, RAPPORT INTERNE A PROPOS DE LA MISSION...
,
RAPPORT INTERNE
A PROPOS DE LA MISSION EFFECTUÉE
A SA I N T-LO U I S DU 18 AU 23 F E VRIER 1982
J .P. CHAUVEA:
RAPPORT INTERNE
No 41

J.P. CHAUVEAU
SOCIOLOGUE C.R.O.D;T. ,_
!.
.,
. . .
:
.. .1
<
Nous résumons l’essentiel des informations recueillies avec la colla-
boration de Madiabel DIOP et développons certains aspects ou questions
qu’elles soulkent,
.<
1. Contexte historique de la pêche en mer B Guet-Ndar
2. Technologie et utilisation des pirogues
a) Visite des lieux de garage
b) Informations diverses sur la technologie des .pirogues.
3. La division’sociale du travail et ses transformations depuis le début du
ZXle *
4
s i
.
a) Agriciil ture
b) Organisation de la pêche piroguike
’ ~
c> Division sexuelle du travail
d) Castes, ordres et stratification sociale
e) Mode de répartition du produit de la pêche.
CONTEXTE HISTORIQUE DE LA PECW3 EN MER A GUET ‘NDAR (1)
.l
l
L’enquête sur les circonstances de la migration 3 partir’ du centre de
dispersion d’ Adya (rive mauritanienne du Sénégal,’ 3 une vingtaine: de kilo-
mGtres de Saint-Louis) a permis de Pr&iser certains points : recherche’da
meilleures .terres pour les cultures ~(donc “tradition” agkicole) et ‘fuite
devant les opérations guerrikes des.Maures ; origine commune des fondateurs
de Guet Ndar. .de Gandiole, de..Tassinière (et n$me du Toubé) ; relatibnsi
d’origine et de..parenté existant entre les habitants de ces villages dont
les. activites contemporaines sont pourtant différentes (séul Guet Ndar
ayant développé une activité halieutique quasi exclusivea.
: :
(1) En complément de notreyrapport pré&dent “‘Le developpement historique
de la pêche en mer à Saint-Louis = prenikes hypothèses”. Voir aussi l’an-
nexe historique” de ce rapport. Principaux .informateur Adama Ndi;-r.ye (54 ‘ans)
et Maznouna Sarr (environ,75 ans), nërc du précédent, tous deux du quartier
Ponde-khole de Guet-Ndar,
:f
.?
:
:
:’
.:

. .
34
0042 -
Bien que la wconstftutian chronologique des Btablissenents humains a
Guet Ndar ne soit pas d’une grnnde. lmportanw pour notre recherche, il
convient de noter le manque d’informations bistwiques relatives à la
pe’riode comprise entre la migration des Fonrcla~urs (donc 15 d6but de
lsexploitation de 13. mer par les premiers occupi=nts) et le début du XIXème
sikle (où se #k&ralisent de profondes transformations dans la construction
des pirogues) il Cette période correspond au pI.us f.?rt de la tr.aite esclavagiste
côtiére,.qui semble correspondre à u.ne r6gsessinn technolcgique de la navigation
piroguike à voil.e(2)
2 Y
TECBNOLOGIE BT IJTILISATIOM DES PIROIGXW
La visite dos diffkents lieux où sont intreposées les oirogues non
actives (pirogues v&ustcs, en attente de ri$m-+
,,ion ou simplement parce que
leur propriétaire est en campagne) a permis de compléter des informations
relatives B la construction, la réparation, la r&tilisatinn des pirogues.
~ .
a-) rVi.sit,e des lieux de garage de pirogwr; de mer, du sud au nord (au
plus fort de la campagne 1981-1982)
Cour de la. D,O.P,lcl, = 5 pirogues, pcr?t:îtes et moyennes; dans un état
tr5s ktuste.
0 Sur la rive pluviale sud (face à la D,O.P,M. et au cimetière) 3
pirogues petites et moyennes, opckationnelles,
Plage devant le cimetière : 36 nirogues, de taille très variable0
Beaucoup sont operstionnelles et appartiennnt 2 des campagnards o
. Devant la fumerie (lieu dit ‘“Sinii) * 33 pirogues.. surtout petites
et moyennes, en mauvais état.
Pace au poste de contrôle de la DOP11,
c2u niveau de 13 fumerie : 8
pirogues, de taille et dq6.tat moyens,
Les ruelles donnant sur la plage de d?Zbnrquer?ent a’britent quelques
pirogues de petite taille, et q,uelques troncs non encore montes.
Sur la plage de débarquement elle-mene (nous n’awns pas dénombré les
pirogk inactives) D
Sur la rive fluviale de Guet-Ndar o 62 pirogues de mer, de toutes
taillés D Quelques grandes pirooues de serine tournante en &at neuf et quel-
ques pirogues en. &urs de &pa~ation (6 tron.cs mi:3 non, encore montés) a ,(C"est
là le lieu de travail privilégi.6 des charper&iers). En ce lieu sont également
mises au sec des pirogues de fleuve, 4 pi,rn,wos d1:! courses (3,) et deux pirogues
eu plastique de construction “chinoise” e La Srande d “enviwn 10 mètres et de
10 ans d’âge, a brûlé aprÉs. que son moteur ,?i.t: gris feu y l’autre, d’environ 5
mi-tres p est appronri&e par un patron pêchaur qui l’utilise comme pirogue de
transport de pcisson.
(2) Voir la note Gn cours de redaction : “1 ’ %~~.~lution tcehnolcsique de la
navigation et i-le la p&he mnrltimas & la ltn.:\\iZr<- (tea i.l%3ill~~tS anciens”.
(3)Deux autre s piro,p.~s~ de course sent gark,s sur 1’ ile Saint-Louis? face 9
Ndar Toute. La construction. de ces pirogues ni? semble nns “traditionnelle”” a La
course de pirogue:. sous sa forme con.temporsi.no &: moins, fi été suscitée par
1’ ad%fnistration coloniale pour agr&menter 1 ;:+s manif estltions officielles F
Chaque quartier d.a Guet-N&w pr.;ss$de une ~3~~ço,p.1:~ d!e course, Des personnalités
extkieures peuvent fhincer la construetiw. C!C; tislle pirogues o

Sur 1s rive de 1”Ile Saint--Louis face B Guet Ndar (4evant l”hopits1).

24 pirogues petites et moyennes dzns un *Etat vétuste, mel6es à de nombreuses
nirntyues de fleuve, Parmi celle-ci un magnifique exe~nle de tare nenk~.
(“tar,z de 1’ :st”)
énorne llirogue de transport fluvial en nlGiTIî&~Il@tsessi-
tant 3rne tekhnique -de construction &7olu~Ée D FLle a,nartenalt A un Gu.c-t
ndarien. rie “grande famille.’ qui joirnnit à l”activit6 de nBche 1~ commerce
fluvial. avec le Vaaln et la moyenne vrillée du S%&I~: en. utilismt des
manoeuvres wanlo-wn.aL:> (lapato) c (En pnrticulier, Pchanqe du sel ciitier
contra le ni.1 de l’intérieur), Cos activités de transport et de commerce or&
joué un rôle important dans la str.atiSTGÏÏion &onon.i&Tde la ponula.tion de
---p&.-
??Ü<:t Ndar et ont déclin6 3 partir~~nr?s guerre
- - -
et 4~ transfert 4e la capitale
4e SKGFLouis à Dakar (vo$r : infra 3.d.: )

., Plnge vis-Z.-vis d.e, Go.khunba4.j (quartier au nord de 1% langue 4e
Barbarie) 03 ont étE dépl.a.,cGs des hahitaats 4e C~et F?dar (Lieu non visitz) D
Les diffGrents lieux reRrounent >n cette saison environ 250 ni.rogues
et ont disnqsés de PanEre à assurer une surveillance mi.nkmale sur Le ma-
t&ziel(b) Les lieux les plus 6loiqn6o de la plage abritent en g%Gral les
piroglles les nlus v6tustss ( r i v e f~wche d!: petit brP9 p fumerie J cour DOFM)
ou les l.ieux de r+aration (Fuieri<! et surtout rive droite du petit bras),
farci les nirogues inactives en cetr:e saison, beaucoup sont 4e petite
t a i l l e eir lPGtat 4e 1.3 met l e s r e n d . ncu sGras (6.e f é v r i e r 9 avril.) * Iles
.Trosszs i&tivcs mîis on~rsfionntllus
appartiennent B des canna?nards
J:xtt certniins ont plusieurs pirogue9 en ,:.cti.vité ailleurs, Cela pose. 1%;
nrobl?me de la concentration de la
i dont ia c0nnaj.s~-
sanee n’est.pasTGu~s facile. m
I en fonr,tj.on, des
.---
-
périodes at dei-“lieux de d&arquement
le taux d activitÉ $,es embarcations,
-.e
---y------
Notons enfin 1’ e=Ïe d’une douza~-~ de troncs nuz ., non e&orr mont&,
,Il serait interessant de savoir dans quelle mesure ils correspondent *
2 une sorte de stock ou 4 ‘épar~nif prévisionnel or; 3 une construction dif--v
Çér6e par manque de moyens financiers O
b) Informations divarses sur la technologie di>s pirogues
e Sur la chronologie relative des t r a n s f o r m a t i o n s technoloqiouss
L’ant?riorité de la voile triangulsir! (“voile trois coins” ou wiirom fok)
sur la voile rectangulait+ est confir&e,
Son nom indique un emprunt à la
technologie euronéenne a fl: rèste EUE: le sens d.e cette 6volution est dé-
licate à internr%er 1 ‘ordre .logique étant la passage de la voile
rVzctanqulnire â 1+.a voile trinngulaire. permettant une plus granda navign-
bil.itG, L’.adoptl.on dti 1 n voile rectangulaire, davantage porteuse par vent
arrière
corrasyondtait e l l e à une syst6mntisation des campagnes vers la
cbte sud en profitant des alizPs (la voile rectangulaire corresnondnnt à
une sctivitE davantage fluviale et !ocale) ?
-2 LPBpe3?on (l.-w lèw e n wolof,, tyo en 13bu) aurait pour fonction nrinci-
pale dc faciliterlehxage de 1.2 pirogue sur la plage (particuliP,rement .)
nécessaire B’Guet Wdar eu F$ard à la force de la mer)., et secondairement de
faciliter le passage de la barre. (T~OUS nensons aux pirogues Yamnhn qui
n’ont qu’un éperon antérieur) e
-II_--
--
(4) Ainsi à Sin (Cimetière) et à Gokhunbadj,
les pirogues sur la nlnge donnent
l i e u ,Z un gardiennage- collectif,

_,--__-_.
~__.--
_-w,
ms..--.-.--
-
II
-
Pour les pirogues en b=i.s,, tout au moins, l”65peron arriPre est rendu encore
plus utile par la moL0risstinn ; en nttcnuant ~~imrwrsinn du moteur lors
de la marche, il diminue les ris*ques que 1 PhESilcne mc?e 1.e fond dans les
parti.& peu profonde=i O (Il existe cependani des T,irTt,.lliTq 3 p:qte,,tr
szns éperon arrière 3 ‘a Scxnhédisune pas cxeq!lcj .i
Les éperons, d’abord simples “‘bâtonsc 3 jl.mti% au tronc 9 auraient pr+
cédG l’&ption des
.:
bordées, elle-m&w pr$cGdnnt l’adoption de la voile,
-- ‘Diffusion @o&aphique des ir&vations
‘iechnic~ues a Guet Ndar appa-
mit. comme le foyer de.s innovrltions techniques d e p u i s le, dabut d u si&zle,
suc2dant .peut-*“-ehre au pr?~s lgbu ‘e,t, a u littwnl de l a p e t i t e C&e d o n t .
la technologie de la navigation 3 voile $ut probablement plus avant@ .juS-
qu’au XVIIIème siecle (voir note 2) o CFest ninsi ‘que 1 ‘on garde le souve-
nir de MGtz,gi hrnm,
qui. ,aursit construit une ciro~ine 2 voile habitable pour
lui et sa famille, L~U cours d )unfz ne,f+;T2tio:: C 171: i nue
d”un moisg i l
aurait dé&uvert de nouveaux lieux de pêche etitrc Guet-War et Cnyar (dont
le banc rocheux de Kërus entre Fass Baye et Cayar’) v ,,
- Constructi& d,,s piroy,ues O ,’ Les’ iirn?ucs an+ennes etaient plus,
.
petites et beaucoup moins nombreuses, D:ij%,&, 2 i.3 :Fin du XIXème siSele, au
moins: les; troncs de fromager provenaient 4~ Casama.ncIi: O Le nombre de pi-
rogues a consid&nblemant augme;rtc..‘3 entre le .dGbut $u siccle, où il était
estim6 en 1907 à 500, birogues de mer et de fleuve confondues (5) , et
1’ époque contenjoraine (1 200 y‘irogues (. 1 e p! : :+raticntielles 3 Saint-L:ouis
ou en c.&npao,ne) O Selon des informa:eursc la motorisation, en réduisant la
main d’oeuvre nGct;caaire sux manoeuvres, aurait encore fneilité la multi-
plication des embarcations slors $e trois c3G~atlons auparavant, la posses-
sion de pirogues de mer était rGservée aux chefs ,de famille importants,
(Nous ver&ns que le systè,nc de repartition
!ï: ~rid.uit 6t2it aussi trGs
di.f f érent) O
Il y aurait nctucllcment 7 charpentiers *Je mi5tier \\Yatc kat) 3 Guet?
Ndar O Pour un seul d’entre eux, il s” a;*,irAiir: d’une activTFGAfYGZliale trans-
mise !de père en fils. En cette période de cznpngne, 2 charpentiers seule-
ment sont présents et travaillent en assmintirn :: l’un est ~Charpentier de
père en fils,
Z’autre est un ancien ca~it.G,ne de ~pironneU :Iiune quarantrine d’années,
devenu charpentier sur les conseils (de son ;&e g seg freres cadets et son
fils travailieat sur les nirogws wndis qu” i l sê consa~cre à la construction,
jugGe plus r&%unQratricc du moins dans ces .condit!~ons fcirnilizles.
:Si les pirowe’,G lébu sont reputées moins resistantes h la barre, la
qualité technique du travail des charpentiers lebu ,nYest pas mise en cause
par ceux de Guet ‘Ndnr, Seule’ est re&ndiqu& 4 Guet %l& l’antériorité de
la technique d& wnstruction.
Des ch&penti.ers le.bu peuvent d Y sïlleur s venir
travailler à Saint-Louis O La technique de cwotruction semble être cependant
adaptée aux condition dzs lieux de pêche : ainsi, r;.‘cti,mmen,t la nirogue d “un
pêcheur lebu de Bar@ny II’ Aurait pas rGsi.stci ,:.ux .cnn-l.i&,,ns de nêçhe de Guet
Ndar, (Notons au passage la présence ,A: pêcheur lebu A Saint-Louis). ’

<
r
‘-
(5) GWVPI, Les $cheries des c6tes .lu Sénfga,‘l e t d-s riviZres d u s u d ,

;
_)..
, ,
I ,“.

- R.9utilis~tion dts troncs, Tl ?~ri.~~ que des troncs dc piroguze 1:i mm
.
LQ trait.~~eat dominant dra ces transformations est 1‘2. sp&islisation pro-
erwsiy? des activit6c: autour dri 1.a ~r~%zhe, F.11~ s’ est accomp~ay&e de 1% r&
wession conrocit3ntc i’autrcs actSTGt5s et de nrofonds ch.w?ements dtw:
?. eorElni9%tion C!G. 1.3 nroduction et l*i distribution du nroduit o
-l_.-..--w
-e-.
-“-_.---^
--

subsistance *p. dit? contraintes nouvellos pesiirent sur l’organisation de la pro-
duction et sur La distribution du produit, r”‘anr?s un inforflate~lr; on éSv3tai.t
de regrouper sur une même pirogue de mer les individus actifs d”une m3me
famille restreinte afin de répartir Iles risqlies 6n (32s rl’3ccident,
-brall~ldwt sp impos7.it la r6nnartitirn du nrrduit fl?t!. p,*:rts pour les
p&heurs et en parts pour la pirogue que GRUVYL~ dnne C~LW-~ la norme en 19G’
déjà. Les causes qui dans un contexte trha D:srticu:lJ.es au Saint--Louis du XLXèmc
.
sitc1e ont ~houti 3 cetzte évolution peuvent avoir iau d “autres effets dans
les @riodes suivantes. Le passrsgc d ‘un.e organisation dgivantag5-2 “communautaire”
à une organisation ir)pliquant un partage ind ivil*:.+3l!.s s du produit 3 rCapid2ment
trou& ses f.Mtcs nt np.a nullement abouti 3. une arganisstirn Durement
“individualiste’” 0 La composition des équipsg,es telle q,u;‘el.le ressortira dz
1 Y analyse du “suivi.” de J. PERE?. et des enquetas gén&logi.ques que nous en-
treprenons actuellement pourra nous Gclairer sur ce point a
c) Division sexuelle du travail,.
Cette dimension de la division sociale &.I tsnvai.1,~ fondamentale pour 1’ a-
nalyse sociologiqu2,
est Gqalencnt très sens ii;le ac~x transformations économiques.
Les femmes de Guet Mar participaient p42u .YUX activit6s agricoles par
comparaison avec: les groupes wolof de l’int&llîl.!r i=t aux femmes Ge Sor, de
l’autre côté du fleuve.
C’est donc beaucoup -oins In rG~;ression. f!o I”-griculturo qui a transformé
dans un premier temps le statut Gconomique :1~.s fr~~r?t~s que la rf”gression des
activités de teinturerie et dséchsnges (v9ir s?Ipr,? 3,.2) L La principale forme
de transformation Gtait; au debut :.le ce si>c 1.~2 i 1~ z;ued:i (fzxmentd séché) D
Le ketfax (braisé sêchC) Gtait surtout prntiqu? dans la baie de Hann.
-_1_
Lrutil.&ition du fîie. des requins et des r,?j%.Gs p,q?rr 1”huile utilisée dans
la preiparation des plats, la veute ‘au commercez {les vessies natntoires du
capitaine pour en faire de la colle Ctaitsnt ~~g.4ement des activités dont 1-s
femmes tiraient partie et qui ont maintenant f!is?aru (Eruvel).
Plus rCcez2ent %XI.~ un second temps le -!&2loppement du mareynge
a eu fies répercussions supnlémentaires sur le stntrit dconomiaue des femmes,
Le prix du poisson frais‘offert par les marzy-:urs a dEterni& dans les
années 1940 le déclin de. 13 production de si1l+s&hl5 cosnmarci?lisée aupr&
d’ entrenrisas européennes, Le dGvelopnenent i11.i 56tnrT est reste le monopole
des hommes Guet: Ndariens ou &ranp,ers. L:? mnreyage ‘!st présent5 lsn fin de
conpt cl? * par notre informntrfce, comme un .êléamt nlutôt dSf.~vcrable aux
femmes. aggrav? par la gé&rnlisntinn du rtotiur~ 1 ‘aull,nlent:ation des prises
et la structuration des actfvit8s de nareyag,;.,
d) Castes, ordres et stratification sociale,
A premfDre vue, le problèmk, des castes ssmble beaucoup moins manifeste
dans les communautes de @heurs que dans 1~:s aoci&As agricoles de 1vintErieur(8).
Au contraire de la sociétP tukulor - où les $Scheurs subnlbe constituent
un groupe endogame À part . . 11 société wolo!! 11’2 pas d&el.opnE à lvépard
de l”activité de 12 nêche une XdEologie de c:?ste , Chez 1~s Vaalo, .w>~‘?lo ou Zi
Guet Ndar cette nctivitB ngest nullement d6pr5cife. La p6che maritime,
encore plus que la pêche continentale, 9 ’ esr dét7el.~~~irGe ~1 ?ns un contexte
économique Evolutif qui a certainement cnntribu$ 5 cet. Gtat En chose,
(8) Pour une étude synth&Stique des caste-6 dnna la sociEtC wclof, on consultera
A.B. I)IOP : L.2 Sociét6 wolof, Tradition et ch:~~gement 0 Les systèmes ii’ inégalit6
o t de domina=-- H.+& th.2l.a 5 198 1 .,
-P-B
2

Par contre demeurent des traces c-le l’ancienne hizrarchie de cast.e entre
1 .?I: ‘%ols ?rthsans” (@St) e t l e s Rrcrupcs sn<cialis6s 4zns l.wie activitk! “EPO-
fessictinnilleO (‘&e%jTrtisans divers 3 fnroerons T cordonnier s : bcissel iers T.
-
-
t i sserands
griots ” ckurtiaans,
serviteurs EI bcuf fans)
* 6t parall6lement ,.
-:Ie lYanci;:n syst&w ?;s loninatiw FTD~E s u r l e s * wdres” Y l i b r e s (:qor)
esclwes (jt3m)
_I-.
kW3 rl3s entretiens ,” il nous CSt (lit. que y .avec lPinstall,2ticn 2 Guet Mar
326 familles fondntriccs i 3’installPrknt 6g~li-~,.::nt des zens castes ?,üi suit.-
vaient lz miqratiw,, E l
sc:-mble touti?C yis q.ui-: parmi ces niptnnts casentiaéle-
ment a~ric~ulteurs et &mis à un;! wtta ine .‘?~~structlir.7tion sociale ’ *lu f zit
62 1s pression rxzurk?
les ‘zens cast.6~ Staient neu nr>mbreux i:t n e rsnr6sentcient
pas 1’ ensemble des activit& de castes, Il s ‘salissait surtout de griots
(géweli :3t de ccrinnniers (uw?e) <Les fwger9ns (tzgg) p en particulier r Etaient
m--w’
peu nombreux sinon inexistZ%~ Ce ne serait qu’anrSs leur installation ,8,
Guet ??dgw que peu W ‘peu les gens des divcrscs castes de 1” intkiecsr et clu
fleuve se szraiènt joints 3 eux. Un i,n-?ormateur nretend n&e que 2e sont les
g2ns de l’Intérieur et du Fleuve qui. leur aurais~t fait connaître le sy,st+Sme
de castes dans toute sn diversit6,
I l frr:t plnt6t en.teadre nar là qu’à s e s
dEbuts, l,?. ponulatinn g:wtndarienne f:i:n’r?ntz Ltait e n f a i t J ‘~)ri~ine hétk?,g?!ne!>
ce qui !Tn.vorisait une att?%ustinn des principes. stricts cia hifrsrchie, mais’
que celle-ci sDest renforck ensuite ?ivec 1’ installntion de n~uve~ai~x migrants
de statut inférieur
fuyant les royw17eç :!e 1 Y intkrieur o u
7chet& commi2 >
asclnves:
Qubiqu’il en soit, c-t concernwt plus ~articuliCrement l’nctivit4 d e
p&zheP i.1 nous est dit qw les I$cheurs Ataient ?!.Tw 1 sens~~r\\ble des g&% i
%2s hmms n:n castÉs, On nous cite :>I.utôt comme des exceptions confT&Znt
l.n rk;lt.: l?S c:as
.assez rkents - .au plus tôt à partir 3~ la :1r?uxi&w moiti4
41.x XXXBme siècle -,s . . 4 ‘un griot et d’un fnrqeron devenus n&hews.
si 1t:s c3ste.s dSv:!l?risées nnt Fourni peu *-?iz p6c?mns B Guet Ndar ii1 ne
semble pas en être ?- ‘même ‘de 1’3rdre inf %kur que constituent les esc13ves
(,jarm), Il nous est 4it :Tans leur cas que ce sont des $cheurs2 et même
---*
4~s necheure encore nlus sp~cialisCa que: 1,~s gE?r. On peut penser que l’:in-
nortanct kononioue crC,issante dz 1~ p^ec.he ( p o u r 1’ .ngnrnviçionnement
Ae
T?int-Lwis et rl&.w de Gnr6e) la susciti l’cmnloi gr~2ndi.ssan.t ~l’esclzves d a n s
ce secteur Tu. profit de leurs nnîtrcs- de &férerîce 5 t9.W wtre s e c t e u r
4’,wtivit?sJ CIIn recensement de Guet Ndw dans les années 1830 donnait
736 “‘captifs” ncar 975 “habitants libres”(9) . .

A3 S1.r. et à mesur- du dEvelopnewnt tI12 Szint-Lcuis et r!e, la ~cnloniszti9n
d e J’arrière n.ays
i l est prnb?ble ?U~,T.UX hi?rarchE::s de castes et XIX iaé-
y-.lit& C?G st?t*.lt s ‘est n!rut<c un{: r,trntificr?tio9-3 s o c i a l e fond% s u r d,?s
rel:;ti.ns wlitiques e t Fcc3nomiques privil&;iges
avec. le wwvoir c:~~l~A.al _,
Le chef de Guet Ndnr ,6tait ?.u XIYÈme sikle ~OS?& par I-c gnuverneur. qui lui
rew2tt2j.t. cnrmr, à celui ?s Sw. des insignes d e
corwandement nnrticuliers
t:m chnpew de ;&&a1 et une &Y&). La rcyice ~~2s .activit6s:de traita, sur
le fleuve et 1’ :nrJr~?vàsionnement ries trwpes en vivres (dont 1.~: poiss,cn)* a
suscite des C0nnivencos entre les aut2ritQs et ce qu’on 13urr.ai.t appeler une
. ..-
--
( ? ) ktiees statistiques sur las c:!l:nies françsises, inprindes par ordre de
-
-
M, 1.%6.ral b a r o n Ducerré tome III.

*-----
__-- p__pq
___-___
- .-.. _ ..- -----
-.-- “i___
.-.__--
---

r?u prxhit e n nrlturq, I l smbler.4.t WC ce17 susciti-. une r%mrtitirm plus sys-
t&atique e t nias Spalit.zire. Dans le c a s 75 l e p.2rtacre mrt.2 s u r lc: p%3ukf
en nzturc!. lr! r&nrtition porte l a nmyue r?‘une .certnine ideslitS, TJn. in-
fmmatmn! 4istinirrs;d.t ain.si f dumt
ci.1 p-lrti ?u natron, q u i a v a i t i.3 prmsibi-.
--.
lit6 de chcis3.r l e s es?Cccs noblea : snaku, TXX~ couvrir les frais Rc :~T+I.T~~~
- - -..-
tion de la pirorme I’U des engins * nmr u w2k tollan, enfin, tour les îutres
“e-w - .-
yêcheur s u
Il serait :Itile d.:: nr6ciser lc?s .cr-.nr!es lign&As d’6vclutinn de l a
distri-
butim du nrnduit e t 162 ses effets 92r 1 ‘mnînisntion des unit& de nrductim.
semblernit que l
e

ndnwnl (c!mmcrC 5. 1’ îtlt’-C,ny,s”nmAtir,n familinle) se perpEtus
“.-._-
s.ms p~m<i changmmt, ,,&ro question de smmir si lirs essi?ces nobles sent :ri.llt?t
cnnsm-des :‘u verdues IL+ 3 33
<-s recu d e r%mse claire, Mmt au nsran (t-?r tin
redistribu& 5 1 ‘arriv% des nimgues) il n?zdt ?Voir s u b i uneY!GTuticn
r.lus sensible, Il C%?!.t cssentiallemnt cGnc;mrC. 3, l’orirr,i.ne aux v i e u x $cheurs
“r&rzi.tZs” et ;7?rticulii!renent ceux oui. C??iznt sgcarent& ?u dcheur actif,
Actuellmmt, bien que ces deux ClTitZrdS s6icnt t^uinurs privil&iSs dncs 12
distributicn du nerm i l y aur2i.t t2ndnrkce 8 ‘ïmf-2 Part 2 r%uire l a r&t
3 1 “élsr-4ir ?.i:x nersnnnes qui ;iitient 2f-m
sur la ~\\l.,qy~fz, Celn mut être un inc’ics.
des rar,r?rts de rroduction vers un af-
caractéristique d’un %0at+ de prductinn
I
. .
. . .
C$wlqucs obsemmtims dans l e s mnPes 193fi e t 1,350 i l l u s t r e n t cett’2
mssibl~? transformticrn d-ns l e s rG?las de distribution. Dnns les 7mGes
1930 LECA (Les n>8chcttms de Guet-Wnr ,, 1934j 4onr,s -la r6p~rtiti.m suivz:Ce i
---*
1:~. nnrt saku mur l e s frais ?révisimnelti d e l,?. “i,rcpe * u n e r?nrt cmnp3s&.
45 30 mGZns
r!mt nn çoustrnit d ’ 2hor4 1112 ou .!eux poissors nour l.2~ 7er-
snmi?s qui mt: n.idG rî ‘schouer 1’ embarcation et nue 1 ‘on divise r?nsuitf+ czn 4
parties 6n~les YVWT chnq,ue membre de 1 Y Ewina~e
L
” (le cl-M c-xcent6) Q une tmi-,
sièae,nart. mfir 19 p l u s imnortnnte (les 3/5 2) distribu% :111x ‘ f e r m e s ~$2
chef cm-menant la cmsomat ion, les cnd~nux eux r+repts o la vente! stcV y G
Dans les mnées 1950 Y, BRIrJAN~ dnnrr~ la r%artition suivante (insr!ir& pi-ut-Gtre
?e 17: ?réc&lentc ?) < 1 /lOe cour ‘la :+im,püfi (cmfiée 2 l a s o e u r illi mrin) ;

couvr$ les frais ae fonctionnenent9'
,(in.
<,
Tricen'tenaire de Saint-Louis
_-"
La 'c&ploxit<, li? diversité ct l"~vrolutior. C?I; 152. distribution du pro-.
duit illustré la n5cossit8 d'<tudes nlus nrz'cisea sur c+2 sujet.
Nom du fondateur
Quartier actuel (yokh) de Guet Pdar
--e-v----
Nar Togo DIEYE (considdré comme
1*oao
le plus ancien)
Yasen Baaln IJMANE
P~ndo~~khole
Yun SARR ARAM DIAW
Pondo-khole
Ya FnLl MARI?
Ponda-khole
%tofsa SARR
Dak
Rabakar GA!!E
Lodo
?Jun DTEYE Dibi Gor
Dak
2
‘>
LISTE DI?S ~CIIEFS DF ~XJET -TDAR
1) Mafall ?%RI?
2) Mun SARI? Aram'DfAW
3) MutuF.3 SARR Assan
4.) Halik <AYE
.5) Fara GP.YE
6) Maktar Bouna GAYE
'7j trliawar SAR?
l3) Abdoulave GAYF
9) ?'bye GAYE
10) Yatma DIAG?YF
l!) Actuellament 1"autoritC a Bt6 dZrdoubl5e entre Xbnou SARI (de Dak);
reconnu nar Pondo-?khole) et Sali GURYE de Lodo (issu d'une famille d'imam
qui n'avait pas le commandement du quartier 8up~ravant) I
Les SARR ~7s: les GAYE sont consid6r&z comme ,%%.ant les familles qui
dgtenaient tra~itionnellenent 1"autorité traditionnelle ,
r
Les coo$ratives étant constitu&s par Tuartier (LocIo, Dak, Pondo-khole),
il est probable que la dévolution de l'autorité entre quartiers et familles
a une incidence sur les nodalit6s de regroupement des producteurs. il est
, donc interesssnt dfapprofondir cette q,uestion...
-*.-.,s
---v”.
(*y D$apr?!a Adama NDIAYE de Ponde-khole

013
Y.2 x
- 1 1 -