ETUDE DES SYSTEMES DE PRODUCTION R/I. KE BE ET...
ETUDE DES SYSTEMES DE PRODUCTION
R/I. KE BE
ET DE COMMERCIALISATION DANS LE SECTEUR
DES PECHES AU SINE-SALOUM
D 0 c u M E: N 7‘
SCIE=NT’It’IQUE:
NUMIDW 140
C E N T R E D E R E C H E R C H E S GCÉANOGRAPHIl)UES D E D A K A R - TIARGYE
- - -
d
* I N S T I T U T S É N É G A L A I S D E R E C H E R C H E S A G R I C O L E S +

1
ETUDE DES SYSTEMES DE PRODUCTION
ET DE COMMERCIALISATION DANS LE SECTEUR
DES PECHES AU SINE-SALOUM
Par
Moustapha KJZBE(lf
RESUME
La pêche constitue pour les populations de la région naturelle
du Sine-Saloum une ressource importante, comme source de
revenus (suite au déclin de lu riziculture) et de protéines d’origine
animale.
Elle met en oeuvre un ensemble d’activités et d’agents qui ne
sont. pas tous directement impliqués dans l’exploitation des
ressources mais dont le rôle est. indispensable 6 la valorisation des
débarquements. Dès lors, elle doit être analysée en tant que totalité,
de la capture à la consommation.
Ce travail constitue une première approche de l’étude des
systémes de production et de commercialisation dans le secteur des
pèches au Sine-Saloum.
Après une présentation de l’histoire des communautés de
p&heurs, sont analysées les diverses formes d’exploitation du
milieu. En intégrant les caractéristiques socio-économiques des
populations de pêcheurs ainsi que leurs relations avec l’espace
écologique, il a été possible d’élaborer une typologie des villages et
campements de la zone. L’analyse de la rentabilite financière et
économmique des unités de péche a été effectuée. L’identtiication des
contraintes au niveau des differents éléments du système débouche
sur la formulation d’un certain nombre de recommandations devant
servir de base à la définition d’une stratégie globale d’intervention et
d’appui au secteur.
MOTS-CLES : Pêche artisanale - Afrique de l’Ouest - Sénégal - Estuaires - Socio-Economie -
Systèmes - Production - Comniercialisat.ioli.
(1) Economiste de I’ISRA, en poste au Centre de Recherches Oeéan.ographiqws de
Dakar-Thiaroye (CRODT/ISRA), BP 224 1 Dakar. Sénégal.

2
ABSTRACT
STUDY ON PRODUCTION AND DISTRIBUTION
SYSTEMS IN THE SM.ALL-SCALE FISHERIES
OF SINE-SALOUM (SENEGAL)
The fishing represents for the populations of the Sine-Saloum’s
natural region an important resource, as power supply and incornes.
It makes use of activities and agents which are net directly
involved in the resource exploitation but whose part is essential for
valorization of fish landings. Consequently, il will be analysed as a
whole, from capture to consummation,
The work constitues a first approach to the study o n
production and distribution in the small-scale fisheries of the Sine-
Saloum.
After a presentation of the history of the fishing communities,
the diffferent forrns of exploitation the environmentsurrounding are
analysed. B;y integrating the socio-economic characteristic.s of
fishermen populations as well as their relations to the ecological
spaçe, it was possible to elaborate a typology of the fishermen
villages and campements in the area. Financial and economic
profitabilities analysis of fishing units are studied.
Finally,
constraints that weigh heavy on the different levels of the fishery
system are identified and some policy implications derived.
KEYWORDS : Small-scale fisheries - Wevt Africa - Senegal - Estuav - Slocio-Ecorlomic: -
Systems - Production - Marketing.
ACRONYMES
CAME’
:
Centre d’assistance à la motorisation des pirogues
CNCAS
:
Caisse nationale du crédit agricole du Sénégal
CRODT
:
Centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye
DOPM
:
Direction de l’océanographie et des pêches maritimes
ISRA
: Institut sénégalais de recherches agricoles
TIR
: Taux interne de rentabilité
VAN
: Valeur ajoutée nette
LISTE DES FIGURES FI CARTE
Figure 1 : Pêcheurs originaires de la région naturelle du Sine-Saloum
Figure 2 : Pirogues opérationnelles recensées au Sine-Saloum
Figure 3 : Mixités des engins de pêche observées au sine-Saloum
Figure 4 : Evolution des prises des pirogues en activité au Sine-Salourn
Figure 5 : Distribution du poisson frais débarque par les pirogues en activité au Sine-
Saloum en 1990
Figure 6 : Imporlance relative de la transformation artisanale au Sine-Saloum
Figure i’ : Quantités de produits transformés en 1990 dans la zone
Figure 8 : Distribution de produits transformés en 1990

3
LISTE DES TBLEAUX
Tableau 1 : Caractéristiques principales des engins de pêche utilisés au Sine-Saloum
Tableau 2 : Parc piroguier recensé au Sine-Saloum en mars 1990
Tableau 3 : Parc piroguier recensé au Sine-Saloum en octobre 1990
Tableau 4 : Parc piroguier recensé au Sine-Saloum en mai 1991
Tableau 5 : Evolution des débarquements de la pêche artisanale au Sine-Saloum
Tableau 6 : Quelques données récapitulatives sur les villages et campements de p&heurs
au Sine-Saloum
Tableau 7 : Prix moyens au débarquemenl observés en 1992 au Sine-Saloum
Tableau 8 : COU~S d’investissement et d’exploitation des unités de pêche artisanale op&anl
au Sine-Saloum
Tableau 9 : Estimation des revenus bruts par sortie des différentes unités de pêcht
artisanale en activité au Sine-Saloum
Tableau 10 : Comptes d”exploitation des unités de pêche artisanale opérant au Sine-Saioum
Tableau 11 : Récapitulatif des résultats financiers et économiques des unités de pêche
artisanale en activité au Sine-Saloum
Tableau 12 : Comptes d’exploitation des unités expérimenlales
du Centre de pêche de
Missirah
SOMMAIRE
PaEes
1. INTRODUCTION
5
2. PROBLEMATlQUE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
5
3. APPROCHE METHODOLOGIQUE
6
3. %, Présentation de la zone d’étude
6
3.2. Méthodologie d’ensemble : approche systémique
6
3.2.1, Problématique générale
6
3.2.2. Dkmarche adoptée
7
3.2.2.1. Enquêtes-cadres et sondages
7
3.2.2.2. Suivi d’un échantillon d’unités de pêche
9
3.2.2.3. Enquêtes sur la consommation
10
3.2.2.4. Suivi des prix au débarquement
10
3.2.2.5. Autres données collectées
10
3.2.2.6. Traitement et analyse des données
11
4. ANALYSE DES RESULTATS
11
4.1. Formes d’exploitation du milieu
11
4.1.1. Engins et techniques de pêche
11
4.1.1.1. Filets maillants dormants de fond
Il
4.1.1.2. Filets maillants dérivants à poissons
Il
4.1.1.3. Filets a crevettes
12
4.1.1.4. Epervier
12
4.1,1.5. Palangre ou armandinga
12
4.1.1.6. Senne de plage nyominku
12
4.1.1.7. Filet maillant encerclant
13
4.1.1.8. Senne tournante et coulissante
t3

4
4.1.2. Contraintes du milieu et choix technologiques
14
4.1.3. Structure du parc piroguier
14
4.1.4. Saisons de pêche
16
4.1.5. Production
16
4.2. Typologie des villages de pêcheurs
17
4.2.1. Villages d’agriculteurs-pêcheurs occasionnels
18
4.2.2. Villages ou campements de pêcheurs exclusifs
18
4.2.3. Villages ou campements co-dominanls
18
4.3. Les communautés de pêcheurs et leur histoire
20
4.3.1. Histoire de peuplement
20
4.3.2. Mouvements migratoires
21
4.3.3. Estimation de la population de pêcheurs
21
4.4. Valorisation des produits débarqués
22
4.4.1. Consommation de poisson
22
4.4.2. Commercialisation du poisson frais
22
4.4.2.1. Organisation : agents et circuits
22
4.4.2.2. Structure des marchés locaux
25
4.4.2.3. Formation des prix
26
4.4.3. Commercialisation du poisson transformé
26
4.4.3.1. Techniques et centres de transformation
26
4.4.3.2. Organisation
28
4.5. Rentabilité des unités de pêche
29
4.5.1. Evaluation du capital investi
29
4.5.2. Coûts d’exploitation
30
4.5.2-l. Coûts variables
30
4.5.2.2. Coûts fixes
31
4.5.2.3. Rémunération des factellrs de production
32
4.5.2.4. Revenus du travail et dl1 capital
32
4.5.3. Analyse de la rentabilité
-33
4.5.3.1. Rentabilité financière
.33
4.5.3.2. Rentabilité économique
.34
5. CONCLUSION - RECOMMANDATIONS
35
5.1, Etat de la ressource
‘35
5.2 Facteurs de production
35
5.2.1. Force de travail et mouvements migratoires
35
52.2. Moyens de production
35
5.3, Infrastrucrures et services liés à la pêche
36
5.3.1. Enclavement de la zone
36
5.3.2. Insuffisance d’infrastructures de froid
36
53.3. Nécessité d’infrastructures villageoise supplémentaires
.37
5.3.4. Insuffisance ou inopérationnalité des structures locales d’encadrement
:37
5.4. Valorisation des prises débarquées
;37
5.4.1. Distribution du poisson frais
:37
54.2. Transfonation artisanale
:38
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
:39

5
1 e INTRODUCTION
L’estuaire du Sine-Saloum draine l’une des parties les plus peuplées du Sénégal avec
plus du sixième de la population (1.5 millions d’habitants) pour une superficie qui ne
représente que 1.2 O! de celle du territoire national.
Les ressources halieutiques sont d’une importance capitale pour ces popuhlions
puisqu’étant la principale source de protéines animales et de revenus, suite aIL cl&Ain de
l’agriculture.
Cependant les captures ont fortement diminué depuis une douzaine d’années, passant
de 40.000 tonnes à moins de 10.000 tonnes (DIOUF et al, 1991).
Le gouvernement sénégalais a clairement affirmé une volonté politique d’ac&lérer le
développement économique et social des régions drainées par l’estuaire du Sine-Saloum
(Falick et Kaolack), notamment pour le secteur halieutique. C’est ainsi qu’a iti: crée le
cenl.rt: de pêche de Missirah. L’usine de DjiEre reprise par une société privée, a également
redémarré. D’autres projets de développement halieutique et aquacole sont prévus,
Le développement du secteur des pêches ne peut se concevoir sans une véritable
politique des pêches qui doit s’appuyer sur des informations scientifiques.
Malheureusement, les connaissances de base sur le milieu estuarien du Sine-Saloum sont
trop limitées, notamment en ce qui concerne la ressource et son exploitation.
C’est pour répondre aux nombreuses questions qui se posent au planificateur, que le
CRODT a mis en place un vaste programme de recherches interdisciplinaires sur ile système
pêche dans l’estuaire du Sine-Saloum (CRODT, 1991).
Ce travail s’inscrit dans ce cadre. Il constitue une première approche de 1 étude des
sysi.èmes de production et de commercialisation dans le secteur des pêches au Sirle-
Saloum.
2. PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
Comme indiqué plus haut, le présent travail doit être compris comme une partie
intégrante du programme “Système pêclle de l’estuaire du Sine-Saloum”. Dès lors il est
centre sur la réalisation de l’objectif principal assigné à ce programme : “fourmr aux
auloritès (développeurs et décideurs) les connaissances de base indispensables sur
l’environnement hydroclimatique et socio-économique, les ressources halieutiyues et les
systèmes d’exploitation afin de contribuer à une meilleure gestion des ressources naturelles
du pays”.
L’étude entreprise s’inscrit dans le cadre de préoccupations théoriques et
rnéthodologiques cpi motivent le programme de recherches sur lequel se fonde sa
réalisation. Un des buts fondamentaux est de comprendre la dynamique inrierne aux
systèmes de production dans le secteur de la peche ainsi que le rapport de ceux-ci avec les
strategies productives expliquant les formes diverses prises par les activités de pPche dans
la région naturelle du Sine-Saloum.
Les objectifs spécifiques visés par le travail peuvent se résumer comme suit :
- détermination des contraintes au développement de la pêche,
- connaissance de l’adaptabilité des pêcheurs ti la variabilité des ressources,
- description et analyse de l’environnement socio-économique pour mieux orienter les
systèrnes d’exploitation des ressources halieutiques.

6
3. APPROCHE METHODOLOGIQUE
3.1, Presentation de la zone d’étude
Situe au nord des estuaires de la Gambie et de la Casamance, le complexe estuarien
du Sine-Saloum est constitué de trois “bras de mer” : le Saloum au nord et nord-est, le
Diomboss au centre et le Bandiala au sud. Ce réseau hydrographique enserre UIT ensemble
d’îles d’environ 800 km2 (cf. carte).
Le Saloum, long d’environ 130 km, est un bras sinueux. La partie aval est protégée
par la pointe de Sangomar qui, Z?I l’heure actuelle, présente une brèche au sud de Djifese. La
vitesse d’érosion de la pointe au niveau de cette brèche est inquiétante : plus de 3,000 m en
deux ans (DIAW, 1989).
Le bief aval du Saloum, comme d’ailleurs ceux du Diomboss et du Bandiala, prflsente
un réseau tres dense de bolongs t2) qui donnent naissance à plusieurs îles.
La partie aval du Saloum est assez large (1 à 3 km) mais, à partir de Foundiougne, la
largeur diminue et n’est. plus que d’environ 85 m au niveau de Kaolack.
En amont de Foundiougne, prend naissance le Sine. Ce cours d’eau sinueux n’est. plus
qu’une vallée asséchée où s’accumuler-r1 quelquefois les eaux de pluie.
Large d’environ 2,!> km, le Diomboss présente une embouchure très vaste lenviron ‘7
km). La longueur approximative du Bandiula est de 34 lun. Ces deux. bras de mer entourent
l’île de Poutake”
Le Sine-Saloum n’est ni un delta, ni même véritablement un estuaire : c’est en réalité
une “ria” parcourue par les eaux marines (BARUSSEAU et al, 1983).
La mangrove qui colonise la partie aval de ce complexe est verdoyante et caractorisêe
par une bonne régénération. Celle des biefs amonts est d’autant plus dégradée qu’on
s’éloigne de la faFade maritime.
3.2. MéthodoloPie d’ensemble : approche svstémiaue
3.2.1. Problématique générale
La problématique posée dans ce travail s’inscrit dans le cadre de la proùlématique
génerale de l’équipe de recherche “sociologie et économie des pêches” du CROD’I’ (WEBER,
1981 : SOCECO, 1990 ; KEBE, 1991 ; KEBE et?‘HlAM, 1991).
La pêche met en oeuvre un ensemble d’activités et d’agents qui ne sont pas tous
directement impliqués dans l’exploitation des ressources mais dont le rôle est indispensable
à la valorisation des débarquements. En cela elle constitue un système ou ensemble
d’éléments allant de la capture à la consommation.
12) Les bolongs constituent la dénonlinatio:n locale des chenaux souvent colonises par
la mangrtwe, reliant et interconnectant les trois bras de mer (Saloum, Diombos et
Bandiala),

7
Carte : Villages et campements de pêcheurs du Sine-Salourn
(Source : CRODT/ISRA)
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Echelle : 1/350000

8
La démarche adoptée consiste d’abord a considérer la pëche comme LU.~: totalité
structurée don1 les éléments sont interdépendants, s’interdisant de réduire le tout 5 I’une de
ses parties. Ensuite elle consiste à analyser le devenir de ce tout dans un but de
planification d’un secteur d’activité, la gestion de la ressource étant autant. conséquence que
condition de cette planification. Condition, car la biologie dit jusqu’où peut aller
l’exploitation de la ressource. Conséquence, car les conditions d’exploitation de cette
ressource, les marchés disponibles, l’environnement social, technique, politique, dictent le
niveau réel auquel pourra se fixer l’exploitation.
Les techniques de péche ont une histoire qui est aussi celle des structures sociales et
politiques au sein desquelles elles ont été élaborées ou développées. L’analyse de la p&he
comme un tout suppose une étude approfondie de son histoire. Même si ce travail ne
permet pas de dire ce qui est possible. il apparaît comme indispensable pour :définir les
conditions dans lesquelles peut évoluer le secteur d’activité. Insérés dans cette démarche
historique, les travaux sur les différents aspects du système, sous forme d.‘études de base.
de type inventaire (communautés de pêcheurs, production, eornmercialisat.it-rII et
transformation artisanale) se trouvent reliés entre eux.
Le but des études de base est de permettre l’élaboration d’un observatoire permanent
du secteur. S’appuyant sur les données biologiques, prenant en compte les indicateurs
fourrais par le système d’observation pem-lanent., régulièrement mis à jour, il est possible de
construire un outil de planification efficace permettant, entre autres objectifs, de tester les
effets d’une modification qualitative et quantitative de l’effort de pitche sur l’ensemble et ‘les
différents niveaux du système (WEBER. 1981).
Cette problématique se rattache aux acquis de la recherche en milieu rural au cours
des deux dernières décennies. L’originalilé réside dans la place accordée $ 1’hisUre et $3~
fait que le développement de la pêche ne se situe pas au point de départ de no:j trzvatrx.
Nous ne visons pas à “développer” la pêche. Nous cherchons plutôt à produire les, élémerits
nécessaires il la prise de décisions et au contrôle des effets des décisions.
Les premiers travaux, orientés sur la pêche maritime, ont mis en évidence la grande
complexité des formes d’exploitation et de valorisation du milieu aquatique sénégalais. Dès
lors un élargissement thematique s’imposait pour mieux comprendre l’ensemble des
contraintes pesant sur le système pêche. C’est ainsi que le redéploiement de la recherche
socio-économique s’est fait progressivement vers la pêche continentale et l’aquaculture.
3.2.2. Démarche adoptée
Le travail s’est appuyé sur une recherche bibliographique, les résultats des travaux
menés au CRODT et relatifs au programme “Système des pêches dans l’estuaire du
Saloum”, notamment les enquêtes-cadres effectuées dans la zone d’étude depuis Z990. Elles
ont été coml9étées par un suivi d’un échantillon d’unités de pêche, des enquér..es sur la
valorisation des produits débarqués et un suivi régulier des prix au débarquement.
3.2.2 1. Enquêtes-cadres et sondages
Les enquétes-cadres sont menées par des équipes composées de biologistes et de
socio+conomist es, dans tous les villages et campements de pêcheurs du Sine-Salsum. de IW(
fois par an : saison froide (mars-mai) et saison chaude (septembre-octobre). Elles portent
sur la composition du parc piroguier et les mouvements migratoires des pêcheurs, les
infrast.ructures, la démographie, l’utilisation du poisson et les circuits de co~rnmerc:i~~‘ti~~ati~:~n
des produits halieutiques.
A partir des résultats des enquêtes-cadres, des sondages ont été effectués darls les
points de débarquement les plus représentatifs (Dionewar, Niodior,, Missirah, Founclia,tigne,
Sokone. Djifère et h’dangane) pour déterminer les tendances d’évolution du système pêche.

9
Par ailleurs des enquêtes sur 1’exploitatio:n de la ressource ont été menées L’objectif
était d’arriver à une description de l’activité de pêche ainsi qu’au suivi de son évolution, en
rapport avec les biologistes. Deux axes principaux ont été ainsi définis :
- typologie des unités de pêche (techniques de pêche et leur mode de mise en oeuvre,
embarcations, équipages),
- cartographie des villages et campements (de pêcheurs.
3.2.2.2. Suivi d’un échantillon d’unités de pêche
Dans les enquêtes stalisliques, économiques ou sociologiques, le problème des unités
d’observation et d’analyse constitue une queslion cruciale à résoudre. Le choix de ceMe
unité est fonction de la nature de l’objet d’étude (quelles questions) et des conditions de
réalisation de l’étude (demandes, temps, moyens).
Dans les études en milieu rural (agriculture), l’unité d’observation utilisée en rEgle
générale est la communauté de résidence (carré, concession, quartier). En ,pêche artisanale
les concessions ou carrés se dissocient saisonnièrement, les pêcheurs ayant fait des
migrations une composante essentielle de leur mode de vie. L’exemple des p&?leurs
nyominka évoluant dans la zone d’étude est édifiant. Toute la communauté villageoise r5clate
aprés les cultures de riz et reste dissociée dix mois par an. Au sein du même carré certains
iront dans les villes pour chercher du travail tandis que les pêcheurs se répandent le long
du littoral, de Joal à la Sierra Léone...
Dans la pêche artisanale c’est l’unité de pêche qui constitue l’unité fondamentale
d’observation, de collecte et d’analyse de la sphère productive. Une ou plusieurs espëces
impliquent un ou plusieurs engins appropriés pour leur capture. Le choix de l’engin
détermine le nombre et la taille des embarcations, le nombre et la puissance des moteurs
utilisés, la taille de l’équipage (WEBER, 1082).
Par exemple la senne loumanle et cxouliswnle implique généralement une pirogue de
14 mètres, une autre de 17 ti 20 m d’une capacité de 16 à 20 tonnes de poissons 1 3
moteurs de 25 OL.I 40 cv dont un de sc’cours ; un équipage moyen d’une vingt.aine de
personnes. En ravanche, la pêche â la ligl’e kit appel à une seule embarcation de 6 à 8 m.
un équipage de 3 à 5 membres, un moteur de 8 cv ou une rame.
La même unité de pêche peut se transformer saisonnièrement ; certaines unit% de
pêche à la serine tournante se scindent en hivernage : la pirogue de 14 m est ulilisk avec
.une serine de plage tandis que celle de 18 m munie d’une cale à glace fera des mar&es de 3 à
5 jours pour pêcher à la ligne. Le seul élément permanent sur l’année reste le patron-
pêcheur, capitaine qu’il soit propriétaire dw unités de pêche ou son représentant.
Cette définition de l’unité de pêchr correspond ZI la réalité de la pêche artisanale
maritime. En milieu lagunaire ou estuarien (Casamance et Sine-Saloum par exemple), la
pêche est souvent pratiquc?e individuellement sans embarcation ou sans moteur Par
conséquent les éléments constitutifs d’une unité de pêche peuvent être définis comme
suit (DIAW, 1985) :
1) l’objet de production (espèce-cible/milieu) :
2) un centre de décision principal (le chef de l’unité) ;
3) une force de travail (équipage, pêcheur individuel, compagnies) :
4) un outillage technologique (engins et techniques de capture, embarcatiort. type de
propulsion) ;

5) des rapports de production.
Un échantillon de 90 unités de peche a été enquêté (un seul passa ej dans les
dillërents points de débarquement, soit 10 % (du parc piroguier en activité i?ans la zone
d’étude. Les tiormations collectées ont porté sur la description des différentes composantes
de l’unité de pêche, le capital investi, les consommations intermédiaires, les rapports de
product.ion (systèmes de propriété et de partage ‘du produit de la peche), les relations pêche-
autres activités (agriculture notamment), les migrations.
3.2.2.3. Enquêtes sur la consommation
Dans le domaine de la distribution, de nombreuses connaissances ont été acquises à
l’issue de l’étude de la commercialisation du poisson de mer dans les régions intérieures du
Sénégal, menée entre mars 1986 et mars 1987. Les informations disponibles pour la zone
d’étude (prix de gros et de détail sur les marchés. flux de poisson de mer et niveau de
consommation des ménages) ont été complétées de manière à saisir l’importance du poisson
d’estuaire par rapport au poisson de mer. L’enquête sur la consommation de poisson a &té
réalisée dans l’ensemble des villes et agglomérations rurales de la zone où des march&
principaux (Fatick, Kaolack, Kaffrine) ou secondaires (Passy, Sokone. Nioro du F?.ip. Gc~sas,
Niakhar) ont fait l’objet d’enquetes sur les prix et les flux commerciaux.
La méthode utilisée est la même polir l’ensemble des lieux. Les enquêtes ont été laites
dans les concessions, en cours d’après-midi. L’unité d’observation primaire est le menage,
c’est à dire tous les individus résidant ensemble. L’unité d’obsemation secondaire relenne
pour les questions relatives à la consommation de poisson est plus restrei:nte : 11 s’agit du
groupe alimentaire. c’est à dire les individus ayant participé au dernier repas.
PcJUr l’ensemble des zones d’enquête, les ménages ont été choisis de manière aleatoire.
En revanche. afin d’assurer une couverture spatiale satisfaisante autour d.es marchés, un
quartier nouveau a été enquêté chaque semaine.
L’enquéte a porté sur la valeur des achats. Des corrections ont été ainsi F
pour tenir compte de l’existence de menage,,f consommateurs non acheteursiyYyé,;;
_
ménages non consommateurs. En vue de mesurer le volume de la consommation, nous
avons estimé les quantités correspondant aux valeurs déclarées.
3.2.2.4. Suivi des prix au débarquement
Il a été mis en place un système de suivi régulier des prix au débarquement dans les
principaux points de débarquement (Djilere, Foundiougne. Missirah et Ndangane), Ces
donnt:es sont recueillies quolidiennement, parallèlement au relevé des quarUés df:barquéss
par les unit& de pêche, effectué par les; biologistes. Pour tenir compte des fluctuations
journalières, trois prix (début, milieu et lin de débarquement) sont recueillis au rnintmurn
pour chacune des principales espèces débitrquées et mises en vente.
3.2.2.5. Autres données collectées
D’autres informat ions ont été recueillies au travers de techniques d’observalions,
d’interviews approfondies de pêcheurs, de transformateurs, de commerçants et d’a.utres
agents inlervenant dans le système. Elles ont concerné les aspects suivants :
- les différentes techniques de transformation artisanale,
- le fonctionnement des marchés,
(3) Cas de commerçants autoconsommant une partie de leurs stoc:ks, de ménages
ayant reçu des dons en poisson ou bien de familles de pêcheurs.

11
- les formes d’échanges des produits de la pêche,
- les circuits de distribution et flux commerciaux,
- les caractéristiques socio-économiques des agents intervenant. dans la ftliëre,
3.2.2.6. Traitement et. analyse des données
Les données collectées ont fait l’objet d’un traitement informatique à l’aide de logiciels
statistiques : SAS et EXCEL.
En confrontant les données de captures recueillies par les biologistes et les prix du
poisson frais au producteur, et en s’appuyant sur les données de coûts de producr.ion, nous
avons analysé la rentabilit.é des unitês de pêche. Pour cela deux approches sont
envisageables :
- une approche “comptable” utilisant les concepts classiques de l’analyse économique :
chiffre d’affaires, coûts ftxes et variables, revenus brut et net d’exploitation :
- une approche socio-konomique, qui tout en conservant la rigueur indispensable à
l’analyse prend en compte des modalités réelles de partage du surplus économique en
vigueur au sein des unités de pêche artisanales.
La Premiere approche est utile et surtout opérationnelle pour le planificateur et le
décideur, car exprimée en grandeurs directement “agrégables” pour l’analyse sectorielle et
macro-économique. Seule la seconde est B même de fournir des éléments indispensables à
la compréhension des conditions d’acceptzibilité ou de refus social des choix technologiques
possibles par les pêcheurs.
4. ANALYSE DES RESULTATS
4. ‘1. Formes d’exploitation du milieu
4.1.1. Engins et techniques de pêche
Les principaux types de pêche utilisés au Sine-Saloum peuvent être regroupas en
engins “collectifs” et engins “individuels”. Le premier groupe comprend la senne de plage
nyorninku, le filet maillant encerclant, la serine tournante et coulissante. Dans le deuxtème
groupe on trouve les filets maillants donnanls, les filets maillants dérivants à poissons (de
surface et de fond), les filets à crevettes, l’épervier et la palangre. Plus de 25 techniques de
pêche sont utilisées au Sine-Saloum (BOUSSO. 1.994).
4. I. 1.1. Filets matllants domlants de fond (n-bal sër)
Ces engins passifs sont posés à l’entrée des bolongs. Ils pennettent de pêcher les
machoirons, les mulets. les carpes rouges et les capitaines. La maille varie entre 30 et 7’0
mm selon l’esèce cible, la longueur du filet peut atteindre 500 m pour une chute mo~~enne
de 2 m.
L’unité de pêche est composée d’une pirogue et de deux à trois pêcheurs. En rQ$e
générale, elle utilise en même temps la ligne et le casier.
4.1.1.2. Filets maillants dérivants à poissons
Utilisés essentiellement en zone d’estuaire, ces engins s’inspirent des techniques
anciennes connues par les pècheurs de fleuve (Gozo, somono et subulbe).

12
Ces filets peuvent être utilises en surfzwe (/ïélé-@é) pour pêcher les e:thmaloses et les
mulets ou en pleine eau (yolale) pour capturer les brochets et les machoirons. Ils sont
manoeuvrés par trois à quatre pêcheurs à bord d’une pirogue motorisée ou non.
Le JYé{é& utilise en général du fil en nylon à trois tours, le monofilament rltanl plus
performant selon les pêcheurs. Le yolcrle est employé de juin à septembre-octobre, perbde
des brochets.
4.1.1.3. Filets à crevettes
Les pêcheurs qui opèrent. au Sine-Saloum utilisent deux types de filets pour la capture
des crevettes (filets fixes et Ici&).
1) Les filets fixes sont des filets en forme de poche de dimensions suivantes lon;gwur
7 m, hauteur 1 m et maille 22 mm. Ils sont utilisés par paires sur les pirogues et
maintenues sur deux perches horizontales perpendiculairement à l’axe de l’embarcation et
de part et d’autre de celle-ci. Dans les zones moins profondes, les filets peuvenl être f&s
sur des pieux enfoncés dans le vase. Cette technique de pêche est actuellemtwt
expérimentée dans la zone.
2) Le killi (mbal khouss) est un filet filtrant en forme de poche allong& mainlentze par
deux bâtons, d’une longueur moyenne de 1,5 ni el d’une maille étirée de 16 mm, tenus par
deux hommes qui plongent dans l’eau jusqu’à la poitrine. Bien qu’interdit dans la zone, il
est utilisé dans les bolongs.
4.1.1.4. Epervier
De forme généralement conique. il est lancé du rivage ou à partir d’une pirogxre.
Contrairement à ce qui est observé sur le fleuve Sénégal, l’épervier rencontre au Sine-
Saloum est monté sans anneau par les pëcheurs eux-mêmes. La diversité technologique est
moindre qu’en Casamance où il existe cinq types d’épervier (mulets, ethmaloses, tilapies,
trachinote). En effet les pêcheurs ryornirlku utilisent surtout l’épervier à mulet, avec: du son
de mil mélangé à de la vase comme appat. Sa longueur est de 5 m, sa maille de 18 à 25 mm.
La pêche à l’épewier est souvent combinée avec les filets maillants dérivants vt les
lignes, à bord d’une petite embarcation à rame (7 m de long). L’équipage mo:yen est composé
de deux personnes (un pêcheur chargé des ol&ations de pêche assisté d’un rameur).
4.1.1.5. Palangre ou armandinga
Cet engin est constitué d’une ralingue munie d’avançons à intervalles réguliers sur
lesquels sont accrochés des hameçons. h l’eau, la palangre prend une fonne sinusoïdale
dans le sens verlical. ce qui lui confère la possibilité de pêcher à différentes profondeurs. La
longueur des avançons varie de 50 à 60 cm contre 30 à 40 cm pour le même engin utilisé en
Casamance par les pêcheurs diola.
4. :l. 1.6. Senne de plage rzyomirtka
Le mbal Zuw opane est une senne de 200 à 300 m (quelques fois jusqu’à 600 m). La
maille est homogène (25 mm) et la hauteur varie en fonction du nombre de mailles (80, 120
ou 300). Plus le filet est haut, plus il est efficace. La ralingue supérieure porte des flotteurs
en plastique ou en PVC et la ralingue inférieure est lestée.

13
La serme de plage nyominka est montée par les pêcheurs de Ndangane, Dionewar ou
Niodior. Elle est utilisée en l.oute saison, de jour comme de nuit quelque soit le niveau de la
marée. Les lieux de pêche privilégiés sont les “passes” où ils sont très efkaces quand la
marée descend. Lors de la manoeuvre, UH petit filet extérieur (“bisnes”) est tendu aux deux
extrémités par deux longues perches qui servent à fermer le filet. La trentaine de pêcheurs
embarqués pour la sortie font appel à deux embarcations motorisées. Les espèces ciblées
sont les mulets, les elhmaloses et les tilapies.
Le dignël est une variante du mbal law. Il est plus haut (15 m) que ce dernier mais
moins long (400 ml. La maille est homogène au niveau des ailes (40 à 45 mm). Le milieu du
filet a des mailles plus petites (20 à 25 mm). Deux t.ypes de fil sont utilisés pour sa
construction : un fil fin pour le côté (2.2OOm/kg) et un fil gros pour le fond (1.110 m/kg). La
ralingue du bas est bien lestée pour la capture des espèces de fond. Le diguel est originatie
du village de Dionewar et compte parmi les filets traditionnels de pêche collective. L’engin
est très maniable. Au cours d’une sortie, l’équipage (20 personnes) peut effecturr en
moyenne trois coups.
4.1.1.7. Filet maillant encerclant (rnbal saïna)
Conçu pour la pêche des ethmaloses surtout en mer, cet engin actif sans coulisse est
aussi utilisé à l’embouchure de l’estuaire du Sine-Saloum et dans les bolongs profonds et
assez larges. Les pêcheurs réalisent eux-n&~~es la construction et le montag,e de l’engin.
La longueur moyenne du filet esl de 300 m pour une hauteur de 6 m. Du nylon de
qualité 6.660 m/kg est utilisé pour la construction de ce1 engin don1 toute la surface est.
pêchante. La ralingue du bas est lestée Y( celle du haut munie de flotteurs en IWC ou en
matière plastique dure.
L’engin peut étre utilisé à l’intérieur des bolongs comme filet droit dérivant ou ci:)mXrte
filet encerclant, Dans le premier cas la technique de pêche est similaire ;i celle des fil&
maillnnts dérivants de surface. La pêche est pratiquée de nuit. Le filet maintenu droii à
l’une des extrémités par une bouée et à l’autre par le pêcheur sur la pirogue est relevk au
boul de 2 $ 3 heures de pose. Le deuxième cas est observé lorsque la profonclet~r est
suffisante (les plombs ne devant pas toucher le fond), ce qui limite l’utilisation dr cet engin
aux abords des embouchures. En haute mer, cette dernière technique est ‘la seule uttlistJe.
Le poisson vient se mailler après avoir été encerclé.
Iiabituellement
8 à 9 pêcheurs sont embarqués à bord d’une pirogue motorisée pour
pêcher avec cet engin. Une fois le repérage effectué et le banc encerclé, on fait tourner le
moteur à l’intérieur du filet pour provoquer un effet de meule qui oblige le poisson à se
mailler. La péche se Cail seulement de nuit contrairement à Joal (en mer) où elle est aussi
bien diurne que nocturne.
4,L. 1.8. Senne tournante et coulissanle
Introduit en 1972 par la FAO, cet engin mesure entre 250 et 400 m pour une chute de
40 m. C’est un filet actif qui pemlet la capture du poisson par encerclement (et. non par
maillage) à la fois sur le C»lé et par en dessous. Il possède une coulisse qui pet-met ‘de
refermer la poche, une fois réalisé l’encerclement. C’est généralement un filet de suxface où
la ralingue supérieure est maintenue par de nombreux flotteurs. Une corde es1 enfilée à
travers les mailles et les anneaux fixés 2 la base du filet.
Cet engin est capable de capturer <les quantités de poissons pirlagiques (sardi~lelles
surtout). Il fait appel en géneral à :
- deux pirogues, l’une pour porter le filet (12 à 15 m de long pour 5 fi 7 t de capacité).
l’autre pour transporter les prises (15 6 18 m de long pour 16 à 20 t de capacité) ;
- trois moteurs de forte puissance (25 ou 40 cv) dont l’un de secours :

- un équipage de 20 personnes pour 16 marins embarqués à chaque mar;ee.
4.1.2. Contraintes du milieu et choix technologiques
Face aux contraintes écologiques du Sine-Saloum, on note diverses réponses des
pecheries. Les nombreux engins de pêche qui son1 utilisés en mixité ou en alternance dans
l’embouchure et à l’intérieur de l’estuaire, sont d’une variété extrême. #Outre cet& très
grande diversité technologique, la pêche au Sine-Saloum est caractérisée par une
prépondérance des engins passifs en mer et par l’alternance des engins actifs et passifs en
estuaire (tableau 1). Ceci peut s’expliquer en partie par la nature de ce milieu marqrié par
l’amplitude des balancements de marée qui se font sentir sur presque toute l’&endue du
réseau hydrographique. Les poissons qui se meuvent dans un tel milieu sont pour l’essentiel
des espèces d’eau saumâtre (comme les tilapies) et des espèces amphibiotiques tels qut: le
mulet et les gros prédateurs (otolithes, capitaines, brochets...) qui effectuent des migrat.ions
régulières entre les eaux continentales et la mer. La ressource de crevettes qui est trouvée
en estuaire, s’apparente également aux espèces amphibiotiques ses comportements
migratoires observés ailleurs (DLAW, 1985). Ces espèces se déplacent sur le lit de l’estua~-e,
3 la faveur des courants de marée. Dans ces conditions, les engins passifs sont en gkntiral
trës adaptés à leur capture.
En mer, les filets maillanls de fond s’adaptent parfailement fi la pêche des espèces de
fonds rocheux et d’espèces au comportement ubique, évoluant autant en pleine eau que sur
les fonds sableux et rocheux. La richesse supposée du milieu en espèces pélagiques a
encourage la diffusion de filets actifs comme le filet maillant encerclant et la serine
tournante. Le développement de ces engins a été îavorisé par l’ouverture de l’usine de Djifi!re
et les migrations des pêcheurs vers la Petite Côte,
4.13. Parc piroguier
Les pirogues opérant dans les milkux ambivaients sont conçues pour être utjlisées
dans différentes conditions hydrologiques et de navigation.
du Sine-Saloum, les pkcheurs utilisent essentiellement des pirogues nyomfnka. Mais
on peut rencontrer des pirogues Iébou de conception proche des pirogues saint -louPsiennes,
Le fond mono-yle de la pirogue ruyominka est constitué le plus souvent d’un tronc
d’arbre creusé ou de deux troncs évidés assemblés bout à bout en mortaise et com~~létés
ensuite par une bordée et des éperons.
La longueur de la pirogue peut varier de 6 à 18 m pour une capacité de charge
pouvant atteindre 20 tonnes.
Le mo~‘en de propulsion habituel utilisé est le moteur hors bord (8 à 40 C.:V de
puissance). Néanmoins il existe de nombreuses pirogues à rame ou voile qui servent au
ramassage des mollusqlles ou z’i la pêche crevett iére Art Icilli, notammenl dans les îles.
Niodior et Dionewar disposent des chantiers de construction de pirogues les plus
importants (hangars, abris ou ombre d’un arbre). D’autres petits centres dans les îles sont
spécialisés dans la réparation (Bassoul. Moundé. Bétenty, Fambine...). Le charpentier
dispose d’un outillage très simple. Il nc s’occupe pas de la commande: de matériaux.
L’acquisition de troncs d’arbre, qui incombe au futur propriétaire de la pirogue, est devenue
difficile compte tenu de la limitation de l’exploitation forestière par les services responsables.
La plupart des commandes de troncs d’arbre se font en Casamance et en Gambie. Les
scieries de la région fournissent les planches qui servent de bordées. ‘Ik-es souvent le
propriétaire de la pirogue se transloniir également en “calfziteur” pour Ka circonst anime,
assurant la finition (travaux d’étanchéité, peinture).

15
En 1990, nous avons recensé 902 pirogues opérationnelles dans les villages et
campements du Sine-Saloum pendant la saison froide contre 1.136 en Sai:son chaude. Les
taux d’activité s’établissent respectivement à 99 % et 69 %. Ces chiffres connaissent une
baisse en 1991 : 859 pirogues en mai et 1 046 en novembre avec un taux d’activite de 98 +t).
Le taux de motorisation varie entre 47 et 57 % selon les saisons. Cette faiblesse
s’explique par l’importance des pirogues de fleuve (42 à 61 O/ du parc tolal) q‘-ti ne
nécessitent pas souvent de moteurs (figure 1).
Figure l.- Pirogues opérationnelles recensées au Sine-Saloum
-
700 T
lII-
q Pirogues de mer
EH Pirogues de fleuve-1
. - .
- - - -i
600
100
0
-t-
Mar-90
Mai-91
Nov-91
La mJxité est très développée dans la zone (figure 2). Elle représente la principale
tactique adoptée par les pêcheurs du Sine-Saloum. Hormis la senne tournante utilisée tres
peu dans la zone (deux unites seulement présentes) les techniques de pêche sont pratiquces
en mixité ou en alternance. Plus de 80 combinaisons d’engins de pêche (2 a 4) sont not4Ses.
Les huit combinaisons suivantes constituent 60 % des cas de mixité rencontrés :
-Jéiéfélé poisson - ligne
-féléfék? poisson - épervier
- &YéJéZé poisson _ kil&
-Jéléfélé poisson - filet maillant encerclant
- yolale - filet maillant encerclant
- épervier - ligne
- senne de plage opane - filet maillant encerclant - yolale
-JéLé@é poisson - yolule - filet dormant.
Le parc’ est concentré en majoritê sur le continent (58 %) notamment à Ndangane
Sambou, Missirah et Djifère. Ces deux derniers centres constituent les lieux privilégiés de
migrations des pirogues originaires des îles en raison des facilités qu’ils offrent en matirtre
d’approvisionnement en intrants, en eau potable, et de commercialisation des produils
débarqués. Moins de la moitié des villages et campements de pêcheurs (45 %) polarisent
prés de 80 % du parc piroguier.

16
Figure 2,- Mixité des engins de pêche observée au Sine-Saloum
500
w
2 400

F
.$
gj 300

LE2 200
100
-+.”
/
-
0
.-
--
i
Deux engins
Trois engins
Quatre engins
Cinq engins tR
En fait les migrations à l’intérieur dr la zone ne sont pas très importantes (tableaux. 2
à 4). Elles ne mobilisent que 9 à 18 % des unités de pêche. Elles concernent les pécherlrs
ngominka des îles (Bassar et Bassoul surtou0 et l&bou de la région de Dakar [Hann, Bargny,
Yenne) et de la Petite Côte (Ndayane, Joal, Nianing, Pointe Sarène, Popenguine). Les lieux
d’accueil sont constitués par les campements, en plus de Missirah et de Djiliirre.
4.1.4. Saisons de pêche
Au Sine-Saloum, on peut distinguer schématiquement trois saisons de pt3che :
_. une saison froide, de décembre éi mars, pendant laquelle aux embouchures du
Diombos et du Bandiala. les pècheurs capturent les ethmaloses qui se trouvent en .ba~~cs
compacts aux alentours du “banc rouge” et G l’intérieur de la zone de d6zjection de ce bras ,de
mer (DIOUF et al, 1% 1) ;
I une saison de transilion, d’avril A juin, qui correspond à la pénétration des ~bancs
d’ethmaloses dans les bolongs. C’est le moment de la pêche des machoirons à i’aide de filets
maillants dérivants de fond. Dès les premières pluies, cette espèce se raréfie dans les
débarquements, cédant sa place aux brochets ;
” une saison chaude, avec les pluies provoquant la dessalure des eaux. Elle
correspond & la période où il n y a presque plus de poissons pélagiques côtiers, ce qui
pousse les pécheurs ti se rabattre plus ti l’intérieur des eaux continentales pour capturer les
poissons de surface.
Les brochets, carpes rouges, otolithes et capitaines pénétrent avec la progression sud-
nord des eaux chaudes atlantiques, parallèlement. à la distribution des poissons de st.:rface
à partir d’avril-mai. Ils sont capturés 6 la senne de plage ou à la ligne ou au ,yolalc.

17
On remarque que les activités de peche sont plus importantes en hivernage (juirr à
octobre) avec un accroissement sensible du nombre de pirogues, surtout au niveau des filets
maillants dérivants à poissons et des sennes de plage. Ceci s’explique par le retoiu- 8t.1
village de la plupart des pêcheurs nyomink-a qui avaient migré hors de la zone d’étude.
4.1.5. Production
Les données publiées par la Direction de l’océanographie et des pikhes maritimes
(DOPM) montrent que les unités de pêche basées au Sine-Saloum ont débarqué 10.!355 t en
1990 contre 14.168 t en 1970 et 15.480 t en 1989 (tableau 5 ; figure 3). Ce sont les
poissons pélagiques qui dominent (56 o/o des mises à terre) avec notamment l’ethmalose r33
No) et les mulets (18 %).
Figure 3.- fiolution des prises des pirogues en activité au Sine-Saloum
r---
-.-__.- - - - - .
---_ --.-- .--._- -_-. <
i 50000
--l--l_...-.
: 45000
m Aulres
4 0 0 0 0
Cl Mulets
; 35000
-sL
k%! Ethmaloses
c
c 30000

-9
;i 25000
Les captures de crevettes n’atteignent pas 300 tonnes. La pêche est saisonnient. elle
ne dure que quatre mois (juin a septembre).
4.2. Tvnologie des villages de pècheurs
La pêche au Sine-Saloum a la caractéristique d’être à la fois une activité maritime et
estuarienne, a la différence de la plus grande partie de la zone côt.ière sénegalaise.
L’hétérogénéité sociale el historique des populations de pêcheurs est ainsi renlorçée par
l’ambivalence du milieu, de même d’ailleurs que la nature des activités anneXes ou
secondaires pratiquées avec la pêche.
Dans la zone, les pêcheurs artisans opèrent à partir de 74 villages et campements.
L’importance de la pêche varie selon le lieu et est liée plus au nombre de pêcheurs qu’à celui
des embarcations.
La plupart de ces centres sont caractérisés par la possibilité qu’ils offrent d’exploiter à
la fois les bolongs inlérieurs. l’embouchure du fleuve Saloum et le bras de mer, a partir
d’une position qui permet l’accès à ces t.rois types de milieu.

18
En combinant ces diffërents éléments avec les techniques de pêche pratiquées et
l’organisation économique et sociale, on peut distinguer trois types de centres de pêche :
- les villages d’agriculteurs-pêcheurs occasionnels,
- les villages ou campements de pêcheurs exclusifs,
- les villages ou campements de pêcheurs CO-dominants.
Le tableau 6 donne la classification des villages avec les principales earactéris~iqcles
(nombre d’unités de pêche, population en 1990...).
Cette typologie a l’avantage d’intégrer les caractéristiques socio-économiques des
populations de pêcheurs ainsi que leurs relations avec l’espace écologique, social et
économique. Contrairement aux centres de pêche de la Casamance, les pëcheurs prCsents
dans la zone sont en majorité originaires de la région. F&es sont les pêcheurs acl.ifs
extérieurs à la région.
4.2.1. Villages d’agriculteurs-pêcheurs occasionnels (VAPO)
Ce type concerne les communautés dans lesquelles la pêche existle mais de facon
totalement subordonnée à Yagriculture. Il est assez répandu au Sine-Salaum : :33 villages
sont concernés (45 %) et polarisent 18 (HI du parc total (160 pirogues).
Les pnncipales variétes cultivées sont le maïs. le mil et l’arachide. Le riz occupe lme
place négligeable dans les systèmes de production de ces centres.
Dans certains villages, la pêche n’est pratiquée que dans les bolongs intérieurs de
façon occasionnelle ou par une minorit@ de pêcheurs spécialisés dans la satisfacticrn des
besoins communautaires en mulets et tilapias. Dans d’autres, les pêcheurs fréquentent le
bras de mer et l’embouchure ; les techniques de pêche sont plus variées. En ~~LIS de la
senne de plage et du J&?-JéIé utilisés dans le premier groupe de villages, on Lrouve des filets
maillants dormants. dérivants de rond et encerclants.
Certains villages sont spécialisés dans la pêche à la crevette dans les bolongs avec des
kil0 Cournis par des mareyeurs de la zone ; la pêche y est dominée par les wr.)lq{ et
toucouleur.
4.2.2. Villages ou campements de pêcheurs exclusik (VCPE)
Cette catégorie concerne quatorze campements (22 %) qui reçoivent en gCnk:~i des
piScheurs des îles (Bassoul et Djimda surtout) pendant une partie de 1’anniSe. Dans dwx de
ces centres, les pêcheurs pratiquaient également l’agriculture.
La rüiiculture a connu un déclin progressil‘ lié à la sécheresse durant Ia dernière
dkennie au moment même où la pêche accusait une rentabilité accrue du filit de
l’expansion des marchés. Actuellement la pêche reste la seule activité exerc& dans ces
centres où se concentrent 9 ;i 12 %I du parc piroguier total de la zone.
4.2.3. Villages ou campements de pêcheurs co-dominants (VCPC)
Dans ces cenlres, la pêche est une activité étroitement liée à l’agriculture dans un
rapport variable selon les endroits.

19
L’exiguïté des terroirs à proximité de certains villages a conduit leurs habitants à cr&r
des campements saisonniers consacrés à l’agriculture durant l’hivernage. Ainsi à Dionewar,
ou,& les champs situés autour du village, le campement de Guisam était un important lieu
de culture consacré à la riziculture jusqu’à la décennie passée. Les villages de Djirnda et de
Bassoul possédaient également des campements de cultures importants. Certains d’entre
eux ont dom-& naissance à des villages aujourd’hui permanents (Fambine. Diammadio,
Baoutl.
Le déclin aujourd’hui évident de la rüsiculture, lié aux années successives de
sécheresse, semble avoir beaucoup réduit l’ampleur des migrations saisonnieres agricoles.
Par ailleurs il a stimulé le développement des activités de pêche.
Par contre les migrations consacrées à la pêche semblent se développer en raison du
caractère désormais vital de cette activité pour les populations restées dans les îles. De
nombreux campements de pêche étaient à l’origine également des campements de culture
tels Gouk, Diofandor. Bakhalou qui constituent des lieux de migration des villageois de
Bassoul. Au*jourd’hui ces lieux, bien que gardant des liens privilégiés avec 13assoul.
constituent le lieu de r&sidence des pêcheurs qui sont ainsi plus proches des lieux: de ,péche
(a l’embouchure et dans le Diombos) et benélicient d’un accès plus direct vers Sokone oti ils
peuvent écouler le pOisso1l frais ainsi que le poisson transComié sur place. Le petit
campement de Fadiong situé entre Niodior et la Pointe Jacobsa attire pour de courts sejours
des pecheurs originaires de DjiEre, Niodior, Palmarin, voire de Ndangane. Ils sont ainsi plus
proches de la Pointe de Sangomar, lieu de pêche très réputé. Ils écoulent leur poisson en
frais auprès des mareyeurs qui Iont du “ramassage” en pirogue ou auprès de l’usine de
Djifère qui a mis au point un système similaire. La transformation reste néanmoins le
débouché principal de Ia pêche dans les campements pour les espèces les plus ;ibondar:àes
et de faible valeur commerciale telle l’ethmalose.
Le développement du village de DjiEre à la suite de l’implantation de l’usine de
tmitement du poisson en 1977, a entraîné la fixation de pêcheurs des îles attirés par les
de:bouchés et les possibilités d’emploi offertes. Ces pêcheurs habitent dans les concessic~ns
installées sur des terrains propriété de l’usine. Des bornes fontaines reliées a[; [orage
permettent un approvisionnement régulier en eau. Ce village récent prend un caracl&-e
pemlanent comme en témoigne l’installation de nombreuses boutiques qui alimentent les
villageois en denrées de base. Grâce B la piste qui joint Joal via Samba-Dia, Djil&re est aussi
le point d’ail partent les villageois des îles de I’ouest du Gandoum pour la Petile Cfite ou
Dakar.
Ndangane Touty et Ghadior situés en face de Missirah accueillent des pêcheurs
originaires des îles durant la campagne de pêche à Missirah (à partir du mois dt3 mars). Ils
biinéficient ainsi de la présence des mareyeurs qui alimentent quotidiennement Kaolack. La
création du Centre de pêche d Missirah en 1988 a été 3 l’origine du développement de ce
village avec l’attrait des pécheurs des îles et ceux de Saint-Louis habitue’llement en
campagne en Casamance et en Gambie.
L’importance de la pêche est marquée par le fait que les villages considérés disposent
d’une flottille de pêche relativement importante : entre 64 et 72 % du parc: rt:part.i dnns 28
centres (34 No).
L’agriculture peut être pmtiquée à grande ou petite échelle. On peut distinguer les
villages insulaires (au nombre de 231 caractérisés par le fait que le mil cr;n.stirur- la
principale sl)écuIation, le riz ayant été abandonné pour la plupart depuis longtemps. Dans
les villages situés sur 1~ continent (5), l’arachide et le mil occupent la place rde cho!K dans les
systèmes de production.
Pendant l’hivernage, le calendrier de peche est conçu de manière a perrueltr~ la
réalisation simultanée de la pCche et de l’agriculture.

A Ndangane où la pêche constitue l’activité principale, on ne trouve que des pêcheurs
autochtones. Ils effectuent depuis quelques annees des migrations régulières 3 Salouiou
(Casamance) pendant l’hivernage pour y pêcher les barracudas au filet dormanl. Un
ramassage rtigulier (tous les deux jours) des produits est efPectué en pirogue glaciL;re à partir
de Ndangane par des mareyeurs-pêcheurs qui réexpédient ensuite le poisson vers le marché
central au poisson de Dakar puis ramènent des barres de glace qui emprunteront. le trajet
inverse jusqu’à Saloulou.
Les premiers pêcheurs ~~~omi.nkc~ ci développer des migrations vers l’estuaire de la
Casamance dès le début du XXeme siècle sont ceux de Bassoul et de Bassar. A Pointe Saint-
Georges, ils ont fondé dans ies années 20 les campements de Ponta Bassoul es Poma
Diogane. Pratiquant initialement la pêche à l’épervier, ils se sont ensuite spéciali& dans
l’utilisation de la petite senne de plage (opanel.
En revanche Foundiougne. Sokone, Missirah et DjiIëre reçoivent des pêcheurs des
autres centres en raison des possibilités qu’ils ol’lrent en matière de commercialisation des
produits halieutiques. d’appro\\?isionnement en eau potable et en intrants.
4.:3. Les communautés de Dêcheurs et leur histoire
4.3.1. Histoire de peuplement
La population de la région naturelle du Sine-Saloum est constituée à ‘80 Y6 cfe ruraux.
Elle est concentrée dans les départements de Kanrine, Kaolack et Fatick, en raison des
conditions climatiques “favorables”, de la diversité des activités économiques, de la nature
du sol et de l’existence d’une main d’oeuvre agricole.
L’histoire du peuplement des îles du Saloum (Gandoum et îles Bétanti) est caractérisée
par son ancienneté et son h6%érogénéité (CHAUVEAU, 1982). Ce peuplement est le produit
de migrations successives anciennes. Habité initialement par des soc& (auteurs des amas
coquiiliers qui témoignent de l’ancienneté de Yoccupation humaine de cette région). le
Gandoum aurait été ensuite occupé par des sérère du Sine et du Saloum rejoints par des
Guelewar (aristocraties guerrières) d’origine mandingue qui se sont assurés le conutile
politique et ont maintenu le Gandoum dans la dépendance du royaume du Saloum.
L’élément Guelewar devait par la suite se “sérériser” et s’intégrer dans l’organisation
socio-économique sérère. Les actuels habitants du Gandoum se disent sévère-nyonirzka et
occupent 17 villages.
Dans les îles socé, au sud du Diomboss. l’important village de Bétanti seraif d’or-igme
sérère. Les habitants se réclament socé et ont gardé depuis cette époque des relations
ét.roites avec les populations mandingue de la Gambie. Dans IÛ partie continentale jouxtant
les îles du Saloum, la zone nord (pays historiques du Sine, du Log et du Saloum) est habitée
par des sérère, tandis que le Niombat.0 (Sokone) est peuplé de sérère au nord et de soc& au
sud ; le Niomi (Missirah) est également occupé par ces deux groupes ethniques.
Tous les villageois sont des musulmans ; l’islam s’est imposé au XIXème siècle.
4.t1.2. Mouvements migratoires
Les rzyominka sont caractérisés par un fort taux d’émigration. La migration est
particulièrement importante dans les villages de l’intérieur des îles OU les diffic.:ult~s
d’approvisionnement en eau potable (chroniques depuis une décennie et demi) obligent :es
personnes en âge de travailler à déserter leur village d’origine. La situation est
particulièrement critique dans les villages de Diogane, Sipo, Thialane, Djirnda, Baout et
Diamniadio OU, le taux de migration dépasse 70 % en saison sèche : seuls les vieux restent
en permanence sur place avec: les jeunes enlànts qu’ils ont sous leur garde.

Les migrations tendent à se péremiiser A la suite des années d e sécheresse
successives qui ont conduit j. l’arrêt de la riziculture, principale activité agricole jusqu’au
milieu des années soixante-dix. Pour les villages de l’intérieur des îles. l’agriculture devient
donc de moins en moins la cause des retours en hivernage. Ceux-ci se maintiennent en
raison de la forte cohésion sociale des nyominka qui les conduit A se réunir pour les
cérémonies religieuses et familiales et à pratiquer une endogamie villageoise Ws
importante. Il est néanmoins A craindre, d’après les déclarations unanimes des habitants
des villages, que si le problème de l’eau douce n’est pas résolu dans l’avenir. les villages des
îles seront progressivement désertés.
Le maintien et le développement des activités halieutiques dans la zone dépendent
avant tout de la présence d’un nombre suffisant d’hommes adultes qui ne peut être assuree
que si la fourniture d’eau douce est régulière.
Les migrations des populations r~yor~~inka sont de trois ordres : les migrations int.emes
aux îles. anciennement consacrées â l’agriculture et à la pêche, tendent de plus en plu:n à rte
concerner que cette dernière activité ; les migrations de pêche à l’extérieur des îles, vers Ila
Petite Côte, la Gambie voire la Guinée Bissau ; les migrations vers les zones urbaines
(Kaolack, Dakar, Ziguinchor).
Les pêcheurs nyorninku confrontés sur place à des problèmes de débouchés pesant
sur leurs revenus ont depuis longtemps entrepris des migrations vers les centres de la Petite
Côte (Mbour et Joal) où l’importance du mareyage et de la transformation pemlettent un
écoulement plus facile des prises. Ils s’y consacrent surtout à trois types de pêche : le Net
maillant encerclant (technique qu’ils monopolisent), la pêche au filet Idomlant 25 t&t
(spécialité des pêcheurs de Dionewar) et le filet maillant dérivant de fond (yoc!&).
4.3.3. Estimation de la population de pêcheurs
La population de pêche,urs est estimee à partir des résultats des enquete-cadres
effectuées en 1991 (nombre de pirogues et écluipages moyens par type de pêche).
Le caractere très disperse des centres de pêche ainsi que la pratique quasi générale de
la mixité rendent cette estimation malaisée. D’autre part, pour certaines unités dr pêche, la
méthodologie retenue est plus opératiomlelle pour la zone maritime que pour la f:-artge
continentale 06 beaucoup de pêcheurs opèrent sans embarcation (notamment avec des
éperviers. barrages-pièges el palissades), la pirogue étant souvent choisie comme un1t.é
d’obsenration lors des enquetes-cadres. Le nombre de pêcheurs sans embarcation a Cté
estimé à partir des informations disponibles sur le nombre d’engins de pE:che, surtout. de
killi pour la p&he des crevettes.
La population ainsi estimée concerne les pêcheurs présents lors de l’enquete-cadre,
sojt 5.500 pècheurs dont 2.500 opérant sur la partie maritime et 3.000 dans la zone
continent ale.
Ces chiffres doivent être complétés par une estimation du nombre de migrants vers
l’e,xtérieur de la région naturelle du Sine-Saloum, les pêcheurs ngornirrk-cr effecluan.t. des
mi,grations vers la Petite Côte, la Casamance. la Gambie et la Guinée l3issau Lors de
l’enquéte-cadre de mai 1991, nous avions tenté de mesurer l’ampleur des mouvements
migratoires des pêcheurs nyonïir~lccz hors de la zone. Les résultats des enquêtes aupres des
personnes présentes font apparaître 300 pêcheurs sur la Petite Côte, 100 eu Gambie, 1,800
en Casamance et Guinée Bissau.
Ainsi on estime l’effectif total de pêcheurs originaires de la zone d’étude à ‘Y.‘700 soit
5.400 résidents et 2.300 migrants (figure 41, ce qui représente 22 ?A) des pècheurs en activité
le long du littoral sénégalais.

22
Figure 4,- Pecheurs originaires de la région naturelle du Sine-Saloum
7fS (70%)
4.4. Valorisation des produits débaraués
4.41. Consommation de poisson
Les dormees utilisées pour déterminer la consommation de poisson proviennenl des
resultats de l’étude entreprise par le CRODT entre mars 1986 el mars 1987, port an1 :NU la
commercialisation du poisson de mer dans les régions intérieures du Sénégal (CI-UBOIJD et
.KEBE, 1990)
Le volume total estime de la consommation des échantillons rapporté au nombre
d’unités de consommation de l’ensemble des ménages correspond à une estimation de la
consommation per capita quotidienne en volume.
La consommation totale annuelle per capila de poisson estimée dans la zone est plus
importante en milieu urbain (45.5 kg dont 3,9 kg de poisson sec) qu’en milieu rural (37,l kg
dont 5,8 kg de poisson translormé). Le rôle du poisson sec augmente dans les zones rurales.
4.4.2. Commercialisation du poisson frais
4.4.2.1. Organisation des agents et circuits
La distribution du poisson s’organise autour des points situés sur le continent. Dans
les îles ou il se pose un probleme de conservation du poisson, les pirogues qui y sont basees
dé’barquent leurs produits dans les points les plus proches du continent (Djifère, Sokone,
Foundiougne. Missirahl où sont présents les commercants. Puis ils se ravit;~iJJerlt en
carburant sous douane et en denrées alimentaires. Certains commerçants vont ramasse:t~ le
poisson dans les îles.

Elle est le fait d’un grand nombre d’agents économiques dont les fonctions au. sein de
la filière sont relativement spécialisées, En première analyse on peut. distinguer les
mareyeurs, les commissionnaires de marchés, les détaillants et les autres intermédiaires.
Les mareyeurs constituent la première catégorie professionnelle dont les fonctions
sont plus diverses : achat de poisson sur les plages, conditionnement et transport vers Tes
marchés parfois éloignés, distribution et vente en gros ou en demi-gros sur les max-ch& Ils
pratiquent cette activité à titre principal le plus souvent. Ils remplissent égalemeni une
fonction importante de financement de la pêche artisanale.
~Nous avons rencontr6 une quinzaine de mareyeurs fréquentant réguliêrement les
points de débarquement de la zone. L’âge moyen est de 45 ans. La :majorité (70 o/o)
appartiennent au milieu pêcheur et sont des armateurs nyominka disposant de pirogues de
mer ou de fleuve pêchant au filet maillant encerclant, au yolale ou à la senne tournante.
Seuls 5 mareyeurs ne sont pas originaires de la zone.
La moirié des mareyeurs disposent de leurs propres véhicules pour le transport du
poisson vers les marchés (camions type Saviem et camionnettes bâchées 404 Peugeot.). Les
autres louent des véhicules en cas de nécessité ou empruntent les transports en commun. A
Ndangane et Djifêre, les mareyeurs utilisent leurs propres pirogues pour le ramassage du
poisson dans les iles. Puis il l’expédient par véhicule sur Dakar et les marches intérieurs.
Contrairement fi ce qui est obse& sur la côte nord, les mareyeurs sont @oralaires
pour l’achat des prises de leurs propres unités de pêche.
Des mareyeurs de Dakar viennent s’approvisionner dans la zone pour revendre le
produit dans les usines et hôtels ou au marché central au poisson.
Les commissionnaires de marchés servent d’intermédiaires entre les mareyeurs et les
détaillants sur les grands marchés. Ils sont chargés de réceptionner les expi:ditions et de les
écouler auprès des détaillants. Ils sont également responsables de la r&cupémtior1 des
avances C;I court terme accord6es couramment aux détaillants par les mareyeurs.
Les détail&& constituent la catégorie de loin la plus nombreuse. On les ~rou\\~ :Sur
les marchés et les plages.
IR micro-mareyage s’est développé dans la zone avec de nombreux intermédiaires non
sp$cialisés appelés bana-bana (4). Ce sont en général des saisomliers qui pratiquent
l’agriculture pendant la saison des pluies. Certains sont des semi-grossistes qui vendent
pour le compte des mareyeurs ou achètent du poisson sur la plage en quantités
relativement importantes. Ensuite ils vont écouler le produit dans les villes secondaires et
villages voisins au moyen de bicyclettes, mobylettes ou calèches à cheval. La plupart d’entre
eux sont des détaillants de marchés. Le produit est échangé contre du mil ou de l’argent.
Dans la majorité des villages et campements de pêcheurs ces btsna-bcmz constituent
les, seuls clients potentiels des pêcheurs. Certains disposent d’unités de péche et
commercialisent ainsi leurs propres prises. Ce sont en général d’anciens agricult.wrs ayant
abandonné définitivement ou provisoirenwnt les cultures pour la pêche. Ils sont spéci.alGs
dans la vente de mulets, de tilapies et d’ethmaloses selon la structure des marchés
approvisionnés.
En l’absence d’autres commerçants, les pêcheurs ont adopté une stmtégie
commerciale. Elle consiste à aller vendre le produit débarqué dans les centres de
débarquement où le produit est mieux valorisé.
(4) Terme ruoloJdésignant toute perwnne s’adonnant au petit commerce.

24
Le centre de pêche de Missirah joue également un rôle important clans la
commercialisation des prises débarquées par les pêcheurs artisans (DEME et, KEBE. 1,993).
Mis en place dans le cadre de la coopération avec le Japon, il a démarré ses activitPs en
septembre 1989.
Son objet est de promouvoir le développement socio-économique dans Irs iles du
Salourn par l’amélioration des techniques de pêche, de transformation ei d e
commercialisation, la rationalisation et. l’extension des circuits de distribution. la formation
des jeunes professionnels de la pêche, l’encadrement et l’animation des GIE.
Le centre procède à la vente de poisson et de glace ainsi qu’à la location de ses deux
camions frigorifiques aux mareyeurs. Il envisage par ailleurs le stockage de poissons pour
des tiers ;1 raison de 10 FCFA par kilo et par jour.
Le centre dispose de deux chambres froides pour la conservation du poisson (4 t),
d’une fabrique de glace en paillette (4 t/jour). Un système permet de Fabriquer- de la glace en
barres en cas de besoin L’alimentation est assurée par deux groupes électrogènes (40 et 70
kw). Une partie de la glace produite est ulilisée pour conditionner le poisson achetci- par le
centre. Le reste (64 %) est vendu aux mareyeurs, pêcheurs et populations locales. Tout
pêcheur titulaire d’une carte de membre du projet bénéficie de prix préférenliels et de r::r&lit
pour la glace mise à sa disposition. Il peut par conséquent payer à la fin de chaque marée,
selon son choix, en espèce ou en nature.
Pendanl la saison creuse (juin à décembre) la production journalière est de 1.3 t en
moyenne contre 2.5 t en bonne saison.
De février 1990 a mars 1991, la glace était vendue à 25 FCFA/kg aux pèclleurs
travaillant avec le centre et à 30 FCFA/kg aux autres clients (mareyeurs, pêcheurs
indépendants et populations locales). Entre avril 1991 et mi-février 1992. ce dernier prix est
passé 9 40 FCFA/kg. Depuis le 18 février 1992, suite a une panne de l’une des deux
armoires de la fabrique, la capacité de production a été réduite de moiti6 et la glace r:st
vendue à 50 FCFA/kg.
Le projet achète du poisson auprès des pêcheurs débarquant il Missirah ainsi que
dans les villages et campements environnants à des prix négociés d’avance. Pour une
meilleure qualité des produits, le projet dispose d’une pirogue équipée d’une cale à glace
pour la collecte. Par ailleurs au niveau de chaque point d’achat, il existe un mmasst?ur
équipé d’une caisse isothemle et approvisionné régulièrement en glace pour la conse~ation
du poisson acheté. A Missirah un débarcadère de 250 m de long a étc aménagé pour
l’arrimagtz des pirogues et 1~ débarquement des produits pêchés. Le poisson ainsi colletxté
par le centre est vendu sur les différents marchés et dans les usines.
Un projet d’installation d’une machine de congélation d’une capacite de 500 kg pcaur
stocker la chair de raie et d’espadon est j l’étude. Un congélateur de 500 kg de c:apacitÉh a
et& installé à ‘Toubacouta depuls fin 1991 pour stocker le poisson destiné au fumage.
Entre 1990 et 1992, les quantités de poisson achetées par le centre et distribuées sur
les marchés du Sénégal sont passées de 84 t à 189 tonnes, soit moins de 2 O/h du total
mareyé dans la zone.
A Ndangane, de nombreuses pirogues migrent à partir du mois de mai ti Sal~‘lou
(Casamance) oil elles pêchent au filet maillant dérivant de fond. Pendant la dllrce de la
campagne deux pirogues motorisées de 40 cv quittent le village avec 10 personnes à bord et
400 litres de carburant sous douane pour aller récupérer le poisson pêché par ces unités de
pêche (brochets en général). Pour éviter un q,uelconque encombrement, ces pirogues ne
disposent pas de cales a glace pour la conservation du poisson à bord. Après glaçage (200
barres en moyenne), le poisson entassé dans la partie médiane des embarcations est
recouvert de bâches et de sacs en plastique pendant le transport. A partir de Ndangane, les
véhicules des mareyeurs pêcheurs prennent le relais pour la distribution sur Dakar via
Kaolack.

25
4.4.2.2. Structure des marchés locaux
Les principaux marchés de la zone approvisionnés à partir des peinas d e
debarquement sont Kaolack et Fatick.
A Kaolack il existe deux principaux marchés : le marché central et la criee. Cette
dernière est une aire aménagée à côté du débarcadère du quartier de Ndangane. Elle remplit
un double rôle : marché de gros où se rencontrent les mareyeurs du Sénégal avec des
réexpedilions vers les marchés secondaires de la région ; marché de détail. Parmi les
marchés secondaires, il faut signaler celui du quartier périphérique de Médina qui absorbe
quotidiennement d’importantes quantités de poisson achetées à la criée.
La criée de Kaolack reçoit quotidiennement en moyenne 20 tonnes de poisson. Suivant
les saisons, l’origine des arrivages est très variable : Petite Côte particulièrement Joal (74 %),
Sine-Saloum (17 O/o), Grande Côte (7 %l, Casamance et Dakar (2 O/o).
Les réexpéditions de poisson frais a partir de la criée représentent entre 35 et 4I> ‘z/o
des arrivages quotidiens.
Pour l’année 1990, le marché de Icaolack a absorbé 3.528 t de poisson débarqué par
les pirogues évoluant dans la zone, soit 40 o/ du total (ilgure 5).
Figure 5.” Distribution du poisson irais débarqué
par les pirogues en activité au Sine-Saloum en 1990
Fatick Kaolack Dakar Autres Etranger
régions
Fatick, nouvelle capitale régionale, revêt une grande importance en raison de sa
position géographique (sur la nationale 2 reliant Dakar et Kaolack). L’approvisionnement de
ce marché se fait en grande partie sur la Petile Côte ; les micro-mareyeurs achètent aupres
des pêcheurs.

26
Parmi les marchés secondaires, Sokone apparaît comme le plus important. Il jo1.w un
triple rôle : point d’attache et de débarquement pour des pirogues originaires des, îles du
Saloum, marché permanent et marché hebdomadaire drainant les mercredis :Lot;te la
population des villages voisins y compris les bana banu fréquentant les petits viilal;les et
campements de pêcheurs de la zone.
La crevette pêchée dans la zone est en partie directement vendue à l’usine de I:,ljif&e
par les pécheurs basés dans ce centre et aux alentours. L’autre partie es1 commercialisée
par des mareyeurs spécialisés. Il en existe un basé à Ndolelle (près de Foundiougne). C’est
lui. qui fournil aux pêcheurs des filets lcilli pour la pêche des crevettes. Il disI>ose de 2
pirogues motorisées et d’un véhicule équipé d’une caisse isotherme pour le ramassajie du
produit sur place. La glace est achetée au Centre de pêche de Missirah.
4-4.2.3. Formation des prix
Une des caractéristiques principales de la vente de poisson frais dans Ia zolle, est
l’a’bsence de toute pesée. ce qui rend difficile toute enquête sur les prix. Le poisson rst en
réIçle générale vendu au tas, ti la pièce ou découpé en morceaux.
Les modalités de vente du poisson peuvent être à l’origine de conflits entre pticheurc, et
buna-bana. Ces derniers préfèrent le système du comptage par individu pour la vente cies
ethmaloses alors que les pêcheurs n’y trouvent pas leur compte, la vente par caisse étant
plus rémunératrice pour eux.
Les prix au débarquement connaissent des fluctuations assez importantes, liées aux
quantités débarquées, aux espèces, aux lieux de débarquement et à la capacité d’nbsor-plron
du marché. On note une différence nette des prix entre les différenls points de
de‘barquemenl en raison de l’éloi@ement de certains grands marchés urbains, des riL;ql.les
accrus et des touts très élevés supportés par les mareyeurs (vétusté des moyens de
transport et précarité du mode de conservation du poisson). La présence de l’usine ti Lljirère
favorise des prix plus rémunérateurs (1 ableau 7).
4.4.3. Commercialisation du poisson transfomlé
Le poisson transfomG artisanalement connaît une importance clucrlitati~,*e et
quantitative dans la zone de par les techniques utilisées, les agents économiques Impliqués
et le circuit de commercialisation.
4.4.3.1. Techniques et centres de transformation
On retrouve au Sine-Saloum toutes les techniques de transformation artisanale du
poisson existant au Sénéjial. On peut distin@er les techniques dites traditionnelles et ~wlles
dites modernes dont celles effectuées par des étrangers. Les mulets sont traclitionnellttmer~t
sischés entiers au soleil pour donner le larnbadiang. Les huîtres et coquillafies sont grilles ;
la chair est fumée puis séchée au soleil. Le poisson peut également être fumé et séché.
Toutes ces techniques en usage pour la consommation locale surtout, se sont plus ou
moins modifiées en raison des mutations sociales et économiques dans le secteur de la
pêche, la pénétration de banu-bana allochtones. l’introduction de nouvelles techniques de
pêche et de transfomlation, la nécessité de répondre A la demande croissante du marché
sénégalais en guedj et lambadimg.
Le guedj, poisson femienlé-séché
est actuellement la technique la plus impwtarbte, le
produit le plus recherché sur le marché. Le guedj beur (fait à partir des courbines) esa tr&
prisé à l’intérieur du pays. Le lambudiung est consommé dans les marchés ruraux
sénégalais dépourvus de poisson frais et par les migrants urbains ori@naires des &-egiow de
la Casamance et de Tambacounda.

2 7
Certaines techniques de transfomration sont considérées comme étrangères par leur
origine et la destination des produits. Il s’agit du salg (raies ou requins salés et séchés) et du
métorah [raies, requins ou machoirons fumés). Ces deux produits sont surtout destines ;mx
marches africains.
La transformation artisanale du poisson est essentiellement le fait de femmes
regroupées dans des CIE ou travaillant individuellement. Dionewar constitue l’un des
principaux centres de transformation (130 claies de séchage) situés dans les iles ou cette
activité est aussi importante que la pèche et le mareyage (figure 6).
Figure 6.- Importance relative de la transformation artisanale au Sine-Saloum
-_,--.__
1
1
200 T
Transformatrices
l
180 +
j El Claies
160 -/
l -
-
-
-
Sur le continent, Missirah constitue le cent.re de transformation le plus important.
Dans ce village où le traitement du poisson occupe plus de 100 femmes, le centre de pêche a
réalise d’importants investissements pour aider les transformatrices : 200 claies de séchage
très performantes, 20 bacs de saumurage et 1 magasin de stockage des produits
transfomiés.
En ce qui concerne la transformation améliorée, le centre dispose de 2 fours 9 métorah
pour d’éventuelles expérimentations. un magasin de stockage. Il s’est orienté vers des
produits nouveaux issus essentiellement du traitement des débarquements des piroguiers :
- produits fumés (a froid] : espadon, capitaine, bonite, barracuda, seiche, thon. sc’ile,
coryphène, murex et machoiron ;
- produits séchés : murex., machoiron, crevette, huîtres ;
- surimi obtenu a partir du capitaine, de l’otolithe, de la crevette et de la sardinelle ;
- denbu a base de poisson à chair rouge.

28
Chaque technique de transformation relève d’un système de pêche speclfîque.
Différents paramètres interviennent dans sa présence ou non. Elle est liée à ‘l’engin de
pêche. aux espèces cibles, à la saison de pêche, aux transformateurs, aux circuits de
distribution propres à chaque centre. Le guedj se rencontre dans presque tous les cemres
mais il est surtout caractéristique des centres maritimes où domine la pêche au filet
dormant, au filet maillant dérivant de fond ou de surface. Le tambadiang est produit partout
en grande quantité par les hommes aidés de leurs femmes. Le mélora11 (poisson fumé) et le
saly (salé-séché) sont surtout produits à Djifère et Missirah.
La transformation améliorée constitue pour le centre de Missirah un créneau porteur.
En 1991 la production a été de 1.0975 kg contre 2.044 kg pour 1992. Les principaux
ac’heteurs sont représentés par les hôtels et grandes surfaces de Dakar.
4.4.3.2. Organisation
‘Tout comme le poisson frais, les produits transformés dans les îles sont transportés
sur le continent par pirogue dans les zones fréquentées par les bana-bana pour l’écoulement
sur place ou l’évacuation sur les marchés de Kaolack et de Dakar. Le mélorah est
généralement commercialisé en Gambie pour etre ensuite exporté vers les pays africams
anglophones.
Les agents intervenant dans le commerce du poisson transformé sons des
commerçants spécialisés dans un type de produit déterminé. Certains transformateurs sont
en même temps bana-bana et donc écoulent eux-mêmes leurs produits.
La transformation artisanale absorbe 75 %I du poisson débarqué par les pirogues de la
zone. Entre 1987 et 1992, le volume des produits transformés à Missirah est passé de 159 t
à 195 t soit une hausse de 22 %I (CPM, 1992). Pour l’année 1990, la product.ion globale
représentait 650 tonnes dont près de 70 o/) constitués de deux produits : farnbaditrn(~(50 96)
et guedj (19 %) (figure 71.
Figure 7.- Quantités de produits transfomrés en 1990 dans la zone
1%)
12%
Tambadiang (50%)

Les deux grands marchés de la zone (Kaolack et Fatick) absorbent à eux seuls 64 % de
celte production (figure 8). Le reste est distribué à Dakar (26 O/o). dans les autres régio.ns du
Sénégal (4 %] et sur les marchés de la sous-région.
4.!j. Rentabilité des unités de Mche
L’analyse de la rentabilite des unités de pêche passe par l’évaluation du capita.1 iiwcsti
et des coûts d’exploitation.
4.!5.1. Evaluation du capital investi
Les investissements des unités de pêche artisanale se composent essentiellement de
l’achat de pirogues, de rnoteurs, d’engins de pëche et de l’équipement accessoire.
Figure 8.- Distribution des produits transformés
~-
-.-__I_- ,_.. -..- --1
‘/ 300 T
Kaoalack
Fatick
Dakar
Autres régions
Etranger :
i -
-
-
-
-~.---l,---” s
On note une extrême diversité des différentes composantes des unités de pl:c:he dans
la zone étudii:e, ce qui rend difficile l’évaluation du capital investi. La taille d’une piroglle, sa
capacité, sa forme, son age, la nature et la qualité des matériaux utilisés, les dim.ensions
des planches de bordées, l’emplacement du moteur, la taille des éperons, le nombre de
cales, . . . sont autanl de facteurs qui rendent difficile la connaissance précise du tout de
fabrication réelle d’une embarcation.
Cette diversité des unités de pêche induit une forte variation du capilal investi
(tableau 8).
Les pirogues des unités de pêche enquêtées ont été acquises d’occasion ou a l‘éiat
neuf. Elles ont une longueur comprise entre 6 et 18 m.

.30
Les prix moyens des embarcations obtenus à partir des déclarations des chefs d’umtés
de pèche sont en relation avec leur diversité : ’11s varient de 350.000 FCFA (pour une pn-ogue
pêchant à l’épervier) à 1 S50.000 FCFA (pour une pirogue porteuse de senne tournante). Ces
chiffres déclarés par les patrons-pêcheurs se rapprochent de ceux fournis par les
charpentiers (constructeurs de pirogues) de la place.
11 existe également une grande diversité dans les types d’engins de pêche utilisés en
fonction des espèces cibles. En outre, les engins de pêche sont montés soit par les soc%tés
qui assurent la distribution soit par les pêcheurs eux-mêmes. Dans ce dernier cas, il est
dill’icile d’évaluer le coût de la main d’oeuvre (correspondant au coût d’opportun.ité! à
incorporer dans le prix de revient de l’engin de pêche.
Pour l’essentiel. les filets appartiennent à des personnes qui embarquent à bord des
unités de pêche. Les palangres sont pour la plupart la propriété des capitaines alors qlie les
lignes appartiennent aux pêcheurs.
Tout comme la senne de plage opcme, l’estimation du “diguel” est difficile. En efiet les
grandes serines de plage se transmettent de génération en génération et le filet ac:tuei n’a
rien de commun avec celui d’origine. Il s’agit d’un outil de production dont la perermité est
assurée par l’organisation économique et sociale qui la sous-tend plus que sa permanence
physique. Ainsi le digue1 du quartier Bilmack de Dionewar appartient a 7 concessio:tls entre
lesquelles existent des liens familiaux. Monté il y a quarante ans en fil de coton. il est
aujourd’hui entièrement en matériaux synthétiques et ses dimensions ont augmentC (300
m). Le prix actuel estimé par le responsable est de 1 .OOO.OOO FCFA. Les informations
obtenues par ailleurs font état d’un prix de 1.500.000 FCFA pour un tiigrtel de plus grande
taille (800 ni).
Les moteurs hors bord sont achetés hors taxe et souvent à crédit par le biais des. CIE.
La puissance motrice utilisée par les unités de pêche enquêtées est comprise entre 8 et 40
cv, Ce sont généralement des unités de pêche à la ligne et/ou au filet dormant et/c.)u au
casier qui utilisent des mot.eurs de f&ble puissance (8 à 15 cv). Tout comme les
embarcations, les moteurs hors bord appartiennent à des personnes non embarquees à
bord des unités de pêche.
L’équipement accessoire des unités de pêche se compose essentiellement de réservoirs
d’eau et de carburant, des ancres, des cordages, des bouées, des lampes, des cirés
(appartenant individuellement aux pêcheurs), des gilets de sauvetage (dans ter-taim cas), de
couteaux, de seaux et de pagaies.
4.5.2. Coûts d’exploitation
4.5.2.1. Coûts variables
1) Nature des frais communs
Les coûts variables des unités de pêche comprennent le carburant, la nourriture de
l’ëquipage (et quelques fois des personnes ri terre), l’appât (pour les ligneurs), l’entretier! el la
réparation du matériel de pêche.
La consommation en carburant dépend du temps passé en mer par I’ulU de pécile.
de l’état et de la puissance du moteur utilisé. Elle est très variable selon le type d’un:té de
p@che. Dans tous les cas, elle reprêsent.e un poids important dans les charges <l’eicI,ll:,it;ltivn,
en raison de l’éloignement des lieux de pèche visités et du rythme d’utilisation auquel est
soumis le moteur.
Les dépenses en nourriture sont liées à la taille de l’équipage et parfois à celle de la
famille à terre ainsi qu’à la durée de la sortie.

,3 i
L’ap ât utilisé par les ligneurs est constitué essentiellement
de sardinellcs. Le
montant d!es dépenses en appât est fonction du temps de mer.
2) Evaluation des coûts variables annuels
L’ensemble des coûts variables constitue les charges communes des unités de peche.
Les résultats des enquêtes ont permis de déterminer la moyenne par sortie pour chaque
unité de pêche, Les coûts d’exploitation annuels ont été calculés à partir du nombre de
sorties effectuées par chaque unité de pêche. Ce nombre dépend de la durée de la so,rtic et
du temps resté à terre pour la vente du poisson pêché et l’avitaillement en imrants
(carburant et appat surtout).
Les calculs ont été effectués sur la base de 200 marées par an en rxwyenne pour
chaque unité de pêche.
Les coûts d’entretien et de réparation comprennent tous les frais supportés pour
maintenir le matériel de pêche en bon état de fonctionnement. Selon les pêcheurs,
l’entretien courant des moteurs se limite a une vidange hebdomadaire et au changement de
bougies. En raison du rythme intensif auquel est soumis le moteur hors bord durant sa vie
économique (2 ans), nous avons estimé les frais annuels d’entretien et de réparation à 20 %
de son prix d’acquisition. Pour la pirogue, ces opérations consistent a changer les bordées
en planche et les éperons, a les peindre et à refaire l’étanchéité. En tenant compte de
l’intensité d’utilisation de la pirogue et de la qualité du bois employé. on peut est.imer ces
frais à 10 % du prix de revient. Les pecheurs remettent constamment en état les filets, soit
en changeant les nappes entiëres ou des parties de nappes, soit en réparant les mailles
déchirées (ramendage). Ces coûts sont évalués à 25 % de la valeur du filet,
4.5.2.2. Coûts fixes
Ces touts qui ne varient pas avec le niveau d’activité des unités de pêche comprennent
les amortissements du matériel (pirogues et moteurs) et les “assurances“.
1) Amortissements
Il est difficile de parler d’amortissement économique car le matériel a été acquis depuis
longtemps et donc largement amorti. C’est le cas notamment du filet qui est scwent
pratiquement remis à neuf à force de changer des nappes entières.
En tenant compte de l’intensité d’utilisation, du respect des normes d’entretien ainsi
que des indications des pêcheurs, la duree de vie économique a été estimée h 30 ans pour
les pirogues et a 2 ans pour les moteurs.
Le tableau 8 nkapitule les calculs efIeclués selon la l.echnique de l’arnor-tisserrient
linéaire.
Pour les serines tournantes, il existe une ambiguïté entre amortissement et
reparalions. En effet, les réparations et changements de nappes, exécutés par les p&heurs
se font au fur et à mesure sans qu’il soit jamais nécessaire de renouveler la scnnc clarrs son
intégralité : 6 nappes sur 24 sont changées chaque année pour la serine tournante. C’est
pourquoi nous avons inclus les grosses réparations du Met dans l’amortissement de 1 engin
de pêche.
Les lignes et les palangres sont renouvelées tous les ans par les pêcheurs.

2) “Assurances”’
Pour s’assurer d’une bonne pêche et se protéger contre les accidents en mer, les chers
d’unités de pêche engagent pendant la campagne un ensemble de dépenses dans le cadre de
leurs croyances traditionnelles. Nous n’avons tenu compte que des dépenses enèctives
réalisées par les unités de pêche pour cette rubrique et déclarées par les persomles
enquêtées.
4.5.2.3. Rémunération des facteurs de production
Les unités de pi:che enquêtées sont organisées selon des modalités identiques à celles
identifiées sur tout le littoral. Dans tous les cas c’est le système de rémunération à la part,
en fonction des revenus générés qui est en vigueur. Dès lors les membres de l’équipage sont
associés aux risques économiques des sorties en mer.
Le partage se Tait à chaque retour de marée ou en fin de campagne. IA prmcipe
général est le suivant : les charges supportées en commun par le propriétaire el l’équipage
(carburant, nourriture, entretien courant, appât) sont défalquées de la valeur des mlses à
terre ; le solde (produit ne1 de l’unité de pêche) est réparti selon des modalités variables en
fonction des types de pêche pratiqués et des lieux de débarquement.
Pour la pêche à la ligne ou à la palangre, le produit net est réparti en parts égdks :
une pour chaque pêcheur, une pour la pirogue, une pour le moteur. La majorité des L:nilés
de pêche enquêtées pratiquent cette technique.
Pour la péche aux filets maillants encerclant, dérivants de fond et de surface, il rxiste
un système de partage plus diversifié. Trois modes ont été recensés :
- le produit net est divisé en deux parts égales dont l’une va B la tota1it.é de
l’équipement et l’autrcb à l’équipage ;
- la moitié rémur&e le filet, l’autre moitié est répartie en parts égales entre I”équlpage,
le moteur et la pirogue ;
- chaque élément reçoit une part.
Pour la senne de plage opane, en plus des trois modes déjà mentionnés, on pwt
rencontrer un autre : le filet recoit deux parts, chacun des autres éléments une part.
En ce qui concerne la senne tournante el coulissante, l’imporlance du capital ilwesti
est à l’origine de l’introduction d’un nouveau système de partage plus favorable â la
rémunération du capital. Le tiers du produit ne1 est affecté au filet tandis que les deux tiers
restants sont répartis en parts égales entre les pirogues, les moteurs et l’équipage (soit 25
parts).
4.5.2.4. Revenus du travail et du capital
NOUS avons estime la valeur des rendements de chaque unité de pêche en affectant à
chaque espèce débarquée. le prix auquel elle a été vendue par le pêcheur. Le revenu brut de
chaque unité de pêche ainsi calculé (tabl. 9) est partagé entre propriétaires des équipements
et pêcheurs. Pour les unités de pêche à la ligne et/ou au filet dormant et/ou au casier. nous
partirons du principe que la même pirogue est utilisée pour ces deux types de pkhe ; elle
sort tôt le matin pour relever et mouiller le I’ilet, revient débarquer puis repart
OLIT la rêche
à la ligne. Dans ce cas le revenu brut de 1’1Inité de pêche est la somme des chil F
4.
res d a .laires
réalisés avec les trois types de pêche.

4.53. Analyse de la rentabilité
II faut rappeler que nous avons privilégié l’approche socio-économique â I’a.pproche
comptable pour analyser la rentabilité des unités de pêche artisanale, Tout en conservant la
rigueur indispensable à l’analyse, cette approche prend en compte des modalitk réelles de
pklage du surplus économique en vigueur dans la pêche artisanale. Elle est ainsi à meme
de fournir des éléments indispensables â la compréhension des conditions d’ac:ceptabil.ité ou
de refus social des chai.. technologiques possibles.
4.5.3.1. Rentabilité financière
Pour chaque type d’unité de pêche, nous avons établi un compte d’exploitation
(tableau 10). L’analyse des comptes d’exploitation fait apparaître une situation dtjficitaire
pour certaines unités de pêche.
Les revenus bruts dégagés par les unités de pêche sont relativement faibles. Ct: sont
les unités pkhant à la senne tournante qui génèrent les plus importantes recettes. Les
revenus des unités de pêche aux filets maillants encerclant et derivant de fond sont
également assez importants.
Les gains nets dégagés par la pluparl des unités de pêche correspondent ;î ura taux
interne de rentabilité (TIR] inférieur à 25 % (tableau 111. Le TIR exprime le ratio Revenu net
armateur/capital investi. Les meilleures perfomlances financières sont réalisées pur les
unités de pêche au filet maillant dérivant de fond avec des gains nels d’environ ~424.000
FCFA et un TIR de 22 % : le capital invesli est entièrement récupéré au bout de quatre ans
et demi.
Ainsi les recettes générées par l’exploitation des unités de pêche ne suffisent pas ou
sont à peine suffisantes pour couvrir le risque d’investir dans ces activités et pour assurer le
renouvellement du matériel de pêche.
Pour nous rapprocher de la réalité, nous avons calculé le revenu de trésorerie de
chaque type d’unité de pêche en ne tenanl compte que des sorties et entrées d’argent. On
fait ainsi abstraction de l’amortissement qui constitue une dépense comptable n’entra.în;mt
pas de sortie d’argent. Pour certaines unités de pêche dont la situation financière est
déficitaire, ce revenu qui est plus significatif pour les patrons-pêcheurs est positif (tahlwu
11).
Dans tous les cas l’équipage est mieux rémunéré que les armateurs. Cependant, dzns
l’ensemble la rémun&ation moyenne mensuelle d’un pêcheur embarqué es1 relativement
Faible : le plus important revenu est observé pour les unités de pêche au file1 maillant
dérivant de fond (21.500 FCFAJ.
Trois t.3;pes d’embarcations ont été expérimentés par le Centre de p&he dt: Missirah
(ONO. 19921. Les deux premiers équipés de moteurs hors bord et in-board sont des pirog~les
de type Yamaha. conçues en fibre de verre mais inspirées du modèle traditionrwl. Le
l.roisième est une embarcation de pêche avec moteur de propulsion à l’arrière (petit navire
équipé d’engins de navigation).
Les cotits de construction des embarcations en fibre de verre (avec une caisse
isothemie de 1,s à 2 t de capacité) sont les suivants (BRENDEL et ~1, 1993) :
modèle de 12 ni : 2.500.000 à 3.000.000 FCFA
modèle de 15 à 18 ni : 3.500.000 à 5.000.000 FCFA
La durée de vie estirnée dépasse 15 ans.

34
Le carburant représente entre 40 et 45 % des charges d’exploitation de ces
embarcations contre 59 % pour les unités de senne tournante et 69 % pour les unités de
filet maillant encerclant. Cette faiblesse de la part relative du carburant dans les coûts
totaux s’explique par l’utilisation de moteurs diesel hors bord et in-board. Le carburant
consommé par ces embarcations était subventionné par le Centre de Missiral~ jusqu’en
mars 1992 (le litre de gasoil, acheté fi Dakar à 210 FCFA était revendu sur place aux
patrons pêcheurs à 140 FCFA) .
La Direction du Centre préléve 10 % du produit de la pêche à titre d’épargne pour les
pécheurs. devant faciliter le renouvellement de l’équipement.
Les résultats obtenus à l’issue des expérimentations entre février 1991 et janvier l992
montrent que le revenu des pêcheurs est moins important que pour les autres unités de
pêche (tableau 12).
4.5.3.2. Rentabilité économique
Elle sera déterminée en termes d’intensité capitalistique et de valeur ajoutée (créée.
1) Intensité capitalistique
En raison de la Lorte variation du capital investi par unité de pêche, nous avons
détemliné l’intensité capitalistique par type d’unité de pêche.
Le capital moyen par lele a été calculé à partir de l’équipage moyen de chaque uniti, de
pêche (tabl. 11). Il peut s’interpréter comme le coût de création d’un emploi clans le secteur.
On observe une forte dispersion de sa valeur selon les types de pêche pratiqués (100.000 a
485.000 CFA). Le montant le plus Ijible correspond aux unités de pêche à la senne (de plage
opane, le plus élevé à celles pêchant aux filets maillants dérivants de fond eL surface.
Les performances économiques résident dans la laiblesse de l’investissement niiial
pour certaines unités.
2) Création de valeur ajoutée
La notion de valeur ajoutée permet de mesurer les résultats économiques (tivaluatlon
de la création de richesses) d’un secteur ou d’une entreprise. La valeur ajoutée brute (VAI!S)
est l’excédent des revenus sur les biens et services et le capital fixe consommés dans le
processus de producUon. En déduisant l’amortissement on obtient la valeur ajoutée nette
(VJW .
La valeur ajoutée sert à rémunérer les facteurs de production que sonl le travail, le
capital financier propre 0~1 emprunté, les équipements et le capital technique. Pour
l’entreprise (unité de pêche), la VAN correspond au revenu net d’exploitation dégagé
(ensemble des rémunérations nettes du travail et du capital). L’examen du tableau 11
montre que ce revenu net est relativement important pour la plupart des unités de pêche en
raison peut-&-e des facilités accordées par 1’Etat à la pêche artisanale (détaxe sur les
moteurs et filets, subvention du carburant) ; la VAN représente entre 7 et 53 % du chil‘fre
d’anjires réalisé par l’unité de pêche. Le facleur travail est r&nunére pour l’essentiel par
cette création de richesse jusqu’à concun-ence de plus de 300 % de la VAN. Pour les unités
de pêche dégageant un résultat net positif, le travail représente entre 52 et 86 % de la \\:AN.

35
5. CONCLUSION .- REX!OMMANDATIONS
Il ressort de ce travail que la pêche artisanale au Sine-Saloum reste confrontée à un
certain nombre de contraintes d’ordre technique, social, économique et surtout
institutionnel.
Cependant, compte tenu de son dynamisme, diverses opportunités s’ofl’rent A son
dtiveloppement. Mais il Caut se garder de privilégier un quelconque élément du système. Une
approche intégrée est possible et souhaitable dès lors qu’il existe des perspectives de
développement au niveau de la production et de la valorisation des prises débarquées.
5.1. Etat de la ressource
Selon les résult.ats des récents travaux du CRODT dans la zone, les ressources
semblent d’une manière générale pleinement exploitées (DIOUF et a, 19911,
La petite taille des crevettes pêchées suggère que son exploitation ac:tuel.ie est
probablement irrationnelle. Par conséquent, le développement de la pêche telle qu’elle est
actuellement pratiquee, avec les killi ne doit pas être encouragée. Des essais de pêche avec
des engins susceptibles de capturer des crevettes plus grosses (filet rixe, féfé-J?lé) doivent
être tentées.
L’action combinée des facteurs environnementaux défavorables et d’une exploitation
intensive des huîtres a fortement aI[ecté le slock naturel. Par conséquent, il faudrait éviter
toute politique qui tendrait ti développer les activités de cueillette des huîtres dans la zone.
5.2. Facteurs de woduction
5.2.1. Force de travail et mouvements migratoires
La forte mobilité des pêcheurs nyomir&a, renîorcée au cours de ces derniiires armées
par le déclin de l’agriculture (riziculture notamment) dans les îles du Saloum, peut titre
analysée comme un frein au développement des activités halieutiques dans la region.
Nitanmoins elle permet, grâce aux revenus générés, aux familles de pêcheurs d’avoir un
niveau de vie supérieur à la moyenne du monde rural. Par ailleurs, leur présence
importante en Casamance, par exem le, a contribué au dévelo pement de la pêche sur la
façade maritime et a permis un trans ert
P de technologie au béné ice des populations locales.
P
5.2.2. Moyens de production
La pêche artisanale bénéCicie d’un imporlant soutien financier de la part des autorités
depuis l’indépendance. La vente détaxée des moteurs hors bord et du carburant pirogue.
des filets, la diffusion de nouveaux engins de pêche (serme tournante et coulissantej sont
l’expression concrëte d’une politique volontariste et des réponses positives des pêcheurs
artisans à ces innovations (KEBE, 1993). L’importance du capital investi par certains
patrons-pêcheurs est la preuve qu’une mentalité d’investisseur est apparue dans ce secteur.
Cette dynamique interne rencontre cependant des limites réelles et potentielles. La
politique généralisée sous forme de détaxe des inputs ne pourra se pérenniser en raison du
manque à gagner subi par 1’Etat et des risques de surpêche ponctuelle déjà sensibles dans
certaines régions comme la Petite Côte (zone de concentration de nombreuses unités de
pêche du Sine-Saloumf .
La motorisation croissante de la péche artisanale sénégalaise a entraîné un besoin
plus important de carburant et de pièces détachées pour les moteurs. L’approvisionnement
en intrants (carburant, glace), en pièces détachées et moteurs pour les pirogues est
irrégulier. Il se fait principalement à parlir de Djifère et de Missirah pour les insulaires. Ce
phénomène est à l’origine de charges supplémentaires pour les pêcheurs qui IL~ se
repercutent pas nécessairement sur les prix de vente du poisson.

3 ”
En effet les structures d’encadrement chargées de la distribution des inlrants
rencontrent des difficultés sérieuses dues à des problèmes de gestion qui peuvent a teame
remettre en cause les acquis de la motorisation. Par ailleurs, la dilution des responsa’bilités
entre enlre différents organismes d’Etat (dualité DOPM/CAMP/projets de développement)
conduit à une gestion inefficace et ne permet pas à ces derniers de proposer des réponses
appropriées aux demandes de plus en plus pressantes des pêcheurs.
Les difficultés d’approvisionnement s’ajoutent aux problèmes de financemenl auxquels
sont confrontés les pecheurs depuis que les moteurs sont vendus au comptant. Différentes
solutions pourraient être envisagées :
- permettre au secteur privé de participer plus à l’équipement des pêcheurs
(notamment pour la fourniture de moteurs), ceux-ci pouvant alors librement choisir leurs
fournisseurs :
- encourager les pêcheurs à se regrouper et leur faciliter l’accès au crédit auprês de la
Caisse nationale du crédit agricole du Sénégal (CNCAS) selon des modalités qui tiendront
compte de h spécificité des activités halieutiques : caractère permanent des enlnles et
sorties d’argent, part importante de la population migrante... Le projet de développement de
la pêche artisanale sur la Petite Côte (PAPEC) a permis de régler en partie ce probl6me. en
étendant ses activités dans la région de Fatick.
Ceci est valable é alement pour les autres opérateurs économiques, notamment les
charpentiers en vue 2e Faciliter le renouvellement du parc piro uier. Un meilleur
équipement des charpentiers serait de nature à réduire le temps de construction des
pirogues et d’augmenter considérablement le nombre d’embarcations fabriquCes chaque
année. En jouant sur l’économie d’échelle, les charpentiers pourront fzzire baisser les prix
des pirogues qui sont à l’heure actuelle relativement élevés.
5.3. Infrastructures et services liés à la Dêche
5.3.1. Enclavement de la zone
Dans la plupart. des villages et campements de pêcheurs, l’accès est souvent difficile
voire impossible à. certains endroits, surtout pendant l’hivernage. Par conséquent les
possibilités d’évacuation sont limitées et il se pose de sériettu: problèmes
d’approvisionnement en carburant et en avit aillement des pêcheurs.
5.3.2. Insuffisance des infmstructures de froid
Les points de débarquement et les marchés ne disposent pas des amlttnagements
indispensables permettant aux: mareyeurs de travailler dans des conditions satislaisantw :
parkings.
éclairage pour le travail de nuit assez îréquent, absence d’aires de
conditionnement. de chambres froides ou de caissons isothermes pour le stock.age de la
glace et du poisson.
Les quelques projets réalisés n’ont pour la plupart dépassé le stade de la. simple
exécution physique. La dilution des responsabilit.és entre les difrérentes administratirrns
conduil souvent à une gestion inefficace qui se solde par la sous-utilisation de certains
équipements (complexe frigorifique de Fatick). Dans ce domaine, il faut éviter de metl.re en
place des infrastructures onéreuses disproportionnées par rapport aux ressources
halieutiques disponibles dans la zone. L’accent devra être mis sur de petites réalisations peu
cwüteuses et faciles à gérer (petites chambres froides, dépots de glace...).

37
5.3.3. Nécessité d’infrastructures villageoises supplémentaires
Les populations des îles du Saloum ont d’énormes diITicultés d’approvisionnenwnt en
eau potable. Ce phénomène engendre un départ massif des personnes en âge de travailler
vers d’autres lieux.
Le maintien et le développement des activités halieutiques dans la zone dépendent
avant tout de la présence d’un nombre sufîisant d’hommes adultes qui ne peut 611-e assurée
que si la fourniture d’eau douce est régulière.
Les quelques forages des îles (Ngadior, Thialane, Djirnda) ont un débit insuffisant et
fournissent une eau légèrement salée. Depuis leur mise en place (années s0Ixant.e) aucune
action n’a été entreprise pour alimenter les villages en eau. Cette situation semble s’etre
aggravée depuis le début des années quatre-vingt. Trois possibilités semblent s’offrir :
- envisager de nouveaux forages profonds.
- mettre en place un circuit de pirogues citernes,
- étudier la possibilité d’installer des procédés de désalement utilisant des technologies
“appropriées”, à l’image des distillateurs solaires déjà expérimentés dans les îles du Saloum
par le CRODT appuyé par une organisation non gouvernementale (PAGES et. a!, 1958).
5.t3.4. Insuffisance ou inopérationnalité des slructures locales d’encadrement
Au niveau de certains villages, le problème général (déj& évoqué) du ravitaillement en
moteurs hors bord et en pièces détachées se double d’une insuffisance d’ateliers permt:tt;int
I’entretien courant et les réparations des moteurs. Les satellites installés par le CAMP sont
inutilisés faute de personnel et de pièces détachées adéquates. La multiplication d’aieliers
de répartit.ion privés est une réponse 1i celle p&urie. Peut-être conviendrait-il, 10~1 en
conservant l’acquis des infrastructures déjB existantes, de faciliter la multiplicat iorl des
ateliers privés en formant des mécaniciens et en leur Cacilitant l’accès au crédit pwr
s’équiper. Ceci permettra d’éviter les innombrables immobilisations des pirogues.
L’encadrement local du secteur assure par les agents des pêches n’a souvent P;:IS les
moyens d’assurer sa tkhe dans de bonnes conditions (délivrance de bons de carbunmt
détaxé et des certificats de salubrité, estimation des débarquements). Le manque de mi>yens
de transport. la localisation des bureaux choisis selon des contingences adminislratives,
limitent trop souvent les contacts entre l’encadrement et les agents économiques impliqlcés
â de simples tâches de contrôle peu valorisantes.
Actuellement l’activité pêche est réduile dans certains centres comme Foundiougne en
raison des problèmes de carburant pirogue. Avec la Fermeture des stations d’essence hors
taxe consécutive aux nombreuses fraudes constatées, les pêcheurs sont obligés d’aller
s’approvisionner dans des lieux très éloignés de leurs ports d’attache (Djike, Misxirah,
Mbour).
5.4. Valorisation des urises débarquées
5.4.1. Distribution du poisson frais
Les circuits de distribution sont relativement bien structurés bien que les agemlts
tkonomiques y exercent leurs activités en dehors de toute aide de 1’Etat. En efTet, à
l’exception de l’usine de Djifêre et du Centre de pêche de Missirah (dans une moindre
mesure), le mareyage privé s’est développé de façon autonome, tout en s’intégrant .Tortenwnt
au secteur amont. Les mareyeurs ont trouvé: des solutions originales à l’enclavement des
points de débarquement : ramassage du poisson en pirogue en emportant avec: eux de la
glace ou en expédiant leur produit sans glace (en général a l’aube). Très souple, lc marc?yage

38
privé est capable d’adapter sa capacité d’écoulement par le recours généralisé & la location
de véhicules Les prLu pratiqués semblent relativement rémunérateurs comme en témoigne
le maintien de l’activite des mareyeurs sur les plages de Djifère et de Missirah malgré les
prix garantis onèrts par ces projets. Enfin, le mareyage privé pemlet un approvisionnement
régulier des marchés urbains et des villes secondaires à des prix qui font du poissori la
première source de protéines animales dans le régime alimentaire des consommateurs
sénégalais, tendance qui devrait croître en raison des difficultés du sect.eur de l’élevage.
Néanmoins la commercialisation du poisson frais dans la zone est confronl@:e à divers
problèmes : insuffisance de glace, concurrence des points de débarquement de la I’elitt: Côte
sur certains marchés, véhicules peu adaptés au transport du poisson.
Les mareyeurs ne pouvant pas fréquenter certains centres de pêche difficiles d’accès et
dépourvus d’infrastructures pour la conservation du poisson frais, les pêcheurs sont. obligés
de transformer le produit sur place OLI d’aller à la rencontre des commerçants. Les chaînes
de froid installées à Fatick, Kaolack, Missirah et Djifère n’arrivent pas à satisfriire la
demande totale en glace pour l’usage domestique et la conservation du poisson frais srn-tout
pendant l’hivernage, période de chaleur.
Le poisson débarqué dans la zone subit la concurrence des produits en provenance
des points de débarquement de la Petite Côte sur les marchés “porteurs” des gclnùes
capitales régionales (Thiès, Diourbel, Kaolack) seuls capables d’absorber les; pics de
débarquement. Seuls cerlains ports (Sokone, Missirah, Djifère) peuvent écouler du poisson
sur Dakar et Kaolack.
Dans l’ensemble les véhicules utilisés par les mareyeurs sont peu adaptCs au
transport du poisson en pays chaud. Ceci explique les taux de glaçage pratiqués qui
alourdissent les charges de commercialisation et gonflent les marges brutes des
intenédiaires.
En l’absence d’aménagements corrects des marchés de poisson, la. qualité
des produits laisse à dWrer. Les possibilités d’exportations des produits débarqués par la
pêche artisanale (à l’exception des soles et des crevettes) sont limitées tant que des critères
plus stricts de qualité ne seront pas respectés.
5.42. Transformation artisanale
Le rapide survol du secteur de la transformation artisanale dans la zone permet
d’insister sur deux idées forces.
La transformation artisanale contribue ti l’intégration de la pêche au reste de l‘espiice
économique et social en créant de nombreux emplois féminins et en alimentant tics réseaux
de commercialisation qui irriguent l’ensemble du Sénégal et certains pays africains. Elle
const ilue un secteur largement ouvert. varié el dynamique de par la tradition des
techniques et la capacité d’absorption de nouvelles techniques pour répondre aux
sollicitations du marché. Néanmoins l’ouvert.ure des marchés et le développement des
migrations ont modifié le schéma traditionnel de l’homme pêcheur et de 1.a femme
transfomlatrice. On assiste de plus en plus A l’émergence des hommes dans le sous-secteur,
comme producteurs ou simples manoeuvres.
La transfomiation artisanale conslilue un secteur très important appelé A un
développement. Cependant l’offre est insuffisante au niveau de la matiére première (poisson
frais) et du produit fini, ce qui est A l’origine du prix élevé du poisson transformé sur les
marchés et également des marges bénéficiaires lucratives des intermédiaires. Les projets
réalisés dans ce secteur n’ont. pourtant que rarement atteint leurs objectifs : ks fours ti
m&torah modernes construits dans les îles au lendemain de l’indépendance sont aujourd’hui
pour la plupart inutilisés ou détruits. Le plus souvent ils ont éte employits par des
transformateurs étrangers (gambiens et guinéens) qui n’assurèrent pas leur entretien. Les
tentes solaires installées à Missirah n’emportent pas l’adhésion des femmes m,algré la
qualité supérieure du produil, le différentiel de prix obtenu ne compensant pas la perte de
poids occasionnée par un meilleur séchage. Les expériences du centre de pêche en mAitire

39
de transformation moderne paraissent prometteuses mais encore faudrait-il que les 1emmes
transformatrices y soient pleinement associées.
Par ailleurs le poisson trans1ormQ souîfre de mauvaises conditions d’entreposage et de
conditionnement qui limitent sa durée de conservation et les possibilités d’exportation sur
les marchés africains. Lïnfestation par les larves d’insectes est courante, et combattue aux
moyens d’insecticides au détriment de la salubrité. 11 serait souhaitable qu’une recherche
soit initi$e afin d’identifier un insecticide non toxique pemlettant de résoudre ce problème.
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41
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50
Tableau 6.-Quelques données récapitulatives sur les villages
et campements de pêcheurs au Sine-Saloum
Ibre pirogues
Nbre pirogues
n mars 1990 enoctob.1990 enmai
-
-
-
15
5
263
1
121
3
230
9
614
5
:349
2
127
3
,478
14
134
10 n.d.
1
1346
5 n.d,
9

734
16
2043
18
1751
5 n.d.
12
,414
2334
255
3
2103
4
:269
n.d.
5
!967
:389
11
799
21
,416
8
1621
4
11070
6
624
'12
:329
1
;286
:31
153
2
120
'1 1
1'119
nd
2
240
-
28%
m----m

51
Tableau 6.- Quelques données récapitulatives sur les villages
et campements de pêcheurs au Sine-Saloum (suite)

Ibre pirogues
Nbre pirogues
Nbre Firogues1 1 ~P~.ILI$$II
sn mars 1990
en octobre 1990 en mai 1991
11
63
1243
16
63
2753
85
71
2716
47
86
705
28
37
1026
5
5
10
4
2
19
812
43
39
3704
27
22
488
21
17
272
33
46
1362
13
23
499
24
20
266
14
12
252
21
2E
286
27
37
3354
53
32
1703
22
25
930
67
6C
804
27
3c
644
20
38
3869
13
14
8552
1
2$
805
---
de pêcheurs CO-dominants
-
1 Baoult
2 Dakhonga

11 n.d.
3 Gamboul
3 n.d.
4 Kathior
7 n.d.
5 Koulouk
3 n.d.
6 Ndangane Diène
7
7 Ndolette
8 Niadiara
9 Rofangué

10 Sibassor
11 Sipo
12 Thiangane
13 Yoga

Gâl
Villages et campements
de pêcheurs exclusifs

TOTAL
GENERAL

Tableau 7.- Prix moyens au débarquement observés en 1992 au Sine-Saloum (FCFA/kg)
1) Ndangane Sambou
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septemb
Octobre
Novemb
Décemb.
vioyenni
25
20
35
30
23
21
30
26
80
56
59
I
16
18
370
411
120
236
268
232
191
60
60
50
60
55
110
110
~
59
53
2) Foundiougne
Espèces
1 Janvier 1 Février 1
Mars
(
Avril
1
Mai
1
Juin
1 Juillet
1
Août
( Septemb 1 Octobre 1 Novemb. 1Décemb. 1 Moyenne
25
25
19
1
26
1
I
t
24
75
68
59
66
92
99
106
35
28
30
29
25
32
48
30
35
100
20
25
15
120
3) Djifère
Janvier
Février
Mars 1 Avril ] Mai
Juin
Juillet
Août
Septen
250
250
212
200
150
162
200
271
300
200 2000
2500
1500
200
210
200
225
225
275
325
323
240
250
325
90
100
90
90
110
85
100
~
125
225
167
I 150
f
Grande carangue
250
I
Tilapie
l
/ 120
, Brochs:
I
l
3iû
L
i
/
I
289
1 Mulet
i
I
1
60
i
40

Tableau 8.- Coûts d’nvestissement et d’exploitation des unités de pêche artisanale opérant au Sine-Saloum ((FCFA)
$enne
Filet
Filet
Filet maillant -ilet maillant
ournante et maillant
Epervier
dormant/
dérivant
Wivant
:oulissante encerclant
lignekasier de fond
Je surface
Capital investi
Pirogue 6 à 8 m
350000
Pirogue 8 à 10 m
1000000
1000000
1000000
Pirogue12à14m
1400000
140000~
Pirogue15à18m
1850000
Moteur (s)
1320400
6602Or
390000
390000
390000
1320401
Engins de pêche
4000000
100000~
20000
500000
500000
500000
1 oooooc
Accessoires
500000
20000(
10000
50000
50000
50000
5oooc
Total
9070400
3260201
380000
1940000
1940000
1940000
47704OC
Coûts fixes
Amortissements
Engins de pêche
1100000
250000
20000
100000
167000
167000
225000
375ooc
Moteurs
660200
330100
195000
195000
195000
330100
660200
Pirogues
325000
140000
35000
100000
100000
100000
140000
24000C
“Assu rances”
150000
100000
50000
30000
30000
30000
50000
1 oooofl
Total
2235200
820100
105000
425000
492000
492000
745100
1375200
Coûts variables
Carburant
3990000
1200000
500000
600000
600000
700000
500000
Nourriture
1000000
400000
40000
150000
120000
120000
720000
400000
Petit entretien
100000
60000
10000
30000
30000
30000
50000
100000
Appât
100000
Réparations
Engins de pêche
10000
300000
200000
Moteurs
5oûoû
1 oûooo I
50000
Pirogues
40000
50000
50000
Total
850000
1920000 1
1300000
2oûts totaux
1342000
2665100 1
2675200
w

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300066E
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1
300000
1
0000s
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1
30000
OOOOE
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1
00000
wo1
DOOO6OS
00008L
0000sL
Ja[iewedt$?qnpold
DOPPl8P
1SP

OOP
1
OOOL08
pvt?~~

(aâedgb?)
089L9SZ
006LSZ
1
009ZEO
w!dr'3
OZL9PZZ
OOSE
OOPPLL
suo!ttzmdqu
su!6u3
ap
aycqd
0000s
SJlwlOpJ
oooosz
1
00000
OOOS6P
0000s
SanôONd
1wo1
OOOSPL
000002
,,same.mssv,
1
0000s
OOOOE
OZLCSEL
OOS9E-
s~uau.iass!gow~
SU@~
ap
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Cl
00000
1
00000
OOOL91
smaloyy
002029
OOOS6L
OOOS61
Satl6OJ!d
OOOS2&
1
00000
1
00000
wo1
oozçp‘oz
OOOS6E
00029P
wnwt

w

w
mateuue,
08P&69-

Tableau 1 1 .- Récapitulatif des résultats financiers et économiques des unités de pêche artisanale opérant au Sine-Saioum (FCFA)
evenu mensuel par
10700
6300
8000
5300
21500
1800
3400
7900
j Amortissements
72C
Capital par tête
453520
362200
190000
485000
485000
48500C
Valeur ajoutée nette
1874200
-212900
229600
- 173600
1155000
- 4 4 0 4 0 0 7 1 8 7 7 0 0 1 ,
dont capital
14%
18%
48%
29%
travail
86%1
328%
82%
52%
71%
282%
107%
VAN/Chiffre d’affaires
19%l
53%
45%
7%
23%

58
Tableau 12.- Comptes d’exploitation annuels des unit&
expérimentales du Centre de pêche de Missirah.
TYPE 1
TYPE 2
Février 1991 à avril 1991 à
janvier 1992
nars 1992
MONTANT
MONTANT
1. Chiffre d'affaires (FCFA)
3 208 624
2 018 027
2. CoQts (FCFA)
. Carburant
426 608
40
591 016
45
. Nourriture
119 000
12
321 000
25
. Glace
235 000
22
205 000
16
. Amortissements
277 769
26
189 059
14
. Total
1 058 377 100
1 306 075 100
3. Résultat net = 1 - 2
2 150 247
711 952
. Epargne
215 025
71 195
. Equipage
1 935 223
640 757
Nombre de pêcheurs
4
Nombre de marées
46
Nombre de jours de mer
158
Revenu du pêcheur (FCFA)
annuel
483 805
160 189
par jour de mer
2 880
1 014
Type 1 : Embarcation plastique de type sénégalais avec moteur hors bord et
ayant pêché au filet dérivant.
Type 2 : Embarcation avec moteur in-board et propulsion a l’arrière, ayant
pêché au casier seiche, à la palangre et au filet maillant de fond.

59
Annexe : Répertoire des espèces rencontrées au Sine-Saloum.
(Source : BELLEMANS et al, 1998 ; DIOUF, 1992 ; ORSTOM. 1986).
Famille
Nom scientifiaue
Nom français
vernaculaire
ANTENNARIDAE
Antennatius pardalis
Poisson crapaud
‘?
ARIIDAE
Arius latiscutatus
Machoiron
Kong, Dakak
Arius heudeloli
Machoiron
Ank, Dakak
Arius parkii
Machoiron
Dakak
BATRACHOIDIDAE Batrachoides liberiensis
Crapaud de mer
‘?
BELONIDAE
StrongyIlura senegalensis
Aiguillette sénégalaise Samba
silet,
Galandou
Qlosurus crocodilus
Aiguille
Sambassilel
BOTHIDAE
Ciihanichthys stampJii
CARANGIDAE
Alecfis alexandrinus
Coordonnier bossu
Yawal, Far~t ar
Caranx hippos
Bossu, Carangue
Saka, Solto
Caranx senegallus
Carangue du Sénégal Saîar, Tawett
Chloroscombrus chntsurus
Sapater rasoir
Lagne-lagne
Hypacanihus amia
Liche nébé
Yeur beul
Tt-achinotus teraia
Trachinote
Teraï
Trachunrs trecae
Chinchard noir
Diaï
Decapterus ronchus
Chinchard
Diaï
Selene dorsalis
Mussolini
Fant a Mbaï
CICHILIDAE
tfemicht-0misJasciatus
Tilapie
Wass
Sarotherodon melanotheron
Tilapie
Wass Tilapie
Wass
Tilapia guineenis
Tilapie
Wa3s
CLUPEIDAE
EthmalosaJmbriala
Ethmalose
Cobo, Obeu
Il isha africana
Alose rasoir
RiITlbOl
Sardinella maderensis
Sardinelle plate
Yabo’ï tass
CYNOGLOSSIDAE Cynoglossus cadenali
Sole langue
Tapale
Cynoglossus monodi
Sole langue
Tapale
Cynoglossus senegalensis
Sole langue
Tapale
DASYATIDAE
Dasyaiis margarita
Partenague à perles
Rantan, Iaw
Dasyatis margariiclla
Partenague à perles
Rant an, Law
IJCHENETDAE
Echeneis n.aucrales
Memoras
Takegal, 3ag
ELOPPIDAE
Elops senegalensis
Guinée du Sénégal
Tak, Loul
Elops lacerta
Guinée du Sénégal
Tak, Loul
EPHIPPIDAE
Deprane a&icana
Déprane aîricain
Tapandar
Chaetodiplerus lippei
Chèvre de mar
?
Chaetodipterus goreensis
Disque de Gorée
Bey i getj
FISTULARIIDAE
Fisturlaria labacaria
Poisson-trompette
Mbimbann

6 0
Annexe : Répertoire des espèces rencontrées au Sine-Saloum (suite).
Famille
Nom scientificrue
Nom francais
Nom
-
-
vernaculaire
GERRIDAE
Serres Nigri
Friture rangée
Khour-khour
3ucinostomus melcfnoplerus
Blanche drapeau
Khour-khour
GYMNURIDm
3ymnura altavelu
Raie pavillon
Khop, Bznbey
Jyrnnura micrura
Raie pavillon
Khop, Bambey
HAEMULIDAE
Brachydeuterus auriius
Pelon
Faïour
(POMADASYDAE)
Pomadusys peroleii
Pristipome ordinaire
So1mpat1,
Corogne khadre
Pomadas ys rogerii
Carpe blanche
Yekem,
Corogne khadre
Pomadasys jubeiini
Carpe blanche
Sompatt,
Corogne tidiane
Pomadusys incisus
Pristipome dorée
Mbeulbeute
Plectorhinchus macrofepis
Dorade grise
Banda
HEMIRAMPHIDAE
Nemiramphus brasilensis
Demi-bec brésilien
Sotirori
LOBOTIDAE
Lobotos surinamensis
Croupiaroche
Sabou guecij
LUTJANIDAE
Lufjanus gorensis
Vivaneau de Gorée
NdiagatGum
MUGILIDAE
Liza dumerili
Mulet bourri
Karemeraté
Liza falcipinnis
Mulet grdes nageoires Thiûr mbekh
Liza grandisquamis
Mulet écailleux
Kalründia
Liza spp.
Mulet
Guis~, Dème
Mugil bananensis
Mulet banane
Molette
Mugil cephalus
Mulet cabot
Guiss, Diobaï
Mugif curema
Mulet eurème
Khir
MONODACTYLIDAE Psetlias sebue
Breton africain
Thlngarakh
MYLIOBATIDAE
Pteromylaeus bovinus
Rouget-barbet africain Ngor sikim
PENAEIDAE
Perraeus spp.
Crevette
Sipakh
POLYNEMIDAEZ
Guleoïdes decadaclylus
Plexiglass
Siket mbao
Polydactylus quad@&
Capitaine de mer
Ndiané
Pen tarremus quinquatius
Capitaine moustache Adi.ané
PSETTODIDAE
Psetlodes belcheri
RHYNOBATIDAE
Rhinobalos albornaculaius
Raie guitare
Thianker
Rhinobafos cetniculus
Raie guit.are
Thianker
EZHYNOIJTERIDAE Rhinopfera bonasus
Mourine échancrée
Toumboulan

61
Annexe : Répertoire des espèces rencontrées au Sine-Saloum [suite).
Famille
Nom scientifiaue
Nom francais
vernaculaire
SCLAENIDAE
Argyrosomus regius
Courbine, maigre
Beur
Pseudotolifhus brachygnatus
Otolithe épais
Ngoukeu
Pseudotolifhus elongatus
Otolithe bossu
Khal, Dioto
Pseudotolilhus moori
Otolithe camerounais Dioto bougoul
Pseudoiolithus senegalensis
Otolithe du Sénégal
Feute
Pseudotolithus typus
Otolithe du Sénégal
Tounoun
Pteroscion peli
Friture
Baralé khal
SCOMBRIDAE
Orcynopsis unicolor
Palomette
Sipon
Scomberomorus tritor
Maquereau bonite
Ndioundt?.
Dioun
SEPIIDAE
Sepia ofl!inalis
Seiche
Yër;ëudë
SERRANIDAE
Epinephelus aeneus
Mérou, blanc, bronzé Thiof, Loguer
Dicentrarchus punctatus
Bar tâcheté
Soroy. Douroï
SOLEIDA
Pegusa triophthalmus
Sole-pole à 3 tâches
Palpale
Synaptura lusitanicu
Sole-ruardon commun Papaye
Synapiura cadenati
<SPARIDAE
Dipiodus belloli
Sparaillon africain
SundO
Diplodus uulgaris
Sargue
Ngaté
Lithognatus morm!yrus
Marbré
Ringue
Pagrus caeruleosticus
Pagre pts bleus
Diankher fett
SPHYRAENIDAE
Sph~yraena aJra
Barracuda
Seudeu
Sphyraena guanchancho
Brochet de mer
Seudeu
!WNGNATHIDAE
Hippocampus punctulatus
Hippocampe
Cas u getj
TORPEDINIDAE
Torpedo marmoraia
Torpille noire
Meudj,
Mbenjann
TRICHIURIDAE
Trichiurus lepturus
Ceinture
Talar
VOLUTIDAE
Cymbium cymbium
Cymbium
Yett