METHODES D’ETUDE DU ZOOPLANCTON UTILISEES AUX...
METHODES D’ETUDE DU ZOOPLANCTON
UTILISEES AUX LABORATOIRES DU
G R 0 S ET DU C R 0 D T
Par
Pape Samba NDIEUB DIOUF
RAPPORT INTERNE

R A P P O R T D E S T A G E
P a p a S a m b a N d i e u b D I O U F
- Stage aux Laboratoires de zooplanctonologie du Centre de
Eecherehes océanographiques de Dakar- Thiaroye et du
Cambia River Easin Studies.
- Rapport provisoire sur le zooplancton de la Casamance.

e
362
2
I N T R O D U C T I O N
En vue de mon insertion au CRODT dans l'équipe pluridisciplinaire char-
gée d'effectuer des études environnementales
sur 1"estuaire de la Casamance,
j'ai fait un stage du 15 mars au 21 octobre 1984..
Ce stage s'est déroulé en trois parties :
-- la première correspond à une phase de prise (de contact avec le zooplanc-
ton,, Elle a eu lieu au laboratoire du Centre de Recherches Océanographiques
de Dakar-Thiaroye du 15 mars 1984 au 14 mai 1984. ;
-- la deuxième partie s'est passée au "Gambia River Basin Studies" où j'ai
travaillé sur le zooplancton de la Gambie auprès d'un spécialiste de l'uni-
versité de Michigan du 15 mai au 30 juin 1984 ;
-- enfin, un programme de recherche sur le zoo~plancton de la Casamance m'a
été confié. J'accorderai à cette dernière partie un intgrêt tout particu-
lier en raison de son importance.
En outre, du fait que dans beaucoup d'ouvrages (TREGOUBOFF, 1957 ; ROSE,
1933 ; BOURDILLON, 1971 ; BOUGIS, 1967 ; FURNESTIN, MAURIN, LEE et RAMBAULT,
1966 ; NEWELL, G. et NEWELL, R., 1967 ; SEL], and EVAN!!, 1982...) les appa--
reils et les méthodes utilisés en zooplanctonologie sont décrits très abon-
damment, je ne m'appesantirai pas sur ce point.
1.
P H A S E D E
P R I S E
1) E
C O N T A C T
A V E C L E
Z O O P L A N C T O N
Au laboratoire du CRODT, mon travail était axé essentiellement sur trois
points, à savoir : la reconnaissance de certains taxa marins, la bibliogra-
phie et la familiarisation avec les méthodes de travail..
1.1. LA ?JZCONNAISSANCE DES TAXA
Dans un premier temps, j'ai appris à disterminer les grands groupes ani-
maux : Copépodes, Cladocères, Ostracodes, Mollusques, Appendiculaires...
Puis rapidement, je me suis intéressé aux différents genres que contien-
nent ces groupes. Jusqu'à ce niveau, la tâche était aisee. Ce n'est que
quand j'ai abordé la détermination à l'échelle spécifique que les difficul-
tés ont commencé. En effet, les caractères distinctifs des espèces sont par-
fois si minimes que l'ceilnon exercé d'un d<ibutant n'arrive pas à les saisir.
Par ailleurs, la détermination de certains animaux - c'est le cas des
Ct&ocaZanus, des Paracalanus et CZausocaZanus - ne peut pas se faire uni-
quement par observation à la loupe binoculaire.
Il faut alors procéder à la
dissection et à l'examen microscopique des différentes parties prélevées --
pattes, antennes, mandibules, maxilles, maxillipèdes, segments génitaux...-.
Mais, même après dissection parfaite,
la détermination des Copépodes par les
débutants n'est pas chose facile, car très souvent, les récoltes contiennent
une forte proportion d'individus jeunes immatures n'ayant pas encore acquis
leurs caractères définitifs. Il devront encore subir une à deux mues avant
d'être complétement développés. En particulier, le nombre des articles de
pattes est inférieur à celui de l'adulte et comme les clés de diagnose
emploient fréquemment ce nombre, on aboutit à des déterminations incorrectes
ou à des impasses (ROSE, 1933). Les erreurs de ce genre sont fréquentes et
c'est ainsi que très souvent, les Cyclopo?des immatures qui ont la première
paire d'antennes courtes, les exopodes et les endopodes de la première et
la cinquième paire de pattes thoraciques constitués de deux segments, sont

363
souvent pris pour Cyclops bicokr ou QcZops varicans (YEATMAN, 1966). Cet
écueil peut cependant être évité ; car les formes immatures se reconnais-
sent à la minceur de leur carapace chitineuse, à la segmentation incomplè-
te des antennes antérieures et des pattes,
enfin à l'aspect général du
corps (ROSE, 1933).
Au cours de mon séjour au CRODT, j'ai observé un grand nombre d'espè-
ces dont je donne la liste ci-après :
- Méduses
Physalia sp.
Pe lagia 5-p.
- Siphonophores
!&ggiae atlantica CUNNINGHAM
CheZophyes appendiculata ESCHSCHOLTZ
- Annelides
i"omopteris sp.
Larves de Polychètes
- Cténophores
Beroi forskaii CHUN
- Chaetognathes
Sagitta hispida COIWJ
Sagitta euJplata GRASS1
Sagitta serratodentata KROHN
Sagitta bipunctata QUOY et GAIMARD
Sagitta .+iderici RITTER-ZAHONI
Pterosagitta draco KROHN
- Mollusques
Limacina SuZimoides (d'ORBIGNY)
Limacina inflata (d'ORBIGNY)
Limacina trochiformis (d'ORBIGNY)
Limacina heZicoides TEFFREYS
Cavolinia inflexa RANG
Cavolinia tridentata FORSKAL
CavoZinia gibbosa FORSKAL
Greseis acieula RANG
Euclio pyramidata LINNE
Atlanta sp.
- Copépodes
Calanoides carinatus (KROYER)
Neocalanus robustior (GIESBRECHT)
NeocaZanus graciZis (DANA)
NannocaZanus minor (CLAUS)
Undinulla vulgaris (DANA)
Eucalanus elongatus DANA
Eucalanus attenuatus (DANA)
Eucalanus crassus GIESBRECHT
Eucalanus monachus GIESBRECHT
Aetidus armatus (BOECK)
Euaetideus griesbrechti (~LEVE)

364
Exhi~eZla me.ssinensis (CLAUS)
Euchirella rostrata (CLAUS)
Euchaeti marina (PRESTANDREA)
Euchueta: hebes GIESBRECHT
Euehaeta aeuta GIESBRECHT
Euehaeti graeizis G.O. SARS
Euehaeta: media GIESBRECHT
SeottoeaZanus helenae (LUBBOCK)
Lophotrix lapides (T. SCOTT)
Seaphoealanus magnus T. SCOTT
SeaphoeaZanus echinatus (FARAN)
Seaphoea:Zanus eurtus (FARAN)
SeoZeeithrieeZZa ouata (FARAN)
SeoZeeithrieeZZa dentata (GIESBRECHT)
SeoZeeithrix danae GIESBRECHT
Seoleeithrix braydi GIESBRECHT
Temora styzifera (DANA)
Temora turbinata (DANA)
Metridia venus-ta GIESBRECHT
Metridia brevicauda GIESBRECHT
Pleuromwnma abdominalis (LUBBOCK)
Pleuromamma xiphias (GIESBRECHT)
Pleuromamma gracilis (CLAUS)
Pleuromamna robusta (F. DAHL)
PZeuromamna quadrangulata
(F. DAHL)
Centropages violaeew
(CLAUS)
Centropages eherehiae
(GIESBRECHT)
Centropages fureatus (DANA)
Pseudodiaptomus serrieaudatus (T. SCOTT)
Candaeia paehydaetyla (DANA)
Candaeia ew?ta (DANA)
Candaeia bipinnata (GIESBRECHT)
Pontella seeurifer BMDY
Pontella gabonensis *,T. SCOTT
Labidoeera nerii (KROYER)
Labidoeera aeutifrons (DANA)
Labidoeera seotti GIESBRECHT
PonteZZina plumata (DANA)
Aeartia danae GIESVRECHT
Aeartia clausi SARS
Aeaxtia (Paraeartia,) grani
G.O. SARS
Aeartia (Aeanthacartia) plumosa T. SCOTT
O&hm.a nanu GIESBRECHT
Oi7Ywn.a ptumifera (BAIRD)
Mierosete ZZa rosea (DANA)
MaeroseteZZa graeiZis (DANA)
Euterpina aeutifrons (DANA)
L lymnes tra seuteZZa
( DANA)
On&aea uenusta PHILIFPI
Oneaea eonifera (GIESVRECHT)
Saphirina sp.
Coryeaeus speeiosus DANA
- Euuhausiaces
Euphausia sp.
- Mvsidaces

365
- Serges tides
Lucifer j%mn~: (BOR~DAILE)
- Ostracodes
Concbeeia sp.
Cypridina sp.
- CumaceS
- Amphipodes
Gammarus sp.
Hyperia sp.
- Larves de Crustacés
Nauplii
Zoé
Metazoé
Mégalope
Cypris de Lepas
Balanes de Cirrhipères
Larves de Cumacés
- Thaliaces
ThaZia democratica FORSKAL
DoZioium nationalis BORGERT
- Appendiculaires
fOikopi,eu.ra Zongicauda VOGT
1Oikopleura doiza FOL
- Larves de poissons
- Oeufs de poissons.
En même temps que j'apprenais à déterminer de manière pratique le zoo-
plancton, j'ai cherché à perfectionner mes connaissances en consultant des
ouvrages à la bibliothèque du CRODT, à celle de l'Université de Dakar et à
celle de l'Institut Fondamental d'Afrique Noire.
1.2. BIBLIOGRAPHIE
La bibliographie a porté sur quatre thèmes principaux :
- la systématique des différents groupes de plancton
- l'océanographie générale
- la planctonologie générale
- travaux réalisés sur le zooplancton au Sénégal, en Afrique et dans d'au-
tres régions du monde. Les livres et revues traitant de la systématique m'ont
permis de mieux connaître les caractères distinctifs, facilitant ai,nsi con-
siderablement la détermination des espèces.
Par ailleurs ils ont renforcé mes connaissances sur le zooplancton et
ont attiré mon attention sur la nécessité de connaître le milieu océanique
avant d'entamer une étude des organismes qui y vivent.
En ce qui concerne l'océanographie, l'accent a été mis sur l'océanogra-
phie physique où mes lacunes étaient les plus grandes, mais les autres aspects
n'ont pas été pour autant négligés.

366
6
Une attention toute particulière a été réservée Z la planctonologie
générale et aux travaux sur le plancton sénégalais et africain . Ce qui
fait: que la moitié du temps de bibliographie a été consacrée à ces deux
derniers thèmes. Ceci a été très bénéfique dans la mesure où avant même
l'initiation pratique aux différentes méthodes de platrctonologie, je les
connaissais en théorie.
1.3. LES METHODES D'ETUDES UTILISEES AU CROI)T
Au laboratoire, les échantillons récoltés subissent un certain nombre
d'opérations :
1)
fractionnement pour obtenir une portion aliquote contenant un
nombre d'animaux comptable
2)
essorage du plancton
3) mesure de biovolume par la méthode du déplacement
4) identification et comptage des organismes contenus dans la fraction
aliq,uote.
Après chaque opération, les données sont marquées sur une feuille de
comptage.
1.3.1. Fractionnement
Les échantillons contiennent très souvent un très grand nombre d'animaux,
ce qui rend presque impossible leur dénombrement complet. On a alors recours
au fractionnement du zooplancton récolté en sous-échantillons grâce à la boî-
te de Motoda (1).
Il faut cependant signaler qu'il y a très peu d'intérêt à compter plus
de 400 planctontes dans la mesure où ceci n'améliore pratiquement pas la
précision de l'estimation de l'effectif total (BINET, 1969).
Après l'obtention de la fraction aliquote, le reste de l'échantillon
est récupéré et soumis à l'essorage grâce à une pompe à vide.
1.3.2. _L'essorage (2)
L'essorage qui vise à éliminer l'eau Hinterstitielle" se trouvant ent:re
les différents planctontes doit se faire convenablement, faute de quoi les,
résultats obtenus sont biaisés et la linéarité des relations qui lient le
biovolume mesuré par déplacement à celui Obt:enu par sédimentation ou au poids
secs disparaît (LE BORGNE, 1975). Cependant,
à certaines périodes de l'année
en particulier durant la saison froide (TOURE, 1971), l'abondance des algues
microscopiques dans le plancton rend l'essorage très difficile. Il faut alors
allonger le temps d'essorage et doubler le papier filtre pou'r protéger le
dispositif filtrant.
_------
-
(1) BOUCILLON (1971) décrit la boîte de Motoda et explique la manière de
l'utiliser.
(2) LE BORGNE (1975) décrit la manière d'essorer et de mesurer le biovolume.

7
1.3.3. Mesure du biovolume par déplacement (1)
Cette méthode de mesure du biovolume a l'avantage d'être simple et rela-
tivement rapide. Elle semble en outre plus précise que la mesure du biovo-
lume par sédimentation qui est très rudimentaire dans la mesure où le tasse-
ment est différent selon les organismes (LE BORGNE, 1975). Cependant cette
méthode présente quelques inconvénients.
C'est ainsi que même dans les cas
les plus favorables - c'est-à-dire absence d'algues microscopiques - il est
impossible d'éliminer toute l'eau d'où des erreurs. En marge de ceci, on
note également des pertes d'organismes au cours des transvasements successifs.
De plus, il y a une diminution de volume des organismes résultant de leur
contraction au contact du formol. On peut cependant remédier partiellement
à ce biais en prenant soin d'engourdir au préalable les zooplanctontes en
les conservant dans de la glace pendant une ou deux heures avant de les fi-
xer au formol (SEGUIN, 1966). Il faut noter qu'en plus de la mesure du
biovolume, il existe un autre moyen permettant de se faire une idée de l'im-
portance de la biomasse qui est le comptage des organismes.
1.3.4. Identification et comptage
L'identification et le comptage du zooplancton se font à l'aide d'une
loupe binoculaire et d'une cuvette de Dollfus (2). Ce travail bien que fas-
tidieux, vaut la peine d'être effectué, car il donne des informations qu'au-
cune autre méthode ne peut fournir. En particulier,
c'est la seule méthode
qui permette de connaître l'importance relative des différentes espèces et
celle du zooplancton par rapport au phytoplancton (BOLJRDILLON, 197'1).
Après le comptage, les résultats obtenus pour le sous-échantillon sont
ensuite rapportés à un volume d'un mètre cube d'eau filtrée.
Ensuite, une fraction de l'échantillon initial est recueillie et gardée
en archive dans un flacon contenant du formol à 5 % et portant un numéro qui
permet de l'identifier rapidement en cas de besoin,
C O N C L U S I O N
Ce stage au laboratoire du CRODT m'a familiarisé avec le zooplancton
marin du Sénégal. D'autre part, grâce à la bibliographie, j'ai renforcé mes
connaissances théoriques sur le zooplancton et sur l'océanographie en gé-
néral. J'ai enfin été initié à différentes méthodes d'études du plancton.
Mais etant donné que le but poursuivi était de me donner une formation me
permettant de travailler sur la Casamance,
un stage auprès d'un laboratoire
spécialisé dans le plancton d'estuaire s'imposait.
(1) BOURDILLON (1971) décrit la méthode de mesure du biovolume par déplace-
ment.
(2) FRONTIER (1972) donne une description de la cuvette de Dollfus.

2 .
S T A G E A U
GA%lB IA
R 1 V E: R
BASIN
S T U D I E S
( G R B S )
Le stage de Gambie a eu lieu du 15 mai au 30 juin. Durant ce séjour,
j'ai appris à reconnaître plusieurs taxa du zooplancton gambien, consulté
une bibliographie abondante relative au milieu estuarien et, enfin j'ai
été en contact avec d'autres méthodes d'études.
2.1. RECONNAISSANCE
Dans un premier temps, le travail a porté sur la distinction entre les
trois sous-ordres de Capépodes pélagiques suivants : les Calanoïdes, les
CYc!lopo?des et les Narpacticoïdes. La différence majeure se situe au niveau
de la séparation des deux principales parties du corps -_ corps antérieur et
corps postérieur. Chez les Calanoïdes,
l'articulation se situe entre le seg-
ment portant la cinquième paire de pattes thoraciques et le segment génital
alors que, pour les Cyclopoïdes, elle se situe entre le segment portant li3
quatrième paire de pattes thoraciques et celui portant la cinquième paire.
Chez les Harpacticoïdes, par contre, cette séparation est généralement ab-
sente. Tout au plus, dans certains cas observe-t-on une légere constriction
à la même place que se trouve la séparation chez les Cyclopoïdes (1) (Fil-
SON and YEATMAN, 1966).
Par la suite, j'ai appris à reconnaîtr'e les différents stades de cop,2-
STADES
-. --PATTES SEGMENTEES *---BOURGEONS
- - - - -
--
podites des Calanoïdes. Pour ce faire, j'utilisais la classification de
WILSON et YEATMAN (1966) que je reproduis ici,
Tableau l.- Les différents stades de copépodes.
-
1
Pl> P2
p3
'II
Pl> P2, P3
1 p4
III
q, P2, P3' P4
p5
IV
Pl> P2> P3, P4' pg
V
Pl' P2> P3' P4> P5
VI
q> P2> P3> P4> P5
-
------
--
Pour les stades IV, V et VI, la taille de l'individu et l'aspect géné-
ral aident à leur reconnaissance.
Après ceci, je me suis attaché à déterminer les différentes espèces
planctoniques dont je donne la liste :
(1) WILSON and YEATMAN (1966) donnent un tableau résumant les différences
entre ces trois sous-ordres.

Larves d'Echinodermes
Méduses
Véligères de Gastropodes
Véligères de Lamellibranches
Larves de cirrhipèdes (balanes)
Pnnélides polychètes
Larves d'insectes (Nématocères)
Larves de Crustacés divers
Zoés de Brachyoures
Nauplii
EucaZanus sp.
FaracaZanuç scotti FRÜCHL +
Labidocera rlerii (KRtiYER)
Aeartia elausi SARS
Pseudodiaptomus serricaudatus (T. SCOTT) +
Tropodiaptomus sp.
Temoyla turbina& (DANA)
Oithona nana (GIESBRECHT) +
tithona simplex FARRAN
Xesoc>yelopç Zeuz%rt;i KIEFFER
WopoeyeZops sp.+
halieyelops sp.
Euterpina aeutifrorzs (DANA)
Euterpina sp.
Corycaeus sp.
iXaph*;csX* sp.
&oina sp.
Liosmoina sp. +
Mysidacés
Asplanchna sp.
Appendiculaires.
Pour approfondir mes connaissances sur les espèces gambiennes, j'ai
consulté les ouvrages qui étaient disponibles au G R B S.
2.2. LA BIBLIOGRAPHIE
Elle a porté sur les Copépodes, les Cladocères, les Euphausiacés, les
Mysidacés, les Cumacés, les Chaetognates, les Appendiculaires, les Rotifères,
les stades larvaires, l'écologie du milieu estuarien et enfin les méthodes
d'échantillonnage.
2.3. LES METHODES D'ETUDES UTILISEES AU G R B S
Les échantillons récoltés sont fractiormk plusieurs fois grâce à un
"Folsom plankton splitter" de façon à obtenir deux parties contenant cha-
cune un nombre convenable d'organismes (1) qui seront comptés à l'aide d'une
cuvette de Bogorov (2).
+ = espèces les plus fréquentes
(1) SELL and EVANS (1982) décrivent la méthode d'utilisation du 'Folsom
plankton splitter".
(2) BOURDILLON (1971) décrit les
cwettes de Dollfus et de Bogorov.

1 0
C O N C L U S 1 O N
Ce stage m'a permis de me familiariser avec le zooplancton de l'estuaire
de Gambie ce qui m'a beaucoup aidé pour aborder 1'6tude de la Casamance.
3.
P R O G R A M M E D E
RE CH E RCH E S
S U R L A
C A S A M A N C E
En janvier 1984, le CRODT a lancé un programme diz recherche sur la Ca-
samance comportant trois volets : environnement, pêche et socio-économie.
C'est dans ce cadre qu'il faut situer cette étude qui est la première faite
sur le zooplancton de cette région.
La Casamance est un petit fleuve pourvu d'une vaste zone estuarienne,
Sa salinité varie considérablement aussi bien dans l'espace que dans le
temps (LE RESTE, 1983). En effet, on note un important gradient de salini-
té d'aval en amont (fig. 1) et la salinité peut atteindre des valeurs extrê-
mement élevées - 115 %, à Kolibangtang en mai 1984 -. La salinité dépend de
l'évaporation,
de l'apport des eaux de mer mais surtout de la pluviométrie
(LE RESTE, 1983). C'est ce qui explique que durant la période de sécheresse
que traverse le Sénégal, la salinité a beaucoup augmenté. Il faut cependant
noter qu'en dépit des grandes variations spatio-temporelles de la salinitP
superficielle, le gradient vertical est faible ,
Quant aux températures (fig.
1B et 2A), elles sont toujours relative-
ment élevées : la plus basse enregistrée
a été 21"6C, (en février 1984) et:
la plus haute 32"lC (en juillet 1984) au cours de la période d'étude.
Le choix des stations de récolte du plancton et les. méthodologies de
prélèvements ont été déterminés en fonction des caractéristiques topogra-
phiques et hydrologiques de l'estuaire.
3.1. E:MPLACEMENT DES STATIONS (fig. 3).
Les prélèvements de zooplancton ont étti effectués au niveau de 13 sta-
tions parmi lesquelles, 2 (stations 5 et 13) sont tenues pendant 12 heures
avec un trait toutes les 3 heures (1).
(1) Afin d'éviter des confusions, une grille uniforme de stations a été éta-
blie pour tous les chercheurs travaillant sur le programme Casamance cf. comp-
te rendu de la mission Casamance d'avril 1984. Je ne donne ici que les sta-
tions concernant Ie zooplancton.

1 1
Tableau 2.- Localisation des stations.
STATIONS
REPERES
au nord du village
de l'entree du bo
Diattakounda
3.2. METHODOLOGIE DES PRELEVEMENTS
3.2.1. Matériel utilisé
Les pêches planctoniques ont été effectuées avec un filet construit sur
le modèle international W.P. 2 de 53 cm de diamètre et de 200 microns de vi-
de de maille équipé d'un collecteur de type Trégouboff et d'un débitmètre
placé selon les recommandations de BOURDILLON (1971) à mi-distance entre
le centre du cercle d'ouverture et la périphérie.
Deux embarcations sont utilisées : un petit chalutier, le "Cauri" qui
a une longueur de 8 m et un tirant d'eau de 0,80 m ; une barque à fond plat
de 8 m de long munie d'un moteur hors-bord de 40 chevaux.
3.2.2. Modes de pêche (1)
Le "Cauri" est uniquement employé de Karabane (station 2) à Adéane (sta-
tion 18) car au-delà, la faible profondeur en certains endroits entraîne des
risques d'enlisement. C'est pourquoi une barque à fond plat est utilisée pour
la portion située en amont d'hdéane.
(1) La durée, la nature et la profondeur des traits sont indiquées dans les
comptes rendus mensuels de mission.

1 2
Avec le "Cauri, les traits effectués sont obliques. L'intérêt de ces
derniers est qu'ils intégrent à la fois la stratification verticale et la
dispersion en essaim du Planct:on. Malheureusement à cause de l'absence de
treuil sur la barque à font plat, les traits, obliques sont impossibles, on
procède alors à des traits horizontaux en surface.
A Adéane (station 18), à chaque mission mensuelle, un trait oblique
et un trait horizontal en surface sont effectués afin de comparer les ré-
sultats obtenus à partir de ces 2 types de pêches. Le plancton récolté est.
fixé à bord avec de l'eau de mer formolée à 5 % dont le pH est neutre. Au
laboratoire , je procède au comptage des planctontes dans une cuvette de
Dollfus après fractionnement à l.a boîte de Motoda.
3.3. RESULTATS
Les résultats que je donne ici sont enc.ore provisoires. Un rapport fi-
nal sera rédigé après la fin de la collecte des données sur le terrain
(octobre 1985).
Avant d'entreprendre l'étude des diffsrentes espèces rencontrées et les
diverses variations du zooplancton, il me semble important d's faire une ara-
lyse critique de la méthodologie des prélèvements.
3.3.1. Analyse de la méthodologie des prélèvements
- - - - -
Pour faire cette analyse, j'ai pris comme station de référence Adéane
(station 18) où depuis le mois de mai, on fait à la fois un .trait oblique
avec le "Cauri" et un trait horizontal en surfac,e avec la barque à fond plat
à chaque miss-ion. Le tableau ci-après résume les effec.tifs/m,3 de quatre mis-
sions,
Tableau 3.- Effectif/m3 et nombre d'espèces des traits obliques et horizon-
taux à la station 18.
t
NOMBRE D'ESPECES
MISSIONS
Traits horiz.
Mai 84
25
_-----v--P.
Juin 84
12
- - - - -
Juillet 84
14
---m.-P
Août 84
13
_-----.
Moyenne
16
c
L'éxamen de ce tableau montre que pour toutes les missions les effectifs/
m3 obtenus avec les traits obliques sont supérieurs à ceux des traits hori-
zontaux. Alors que le nombre d'espèces,
contre toute attente est plus grand
dans les traits horizontaux.

1 ?
373
Tableau 4.- Effectif/m3 des Copépodes et des autres planctontes.
*
I
I EFFECTIFS/m3 DES COPEPODES ] EFFECTIFS/m3 DES AUTRES
I
I
MISSIONS
PLANCTONTES
l
-
-
-
-
!
-r-
1
Traits obliq.
Traits horiz.
Traits obliq. 1 Traits horiz.
Comme le montre le tableau 4 la plus grande abondance des organismes
dans les traits obliques est essentiellement imputable aux Copépodes qui ont
tendance à se maintenir dans les couches d'eau sous-jacentes.
La plus importante richesse spécifique des traits
horizontaux de surfa-
ce est due au fait qu'ils capturent à la fois des animaux vivant surtout en
surface - Méduses, Siphonophores, larves d'Insectes - et des planctontes
vivant dans toute la couche d'eau bien qu'ils soient plus nombreux en pro-
fondeur.
J'ai été tenté de chercher un facteur de pondération permettant de ren-
dre comparables les effectifs/m3 obtenus avec les 2 types de traits mais
l'hétérogénéité des résultats comme l'indique le tableau suivant montre que
ce n'est pas possible.
Tableau 5.- Rapport effectif/m3 des traits obliques sur ceux des traits hori-
zontaux.
Ecart-type
34,91
Onest donc amené à analyser séparément les-résultats obtenus à partir
des 2 types de traits. J'envisage en outre,
de faire en plus des traits ho-
rizontaux superficiels, des traits horizontaux à 3 mètres pour les stations
situées en amont d'Adéaneafinde miem échantillonner la population de Copé-
podes.

374
1 4
3.3.2. Composition faunistique
Le dépouillement de 6 missions a permis d'iitablir une liste provisoire
des différents taxa que l'on rencontre-en Casamance
et d'examiner la diversi-
té spécifique des différentes stations.
3.3.2.1. Inventaire faunistique
----------------------
-- Méduses
-- Siphonophores
-- Chaetognathes
Sagitta friderici RITTER ZOHONY
Sagitta enflata GRASS1
-- Mollusques
Limacina infiiata (d'ORBIGNYS
Limacina bulimoides (d'ORBIGNY)
Limacina sp.
Creseis aeicu~,a RANG
Creseis virgula ESCHSCHOLTZ
-- Copépodes
EucaZanus pileatus GIESBRECHT
.&ca~anus erassus GIESBRECHT
Paraea~anus ScOtti FRÜCHTL
Paracalanus par-vus (CLAUS)
CZausoeaZanus jobei FROS - FLEMINGER
Temora stylT:fera (DANA)
.
Temora turbinata (DANA)
Centropages eherehiae (GIESBRECHT)
Centropages fureatus (DANA)
Pseudodiaptomus serrieaudatus (T. SCOTT)
Sp (Pseudodiaptomidae)
~a idoeera aeutifrons
ii
(DANA)
Labidoeera scotti GIESBRECHT
kxbidoeera nerii (KR~YER)
Pontella gabonensis T. SCOTT
Pontella seeutifer BRADY
Aeartia (Aeanthaeartia) pk~~sa T. SCOTT
Aeartia (Paracartia) grani
G.O. SARS
tithm.a nanu GIESBRECHT
Oithona ptumifera BRAID
Coryeaeus speciosus DANA
Coryeaeus giesbreehti F. DAHL
Ca Zigus 6-p.
Cryptocyelops Zinjantieus (KIEFER)
Microse tella norvegiea BOECK
MieroseteZZa rosea (DANA)
ItiaeroseteZZa graeilis (DANA)
_ Parathulestris sp.
Euterpina aeutifrons (DANA)
Euterpinu sp.
PenneZZa sp.
- Mysidacés

7 5
- Sergestides
Lucifer fuxoni BORRADAILE
- Ostracodes
Conchoecia sp.
Cytheridea sp.
- Cladocères
L$ac&e t-erges tina CLAUS
PeniZia avirostris DANA
- Amphipodes
Hyperia Zatissima BOVALLIUS
Hyperia schizogeneios STEBRING
- Larves diverses
Nauplii
Cypris de Lepas
Larves de Balanes
Larves de Cumacés
Zoés de Brachyoures
Autres larves de Décapodes
Larves de Porcellanidae
Larves et nymphes d'Insectes
. Nymphes de Chironominae (Diptère)
. Larves de Chironominae (Diptère)
. Larves de Chaoboridae (Diptère)
Véligères de Gastropodes
Véligères de Lamellibranches
- Appendiculaires
- Oeufs de poissons.
Comparativement aux études antérieures effectuées en zone marine au Sé-
négal, (GAUDY et SEGUIN, 1964 ; SEGUIN, 1966 ; SEGUIN et IBANEZ, 11374 ;
SERET, 1983 ; GAERTNER, 1983) on note une pauvreté spécifique du fleuve Casa-
mance. Cependant, cette faune semble plus variée que l'estuaire du Si!l~-Saltiw
si l'on se réfère aux travaux de SERET (1982 et 1983 b).
3.3.2.2. La diversité spécifigue (fig. 4A et B)
----_----,----_ ---- ------ ---------
Afin de caractériser la diversité spécifique, l'indice de Shannon a
été calculé pour toutes les stations. La formule est :
S
1 Z-Z- pi log2 pi (bits/individus)
i=l
avec pi la fréquence relative dans l'échantillon de la ième espèce et S le
nombre total d'espèces.
Cet indice donne des renseignements sur la distribution des effectifs
parmi les différentes espèces (BINET et DESSIER, 1972)(l), sur l'état de
vieillissement de la population (2) d'une part, et d'autre part permet d'a-
(1) L'indice de Shannon est faible quand la population est dominée par un
petit nombre d'espèces et maximal quand les espèces ont même effectif.
(2) L'augmentation de l'indice de diversité caractérise le vieillissement
de la population.

1 6
voir une estimation non biaisée de la diversité du peuplement (FRONTIER,
1969 ; DAGET, 1970 ; TRAVERS, 1971 in BINET et DESSIER, 1972).
De là station 2 à la station 18, la tendance générale est une diminu-
tion de la diversité spécifique, ce qui semblerait être en relation avec
l'augmentation du confinement. Ce phénomène a ég,alement été signalé pour
les poissons par Albaret (1984).
Pour la portion, allant d'Adéane à Séfa (station 18 à 30), la diver-
sitii spécifique est relativement plus basse et ne présente pas de grandes
variations.
Afin de mieux comprendre l'évolution de la diversité spécifique, il me
semble indispensable d'examiner les différentes variations spatio-tempo-
relles du zooplancton.
3.3.3. Les variations temporelles
J'étudierai les variations quotidiennes, mensuelles et saisonnières.
3.3.3.1. Variations quotidiennes
----------- _-----_----
-. Variation en fonction de l'heure (fig. 5, 6, 7 et 8).
Tableau 6.- Variations des effectifs/m3
en fonction de l'heure aux stations
5 et 13.
A une daté donnée et à une station donnée, les variations en fontion
de l'heure sont considérables, sans que l'on puisse déceler une périodicité
quelconque. En revanche, si on considère les variations moyennes sur quatre
mois on observe une stabilité relative. Cela est surt:out vrai pour la sta-
tion 13. A la station 5, si on fait abstraction du trait de 8h dont le ren-
dement moyen est fortement perturbé par la valeur extrêmement élevée du mois
de juin, on retrouve une certaine stabilité.

1 7
- Variations en fonction de la marée (fig. 9 A, B, C, D).
Tableau 7.- Variations de la moyenne de l'effectif/m3 en fonction de la
marée aux stations 5 et 13.
13
montantes
15 871
8 005
11 851
6 681
4 141
---
-
-
On constate qu'en moyenne, l'abondance est plus grande pendant le jusant
que pendant le flot. Cela surtout vrai à la station 5, est probablement lié
au fait que le courant est plus fort à cette station.
Il semblerait que les variations quotidiennes, du moins pendant les heu-
._
res de jour soient d'avantage liées à la marée qu'à l'éclairement.
L'énorme variabilité de la biomasse zooplanctonique relative Zi l'heure
et à La marée incite d'une part à sérier à l'avenir les ikhantillons en fonc-
tion du type-de marée durant lequel ils ont été pêchés et d'autre part, à
étudier les variations en se référant uniquement aux stations fixes. (5 et 13)
où le nombre de prélèvement - un trait toutes les 3 heures pendant 12 heures .-'
permet d'intégrer les variations journalières.
3.3.3.2. Les variations mensuelles (fig. 10, 11, 12, 13)
----_------------------------
-------m---m-----
Etant donné les variations observées au cours d'un cycle de marée, on
ne peut étudier l'évolution mensuelle des effectifs/m3 en tenant compte de
stations où un seul trait est effectué par mission.
Aussi ce sont les résul-
tats obtenus aux stations fixes qui serviront de base à cette étude.
Tableau 8.- Variations mensuelles des effectifs/m3 au niveau des stations
fixes.

-_I.-.o”--
..mII a-r

----
--y_-”
.__”
-_--
_Ei_ _._
.”
_-
_
i
378
1
En comparant les courbes des variations mensuelles des effectifs/m3
obtenues au niveau des stations 5 et 13 (fig. 10 A, B) on se rend compte
qu'elles ont la même allure : durant les mois de mai et de juin, l'effectif/
m3 reste à peu près constant
mais en juillet on note une baisse ; entre
3
juillet et août l'effectif/m
ne varie pratiquement pas.
Cette similitude des variations d'effectif au niveau des stations 5
et 13 semblerait indiquer que le choix des
stations fixes pour étudier les
variations mensuelles est judicieux.
Durant les mois de mai, juin et juillet,
les Gastropodes constituent
le t:axon dominant dans les 2 stations fixes., Par contre, en août s'ils sont
toujours les plus abondants à la station 13,, à la station 5 ce sont les
ParccaZanus seotti qui dominent.
Au niveau des deux stations fixes,
les courbes des effectifs/m3 des
Gastropodes (fig. 11) présentent la même allure générale avec une diminu-
tion des effectifs en juillet et en août.
Pour ParacaZanus scotti (fig. 12) on note également une chute des effec-
tifs en juillet mais celle-ci est suivie d'une augmentation en août (1).
3.3.3.3. Variations saisonnières
~--__-__----_-_-_-_---~
L'étude des variations saisonnières a i?té faite en se basant sur les
données obtenues au niveau des stations fixes.
Ici également la prudence s'impose car les données dont je dispose ne
Conc:ernent que la fin de la saison sèche et le début de l'hivernage.
Tableau 9.- Variation du rendement moyen par trait en fonction de la saison.
début d'hivernage
6 492
-
-
J
On constate que l‘effectif de la fin de la saison sèche est plus impor-
tant. que celui du début de l'hivernage. Cette diminution est consécutive à
la réduction des effectifs des Gastropodes, de RwacaZanus scotti et à un
degré moinare de Sagitta fridetici au début de l'hivernage.
A la fin de la saison sèche, ce sont les Gastropodes qui sont dominants
au niveau des 2 stations. Mais au début de l'hivernage, à la station 5 ce
sont les ParacaZanus scotti qui sont les plus abondants.
----e-s-
-
(1) Les variations mensuelles des principaux tax:as = fig. 12 et 13..

1 9
Tableau 10. - Pourcentage des Gastropodes et de ParacaZams scotti mx sta-
tions fixes à la fin de la saison sèche et au début de l’hi-
vernage.
UT HIVERNAGE
Station 13
3.3.4. Variations spatiales (fig. 13, 14, 15).
L’étude des variations spatiales a été faite en ten,ant compte de l’en-
semble des stations. Or, pour la majorité d’entre elles - 11 stations sur
13 - on effectue un trait par mission. Mais étant donné que l’étude se base
sur une moyenne semestrielle,
on peut espérer que les biais introduits par
les variations journalières seront neutralisés.
Ceci par.aît d’ailleurs être
confirmé par les résultats obtenus aux stations fixes qui présentent les
mêmes tendances.
De la station 2 à la station 18, l’effectif/m3 est relativement élevé.
Pour les traits obliques, il semblerait que de la station 3 à la station
11, 11effectif/m3 ait tendance à diminuer ; par contre, 9 partir de la sta-
tion 11, il augmenterait jusqu’à la station 16 pour ensuite diminuer. En
ce qui concerne, les traits horizontaux (station 18 à 30), on noterait une
nouvelle tendance à la diminution des effectifs/m3 qui devient brutale à
partir de la station 24.
A la station 3, on trouve Paraca~anus scotti et des Gastropodes en gran-
de quantité et ce sont eux qui sont essentiellement à l’origine du pic cons-
tat,é à ce niveau. A Ziguinchor (station 13) l’augmentation d’effectif qu’on
observe est dûe aux Gastropodes qui sont les animaux les plus communs. Le pic
de la station 16 provient de la pullulation d'Aeartia grani juvéniles
(84 334 organismes/m3) au mois de juin ce qui a contribué à gonfler considé-
rablement la moyenne. A cette station 16, le biovolume est relativement bas
en raison de la grande quantité de juvéniles qu’on y a rencontré bien que
l’effectif/m3 soit élevé.
Par ailleurs de l’aval vers l’amont, on remarque une succession des taxa
dominants qui est la suivante.

2 0
Tableau ll.- Succession des taxa dominants de l'aval vers l'amont.
STATIONS
TAXA DOMINANTS
-
2
ParaeaZanus scotti
3
II
,1
5
11
,1
9
Gastropodes
il
If
13
11
15
Acartia gra:ni
,t
II
16
18(trait oblique)
,t
II
18(trait horizontal)
Larves de balane:s
21
1,
11
2 4
Acartia grani
29
Larves et Nymphesd'insectes
30
II
II
----F
En outre il semble intéressant de noter la répartition spatiale d'Aetar-
tia phmosa et d'Aeartia grani
qui sont deux espèces marines et compétitri-
ces (SERET, 1983b). De la station 2 à la station 5, Acartia phmosa est plus
abondant qu'.4emtia grani , mais à partir de la Stati(on 9, ce dernier sup-
plante le premier. La répartition de ces deux espèces semble liée a la sa-
linité (sERET, 1983 b).
C O N C L U S I O N
De cette étude provisoire, il ressort une clnorme variabilité de la bio-
masse zooplanctonique au cours d'un cycle de marée diurne. Ceci me't en exer-
gue le manque d'intérêt des stations simples - où il y a un trait par mis-
sion - et la nécessité d'occuper les stations pendant un cycle de marée. E:n
outre, il semblerait qu'il y ait une zone - station 2 à 16 -- avec un effec-
tif,/m3 relativement élevé et une partie - station 18 si 30 - dans laquelle
l'effectif/m3 diminue quand on va vers l'amont.
Par ailleurs, on note une plus grande abondance du zooplancton en fin
de saison fraîche qu'en début d'hivernage.
De plus, il faut signaler le rôle,important que jouent les Gastropodes,
ParacaZanus seotti et Aeartia grani en Cas.amance. En consultant les études
effectuées sur le zooplancton des estuaires sénêgambiens et des régions voi-
sines, on se rend compte que ce rôle des Ga,stropodes, des Paraealanus et des
Aeax>tia n'est pas particulier à la Casamance. En effet, dans l'estuaire du
Sine-Saloum, Paraealanus seotti et Aeartia ~3Iumos,2 sont communs (SERET, 1'?82),,
En Gambie, ParacaZanus scotti et Acartia cZ~USIL sont .abondants (PAGE, 1984).
Dans l'estuaire de Sierra Léone, BAINBRIDGE (1960) a trouvé beaucoup de
Paraealanus pjarvus , d'Acartia clausi et de Gastropodes.

2 1
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“fovenne s e m e s t r i e l l e d e s salinitGs
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B- V a r i a t i o n s d e l a m o v e n n e s e m e s t r i e l - l e d e s temfkatiires.

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2 4
Temvératurcs mensuelles moyennes
40
Stations 3 à 18
..
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30
20
R
70
\\
60
/
50
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40
pic?. 2,- A- iariat.ions mensuelles des températures moyennes.
9- Variations mensuelles des salinités moyennes.