NOTE SUR LES POSSIBILITÉS DE PÊCHE DE...
NOTE SUR LES POSSIBILITÉS DE PÊCHE
DE REQUINS-CHAGRINS (Cefif'Vhofiuh WV.)
AU LARGE DU SÉNÉGAL
p a r
A. CAVERIVIERE
RAPPORT INTERNE
No 51
NOTE SUR LES POSSIBILITES DE PECHE DE REQUINS-CHAGRINS
(Centrophorus spp.) AU LARGE DU SENEGAL
Les requins-chagrins sont des requins profonds de petites tailles
dont le poids moyen dans les pêches effectuées au chalut devant le SElnégal
est de 3,s kg. Ils peuplent l’ensemble de la pente continentale des fonds de
I50 Z 900 m avec une répartition nref érentielle de 400 à 700 m (tableau 1) .
Les requins-chagrins sont intéressants àplus d’un titre :
- Ils possèdent un foie volumineux dont le poids moyen est proche
clu kilogramme. Ce foie est très riche en une huile très fluide appelée squa-
Yène. Un kg de foie donne un litre d’huile (860 g). Elle est utilisée en
parfumerie et également dans l’industrie comme lubrifiant (horlogerie, système-
hydrauliques , aéronautique... ). Le cours de l’huile suit les fluctuations
de l’offre et de la demande. Actuellement,les foies ramenés à Cadix dans des
fûts de 200 litres p ar les chalutiers espagnols opérant devant le Sénégal, sont
achetés aux environs de 1 200 F CFA le kg.
- La chair séchée et salée est très proche au goût de la morue (il
est paraît-il très difficile pour un connaisseur de faire la différence). Elle
est également commercialisée par l’équipage des chalutiers espagnols à 500 F
le kg environ.
- La peau peut être utilisée en maroquinerie de luxe sous le nom
de Galuchat. Des tanneurs français ont pris récemment contact avec le CRODT
pour en obtenir des spécimens.
Les requins-chagrins ont fait l’objet d’une exploitation artisanale
au Sénégal et en Côte d’ivoire. Les acheteurs de foies obtenaient 80 fûts de
200 1 d’huile par mois à Kayar (Sénégal) et 30 fûts à Abidjan. Les deux pêche-
ries operaient à proximité de Canyons sous-marins qui pourraient favoriser la
concentration des Centrophorus, cependant l’emplacement des pêcheries ne pro-
vient peut-être que de la proximité de la côte par rapport aux fonds favorables.
Les modalités de l’exploitation à Kayar nous sont tres mal connues,
par contre celle de Côte d’ivoire a fait l’objet d’une étude récente. A
Abidjan la pêche est effectuée à partir de pirogues individuelles tGs légères
sur les fonds de 200 à 300 m. Chaque pêcheur
dispose d’une à deux lignes
de 2 mm de diamètre. Le bout de la ligne est garni d’hameçons ~1’ 5 fixés sur
des avançons en fil de fer de 1 mm de diamètre et de 25 cm de longueur. Les
avançons sont espacés de 80 cm et le nombre d’hameçons est variable de 23 à
44. La partie efficace de la ligne représente donc de 19 à 35 m. La ligne est
lestée d’une pierre ronde d’une douzaine de cm de diamètre et son filage est
arrêté dès que le lest touche le fond. La pêche s’effectue alors en dérive.
Les sorties sont journalières et les prises sont élevées malgré le
temps de pêche réduit dû à la longueur du trajet aller-retour. Des prises
supérieures à 200 kg de requins-chagrins par jour ne sont pas rares. La
flottille est très concentrée sur les lieux de pêche, ce qui pourrait traduire
un comportement grégaire des Centrophorus. Les plus forts rendement,s sont.
obtenus en saison froide et sont vraissemblablement dus à une remontée des
requias-chagrins à cette époque.
Les bonsrendements obtenus en Côte d’ivoire pour un nombre d’hameçons
très réduit et à des profondeurs qui ne paraissent pas les meilleures
(‘cf. tableau l),dans des eaux à productivité relativement faible, permettent
de supposer que ceux-ci pourraient être encore plus élevés au Sénégal. Parti-
culièrement dans le Sud (Casamance surtout) où les récentes données de chalu-
tage (tableau 1) montrent des rendements très nettements supérieurs à ceux de
la côte Nord.
Notons que des essais de pêche à la palangre de fond,effectués derniè-
rement par un armateur de Côte d’ivoire, paraissent donner des résultats positifs.
Le stock de Centrophorus situé devant le Sénégal paraît donc à même
de supporter une activité rentable de pêche, à la ligne ou(et) à La palangre,
et ce à la condition que des débouchés sûrs soient trouvés.
Fait à Dakar, le 18-11-1982
A. CAVERIVIERE
ZONE NORD
ZONE
SUD
STRATE
T
I
n
m
n
m
100 - 200
m
4
090
4
590
200 - 300
m
7
090 t4 030
300 - 400
m
7
097
4
692
400 - 500
m
7
27,0
5
31,2
500 - 600
m
7
17,o
4
106,8
600 - 700
m
7
390
4
42,7
700 - 800
m
6
138
4
L 893
800 - 900
m
3
090
3
2,3
900 - 1000 m
3
090
3
090
-
-
Tableau l.- Prises moyennes horaires de requins-chagrins
par strate bathymétrique au large du Sénégal
(Zone Nord : de Dakar à Saint-Louis ; Zone Sud:
de Dakar au Cap Rosso).Pêches effectuées en
octobre 1982 par le N/O CRUZ DE ARALAR sur 11
radiales.
n = nombre de traits
m = moyenne horaire.
DE REQUINS-CHAGRINS (Cefif'Vhofiuh WV.)
AU LARGE DU SÉNÉGAL
p a r
A. CAVERIVIERE
RAPPORT INTERNE
No 51
NOTE SUR LES POSSIBILITES DE PECHE DE REQUINS-CHAGRINS
(Centrophorus spp.) AU LARGE DU SENEGAL
Les requins-chagrins sont des requins profonds de petites tailles
dont le poids moyen dans les pêches effectuées au chalut devant le SElnégal
est de 3,s kg. Ils peuplent l’ensemble de la pente continentale des fonds de
I50 Z 900 m avec une répartition nref érentielle de 400 à 700 m (tableau 1) .
Les requins-chagrins sont intéressants àplus d’un titre :
- Ils possèdent un foie volumineux dont le poids moyen est proche
clu kilogramme. Ce foie est très riche en une huile très fluide appelée squa-
Yène. Un kg de foie donne un litre d’huile (860 g). Elle est utilisée en
parfumerie et également dans l’industrie comme lubrifiant (horlogerie, système-
hydrauliques , aéronautique... ). Le cours de l’huile suit les fluctuations
de l’offre et de la demande. Actuellement,les foies ramenés à Cadix dans des
fûts de 200 litres p ar les chalutiers espagnols opérant devant le Sénégal, sont
achetés aux environs de 1 200 F CFA le kg.
- La chair séchée et salée est très proche au goût de la morue (il
est paraît-il très difficile pour un connaisseur de faire la différence). Elle
est également commercialisée par l’équipage des chalutiers espagnols à 500 F
le kg environ.
- La peau peut être utilisée en maroquinerie de luxe sous le nom
de Galuchat. Des tanneurs français ont pris récemment contact avec le CRODT
pour en obtenir des spécimens.
Les requins-chagrins ont fait l’objet d’une exploitation artisanale
au Sénégal et en Côte d’ivoire. Les acheteurs de foies obtenaient 80 fûts de
200 1 d’huile par mois à Kayar (Sénégal) et 30 fûts à Abidjan. Les deux pêche-
ries operaient à proximité de Canyons sous-marins qui pourraient favoriser la
concentration des Centrophorus, cependant l’emplacement des pêcheries ne pro-
vient peut-être que de la proximité de la côte par rapport aux fonds favorables.
Les modalités de l’exploitation à Kayar nous sont tres mal connues,
par contre celle de Côte d’ivoire a fait l’objet d’une étude récente. A
Abidjan la pêche est effectuée à partir de pirogues individuelles tGs légères
sur les fonds de 200 à 300 m. Chaque pêcheur
dispose d’une à deux lignes
de 2 mm de diamètre. Le bout de la ligne est garni d’hameçons ~1’ 5 fixés sur
des avançons en fil de fer de 1 mm de diamètre et de 25 cm de longueur. Les
avançons sont espacés de 80 cm et le nombre d’hameçons est variable de 23 à
44. La partie efficace de la ligne représente donc de 19 à 35 m. La ligne est
lestée d’une pierre ronde d’une douzaine de cm de diamètre et son filage est
arrêté dès que le lest touche le fond. La pêche s’effectue alors en dérive.
Les sorties sont journalières et les prises sont élevées malgré le
temps de pêche réduit dû à la longueur du trajet aller-retour. Des prises
supérieures à 200 kg de requins-chagrins par jour ne sont pas rares. La
flottille est très concentrée sur les lieux de pêche, ce qui pourrait traduire
un comportement grégaire des Centrophorus. Les plus forts rendement,s sont.
obtenus en saison froide et sont vraissemblablement dus à une remontée des
requias-chagrins à cette époque.
Les bonsrendements obtenus en Côte d’ivoire pour un nombre d’hameçons
très réduit et à des profondeurs qui ne paraissent pas les meilleures
(‘cf. tableau l),dans des eaux à productivité relativement faible, permettent
de supposer que ceux-ci pourraient être encore plus élevés au Sénégal. Parti-
culièrement dans le Sud (Casamance surtout) où les récentes données de chalu-
tage (tableau 1) montrent des rendements très nettements supérieurs à ceux de
la côte Nord.
Notons que des essais de pêche à la palangre de fond,effectués derniè-
rement par un armateur de Côte d’ivoire, paraissent donner des résultats positifs.
Le stock de Centrophorus situé devant le Sénégal paraît donc à même
de supporter une activité rentable de pêche, à la ligne ou(et) à La palangre,
et ce à la condition que des débouchés sûrs soient trouvés.
Fait à Dakar, le 18-11-1982
A. CAVERIVIERE
ZONE NORD
ZONE
SUD
STRATE
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n
m
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100 - 200
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090
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090 t4 030
300 - 400
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400 - 500
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500 - 600
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600 - 700
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42,7
700 - 800
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6
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L 893
800 - 900
m
3
090
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2,3
900 - 1000 m
3
090
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Tableau l.- Prises moyennes horaires de requins-chagrins
par strate bathymétrique au large du Sénégal
(Zone Nord : de Dakar à Saint-Louis ; Zone Sud:
de Dakar au Cap Rosso).Pêches effectuées en
octobre 1982 par le N/O CRUZ DE ARALAR sur 11
radiales.
n = nombre de traits
m = moyenne horaire.