusques de petite taille semblent être leurs
proies
préférentielles.
Leur bouche protractile
serait
une
adaptation au
prélèvement
des
organismes
fouisseurs.
Par
ailleurs, E, melanopterus semble plus apte à la captu,re de proies
vagiles plus grosses (annélides polychètes, crevettes...) *
3.1.6 Autres familles
Haemulidae
gomadasvs jubelini
La composition du régime alimentaire de cet Haemulidae est
donnée au tableau 4. Vingt huit estomacs ont été examinés dont
cinq étaient vides.
L!a taille des individus est comprise entre 120-210 mm.,
11 s'agit de formes subadultes et adultes. L'alimentation est
composée essentiellement d'invertébrés benthiques.
Les crevettes Penaeus notialis sont les proies les plus
fréquentes dans les bols alimentaires. Elles sont presentes dans
52,2% des
estomacs
pleins.
Les
larves
de décapodes,
les
amphipodes et les copépodes ainsi que de la matière organique non
identifiée font partie de l'alimentation de Pomadasys.
Les
juvéniles
de poissons
(8,7%) et les algues rouges
(4,3%)
rencontrés dans quelques estomacs peuvent être considérés comme
une nourriture occasionnelles.
Polynemidae
Galeoides decadactvlus
Treize individus ont été examinés, trois estomacs étaient
vides. la classe de taille varie entre 115 mm, correspondant
surtout à des juvéniles. Les crevettes sont présentes dans tous
les estomacs pleins. Les annélides polychètes (30% en occurrence
de galeoides.
le zooplancton et la matière organique font
également partie du régime alimentaire (tableau 4) I
Caransidae
Caranx hippos
Quatorze individus,
tous des juvéniles dont la taille est
inférieure à 190 mm (longueur à la fourche) ont été examinés.
Quatre
estomacs
étaient
vides. La
composition de
régime
alimentaire est montré au tableau 4. Les crevettes, les mysidacés
et les alevins constituent les proies trouvées dans l.es estomacs
de ces juvéniles de Caranx hippos.
DrePanidae
Drepane africana
Le régime alimentaire de cette espéce est étudié sur 8
individus subadultes de taille variant entre 114 mm et 325 mm.

9
La nourriture (tableau 5) se compose surtout de bivalves
parmi
lesquels
Leda bicuspidata et Glycymeris
sp
semblent
prédominants.
Les annélides polychètes ainsi que de nombreux
détritus organiques sont également ingérés par Drepane. Ces
détritus comprennent des écailles de poisson, des débris de
carapace de crabe Callinectes lat.imanus et des débris vegétaux.
De même des restes de crevettes, des oeufs de poisson et des
algues rouges et brunes ont été trouvés dans certains estomacs.
La présence
régulière des bivalves dans
les
estomacs
des
individus,
confère à Drepane africana un régime mallacophage.
Llespéce
est
démersale et
capable de
varier
son
regime
alimentaire en
ingérant
occasionnellement d'autres
types de
proies.
Cynoslossidae
c'ynoqlossus senesalensis
Le régime alimentaire de cette espéce a été étudie sur 6
individus. Les résultats présentés (tableau 51) sont considérés
comme préliminaires. La taille des individus est comprise entre
230 et 515 mm. Ce sont des subadultes et adultes.
Ce sont uniquement des mollusques bivalves (Dosinia isc,carcCa,
Tagel 1 us
angulatus,
Tellina
nymphalis,
Leda
bicuspida ta et
G'l ycymeris sp)
qui ont été trouvés dans les estomacs. Dans
d'autres écosystémes, les annelides polychétes, les échinodermes
ainsi que les brachiopodes ont été mentionnés parmi les proies de
Cynoglosse.
Il n'est pas surprenant que cette espéce vivant constamment
tapie sur le fond se nourrisse essentiellement de bivalves.
Cependant d'autres observations sont nécessaires pour préciser le
régime de l'espéce qui est assez fréquente dans l'estuaire du
Sine-Saloum.
Tetraodontidae
Jphippion wttifer
Huit individus adultes dont les tailles sont comprises entre
200mm et 3OOmm,
ont été examines.
La composition du régime
alimentaire donnée au tableau 5, comprend uniquement des proies
benthiques,
Les mollusques principalement les bivalvles sont les
proies préférentielles de ce prédateur;
Leda .bicuspidatcr et
Tellina nymphalis sont parmi les espéces identifiées les plus
fréquentes dans les estomacs.
Les oursins,crevettesl et crabes
(Callinectes) peuvent être également des proies de E. guttifer.
Ariidae
Arius iatiscutatus
Treize individus adultes ou subadultes de taille située entre
197nun et 3001tun ont été examinés. Les poissons avec 61.,5% en
occurrence,
sont les proies les plus fréquentes dans les bols
alimentaires. Le crabe Callinectes latimanus (23% en occurrence1,

10
la crevettes Penaeus notialis et le mollusque bivalve Te..:1 i:na
nmlphalis (15,4%) font aussi partie du régime alimentaire de
Arius
dans
ltestuaire
(tableau
6).
Elopidae
Elops lacerta
Le régime alimentaire de cette espéce a été étudié sur 55
individus juvéniles et subadultes de taille variant entre 132 mm
et 344 mm. Neuf estomacs étaient vides. Les individus recherchent
leurs proies parmi les juveniles de poisson.
La
prépondérance de
Sarotherodon
melanotheron
(54 a, 3%
en
pourcentage d'occurrence) dans les aliments
(tableau 6) peut
s'expliquer par
le fait qu'une bonne partie des
individus
échantillonnés (36 individus) proviennent de la zone amont du
Saloum ou la forte salinité (gOO/,,) réduit la diversité des
espéces. :T. melanotheron
est l'espéce
largement dominante et
constitue la proie la plus disponible sinon la seule pour Elcps
lacerta.
En dehors de cette zone hypersalée,
les clupeidés (Sar.dir:.eiia
maderensis 6‘5% en occurrence et Ethmalosa fimbriata, 2,2%) sont
aussi présents dans l'alimentation de E. lacerta qui peut ingérer
occasionnellement des crevettes et des mysidacés.
Scombridae
Scomberomorus tritor
Ce Scombridae se nourrit uniquement de poissons (tableau 6).
Sur 43 individus qui ont été étudiés et dont la gamme de taille
se situe entre 163 - 450 mm, trente cinq avaient l'estomac plein.
Ces individus sont des subadultes et adultes. Leur nourriture est
constituée de juvéniles de Sardinella maderensis qui est la proie
la plus fréquente. Cette proie est présente dans 42,8% des
estomacs pleins, les restes constitués de poissons non identifiés
dans les estomacs, représentent 34,3% en occurrence.
Serranidae
Epinephelus aeneus
L'étude du régime alimentaire de cette espéce a été faite sur
9 individus tous étaient des juvéniles. Seulement quatre estomacs
étaient pleins. La nourriture (tableau 6) comprend Gerre.s nigri
trouvée dans
3 estomacs,
Sarotherodon
melanotheron
dans 2
estomacs et S. maderensis trouvée dans un estomac.
Ces données bien qu'elles ne portent que
sur un
nombre
d'échantillons réduit,
indiquent bien le régime ichtyophage
strict du Serranidé.

11
3.2 - Nature des ressources nutritives
L'examen des contenus stomacaux a révélé une large variété
d'aliments consommés par les poissons dans l'estuaire du Sine-
Saloum. Ces aliments appartiennent aux catégories suivantes:
plancton, invertébrés benthiques,
juvéniles de poissonsr débris
végétaux et animaux (Fig. 2a).
=j Le plancton est fréquent (50% ) dans le régime alimentaire
des espèces étudiées, il est constitué de phytoplancton et de
zooplancton.
Le phytoplancton est composé essentiellement d'une diversité de
diatomées. On distingue :
Les
diatomées
concentriques
des
genres
Coscinodiscus et
C'occoneis. Les diatomées pennées des genres Nitzschia, Navicu2a,
Chaetoceros, Diploneis et Amphora.
Ainsi
que
d'algues
chlorophycées,
rhodophycées et
d'algues
brunes.
Cette nourriture est surtout consommée par Mugi1 curema, Liza
dumeri 2 .i I
et
Sarotherodon
melanotheron,
Tiiapia
guineensis,
SardinelJa maderensis et EthmaLosa fimbriata.
Le zooplancton est constitué essentiellement de copépodes,
d'amphipodes,
de larves de décapodes et de poissons. Il sert de
nourriture principalement à Sardinella maderensis E? t à i:i isha
africana.
DU
zooplancton a
été
trouvé en
moindre
abondance
dans
laalimentation des
gerreidés, de
Pomadasys
jubelini et
de
Galeoldes decadactylus.
- Les invertébrés benthiques sont relativement fréquents (37%
en occurrence) dans le régime alimentaire des espèces de poissons
étudiées.
La figure 2b montre qu'ils se composent de grands crustacés
(crevettes, crabes, mysidacés et squilles) avec un pourcentage
d'occurrence de 20%, de
mollusques
(10,6%),
d'annelides
polychètes (a%), de brachiopodes et d'échinodermes avec seulement
5% en occurrence dans les régimes alimentaires. Ces proies sont
consommées de manière parfois sélective
ce qui contribue à
l
caractériser le trophisme de certains especes. Parmi les grands
crustacés,
les crevettes Penaeus notialis sont les proies les
plus fréquentes avec 12% en pourcentage d'occurrence dans les
régimes alimentaires ; elle est présente dans llalimentation de
46% des espèces.
Les invertébrés benthiques constituent la nourriture de base de 9
espèces sur les 22 étudiées, soit 41% des espèces. Gerres nigri,
Eucinostomus
melanopterus,
Pom,adasys
jubelini,
Galeoides
decadactylus,
Drepane africana, Cynoglossus senegalensks, Caragx
hippos, Ephippion guttifer, Pseudotholithus brachygnatus.

12
Fig. 2a - Répartition des catégories d’aliments dans le
régime alimentaire des poissons
il’ --
-
i-31ill’i~fC~T‘b
Divers
Inv
Juv.
Débris
bcntKq
poiss.
v(3gtx
Fig. 2b - Répartition des invertébrés benthiques dans
l’alimentation des poissons

13
Certaines de ces espèces comme G. nigri, E. mela.nopteru;)i, D.
africana -2. senegalensis et E. guttifer se nourrissent davantage
de mollusques.
Les crevettes, les annelides polychètes et les crabes sont des
proies
occasionnelles
pour
d'autres
espèces
telles que
Pseudotolithus
elongatus
Arius
latiscutatus,
Elc'ps
1 acerta,
Hemichromis fasciatus et Ilis.ha africana.
.- Les divers (matière organique non identifiée, écailles et
oeufs de poissons, appendices de crustacés et grains de sables)
ont un
pourcentage
d'occurrencede
25%
dans
les
régimes
alimentaires ; ils ont été trouvés dans les estomacs8 des mulets,
des tilapias,
des gerres ,de Pomadasys, de Galeoides et duArius.
- Les juvéniles de poissons contribuent pour 15% en occurrence
dans les régimes alimentaires des poissons étudiés ; ce sont
surtout
des juvéniles de clupeidés dont l'espèce Sardinella
maderensis
serait la proie la plus régulière dans les bols
alimentaires.
Les poissons-proies sont recherchés dans 1"estuaire par certains
carnaciers
(Scomberomorus tritor, Elops lacerta, .Epinep,heI.us
aeneus, Arius latiscutatus et Hemi.chromis fasciatus.
._
Les débris végétaux
sont des brindilles ou filamments
provenant
des
plantes
vasculaires de la
mangrove.
Ils
représentent
seulement 10% en
occurrence
dans le
régime
alimentaire.
Cette nourriture est consommée essentiellement par
les mulets et les tilapias.
3.3 - Définition des différents grouses tronhicues
La plupart des poissons des estuaires d'Afrique de l'ouest
ont un large spectre alimentaire. Cependant il a:pparaît chez
chaque espèce un groupe systématique de proies ou d@aliments
caractéristique du régime alimentaire.
Nous
avons pu
ainsi
déterminer en tenant compte de la nature de l'aliment qui est le
plus
fréquent
dans
les
régimes
alimentaires,
les
groupes
trophiques auxquels appartiennent les espèces étudiées (tableau
7) L'analyse des contenus stomacaux a permis de classer les
l
espèces dans les 4 groupes trophiques classiques que sont les
détritivores,
les
planctonophages,
les benthophages et
les
ichtyophages.
Le groupe des benthophages se subdivise en 2 sous groupes :
- celui des poissons dont la prédation est surtout orientée sur
les mollusques, ce sont les mallacophages;
~ celui des prédateurs de l'épifaune vagile dont les proies
sont
surtout
les crevettes,
les annellides polychètes,
les
stomatopodes et les crabes.

14
3 -3.1 Les détritivores
Parmi les poissons étudiés, 4 espèces appartiennent à ce
groupe : Mugi1 curema,
L,iza dumerili,
Tilapia guineensis et:
Sarotherodon melanotheron.
Leur nourriture est prélevée sur le sédiment qu'ils sucent
ou broutent
elle se compose
(tableau 7) essentiellement de
l
détritus organiques (débris végétaux, matière organique d'origine
animale),
et des particules
de sable auxquelles s'associent
beaucoup
d'éléments
de la microflore (diatomées et algues
microscopiques).
Les tilapias ont une alimentation plus diversifiée que les
mulets.
Nous avons trouvé dans leurs estomacs des restes de
crustacés, des oeufs de poissons, des larves de décapodes, de la
matière organique non identifiée et une quantité importante de
fragments de plantes vasculaires (cf. tableau 2).
En fait les particules de sable ne sont pas digérées, ont les
retrouve
dans
les
intestins
elles
n'ont
aucun
apport
l
énergétique dans l'organisme, mais sont ingérés à cause des
micro-organismes qu'elles contiennent (BLABER, 1979) .,
Les
tilapias et
les mulets
apparaîssent
comme des especes
détritivores et phytoplanctophages à la fois. Leur position dans
le réseau trophique de llécosystème est intéressante parcequ'ils
représentent
les
consommateurs
primaires au
sein
de
llichtyofaune.
Les détritivores constituent en biomasse 9% des poissons
pêchés à la senne tournante dans l'estuaire.
3.3.2 Les planctonoohases
Trois
espèces
ont
été
classées
comme
de véritables
planctonophages.
Elles appartiennent à la famille des clupeidès ;
il s'agit de Sardinella maderensis, Ethmalosa fimbriata et 1!-lisha
africana.Le zooplancton constitue l'essentiel de leur nourriture
avec les copépodes,
les amphipodes et les larves de poissons
(tableau 7).
Le
zooplancton
est
souvent
associé au
phytoplancton
dans
l'alimentation des S. maderensis et E. fimbriata.
Chez ce dernier, la tendance phytoplanctonophage s'accentue en
fonction de l'augmentation de la taille des individus. Tandis que
I. africana présente quant lui, un régime zooplanctonophage, puis
tend à devenir prédateur de quelques
invertébrés benthiques
(mysidacés, crevettes et annelides polychètes) et de juvéniles de
poissons au cours de sa croissance. L'importance parfois de ces
proies dans l'alimentation de Ilisha a conduit certains auteurs
comme LELOEUFF et INTES (1973) à penser que ce clupeidé peut
abandonner le plancton comme source de nourriture.

15
Les planctonophages sont en biomasse les espèces les plus
importantes dans l'estuaire du Sine-Saloum ; ils représentent 48%
des captures à la senne tournante.
3,3.3 Les benthonhases
Les
espèces de ce
groupe
recherchent
.leurs
proies
essentiellement parmi les invertébrés benthiques. Ces especes
représentent en biomasse 18% des poissons capturés à la senne
tournante.
Elles
présentent
pour
la plupart
une
certaine
flexibilité
alimentaire (cas de Pomadasys jubelini). Nous nous sommes basés
sur la fréquence régulière d'un groupe de proies par rapport à
d'autres dans les estomacs pour déterminer deux sous groupes
trophiques parmi les benthophages.
a - Les Prédateurs de l'épifaune vauile
Ce sont Pomadasys jubelini, Pseudotolithus brachygnatus,
Galeoides decadactylus, Caranx hippos.
La prédation de ces espèces dans l'estuaire du Sine-Saloum porte
surtout (tableau 7)
sur les crevettes,
les mysidacés,
les
annelides, les stomatopodes,les crabes...
La crevette Penaeus notialis est la proie la plus fréquente
dans le régime alimentaire des individus des espèces de ce
groupe. Ces espèces sont également capables d'inclure de petits
crustacés dans leur alimentation (cf. Tableau 4) Ce qui montre
chez celles ci un véritable opportunisme alimentaire.
Les mollusques sont occasionnellement ingérés par
Pomaddsys jubelini (cf. tableau 4).
Certains de ces prédateurs peuvent aussi inclure des juvéniles de
poissons dans leur alimentation.
b- Les mallacophases
Ce groupe comprend Gerres nigri, Eucinos tomus melanopi:erus,
Drepane africana, Cynoglossus senegalensis et Ephippion guti:ifer.
Les régimes alimentaires de ces poissons montrent une réelle
inféodation à la strate démersale. Leur nourriture est prelevée
sur les organismes de l'endofaune et l'épifaune fixée
(les
mollusques, les échinodermes).
Les mollusques (bivalves surtout) semblent être les proies
préférentielles de ces poissons
(tableau 7).
La plupart des
espèces possèdent
une adaptation
soit
morphologique
(bouche
protactile des gerreidés,
garniture de dents robustes de E.
guttifer),
soit éthologique (C. senegalensis très souvent tapis
sur le fond) qui les lie à leur proies benthiques.
D'autres invertébrés benthiques comme les crabes, les squilles et
les
annelides
polychètes
entrent
secondairement
dans la
composition des régime alimentaire de certains mallacophages (cf.
tableau 5).

'1 6
3.3.4 Les ichtyonhages
Six espèces
dans cette ëtude se comportent comme des
ichtyophages. Il
s'agit de
Pseudotolithus
elongatus,
Arius
latiscutatus,
Hemichromis fasciatus, Scomberomorus tritor, ~.lops
lacerta et Epinephelus aeneus.
La plupart de ces espèces pénètrent dans l'estuaire & la
recherche de
juvéniles de
poissons.
Elles
supportent
les
variations de salinité dans les différents bras de l'estuaire (E,
lacerta est capturé en amont du Saloum, à une salinité de 900/,,.
Les
juvéniles de
poissons
(Sardinella
maderensis
surtout)
constituent l'essentiel de la nourriture de ces espèces (tableau
7).
Certaines
espèces
ichtyophages
consomment
aussi
des
invertébrés benthiques (crevettes, crabes et mysidacés).
Les ichtyophages (6% en biomasse) sont trés peu importants
dans les captures de la senne tournante. Il faut noter toutefois
que Hemichromis fasciatus n'est pas inclus dans ce pourcentage.
Les spécimen examinés ont été pris à l'épervier car cette espéce
séjourne le plus souvent prés du rivage et dans la mangrove ou
elle recherche sa nourriture.
Les clupeidés sont
les proies communes à presque tous ces
poissons. Les espéces de petite taille (cichlidés et gerreidae)
sont également trouvées dans les bols alimentaires de certains
ichtyophages.
3.4 -
Variation de l'alimentation avec la taille des ooissons
L'évolution du régime alimentaire avec l'augmentation de la
taille a pu être suivi chez quelques espéces dont tout ou une
partie importante du cycle biologique se déroule en estuaire. La
plupart des individus examinés sont,
soit dans leur globalité des
juvéniles, ou des subadultes, soit simplement des individus de
même classe d'âge qui ont déjà acquis un régime alimentaire
irréversible.
Ethmalosa Fimbriata,
et Ilisha africana sont les
seules espéces pour lesquelles notre étude a fourni quelques
indications sur le changement de régime avec l'augmentation de la
taille des individus.
Ethmalosa Fimbriata a une tendance phytoplanctonophage en
fonction de llaugmentation de la taille.
Le zooplancton est
absent dans les estomacs des individus de plus de 132mm (longueur
à la fourche) mais est présent dans les estomacs des individus de
taille comprise entre 65mm et 132mm. Les individus de plus de
17Omm sont exclusivement phytoplanctonophages.
Ilisha africana
ingére des crevettes et des annelides
polychétes quand il grandit ; en effet ces proies qui ont été
trouvées dans
les
estomacs d'individus dont la taille est
comprise
entre 164mm et 205mm (longueur à la fourche),
sont
absents chez les specimen de moins de 164mm.

3.5 - Relations trophiques au sein du peuplement ichtyque
L'étude du régime alimentaire a permis de déterminer Le niveau
trophique qu'occupe chaque espèce de poisson dans la chaîne
alimentaire. Dès lors, il devient possible d'esquisser un shéma
du réseau trophique de l'ichtyofaune du Sine-Saloum (Fig. 3).
Les débris végétaux et le phytoplancton constituent avec les
détritus organiques la base du réseau trophique ; ce sont les
producteurs
primaires
aux
dépens
desquels
subsistent
les
consommateurs primaires que sontles poissons détritivores (mulets
et tilapias), le planctonophage Ethmalosa fimbriata, ainsi b[ue le
zooplancton et beaucoup d'invertébrés benthiques.
Les
consommateurs
secondaires
sont les planctonophages
Sardi.nella maderensis et Ilisha africana qui se nourrissent plus
de zooplancton que de phytoplancton, et les espèces benthophages.
Ces dernière se nourrissent surtout d'invertébrés benthiques et
font
rarement
l'objet
de prédation
par
les
consommateurs
tertiaires.
Les consommateurs tertiaires correspondent aux poissons
ichtyophagesdont la prédation, bienqu'elle soit essentiellement
axée sur les planctonophages
(consommateurs secondaires), peut
également se
porter
sur
certains
consommateurs
primaires
(détritivores).
La figure 3 montre un réseau trophique assez complexe ; compte
tenu de la variabilité des rations alimentaires, qui a été mise
en évidence chez les poissons étudiés, les relations trophiques
ne sont pas toujours directes. La plupart des espèces peuvent
consommer
des
organismes
appartenant à
différents
niveaux
trophiques (cas des espèces ichtyophages). Selon LAUZANNE (1976
les poissons,
surtout les consommateurs
tertiaires
ont des
relations trophiques trés compliquées.
Nous
avons
constaté que
les
espèces
ichtyophages se
nourrissent des planctonophages qui à leur tour subsistent aux
dépens du plancton. Cette chaîne alimentaire qui est illustre par
la figure 4, en prenant comme exemple l'ichtyophage
Scomberomorus tritor,
est la plus fréquemment observable dans
tous les bras de l'estuaire.
IV - DISCUSSION
Pour la plupart des espèces étudiées les résultats obtenus en
estuaire du Sine-Saloum (cf. tableau 71, sont assez proches de
ceux
obtenus
dans
d'autres
estuaires
par d'autres auteurs
(tableau 8) - quelques différences sont à noter cependant pour
certaines espkes.
BLABER
(1976,
1979) a
trouvé
des
foraminifères
dans
l'alimentation de Liza dumerili en estuaire sud africain, ce que
nous n'avons pas trouvé chez les individus examinés au Saloum
bienque la présence des foraminifères soit signalée par (S ERET,
1983)
Les mugilidés étudiés dans ce travail sont uniquement
l

18
NIVEAUX TROPHIQUES
Consommateurs
tertiaires
ICHTYOPHAGES
S. tritror -
E. lacer-ta -
E. aeneus.
Consommateurs
r---
Y!!-
PLANCTONOPHAGES
secondaires
BENTHOPHAGES
j
S. maderensis - I . africana
L-.
JI -
-_.-
P . Jubelini - G.nigri
I
i
T-- --.-----. -.-J
Consommateurs
primaires
1Li
L
-----q

1
1
1
r-- ------~
DETRITIVORES
PLANCTONOPHAGES
4 Zooplancthon
Mulets
I
E. fimbriata
Tilapias
L
7-T--
Producteurs
I
-
-“----___
di!-
I
------1
Débris végétaux
1
1 Phytoplancton
1
1
Detritus organiques
1
i --a
FIG. 5.. Schéma du reseau tropique dans l’estuaire du Sine - Saloum
4-b Consommation importante
f--------- Consommation peu importante

19
. .
. . l .

20
composés d'individus détritivores qui utilisent la microflore et
ont des contenus stomacaux trés semblables
cependant BAYNE
l
(1976) dans l'estuaire de Sierra leone a mon& que L. dumeril i
ingère des grains de sable plus gros que ceux ingérés par M.
curema.
Les resultats obtenus chez Tilapia guineensis et Sarotherodon
melanotheron sont assez proches de ceux de FAGADE (1970) en
lagune de Lagos. Mais cet auteur a trouvé chez T. guineens.is des
mollusques et des annélides polychètes, aliments absents dans les
estomacs que nous avons examinés.
FAGADE et OLANIYAN (1972) ont trouvé des gobidés dans les
aliments consommés par Hemichromis fasciatus en lagune de Lagos ;
cette proie n'a pas été identifiée dans la nour.riture de H.
fasciatus
au Sine-Saloum ceci pourrait s'expliquer par la
l
faiblesse de l'échantillon i6 estomacs).
En ce qui concerne les trois espèces de clupeidés étudiées,
nos observations ont montré une prédominance des copépodes dans
les bols alimentaires de Sardinella maderensis c!e qui semble
l
recouper les résultats de GAERTNER (1983) qui soutient que les
sardinelles sont capables de sélectionner leurs proies, ainsi en
saison froide les juvéniles ont une préférence pour les copépodes
harpacticoïdes
(Sphirella
SP.,
Euterpina
acutifr-ons
e t
microstella norvegica).
Pour lwalimentation des ethmaloses, nous sommes en accords
avec
FAGADE et
OLANIYAN
(1972)
sur
la
tendance
phytoplanctonophage de Ethmalosa fimbriata lorsqu'il grandit. Ces
auteurs ont mis en évidence en lagune de Lagos le changement du
régime alimentaire de l'espèce en fonction de la taille.
Les
individus de moins de 70 mm sont zooplanctonophages, ceux dont la
taille est comprise entre 70 mm et 170 mm sont à la fois zoo-
phytoplanctonophages,
enfin les individus de plus de 270 mm
apparaîssent comme des phytolanctonophages.
LELOEUFF et
INTES (1973) ont travaillé sur le plateau
continental ivoirien et considèrent
Ilisha africana czomme un
prédateur ; de mème RING (1991) en estuaire Qua Iboe (Nigéria) a
trouvé que les mysidacés et les crustacés décopodes constituent
les proies préférentielles de I. africana. Nous avons observé
cette tendance prédatrice de 1. africana chez certains individus
adultes. Cela indique que le changement du régime alimentaire de
cette espèce est plus lié à l'augmentation de la taille du
poisson, qu'à un changement du milieu.
Au Sine-Saloum la fréquence des poissons dans les aliments de
Pseudotolithus
elongatus
nous
amène à le c1asse.r parmi
les
espèces à tendance ichtyophage. LONGHURST (19571, puis FAGADE et
OLANIYAN (1972) ont trouvé que le régime alimentaire de P.
elongatus était surtout composé de crevettes.
Chez Gerres .n.igr~
les bivalves Corbula, Trigona sont faiblement représentés dans
les estomacs de quelques individus ; alors que ces bivalves se
trouvent ètre la nourriture de base de G. nigri en lagune (FAGADE
et OLANIYAN, 1972 ; ALBARET et DESFOSSEZ,1988).

21
Nos observations ont montré une tendance ichtyophage chez
Arius latiscutatus dans l'estuaire ; alors qu'en Sierra leone
LONGHURST (1957) a identifié des polychètes dans les contenus
stomacaux, et
selon
lui,
les
invertébrés
benthiques
sont
dominants dans l'alimentation de cet ariidae.
Dans l'estuaire du Sine-Saloum, les poissons planctonophages
et détritivores constituent 24% des espèces ; toutefois eYles
sont les plus abondantes en biomasse (68%) diaprés DIOUF & a1
1993. Dans cette présente étude les espèces de ces deux groupes
(planctonophages et détritivores) représentent 32% des espëces
étudiées et contribuent pour 57% de la biomasse totale. Les
prédateurs sont dominants en nombre d'espèces 75% dans l'estuaire
(DIOUF a al., 1993) ; ce qui est confirmé par cette étude où ils
représentent 68% des espèces et 24% de la biomasse.
L'abondance ( en biomasse) des planctonophages est un indice
de la forte productivité du Sine-Saloum ; de même que le nombre
important
d'espèces
indique
une
véritable
diversité du
peuplement.
Dans leur globalité,
les différences notées entre nos
résultats (tableau 7) et ceux de certains auteurs (tableau 8) #
sont peu importantes - elles semblent être plus
liées a la
disponibilité des
reskources
nutritives
qu'à un
changement
radical de
régime
alimentaire.
Chez
certaines
espèces la
faiblesse du nombre d'individus échantillonnés n'a pas empeché
dlavoir une idée sur le trophisme de ces espèces * ce qui
necessite un complément d'échantillon pour préciser ie régime
alimentaire.
Les poissons sont assez électifs dans la recherche de leur
nourriture
; ce qui a permis de les classer dans les différents
groupes
trophiques. On
remarque
cependant
que
cette
classification
n'est
pas
absolue,
car
l'exploitation
des
ressources semble plutot liée aux potentialités nutritionnelles
des biotopes où vivent les poissons. On observe des tendances
Momnivoresll
qui pourraient être pour beaucoup d'espèces une
l
adaptation a;x variations des conditions environnementales des
estuaires et à leur diversité en afrique,de l'ouest.
v - CONCLUSION
La nourriture des poissons au Sine-Saloum est varice une
bonne partie des ressources nutritives est utilisée
ar les
poissons.
Le plancton est plus fréquent dans l'alimentation * il se
compose de phytoplancton et de zooplancton et sert princi"palement
de nourriture aux clupeidés. Cependant il est aussi consommé par
d'autres espèces (mulets et tilapias).

22
Les invertébrés benthiques constituent une nourriture également
trés consommées par les poissons dits benthophages.
La diversité de ces proies entraîne leur exploitation par un plus
grand nombre d'espèces. Certaines dites espèces prédatrices de
l'épifaune
ciblent la crevette Penaeus nolialis comme proie
préférentielle.
D'autres se nourrissent davantage de mollusques
natamment les bivalves, ce sont les mallacophages.
Beaucoup de détritus organiques ou non organiques que nous
avons
classé
en divers,
constituent
une ressource
nutritive
exploitée par
les mulets et tilapias que l'on qualifie de
poissons détritivores.
Les juvéniles de poissons (clupeidés surtout) et les; especes
de petites
taille (tilapias et gerreidés) sont les proies
recherchées par les carnassiers ichtyophages.
La variété d'aliments recensés favorise l'installation dans
l'estuaire d'un peuplement de poissons abondant et diversifié ;
et l'émergence d'un réseau trophique assez complexe. Grâce a la
connaissance de leur régime alimentaire, nous avons pu trouve
dans quel niveau trophique se situent les différentes espèces de
poissons.
La chaîne alimentaire la plus fréquente dans l.lestuaire du
Sine-Saloum
est
celle
constituée
par
les
ichtyophages
(consommateurs
tertiaires)
prédateurs
de
clupeidés
planctonophages
(consommateurs secondaires) qui ii leur tour
subsistent aux dépens du plancton (consommateurs primaires) t

23
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Fig.1 - Estuai~re du Sine-Saloum
r!: :
1
I---m
1 ."r f- '"
/II' .,

26
1 a3lealJ 1 LISTe aes espc?c’:?i> cruax3es
:XDRES
FAMIL LE Y-.>
-I.---.
7opiformes
ELOPIDAI
.---
---- ...” - - -
::lupeiformes
-
CLUPEICCAE
;iic;nformes
ARil[->A;:
Anus Z~fiscufatus
- .-..- --.~
SERRAN I:iAE
-
-
-
-
CARANGIDAE
----~-
C;ERRFI[ )L\\E
DREI’ANll.!AE
Brepa9e africancr
_-_.-.<-I _<_-.
t--
P()i.Vl’UE t\\(lDAi
i3
.“.- ---- -_. -“---.--.--
-.--~_ -..._.
- --__ -,.-..._ ~.
a3
--- --.-
..---.-A..-~.
, Pjeiir07ectitorrnej
-__--
- - cYt~m3 ~jSSIrv,E
Cynogiossus seneyalensis
-- -.--- -.^-..-- .
6
..-__"_.-- _.._ _-
8
- - - - - .-.-- ” ._-_.--_-- __._ _I
c4Q
---.-.- . ..- I...
. ----_,-_.ll

27
Tableau L.- Composition du régime alimentaire des espèces détritivores
. - - _ “ - . - - -
- - - -
r\\nugil curema 1L“.--
.tza
durnerilii
rilapia guineensis-
Sarotherodon m+$anotheron
---...----1
- -
- - - - - . - ^ - - . I - - -
. _ .

- “ - l _ - - y I - - -
\\lon:bre d’estomacs examrnés
fr\\Iv= 1
dv =lO
\\Iv = 1
dv = 2
- - - - - - - - -
-.-.--1-.-- 1- r9’12
lip = 2;
4
Jr, = 28
I--X--..---lIII_I. _
Xw% de taille
-
-
-
-
--.--- - -- 190 - 25 mm
67 - 21
_-
mm
Irn
1 30 - 185 mm
.I~--.-.-+-.e”--“‘----.
I&-ltews stomacaux
No
%
No
Y - -
No
%
No
Y5
--_..-.-__I-
-.-.---. - - -
i
-
-
-
-“-- _-.. ---+-.-..-----.
!c:aiks de poissons
3,6
jppendices de crabes
7.1
lftuis de poissorx
20
7.”
:topepocles
20
3.::;
34 rncodes
3.G
Imphipodes
10
arves de dkapodes
30
:
~ysidacr3.s
10
&Gre organique non ideniifiee
50
7
2Cl
MYe vase
100
1oc
100
28
100
Mris de plantes vascuiairt?s
16.6
22-Ï
101)
6
21 4
Ygues jchlorophycées fknentetws)
58.3
86.4
90
11
39 3
~inoflagellés:
25
18.2
10
4
14 4
Ceratium
t i-
Peridiniw
+
Dinophysic;
Moméf:s:
100
100
2:
1 Or)
Coscinodisws
t+t
Cocconeir
t t
Cyclotella
i-
Navicula
t t
Nitzschia
t++
Thalassioth x
+- .t
Amphora
t
lstemia
-t
!lJws dld~Omf%?s
t
--.^ ._,- --~------ -- ----
-_ _I .__._._ --_-. _...
Ibondar It
+ = pe1r abondant
ISSCY abondant
_z
absent

28
Caractérisation du trophisme des espèces
détritivores
Liza dumerili
Sarotherodon melanotheron

29
Tableau 3 - Composition du régime alimentaire des espèces planctonophages
--
- -
- - _ - -

1 - - - - ,
Sardinella maderensi IZfhmalosa fimbriata
-.“-------
.._,
“_
Ikha africana
----_._
- - - - -
Ombre d’estomacs examinés
u/ = 0
rav = 2
Jv = 0
-------” qp = 21
Ltr
Je_= 16 -1.1-“_ ,-
sasse de tailie
--.ll--. 67- 196mr7-l-
-
1
02. 205 mm
>ontenus stornacaur
\\lO
%
:/o
-~-1_--. ------r
-
-
-
Séniles de poissons
.arves de poissons
4
19
2
62
Ieufs de poissons
3
14 5
2
6,2
.arves de gastéropodes
5
23:;
1
3,l
.arves de décapodes
2
9,5
1
3.1
;opepodes
15
71 .4
2
6.2
4mphipodes
4
19
3
9.4
sopodes
3
14.3
;umaces (Leucon sp ;
1
4,8
Aysidacés
;revettes (Penaeus notiak 1
Jnnelides polychètes
Aatit$re organique non idwtifiéc?
5
15.6
Thlorophycée,;
7
33.3
~i~oflagelks:
5
23,8
20
62.5
cc?rat/um
t
i-t
Ditlophysts
+
Perid/niulrl
t-
Motnées:
1 2
57.1
2’9
90.6
N!tzschl, 1
-i c +
tt-t
Coscit7odisi:ii.~
+ +
t t
Cocconeis
+ -t
++
Tl?a.k?ssiotill~~
+
+
Am,ohor<l
+
t
Dlpbneis
,-
++
Na weub
tt
t-f
Chaetoceros
1 t
c i-
Plel trosigt 1 la
+
t-
Mhmtn
t
+
I
\\utres dlatomces
-
--.- . . --_-
+
+
.t..---. ._._-
+ +-+ -: abondant
= absent
+ t - assez abondarlr
NV =: estomacs vides
+
peu abond;int
Np= estomacs pleins
No - occurrence

30
Caractérisation du trophisme des espèces
planctonophages.
8C ;
Sardinella maderensis
Ethmalosa fimbriata
Ilisha africana
80 ;
7c 1

.,
..,
!

.

-<
<
rl
.

.
l,
,-
.
.
,i
A:
:..
..
,
A<
1.



.
.
.

.
.
/
/
I

,
*

I
,‘.
I
l
i
__j
31

I
!

r

I
IT,I!

32
Curactbrisation du trophisme des
espèces prédatrices de l’épifaune.
Pomadasys jubelini
Trophisme d’ espèces mallacophages
Gerres nigri
Eucinostomus melanopterus
,
.‘K
..i i,.,.,
‘.‘.A.......... ‘,.::..:...:.~.:.~.~,~,~.:.~
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33
rarjteau 3 corny~owroo 131~ regime alimentaire des espèces mallacophages.
- - --.
-- ---- ---_ ,-_
Espèces
- - P
.3. nigri 1 E. melanopte D. africar Ssenegak 5.1 guflifer-.
Vombre d’estomac-
\\JV =2
NV = si
NV=0
vv=o
vv = (7
-i
?xaminé:;
-.- Vp = 29
Np = 26
Np = 8 vp = 6
Glasse de taille (en m
-.- !20- 183 T100 150
Zoiltenus stomaca!.ix
,
~-- __.
Mollusques:
Jasteropodes
Bullariu adansonil
6.9
3
Pteropoda sp
3,4
>enta/ium senegcrkns
6.9
2
arves de gasteronodfi
24.1
Jasteropodes ~TI I-llr
10,:
7
26.9
Sivalves.
Dosinia isocarcla
34.5
19.2
6.6
Tagellu; angL,latu :
17.1
7.7
125
.6,6
Leda k)iCuSpidOti.
6,9
11.5
37,5
-6.6
CorbUa trigona
lC),?
Glycymeris sp
3.4
2
7,7
25
16,6
Teiiina nymphcrlis
3,4
3
11.5
50
Bivalves ?on IdWitifié:
0
23
12.5
?3,3
irachiopoaes:
Lir?~~U/O 5-p
20.7
4
ichinodermes
Zrustacés:

Penaws notiohs
3
~a/hnecles Iafimmw
arves de aecapod~~~;
6.9
!
3.8
Amphipoaes
17,;
Copépodes
10,:
77
Cirripedes
77
Squi/k3 sp
3.8
4nnelides poIychC:\\t+as
6,9
50
25
3eufs de pc~~ssc:~r-~
13.E
12,5
kailles de poiswr~l
6.9
3.8
12,5
IlgLJeS
37 5
Xbns '&)é!alJ~
17.2
6
23
25
vlatiè:e erg non id6 ré
31
7
26.9
25
arains de sable
37 ç
--A-
3
- - . _
7.7
-
-
i\\j,c =: nombre d estomacs vides
N::I : nornbre d estomacs “pleins”
N :, :’ ftéquenw d’occurrence

1 . /
t- /
/ l / / /
./’
,,
<

.
1.

9.
I

:

*.

:._
,-
i‘
-.
L),
l
J‘
.

1
+
$
i
i,:


i
-.
_
.

_’
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1’
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34
(
I




,
,

.>
i



I-Ii\\i
,
.



1.l
t.3.
c.:
!:.i

.
,
i
I

l

-.
“,
(.‘)
i

<.

35
Trophisme d’espèces
ic htyophages
Arius latiscutatus
Scomberomorus tritor
ulllIuuIIuII
:
dist7a

36
Tableau 7.- Présentation genérale du régime alimentaire des espèces
de poissons dans l’estuaire du Sine-Saloum
G
- 1 - - - - . _
roupes 1 ESPECES 1 MATIERE (ilooplanc - Invertéb. 1 Poissons
c
Divers
troPhiaues
-ton
-
- benthi .
-
-
ETRITI-
‘t sable*
urema
débris vég.
iza
Diatomées*
Sable*
‘umerili
débris vég.
ïlapia
Diatomées*
sable”;
VORES
wineensis débris vég.
restes de
crustacé5
Sable”,
détritus
organiq.
-
-
-
Zopepod
‘LANC-
TONQ-
--.-
-“..-- -
PHAGES
oeufs de
f,imbriata
j
Doissons
-- ..y.------ Ioissons
-
-
-
i Vsha
Juv.pois.
I.crfricana
[/
Gopépod.”
/
amphipod.
larves de
poissons
-1.~.- -. - - - - -
~.
- - -
‘REDA-
I3. brachygnathus
---._-
Crevettes*
.TEURS
Zaranx hippos
ll.“_-._l__
- - ,-.
Crevettes*
--. ----
I’épifaun el ? jubelini
Crevettes*
Détritus
crabes
organiq.
-.f - ,---.- ---- -_ -
annelid.
-__---
Saleoides I
Crevette*
Détritus
jecadactylus
organiq.
I
-_-. -._c- -.- _... - -.--... ---.
---~ ll_^-- --
arepane
I
Bivalves*
Détritus .
gfricana _-. -. ~- _._ --- ._-. ..- .__. --._
---____
Sable
I-_^“__ I-
AALLAC( serres nigri i
Mollusq.’
-PHAGE’
----i - _..- I . . --1-
.-._^ -
Eucinostomus
melanopterus
--L- .--.--
CHTY O-
A. latiscutatus
-_-... - _.-.-_-
‘HAGES
Elops lacet-ta
- ____. .- ._._-__
S. tritor -. I- .__.... _ -____
E. aeneus
i
--__.- .L-- __._~_
Juv. pois. =juvéniles de poissons
Invertéb. benthiq. = invertebrés benthique:
* Elements tres présents dans I’alime,itation.

Tableau 8 - Regime alimentaire de quelques poissons de lagunes et estuaires tropicaux.
-.-~--.,... _... _-.--.-
j Matières organiques /
Zooplancton
1 i n v e r t é b r é s b e n t h i q u e s / ----/
Poissons
Divers
Réf. bibiogr.
/
Localités
I
:ESPECES
A..
vegetales
/
y---i-..---.
_.--._ -
-

.-_-...._ /
1
I
.._-_-. -:
Arius latiscutatus
_
Crabes. crevettes.
!Poissons
i
LONGHURST. 1957

j Sierra Léone
bivalves . polychétes
Caranx hippos
!
-

_.----
.
Crevettes,gasteropodes
‘Poissons+
~FAGADE & QLAN~YAN 1972
/
.-~.--_
1 Lagos Lagoon
- - -
Pomadasys jubelini
Petits trustaces
Crabes. crev&tes. tklves ;juvéniles de
/Sierra
Léone
,
~ -- .--. --c---
-_.... ~_. echinoderme.
polychètes [poisson
_-
IYAN, 1972
jlagos
Lag_oon
.I_
-_.-
E p h i p p i o n güttifer
/
_~..._~_
-. .y-.--------------p
i
Cynogbsscls senegaiensis / -
Petits crustacés
Echinodermes.bivatves
/ LONGHURST, 1957
iSierra Leone
;
brachiopodes. polychètes -
CADENAT, 1954
ISénégal
IFAGADE, 1970
j Lagos Lagoon
--
-.~---
ILE LOEUFF & INTES 1973
/Gd Bassam (RCI) ’
Drepana africana
Petits crustaces (Mysidaces Polychètes, bivalves.
i LONGHURST, 1957
jSierra Léone
amphipodes. copépodes
,echinodermes
( o p h i u r e s
!CADENAT. 1954
j
Sénégal

:
holothurius)

Ethmalosa fimbriata
j Phytoplancton
;Copépodes, nauplii.
j
Bivalves. larves de

;Oeuts de poisson NIELAND, 1980
Lagune Ebrié
/(Dinoflagellés. diatomées !Ostracodes
‘gastéropodes
I
‘grains de sable
FAGADE & OLANIYAN, 1972
,Lagos Lagoon
jalgues microscopiques) 1
I
1 Ifisha africana
I
j Petits crustacés
j-
ICrevettes”
/Juveniles de
iOeufs de poisson FAGADE & OLANIYAN, 1972
Lagos Lagoon
;Larves de poisson. larves
:
1 poisson
1
KING, 1991
Qua Iboe (Nigeria)
I
,
l
LELOEUFF & INTES, 1973
Cote &Ivoire-
! Sardinella maderensis
/
Lagos Lagoon
i-
,
:Oeufs de poisson FAGADE & OLANIYAN, 1972
ICopépodes larves de
/
l
j
!
(Nigéria)
I
igastéropodes et bivalbes
?
I_
l
-~
i Efops facerta
/ Mysidacés
I Bivalves, gastéropodes
~&IV. d’elhmaloses
HIEDARE, 1980
Lagune Ebrié (WI)
j -
/
1
‘crevettes
jde sardinelles de!
FAGADE & OLANIYAN, 1972
Lagos Lagoon
/
jcaranx,de
gerres j
jde
trichiurk !
~ ‘GG;ii Léone --.- -
Eucinostomus melanopier+ -
Copepodes . Mysidaces
:Bivalves, gasteropodes,
/Oeufs de
polychètes, brachiopodes ,
!poisson. détritus !FAGADE & OLANIYAN 1972 i, Lagos Lagoon
,
‘ALBARET & DESFOSSEZ.iY88iEbrlé (RCI
Gerres nigri
-
Bivalves. gasteropodes
‘Insectes.oeufs
icvRu,-~8-.~Ëtï%~983
!Estuaires du N&
/
ide poisson.détritt/
](Afr. du Sud)
j
_---._-~_l~~--~--_.-~---_~”
.__ .._-~-
~-
grains de sable
IALBARET & DESFOSSEZ. j 198jEbrie (RCI)

ostracedes :
p,>1),.CL?,i-t3;
/
~I~L;E?S, i&risi
I
de
!
1 laggon
1
'V+~:~L+t~l.JX
.”
!
!arves d e I

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/
/
I
+-
irioliusq. j
--L.. _-1.-_
-..y-
;
-tacesi
f
/
1
j
Sorofherodon
j
Datornées ! Copépodesi
/ Restes ’
Lagos
melonofheron
lalgues. dkris ostracodes I Poiychèies
Ide crusi
FAGADE. 1 9 7 G i
lagoon
1 v e g e t a u r i l a r v e s d e /
I *-taces.!
l
:
mollusq. j
becailles
I
1 S e n e g a l
- ” -.-
c,îjcsp,~~t, iL$?jTYlvjZji\\i i
Lagos
1972
1 l a g o o n
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