7 1 ETUDE DE L'ENVIRONNEMENT AQUATIQUE SUR LE ...
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ETUDE DE L'ENVIRONNEMENT AQUATIQUE
SUR LE BOLON DE BIGNONA
Bassirou DIAW (11
(1) Océanographe physicien au Centre de Recherches Océanographiques de
Dakar-Thiaroye (ISBA) BP. 224 1 .- nakar (Sénégal).

7 2
R E S U M E
Ce travail est une analyse sommaire des variations
spatio-temporelles de paramètres physico-chimiques sur le
bolon de Bignona. Il
entre dans le cadre de l’étude des
conséquences du barrage en construction Zi
Aff iniam
sur
l’environnement aquatique du bolon.
A B S T R A C T
Study of aquatic environment on the Bignona “Bolon”:
This study outlines the variations in space and ti-
me of physical and chemical parameters along the
Bignona
“bo ion” . This work is part of the global ana:Lysis of aqua-
tic environmental effects of building a dam at Affiniam,
1 N T R 0 D U C T 10 N
L’opération de recherche menée par le CRODT sur le marigot de Bignona
a débuté en juin 1985. Son objectif est de déterminer l’impact du barrage
d’Affiniam (en construction) sur l’environnement physico-chimique et la
faune du bolon (cf. document CRODT),
Cette communication est une synthèse de l’analyse des résultats de
l’exploitation partielle des données de mesures effectuées sur le terrain
de juin 1985 à mars 1986. Elle porte sur les variations spatio-temporelles
de la température, de la salinité, du pH, de l’oxygène dissous, des nitrates,
des phosphates et de la dibrophylle (a).
Les’ mesures de ces paramètres ont été effectuées mensuellement sur huit
stations réparties entre le cours principal du fleuve (station 1) et Balin-
gor (station VIII). Quatre de ces stations ont été tenues régulièrement
pendant douze heures avec des observations toutes les trois heures. La sta-
tion 1 sur le cours principal du fleuve est ch.oisie pour servir de comparai-
son (voir fig. 1) .
Cette première analyse, est basée sur les valeurs moyennes des données.
1 .
P R E S E N T A T I O N D U
M I L 1 E LI
(FIG. 1 )
La vallée de Bignona, où se situe le lit du marigot de même nom, découpe
le plateau sableux du continental terminal au nord du fleuve Casamance. Son
histoire se résume en une série de régressions et de transgressions qui ont
permis son creusement, la construction et le découpage des terrasses ainsi
que le remplissage de la zone par des sédiments sablonneux (rapport CIEPAC,
1984).
Le marigot de Bignona est décrit par OLIVRY et CHQURET (1981) comme le
moins important des trois principaux affluents de la rive droite du-fleuve
Casamance. Avec un bassin versant de 800 km2, le cours principal du marigot
s’étire sur 88 km dont 68 km sont soumis à l’influence des marées.

7 3
Vi2 1.- rrariy,)t de Bisnona.
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7 4
Le lit mineur, à Bignona, est large d'une vingtaine de mètres et pro-
fond de 1,5 m. Dans la partie qui constitue notre Zon<e d'étude, sa largeur
passe d'une quarantaine de mètres à ETEKOM (BALINGOR) à une centaine de
mètres à DJILOGUIRE et cent cinquante mètres à E'LORA pour une profondeur de
6 à 10 m (OLIVRY et CHOURET, 1981) ; ces données datent de 1970-71 et il se
pourrait qu'il y ait eu des changements
: nos propres jaugeages n'ont pas
révélé de profondeur supérieure à 6 m, même 3 la station la plus proche du
confluent.
Le cours aval du marigot est bordé de larges vasières sillonnées de
nombreux chenaux de marée. Les plus basses vasières sont submergées reguliè-
rement par la marée et sont peuplées par la mangrove plus ou moins dég;radée.
Celles qui sont rarement atteintes par la marée portent quelques touffes
d'herbes ou sont dénudées, avec présence d'une croûte saline (schorres ou
"tannes".).
2. A N A L Y S E E T
D 1 SCTJSS ION
D E S
R E S U L T A T S
2.1. VARIATIONS JOURNALIERES (FIG. 2)
Température :
Elle varie peu dans la journée. Les valeurs les plus élevées sont géné-
ralement observées entre 12 et 16 H.
Salinité
Pendant la saison des pluies
les eaux sont, d'une manière gënérale, plus
salées en marée montante qu'en marée descendante et la salinité varie généra-
lement dans'le même sens que la température. En saison sèche, c'est le sché-
ma inverse.
vH :
Pendant un cycle de marée, le pH varie faiblement. Sa courbe de variation
est généralementparallèle à celle de la salinité. Ceci a été également cons-
taté sur le fleuve (DIOUF, 1985).
Oxygène dissous :
La quantité d'oxygène dissous varie dans la journée avec des amplitudes
allant de quelques dixième de ml/l à 1 ml/l. Ses courbes de variations n'ont
pas de tendance régulière et sont difficilement interprétables.
Nitrates et phosphates :
Les concentrations en nitrates et phosphates fluctuent considérablement
dans la journée mais sans tendance nette.
Il n'y a pas de relation évidente
entre leurs variations et celles de la quantité d'oxygène dissous.
Chlorophylle (a) :
Au cours de la journée, elle subit des variations relativement importan-
tes mais sans tendance précise.

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7 6
2.2. VARIATIONS SAISONNIERES (FIG. 3)
Température :
Les valeurs maximales sont observées en octobre (31 a 32'C). La tempéra-
ture décroît à partir d'octobre pour devenir minimale en janvier-février avec
des valeurs comprises entre 21 et 22'C. A partir de janvier-février elle
croit progressivement et dès le mois de mars elle atteint des valeurs de 25°C.
Les fluctuations thermiques sont ainsi intimement liées à l'alternance des
saisons.
Salinité :
En début d'hivernage (juin-juillet) la salinité est relativement forte :
elle varie entre 53 et 68 %o.Ce taux important de salinité s'explique par le
fait que les premières pluies lessivent les sols et entraînent les croûtes
de sel déposées sur les tannes, d'où sursalure des eaux. Ensuite la teneur
en sel décroît et devient minimale en septembre. L$e minimum varie d'aval en
amont entre 39 et 7 X0. Cette décroissance est due aux apports d'eaux douces
par pluies directes, par ruissellement et par écoulements souterrains.
(GALLAJRE, 1980 ; OLIVRY et CHOURET, 1981 ; rapport LOUIS BERGER, 1981).
A partir de septembre la salinité augmente. Cette croissance est d'abord
lente en fin d'hivernage (les écoulements souterrains prolongeraient les
apports d'eaux plus diluées). En pleine saison sèche il n'existe pratique-
ment plus de précipitations. La nappe recule et les échanges avec elle
deviennent négligeables (GALLAIRE, 1980). L'évaporation entraîne alors une
augmentation rapide de la salinité.
Ce schéma de variations saisonnières est commcn à tous les affluents
de la Casamance 3 l'exception du Soungrougrou qui ne se dessale pas en hi-
vernage (MARIUS, 1985).
pH :
-
Les données sur ce paramètre sont trop fragmentaires pour permettre une
analyse correcte. Cependant on constate que le pH est particulièrement fluc-
tuant en hivernage, période pendant laquelle il atteint ses valeurs minimales
(7,l à 6,5). Il est maximal en saison sèche. Ceci est en conformité avec les
observations de GALLAIRE (1980) sur le marigot voisin de Baila,
Oxygène dissous
D'un mois à l'autre, la quantité d'oxygène dissous varie généralement
entre 2 et 4 ml/l. Il n'y a pas de tendance significative. Généralement les
plus fortes valeurs sont observées (dans la zone 2) en septembre-octobre
(3 à 4 ml/l). Elles pourraient être liées à une activité photosynthétique
intense. Le pic de 5,3 ml/1 observé en janvier à la station VI semble anormal.
Il n'y a pas de relation évidente avec les sels nutritifs.
Nitrates :
Les concentrations en nitrates sont généralement plus fortes pendant
l'hivernage. Dans la zone 1 les valeurs maximales sont atteintes en septem-
bre et sont comprises entre 25 batg/l (station II) et 44,15patg/l (station
IV). A partir de septembre les concentrations diminuent régulièrement avec
un faible pic en décembre. Dans la zone 2 on observe des maxima de 21,6&atg/l
(station VIII) et de 27,2 katg/l (station VI), Le faible pic en décembre
apparaît également. Les maxima de nitrates correspondent aux minima de
salinité.

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7 8
La richesse des eaux en nitrates pendant l’hivernage s’explique d’une
part par l’apport des pluies directes riches en (azote
(DE SOLJZA, 1983, ;
JORDAN et &, 1983), d’autre part par le lessivage du fer - dont les sédi-
ments sont particulièrement riches - et/ou la décharge de résidus vaseux
directement dans le bolon par les eaux de ruisse’llement. Dans la zone 1 la
mangrove existante est à l’origine d’importantes accumulations de matière
organique qui sont drainées dans le bolon. Dans :La zone 2 la mangrove est
pratiquement inexistante. Par contre, l’agriculture y est pratiquée sur
la rive droite. Le lessivage de ces sols cultivés pourrait être également
une source importante d’enrichissement en nitrates (MORRIS et &,
1981). Le
pic observé en décembre correspond à de fortes pluies ce qui témoigne du
rôle important et quasi-simultané que les précipitations exercent sur les
concentrations en nitrates.
Phosphates :
Les concentrations en phosphates sont généralement maximales en septembre
avec des valeurs comprises entre 1,38 et 2,79patg/l. A partir de septembre
la tendance d’ensemble est à la décroissance. Il existe un minimum (0,6
patg/l) en décembre--janvier et un autre (0,4 -- 0,7 ,+ atg/l) en août. Au
niveau de Balingor les variations sont particulières et inverses de ce qui
vient d’être décrit.
Le maximum de septembre est typique des eaux côtikes ou continentales
et pourrait être lié à une intensification des processus de régénération des
phosphates par les sédiments (JORDAN et &, 1983). Comme l’ont constaté
ailleurs d’autres auteurs, le maximum de phosphates correspond au minimum de
salinité (HAINES, 1971). Le minimum observé en août, correspondant à de fai-
bles valeurs de salinité, n’a pas d’explication claire au niveau des pH ni
a celui de l’oxygène dissous. DE SOUZA (1983) explique qu’un minimum dans
de telles conditions pourrait être lié à des mécanismes de régulation par
les sédiments. La distribution particulière des phosphates au niveau de
Balingor serait plutôt à lier à l’activité photosynthé!tique : le maximum
d’août correspond à un minimum d’oxygène et le minimum de septembre au maxi-
mum d’oxygène.
Chlorophylle (a) :
La chlorophylle (a) varie de manière irrégulière. En septembre, les va-
leurs sont particulièrement faibles et généralement voisines de 3
pgll. L e
maximum , observé en octobre-novembre, varie entre 5,591 et 13,16 ygll d’aval
en amont.
Les valeurs de chlorophylle (a) ici observées; sont très inférieures à
celles des mesures de LE RESTE (1985) sur le bolon de Guidel. Ce dernier
trouve des maxima supérieurs à 30 ,#g/l.
2.3. VARIATIONS VERTICALES (FIG. 4)
Température, salinité et pH
Ces paramètres ne varient que très faiblement avec la profondeur d’une
manière générale. Les eaux de surface sont cependant légérement plus chaudes
et un peu moins salées que celles sous-jacentes.
Oxygène dissous
La quantité d’oxygène dissous varie peu en fonction de la profondeur. La
forme des profils est très irrégulière et difficilement interprétable.

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Sels nutritifs
Les nitrates et les phosphates subissent d’importantes variations verti-
cales. Leurs profils, sans relation évidente avec ceux de l’oxygène di.ssous,
sont également très irréguliers. Dans l’ensemble les eaux du fond s’avèrent
plus riches en sels nutritifs que celles de surface. En effet, les particules
de matières organiques sont przcipitées au fond où elles s’accumulent et où
a lieu leur oxydation et leur décomposition par différents processus. Ces
sédiments seraient ainsi une importante source de sels nutritifs qui sont
régénérés dans la couche limite benthique (SUE!%, 1974 ; CALLENDER et HAMMOND,
1982 ; DILSON, 1985). Les travaux de MARIUS (198.5) attestent la richesse des
sédiments en sels nutritifs.
Chlorophylle (a)
Elle varie avec la profondeur de manière irrégulière, Cependant, dans
l’ensemble, les valeurs les plus élevées sont celles du fond. Cela a été
également observé dans l’estuaire du Sine-Saloum et l’hypothèse d’une’brigi-
ne détritique” a été avancée (UNESCO, 1985).
2.4. VARIATIONS LONGITUDINALES (FIG. 5)
Sur le plan longitudinal’ la partie étudiée du bolon a été divisée en
deux zones : la zone 1 en aval d’Affiniam et la zone il en amont (fig. l),
Température
La température est variable le long du bolon. Elle varie peu pendant
1’ hivernage. Elle augmente d’aval en amont, en octobre-novembre. Elle varie
peu et sans tendance régulière
en décembre--janvier puis diminue de l’aval
vers l’amont en mars.,
Salinité
En début d’hivernage (juin-juillet) la salinité augmente d’aval en amont
à cause des effets du lessivage des schorres (voi.r variations saisonniisres).
Pendant 1’ hivernage, le bolon se dessale à partir de l’amont à cause des ap-
ports d’eaux douces par pluies directes et ruissellement combinés au faible
volume des biefs : la salinité décroît de l’aval vers l’amont. Après la
saison des pluies, le “robinet” d’eaux douces étant coupé et l’évaporation
aidant, elle commence à augmenter, d’abord en amont 1 L,e sens de variation
commence à se réinverser en décembre-janvier, La croissance d’aval en amont
est nette en mars.
Les variations de salinité sont moins sensibles dans la partie aval à
cause de l’inertie due à la grande masse d’eau de ces biefs,
Le schéma de variation longitudinale de la salinité qui vient d’être
décrit a été observé dans la même zone par GOULEAU (1977) (cité par MARIUS,
1985)) OLIVRY et CHOURET (1981) .
P- H-
Le long du bolon, le pH varie, mais sans tendance significative. Dans la
zone 2, en novembre) on note des valeurs de pH légèrement inférieures à 7.
Dans la zone 1, en août, on observe des valeurs légèrement supérieures à 8.
Partout ailleurs et en toutes autres périodes, le pH évolue entre 7 et 7,5.
11 est léggrement croissant d'aval en amont d'une manière générale.

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Oxygène dissous
La quantité d’oxygène dissous varie le long du bolon sans tendance régu-
lière. En août elle décroît d’aval en amont. Cependant, dans l’ensemble, le
bolon s’avère plus riche en oxygène vers l’amont que vers l’aval. Cela pour-
rait être lié aux biomasses de chlorophylle plus fortes en amont.
Nitrates
Les concentrations en nitrates sont variables selon les stations. Pen-
dant la saison-des pluies il n’y a pas de tendance régulière de variation.
Les maxima changent de station selon les mois et correspondent aux minima
d’oxygène. De décembre à mars il se dégage une tendance à la hausse d’aval
en amont.
De manière générale le bolon est plus riche en nitrates que le fleuve.
Phosphates
Les variations des phosphates le long du bolon ne montrent pas de ten-
dance régulière. Néanmoins les concentrations les plus fortes sont constatées
dans la zone l.Ceci pourrait être lié à un enrichissement à partir des zones
de marécage et de mangrove.
Le fleuve s’avère plus riche en phosphate que le bolon.
Chlorophylle (a)
De manière générale, la chlorophylle (a) est croissante d’aval en amont.
De juillet à octobre, les valeurs maximales sont généralement observées aux
stations V et VI. En août les variations longitudinales sont très faibles.
B I B L I O G R A P H I E
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Bignona, Quelques aspects intéressants des mesures réalisées en 1970-1971.
ORSTOM, Dakar, 1981, 93 p.
SUESS (E.), 1974.- Nutrients near the depositionnal at interface in the ben-
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London, 1974 : 57 pp.
UNESCO, 1985.- L'estuaire et la mangrove du Sine-Saloum. Rapport de 1'UNESCO
sur les sciences de la mer, 32, 139 p'p.
D I S C U S S I O N
Q. Le bolon de Bignona est-il représentatif de l'ensemble des bolons tribu-
taires de la Casamance ?
R.
Peut-être pas car la mangrove y est beaucoup plus dégradée qu'en aval.
Q. Où se trouve la limite entre eau salée et eau douce dans ce bolon ?
R.
L'étude a été réalisée jusqu'à Balingor et n'a pas permis d'observer des
salinités inférieures à 7 X0.
QS
11 serait nécessaire d'estimer les parts relatives des précipitations,
du lessivage et de la nappe dans l'enrichissement en azote du bolon.
Un débat s'engage sur les échanges nappe-bolon et leur salinité respective.
Il apparaît que la salinité de la nappe,
antérieurement inférieure 2 celle
du bolon, peut maintenant être jusqu'à deux ou trois fois sup&ieure, et
ceci dans l'ensemble du domaine casamançais.