S O M M A I R E 1. INTRODUCTION 2. POTENTIALITES ...
S O M M A I R E
1. INTRODUCTION
2. POTENTIALITES
2.1. Sardinelles
2.1.1. Potentiel dans la zone sén?galo-mauritanienne
2.1.2. Migrations et variations saisonnières d'abondance et de disponi-
bilité
2.1.3. Potentiel pour le Sénégal
2.2. Chinchards
2.2.1. Potentiel dans la zone sénégalo-mauritanienne
2.2.2. Migrations et variations saisonnières d'abondance et de disponi-
bilité
2.2.3. Potentiel pour le Sénégal.
2.3. Maquereaux
2.3.1. Potentiel dans la zone sénégalo-mauritanienne
2.3.2. Migrations et variations saisonnières d'abondance et de disponi-
bilité
2.3.3. Potentiel pour le Sénégal
2.4. Autres espèces pélagiques cotières
3. MODES D'EXPLOITATION ACTUEL DES RESSOURCES
3.1. Exploitation à l'extérieur du Sénégal
3.1.1. Pêches industrielles (grande pêche)
3.1.2. Pêches semi-industrielles locales
3.1.3. Pêches artisanales
3.2. Exploitation au Sénégal
3.2.1. Pêche industrielle (grande pêche)
3.2.2. Pêche semi-industrielles locales
3.2.3. Les pêches artisanales
3.2.4. Pêche d'appât par les thoniers
3.2.5. Modélisation de la pêcherie sur la Petite Côte
4. PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES PECHES PELAGIQUES SENEGALAISES
4.1. Etat actuel des stocks dans la région sénégalo-mauritanienne
4.2. Niveau d'exploitation des ressources au Sénégal
4.3. Possibilités de développement
4.3.1. Pêche des sardinelles
4.3.2. Pêche des chinchards et du maquereau
4.3.3. Pêche des autres espèces
4.4. Conclusion sur le développement des pêches pélagiques senégalaises
5. CONCLUSION

1 .
I N T R O D U C T I O N
La partie du plateau continental de l’Atlantique centre-est s’étendant
de la Guinée Bissau au Sahara occidental est le siège d’un upwelling côtier
.
intense qui, par l’eutrophisation des eaux qu’il provoque, en fait l’une
des régions les plus productives du monde en richesses halieutiques : en
1977 par exemple, les captures totales y ont été de l’ordre de 2,2 millions
de tonnes.
Dans le cadre de la présente étude, on nommera zone sénégalo-maurita-
nïenne(l) la région à l’intérieur de laquelle se situent les ressources
marines du Sénégal et qui la plupart du temps ne peuvent en être dissociées
compte tenu des migrations saisonnières qu’effectuent les principales
espèces. Le développement des pêches sénégalaises et la gestion des ressources
impliquent une bonne connaissance des potentiels de l’ensemble de la région,
mais aussi leurs répartitions entre les différents pays côtiers qui sont
chacun responsables de fractions de stocks. L’attribution de la part revenant
au Sénégal constitue donc une première approche qui suscite certaines
difficultés.
La première est l’absence de législation précise sur le droit de la mer,
en particulier au niveau des zones économiques exclusives. Devant cette
carence il a été convenu de fixer les frontières maritimes en traçant, à
partir de la frontière terrestre au rivage, la perpendiculaire à l’orien-
tation générale de la côte (fig. 1). Ce choix, quelque peu arbitraire, ne
préjuge cependant en rien des futures réglementations.
La seconde difficulté provient de la complexité des schémas de migration
qui sont de ce fait très difficiles à quantifier (existence de nurseries,
mi.grations partielles, variations interannuelles..... etc).
Les campagnes d”echo-intégration n’apportent pourl’instant qu’une
réponse partielle à ces problèmes car jusqu’à maintenant les diverses
espèces constituant :La biomasse totale détectée n’étaient pas toujours
parfaitement identifiées et les prospections ne couvraient souvent qu’une
partie de l’aire de distribution des principaux stocks.
Onze campagnes ont été effectuées sur tout ou partie de la zone du
plateau
continental comprise entre le banc Ste Anne et le cap Blanc.
Sept campagnes ont eu lieu en saison froide (décembre à mai), et quatre en
saison chaude (juin à novembre). Seuls les résultats obtenus en saison
froide sont suffisamment nombreux pour que la biomasse moyenne soit calculée.
La biomasse contenue dans les eaux sénégambiennes en saison froide
avoisine 1 200 000 tonnes.
Du cap Timiris à 12’N,
la biomasse atteint près de 2 000 000 tonnes.
Une limite interstocks semble exister ‘vers 12’N, le stock guinéen,
stable, n’étant pas formé des mêmes espèces que les populations du nord.
Les valeurs fournies par écho-intégration doivent être incluses dans
un intervallle de confiance de f 50 %. Aussi du banc Ste Anne au cap Blanc,
la biomasse est de 3 900 000 t.-en saison froide, soit :
2 000 000 t.
4
B
6 000 000 t.
<
La densité moyenne est d’environ 100 t/mille2 (tabl. 1, fig. 2 et 3).
En définitive, face aux difficultés majeures rencontrées pour obtenir
une répartition des potentiels par pays sur des bases biologiques précises,
on a considéré le plus souvent que, jusqu’à plus ample informé, cette répar-
tition ne pourrait être estimée que proportionnellement aux dimensions des
-
(1) Cette zone interesse la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, et pour
certaines ressources, elle s’étend de la Guinée Bissau au sud du Sahara
occidental.

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O C C I D E N T A L
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B I S S A U

Biomasse (en 103 tonnes) en saison froide (Nov.-Mai)
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PAYS
LATI'IUDII
(N)
1973
1974
1975
1976
1977
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NORD MALJRITANTE
c
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20"45/19“
10
580
326
/
SUD MAURITANIE
I
j
19"10/16"
00
(1)542
485
554
NORD SENEGAL
I
16"OO/14°
4 5
536
719
330
1
350
206
1
SUD SENEGAL
i
14"45/12"
2 0
i
879
743
780
615
558
NORD GUINEE BISSAU
12"20jllC
1
00
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227
i
181
182
BLSSAGOS A SHERBRO
1 11°00/ 7" 30
!
1
(1) 18' N à 19'10
Biomasse (en 103 tonnes) en saison chaude (Juin-Oct.)
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PAYS
LATITUDE
(NI
1973
1974
1978
1980
NORD MAURITANIE
20"45/19O 10
154
SUD MAURITANIE
19°10/160 00
507
NORD SENEGAL
16°00/140 45
(2)717
5 6
SUD SENEGAL
14'45/12' 20
655
305
NORD GUINEE BISSAU
12"20j11" 00
I
BISSAGOS A SHERBRO
ll"OO/ 7O 30
(2) 14" 45 à 17' N
.I'ableau I.- Biomasse ëvaluée par écho-intégration de 1973 à 1980 (biomasse poissons dispersés de
nuit généralement).
Sources : MARCHAL et BOELY, 1977 : GERLOTTO et a1
- -' 1977 ; GERLOTTO et al, 1978 ; MARCHAL et JOSSE,
-
-
sous presse ; GERLOTTO, Comm. pers.

plateaux continentaux des pays concernés par la ressource ou aux caractéris-
tiques des eaux qui les recouvrent. Dans ce but ont été successivement
calculés : la longueur de la façade maritime, la surface du plateau continen-
tal (jusqu’à l’isobathe de 200 m) et le volume de la zone photique, estimée
à 30 mètres d’épaisseur moyenne (tabl. 1 bis). Cette dernière évaluation
diffère peu de la précédente si l’on considère les valeurs relatives obtenues
par pays : elle n’a donc pas été utilisée. De même l’indice annuel d’upwel-
ling n’a pas été employé devant l’impossibilité actuelle de chiffrer ses
effets sur les stocks.
Seule la surface des plateaux continentaux nous a paru le paramètre le
plus représentatif pour l’instant et a donc été prise en considération.
La subdivision suivante a été adoptée :
- évaluation des potentialités, d’abord pour l’ensemble de la zone suivie
d’une tentative d’estimation de la part revenant au Sénégal (les résultats
n’engagent ni les auteurs ni le pays), en localisant la ressource ;
- description du mode actuel d’exploitation dans l’ensemble de la région
puis particulièrement au Sénégal en subdivisant par zone.
- étude des perspectives de développement en fonction des données biolo-
giques et socio-économiques ; il est bien évident que ce dernier point
nécessite également la prise en considération de données politiques qui ne
sont pas de notre ressort.

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1 façade
surface du
volume de
Indice
maritime
plateau con-
la zone
annuel
IAYS
ZONE
km (1)
tinental
photique
1 d'upwellh
km* (2)
km3(3)
1
_ - - - - - -
-.
t
nord
,
(24" à 27'40N)
407
35 300
940
1
++
Sahara
occidental
sud
(20'50 à 24'N)
352
i------ 33 100880
+++
TOTAL
759
68 400
1 820
-
-
Mauritanie
TOTAL
(16°05à20050N)
528
,
39 800
860
+t+
-
-
-
-
-
-
-
nord
(14"40à16"05~)
185
6 600
k-
170
*
+t+
Sénégal
sud
(12°20à13005N)
250
19 400
440
++
(13'35à14'40N)
TOTAL
435
I
26 000
610
I
-.----.-----
-.,- .
_I_-
TOTAL
Gambie
(13'05à13'35N)
5 100
110
__I--..
~--_
/
++
---.-
nord
(12" à 12'20N)
10 800
t
Guinée
sud
Bissau
(1 0"55àl2"20N)
33 900
t
TOTAL
44 700
.~--._- __^_
(1) Distance linéaire de frontière à frontière
(2) De 0 à 200 m, calculs approchés
(3) De 0 à 30 m
Tableau I bis.-
~~-
Caractéristiques des eaux territoriales des différents pays de la
région sénégalo-mauritanienne, en utilisant les frontières définies
fig. 1.

1 il
2 . P O T E N T I A L I T E S
2.1 . Sardinelles
2.1.1. Potentiel dans la zone sénégalo-mauritanienne
_____________--------------------- - - - - - - - - - - - - - - - - -
Les sardfnelles rondes et les sardinelles plates (SardineZZa aurita et
s. madercnsis),
constituent des stocks importants, de 10°N à 24’N, dont le
potentiel total de capture annuelle a été évalué entre 300 000 et 400 000
tonnes par l’analyse des données de prise et d’écho-intégration (MARCHAL et
BOELY, 1977 ; BOELY et FREON, 1979) .’ %a largeur importante de l’intervalle
c! ‘6valuation du potentiel indiqué ici traduit non seulement 1’ imprécision
des estimations mais aussi la variabilité interannuelle de l’abondance des
sardinelles en fonction des conditions de milieu, comme nous le verrons.
La répartition par espèce et par région est difficile du fait de l’impréci-
sion des statistiques étrangères.
Toutefois il apparait que les sardinelles rondes sont les plus abondantes
et qu’elles constituent un stock unique bien que possédant deux nurseries
distinctes (cf. migrations). Les sardinelles plates constituent des stocks
plus côtiers qui semblent pratiquement indépendants : ils sont situés en
Mauritanie dans la moitié sud du Sénégal et en Guinée Bissau.
2.1.2. Mi&rations et variations saisonnières d’abondance et de disponibilité
_________ _------------3------------.------------------------------
- - - - - - - - -
Sardinelle ronde.- Son cycle de vie (fig. 4) indique qu’il existe deux
nurseries côtières importantes, l’une en Mauritanie au sud du cap Blanc,
(banc d’ Arguin et sud du cap Timiris) , l’autre au sud de la presqu’île du
Cap-Vert. Les juvéniles et les jeunes reproducteurs (inférieur à 25 cm)
restent dans ces nurseries jusqu’à leur première reproduction et alimentent
ensuite un sous-stock commun d’adultes migrateurs (supérieur à 25 cm) qui
se déplace sur le plateau continental de 11”N à 24’N en suivant les mouvements
des eaux froides d’upwelling (BOELY et al, 1978). Il en résulte qu’au Sénégal
ces adultes ne sont disponibles que cinq ou six mois par an au maximum, à
une période dépendant des canditions hydrologiques de l’année considérée et
qui se situe généralement entre décembre et juin. De plus l’abondance des
jeunes reproducteurs, dans la nurserie sénégalaise, diminue considérablement
en saison chaude lorsque ceux-ci rejoignent le stock d’adulte.
Sardinelles plates.-
La localisation des nurseries est identique, (fig.
5) rnzs ici les migrations des jeunes reproducteurs à l’intérieur de chaque
nurserie sont prépondérantes et induisent des variations locales de dispo-
nibilité. Au contraire, le (ou les) sous stock d’adultes, a une importance
numérique très faible et il semble que les échanges entre les deux nurseries
s’ils existent, soient négligeables. En conséquence pour le Sénégal le stock
situé dans la moitié sud du pays est disponible toute l’année à condition
de posséder des unités de pêche capable d’opérer sur toute son aire de répar-
ti.tion géographique.
2.1.3. Potentiel pour le Sénégal
- - - - - - - - - - - - - - - - - -w---m----- a-
Sardinelle ronde.- On ne peut définir un potentiel du stock pour le
Sénégal uniquement puisque la ressource est commune aux quatre autres pays
de la région : sud du Sahara occidental, Mauritanie, Gambie, nord Guinée-
Bîssau. Son partage entre pays est donc très délicat même si l’on considère
les données biologiques , puisque le stock se décompose en trois parties
présentant des relations étroites :
- un sous stock de jeunes (juvéniles; + jeunes reproducteurs) situé dans
les eaux territoriales mauritaniennes
- un
sous stock de jeunes,simîlaire au précédent, situé dans les eaux
du sud du Sénégal et en Gambie

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-+-+ DC-placements observes
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Reprodüctiun
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fig.4 et 5.- Cycle de sardinelle ronde (Sap<xingzZa aupita)
et de la sardinelle
plate (Snrdine~~a maderemis), (BOELY et al, 1978 a).

- Un sous stock d’adultes se déplaçant sur le plateau continental des
cinq pays. Ces adultes assurent par leurs pontes l’essentiel du recrutement
des deux nurseries et les jeunes reproducteurs assurent à leur tour le recru-
tement du sous-stock d’adultes.
La surexploitation de l’une des trois composantes de la ressource aura
fatalement des conséquences néfastes pour les deux autres, d’où la nécessité
d’une gestion concertée de ce stock. Nous verrons qu’il est possible sous
certaines hypothèses, de définir un potentiel pour la nurserie de la Petite
Côte du Sénégal. A titre indicatif on notera que de 1977 à 1980 les captures
annuelles moyennes de sardinelles rondes dans les eaux territoriales au
Sénégal ont été de l’ordre de 70 000 tonnes.
Sardinelle plate.- Le problème est moins complexe et, bien que l’on
conna.isse mal ses relations avec les con.centrations existant en Guinée-
Bissau, le stock sénégambien pourrait être considéré comme indépendant et
localisé entre la prequ’île du Cap-Vert et le cap Roxo. Le potentiel de ce
stock n’a pu être estimé, avec précision. ; cependant il est probable qu’il
est au moins égal aux captures réalisées ces dernières années, soit environ
50 000 tonnes. 11 semble raisonnable de partager cette ressource entre le
Sénégal et la Gambie en utilisant le rapport des surfaces ou des volumes des
eaux de leur plateau continental qui sont occupées par ce stock, soit environ
4/5 et 1/5 respectivement c’est-à-dire plus de 40 000 tonnes pour le Sénégal
(tabl. I l ) .
Si l’on considère maintenant les deux espèces globablement dans l’ensem-
ble de leur zone de répartition géographiques (IlON à 24’N), en faisant
abstraction de l’existence de concentrations, on voit que le Sénégal ne
pourrait prétendre à plus de 30 % du potentiel total, soit moins de 100 000
à 200 000 tonnes. Ici encore un modèle de production, nécessitant le respect
de certaines hypothèses a pu être établi pour la Petite Côte.
2 .2. Chinchards
2.2.1. Potentiel dans la zone sénégalo-mauritanienne
____--____---__-------------------
- - - - - - - - - - - - - - -
Les chinchards noirs (Trachurus t-achrus et T. trscas) et le chinchard
jaune (I:ir.rttm rhonciius) sont fréquemment capturés simultanément et rarement
distingués dans les statistiques de pêches étrangères. Aussi l’évaluation du
potentiel a-t-elle été effectuée globalement pour les trois espèces :par des
méthodes indirectes. Elle conduit aux chiffres de 500 000 à 750 000 tonnes
par an entre ll”N et 24’N (BOELY et FREON, 1979). La première espèce de
chinchard noir est la plus abondante dans l’ensemble de la zone sénégalo-
mauritanienne, constituant plus de la moitié des captures bien qu’elle soit
pratiquement absente au sud du Cap-Vert. Les deux autres espèces sont pré-
sentes de la Mauritanie à la Guinée Bissau.
2.2.2. Migration et variations saisonnières d’abondance et de disponibilité
- - - - - - - - - --------------------------.----------------------------
- - - - - - - - -
Les schémas de migrations sont comparables pour le chinchard jaune (fig.
6) et la seconde espèce de chinchard noir (T. tracae, fig. 7). Les nurseries
s’étendent de 12”N à 21’N ainsi que l’aire de migration des adultes qui, i c i
comme pour les sardinelles, ne sont présents au Sénégal qu’en saison froide.
Pour L’autre espèce de chinchard noir (T.. trachurus, fig. 8)) le cycle migra-
toire est décalé vers le nord ainsi que la nurserie, aussi cette espece n’est-
elle disponible que quelques mois par an dans la moitié nord du Sénégal.
2.2.3. Potentiel Eour le Sénégal
----------m----m-
-em------- - -
Il est ici aussi inconcevable de définir un potentiel pour le Sénégal,
la ressource étant commune à cinq pays. 13ien que l’on ne dispose pas d’éléments

Façade
Surface plateau
Volume
Indice
maritime %
continental Z
Zone photique %
d'upwelling
24,4
28,8
32,8
++
MAURITANIE '
totale
(20"50-16"05)
36,6
34,7
32,3
+++
1
Nord
I
(14°40-16005)
12,8
538
633
+++
SEPTEGAL
Sud
!
) (12”20-14”40)
17,3
16,9
16,3
++
totale
30,l
22,7
22,6
I
GAMBIE
totale
++
(13°05-13"35)
t:
4,L
GUINEE-BISSAU
Nord
+
I (WOO-W20)
831
Tableau II.- Valeurs relatives des caractéristiques des eaux territoriales des différents pays dans lesquels
se trouvent les ressources pélagiques intéressant le Sénégal.

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. . . . . . . . . . ?jurseries Importantes
w DOp:acement deci adultes
t# PolItes ,,rtncli>.i!rs
+ Pontes secondï:rrs
f i g . 7 e t 8.- Cycle de vie des chinchards noirs (Trachurus trecae et T~ad?Lms
Z’rachurus) , (B~EL~ e t : a l , 1 9 7 8 a ) .
..II
-

precis pour répartir le potentiel entre pays, le schéma de migration de l’es-
pèce la plus abondante, (T. trachurus) indique que le Sénégal ne peut préten-
dre qu’a une part inférieure à celle qui serait proportionnelle à la surface
de ses eaux territoriales ; l’ordre de grandeur de cette part peut être es-
timé grossièrement à 10 - 15 %, soit 50 000 à 100 000 tonnes.
2.3. Maquereaux
-
-
-
-
-
-
2.3.1. Potentiel dans la zone sénégalo-mauritanienne
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - w----------------
Le maquereau (S(oomher japonic%a) est présent dans toute la zone sénégalo-
mauritanienne et bien que sa biologie reste mal connue, on suppose qu’il
constitue un stock unique. Les données de prise
et d’effort étant plus pré-
cises pour cette espèce on a pu estimer la prise maximale équilibrée à près
de 200 000 tonnes par an en établissant un modèle global de production (BOE-
LY et FREON, 1979).
2.3.2. Migrations et variations saisonnières d’abondance et de disEoni-
- - - - - - - - - -------------------------~------------------------------
- -
bilité
Mm----
Le schéma de migration (fig. 9) n’apparait pas nettement d’après les
données disponibles (CHABANNE et ELWERTOWSKY,
1972). Toutefois il est proba-
ble que les adultes de cette espèce ne sont présents au Sénégal qu’en
saison froide et que les juvéniles n’y constituent pas, comme dans le cas
des sardinelles, un sous-stock exploitable.
2.3.3. Potentiel pour le Sénégal
es--------v---e-- - - - - - - - - - - - - -
En l’absence de données plus précises, la part du potentiel de la zone
qui revient au Sénégal ne peut être que déduite des données générales sur
les eaux territoriales (tabl. II), ce qui conduit au chiffre de 20 à 25 %
soit 40 000 à 50 000 tonnes. Toutefois si l’on voulait tenir compte de
l’indice d’upwelling qui pour cette espèce semble jouer un rôle important,
cette dernière estimation de potentiel pourrait être en fait surestimée.
2.4. Autres espèces pélagiques Côtiè:res
--.
- L’ethmalose (EthmaZosa f?rt&riata) constitue, en importance, la troi-
sième espèce de clupéides de la région. On la rencontre dans les zones très
côtières ( ( 15 m) et à l’intérieur des,
estuaires et des rivières où elle
passe une partie de sa vie (fig. 10). Les aires de distribution des stocks
sont limitées et l’on connait mal les potentiels. Toutefois l’analyse des
captures fournit quelques indications. E:n Mauritanie, il existe un stock
indépendant au niveau du banc d’hrguin dlont l’importance est vraisemblable-
ment négligeable. A la frontière sénégalo-mauritanienne, le fleuve Sénégal
alimente un petit stock dont le potentiel doit être de quelques centaines
de tonnes par an (SCHEFFERS, 1973). Au Sénégal et en Gambie le complexe
fluvial Sine-Saloum-Gambie est à l’origine d’un stock beaucoup plus impor-
tant, vraisemblablement indépendant, dont la production est sans doute
supérieure à 15 000 ou 20 000 tonnes par an (en mer et dans les estuaires)
si l’on considère les prises de la région (SCHEFFERS, 1976 ; FREON et al,
1979). La part revenant au Sénégal serait inférieure à 10 000 tonnes-dÜfait
de la prépondérance de la nurserie situéle en Gambie.
En casamance (sud du Sénégal) existe! un stock de plus faible importance,
ayant probablement des échanges avec le stock du complexe estuarien de la
Guinée-Bissau pour lequel on dispose de peu d’informations.
- Les pomadasydae (essentiellement Pomadasys peroteti au nord de la pres-
qu’île du Cap-Vert et P. jubt?I-Lni au sud), sont des espèces à la fois pélagiques

17
CI
+$w- Dtipiacements probables
mai
..’
\\ I-‘.’
RI: janvier
a avril
fig.9..- C y c l e d e v i e d u m a q u e r e a u (Scomber ~japm,icus)
(BOELJ~ et a.1, 1978 a).

IZl MBCNJR-
I
0
40’
3c 1’
20’
10’
50’
16’
Zones d’abondance
L O C A L I S A T I O N D E S
P R I N C I P A U X S T O C K S
Concentrations des juvéniles
r-----
D ’ E T H M A L O S E
S E N E G A L
,
M
--b
S A I S O N 1
G A M B I E
S E N E G A L

et démersales. Les captures de la première espèce sont mal connues ainsi que
les potentialités (modestes) du stock s&égalo-mauritanien qu’elle constitue.
La seconde espèce, liée aux estuaires, C:onstitue un stock quasi indépendant
dans la moitié sud du Sénégal, dont le potentiel a été évalué à près de
1 500 tonnes par an d’après les données de la pêche sardinière dakaroise
(GONZALEZ ALBERDI, 1972). Cette évaluation, qui ne tenait pas compte des
captures des pêches artisanales et chalutières, est vraisemblablement sous-
estimée et il semble d’après les données. actuelles que le potentiel soit de
l’ordre de 3 000 à 3 500 tonnes. Un autre stock semble exister en Guinée-
Bissau.
- Les carangidés côtiers (autre que Caranx rhonchus) constituent des pe-
tits stocks côtiers dont l’importance n’est pas négligeable (ChZoroscombmss
~~‘hqsurus, Carana: spp., LiehZa spp., Trachinotus spp., Vomer setapknis),
mais dont on ne connait pas les potentiels.
- Le tassergal (Pomatomus sa%tatrix) et le pelon (Braehydeuterus auritus)
n’ont pas été traitées ici.

20
3.
MODES D' EXPLOITATION
ACTUEL
DES
RESSOURCES
3.1. Exploitation à l'extérieur du Sénégal
--
--
2 1 1. Pêches industrielles (grande pêche)
r-E-,---,---,--,,-,,--,--,-,
------ ----
Il s'agit de chalutiers (de fond puis pélagiques) et de senneurs dont
le type d'exploitation,
déjà décrit (BOELY et al, 1973 ; FREON et a1 1979 ;
- -'
BOELY et FREON, l979), est caractérisé par unegrande autonomie et un impor-
tant rayon d'action.
Avant 1972, en l'absence de législation des eaux territoriales, les
flottes étrangères de grande pêche opéraient dans toute la région en suivant
les concentrations de poisson de 1l'N à 25"N (fig. 11). Depuis la réglemen-
tation successive par les différents pays côtiers, la stratégie de pêche
change d'une année à l'autre. Les principales flottes appartiennent à l'URSS,
la Pologne, la Norvège et à des compagnies internationales. L'exploitation
concerne essentiellement les chinchards, les sardinelles, les maquereaux et
depuis 1972, la sardine dans la région mauritanienne (tabl. II1 a v).Lfaugmen-
tation brutale de cette dernière espèce dans la région est probablement
associée à une diminution des captures de sardinelles en Mauritanie (FREON
et STEQIJERT, 1979). Toutefois les statistiques de clupéidés des soviétiques
semblent incertaines et ont conduit à deux séries d'estimations dont les
maximums de prise annuelle sont de 310 000 et 450 000 tonnes pour l'ensemble
des flottes (tabl. VI). Les prises les plus élevées enregistrées pour les
chinchards et les maquereaux ont été respectivement de 510 000 et 250 000
tonnes à l'époque où ces flottes travaillaient sur l'ensemble de la région.
3.1.2. Pêches semi-industrielles locales
----------------------------------------
En baie du Levrier une flottille d'origine canarienne, opére depuis
plusieurs années. Elle est constituée de petits senneurs (11 à 15 m) tra-
vaillant de façon régulière et dont l'effectif est en diminution. Les captures
sont de l'ordre de 10 000 tonnes par an dont environ 30 % de petits pélagiques
côtiers (sardinelles surtout) qui constituent des espèces secondaires de
cette pêcherie (MAIGRET, 1973).
En Gambie, depuis, 1973, opère une flottille de senneurs ghanéens de
25 m qui débarquent environ de 10 000 à 15 000 tonnes par an dont une majo-
rité de sardinelles.
3.1.3. Pêches artisanales
-------------------------
En Mauritanie, elles sont négligeables pour les stocks communs avec le
Sénégal (quelques captures de jeunes sardinelles au filet maillant en baie
du Levrier). En Gambie, la pêcherie d'ethmalose est importante (environ
10 000 tonnes par an) aussi bien dans le fleuve qu'en mer. Elle est souvent
pratiquée par des sénégalais plus particulièrement sur la côte, qui débarquent
le poisson sur place. Les méthodes de pêche sont les mêmes qu'au Sénégal.
En Guinée-Bissau existe une pêche artisanale côtière et surtout estuarine,
dont on connaît mal l'importance ; elle concerne les ethmaloses et les sar-
dinelles plates.
3.2. Exploitation au Sénégal
3.2.1. Pêche industrielle (grande pêche)
---------------------------
------ ____
Description du type d'exploitation
Depuis 1976, la Pologne a ratifié des accords de pêche avec le Sénégal
qui autorise des chalutiers polonais à travailler dans la zone de pêche
exclusive sénégalaise,
à plus de 12 milles de la côte.
En fin d'année 1976,

P ê c h e industrialls hruturièrc
M A U R I T A N I E
P ê c h e semi-industrielle dakaroise
Pêche artisanala Sénégalaise au filet
20’
Pêcka artisanale à la ligne de C. rhanehus
Serines de plage
T h o n i e r s tanneurs : appît v i vint
Pâcka a r t i s a n a l a gambianna
Pêche reai -industrielle canarienne

-~
NAVIRES
PAYS
j
1964
1965
1966
l-
1967
1968
1969
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
CHALUTIERS
BULGARIE
37
1 845
5 606t
3 604
952
582
212
261
199
1 CEE
t
6 6
1 GHANA
1 2 778 1 4 621 1 3 853 1
600
3 712
4 428
4 928
142
13 2 9 3
19 1 9 8
12 415
8 974
1 5 0 0
2 690
1 4 8 0
1 2 6 9
1 399
38 673
40 539
50 124
74
647
611
1 4 9 8
387
103
T
I.
239
2 514
10’
250
2 218
CUBA
1 400
0
200
URSS
/
3 700 1
1
100 1
5 000
1
6 4 0 0
3 5 000
i 40 000
51 2 2 5
67 715
52 331
43 529
,
I
+-
S E N N E U R S
N O R V E G E
54 669
, 71 605
B E R M U D E S
120 000
36 000
65 903
154 317
140 000
4 7 672’)
AFRIQUE DU SUD
90 000
j’
COTE D’IVOIRE
3 419
3 705
2 400
0
13 6 4 3 t 11 4 8 0
26 729
22 398
17 965
22 313
l 7 9 6
PIROGUE& SENNEURS
SENEGAL SENEGAL PIROGUES SENNEURS
22 4 063 900
23 4 702 300
22 6 445 800
21 5 407 000
15 600
19 200
49 200
56 360
58 990
49 010
) 5 4 0
MAURITANIE
3 000
3 900
5 400
5 610
13 200
17 361
7 770
7 7 7 0
7 770
7 770
GAMBIE
365
19
?
c
1-
TOTAL
3 6 454
37 623
43 498
I 3 9 141
64 175
8 4 141
352 837 11
79 293
322 481 L
2i9 8iO
3 7 2 2ü8
334 266
23i 7 7 9
a / e s t i m é
b/ t o t a l p a r t i e l
s o u r c e s
:
COPACE 1979
,
données disponibles au CRODT
T a b l e a u II I . E s t i m a t i o n d e s c a p t u r e s t o t a l e s d e sardinelles d e 9 à 2 6 ‘N.

~--r-
T
NAVIRES
PAYS
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1971
1972
1973
-
CHALI:TIERS
BULGARIE
1 472
359
6 066
9 805
3 293
8 203
9 238
7 318
10 698
-t
:
t 9 247
13 666
5 541
CEE
224
CUBA
8 300
1 100
100
7 000
200
?
GHANA
3 200
8 955
7 150
16 216
10 927
2 589
19 783
4 019
4 625
2
2 866
5 548
2 134
2 301
151
?
JAPON
5 995
8 512
5 483
6 210
6 032
Il 143
7 785
4 649
5 304
9 388
6 726
7 549
3 482
5 759
5 153
2 463
I 461
5 804
6 255
7 890
4 528
10 697
12 976
9 790
13 495
7 117
4 306i
6 555
12 204
19 072
5 200
13 210
;~~~;~Ly
700
400
400
500
300
400
500
923
553
416
594
617
49
ROUMANIE
2 400
7 289
19 571
30 750
39 334
26 652
14 144
39 112
33 74:
41 481
GRECE
647
176
253
271
66
3
27
53
9
18
28
ISLANDE
-
5 621
11
CHALUTIERS
REP.DEM. ALLEMANDE
156
14
I 241
4 730
524
2 356
4 456
7 344
30 016
SENNEURS
URSS (+ division
46 100
35 200
20 900
216 000
232 700
29 600
132 300
3135 500
7160 300 344 132 365 069 361 554 !21 214 139 243
Sherbro)
GOREE
64
249
1 038
454
?
-
9
SENNEURES
oooc
BERMUDES
30 ooo(
34
26 539
5 231
10 332
13 965
37 214
?
2 300
AFQIQUE
45 000
i
SENNEURS
3 500
3 500
3 900
---L--
34 000’;
NORVEGE
36 205
92 347
60 856
93 478
55 279
12 511
0
0
0
0
-
cl
SENEGAL- b,
3 900
4 100
3 100
4 500
2 900
2 500
4 100
4 700
4 700
5 100
5 100
7 210
5 135
(COTIERS)
MAIJRITANIE-
89
50
-
1
89
1 187
1 657
1 103
562
257
137
1-
i
TOTAL
60 712
61 971
15 049
l13 312j168 866 ;
251 512
415 137
01 271
183 826
5 817 227
87 891
439 520
4.
-
1
27 095
i4
II
i97 460
!86 482
234 286
1
51 estimé
b/ Tmchurus spp.
10 x
Estimation : C. rhonchus
cl Caranx rhonchus
-
T. trecae
20-30 X
Tableau IV.- Estimation des captures totales de chinchards de 9" à 26ON.
T. trachums 60-70 '
sources :
COPACE, 1979
données disponibles au CRODT

. _ ._ .
-.-._ I
NAVIRES
l
PAYS
1964
1965
1966
1967
1976
1977
~-
.-
I
CHALUTIERS
BULGARIE
2 274
540
666
CEE
C U B A

200
GHANA
2 422
5 062
-
6 533
401
504
51
308
636
I 3 857
GRECE
916
582
265
255
224
353
168
174
174
78
168
7 6
15
JAPON
1 859
879
1 043 t I 668 1 878
1 571
217
91
68
134
306
69
POLOGNE
2 696
2 436
7 461
8 828
8 558
6 871
3 118
3 009
2 685
1 189
249
1 722
1 417
ROUMANIE
6 611
4 900
6 726
6 187
4 986
9 409
2 144
5 906
CHALUTIERS
PORTUGAL
12 900
16 400
10 200
21 400
20 400
196
507
328
359
REP.DEM.
ALLEMANDE
236
143
6 175
2 989
2 394
20 521
1 933
URS(+division Sher-
60 600
22 000
85 800
122 700 119 600
142 600
126 938
114 280
bro)
12 900 i 32 200 t
141 000
30 100
174 800
r
5 088
15 000
oooca
3
f=
(a
(a
33
4 4 i
4 6
-1
TOTAL
66 332 1 28 352 139 878 1 67 843 112 8521 187 740 250 159
64 883
135 497
127 108
-~-
31 608 ‘1 75 1.30
-I_. 1 ( :
Sources : COPACE, 1979
-
-
données disponibles au CRODT
a) estimé

Tableau V.- Estimation des captures totales de marquer-eau de 9 à 16'N

“_--.~~
-~~
E s t i m a t i o n A
1/
-
E s t i m a t i o n B 2/
-
-_
-~
--
-
-
-
TOTAL pêche
ANNEE j
TOTAL pêche
U R S S
URS s
h a u t u r i è r e
-
h a u t u r i è r e
S a r d i n e l l e s
S a r d i n e
(sardrnelles)
S a r d i n e l l e s
Sardine
(sardinelles:
i-~-F
-
-
-
1964
3 700
6 491
3 700
6 491
1965
1 100
5 721
1 100
5 721
1966
5 000
8 853
5 000
8 853
1967
6 400
7 196
6 400
7 124
1963
22 000
29 076
27 000
34 108
1969
110 100
123 060
30 000
80 100
43 064
1970
123 700
416 476
35 000
ki8 7ùO
3 1 0 3Y4
lY71
147 200
i 6 4~0
366 808
40 000
123 600
253 129
1972
122 400
13 600
394 987
45 000
136 000
316 675
1973
184 300
2 1 500
387 832
50 000
204 800
257 002
1974
308 000
3 4 200
449 822
55 000
342 200
145 731
1975
59 388
357 200
228 828
1976
51 245
350 000
136 131
1977
67 715
316 654
268 929
1978
52 331
110 900
1979
43 529
110 365
.--~.
-1.
-
-
-
-
l/ HOELY, lY78
-
2/ FAOICOPACE, 1 9 7 9 a e t 1 9 7 9 b
-
: R a p p o r t s a r d i n e 79/5, Maroc)
: Bulletin 3 COPACE)
Tableau VI .- Estimations des captures totales clupéidés de 9” à 26’N

neuf bateaux sont entrés en activité au Sénégal et leur nombre s’est progres-
sivement accru pour atteindre 13 unités en 1980, bien que les dernières ra-
rifications de 1979 autorisent jusqu’à 19 chalutiers. Depuis le dernier
trimestre de 1980 les accords de pêche entre les deux pays ont été rompus
par le Sénégal et les activités de pêche ont cessé ). Ces chalutiers appar-
tenaient à deux catégories : les B-23 (1 000 tonneaux J.B. , 1 600 cv) et
B-29 (1 500 tonneaux J.B., 2 500 cv). Ces bateaux diffèrent essentiellement
par leur taille et leur puissance de pêche mais présentent des équipements
peu différents et la même méthode de capture : il s’agit de chalutiers péla-
giques “pêche arrière” équipés de matériel de détection acoustique courant
(sondeur vertical Y sonar, netz-sonde).Les bateaux pêchent effectivement plus
de deux jours sur trois (1/3 du temps de mer étant consacré aux déplacements,
aux transbordements et à la recherche des concentrations) et chalutent 6 à
8 heures par jour de pêche (données 1977). Le poisson est transformé à bord
où existe une usine de farine et une usine de congélation. Les bateaux res-
tent généralement deux mois en mer sans escale, le produit de la pêche est
transbordé en mer sur un cargo à destination de la Pologne. Les débarquements
effectués au Sénégal sont négligeables.
Captures
Les espèces cibles de cette pêche sont les sardinelles tout au long de
l’année (80 X de 1977 à 1979)) et en saison froide, les chinchards (16 X) .
Les bateaux travaillent le plus souvent au niveau de la Casamance ou l’élar-
gissement du plateau continental permet d’accéder aux fonds de 12 à 25 m,
riches en jeunes reproducteurs de sardinelles, tout en restant à l’extérieur
des 12 milles réglementaires (fig. 12).
En saison froide les prises portent également sur les sardinelles rondes
adultes situées plus au large. Les captures totales sont passées de 44 000
tonnes en 1977 à 68 UOO tonnes en 1979 (tabl. VII). En 1980, les captures
totales ont été de l’ordre de 75 000 tonnes.
Rendements
Pour ce type de pêche l’expression du rendement la plus significative
du point de vue économique est la prise par jour de mer. Malheureusement on
ne dispose de cette grandeur qu’en 1977 : 34 et 18 tonnes par jour de mer
pour les B-29 et les B-23 respecti.vement.
Si l’on cherche un indice d’abon-
dance réprésentatif il sera également intéressant de considérer la prise
7ar jour de capture, bien que celle-ci sous-estime d’krentuelles diminutions
d’abondance ou de disponibilité (COPACE, 1980). Seule cette dernière expres-
sion des rendements est à notre disposition pour l’ensemble de la période
1977 à 1979 (tabl. VIII).
Les rendements annuels des deux categories de bateaux sont tr& différents :
le rapport de puissance de pêche des B-29 à celui des B-23 varie de 1,5 à
1,9 selon les années. Ces valeurs sont supérieures à ce que l’on pourrait
déduire, par analogie avec d’autres pêcheries, de la différence existant en-
tre les caractéristiques des deux bateaux. Le fait que les B-23 capturent
5 fois plus d’espèces secondaires (moins abondantes mais de plus haute valeur
commerciale) indiquerait qu’ils n’ont pas en permanence les mêmes espèces
cibles que les B-29, ce qui expliquerait partiellement le phénomène. Une
autre explication pourrait découler de l’état de vetusté
des B-23.
Les rendements restent à un niveau Zllevé tout au long de l’année avec
un maximum au cours de la saison froide dû aux captures de sardinelles rondes
et de chinchards adultes (fig. 13). Les captures de chinchards noirs en sai-
son chaude sont vraisemblablement constituées de jeunes individus, capturés

27
-- -- ___.-ll-- . .1___ -. _ ~---_ ---.- ---
-.. __ .-.
1977
1978
MOYENNE
.--
---
I I _ - - -
T
‘--
-----
tonnes
tonnes
tonnes
%
%
-
-
- -~.-
Sardinelles
3.5 646
77,7
40 539
87,2
50 124
74,0
79,6
Chinchards jaunes
4 261
993
1 345
239
8 012
11,9
890
Chinchards noirs
4 004
837
3 855
833
5 198
736
832
Maquereau
173
u94
31
091
261
094
033
Dorades grises
252
096
48
031
67
091
033
Dorades rouges
13
090
2
090
(7)
090
090
Pelon gris
1 227
(2,7)
('362)
CC’,@
3 651
534
330
Divers
(275:
CO,61
(278)
(0,6)
383
096
096
__-._- -------
-
-
-
TCTAL
45 851
100
46 460
67 703
100
( ) estimations
Tableau VIT.- Prises par espèce des chalutiers polonais (B-23 + B-29)
travaillant au Sénégal de 1977 à 1979.
Source : A. WYSOKTNSKY et M. KZREPTOWSKY, comm. pers.

RENDEMENTS
P. iT. E. STANDARDISEE B-29
Tableau VIII.-
_l__l_----._
Rendements moyens annuels des chalutiers polonais
travaillant au Sénégal de 1977 à 1979.
Source : A/ WYSOKINSKY et KZREPTOWSKI, comm. pers.

.z-,-
-

1 p.u.e
,
-.-.- .- ,
I
I
- M O I S
P. U.E
u.E totale
-
-
-
-
P . U.E sardinella
-.
-. -.
-. -.
P . U . E
P.U.E chinchard jaune
P . U . E
P.U.E chinchard noir@
B-29 25
+*w
,MOIS
J F M A
M?J’ A S 0 N D
Fig.
13.- E v o l u t i o n d e s r e n d e m e n t s d e s c h a l u t i e r s d e
-_A--
t y p e R 3 3 e t B 2 9 e n 1 9 7 7 (WISOKINSKI,
Comm. p e r s . ) .

31
près du fond par les B-23 essentiellement. On remarquera que les rendements
des B-23 sont plus stables que ceux des B-29, ce qui renforce l’hypothèse
d’une stratégie de pêche différente pour les deux types de chalutiers.
3.2.2. Pêchessemi-industrielles locales
_____--__-----------__________1_______c
Description du type d’exploitation
.Cette pêche, qui a débuté en novembre 1961 avec un bateau, a été décrite
et analysée plusieurs fois au cours des dernières années (CHAMPAGNAT, 1966 ;
BOELY et CAMPAGNAT, 1969 ; BOELY et CRABANNE, 1975 ; FREON et a1 1979).
--“-y
L’évolution du nombre d’unités de 1962 à 1981 est présentée dans le tableau
IX. Ces bateaux appartiennent à des armements sénégalais, ivoiriens et fran-
çais.La pêche se pratique à partir du port de Dakar où la totalité des prises
est débarquée. La flottille est constituée de sardiniers de 25 m de long
environ travaillant à l’aîde d’une senne tournante coulissante (600 x 40 m)
remontée par une poulie hydraulique. Les marées sont de courte durée, excé-
dant rarement 24 heures (dix heures en moyenne en 1980). Les raisons en sont
la faible capacité de stockage (25 à 50 tonnes), le mode de conservation
(eau réfrigérée par de la glace) et la structure du marché dakarois imposant
des apports journaliers. De plus, la présence de fortes houles au nord de
la presqu’île du Cap-Vert font que ces sardiniers n’opèrent que très rarement
dans ce secteur. Ceci. explique que leur zone d’action préférentielle se situe
autour de la presqu’île et le long de la Petite Côte du Sénégal, entre Dakar
et Joal, sur les fonds de 10 à 30 mètres (fig. 11).
En 1980 par exemple, 78 % de l’effort annuel a été appliqué dans le sec-
teur de Dakar entre 14’30’N et 15’N, les pêcheurs préférant diversifier leurs
prises ou même voir diminuer leur rendement et rester près du lieu de débar-
quement plutôt que de prospecter des zones plus éloignées ou moins abritées,
pour suivre les déplacements d’une espèce.
Composition des captures et variations saisonnières
Les deux espèces de sardînelles représentent plus de 80 % des débarque-
ments. Za proportion des cinq principales espèces entre 1966 et 1980, est
présentée dans le tableau X. Au cours de l’année, ces proportions varient
considérablement. Les variations des rendements moyens et l’évolution des
températures de surface ont été misesen parallèle au cours d’un cycle an-
nuel (fig. 14 A et B) . Ainsi il a été possible de distinguer dans les cap-
tures des espèces de saison froide (sardinelle ronde adulte et chînchard
jaune) et des espèces de saison chaude (sardinelle plate, Pomadasydae, plat-
p l a t (Chlcrotxomb~~s chrysum~s) ; par contre les jeunes sardinelles rondes
(les juvéniles et les jeunes reproducteurs, sont pêchés toute 1 ‘année (fi.g.
14 b) et constituent l’essentiel des captures.
La composition des captures a varié de façon significative depuis 1966,
date à partir de laquelle des données sont précises : la part des sardinelles
plates tend à augmenter au détriment de celle des Pomadasidae, des plat-plats
et des sardinellesrondes certaines années (tabl. X). On notera en 1975 l’im-
portance inhabituelle de la catégorie divers qui correspond essentiellement
à des captures exceptionnelles de maquereaux (Seomber japonieus) dont l’abon-
dance sur les lieux de pêche était très élevée cette année là.
Les prises annuelles sont passées de 2 000 tonnes au début de la pêche
à 32 000 tonnes en 1973 (BOELY et CHABANNE, 1975) avec deux paliers successifs.
De 1973 à 1976 on a atteint un nouveau palier puisque les tonnages se sont
stabilisés entre 30 000 et 34 000 tonnes ; ces tonnages ont accusé une baisse
en 1977 et 1978 (26 400 et 20 900 tonnes respectivement) en raison de la di-

Nombre de bateaux
Intervalle de varia-
tion du nombre de
A N N E E S
ayant effectué au
bateaux en activité
moins une marée
au cours d’un mêmemois
1961
1
O à l
1962 à 1965
1
1
1966
2
l à 2
1967
3
1 à 3
1968
3
1 à 3
1969
4
2à4
1970
5
3à5
1971
6
3à5
1972
5
3à5
1973
16
4 à 12
1974
18
8 à 14
1975
11
7 à 10
1976
13
8 à 12
1977
12
8 à 11
1978
10
6à5
1979
15
7 à 12
1980
18
8 à 14
1981
15
9 à 14
Tableau IX.- Evolution de l’effectif de la flottille sardinière
dakaroise depuis le début de la pêcherie (novembre 1961).

~_---.- --.- __- - -_ 1-- -.------Ï
‘7
. L _ -
T SAiIDINELLE
SAWINELLE
POMADASYS
l
1
FLAT-PLAT
CHINCHARD
PRTSE
RONDE
-j-
DIVERS
PLATE
SPP.
I
I
JAUNE
l
ANNEES
TOTALE
-.-
--
-~
I
(tonnes)
tonnes
%
tonnes
z
tonnes
%
tonnes
%
tonnes
%
tonnes
%
--
--^---
-
-
-
-
1962
1 886
1 205’J
64
---Y-
27
64
3
4
092
97
5
1963
4 218
2 703.”
64
1 15811
27
203
5
78
2
37
1
39
1
1964
4 990
2 844L’
60
1 2 1 9 ”
24
411
8
145
3
320
6
51
1
1965
6 519
3 2 9 1 ”
50
1 4 1 1 ”
22
1 057
16
367
6
307
5
86
1
1966
8 826
4 247
48
2 198
25
957
11
528
6
810
9
86
1
1967
8 500
4 237
50
1 170
14
959
11
873
10
795
9
466
5
1968
14 000
7 062
51
1 795
13
2 018
14
1 7 1 0
12
1 147
8
268
1
1969
18 327
9 698
53
4 779
26
1 3 6 4
7
802
4
1 353
7
331
2
1970
1p 199
9 389
49
4 254
25
1 793
10
665
4
1 557
9
541
3
1971
14 351
9 442
66
2 038
14
1 6 5 4
11
530
4
127
1
560
5
1972
24 975
17 255
69
4 468
18
982
4
812
3
1 161
5
297
1
197.3
31 b37
17 593
56
8 613
27
1 959
6
727
1
1 2 6 0
4
1 4 8 5
5
1974
33 921
17 792
53
9 982
29
1 294
4
684
2
1 8 0 3
5
2 347
7
1975
30 460
12 432
41
9 495
31
521
2
207
1
1 625
5
6 180’1
K&
1976
31 011
14 800
48
11 929
38
337
1
170
1
1 907
6
1 868
5
1977
26 380
13 146
50
9 252
35
804
3
281
1
1 656
6
1 241
4
1978
20 901
12 656
61
5 309
25
741
4
210
1
1 590
8
395
1
1979
25 008
13 597
54
8 716
35
2 524
1
228
1
1 691
7
524
2
1980
27 509
14 85X
54
8 938
32
%8
033
340
1
2 693
10
592
3
1981
31 363
15 839
51
10 980
35
92
093
159
095
2 602
833
1 691
-
-
-
l/ T o n n a g e s e s t i m é s
-
2/ Dont 3 073 tonnes de maquereau, soit
-
0%
Tableau X .- Evolution des captures des sardiniers dakarois de 1962 à 1980

34
.a,..-.
.-
Y

.. c

ic

35
minution du nombre de sardiniers. Les débarquements ont repris de l’importance
ces deux dernières années (25 000 tonnes en 1979 et 27 500 tonnes en 1980)
grâce à l’arrivée de nouvelles unités de pêche : anciens bateaux renovés et
senneurs japonais armés par la Direction de l’océanographie et de Pêches
maritimes du Sénégal.
Rendements
Plusieurs mesures de rendements ont étéeffectuées pour ce type de pêche.
Pour l’aspect économique on retiendra la prise par nombre de sortjcsen mer
et la prise par dizaines d’heures passées en mer (tabl. XI). Pour l’aspect
biologique on utilise comme prise par unité d’effort (p.u.e) le rapport de
Ya prise au nombre d’heuresde pêche d’un sardinier standard
de 25 m durant
la saison d’abondance dp 1 ,espëce (le nombre d’heure de pêche est obtenu en
retirant les temps de route du temps total passé en mer).
Une étude comparative de la puissance de pêche locale des différents sar-
diniers a montré que l’on ne pouvait mettre en évidence aucune relation entre
les caractéristiques techniques des bateaux (capacité, longueur du filet,
nuîssance motrice) et leur rendement. Ceci est dû au fait que la flotte est
relativement homogène et que l’habilité de l’équipage joue un rôle prépondé-
rant (FREON, 1979)
Rendements totaux
L’évolution des rendements totaux annuels indique que de 1962 à 1966 ceux-ci
ont augmenté de façon regulière, ce qui correspond à la phase d’apprentissage
dans la pêcherie (fig. 15). Ensuite ces rendements présentent une tendance à
la baisse avec des oscillations ; la tendance peut être expliquée par l’aug-
mentation de l’effort de pêche sur la Petite Côte (pêche sardinière et pêche
artisanale) tandis que les oscillations sont dues à la variabilité naturelle
du recrutement et de la disponibilité.
L’évolution moyenne des rendements mensuels de 1969 à 1980 indique qu’il
existe deux périodes favorables (mai-juin-juillet et octobre-novembre-décembre)
intercalées avec deux périodes où la pêche est moins rentable. Toutefois ce
schéma général moyen présente des variations d’une année à l’autre. (fig. 16).
Sardinelle ronde : individus jeunes
Les juvéniles de 12 à 18 cm (LF) sont capturés essentiellement au cours
des cinq premiers mois de l’année alors que des débarquements importants de
jeunes reproducteurs (20 à 25 cm le plus souvent) se font toute l’année avec
deux maxima, d’avril à juin et en octobre-novembre (fig. 14 b). Entre 1966
et 1980 les p.u.e présentent des variations de grande amplitude (5 à 12 tonnes/
10 heures).
Sardinelle ronde : individus adultes
Les maxima d’abondance de janvier-février et d’avril-mai (fig. 14 a),
confirment le schéma de migration. Ils correspondent aux passages migratoires
d’adultes devant la presqu’île du Cap-Vert, d’abord lors de la descente du
stock et ensuite lors de la remontée.
Afin d’obtenir un indice d’abondance aussi représentatif que possible et
non sous estimé par les périodes où le poisson n’est pas disponible dans la
pêcherie, nous n’avons utilisé dans nos calculs de p.u.e que les efforts des
mois durant lesquels ces grands individus ont été débarqués. Des fluctuations
annue 1 1 P::
existent mais on peut observer une tendance à la baisse des rende-
ments depuis 1978 (fig. 15).
Sardînelle plate
Les captures se font essentiellement au détriment d’une seule classe d’â-
ge (LP = 18 à 23 cm) pendant la saison chaude, mais des individus plus petits

E F F O R T
o- ____ 0
P . U . E .
en iO* heures
A
,
/
\\
dl
\\
.-, E F F O R T
P . U . E . T O T A L E
/’
\\
tonnes / 10 heures
y
,
/
0A
,Y’/
I
I
I
I
1
I
I
I
I
I
I
I
I
196-I
6;
6 9
7 0
71
7 2
7 3
7 4
7 5
7 6
7 7
7 8
79
8 0
P. U. E.
Sardinella aurita total (effort annuel)
< 25 cm (effort annuel)
0. . . .. . . . . .
II
> 25 cm (effort saison froide
I
I
I
1
I
I
I
I
1
1
I
I
1
1
1 9 6 5
6 6
6 7
6 8
6 9
7 0
71
7 2
7 3
7 4
7 5
7 6
7 7
7 8
79
8 0
P.U. E.
. . Sardinella maderensis
tonnes / 10 heures
++ . . . . . . . . . . . . ++ Caranx mnchus
+e P o m a d q s y s j u b e l i n i
o---4 Chloroscombrus
1965 6
6
6 7
6 8
69
70
71 72 73
7 4
7 5
7 6
7 7
7 8
7 9
80 A N N É E S
Fig. JS - Evolution des rendements annuels sardiniers dakarois de
1965 à 1977.
A = rendements totaux ; l3 = rendements sardinelles ;
c- I .“,,Ll^_--^ -c,. e...+--^
^--Y.-- ^

p.u.e
t
200
1978
150
100
50
[- ,
I
I ,
I
I
‘ , ,
*MO'S
p.u.e
200 _
I
I
I
I
I
*
I
,
I
I
F MOIS
4 p.u.e
200 I
150 -
200 .
P.u.E
de 1969 à 19440
Il---,--MOIS
J
F M
A M J
J’ A S 0 N D
Fig.
I6,- E v o l u t i o n dt?s p u e (Qx/d iz leures) des s a r d i n i e r s
._-
dakarois
: Evolution m e n s u e l l e s d e s t r o i s dernières
années et moyenne de 1969 à 1980.

peuvent être capturés en début d’année.
Contrairement à l’espèce précédente on observe au cours de ces douze der-
nières années une tendance à la hausse des rendements bien que l’effort
s’accroisse.On trouve généralement ce phénomène lors de l’installation d’une
pêcherie ce qui n’est plus le cas ici. Il résulte en fait de l’existence d’in-
teractions entre pêcheries et espèces (FREON et a1
- -’ 1978).
Chinchard jaune
Les captures concernent des individus jeunes (de 20 à 25 cm). De façon
générale,
on note que les rendements diminuent jusqu’en 1972 et se stabilisent
ensuite (fig. 15).
Pomadasys
Les individus capturés mesurent entre 20 et 45 cm (LF). Les rendements
se sont effondrésces dernières années en raison de la surexploitation de
l’espèce principale (P. jubelini) par les sardiniers dakarois mais aussi
par les autres pêcheries, pélagiques et démersales (fig. 15).
Plat-plat
Cette espèce d’appoint est capturée en saison chaude lorsque le rendement
des autres espèces est faible. Les individus capturés mesurent de 17 à 23 cm.
La baisse des rendements observée peut simplement correspondre à une diminu-
tion d’intérêt pour cette espèce de faible valeur commerciale (fig. 15).
Maquereau
Cette espèce secondaire est capturée en saison froide et certaines années
de forte disponibilité les rendements sont élevés (10 % du rendement total
annuel en 1975). Les tailles individuelles sont comprises entre 20 et 35 cm.
2.2.3. Les Eêches artisanales
------m--w- -------------m-s-
Elles sont très anciennes et peuvent être ramenées à deux grands types :
la pêche au filet et la pêche à la ligne. Au Sénégal, ces exploitations arti-
sanales se font à partir de grands points de débarquement. Pour les petits
poissons pélagiques, les centres de la côte sud pratiquent surtout la pêche
au filet tournant (filets maillants encerclants et sennes tournantes coulis-
santes)
; au contraire, sur la côte nord la pêche à la ligne est prédominante
(fig. 11).
Ce secteur de la pêche est en pleine expansion en raison de l’augmentation
du nombre d’embarcations et surtout au fait de leur motorisation importante
depuis 1966. De plus, la technique de capture au filet a évolué avec l’appa-
rition de sennes tournantes en 1972-1973 (FREON et a1
- -’ 1979 ; STEQUERT et a1
- -’
1979).
La pêche à la ligne
Pour les grands centres de la côte nord (Saint-Louis et Kayar) et de la
presqu’île (Dakar), cette pêche concerne surtout des chinchards jaunes de
grande taille (LF = 30 à 40 cm) qui sont capturées à l’aide de palangres à
main 2 partir de pirogues de 6 à 12 m, généralement motorisées (6 à 20 cv
hors bord) avec deux à six pêcheurs à bord.
En 1980, les captures de chînchards jaunes sur la côte nord ont été d’en-
viron 5 950 tonnes dont près de 75 % proviennent de Kayar durant la saison
froide et plus particulièrement en mars-avril et mai (tabl. XII). A cette
période des concentrations sont localisées au sud de la fosse de Kayar. L’é-
tude des rendements montre également que ces poissons se rencontrent un peu
plus tard (juin) au niveau de Saint-Louis. Sur la côte sud, les prises sont

0-l
CO
0

moindres (moins de 900 tonnes) et la pêche débute plus tôt (février). Ces
variations d’abondance dans les différents centres correspondent à la migra-
tion du poisson.
La pêche au filet
On peut distinguer quatre grands types d’engins. Les filets maillants
encerclants et la senne tournante sont les principaux, tandis que les filets
dormants et la senne de plage ont une importance moindre.
Les filets maillants encerclants
La pêche se pratique à l’aide des pirogues motorisées (20 cv hors bord)
de 14 <à 16 m de longueur avec six à huit pêcheurs à bord. Les sorties en mer
sont journalières et durent entre 5 et 12 heures.
Deux types de filets sont utilisés au Sénégal : le filet à sardinelles
et le filet Zï ethmalose, à mailles plus grandes. Le premier ne capture prati-
quement que des sardinelles dont plus de 90 pour cent de sardinelles plates ;
pour le second au contraire, l’ethmalose représente plus de 80 pour cent des
prises, le reste étant constitué de silures (Arius gambiensis) et de sardinelles
pour l’essentiel. Pour cette raison, ce type
d’engin est surtout utilisé de
juin à octobre, période correspondant à l’abondance maximale des ethmaloses
sur les lieux de pêche. Au contraire les filets à petites mailles, beaucoup
plus nombreux, sont employés tout au long de l’année, les sardinelles plates
restant toujours présentes dans la zone d’action de cette nêcherie (fie.
17 a).
Compte tenu de l’engin utilisé. la comnosition de taille des poissons
capturés est relativement constante ; pour les sardinelles, les longueurs à
la fourche varient de 17 à 25 cm, mais les classes de 19 à 23 cm sont de loin
les mieux représentées. Les individus plus petits sont capturés le plus souvent
en avril-mai.
La pêcherie a connu son développement maximum sur la Petite Côte en 1972-
1973 où les captures totales des deux types de filet ont pu être estimées à
35 000 tonnes par an dont 65 % de sardinelle plate ; 20 % d’ethmalose, 10 %
de sardinelle ronde et 5 % de divers. On dispose ensuite de données de 1977
à 1980 qui ont permis de montrer que les captures sont tombées à environ
7 000 tonnes par an en raison de l’abandon progressif de ce type de pêche au
profit de sennes tournantes. Cependant on note un certain regain d’intérêt
pour cet engin sous l’influence de facteur économique (WEBER et FREON, sous
presse).
Les rendements moyens annuels par sortie en sont peu différents pour les
deux engins, toujours voisins de unetonne (fig. 17 b). Par contre, la durée
moyenne des sorties n’est pas toujours identique : 9 heures pour la pêche
avec les filets à sardinelles contre 7 à 8 heures pour celle utilisant les
filets à ethmalose qui sont employés généralement plus près du lieu de dé-
barquement (on note toutefois une inversion de ce schéma général en 1980
à Joal).
Les sennes tournantes coulissantes
Des essais d’adaptation de cet engin à la pêche piroguière ont été entre-
pris dès 1969, mais son apparition
dans la pêcherie n’a été effective qu’à
partir de 1973. Le filet, long de 200 à 300 mètres, est porté par une pirogue
de 14 mètres environ à laquelle se joignent une ou deux autres pirogues, par-
fois plus grandes, chargées du transport du poisson. Au total l’équipage
embarqué est constitué de vingt à vingt cinq pêcheurs. A Djifère l’installa-
tion fin 1976 d’une usine de farine de poisson, dotée d’un quai de débarque-
ment, permet l’utilisation de très grosses pirogues porteuses de 8 à 20 tonnes
de capacité. Les sorties sont journalières et durent 7 heures en moyenne.

Effort
5 0 0
3ortiez
450
i
--- filet a grandes mailles (g.m)
250.
‘UE
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25
temps
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17 a . - E v o l u t i o n m o y e n n e p a r q u i n z a i n e d e 1978 à
----.-
1980 des rfforts e t d e s r e n d e m e n t s t o t a u x
p o u r l a p ê c h e a r t i s a n a l e a u f i l e t m a i l l a n t
e n c e r c l a n t à <Joal.

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FFMMAAMMJ 1 J JAASSOONNDD
_ 17
J: i. g
. b.-- Evolution par quinzaine (moyenne de 1973 3
1980) des rendements par espècrs pour la
pêche artisanale au filet maillant ensh:er’clant
à Joal.

43
La composition des captures est très différente de celle effectuée avec
les engins précédents, surtout en raison du comportement propre à chacune des
deux espèces de sardinelles : alors que la sardinelle plate se disperse hori-
zontalement lorsqu’elle est encerclée, la sardinelle ronde plonge et échappe
atarfiletsmai1lants. La senne tournante coulissante à donc permis de capturer
pI.us facilement cette dernière espèce, de plus grande valeur commerciale,
ainsi que de nouvelles espèces pélagiques côtières et en particulier pomadasys,
chinchard jaune, maquereau-bonite (Cybiwn tritor), pelon (Brachyckuterus
az,ritua), plat-plat (ChZoroscombrus chrysurus) brochet (Sphyraena spp.),
thonine (Euthynnus ali!eteratus) et grande carangue (Caranx carangus) . L’abon-
dance des sardinelles étant maximale de mars à septembre c’est à cette période
que l’effort de pêche sera le plus élevé (fig. 18).
Les prises de sardinelles plates et d’ethmaloses portent sur les mêmes
classes d’âge que celles des filets maillants encerclants. Pour les sardinelles
rondes les jeunes reproducteurs sont les mieux représentés dans les débarque-
ments annuels. La composition de taille des espèces secondaires est très variée,
de très gros individus étant parfois capturés.
L’utilisation de la senne tournante est surtout développée sur la Petite
Côte où existent trois points de débarquement principaux : Mbour (15 000 tonnes
en 1980) Joal. (11 000 tonnes) et Dj ifère (16 000 tonnes) . A ceux-ci viennent
s’ajouter des lieux de débarquements saisonniers, en particulier au niveau
de la presqu’île du Cap-Vert, en saison chaude. Sur la côte nord, ce type de
pêche est moins développé et très saisonnier en raison des conditions de
pêche plus défavorables. Cependant on assiste à Kayar à une forte recrudes-
cence du nombre de sennes tournantes ces dernières années : les débarquements
sont passés de 500 tonnes en 1975 ,i 14 600 tonnes en 1980 et l’on dénombrait
jusqu’à 480 engins de pêche en avril 1981. Les captures y sont plus diversi-
fiées que sur la Petite Côte et pour beaucoup d’espèces (chinchard jaune,
tassergal, thonine) les sennes tournantes font une sévère concurrence aux
pêcheurs à la. ligne (fig. 19).
A Mbour et Joal, les rendements moyens annuels sont de 3,3 tonnes par
sortie tandis qu’à Djifère ils sont de 5,5 tonnes du fait de l’utilisation
de pirogues porteuses plus grosses. Ces rendements passent par un maximum en
saison chaude où les espèces de clupéidés sont abondantes.
Les sennes de plage
Un filet long de 800 à 1 500 m est mis en place au bord de la côte par
une pirogue à pagaies puis hâlé à terre par 20 à 40 pêcheurs. Ce type d’ex-
ploitation très ancien est surtout pratiqué aux environs de Dakar et n’a
gusre évolué. Les poissons capturés sont essentiellement des juvéniles (5 à
15 cm) pouvant appartenir à de très nombreuses espèces pélagiques ou démersa-
les dont les principales sont les sardinelles, les chinchards jaunes et les
pe’lons .
Les capturede ces très jeunes poissons sont assez faibles en poids (50
à 500 kg par coup) mais portent sur des effectifs élevés. Le reste des prises
est constitué d’une part de prédateurs de ces juvéniles (thonine, maquereau-
bonite, brochets) et d’autre part de jeunes reproducteurs d’espèces pélagiques
côtières, pour l’essentiel des sardinelles plates et rondes de 18 à 25 cm.
Les prises totales sont mal connues, ce type de pêche ne se développe pas et
l’on peut supposer que les captures totales annuelles varient peu. Elles ont
étéS estimées à 5 000 tonnes en 1977.
Les rendements sont de l’ordre de 2 tonnes par coup, ce qui est faible
si l’on considère le nombre élevé de pêcheurs
nécessaires à cette activité.
De plus l’utilisation de petits maillages pour l’exploitation des juvéniles
de la Petite Côte est néfaste pour les stocks et concurrence directement la
pêche d’appât par les thoniers tanneurs.

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300 -
200 ”
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peche a r t - i sanale à l a serine t o u r n a n t e ,3
Mbour .

45
S A I N T - L O U I S
S art inelie S rondos :
53%
.-...-
---_-- .--__
Divers :
9 %
,ardin*lies plates
Chlnchards :
22 %
t%
Ethmaloses :
1 5 %
K A Y A R
Sardineiles rondes :
Isard insiies ptates :
16 95
4 7 %
ChinehardS :
12 %
Fig.l9.- Composition annuelle des captures des sennes tournantes sur
la côte nord du Sénégal en 1977 (STEQUERT et al., 1979).

Les filets dormants
Ces engins sont mouillés à l’aide de petites pirogues (6 à 8 mètres) à
voile et rame ou le plus souvent à moteur, avec un ou quatre pêcheurs à bord.
Cette famille d’engins est très hétérogène (filets de surface ou de fond,
filetsfixes ou dérivants, mailles différentes etc....). Les espèces capturées
sont variées et appartiennent aussi bien au groupe pélagique que démersal.
L’effort de pêche semble stable et les prises sont d’importance négligeable
pour l’équilibre des stocks pélagiques. Les captures totales annuelles sont
évalui;es à près de 12 000 tonnes pour une quinzaine d’espèces principales
(fig. 20). Ces filets sont utilisés tout au long des côtes du Sénégal, même
en dehors des grands cen.tres de débarquements.
3.2.4. Pêche d’a&it Ear les thoniers
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Au début de chaque marée, les thoniers basés à Dakar, tanneurs essentiel-
lement, capturent de l’appât vivant constitué de petits poissons pélagiques.
Cet appât est prélevé le plus souvent dans la baie de Gorée (fig. 11) avant
le départ ne haute mer pour la pêche du thon.
Les prises d’appât s’effectuent à l’aide d’une petite senne tournante
(bolinche),
.le plus souvent de nuit au lamparo. Depuis 1963, les prises tota-
les varient entre 500 et 1 000 tonnes par an (FREON et al, 1979). Les poissons
-
-
capturés sont essentiellement des jeunes clupéidés et carangidés. Pour les
sardinelles
et les chinchards par exemple, les tailles (LF) sont comprises
entre 9 et 15 cm.
3.2.5. Modélisation de la pêcherie sur la Petite Côte du Sénégal
_____-__I__--------------- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Sous certaines hypothèses on a pu établir divers modèles de production
concernant la fraction des stocks d’espèces pélagiques côtières présentes
sur la Petite Côte du Sénégal. Ce travail fera l’objet d’une publication plus
dGtai llée ; on indiquera ici les bases de travail et les principaux résultats,
Hypothèses de travail
Pour les sardinelles, la Petite Côte du Sénégal constitue une
-
nurserie
exploitée par les flottes semi-industrielles et artisanales qui capturent
essentiellement des jeunes reproducteurs (1 à 1,5 ans) avant que ceux-ci ne
quittent la zone de pêche pour alimenter la fraction des adultes migrateurs
du stock.
Pour la sardinelle ronde, le recrutement de ces jeunes poissons a deux
origi,nes : d’une part la ponte principale des individus adultes migrateurs
en mai-juin au niveau de la Petite Côte, d’autre part la ponte secondaire
des jeunes reproducteurs eux-mêmes, en octobre-novembre, avant leur départ
de la nurserie (CONAND, 1977). Bien que l’importance relative des deux sai-
sons de reproduction ait pu être chiffrée en terme de densité larvaire, on
ignore actuellement quelle est la ponte la plus importante en terme de recru-
tement du fait que les conditions de survie larvaire et de développement sont
probablement très différentes pour les deux cohortes. Quoiqu’il en soit il
est évident que l’exploitation des sardinelles rondes dans les régions péri-
phériques (sous-stock d’adulte ou sous-stock de la nurserie mauritanienne)
ne pourra avoir d’incidence sur l’abondance au niveau de la Petite Côte qu’à
travers la relation stock-recrutement. Celle-ci n’est pas connue mais par ana-
logie avec d’autres stocks pélagiques côtiers on peut supposer qu’elle présente
une partie sensiblement horizontale dans laquelle l’abondance du stock influe
peu sur l’importance du recrutement. On retiendra comme hypothèse de travail
qu’au stade d’exploitation actuel sur l’ensemble du stock on se situe à ce
niveau de la courbe et que l’exploitation à l’extérieur de la Petite Côte n’a

4 7
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Divers =13%
Requins et raies = 9%
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20.-
L,fnGgal (Stequert et al., 1979) 3
-
-
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-. -._--.
--
-- -1.-. __ .._ --

pas d’incidence sur l’abondance au sein de la nurserie.
Pour la sardinelle plate, le schéma est plus simple puisque le recrutement
ne semble provenir que de la ponte des jeunes reproducteurs. En effet ceux-ci
quittent la nurserie pour migrer vers le nord à partir de 24 cm de longueur
à la fourche (soit probablement près de 1,5 an) et l’on ne retrouve des indi-
vidus adultes en abondance qu’en Mauritanie et au nord de la presqu’île du
Cap-Vert. Il est donc peu probable que leur reproduction soit à l’origine du
recrutement sur la Petite Côte.
Si l’on retient ces hypothèses, on peut considérer que les rendements
obtenus dans la nurserie de la Petite Côte dépendront essentiellement de l’ef-
fort de pêche que l’on développe et éventuellement de conditions de l’environ-
nement favorisant la survie et la croissance des jeunes individus.
Les données disponibles
Les données détaillées sur la pêche sardinière dakaroise sont disponibles
depuis le début de la pêcherie mais nous avons vu que les p.u.e que l’on pou-
vait en tirer ne sont représentatives de l’abondance qu’à partir de 1966, la
période précédente correspondant à une phase d’apprentissage (BOET,Y et CIIABANNE,
1975). On a retenu comme unité d’effort le temps de pêche (temps total en mer
moins temps de route).
Les données de pêche artisanale sont beaucoup plus fragmentaires : les
premières observations remontent à 1972, puis elles ont cessé en 1973 pour
ne reprendre qu’en 1977 et se poursuivre jusqu’à nos jours. Des estimations
très grossières des captures avait été réalisées au cours d’un groupe de tra-
vail dans le but d’évaluer la prise totale dans la région (FREON et a1
- -’ 1979).
Nous avons repris ce travail d’une façon plus rigoureuse en prenant comme
hypothèse que les rendements des sardiniers dakarois sont représentatifs, de
ceux de la pêche artisanale et en estimant l’évolution de l’effort de pêche
artisanal.
Ces estimations ont été réalisées pour la sardinelle ronde (tabl. XIII)
pour la
sardinelle plate et pour les deux espèces réunies à partir de la p.u.e
globale (tabl.. XIV et XV). Les valeurs obtenues diffèrent peu des estimations
grossières précédentes, elles ne sont forcément plus proches de la réalité
mais
offrent l’avantage de permettre une étude des relations entre effort
et p.u.e plus objective (bien que non exempte de biais comme nous le verrons).
En raison de la part importante des estimations nécessaires pour obtenir
une série complète concernant la sardinelle plate, nous avons choisi de ne
pas présenter ici le modèle de production obtenu sur cette espèce, bien qu’il
semble cohértnt. En revanche, les estimations obtenues pour les deux espèces
<globalement nous semblent intéressantes à considérer car elles offrent l’avan-
tage de minimiser l’incidence des changements d’espèces cibles. On retiendra
cependant qu’elles introduisent un certain biais du fait que la proportion
des deux espèces a varié de façon différente dans la pêcherie sardinière, qui
a toujours utilisé le même engin de pêche, et dans la pêcherie artisanale OU
l’apparition des sennes lournantes en 1972 a entrainé une augmentation de la
part des capt.ures de sardinelle ronde. Les estimations obtenues pour cette
dernière espèce indiquent que la part des captures et des efforts estimés
reste modeste par rapport à l’ensemble des données et le vecteur d’effort ob-
tenu correspond à ce que l’on sait de l’évolution des pêcheries.Ces données
nous semblent donc parfaitement utilisables à des fins de modélisation de la
production, d’autant plus que la sardinelle ronde constitue l'espèce cible
la plus importante des pêcheries à la senne tournante, qu’elles soient arti-
sanales ou semi-industrielles, ce qui permet de supposer que les p.u.e sont
bien reliées à l’abondance du sous-stock.

Tableau XIII. Sardinelle ronde
Prises, effort et p,u.e des différentes pêcheries sur la Petite Côte au Sénégal.
-.- -.
PRISE
PUE
EFFORT
ANNEES
SARDINIERS
SARDINIERS
SARDINIERS
EFORT
TOTAL
i OBSERVEE OBSERVEE
OBSERVEE
1966
4 250
13,54
314
607
1967
4 240
ii,62
365
673
1968
7 060
12,7
556
880
1969
9 700
9,86
984
1 325
1970
9 390
7,56
1 142
I 601
7,56
1971
9 440
10,68
884
I 262
10,68
1972
17 260
16-32
1 058
1 456
16932
1973
17 590
13,38
I 546
2 590
11,38
1974
17 790
9,78
1 819
3 509
9,78
1975
12 430
7,22
1 722
4 059
-i-,22
1976
14 800
8,06
1 836
4 820
8,06
1977
1 33 150
8,61
1 527
5 157
8,61
1978
l 12 660
9,15
1 384
4 740
g,!.iS:
1979
13 970
6,68
2 091
6 668
6,04
1980
l 14 860
7,Ol
2 120
28 620
3 837
' 43 480
5 957
7,29
i
--
1-
-
1

Tableau XIV. Sardinelle plate
Prises, effortet p.u.e des différentes pêcheries sur la "etite
-Côte du Sénégal (nouvelles estiG,tions).
--___ _
_ ._..- -
-
.- L -.-
-
-
- _ .-..-_-. - _”
PRISES
PUE
EFFORT
PRISES
EFFORT
PRISE:S
EFFORT
ANNEES
SARDIBIERS
SARDINIERS
SARDINIERS
PA
PA
TOTALES
TOTAL
-
-
- -
-
-1966
2 200
6,79
324
28 110
4 140
30 310
4 464
I 567
1 '170
6,10
192
26 600
4 360
27 770
4 552
l960
1 a00
3,14
573
14 410
4 590
16 210
5 163
1969
4 7a0
4,39
I 089
21 200
4 a30
25 980
5 919
1970
4 250
3,72
1 142
la 900
5 080
23 150
6 222
1971
2 040
2,55
a00
13 640
5 350
15 680
6 150
lÇ72
4 470
4,53
987
25 5oo
5 629
cg 970
6 616
19'73
a 610
4,97
1 732
26 190
5 270
34 a00
7 002
1974
9 980
6~7
1 618
30 290
4 910
40 270
6 528
1975
9 500
5,29
1 796
24 120
4 560
33 620
6 356
7976
11 930
6,64
1 797
27 890
4 200
39 a20
5 997
"977
9 250
6,23
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23 920
3 a39
33 170
5 324
1978
5 310
3,57
I 487
26 150
7 325
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a a12
1979
a 720
3,98
2 191
20 a20
5 231
29 540
7 422
1980
a 940
4,73
I a90
17 a20
3 767
26 760
5 657
-
-
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1
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696 L
8’41
094 81
069 61.
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8”4L
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896 1.
OL’LL
08L 9-
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L6LL
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2’0.3
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996 t
33lw3S80
33AtI3S80
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3fld
3SIXd
3SI8d
!
mo&I3
3nd
- 3SIXd
-

Tableau XVI.- Prises, efforts et p.u.e (toutes espèces r&nies) des différentes
pêcheries sur la Petite Côte du Sénégal.
PRISE
ANNEES
PUE
EFFORT
PRISE
EFFORI
PRISE
EFkFORT
PUE
SARDINIERS
SARDINIERS
SARDINIERS
PA
PA
TOTALE
TOTAL
1966
8 826
26,9
328
37 014
1 376
45 840
1 704
26,9
1967
8 500
29,1
292
42 132
I
448
50 637
1 740
19,l
1968
14 000
24,2
578
36 880
1 524
50 880
2 102
24,2
1969
18 327
1799
1 024
28 712
I
604
47 039
2 628
17,9
197c
17 199
15,3
1 125
25 842
I
689
L3 041
2 814
1533
1971
14 351
17,4
827
30 937
I
778
45 288
2 605
1794
1972
24 975
23,5
I 064
44 000
I
872
68 975
2 936
23,5
1973
31 637
l8,8
1 679
44 349
2 359
75 986
4 038
l8,8
1974
33 921
18,7
1 813
53 201
2 845
87 322
4 658
18,7
1975
30 460
16,8
1 809
55 977
3 332
86 437
5 141
16,8
1976
31 011
16,3
1 900
62 250
3 819
93 261
5 719
16~3
1977
26 380
17,5
1 509
65 800
4 306
92 180
5 815
15385
1978
20 901
14,8
1 413
72 295
L. 176
93 196
5 589
16,68
1979
25 008
12,6
I 983
66 199
5 248
91 207
7 231
12,6
1980
27 509
îZ,û
2 121
62 206
L 902
89 715
7 023
12,7'1

5 3
Relations apparentes entre p.u.e et effort de pêche
Les valeurs obtenues de 1966 à 1980 pour la sardinelle ronde et pour les
deux sardinelles indiquent que la p.u.e moyenne annuelle et l’effort de pêche
varient en sens inverse, comme les hypothèses de base le prévoyaient, mais
l’on constate que l’ajustement est médiocre pour l’ensemble des points,
quelle que soit la relation mathématique entre les deux variables. En revanche,
si l’on sépare les données en deux périodes de part et d’autre de l’année
1971, il apparait nettement que l’on peuttracer deux droites (ou deux courbes)
décroissantes et légèrement divergentes (fig. 21 et 22). Ceci suggère que
les variations de p.u.e seraient expliquées par un deuxième facteur, indé-
pendant de l’effort de pêche et qui aurait brutalement changé en 1972.
Différents paramètres de l’environnement ont été analysés et l’on a
constaté que l’int.ensité des
vents avait brutalement augmenté
en 1972,
induisant des remontées d’eau froide plus intense par le phénomène d’upwel-
1.i ng (REBERT * 1979). Ceci a pour conséquence d’enrichir le milieu en organismes
planctonlques (SEDYRH et al. s 1979), nourriture principale des sardinelles
(NIELAND, 1980).
- -
Lorsque l’on met en parallèle la relation précédente entre p.u.e et
effort (pour la sardinelle ronde ou pour les deux sardinelles) avec l’évolu-
tion annuelle de 1”intensité des vents durant la saison d’alizés de novembre
à mai entre 1966 et 1980, on constate que de 1966 à 1971, la force du vent
est inférieure à la moyenne tandis qu’elle est supérieure ensuite exception
fa,ite de l’année 1979 (fig. 23).
Modélisation du système
On a donc supposé que les rendements moyens d’une année civile dépendaient,
d’une part de l’effort de pêche de la même année, d’autre part de l’intensité
moyenne des vents durant la saison d’alizés de l’année précédente et de
1. ‘année en cours. On a effectué diverses régressions multiples entre les
trois variables en faisant plusieurs hypothèses sur le type de relation pou-
vant exister entre les variables prises deux à deux.
En combinant les deux relations suivantes :
log cpue = alf + bl
(2)
et
cpue =
a2V
f b2
(3)
0V cpue e s t la capture par unité d’effort de l’année n, f l’effort de pêche
de la même année, v l’intensité du vent; on a tenté différentes moyennes
pondérées entre les années n et n-l et a, b, c, des constantes déterminées
pa.r ajustement, on obtient une relation du type :
a ’ f
cpue = a
exp
+ bV + C
(4)
d’où l’on déduit la production : a’f
C
= (a ew
+ bV + C) f (5)
L’ajustement des points observés à la courbe théorique doit alors se
faire par itération.
Les paramètres retenus procurent un ajustement satisfaisant des points,
considérés dans leur ensemble, à la courbe théorique (fig. 24 à 27) cependant
certaines années les écarts entre les valeurs observées et les valeurs prévues
par le modèle ne sont pas négligeables, aussi bien pour la sardinelle ronde
que pour les deux espèces de sardinelles confondues, Deux causes majeures
peuvent expliquer cette situation. En premier lieu la précision des données
de prise et d’effort, en partie estimées, n’est probablement pas très grande
et introduit un certain bruit de fond, En second lieu il est certain que

I
I
I
I
1 0 0 0
3 0 0 0
6 0 0 0
7 0 0 0
E f f o r t
FIG.21 .- Sardine1 La aurita : relati.0n a p p a r e n t e e n t r e l ’ e f f o r t
de p ê c h e e t l e s rendements s u r l a P e t i t e C ô t e d u SGnégal
de 1966 à 1980
P u e
t\\\\
'\\ 72
\\
20 l-
1 4
lflI -
.
\\
ro’oo
3000
6ObO
7OiO E f f o r t
FTC. 22.- Sardine1 la spp : rtllation a p p a r e n t e e n t r e l ’ e f f o r t d e
pêche ot les rcritlcmcnts sur la Petite Côte du Sénégal
de 1966 à 1980

Intensité du vent
de nov. à mai
II-
moyenne 1966 à 1980
-
-
-
-
-
-
- -
-
-
5 -
lg86 97
68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79
80 A n n é e s
FIG. 23.- Evolution de. 1 ‘intensi 1 ,* 1(>:; vc=nts ;III I-‘>-I~-Y (1~s saisons d’al.izi;cas
(de novembre de
l’annee n-1 à mai de l’année n) de 1 9 6 6 à 1 9 8 0 .

c. Pu@
, t/diz. h.)
5 0 0 0
10 000
E f f o r t (diz. h . )
c Ifonnes 1
0B
60 000I
I
0
5 000
,o il00
E f f o r t ( d i z . h
FTC;. 24. - Sardinella a u r i t a : m o d è l e d e p r o d u c t i o n i n d i q u a n t l a
clation e n t r e l ’ e f f o r t d e p ê c h e ( e f f o r t ) l ’ i n t e n s i t é
m o y e n n e d e s v e n t (v) et les rendements (c.p.u.e.) o u
I n p r i s e t o t a l e ( c ) s u r l a P e t i t e C ô t e d u S é n é g a l .

57
c. p.u.9.
(t /diz.h.)
I , ,
< , , , , . . ,
I .
1
'
'
0
5 0 0 0
10 000
E f f o r t (aiz. h . )
10 000
E f f o r t (diz. h . )
fJT.(x.25.- S a r d i n e 1 l a spp : m o d è l e d e p r o d u c t i o n i n d i q u a n t l a
- - -
rcll :~TGllt-?-t>
- l ’ e f f o r t d e p ê c h e ( e f f o r t ) , l’intensitë
::I,I;J~‘~ILIP des v e n t s (7) e t l e s r e n d e m e n t s (c.p.u.e.) o u l a
*
iji’i ‘1de t o t a l e ( c ) s u r l a P e t i t e C ô t e d u S é n é g a l .

C . p u e (t.[diz.h.)
I
I
I
I
I
I
I
1966
66
70
72
74
76
78
a0
Annhe
FTC.28.- S a r d i n e l l a giI!rita : Comp,araison d e s v a l e u r s d e c a p t u r e
p a r unit6 d’Est o b s e r v é e s (c.p.u.e.) a u x v a l e u r s
prédites par le modèle.
C.pue(t./diz. h.)
*
,, V a l e u r s o b s e r v é e s
o- -----a Valeurs théoriques
68
1966
76
72
74
76
76
60
A n n é e
1’1~:. 27.- S a r d i n e ! !;l spp : Comparaison des valeurs de capture par
u n i t é d ’ I L’furt o b s e r v é e s (c.p.u.e.) a u x v a l e u r s p r é d î t e s
p a r l e modèle.

59
l’effort de pêche et l’intensité des vents ne sont pas les deux seuls para-
mètres intervenant sur les rendements et qu’une partie de la variante non
expliquée par le modèle provient d’une multitude d’autres facteurs. Parmi
ceux-ci on a mis en évidence l’incidence dela pêche des autres espèces, puis-
que la pêcherie est multispécifique, laissant place à des relations prédateurs-
proies et surtout à des changements d’espèce cible à petite échelle en fonc-
tion de l’abondance relative des différentes espèces et des conditions de
marché (BCELY et CHABANNE, 1975).
Ceci nous a conduit à envisager un modèle englobant l’ensemble des espèces
pglagiques côtières capturées sur la Petite Côte dans le but de réduire les
biais liés aux interactions entre espèces, nécessité était déjà apparu clai-
rement à BOELY et CHABANNE (1975).
Les auteurs supposaient que les conditions d’exploitation à l’extérieur
de la pêcherie dakaroise restaient stables à partir de la première année
étudiée (1966) et qu’aucune d’entre elles n’était en rupture d’équilibre.
Nous ferons nôtre cette hypothèse de travail bien que la pêche étrangère ne
soit pas toujours restée stable, comme nous le verrons. On tentera d’évaluer
ensuite le biais que cela peut introduire. On intégrera dans le nouveau mo-
dèle l’ensemble des données de pêche artisanale sur la Petite Côte comme
précédemment, ce qui permet de nous affranchir de l’hypothèse de stabilité
de cette pêcherie. Enfin on prendra en compte ici aussi la variable intensité
alizés qui influe non seulement sur l’abondance des jeunes sardinelles mais
probablement sur celle des autres espèces planctonophages et peut être aussi
sur la disponibilité des espèces migratrices de saison froide.
Les résultats obtenus procurent un bon ajustement (fig.. 28) mais les
paramètres du modèle indiquaient que celui-ci est moins sensible que les
précédents aux variations d’intensité des alizés (fig. 28 bis). On analysera
ultérieurement cette différence.
Situation actuelle de l’exploitation par rapport au modèle
En définitive les relations retenues aboutissent à des figures à trois
dimensions la production maximale du sous-stock sera d’autant plus élevée
et nécessitera pour être atteinte un effort de pêche d’autant plus grand
que le vent sera intense. En revanche, le sous-stock sera facilement surex-
ploité en période d’alizés faibles, Ainsi pour le modèle incluant toutesles
espèces pélagiques, la production maximale peut varier de 60 000 à 110 000
tonnes par an sinon plus dans des cas extrêmes. On notera également que la
marge de manoeuvre pour obtenir la production maximale sera d’autant plus
grande que le vent sera fort. Cependant cette tolérance accrue du modèle à
l’effort en terme de production maximale biologique ne doit pas faire oublier
que les rendements pour leur part restent sensibles à l’intensification de
1.0 p&he et que l’optimum économique se situera toujours dans un intervalle
ct.roit d’effort de pêche et pas nécessairement au même niveau que l’optimum
biologique (WEBER et FREON, sous presse).
L*es dernières données disponibles de 1 980 (90 000 tonnes, toutes espèces
confondues indiquent que l’on se situe au maximum de production correspondant
3 l’intensite actuelle des vents, qui est relativement élevée. Le modèle per-
met théoriquement de prévoir trois cas de figure dans l’évolution de la pê-
cherie :
(i) si la force des alizés se maintient au niveau actuel, tout accroisse-
ment de l’effort de pêche artisanal ou semi-industriel) n’augmentera pas la
prise totale de l’ensemble des pêcheries de la Petite Côte car il diminuera
les rendements unitaires ;
(ii) si l’intensité du vent diminue sensiblement la production et les
rendements regresseront même si l’on réduit légèrement l’effort de pêche,

C.pue (t/diz. h . )
- Valeurs observées
r------* Valeurs théorique
F I G . 28.- T o u t e s e s p è c e s p é l a g i q u e s c ô t i è r e s c o n f o n d u e s :
C o m p a r a i s o n d e s v a l e u r s d e c a p t u r e p a r u n i t é
d ’ e f f o r t o b s e r v é e s ( c . p . u . e . ) a u x v a l e u r s
prédites par le modèle.

C.pue
(t/diz. h . )
0A
\\7,6,00
F, 5,55
T-4,55
ï7= 4 , 0 0
‘I”“I

a”’
0
5000
*
10 000
E f f o r t ( d i z . h.)
I CI tonnes )
G-4355
514roo
50-00
10 000
E f f o r t ( d i z . h . )
FIG. 28 bis.- Toutes espèces Pélagiques côtiFres : modèle de production
indiquant 1.a relation entre l’effort de pêche (effort)
l’intensité moyenne des vents (v) et les rendements
(c.p,u.e,) ou la prise total (c) sur la Wtite COte du
Sénégal.

62
(iii) si l’intensité du vent augmente encore (ce qui semble peu probable
comme nous le verrons) la production totale et les rendements unitaires s’ac-
croîtrons, même si l’on éléve sensiblement le niveau d’effort de pêche.
Vérification des hypothèses de base et critiques du modele
-.
a) Vérification des hypothèses pour l’estimation des données
Cependant on gardera à l’esprit que nos modèles, tout comme l’ensemble des
modèles globaux de production, souffrent du fait qu’ils dépendent de la relation
entre deux variables qui ne sont pas totalement indépendantes : l’effort de pêche
et la prise par unité d’effort de pêche (KNIGUTS et POPE, 1975 ; SISSENWINE, 1978;
ROFF et FAIRBAIRN, 1980). Dans notre cas particulier, ce biais est accentué par
le fait que certaines années, une partie de l’effort de pêche artisanal a été
estimi; en divisant la prise par la pue.
Vérification des hypothèse de base du modéle
L’hypothèse la plus forte est l’indépendance du sous-stock vis à vis des
différentes exploitations à l’extérieur de la Petite Côte. On peut tenter de la
vgrifier en recherchant l’impact de l’évolution des pêcheries voisines sur les
rendements relevés sur la Petite Côte. On ne dispose malheureusement que d’in-
formations fractionnaires sur les variations d’effort de pêche sur l’ensemble
de la région, cependant il est certain que celui-ci a très fortement augmenté
de 1966 à 1970 puisqu’il s’est stabilisé pour diminuer légérement ces dernières
années en raison des réglementations successives des différents pays côtiers
(BOELY et FREON, 1980). L’évolution inter-annuelle des captures totales traduit
bien ce schéma, même si elle fait intervenir en supplément les variations de
rendements (fig. 29). On remarque d’une part que l’effort de pêche sur l’ensemble
de la région n’est pas corrélé avec celui déployé sur la Petite côte, ce qui
nous garantit d’une confusion possible entre l’effet des deux variables sur les
rendements. D’autre part, dans l’intervalle de temps de notre étude, il est évi-
dent que les changements de niveau de rendements sur la Petite Côte ne peuvent
être expliqués par les variations de l’intensité de pêche sur l’ensemble de la
région : en particulier on remarquera que c’est au moment où cette intensité de
pêche devient culminante que les rendements des sardiniers dakarois augmentent
(1071 et 1972), et ceci avant l’apparition massive de la sardine dans les pêche-
ries de Mauritanie,provoquant un changement d’espèce cible succeptible d’être
bénéfique aux autres espèces (DOMANEWSKI et BARKOVA, 1978 ; FREON et STEQUERT,
1979).
Si l’on considère maintenant l’évolution de l’effort de pêche sur ies pois-
sons pélagiques Côtiers, non plus à l’échelle de toute la région mais à celle
des différentes zones de pêche du Sénégal, on constate qu’elle présente ici
aussi ,des grandes variations dans le temps. Jusqu’en 1973, date de l’extension
à 200 milles des eaux sous-juridiction sénégalaise, l’effort de pêche exercé
au S&-&gal par les flottes étrangères a suivi la même évolution que pour l’en-
semble de la région ; c’est-à-dire une augmentation brutale en 1970-1971,
De 1972 à 1976, l’effort de pêche des nations étrangères était pratiquement
nul au Sénégal, seuls quelques senneurs ivoiriens opérant irrégulièrement en
Casamance. De 1977 3 1980, les chalutiers pélagiques polonais ont travaillé
sous licence au Sénégal, à l’extérieur des 12 milles côtiers et concentrés leur
activité de pêche en Casamance. L’effort de pêche a donc brutalement augmenté:
l#ec; captures ont atteint 70 000 tonnes par an sans autant provoquer de diminu-
tionsnotables des rendements sur la Petite Côte, alors que la composition des
captures est sensiblement la même pour les deux pêcheries (tabl. 17),
En défi-
nit:ive, notre principale hypothèse de base se vérifie sur la période étudiée,
malgré certaines lacunes dans les données.
Ces observations ne signifient pas pour autant que l’hypothèse d’indépendance
du recrutement par rapport au stock parental restera toujours vraie dans l’avenir.
Il est certain qu’au dela d’un certain taux de prélevement

63
*,* Total
p- -0 Sardines
-.+ Sardinelles
,,+-* M a q u e r e a u
o------ro Chinchards
\\
75
8 0 A n n é e s
FIG. - 9 .- E v o l u t i o n d e s c a p t u r e s d e s p r i n c i p a l e s e s p è c e s p6lagiques côtisres
d a n s l a r é g i o n s é n é g a l o - m a u r i t a n i e n n e à l ’ e x c l u s i o n d e l a P e t i t e
C ô t e d u S é n é g a l ( 1 9 6 6 à 1 9 7 9 ) .

ci3
Tubleâü F”y-- .- Comparaison entre la composition des captures réalisées par la
P
flottille sén6~aZ!aise (sardiniers) sur la Petite Côte et celle
de La flotte polonaise (chalutiers pélagiques) en Casamance '>
exprimée en pourcentage du poids total débarqué de
1977 à.
1980.
Pologne
Moyenne
SénEgal

65
sur le stock (considéré dans son ensemble) la biomasse des géniteurs sera
trop faible pour maintenir l’équilibre et qu’un effondrement peut apparaître
de faqon très brutale, comme cela est souvent le cas pour les poissons péla-
giques côtiers (symposium d’ABERDEEN, 1979),
Le stock de sardinelle ronde, grâce à ses trois composantes réparties
dans différents pays, offre probablement une certaine résistance à la surex-
ploitation et des mécanismes de régulation complexe doivent jouer. Le modèle
établi pour cette espèce semble donc tolérable vis à vis de l’hypothèse de
base concernant la stabilité du niveau d’exploitation à l’extérieur de la
Petite Côte. Cependant, le stock n’a jamais subi dans le passé de fortes
exploitations au niveau des trois sous-stocks en même temps, grâce au hasard
des accords de pêche des différents pays côtiers. Si cette situation se réa-
lisait, nos connaissances actuelles ne nous permettent pas de prévoir
l’évolution des rendements, mais on peut redouter un effondrement de l’ensemble
du stock.
Le sous-stock de jeunes reproducteurs de sardinelle plate (qui n’a pas
Gté modélisé individuellement) offre des caractéristiques différentes puis-
qu’ici on est quasiment certain que le sous-stock d’adulte n’alimente pas
la nurserie sénégalaise. En associant les deux espèces dans un même modèle
de production on s’affranchit donc un peu plus de l’hypothèse de base prin-
cipale. Toutefois on notera que la zone littorale de la Petite Côte ne cons-
titue probablement pas une nurserie parfaite où toutes les sardinelles de la
région sénégalaise effectueraient leur croissance. En effet on a pu observer
que les juvéniles s’enfoncent vers le large Lors du réchauffement des eaux
superficielles (BOELY et al., sous presse) et il n’est pas exclu qu’ils
-7
effectuent également des migrations nord-sud en eau profonde. Ces juvéniles
ne font l’objet d’aucune exploitation, ce qui est conforme à nos hypothèses,
en revanche on ne peut affirmer qu’il n’y ait pas d’échanges avec la nurserie
mauritanienne . De plus les jeunes reproducteurs effectuent des migrations
de moyenne amplitude
qui dépassent les limites de la Petite Côte. Ainsi
il est certain que des échanges ont lieu avec la pêcherie gambienne (de
l’ordre de 10 000 tonnes par an) et peut être même avec celle de Casamance.
Rappelons enfin que l’hypothèse d’un stock guinéen de sardinelle ronde, re-
montant jusqu’au Cap-Vert en fin de saison chaude, avait été avancée par
BOELY et al. (1969). Bien que cette idée ait ensuite été abandonnée, on peut
difficxe&nt la rejetter définitivement.
Le dernier modèle présenté, regroupant toutes les espèces, est sans
aucun doute celui pour lequel l’hypothèse de stabilité des exploitations à
l’extérieur de la Petite Côte doit être le plus strictement respectée, compte
tenu du fort taux d’échange des autres espèces avec les zones périphériques,
La dernière hypothèse de base importante concerne l’effet de l’intensité
des alizés sur l’abondance des poissons. C’est essentiellement la brusque
remontée des rendements de 1970 à 1972 qui a motivé l’introduction de ce
paramètre dans les modèles de production. On peut en fait supposer que ceci
n’est dû qu’à la variabilité du milieu, indépendamment du phénomène d’up-
welling , mais cela reste difficile à vérifier.
Nos données suggèrent l’existence d’une relation linéaire entre les
variables pue des sardinelles et l’intensité des vents, cependant des ten-
tatives d’ajustement avec d’autres relations (logarithmique, élévation au
carré) procurent des résultats très voisins et rien ne prouve qu’au delà
le l’intervalle de variation observé la relation reste linéaire. Ceci incite
> considérer avec prudence les prédictions du modèle pour des valeurs de
vents moyens extrêmes (supérieur à 6 m/s ou inférieur à 4,s m/s). La criti-
que de notre hypothèse peut être poussée plus loin : le facteur déterminant
pourrait. ne pas être l’intensité des alizés , mais un autre facteur présentant

une bonne corrélation avec le précédent. Parmi les variables pour lesquelles
des données sont disponibles, la mieux reliée à l’intensité des vents est
la température de surface puisque nous avons vu que le phénomène d’upwelling
correspondait à une remontée d’eau froide (fig. 30). Les deux variables étant
étroitement dépendantes les choix de l’une ou de l’autre pour établir notre
modèle n’est pas déterminant. Des tentatives d’ajustement ont été réalisées
en utilisant la température en remplacement de l’intensité du vent sans que
les résultats obtenus diffkent sensiblement.
D’autres paramètres de l’environnement peuvent intervenir et fausser
notre analyse, cependant si ceux-ci sont reliés à l’intenisté du vent par
un mécanisme physique (pluie par exemple) l’erreur restera au niveau de
l’interprétation des phénomènes mais les modèles de production établis de-
meureront fonctionnels.
En revanche, si les variations d’abondance et/ou de disponibilitg des
espèces proviennent de facteurs totalement indépendants de l’intensité des
vents mais étant par hasard corrélés à celle-ci au cours de notre période
d’étude, les modèles seraient inutilisables. Cette dernière supposition nous
semble cependant peu probable.
Les modèles sont-ils prédictifs ?
11 découle de ce qui précède que les trois modèles de production doivent
être maniés avec prudence, même s’ils semblent bien décrire le passé des pê-
cheries de la Petite Côte. En effet l’évolution de la production totale,
lorsque l’on a dépassé l’effort optimum pour une intensité des vents donnée,
dépend uniquement des hypothèses de base et du choix de la constante a?corres-
pondant à ces hypothèses. En aucun cas les données relevées ne fournissent
une réponse puisqu’on se situe au delà du domaine d’observation. De même il
est difficile de prévoir avec précision les effets de périodes d’alizés
extrêmement faibles ou au contraire très intenses.
Si l’on envisage des cas où l’effort de pêche et l’intensité des vents
varient dans des intervalles proches de ceux observés, on pourrait prédire
les captures totales et les rendements à condition d’être capable de prévoir
comment évolueront les deux variables du modèle. L’effort de pêche des bateaux
et des pirogues peut être grossièrement prédit un an à l’avance en effectuant
une étude de tendance , par exemple sur les trois dernières années, compte
tenue de l’évolution progressive du nombre d’unitésde pêche. Une autre métho-
de peut consister à estimer quel sera le nombre d’unités de pêche en activité
l’année suivante (par exemple en fonction de plan de développement pour la
pêche semi-industrielle) et calculer le temps de pêche moyen d’une unité,
sachant qu’il s’agit là d’une approximation puisque celui-ci peut varier
légèrement d’une année sur l’autre a On retiendra alors comme nombre d’heures
de pêche par bateau ou par pirogue celui observé au cours des deux ou trois
années précédentes à titre indicatif. L’évolution de la variable intensité
du vent est beaucoup plus dîff icile à prévoir. Afin de pouvoir effectuer une
prévision à très court terme on a recherché si l’intensité du vent en novembre
ou en décembre était représentative de l’intensité moyenne de la saison
d’alizés en cours. Cela se vérifie pour le mois de décembre seulement où les
vents sont déjà bien établis et permettent de préjuger de l’intensité des
mois suivants avec une précision acceptable. Ainsi au début du mois de jan-
vier de chaque année on sera en mesure d’estimer grossièrement la production
et les rendements moyens annuels sous trois conditions :
- l’intensité de vent doit varier dans les limites déjà observées depuis
1966, soit de 4 à 6 m/s.
- l’effort de pêche ne doit pas dépasser trop Largement l’optimum pour
l’intensité des vents relevée,

- n
I ‘C
20
Avec 1968
y = _ 0 . 8 5 7 + 2 2 . 8 1
_____., S a n s 1 9 6 8
y = - 1 . 0 9 4 C 24.14
18
5
6
Vent

68
- les principaux stocks ne devront pas être trop surexploites Fi l’exté-
rieur de la Petite Côte du Sénégal, en particulier ceux de sardînelle ronde
pour les deux modèles concernant les sardinelles et ceux de sompatt spp.,
plat-plat et chînchard jaune pour le modèle englobant toutes les espèces.
Modèles des sompatts
On a établi un modèle de production global pour les sompatts de la Petite
Cote du Sénégal en retenant comme hypothèse de départ qu’ils constituent un
stock côtier indépendant (constitué à 90 % d’une seule espèce : Pomadasys
jzlbeZi&) iii! aux estuaires du Sine Saloum et de la Gambie.. Cette hypot.hèse
souffre probablement de quelques critiques du fait que des échanges doivent
avoir lieu avec les stocks situés plus au sud en Casamance et en Guinée
Bissau. Les échanges avec la côte nord du Sénégal sont probablement limités
car on rencontre essentiellement les Pomadasys perotteti dans cette régian
(cette espèce a souvent été confondue avec la précédente dont elle est
difficile à distinguer ; GONZALEZ ALBERDI, 1972 a). Un modèle de production
global a déja été établi (GONZALEZ ALBERDI, 1972 b) mais il ne prenait en
compte que la pêche des sardiniers dakarois, négligeant la pêche chalutière
et la pêche artisanale qui n’étaient pas prépondérantes à l’époque,
Depuîs 1973, les captures dans la pêcherie ont considérablement augmenté
du fait de l’apparition des sennes tournantes en pêche artisanale et du dé-
placement de l’effort de pêche chalutier vers les zones côtières. Il était
donc impératif d’intégrer ces types d’exploitation dans nos calculs.
Les données disponibles pour la pêche sardinière et pour la pêche arti-
sanale couvrent les mêmes périodes que pour les sardinelles et l’on a procé-
dé à des estimations par les mêmes méthodes, La principale différence se
situe au niveau de l’indice d’abondance qui a été obtenu ici en faisant la
moyenne des p.u.e durant la saison de pêche des sompatts, c’est-à-dire de
juin à décembre. L’effort de pêche artisanal a été estimé comme précédemment
mais en utilisant ici 1971 au lieu de 1972 comme année de référence. Con-
cernant la pêche chalutière on a utilisé les données figurant dans les
archives du CRODT depuis 1969 pour l’ensemble du secteur Petite Côte
(LHOMME e t a l . , comm. p e r s . ) . Les faibles captures antérieures ont été es-
-
-
tîmées à une tonne par an, ce qui est négligeable et justifié par l’histo,ri-
que de la pêcherie. De plus on a évalué les rejets des chalutiers à 30 %
des débarquements pour cette espèce (tabl.XVIII).
Les données des sardiniers indiquent une chute très brutale des p.u.e
à partir de 1972, et celles-ci deviennent excessivement basses en 1979 et
1980, ce qui abouti à des efforts estimés excessivement élevés du fait du
mode de calcul utilisé. Les valeurs ne correspondent pas à 1 ‘évolution de
l’effort de pèche réellement déployé, aussi on en déduit qu’à partir de
1979 pour le moins (et probablement en 1975) les p.u.e des sardiniers
dakarois ne sont plus représentatives del’abondance sur l’ensemble du stock.
Ceci peut être dû à divers facteurs, dont les plus probables sont le change-
ment d ‘espèce cible, sous l’effet de l’intensification de l’exploitation ;
les sompatts deviennent alors moins recherchés qu’auparavant malgré leur
intérêt commercial. On note en particulier que les bateaux se déplacent
moins que par le passé dans la région riche du sud de la zone de pêche.
L’interaction entre les modes d’exploitation est de type instantané pour la
pêche sardinière et la pêche artisanale qui capturent les même classes d’âge,
Cependant nos connaissances fragmentaires sur les migrations indiquent qu’une
fraction de la population se trouve d’abord disponible sur les lieux fréquen-,
tés par les pêcheurs artisans et par les chalutiers avant de migrer vers le
nord où ils sont capturés par les sardiniers. Ceci pourrait expiiquer que
les rendements de ces derniers diminuent plus rapidement que ceux des pecheurs

Tableau XVIII. Sompatt
?risesj efforts et p.u.e des diffhxntes pêcheries sur la Petite C$te du S&égal,
--
-^I
-
FRISES
PUE
EFFORT
FRISE
PRISE
EFFORT
ANNEES
SARDINIERS
SARDINIERS
SARDTNIER:
CHALUTI'ERS
PRISE
FA -5
FA +
PRISE
EFFORT
AIWUELL~LES
JUIN-DEC.
ANNUEL
f REJETS
PA
CHALUTIER:
CHALUTIER:
TOTALE
TOTAL
SARDINIERL
CHALUTIERL
moy. pond,
1966
957
43,4
221
2
223
225
5 2
1 182
273
43,3
1967
959
5~6
190
2
276
278
55
1 237
245
5o,5
1968
2 018
51,9
389
2
294
296
5 7
2 314
446
51,9
1969
I 364
1739
762
2
JO5
107
6 0
1 471
822
17,9
1970
1 793
26,9
667
2
170
172
6 4
1 965
731
263
1971
I 649
38,4
429
4
260
264
67
1 909
496
3825
1972
982
13,6
722
3
230
233
171
I 215
893
13,6
1973
1 959
1792
1 139
7
1 550
1 557
905
3 514
2 044
17,2
1974
1 294
12,6
I 027
164
1 901
2 065
I 639
3 359
2 666
12,6
1975
521
2,8
1 861
8 3
581
664
2 373
I 185
4 234
28
1976
337
335
963
4 8
1 039
I 087
3 107
I 424
4 070
335
1977
804
994
855
198
I 830
2 028
3 841
2 832
4 696
690
1978
741
893
893
908
3 100
4 008
4 795
4 749
5 688
833
1979
252
138
1 400
956
2 290
3 246
7 027
3 498
8 427
4,2
I 980
88
o,5
I 760
1 139
3 400
4 539
6 877
4 627
E! 637
5,4
-

73
artisans et surestiment donc la baisse d’abondance. L’effort de pêche des sar-
diniers n’étant plus prédominant depuis 1975, nous avons conservé les chiffres
obtenus en dépit du biais relevé.
Malgré les limites des données disponibles on a établi un modèle de pro-
duction global à l’aide du programme PRODFIT (FOX, 1974). Les valeurs des
paramètres ont été de 2 pour K ; du fait que l’exploitation se fait essentiel-
lement sur deux classes d’âges. (fig. 31). Les résultats indiquent que l’on
a dépassé la production maximale équilibrée mais que le stock serait peu
sensible aux risques de surexploitation. Cependant ces résultats doivent être
interprétés avec une extrême prudence en raison des incertitudes sur la re-
présentativité des p.u.e des sardiniers dakarois. La chute spectaculaire
de leurs rendements demeure préoccupante, même si celle des pêcheurs artisans
reste stable. On a également effectué un ajustement des données à l’aide du
modèle exponentiel (FOX, 1970) qui peut être considéré comme tout aussi
valable que le précédent. On doit donc craidre des risques de surexploitation
des sompatts et prendre des mesures d’aménagement pour limiter l’exploitation,
bien que cela paraissent difficile en raison de l’aspect multispécifique de
la pêcherie et du fait que l’espèce est vulnérable à l’aide de nombreux en-
gins de pêche. On peut agir au niveau de la pêche chalutière en réglementant
les maillages et en s’assurant du respect de l’interdiction de pêche à l’in-
térieur de 6 milles côtiers. Il serait possible de mettre en oeuvre une
limitation des captures des sardiniers dakarois en fixant un quota par ba-
teau (les bancs sont souvent identifiés avant la capture et peuvent de toute
façon être relachés après encerclement sans entrainer de forte mortalité).
En pratique cette mesure serait d’aucun intérêt puisque ces dernières années
des captures de sardiniers sont négligeables. En revanche il conviendrait
de limiter les prises artisanales mais cela reste excessivement difficile
à mettre en oeuvre.

Rendements
( tonnes / diz. h. )
0.5,
0A
0 . 4 .
0 . 3
0.2,
0 . 1
( E f f o r t d i z . h . )
Production
( t o n n e s )
5 0 0 0
4 0 0 0
3 0 0 0
2 0 0 0/-
1000
1966
,-
E f f o r t ( d i z . h . )
0
--
r'),':I'y,:.:~,.:
;:r?~j*
. .
(Sompat) :
modèle de p r o d u c t i o n qtznGrali.slT;
AB
=
z 0 . 1 4 0 7
2,673., 10 -4
M
= 0

72
4 .
P E R S P E C T I V E S D E
D E V E L O P P E M E N T
D E S
P I-, C H E S
P E L A G I Q U E S
S E N E G A L A I S E S
4.1.
Etat actuel des stocks dans la région sénégalo-mauri,tanienne
.*----
On a comparé les évaluations globales de potentiels avec les captures
totales de 1975 à 1977 pour les trois groupes d’espèces pélagiques princi-
pales (tabl. XIX). Ceci indique que les stocks de sardinelles et de chinchards
seraient modérément à pleinement exploités. En revanche, le stock de maque-
reau est surexploité depuis 1970 et les faibles captures enregistrées jus-
qu’en 1978 correspondent non à une réduction de la pression de pêche mais
à une diminution de la biomasse laquelle est inférieure à l’optimum pour la
production maximale équilibrée de cette espèce.
Malgré l’absence de statistiques précises sur l’effort de pêche exercé
sur l’ensemble de la région, il semble que celui-ci ait diminué en 1979 et
1980 en raison de la baisse d’effectif des flottes étrangères et du change-
ment d’espèce cible. Ceci doit permettre au stock de recouvrir, au moins
partiellement, son niveau d’abondance antérieur.
Compte tenu de la marge d’incertitude des évaluations d’une part,de la
sensibilité des stocks de petits pélagiques aux risques d’effrondement d’autre
part,il parait peu souhaitable d’augmenter
de beaucoup le niveau d’exploita-
tlon de
1977, et de dépasser 1 million de tonnes pour la capture annuelle
des espèces principales. Les données de 1979 et 1980 ne sont pas toutes dis-
ponibles, mais la situation était probablement différente et les risques de
surexploitation diminués du fait du non renouvellement des accor-:ls de pêche
mauritano-so,viétiques e t mauritano-pa?nnais.
4.1. Niveau d’exploitation des ressources au Sénégal
-
Sardinelles
Les captures totales annuelles des sardinelles dans les eaux territoriales
sénégalaises atteignent environ 120 000 tonnes ces deux dernières année,s(tabl.
XX). L’exploitation est assurée au 2/3 par les flottes basées au Sénégal
entre Dakar et Dj ifère, en particulier la flottille artisanale assure à elle
seule la moitié des captures totales (tabl. XX ). Celles-ci sont comprises
à l’intérieur de la fourchette des potentiels l’on peut attribuer au Sénégal,
Chinchards et maquereaux
Les captures totales annuelles de chinchards au Sénégal sont très modestes,
de l’ordre de 15 000 tonnes, alors que la part de potentiel à laquelle peut
prétendre le Sénégal est supérieure à 50 000 tonnes (tabl. XX). De même pour
les maquereaux les captures n’atteignent pas 300 tonnes par an, alors que
la part revenant au pays serait de l’ordre de 40 000 tonnes. Toutefois, ce
dernier chiffre correspond à un stock pleinement exploité, ce qui n’était
plus le cas jusqu’en 1977.
Ethmalose et pomadasys
Ces deux espèces constituent des stocks locaux intéressant essentielle-
ment la moitié sud du Sénégal et la Gambie( si l’on considère l’espèce de
pomadasys prédominante : P. jubel&i). Elles sont exploitées à plus de 90 %
par les flottes basées au Sénégal : les captures totales annuelles en mer
dans ce pays sont de 7 000 tonnes pour les ethmaloses et de 3 000 tonnes
pour les pomadasys (spp.). Pour la première espèce, cette valeur est proche
de la part de potentiel attribuable au Sénégal. Pour les pomadasys l’espèce
principale, qui assure probablement plus de 80 % des débarquements, est sans
aucun doute surexploitée comme nous l’avons vu.

Tableau XIX.- Etat d'exploitation des trois principaux stocks pélagiques dans l'ensemble de
région sénégalo-mauritanienne.
ESPECES
PRINCIPAUX TYPES
POTENTIEL DE
CAPTITRES TOTALES
ETAT D'EXPLOITATION
PRINCIPALES
DE PECHE ACTUELS
CAPTURE ( 1 000 t)
DU STOCK EN 1978
1975 1976
1977
1978
Grande pêche
modérément à
SARDTNELLES
Pêche semi-indus-t.
300 à 600
297
222
355
334
pleinement
Pêche artisanale
exploité
I
CHINCHARDS
Grande pêche
440
modérément
42-f
471
286
exploité
I
recouvrement du niveau
MAQUEREAU
Grande pêche
200
161
132
124
3 2
d'abondance, suite
à la surexploitation
TOTAL
1 000 à 1 550
898
781
950
652
I

.Pf-lSSTR~~T~F~
L &ub
possibilités de trans-
ferts pour augmenter
les d&arquements au
voisins ne prélèvent
pas plus que leur part
du potentiel
,tal chinchards
ttal pélagiques
1977
26 641
79 140
105 781
47 912
153 693
200 000 à 350 000
I 978
21 151
82 gio
104 061
55 859
159 920
(espèces principales)
(1) Pêche à la ligne, aux filets + appâts thoniers
(2) Captures de la Pologne et de la Côte d'ivoire
(3) incluant les captures des chalutiers dakarois au Sénégal (estimations)
Tableau XX.- Estimation des captures de poissons pélagiques dans les eaux territoriales sénégalaises et
évaluation de la part du potentiel revenant au Sénégal.
NB.- Les estimations de capture pour 1978 sont provisoires
Les évaluations de potentiel sont indicatives et n'engagent ni les auteurs ni le S6négal.

7 5
Tableau XXT. Estimations des captures annuelles débarquées au Sénégal
par la pêche sardinière dakaroise et par les pêches artisanales
(et par la pêche chalutière pour les sompatts) pour les 5 principales
espèces pélagiques côtières de la région (1964 à 1980)
-
SARDINELLE
SARDINELLE
CHINCHARU
TOTAL DES
RONDE
PLATE
JAUNE
MAQUEREAU
SOIQAT'L
ESPECES
1964
8 ooo
19 000
3 600
100
30 700
1965
8 000
20 000
3 500
100
31 600
1966
9 000
20 000
3 900
100
1 100
34 100
1967
10 000
16 ooo
3 900
100
1 200
31 200
1968
12 000
18 ooo
4 100
100
2 300
36 500
1969
15 000
27 000
3 100
100
1 400
46 600
1970
15 000
25 000
4 500
100
‘ 1 go0
46 500
1971
16 000
26 ooo
2 900
100
1 900
46 900
1972
23 000
30 000
2 500
100
1 200
56'cSbo
1973
28 0 0 0
'31 000
4 100
100
3 500
66 700
1974
35 000
33 000
4 700
100
3 300
76 IOO
1975
40 000
28 ooo
)r 700
3 500
1 100
'77 300
1976
45 000
33 000
5 100
100
1 400
8J-c 600
1977
45 000
33 000
5 100
100
2 800
86 ooo
1978
45 000
32 000
6 $200
100
4 700
88 700
1 g7g
$1 000
31 000
5 000
150
3 500
80 650
19m
36 000
26 ooo
9 600
350
4 600
86 550
/

Autres espèces pélagiques côtières
Les captures des autres espèces sont de l’ordre de 13 000 tonnes par an.
Leur potentiel n’est pas connu, toutefois il est certain que beaucoup de ces
espèces sont sous-exploitées à l’heure actuelle (petits carangidés, petits
tbonidés catiers? anchois.. . . . etc) ; toutefois leur biomasse, modeste, n’est
en rien comparable avec celle des espèces principales.
4.3. Possibilités de développement
-
Le développement de la pêche au Sénégal dépend de plusieurs facteurs :
- des facteurs écologiques, ils sont primordiaux puisque la ressource
doit être capable de survivre et de produire ce que prévoit la planifica-
tion,- des facteurs socio-économiques,
- des facteurs politiques.
Seuls les facteurs écologiques seront traités en détail et quelques
él6ments de réflexion seront apportés pour les facteurs socio-économiques.
4.3.2. Pêche des sardinelles
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Aussi bien au niveau de la région qu’au niveau du Sénégal, il ne parait
pas raisonnable d’augmenter le niveau d’exploitation actuel. Cependant deux
t;-pes d’actions bénéfiques peuvent être envisagés :
- l’amélioration des conditions d’exploitation actuelle,
- La modification de l’importance relative des trois types d‘exploitation
(pêche semi-industrielle, pêche artisanale et grande pêche).
Amélioration des conditions actuelles d’exploitation
Concernant la pêche semi-industrielle dakaroise il serait nécessaire de
poursuivre l’effort de rénovation de la flottille qui est actuellement vétuste
et sur le déclin. De plus, il serait souhaitable d’améliorer l’autonomie
des bateaux en augmentant leur capacité et leur moyen de conservation du
poisson, ce qui aurait pour but d’accroître leur rayon d’action et leur puis-
sance de pêche. En effet à l’heure actuelle le rapport du rendement économi-
que des sardiniers (exprimé en prise par temps de mer) par le rendement
des pirogues utilisant la senne tournante, est proche de 2 (tabl. XI), alors
que le rapport des coûts de production est certainement supérieur. Aussi il
est vraisemblable que les sardiniers actuels ne sont rentables, que parce
qu’ils sont déjà amortis et que l’approvisionnement des usines dakaroises
leur assure une valorisation du produit de leur pêche meilleure que celle
des marchés sur les centres de débarquement de pêche artisanale (étude éco-
nomique à approfondir) .
11 résulte de ce qui précéde que l’effort de pêche sur la Petite Côte
a atteint un niveau critique en terme de production biologique et compte
tenu des conditions climatiques actuelles. D’autre part des études économi-
ques ont montré que les pêcheurs artisans à la senne tournante, qui assurent
l’essentiel des mises à terre, avaient des profits extrêmes faibles compte
tenu des conditions de commercialisation et des rendements actuels+ Cependant
le mode traditionnel de partage des bénéfices revient à privilégier les
propriétaires des moyens d’exploitations et donc à favoriser l’augmentation
du nombre d’engins de pêche. De plus la politique actuelle de forte subven-
tion à la pêche artisanale a baissé le seuil de rentabilité des unités de
pêche en terme de rendement à des valeurs très inférieures 2 l’optimum bio-
logique (WEBER et FREON, sous presse) , Ainsi l’effort de pêche artisanal
présente pour l’instant peu de tendance à l’auto-régulation et l’on doit re-
douter une surintensification de la pêche sur la Petite Côte qui pourrait

7 7
devenir dramatique si l’intensité des alizés diminuait,
Il est donc impératif de prendre des mesures d’aménagement pour limiter
la croissance de l’effort de pêche sur la Petite Côte, aussi bien semi-indus-
trie1 qu’arti.sanal, ce qui pourrait se réaliser en diminuant les subventions
accordées pour les équipements et le carburant. On pourrait également tenter
de modifier le système actuel de partage des bénéfices qui profite à une
minorité de propriétaires au détriment des pêcheurs, mais la dynamique sociale
est complexe, solidement ancrée et probablement très difficile a atteindre.
Unesolution plus réaliste réside dans l’extension de la zone de pêche, actuel-
lement confinée à la partie littorale de la Petite Côte alors que les autres
régions du Sénégal sont très riches toute
l’année (Casamance) ou saisonnière-
ment (côte nord). Les freins actuels à cette extension sont la faible
autonomie
des pirogues et des sardiniers ainsi que l’abondance de points
de débarquement importants, en Casamance notamment. Il conviendrait donc d’
augmenter le rayon d’action des pirogues (moteur diesel, conservation du
caisson) de rénover la flotte sardinière et de créer de petits ports de pêche
adaptés aux besoins de ces flottilles. Les essais de remplacement des pirogues
par des petits senneurs artisanaux ne paraissent pas économiquement concluant
pour l’instant (WEBER et FREON, sous presse).
Compte tenu de la forte variabilité de la production en fonction des
conditions hydroclimatiques il serait souhaitable de pouvoir ajuster rapide-
ment ‘l’effort de pêche aux disponibilitésdu moment. Cela suppose que l’on
dispose de moyensd’exploitation peu onéreux et flexibles. Dans cette optique
la pêche artisanale offre des possibilités d’adaptation certainement plus
grandes que la pêche semi-industrielle bien qu’elle soit certainement beau-
coup plus difficile à maitriser. En conséquence on devrait maintenir la
qualité acutelle de l’exploitation par les deux types de flottille.
De plus, pour mieux valoriser le produit de la pêche, il est indispensa-
ble de construire des entrepôts frigorifiques, des usines à glace, des ins-
tallations de séchage et de fumage, des tunnels de congélation et de développer
une chaine de froid et un réseau de commercialisation à l’intérieur du pays :
actuel.lement les sardinelles sont achetées aux pêcheurs de 1 à 30 F. CFA le
kg (prix 7 F? à l’usine de farine de Djifère) alors qu’en Afrique de l’Ouest
il s’agit de poissons nobles, que l’on peut rentablement congeler (exemple
de la Côte d’ivoire) ou fumer industriellement.
Modification de l’importance relative des types d’exploitation
KG-Sénégal pourrait décider de développer ses pêches nationales pour
s’assurer la capture des 40 000 tonnes de sardinelles pêchées par les chalu-
tiers polonais jusqu’en 1980. Toutefois les 3/4 de cette capture sont effec-
tuées en Casamance, c’est-à-dire en dehors de la zone d’action des flottes
semi-industrielle
et artisanale . Aussi le développement intense des flottes
senégalaises sur la Petite Côte (dans leur conception actuelle), afin d’ac-
céder à cette part de la ressource, conduirait vite à une accélération de
la chute des rendements par concurrence directe entre les unités de pêche.
En revanche’ Il serait souhaitable de développer la pêche nationale en
Casamance. Cela peut se réaliser de trois façons différentes :
- mettre en place une flotte de grande pêche à capitaux sénégalais
(associé éventuellement à d’autres pays de la région). Cette flotte pourrait
être soit du type de celle des polonais (chalutiers pélagiques congélateurs),
soit du type de grands senneurs congélateurs, soit encore du type de la flot-
tille d’Interpêche (petits senneurs de 25 à 3.5 m avec un bateau usine). Bien
que ne disposant pas d’éléments économiques pour guider ce choix, il semble
que la prem?ère solution serait la moins rentable en raison des côuts

élevés de production (unité de pêche coûteuse et personnel très qualifié).
- Développer une flotte industrielle de senneurs à moyen rayon d’action.
Ces senneurs pourraient être basés soit à Dakar, soit en Casamance si l’on y
crée un port de pêche et un circuit d’écoulement du produit. Le choix de
l’une ou l’autre des solutions do%t être guidé par la comparaison des coûts
de transport des bateaux entre Dakar et la Casamance (15 heures de route
aller à 8 noeuds) et la création d’un complexe de p&he. A priori la deuxième
solution semblerait plus rentable (étude économique indispensable).
- Developper une flottille artisanale modernisée en Casamance. Cette
dernière solution nécessiterait impérativement la création d’un complexe de
pêche dans la région en raison du faible rayon d’action des embarcations.
Même dans ces conditions il serait indispensable d’augmenter l‘autonomie des
pirogues (embarquement de glace, création de cales dans les pirogues ou
utilîsatîon des petits senneurs de 15 m) : en effet, le plateau continental
s’lilargit en Casamance, où il dépasse 50 milles (90 km) aussi les concentra-
tions de sardinelles sont-elles souvent éloignées des côtes, contrairement
à ce qui se passe sur la Petite Côte.
4.3.2. Pêche des chinchards et du maquereau
-__---------------------------------
- - - - -
S-i au niveau de l’ensemble de la région les stocks sont modérément ex-
ploités ou surexploités, il n’en est pas moins vrai que le Sénégal sous-
exploite très nettement la part de potentiel qui lui revient. Il convient
donc de développer la pêche de ces espèces dans le pays, à condition bien
sûr de faire pression sur les pays voisins, afin que le prélsvement effec-
tue dans leurs eaux territoriales soit compatible avec la part qui leur
revient en pratique cela reviendrait à diminuer l’importance des licences
de pêches accordées aux pays étrangers à la région).
Les possibilités de développement de la pêche sont totalement différentes
de celles des sardînelles, car ici on s’adresse essentiellement à des stocks
d’adultes migrateurs qui ne sont abondants au Sénégal que 4 à 6 mois par an et
qui,se trouvent sur des fonds généralement supérieurs à 30 m, c‘est-à-dire
à plus de 10 à 20 milles des côtes au sud de Dakar. En conséquence cette
ressource est pratiquement inaccessible à la pêche artisanale traditionnelle
dans la moitié sud du pays, et difficilement accessible sur la côte nord
où l’état de la mer est souvent limitant, pour pirogues avec senne tournante
en particulier. Seule la pêche piroguière du chinchard jaune à la palangrote
est productive quelques mois par an, mais les rendements de ce type de pêche
sont faibles comparativement aux autres.
Les seules possibilités d’accroître les prises sont donc soit de mettre
en place une flotte de senneurs à moyen rayon d’action avec deux points de
débarquement supplémentaires au nord et au sud du pays, soit d’utiliser une
flotte de grande pêche à long rayon d’action. Toutefois, dans un cas comme
dans l’autre ces fl.ottes ne pourront exploiter les stocks de chinchards et
de maquereau (ainsi que le stock d’adulte et sardinelle ronde) que 6 mois
par an en saison froide. En saison chaude, elles devraient être à quai, ce
qui est peu souhaitable, ou bien exploiter les jeunes sardinelles, ce qui
conduirait â leur surexploitation rapide s’il existait déjà une flotte sup-
plémentaire spécial isée sur ces espèces. En conséquence les deux solutions
réalistes semblent être :
- soit de mettre en place une seule flotte industrielle exploitant au
Sénégal uniquement les jeunes sardinelles de la nurserie ainsi que les
stocks migrateurs avec une réglementation stricte imposant en saison froide
la capture au large des adultes migrateurs uniquement (sardinelles, chinchards,
maquereaux) et en saison chaude la capture des jeunes sardinelles près des
côtes, particulièrement en Casamance.

79
- soit de favoriser (en supplément d’une flotte spécialisée sur les jeunes
sardinelles) ‘l’installation d’unelflotte de grande pêche ayant des accords de
pêche dans les cinq pays de la région, ce qui lui permettrait de suivre les
concentrations
des migrateurs. Cette flotte pourrait être étrangère à la
r6gion dans un premier temps, et payer des licences de pêche à chaque pays ;
dans un deuxième temps il serait souhaitable que les pays riverains acquiè-
rent leurs propres bateaux en commun ou séparément, avec accords de pêche
multilatéraux, (Une étude économique serait nécessaire pour comparer les
bénéfices obtenus par une telle flotte avec le montant des licences de pêche
que l’on peut obtenir des pays étrangers).
4.3.3. Pêches des autres espèces
___-__-_-------------------
- - - -
On ne peut envisager de développement important pour la pêche de l’eth-
malose et du pomadays, la première espèce étant vraisemblablement modérément
exploitée, la deuxième déjà surexploitée. Certaines des autres espèces secon-
daires sont probablement sous-exploitées. Il s’agit presque toujours d’espèces
côtières accessibles aux pêches artisanales et semi-industrielles, Le dévelop-
pement de leur exploitation est liée d’une part à la création d’un marché
les valorisant suffisamment (exemple : petits thonidès, “truites de mer”)
d’autre part 2 l’utilisation d’engins spécifiques (exemple : anchois). Rappe-
lons que les ressources sont dans tous les cas limitées.

80
C O N C L U S I O N
Parmi tous les résultats que l’on peut attendre d’un développement de la
pêche au Sénégal, trois nous paraissent particulièrement importants :
a) Satisfaire aux besoins alimentaires, notamment en protéine animale,
d’une population qui a un taux de croissance élevé,
b) Permettre l’expansion d’un secteur économique qui occupe déjà une
place importante au sein de l’économie nationale,
c) Obtenir des devises étrangères en exportant des produits de haute
valeur commerciale après traitement et/ou conditionnement au Sénégal.
Dans le tableau 22, ont été récapitulées les mises à terre et leurs valeurs
réalisées en 1980 par le secteur industriel et le secteur artisanal.
On constate que la pêche artisanale débarque plus des 3/4 des captures ;
en valeur ces mises à terre nereprésentent que le
1/3 du total à cause notamment
de 1.a destination du produit.
Par ailleurs, 1.a pêche artisanale offre en emploi une part plus importante
(on estime qu’actuellement 15 % des emplois direct ou indirect au Sénégal sont
fournis par ce secteur artisanal, avec - fait très important - un rajeunissement
apparent de la population active)... Autant de facteurs, donc à prendre en con-
sideration pour harmoniser un développement des pêches.
Dans ce présent document, nous nous sommes attachés à étudier les potentiels
des ressources halieutiques des eaux sénégalaises, leur état d’exploitation
actuel et les perspectives de développement en ne prenant en considération que
les préoccupations d’ordre biologique. Partant de ces “conclusions biologiques’
nous avons dans ce dernier chapitre tenté de montrer comment parvenir à une
optimisation des captures, quels moyens mettre en oeuvre, quel produit brut en
attendre et quel secteur industriel ou artisanal, en serait, vu l’accessibilité
différente suivant les espèces, bénéficiaire.
Alors que la part de potentiel revenant au Sénégal pour l’ensemble des
stocks pélagiques côtiers est de l’ordre de 250 000 tonnes par an, les captures
n’atteignent que 160 000 tonnes et sont réalisées à part égale par les secteurs
artisanal et industriel (tahl. 22). De plus pour ce dernier secteur la majorité
des prises est assurée par la flotte de chalutiers pélagiques polonais et n’est
pas débarquée.
La caractéristique principale des pêche pélagiques nationales est qu’elles n’
exploitent pratiquement que les sardinelles et que cette exploitation s’effectue
dans une zone très restreinte située entre Dakar et Djifère et représe,ntant
moins 1/5 de la surface totale du plateau continental sénégalais. L’évolution
actuellement observée dans la pêche sénégalaise tend à augmenter dangereusement
l’effort de pêche dans ce secteur uniquement. Les conséquences pourraient deve-
nir catastrophiques si l’intensité des alizés, générateur du mécanisme d’enri-
chissement du milieu venait à diminuer. Aussi les perspectives de développement
doivent-elles viser à exploiter de nouvelles zones de pêche, tout particulière-
ment au niveau des fonds supérieurs ZI 30 m sur l’ensemble du plateau continental
sénégalais et sur les fonds inférieurs à 30 m en Casamance, où l’exploitation
n’est assurée actuellement que par les navires polonais et ivoiriens. L’augmen-
tation des captures nationales ne peut être réalisée par la pêche artisanale que
dans une proportion modeste et à la condition d’aménager de nouveaux points de
débarquement et de nouveaux circuits de commercialisation. La pêche industrielle
ou semi-industrielle sera mieux adaptée pour atteindre les stocks d’adultes qui

81
sont très mobiles et relativement éloignés des côtes. De plus elle permettrait
d’envisager des accords de pêche réciproques entre les divers pays riverains ce
qui associe un aménagement judicieux des pêcheries, permettrait une exploitation
rationnelle de l’ensemble des stocks de la région, dont le très important stock
de sardine (Sardina pilchm~c~us).

82
Tableau 22.-
--HI_
La pêche des petits pélagiques côtiers (sardinelles, chinchards).
1980.
Secteur
Secteur
industriel
artisanal
TOTAL
- Captures
débarquées
27 500
90 000
117 500
Captures non
75 900
0
75 900
débarquées
193 400
TOTAL
Prix moyen
CFAfkg
Produit brut
actuel débarqué
2 563
(million CFA
Produit brut
attendu (million
6 430
CFA
Possibilité
d'accroissement
3 867
du produit brut
(million CFA

Tableau
23.- Résultats attendus d'un développement de la pêches, moyens à
mettre en oeuvre et contraintes.
Possibilité d'accroissement
du produit brut (milliards
Stratégie et
CFA) et des prises corres-
moyens à mettre
Contraintes
pondantes.
en oeuvre
PECHE
Pélagiques côtiers
Exploiter les zones
Aménagement d'infrastruc
INDUSTRIELLE
3,4 M. CFA
du large
turc porturaire en
(110 000 tonnes)
Casamance
PECHE
Pélagiques côtiers
Exploiter les stocks
Aménagement de points
ARTISANALE
côtiers du Sud
de débarquement et
0,4 M. CFA
Développement de la
circuit de commercialisa
(20 000 tonnes)
transformation arti-
tion.
sanale.