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CONTRIBUT-ION A L’ETUDE DES VARIATIONS
Q U A N T I T A T I V E S E T Q U A L I T A T I V E S D E L A P R O D U C T I O N
D E C R E V E T T E S E N F O N C T I O N D E L A S A L I N I T E
DANS L’ESTUAIRE DE LA CASAMANCE
Louis LE RESTE(i)
(1) Biologiste de l'ORSTOM, en poste au Centre de Recherches
Océanographiques de Dakar-Thiaroye (ISRA) BP. 2241, Dakar
Sénégal.

9 8
R E S U M E
Depuis une quinzaine d’années la salinité, dans l’es-
tuaire de la Casamance,
tend à augmenter par suite
d’un
déficit pluviométrique persistant.
Le tonnage de crevettes capturées qui avait d’abord
augmenté quand la salinité augmentait tend à
diminuer
quand
elle devient trop élevée. Le tonnage dépend
e n
grande partie de la taille B laquelle les crevettes quit-
tent l’estuaire.
Cette taille ciépencl à la. fois de la vi-
tesse du courant et de la salinité. E:lle tend a augmenter
quand la vitesse du courant diminue ; elle est maximale
pour une salinite de 30 %.
et diminue quaad la
salinité
s’écarte de part et d’autre de cette valeur,
A B S T R A C T
Because rainfall is persistantly low
for
the past
fifteen years salinity has been increasing in the
Casa-
mance estuary.
First shrimp catches were rising as salinity
increa-
sed but, as
salinity became too high, catches
declined
Catches depend to a large ext:ent on the seaward
migra-
tion size. This size depends on current velocity and on
salinity. Velocity decrease results in increasing size.
Size is maximum when salinity is about: 30 p*p.t.
a n d i s
decreasing as salinity is rising or dwindling from this
value.
I N T R O D U C T I O N
La crevette Penaeus not,iaZis se reproduit en mer et passe la première
partie de sa vie dans l’estuaire où elle est exploitée pa.r la pêcherie arti-
sanale qui est monospécif ique.
De précédents travaux (LE RESTE, 1980, 1984) ont permis de montrer que
depuis 1968 erviron, les captures ne d.épendaient plus des variations de
l’effort de pêche mais essentiellement de celles de la salinité qui condition-
nent les potentialités dans 1’ estuaire. Nous avions établi un modèle linéaire
liant les prises à la pluviométrie, qui conditionne la salinité ; les prises
étant d’autant plus importantes que la. pluviomGtrie etait plus faible et donc
la salinité plus élevée.
Mais la sécheresse persistant, la salinité a fini par atteindre des seuils
au delà desquels les captures ont. chûté. Les résultats que nous présentons
ici devraient conduire à l’établissement de modèles tenant compte du nouveau
contexte environnemental.

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REPUBLIOUE D E
G A M B I E :
E C H E L L E
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Dlana Maia
R E P U B L I O U E
D E G U I N É E
BISSAU
Fig. 1.- Estuaire de la Casamance

Par ailleurs, les variations de la Product:ion n’affectent pas seulement
le tonnage mais également le poids individuel des crevettes pêchées ; or
le prix au kg augmente avec le poids. Nous avons donc considéré les variations
interannuelles de la pêcherie artisanale sous trois aspects : le tonnage cap-
turé, le poids individuel des crevettes pêchées et enfin la valeur des prises
qui intégre les deux aspects quantitatif et qualitatif.
Les modalités de rétention des crevettes dans l’estuaire sont également
analysées.
1 . V A R I A T I O N S
I N T E R A N N U E L L E S
D E S
C A P T U R E S
1.1. ORIGINE DES DONNEES
Salinité
Nous avons pris comme points de repères, pour caractériser la situation
saline de l’estuaire, les sali.nités au niveau de Ziguinchor (fig. 1) d’une
part en fin de saison sèche (mai-juin), d’ autre part en fi in de saison humide
(octobre-novembre).
La série historique des données présentant de nombreuses lacunes, nous
nous sommes référé aux salinités calculées à 1 ‘aide de deux petits modèles
établis en 1978 (LE RESTE, 1984) et qui ont donné jusqu’ici satisfaction.
s1 = - 1,484 VI + 77,6
r = - 0,81
s* = - 3,462 v2 + 103,5
r = - 0,93
S1 et S2 étant les salinités (g/l)jde fin de saison sèche et de fin de
saison humide et V un volume d’eau (km ) calculé à partir de la pluviométrie
des cinq dernières saisons pluvieuses sur le bassin versant. La pluviométrie
de chaque année étant pondérée par un coefficient dégressif quand on s’éloi-
gne dans le temps :-i, I, l . ..).
2 4 8
Résultats de la pêcherie
Les captures sont connues au nivea.u des usines ‘qui achètent la quasi tota-
lité de la production. Nous n’avons tenu compte que des résultats postérieurs
à 1967 de manière à ce que 1’ interférence de l.‘effort de pêche soit négligea-
ble. Le poids moyen des crevettes pêchées a été: calculé à partir de la venti -
lation des prises par catégories. Il correspond à 1.a médi.ane de la distribu-
tion des prises en fonction du calibre.
Pour calculer la valeur de la production nous nous sommes référé aux prix
pratiqués par la SEFCA(1) en 1983.
. - . - . ~ I -
- - . -
(1) Société des Entrepôts frigorifiques de la Casamance.

1 0 1
Poids individuel
Prix au kg
k)
(F. CFA)
> 3393
2 400
33,3 - 25,0
1 900
25,0 - 26,7
1 300
16,7 - 10,O
800
10,o - 7,l
650
< 7,1
500
Le poids unitaire moyen des crevettes pêchées est toujours compris entre
7,l et 25,0 g. Comme il existe une relation 3 peu près linéaire entre le prix
au kg et le poids unitaire moyen pour les trois catégories impliquées, nous
avons tenu compte de cette relation pour le prix moyen au kg des crevettes
pêchées e
2 . R E S U L T A T S
Bien que les variations saisonnières ne soient pas toujours identiques
d’une année à l’autre, on peut considérer qu’il existe deux saisons de pêche,
Nous rattacherons les prises de janvier à juillet à la première - nous les
appellerons de saison sèche - et celles d’août.à décembre à la seconde - nous
les appellerons de saison humide.
Nous considérerons successivement les résultats pour chacune des deux sai-
sons puis pour l’ensemble de l’année.
2.1 0 RESULTATS DE SAISON SECHE (fig. 2)
Que ce soit pour le tonnage capturé, pour le poids unitaire des crevettes
ou pour la valeur de la production, la distribution des résultats en fonction
de la salinité de fin de saison sèche présente la même physionomie. En deçà
d’une certaine valeur de la salinité la valeur du paramètre considéré tend à
augmenter ; au delà elle tend à diminuer.
Variations des prises (fig. 2A)
Pour des salinités infsrieures à 46 %, les prises tendent à augmenter, jus-
qu’a atteindre une valeur maximale de 1 000 tonnes, lorsque la salinité augmente.
Pour des salinités plus grandes elles tendent à diminuer. Un point, qui carres- -
pond à l’année 1981, présente une anomalie par rapport à cette tendance ; bien
que la salinité ait atteint 51 %Oles captures ont dépassé 800 tonnes.
Variations du poids unitaire (fig. 2B)
Les crevettes atteignent un poids maximal (20 g) pour une salinité d’envi-
ron 44 %, . Il est intéressant de noter qu’en 1981 le poids unitaire des cre-
vettes était faible, ce qui est logique étant donné la forte sursalure qui
régnait alors. Les captures importantes enregistrées cette année la sont donc
imputables à un recrutement exceptionnel.

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1 0 3
Variations de la valeur de la production (fig. 2C)
La valeur optimale (1400.106 F. CFA) a été enregistrée pour une salinité
de 46 20.
On constate que l’amplitude des variations de la production est plus im-
portante en terme de valeur (1 à 4,7) qu’en terme de poids (1 à 3,3), quan-
tité et qualité évoluant, d’une manière générale, dans le même sens.
2.2. RESULTATS DE SAISON HUMIDE (FIG. 3)
0n observe la même double tendance qu’en saison sèche.
Variations des prises (fig. 3A)
Pour-les salinités inférieures à 30 X0 en fin de saison des pluies à
Ziguinchor, les captures tendent à augmenter jusqu’à atteindre 800 tonnes
environ ; au delà, elles tendent à diminuer.
Variations du poids unitaire (fig. 3B)
La valeur maximale (environ 1300.106 F. CFA) est enregistrée pour des
salinités de 25 - 30 %,. Comme en saison sèche l’amplitude des variations de
la valeur de la production (1 à 11) est nettement supérieure à celle du
tonnage pêché (1 à 3,4).
2.3. RESULTATS POUR L’ENSEMBLE DE L’ANNEE (FIG. 4)
Il est impossible de caractériser l’évolution de la salinité pendant une
année par une seule valeur. Néanmoins, dans un précédent travail (LE RESTE,
1980, 1984) nous avions constaté une bonne corrélation entre les captures de
l’année et la salinité de fin de saison sèche. Cela est probablement dû au
fait que la salinité de fin de saison humide dépend en grande partie de la
salinité de départ, qu’il y a généralement une certaine inertie climatique
et qu’enfin le recrutement de saison humide a lieu à une période où la plu-
viométrie de l’année, en ce qu’elle peut avoir d’excessif dans un sens ou
dans l’autre, n’a pas encore pu infléchir la salinité vers des valeurs
extrêmes, Nous nous référerons donc aux salinités de fin de saison Sèc:he à
Ziguinchor.
L’évolution en clôche des résultats, notée pour chacune des deux saisons
est encore observée à l’échelle de l’année.
Variations des prises (fig. 4A)
Les captures maximales (1500 tonnes) sont enregistrées lorsque la sali-
nité est comprise entre 44 et 48 Z,,. L’année 1981 se signale par une très
forte anomalie positive.
Variations du poids unitaire (fig. 4B)
Le poids maximal (18 g) est noté pour une salinité de l’ordre de 44 x0.
Variations de la valeur de la production (fig. 4C)
La valeur maximale (2400.106 F. CFA) correspond à des salinités comprises
entre 44 et 48 X0. L’amplitude des variations est ici encore plus importante
(1 à 3,3) que celle concernant les tonnages (1 à 2,2).

l
l
l
l
0
l
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1 0 5
3 . R E T E N T I O N
D E S
C R E V E T T E S
D A N S L ' E S T U A I R E
Au delà des variations globales que nous venons d'évoquer, nous avons
tenté. d'analyser les mécanismes qui commandent les variations quantitatives
et qualitatives des captures. Nous avons d'une part étudié les déplacements
des crevettes dans l'estuaire, d'autre part l'influence de deux parametres
du milieu, la salinité et la vitesse du courant, sur la taille des crevettes
pêchées.
3.1. DEPLACEMENT DES CREVETTES DANS L'ESTUAIRE
Nous avons plus particulièrement étudié les déplacements qui aboutissent
a deux types de répartition des tailles, le long de l'estuaire,très caracté-
ristiques et opposés. Dans le premier la taille des crevettes tend à diminuer
de l'aval vers l'amont. Dans le second, au contraire, elle augmente de l'aval
vers l'amont.
Des études sur les variations saisonnières de la répartition des post-
larves et des juvéniles (LE RESTE,
19821, sur la composition des prises pen-
dant le flot et le jusant, ainsi que des marquages de crevettes (LE RESTE
et ODINETZ, 1986) ont conduit aux conclusions suivantes.
Au moment du recrutement des postlarves (surtout en fin de saison humide
début de saison sèche et en fin de saison sèche) celles-ci colonisent tout
S'estuaire mais sont surtout abondantes jusqu'à Tambakoumba.
Les crevettes grandissent ensuite plus ou moins sur place avant de re-
tourner vers la mer. La taille de migration est d'autant plus grande que les
conditions environnementales sont plus favorables. Le premier cas de répar-
tition des tailles signalé plus haut correspond ainsi à une péjoration de
l'environnement vers l'amont. Le deuxième cas, au contraire, correspond à
une amélioration du contexte environnemental vers l'amont. Les deux types
de scénarios sont présentés dans la figure 5.
3.2. TAILLES DES CREVETTES
Nous avons pu montrer qu'il y avait une bonne corrélation entre la
taille des crevettes p&hées d'une part, la vitesse du courant et la sali-
nité d'autre part (LE RESTE, 1986).
L'équation qui lie les trois paramètres peut s'écrire :
L=- 0,00661 S2 + 0, 384 S - O,t26 V + 27,5
L étant la longueur céphalothoracique en mm, S la salinité en g/l et
V la vitesse maximale du courant de surface en cm/s.
Nous avons présenté dans la figure 6 le diagramme des tailles calculées
à l'aide du modèle pour différentes valeurs de la salinité et de la vitesse
maximale du courant. Sur la figure 7 sont présentées, pour différents sites
et pour les années où des mesures ont été faites, les valeurs observées et
les valeurs calculées.

Lcjmm)
6
V
0
10
1s
70
2s
3 0
3s
4 0
4s
5 0
SS
60
65
1’0
1s
s %,
Fig. 6.- Modèle taille-courant-salinité
in84 e7 78 Il a2 8J 04
-- .bs.,vi
c-4 04lCUli
Fig? 7,- Tai Ile prCdite e t t a i l l e calcu

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B I B L I O G R A P H I E
BONDY (E. de), 1968.- Observations sur la biologie de Penaeus duçrurm au
Sénégal. Dot. sci. Cent. Rech. Océanogr. Dakar-Thiaroye, 16, 50 p.
LE RESTE (L.), 1980.- The relation of rainfall to the production of the
penaeid shrimps Penaeus duoramuz in the Casamance estuary (Senegal). In
Tropical ecology and development. Proceedins of the Vth International-
Symposium of Tropical Ecology, Kuala Lumpur (J.I. Furtado, editor) :
1169 - 74.
LE RESTE (L.), 1984.- Etude des variations annuelles de la production de
crevettes dans l'estuaire de la Casamance (Sénégallin Etud. Rev. CGPM.
Aménagement des pêches dans les lagunes côtières (Jx. Kapetsky et
G. Lasserre Editeurs) 61 (1) : 253 - 69.
LE RESTE (L.), 1986.- Influence de la salinité et du courant sur la taille
de la crevette Penaeus notialis dans l'estuaire de la Casamance (Sénégal).
Rev. Hydrobiol. trop. (sous presse).
LE RESTE (L.), ODINETZ (0.1, 1984.- La pêche crevettière dans l'estuaire de
la Casamance en 1984. Arch. Cent. Rech. Océanogr. Dakar-Thiaroye, 129
10 p.
LE RESTE (L.), ODINETZ (0.1, 1986.- Etude des déplacements de crevettes dans
l'estuaire de la Casamance (Sénégal). Rev. Hydrobiol. trop. (sous presse).
LHOMME (F.), 1981.- Biologie et dynamique de Peaneus notialis au Sénégal
Thèse de Doctorat d'Etat. Univ. Paris VI, 255 p.
RUELLO (N.V.), 1973.- The influence of rainfall on the distribution and
abundance of the school prawn Metapenueus macleayi in the Hunter River
Region (Australia). Marine Biology, 23 (3.) : 22î - 228.

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D 1 S C LJ S S 10 ZJ
DURAND : Peut-on penser à un modèle unique s’appliquant 2 l’ensemble des
situations, pour rendre compte de la production ?
LE RESTE : Deux régressions linéaires successives pourraient assez bien ren-
dre compte de l’ensemble, mais il est possible aussi qu’une courbe
en clôche puisse être ajustée.
PAGES : Une modélisation par deux droites serait peu satisfaisante car il
est douteux que l’on puisse expliquer une discontinuité correspon-
dant au passage de l’une à l’autre. 1Jne courbe en c?ôche serait
mieux adaptée.
MILLET : Bon nombre de descripteurs écologiques ont cependant un caractère
discontinu.....
MILLET : Pourquoi a-t-on choisi la vitesse du courant pour rendre compte
de la taille des crevettes pêchées ?
LE RESTE : Parce que ce paramètre est mentionné, dans la littérature, avec
la salinité, pour expliquer les variations de taille à la migration.
Il est intéressant de mentionner que le modèle élaboré en Casamance
a été utilisé avec. succès en Guinée Bissau pour apprécier les possi-
bilités de rétention des crevettes dans les dîffférents estuaires.
MILLET : les observations sur ‘le p’lancton ont-elles été prises en compte ?
LE RESTE : Non car elles sont encore trop peu nombreuses.
TOURE
: A-t-on cherché a caractériser l’environnement par des facteurs
explicatifs plus fins que la salinitd ?
LE RESTE : Non, parce que la salinité, qui est facilement mesurable est, de
par l’amplitude de ses variations, le facteur prépondérant et qu’il
doit conditionner de nombreux autres paramètres chimiques et biolo-
giques. Mais on
a vu que des anomalies de prises ou de taille des
crevettes existaient en ne tenant compte que de la salinité. Il y
aurait donc des recherches à effectuer pour tenir compte d’autres
descripteurs.
TOURE : Peut-on interpréter les anomalies observées pour les débarquements ?
LE RESTE : Oui, dans une certaine mesure. Par exemple l’anomalie positive
de 1978 est due au fait que les crevettes étaient anormalement gran :ies
eu égard à la salinité très élevée. L,‘anaomalie positive de 1981 en
revanche, n’était pas due à la taille des crevettes mais à leur
exceptionnelle abondance. Mais je ne sais pas à quoi sont dues ces
anomalies de taille et d’abondance.
DURAND : Toutes les données ont-elles été prises en compte ?

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LE RESTE : Seulement après 1968 car auparavant le stock n'était pas
pleinement exploité et l'effort de pêche interférait fortement
avec les conditions environnementales.
B. DIAW : Pourquoi avoir choisi la salinité à tel endroit et à tel moment ?
,E RESTE : Parce que c'est pour Ziguinchor en fin de saison sèche et en fin de
saison humide que les données historiques sont les plus nombreuses.
Mais il n'est pas certain que ce soit la meilleure façon de caracté-
riser la salinité dans l'estuaire. Il faut s'interroger sur les
meilleurs descripteurs possibles, qui ne seront pas nécessairement
les mêmes suivant les problèmes considérés.
DEGEORGE : A-t-on cherché à élaborer le modèle par voie expérimentale ?
LE RESTE : Non car cela demanderait des moyens extrêmement lourds et onéreux.
GNING : En dehors de la salinité, quels sont les autres facteurs de I'environ-
nement jouant un rôle sur la croissance des crevettes.
LE RESTE : On peut citer la température, l'oxygène au niveau du fond, la
richesse trophique....
PAGES : Quelle est l'alimentation des crevettes.
LE RESTE : Elles se nourrissent des petitsorganismes disponibles au niveau
du fond : copépodes, nématodes, roraminifères, diatomées....
COUTEAUX : Beaucoup de crevettes sont infestées par des microsporidies en
Casamance. Il y a un effet négatif sur la croissance. On ne sait
si cette infestation est à rattacher à l'évolution des conditions
du milieu,
DEGEORGE : Quelles sont les répercussions des captures dans l'estuaire sur
l'exploitation des crevettes en mer ?
LE RESTE : D'après les travaux de LHOMMB et de CAVERIVIERE elles sont peu
importantes. Cela peut s'expliquer d'une part par le fait qu'au
niveau de la Casamance la zone en aval de Ziguinchor, très riche en
juvéniles
repartant directement vers la mer, est interdite ;it la
pêche ; d'autre part du fait que le recrutement en mer se fait en
grande partie à partir des estuaires de Guinée Bissau peu exploités.