CASAMANCE : UNE SITUATION EXTREMEMENT GRAVE p...
CASAMANCE
: UNE SITUATION EXTREMEMENT GRAVE
p a r
L o u i s L E R E S T E
RAPPORT INTERNE
No 54
4 3 3
1,S.R.A.
Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye
CASAMANCE : UNE SITUATION EXTREMEMENT GRAVE
----m--m--_
L o u i s L E RESTE
La rnission effectuée en Casamance par le CRODT du 3 au 5 novembre 1983
a permis de mettre en évidence une situation environnementale, extrêment grâve
à savoir une augmentation catastrophique de la salinité.
Nous avons noté en surface, dans au moins un mètre d'eau (mesures au
réfractomère) :
- Pointe Saint Georges : 37 %,,
- Ziguinchor
: 44 %,
- Tambakoumba
: 49 y/00
- Goudomp
: 52 %O
- Diattakounda
: 54 %,
Ainsi, pour la première fois depuis que des mesures de salinité sont
réalisées (une vingtaine d'années) et probablement en Casamance pour la première
fois depuis le début du siècle, un double fait est constaté en fin de saison
des pluies :
1) Une salinité supérieure à celle de l'eau de mer (~35 %,) en
tous points de la Casamance.
2) Un gradient de salinité croissant de l'aval vers l'amont.
C'est une situation qui, jusqu'à présent , ne s'était rencontrée qu'en
saison sèche. La salinité va maintenant c0ntinuer.à augmenter jusqu'à la fin
de la saison sèche (juin). Jusqu'à quelle valeur ?
Si on se réfère aux augmentations observées entre la fin de la saison des
pluies de 1982 et la fin de saison sèche de 1983, la réponse est très inquiétante.
Les augmentations étaient croissantes de l'aval vers l'amont et se situaient
entre 9 %0 à la Pointe Saint Georges et 31 %, à Diattakounda. Ce qui nous don-
nerait donc pour juin 1984 des valeurs se situant entre 44 %,à la Pointe Saint
Georges et 85 %., à Diattakounda. Il s'agit là de valeurs extrêmes mais la
salinité de toute manièreisera exceptionnellement élevée.
Il est certain que ces augmentations de salinité auront des répercussions
sut- la faune : fuite vers la mer de certaines espèces, ralentissement de la
croissance et augmentation de la mortalité naturelle pour d'autres. Pour les
crevettes, par exemple, il est très probable que pendant les six premiers mois
de 1984 les résultats seront médiocres en quantité (diminution du tonnage) et
en qualité (diminution de la taille).
En conclusion, la Casamance a cessé; provisoirement il faut l'espèrer,
d'i%.re un estuaire, pour se transformer en un bras de mer sursalé comme le
Sine Saloum.
s %o
S-B S a i s o n sbche
I
cl----o
S a i s o n h u m i d e
6 0 -
.o (pr;riribIs juin 1811)
5 5 -
SO-
459
4 0 -
3 5 -
30-
25-
20-
15-
lO-
59
E v o l u t i o n d e l a s a l i n i t é à Ziguinchor
: UNE SITUATION EXTREMEMENT GRAVE
p a r
L o u i s L E R E S T E
RAPPORT INTERNE
No 54
4 3 3
1,S.R.A.
Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye
CASAMANCE : UNE SITUATION EXTREMEMENT GRAVE
----m--m--_
L o u i s L E RESTE
La rnission effectuée en Casamance par le CRODT du 3 au 5 novembre 1983
a permis de mettre en évidence une situation environnementale, extrêment grâve
à savoir une augmentation catastrophique de la salinité.
Nous avons noté en surface, dans au moins un mètre d'eau (mesures au
réfractomère) :
- Pointe Saint Georges : 37 %,,
- Ziguinchor
: 44 %,
- Tambakoumba
: 49 y/00
- Goudomp
: 52 %O
- Diattakounda
: 54 %,
Ainsi, pour la première fois depuis que des mesures de salinité sont
réalisées (une vingtaine d'années) et probablement en Casamance pour la première
fois depuis le début du siècle, un double fait est constaté en fin de saison
des pluies :
1) Une salinité supérieure à celle de l'eau de mer (~35 %,) en
tous points de la Casamance.
2) Un gradient de salinité croissant de l'aval vers l'amont.
C'est une situation qui, jusqu'à présent , ne s'était rencontrée qu'en
saison sèche. La salinité va maintenant c0ntinuer.à augmenter jusqu'à la fin
de la saison sèche (juin). Jusqu'à quelle valeur ?
Si on se réfère aux augmentations observées entre la fin de la saison des
pluies de 1982 et la fin de saison sèche de 1983, la réponse est très inquiétante.
Les augmentations étaient croissantes de l'aval vers l'amont et se situaient
entre 9 %0 à la Pointe Saint Georges et 31 %, à Diattakounda. Ce qui nous don-
nerait donc pour juin 1984 des valeurs se situant entre 44 %,à la Pointe Saint
Georges et 85 %., à Diattakounda. Il s'agit là de valeurs extrêmes mais la
salinité de toute manièreisera exceptionnellement élevée.
Il est certain que ces augmentations de salinité auront des répercussions
sut- la faune : fuite vers la mer de certaines espèces, ralentissement de la
croissance et augmentation de la mortalité naturelle pour d'autres. Pour les
crevettes, par exemple, il est très probable que pendant les six premiers mois
de 1984 les résultats seront médiocres en quantité (diminution du tonnage) et
en qualité (diminution de la taille).
En conclusion, la Casamance a cessé; provisoirement il faut l'espèrer,
d'i%.re un estuaire, pour se transformer en un bras de mer sursalé comme le
Sine Saloum.
s %o
S-B S a i s o n sbche
I
cl----o
S a i s o n h u m i d e
6 0 -
.o (pr;riribIs juin 1811)
5 5 -
SO-
459
4 0 -
3 5 -
30-
25-
20-
15-
lO-
59
E v o l u t i o n d e l a s a l i n i t é à Ziguinchor