?UAND L E S I)IOLA Sf T O U R N E N T V E R...
?UAND L E S
I)IOLA Sf T O U R N E N T
V E R S L A
f’EC!iE
("1
Bernard LLERES
1 N T R 0 1) U CT 10 N
L(e\\. rays diola., qui correspond en gros, à la Basse Casamancs, ol'fre dés eaux
riches ai poissons et crustacés ; la population traditionnellemen-t tou.rnée v,ers
l'a,s:ri':.nlture, porte un intérêt croissant aux activités halieutiques.
Le3 succ?s et les échecs de quelques ex$riences en cours mettent en évi-
lenre Yes facultés d'adptation d'un groupe humain 3 un environnement 6conomique
p:n rile i:li‘ rwtation, mais aussi les difficultés du processus de reconversion et
1 es 0b::t:jcleS gênant l'acc+s à un secteur d'activité qui est entre les mains
,I'étranr:ers à la région.
1 .
L E S
D I O L A E'I' L A
B A S S E
CA 0 APIAN C:J
7 . 1 . L-:S I)lOLA ET L'ENVIRONNEMENT HUMAIN
En lU81,
265 930 diola étaient recensés au Sénégal, s0i.t 5,3 fi de :La po-
*.,uIztic:)n nationale (Simon Economique du S&&a1 1981 ) . Si que.!:.lues ind-ivi-
,j.us Ch(:>; y irent de migrer vers les grandes villes du pays et en particulier vers
18 ic3,pital.e, le plus qrand nombre est demeuré en Basse Casamance. Lfi., ils CC-
+oient 83~ -etits grouces ethniques, soit installés depuis des temps très loin-
tains (les baînouks :.premiers occupants de la région ?), soit originaires de Gui-
-
-
z”
;
Pi::sau comme les mandjack, les rnankagn ou les balantes. Ces groupes occupent
. .
.
'je:; teri:i tolres restreints et ne dénassent ,jamais 20 000 individu:: (Atlas Natio-
11a.i. du !?%négal). Ve.rs l'Est, en direction de la Yoyenne Casamance, ?es diola en-
-
-
i,rerrt en contact avec les populaticns manding.
.
C:,lnr;rients de former une communauté oriainale, les diola eux-mêmes
_-
("1 Professeur agrég6 de Géographie
Conseiller oédaqogique au "Finistère de 1'Education Nationale Dakar
SENEGAL
-
"-

QUAND LES DIoLA S
E
TOURNENT
V E R S L A P E C H E

S 0 Y 24 A 1 R E
1. LE DIC!LA FT LA BASSE CASAMANCE.
1.1. L-:s diola et l'environnement humain
1.2. !,a basse casamance : les milieux naturels
‘1. .
;.,A Pfi:CF;E EN EUSSE- CASAMANCE : iJNE ACTIVITE SECONDAIRE FOUR LES IIJIOLA
2.1.
Le diola est avant tout agriculteur
'2,. 3.
.~. I,a n$c+he est avant tout pra.t.iq&e par des populations ailog?nes
'3, :,ES 9; !':LA FI' 13TERESSENT DE PL'IJS r:ni PLTJS A LA PECHE
'3.1.
qllsieurs f'acteurs incitent les diola à se tourner à la p$che
3 . 2 . I,'intérêt pour la pêche a Pr+is des aspects differents

Conscients de former une communauté originale, les diola eux-mêmes dis-
tinguent , à l'intérieur de leur monde, des entités différentes ; chacune d'el-
ltx correspond à une région d&terminée (dyiwat des environs de Piembérirrg,
fl.c,uy! et cassa autour du village d'Oussouye,
-Y--
bliçs et karone près de Kafoun-
t:ine et GX&oulou,
les djougout à l'Ouest de Bignona...) (L.V. THOMAS '!959) ;
chacune Foss%e ses traditions, son dialecte.
1.2. LA BASSE CASAXANCE : LES MILIEUX NATURELS
Ije pays diola, l'Ouest de la Casamance, est un ancien golfe nouakchottien,
:5éFaré de la nier par des cordons littoraux, Irogressivement comblf pa-r des allu-
viens fluviales et marines. C'est actuellement un espace amphibie o-Ù un réseau
cmpl e >re Ile bras d'eau isole des marècages et des lambeaux de terre ferme (grès
argileux, calcaires marneux et sables de l'oligo-miocène).
&e ('ours du Fleuve Casamance, orienté Est-Ouest, constitue l'axe principal
dz1 .résea\\l hydr'ogra,phique c Le "fleuve", dont les rives ne sont separges que par
YX&-h:~3 Y au niveau de Ziguinchor, s'élargit progressivement vers l'aval, il at-
teint !$ 2 '5 Kms à une dizaine de kilomètres de la mer, puis se rétr&it à. l'em-
muchux elle-même (2 kms) . La. profonde-dr du chenal central varie entre 20 et
5 rn (nr?s de Ziguinchor elle dépasse 10 m) . Le "cours d'eau" est. encombrg de nom-
hr‘eux bancs sableux dont certains émergent à marée basse.
Fout. au long de l'année le nh6nomène de marée se fait sentir kJien en amont
de I3 :tapit,a.le ca,i:a.mança.ise, il détermine des courants rapides (O,? 2 ?,7
noeuds ) (Lahomme, 1978). En effet, l'écoulement continenta est trhs r6duit 2 70-
'30 kilorn%res de la, mer la salinité peut atteindre 40 $ à la fin de la saison se-
ithe et ne descend que très rarement au dessous de 5 7. (fin de l'hivernage).
!Ii part et d ' autre de cet axe, une infinité de chenaux dont la largeur va.-
:qie de ,q'iel.ques mètres à quelques centaines de mètres, insinuent Leurs r3mificü-
tiens ; l'intgrieur des vasières et entourent de multiples ?Les OU îlots. Ces
-ii--y-
chena.uu dont la profondeur ne dépa.sse guère 5 mètres, appelés "bo'lons" 0.1 ma.ri-
----3-- -
cet s , -0ermettent la rirculation des pirogues à. travers toute la, !:a,samanee. Les
.j)er:;es t& ces chenaux sont colonisées par la. mangrove (Rhizophra, dont les ra-
-tin?s -+n 6chasse ga.,gnent du terrain sur 1'6lément liquide, Avicenia, & l'arrière,
~br:>issmt sur des vasières vives). A l'intérieur, les "tannes" submcr-,f;s pen-
~;Ia,nt 1-1. :sa,ison des pluies, offrent le reste du temps des sols nus, salé:-. et sté-
r 1 le 8
-,ciunlis 2 la ?iflation éolienne. Les "tannes" -les plus a.ncicns peuvent ê-
tre <'GI,onisés par une végétation herbacge et portent des rizières.
‘1 .;:. 1. La Côte
-
-
1Jn Océan en gén6ra.l calme baigne le littoral casamançais ; q~!.xQqut~r; houles
!lU :':ud-oUe3t.,
une petite mer du vent. (vagues peu hautes mais à fa~ible longueur
(i1~-,13dr 1, des grains pendant l'hivernage , peuvent venir gêner la navigation en mer
mai:: a.ils::i dans 1 ' estua.ire.
-.'63 ligne du rivage Atlantique, assez régulière, présente des aspects variés :
_" au Nord de l'embouchure, côte basse sableuse, rectiligne sur plusieurs
:ii zaines de kilom&tres, bordée vers l'intérieur par un cordon de dunes plu:; ou
FO111S $5x&.
- au Sud, trac6 &niS:ral plus ondulé ; une série de caps, où a.ffleure la cui-
:*a.s:ie ferrugineuse, sépare de larges anses orientées au Sud i?uest ; a,u fond de
c * e :; an P 6' s une plage soulevée surplombe de quelques centimètres (50 à. 100 cm) la,
r:l:qy ~lc+,uelle ba,ttue par les va,gues ; v e r s l ’ i n t é r i e u r le talUS IJ:ii?fois abrUpt
C~'WI~ ?a.lsise morte (10 2 15 m de dénivellation), taillée dam du ma,t&ieI sa.blo-
:Lr!+.le:ix d'âge plio&ne ou qua.terna.ire , peut par endroits g&er l'ace?+s ii. la mer.

1.2.2. L#e milieu biologique
.----
Le; eaux intérieures et celles de l'océan, de part et d'autre de L'embou-
c:k.x-e 2' avsrent riches en poissons et en crustacés (crevette, langouste). Par-
mi les nrincipales espèces capturées on peut retenir : 1'Ethmalose (Etkmahsa
<brsa%r:.; ; cxdi?ff : &?bo) qui vit sur la frange côtière durant l'hivernage et
remonte 1 'estuaire 3 la saison sèche ; le Mulet (/kg;2 spp) que l'on -tro.uve
,iusXque ,la.r:s les marigots les moins profonds ; le silure ou Machoiron (A&.us) ;
I.a :far:)e blanche (Amadasys jubelini), la sole langue, la grande carang?Jle (Ca-
~ww cl:wwi~~s ) . Les requins , les capitaines et les barracudas représente:nt les
$Il.; <r'9sse s espèces, capturées essentiellement en mer, dans le cours de 1s Ca-
.;amance et dans les plus grands belons. Les langoustes sont pêchées dans Ies
eaux oc&aniques immédiatement côtières. La crevette (Penaeus &ouwi) autrefois
.abondante dans le fleuve et les chenaux, a fait l'objet depuis 10 3 15 ans de
ori.3es importantes.
1 .2.3. La végétation et l'évolution climatique
33:;S l'espace amphibie, déjà. décrit, les zones les plus élevées Si312t oecu-
,,ér ; p:i.r
une foret plus ou moins dense correspondant 2 un climat ';;ropica:! où la
* .
:i;al:;on sèche dure 7 à 8 mois.
Ziiruinchor reçoit en moyenne 1 550 mm de pluie par an, tombant entre le
:;loi.:; dr3 juin et le mois d'octobre, avec maximum en août. Mais, depuis 15 ans,
la. slu.Kosité de la région a consid&ablement baissé ; de 1968 à 1382 le:2 pré-
,!ipita?.ions annuelles n'ont jamais atteint les1 550 mm.(période de sécheresse
cycliq-le 01 assèchement du climat ?) fig. 1).
+t,t,e diminution des précipitations entraîne une baisse du niveau des nap-
ne3 phr$at iques ( le niveau est passé de quelques mètres a plus de 1'7 mètres à
i'Oues?, de la canitale casamançaise, handicape énormément l'sctivit6 agricole et
riugmen+,e la salinité des bolons et du fleuve
augmentation de 15 $ dans les der-
niares années (LE RESTE L., comm. pers.)
-1‘1 est donc possible, sans rentrer dans les détails, de distinguer deux
milieux: aq.latiques :s'offrant à l'activité des populations de pêcheurs :
- - -- les eaux calmes et peu profondes des bolons et des marigots, 02 :La p$-
i:he aux petites esnèces et aux crustacés peut s'effectuer à pied ou 5 -L'aide de
frê l-es esquifs.
- les espèces marins et l'estuaire où le clapet, les vagues, voire la hou-
.Le t-xii;ent des embarcations stables et une certaine maîtrise des techniques de
i:av -7
f'
L,La,.,:Lon ; à côté des petites espèces, des poissons de grande taille fréquen-
ren-;
..,
ces eaux.
Ikis jusqu'à nos jours, les populations diola n'exploitent que trk par-
tiel.lement ces richesses halieutiques.
2. LA
P E C II E
E N
B .A S S E
C A S A M A N C E
[j ;iJ yy
ACTIV [TE
S E C O N D A I R E
P O U R
L E S
D 1 0 L A
'-j
I. 1.
.
LX LTQLA EST A'JAXT TOUT AGRICULTEUR
il maîtrise parfaitement les techniques de la riziculture, 113 riz consti-
:u:~nC 13 base de son alimentation ; .1.es hommes consacrent une partie de :Leur
tem:js
,
,2
~., la récolte du vin de palme ; l'élevage peu développé ne concerne que
:Le:; porcins, les caprins et quelques bovins, dans la vie courante la consomma-
+,ior; d'ô viande est "aible. L,e maraîchage près des centres urbains la cul--

tyZure de l'arachide fournissent des denrées commercialisées. L'artisana;t; (van-
ncrle ; poterie cassa à Edioungou près d'Oussouye) procure les objet? de pre-
rnière nécessi-té.
R~ur pallier 2 la faible consommation de viande, le poisson frais ou sé-
ché constitue un appoint alimentaire 'I on négligeable (1). Pourtant, tradition-
nellement,, les habitants de la régior, ne Dêchent que durant le;lrs "tcmps"liLres
pour satisfaire les besoins du moment et de la famille". (THOMAS L.V., 1957).
Seuls les bliss-karone et les diola de Pointe St George, pouvaient. pen-
: ‘ il;+; Ir .rlîortt~ sr,isc!n %priccle faire un véritable commerce du poisson frais ou
séché, your se Frocurei de l'argent liquide (TXMAS L.'J., 1957).
MGXY que dans le Cap-Vert et sur la Petite Côte,
la pêche est encore par-
I'oi:; une activité collective ("sociétésl) de pêcheurs utilisant la serine de
plage). ici, jusqu'à une époque Acente, elle a conservé une fOlTIiC? surtout in-
dividuelle, les pêcheurs ne s'éloi[;nant jamais beaucoup du village. Cependant
32 encore, THOMAS releve le cas de bliss-karone chez lesquels "la pêche peut
:"c'nner hieu li. de véritables migra,tions sa.isonnières"
"'qes
. . . I.. familles er;t.ières"
dans les annk:es 1950, "allaient s'installer assez loin de leur village, pour
une dur& de deux ou trois semaines, durant la saison sèche". Les femmes pra-
tiquaient la cueillette des huîtres (fixées sur les racines des pal&tuv-iers)
pendant -rie les hommes s'adonnaient à la pêche proprement dite.
Les instruments utilisés par les diverses populations manifestaient et rna-
I:i t'i?sterrt, encore, une remarquable adaptation aux conditions du milieu : fai-
ble profondeur des marigots, courants de flux et de reflux, variations de ni-
veau liés au phénomène de la marée.
L,'abondance du poisson dans les petits bolons ne rendait pas nécessaire
des sorties lointaines et périlleuses dans l'estuaire ou en mer. Jusqu'à L;ne
$oque r6cent.e les diola n'ont pas ressenti le besoin d'affronter des 6léments
hostiles.
L.a pêche traditionnelle se prat.iy;;e 2 pied ou à l'aide d'une pirogue mo-
joxyle taill6e dans un tronc d'arbre (en g&&al dans un fromager) par les
habitants du village et parfois par les laobé (artisans sp&ial.is& dans le
t~ravail du bois ) . Cette embarcation toute simple, d'un prix modeste (50 2
60 000 C?A en 1983) s'avère bien suffisante pour naviguer sur les eaux cal-
mes , 9roches du village.
Louis Vincent THOMAS (1957, 1959) décrit les techniques et les instru-
o.ents e3ployés ; il distingue plusieurs types de pêches :
- la pêche au harpon déjà en voie de disparition dans les années 1950.
- la pêche à la ligne, surtout pratiquée par les enfants
- la pêche au filet ; les diola se servent
. de l'épervier lancé par un individu 3 pied ou en pirogue
. d'un filet manié par plusieurs hommes à partir d'une pirogue ;
'.(z ?i:L~:t naze des noms différents suivant la région (Huteng à Pointe St-George,
!-lubanen chez le floup, Sisok chez le bayot).Il a une forme rectangulaire,"i%
Pst maintenu entre deux pieux qui se prolongent sur les côtés par des filets
latéritur: triangulaires se terminant par deux cordes", au centre de l'engin un
appât a.t,tire la proie. Pour capturer le poisson, les hommes installés dans
l'embarcation ferment les filets la,t&aux en tirant sur les cordes.
(1) Estimations de la consommation par habitant et par an en 1975 -
Cap-Vert &5,9 kg
Casamance 9,l kg
Scvxce : plan d'action de la pêche s&égalaise 2è phase.

7
. d'un filet individuel rattaché à deux bois parallèles que l'on
-
";,.] (y.{;$ ,i:x-::i 1. ' i-â:1 et, -cetire C~I rnpprochant les piquets latéraux" (appelé
Hunabum ,? Po.inte St-Jeorge, Ekin chez le bayot).
- la pêche au panier et à la nasse :
. le Danier (appelé Esuh à Pointe St-George et chez les, bliss-karone,
-
Xayeg en flou-, Esay en bayot), confectionné en fibre de rônier, de forme tron-
conique, ouvert en haut et en bas, ii est simplement posé sur le fond ;I le pê-
P'riel,ir Lt?
saisit de la proie en passant la. main par l'ouverture supériwre.
. la nasse (Fiunum à Pointe St-George, Hukulem en floup, EQônhye en
'+ck ) f:ibr%luée avec la même fibre que le panier, de forme allongée elle pré-
:::entë une seule ouverture à l'une des extrémités ; le pêcheur pose 1.'eng1.n s.ur
3.e for;?, l'ouverture tournée dans le sens du courant.
-. 1.7 pêche Gi. 7 'ai fie île harr:~.ge:3 fixes
.~-...-------
; ces barrages qui ont de fc;rmes va-
yi6er: peiivent être édifiés 2 l'aide de baguettes de bambou de 1,s 2 2 m de hau-
t;-:r r&nies par des ficelles de rônier ou bien "5 l'aide de pieux fichés dans
Ile fclnd, les uns au contact des autres". Lie poisson qui pér&re dans Iles chi-
canes dln barrage se trouve pris au piège lorsq-se le niveau de :L'eau baisse, 2
rmrée dosr _endante (Bouil 2 Pointe St-George, Boupagaboti dans la régior! de Ri-
~;Y..ona ).
Ces diverses techniques, dont i,ertaines encore utilisées, ne permettent
pas de T)rises massives, mais, tout en satisfaisant les besoins aI.imentaires,
<$Iles ont l.e mérite de ne pas appauvrir la faune aquatique.
L,qmi 3
quelques années, plusieurs faits ont incité ou obligé les diola à
-
-
SE tourner vers une pêche plus "6-.fficace"
; pêche largement pratiquée par des
pc pul- st ions venues (?1 YJord occupant; un "vide" laissé par les autochtones.
,>
< .Z'. 7. L!J; :<randes mi.,n;rationc, <le pêcheurs touchent cependant per: 1 a Casamance
Les déplacements de population:; de pêcheurs, à la recherche d'eaux p::is--
:~.cnne~sns et de bonnes conditions ~I'écoulement des produits, constitue une
Its caractéristiqties de la pêche artisanale sénégalaise. Yais la !:asama.nce se
.f-. Y'OUV e 5 l'écart de ces grandes mii;rations atteignant leur point c:ul.minant a;,
cceur de la saison ssche.
L.'$i;-Lde des mouvements de pirogues au mois d'avril 1982 (voir carte figu-
re n ' 2) donne une idée de l'ampleur des migrations et de la place marginale
occupée par Iles rËgions mi?ridionales du pays (1).
St-Lo:lis (950 pirogues guet ndariennes), la Petite Côte (260 pirogues sé-
-&?re et lébou) et le Sine Saloum (environ 96 pirogues naom.inka) fournissent les
contingents de migrants les plus conséquents.
L#es embarcations
se dirigent vers Kayar (qui reçoit plus de 39 $ des piro-
crues mii;rantes) vers le rjap-Vert (1X,4 % des pirogues migrantes), vers M~OU:~
et Jcal (30,9 % des effectifs migrants pour les deux centres) ; la Casamance
ri'acc3eille que 6,9 % des embarcations effectuant un déplacement au moisvril.
--~-
3 . 2 * y .
DWIS IF? D:QTS diola p1uç.i eurs ethnies allogènes s'ation:lent s-l:*, -->f-che
- - -
- T:)ucoul.eur : Un certain nombre de pêcheurs venus du fleuve Sénégai, des
walo-walo (bas fleuve) e-t des cubalbé (-tioubalo du cours moyen) appartenant à
-.---.
(1) Source SC!CECO-PXHART. Recensements de Xa pêche artisanale maritime xl.2
Sénégal. CRODT.

1 ' ethnie toucouleur
.-m.-.eTi
se sont installés à demeure à Ziguinchor et 2 Goudomp, ,2
q-~lqi.?s kilornetre:; en amont de la capitale casamançaise. Madame Van Clli. B()I\\T-
N!!f:DEL estime 2 plus 'le 3000 le nombre des pêcheurs toucouleur établis dans :.1,
r6p;iw (‘Jan Chi BONNAYDEL : rapport no 1 du Plan d'action de la i‘êche S&&;a-
lrti.se ; :~aractérist,iq:les ethniques r?t socio-économiques des popul.:ttiorLs de pê-
G~!eur-s fjJ< littoral sénégalais),
1,~s nremiers arrivés, dans les années 1949-1950, étaient deE saisonni.ers
s’admr:a;nt, '?I :La capture des crocodiles ; en 1957 ils se mirent ii pêcher l'eth-
nn,los~ (zobo) et le mulet, puis se fixèrent près des lieux de pêche (au début
des années 60 % Goudomp).
I‘i partir de l'installation, par un expatrié d'origine italienne (M. Fran-
zC;ri), d'ilne usine de traitement de la crevette en 1963 (entreprise Capcrus deve-
ri ::' '3a.Y' La suite AmerTer), ils s'intéressèrent 2 la capture de CP crust,aci‘. La
pfiche 2 .Ia crevette (~trefois négligée) devenait une activité r&wnérat.ric:e.
Actuel lement :Les rJ&zheurs originaires du Sénégal septentrional demeurent les
wincipa:lx poilrvoyeurs de la S.E.v.C .A.(2)
: société d'économie mixte qui i'our-
ni?, :i.a mat,i.?re wemi&e aux usines Amerqer-Crustavif (60 % des qwjtas) et. Ehse-
~hti.ï. (40 % des quotas).
Jllelql;és conflits émaillent les relations entre autochtones et to!lcol;leurs ; les
pwfliers renrochant aux seconds de rwatiquer leur art de manière inconsidé&e
et d'&uiser :Les richesses halieutii,:ues (dans la région de Goudorr.p, des serines
1~ pla,c;f- de p:l.~ d‘un kilomètre de long permettent de barrer entièrement l.e
f:LwIvê~.
- Vi.c~~inlc,a : S'1 'quelques sérères niominka se sont fixés à demeure 2 Ziguin-
2hor (77m25irof;ues) ) à Boudiédiette (10 pirogues) et à Elinkine (10 piro-
-;U~S~ (-i-tiii'f'res fournis par les pêcheurs), la plupart d'entre eux r.e passent que
q:;elf>~l,F s
m3is Gar an en Casamance ; ils arrivent en septembre-oc.:tc~bre Est. re-
p:lz*tent en ju'in-juillet , au début de la saison des pluies pour se livrer 2 l'a-
Dri cultwe
3 .
.
IIE s'installent de préférence sur le bord du fleuve GLL des grands bolons,
* _
vl.tants 3ans des huttes de paille qui constituent un habitat temporaire. Deux .
(2) Wincipaux actionnaires de i.a S.E.F.C.A. en 1983
-
-
- Sosechal
: 470 actions
- Arnerger
: 450 actions
- Assemb:!ée régionale (administration)
: 425 actions
- Union régionale des coopératives de pêche
: 300 actions
-- Crustaviv
: 2~5 actions
-. Municipalité de Ziguinchor
: 200
(1
- 1 individu privé E.C.
: 100
"
- L. Franzéri
,I
:
25
- 1 individu Drivé F.G.
.
15
'r
f,
II
-. 1
M.C.
.
5
- 1
If
II
M.R.
.
5
(Sources : archives Amerqer)

9
charpentiers niominka, louant un logement en ville exercent leur métier ti Li-
guincher du mois de Janvier au mois de juin ; le bois de la foret casümançaise
fournissant la matière première pour la construction des pirogues.
Le tableau 1 et le croquis no 3 indiquent les principaux centres recevant
les saisonniers niominka (la détermination des pirogues par centre présenl;e de
sériecses difficultés, les chiffres fournis par les pêcheurs eux-mêmes et re-
produits ici ,engagent 2 la plus grande prudence).
Les niominka pêchent essentiellement au filet dormant ; une petite ; une
petite partle de la production est vendue en frais, l'autre partie est transfor-
mée SI~ place (fermenté-salé-sèché pour les silures (guedj), sa16 sèché pour
les mulets) avant d'être commercialisée.
- Pêcheurs de la Petite Côte et pêcheurs Saint-Louisiens
A la différence de leurs confrères du Sine-Saloum, les sér$re de la Petite
-
-
Côte, les lébou et les Saint-Louisiens installent de préférence leurs campements
-
-
sur le littoral atlantique : à. Abène, Kafountine, Diembéring et Cap Skirring, le
centre, de loin le plus important étant Kafountine : 45 pirogues migrantes durant
la saison sèche l'année 1982-1983 pour 23 pirogues locales (chiffres pêcheurs).
Sur les 112 piroGues migrantes en 1982-1983, 77 seraient de Saint-Louis,
12 de Nianing., 8 de Ngaparou, 7 de Ouakam, 8 de Yenne (une fois de plus ces chif-
fres doivent être accueilis avec la plus grande prudence).
La pêche pratiqilée par ces ethnies, au large des côtes casamançaises s'ef-
fectue surtout au filet dormant. Les lieux d'installation des sérère des Lébou
-
-
-
-
et des Saint-Louisiens
s'explique par la proximité des fonds de pêche, par la
pr&sence des villages diola et, de plus en plus par possibilités d'écoulement de
la production..
Il est difficile de savoir avec précision à quelle époque ces groupes ont
eff'ectué leurs premières campagnes en Casamance, mais les mouvements migratoires
vers cette région semblent assez anciens ; en 1908, Gruvel indique que les piro-
yoles Saint-Louisiens se rendent Iljusqu'en Casamance, d'où (elles) reviennent,
soit en se faisant remorquer par un vapeur, soit le plus souvent en état hissées
à bord" (GRUVEL 1908).
Les profits réalisés par les pêcheurs unordistes" ont contribué à accroî-
tre l'intérêt des diola pour la pêche.
3.
L E S
D I O L A S ' I N T E R E S S E N T
i.iE
P L U S E N
PLUS A LA
P E C H E
3.1.
PLUSIEURS FACTEURS .INCITENT LES DIOLA A SE TOURNER VERS LA PECHE
!\\ côté de l'exemple donné par les ethnies venues du nord, un certain nom-
bre d'éljments encouragèrent les diola à rompre avec la tradition et à adopter
de nouvelles techniques de pêche.
Parmi ces éléments il faut d'abord relever les difficultés de l'agriculture,
-Liées 2 Tune succesion d'années 2 faible pluviosité ; parallèlement le poisson
,3ans li?S bolons devient de moins en moins abondant et la pêche traditionnelle
de moins en moins fructueuse ; de plus les espèces capturées (mulets) ont une va-
leur marchande relativement faible.
La pêche, telle que la pratiquent les migrants,
apparaît comme un mo;yen d'ac-
i:ro?tre les revenus et de se procurer de l'argent à un moment où les possibilités
.I'ScouLement d.es produits, de commercialisation se multiplient.
30~s avons vu le rôle stimulant sur la pêche à la crevette joué, dans les an-
&e 2 1 y$:. , par l'ouverture des usines de traitement de ce crustac&.

Deonis une dizaine d'années, l'écoulement de la production de poirs,on a
i;t$ f;;r;or.l::5 par l'amélioration du réseau routier, des relations avec le nord
.du pays et par l'implantation, 2 Ziguinchor, sur le littoral, d'infrastructu-
res touristiques consommatrices de produits de la mer.
L'a&lioration r&ente du réseau de communications est lié, entre autre,
à l.i. construction des tronçons de routes asphaltées Ziguinchor-Oussouye puis
C:LISSOUy,@-Ct~p Skirring (1980-1981) supprimant les contraintes d'un bac,,
- au dallage de la route traversant les marécages au Nord de Ziguirrchor
- à l'édification d'une bonne piste en latérite entre Diouloulou et Ka-
f'ountine i 1982).
La capitale casamançaise et surtout le littoral atlantique virent s'cu-
vrir à par-tir des années 1970, un certain nombre d'hôtels accueillant une clien-
tèle internationale : Hôtel la Paillote (le plus ancien), Club Méditerranée 8
Cap Skirrinq (ouverture en 1973), Hôtel Kabrousse (1976), Hôtel Emitai (1982).
La saison touristique s'étend du mois de novembre au mois d'avril ; c'est 2 di-
re qu'elle correspond L$ la période 01; les diverses populations se consacrent à
la pêche. Les hôtels de la côte se ravitaillent, en grande partie, directement
auprès des pêcheurs installés dans la région. L'achat s'effectue soit 2 Houdie-
diette (ancien bac), soit sur la plage même à proximité des établissements.
Le:; q.;antités de poissons et de crustacés vendus ainsi, 2 un prix rémunérateur,
s'averent considérables. En saison touristique, l'hôtel Kabrousse achète, par
- Y
mol. I, , environ 3000 kg de poissons et 600 kg de langoustes aux pêcheurs ; l'hô-
tel .la ?aillote 600 kg de poissons et 300-400 kg de langoustes. On peut esti-
mer que, de novembre à avril, ce sont 50 tonnes de poissons et 10 à 11 tonnes
de langoustes, qui passent ainsi, directement des mains du productwr aux mains
des hôteliers. Les esp?ces les plus demandées aux pêcheurs sont les capitaines,
les brochets et les soles (les rougets proviennent souvent de Dakar). La SEFCA
de Z,iquinchor fournit les crevettes (l), le Club Méditerranée achète ces crus-
tacés 2 Dakar. Pour assurer la régularité de ses approvisionnements, Z'Hôtel
Kabrousse a essayé de s'attacher un certain nombre de pêcheurs en leur fournis-
sant des filets , mais l'expérience semble avoir tourné court.
Donc, attirés par l'appât du gain, un certain nombre de diola
se sont
-
-
tournés vers la pratiqile de la pêche, l'intérêt pour ce nouvel art a pris des
formes différentes.
3.2. I,':li'Xi:R:s'I' POlJR LA PECHE: A PRIS UES ASPECTS DIFFERENTS
3.2.1. Les solutions familiales ou individuelles
-
T:r:&tionnellement certaines familles diola possèdent 1 à 2 pirogues mo-
noxyles avec lesquelles elles s'adonnent à la pêche dans les belons, mais dont
l'rrtilisat~ion <ans l'estuaire et a fortiori en mer est pour le moins hasardeuse.
Pour quelques individus la pêche est devenue l'activité dominante.
C'est; l<? cas pour M.D. fils d'agriculteur, qui, dès 1962 décide de s'adonner
B ce mgtier, et s'embauche comme apprenti auprès des s&ère niominka.
Durant
, l'hivernwe
il pratique encore l'agriculture dans son village d'o-
ripjne pr& de TendoukO(iur la rive droite de la Casamance) ; à ses moments per-
d:is il $?he et vend ses prises & un "bana bana" diola ; l'argent ainsi obtenu
1:ri permet d'acheter des bobines de fil nylon et des piles électriques.
La pêche devient son activité unique pendant la saison sèche ; il s'ins-
talle alors à Kagnout (sur la rive gauche de l'estuaire). Deux pirogues mono-
xyl.es 8 rame, deux filets dormants (2~ mailles de 25 mm) de 150 m de long, cons-
tit-uent l'essentiel de son matériel.
(1) Enquête sur place.

1
Ac:ompagné d'un jeune homme, qui "apprend le métier" il part tous les
soirs vers 1711 (sauf le vendredi car M.D. est diola musulman) et passe I.a nuit
dans les belons ou, par temps calme, dans l'estuaire. Le filet tendu, on b:at
l'eau % coilcs de rame pour effrayer le poisson qui vient se prendre dans l.es
mailles. Les mulets , parfois les capitaines, ainsi capturés sont échangés con-
tre du riz. Les mareyeurs ne viennent pas jusqu'au village.
auelques familles peu nombreuses ont acquis des pirogues de mer à éperon,
a<lapt&s a-2x conditions de navigation difficiles et ont adopté les; techniillles
de pêche des campagnards, ,2 Kafountine 7 pirogues de mer appartiennent 2, des
villageois diola
-ais l'achat de ces pirogues et des moteurs nécessite la mobilisation de
saqita:ux considérables dont les populations paysannes ne peuvent disposer (1).
Même M.D. à Kagnout, qui pourtant s'est converti 2 la pêche depuis de nombreu-
:ses années
n'a jamais pu épargner pour acquérir une "grande pirogue" et une
"machine" imoteur) ; ii rejette cat6goriquement l'éventualité d'une association
avec d'autres personnes pour effectuer ces achats.
Actuellement la plupart des jeunes diola, s'intéressant 2 la pêche mais
dépourvus de ressources, trouvent, durant la saison 2 s'employer suprès des eam-
pagnards "nordistes"
; ils fournissent une main d'oeuvre bon marché dans de nom-
Ibreux centres de la région. A Ponta (Pointe Saint-George) 23 jeunes venus d'Ous-
souye travaillent en février 1984 pour les saisonniers niominka ; ils sont nour-
ris et logés et, 2 la fin lie la campagne, ils rentrent au village avec un mai-
t<re pitcule versé 2 leur famille. Tls acquierent les rudiments du métier, mais
pour ellx aussi. posséder une pirogue motorisée fait partie du domaine du rêve.
Si les paysans sont dépourvus d'argent liquide, ce n'est pas le cas des
rnentbres de la petite et moyenne bourgeoisie diola,
en particulier 2 Ziguinchor.
Ri.en que totalement étrangers au monde de la pêche, ceux-ci voient dans cette ac-
tivité un moyen de réaliser des profits rapides.
C'est ainsi qu'une dizaine de
résideiîts de la capitale casamançaise (petits fonctionnaires, membres des pro-
?essions libérales, "homme politique") se sont lancés dans l'avent-dre. ils ont
cori:ian:Ié, chacun, une ou plusieurs pirogues aux charpentiers niominka installés
-
-
sur les rives du fleuve ; ont acquis les instruments de pêche et ont confié le
t,out. à ikr jeunes, peu fortunés originaires... du Sine Saloum. Thgoriquement les
prises doivent être divisées en deux parts :
l'une servant à rémunérer les pê-
2heurs , l'autre allant au propriétaire de la pirogue et du matériel. En apparence
l'aventure a surtout profité aux jeunes niominka
._
; le bailleur de fonds, incapa-
ble d'exercer un strict contrôle sur les activit& de ses employés ne réalise
pas les +ns escomptés. En effet, il est parfois dit, sur les bords du fleuve,
que tout le poisson capturé ne parvient pas toujours jusqu'au ponton de débar-
:lwment , une partie des prises serait vendue avant l'arrivée au p"rt d'attache,
~,OUr- 12 seul profit des travailleurs. Grâce à l'accord contracté les jeunes es-
pèrent bien pouvoir s 'installer à leur compte.
(1)
:?ri.x d';lne pirogue de mer en 1983
Prix d'un filet dormant : 35 & 45 030 CFA
6:n
15C 000 CFA
(Prix d'un kg de pain 110 CFA)
Eh
3oc 000 CFA
( ,l
d'un kg de viande 900 5 1000 CFA)
I6--18m 75C 000 à 800 000 CFA
( ,l
d'un kg de sardïnelle 30 à 35 CFA)
Prix du moteur hors taxe en 1983
40 ch
400 000 CFA
25 ch
275 000 CFA
8 zfh
192 000 CFA

3.2.2. Les solutions "collectives"
--
5:s diola, dans le développement d'une activité halieutique Locale, se
he:lrtent da un obstacl.e majeur : le manque de capita;rx (dans tôle ter-zaine
mesl.ir*e ;LussI.
2 la concurrence d'individus maîtrisant déjà les techniques,
ve-
nus d'autres régions du pays).
1%~ franchir cet obstacle on a eu recours 2 la création d'associations
de typf: coopératifs (groupements de pêcheurs) et 2 des bailleurs de fonds plus
ou InOlnG &sintéressés (organisations confessionnelles ou internationales, pou-
VO.i.j?S p u b l i c s ) . L'étude des péripéties de deux expériences (Caritas et Projet
i;o?li:c ) , d'ampl.~zur comparable, met en évidence les espoirs que L'on peut pla-
cer dam ce type d'entreprises, mais aussi leurs limites.
i: . 2 .2.1 . PremiSre expérience : le "Projet Caritas" (1)
-_-------.~~-~__---_---~--~--~-~-~------~--~--~-~--
!e -projet répond à un besoin et à la demande des populations diola.; le
-i'instncement assur par un organisme catholique américain (Catwell), avec par-
t.ici.pa%ion du t<ouvernement des Etats-Unis, a pris la forme d'un pret de 50 mil-
1 ions de CFA, :rem;,ourr:able à 100 $. Caritas Casamance en assure l'applic:ati.on.
En 1978 se constituent des groupements de 7 à 8 individus qui. manifestent
le soukait de bénéficier de ce prêt ; le crédit débloqué en 1980 (entre temps
certains qroupes s 'ittaient déjà disloqués) servit à l'achat du materie : 18b
f'il.etS 2 maille de 100 mm, 280 filets à maille de 80 mm, 100 filets à maille
iie 30 nm, des cordages, des frqtteurs, 35 moteurs de 8 chevaux, 1 moteur de 25
:hevauy, 1 pirogue en "ibre de verre et 2 véhicules Peugeot 504 Di6sel. Pour
recevoir :;on quota de :natériel, le groupe est tenu de posséder une pirogue de
mer, c;ipable de recevoir un moteur ; cette embarcation constitue l'apport ini-
tial des adhérents,
P~ur préz)arer les volontaires 2 leurs tâches futures, le bureau respon-
;-able de 1'ent~epri:re organise divers stages. Les stages de mécanique, d'une
d~.xr<e de deux jours, se deroulent au Centre d'Assistance à la Motorisation des
pircpes
(C.A.3.P.) de Ziguinchor ; 2 à 3 individus par groupe peuvent s'ini-
tier ‘2 l'entretien des moteurs et à la conduite des pirogues motorisées. Un
st;%:c!?de gestion d'une journée permet d'acquérir des notions de comptabilité.
Tr.re~ candidats 2 l'obtention du matériel, souvent plus paysans que pêcheurs,
ne sont pas trcl2s au fait des techniques halieutiques
; pour palier 2 cette la-
cm e , i .l :3 ont 3.a possibilité de se rendre à Goudomp, où ils reçoivent une for-
matlon R~D: pratiques de la pêche ; de plus un monititur assiste les groupes qui
en expriment Le désir.
En Avril 1981, 25 groupes peuvent être entièrement équipés, à la fin de
la même année, la première tranche du projet est réalisée à près de 90 % (voix
carte localisation de i;roupements Caritas : Fig no 4). Mais très rapidement
des problèmes surgissent , le remboursement par les pêcheurs ne s'effectue pas
au rythme prévu : le taux moyen de remboursement atteint 68 % en mai 1981 et
à peine '-j;! % au mois de juin. En 1983, après avoir multiplié les avertissements
et les -nises en demeure, le bureau se voit obligé de reprendre le matériel aux
mauvais p2tyeur:, (4 saisies pour le seul département de Bignona).
Donc, après trois ans de fonctionnement on ne peut pas dire que l'expé-
rience soit un franc succès.
Une analyse des causes de ce demi échec devrait éviter de cormnettre, 2
l'avenir, un certain nombre d'erreurs.
--_I_--
-
( 1) Source : - Rapport au bureau Caritas
- Enquête sur place.

1 3
'Parmi les individus ayant offert Leur candidature, quelques uns seulement,
Gtaient de vrais pêcheurs ; la plupart étaient avant tout des paysans qui maî-
trisaient mal l'exercice de la pêche en mer et même dans l'estuaire ; les s-ta-
r;es de formation, S'avèr&ent insuffisants.
- les responsables du projet ne prirent pas la précaution de vérifier que
,:h:%llue groupe ait eu 2 sa disposition une pirogue de mer motorisable. Il appa-
l'ut par 1s suite, mais trop tard, que le nombreuses équipes ne possédaient
qu'une :;i;r@e embarcation creusée dans un tronc d'arbre, incapable d'affronter
les eaux agitéNus, ou, parfois point d'embarcation du tout. L'essentiel, pour les
candidaJr;s , était d'obtenir le matériel, même si on ne pouvait, dans ces condi-
tions 1. 'utiliser efficacement.
- Ce matgriel, que les pêcheurs les plus avisés avaient refusé, a pour ain-
si dire été imposé ; il se r&&la inadapté aux conditions du milieu. Les file-ts
3, mi1I.e 3e 80 mm ou de 100 mm permettent la prise de barracudas, de C!a~Ji.%aineS
iie grande taille, c'est-à-dire d'especes vivant dans les eaux profondes de l'es-
t,uni.re oü dans les eaux marines. Or la plupart des adhérents n'avaient ni les em-
barcati ons, ni sans doute le désir d'exercer leur activité dans des parages ju-
,+2; dangereux. Les espèces fréquentant les eaux calmes des bolons (mulets) ne
,L)e;ivent être capturés qu'avec des filets 2 petites mailles (maille de 25 ou de
33). Bs $cheurs récl~amèrent de tels filets, ils n'en -reçurent qu'une petite quan-
titi; . !%,i :; était-il souhaitable de se limiter à la pêche aux petites esp&es, de
faible valeur marchande ? Au cours de réunions, le chef de secteur des pêches a
I nsjst6 sur le fait que le matériel ne serait rentabilisé que si ].es particip~r~ts
WI projet acceptaient de partir en campagne 2 quelque distance de leur domicile.
bienc.cér de saisie, certains groupes, malgrè leurs réticences, se virent vive-
ment incités à se lancer sur les eaux océaniques.
Des difficultés apparurent aussi, très vite au niveau de l'éroulement de
19 production. Les débouchés, nous l'avons vu, ne manquent pas ; mais les cen-
trer de p&~e s? trouvèrent handicap& jar leur enclavement (voir carte no 4) et
.r>ar l'insuffisance des moyens de transr>ort pour le poisson fl:‘is ; tic plu:; les
aiola. ont \\?x mauvai se connaissance des circuii;s de distributicn souvent entre les
-- -.----
malrts de personnes non originaires de la région. Le poisson non 6coul.é en frais
peut-être séch6 sur place, mais les responsables du projet constat$rent que cer-
tains groupes maîtrisaient mal des techniques de transformation.
- Lec: délais de remboursement, enfin se sont révélés trop corirts ; en ef-
i'et Les dic:La, demeu&s "paysans pecheurs", délaissent les activités halieutiques
hrant Yl.'!iivernage, pour se consacrer à l'agriculture si bien qu'en réalité, pour
de nombreux groupes , la saison de pêche ne dure que 4 mois, alors que la total.ité
!7u remboursement, lui,doit s'effectuer au minimum sur 9 mois (délai accord6 en
l%‘Z et peut-être mod-ifié depuis) ; le contrat stipule que "le remboursement pour-
ra être suspendu pendant une période qui n'excèdera pas 3 rc;ois".
Cet exemple met en évidence les difficultés, qu'un groupe de paysans éprou-
ve pour se lancer efficacement dans une activité nouvelle.
Le deuxième projet offert aux diola a réussi à éviter certaines erreurs com-
mises ici.
: 1 ) Soln-cei,
: enquête auprès du groupe de pêcheur de Kafountine et communication
de !.a direction du GOEW à Dakar.

3.2.2.2 .
Deuxi?me expérience : le "Projet G.0.P.E.C Kafoun;ine (1 )
______________-_______-_--~_-~~----_----~~--~~~-~~~~______c_____
~::c~nme dans le cas précédent, le projet répond à une demande des pêcheurs
ii.i ,3 1 a ; cette demande .?ut formulée en 1979. Le Groupement Opérationnel %YW,-
--IL
rien-; d'!<tude et de Concertation (G.O.P.E.C.), organisme public sé.&gaïai:; a
‘JU te jour en 1976 et devint opérationnel en juillet 1978 (Décret du 28 Juillet
19'78 ) .
::a nlission consiste à "promouvoir la formation économique et; sociale rie
.I .
: a ,]eu!‘i?sse, en ayant recours à des projets productifsn en vile de freine:: :L'exo-
de nmtl. Jepuis son lancement, le GOPEC a mis en place 32 projets conce:nnant
1 '71 jeunes . Outre :La pêche, l'organisme s'intéresse à l'agriculture (arbori-
cu~Ll;urc: , riziculture, maraîchage) 5 L'élevage (embouche) et 2 l'artisanal; (van-
nerie).I>tr.ns le lomaine qui nous préoccupe (la pêche), 1'Etat Sénégalais finance
I ni.--rnêr:ie ) sur le budget National d'Equipement,
un certain nombre de projets (2)
d ' a!ltr~~:r font appel pour moitiè à des capitaux nationaux (gouvernementaux), pour
moi+-; é 2 -les c.spitaux itrangers sccordés par le Fond Européen de Développement
l F’ . i? . D )
1,e projet GOPEC, étudié ici, reçoit un tel financement mixte : les 50 %
IW1 c:or\\si&ent en argent liquide ; les 50 % Sénégalais comprennent de l'argent
.l i:luide, ‘~1 apport en investissement humain et matériel, les côtisations de
Jeunes adnéren-ts (tabl. 2).
!..E: groupement des jeunes pêcheurs diola de Kafountine (leur &e varie en-
!.re 15 et 35 ans), constitué en 1979, a reçu les capitaux en mars 1982, LYI..I~- un
conpte ouvert ,: son nom. Le remboursement du prêt dont le montant s'él&e ti
'i6 ) ; millions de CFA, peut s'effectuer sur 5 ans, 2 concurrence de 75 % ; 5) mil-
1 ions de fonds de roulement doivent être remboursés 3 100 %.
Iles ;larticipants 3 l'entreprise ont pu utiliser les sommes prêtées pour
acheter le mat6riel qui leur semblait le plus adéquat, le mieux adapté aux con-
dition: de pêche dans la région. Le projet associe un personnel d'encadrement
(Prilsidenr,, T&sorier, Secrétaire, Chef d;; Matériel, Responsable des pêcheurs)
s 00 &cheurs déjà for&s auprès des saisonniers guet-ndariens. Soixante dix
4 ' c!rLtrc P‘lX , constituant les équipages de 16 pirogues, exercent Leur métier. en
pe77xanenw 2 Karountine ; vingt autres (5 pirogues) passent six mois par ar; 9
Ca:) Skirrinq (en 1984 toutes les pirogues sont basées à Kafountine).
Sur la plage du village, pour "éviter les ennuis", les jeunes diola ont
- - -
::hoisi de s'installer 2 l'écart, à quelques centaines de mètres au sud de I'em-
-p1.:tcement orcup$ par les migrants. Le groupe travaille pratiquement toute l'an-
Ti -5 6.' , ii ne 3es:;e son activité que durant deux mois d'hivernage ; chacun rentre
a.lor*s Caris son foyer pour se consacrer aux travaux des champs.
1.a. v::riéi;é du matériel utilisé (360 filets maillants, filets de fond à
1,3lI'"
->.1'. ?+r?'v
tir
.,, lignes de fond) permet de diversifier les prises. En un peu plus
2 e 5 mois , pendant la saison 1982, les diverses équipes mirent 2 terre 198 ton-
nes~ 3e poissons (thiof:;, capitaines, barracudas, silures, requins) et de ian-
gous tes .
Les f'emms achètent une partie de la production (silures) et la transfor-
uer-it SI;~ place., le poiss on de qualité trouve preneur auprès des marèyeurs de
?i;:uinchor ou de Dakar qui envoient des camions frigo à proximité du rivage.
: 7ne sociét6 japonaise Etablie en Gaml->ie, acquiert à un prix rémunérateur, I_~L;
riilerons de requin (vendus en 1982 à 2 500 CFA le kg).
---~_--~
(1 ) Sources : enquête auprès du groupe de pêcheurs de Kafountine et cornmunicatior
de la direction du GOPEC à Dakar
(13) Projets de pêche financés par le seul gouvernement sénégalais : Toude-Tare
(projet pêche maritime ayant échoué - le Soleil du 12/01/1983), Sasara dans
Le Sine Saloum, D,jilonguia sur le Songrougrou (projet, de @cEle fluviale en
.difficulté que l'on compte reconvertir en projet de pêche maritime).

E;n l-82 (sur 5 mois et 20 jours) les jeunes pêcheurs réalisèrent un chif-
fre d'affaires de près de 12 millions CFA., soixante pour cent des .b&éfices
soct parta& entre les me-mbres de l'association, les quarante pour cent res-
tar;tn serrent au remboursement du prêt et & l'amortissement du mat&-iel (en
I!?ii;;, i millions de 1CFA purent être remboursés). La saison 1982-1981 fut moins
bonne que la précédente à cause de la raréfaction du poisscn (il est à noter
que durant cette période les alizés furent particulièrement faibles au Sénégal).
S'il est encore trop tôt pour porter un jugement définitif sur la réus-
site de l'entreprise ; les résultats déjà obtenus laissent fort bien augurer
de l'avenir. .-
E:n effet ', on a 6vit6 de nombreuses erreurs commises dans l'entreprise Ca-
r-i-tas . 'Dans le projet GOPEC, les participants avaient une bonne formation préa-
1!11~1e. .Les lieux de pêche, les es$ces cibles furent plus judicieusement choi-
sies, et, s~lrto!It les intéressés eurent toute liberté dans le choix et l'acqui-
sition idu matériel.
Ouelques ombres assombrissent cependant le tableau : pertes ,
occ~üsionrées
)
par la de:;truct.ion de nombreux filets par les chalutiers qui pêchent 2 proximi-
té du l.itt;oral,
en infraction totale au regard de la réglementation sénégalaise
(l!iO filets perdus en 1982, 60 durant la saison 1982-1983, 24 en 198~34). Des
sI.6pnc-'"-4 d'appauvrissement commencent ii. se manifester pour certaines espèces (il
est, diffictile de dire si cet appauvrissement est dû à un effort de pCche trop
important, ou aux aléas climatiques et hydrologiques). Début 198L, 10 moteurs
seulement sont en état de marche, et 7 à 8 pirogues
(sur une ving-
,taine) effectuent des sizties régulisres.
C O N C L U S I O N
Toutes ces tentatives faites par les diola, mettent en évidence les diffi-
cult& wxquelles se heurte une société de paysans lorsqu'elle veut s'orienter
vers une activité nouvelle.
- Les individus désireux de se lancer dans l'exploitation des ressources
halieutiqaes sont d'abord handicap& par une connaissance insuffisante des tech-
.
Ill~~UeS de la p6che. Certes certains casamançais se sont initiés au contact des
populat-ions migrantes (guet ndariens, lébou et niominka) ; d'autres ont reçu
une formation Èl Goudomp, mais pour la plupart la seule issue fut, soit de passer,
soi,t de rester au service de pêcheurs étrangers à la région.
FOilI’ la :.
ruasi totalité d'entre eux les préoccupations agricoles l'empor-
tent encore et le métier de pêcheur n'est nas devenu un métier à part entière.
- Les jeunes casamançais se heurtent surtout au problème du manque de ca-
JXiLWX ; les solutions locales n'ont pas encore prouvé leur efficacité ; l'aide
extérieure ne fut pas toujours très adaptée aux réalités du milieu physique e.t
humain.On peut se demander si cet intgrêt pour les activités halieutiques n'est
pas trop tardif ; les p&hes miraculeuses de jadis deviennent rares e-t des si-
gnes de diminution des stocks commencent n se manifester (l'inqui6tude des pê-
cheurs est certaine et peut-être justifiée ? ).
Durant des siècles, avant lavenuedes pêcheurs "nordistes", La pêche tradi-
tionnelle diolu. a respecté équilibres du milieu et a préservé les richesses ha-
Lieutiqu~3!d>e~illetirs sous-exploitées). "La profession est une adaptation de
3 'homme 2 la nature". . .
.i
"la pêche est soumise à une alternance rythmique imposée
par les ,zonditions de travail en général, mais qui permet de ne pas détruire sys-
t&iatiq.~er!lent les réserves de poisson" disait Louis Vincent Thomas dans les années

1 c
1o:o.
?n peut se poser question de savoir si, actuellement, cette destruction
n'e,sl; paiî.;T amorcée. Si c'était le cas, dans des eaux où régna l'abondance, la
recherche de !'l'or bleu" exigerait des moyens de plus en plus lourds et de plus
en plus cocitellx ; les diola, déjà à la recherche de capitaux, éprouveraient
?'É.;w?*aen ~difficult& pour acquérir ces moyens de production. Les plus rompus
a11 métier de pêcheur auraient la possibilité de vendre leur force de travail
dtir s ces centres de pêche industrielle déjà projeté où d'autres régneront (1).
Cela pijurrait être la rançon d'un certain progrès.
B I B L I O G R A P H I E
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Tableau l.- Principaux centres recevant les pêcheurs niominka
-
Pointe
L;t George
: 30 pirogues migrantes niominka
I)i.ope
*. 20 à 25 pirogues migrantes niominka
sa10Li1 ou
: 20
1,
If
11
Boudiediette
: 20
r,
If
It
Bakassouk
: 10
f?
II
!I
' El.ink.ine
: 10
Il
11
11
Diembering
: 10
II
If
0
Coudomp
: 6
l,
If
1t
nom'bre de pirogues niominka durant la saison 1982-1983

1 9
'Vablexfr 11. - FinancumexLt du projet COPEC-KAFOUNTINE. (doit être achev6 fin 1983)
----
1--.~-_~----_ -
---
-
Etat S&&alais
Part. F.E.D.
Part GOPEC
encadrement
cotisations
Intéressées
I-
Formation :
Pirogues 6M CFA
3111 000 CFA
Filets 3,9M CFA
Tnflation :
800 000 CFA
1,06 M CFA
3,7M CFA
1,b M CFA
--.-----
-~.
?e>rne : tranche
2 voi:ures
Moteurs 3,4 M
6 14 CFA
Inflation
800 000 CFA
-
1,Ob M CFA
3Cme : i;ranc!he
Fonds de
roulement
9 M CFA
900 000 CFA
Inflation :
900 000 CFA
i
i-
_-----
-
(chi f?'re:: fournis p:ar la Direction GOPEC <?, Dakar)


S ( 3 8 3 ) l
k a y a r ( 784 )
Oufisque (1501
S E N E G A L
M o u v e m e n t d e s
S i n e
p i r o g u e s
m i g r a n t e s
3Salou m
(Icm : 3
0
0

p,)
0
( 7 8 4 ) N o m b r e t o t 01
d e p i r o g u e s actives
\\rLCLm.---
50% P r o p o r t i o n d e
P i r o g u e s
m i g r a n t e
‘i E
Joal Crntre(s)de p ê c h e
0
5 0 k m s
L.-
---.-
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-I
Echell a
Les
m o u v e m e n t s d e p i r o g u e s
a u S é n é g a l e n avril 7 9 8 2
( C h i f f r e s SOCECO P E C W A R T . CRODT Doka
FIG. 2.-

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------“-A
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__-

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___

___a.-

_-..___-
A N
alignon 0
1
riroguos n i o m i n k o permanentor
Lloo.
.
Fiqtre 3. - &es pêcheurs niominka en Casamance (Chiffres pêcheurs)

2 3
I
l
*
Yaguito
H’*-G
IJ
I
r-4
E
E
i-k ..==-‘i I S S A U

‘Itoute a s p h a l t é e ( 1983)
/
9
4‘
Pirtr e n
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Kofount in* :
troiot G O P E C
k implrntaticn dea ‘~rorrçrmentr)
.
F'i,gilre 11, ..- Grour>ements de pêcheurs Diola en Basse Casamance en 1982
-