217 LA M A C R O F A U N E B E N T H I Q U E ...
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LA M A C R O F A U N E B E N T H I Q U E
Par
D a n i e l LEUNG TAM(l)
I N T R O D U C T I O N
L’étude des peuplements benthiques de Dakar ala poin-
te de Sangomar est-entreprise en trois volets :
- De Gorée 2 Sangomar avec des pré1Dvements B bord
du “Laurent Amaro”, échelonnés du ler décembre 1980 au 10
juin 1981, puis du 26 octobre 1981 au 19 mars 1982.
:,
- Dans la baie de Gerée, une étude saisonnièreabord
du “Cauri”, avec quatre stations, baie de Hann (Marinas),
Tiaroye (SOTIBA), Mbao (Raffinerie)‘, sud du banc de la Ré-
solue, débutée en mai 1982.
- Des prélèvements ponctuels dans le port de Dakar
sur les quais (mai 1982), dans le sédiment et un axe du
port vers Gorée (novembre 1982 et janvier 1983).
.
1 .
M E T H O D O L O G I E
A bord du “Laurent Amaro”, on a utilisé une grande drague avec une poche de
200 1 environ ; dans les zones rocheuses à risques de croches, une drague ron-
de a été utilisée avec une poche d’une centaine de litres.
A bord du ‘Cauri’ on a mis en oeuvre une drague rectangulaire plus petite
avec une poche de 100 1 environ.
Dans le port, le peuplement de quai a été gratté en plongée sur une sur-
face de 400 cm2 et le sédiment a été prélevé à l’aide d’une benne.
Le volume minimum tamisé est de 50 1 pour les sédiments fins et 30 1 pour
les débris coquilliers.
Le matériel a été fixé au formol 5 % et trié au laboratoire.
(1) Faculté des Sciences. Département de Biologie Animale.

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Pour la détermination des grands groupes systématiques, des spécialistes
du Muséum de Paris et de Marseille sont mis à contribution.
Les prélèvements B bord du “Laurent Amaro” ont été effectués simultané-
ment avec la sédimentologie. En tenant compte de l’organisation du travail
et de la répartition des stations, un coup de drague a alterné en moyenne
avec quatre coups de benne, ce qui a fourni 102 stations.
2 .
R E S U L T A T S
P R E L I M I N A I R E S
Quatre groupes systématiques sont pratiquement déterminés, en dehors de
quelques espèkes ardues et des échantillons juvéniles.
2.1. LES MOLLUSQUES GASTEROPODES
Ils sont momentanément composés de 109 espkes. Le nombre d’espéces pré-
sentes dans une station ne dépassent pas 25, et l’effectif maximum est de 315
individus (tabl. l), composé essentiellement de juvéniles.
Une large majorité (80,7 %) sont présentes dans moins de 10 stations
(tabl. 2 ) .
Les espèces signalées dans plus de 15 stations sont au nombre de 14 :
Natica fulminea, N. janet, &?$Va flarmnulata, Olivelira putchelta, M~g+wlla
omygdala, M. olivae-fotis,
Persicukz cornea, P . pers&.&, QUene lyrata,
Nassa miga, N. semistriata, Mesaï?ia mesal, Bullia tiran, Conus gemanus.
La p$us fréquente est Oliva fZammu&zta, présente dans 49 stations.
Leur répartition présente deux zones d’abondance (fig. 1). La première
est centrée au large de Rufisque avec un “‘noyau” a 237 individus. La tache se
prolonge au sud, en pointe, vers les fonds de 30 m. La deuxième zone, plus
étendue,est située entre 3oal et la pointe de Sangomar, avec deux’hoyaux”
315 et 154 individus.
Elle est limitée a la profondeur de 12 m. Trois tâches demoindre abondan-
ce et très circonstirites se trouvent au large de Popenguine à -20 m, au large
de Mbour entre -20 et -40 m et a la limite inférieure du banc de Mbour.
Dans le cas des deux zones de forte abondance, la fraction fine dans les
sédiments semble être importante.
2.2. LES MOLLUSQUES LAMELLIBRANCHES
Ils sont au nombre de 55 espèces, dont 36 soit 65,4 % sont présentes dans
moins de 10 stations. Le nombre d’espèces dans une station ne dépasse pas 16
et le maximum d’abondance est de 1423 individus, dû B une prolifération de
&na gambiensis espèce de très petite taille.
Les espèces rencontrées le plus souvent dans plus de 15 stations, sont
les suivantes : Aloidis sulcata, Cardium kobelti, C. popitlosum, haevicardium
tiorvegitun, Cardita Qjar, C . tankervillei, CrassateIla trignetra, C . paeteli,
Fitatia tumens,
P . floridella, GZycymeris axcentrica Te22inu posteli,
L’espèce la plus fréquenteest AZoidis sulcata (57 stations) suivie de
i”eIlina posteli (47 stations). Leur répartition est approximativement identi-
que à celle des gastéropodes, avec une plus grande extension des deux zones
d’abondance maximale.

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La première est localisée dans la baie de Gorée, se prolongeant jusqu’au
niveau de Mbour entre -20 et -4Om.
La deuxième est située également au sud de Joal jusqu’a une profondeur
de 20 m.
Les deux “noyaux” sont aux mêmes stations que chez les gastéropodes,
Généralement, les fortes abondances sont dues 21 des juvéniles et des
espèces de petite taille telles que Cuna gambiensis et Nucukma bicuspidata.
Au large de Joal, sur un fond de 20 m, se trouve une tache de Ghama
crenu2ata posé sur le sédiment ou faiblement enfoui. Ceci est remarquable car
l’espèce est généralement fixée sur un substrat dur.
Parfois, on observe d’importants amas de débris coquilliers, en l’occu-
rente des débris du genre
Pinna (St. 4, st. 15, st. 38).
i
2.3. LES CRUSTACES BRACHYOURES
Ils sont au nombre de ,47 espèces, peu répandues avec 72,3 X présentes dans
moins de 10 stations, et 91,s 4; dans moins de 20 stations.
La station la plus riche qualitativement ne présente que 13 espkes, et
la plus abondante avec 49 individus.
Les espèces présentes dans plus de 15 stations sont au nombre de 9 :
Ebalia affZnis, E. tuberculata, Heterocrypta maltzani , Xaiva nucleayi, Atele-
cyclus wr&&dentatus, Portunus inaequalis, Pisa car%mana, Xmrtho pilipes,
Parthenope massena.
La plus fréquente est Atelecyclus (26 stations). Leur répartition (fig. 4)
ne présente qu”une tache bien délimitée de trois stations voisines (St. 15,
st. 35 et st. 69) au large de Palmarin entre -10 et -14 m, avec un effectif
par station d’une trentaine.*d’individus. Ailleurs, la distribution est tr&
irrégulière.
2.4. LES CEPUALOCORDES
Une seule espèce est présente dans toute la zone. Elle pourrait être
Amphioxus africae ou A. sknegalensis, B moinsd’une synonymie. Elle est abon-
dante entre Mbour et Sangomar entre -7 et -20 m. On distingue deux taches de
forte concentration au large de Joal et entre Palmarin et la pointe de Sangomar,
oii l’effectif atteint entre 1000 et 1500 individus.
Une tache d’abondance moyenne est située au nord et au sud de Popenguine
sur des fonds de 5 à 10 m.
Une troisième tache peu étendue est située au nord de Gorée, en face de
Bel-Air.
Leur répartition est surement déterminée par les caractéristiques sédimen-
tologiques (animal fouisseur) et l’existence de courants de fond (la présence
de sable B Amphioxus correspond toujours à un certain hydrodynamisme).
La situation des zones d’upwelling intervient probablement dans ce dernier
facteur, en particulier pour la tache au large de Popenguine.

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