ETUDE 31 L A R É P A R T I T I O N D E...
ETUDE
31
L A R É P A R T I T I O N D E S
A L G U E S D A N S L A R A I E G O R E E
w
J e a n MOLLION(’ ’
I N T R O D U C T I O N
Depuis
!981 différents laboratoires au Sénégal ont
entrepris d’effectuer des recherches sur les possibilités
d’utilisation des algues marines rejetées sur les plages
du Sénéga1.L’unede.s zones dedépôt est située entre Dakar
et Rufisque.Diverses tentatives d’évaluation quantitati-
ves de ces dépôts ont été effectuées.Iesvaleurs obtenues
ne représentent que la quantité d’algues rejetées à
un
moment donné.Pour pouvoir mesurer la quantité d’algue 6
récoltables pendant un temps donné il est
indispensable
de connaître l’origine et le mode de dépôt des espèce s
rejetées sur la plage.
La présente étude porte essentiellement sur la ré-
partition des différentes espèces et les variations sai-
sonnières de cette répartition. Une tentative de corré-
lation entre ces variations saisonnières et les condi-
tions météorologiques est esquissée.
1 .
M A T E R I E L E T
M E T H O D E S
Deux campagnes de dragages ont été effectuées : de janvier 1982 à juil-
1983 et de novembre 1982 à avril 1983.
-
--
(1) Professeur à 1’Ecoles des Agents techniques de 1’0céanographi.e et
des Pêches maritimes. BP. 2241, Dakar (Sénégal).

141
La figure 1 montre la position des stations;ces dragages ont été effec-
tués avec une drague de 25 kg et de 1 m d’ouverture raclant le fond par une
lame connexe (fig. 2). Ceci permet de ramasser B la fois des algues fixées
et des algues de dérive posées sur le fond de la mer. La méthode ne permet
cependant pas d’estimation quantitative. Les traits ont une durée de 3 mm.
Toutes les stations sont constituées par du sable coquillier plus ou
moins vaseux. La station 1 est toutefois plus sableuse et moins riche en
coquilles.
2
. R E S U L T A T S
Les tableaux 1 et II montrent la répartition saisonnière des algues, aux
différentes stations.
2.1, REPARTITION DES ALGUES EN FONCTION DE LA PROFONDEUR
D’une façon générale la plupart des algues se rencontrent fixées ou en
dérive entre 4 m et 7 m de profondeur.
A partir de 12 m de profondeur le nombre d’espèces est tri% réduit, il
n’y a presque pas d’algues de dérive et les espèces fixées s’y trouvent à
l’état de trace.
Certaines espèces ne se rencontrent qu’entre les limites de profondeur
suivantes :
Hypnea ceramikies
7m- 10m
Rhodymenia pseudopalmata
7m-12m
G%&swn sp.
7m
( progondeur moyenne)
Enteromorpha sp.
4m- 7 m
Bryopsis plunwsa
4m- 7 m
Càulerpa tascifolia
4m
Lamentar*ia fima
4m- 7 m
Une espèce non identifiée a été trouvée fréquemment à l’état de trace
entre 10 m et 12 m. Nous la décrirons dans un rapport ultérieur.
2.2. REPARTITION SAISONNIERE
L’étude des variations saisonnières de la répartition des algues est in-
complète puisqu’aucune observation n‘a été faite de août à octobre. Beaucoup
d’espèces se rencontrent aussi bien en saison froide qu’au cours des mois de
juillet, novembre et décembre (seule période chaude étudiée).
Certaines espèces ne se rencontrent qu’en saison froide;ce sont :
Caulerpa tascifolia
janvier, février
Champia sp.
janvier , avril
Hypoglosswn woochardii
février, avril
Peysonelia multifida
février
Seina'L'a canaliculata
février, mars, mai
Bryopsis pZurr~.sa
février.
Une espèce n’a été rencontrée qu’ en saison chaude :
G? lisiwn sp.
novembre, décembre.

152
2.3. CORRELATION AVEC DES FACTEURS METEOROLOGIQUES
Au cours de la saison sèche 1982-1983 des vents alizés de secteur nord
ont soufflé beaucoup plus tardivement qu’au cours de la saison 1981-1982.
Ceci se traduit par une pauvreté relative de l’abondance des algues en
1983 par rapport B 1982.
Si on désigne par CN la somme des fréquences avec laquelle chaque es-
pèce est rencontrée :
- entre janvier et avril 1982 : 18 dragages+ CN = 56
- entre janvier et avril 1983 : 25 dragages- CN = 44.
Du point de vue quantitatif une estimation visuelle permet de dire que
presque toutes les espkes sont plus abondantes en 1982 qu’en 1983.
A 4 m, les deux espèces dominantes sont UZtta sp. et Cladophora sp.. En
1982, ces deux espèces étaient très abondantes dès le mois de janvier, alors
qu’en 1983 elles ne sont devenues abondantes qu’à la fin février. L’aire de
répartition de Ulva en 1982 s’étendait entre 4 m et 7 m avec des traces rét
coltées a 14 m.
En 1983, cette aire de répartition a été limitée a 4 m. Une autre
espèce AgardhEeZZa teneru que l’on rencontrait fixée entre 4 m et 12 m en
1982 n’a été trouvée fixée que entre 10 Irn et 12 m en 1983.
3
D I S C U S S I O N
:E T
C O N C L U S I O N
l
Les vents n’ont pas qu’un rôle mécanique dans l’accumulation des algues
en baie.de Hann. En 1983 avant l’arrivée des vents il y avait très peu d’al-
gues fixées devant la baie de Hann et pas du tout devant Mbao. Avec l’arrivée
des vents les algues fixées se sont mises à proliférer.
L’une des hypothèses avancées pour expliquer l’accumulation d’algues
en baie de! Hann serait qu’un courant côtier venant de Rufisque en direction
de Hann arracherait des algues sur son passage et les concentrerait en baie
de Hann. Au cour de l’année 1983 on constate que la plupart des espèces
rencontrées fixées au niveau de Mbao (il y en a très peu) ne se rencontrent
pas en baie de Hann et que le UZva très abondant en baie de Hann ne se ren-
contre pas avant avril à Mbao et encore n’est-il qu’en dérive B l’état de
trace,
C O N C L U S I O N
Le but principal de cette étude était de connaître l’origine des algues
déposées en baie de Hann et la raison de leur accumulation en grande quantité.
Un quadrillage de la baie de Rufisque pendant deux annges consécutives
a permis de montrer que la plupart des espèces déposées à Hann proviennent
des fonds inférieurs à 7 m en baie de Mann. La prolifGration de ces algues
serait essentiellement liée à l’augmentation de la teneur en nitrates des
eaux de la baie de Hann lorsque les vents soufflent du nord. Des dosages de
nitrates sur les fonds de 4 m en baie de Hann seraient souhaitables pour con-
firmer cette hypothèse.

.
Tableau l.- Répartition des algues de janvier à juillet 1982
STATION
F
A
1
B
C et E
PROFONDEUR
14 m
12 m
10 m
7m
4m
no du mois*
no du mois*
no du mois*
n* du mois*
no du mois*
tryockzdia senegalensis
2,3,6’ ,7’
1,2,6’
7,4’
adopbra sp.
6’
2,5,2’,4’,6’,7’
1,2,5,3’,5’,6
2,3,6,2’,3’,4’,5’,6’,7’
1,2,3,5,6,2’,3’,4’,5’,h’,7’
~acitamZa sjoestedtii
1,2,5,2’,4’,7’
2,2’,5’,6’
1,2,3,6,4’,5’
1,2,3,5,2’,3’,4’,6’
atheca mntagnei
2,6,3’,7’
2,3’
1,2,5,6,7,3’,4’,7’,6’,5
1,2,3,6,7,2’,3’,4’,6’,7’
va sp.
6
2’,3’,4’,6’
2’
1,2,3,6,2’,3’,4’,5’,7’
1,2,3,2’,4’,6’,7’
uterpa tascifotia
2’
192
ampia sp.
1
mentaria firma
3’
3’,4’,6’,7’
1
dium sp.
5’
5,5’
1,2,4’,5’
Ia&Zaria foziifera
1,7’
7’
gartiq,a te&i
1
temmorpha sp.
6’
2’
6
~mdhielia tenera
2’,3’,4’,6’,7’
6,2’,3’,6’
2,6,2’,3’,5’,7’
2,5,6,2’,3’,4’,5’
yridia aculceata
2,4’ ,5’
~ypo.gZosswn woo&ardii
2
6’
6’
ysonelia multifida
2
lina$a cunaticulata
5
2
3,5’
2’ ,6’
3,5’
yopsis p2umsa
2
2
odymenia pseudopalmata
3,4’
pnea ceramio%ies
3,7’
3,3’ ,6’
6,2’,3’,4’,5’,7’
2’,3’,4’,5’,6’,7’
lidiwn sp.
6’
yYzv?tium sp.
4’
2’,6’,7’
ctyota sp.
5’
lysiphonia sp.
,rossotiwn uncinatwn
5’
* Un simple no indique une algue fixée, la mention prime’ une algue de dérive

“0
œ
r.
6

155
Tableau 3.- Répartition des algues à 4 m de
profondeur entre novembre 1982 et avril 1983
PROFONDEUR
11’,12,1,1’,2,2’,4’
12,1,1’,2,2’,4’
Anutheca montagnei
12’,12,1,1’,2,2’,4,4’
Caulerpa tascifolia
champti sp.
Lomentatia firma
codium s p .
Grad t&a folii fera
tigartinu ted<i
Ag&ie i? if-a tenez-a
4’
1’,2’,4’
Sppid<a actduzta
Hypogl.ossw?l
woodwazd~i
2
Peysonelia mdtifida
2
S&n& canuliculata
Bryopsis p’lwnosa
Rhodymenia pseudopahata
4’
Hypnea cerantiofdes
4’
1,1’,2’
Getidiwn s
p
.
Ceramium sp.
1’ ,4’
Dictyota s p .
1,l’
Polysiphonia s p .
1
* Un simple no indique une algue fixée, la mention ’ indique une
algue de dérive.

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