P b A N li- INTRODUCTION II - SITUATION Dl...

P b A N
li- INTRODUCTION
II - SITUATION Dl LA RdCKERCH4 '. '
III - SITUATION 1
TERRAIN ~ .:
IV - PROBbdKA'i?iyUE
V - LES ETAPES DE I RkXH3RCHE
.' ‘.
VI - CONCLUSION
&y;..,, ,
VII - ANNEXES
h6

1
T H O D U C T I O N
Dans le
qui a engagé des théoriciens marxistes sur la
question du dév loppement des formations socio-économiques du
Tiers-blonde, pl 3ieurs explications ont été dégagées pour dé-
montrer les méc lismes par lesquels l'impérialisme poursuit son
oeuvre de domin tion et d'assujettissement des pays dits sous-
développés. Les pôles explicatifs du phénomène de “l’échange iné-
gai" (S. Amin,
D Franck, etc.) se sont déplacés vers les pôles
théoricistes de 'l'articulation des modes de productionl' (P. P.
Rey, C. Heillas xc1 etc. ) dans les pays dominijs pour rendre
compte du systê 3 d'évolution de ces dites sociét6s, alors quoen
dernière instan 3 la réalit a déjà tranché. Nous vivons aujour-
d'hui l'intégra ion à la formation sociale capitaliste de formes
héritées, profo iément transformées qui n'ont d'autre fonction
que de contribu c à la reproduction capitaliste. C'est dans la
logique capital nte de développement int5gal que s'insere la réa-
lité des états
éo-coloniaux d'Afrique.
Certes, ce
questions ont le mérite de rejeter la prétendue
involution des
ays sous-développés# mais concrètement il s'agit
de comprendre 1
situation historique qui prévaut dans les états
néo-colonisés,
e discerner les processus sociaux réels qui y. sont
en oeuvre !iour
ntreprendre une dptnioue de progrés sori:ll visd:tt
A - . -
.
-
-
ii sortir ces pa s de l'arriération économique et sociale, ouiturel-
le et politique par une connaissance édifiée de leur développe.-ment

2
C'est dans cette optique que veut
interne.
s'ins&er notre étude
8ur lea transformations sociales dans la pêche maritime artisanat
le au Sénégal.
Pourquoi la pêche nous interesse-t-elle plus qu'un autre sec-
teur de l'économie sénégalaise '? La réponse en est toute simple et
diverse à la fois.
La S&&a1 est un pays agricole sous-développé, d6pourw de tissu
industriel consistant et il dispose isb sa porte d'une faune mariti-
me abondante et variée. Il s'étend sur une superficie de 200 000 km'
bordée d'une façade maritime de 600 kilomètres d'e long.
Le développement de l'économie de traite fondée sur les cultures de
rente, arachide et coton, a bouleverse le monde agricole en trans-
formant les rapports sociaux traditionnels et .la vie domestique vil-
lageoise, en détruisant des civilisations agraires céréali&res.
Le désarroi du monde agricole cornmuniSment appelé "Le ma1ais.e paysan"
a trouvé une solution de rt-c1anpo parmi tant d'autres dans le déve-
loppement progressif de la pêche maritime qui occupe une fraction
importante de la population sénégalaise soit 10 yb e Le désenclave-
ment des régions littorales sous-jacentes au, bassin arachidier a
impulsé la croissance du secteur de la p8che concourrament avec la
modernisation des moyens de la p8che. La pêche est désormais consi-
d6rée comme l'un des secteurs les plus dynamiques de l'activit6 éco-
nomique par ses appo:nts directs à la production intérieure brute que
par ses effets induits. Un vaste mouvement de restructuration sociale
devait accompagner la croissance du secteur avec 19agrëgation en son
sein de couchas sociales nouvelles ou reconverties dans l'activite

économique. Ia dépe [dance accrue par rapport aux produits indus-
triele yu ’ implique
.‘augmentation de la production, prolongeait
son absorption dans le mode de production capitaliste. Ce proces-
sus que traverse la pêche artisanale n’est pas sans présenter que3
ques analogies avec les mutations du mode de production paysan
dans la France cent fmporaine ( v o i r 1.1. BodBguel, C, S e r v o l i n ,
Jollivet, B l a n c . . . )
Cependant, sans tro ) p o u s s e r l a coL-paraison, l a v o i e d e développe-
ment capitaliste de 1’ !Zconomie sénégalaise p-ir sa3 nature néo-colo-
niale, comporte des a s p e c t s inedits e t spe:cifiques à l a f o r m a t i o n
économico-sociale s in.i,calsise q u i n ’ a p a s e n c o r e s t a b i l i s é l e s d i :
ferenciations socia -es qui la secouent. De cela justement nous no%
sommes attach4 à d é : ou 6re sa couture dynamique à une échelle local
de la pêche mar:itim : a r t i s a n a l e : les pêcheurs de Guet Ndar -
Saint Louis.
La pêche à Gue -, -IJd;?r joue un rôle déterminant dans la vie écc
nomique, urbaine de Saint-L,ouis en fournissant au marché national
des produits de mer en quantité et en qualité, Saint-Louis étant
Ile pren;i.er Cent:re d ? pêche du pays. Lgextension du marché due à
une d emand e gra:nd 1 s ;ante e n proteines d e m e r , o b l i g e l a p ê c h e ar-
,tisannle à r e n f o r c e : s a capacite d e p r o d u c t i o n , 2 amc.iliorer s e s
techniques de p:rodu :tloYl mals a u s s i e l l e d o i t a s s u r e r l a reproduc-
tion sociale du pêc leur dans l e s c o n d i t i o n s :-actuelles d e l’écono-
mie sèn galai.,je o
pour ce i’a.3.re f trn.rlsfor;..er l e s conoitions so-
ciales et, tec:,:lr!.iqilt?
d e 1 ‘:actlv-ite qui ïl;.i.~..ilt.en~illl s e t r o u v e n t con,
"0 Xi P lllQtO??ii i<: ,
s c '! - -r
;Ii kj.me verL une ;:.od:i f i -
l”. ‘; .I t:
‘C)l, I” ! !: .i
f ,_.
i-!] :11? 4x.1 7 C.’ :j- c L - ; 7,
-, >-
s_ d. im,-.,-),‘li,z-klt.;ri ,~-.3~-:‘: ,cldc .-;i.:,ple- <:Pe~t dans

cette situation de PPK que la pêche maritime artisanale doit adap-
ter constamment les techniques nouvelles à la pirogue autant qu'
elle peut pewettre au travailleur de se reproduire, de répondre
aux besoins d'une économie sous-deveI.oppCe et dominée. L'évolutior
socio-historique de Guet Ndar, issue des conditions économiques
du développement de la pêche en mer, a favorisé une organisation
du travail qui particularise la communauté dans la societ6 urbain
saint-louisienne et par rapport aux autres ethnies c6tiènes.
LE-DEVELOPPEIiENT HISTORIQUE DE LA I?ECHE J1ARI'TII% ARTISANAL2
- - - - - -. - a - - I - - - - -, - - ,- w. a- - - - - I - -
A SAINT LOUIS
- m-e - - - -
L'histoire aconomique et socia.le de la région du TUBE (1)qui
a donné naissance 2 la formation ::If> la collectivité des pêcheurs
de Saint-Louis et ses environs, a 6t6 rrarquée dès le KV0 siècle
par les fonctions d'échenges entre le commerce europeen et le com
merce local ; commerce qui a été facilite par le fleuve Sénégal,
trait d'union entre le Sahara et I;:I Sénégambie. Cette opportunité
va constituer la base d' un peuplement humain fixé pa.r les acti-
vités deéchanges et de transit fluvio-maritime (commerce des es-
claves), mais aussi lsapparition de communautés de pêcheurs sur
le pourtour de l'embouchure du fleuve (Gandiole,Tassinere,GuetNda
A partir du XIX0 sikcle,, l'extension de 1 *&conomie de traite ara-
chidière avec la construction du chemin de fer (leSo) va impulser
une progression de la pêche fluviale puis maritime dans cette r6-
gion qui avait co nu durant toute la période esclavagiste le déc1
(1) TUBE (tnub+) : r&r;ior, comprise entre 1 E3 “Ii310 et Ile Oj Olof

3b
des activités de prodl
D'inportantes mutations dans la pê-
che vont se produire E
s du :[IX0 siècle : orientation pro-
gressive vers la mer :
détriment du fleuve et des marigots ; chan-
gements technologiqu
: la pirogue monoxyle remplace la pirogue
en paille,
8. 1-a
riche au harpon et au filet en paille se subs-
titue la ligne de fo
avec hameçon en os puis en fer, adoption
de la voile carrée e
Dans la période prop
ment coloniale qui consacre une croissance
économique et décogr
,hique de Saint-Louis, la pêche confrontée
$ une demande accrue
a opérer d'autres innovations : passage de
la "pirogue cousue"
la "pirogue clouée" (gal u bentenye - gai u
mbul >( Jkca) ; chan
n?ent de dimension dans le filet dormant, mais
surtout l'introductio
du moteur GOIOT entre 1950 -52, ébauche du
mouvement coopératif, mur de protection de la façade maritime...
LES TRANSFOX:ATIOITS
w - w - - - - - - -
Conjointement a
s technologiques, l'organisa-
tion socio-économiqu
st elle aussi modifiée avec
la professionnalisat
en mer, par l’abandon de ter-
taines activités tra
elation avec I'aspect migratif
des pêcheurs de Guet
dar, par linEt autonornisation de l'unité de pro-
duction du fait de 1
s'api,roprier des territoires
de pêche maritii:,e CO
e, par lsintsrêt économique
du revenu et de l'in
ormation du poisson avec UIL
Roseau de distrihuti
L;ssi.vexent ?nvesti par d'autre:
couches sociales; e ;a:i
l"iLAJportxnce de l-3 pêche ca(:he uai‘ficileii~ent
le maraz:met;conol:1ique
quel T~jst lie;; (:Gil,lt.~SlnaUt@ ;

devenu inactif à la cinquantaine, le pêchel;r 2ui n'a pu s'aFuurer
une relève vit pratiquement de rnendicitd occultée par un effort de
sentiment de solidarité ; les recla:s:.;é:s de la nouvelle opération dl
deguerpissement reviennent, sur les lieux habituels de rencontres
après les débarquements pour fuir lWoisiveté et la solitude de leu:
nouvelle résidence ; du point de vue socio-culturel, Guet Ndar ac-
cuse un retard profond sur le reste de la ville : niveau scolaire
faible, couverture sanitaire rudimentaire ( 1. dispensaire), élec-
trification anarchique ; on ne compte guère plus de 4 bornes-for+
taines pour la fourniture d'eau du quartier ; les jeunes à qui l'é-
cale n'a pu offrir de débouché reje-l,tent la pêche pour former de
véritables cas sociaux avec leur cort'vge de delinquance primaire,
d'alcoolisme, de prostitution déguisée.
Ces changements effectent le mode de vie traditionnel des pê-
cheurs de Guet Ndar, La place de la femme dans la production s'est
modifiée : le secteur qu'elle détenait dans la division sociale o
traditionnelle lui 6chappe progressivement avec le changement des
conditions du travail ; elle n'a plus la charge exclusive de la ré-
partition et de la vente du poisson, elle a été supplantée par le
mareyeur, entrepreneur privé, tandis que s'est réduite l'activite
de transformation du poisson avec le declin de la production du
salé-séche et la mainmise dcz hommes sur la production du métorah.
De même au niveau de l'organisation microsociologique, des élements
spécifiques de comportement culturel intcrv&ennent dan3 la diffé-
renciation des groupes sociaux dans 3-a pêche maritime artisanale.
Le mode du ~raduct:~:~n trc,ditiolA.1~1o.l i;k:i confondait les Yrnités
famille - production - conso!:mation, SE disloque ;i mesure que se
rkalisent les mutations dans les conditions de vie et de travail

3d
du pêcheur. La con losition sociale de la force de travail s'en
trouve bouleversSe pour ne plus correspondre à l’unité familiale
de base. L'évolluti #n démographique remet en cause le cadre fami-
lia1 de la product on ; l'aspect communautaire de la pêche arti-
sanale ne peut plu
cacher les rapports réels d'inégalité qui se
nouent autour de 1 , pirogue et dans la société locale ; aujourd'h
le chef de ménage
.e s'identifie pas forc4ment au propriétaire
travailleur, de mê ie qu'une seule personne peut réunir plusi.e:xrs
pirogues entre ses mains:aurtout dans la pêche au filet de serine
quand bien même, 1 . cellule de production recoupe avec la famille
la main-d'oeuvre f .miliale se détourne de plus en plus de la Pro-
fession (instructi In, salariat ..). L'instituttion du "partage à
la part", forme pr ncipale de redistribution du produit social
qui accordait un r
prépondérant à la femme a cessé de fonction
n e r ; elle portait sur le produit en nature tandis que maintenana
le partage porte s r le numéraire, c'est à dire après la vente
globale du produit au mareyeur qui, ce faisant, s'introduit dans
la pêche qu'il dom ne
progressivement.
Si la pêche guetnd rienne reste encore dominée par la pratique
de la ligne de fon
la rarbfaction des espèces de fond conduit
les pêcheurs à mi
r, mais aussi 3. innover, à adopter d'autres
formes de Pê,o!.ie,
ccepter ou A rejeter les nouvelles contraintt
La soumission aux
ythmes migratoires des concentrations de Pois-
sons rend encore p us inoPGratoire l'utilisation de la ligne de
fond. La ligne de
'ond constitue véritablement un frein, une tei
nique dtjPase.>(Sf; qui n'arrive plus à subvenir correctement à la
reproductioi, 1111 11; heur . .i.:,i persistcLncc triLil,, 3-t. 1’ c:xist;cnce Je
couches de p$.cheur
dc plus en plus Pauvres h Guet Ndar, de ceux

qui ne sont pas parvenus à moderniser leur armement, et c'est
certainement là que l'on observe lea depa.rts les plus fréquents
de la pêche artisanale, Souvent de:: pêcheurs actifs abandonnent
le métier pour chercher un salaire régulier,, si modique soit-il
(gardiennage...).
L'apparition des filets tournants, technique plus adaptée, pro-
jette une nouvelle catégorie sociale de p$cheurs et génere une
mutation dans le mode d'exploitation maritime comme naguère le
moteur à propulsion avait changé l"activité, Xt qui plus est,
dans les conditions actuelles de l"economie sénégalaise la
bourgeoisie nationale est Ccartée des secteurs clefs de l'éco-
nomie, l'élévation des cpfits de production aggrave les inegalités
sociales dans la pêche.
La mise en place tic nouvelles structures de coopération, UOX-
(coopératives primaires d'avitaillement maritime) introduit un
nouvel 5lénent de différehciation en distinguant le pêcheur coo-
pérateur du pêcheur ind,:pendant qui, l.ui, ne peut se fournir A
la coopérative puisque la coopération associe l'obligation d9a-
dhérer à l'achat de matériel ; politique contraignante quand on
sait que la coopération détient le mop.op0l.e de distribution des
moteurs et des pièces de rechange.
L'analyse de la situation T+elle dans la pêche maritime ar-
tisanale fait transparaître une 2volution diff6renciée des grou-
pes sociaux. Le processus de dilTférenciation dans le secteur nous
amène à considérer SC? !oc;ique co?i:;e rel.evant du capitalisme qui
étend sr,ns ce C;C" i.e c:la..p d ' e:<iorsion de plus-v:;lue ;..$tne sur les
travailleurs :Ion-sa-Lrtr.i.Zs, extorsion a;;gravée dans ,les conditions
du capitalisE:e n :oco?onia7- qui est e :: s e r, t; i e 1 I tu :9 ent ci 0 2 in S :!I- r

3f
les firmes mu].,tinatj anales ej: :le c:apit;tlisrhe étranger. Iia E A
3’ intègre dans le capi.talisi,~e en s ‘nloignant de ses origines p
i.ntégration q u i s e fait d a n s 1.2 sph&re d e s r a p p o r t s d e produc-
t
tion, fondamentalement sur lPcxpl,oitCation du travail. Il s’agit
de notre point de vue de ~~VOIT comment les pêcheurs travail1 eurs
s o n t e x p l o i t é s , e t par q u i .
Nous faisons uncb diffCrence de nature entre le pêche indus-
t r i e l l e d e s t r u c t u r e c a p i t a l i s t e e t l a peche a r t i s a n a l e d u f a i t
que celle-ci ne se rattache 2:~s aux règles de fonctionnement ca-
p i t a l i s t e s e t à l a l o g i q u e dli p r o f i t m a i s s u b i t p a r e f f e t d e do-
minance et de façon tendancielle les lois du capitalisme. La pê-
che artisanale se rattache 2 ilne forme de production basée sur
l a p r o d u c t i o n r:archande si~;p’lt.: 9 l a fPi1 qui s’est développée dans
un contexte historique de bouleversement des sociétés tradition-
n e l l e s , d i s a r t i c u l é e s , e n ru,p-ture a v e c l e s a c t i v i t é s p r o d u c t i v e s
q u i l e u r etaient p r o p r e s ct dc l a dissolution de leur armature
politique et: sociale correspondante (voir A. R, Diop).
Nous fondons notre analyse des rage7)orts sociaux de produc-
tion. dans la. PIU sur la base de la thdorie de l’exploitation du
travail qui constitue le coe~~r de l’analyse marxiste. Dans le cas
d e l a PKA, l ’ e x p l o i t a t i o n du t r a v a i l d u p ê c h e u r ce f a i t s u r 1~.
base de lgexc4dent de valeur cr6ée par rapport au coût des
moyens de producti on SOC~?.~ e riijce:-.sri.ires et au ranouvellenenl
d e l a f o r c e dc tr:-fvail o ‘iutremcnt d i t , 1. 1 excCdc:nt de valeur de
secteur.

Le procès général d'exploitation de la Plld trouve son terme
dans la répartition du surplus. C'est donc dans la distribu-
tion du surplus qu'on ,peut désigner les bCnéficiaires de l'ex-
ploitation du travail. dans la PLiA, OP. doit garder en vue la di-
_~
versité des agents qui interviennent en aval et en amont de la
production et qui sont partie prenante dans la détermination du
partage du surplus. Les formes d'extorsion du surplus consti-
tuent un objet de l'analyse de l'exploitation (du travail. Cepen-
dant le procés gCln6ral d'exploitation du pêcheur est engag dans
la sphère de la production lors de la réalisation des condi-
tions du travail contrairement au cas du travail salarié, libre
pour qui l'exploitation commence au i;ioment de la vente de la
force de travail, se pourslzivant dans la sphére de la production
jusqu'à la rjalisation de la plus-value. ILsanalyse des candi -
tions de travail du pêcheur nous permet d'appruhender les meca-
nismes de prélèvement du surplus dégagé par la H;A.
Pour nous resumer, diverses stratégies sont en oeuvre dans
la PLIA et permettent de différencier les groupes sociaux enga -
gés, de définir lPopposition des intgrêts objectifs qui fondent
ces différentes strategies.
Certes, l'évolution de la PGA a approfondi les contradictions
sociales en développant en son sein des couches de plus en plus
pauvres au revenu dlysrisoire, et rivées encore â la technique
de la ligne de fond 5 côté de couches de plus en plus aisées
capables d'adopter les techniques i:!odernes compatibles encore
avec la pêche piro;;uière,
Les transior.-;.aticins so(:i;-tles dans la i‘. M sont en.;agies dans la
production des conditions d'existence sociale des pêcheurs qui,

3h
eux, entrent dans des ray=orts i ~~~!i.ux de production détermi-
nés par le niveau de déueloppement de l'économie nationale I ces
mêmes rapports sociaux correspondant à des formes de consciences
sociales qui s'expriment dans leur vie quotidienne au travail
comme dans la famille, dans le quartier comme dans la ville,
dans la vie politique et culturelle tant au plan municipal. qu'au
niveau national.
Les diverses mutations inscrivent leur marque dans le cadre de
vie avec des manières de vivre davantage difffsrenciées, des mo-
dèles de comportement culturel nouveau (bal, associations spor-
tives e cI. ) qui redistribuent les rôles dans la famille et dans la
vie locale.
C'est pourquoi l'univers des luttes sociales dans la pêche, même
si elles tirent un fondement dans l'exploitation du travail, doit
être relid à l'ensemble des luttes politiques de la sociéte glo-
bale. La pêche artisanale n'existe pas en tant que classe, el1.e
est traversée par tout un mouvement de différenciation sociale
dont l'antagonisme des luttes de ses diverses couches passe par
l'intermédiaire de leur classe d'appartenance respective dans
Pa société sénégalaise,

4
S I T U A T I O N D E L A R E C H E R C H E
Plusieurs disciplines s'intéressent à l'activité maritime t
o&anographie, géographie, ethnologie, histoire, économie, méde-
cine vétérinaire, etc. Des sociétés de marinwp8cheurs se sont
formées partout dans le monde pour exploiter la vie maritime ; el-
les ont développé des formes de vie particulières liées à la mer ,
des cultures originales, une civilation de "travailleur de la mer"
différente de celle du "travailleur de la terre". (Geistdoerfer)
Une abondante littérature, riche et diversifiée, traite de manière
approfondie des sociétés des pêcheurs : folklore, mythologie et au-
tres formes de pratiques et d'institutions sociales. (Angot, 1961.
Sébillot, 1968. Sarr, 1953). le cette littérature consacrée aux pê-
cheurs et à la vie maritime on ne peut faire ici toute l'analyse.
Les seuls travaux qui couvrent la pêche maritime artisanale du Sérié-
gal seront pris en considération ; toutefois nous avons mentionné
dans la liste bibliographique les études concernant d'autres SO-
oiétés,
L'étude des pêcheries sénégalaises n'a vraiment démarré qu'au
lendemain de la crise de la pêche industrielle française, au début
du vingtième siecle, alternativement à l'épuisement des ressources
halieutiques de IgAtlantique Nord (Gruvel, 1906) ; elle coincide
avec la p,?rlotie .îc l.t coloni sztion ef i'ective du 3tnCiy~l. Tous les
ouvrages d;itcrit ixc CC~L~ ptiriode ; Je:: missions d'études et de re-
cherches furent entreprises sur toute 13 c8tc ouest-africaine qui

.-

..--

..L

.._.

Q
_-L..
.._.

_”
6’
_

.^
i

c --..

-

_I_
...I..

.-

-

.-
II
I

--.
-.

recèle d'immenses potentialités halieutiques slus-exploitées. C'est
le début de l'exploitation industrielle de la zone maritime colonia-
le ; tous les efforts de L'administration coloniale seront orientes
à l'implantation d'unites industrielles pour répondre aux besoins
de la métropole. Les pêcheurs autochtones ne s'intéresseront que
tardivement à l'armement industriel, avec le d&eloppement de la
commercialisation du poisson.
La présence de Certain*:s ethnies sénégalaises (Wolof, Lebout
Ser&re...) sur tout le littoral long de 600 kilomètres, s'explique
par la richesze faunistique de La-mer tropicale de l@htlantlque Cen-
tre-Est, par Les difficultés d'une *agriculture marchande devenue mo-
noculture dan!; ce pays au climat sahélien. La pêche artisanale senë-
galaise a beaucoup &O~U?; et on ne peut plus l,i confondre avec une
pêche traditionnelle d'autosubsistance. dlle est pratiquée uniquement
par des natio.rlaux et tend .3. devenir, après l'a,:riculture, le seco:?.!.
pilier de l'économie de traite du Sènégal. Il existe une certaine
conjonction entre les tr.iv.Aux dont nous disposons et la topographie
des secteurs de pêche. En effet, la côte maritime sénegalaise 563 di-
vise en deux zones délimitées par la presqu'île du Cap-Vert o
- D'une part, la Côte Nor! lu Grande Côte. Nous trouvons dans cetLe
région lés prr:3it,,
'l-e:.; études sur les i)êoheurs ;Jolofs, LGb”ous.
Ible s* étend de .3aint-L(jui:: f.11 2~,)-'!art ,J‘: .; J .:oncentrerlt 1 t:,z ;*I'L:..--
cipaux centres fournisseurs de par:: ,e.. du ,,~y : : Guet Ndar (Aint
Loui:s) , Elboro, i,;.t,, 11' t:t l<*.: vil; Lges I~:tou:; :.~to~ de 2;i.l. -x.
L’es:;
yltit,i
3.1
1
,,j
,c

ln:ii i ‘c b; i’?
“y?.
,, 8 j : t, 1
se fait l-.1 ‘

- D'autre p:rrt, la Côte Sud ou Petite Côte avec: son prolongement
naturel, la côte des "Rivières du Sud'" en Casamance,
Les principale:3 ethnies qui s'y livrent a la pêche sont encore
les lébous entre Joal et Mbour, les Sérères dans le Saloum et
les populations casamançaises au Sud.
Cependant les publications disponibles, si elles nous Of-
frent des informations de qualit& sur les techniques, les formes
de production et les instruments,. les espèces capturées et les
zones de pêche, les lieux d'établissement ,et l'rndustrie arti-
sanale contiennent des données qui ont vieilli et par conséquent
se révèlent périmées et dépassées par les mutations subies par ka
pêche artisanale. Dans un souci de concision, notre lecture va
s'orienter dans trois principales directions :
- D'abord, nous distinguons les ouvrages SUI" la pêche maritime
sénégalaise dans son ensemble, de la periode coloniale à nos jours
POU-r avoir une vue d'ensemble du suJet ; travaux dûs pom une bon-
ne part à des techniciens, des administrCrteurs et fonctionnaires
coloniaux, des vétérinaires et des gdographes après l'indépendan-
ce.
- Particuliexxrnt, ensuite, les é-tudtts cons;scrr:es aux pêcheurs
de Guet Ndar Jalnt-Loi03 qui pour llesscntiel, remontent 5 la
oolonis.ttion
; c II C?!.i pr~Lh~ntt:tlt dt::i IJII~ ,cqiti OES :3ur la dozble
,~t‘“:; : ,
*. I
.i- ~ !
:A ‘* .: L . . . . 11’
,’
‘1.,‘> > .~ r:-’ Lt3 c.ir.ictC:P?

itïnérant des pêcheurs de Guet Ndar "qui ont fait école" sur
---". -----. --. ._. __ .
toutes les côte:; du
- --_--.--.. __.- _I. -_.
l.'~fri1;11~ de i'0uest (Diop, B.) et qui ont
: _ _.
____ - .-.---._i .._. ._ ____ _
"développéle goût du poisson" dans tout le S6nCgal (3onnardel)
- Enfin, dans la période qui voit le pays accéder à la souve-
raineté, nous nous penchon:; sur 1;~ :)olit!.que menée par 1'Etat
Sénégalais en matière de pêche maritime.

8
1 - LA PECHE !5UR LA GiWNDiq: COTE
C'est sur la Gra~~de Côte que Le Sénégal doit sa renommée de
producteur (le :joisut;r. et de consomm;Lteur de (quatrième rang mondial
avec 25 kilos par personne et par an en moye:nne. Le parc piroguier
de la Grande Côte s'élevait en 1977? selon un recensement du Cen-
tre de Aecherches Océanographique.3 de Dakar- Thiaroye comme suit :
Source Gerlotto - Stequert - Brume. )
++ Secteur Saint-Louis : 200 pirogues motorisées, 20 pirog33s à
voile.
++ Mboro, Fass-Boye : 49 pirogues motorisées, huit à voile.
++ Kayar: jc0 à moteur, quarante ii voile.
++ Presqu'île du Cap-Vert : 1034 à moteur, 266 à voife.
Les études de LACA, A$!~UX, 1~WNnRZII2L, CUtiY.E et BXLANDIER
MERCItiR constituent les pièces maîtresc,es pour la connaissznce
des pêcheurs de cette région.

9
l'influence 'iu"ils ont. t-x~rc(E
sur les autres populations mari-
times, Les pêcheurs de Cuet Ndar ne pratiquent pour seule profes-
sion que la pêche sur mer et fleuve ; ils ont perdultoute attache
rurale pour faire de ta pêche la première fonction économique ur-
baine d'une ville née de la colonisation.
1. LECA (1934)
L'oeuvre de Leca requiert toute notre attention IDien que mono-
graphique ; elle nous introduit dans l'intimité d'une sociét6 vivant
sur une petite bande de terre "oü pas un brin d'herbe ne vient repo-
serle regard", "un sol aride semble repousser toute vie...".
Les k;c'bitants de Guet :Jdar ne pouvaient trouver salut que dans une
mer "implto;-L3i.5" clu ~‘~t~k de la barre qui semble toujours les reje-
ter à terre, Nous reviendrons longuement sur Leca pour mesurer le
chemin parcouru par ces pêcheurs, "véritables travailleurs de la
mer" que 1'311 retrouve au rythme cies s:Li::ons sur tout le littoral
sénégalais suivant le de?lacement des poissons.
2. ARNOUX (1953)
Technicien des peches et directeur du <entre de Saint-Louis,
il a ét6 le promoteur de la modernisation de l'armement de la pê-
che piroguière. Homme de terrain, il parle en connaissance de cau-
se des pêcheurs guetndarlens ; il a supervisé les premiers essais
de la motorisation des pirogues, innovation qui bouleversera la
vie des pêcheurs, meme dans le:lr mode de vie.

10
On peut mentionner Egalement les ;iute,urs E'ALL,li. et FALL, A. Y.
pour leur description des techniques, des instruments et procédés
de pêche en mer et sur le fleuve à Guet-Ndar.
Le travail de BùNNtiRDBL sur La pêche maritime artisanale (1967)
à Kayar constitue un jalon dans 1:~ c3nn;lissance de la société des
pêcheurs ; elle ouvre des perspectivek: nouyre:tIlcn, Ce recherche sur
l e s
;)I’Gi,l&r- .;, ,.
:;z J”,!:
sénégcilz.iFe eB ? ?t: ,,:3rite de fSJ.xnir des
éléments de cz!!l;z:ri*iswi Iz~' rapport i! 1,~ :iCchewx de Guet-Ndar.
"Par la qualitG zrxnLe12e de poisson capturc: ($US de 2O.OW ton-
ncs en I;'C5) et i,' I* le ~01arn~1 de 1.8 mL~*ce corl!:r:c,1‘ci.Llisée, h:q/.-:r
OC: upe la seconde plxe, sprès Szir.lt-Louis, dans X'&onomie arti-
sanale des produit:-: ~~a.ritimc~: Ci; f'ait figure de premier fournisseur
de poisson fr;:i:; sw le rfiarck< intèrieur stJn&.l;~:i~lV (Conwrdel)
Kayar se singularise p;~r sa dimenurcn rurale OU l'agriculture
- - -
reste la production domincntc. Lt>t; paysans - pêcheurs partagent
l'activité productive cntrt: les cu:lturc*s maraîchères et la pêche o
PendLnt lu. ::;li:.c.lr. I1 :; pluies et V~I‘> d.~lcc:mbre, ,toute l'activité du
village est cenii~s:(. à .La terre, 1. !!<èr est oublltk un moment.
L'fkxnomie vil.1 :;:coise se transforriierir progressivement avec l'ar-
rivée dt,s ~z$t,-n&.ïl.~!z, t:t ue.; .iI.bo~J~ dl). <kg-Vert, pour s'adonner

11
à la mer où dans cette partie, la fosse de Kayar, depression du
plateau continental regorge d'une varié-t6 ichtyologique immense
Le travailleur à Kayar est constamment sollicit4 toute l*anr&e ;
ici le sol est fertile et les Produits marafchers trouvent leur
débouche au point do carrefour des routes des grandes villes du
pays. Kayar est à 61 kilomètres de Dakar et à 30 kilometres de
Thies. Le réseau routier permet au village de vivre densément de
son agriculture et du poisson. Par la présence des populations
migrantes à la saison de peche, le village devient le centre le
plus important du pays. Xn g2ographe averti, BONNARDZL #Lnalyse la
pêche artisanale sous de multiples aspects et fait preuve d'une
grande maEtrise de la question , propose des solutions à la pêche
piroguiere qui a atteint C;on optimum dans les conditions dr la
production maritime. Donnardel rend aux pêcheurs de Guet Ndar
toute leur pl;!,c dc;ns l'économie de Kayér.
A mi-chemin entre Kayar et Saint-Louis, il existe un centre se-
oondaire de pêche, a Mboro où l'activité maritime est saisonniè-
re (hivernage);trois familles en provenance de Saint-Louis y
pêchent au filet de serine. (Gerlotto, Stéquert, Brugge)
c. LES Pi%P!uHS LEBOUS DE La PR&jlJ'ILE DU CAP-'Jz33T
Par ordre chronologique, deux ouvrages analysent les sotie-
-tés maritimi:s 'de la presqu'ile du Cap-Vert ; en 1952, Balandier, c
Mercier, !?, et dans les années '70, un véter:naire sénégalais Zueye,

12
Les Lébous sont répartis le long de la façade maritime du Cap
vert jusqu' à Mbour situé dans la region de Thies. Balandier
Mercier étudient la société lébou sous l'angle de l'anthropo-
logie politique dont les visées s'accomodaient à coup sûr de
1' entreprise coloniale qui a filtre 1" ensemble des sociétés
centralisées traditionnelles. Populations fortement implantees
dans l'hexagone , !qui* formèrent une republique dont les structu-
res étatiques sont encore maintenues, conservées dans un souci
de collaboration avec les pouvoir3 publics. Les pêcheurs Lébous
ont toujours eu une pratique de la mer depuis les temps reculés..
Le savoir lébou enregistre une panoplie de connaissances du mon-
de marin. La mer est une composante fondamentale dans la cosmo-
gonie Lébou qui lui voue des forme3 de croyance traditionnelle
très élaboré&5',11 n' est pas rare de voir les pêcheurs guet-
ndariens assimilés aux lébous, tant il est vrai que dans leurs
techniques et instruments de pêche, on retrouve la m&me parente
dans la mentalité et une communaut.6 de penséeo
Cependant, la sociéte de Guet-Ndar ne s'est pas constituée sur
le modèle lébou puisque Guet-Ndar fait partie d'une ville colo-
niale malgré son aspect villageeis. De3 liens profonds se sont
tissés entre le3 L'+isous et Guet-Ndar ; on rencontre souvent de3
guet-ndariens établi3 dans la 3oc:été Lébou. Mais les pêcheurs
lébous, à la difftrence de ceux de Guet-Ndar continuent à réser-
e ver une part non négligeable à l'agriculture et à l'élevage dans
l'écc~i:o:c;~~ vil, I
: -,: , I ::(b . t::lS>yc t‘ntx*~?!)r'~~nti une :Itlide etbnolo~ique

13
et historique sur les Lébous à travers l'organisation sociale
traditionnelle, la culture, les rites et le folklore de la p8-
che et la modernisation de la pêche dans les villages.
Ce sont les hébous que l'on retrouve au niveau de la pêche oha-
lutière et cordière du fait de l'établissement , a leur voisi-
nage, du port de Dakar où s‘est basé l'armement de la peche
industrielle mais aussi à cause des espèces pêchées destinées
à l'industrie maritime moderne (sardines, thons...).
Ils sont passés de la pêche artisanale à la production industri-
elle ; les femmes Lébous sont ouvrières dans les usines de oon-
servation et de transformation des produits de la mer. La présence
du tissu industriel dans la zone a largement influencé la pratique
de la pêche des Lébous. Très tôt, le pêcheur lébou a adopté la
pirogue motorisée et s'est spécialisé à la pêche au filet, ce qui
le prédisposait à l'aventure industrielle tandis que Guet-Ndar
reste marqué par la ligne de fond. On dispose aujourd'hui d'une
véritable ethnologie des Lébous qui ont développé une science de
la navigation et mis en place une grande variété d'engins de pê-
ohe (GUhYE).

14
Notre examen s'arrête sur la Petite Côte aux populations
Sérère et Lébou de Joal et de blbour , principaux centres de pê-
che de la zone du fait de l'absence de travaux à notre portée
sur les pêcheurs de l'estuaire du SRloa (Les Sérère) et sur
les populations Diola et Floup de Casamancee
La région compte une douzaine de centres secondaires ; elle
s'étend de Gdieyane 2 la Pointe de Sangom;.Lre. Les eaux de la
Petite Côte sont ric1,es en mati?res nutritives et leur oons-
tant renouvellement explique l'exceptionnelle fertilité du
plateau continental, où se produit durant .toute l'année le phé-
nomène d'upwellings (1) -3onnardel-
On y trouve toutes les espèces qui sont a la base de l'industrie
de la conserve et de l'industrie artls;Lnal'e du poisson transfor-
m é , spécialité de l<~ rG&on. -Blanc-
UPwe i lin?: : rt?..loàl~ .c’ !ife.t~,-c cj- ..udeg p r o f o n d e s t;&nératrices de r^l?r-
tes concentrations dc substance: or$n.iques propices au maintien
c
de 12 chiîn<* ;: 1 iw‘~nt :.lre ct drni.n:mt ..f.ir;si :31,1r l e s lieux &des di-
vu?%:.: it ~
I:f.’
i 1 ;jYs? i:, trL:1l7:1; o

15
Gnéralement , pêcheurs-agriculteurs, les ethnies du littoral
utilisent comme engins de pêche, le r'ilet lfilec maillant en-
cerclan-6 senne tournante) et ses veriétés (filet actif, fj..let
passif, filet dornant de fond ou de surface). Kbour est le cen-
tre de pêchr: CLU filet marlLnt encerclunt, 2 petites ou grandes
muilles. 4er1otto-
La pêche n'est jamais l'unique occupation dea genu du littoral ;
811~ se JuxLapose cou~ours a L'agriculture. &s que les Lravaux
agricoles requièreent la toLnlit.6 de la main-d'oeuvre, la pêche
passe au second plan. nans COU~ 1,s cas, l'~gr1tiul~ure apparalt
tiomme l'acti~i le fonasmencale. Fort curieusement, -qe tendance
-----.. I_
nowelle,
-__-.._.. --
dei.ci: 1?65-ly'(C, se +épge dans wtt- rtig+won : la spé-
cialisation et la fixation des pêcheurs
-- --_-.-_ _
pour une seule activité.
_ . - . ..-.._-
..^ _ . _.
-._ - _ " __"
On observe que ~2s
-.. pêcheurs ne
.- -__soL\\t*a,s, contrairenent ausc autreg
proprj-L+i+s de.s moyens de production (piroGues motorisées, agrë-
ments). ‘Durant la siilson agrlcoli:, il arrive que les paysans vien-
nent s'employer com e ~‘i~iinoeuvrcs dins la pêche, du fait des mauval
ses rkoltes conskutives à ia sechereoze A a la dtjgr;:d,-ttion du
revenu du paysan du bassin arachidien.
Le secteur de la Petite Côte est instructif des mutations éco-
~Oii~l0~Uk? S
et soc;j.;! le s dan:, lC iZck.e artisanale. C'est à Joül a-ue
l'on cultive des huître, ti<:b;tlnie:. 2 Itcxportation depuis 1.:~ colt
nisation. Nais aussi, f;srt :;i.t;nific tiî, le capit.Lij ::me cormner-
,cial et la pctrrte bourci:cSi:;lt urbaine investissent dans ce seo-

16
l@Sconomie sfGn<~~laise.
Plusieurs pirogue:: et engins de pêche
appart~en~Aent aux marchands de poisson qui monopolisent le
circuit de cw~mercialisiition et participent aux coopératives
de pêche.
N. R.
Il ne nous est malheureuserr.rr~t i)*‘s donn4 de consulter
la thèse de IYWXC à l'heure où nou:s redigeons c‘ ;S lignes citr
elle se trouve dans le circuit de Ilrêt.
NDONG annlys(i l'organisation de In pêche maritime d;tns la. ré-
gion de I.a Petite Cote, étude rkcnte ~;oul,~:n~le en 1973.

17
III - SOURCES OFFICIELLES
Nous distinguons dans cette rubrique : l'annuaire des
Statistiques publié par le Ministère de 1'Economie et des Fi-
nances, le Vo @an de Développement Economique et Social du
Sénégal, les rapports annuels de 1979, 1980, 1981 du Service
Régional des Pêches du Pleuve et le document non Publ:ié de
1'ASODId (Association sud-Ouest d*Aide au Développement Inter-
national Agricole), rapport du Groupe de travail sur la Réforme
du Crédit-et de la Coopération Agricoles au Sénégal, constitue
par la Primature du Sénégal (Janvier 1981).
Nous ne retiendrons que l'annuaire des Statistiques sur "La si-
tuation économique du ,%négal de 1959 à 1979'" car il constitue
une vue générale de l'konomie du Sénégal et présente une syn-
thèse de l'evolution du pays. Il comprend une compilation de
l'ensemble de la documentation statistique couvrant tous les
domaines de la vie par une analyse sur longue période,, avec
toutefois le défaut de permettre certaines impasses, notamment
l*inexistence de certctines données, l'absence des variations
régionales significatives pour toute étude sërieuse de la
réalite d.ont on chercilti a rendre ColilptE:.
La pêche est pratiquée avec deux procédés : la pêche artisanale
e et la pêche Lndustrielle. Les régions maritimes sont divisées
e 11 :ie(:1,a!lm-;,
t, Ii>:: 'il' 't:,*lr: <?Ii !io!;-tL
f.! : ::c)i; tr;j i.0 .

18
Avec le renforcement des services de contr0le en matériel, en
personnel et en cadres qualifiés, les chiffres fournis par les
services de pêche ont subi au fil, des années des modifications
importantes.
A. LA PSCHE X?TlS~2IALE
De nos jours, 35449 pêcheurs ont été .recensés alors qu'en
1963 13 pêche artisxwle n'en comptcLit que 20000, soit une pro-
gression de 77 >3 entre 1963 et 19'/9. Gels correspond à un taux
d'accroissement moyen annuel de 3,6 #ii,.
D'une année 3 l'autre, on constate a.es fluctuations des effec-
tifs en raison des migrations, :~~ILS dans l'ensemble la progres-
sion est stable.
L'armement artis;rnal se compose de pirogues à voile et à
moteur, des cordiers, L'armement piroguier augmente avec un taux
d'accroissement annuel moyen de 2,~ I<~. En 1969, on constate une
baisse de l'efz'ectif des pirogues du fait de leur vieillissement
et de leur non-remplLicernent
; le prix des propulseurs a augmenté
sur le marché compte tenu de la dt%aluation du franc . Le nombre
des ;,irx! -'
CII
à motrw 1):~ .;Y+' .iIt 26,&0 uwitcs en 1963 2. 1996 unités
,en 1969, l'ef, ec-ti!Y :.it::; pirogue:; est obtenu des déclarations des
pêcheurs
r c,y
; il y a perception d'un dro1-t sur chaque pirogue. i
Cependant, 1'organlsLrtion doç coopératives et l'installation d'un

système d’achat par groupage de commandes a eu des conséquen-
ces heureuses. A partir Cie 1972, le nombre des pirogues à mo-
teur est supérieur a celui des pirogues à voile. Par corrtrr:, en
1977 l e s plrO~“l.ieS S VcilL* :jr!t enré~is-irI leur j~lur; forte hausse
par rapport à 1976, avec un pourcentage de 59,2, en raison d’une
nouvelle augmentation du prix du moteur.
L'annuaire ne mentionne pas les engins 2e pêche mais il note leur
contribution effective dans la pêche artisanale. An ce qui concer-
ne les cordiers, l.eur efJ ectif e s t t r è s inzt:Lblz ; o n ç,);~;~te 2 4
unitls e<t 1966 et erl l/‘!‘; on n’en trouve que 5, c'est dire leur
position mar~i.n,~le oc-ii.; la production art iS::r.!, .l!, .
L a m a j e u r e partie de la production maritime vient de la pêche ar-
tisanale avec 86 ,;i dt! tor:n+;e débarqué. Elle connaît u,nc: baisse
de 23,5 $ en 1977 à cause de la persistance de:*> vents et de la
,
concentration des pêcheurs dans la seule région de Ti)Lhiès et des
nombreuses pannes sur les moteurs de la dGrnlère tAanuhe distri-
buêe, L e s m i s e s 3. terre d e l a pêche artisnnale s e eonstjtuect
principdlément d e yoissons, de crustac& et de mollusques. Les
poissons occupent le. plus grande part de la pêcI,e piroguière avec
une hausse constante Amour un tzw. dPaccroiv c1,len-t moyen :Anr,uel de
3,2 fi e n quantltéa e L 12 ,,O en valeurs.
Le prix moyen au producteur pzr kiiogrammc
c:utr,ente très vite avec
un tLtLx d’accroissement moyen annuel de 6,8 $. La première grande
r+scension du pria se situe en 1965 loa,squ*il passe de 29 francs
0
GFA (0,5o Fk’) à 43 francs CFA (0,86 FF) en raison des val.eurs com-

20
titre 1966 et 15J679 on zLssi.z;te à une chute spectaculaire due
au fait que le!; tonnages ont .tugmenté alors que les Valeurs
diminuaient. A partir de 1968, suite à l'accroissement du
prix des pièces dbtachées et de l"éloignement des zones de
pêche, le pri:c sur le marché s'accroît réollit?rement. La pê-
che artisanale est caractérisée par de fortes fluctuations
dont les &vantages ne profitent pas aux pêcheurs qui voient
leurs clzrces décupler.
Elle utilise une cornbi~alwI~ de moyens et de techniques
modernes ; son ar:nement est comyo:-;~: de sardiniers, de chalutiers
et de tl.oniers. Ct:S bliteaux prati(;uent la ri-cl e à l'appât vivant,
la pêche à la traîne, la pêche à :La serine et au filet touznant
comme tecl~~iquti:; c!ct captures. La pêche industrielle est une p&-
che en haute mer, surtout pou1 les chalutiers et thoniers qui peu
vent rester des semaines et des mois de marée.
L'effectif :;;wdinier go 6t& de tout temps modeste ; il ne Compte
actuellement qlle. I j unit<:; o L~wmement cl,.~~lV%iar eritièwn,ent fl*<:r!-
çais au d&l!t, ; connu un dGvelo~.pement
c,ppr&iable grâce B l'ef-
fort d'+uipelO:ent et aux nombreux navires étrangers basés Zt Dakar.
Sn 1959 on com>talt ;I:i unites ; on denombre de nos jours 184 u.nites~

21
Les thoniers sont en majorité étrangers et leur effectif a ten-
dance à 'baisser surtout depuis la liquidation de la sociéte sé-
négalaise d'armement pour la pache en 1976.
Globalement, l'armement industriel croît avec un taux moyen an-
nueb de 6,6 $ malgré une fréquente variation de son effectif.
Les sardiniers battent le record de fluctuations et ils n'ont
jamais atteint le total de 16 unités. Pair contre les chalutiers
ont une meilleure performance avec un accroissement de L'effet-
tif sénégalais qui ne s'est armë qu'à partir de 1968 avec 8 uni-
tés et passe en 1979 à 99 unités. Le nombre des chalutiers fran-
Gais fluctue tandis que Les chalutiers autres (ivoiriens, japonais
espaeols, polonais... ) augmentent considérablement en fonction
des saisons. Le nombre des thoniers par contre baisse, entre 1963
et 1979 leur effectif passe de 61 unités à 4.4 ; là auss,i l'armement
est principalement français.
Tandis que la pêche artisanale, en 1959 produisait 63000 tonnes et
en 1979 faisait 188313 tonnes avec un accroissement de 5,6 %, la p8
ohe industrielle , elle, passera pour la même période de 10220 ton-
nes B EL4355 tonnes avec un*taux moyen annuel plus rapide, de 13 $e
WalgrB son armement et ses procsdés modernes, La pêche industrielle
présente deux points faibles P
- d'une part, l'armement est à plus de 50 $ entre les mains d'étran
gers 3
4 - d'autre part la partie sSn&galaise de l'armement est ,vétuste, ce
qui rend dli'r'io-;le 1 ':Lutonomic Indispensable 2 la pêche SUI" de ian-
gues dlg.ta@,:eS ; en outr-e l"armement séntigdlals a une mauvaise ges-
tion,

22
Le tonnage débarqué par la pêche industrielle est moins
important que celui de l'armement artisanal bien que aon taux
d'accroissement soit plus élevé (13 $ contre 5r6 $), ceci grâ-
ce à des infrastructures beaucoup plus adaptees. La pêche cha-
lutière est de loin la catégorie la plus importante et la con-
currente gênante de la pêche artisanale.
C. LXS TK;LNSFOR:4ATIONL ARTISANALES
Une partie de la pêche est transformée selon des procédés
artisanaux. On distingue les "guedjy "'ketiak:h", "métorah", salê-
seche, "yeet" (1) et autres destines ,-WC zones èloignies àes cô-
tes ou à l'exportation. Les produits transformés progressent
annuellement de 3,8 $ ; ce:,endant ils peuvent connaetre des fluc-
tuations importantes d'une année à l'autre en fonction des besoins
du mareyage.
"guedj" : poisson fermenté séché.
"ketiakh" : poisson braisé fumé.
.
"métorah" : poisson fumé séché.
"yeet" : cynibi ~11:: l

Entre 1962 et 1965, on assiste à une imptitante baisse de 10000
tonnes en 1962 à 5141 tonnS3 I?n 1965.
& ly'j'o à 1971, LUI~ c!ouvellQ? i:i~'~.tc interv1s:n-t : SUI lt";> 133466
tonnes dGbarqu&?s, le marcyage A iLbsorb& les 110000 tonnes tan-
dis que 6CCO torn,o:~ :Lient réservées S l';~utc~~onsommc~-l;io:r et au
mari‘:l:
LIit(riellr des zones de production ; il ne reste :*.Lors pour
la transformation -II~? 17~c.6 tonr.cc; qui ont Frocuri 9418 tonnes de
produits transformés.
Une reprise se dessine II(- 1971 & 1975 ; la production ;.as;;e dc
8 9 7 0 ii 35838 tonnes, soit Le quadruple de l'année 1971. Csest du-
rant cette ~j<rIG~?e (elle Ii i 17,'I : :~rtisxx.lt a affiché son meilleur
visage. Toute baisse dans cette pêche se repercute sur la tra:ls-
formation --rt1sCnale ainsi qu'on le voit avec la baisse des mises
à terre en 1978-77. On !:.;t I:n prGsencc d.'un phtnorr&ne de cctust-
effet : une bonne production de l'industrie artisanale est tribu-
taire d'une bonne annee de pêche sans toutefois néglig(zr la concu.r-
rente du mareyagrt (vente de poisson frais).
Malgré la motorisation de plus en plus poussee, .l'écart entre
pêche artisanale et pêche industrielle diminue peu a peu du fait de
la participation au niveau de cette dernière, des bateaux non ssné-
galais $Lui sont beaucoup ~LUS nombreux que les nationaux.
Ce qui demande une urgente nécessité de développer encore le sec -r
teur industriel natlonnL Car les navires etrstngers ne débarquent pas
a
touJoum a D&kar.

24
Par be revenu que la p?che çtrtlsanale procure aux popula-
tions, celle-ci doit retenir une attention particulière au mo-
ment où les pêcheurs-artisans subissent une concurrence déloyale
et sauvage de, l'armement industriel, Le revenu moyen annuel du
pêcheur de L'ordre de 400000 francs CFA (8000 FF) subit une for-
te érosion du fait de la hausse génSrale des prix.
La pêche artisanale L.d besoin de s ‘fJ~‘~~~!llS~?~ pour défendre son
pouvoir d'achat, ce a quoi doivent r::~,nke .1 'ors:L:listLtion de la
coopération et ~2~2 c.ac?i.llcure ratlowlisation du marché du poisson
pour juguler 1'irrQularité et l'irr.~lrivl:; iililz.tt de l'exploitation
maritime.

6 ‘. .t.
,SAiNT-LOIJiS DU SÉNÉGAL s

25
SITUATlclN DU T E R R A I N
C'est en fonction du rôle que joue la pêche maritime dans l'é-
conomie urbaine de Saint-Louis t;ue nous avons choisi le quartier de
Guet-iJdar, l'pour la mdjorité de la population de Saint--Louis, le pro-
blème crucial est aujourd'hui le sous-emploi... ; la pI3che est la sew
le activité économique .J.ui. semble en plein essor, mais elle concerne
essentiellement le iiu~;l% i c ,. %.‘t :!Ci rr". (%wn. 3)
La date de création du -quartier n'est pas connue, toutefois il
est pos:ible qu'il ait existe ‘:vant la naissance de Saint-Lo.dis, ou
en même temps. Selon A. LY, son nom découlerait de l'activité de ses
habitants ; en effet le voc;tble "geti" voudrait dire "aller à la pê-
che & la ligne en mer" et même ie toponyme local de la ville Vdar
Guedj" signifie ,$aint-Louis sur Mer.
Symétriquement n.Lr rapport 5 l'île, la "langue de Barbarie", lambezw
continental entre l'oc&n et le petit bras du fleuve Sénégal, a don-
né naissance au;c. quartit!rs de Ndar Toute au nord, et de Guet Ndar .&u
sud. Deux ponts relient ce cordon littoral de quelques trois kilor&
tres du no:/iu innul:Lirc cie ILL cite ; le premier est proion& jusqu'à
la plage E,,-r illltj petltt
h~l.!ace raçt~ngulnire ap,jclae "Pomte a Xtra",

26
vers le nouveau port fluvial en lontyennt la sécherie municipale,
le Centre du Service des I-‘êcb.es>le Lazaret et un terrain de foot-
ball de fortune.
Guet Ndar 3e divise en trois sous-quartiers : Lodo, Pondekholé,
Dack ; %US d Pctvior;,
l e s principaux ~$l.&~ents d u quwtier s e dB -
tachent ;i2.Lt,: : !IL%. On distingue en premier lieu l’avenue La i4othe
en second lieu, huit longes bâtisses p,xrallèles à l’avenue, dont
sept sont édifiées dans la partie médiane de Guet Ndar, entre les
rues Para Gaye et i3eye Fall ; en troisième lieu, l’ensemble des con-
cessions de chaumiéres”. (Camara)
Quartier densément peuplé (10 .jjO II.lbitants), Guet Xdar n’occupe
guère que dix-Se;)t hectares dnns l’est-ce u.rbain de Saint-Louis.
L’occupation humaine y atteint des proportions très élevées qui ne
snt comparables quoaux densites de:; grandes villes asiatique& et du
Japon. Compte tenu ùu manque ‘absolu de place, l’accroissement de la
population de 30,5 ,iP entre 1954 et 1960 est dt3jà un maximum déconcer-
tant quant .,1:x conditions d’habitabilits.
Les rues disparaissent au
profit de l’habitation. Du point de vue urbain, Guet Ndar connaît
un sous-equipement alarmant : i l n ' e x i s t e qu'un dispensAire municï-
pal, deux écoles primaires ; les equipements àe loisirs et de culture
sont inexistants ; par contre la fonction religieuse est très develop-
p é e , Ch:ique r u e CA. s%mcsquGe e Le plan d'l?rb;lnisation n’est pas régu -
lièrement respect,<, le domaine pri.vtJ emp.i<:be sur l’espace public.
La rf:lkirt i t .I-JI: ethiiluci
ent l>trgc.:~<:nt favorable EUX Wolof3.
c
QuzrtF(:r 3.. !i i n l e plus typique!rlf?~~t v,:‘o? ,I.,- 311.nt-Loui~;, e t t r a d i -
tionaliste par excellence, les pêcheurs y constituent 76,5 $ de la

27
population active. La pêche a beaucoup influencé la physionomie
du quartier même sa l'on y rencontre d'autres catégories profes-
sionnelles. Le quartier se distingue par une forte cohesion de ses
habitants , par un passe culturel commun , par une endogamie elevée
et par une forte solidarité de fortune.
On compte 6 600 pêcheurs à Guet Ndar dont 916 sont r6iJartiS entre
trois coopératives primaires d'avitaillement. La campagne en mer
__.^._^ ___
s'étendU.d'avril à juin et celle du fleuve entre septembre et no -
--- ---- -- -. --.-- -.- - .- ------ - -.-..--.__+ -. _. , - ___. _ _____ _ __.__,_ _ .-
yembre, le reste de l'année les pêcheurs sont dispersés sur les au-
tres centres de pêche du pays, Les pêcheurs vivent en famille large
dont chaque membre est affecté selon 1'5Tge et le sexe, à une occu-
pation précise t les hommes par trois ou quatre sont pêcheurs, les
adolescents s'occupent du transport du ravitaillement des lignes et
de l'appzt, les femmes sont ménagères et vendeuses du poisson, tan-
dia que les Jeunes filles vont de plus en plus à l'école ; le chef
de famille, passé la cinquantaine, ne va plus en mer, mais s"occupe
de l'organisation matérielhe et spirituelle de la pêkhe.
Cette sorte de division fait qu'au départ et au retour des pêcheurs,
une foule de personnes se trouve rassemblée sur la plage. Ainsi la
pêche rythme la vie à CiLet Ndar et elle donne à Saint-Louis un gen-
re de vie très remarque.
La motorisation , qui en l,'!‘j6 ne concernait qu'une quarantaine d'w-
barcatlons, touche au;ourdshui plus de 1200 pirogues. C;lle a fait
accroftre le tonnage dibarqué à Saint-Louis en passant de 900 ton-
*nef3 en 195t 3 C, 411 tonnes en lqB0.

28
La commercialisation du poisson qui fournissait seulement le mar-
ché local et ses environs, s'est étendue à toutes les grandes vil-
les du pays, et avec elle, le goût du riz au poisson (thiieboudieun)
à toutes les populations sénegalaises. Dans la même période, le
revenu monétaire du pêcheur s'est considérablement accru en termes
nominatifs alors que la pêche dans son ensemble subissait des trans-
formations insoupçonnées et jusqu'alors ignorées. Les pénuries de$
ressources halieutiques sur le plateau continental de la région de-
vaient forcer le pêcheur à migrer, a la recherche de nouvelles pê-
cheries à grande productivité, mais aussi du fait de la rapide usure
du moteur et de l'endettement croissant ; aujo rd'hui l'acquisition
de nouveau engins est associée 5 !.'épuration des arrièreyet de
l'adhésion à une cooperative dgavitaillement primaire.
Tous ces facteurs conjugués ont pr<side au choix de Guet Ndnr
dont la vieille tradition maritime dans l.'histoire de la pêche ar-
tisanale séné~~l~isc a été maintes fois reconnue en ce "pêcheur,
robuste de constitution p qui a le goût de ia lutte par profession
et les réactions vives 1‘;ar tempérament" à l'image de cette mer qui
à périodicité regulièrc, vient emporter vies humaines et habitations
en dépit du mur de Lrotection c;ui borde .la far;:tde maritime.

des transformations qute 1’ économie capitaliste introduit dans
1~s modes de i)roduction tr-tditiowels. Le:; tr.-tvaux sur La p$ -
c h e m a r i t i m e :lrtis:.nale .
scnk,,@sise montrent ?Ane diversité de
s i t u a t i o n s : l’actrvit%
m3ri tirne peut être une pratique exclusr-
ve et itinérante, ou -tssociee 5 1 sagriculture et a l ’ é l e v a g e .
La..p.êche. ürtis‘lnale
se ,nodernise progressivement en s @ integrant
g-u mode de I,rod~ctlor~ c h;JLtalistë par 1’ Gtcqui:;ition de nouvelles
teçhnii*.:es ùe product i or; !ui transforir.ent iJad le1 le.TIen-t SOI-I Ca..rac-
tère de petite production .march ;?J,z.
&tant entendu que L~ti.,aiù;kw de production maritime est organ.i.see

30
à propuluion, la pi.roCqe à bordage rapporté ; elle constitue le
moyen de deplacement domint,lt ; :: .I:I &daptnb~litG aux conditions
wdrophysic-jues permet aux pêcheurs d'assurer la consommation en
protéines de mer des pol)ulations sénégalaises qui en vingt ans
ont double leur effectif. Cellendant, l'armement piroguier semble
avoir atteint le plafond de sa capacite de production. Face à l'ac-
croissement de la consommation nationale, 1'hYat sGn6galais proposa
un nouveau bateau, le cordier, armement semi-industriel, qui n'a pas
trouvé l'entière adI:ésion des pêcheurs faute d'infrastructures adap-
tées sur tout le littoral. Un ensemble de mesures visant à prot6ger
la pêche piro~~lière a été dressé. (cf le Code de la Pêche Karitime,
juin 1976). L'activité artiswule connait des mutation2 ttcIz2Q~t‘s
--. -.
__.
qui poussent la pêche à une 31~s grande spécialisation et à une di-
- --.-_---- .-_---- ..---- A _____ _lll__
versification des espèces capturées. L'existence de quatre typ es de
__l_--.
I_
pêche : la ligne de fond, le filet maillant dormant, le filet mail-
lant encerclant, le filet de sennep illustre des différenciations
sociales dans la pêche artisanale., La serine tournante fait une con-
- -
currence sérieuse aux autres engins, elle mobilise deux pirogues mo-
torieées et assure de forts rendements. On peut rencontrer une com-
binaison de techniques au niveau d'une même unité de production.
Avec la diffusion des techniques nouvelles, on assiste à une tr=-
_- -.-.._ -_--. -
_" _______. ---1 ~-1-- -I
fPnnWdu(!métler~et des conditions de-,-t-ravail, On peut se de -
mander dans quelle mesure les techniques impulsent une modification
des conditions de travail à tel point que le "métier" se transforme
a
dans son contenu avec le système de valeurs qui lui correspond,

L'eloignement progressif des zones de pêche consécutif au
dépeuplement de la faune, impose des efforts plus vigoureux au
travail par un allongement de la durée des sorties qui occasion-
ne une augmentation de la consommation de carburant et dans le
m8me temps réduit le cycle de vie du moteur que le pêcheur doit
renouveler pour poursuivre son activite. La pêche s'extensifie
corrélativement au report des limites des zones de pêche à 200
miles correspondant à l'étendue du plateau continental, Les tech-
niques connaissent une rapide obsoléscence (accroissement de la
puissance des moteurs...), ce qui obère les coûts de production
du pêcheur. A cela sIaJoutent les contraintes liées aux conditions
naturelles de la production J les changements atmosphériques in-
tervenus dans les dernières années créent des perturbations des
conditions hydrologiques ; la fréquence de la houle immobilise le
pêcheur à terre et la campagne peut se ramener à trois semaines à
Saint-Louis, d'où la necessité de se déplacer vers le sud mopns
exposé que la côte vaso-sableuse du nord. Le chalutage en zone de
pêche piroguière occasionne des déchirures et des pertes de filets.
Il arrive que les pêcheurs arraisonnent les chalutiers pirates et
les conduisent en rade au large de Guet Ndar (cf Rapport Régional
1980). De 1976 à nos J~U~S, le volume des mises à terre ne cesse
de chuter dans le secteur de Saint-Louis, qui ne connaj:tra sa plus
longue campagne qu'en 14j8~ avec deux mois et une semaine de sorties.

d'assurer
convenablement la reproduction de la force de travail
d'autant plus qu'elle ne maîtrise absolument pas la commerciali-
A-
sation du produit de pêche dont le prix de vente est déterminé
..I_
par les "bana-bana", mareyeurs qui accaparent la totalité du sur-
produit maritime.
Elle doit transformer les procédés techniques et les combinaisons
sociales de la production en opérant une spécialisation des bran-
. .
ches de celle-ci. L1 adoption du filet de senne par exemple aug-
mente la dimension du collectif de travail qui dépasse la cellule
familiale et s'accompagne d'un développemnt du salariat comme on
peut le constater sur la Petite Côte. Cette évolution de la trans
.
formation des ranportr, Joci:Lux dana la pêche artisanale se dessine
actuellement à Guet Ndar qui voit le filet de senne remplacer pro-
gressivement la ligne de fond.La pêche au filet de senne assure des
revenus beaucoup plus 6levés que celle & la. ligne de fond ; le ta -
bleau suivant nous indique les différents revenus en fonction des
techniques de $che.
++ Montant des revenus et parts selon les techniques de pêche (Gerlotto...)
&n,-ins
lontant des parts
Tevenant 3. l'ur-
i..tteur
Ligne de
6
fond
4
Filet mail-
lant dormant
4
7
Filet-mail-
7
10
1,.:nt ? -ic ? r-c .
Senne tour -
20
24
nante

33
La modernisation des techniques comporte des conséquences sociales
étroitement liées au développementde la production maritime qui eIl
le même obéit à l'organisation de la vie économique et sociale du
.--.--r--1--. ..-m-- -_.. - -_-_-._
pays. Le developpement de la production maritime attire de nouveaux
groupes sociaux jusqu'aci totalement étrangers à la pêche qui de -
vient un secteur privil.Ggié d'investissements rentables et spbou-
latifs pour une frwztior: cle 1.i~ bourgeoi:;if? nationale (couches favo-
risées urbaines, co.w::erç&nts,
Zlite politico-bureaucratique, profes
et est domint: ?:Lr une caste de commerqants "bzna-bana du poisson
qui monopolisent les principaux centres dsécoulement. Les fel:Lm::.; des
pêcheurs qui n:Li-ère ivaaent la charge de 1;~ vente sont qwsiment chas
sées du circuit
; même s'il arrive que le pêcheur quitte la pêcI.e
pour se livrer à la com..:ercialisation,
il se comporte len agent pri'vè
mû par des intérêts personnels. Le paysan dont 113s revenus ne cessent
de se dégrader, vient, iprès les trava.jx agricoles, se faire manoeuvre
porteur de bagages dans la pêche qui lui offre un emploi saisonnier
en Ifabsence d'industries permettant d'occu:lc?r ces truvxill-urs S~US
employ;s. Cette situ;tiOn, que certains qualifient de "secteur infor-
mel“, nous pousse à nous interroger légitimement sur l'utilisation
du surplus degagé par la production maritime puisque c'est P'impor-
tance du surproduit qui permet L'agrcgation d'autres couches sociales
-H-w
- - - - - -
à la pêche, Comrl,ent comprendre la crise du secteur artisanal alors
-
-
- _ I D
qu'il produit un surplus susceptible de faire émerger cle nouvelles
4
Que sipifie Le mode de r&nun&ration i part dzns lc, p roductiori et ia
-...-
I_ --. ._~
-I ____--_ ---

34
distrlbutïon du surproduit ; quei rôle le "salalre'l joue-t-il
dans la résist&nce de la petite production marchande au mode de
-.-_,.-.-4-- -..a..-*
production capitaliste dominant ?
Aujourd'hui le secteur de la pgche est totalement intégré
dans l'économie sénégalaise ; il o'bcit a l.a logique d'ensemble
de la formation économique et sociale cdu pays dont les mécanis -
mes de dévelopi;ement capitaliste ont <té f'a?onnés durant la colo-
nisation et poursuivis Lprès l'indCpend:-tnc:e (tlnson - Neyer).
A l'instar des autres secteurs de 1:~ vie c:cononique, un processus
e differencixtion sociale se nroàuit dans 1;~ b$che artisanale et
-AI----__Iu;
-.-
rition d'embryons de classes ou de couches sociales, d'une redis-
tribution des taches au sein de la f;J~i??lt et avec l'émergence de
fonctions particularisGes,
Drincip.ile constiquence de la séparation
du trav&illeur , des :I,oyens de pro.!uction ctt du produit du travail.
Plus la o,ro~~,uc-J-iofl_-,se .:noder-nise .f: t, r-ci. cl~t+:nt ~~'imoortantes ressources
.^' ..--. -----
-
-
financieres, pl..s--l+.?s pecheurs se differenc1cnt dans la possibilité
-----. ..- -_-c____I_II____-_______" _--_- w-v* .-*.. WC--- . -.-
d'acquérir de nouvelies teckniques, Dans certains centres de peche,
.-----
-.
les instruments de production (;)irogue, moteur, engins de capture)
appartiennent non pas aux pêcheurs mals 5 des individus qui les em-
ploient com!:c ouvriers dans la ,)êcb:e, pr:F-tl!Tue tres courante sur la
Petite Côte (3onn~rdel). Ltabscnce de dlsponiùi1.lt:.: monétaires a
accentue le mceinticn tic technirucs ~.conoml~~ïement dépasskes (la li-
*
,ve de fond), c-t ].- c)<J lt? ;;roriJ,ct~~ i?' 1.1r~CCt f?st Lc:?c?re d.CS moyens

35
onereux, a entraîné la dissolution de l'unit6 familiale de produc-
tion. Une véritable entreprise cspitalistc s'installe dans la pê-
che lirtisanale, ce qui .tcc;?oît 1,; tendira1ct: au d;velop-'t:ment du sa-.
lariat, Ce mouvement s'accompagne de sorties de la profession pour
oeux qui n!ont pu se moderniser. Là où l'unit6 de production garde
encore son caractère familial) des changements importants se pro yL
duiaent. Lrt prédominance de la ligne de fond a mainten.u 5 Guet ITd;-:,r
la base sociale du fait de sa spécificité. La pratique de cette ,tecb
nique s'intéresse aux espèces de fond, espèces migratrices (tasser-
gai, fausse morue9 otholite, merou, pagre) qui effectuent un double
mouvement dans le sens nord-sud et séjournent aux alentours de Saint
Louis entre avril et jliillet.
Cette situation conduit les pêcheurs
de Guet Ndar à se déplacer avec leurs familles le long du littoral
senegalais, d'où la particularité de leur activité. 1Zai.s depuis 1::s
années 70, on assiste ;i~ 1"utilisstion des filets de senne qui en
1980 s'élèvent au nombre de 80.
L'econotnie de la petite production marchande sur laqu,zlle 1.~
pêche artisanale familiale s’est d,hwloppSe, subit ~116: cris.3 avt:c
1 <L, yhitr::tiv:. des rapport;: ht ;JïWUUC tiuri capitzlis.te; clans le ci 3--
maine maritime. Comme on le voit avec la répartition des formes de
pêche le long de la côte sénégalaise, l'inteRration des rapports
de :,ror~~.,~~;~,io.~ c:: !,jt.*
3 1 ;jl : : é 1%;. li. '. sous 1;: forrie dg-02~ !~rocee::.:!,,
de dissolution - conservation de la PPM où s'exprime la capacitd
-
-de résistance de la cellule familiale artisanale. Les enfants des
pêcheurs ds!)lrc?nt cii; :n0ix:; .3n moins it remplacer leurs parents dl2
fait de l'endettement croissant du pêcheur, de la dégradation du

36
revenu de la pêche, de l'usure rapide de l'armement, de la baisse
de la productivité due à la concurrence acharnée des chalutiers et
des sardiniers, mais aussi de l'alourdissement des charges d'une
pêche devenue hauturière.
Le développement de la scolarisation et la diffusion des modèles
@e comuorte:qents urbains liés au mode de production capitaliste
-
-
qnt bouleversé la cellule de base de la production et de la repro-
duction sociale de la vie du pêcheur. L'appartenance à la socikté
urbaine a rendu difficile le maintien d'une existence collective
d'une communauté à part de gens vivant de la mer. On ne peut plus
confondre les pêcheurs guet ndariens à une 81clssse socio-spatiale"
confinee 1oc.Aemen-t dans un quartier d'une ville dont la principa-
le fonction économique échoit encore à l'activité maritime de ses
populations.
La credtion récente d'un port de pêche 5 Saint-Louis va accélérer
la transformation de ia pechc artisan .le en dGvelop;ant un secteur
de pêche semi-industrielle dont L"outil de travail, le cordier,
doit inévitablement f...l~ 3isparaîtrc 3 P$~I:IY la pirogue motorisée
--__--.
et la structure sociale qui lui est associee. On amorce ainsi une
-WV--..-- -.-eV-^ -.w.-
-
période nouvelle de dkorganisation sociale et de changements eco-
nomiques profonds dans la pêche maritime.
CCNDITIONd ~2 TstiVfiIL
m m - - - - - - - - -
Les pêcheurs guet ndariens se sont individualises des autres
CthlltfS de Id pnclle ~II se livrL ni; Tk l;i, L'O:.- ,<i, me activitt2 ïluvlalc
et maritime, ce que favorisent ies ccrnd~tions naturelles. Guet Zdar

se situe entre le fleuw? et la mer à quelques kilomètres de 3.'em .=
bouchure, zone très riche en espèces de mer et d'eau douce.
Progressivement la pêche en mer a prédominé avec l'élargissement
du marché du poisson consécutif au developpement du chemin de fer
(1886) et des routes. L;.t pêche devait répondre 5 ces transformations
en modifiant ses techniques (motorisation), son organi5;-ltion soci2Ld
et les objectifs de la production qui s'6tendr.i-t au niveau nntionai.
Nous supposons à ce niveau que l'évolution de l'économie nationale
organise en grande partie les conditions de travail à la fois en a-
mont par Pa fourniture de moyens de production et en aval progres a-
-
sivement en dotant les centres degêche de chaînes de froid et d'iris
-.-w.-w- -
tallations de sf:cheries. Le tt;n~~tier't
.d
.--- _ subissait des mutations
- .-----c_
- - - a!1
- niy
-
veau de 1~ structure du procès de travail avec son caractère itiné-
rant
s- .-..A
; le delaissement progressif de la pêche fluviale n'a pas eté
compensé par une camprlgrte de mer durable à Guet Ndar mêlme ; les sor-
ties en mer s'étalent â la bonne saison sur trois mois et au pire a
deux se;aaines, ce qui contraint les pêcheurs à migrer vers le sud.
Cette activité ne_pouva.lt s 'accomoder crue dans le cadre de ICL PPM
---.a.-
--,- ..-- < ..-_....__. _- .___ e - _. ._.. .-... .-_..-. _- .-..-_ __- ^-
avec son idéol.oQe de iiberté. Nous entendons par PPII :
- -.., ..- _____ - ^ -____ ---b-h -.
- le travarlleur direct est propriétaire de tous ses moyens de pro-
duction, le procès de pI’OiiuCtiOiI est organise par lui, en fonction
de lui-mê;ne et de s\\,n ;nGtLer dans le cadre !e L'unité fami.Iiale de
production dont il est le cher', Le produit du travail lui appartie;It2
bien qu'ii proccdc ;I *..r rtJ'mwt>r:ltion 5 la part Aes autre3 trav&;l <-
.

38
- le 'but de la production n'est pas la mise en valeur d'un capi-
tal et l'obtention d'un profit, ~;LIS la subsistance du travailleur
et de sa famille, et la renroductron des
- - - - -
moyens de production et
la transmission des savoir-faire.
Xais la PPN dans l'économie maritime revêt un aspect particulier
qui réduit la liber-t& du travailleur car l.a mer n'est pas objet de
propriétk bien qu'une nouvelle :Ltigisl;Ft3.on tende à réglementer son
appropriation (la zo:le économique exclusive) ; c'est un droit de
jouissance qui est toléré 2 son utillsnteur .blors que la pêche ~LU-
viale connaissait un droit de propriGt6 (cf Leca). La pêche s'an:L -
lysant comme une ckcs.:e, une grande partit: du procès de travail é -
.
chappe LU pêokieur qui plus est, I~*:L pas la determination des éléments
constitutifs àu capital constant (pnroguc, moteur et techniques de
productlon...)dont
ia principale caracteri:;tique est aon érosion r3
pide et les variettions du milieu $;;r~Fque ::,l;r lequel s'exerce son
tr:Lvail ; dans 192criculture,
la terre se présente comme un capi-
tal potentiel stérilisé sur lequel le paysan peut transformer son
activité en fonction des choix de la production. Le p6cheus, en de-
hors de l'élevage -domestication de la nature- (expdrîence d'aqua-
culture) n'a pas cette poasîbilite ; ïL est aoumîs aux fluctuations
de la mer et auX: mouvements du poisson.
L'introduction de techniques nouvelles, en modernisant lfarmement,
restructure et différencie la structure sociale (organisation) de
la pêche artisanale ; grossièrement on tI?mW? d'un côté, les "mo-
-dernistesV1 ceux qui suivent le progrès et de l'autre ceux qui ne
peuvent pas suivre, qui sont "3 1~ tr:Lîne*$. L%IS 11 ya aussi ceux

39
qui ont abandonne l'activite à cause de sa pénibilité et que loca-
lement on qualifie de "taap'* (1) 3 ils se reconvertissent dans le
commerce ou cherchent emploi dans l'administration comme subalter-
nes et sont assurés d'une retraite paisible sans toutefois rompre
les attaches avec la socléte maritime.
MODES DE VIE
M----B-
Il nous semble indiqué d'investir la vie quotidienne des pê-
cheurs pour saisir la dynamique des transformations sociales au
sein de la pêche maritime artisanale. Les changements socio-econo-
miques ne s'arrêtant pas seulement au niveau de la production, nous
pensons trouver leur répercussion dans la reproduction de la vie
sociale des pêcheurs, E~I effet, pour s'en tenir au cadre habité des
Fkp
pêcheurs, il n'y a pas si longtemps, Guet Ndar était vu par certains
comme un faubourg à l'aspect villageois dont les traits distinctifs
se singularisaient par "une extravagance architecturale". Ce,tte ima
ge progressivement s'est modifiée pour faire place à QI eseace urba-
nisé, intégré à la ville avec pour conséquence une mutation des mo -
des de vie du pêcheur, Le développement du modèle urbain impliquait
-
une transformation dans lu composition sociologique du quartier, ce
-
que Leca observait dans ces termes : "...il se produit un nivelle -
ment sous l'influence de CJ.LAS~S multiples : tout d"abord la d&ss -
gregztion de I "dncienrlè ..rr,v!ature sociale conskutive à l'abolition
d des puissances !)olitis!u:i:: indigènes j en second lieu laa nziszunce

40
rollaire im::~~diat, une ex:LltSltiort des valeurs matérielles au dë-
triment des anciens imperatifs coutumiers ; enfin, la diffusion
des idées démocratiqus?s développée:; au cours des campagnes élec-
torales et plus ou moins assimilees. Tous ces facteurs concourent
à la predomin.:nce d'un individuI,ll:;rie
que renforce encore le po -
tentiel d'action contenu dans le salaire régulièrement payé". p.316
Avec l'émergence du salariat et SA genëralisation, les formes
de la vie sociale pre-cap1't.~list~!
se trouv,Grent lj.c:ui l.??s. L'urba-
nisation a accéléré le processus d'acculturation, ce qui produit de
nouveaux modes de vie (manière d'être, de penser, de vivre, etc. )
liés à l'évolution globale de la socirité, Les principaux vecteurs
du changement social que constituent l'école, le cinéma, le sport...
vont modifier la structure du temps de travail et son contenu SO -
-_..-_ -. ._..
_.~ . . . . -* ..--1-u
cial. Aujourd'hui on n'arrête pa:; le travail parce que la mer est
mauvaise mais aussi parce que c'est dimanche, jour chômé dans le
monde salarié .
Comme le travail et l'habitat, la famille a9 elle aussi, subi des
changements par la réorgctnisation des rôles familiaux, par la so-
cialisation des enfants du fait &J ph&om;:ne scolaire qui enlève
à la cellule de production une partie de sa force de travail.
Les différenciations sociales qui s0n.t intervenues au niveau de
_.._- -.-.._- -.-- -._.. __.-- ___,,.__ __-_ .* _.-_..- ~--__--...
__- _-_I..
la production se reflètent aussi au niveau du cadre de vie qui O-
---- -- __ _-. _ ._ _ _ I.
_ -
père une action en retour sur les conditions de travail. Ces d-if -
------.--.1- ..--- . -_ ._ .__-._-__ __ __ __ _ _ ._- --
.-. .-..I --.
- férences attestent .iussi des inègalites dans .les conditions de vie.
C'est pour:l:101 nou.; S:I:cortlorl,; 11r1: ~mport;l.nct~ AUX modes de vie dans

41
le changement socio-économique qui présente une dimension quoti-
dienne, "hic et nunc". Les individus formulant de maniere cons-
oiente leurs aspirations, règlent leur vie en fonction d'%abitus"g
mais expriment aussi leurs frustrations dans les lieux de l'exis .-
tente quotidienne (travail, famille, réseaux de sociabilith),
La vie quotidienne est donc la manifestation conorète de l'exis-
tente des individus ; elle est un ensemble imbriqué do pratiques
et de représentations idéalogiques et n'est pas forcément "orga-
nisée autour d'une rupture nette, temporelle et spatiale, entre
lieu et temps de récupération, de reproduction et de 1oisiP'. (1)
Le mode de vie n'est saisissable qu'à travers le prisme d'un pré-
sent charge d'histoires individuelles et collectives 1; il est la
r6sultante de l'interpen$tration des vies Priv&es et des candi -
tions sociales, des choix et des contraintes. 11 s'inscrit au car-
refour des biographies et de l'historiobrcl.phie, des epreuves indi-
viduelles et des enjeu colhectifs. D'où notre vision de globalité
totalité du mode de vie qui décrit sa cohérence propre dans laquel-
le production et reproduction de la vie ne peuvent être saisies sé-
parément comme deux moments différents.
c
(1) Agricult e&s du Sud-Ouest, CNRS Toulouse, ii&. 1980

42
& dressant un constat probl&ndtique de l'état de la pêche
maritime artisunale, nous cherchons à mettre en place les 612 -
ments dbtcrnliisnts de notre axe A(: rF:-flexion, li d3c;lger les ins-
truments théoriques d'analyse du changement social d'un milieu
dnnt la spécificité fait penser quIil 6volue à l'écart de la SO-
ciété globale. L#ensemble des questions que nous avons soulevees
au fil des pages qui precèdent, doit g-ulder notre travail de re -
cherche SUI“ les transformations sociales dans la $che maritime
artisanale, en partant des conditions de travail et des modes de
vie des pêcheurs de Guet Ndar - Saint Louis.
&XTiOI.wLOGlU
-e-----
La complex:.te des transforw-tionr
sociales dans la pêche arti-
sanale ne peut pas être apprc$ilendée par la méthode du questionnaire
qui risque d':lffadlr 12 r'Jalit& que l'on veut saisir, d'cbutant plus
que la po;~~l~t~on csnccrn;e :A to,ujours rnontrc-i son hostilité 5 l'en-
quête-questionniire ; ce qui tüi t que 1~1 recensement demographique
par exemple du yukrtier s'est toujours opéré par sondage; ensuite
l'enquêti ;~t;‘ questionn :iw: se heurte > la difficulté linguistique,
- la majoritt: de:; pêciieurs ne s'c?.x;jriaent pas en franç-is qui est La
l.tr:ll:.' !3 Li:
1.L. \\
; ':. “-.:;l ; ':II ] : ! >rj 1 13n tiLv infirmés ti::.ls
est tris ,vr*lrlde A CI~SC du c;~rl,ct,cr(: c.ii.rectif du questionnaire.

43
JJans ces conditions nous kivons préféré l'observation directe et
la conversation libre k partir de nos préoccupations de recher -
che et des directions dans lesquelles les pêcheurs soulèveront
leurs propres situations. Pour cela nous devons participer 3. leur
vie quotidienne de pëcheur, ce que nous prédispose déjà l'apparte-
nance
au milieu. NOus devons vivre avec eux dans leur lieu de tra-
vail (en mer et en campagne hors de Saint-Louis), là où ils se ras-
semblent hors du travail (le "m'bar" ou le "ponde", le 'tse%teurl~)o
Compte tenu de la particularité de la pêche artisanale à Guet Ndar
notre attention devra se porter sur l'aspect complémentaire des deux
formes de pêche fluviale et maritime et sur leur importance relative
dans l'évolution de la pêche familiale. On ne peut, à notre avis,
minimiser ba pêche fluviale dans la formation du pêcheur ; elle ap-
paraît Comm@ la Phase initiatique dans l'acquisition du métier mais
elle répond aussi aux besoins de la consommation locale. Il existe
un marché des produits du fleuve .5 côté du marché des produits de
mer. A ce niveau, on peut remarquer la place de la femme dans la
gestion de la pêche fluviale car elle assume sa commercialisation
entièrement. La.campagne fluviale ne se faisant que de s.eptembre
__-___._ ___ _._ .---..-. .-.-.- ..-
_. _ _
.a décembre, on pont trouwr 15 une raison du depart..df: lam~.jorit6
des pêcheurs-marins ver:; d'autres ContrGes car la zone maritime de
Saint-Louis :1 cette epoque n'est pas fréquentée par les bancs de
poissons qui. se trouvent 21~s $1~ sud ; 13 c:,!wnlpagne maritime s'.achk-
ve en juillet. La pêch? flu-viale se fait essentiellement 3 l'aide
a de filets dans des ZO~FZ dtilimitees f:lisant l'objet dOappropriation
l
dtt:j ~‘,LI;~z.~.!.:~L,~ ~ZC: U&U t/ 1; .~<;y,; a:~ ,:,pra

44
i3n fonction de ces considèration:;,
nous devons recourir à plusieurs
type3 d’ itlfOrlLi:Lt LOtLS {IOUS i;bC3llrCL’ es trin:5forrn.;tions socidles O,
Le service rogional des pêches dresse annuellement 1'Etat de
la pêche dans In rcgion. Nous pouvons être informé de la dimension
de la population se livrant C:L lL. ::,t'c!\\~ sur mer et fleuve, de>; !ro-
ductions respective& et des équipements mis en oeuvre, des quanti-
tés capturées, de leurs valeurs commercialisées ; de la part qui
entre dans la transformation artisanale. Le service, s'occupant de
l'encadrement de la. pêche, on pourra savoir les objectifs qu'il se
fixe et les moyens pour y parvenir.
51 s'agit de cerner à l'aide des statistiques :La situation concrète
de la pêche artisanale, sa structure et
-. -.
son civolution (population,
production, equipements), s-a-part dans
_ ____ llactivité
_
_-
maritime en génë-
__
ral par de13 son insertion dans la vie économique nationale puisqu'
elle assure la quasi-totalité des besoins en protéines de mer.
L'analyse des données statistiques sera le p-mies ~OJI@Q~ de notre
travail de recherche en ütTendant de rentrer au Sénégal. Elie dcman-
de la poursuite de La ,Jocumcnt,ation et une Etude plus serrée en r.ii-
son des ~CUXKKI~S c:t cle L'h6téro~~n~~~ité ùcr donnti:ea.
Prolon~etnt 1 e 1nvcsti.;.:.tioil rc2,-io;7.S 1 t' , I~\\II~ : consulterons les statis-
tiques W.I niveau na.tlon:~l pour mieux apprécier la dimension loc.:ie
. en comparant les dif:$.rents centres de $che.
Ce !)Ui
A
itou.;
,. y r 0 t"t 1
;t: cs->r\\:.- j.1.i.' L‘a:"h' 1. ; plitlqut2 n::tion.:l.. !J tr 'i.rC
ses objectifs et S;I pratique rGe1.J.e derrière le discours officielS
(Plan et pr0Jct.s)

45
Elle doit être constamment presente durant la periode de notre
enquête ; certes elle est contraignante mais elle est la source La.
plus riche en informations. Quotidienne et persévérante, elle pré-
serve de l'oubli et des errements de l'entretien.
L'lle consiste à décri.re.--Les situations de travail et :Les grat&ques
- _ I_ _ _
afférantes, ~.es,-f~r;ons de travailler dans le temps et -dans J.'SeM$_j.+c)e.
--- .-... -.--._.__ -_^ __.. - .
Elle permet de différencier les activités A terre de celles en mer,
de saisir leur correspondance 2 travers leurs contenus respectifs.
Du point de vue de l'activité productive nous analyse:rons les tocA-
niques de production et les conditions de travail, ce qui supi~o~e
notre embarquement en mer et sur le fleuve.
Nous situerons les techniques et l'organisation de la production,
les conditions de travail et la structure du procès de travail é-
tant entendu que les changements du "métier" trouvent leur origine
B ce niveau. Sous cet angle, il est possible de percevoir les modi-
fications des techniques selon que l'on procède à telle ou telle
forme de pêche. L'activité productive se prolongeant ou Btant sé-
parée par un temps de non-travail, on pourra sutire le pêcheur
dans les autres moments de sa vie quotidienne (vie familiale, loi-
sirs, vie associative... ) ; de la sorte nous aurons une vue plus
effective de ses conditions d'existence, de ses modes de vie, de
l'organisation familiale et des rôles familiaux (micrnprocessus de
domination dans la fa::~~ll~:) > du mode de socialïsation de I'individti
dans le m~~lieu jXe!llm~~s, Gducation, religion, pratiques pviltlqucs
et culturelles).

46
Nous respecterons à ce propos be rythme de vi.e dans la pêche O
C’est dans ce sens que nous espérons faire passer dans des condi-
tions favorables l’entretien qui, dans notre perspective, n’est pas
détaché de 1 ‘observation directe.
Etant donné le type de problèmes que nous nous posons, nous
procéderons à 1 ‘entretien semi-directif qc.i présente l’avantage de
vérifier nos hypothéses et au besoin, d’approfondir nos questions
en fonction des informations qui seront apportees,
L’entretien semi-directif emporte notre preférence du fait q u e l e
sujet enquêté se met en situation et parle de ses problèmes et pré-
occupations propres. Cette technique permet aussi de rectifier le
tir en cas de besoin. Une PiiPe e n cond.it ion Ge p a r t e t ct’üutre f a -
vorisera 1 ‘expre;;<;ior! libre a
Nous évitons par cette méthode, l’ambiguité que recèle tout entre-
tien non directif où les divagations et les errances sont partie
prenante. Ce choix est d’autant plu.~ fonde que l’entretien semi
-directif i.mplique une liberté des réponse:s indépendamment de l’or-
dre des thèmes ; ce qui nous permet en cas d”insatisfaction de re-
venir sur ou de faire préciser telie ou telle information..

47
ci3- Cette etape constitue le yec~n.$mo~e~~ de la recherche apres
l’analyse des données statistiques.
Du point de vue méthoaologique, la phase de la pré-enquête est re-
et
quise pour opérer un repérage des limites du champ de recherche
des points d#articulation de l'objet. A ce niveau préliminaire, 11
-.
s'agit de choisir l'uni-te familiale de produotion la plus sooiolo-
-w----L
gisuement significative kour tester les hypothèses de la probl&na-
-----. .-. -._.- ____-._ __..
..- - -
tique du changement social. La mise en observation de l'unit6 de
production doit tenir compte de plusieurs critères :
- d'abord, de la technique de production, en l'occurence la ligne
de fond qui prédomine sur. les autres engins de capture ;
- compte tenu de la généralisation de la motorisation, La ceilule
de production doit être dotée de pirogue (6) motorisée (8) 3
- de l'imbrication au niveau des activités productives, l'associa-
tion de la pêche maritime et de la pêche fluviale ;
- ensuite elle doit être présente à Saint-Louis dans la période qui
va de décembre à avril, date de retour de la majorite des pêcheurs
migrants ;
- vu la conception élargie de la famille, l'unité de prod&tion dea-
vra cohabiter aveo d':iutreL: catégories socio-professionnelles dans
une même concession ;

48
ohe en mer ou sur le fleuve en dehors de .;xxnt-Louis.
Dès lors que cette uniti. de production est reperée, elle nous per-
mettra de dresser un éch:intilLonnage quantitativement représentatif
de la situation socio-Economique de la pêche artisanale à Guet Ndar,
de pouvoir situer les str LC+:.,:ies de:: i;èclieurs tboutisssnt 3. telle
forme de pêche ou à telle autre ous comme il arl’ive, à 1s reconver-
Au terme de la phzsc de la pr&enquête, nous devons nous rendre
au princïpal centre de campagne en cette saison- dkembre-kvrià -
Nous pourrons-mesurer czinsi l’incidence de la migration avec ses con-
-_
traintes sur l'évolution des pêcheurs de Guet Ndar, car l"aspect sai-
sonnier doit jouer à notre avis une fonction importante dans les mu-
tations de la pêche artisanale. L'incursion Q Ka;yar devra nous ren-
seigner sur les mobiles et les déterminants sociologiques de la pê-
che saisonnière.
03 Le,t~~isièm~ mo_rneQ de ha recherche débutera avec le retow des
pêcheurs à Saint-Louis d'avril à juin , qui imprime une vie nouvelle
à la ville, avec la campagne du tassergal et de La daurade. Sans nul
doute, ce sera le temps fort de la recherche car à partir du modèle
retenu à l’issue de lgi pré-enquête et de notre sejour à Kayar, nous
pourrons pas er à l'&hantallonnage de la popul&tion et procéder de
la sorte à l'enquête ue terrain proprement dite.

49
GRILLE DZ'3 THXMES
La démarche programmatique en alternant les entretiens et l'ob-
servation directe, devra recouvrir les thèmes suivants t
l- Les zones de pêche
Il s'agit de savoir comment les pêcheurs se partagent les zones
de capture et comment ils procèdent à terre.
+ Occupation et aménagement des mers.
+ Les installations portuaires .là où elles existent, et côtières quand
les débarquements se font a terre,
+ Répartition et limites des zones de pêche, les reperes, ouverture
de la campagne.
+ La pêche sur le fleuve t production, techniques, équipage, importan-
ce locale, spécificité.
2- L'organisation technique et sociale des pêches
+ Les kquipages, leur constitution : rapports familiaux, profession-
nels, la formation du ktier, l'embauche saisonnière des "terriens".
+ La repartition des tâches et des fonctions à bord et à terre : les
"postes de travail", lib hierarchie, l'entraide, la spécialisation
technique, les caractGr&istiyues du travail a bord, les travaux à ter-
rep l'irrégularité, la non-répetitivité, l'urgence et les dangers.
+ Les techniques de ;Gc:he :
- wnn~is::;tncr3 : T'i ad.<? & ii t:* l oc:ii taation itr‘:; territoires de p?ckle,
les toponymes, la délimitation, l'appropriation, la* transmission des

50
.
droits d'usage sur ter territoires de pêche ;
- les techniques (il.- nLtvig;ttlon, "2, vue", les différents appari:~l~ :
- les connaissances des facteurs océanographiques et climatiques
de la pêche ;
- évolution morphu.!S:: zique et économique dr:s engins de pêche et des
embarcations.
+ Les différents modes d 'nppropriat ion (héritage, achat, p;srticipat:o:
des engins et des emb.~rc:ttions, des divers types d'armement : les pê-
cheurs :Lrtlsans, le>; wmltteurs, Itis sociétes anonymes, La coop6rntive,
+ Le d&xn~p~~e d;r tt?:; ;)s : di:;-i;x*i%ut I n;? temporelle des activités, Lt?9
temps de travail en zer et à terre, la participation aux activités
familiales, ?olitlc;lit :i, religieuses, syndicales, les loisirs SOC~:U.
3- La production hLlieutique
+ Les caractéristiques : xrrégularité, détérioration, lmprévisibilite
quotidienne, annuelle.
+ h'volution locale de la production en quantité et en espèces,
+ Vente : les diffkrentes techniques, vente adirecte, a l'amiable, I
crédit, "en criée" ; Les acheteurs, les mare,yeurs, les industriels,
les contrazs ; m:wcn:: l.oc?l, ckixnbre froide, transformations,
c La GmunCration dt:; $cheurs : les parts, modes de calcul des ~xr,ti
les salaires, le:; bu.f +t s 1 ;*mi.ll.~ux.
i.

4- Le métier de pêcheur
e Le groupe des pêcheurs, les familles des pêcheurs, les groupements
professionnels, les syndicats, les sociétés d’entraide, la coopéra-
tive, les industries maritimes.
+ E%re pêcheur : pour les pecheurs, p OU les terriens et les abandons
(reconversion).
+ Le métier : une culture, apprentissage, formes d’inculcation du sa-
voir maritime ; les représenkations idéologiques du métier (système
des valeurs), les changements du -‘métier”.
+ Relations établies entre 1~ communauté des pkheurs et celle des
t e r r i e n s ; l’habitat, 1~ mobilité profc:3sionnelle.
+ Les activites sexes complementaires : .le travail des femmes, les
artisans liés à la pêche.
5- L’encadrement teci;nique de la pêche
+ Le service régional do $ci;e : buts, objectifs, formation, personnel
statistiques, locaux,
+ Le crédit : encadrement et ventilation du eredit, conditions dgob-
tention, subventions.
+ La coopération : fonctionnement, structure, objectifs, adhésion,
h i s t o i r e d e la coopldration.
+ Port de Saint-Louis : c:p i.cSlté, p r o d u c t i o n , instail,atlons, *onnWee

.
code iie la pêche, moyens de surveillance, souveraineté, étendue des
eaux maritimes, entente intarn:Lt.ionale sur l'exploitation des eaux
sénC.@aises.
6 - Modes de vie
+ Organisation ue 1:~ fwille : rôle de la division sexuelle, micro-
processus de domination dans la famille, cérémonies familiales (fê-
tes, naissancee, décès, repas...).
+ Transformations de la famille des peeheurs z influence de Pa socié-
té locale,'école, sports, loisirs traditionnels, radio, télévision...
+ Cadre habité ; le mode vestimentaire ; attitudes et pratiques reli-
gieuses, socio-culturelles,

53
C O N C L U S I O N
Le proJet de recherche pour lequel nous venons de tracer Les
grandes lignes directrice8 exige un effort conséquent pour 8on
aboutissement,
seul gage dans la formation du jeune chercheur.
11 implique un engagement de notre part pour surmonter difficultés
et illusions que cache la naïve croyance que le terrain sert à vali-
der la correspondance des hypothèses a la réalité,
L'effort scientifique ;ersit inutile si "l'apparence des choses se
résumait à leur stricte réalité'". L'éclairage de l'investigation
sociologique réside dans une pratique éprouvée de la recherche, sub-
strat sur lequel s'edifie toute connaissance scientifique digne d'in-
térêt. puissions-nous forziuler le voeu d'être à la hauteur de la tâche
et de n#épargner les moyens intellectuels et matériels pour réaliser
ce projet, dans le seul souci de contribuer modestement a la connais-
sance véritable de nos sociétés pour leur indépendance nationale,

5.4
REFERENCES
BIBLIOCRAPHIQUES
I- THEORIE ET MhTHODOLOGIE GENERALES
+ Modes de production
BLDEB, Jacques. Sur les raisons d'être de
- laidéologie
-
t les
rapports sociaux dans le secteur de la pëch-, Paris : PaYot,
BARTHIELEMY, D., BLANC, M. Les classes sociales dans l'a,@-
culture, INRA, Série Economie et sociologie rurale, sept. 1975,,
CHESWELL, R., CODELIER, M. Outils dOenquête et d'analyse anthrc-
pologiques. Paris : Maspéro, 1976.
WGON, Ph. et autres, La petite production marchande et le sec-
teur informel : le cas africain. Pari8 : IBDb3, 1977*
JOLLIVZT, M. Scciétés rurales et classes sociales, in : L'uni-
vers politique des paysans, Armand Colin, 197%.
-A^ -_--. -H.-b
JOLLIVET, M. Sociétés rurales et capitalisme, in : Colleotivi-
tee rurales françaises, t. 2, Armand Colin, 1974*
LELE, U. Le developpement rural t l'expcrience africaine. Paris9
---.^ - 1
. -
Economica, 1977.
LENINE. Le développement du capitalisme en Russie, Oeuvres, t. 3
Moscou o Le Progrès, l.969.

55
=, K., ENGELS, F., LENINti. S u r l e s s o c i é t é s p r é c a p i t a l i s t e s .
Pari8 : CE&q, mitions Sociales, 1970.
MEILLASSOUX, C. Yemmeu, greniers et capitaux. Paris t blaspëro,
1975.
MOLLARD, A, Paysans exii:oitGs. Paris : PUS, ly'!8.
Mutations des campagnes du Tiers-Monde. COLLECTIF, Iloulouse a CNRS
1981.
NAVILLE, P. Temps - Techniques : Les structures de la vie de tra-
..-.--+._ - -__ .
vail. Paris : Librairie Dallez, iyT2.
I&X, P, P. Colonialismé, néo-colonialisme et transition au caui-
talisme, Pa?ls : Maspéro, 1971.
SERVOLIN, C. L'absorption de l'agriculture dans le mode de pro-
duction capitaliste, in : L'univers politique des paysans, Paris t
Armand Colin, 1972,
SUFtED-CANALE, J. Economies et sociétés d@Afrique tropicale, in 2
La Pensée, no 194, août 19'77.
+ Socio-Économie de la pêche
ANCOT, r ichcdï e
Vie et économie des mers tropicales, Paris : Fayot
1961.

56
CHAULEUR, P. La situation des pêches africaines, in s La pêche
maritime, no 423, 1968.
CONFERENCE BE CARACAS, sur le droit de la mer, in t pocumentatu
Française, no 251, fev. 19?5.
CONFERENCE DE PECHE MARITIME, Dakar, janv. 1948. Paris : Centre
National d'Information Economique.
DOMINGO, J, Aspects de l'évolution des pêches artisanales de la
Côte d'ivoire, in : NCROIS, Poitiers, no 106, avr* juin 1980.
GEISTDOERFER, d. Connaissances techniques et patrimoine maritime
in : Etudes Rurales, no' 65, janv, mars 1977,.
GEISTDOERFER, A. Les travailleurs de la mer et leurs techniques,
in t Sciences et Techniques, no 32, mai 1976,
GEISTDOERFER, A. Savoirs et techniques des pêcheurs des îles de
la Madeleine (Québec) - htudes es-d,o.s,si,er.s, in t Journal d'Agri-
culture Tropicale et de Botanique Appliquée, t. XXI, no 7, 8, 9,
juil. sept. 1974.
SAVEY9 S. et autres..La Pointe Courte : naissance, vie et morS;
d'une classe socio-spatiale. CNrlS, Observa,tion du Changement sO-
oial et culturel.
SEBILLOT, P, Le folklore des pêcheurs. Paris : Maisonneuve et
Larose, 1968.

+ Histoire, économie, sociologie du Sénégal
-------.-- ---------__-
ANSQN - KhytiN, id. Mécanismes de l'exploit,~tlor~ tfn Afrf.1w : lte-ct:!n-
ple du Sénégal. Paris : Cujas, 1974.
BARRY, B. Le royaume du Nais. Paris t Maspéro, 1972.
BRIGAUD, F, Le Sénégal économique, in : Etudes Sénégalaises, nQ 9,
CRDS, Saint-Louis, 1967.
COPANS, J. Ethnies et régions dans une formation sociale dominée 8
hypothèses à propos du cas sénégalais, in : Anthropologie et Socié-
---
tés, vol. 2, no 1, 2.378.
COPANS, J. 'Les marabout:3 rl~ l'arachide. Paris : Le Sycomore, 1980,
DIOP, A, d, La soclete rrolos'. Paris : Karthala, 1961.
LY, B, Les classes sociales dans le SénéAyal précolonial
Sur le mode
de production asiatique. Paris : CERN, Editions Sociales, 1974.
POhGEY9 L, Bibliographie des régions du Sénégal. Dakar, 1~67.
REIJOUL, c. Economie marchande et systèmes de culture dans les cam-
pagnes sén&alaises, in t Revue Tiers-Monde, t. XVIII, no 72, oct,
déc. 1977.
t La pêche au 3énegdl
---------.-

58:
ARNOUXp J. Notes sur la pêche, in : Bull. Information dot., n012,
--. --_II-.
1951.
BALANDIER, G., MERCIER, P. Particularismes et évolution des ~a-
cheurs Léboua, in t Etudes Sénégalaises, no 3, Centre IFAN,lg52,
Saint-Louis, Sénégal,
BLANC, A. L'économie de la mer dans le secteur de la Petite Côte
en 1950, in : Bull. Information du Service de lIElevage et Indus-
tries Animales, Section Technique des Pêches, no 11, janv. fev,
mars 1951, Saint-Louis.
BOELY, T. Les poissons pélagiques côtiers au Sénégal, in : Bull,
IFAN, sér. A, 40 (.3), 1978.
BONNARDEL, R.V. C. L'économie maritime et rurale de Kayar. Dakar :
---.. . . -
IFAN, 1967.
BONNARDEL, R.V.C. Les problèmes economlques de la pêche maritime
au Sénégal, in :Annales de Géographie, ianv. fevr. 1969, no 4250
- e-.- -. ^
BONNARD&, R, La pêche sur la Petite Côte. Dakar : IFAN, no 3$ 4,
1967 0
DIACNE, A. La pêche maritime oén<!~plalse : place des coopératives
-
-
de COmITIerCia~isatiOn dans le développement de la pêche artis:cn;?l(?.
_-" -_.---- _-._ _--- - . - _---..o."
Paris t EPW, lgLji_i.
DIOP, Ii. La pêche maritime au SjénGgal. Paris : Maison Alfort, 1963.
FALL, A, La pêche au Sénégal, in 9 Bull. Enseignement AOF, no 849
-
-
-
;.--..-- _I
juil. déc. 1963,

59
G&LOTTO - YTJ3QUEHT. La pêche maritime artisanale en Afrique de
l'Ouest t Caractéristiques générales, in t Pêche !+laritime, rn;ii 1~)78.
GROSMAIRE, P. La pache au fleuve Sénégal, Saint-Louis, 19>'/0
GRUVEJ,, A. Les pêcheurs des côtes du Sénêgal, Paris : Cbllwwip
-
1908,
GUEYE, A. Les J,ebou:3 et la pêche artisanale, Niamey t Agence de
Coopération Culturelit? et 'Technique, 1975.
LOVAT, h. La pêche m:iritlme au Sénégal, in t P êche Marit
1003, 1qc1,
NDONG, P. Ji'or ,?anis;i
on de la pêche maritime .au-Senegal ; L*rAem
-L ---
pie de la Petite C3tïJ. Paris I,, 1973.
POSTJXL, E. L'avenir de la pêche au Sénéfll. XIV0 Congrès liational
des Pêches et Industries maritimes, Boulogne sur Mer, Jual. l'jjl.
POST%L, d. Aperçu sur le faciès du plateau continental orlni:~:;iI;~Ls
in : Pêche Xaritine, 113 ,t;bj, 805> 867, Janv. fevr. avr. J~ln l>ju.
SARR, irl. Petite n~thc1ogie des pêcheurs du Sénegal, in : :;hti[pl,
no 62, avr. 1944.
SARR, S. Les for:rjcq tr:ltlitionnell,ea et l'armement de 14
*,
2'; C;lic; ,;\\p
-nale
-
au
-._ _.- - .3jnéc11
- . .
L Jonftirence des Pêches Maritimes, j)irL:sir, i,,;$
+ Saint-Louis.
;Le t Ndar,
-----e- _ -__

60
RE&W, P. Un mirage africain ; Saint-Louis du Sénégal, in t Ency
clopédie mensuelle Outre-ker, no 60, tzl, août-sept, 1956.
BOUYS, P. Les stationnaires : fassinere, in : Notes Africaines,
no 18, avr. 1943.
BRIGAUD, Y. La pêche à Saint-Louis, in : Bull. Chambre de Com-
-
merce de Saint-Louis, no 123, 124, 125, 126, 127. Avr* mai 1959
CAMARA, C. Saint-Louis du Sénégal, évolution d'une ville en mi-
lieu africain, in t Coll. Initiations et Etudes Africaines, IFAN
Dakar, 1968.
CREXOUX, R, Etude de la pêch- dans les eaux fluviales du Tord
Sénégal. Ministère de l'kkonomie Rurale, àknégal.
BRUNEAU, J. C, Les quartiers de l'Île et de la langue de Barbarie
Saint-Louis. Université de Bordeaux, janv. 1970.
FALL, A. Y. La pêche à Saint-Louis, in t &r&cation Africaine, A*
97, juil. sept. 1937.
GOUSSET, J. La pêche à Saint-Louis : situation et perspectives
d'avenir. Centre d'htudes des Pêches de Saint-Louis, 1959.
LECA, N. Les pêcheurs de Guet Ndar,
- - - Paris :; Larose, 1934.
LY, A. Sur le site et les origines de Saint-Louis, in t Notes
Africaines, no 58, avr. 1953, A0 61, janv, 1964.
NICOLAS, J. P, Bioclimatolo;:ic humaine de Saint-Louis, Dakar x
IFAN, no jT9 19j9.

A N N E: X E S

61
III - SOURCE3 OFFICIELLES
La pêche maritime sénégalaise.
DOPM, Ministère du développement rural.
Le Vo Plan de Développement Economique etsocial
" La Pêche" - Yénêgal.
Rapports annuels de service. lS/p, 1980, 1981.
Service Régional des Pêches Eiaritirnes - Saint-Louis
Réforme du Crédit et de la Coopération Agricoles au Sénégal,
Rapport de groupe de travail ASCDIA (Association du Sud-Ouest
d*Aide au DevelopFement International Agricole).
Primature, Sénegal. Janvier 1981.
Situation Economique du Sénégal de 1959 à 1979.
Numéro spécial. Xinistère de I'bkonomie et des Finances.
Direction de la Statistique.


vtt.
E V 0 L U--f I 0 N
D E
L’EFFECT’tF
D E S
P E C H E U R S
D E
1 9 6 3
b
1 9 7 9
1
b
( Suit0 1
Taux d’accroassamenr moyen wmuel
S O U R C E : D . O . P M

1.
EVOLUTtON
D E
L ’ A R M E M E N T
D E
1 9 6 3
A
1 9 7 9 (1)
-w-u
---
1 9 6 3
1 9 6 4
"1965
1 9 6 6
1 9 6 7
1 9 6 8
1 9 6 9
19
-_ -
-
-
RRMEMENT ARTISANAL :
Pirogues b voile
2 010
3694
3530
3 187
2927
2494
2401
2451
2 715
24
Pirogues d rpoteur
3 450
1 824
1 865
o 1 4 3 1
1466
2646+
1996f
1 995
2578
3 :
.
T O T A L
5460
5 518
5395
4618
4 3 9 3
5 140
4 3 9 7
4446
5 2 9 3
St
Engins daverr
I..
,..
. . .
1417
5 3 7 2
. .
. . .
..I
27604
Cordiers
11
11
11
24
21
20
21
15
14
‘WMEMENT INDUSTRIEL :
Serdinierp
1
1
2
i
3
Y
4
5
Chalutiers
24
32
32
3 6
34
38
70
72
Thoniers
61
64
46
32
46
45
4 4
50
T O T A L
86
97
80
7 0
83
86
119
127
e-m_
-
-
-
-
I.
E V O L U T I O N
D E
L”ARMEMENT
D E
1 9 6 3
A
1 9 7 9 (1)
0
Su,10
I
---
9 7 3
1 9 7 4
1 9 7 6
1 9 7 7
1 9 7 8
‘àux d accroissement
moyen annuel
--A
JRMEMENT ARTISANAL :
---l-
Pirogues A voile
2 369
2 255
2 257
3593
3796
3 9 8 6
1
Pirogues A moteur
3 5 6 1 .
4187
3843
3 263
3957
4631
T O T A L
5 930
6442
6 100
6856
7 753
8 6 1 7
2 . 9 x
Engins divers
20 699
22024
i8 951
28779
28406
3 8 3 3 0
Cord1err
10
6
.
5
10
11
ARMEMENT INDUSTRIEL
Sardiniers
16
lb
12
14
13
Chalutiers
92
86
80
167
184
Thonwx
43
47
z-2
68
T O T A L .
15:c
237
f
241
i’
6,6 x
Iu----.I-----..*mm
II-

IV.
PRODUCTION DE LA PECHE PIROGUIERE EN MER
DE
1 9 6 9
h
1 9 7 9
SELON LA COMPOSITION DES APPORTS - (P r i n c 1 p a I l s
l lPdC.1)
Q
:
Quontitbs en tonnoa
w
:
Valm~rr an rnlllwnr de FCFA
.
Taux d’&xcowement
1 9 0 9
i 1 9 7 0
1 9 7 1
1 9 7 3
1 9 7 4
1 9 7 6
1 9 7 7
i978
1 9 7 9
moyen annue’
(11
(1)
-
-- --
-
-
--
123 686 i 131 216
175 371
!21430
251 a96
265 380
!64 782
202 186
1 6 9 199
3.2
i
3 732
i 5 312
5 923
12 443
13 556
15 473
17 282
12 779
11557
i2.0
i
0
i
1 467
1 CO2
1 065
1 768
1 856
3 140
2 337
1 571
1 709
2 437
1 549
a’, 5
j CwrtacBs
.” --.^.-
/
v
îo3
l 584
370
509
695
877
1 138
653
771
1217
i 198
17,3
i
(2?
j
a
79
115
2 213
2 815
3 1BB
7 409
9 724
9 630
7 042
11938
16 923
71‘0
1 Mollusque¶
_.._...._*.-..--
V
3
6
123
183
204
414
742
827
621
834
1 221
8 2 . 4
!
1. -

-
-.-
-e
-
-
-
-
-
Q
125 732
132 333
178 645
195 638
22G 474
262 c34
27G 033
210 93
225 ôi3
1Bi 677
4 . 1
/ E N S E M B L E
V
3 978
5901
6 416
10 07:
13 342
14 047
18 768
14 171
15 670
13 976
13,4
L -em-.. - - - -
1
-
-
-
-
-
-
m-m- -
-
-
-
-
-
-.-
-
-
-
-
.
SC>~&I?~E
:
D. 0. P.M.

- ._.
---
,971
-..
-7
1
1872
1917
1910
.---.- c----y
ru 534
19n 7 3 4 L
227 2G2 ; ma 813
27n 7 4 4 2 7 0 GM
211592
:226 140
,
7904
10 147
13 407
14 a02
171B2 I 16 844
14 214
l
i-
l
:
/
a
UC734
51379
9 6 5 5 7
64 225
74166 ;
74211
129664
1
‘4dw wdurtr 410
-
-
-_.- -..
V
4 470
5 022
6038
6 6 5 6
5 7 6 5
6209
11 156
13 299
11670
45036
5009s
4 5 6 2 1 / 44 115
39 783
3 3 2
2 6 1
6 7 6
7 5 1
816 j
989 /
1204
:
a
12 293 8
14879
t
1’
10 314
15691 1
131w
7 7 4a3111
11
76 382111
24.4
ChJutn<
Y
j
2433 j
2 927
34.n
1 7 2 0
3 0 2 4 )
164C
7 353
9525
1
11210 1 16642
19366
j 1.9
la 461
1 2 6’36
109üG
1 2 6 1 6
73614
I
2416
3093
1825
1 5 6 0
2 519
I
..L.
1111-
0
t
!
VI 628
350 6611
352 9 1 2
341476
i31
ENSXMCILE

4
2 5
J
23 147
-
21 76P
-
-
-
L
05.
25 430
Ix_- !
_.~
.
II
EVOLUTIOM
OCS
M I S E S A
T E R R E
a .
auurm4~ .n mnm
v‘
:
VJur~nmdlson.d.FCFA
-
-
_.---__-
-.,. ,-
T
1 6 6 1
196i 1 , 3 6 3
1866
1 9 6 0 .
.i
-A---
l
a
63OUO
7S9S2
a7 736
‘1 20 lzn 125 9e3 1 197u
r
1 I
83 283
na 965
89790
107 71.'
I-33 WI
,
Y
1242
1510
2 247
2207
2641
2 4 5 3
I

3826
3.58
3 14ü
3 914
4 029
5sü4
1
l
!
1 0 2 2 0 i19m j ,70,,
15oc2
16065
33411
36 1Gü
35 742
15612
11279
'
ta 001
23 2 7 3
Go-4
fi2
j
771
1
a22
938
2084
2 074
203P
/
0
15615
16 154
14776
dom
Prdmm
-
"
187
221
2%
0
noan
2 6 2 2
2-d
7 x33
'

312’
5564 ; 6 157

50
i 5d-3
I
I
1202b ,
115%
1 lt.¶ 1
1014
- .-I
-l
l--..---- _.
Iù2 15u
164 2Jd
ENSEMIJLF
1

: $ ,/.-=--~~~~~,,/
8 ”r:

.
lb.. EVOLUTION
-.
DES
“~ VALEURS
- __-
_---.
____.. C@MMERCIALES
_~_.-

-.
de ?Os0 6 ‘@79(en milliards de k-ancs ch)
.
.’
.
P A : PECHE ARTISANA L E
PI : FECHE INDUSTR!EL LE
E : ENSEMBLE