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Ce document fait I’historique de l’introduction de la turlutte au Sénégal
par des sociétés mixtes d’encadrement privé. II a été effectué une typologie et
une description détaillée des différentes formes de turluttes importées du
Japon ainsi que celles conçues localement. Les conditions ayant conduit à
son transfert, son adaptation et son développement sont discutées.
Les bouleversements survenus dans le système d’exploitation, suite à
l’existence de cette pêcherie, ont été analysés : apparition de nouveaux
métiers dans la filière (pêcheurs à la turlutte, mareyeurs spécialises de seiches
et de poulpes, etc.), amplification de l’utilisation simultanée d’engins de peche
artisanale, report d’effort de pêche sur le poulpe (151 pirogues sur 188 en 1989
sur la Petite Côte). Ces changements ont posé des problèmes de gestion et
d’aménagement de la ressource ayant abouti au repos biologique de juillet
1996.
Mots clés : Pêche artisanale, turlutte, céphalopodes, Sénégal.
ABSTRACT
This paper describes the history of the introduction of cephalopods jigs
in Senegal by different private firms. A typology and a detailed description of
the different forms of cephalopods jigs which are imported from Japan and
those locally made, were carried out.
The conditions leading to its transfer, its adaptation and its development are
described.
The modifications having occurred in the exploitation system, following the
introduction of cephalopods jigs, where analysed : new jobs appeared in the
network (cephalopods jigs fishermen, whole sale fish merchants specialised in
cuttlefish and Octopus, etc.), increasing in the use of combined gears, transfer
of fishing effort on Octopus (151 canoes over 188 in 1989 on the “Petite Côte”“).
Changes have caused control and management problems on the resource and
brought on the biological rest in july 1996.
sevs-Words : Small scale fishery- cephalopods jigs- cephalopods-Senegai.

INTRODUCTION
Les technologies développées dans la pêche artisanale sénégalaise ont
trois origines : les pêcheurs eux-mêmes, l’encadrement public ou privé des
pêcheurs, la recherche (BAKHAYOKHO et a/., 1996).
Dans le cas de la turlutte utilisée au Sénégal, ce sont des societés
privées de pêche qui l’ont pour la première fois introduite (BAKHAYOKHQ
1980b). Elle sera ensuite appropriée et adaptée par les pêcheurs artisans et
participera au développement de l’exploitation du calmar, de la seiche et du
poulpe (SOW, 1996).
Après un rappel de synthese sur la ressource en céphalopodes, le
document tente de décrire le contexte de transfert et de développement de
cette technologie au Sénégal, en dressant un inventaire des formes
rencontrées pour essayer d’en montrer l’évolution et d’établir une typologie. La
turlutte n’étant utilisée pour pêcher te poulpe qu’au Sénégal, une hypothèse
sera avancée pour expliquer ce phénomène. Des éléments d’impact de
l’utilisation de ce nouveau type d’engin dans la pêche sénégalaise seront par
suite abordés avant de dégager en conclusion les perspectives de recherche
par suite de la réussite du transfert de cette technologie.
1. LA RESSOURCE EN CEPHALOPODES
Le Sénégal dispose de 718 km de côte que l’on peut découper en
fonction de critéres essentiellement géographiques et hydrologiques en trois
zones (DOMAIN, 1986, REBERT, 1983): la Côte Nord, la Petite Côte et la
Casamance (fig. 1).
Le plateau, étroit au nord et large au sud, a la forme d’un sablier dont le
goulot est constitué par le Cap-Vert.
Sur la côte nord, les fonds sont, pour l’essentiel, vaseux et traversés
perpendiculairement à la côte par une grande fosse au niveau de Kayarg
toutefois, les fonds rocheux prédominent du sud de cette fosse à la presqu’île
du Cap-Vert.
La Petite Côte est constituée de fonds sableux et sablo-coquilliers. Une
bande rocheuse la traverse, depuis la presqu’île du Cap-Vert jusqu’à la hauteur
du delta du Saloum, sur des fonds de 40 a 60 m.
Quant à la Casamance, elle a des fonds sableux à la côte et rocheux au
iarge.
Au plan hydrologique, REBERT (1983) distingue deux saisons froide et
chaude. La première de décembre à avril, pendant laquelle les eaux
canariennes froides (température moyenne de surface 16,8”c en mars 1993)
occupent le plateau; les vents provoquent d’impottants upwellings. Ces zones
de remontées d’eaux froides profondes sont très productives.

TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
. . ..<.......< . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . <..<, . ..__......... <_ .._.... . ..><._<......._..,<....__ I
1. LA RESSOURCE EN CEPHALOPODES .._.. .__.. .<..,...<.._._.___. .< . . . . ..___..<.._.___.____._..<< I
2. LES PECHEURS ET LES TECHNIQUES ._.....,<< . . . .._._.._. 1.. . . . .._._...................._ 4
2.1. LES PECHEURS...............................................,......... ...<.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..‘I
2.2.CONTEXTEDETFùtUSFERTETDEDEVELOPPEM1~NTD.EI.,ATEC~IQUEDE
PECHE A LA TURLUTTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.._.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..I
2.3.LEISDIFFERENTESFORMESDETURLUTTESRIINCONTR,EESAUSENEGAL 5
2.3.1. Les twhttes imporkes du Japon.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . -. . . . . . . *. . . . . . . . ). . . ., . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
-.3.7. Les trrrhttes locale Y
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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..I..................................
/
Conclrrsio~l..
2.3.3.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ~. . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.5
2.4. HYPOTHESE SUR L'EFFICACITE
DELATURLUTTEETLWEFFICACITEDU
POT................ .<....._._....._..._, _,,...,..__...._.~...............,..,, .<,.<._...._.,.......
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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3. LES CHANGEMENTS DANS LE SYSTEME DEXPLOITATION AYANT SUIVIS
LA PECHE DES CEPHALOPODES . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...<
., ..__ __.._ ..,_ . ...<. ,. ,_..._ _...........<........ 9
3.1. ORGANISATION DE LA FILIERE CEPHALOPODE ................................................ .
3.2. AMPLIFICATION DE LA MIXITE ..........................................................................
. 1
3.3. DEVELOPPEMENT DE L'EFFORT DE PECHE ARTISANALE ................................ 1 1
3.4. SOURCES ADDITIONNELLES DE REVENUS ......................................................
. 1
3.5. DIFFICULTES POUR LA GESTION DE LA PECHE ..... ........................................
12
4. PERSPECTIVES DE RECHERCHE.. ................... ..............................................
12
BIBLIOGRAPHIE <..............<.< . . ..<........<._.._............. .> <.< <..<.... . . ..<.................... 15

.:
La saison chaude s’étale de juin à octobre (température moyenne de
surface 28,l Oc en septembre 1993), période pendant laquelle les eaux
guinéennes occupent le plateau. C’est aussi la période d’apports de matières
organiques, source de grande productivité, par les fleuves Casamance,
Gambie, Sénégal et par le complexe pseudo-lagunaire du Saloum.
La configuration du cadre physique ci-dessus décrite induit une
importante diversité biologique et une grande richesse spécifique (ANONYME,
1985). Plusieurs espèces marines y sont rencontrées, aussi bien celles
inféodées aux fonds que celles vivant dans les eaux de surface, les espéces
d’eaux froides et d’eaux chaudes, migratrices ou relativement sédentaires.
Les céphalopodes capturés à la turlutte retiendront ici notre attention.
Ce sont des carnassiers à forte acuité visuelle, trés sensibles aux couleurs, à
la brillance et au mouvement (GRASSE et a/. 1961). Les seiches et les poulpes
se nourrissent de mollusques, de crustacés et de poissons : parrni ces proies
Iles espèces à carapaces, coquilles ou écailles dégageant des reflets lumineux
sous l’eau sont plus consommés. Quant aux calmars, leur alimentation est
surtout orientée vers les poissons pélagiques aux écailles provoquant des
reflets sous l’eau.
Attirés par le mouvement, les céphalopodes chassent en capturant leurs
proies avec les bras et tentacules mous.
Le calmar (Loligo vuigaris) principalement semi-pélagique arrive sur les
côtes sénégalaises avec les eaux froides canariennes de décembre B mars; il
était pêché sur la côte nord et au Cap-Vert (BAKHAYKHO, 1980a) par les
chalutiers et les pêcheurs artisans de 1976 à 1980; il est maintenant rare et
n’est plus ciblé par les pêcheurs.
La seiche (Sepia officinalis hierredda), mollusque benthiqwe, est
présente sur les petits fonds de la côte sénégalaise, mais elle est
principalement exploitée sur les fonds sableux de la Petite Côte et en toutes
saisons. Les individus de grande taille sont toutefois pêchés en saison froide
et sur les fonds sableux parsemés de roches. Le potentiel de capture était
estimé à 4000 tonnes en 1985 (BAKHAYOKHO et DRAMMEH, 1986), les mises à
terre de la pêche artisanale à 2000 tonnes (ANONYME, 1992).
Le poulpe Octopus vulgaris était exploité par les chalutiers au début des
années 1970 sur tout le littoral notamment sur les fonds sableux et sablo-
coquillers de moins de 50 m (BAKHAYOKHO, 1980a). II disparaîtra cependant
des captures jusqu’en 1985186 où il envahira en saison chaude tous les fonds
de pêche de la Petite Côte et de la Casamance (CAVERIVIERE, 1990); les prises
totales effectuées alors (en 1986) sur le plateau sénégambien étaient de 25000
tonnes dont 495 tonnes par la pêche artisanale à la turlutte. Depuis, son
exploitation qui se poursuit sur les fonds côtiers s’étend même jusqu’ à la
saison froide. La part de la pêche artisanale à la turlutte a atteint 6683 tonnes
en 1989 (ANONYME,199la)

Fiq. 1 : C:arte des principaux centres de débarquement sur le littoral sénégalais
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Centres cscondalrer :ilronnirra
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(BAKHAYOKHO, 1981). II convient de noter d’ailleurs que la turlutte a été
introduite par cette voie grâce aux sociétes ci-dessus citees qui recherchaient
particulièrement les céphalopodes, espèces exclusivement destinées à
l’exportation et très prisées sur les marchés japonais, coréens et
méditerranéens.
Ces sociétés ont beaucoup encourage la pêche artisanale des seiches,
poulpes et calmars par le soutien qu’elles apportaient aux mareyeurs en leur
facilitant le transport et la conservation des produits, aux pêcheurs par la
cession gratuite des moyens de captures, l’achat au comptant et la pesée des
produits quel que soit le port de débarquement (CHABOUD et KEBE, 1989).
Par la suite, avec l’idée émise du déplacement de l’abondance des
poulpes des côtes ouest africaines du nord vers le sud c’est-à-dire de la
Mauritanie vers les zones sénégambiennes et guinéennes, d’autres sociétés
viendront rejoindre la SOPAO et la SENEPESCA pour exploiter les
céphalopodes notamment vers les années 19804990 (ANONYME, 1986). Ces
mollusques ont ainsi grandement contribué au sauvetage de certaines usines
de la place en assurant pour l’essentiel leur fonctionnement.
En somme, l’environnement géographique, biologique, humain,
technologique et économique ainsi que le contexte du Sénégal des années
19704980 étaient favorables au développement de la technique de pêche a la
tut-lutte et a élargi la base de culture technologique des pêcheurs artisans.
L’inventaire ci-après des différentes formes données à cet engin par les
pêcheurs artisans permet de l’apprécier.
2.3. LES DIFFERENTES FORMES DE TURLUTTES RENCONTREES AU”
SENEGAL
La turlutte est arrivée au Sénégal en 1975, lorsque la SENEPESCA s’est
intéressée à l’exploitation du calmar par la pêche artisanale (BAKHAYKHO,
1980b). Depuis, elle a pris différentes formes suite aux adaptations proposées
ou effectuées
par les entrepreneurs japonais de la SOPAO et de la
SENEPESCA et les pêcheurs artisans, pour tenir compte des espèces cibles et
des matériaux locaux disponibles et accessibles. Un premier inventaire en a
eté dressé par BAKHAYOKHO (1980b) et actualisé par SOW (1996). Ce
troisième inventaire (voir planches en annexe) reprend et complète
Vactualisation de Sow.
Une turlutte est un jeu d’hameçons disposés en couronne sur une tige
(FISHER, BIANCHI et SCOTT, 1981).
La tige peut être en même temps un support d’appât ou constituer un
leurre de forme et de couleur variables.
Six types de turluttes, dont trois importés du Japon et trois conc;us
localement, ont été identifiés par SOW (1996) au Sénégal après des enquêtes
auprès de 80 pêcheurs, 35 mareyeurs, 7 usiniers, 10 agents techniques des
pêches et t chercheur. Ils se différencient par rapport au nombre de
couronnes, au nombre d’hameçons par couronne et aux caractéristiques de la
tige ou du leurre.

2. LES PECHEURS ET LES TECHNIQUES
2.1. LES PECHEURS
Les pêcheurs artisans sont très mobiles (CHABOUD et KEBE, 1990). Ils
migrent en effet pour suivre les bancs de poissons sur toute la côte
sénégalaise voire sur tout le littoral ouest-africain. Ils embarquent aussi à bord
des chalutiers et des thoniers étrangers pour aller dans d’autres pays. Ils
s’enrichissent ainsi d’autres expériences de pêche et renforcent leurs
capacités d’innovation en matière de techniques et de technologies.
Au Sénégal vivent des ethnies qui ont de fortes traditions de pêche
(CHAUVEAU, 1985). Ce sont les Wolofs de Guet Ndar sur la Côte Nord et les
Lébous du Cap-Vert qui pratiquent beaucoup la pêche à la ligne, ainsi que les
Niominkas des îles du Saloum et les Soubalbé du fleuve Sénégal qui opèrent
plutôt au filet.
La pêche artisanale à la turlutte est pratiquée par les Wolofs et les
Lébous qui migrent entre les mois de juin et octobre à vbour et à Joal pour
exploiter la seiche et le poulpe. Durant cette période, les sérères Niominka
utilisent alternativement la turlutte et le filet maillant encerclant à Joal (DIENG,
1995). Le calmar était pêché par les Lébous à Hann et & Soumbédioune au
Cap-Vert.
Ces deux éthnies (Wolof et Lébou) pêchent traditionnellement à la ligne
aussi bien des espèces semi-pélagiques comme le tassergal (Pomafomus
saltator) que des poissons benthiques comme les mérous de fonds sableux et
sablo-rocheux. II est intéressant de noter que les mérous partagent le même
biotope que fes seiches et les poulpes dont ils se nourrissent (CAVERIVIERE,
1990); d’ailleurs les anciens pêcheurs artisans qui ciblaient les mérous,
préféraient comme appât les seiches et les poulpes qu’ils capturaient
accidentellement à la ligne. Ils savaient distinguer une seiche ou un poulpe
pris à l’hameçon d’une autre espèce et savaient s’y prendre pour maintenir et
remonter leur prise à bord de leur pirogue.
2.2. CONTEXTE DE TRANSFERT ET DE DEVELOPPEMENT DE LA
TECHNIQUE DE PECHE A LA TURLUTTE
Du fait de la richesse des eaux sénégalaises en poissons, mollusques et
crustacés, beaucoup d’entreprises se sont installées, pêchent, traitent,
transforment et commercialisent les produits halieutiques (ANONYME, 1994).
La pêche est ainsi le premier secteur d’exportation du pays (DEME,1991). Elle
attire beaucoup d’investisseurs européens, asiatiques ou originaires d’autres
pays africains à traditions de pêche comme le Ghana, qui viennent s’installer
au Sénégal et partagent leurs connaissances et leur savoir-faire avec les
populations (CHABOUD et KEBE, 1986). Parmi ces opérateurs, figuraient les
sociétés sénégalo-nippones de la SOPAO”’ et de la SENEPESCA’*’

2.32. Ixs l~rrlutles locales
Les turluttes locales sont des formes adaptées des turluttes japonaises.
Elles sont pratiquement les seules utilisées actuellement.
2.3.2.1. La turlutte à app 1ât
Le premier type est conçu pour capturer le
calmar. II est fait d’une tige en bois pour assurer
la flottabilite et servir de support à l’appfit
constitué de pelons (Brachydeuteurus aoritus)
DU de sardinelles. Un petit morceau d’étain est
fixé à la base de la tige pour servir de lest.
Comme sur les formes précédentes, les
deux couronnes d’hameçons existent; toutefois,
les hameçons sont munis d’ardillons et sont au
nombre de six (6) sur la couronne distale ed. de
cinq (5) sur la couronne proximale. Leur taik
varie du numéro 8 au numéro 10.
Le second type de turlutte à appât est une
variante de la précédente : il a été plus utilise pour la capture de ia seiche. 111
est fait d’une tige en fer et compte 4 à 6 hameçons à ardillons sur la Premiere
couronne et 1 à 2 hameçons sur la seconde couronne. Elle est donc plus
adaptée du fait des multiples hameçons qu’elle porte pour consolider ses
prises.
La turlutte à appât est maintenant rarement utilisée par les pêcheurs,
contrairement à celle à tige faite de tuyau de PVC lesté.
Jte en tuyau de PVC
La turlutte à tige en tuyau de PVC comprend
une seule couronne de 4 à 5 hameçons à
ardillons. La taille des hameçons varie du
numéro 8 au numéro 12 en fonction de la taille
des individus recherchés.
La tige qui sert en même temps de leurre est
un morceau de tuyau rouge en PVC de 12 à 15 cm de longueur et 10 mm de
diamètre lesté d’étain à la base.
Cette forme de turlutte est utilisée pour pêcher aussi bien la seiche que
le poulpe. Pour cette derniere cependant, les pêcheurs mettent en général plus
d’étain et attachent souvent sur la tige des lanières plastiques de 10 à 15 cm
de longueur et de couleurs éclatantes allant du blanc au rouge. Cela permet de
pêcher le poulpe jusque par les fonds de 40 m sur les scores de la chaine
rocheuse située au large de la Petite Côte.

2.3.1. I.es tut-luttes imnortées du Japon
2.3.1 .l. La petite turlutte à calmar
C’est la première forme introduite au
Sénégal. Elle mesure 7 cm et comprend deux
couronnes de 16 hameçons chacune, distantes
de 2 cm. Les hameçons sont dépourvus
d’ardillons et ressemblent ainsi à des crochets
courts et pointus en acier inoxydable.
L’extrémité proximale de la tige en acier est
entourée d’un leurre brillant de couleur jaune,
blanche ou rougeâtre.
Cette petite turlutte est conçue pour être
gréée sur de longues lignes de plusieurs
dizaines voire centaines de métres qu’utilisent
l e s iiggers
japonais,
navires armés de
dispositifs automatiques de pêche du calmar
Todarodes pacificus.
2.3.1.2. La turlutte à lampe
Destinée à la pêche au calmar, la turlutte à
lampe présente les mêmes caractéristiques que
la précédente; toutefois, le leurre est une lampe à
pile de 10 cm de longueur.
2.3.1.3. La turlutte à appât
Elle mesure 20 cm de longueur totale et
comporte aussi deux couronnes d’hameçons (ou
crochets) à son extrémité distale. La tige en acier
inoxydable sert d’axe de support à l’appât
généralement constitue de pelons, de sardinelles
ou
même de viscères de
mollusques
gastéropodes.
La forme adaptée au calmar a une tige plus
petite (4 mm de diamétre) par rapport à celle
destinée à la seiche (6 mm de diamètre et parfois
10 mm lorsque la tige est aplatie pour cibler les
grands individus}.

9
au pot. II s’agit pourtant de la même espèce de céphalopade (Octopus
vulgaris) qui est exploitée dans les deux pays limitrophes par les même
pêcheurs. Au Sénégal, des éssais de pêche au pot ont été tentés par ATEPAS
en 1992. Les résultats obtenus n’ont pas eté satisfaisants. Ni l’engin de
capture ni la technicité des pêcheurs ne s’auraient donc expliquer je
phénomène. En revanche, on peut proposer une hypothése expliquant ces
différences d’éfficacité fondée sur des différences de comportement
alimentaire de I’espéce dans chacune des deux zones. En effet, le poulpe de
Mauritanie se nourrit principalement de bivalves (praires et autres coquillages)
et de crabes; c’est à dire d’espèces généralement peu mobiles et qui sont
abondantes au Cap Blanc et sur le reste des côtes mauritaniennes (DIA, 1988);
par contre, au Sénégal, les bivalves et les crabes ne sont guère abondants, de
rares concentrations seulement sont rencontrées sur la Petite Côte (Anonyme
1985). Aussi, les poissons et céphalopodes capturés à la chasse sont ils
trouvés dans l’alimentation du poulpe.
Ces différences de comportements alimentaires entre les poulpes de
Mauritanie et ceux du Sénégal expliqueraient la tendance plus grande des
poulpes du Sénégal à mordre à la turlutte; d’autant plus que, lorsque les
poulpes arrivent en saison chaude dans la pêcherie, ils sont tellement
abondants et concentrés en bancs que toutes les autres espèces mobiles
fuyeraient devant eux et quitteraient les fonds de pêche. Les poulpes, jeunes
pendant cette période (l’âge moyen, rapporté par CAVERIVIERE en 1990, est
inférieur à un an), sont très voraces et trouvent difficilement à manger
suffisamment. Ils sont donc plus portés à mordre plus fréquemment à la
turlutte d’autant que les pêcheurs agitent celle-ci avec une grande dexterité.
3. LES CHANGEMENTS DANS LE SYSTEME D’EXPLOITATION
AYANT SUIVIS LA PECHE DES CEPHALOPODES
Ce travail rend compte d’éléments qualitatifs; une étude quantitative
sera entreprise ultérieurement pour le compléter. Par ailleurs, la seiche est la
seule espèce de céphalopode capturée au casier et à la turlutte ; le casier,
apparu en 1977, servirait plutôt comme dispositif de concentration des seiches
pour faciliter la pêche à la turlutte; aussi, l’impact décrit ci-après sera t-il
essentiellement celui de la turlutte.
3.7. ORGANISATION DE LA FILIERE CEPHALOPODE
Avec l’avènement de la turlutte dans la pêche sénégalaise, de nouveaux
métiers sont apparus: pêcheur à la turlutte, (t lague-lagal )B’mareyeurs et
mareyeurs-usiniers de seiches et de poulpes (CHABOUD et KEBE, 1989).
- Le pêcheur à la turlutte ( moolu yërëdë@’ ou moolu yaranld ) est en
gènéral un pêcheur à la ligne reconverti ou un jeune adolescent nouvellement

x
2.3.2.3. La turlutte à tige en étain.
C’est une variante plus lourde que la
précédente, destinée également à la pêche du
poulpe. Cette turlutte porte aussi des lanières
dont l’une enveloppe la tige en forme de tronc de
cône portant à la basle une couronne de 4 à 5
hameçons à ardillons., Elle est de plus en plus
utilisée parce qu’apparemment plus efficace sur
les fonds de plus de Z30m ou à fort courant ; sur
ces fonds les Ianiéres de la turlutte font plus
d’effet parce que attirées par la force résultant de
la pression d’Archimède et du courant de fond.
Au terme de cet inventaire, il apparaît que les pêcheurs artisans ont su
adapter les turluttes japonaises aux comportements ciies espéces et aux
conditions locales (disponibilité des matériaux).
Leur expérience les a en effet conduit à utiliser des hameçons à
ardillons comme pour compenser la réduction du nombre élevé de couronnes
et d’hameçons sans ardillons observés sur les turluttes japonaises de
fabrication industrielle.
/Par ailleurs, les tuyaux en PVC sont disponibles, accessibles aux
pêcheurs et produiraient les mêmes effets que les leurres des turluttes
japona!ises; l’efficacité de l’engin local pour le poulpe S<erait accrue par les
lanières colorées attachées au leurre et par l’agitation de l’engin lors de la
pêche pour simuler les mouvements des proies. L’é!tain plus lourd utilisé sur
les turluttes à poulpe permet à l’engin d’atteindre le fond surtout en zone
profonde et rocheuse comme les fonds de pêche de Soumbédioune et ceux au
large de la Petite Côte situés à 30m.
2.4. HYPOTHESE SUR L’EFFICACITE DE LA TURLU’TTE ET L’INEFFICACITE
DU PO’T
La pêche du poulpe à la turlutte a été pratiquée ‘au Sénégal pour la
p r e m i è r e fois en 1986, à l’occasion de “l’explosion” du mollusque
(CAVERIVIERE, 1990); les prises ont été estimées à 495 tonnes dans les ports
de Mbour et Joal. En l’espace de 10 ans, la pêche tout comme les moyens de
capture ont connu un développement certain. Pourtant, le poulpe est plus
abondant en Mauritanie qu’au Sénégal et il n’y est pas pêché à la turlutte mais
au pot. Pourquoi le poulpe est-il donc pêché à la turlutte au Sénégal?
En Mauritanie, en avril 1989, des essais de capture du poulpe à la
turlutte ont été effectués par des pêcheurs artisans sénégalais que nous avons
rencontrés et qui exploitaient en 1986 le mollusque au Sénégal avec le même
engin; tes résultats n’auraient guère été encourageants comparés à la pêche

3.2. AMPLIFICATION DE LA MIXITE
Si fa pêche artisanale à la seiche a débuté avec la turlutte, elle s’est
étendue au casier (BAKHAYOKHO, 1980b) vulgarisant ainsi la mixité, c’est a
dire la pêche simultanée ou alternée d’une même espèce par deux. ou plusieurs
engins au cours d’une même marée. La mixité dans la pêche des
céphalopodes se développera et prendra des formes variées qui dépasseront
le cadre de la pêche à la seiche pour s’appliquer à d’autres espèces et a
d’autres engins (FERRARIS et a/, 1994): La recherche halieutique distingue
aujourd’hui plus de dix formes de mixité dans le seul port de Joal. Si en
des métiers classiques bien individualisés qui existent déjà les differentes
formes de mixité sont prises en compte, la pêche artisanale maritime
sénégalaise se retrouve avec 24 types de pêche. La pratique de la mixité
apparaissant plus rémunératrice pour les pêcheurs et se pose de plus en plus
comme un nouveau métier.
3.3. DEVELOPPEMENT DE L’EFFORT DE PECHE ARTISANALE
Depuis 1986, une partie de plus en plus importante de l’effort de la
pêcherie artisanale se reporte sur le poulpe en saison chaude. En 1989 par
exemple, 151 pirogues à la recherche du poulpe étaient recensées en mars sur
ta Petite Côte pour un parc total 188 pirogues actives. En septembre de la
même année, les pirogues à poulpe ont atteint 873 unités pour un parc de 888
pirogues (SOCECO-PECHART, 1990). Tous les 23 autres types de pêche
étaient en effet reconvertis saisonnièrement à la pêche du poulpe à la turlutte.
Certes, ce report d’effort peut être dangereux pour le stock de poulpe d’autant
plus qu’il porte essentiellement sur les individus immatures. II réduit par
ailleurs la pression de pêche exercée sur les autres espèces et les conflits
entre pêcheurs de métiers différents. II aggrave cependant la pénurie de
poisson généralement observée pendant cette période au niveau des
consommateurs et des exportateurs de poissons et autres espèces, une
baisse de l’emploi étant associée à cette pénurie.
3.4. SOURCES ADDITIONNELLES DE REVENUS
Avant 1986, avec les migrations des espèces démersales repoussees
par les eaux chaudes loin de la zone côtière et parfois en dehors de la Zone
Economique Exclusive du Sénégal, la plupart des pêcheurs artisans arrêtaient
la pêche pour s’adonner à l’agriculture (SOCECO-PECHART, 1982). Avec
l’arrivée du poulpe, le retour à la mer s’est imposé. Ainsi, en 1989 par exemple,
avec 6 683 tonnes mises à terre ( Anonyme, 1991) et achetées à près de 242
000 FCFA la tonne, 1,6 milliard FCFA ont été injectés en milieu pêcheurs
artisans pour acheter du poulpe capturé à la turlutte sur les plages, entre les
mois de juin et d’octobre. Si nous faisons observer que depuis cette date, le
prix du poulpe ne cesse d’augmenter pour atteindre deux millions de francs (2
000 000) CFA la tonne en 1996, on mesure tout le profit que les pêcheurs tirent
de cette ressource. II en est de même des mareyeurs, des mareyeurs-usiniers
et de I’Etat car il s’agit de ressources d’exportation.

arrivé dans la pêche en provenance de l’agriculture. II utilise une pirogue de 10
a 12 m de longueur, dotée d’un moteur hors bord de 8 ou 15 CV et transportant
trois autres pêcheurs. Chacun d’entre eux dispose de deux à quatre lignes à
turlutte qu’il appelle “palaque”. Lorsqu’ils exploitent des concentrations de
seiches ou de poulpes, où les pirogues se retrouvent en général par
(< paquets », ils peuvent utiliser deux voire quatre lignes à la fois à raison
d’une par main et par pied. La technique consiste à agiter la ligne près du fond
pour provoquer au niveau de la turlutte des mouvements’ ressemblant à ceux
des proies du céphalopode.
Les prises sont désamorcées et stockées dans une cale au fond de la
pirogue; lorsqu’il s’agit de seiches, elles commencent à rejeter leur encre dès’
la sortie de l’eau et noircissent les pirogues et les habits des pêcheurs de
seiche qui se distinguent ainsi des autres métiers.
Les enfants et les adolescents se plaisent bien dans cette pratique qui
attirent bien des jeunes notamment ceux qui travaillent dans l’agriculture.
- les lague-/aga/ sont des intermédiaires entre les pêcheurs et les
mareyeurs de la pêche. Ils sont nombreux sur la plage. Financés par les
mareyeurs, ils achètent en vrac les prises proposées par les pêcheurs à la
vente aux enchères à l’arrivée des pirogues. Ils revendent le poulpe à la pesée
et à prix fixe aux mareyeurs qui leur versent des primes de tonnage.
s- les mareyeurs de céphalopodes sont soit des opérateurs recrutés par
les usiniers, soit des privés qui ont signé des contrats avec les usiniers. Dans
les deux cas, ce sont les usiniers qui mettent à leur disposition des moyens
financiers et des camions frigorifiques pour leur permettre d’aller dans les
ports de débarquement de seiches et de poulpes, s’approvisionner au
comptant et rétrocéder les produits aux usiniers. Les prix de rétrocession sont
fixés au préalable et les mareyeurs reçoivent des primes en fonction des
quantités vendues.
- les mareyeurs-usiniers sont apparus dans le secteur de la pêche en
1979 avec la SOPAO. Cette société qui armait auparavant (des bateaux pour la
pêche du poulpe et de la seiche, a vendu ses navires et s’est tournée vers les
plages pour acheter des céphalopodes qu’elle traitait et revendait à ses clients
japonais. La SOPAO a, de cette manière, beaucoup contribué à la création des
nouveaux emplois ci-dessus présentés. D’autres entrepreneurs ont suivi
l’exemple des responsables de la SOPAO en exploütant des marchés
européens.
L.es nouveaux opérateurs de la filière céphalopode au niveau de la pêche
artisanale ont développé entre eux des relations que nous avons déjà
évoquées en partie. II convient de signaler cependant, que les turluttes ont
toujours été gratuitement fournies aux pêcheurs par les mareyeurs qui les
recevaient des usiniers. En contrepartie, les pêcheurs vendaient leurs prises
en priorité à ceux qui leur avaient donné ces engins. Ce type de relation s’est
ensuite étendu à d’autres aspects, comme la glace qu’utilisent certains
pêcheurs de poulpes qui effectuent des marées de deux à trois jours. II s’est
transformé en prêts à des conditions préférentielles $agissant de la fourniture
de casiers aux pêcheurs, pour ne citer que cet exemple.

Par ailleurs, au terme de cette étude, il convient de signaler que ta
diffusion de la turlutte au Sénégal est favorisée par un certan nombre de
facteurs dont:
- l’existence de ressources exploitables disponibles et accessibles de
céphalopodes ;
- l’existence de débouchés pour ces ressources au Japon et en Europe ;
- la présence de professionnels de la pêche artisanale très expérimentés
dans la pêche à la ligne et ouverts à l’innovation ;
- l’appui de sociétés intégrées sénégalo-nippones qui cherchaient a
exploiter tant les ressources de la pêche industrielle que celles de la pêche
artisanale; ces sociétés disposaient, du fait de cette orientation de leurs
activités, d’entrepreneurs qui ont fortement favorisé et appuyé l’introduction et
l’adoption de la turlutte par :
* l’offre initiale gratuite de la technologie aux pêcheurs,
* le recrutement de mareyeurs salariés équipés de véhicules
isothermes ou de camions à glace, financés pour acheter
les produits sur les plages ;
- le relais de ces arements intégrés par beaucoup d’autres usines de la
place qui, la concurence aidant, ont largement contribue à la diffusion de la
turlutte aprés 1989 ;
- l’implication de mareyeurs dynamiques, fortement motivés et intégrés
au milieu pêcheur artisan ;
- les conditions d’achat des produits aux pêcheurs sont plus
intéressantes car les prix sont plus incitatifs que pour la plupart des espèces
de la pêche artisanale, l’achat se fait à la pesée ( et non à vue ), au comptant et
à prix fixé à l’avance ;
- la technique de pêche est relativement simple, facilement praticable
par des non pêcheurs comme les agriculteurs que la sécheresse des années
1970-1980 a forcés à l’exode et les éléves qui ont quitté l’école ;
- la pêche à la turlutte demande relativement peu de moyens car les
pirogues sont de taille moyenne (8 à 12m), propulsées par de petits moteurs (8
à 15 cv), pour aller pendant 8 à 10 heures visiter des lieux de pêche proches
situés à quelques 40 mn des ports d’attache sans dépenses extra.

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3.5. DIFFICULTES POUR LA GESTION DE LA PECHE
La pêche artisanale du poulpe à la turlutte s’effectue sur les fonds situés
en de@ de la zone des six milles marins réservée aux pirogues; toutefois, les
pêcheurs poursuivent le mollusque au delà de cette bande côtière, jusque
dans la zone d’activité des chalutiers. Les conflits entre ces deux pêcheries
tendent donc à s’aggraver (BAKHAYOKHO et DIOUF, 1990) : du fait qu’ils
interviennent en haute mer, ils sont difficiles à gérer.
La ruée des pirogues et des chalutiers sur le poulpe a conduit au
développement exagéré de l’effort sur les individus immatures et à la
fermeture de la pêche au poulpe du 05 au 25 juillet 1996. Cette augmentation
incontrôlée de l’effort, bien qu’elle mette en danger le stock, est difficile &
limiter du fait des conséquences sociales qui peuvent en découler. Les
conséquences économiques ne sont pas des moindres aussi car les capacités
d’absorption de la production par les mareyeurs ne sont guère toujours
assurées et les pertes après la pêche sont parfois enormes (plusieurs dizaines
de tonnes en juillet 1996 après l’ouverture de la pêche au poulpe).
4. PERSPECTIVES DE RECHERCHE
La turlutte japonaise de fabrication industrielle a bté importée au
Sénégal, adoptée et appropriée par les pêcheurs artisans. Plusieurs formes de
turluttes artisanales ont ainsi été conçues pour pêcher les calmars, les
seiches et les poulpes. Les formes destinées à l’exploitation de ces deux
dernières espèces sont seules utilisées actuellement,, la pêche au calmar
n’étant plus pratiquée régulièrement. Les turluttes à seiches et à poulpes ont
ainsi donné naissance a une pêcherie artisanale spécifique au Sénégal et
par suite à une nouvelle filière comportant de nouweaux emplois de pêcheurs,
de mareyeurs et d’entrepreneurs. Dans cette filière, il faut signaler que la
pêche au poulpe est une innovation majeure car, à notre connaissance,
cette technique n’est connue nulle part ailleurs dans le monde.

La nouvelle filière de pêche à la turlutte semble très rentable car elle
attire de plus en plus de monde notamment sur la Petite Côte où migre la
plupart des pêcheurs artisans du Sénégal pendant la saison chaude pouf
exploiter le poulpe et la seiche. Pratiquement, toutes les pirogues présentes
sur la Petite Côte de juin à septembre depuis 1986 ont fiait de l’exploitation des
céphalopodes à la turlutte leur principal objectif., La filière a, de ce fait, crée
des milliers d’emplois permanents et saisonniers, des revenus substantiels
aux pêcheurs, aux mareyeurs et à I’Etat. Elle participe if la diversification de la
base de culture halieutique des populations et constitue la preuve tangible
des capacités adaptatives et d’innovation des pêcheurs artisans. ~t’ksr CC prr-
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“_ ..“._“-------
.-.-
L’amélioration du niveau de transfert des technologies de la recherche
aux producteurs constitue de nos jours une préoccupation permanente des
acteurs du développement. Cette amélioration peut provenir de plusieurs
sources (KEBE, 1994). Parmi celles-ci, les leçons tirkes d’expériences réussies
de transfert peuvent figurer en bonne place. A ce titre,, ks éléments ci-dessus
relatifs au cas de la turlutte, pourraient constituer une source d’inspirntion a intégrer dan;
toute initiative de recherche portant sur :

- les conditions d’un bon transfert de technologies en milieu pêcheurs artisans;
sénégalais ;
- l’optimisation des stratéaies de pêche du poulpe en liaison avec son comportement
alimentaire et ses périodes d’alimentation;
- l’aspect quantitatif (étude des rendements) de in aêche R la turlutte ;
- les bouleversements socio-économiques liés a la pêche du pkoulpe ;
0 etc

2

17
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