LA COMMERCIALISATION DU POISSON DE MER TRANSFORME...
LA COMMERCIALISATION DU
POISSON DE MER TRANSFORME
AU SENEGAL
Par
Catherine FAIJSSEY
RAPPORT INTERNE
r--
N” 106

L A
C O M M E R C I A L I S A T I O N
D u
P O I S S O N D E
M E R
T R A N S F O R M E A U
S E N E G A L
-a-.-.-.-
Par Catherine FAUSSEY
-19 8 4 .-

REMEiRCIEIYENTS
Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance à toutes les
personnes ayant contribué à la réalisation de ce travail.
Notamment :
- Monsieur le Docteur THIONGANE, Directeur Général de
l'Institut Sénégalais de Recherches Agric:oles.
- Mademoiselle Jacqueline LOPEZ, Directeur du Centre de
Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye,
- Monsieur André FONTANA, Directeur du Département
Océanographique de l'Institut Sénégalais de Recherches Agricoles.
- Monsieur Moustapha KEBE, Responsable de la Section
Socio-Economique du Centre.
Je remercie tout particulièrement :
- Monsieur Christian CHABOUD, Chercheur économiste-à
l'ORSTOM, Responsable de mon stage, pour son aimable et tres
précieux soutien.
- Monsieur M'barack FALL, qui fut mon interprète et sans
lequel ce travail n'aurait pu être mené à terme.
- Monsieur Marc LIOCHON qui a eu la gentillesse d'assurer
la traitement informatique des enquetes et Monsieur Tomàs
CAMARENA pour la réalisation des histogranunmes informatisés.
- Les commerçant? et commerçantes de poisson de‘.mer
transformé, pour avoir repondu avec gentil+fTse $t,patience a nos
entretiens, fideles a la celebre "TERANGA"
Senegalaise.
(1)
BIENVENUE.

3.
LIsTEDEsmmETm
5
-m
6
I.LEE'RCWIT
14
1.1. LA -ON
14
1.1.1. 6en&e de la transformation
14
x2. L'approvisionnement des transfor-
matrices
14
I.1.3. Les mathodes de transformation
aM'bur
15
1.2, AD DE QE PRODUIT
17
1.3. LE ROI& ET L'IMl?ORTAJCE DU FOISSONDE MER ?NWXXME
DABSLA-ONB
17
II.LEs -
22
11.1. E+RM!IQUES DE LA pLàopEI;sION
22
II.l.l Les marchés visités
22
11.1.1.1. Les march& de Dakar.
22
11.1.1.2. Les marchés de deux capitales
regionales
24
11.1.1.3. Les IW&I& de villes
secondaires
26
11.1.1.4. Quelques marc&s ruraux
27
II.l.2. Différentes catégories de cornwrçants 29
- -
II.l.3. Entente de la profession
31
33
11.2.1. Selon le sexe
33
11.2. Selon les categories sociales
35
11.2.3. Attrait de ce commerce
37
111.1. LAVENTE Sm LES AIRES DE -m
42
- auprès des transformatrices
-auprès des manoeuvres
- sur le marché
- les intdaires
- le marchandage
- la mise en colis

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4.
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III"2. lx Ts?AEmm
45
111.3, KI)pJLIm DE l7EmE
47
111.3.1. Le crédit
47
111.3.2. Le prix
48
111.3.3. Profit dégagé
48
111.4. KEPARTI'JXIN DU PRODUIT
50
111.5. EiSEMWION DES DI.amasDE-IALIS 57
OXCLEIm
60
BIELI-
62
ANNEXES:
ANNEXE1 : Questionnaire comxrçant
64
ANNEXE 2 : C.O.S.
67
ANNICE : Décret no 62.132 du 12.02.69
68
ANNExE4: ~aitement informatique des donn&s
71
ANNEXE5 : Vecu quotidien de Di&a N'Iang
72

5.
L I S T E
D E S
F I G U R E S
FIG.1 = I.J$ côte sénéq$aise
8
FIG.2 = Repartition reqionale de la production du poisson sec
(1976)
9
FIG.3 = Le réseau routier au Sénéqal
10
FIG.4 = Carte de situation des enquêtes alimentaires
18
FIG.5 = Marchés visités au cours de l'étude
23
FIG.6 = Destination du poisson transfo& au départ de M'bmr
pour les mis de Janvier et Février 1984 en kq
25
FIG.7 = Situation du marché de M'RAFAYE
28
FIG.9 = Répartition des cmmarçants selon leur région de
comnercialisation et leur sexe
36
FIG.8 = Répartition des comnerçants selon leur &tier anté-
rieur
36
FIG.lO= Répartition des comnerçants selon le produit
comnercialisé
41
F'IG.ll= Répartition des comnerçants selon leur ethnie
41
FIG.12= Répartition des différents produits selon la région de
comnercialisation
51
FIG.13= $ ~omercialisation du poisson de mr transfo& au
seneqal.
55
L I S T E
D E S
T A B L E A U X
TABL.1 = Consommation de poisson frais, tmns~ox~& et viande
pF,personne et par jour dans cinqreqions du
S$$%d
21
TABL. XI= Repartition de la quantité comercialis& selon le
sexe
34
TAEZ.III=
Répartition de la quantité comercialis& en fonction
du m&ie.r antérieur
38
TAJ%. IV= Répartition de la quantité comcialis& selon
l'appartenance au qroupe cultivateur
34
TAI%. V= Repartition du produit selon la destination, au
dgyrt de M%~ur, pour les mis de Janvier et
Fevrier 1984 (en kq)
52
TABL.VI= Reprtition du produit selon la destination, au
(part de Joal, pourlesmis de Janvier et
Fevrier 1984 (en kg)
53

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6.
I N T R O D U C T I O N
La commercialisation du poisson de mer transformé n'a fait,
5 ce jour, l'objet d'aucune étude spécifique.
Son importance, tant économique que sociale est néanmoins
reconnue : elle irrigue "tout le Senégal et exporte les produits
vers les pays limitrophes, mais aussi vers les pays lointains
( G h a n a ,
Côte d'ivoire, Nigeria, Cameroun, Congo)"
(FONTANA-WEBER/l983/), elle cree de nombreux emplois tant dans le
cadre de la production domestique que de la petite production
marchande.
L'étude entreprise ici décrit les circuits commerciaux et
les commerçants de poisson de mer <ransforme. Cette description
sera qualitative en raison de la brievete de l'étude (1 mois 1/2)
et n'a pas dCautre ambition que de faire la photographie d'une
periode donnee, c'est-à-dire la durée de notre travail sur le
terrain (10 fevrier - 30 mars). On ne désire en aucun cas en
faire une généralisation.
Ce document sera essentiellement un rapport de notre
travail de terrain (travail effectué avec un technicien de
1'I.S.R.A. (l), servant d'interprète auprès des commerçants).
La période de l'étude correspond à un ralentissement de la
pêche à de mauvaises conditions climatiques, ce qui se
répercute sur les quantités de poisson transformé et de ce fait
sur sa commercialisation. Et concorde, également, avec une
relative inactivité de l'agriculture qui donnera un profil
particulier aux commerçants, 1e;s cultivateurs abandonnant
l'entretien des champs aux femmes et enfants pour se consacrer à
la commercialisation du poisson transforme.
La commercialisation du poisson transformé n'ayant fait
jusqu'ici l'objet d'aucune étude approfondie, il nous a ete
impossible de faire une comparaison historique,
Devant ce manque de données et VM l'importance de ce
commerce, le C.R.O.D.T. (2) entame une étude visant à faire une
analyse quantitative et qualitative des flux commerciaux.
(1)
Institut Sénégalais de Recherches Agricoles,
(2)
Centre de Recherches Océanographiques Dakar-Thiaroye.

DESCRIPTION DU CONTEXTE.
La façade maritime Sénégalaise s'étend sur presque 500 ki.lo--
mètres de cote se decoupant en quatre zones (fig. 1) :
- la Grande C&e,
- le Cap-vert,
- la Petite Cote,
- le Sine-Saloum et la Casamance,
où la pêche maritime artisanale est très active.
Une des caractéristiques majeure de ce secteur est l'exis-
tente de migra$i.ons des produits halieutiques, donnant lieu a des
campagnes de peche qui conditionnent l'activite des centres de
débarquements.
La persistance d'upwellings sur la Petite Côte "rend_la
richesse des ea'ux permanentes et la peche y a lieu toute l'annee"
(STEQUERT et a1./1979/), ce qui aura des incidences sur l'acti-
vité de transformation.
"La transformation artisanale traite envjron 60 000 tonnes
de pojsson, soit a peu pres la quantite ecoulee en frais sur le
marche interieur par les mareyeurs de M'bour et Joal ; les femmes
traitant environ 50% de la production" (FONTANA-WEBER/1983/)
(fig. 2).
M'bour, centre de pêche et de transformation de la Petite
Côte, se situe à 80 kilomètres au sud de Dakar, et bénéfjcie de
divers avantages : la permanence du poisson, la proximite de la
capitale et de régions peuplees qui assurent un debouche impor-
tant pour le poisson, ainsi qu'une bonne infrastructure (fig. 3)
facilitent le mareyage-en frais et la commercialisation du
poisson de mer transforme. Nous avons donc choisi ce centre pour
notre etude.
Durant la même période, nous avons visité les centres de
transformation de Kayar, Saint-Louis, où l'activité était presque
nulle
et Joal. Au centre de Saint-Louis
vi.ent se greffer le
probleme de la destruction des fours à m&ora (1) et l'échec de
l'implantation des :Ours s?laires,qui, s'ils donnent un produit
de meilleure qualite, s'averent neanmoins inadaptes au contexte
social et economique de la transformation à Saint-Louis.
t-1 1
Les vieux fours à métora ont été détruits afin d'être
reconstruits. Le ciment devant servir à la construction ayant été
volé
les travaux n'ont pu avoir lieu. Pourtant, ils repré-
sentaient une activité importante de la transformation de
Saint-Louis.

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poisson sec (19761.

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11.
SITUATION DE M'BOUR.
Le centre de transformation de M'Bour fonctionne essentiel-
lement avec quatrecpr?duits : ketiakh (poisson braise),
tambadiang (poisson seche),
guedj (poisson fermenté-séché) et
métora (poisson fumé) (par ordre d'importance). "A M'Bour le
plus important des centres de transformation, les quantités
transformées se sont accrues de 6% en quatre ans avec 'une
proportion de plus en plus forte de kétiakh (73%)"
(DURAND-CONWAY/1982/).
M'Bour est un centre de transformation qui bénéficie d'une
bonne infrastructure rOUti&e.
L'aire de transformation s'étend, en bord de plage, sur
environ 6 km de long et 50 à 200 mètres de large. On distingue
quatre zones : Domine pour le guedj et tambadiang ; Tefesse 1 et
Tefesse 2
pour le kétiakh ; Tefesse 2 et Golf pour le metora.
Les deux dernières zones sont éloignées du centre de débarquement
et des voies de communications avec l'extérieur.
Cette activité se trouve à proximité du centre touristique
de M'BOU-R et pose d'ép_ineux problèmes de cohabitation. Pour
pallier a ces difficultes, un centre de transformation a été mis
a la disposition des transformatrices (1). Malgré l'équipement en
claies de séchage, canaris, bacs . . . . elles refusent de s'y
rendre en raison de l'éloignement de leur lieu d'habitation et du
centre de débarquement (les pêcheurs ne veulent pas débarquer à
M'Balling estimant la plage inadaptée).
L'échec de ce projet reflète le décalage à la réalité car,
si les transformatrices avaient accepté de se déplacer, des
problemes de commcercialisation seraient apparus. Toute l'activite
etant centralisee sur la plage de M'Bour qui est le lieu de
parking et de départ des camions pour le mareyage en frais et
transformé. La commercialisation est également facilitée par la
proximité de la gare routière et du marché "kétiakh" pour l'écou-
lement des invendus des femmes les plus éloignées (Tefesse 2,
Golf).
Il est illusoire de vouloir séparer la transformation de
la pêche, l'une ne fonctionnant pas sans l'autre.
(1)
Activité essentiellement féminine.

;
MJTPHODOLOGIE.
.i
;1
Notre étude a débuté à M'Bour lors d'une première mission
.,
d'évaluation afin d'établir un questionnaire sur les commerçants
de poisson de mer transformé (annexe 1).
Le questionnaire établi, nous avons passé une semaine sur
place afin de rencontrer-les commerçants. NOUS~~~~ interrogions
sur le lieu d'achat, apres leur avoir explique le but de notre
travail. Mais, trop préoccupés par leurs achats, ils n'étaient
pas disponibles pour nous répondre.
Devant cette situation, nous avons décidé de nous rendre à
la D.O.P.M. (1) au moment oÙ les commerçants retirent leur certi-
ficat d*'origine et de salubrite (2) (annexe 2). Leurs achats
termines,
disponibles,
ils donnent des informations plus
completes.
Nous avons donc pu interroger un échantillon de 76 commer-
çants sur lequel s'est base la première partie de notre étude. A
ceux-là
nous pouvons rajouter l.es 20 commerçants rencon-
trés lois de l'enquête préliminaire, qui fyournissent un comple-
ment d'informations.
D'autre part, nous avons visité les aires de transfor-
mation,
le marché "k;tiakh" et les "à-c6té" du commerce :
manoeuvres chargés du conditionnement, chauffeurs et trans-
porteurs.
Dans un second temps4, après dépouillement de nos questioc-
naires,
nous avons entame les enquetes sur les marches inte-
rieurs.
En raison de contraintes de temps, nous sommes restés dans
un périmètre proche de Dakar. Les marches visites representent un
débouché important pour les produits en partance de M'Bour, du
fait de la densité de population importante.
Sur les marchés, nous avons procédé par entretien, les
Commerçants sur leur lieu de travail sont moins pressés, et s’y
révèlent plus disponibles qu'à M'Bour.
---
--.
-----
(1)
D.O.P.M.
: Di.rection de 1'Océanographie et des Pêches
Maritimes.
(2)
Le certificat d'origine et de salubrité 'certifie la qualité
du produit suivant des normes définies par Arrêtés (annexe 3),
Les commerçants doivent présenter ce certificat lo'rs du transport
du produit pour tout contrôle routier.

:
Notre démarche a& également consisté à rencontrer des
i commerçants déja enquêtes a M'eour, pour vérifier la validité des
informations et fournir des resultats plus quantitatifs (relevés
1' de prix).
Ces derniers_ nous-ont. réservé, un accueil agréable, et ont
incité leurs collegues a repondre a nos questions ; ceci nous a
donné une informati_on riche en $l$ments nouveaux. $es entretiens
réalises avec des menageres ont ete par ailleurs tres utiles POU.~
la compréhension des habitudes alimentaires.
La dernière partie de notre travail a consisté à recueillir
sur magnétophone des témoignages sur le "vécu" quotidien et l'his-
toire de vie de quelques commerçants,
pour essayer de comprendre
l'évolution de cette activité.
Pour le traitement des données, nous avons eu recours au
logiciel statistique GENSTAT (explication en annexe 4), grâce à
la collaboration d'un informaticien du C.R.O.D.T., ce qui nous a
fourni un gain de temps pour traiter les données qualitatives et
quantitatives.

14.
1LI 1. LE PRODUIT.
;
La transformation du poisson de mer est intégrée au
"système pêche", par les personnes qu'elle concerne, sa place
dans les habitudes alimentaires et les avantages que procure sa
, commercialisation.
!
1.1.
LA TRANSE'ORMATION.
La transformation est une activité remontant aux
origines de la pêche, qui s'est adaptee 5 l'évolution de cette
dernière.
i
1.1.1.
Genèse de la transformation.
- - -
La transformation est une activité fort ancienne dont
le Premie*r procédé connu consistait à exposer le poisson au
soleil apres l'avoir ouvert.
Puis, l'introduction par les Européens d'une tech@-:
que de fermentation en bac de salage s"apparente au procede
actuel du quedi (poisson fermenté-séché).
Le tambadiang (poisson séché) est réalisé à partir de
petites espèces et apparaît avant le kétiakh (poisson braisé)
dont le procédé s'est développé depuis une i:entaine d'annees ;
notamment, à la suite de l'introduction de la senne tournante
coulissante (1) par la F.A.O. (?) e.n 1973, 06 &a pêche des petits
pelagiques cotiers a connu un developpement tres important sur la
Petite Côte, ce qui a entraîné une forte augmentation de la
production du kétiakh.
Le métora (poisson fumé)
principalement destiné à
l'exportation vers la Guinée, a été introduit par les Guinéens ;
le premier four ayant fonctionné à M'Bour date de 1957. Cette
technique se pratiquait avant l'indépendance en Casamance.
De cette description, deux types de transfo<mation se
dégagent : la transformation "nouvelle", uniquement a base de
produits frais, pour le kétiakh, et la transformation "ancienne"
qui peut s'effectuer également avec le rebut du mareyage.
1.1.2.
L'approvisionnement des transformatrices.
L'approvisionnement des transf&ormatrices s'effectue
au retour des pirogues, sur le centre de debarquement et a toute
heure de la journée.
(1)
Engin de pêche.
(2)
Food and Agricultural Organization.

Chaque engin de pêche a un acheteur privilégié qui
(, détermine la structure des Ventes, c'est ainsi que :
,
i - les sardinelles_se~Vent à la transformation en kétiakh et tamba-.

diang et sont pechees par les pirogues à filets maillants enter--
clants ou à Ta senne tournante. C'est sur ces pirogues que la
concurrence
il) transformatrice/mareyetr est la plus rude J ces
derniers peuvent acheter des quantites importantes et a des
prix plus eleves.
- Les pirogues de filets maillants approvisionnent le guedj sauf
pour les raies et langoustes si elles sont franches.
Le guedj (transformation "ancienne") se fait en frais, mais
aussi par rebut du mareyage. Quand la capacité d'absorption des
marches est a saturation, les mareyeurs viennent vendre le
poisson "fra.is" devenu impropre à la consommation en frais aux
transformatrices.
_ les pirogues de lignes approvisionnent le mareyage sauf pocir
les raies et silures destinés a la transformation (métora).
La transformation est un secteur actif s'adaptant 2
l'évolution de la pêche artisanale, qui represente un débouché
important pour les petites espèces pelagiques grâce au kétiakh,
tout en gardant le rôle d"absorption du surplus à travers le
guedj.
1.1.3.
Les méthodes de transformation a M'Bour.
Nous allons tenter de décrire de façon concise les
procédés de transformation pratiqués à M'Bour, car ceux-ci
peuvent différer selon les espèces traitées mais aussi selon les
centres (2).
(1)
Le-s prises de ces engins de pêche sont importantes, la
priorite sera donnée aux acheteurs qui permettent un écoulement
rapide : achats de grandes quantités, ce que peuvent plus faci-
lement faire les mareyeurs et à des prix plus intéressants que
les transformatrices.
(21
Comme nous l'avons constaté pour le kétiakh à Saint-Louis,
les femmes
devant le manque de paille
utilisent un nouveau
Procédé co;sistant à faire bouillir le; sardinelles dans une
marmite dans de l'eau de mer
Le poisson est ensuite séché au
soleil. La qualité du poisson &sultant est satisfaisante.
Cet exemple montre la capacité d'adaptation des transformatrices
aux contraintes extérieures.

16.
Le guedj (fermenté-séché) concerne toutes les espèces
de poisson de grande taille (absorbe une partie des invendus en
frais).
Le pojssoncest écaillé, étêté (pour certaines espèces
*g&iscéré"' et decoupe en "porte feuille" pour être mis à plat ;
puis laisse en decomposi$on dans (de grands canaris, il est lave
a l'eau de mer et mis a secher sur les claies pendant Z; a 4
jours.
Sa conservation ne peut (excéder six mois.
Le yeet,est&un gastéropode marin pêché au filet
dormant qui est_prepare de la manière suivante : 19 première
étape consiste a casser la coquille ; puis I'interieur est
découpé en tranches, mis à fermenter dans le sable pendant un ou
deux jours, après quoi il est lavé et séché.
Le kétiakh (poisson braisé) est Pro$duit à partir de
sardinelles franches étalées à même le sol, saupoudrées de sable
et recouvertes de combustible (paille) sur a peu près vingt
centimètres. On enflamme sous le vent en fin d'après-midi, la
combustion dure 3 à 4 heures. On 1,aisse refroidir la nuit puis
l'on procède à l'épluchage le lendemain matin.
Têtes et peau sont enlevées puis l'on fait sécher à
plat sur les claies pendant environ deux jours,.
-.
Le métora (poisson fumé) se fait à base de requin,
raie, silure, ethmalose et parfoi? sardinelle.
Le poisson est place sur un grillage au-dessus d'un
four en parpaing et recouvert de carton et ti;les de façon à
forcer la fumaison, pendant 24 heures pour l'ethmalose et 72
heures pour les autres espèces.
Le tambadiang (poisson séché) à base de petites
espèces, est écaille puis mis dans une saumure dans de grands
canaris 24 heures ; ensuite, le poisson est lavé et séché pendant
deux ou trois jours.
Les quantités transformées sont fonction des prises
de la pêche artisanale et des besoins du mareyage. La nécessité
d'une rotation du produit plus rapide à la transformation dépend
de ces facteurs ainsi que de la possibilité de stockage en
quantité et durée.

1.2.
AVANTAGES DE CE PRODUIT
Le poisson de mer transformé, produit de consommation
courante, est peu perissable, ce qui.*faci.lite ses conditions de
commercialisation.
C'est une act.ivite qui demande un capital de
départ faible et que l'on Peut arreter et reprendre facilement.
Par comparaison au poisson frais,
le poisson
transformé ne doit pas être vendu rapidement pour être consom-.
mable,
sa durée de conservation peut aller jusqu'à plusieurs
mois.
Le s seuls problèmes de conservation se posent en
hivernage 06 les pluies ralentissent le séchage en dégradant le
produit.
L'écoulement et le transport du produit ne se font
pas dans un temps minimum et avec un moyen particulier.
L'ecoulement sur les marchés de l'intérieur se fait
jusqu'à épuisement du stock, les quantités achetées peuvent être
minimes et ne necessitent pas de moyens financiers et matériels
particuliers-puisqu'il es; possible de prendre les cars rapides ;
nous avons meme rencontre un cultivateur qui rentrait dans son
village, situé à 18 km de M'bour, en charrette.
Ce produit ne laisse que peu de pertes matérielles,
U puisqu'il se conserve longtemps ; par contre les pertes
c financières sont dues au grand nombre de commerçants sur les
* marchés.
Ces derniers se voient souvent obligés de vendre en
i dessouscdu prix minimum, car ils ont besoin rapidement de
d liquidites. Nous verrons ceci dans la troisième partie.
&0
Outre sa commercialisation avantageuse, le poisson de
* mer transformé est important dans la consommation alimentaire.
1.3
LE ROLE ET L'IMPORTANCE DU POISSON DE MER TRANSFORME
DANS LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE.
Les enquêtes menées par L'ORANA (1) sur la consom-
mation alimentaire au Sénégal de 1977 à 1979 décrivent l'état
nutritionnel des populations Sénégalaises.
La zone d'étude se décompose en deux = les enquêtes
en milieu urbain et l'enquête en milieu rural (fig. 4)
!+ (1)
ORANA : Organisme de Recherche sur 1'Alimentation et la
Z Nutrition en Afrique.
_*

EZ;b!ANTILLON REPRESENTATIF
-
-
LON B
TLLST
'A. ; 1031 U.B.
mm
,/- __--.m- - ---
---_3_----
Déoartement de
\\
i jKXANTILLON REPRESENTATIF 1
KEDûüGûü
JUIN Zi JUILLET 1977.
I
3000 R/J, 69 G.A. - 6660.
/
--s
02
.
Ziguinchor
.
'ECHANTILLON REPRESENTATIF
,Juii.let 1979 2297 R/J
1-..
66 G.A. ; 912 1J.B. I
G.A. : Groupe alimentaire
1J.E.
/
: fJni$é budgétaire
I>I- -
LICL_; naclon par tour.
l1

19.
En milieu urbain et semi-urbain, l'échantillon étudie
trois villes :
_- Dakar (capitale du Sénégal) approvisionnée par tous les centres
debarqu.emefzt,du Cap-Vert, ainsi que la Petite et la Grande
Côte, et qui beneficie d'une bonne infrastructure routière,
- Brville de moyenne importance bénéficiant d'un bon réseau
approvisionnee par Saint-Louis, Kayar, ainsi que par
les centres de débarquement du Cap-Vert,
c
- Linguère, siège de préfecture eloigné du littoral et située en
fin de circuit de commercialisation.
En milieu rural, l'échantillonnage s'est également
fait sur trois régions :
- Kédougou, une des zones les plus enclavées du Sénégal, au
reseau routier presque inexistant,
- Diourbel, régi.on administrative avec une infrastructure satis-,
faisante la reliant au Cap-Vert et à la Petite Côte,
- La Casamance, située à proximité du littoral, éloignée de
grands centres-de peche, mais oÙ existent de nombreux points de
debarquement tres dispersés.
Les résultats de cette enquête montrent que la part
des céréales reste essentielle pour les protéines (toutes ori-
gines confondues). Par contre, pour les protéines animales, la
part du poisson est plus importante que celle de la viande, ceci
meme a Linguère avec plus de 8 g (dont 3,3 g provenant du poisson
seché)
le poisson assurant un apport supérieur à la viande
(boeuf krtout).

20.
Il apparaît que l'accessibilité et la proximité de la
mer sont déterminants pour la consommation du poisson.
Le poisson transformé se conserve et circule plus
facilement que le poisson frais. C'est cour cela que la consom-
mation du poisson transforme (a la difference (du frais) reste
équivalente dans les regions de Dakar, Diourbel, Louga et
Linguère.
Ceci n'est pas à négliger car elle apporte 61% des d
protéines animales (pour l'ensemble des zones enquêtées).
Mais dans une des régions les plus isolées du S&&-
gai, et possédant une mauvaise infrastructure, Kédougou, la con-
sommation du poisson transformé baisse pour passer à 0,22 kg/per.
(tabl. 1).
L'insuffisance de l'infrastructure mais également le
faible pouvoir d'achat des populations de l'intérieur du Sénégal,
sont les causes de la mauvaise pénétration de certains marchés de
l'intérieur qui présentent un fort risque deeperte pour les
commerçants. Pourtant le poisson de mer transforme est un produit
de longue conservation adapte au goût des populations africaines
et qui pourrait être d"un grand secours dans les régions oc sévit
un grave déficit protéique.
Le rôle du poisson dans les plats sénégalais :
- -
Le poisson transformé sert le plus souvent de condi-
ment dans l'alimentation senegalaise. Notamment le quedj et le
yeet qui entrent
d
ans la composition du plat national : Thiebou-
diene (1). Mais ce même poisson transformé peut devenir un bien
substituable dans la consommation quand il y a manque de poisson
frais,
et le Thiébou-diene se transformera en Thiébou-kétiakh ou
Thiébou-tambadiang. Cette substit)ion est,essentjellement prati-
quee dans les regions les plus d$favori%ees et eloignees. Quand
on sait que le poisson transforme y penetre mal, ceci pose le
problème des carences alimentaires (2).
(1)
Riz au poisson.
(2)
A Dakar, le manque de poisson frais se traduit plutôt par
une augmentation de la vente de viande.
i

-
--
l
TOTAL
POIS-
'POIS- SIAWE
APPOST PROTEINE
% TOTAL PROTEINE
POIS-
SON
SON
4YXMALES
ANIMALES
/
t
: SON
FRAIS
SEC
--T
0,GC
0,OG
0,OG fG,OG
v
P.F.
-
-t
+
I 1 472 1 381
91
293
149 28
4 2
65,6 i
936
104 /
3 3
52,9
443
95 !
14
50,G
J-
t
128
2
3
29
S,8
157 62 18
2 7
57,9
6G
-
8
6 0
9
10,3 !-
LEGENDE = OF = POISSON FRAIS
v = VIAXDE
P S = POISSON SEC
TABL I. = CONSOMMATION DE POISSCN FRAIS, TRANSFORME ET VIANDE
PAR PERSONNE ET PAR JOUR DANS CINQ REGIONS DU SEXEGAL
(4978 PERSONNES).
SOURCE -
w-
ti:r,quête de consommation alimentaire 1977-1979 ORAN&'
,p\\-.,_.--
.,.
1.;

22.

r:.)’ t3 é’i
II. LES COMMERCANTS-
Notre étude effectuée en deux temps : lieu d'approvision-
nement, marché, nous a permis d'avoir une vision d'ensemble du
métier de commerçant.
Nous tenferons de décrir,e la pratique de la profession,
puis les caracteristiques socio-economiques.
11.1. PRATIQUES DE LA PROFESSION.
Le marché est le lieu officiel de commercialisation
et c'est dans ces endroits que nous avons rencontré nos comme*::
gants, tout en prenant connaissance des autres modes de vente.
Le fort accroissement des villes explique l'impor-
tance prise par les marches urbains qui doivent repondre à une
demande croissante de ;a population.
Dans un meme temps,
s'opère une multiplication des
marchés ruraux qui deviennent des pôles de circuits commerciaux
(R. VANCHI/1979/).
Le marche a un rôle social et économique, avec des
mécanismes, une organisation et une ambiance qui lui est propre.
11 connaît son moment de grande activité le matin quand les mena-
‘gères font leurs achats pour les repas de la journée.
Sur les marches, les commerçants d'un même produit se
regroupent dans des secteurs determines ; ce sera le cas pour le
poisson transformé.
11.1.1. Les marchés visités.
La figure 5 localise les marchés que nous avons
visités, et qui se classent en quatre catégories :
11.1.1.1. Les marchés de Dakar.
Les marchés de la région du Cap-Vert,,et plus particu-
lièrement de Dakar, representent un débouche important pour
M'Bour (fig. 6).
Pour les* mois de janvier et février 1984
la région
du Cap-Vert a absorbe 18,3% de sa quantité commercialisée.
Les marchés de la capitale sont nombreux et d'inégale
importance. Nous en avons visité plus particulièrement deux : le
marché Tilène avec un grand secteur de poisson transformé, puis
le marché Ouakam représentatif d'un quartier.
‘- *marché Tilène est situé à la limite de la ville ancienne et
nouvelle. Chaque produit est regroupé dans un même secteur le
poisson transforme se trouve entre le secteur de la viandé et
du riz-mil.
Il arrive, fréquemmenf, que des commerçants "5 la sauvette"
(margjnaux) viennent ecouler leurs produits à l'extérieur du
marche et portent préjudice aux commerçants possédant un étal.
Les ménagères achètent -leur poisson transformé VI2 la sauvette"
pour gagner du temps, mais aussi car les prix pratiqués sont
inférieurs.
Le poisson transformé trouvé sur le marché de Tilène vient
essentiellement de M'Bour et Joal pour le kétiakh et le yeet,
de Casamance pour le guedj et des îles du Saloum pour le tamba-
diang.

c c
1 C A P V E R T /
(Th
ir!dwY
OIOURBEL/
N
- ?
t
b-J
.
4 --.,
WC
-r

- Le marché Ouakam est un marché de quartier ; les commerçants de
poisson transformé sont regroupés dans un mê:me périmètre mais
ay milieu d'autres commerçants (legumes et poisson frais),
repartition specifique aux marches de,quartiers eu secondaires,
qui ressemble a la structure des marches ruraux periodiques.
.- Le marché de Thiaroye a une grande importance dans l'approvi-
sionnement en poisson transformé sur le Cap-Vert.
Ce marché se situe à proximité de la gare routière de Thiaroye
oÙ s'arrêtent les commerçants provenant de M'Bour, Joal,
Bargny. C'est un marche de gros et de detail qui sert de centre
d'eclatement dans la region du Cap-Vert.
A l'entrée du marché l'on rencontre des commerçants "à la
sauvette" qui ne sont que de passage et espèrent écouler leurs
produits rapidement, grâce à la proximité de la gare routière.
Ces commerçants sont souvent des transfornnatrices de Bargny (1)
qui écoulent leurs invendus tout en ne s'éloignant pas trop de
leur :Lieu de transformation.
De chaque côté de l'allée centrale du marché, des commerçants
vendent le poisson transformé dans les barrigots (kétiakh),
d'autres ont des étals ; les légumes, épices, cubes, etc . .
sont mélangés aux kétiakh, guedj, yeet,
La zone du poisson transforme commence quelques mètres plus
loin.
Le marché en gros pour le ketiakh se trouve autour des étals
des detaillants de kétiakh, de guedj, de yeet et de tambadiang:
i ,
Les autres sont regroupes autour d'une_balance qui est louee
par un homme en permanence sur le marche (mbe principe que le
marché "kétiakh" à M'Bour). Les grossistes vendent aux detail-
lanfs du4 marché-et aux commerçants exterieurs pour toute quan-
tite superieure a 10 kg.
11.1.1.2. Les marchés de deux capitales
-
-
régionales : Kaolack et Thiès.
Kaolack est la capitale régionale du Sine-Saloum et
absorbe 13,8% des produits en partance de M'Bour (fig. 6).
Les principaux marchés de Kaolack sont les suivants :
- Le marché NDANGANE, en plein air, regroupe les commerçants par
type d'activise, ainsi que quelques étals "à la sauvette" qui
se dispersent a l'en>ree.
A côte de ce marche se trouve la vente 5 la criée du poisson
frais
oÙ des demi-grossistes et détaillants 'de tambadiang, de
kétiakh, de yeet et de guedj commercialisent leurs marchandises
toute la journée.
---1-
(1)
Centre de transformation situé s quelques kilomètres de
Rufisque.

L E G E N D E
de %f'hnur wur le mois de janvier et fkrier 1984 en KC
.--- ._11-. -.--
--~___ 2

26.
- Le marché ZINC, non loin du marché NDANGANE, est UIJ important
point de vente de poisson transforme, I~o_n activite estfavo-
risee par la proximite de la gare rou,tiere&. A proximite des
détaillants, sur le vaste emplacement reserve au poisson_trans-
formé,
des grossistes (quatre, cinq) s'organisent pour ecouler
rapidement leurs produits.
Quand ces commerçants doivent se réapprovisionner, l'un d'entre
eux se charge d'ecouler la marchandise des autres.. Les princi-
paux clients sont des commerçants
de l'interieur du pays
(Sine-Saloum).
- Sur le grand marché de Kaolack, le poisson transformé bénéficie
à la fois d'un emplacement principal réservé
(à proximité de
celui du poisson frais) et de divers points de vent.es de
moindre importance au milieu des commerçants de fruits, legumes
etc . . .
Lors de notre visite du marché, son activité était réduite, les
comme4rçants,
détaillants et semi-grossistes avaient en partie
epuises leurs stocks.
Thiès,
capitale régionale, reçoit 13,25% des produits en partance
de M'Bour (fig. 6).
- Le grand marché de Thiès,
d'un aspect très agréable, regroupe
les commerçants, bien organises, sur l'aire du poisson trans-
forme.
. Pour se réapprovisionner,
ils louent un camion en commun et
l'un d'entre eux va acheter la marchandise pour tous.
. Pour la défense de leurs droits, face aux commerçants "2 la ~
sauvette" qu'ils obligent à commercialiser à l'interieur du
marché ,_ même s'ils doivent passer par l'administration (1).
- Le marché Moussanté est un marché de (quartier avec peu de
commerçants de poisson transforme, La vente se fait en petites
quantités et en même temps que d'autres produits, par petits
tas, tels que des tomates, des piments, etc . . .
11.1.1.3. Les marchés de villes secondaires :
Fatick et Bambey.
Fatick, ville secondaire du Sine-Saloum, possède un
marché hebdomadaire de moindre importance où_1 'on trouve quelques
commerçants sédentaires de poisson transforme. La ville de M'Bour
étant proche, ils s'approvisionnent eux-memes, ce qui leur permet
de ne pas prendre des stocks tres importants et de n'avancer que
peu de capital à chaque achat.
Le marché de Bambey, ville secondaire du Sine-Saloum,
diffère de Fatick par sa structure spatiale et des detaillants
moins mobiles en raison de leur éloignement, qui s'approvi-
sionnent à des commerçants itinérants.
(1)
Il existe un représentant de marché pour maintenir l'ordre
sur ce dernier.

2’7.
1; .f. .;
11.1.1.4. Quelques marchés ruraux.
Quatre marchés ruraux ont été visités :
- M'Bafaye et Tataguine qui sont des marchés hebdomadaires.
-. Pout et Gandiaye qui sont des marches quotidiens (fige 5).
Le marché de M'Bafaye a été créé en 1960, dans le cadre de la
ereation des communautés rurales un besoin d'autonomie a
incité chaque communauté a avoir son propre marché.
Ce marché_ a actcuellement une ampleu_r reqionale et des
commerçants de regions eloignees s'y rendent regulierement.
Son importance est due a la proximite des centres urbains et
semi-urbains (fig. 7).
Le poisson transformé est vendu dans un meme secteur sous
des abris et à même le sol.
Les commerçants rencontrés se déplacent sur les autres
marches hebdomadaires de la région.
Un autre type de commerçants se rencontre sur les marchés
ruraux.
Des personnes du village ou des villages avoisinants y
servent d'intermédiaires. Ils vende?t 15 marchandise pour le
compte d'un commerçant_itin&ant qui recupere les invendus et son
argent en fin de journee. L'intermediaire aura un pourcentage sur
la vente.
L'autre marché rural hebdomadaire visité est celui de
Tataguine.
Son importance est moindre que celle de M'Bafaye, mais il
est desservi par l'axe routier Kaolack/M'Bour.
Les échanges des marchés ruraux quotidiens sont adaptés aux
besoins ruraux.
Sur ces marchés l'on rencontre beaucoup de femmes qui grâce
au commerce, s'assurent un revenu supplémentaire en vendant des
tomates, piments, etc . . par petits tas pour la préparation du
Thiébou-diène.
Les marchés ruraux ont un Cyonnement plus important que
marches urbains de par la geographie du Sénégal (VAN CHI


29.
11.1.2. Différentes catégories de commerçants
Trois catégories de commerçants peuvent être
distinguées :- les détaillants
- les grossistes, semi-grossistes et itinérants
- les marginaux
- Les détaillants occupent le plus souvent une place
de marché.
Les places sur le marché sont délivrées par les
pouvoirs publics et sans restriction de nombre. Dans la réalité,
il faut souvent user d'influente et de "pots de vin" pour en
obtenir une. Chaque jour, le commerçant paie une taxe pour son
emplacement qui varie suivant la ville et l'importance du marche
et lui donne droit 5 une place pour commercialiser son produit.
Ces commerçants, le plus souvent des femmes, commer-
cialisent du poisson transforme a la suite de problèmes
extérieurs tels que le décès ou le chômage de leur époux,
divorce,
correspondant a des revenus insuffisants pour nourrir la
famille.
Elles trouvent une certaine sécurité dans ce commerce a
la différence de celui des fruits et légumes.
Les hommes qui commercialjsent sur les marchés se
servent de ce commerce comme d'appoint a un autre rnetier. Il leur
permet de rapporter un revenu suffisant dans leur famille,
souvent nombreuse. Mais, il arrive qu'ils fassent ce métier apres
leur retraite ou en vieillissant. Confrontés à des besoins finan-
ciers ils prennent le commerce comme métier d'appoint. Ces hommes
sont d'anciens cultivateurs, pecheurs ou retraites d'entreprises.
Les commerçants disposant d'une place fixe ne COT-
mercialisent, généralement, qu'un produit sur les grands marches
et plusieurs sur les petits ;' ou les commerçants Feu nombreux
sont moins spécialisés et commercialisent des quantites moindres.
Ces Commerçant(e)s, si la distance entre le lieu d'ap-
provisionnement et de commercialisation n'est pas trop éloignée
se déplaceront eux-mêmes,
sinon ils auront recours aux
grossistes, semi-grossistes ou itinérants que nous examinerons
plus loin.
Des commerçants de poisson transformé localisés dans
d'autres endroits du marché, vendent d'autres produits tels que
légumes, cubes, épices, etc...
le poisson transforme se vend au
détail.

30.
:Les détaillants sur marchés ruraux répondent aux mêmes
critères, bien que leur commerce se fasse à plus petite échelle.
L'activité du marché est concentrée le matin, comme sur les
marches urbains, mais l'après-midi l.es femmes vaquent à leurs
activités domestiques et de ce fait ne sont pas présentes sur les
marchés.
:Pour les marchés hebdomadaires ruraux
les caractéristiques
des commerçants se rapprochent de la situatjon des itinérants que
nous allons examiner dans le paragraphe suivant.
:Les grossistes, semi-grossistes et,/ou itinérants sont une
catégo.rie de commerçants majoritairement masculine.
Sur des marchés de gros teles que Kaolack et Thiaroye,
décrits précédemment, sont regroupes dans un meme secteur les
grossistes de poisson transforme, en principe à proximité des
détaillants du même produit.
Ces derniers s'organisent selon leurs affinités tel que sur
le marché "zinc" de Kaolack. Sur ce marche, les grossistes au
nombre de 4 s'organisent afin qu'il y ait toujours l'un d'entre
eux qui s'occupe de la vente du produit quand les autres vont se
reapprovisionner
Par contre, sur le marché de Thiaroye, les commerçants
travaillent individuellement. Il n'existe pas d'accord entre eux.
Ces grossistes font de ce commerce leur seul m&ier,_alors
que les commerçants de demi-gros sont en majorite des
cultivateurs qui font cela comme commerce d'appoint, comme nous
l'avons vu pr&&demment.
:Les demi-grossistes son;, le plus souvent itinérants, et
écoulent leur produit de marche en marc:he, à des d&aillant_es qui
ne s'approvisionnent pas elles-mêmes. :Leur stock s'_ecoule
rapidement car ils vont a la recherche des clients et n'hesitent
pas à se déplacer s'il le faut.
:Ils n'ont pas de clientèle stable, les personnes s'approvi-
sionnant auprès d'eux recherchent avant tout les prix les plus
intéressants pour la meilleure qualité. Par contre, certains
grossistes ou semi-grossistes s'assurent la clientele par la
Pratique du crédit, ou en fournissant regulièrement leurs
clients.
c
Ainsi, sur le petit marche de Gandiaye situé sur l'axe
routier menant à Kaolack, un '"bana-bana" (1) avait envoye
la marchandise par car rapide (70 kg de kétiakh en tout).
Il devait récupérer l'achat du colis précédent le
lendemain ou surlendemain. Le commerçant ne connaissant
pas le prix de la marchandise, mais devant la vendre avant
l'arrivée du "bana-bana", allait se baser sur le dernier
prix.
(1)
Commerçants grossistes ou semi-grossistes ne possédant pas
de carte d'appartenance à une profession.

Les itinérants sur les marchés ruraux, ,vendent à leur
propre compte et font les marchés hebdomadaires, ou font vendre
leur marchandise à des "commerçants d'une journée".
La pratique est la suivante : le commerçant itinérant
donne la marchandise le matin a,des personnes qui
s'occuperont de la vente sur la journee d'ou l'appellation
"commerçant d'une journee".
Ces personnes sont le plus souvent des femmes, ou des
cultivateurs qui ne feront cela que le jour du marché, et
trouvent dans cet appoint un revenu supplementaire.
Le marché clos
la marchandise invendue est remise a
l'itinérant. Ce'dernier donnera un "pourcentage" (1) au
"commerçant d'une journée" pour la marchandise vendue.
Cette modalité de vente rencontrée sur le marché de
M ' b a f a y e
semble être courante sur les marchés
hebdomadaires ruraux.
Les commerçants de gros sont plutôt jeunes avec un certain
dynamisme, à la recherche d'un profit toujours supérieur, le
commerce au détail peu rémunérateur ne les intéresse pas. Ceci
traduit l'evolution et le dynamisme de cette profession.
Les marginaux font partie de la dernière catégorie de
commerçants que nous determinerons.
Ils se rencontrent 5 l'entrée des marchés, sans étal,
vendent de petites quantités, souvent découpées, de poisson
transformé ; ainsi que d'autres produits rentrant dans la
c o m p o s i t i o n d u Thiébou-diène.
Leur produit-est présenté sous
forme de portion repas et convient souvent aux petits budgets.
Ceci est source de conflit entre détaillants, avec une place
fixe!, et marginaux. Les premiers estimant qu'on leur prend leur
revenu.Ces conflits se rencontrent sur les marchés urbains
visi.tés
et est plus ou moins bien enrayé suivant l'entente qui
règne sur le marché.
11.1.3 Entente de la profession
Les Commerçant_s sont regroupés par secteur et selon
le produit commercialise, ce qui leur permet de s'organiser
entre-eux.
Cette entente se fait au niveau du marché pour garder
la marchandise lors de l'absence de l'un d'entre-eux. Ainsi
lors
d'une histoire de vie au magnétophone effectuée au marché 6ilène
(Dakar) la commerçante interrogee qui nous emmemait chez; elle
laissait la garde ,de sa marchandise au commerqant voisin qui
allait se charger d'ecouler et garder son produit a sa place.
(1)
Nous n'avons pu déterminer les modalités de rémunération
de cette vente.

Cette entente peut se faire pour Céde:r une partie de leur
stock à un détaillant du marché qui en manque car les grossistes
ne sont pas encore passés ou ils n'ont pas les moyens de se
réapprovisionner.
Il arrive que cette entente aille jusqu'au réapprovision-
nement (en commun, dans l'in&& de chacun, q,ui permet de réduire
le coût de transport et d'avoir un produit moins cher et de bonne
qualité.
Les commerçants ont tout à gagner d'un tel système,
pourtan,t cette entent.e ne se rencontre que rarement (deja décrit
dans le: grand marche de Thiès).
Une certaine réticence est
constatée sur les marches, les commerçants ne se faisant pas
confiance entre eux. Le marché Tilène est l'exemple le plus
frappant qui s'illustre a travers les tontines de marché.
LES 'PONTINES
La tontine est un système d'épargne fonctionnant par
roulement. Chaque semaine ou chaque mois une somme est versée
puis un tirage au sort sans remise a lieu.
Quand tous les pratiquants ont ben6:Eici.i~ 'de la tontine,
elle est dissoute et une autre est constituée.
Ce système constitue une épargne forcée permettant l'achat
de biens, la construction d'une maison ou le financement de fêtes
religieuses.
Sur les marches,
les tontines sont peu suivies et
inexistantes sur les petits. Les commerçants, en majorité des
femmes,
ne participent pas aux tontines car craignent de ne
pouvoir payer, leur preoccupation principale e.st la vie au jour
le jour,.
Ceux qui prennent part aux tontines sont des commerçants
bien installés et ayant une bonne rotation de leur stock.
Il arrive souvent que le,s femmes interrogées préfèrent
participer aux tontines organisees dans leur quartier plutôt que
sur le marché. Pour elles, le marché n'est pas sérieux et elles
ne veulent pas être volées. Cette méfiance SC; rencontre essentiel-
lement sur les marchés mal organisés (,Tilene) car sur le grand
marché de Thiès les femmes qui ne participent pas aux tontines le
font par manque d'argent plutôt que par manque de confiance.
.’
:
< .
L'entente des commerçants pour la vente en gros est
exceptionnelle. Elle s"opere plus facilement a M'bour pour le
transport du produit que pour la vente dans l'int&ieuri ce que
nous allons analyser dans la partie suivante.

33.
11.2. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
Les caractéristiques de ce commerce sont différentes selon
le sexe ou la catégorie sociale.
11.2.1. Selon le sexe
A M'bour, la répartition des commerçants selon le
sexe montre une nette domination masculine (56 hommes - 20
femmes) . tandis que sur les marchés de l'intérieur la situation
s'inverse'2/3 de femmes y sont représentées.
Les femmes commercialisent moins loin de chez elles, elles
viennent s'approvisionner à M'bour quand la distance de leur lieu
de commercialisation n'est pas trop jmportante. Pour cette
raison
la plupart des femmes de notre echantillon commercia-
lisent'dans la région du Cap-Vert -essentiellement Dakar-, Thiés
et Diourbel, car le voyage se fait rapidement (fig. 3), et coûte
peu cher.
Les hommes commercialisent dans des régions plus reculées,
n'ayant pas l'obligation domestique, ils peuvent partir plus
facilement, en distance et en temps.
Les commerçants expliquent cet état de fait par la
structure de la société Sénégalaise, ou les charges de famille au
niveau financier reviennent a l'homme. Les hommes se doivent
d'entretenir leur famille, tandis que les femmes financent les
fetes religieuses, achat de bijoux, boubou . . .
Une commerç4ante rencontree a M'bour et commercialisant a
Touba-toul nous declarait ne pouvoir partir que 10 jours et avec
l'accord de son mari. Si ce dernier refusait, elle restait à
M'bour (son lieu de résidence).
La distinction entre sexe existe aussi au niveau des
quantités commercialisées (tableau II).
Les femmes commercialjsent des quantités inférieures à 250
kgs (tableau II) par l'interme$iare de cars rapides, ce commerce
est pour elles un revenu complementaire.
Cette distinction revenu d'appoint/revenu complémentaire
se retrouve dans les categories sociales.

34.
a---
.------
QUANTITE i
CO~?f!!ERCIA-
\\
LISEE
LISEE
(
( ICO i 100 à 2 5 0 250 à 400
TOTAL
SEXE
kg
MASCIJLIY
7
1 6
1 6
54
f
- - - - -
FEMININ
6 i!
9
1
-
19
I
-
-
i
1
TOTAL
113!
1 3
!
25
1 7
7 3
.A
-L----m--_
NB : données non communiquees pour trois entretiens.
TABL II= REPARTITION DE LA QUANTITE i"OMME'RCIALISFFY.
LL--L
SELON LE SEXE.
T
COMMERCIA"
100 à 250
250 à 400
> 400
INCONNU
TQTAL
kf:
kg
kg
-
-1 _ - - - -
NON CULTIVATEUR
5
11
2
36
AWIEN C3LTIVATEUd
2
2
0
8
i
-
-
- - - - -
CULTIVE TOUJOURS
6
1 4
6
3 t
0
2 9
-._--
-
-
-
-
TOTAL
2 5
1 7
1 6
2
73
.--- -
t- - - - - -
NB : données non communiquées pour trois entretiens
TABL IV = REPARTITION DE LA QUANTITE C'OMMERe'IALI:SEF
LLm.S
SELON L'APPARTENANCE AU GROUPE C'ULTIVATEUE:.
-I--

11.2.2. Selon les catégories sociales-
De notre échantillon, il ressort que la majorité des
commerçants sont à'anciens cultivateurs, 49 % (dont 38 % pra-
tiquent encore l'agriculture), d'anciens commerçants 30 % (dont
16 % excercent toujours leur ancien commerce) le reste de
l'échantillon se décompose en chauffeurs et autres (transfor-
matrices, retraités . ..) (fig. 9).
On peut décomposer l'échantillon en deux parties :
- ceux qui recherchent un revenu complementaire
pour
nourrir leur famille ; ce commerce comme metier parrallele,aide
les cultivateurs et commerçants à faire face aux difficultes de
"tous les jours",
- et ceux qui n'ont que ce métier et cherchent à e:n tirer
le maxinum de profit,
En raison de la sécheresse persistante de ces dernières
années les cultivateurs n'arrivent plus à subvenir t; leurs
besoins. Un agriculteur nous declare avoir recolté une-tonne
d'arachide cette année, alors que les autres annees sa recolte
s'élevait à 10 tonnes. Ce chiffre reflète une réalité. Les
cultivateurs affrontent :
- l'imprévisibilité de la récolte d'une année sur l'autre,
- la baisse de leur revenu monétaire,
- l'endettement,
Le commerce du poisson transformé fournit l'appoint neces-
saire a leurs besoins. Ils vendent leur produit dans leur village
ou leur région du mois de décembre au mois de mai, puis de mai à
décembre ils retournent a la culture.
Ce caractère saisonnier de l'activité du commerçant de
p 0 i s s on transformé peut être bénéfique à ce secteur dans la
mes,ure oÙ il y a complémentarite entre le calendrier agricole et
les périodes de forts débarquements.
Les femmes rencontrées sur les marchés font du commerce 2
petite échelle (fig. lO),
qui rapporte peu pour nourrir une
f a m i l l e ,
ceci explique la faible présence des hommes sur les
marchés (ces derniers ne dégageraient pas un revenu suffisant).
Les femmes se servent de ce métier comme soutien au revenu
familial, pour parer aux difficultés rencontrées par beaucoup de
foyers. Leurs maris sont souvent cultivateurs, ou au chômage.
D'autres femmes gardent le revenu de leur commerce pour
leurs dépenses personnelles et celles de leurs enfants.. Elles
acheteront des bijoux, des boubous (1) et paieront des fêtes
religieuses, baptêmes . . .
(1)
Costume traditionnel des femmes.

3 6 .
-
-
- -
---------.--
c \\ Cb
e) .
k (i
qQ -
E F F E C T I F
35 -
30 -
ü
25 -
28 -
15 -
1 8 -
5-
MET 1 ER
x8=REPARTITION
D E S COMMERCHNTS S E L O N L E U R M E T I E : R A N T E R I E U R \\
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LEGENDE
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10


37 .
elles commercialisent sur leur lieu de résidence
car elles ne
peuvent partir sans l'accord du mari. A la difiérence des hommes
que l'on rencontre sur les marches ruraux qui demandent un
deplacement et une absence de la famille meme si elle est
épisodique.
Les cultivateurs restent à proximité de leur village. Ce
choix s'explique facilement par la connaissance d2 milieu, qui
les sécurise, tout en leur assurant des facilites d'hebergemens,
Beaucoup de commerçants excercent une autre activite en
parallèle. Les cultivateurs-commerçants restent a proximite de
1eu.r exploitation pour en assurer l'entretien journalier. Ils ne
commercialisent pas dans d'autres regions afin d'eviter les
charges supplementaires d'hebergement.
Les commerçants de legumes, tissus, effets de toilettes,
etc... s'adonnant aussi au commerce du poisson_transformew, ont
déj,; une place sur le marché de leur lieu de residence ou ils
commercialiseront le poisson transforme.
Ce choix représente la sécurité et correspond a la
recherche d'un métier d'appoint donc a un revenu supplémentaire.
*Ceci leur évite de faire des erreurs quant au produiz??om-
mercialisé, connaissant les habitudes de leur region. Le ketiakh
se commercialise essentiellement dans les regions du Sine-Saloum,
de Diourbel et du Sénégal Oriental, alors que pour le tambadiang
ce sont les régions du Fleuve et de Louga (troisième partie).
Un pêcheur de la région du Fleuve venait acheter du
tambadiang afin de le revendre dans son village, selon lui il
était sûr d'écouler son produit.
Les agriculteurs ne commercialiseront que de petites
quantités (le commerce fournit un complément au revenu) mais
s'ils abandonnent la culture ils se mettront à commercialiser de
plus grandes quantités car cela deviendra leur seul métier
(tableau III).
Ceux qui font de ce commerce leur revenu unique commer-
cialisent de plus grandes quantites et sur des distances plus
longues.
Ce sera leur unique revenu et ils rechercheront en priorité
le maximum de profit.
Ce commerce connaît un qrand attrait détectable par les
motifs des commerçants.
11.2.3. Attrait de ce commerce
L'attrait pour ce commerce se perçoit à travers les
Personnes qui font cela pour la première fois. Dans l'&hantillon
dix personnes avaient l'intention de continuer si cela leur
rapportait.

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Les,personnes qui commencent ce commerce, le font
conseillees_par des amis ou de la famille. Jls cherchent un
revenu complementaire,
comme nous l'avons vu precédemment, et le
constat de la reussite les motivera pour continuer selon leur
catégorie sociale.
Le vécu quotidien de Diaba NIANG (annexe 5) profilse cette
démarche. Ancien manoeuvre de transformatrice, il ne fait plus
que-le commerce et est toujours à la recherche d'un profit
superieur.
Le capital de départ faible et la facilité du transport
sont les deux facteurs qui poussent au développement de ce
commerce. Certains cultivateurs et des jeunes en feront leur seul
métier après avoir pris conscience de ces avantages par rapport
au métier précédent. Ce choix s'explique par la différence
d'objectifs.
LA DIFFERENCE D'OBJECTIFS.
L$s cultivateurs_ont besoin de revenu d'appoint pour aller
jusqu'a la prochaine recolte, ils n'engageront pas de gros moyens
pour leur commerce, au même titre que les femmes.
Ceux qui-sont le plus touchés par la sécheresse et qui ont
la chance de reussir-dans ce commerce abandonneront tou$ pour ne
faire que cela, de meme ceux qui n'ont pas d'autres metiers en
feront le leur.
Cette C_atégorie concerne des jeunes qui sont dynamiques, et
en font un metier à part entière. Ils rechercheront les marches
les plus propices et essaieront de dégager le profit maximum.
Ces jeunes semblent donner une configuration particulière à
ce métier, en le considérant comme TEL.
les commerçacnts qui prennent le risque de vendre leur
produit dans une cegion autre que celle de,leur résidence, ne
suivent pas la meme logique que les precedents. Ils font du
commerce leur seul métier.
Le témoignage de MOUHADI Sam, illustre cette différence de
choix. Sam, âgé de 29 ans habite M'bour et vient de débuter dans
le commerce du poisson transformé. Auparavant, il était informa-
ticien.
Quand nous l'avons rencontré il effectuait son quatrième
voyage.
Mal conseillé, il effectue son premier voyage, en octobre
83, à DIARA DIOULOF (Louga) avec 200 kg de guedj, ce voyage se
solde par des pertes monétaires.
En janvier 19-84, il y retourne avec du guedj "kong" Il)
car lors de son premier voyage il avait remarqué le bas prix des
moutons.
(1)
Kong : silure (Arius spp).

40.
324
Il fait des pertes sur la vente de SOI2 poisson transformé
car il a acheté le guedj rikong"
a la pièce à M'bour et i
DIARA-DIOULOF la vente s'effectue au poids ; deficit qu'il
compense par la vente des moutons à M'b0ur.
Lors de son troisième voyage il part pour TAMBACOUNDA
(région du Senegal Oriental) avec du kétiakh. :Le voyage long et
fatigant se revele peu rentable vue la forte concurrence dans
cette ville.
Au bout d'une semaine, il est obllige de partir écouler son
produit jusqu'à GOULOUMBO, à 32 kms en brousse.
A GOULOUMBO, il trouve des nadios (1) qu'il ramène pour les
vendre à M'bour, il n'a pas subi de pertes. Mais le transport, le
logement et la nourriture "lui reviennent chers".
Le 24.04.84 quand nous l'avons rencont&, il partait pour
GOULOUMBO et effectuait son quatrième voyage avec 300 kg de
kétiakh.Il pensait pouvoir faire du profit car pe'u de commerçants
visitent les petits marchés de brousse. Nous n'avons pu le
rencontrer avant la fin de notre étude, il n'était pas revenu de
GOULOUMBO.
Ce témoignage montre les motivations de certains com-
merçan,ts,
nous mentionnerons que Sam parlait bien fran$ais (le
seul dans tous les commerçants que nous avons rencontres) ceci
est la preuve d'un-certain degre d'instruction et explique en
partie le choix effectué.
L:e fait de partir dans des régions qu'ils ne connaissent
pas presente des risques de pertes mais également des chances de
grands profits. Pour cette raison les commerçants prennent de
tels risques (ancien chauffeur, transformateur...) à la dif-
férence des cultivateurs qui ont seulement besoin d'un revenu
complémentaire.
Nous n'oublierons pas de mentionner la dominante de
l'ethnie wolof (fig. 11) -61.8 % de notre échantillon- sans en
donner d'explication, disposant d'informations insuffisantes pour
cela.
Les commerçants qui s'approvisionnent à M'bour se rencon-
trent à l'intérieur du pays sur les marchés oc ils vendront leur
Produit
qui passera par plusieurs intermédiaires avant d'arriver
au conso'mmateur.
(1)
Légumes entrant dans la composition du Thi&bou-diène.

E F F E C T I F
--
y
LEGENUE :
l-
--
I

42.
III.
LES CIRCUITS.
111.1 LA VENTE SUR LES AIRES DE TRANSl?ORMATIOM.
d
e
Auprès
s transformatices :
Ceci est la pratique la plus courante car les commerçants
ne passent par aucun intermediaire.
En arrivant à M'Bour,
ils se rendent sur l'aire de
transformation et contactent les transformatrices &Unies sous Je
M'bare (1). Après avoir pris connaissance des quantites
disponibles, de la qualité et du prix du produit, le marchandage
commence et se concluera sur un prix commun. Si les commerçants
ont toujours recours à la même transformatrice, c'est qu'elle
donne satisfaction. Car au moindre désaccord, ils changeront pour
s'approvisionner ailleurs.
Ce changement peut être à la quallité (du produit, au prix
pratiqué ou a des quantités disponibles insuffisantes.
Auprès des manoeuvres :
Les manoeuvres spécialisés dans la mise en colis passent
leurs journées sur l'aire de transformation et sont donc parfai-
tement au courantedes prix pratiques, des quantites disponibles
et de la qualjte du produit. Ils vont ? la rencontre des
commerçants et a leur demande, ils les emmenent sur l'aire de
transformation et les guident dans leurs achats. Au bout de
plusi.eurs voyages, le commer,çant fera à nouveau appel a ses
services. Le manoeuvre aura gagne un client fixee.
Le manoeuvre qui aura gagné la confiance du commerçant
servi.ra d'intermédiaire. Son travail consistera à acheter et
expédier la marchandise au commerçant qui ne se deplacera#plus.
Cette pratique deyient courante après plusieurs annees de
Commerce, et represente un gain supplementaire pour les deux
parties.
Le commerçant économise sur le transport, et le manoeuvre
fait un profit substantiel en prelevant une commission.
Sur le marché :
Le marché "kétiakh", situé ii l'intérieur de M'Bour,
regroupe les invendus des transformaLtrices I,es plus éloignées,
Tefesse 2 et Golf. La qualite du poisson transforme est
inférieure à celle de la plage et les prix sont plus faibles.
---
(1)
Grande claie de séchage sous laquelle se regroupent les
transformatrices.

43.
Son organisation est la suivante : des hommes (une dizaine)
centralisent la marchandise, ils mettent une balance à la
disposition des transformatrices qui, à chaque pesage de 100 kg
payent 50 frs CFA. Il est intéressant de noter que le prix de ce
service ne s'est pas modifié depuis l'étude de M. H. DURAND en
1981.
Le prix est fixé par les transformatrices et elles le font
varier suivant le débarquement des pirogues. Quand une "bonne"
pirogue arrive, le poisson frais est ab,ordable, les femmes
viennent faire baisser les prix syr le marche par anticipat>on de
la vente future. Dans une journee, le premier prix du Iketiakh
peut s'élever a 50 frs CFA et descendre jusqu'à 25 frs CF'A ; par
contre, il peut être maintenu fixe pendant plusieurs jours.
Sur un relevé de prix fait par l'enquêteur du CRODT du
02,184 au 03/84, les prix sur l'aire de transformation pour le
ketiakh ont connu une variation de 75 à 140 frs/kg. Il existe
toujours une marge de 30 à 50 frs entre la plage et le marc!hé.
C'est sur ce marché que nous avons rencontré le plus
d'intermédiaires.
Les intermédiaires :
Nous appellerons "intermédiaire" la personne qui fait la
~
transaction pour le compte du détaillant ou grossiste auprès de
la transformatrice ou sur le marché, sans présence physique du
commerçant.
Comme nous l'avons vu pour les manoeuvres, les commerçants
commencent à s'approvisionner seuls, puis quand ils ont confiance
en une personne, ils la prennent comme intermédiaire.
L'intermédiaire chargé de passer commande, recoit la
commande et l'argent par un commerçant de passage. Il se chargera
de l'achat et enverra la marchandise servant de gage.
L ' a c h a t e s t f o n c t i o n de la somme di?ponible,
l'intermédiaire fait au mieux. N?us avons rencontre plusieurs
intermédiaires
mais il nous a éte impossible d'estimer la marge
de bénéfice s;r la transaction ; le seul moyen aurait été de
suivre le produit, ce que nous n'avions pas le temps de faire.
Les achats faits par ce moyen sont souvent importants. Nous
avons notamment rencont:e un intermediaire envoyant à
Kaffrine
2 tonnes de ketiakh, a deux commerçants, il avait acheté le
kétiakh 40 et 50 frs le kg.

44.
Le marchandage :
:Le marchandage (dans certaines limites) est le mode général
de fixation de prix sur les marches Sénegalais.
Il se fait souvent au désavantage des transformatrices qui
ont besoin d'écouler leur produit afin de laisser les claies
Utilis#ables pour la nouvelle transformation. Tous les marchan-
dages auxquels nous avons assisté se faisaient en faveur du
commerçant. Le marchandage est un rapport de force dans lequel la
transformatrice joue le plus mauvais rôle. Il arrive fréquemment
aux transformatrices de faire des pertes. La rotation du produit
etant plus ou moins rapide selon ce produit. Le kétiakh s'écoule
rapidement dans la zone de Tefesse 1
moins eloignée de l'axe
routier, le marchandage y est difficile pour les achateurs car
les_ transformatrices ont main? d'invendus et peuvent se permettre
d'etre plus exigeantes en pretextant la qualité de leur produit.
Ce qui n'est pas possible pour les transformatrices se trouvant à
Golf ou à Tefesse 2
elles ont plus d'invendus et il est facile
de faire baisser les brix.
Pour le tambadiang, l'aire de transformation est moins
importante et ce phénomène d'épuisement du stock s'y rencontre en
période de grande production. Lors d'un marchandage a M'Bour, une
transformatrice proposait le colis de ta:mbadiang de 85/90 kg 2
16.500 frs, la mise en colis déja effectuée. Le commerçant qui
avait un prix de départ de 14.000 frs a accepté le compromis à
14.500 frs.
Il ne payait pas la totalité comptant, les 35.000 frs
restant sur 58.000 frs étant remboursables fi son retour.
Le contrat est tacite car ce qui importe à la transfor-
matrice est de pouvoir continuer à transformer, l'argent lui est
acquis.,
Le marchandage du guedj à M'Bour es't peu significatif vue
la faible rotation du produit.
Le guedj de courbine produit en Casamance est plus apprécié
par la clientèle, la tête enlevée à la transformation améliore sa
qualité.
La mise en colis :
La mise en colis est faite par :Les manoeuvres spécialisés
dans le conditionnement.
- Pour le kétiakh, le poisson est pesé puis :mis en colis Cbarri-
gots) de 50 2 10 kg.
Les barrigots, toiles et fil, sont le plus souvent fournis par
leccommerçant.
La mise-en colis est faite par le manoeuvre
specialise qui sera paye a la tâche.
Le matériel est réutilisé d'un voyage sur l'autre et ne sera
remplacé que lors de l'usure totale.
Les barrigots sont des paniers avec quatre prises en tissu ;
leur contenance est de 80 a 100 kg.

45.
- Pour le tambadiang, la mise en colis peut se faire dans des
sacs d'une contenance de 100 kg.
Le poisson est daistose_en quinconce sur une toile de jute ;
quand la quantite desiree est atteinte, on recouvre d'urne autre
toile de jute et l'on ferme.
Pour le tambadiang, la mise en colis s'effectue en haut des
aires de transformation. Les manoeuvres des transformatrices
amènent les quantités achetées sur leur tête,,puis les laissent
en tas. A ce moment, les manoeuvres spécialises s'occuperont du
conditionnement du poisson.
Le tambadiang commercialisé est regroupé au niveau de Domine
des camions se chargeront de leur transport.
- Pour le kétiakh, les poissons sont bien rangés l'un au-dessus
de l'autre. Le conditionnement ne fait pas l'objet d'une tech-
nique aussi precise que pour le tambadiang.
Le poisson est conditionne dans des barrigots, puis recouvert
d'une toile de jute et cousu .
Le commerçant est souvent présent lors de la mise em co.lis.
Il surveille le
travail du
manoeuvre
qu'il paiera
entre 50
et 75 frs pour un barrigot de 50 kg de ketiakh,_lOO à 150 frs
pour 100 kg et 250 à_500 frs pour le tambadiang ou le condition-
nement est plus elabore.
Le revenu- touché par les manoeuvres chargés du condition-
nement est aleatoire mais globalemennt supérieur à celui que
pourrait leur donner les transformatrices.
III.2 LE TRANSPORT.
Le transport se fait par cars rapides (transports en
commun), mais aussi par camion.
Les commerçants voyageant en car rapide se rendent 5 la
gare routière de M'Bour en charrette. Le prix du voyage est
proportionnel à la distance parcourue.
Ce moyen de transport est fatigant mais économique pour la
ccmmercialisation de petites quantités et sur de faibles
distances.
Depuis ladgare routière du lieu de commercialisation
jusqu'au marche (s'ils sont éloignés), le commerçant devra
prendre une charrette.
L'allée située entre le marché "k&iakh" et le bureau de la
D.O.P.M. est le Poin#t de rencontre des chauffeurs de camions et
des commerçants qui desirent transporter leurs produits.
Les cpmcerçants se regroupent suivant leur destination et
les quantites a transporter.

Pour les petits camions, ils sont au nombre de trois ou
quatre, un seul d'entre eux accompagnera la marchandise. En cas
de contrôle routier, c'est lui qui se charge de tout. Les autres
commerçants le devancent sur les marches.
Arrivé à. destination, chacun repère sa marchandise.
Beaucoup de chauffeurs spécialisés dans ce transport,
cherchent des commerçan$s, .surtou$ sur les marches hebdomadaires
pour s'assurer une clientele reguliere.
Un chauffeur rencontré à M'BAFAYE (marché hebdomadaire)
accompagne les commerçants, les attend la journée et les
raccompagne le soir avec les invendus, s'il y en a.
En retraite après avoir travaillé dans une grande
entreprise, ce chauffeur continue à t.rava.iller pour nou.rrir sa
famille.
Il fait cela depuis un an, a des clients réguliers et est
satisfait de son revenu.
Les camions ne voyagent jamais a vide..
Les plus gros camions font seulement le transport du
tambadiang et se déplacent à la demande des commerçants.
Bar exemple, si un camion part a'vec un chargement de
tambadiang pour Bakel, au retour il ramène du charbon sur Dakar
ou un commerçant l'attend pour s'occuper de la vente.
Ecoulement du stock :
En période d'abondance de poisson frais, le poisson
transformé s'écoule et inversement. Pi l'exception du yeet et du
guedj qui servent de condiments et sont peu sensibles a ces
V a r i a t i o n s .
Si les commerçants sont nombreu:x sur les marchés, l'écou-
lement se fera lentement et les prix baisseront. Les transfor-
matrices qui commercialisent leur poisson le savent et ne se
deplacent elles-mêmes que quand il y a peu de commerçants sur les
aires de tranformation.
Elles écouleront ainsi plus rapidement leur stock sur les
marchés et dans de meilleures conditions,.

47.
III.3 MODALITES DE VENTE.
La vente au détail sur les marchés se fait en petite
quantité, suivant les besoins de la journée, les ménagères dispo-
sant d'un faible pouvoir d'achat.
Le kétiakh se vend pour des utilités différentes.
- 1
L'achat au kg, pour des poissons entiers servira à la prépa-
ration du thiebou-kétiakh.
Les petits tas achetés par les ménagères au faible pouvoir
d"achat, servent egalement dans le thiébou-kétiakh ou comme
condiment dans le thiébou-diene. Les miettes, essentiellement
des arêtes
serviront dans le couscous, après avoir été
réduites en boudre.
Le kétiakh est un aliment dont les moindres morceaux ont leur
utilité dans la cuisine sénégalaise.
- Le tambadiang se vend au poids ou par lot de 3 ou 4 poissons
entiers et ne peut être détaillé comme le kétiakh.
Il se substitue au poiss?n_frais, surtout dans la région du
fleuve, de Louga et du Senegal Oriental le poisson frais
penètre plus difficilement.
-, Le guedj est un condiment qui se vend coupé en morceaux et par
lot_,
tout comme le yeet, et entre dans la composition du
thiebou-diene.
Sur les marchés des détaillants, la vente se fait a des
ménagères et petits détaillants. La vente en gros s'effectue sur
15s lieux spécialisés. Malgre les faibles quantités achetées, les
menagères ont souvent recours au credit qui se pratique
couramment pour l'achat au détail et en gros.
III.3.1 Le crédit.
Au départ de M'Bour,
les commerçants paient fréquemment à
crédit tout ou partie du produit. Ils remboursent la
transformatrice ou l'intermédiaire une fois leur marchandise
vendue et ceci sans intérêt.
Cette pratique a également lieu sur les marchés.
L'explication
d'un tel système se trouve dans le
raisonnement des agents economiques.
Pour eux, l'argent est un fond de roulement, une somme qui
leur appartient, mais ne peut pas rapporter.
L'argent se gagne par le travail, et non p.ar la
Spéculation. Ils ne raisonnent pas en terme de perte de pouvoir
d'achat,
mais de rentree d'argent effective, l'échéance n'a pas
d'importance.

Ce système de crédit assure une stabilité de la demande
pour la personne qui l'accorde, car le commerçant ou le client se
sentira lie par un contrat tacite et reviendra pour rembourser sa
dette et effectuer un nouvel achat. On a une anticipation sur
l'avenir pour s'assurer le marché.
Le crédit n'est pas accordé aux commerçants de passage, que
l'on ne connaît pas.
Les prix ne varient pas avec le cr6dit quand il s'agit de
nourriture. La pratique de vente avec int&&s est explicitement
interdite par 1'ISLAM.
111.3.2 Le prix.
Lors de notre visite sur les marchés, nous avons constaté
une harmonisation des prix entre commerçants. Une faible
variati,on pouvait avoir lieu d'un endroit du secteur a l'autre,
mais n'etait pas très significative.
A l'arrivée sur le marché, les ,commerçants s'interessent
des prix pratiqués et s'y ajustent. Ceux qui achètent le moins
cher,font les profits les plus importants et sont plus
competitifs car ils peuvent baisser les prix sans faire de
pertes.
Les prix sont respectés essentiellement sur les marchés
urbains qui sont organisés, notamment face aux commerçants "à la
sauvette".
Ces derniers veulent ecouler le plus rapidement possi-
ble et se contentent de profits plus modestes8.
La différence entre les marchés ruraux (et urbains est peu
sensible sur les prix du poisson transformé, à la différence de
produits tels que le bétail, les légumes, les 'oeufs, les tissus,
etc . . +
Le prix du poisson transformé ne fait pas l'objet d'un
calcul précis. 11 semble être fixé arbitrairement par les
commerçants une fois tous les coûts additionnés au prix d'achat,
mais il dépend néanmoins de la physionomie du ma.rché.
Les prix apparaissent à peu près stables set sont en parfait
accord avec les fluctuations de M'Bour.
111.3.3 Profit dégagé.
Il est difficile d'estimer le profit car les COmmerÇants ne
tiennent pas de comptabilité. Ils vivent au jour le jour et font
Souvent varier leurs prix selon leurs disponibilités monétaires.

49.
NOUS avons constafé une absence de perte matérielle, la
marchandise étant peu perissable,
il est $xceptionnel de-ne pas
pouvoir la vendre, même a un prix inferieur a celui escompte.
s'il n'y a pas de perte de nourriture, il,peut y avoir des
pertes monétaires dues au non remboursement du credit.
L'approvisionnement sans intermédiaire augmente le profit.
C'est ce qu'ont compris les commerçants du grand marché de Thiès
en s'organisant entre eux.
Le profit dépend de la distance et du li.eu de
commercialisation.
Dans l'intérieur du pays, la concurrence est
plus faible et il est possible d'imposer un prix. Par exemple, le
profit réalisé à Bakel est superieur a celui obtenu a Louga.

---.-

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111.4. Répartition du produit
Nous avons défini la répartition du poisson de mer trans-
formé au départ de M'b?ur en fonction des différents produits,
Puis suivant les quantites commercialisees.
Les chiffres proviennent de la D.O.P.M., ils sont relevés
tous les jours en fonction du certificat d'origine et de
salubrité par des techniciens de 1'1,S.R.A.. Ces chiffres
peuvent être considérés comme fiables car 15s commerçants
passent chercher ce certificat, cela ne represente pas une
perte de temps suffisante pour risquer l'amende.
Il n'en est pas de même pour les donnees de l'intérieur du
pays, qui apparaissent pour le moins fantaisistes. Ainsi
Four le district de Kaolack, la commercialisation pouvait
etre de 3 tonnes un mois et passer i; la nullité le mois
suivant.
A ceci s'ajoute le fait que les variations de
production de poisson transformé ne correspondent pas aux
variations de production des transformatrices donc de la
pêche artisanale : les Périodes d'affluence de poisson tel
que pendant l'hivernage, il n'y a pas de commercialisation
a partir de Kaolack.
Ceci s"explique par l'éloignement des bureaux de la
D.O.P.M. et le manque d'information des commerçants de
l'intérieur qui ne sont souvent pas au courant de cette
pratique.
M'bour et Joal approvisionnent en poisson transformé une
grande partie du Sénégal (tableaux V et VI).
Les quatre produits que nous,avons déjà énoncés se commer--
cialisent essentiellement sur le Senagal-et l'étranger, bien que
le centre de M'bour fonctionne essentiellement avec deux : le
kétiakh et le tambadiang.
La répartition de ce commerce est illustré dans les figures
6 et 12 pour les mois de février et mars 1984.
Les plus fortes quantités commercialisées se situent dans
les régions du Cap-Vert, Sine-Saloum, Diourbel et Thiès. Ces
regions absorbent les plus grandes quanti~~de produit, mais
ceci essentiellement en kétiakh, à la différence des régions de
Louga et du Fleuve qui elles s'approuisionnent plutot el?
tambadiang ; le Seneg
a Un$e repartition équitable en
ketiakh et tambadiang
la Casamance, elle-meme produc-
trice de poisson tran
absorption du Produit se fait
essentiellement en produit mais pcour de très faibles quantités.
Le peu de departs sur l'etranger est à replacer dans le
contexte de l'étude : durée courte qui se ressent plus SU~ les
longues distances, et mauvaises conditions climatiques qui redui-
saient les prises. De plus, le métora qui est le poisson le plus _
exporté vers la Guinée n'était que peu transforme par

0
3
+ 4
c +
0
51.
:

Ï-
r
I KETHIAKH TAIIBADIANG AUTRES
TOTAL
//
j-
!
FLEUVE
1 600
/ 5 950
97 160
200
104 910
LOUGA
! 900
34 810
58 250
500
95 460
THIES
2 525
j.1 08 150
2 570
2 445
115 690
CAP-VER:
9 342
91 386
13 760
k5 081
159 569
SINE SALOUM
2 265
/l 00 057
14 A85
3 560
120 367
SENEGAL ORIENTAL
700
/ 55 950
44 $50
1 250
102 850
CASAMANCE
0
1 33 860
ji'0
310
34 670
DIOURREi.
3 900
/ 79 285
16 550
2 362
102 047
1.
-f
i---.,--
SOUS TOTAL
I
/
SENF.?AL
22 232
/5 09 448
248 175
55 708
/835 563
+-
l-
ETRANc.El-t
340
14 250 j 19 330
2 520
/ 37 030
c
TOTAL
22 572
:
5 23 698

2 6 8 ft95
58 228
,872 593
.
i
/
.-. ..- ---
TABL.V= REPARTITION DU PRODUIT SELON LA DESTINAT‘Dd, AU DEPART DE
. . -
Y'BOUR POUR LES MOIS DE TANVIER ET FEVRIER: 1984 (en kg)

DESTI>,ATION
I
,
i
l
I
1
!
!
/
!
----
FLEW,:
2 240
/ 4 8001
1 62 850
j
30
69 920
l L0LJr.A
1 750
:
8 600
' 9 380
'
185
19 915
THIES
4 290
/ 19 810
/ 3 090
;
940
28 130
CAP-Vl:RT
4 655
i 44 060
/ 6 280
1 502
56 497
SINE SALOUM
4 305
1266 420
Il8050
j
345
289 120
47 880
/ CASAYANCE SENEGAL
ORIEN.
200 0
i 25 11 880 560
:21700 200;
100 100
11 860 ;
/DIOüF.SEL
2 680
i
j 56 918
1 I
4810
;
I
710
65 118 :
-
1 SOUS T?TAL
' SENEChL
20 120
i438 048
/126 360
1 :4 912
598 440
ETRAY ‘ZR
550 1 47 060
16 000
400
/ 64 010
j-
/
TOTAL
20 670
1485 108
j142 360
' 4 312
652 450
f
1
-
-
l
/
I
1-
TAi.L.VI = REPARTITION DU PRODTJIT SELON LA DESTINATION,
AU DEPART DE JOAL POUR LES MOIS DE .TANVIER
ET FEVRÏER 1934.(en kg).
w.
Y
,
. ‘.
t

.
.
_

111-
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. ,,_.--
-l.-
-. l.--i
.-..-.-.

- .
_rr__l---
p---“-l-..-.-l-
- -.
--__----
abscence,de raie et de requin. Nous avons tout de même rencontré
quelques etrangers. Ceci nous introduit dans la partie :
Répartition de la production géographiquement par quantités et
suivant la categorie professiannelle et SOC~ du commerçant
-
-
-
(fig. 13).
Le principe de base est le suivant : quand le poisson est
peu cher, il est preferable de s'approvisionner soi-même,
ceci va
determiner la structure du commerce sur petites distances.
Les détaillantes des marchés Urb!ains ou ruraux peu éloignés
irontzs'approvisionner elles-mêmes et en petites quantités.
D'apres-le tableau II-les femmes commercialisent rarement des
quantites superieures a 250 kq, de plus la figure 10 (répartition
des commerçants selon_leur region de commercialisation et leur
sexe) illustre cette "declaration" des commerçants.
Le ca_ractere de double ou simple activité determinera la
structure geographique du commerce.
Ainsi, les cultivateurs du Bassin arachidier, tout comme
les femmes n'hésiteront pas à s'approvisionner à M'bour pour
aller revendre dans leur région. Ce phenomène sera des plus
accentue en periode de non culture et apres une saison sèche.
Nous avons à destination de ces regions pour février et
mars 1984 les plus fortes quantités de produits (figure 6). Ce
sont egalement dans ces regions que l'on rencontre les plus
fortes proportions de commerçants (figure 10). Cette tendance
serait a verifier sur long terme pour déterminer s'il existe un
impact des cultivateurs sur la commercialisation du poisson de
mer transformé.
De plus, sur ces régions de courte et moyenne distance le
circuit routier est bien desservi par les cars rapides.
Qu#and ce commerce s'étudie sur plus longue distance, les
quantites commercialisees et les caractéristiques des commerçants
changent.
Ainsi, dans la région du Sénégal Oriental, du Fleuve et de
-
-
-
Louqa les commerçants sont moins nombreux et commercialisent de
grandes quantités. Ils font cela en simple activité et
S'organisent afin de transporter leur produit, comme nous l'avons
expliqué précédemment.
Ils- sont souvent jeunes, à la recherche d'un plus grand
Profit.La distance augmente les quantités commercialisées et
diminue le nombre de commerçants.
Si les quantités transportées s'expliquent par la distance
et les caractéristiques socio-économiques des commerçants, il
n'en est pas de même pour le produit.
Ce n'est que par les habitudes alimentaires que l'on peut
expliquer la répartition entre kétiakh, tambadiang et autres.
NoUs citerons quelques exemples.

FIGURE 13 :
LA COMHRRCIALISATIOt4 DU POISSON DE MER TRANSFORME AC SEtSEGAL
-T
I
T
I
I
Aoorovision-
I!Caractère de ( Caractéristique du
Distance et
Région
1 -
Vente
nement
l'activite
1
commerçant
I
quantité
/
-t
I
/
+
I
I
I
1
/Faible et
I-
/ - Double
rl
t
i-l-l Cultivateurs
-
Grossistes
l -1
Imoyenne
/
jC.ommerçants
I
1 /Demi-grossistes/
1 /distance
i I
I
1 nombreux
I
I
I
I
I'
'-'Quantite
'moyenne
H'bour /JlCommercant ‘C .
I
I- I
l
‘l -/
I
J
'-
I -I-'Longue
'j
I
Hommes-jeunes
Grossistes
c
[distance
/Fleuve
I
I_
I
t
II
I Intermédiaires
I2Z-Orien-I---r)l*étaillants
Quantite
'
I
-- importante
i
l
I
I
/
I
ICourte
I
IF emmes
I‘1
,
Détaillantes del
I-/distance
/t 1 ICap-vert
/Vente
7
I-t-1 marché
i
1
1
IThi&
IlDiourbel
/ 1
-/ménagère
1 'nombreuses
t
I-*/Quantite
1 t
/ 'Sine-Saloum 1
I
i 1'
I
'faible
I
I
l
I i
I
1 'Marginaux
I----A
/ IDetaillantes 1
i
I
ne s'approvi-
I
I sionnant pas
I /elles-mêmes
1
I
I

* Une commerçante de Touba:Toul nous exp:Lique qu'elle vend
du tambadiang car le reste ne s'ecoulerait pas sur ce marché, ou
très mal ; la population ne connaît, notamment, pas le kétiakh.
* Autrecexemple,
Sam dont nous avons expliqué le
cheminement precedemment,
avait fait des pertes en voulant vendre
du ketiakh dans la région du Fleuve. Ceci, car les ménagères ne
sont pas habituées à ce produit dont elles ne connaissent pas
l'utilisation.
La Casamance qui produit elle-même du poisson transformé,
ne reçoit que 3,9 % du produit de M'bour, toujours car le poisson
venant de M'bour ne se vendrait pas.
Il en est de même pour le tambadiang produit à M'bour qui
ne se commercialise que dans le Nord du pays.,-ceci car les jles
du Saloum produisent un tambadiang de meilleure qualite et
concurrence trop fortement le Tambadiang*,de M'bour. Ainsi, lors
de notree visite des marches de l'interieur nous en avons
rencontre peu car nous ne nous sommes pas assez éloignés.
Les exportations a partir de M'bour sont peu nombreuses, la
courte duree de notre etude rend cette constatation peu
significative, nous savons notamment que le métora est exporté
sur la Guinee mais qu'il y a peu de raie et silure durant la
periode-de l'étude, de plus-le seul commerçant de métora
rencontre a refuse de repondre a notre questionnaire, pourtant iX
avait fait un achat important que nous avons estime a plusieurs
tonnes.
Nous avons rencontré quelques commerçants commercialisant
sur l'etranger.
Une Togolaise, demeurant à Dakar
mariée à un fonctionnaire
de l'U.N.E.S.C.O. dont les enfants iaisaient .leurs études en
France.
Cette dernière avait acheté 3 tonnes de yosse-yosse
(poisson transformé de petite taille) qu'elle expédiait par
bateaux à Lomé des intermédiaires femmes s'occupaient de la
reception et de la vente.
La semaine suivante, elle était de nouveau sur l'aire de
transformation lors de rebut du mareyage par des mareyeurs de
Dakar. Elle venait acheter du rebut pour le faire transformer
dans le but de l'expédier au Togo.
Ce commerce lui rapporte, et son mari veut créer une
société après sa retraite.
Cet exemple est significatif des profits que peut dégager
ce commerce sur longues distances et de l'attrait qu'il suscite;
mais tout le monde n'a pas les moyens ou ne prend pas le risque
de le faire sur si grande distance.
Nous concluerons ce chapitre par une estimation des
dépenses de commercialisation
qui ne sont qu'un aperçu des frais
engagés. Nous ne pouvions pretendre sur si peu de temps dégager
les coûts et profits.

57 .
ESTIMATION DES DEPENSES DE COMMERCIALISATION
Ce paragraphe essaie dJ&aluer le coût de commercialisation
du poisson de mer transforme selon le produit et sa desti.nat.ion,
dans la limite des marchés visités. C'est-a-dire les depenses
dans l'ordre chronologique à travers les différentes étapes de la
commercialisation.
- Transport du commerçant jusqu'à M'bour, en car rapide.
- Achat du produit qui dépend de la somme à engager et des
disponibilités des transformatrices.
- Paiement du manoeuvre pour le conditionnement du produit,
auquel
s'ajoute un "cadeau"
si le commerçant est
satisfait.
- Auparavant il a fallu acheter les paniers et la toile de
jute que nous incorporerons dans les frais, faisant
l'hypothèse qu'ils viennent de les renouveler.
- Prise du certificat d'origine et de salubrité à la
D.O.P.M.
C'est le seul tout identique pour tous
(100 frs).
Nous arrivons au transport vers le lieu de commercialisation qui
peut s'effectuer de deux sortes :
- Transport en camion pour un prix global auquel se rajoute
les frais pour le commerçant qui rentre en car rap.ide.
- Transport en car rapide ; pour aller jusqu'à la gare
routiere de M'bour se trouvent les cars rapides, les
commerçants utilisent une charrette, le charretier
chargera le produit sur le car rapide. Sinon il faut
payer un manoeuvre pour cela.
- Puis le paiement du car rapide proprement dit.
- Arrivé à destination, un autre manoeuvre décharge la
marchandise, la dernière étape est la charrette qui amène
le produit jusqu'au marché, si la gare routière est loin
de ce dernier.
- La taxe de marché sur le lieu de vente sera le dernier
frais.
Afin d'illustrer ce- que nous venons d'énoncer nous allons
donner quelques exemples obtenus a partir de nos enquêtes auprès
des commerçants rencontres a M'Bour puis sur les marchés.

58.
MnBENE FALL au marché Tilène (DAKAR), 2 colis de kétiakh
- 300 kg de kétiakh à 65 frs le kg
19 500
- 2 paniers + toile de jute :
150 le panier
300
50 toile de jute
50
- mise en colis : lOOfrs/colis
200
- certificat d'oriqine et de salubrité
100
- charrette jusqu'a la gare routière de M'bour
100
- transport jusqu'à Colobane
500
- Colobane jusqu'à Tilène
500
- manoeuvre jusqu'à Tilène
500
21 450
- tous les jours 120 frs#de taxe de marché
l'epuisement du stock etant fait en '7 jours
a40
22 290
La vente du produit s'est faite 2 :
- 200 frs le kg de kétiakh entier
- 75 frs le kg de miettes
- 25 frs le tas
AMI D'DINE rencontré le 29/02/84 sur le marché NODAL (Kaolack)
- 3 paniers de ketiakh de 150 kgs :
150 kgs à 100 frs
15 500
- 3 paniers + toile de jute
350
75
- mise en colis 50 frs/panier
150
- certificat d'oriqine et de salubrité
150
- charrette jusqu'a la gare routrere de M'bour
pour les trois paniers
100
- gare routière jusqu'à Kaolack par car rapide
600
- charrette jusqu'au marché
300
16 775
A épuisé son stock en 7 jours avec une taxe de
marché à 100 frs
700
14 475

Elle revendra son produit à :
- 200, 150 et 125 suivant la qualité pour le kg
- 25 frs le tas
- 75 frs les miettes.

60.
CONCLUSION
Les produits comme.rcialisés à partir de M'bour se
répartissent différemment sur le Sénégal.
Le kétiakh concerne les plus grandes quantités et connaît
une grande diffusion dans la région du Sine-Saloum, Cap-Vert,
Thiès et Diourbel. Les commerçants sont nombreux et les quantites
commercialisées par tête sont plus faibles que pour le tambadiany
pour lequel lez commerçants peu nombreux commercialisent de
grandes quantites et sur longues distances : region du Fleuve,
Louga et Senegal-Oriental.
Le guedj est rarement commercialise seul, il accompagne le
plus souvent les autres produits.
Ces différents produits sont diffuses par des grossistes et
itinérants
le plus souvent des hommes. Les femmes sont
détaillantes' sur les marches et ne se deplacent que si elles sont
a proximite du lieu d'approvisionnement.
Beaucoup de cultivateurs font de ce commerce un revenu
d'appoint pendant la saison sèche pour parer aux difficultés
apportées par la sécheresse. Dès le début de l'hivernage, les
hommes retournent aux champs.
L'attrait de ce commerce se perçoit dans les entretiens
avec des commerçants, ainsi que par ceux qui font cela pour la
première fois, car "ils ont vu ou on leur a dit" que cela
rapportait.
Les facilites pour accéder à c!e Co:mme:rce exliquent le
roulement qui semble exister. Il demande peu de fonds, on achète
selon ses possibilités ou les transformatrices acceptent de faire
du crédit ; les pertes matérielles sont limitées par comparaison
au poisson frais ou legumes ; le transport ne necessite pas de
vehicule mais peut se faire par car rapide ou location de camion
(à la différence des mareyeurs
les commerçants de poisson
transformé ne sont pas propriétaires de le,ur véhicule). Toutes
ces conditions réunies, plus une vente plus aisée sur les marchés
de par les modalités de vente (morceaux, miettes) et non problème
de fraîcheur font que ces commerçants dégagent des profits
substantiels.
Ce commerce,
s'il est intéressant pour ceux qui le
Pratiquent, l'est egalement pour ceux qui reçoivent le produit.
Il permet de mieux pénétrer les marchés de l'intérieur car comme
nous l'avons vu sa conservation et son transporl?sont plus
faciles.

Les centres d'éclatements permettent d'approvisionner
l'intérieur plus facilement ; ce qui donne un apport en protéines
à des populations relativement défavorisees. Ceci est a
relativiser car les commerçants recherchent le plus de profit et
vendent plus cher à l'intérieur oÙ le pouvoir d'achat est le plus
faible.
Tous ces circuits sont encore mal connus mais mériteraient
un effort car ils concernent une partie importante de la
population ; tant pour les donneurs que pour les receveurs. Ils
permettraient d'aider à remédier à des carences alimentaires sans
demander des investissements trop importants.

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62.
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64.
A N N E X l! j
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(>LJESI‘IONNAIRE COMMERCA>;J_.“!l,: f;OLSSON
----~-__
DE MER TRANSFOflW.
I,IEIY :
DA’fl‘
:
6; .: 1 “,I
O&lGiNL? :
RESIDE
N'3M :
AGE :
YT!-INI?
SEXE :
PIWFESSION EPOUX :
PEKSONNES A CIlANGE :
!.:Yl:AYTS :
NOMBRE D'ANNEES COMYE COMMERCANT :
METIER ANTERIEUR :
0 CIJLTIVATEIJR
cl PE:C:HEUR
U CHAUFFEUR
n AUTRE
(PRECISER)
Exerce-t-il
ce métier seul ou en parallèle avec un autre :
Raisons du choix de ce métier :
Constitution du capital :
Produits achetés
ce jour :
0 Ketiakh
aC,uedj
a Métorah
Quantité achetée ce jour :

Valeur tot ait- de 1. ‘aehat :
E : s t - c e la quantitE h a b i t u e l l e :
12s: 3 d e r n i e r s a c h a t s :
Quantité
Espacement
( c o m b i e n d e j o u r s )
khète-t-il sur d’autres marchés ? S i o u i , l e s q u e l s ?
S u r qwls m a r c h é s r e v e n d - t - j . 1 s o n p o i s s o n ?
R a i s o n s d e c e c h o i x :
Vente au détail - p,?r iutxmédiaire
Si par intermédiaire est-ce ou comptant ou à crédit ?
A c h a t a u c o m p t a n t o u a c r é d i t ?
S i c r é d i t s e l o n qiIelles m o d a l i t é s ?
S ’ a p p r o v i s i o n n e - t - i l t o u j o u r s a u p r è s d e l a m ê m e t r a n s f o r m a t r i c e .

;\\-I - i 1 t’ccoilr5 3 des employcs ?
O b s e r v a t i o n s :

67.
,.~...~,..*...........*.~.......*...
1. ..*.*.*..-e*-..I.* . . . . . . . . . ..‘.... ..L ,,...
CXWjYC.,T DL; CUNT&LL 1; 1 GiIGIN3 LT i.:.: SidJJBi11TE
fir<Ci&y de Li t\\ i-. ),,j .-Le .jj{‘?. j l ta . .
ce 7 . 6 “,
C)&@e du produit.. e M .c .?A 1-i .\\l .v?J ..* . . . . ..‘.......V . . . . . . a . . . . . .:....
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Nature du produitt...................
3-&L~.~ca.cLLL~:..
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J%c\\T; et. n:!rësse C!C~ 1 !exFédi teur
4:
. . .
i
..~......o....*.....~.o.....*.......rr.

68.
1969
février 1969
relatif au controle des produits de la pêche
vu La Constitution notamment ses articles 37 et 65 ;
vu la loi no 66-45 du 27 mai 1966 relative au contrôle des produits ali-
,,,entaires et A la répression des fraudes ;
VU l.e dkret no 59-104 du 16 mai 1959 relatif- à ].a fabrication et au con-
trôle des conserves sterilisoes de poisson et autres animaux marins ;
vu L'arrêt6 no 5741) du Ier dkembre 1949 réglementant le transport des
Droduits de la Gche ;
Vu l'EiIL5f+ no 2349 du 29 IF~, 2, 195: .ri~;an: 3,. ,- ,-Y-C; de ;;repar,2ti.on et
de comnosition du ooisson salé sechi; ;
vu l'arrêté no 7769 du 25 août 1958 rendant exécutoire la déliberation
no 58-083 de l'Assemblée territoriale du Senégal en date du 24 juillet
1958 relative au c0ntrôl.e de la production et de la commercialisation dec;
i produits agricoles ;
Vu l.'avis de la commission de contrôle des produits alimentaires en sa
: s6ance du 18 janvier 1968 ;
La Cour sunrême entendue ;
Sur le ranport conjoint du Yinistre du Qéveloppement rural et du Ninistre
du Commerce, de l'srtisanat et du Tourisme ; -
DEC9ETE.
-.~-
Article 14.- Le poisson salé-séché cu fume séché mis E:n vente est c lassé
dans l'une des cat<gories ci-après :
- Reouiris : Tous slélaciens ;
- Sardinelles : Sardinella aurita ;
Sardinella eba.
- Gros 2oissons gras : Thons et Carangues ;
- Gros ooissons maigres : Sparidae.
4rticle 15.- Les caractéristiques du poisson sal&-séch.é sont les sui-
vants :
l.- Asoect :
- Exemot de sel exsude et de sable ;
- TJniformement sec et crissant au Pliage ;
- Couleur cniformc:ment claire ;
- Quasiment inodore ;
- Absence de trace de sang particulierement dans la région de la
nuque
- Texture de chair normalement comoacte et non friable ;
- Exempt en surface de moisissures, d'enduit visqueux OU de
rouille-
7-.- Comoosition chimique :
- Fhlmiiiit-5 -
10 tanu mn?cimllm jl’h~vidi t-6 fr-,rrnr=lJe tolerable est de

- Teneur en sel : le degré de sel peut varier entre 10 et 20 j
du oro-luit,
comnte tenu de ce que ce taux doit être approxi
mativenent égal 4 la moiti- de la teneur en eau du poisson
sec ;
- Azote basique volatif : pour tous Les poissons autres que .1ti:.
requins et les raies, le-taux maximum est fixé :i 2 % et doil
être exprimé en rapport de la matière azotée totale.
Les normes de préparation et de composition du poisson sale.-
séché sent definies par l'arrêt8 no 2348 du 29 mars 1.957.
Article 16.- Les caractér ist iuues du Doisson fumé séché sont les su i-
- Ecempt de sable ou de débris végetaux ;
- Uniformément sec et présentant au choc un son clair ;
- Couleur uniformément brun clair ;
- Meur de ooisscn fumé sans relent nauséabond ;
- Texture de chair normalement compacte, sans travées creusees
par des parasites ou larves de parasites ;
- Absence de moisissures, d'enduit visqueux ou de parasites ;
2.- Comnosition chimiques :
- Yurriidité : taux maximum d'humidité formelle tolérable : 3.0 %
du produit brut ;
- Azcte basique volatil : taux maximum fixé 2 2 % de la matière
azotee totale.
Article f7;- Les caractéristiques du poisson braise séché dit Kéthiakh
~--
sont les suivantes :
1 - Aspect
- +:c~~ni de sab.le ou de débris végétaux diversV uniformement sec
couleur brune ;
- Odeur de poisson fumé sans relent nauséabond ;
- Les morceaux de filets de poisson fermes et non friables ;
- Pas d'arrêtes de poisson ;
- 4bsence de moisissures, d'enduit visqueux CU de parasites.
2.- Composition chimiques :
- Humidité : taux maximum d'humidité formelle tolérable 28 %
du produit brut ;
- IAzo+-c ~j~:~.~i~~ vrlatif
2 % de la matière azotée totale.
Article 18.- Les caractéristiques du noisson fermenté séché 'dit Guedj
Sont les suivantes.
l.- Asr)ect :
- Exempt de sable et de débris ;
- Odeur de fermentation de poisson ;
- Couleur jaune ou brune uniforme :
- Absence de moisissures et de larves de carasites.

,
3 . - Corur;osit icn chimique :

71.
,,i*r.
. , p ‘r v..!’
TRAITEMEN’I INFORMATIflUE DES DONNEES
- - - - A - . --
-
-
-
j,,.. dino~~il lement: q u a n t i t a t i f ’ d e s donnée5 a p u Ê-tre réalis+ d e manière,
I 0: ist-matique,
s u r l ’ o r d i n a t e u r d e 1’I.S.R.A. b a s é a u C.R.O.D.T. ( I B M 4 3 3 1 )
Yous d i s p o s i o n s d u l a n g a g e s t a t i s t i q u e G E N S T A T ( 1 ) langage mis an poInr.
(1 II’ !In
lahoratoir.:ayronomique a n g l a i s e t Darticul ièrement :jdaptc a:::< bt--
:; ! : ,, ‘-; statistiques des centres de recherche.
L(~s structures de d o n n é e s d u lar.yage GENSTAT s o n t f o n d é e s s u r d e u x
:ltit i~)q‘: d e h a s e :
_- les valeurs individuelles n’ont de sens que prises Jacs l’enc.t~~bl~:
:,l? Leur.- d’une dorée. Aips!,
l e dtSr..-.:.: 1: zment ce f a i s a n t s u r 76 ~d~:qur>-
t .‘S, c h a q u e n o m r é f é r e n c e u n e entite de 7b vaieurs.
-- les v a l e u r s é p a r p i l l é e s é t a n t p e u e x p l o i t a b l e s a u n i v e a u statis-
! iqrli?, nn nri;fère t r a v a i l l e r s u r d e s c l a s s e s d e v a l e u r s .
011 r,ellt à Dartir d ’ u n e v a r i a b l e q u a n t i t a t i v e constituer un factc?ur. (1,)
i'I~dI'I~111)~?I11
1 t>s val.eurs p a r c l a s s e s d é f i n i e s D a r d e s limites.
~~:xcYnnl e :
1 ‘*;Te d ’ un.2 personne
.-.-II
_- Ilans l e f i c h i e r , nous avons des valeurs dispersées zomurises entri\\
?Cl (“1, SO (variable quantitative AGE).
- c:rhce a u x i n s t r u c t i o n s “ v a r i a b l e ” , “ F a c t e u r ” e t “ G r o u p e r ” n o u s re-
~I-O~~:WIIS c e s v a l e u r s e n 6 c l a s s e s = “VARTABLE”
LAGE
= 30, 40, 50, 60, 70
“FACTEUR ” CLAGE $ 6
“GrlOUPER ”
CLAGE = -Limit s (AGE ; LAGE) .
comnrenant d a n s l a p r e m i è r e c l a s s e t o u t e s l e s v a l e u r s i n f é r i e u r e s 2 30, puis
pic’ ‘30 à 4 0 d a n s la s e c o n d e c l a s s e , p u i s d e 4 0 à S O d a n s l a s u i v a n t e e t c . . “,
e t t o u t e s l e s v a l e u r s s u p é r i e u r e s d a n s l a d e r n i è r e c l a s s e .
% qeut ainsi, gr3.c: 2 t r o i s i n s t r u c t i o n s , r e g r o u p e r t o u t e s l e s p e r s o n -
n e s .A:iqüétées en t.zdl~ ciasses d’â?e.
L e t r a i t e m e n t : a é t é r é a l i s é .essentiellement à l ’ a i d e d e s s t r u c t u r e s q u i
nc>rmcttent l a c o n s t i t u t i o n d e t a b l e a u x o b t e n u s e n c r o i s s a n t p l u s i e u r s fac-
tcwrs.
C h a q u e t a b l e a u jcint d a n s l e r a n p o r t e t c o n c e r n a n t l e q u e s t i o n n a i r e a
Dl1 b t r e croc t r è s r a p i d e m e n t g r â c e à seulement trois directives :
- “ T A B L E ” q u i p e r m e t d e c r é e r e n m é m o i r e l a s t r u c t u r e d u t a b l e a u , en
i.ndiquant l e s f a c t e u r s à c r o i s e r .
- “TARULATE” q u i i n d i q u e l e m o d e d e c a l c u l d u c r o i s e m e n t . Dan? l e c a s
pYfxcnt,
n o u s a v o n s u t i l i s é q u e l e d é n o m b r e m e n t d e s effectjfs.
- “PRINT” q u i , é d i t e t o u t e l a t a b l e a v e c l e s e n t ê t e s d e d o n n é e s e t d e
!iynec et le calcul des sommes de colonnes et de lignes.
(11 C;.Gnhral S t a s t i t i c a l P r o g r a m m .

ANJVExE5
VECU QUOTIDIEN D'UN COMMERCANT, AVEC DIABA N'IANG,
Entretien effectué le 28 FEVRIER 1984 à M'bour
SITUATION
DIABA N'IANG est commerçant de poisson de mer transforme à
Bakel il a un associé.
Il est marié, ses parents, sa femme et son fils résident à
Louga, sa ville d'origine. A chaque retour de voyage il
s'arrete quelques jours (maxinum 8) dans sa famille. CIest
lui qui entretient sa femme et son fils ; son grand-frere,
possède une cantine à Dakar
et s'occupe de ses parents.
DIABA ne donnera de l'argent à ses parents que si ce qu‘a
donné son grand-frère est insuffisssant.
A l'âge de 10 ans, il travaille comme manoeuvre auprès
d'une t,ransformatrice de tambadiang et exerce cette
activite pendant 10 ans tout en transformant parfois pour
son propre compte sur les claies de séchage laissées
libres par les transformatrices.
A 16 ans, il effectue son premier voyage a Bakel avec du
poisson transformé par ses soins et avec un commerçant qui
deviendra son associé. Les quantités commercialisées
augmenteront et DIABA ne fera plus que cela.
“Dés mon premier voyage, j'ai y qüe c"était un travail qui
pourrait mvinteresser"
Le cheminement de DIABA vers le commerce s'est fait
progressivement et à la suite dJun besoin financier. Il a
commence par de petites quantites qui ont augmentees avec
l'expérience et l'organisation.
UNE EXPERIENCE D'ASSOCIATION ET PRATIQUE DU COMMERCE
DIABA est associé avec le commerçant qui l'a amené à Bakel
lors de son premier voyage.
Les premières années, il fait en parallèle son métier de
manoeuvre et de commerçant, puis le dernier rapportant
plus, il abandonne complètement la transformation.
DIABA s'occupe de l'achat de la marchandise qu'il fait
parvenir à Bakel son ami se chargera de la vente.
Avant de procéder à son .achat, DIABA contacteH les
manoeuvres pour se renseigner sur les prix pratiques et
les quantites disponibles. Puis il marchande auprès des
transformatrjces pour arriver à un accord qui se fait le
plus souvent a son avantage.

La mise en colis sera faite par les manoeuvres de la
transformatrice.
Le transport se fait par location de camion loué en commun
avec d'aut.res commerçants. Lors de son dernier voyage
DIABA loue un camion avec quatre commerçants rencontres a
M'bour qui partaient pour Bakel. (C'est sur le lieu
d'approvisionnement que les commerçants se seunissent).
La location du camion se pratique essentiellement lors des
grandes distances et quantites. Sinon, le transport se
fait par cars rapides, ceux-ci etant plus economiques pour
les quantites et distances peu importantes.
A Bakel, DIABA reste plusieurs jours et loge chez son
associé-ami puis prend l'argent disponible pour s'approvi-
sionner de nouveau.
Lors de l'entretien,
il venait de s'approvisionner pour la
première fois, en guedj de Courbine en Casamance, à la
demande de son associe qui en avait ressenti le besoin
dans sa cli$ntèle.
Il a laissé la marchandise à
TAMBACOUNDA ou un chauffeur s'en charge et la remet a son
associe qui continue son voyage jusqu'a M'bour ; 06 il se
reapprovisionne en tambadiang (son dernier stock n'était
pourtant pas écoulé lors de son dernier départ de Bakel).
Les clients que son associé rencontre sur le marché sont
des ménageres quis'approvisionnent tous les jours, et des
detaillants (se deplaçant en charrette) de la region du
Fleuve qui ecoulent leur produit dans les villages
intérieurs de la même région.
Ce travail demande un absence prolongée de sa famille et du lieu
de commercialisation_; en cela l'expérience de DIABA est intéres-
sante. Il connaît tres bien les conditions d'achat
les prix, les
produits intéressants,_etc..
(nous l'avons'rencontré lors
de nos trois missions a M'bour. Il avait acheté respec-
tivement 70, 50 ,et 130 colis de taebadiang, il profitait
de l'accessibilite des prix a cette periode).
Quant à son associé, il maitrîse plus particulièrement
les conditions de vente sur le marché.

74.
358
REPARTITION DU PROFIT
Toutes les dépenses sont notées dans un carnet tenu par
l'associé.
Pour le voyage BAKEL-CASAMANCE-M'BOUR-BAKEL, DIABA
disposait de 500 000 FCFA afin d'acheter la marchandise,
se nourrir, se loger et le transport. *S'il ne depense pas
tout ou a recours au crédit, il le mentionne ‘i son associé
qui le note sur le carnet.
Chaque mois,_ ils font leur ravitaillement et le mette dans
des comptes a part pour le partage du profit. Le profit
sera reparti tous les trois/quatre voyages ou lors d'une
fête religieuse ou d'un achat important (maison).
Ce métier leur rapporte et leur objectif est de continuer
pour avoir le plus de profit possible. Ceci leur permettra
d'acheter un véhicule (ils achèteront avec au moins 50 %
du capital) et de commercialisation en Côte-d'Ivoire car
sur les conseils d'autres Commerç!ants c'est un pays oÙ
l'on peut faire beaucoup de profit.
"Le commerce est une chance, toi tu as beaucoup de profits
les autres des perces".
Selon DIABA, en ecoulant son produit a Louga (ville oc
habite sa femme et ses parents) il ferait un profit de
20 000 FCFA, allant jusqu'à BAKEL il a un profit de
50 000 FCFA.
Ce commerce rapporte des profits si on le connait bien, et que
l'on accepte de prendre des risques.
Par exemple, DIABA a recours le moins possibleau crédit
etcpaye toujours 50 % au comptant, 5on assocle ne fera
credi; qu'aux personnes qu'il connait c'est-a-dire aux
menageres, et non aux commerçants de l'intérieur qu'il ne
reverra peut-être jamais.
DIABA est très satisfait de son métier et espère
prosperer.
C'est son seul metier et ilyaccepte de prendrr
des risques pour degager un plus grand profit.
- - - -