P R E M I E R E S O B S E R V A T I O N S S U R L...
P R E M I E R E S O B S E R V A T I O N S S U R L A F A U N E
I C H T Y O L O G I B U E D E L A C A S A M A N C E
C*l
Jean-Jacques ALBAREIT
I N T R O D U C T I O N
Le Centre de Recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT) a
lancé en janvier 1984 un programme d'étude de l'estuaire de la Casamance
comprenant entre autres un volet ichtyologique.
Une mission d'appui de douze jours a été effectuée en mars 1984. Elle
était destinée essentiellement à jeter les bases systématiques indispensa-
bles à la poursuite du volet ichtyologique, Elle devait permettre également
une première caractérisation de l'état des peuplements en poissons en rela-
tion avec l'évolution récente du milieu (augmentation spectaculaire de la
salinité liée à la sécheresse persistante).
Aucune étude ichtyologique n'ayant encore été réalisée en Casamance
il nous a paru intéressant de publier les observations faites au cours de
cette mission.
1 #
P R E S E N T A T I O N
R A P I D E D U
M I L I E U
Une présentation générale de la Casamance a été faite en plusieurs
occasions : BRUNET-MORET (1970), de BONDY (1968), LHOMME (1981), LE RESTE
(1983). Nous en rappellerons très brièvement ici les grandeslignes.
La Casamance est un petit fleuve côtier caractérisé par une vaste
zone estuarienne de plus de 200 km de long (ria ennoyée par la transgres-
sion flandrienne),
et un débit très lent lié à la faiblesse de sa pente et
de son alimentation. La salinité y est régie par les apports d'eau de mer,
par l'évaporation et surtout par la pluviométrie locale (LE RESTE, 1983 a
montré l‘existence d'une bonne corrélation entre la salinité et la pluvio-
(*) Chercheur ORSTOM en poste au Centre de recherches oceanographiques
BP. V 18 Abidjan (Côte d'ivoire).

mètrie). La saison des pluies s'étend de début juillet à fin octobre. A
Ziguinchor les valeurs extrêmes de salinité sont généralement atteintes
en mai-juin (maximum) et en octobre-novembre (minimum). Les variations
de salinité dans l'espace et le temps (saisonnières et interannuelles)
sont importantes, mais le gradient vertical est faible.
Notons enfin que l'environnement casamançais et ses fluctuations sont
encore mal connus et que la détermination des lois qui les régissent figure
au nombre des objectifs du programme Casamance.
LA SITUATION ACTUELLE :
Dans une récente note (Casamance : une situation extrêmement grave,
ISRA, CRODT), L. LE RESTE attirait l'attention sur la situation critique
de la Casamance en soulignant un double fait constaté pour la première
fois depuis le début du siècle en fin de saison des pluies :
1) une salinité supérieure à celle de l'eau de mer en tous points de
la Casamance,
2) un gradient de salinité augmentant de l'aval vers l'amont.
Cette situation ne s'était jusqu'alors présentée qu'en saison sèche.
Les valeurs enregistrées au cours de cette mission montrent que ses prévi-
sions les plus pessimistes (44 %, à Pointe Saint-Georges et 85 %, à Diat-
takounda en juin de cette année) sont en voie de se réaliser.
2 .
R E C O L T E E T
N A T U R E
D E S
D O N N E E S
U T I L I S E E S
- ZONE PROSPECTEE
Le matériel utilisé a été récolté sur pratiquement toute l'étendue de
la Casamance,de l'embouchure (et même en mer à Kafountine) jusqu'à Mankono-
3a à plus de 200 km en amont (la position des stations est précisée sur la
carte de la figure 1).
- METHODE DE RECOLTE ET SOURCE DES DONNEES
Vu la durée de la mission, la variété des milieux prospectés et les
moyens disponibles, il n'était pas possible d'adopter un protocole repro-
ductible de récolte des données fondé, par exemple, sur des pêches expéri-
mentales. Aussi les sources de donnéeset les méthodes utilisées furent-
elles directement inféodées aux conditions particulières et aux possibili-
tés offertes par chaque station prospectée (dont la sélection avait été
faite au préalable avec LE RESTE et SAMBA). C'est ainsi que furent réa-
lisées :
. des enquêtes sur les débarquements (partout)
* des enquêtes sur les marchés aux poissons (Ziguinchor, Sedhiou)
. des enquêtes "sur l'eau" (Pointe Saint-Georges, Ziguinchor, Goudomp,
Sedhiou, Simbandi-Brassou)
. des pêches expérimentales à Goudomp avec la senne de plage du centre
de formation et à Mankono-Ba (épervier)
. des enquêtes auprès de pêcheurs "expérimentés" (partout) sur i.'&o-
lution récente du milieu, de la faune et de la pêche.

3
NATURE DES INFORMATIONS RECOLTEES
Variable bien entendu suivant leur source mais d’une manière génf-rale :
. nature et spécification des engins de pêche
. provenance exacte des captures
. évaluation globale de la prise
. liste et proportion approximative des espèces capturées (par utilisa-
tion d’un système simplifié de cotation d’abondance)*
. achat d’échantillons pour détermination ultérieure et mise en collec-
tion. La salinité a été mesurée au moyen d’un réfractomètre (0 - 28 %, gra-
duations de 0,2 Z) régulièrement étalonné à l’eau douce.
3 .
P R I N C I P A U X
R E S U L T A T S
3.1. SYSTEMATIQUE
Du fait de leur importance dans les débarquements, un certain nombre
d’espèce ou ensembles d’espèces sont considérés comme groupes cibles au
sein du volet pêche artisanale du programme Casamance. Ils sont en consé-
quence l’objet d’enquêtes plus détaillées (mensurations plus nombreuses en
particulier). Plusieurs de ces groupes cibles (Ariidae, Mugilidns, “tila-
pia” ,....) posent de gros problèmes quant à leur systématique en général,
et à la distinction des espèces les composant en particulier (elles sont.
pour 1-a plupart regroupées à l’heure actuelle en TiZapia spp,,/.Pdgil spp.,
Arius spp,, etc.). Les objectifs du programme comportant notamment l’éva-
luation des captures globales par espèces, l’estimation des p.u.e spécifi-
ques, la connaissance de la biologie et de l’écologie des principales es-
p&zes,il paraît souhaitable de partir dès le début sur des bases systéma-
tiques kaines. Participer à l’élaboration de ces bases constituait l’objet
principal de la présente mission.
3.1.1. Ariidae :
L’absence de différences morphologiques très nettes et constantes en-
tre les diverses espèces d’Arius rencontrées en Casamance a conduit à les
regrouper dans les statistiques de pêche (Amks spp.).
Cependant, trois espèces nous paraissent pouvoir et devoir y être
distinguées : Arius gambensis, A. pnrkii, A. mercatoris (= A. h~&~lZt3tii) ~
Le principal critère de diagnose réside dans la présence, le nombre, la
position et la forme des plaques de dents vomériennes et palatines qui
peuvent servir de base à une clef simplifiée de détermination. L’utilisa-
tion de cette clef nécessite la manipulation de chaque poisson (ouverture
* Etabli selon une progression géométrique de raison 5 (1 à 4 poissons:
*, 5 à 20 : **, 21 à 100 : *** . ...). Ce système a été utilisé pour les dé-
barquements des pirogues, les enquêtes sur l’eau, les pêches expérimentales.
Le tableau III est une tentative de synthèse de cette information.Les asté-
risques n’y correspondent bien évidemment plus à ces classes.

4
de la bouche) et n’est donc pas des plus pratiques. Néanmoins, des critères
externes plus subtils (on se reportera à la description qui suit la clef)
permettront à l’enquêteur expérimenté, une fois son “oeil fait” de se dis-
penser de l’examen des plaques dentaires qui ne devraient plus servir qu’à
vérifier et recaler les déterminations dans un deuxième temps.
Plaques dentaires palatines toujours présentes . . . ...(l)
1.1.- 4 groupes de dents palatines (2 de chaque côté, à
peine séparées et de forme triangulaire)
, . . . . . . . . . a . . . . . . * . Arius gambensis (= latiscutatus)
1.2.- 2 plaques de dents palatines de forme arrondie ou
ovale nettement séparées mais par moins de leur
diamètre
. . . . . . . . . . . . . . ..*a.....*...... Arius Park-ii.
Plaques dentaire palatines absentes (ou lorsqu’elles existent, petite et
largement séparées) . . . . . . . . (2)
2,- . . . . . . . . . ...* Arius mercatoris = A, heude7,otii F)
lj’une manière générale, la description des trois espèces donnéesdans
les fiches FAO est conforme à ce que nous avons pu observer en Casamarce,
On s’y reportera donc pour plus de détails. On retiendra surtout :
- que A. gembensis a un nombre supérieur de branchiospines sur le pre-
mier arc branchial : 17 à 22 au total contre 11 à 14 chez A. parkii (nous
en avons compté 12 et 13 sur les exemplaires examinés) et 13 - 1.5 chez A.
m0cat;ori.s (13 sur ceux examinés) . Le nombre total des branchiospines sur
le 2ème arc branchial est différent chez les deux dernières espèces : 11 ‘-
1S chez A. parkii (12 effectivement comptées), 14 - 17 chez A. menwtcris
( 14 comptées).
- que la tête de A. gambensis est grosse et large, le museau arrondi
et aplati, la bouche large. Ces caractéristiques valent également pour ,4.
rwrca~w7:s (la tête est cependant moins plate) alors que chez A. ptlrkii la
tête n’est pas élargie et le museau nettement plus étroit.
- que le bouclier cephalique de A. gambensis est très apparent, for-
tement ‘“granuleux” et souvent de coloration plus claire que le reste de la
partie dorsale. Qu’il est moins bien dessiné et moins rugueux chez A. rn(?-r-
catoris et A. parkii
*Blache et a1 .
-
- distinguent les deux espèces (absence de plaques chez
,Lj I T??(? ?‘e<: ti.1 Zvi (’
,0, présence de deux petites plaques ovales nettement séparées
chez A. ize~deZotii) qui sont mises en synonymie dans les fiches FA0 que
nous suivrons. Tous les individus observés en Casamance et que nous pensons
devoir être rattachés à cette espèce
étaient dépourvus de plaques den-
taires palatines.

- Rénartition e t renroduction
.
:
A
.
pxmbensis
(Conk sur le marché de Ziguinchor) existe toute l’année
sur l’ensemble de l’estuaire (sauf très en amont dans les conditions actuel-
les), alors que A. mereatoris (Kouncoudian) y a une aire de répartition plus
limitée (aval de Ziguinchor, à peu près). Selon les pêcheurs, il s’agit
d’une espèce marine qui pénètre dans l’estuaire en saison sèche pour s’y
reproduire. En général plus gros que A. gambensis, A. mercatoris présente
une abondance maximale d’avril à fin juin.
-4. parkii a une large répartition en Casamance, y est présent toute
l’année avec une abondance accrue à l’approche de l’hivernage. Une femelle
de A. pa&:ii (LF = 290 mm) examinée à Ziguinchor était à un stade de matu-
ration avancé ; environ 30 très gros oeufs de 8 à 10 mm de diamètre ont été
dénombrés.
3.1.2. MugiZidae :
Quatre espèces appartenant à cette famille ont été identifiées répar-
ties en deux genres tira et Mugil. Une clef de terrain récemment élaborée
pour les mulets des Lagunes de Côte d’ivoire par ALBARET et LEGENDRE (en
préparation) a servi de base à celle proposée ci-après.
- Paupière adipeuse présente
o u i .*... Genre MUGIL ( 1)
non . . . I . Genre LIZA (2)
l.l.- Ventrales surtout, anale et lobe inférieur de la caudale
(parfois) de couleur jaune. 14 ou 15 rangées d’écailles
transversales (entre origine de la première dorsale et
celle des pelviennes) . . . . . . . . . . . . . . . . . . , , . . ?~&1. (.c:pi:c11,us.
1.2.- Ventrales, anale, lobe inférieur de la caudale de couleur
grise ou blanchâtre, 11 à 12 rangéesd’écailles transver-
sales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*...*...
Nugi L burrmrri::in I
2.1.- 10 - 11 rayons mous à l’anale, 12 à 15 rangées d’écailles
en ligne transversale oblique, pas de processus axillaire
à la pectorale. Coloration des nageoires blanc-grisâtre,
anale nettement falciforme. . . . , , . , , . .
.Lic?a J;.~Il-!ey,Err~l%s.
2.2.- 8 - 9 rayons mous à l’anale, écailles grosses : 9 en ligne
transversale oblique, processus axillaire présent à la
pectorale. Anale et lobe inf. de la caudale jaunâtre.....
l;?h*: g Iwxii “q uam 7: s .
D’autres espèces de &@Zidac! peuvent vraisemblablement être trouvées
en Casamance (il a fallu plusieurs mois d’échantillonnage en lagune Ebrié
pour y rencontrer et reconnaître Liza dumerili). Néanmoins les quatre
espèces citées paraissent être les plus abondantes. L’habitude aidant et
avec un peu d’attention elles sont facilement reconnaissables. Cependant
dans un débarquement où figurent deux, trois, voire les quatre espèces
l’enquêteur devra sous-échantillonner judicieusement pour en établir les
proportions.
- Répartition :
Liza faZcipinn,is a une très large répartition et montre une remarqua-
ble résistance à la sursalure. L’espèce est rencontrée en quantit-impor-
tantes à toutes les stations (sauf Mankono-Ba où ne subsiste que S. w!ii.-
iZi’!dtt ‘i’ ‘?< ) et jusqu’à environ 80 %, (tabl. III). Mugi2 bananensis et :&-
$7,‘T c?e;.:)&l?~s ont été trouvés de façon certaine jusqu’à Goudomp (S
66 Z,) où i?. bananensis est relativement abondant. Liza çra~d~sqznam~:;
semble “préférer” la zone dite maritime (de l’embouchure à Ziguinchor) où
elle est abondante (identification certaine jusqu’à Fanda en amont de Zi-
guincher) .

- Reproduction :
Quelques observations ont pu être réalisées. Des femelles en maturation
avancée et des mâles fluents de Liza grtzndisquamis ont été observés en pro-
portion importante à Ziguichor (S
= 54 Z,).
Sur une dizaine de L. fakipinnis
prélevés à Goudomp et Marsassoum
seul un mâle était en maturation avancée (à Marsassoum S
= 76 Z,) ;e
reste était en repos sexuel ou en tout début de maturation de même que les
.
quelques ?&giZ cephalus et M. bananenszs ouverts
3.1.3. Cichli~datz :
Mis 2 part Hemichpomis fasciatus facilement reconnaissable et dont
un spkimen
a été récolté dans la région de Goudomp (il s’agit d’ailleurs
dIune femelle en reproduction) les Cichlidae sont actuellement représentés
en Gasamance par deux espèces de tilapia (senous lti) facilement diffken-
ciables.
- Le premier, généralement de petite taille, de teinte uniforme brun
olivâtre (2 l’exception de quelques petites tâches noires sur les flancs),
caudale grise (jaunâtre à l’extrémité), incubateur buccal, appartient au
groupe des Sarotherodon. Ses principales caractéristiques sont les suivan-
tes : . nombre de branchiospines sur le premier arc : 20 à 22 dont 16 2 18
en bas, 4 écailles (ou 4 1/2) entre la ligne latérale et la base de 113 dor-
sale. ” dorsale XV - XVI, 12 ; anale 111, 8 - 9. 28 à 30 écailles en ligne
longitudinale. Pharyngien inférieur cordiforme à pointe antérieure au nminS
aussi longue que la partie dentée,
__.--m-.-
‘Il s’agit de AY. x!tz Lznotheron heudelottii .
- Le second appartient au groupe des TiZapia (Coptodon) ziliii, Sui-
rwe-Qs.?:s
rfi~?~a~zop!~eu~~ dont les statuts taxinomiques demeurent imnrEcis
(mise en synonymie par THYS VAN DEN AUDENAERDE de T, zillii et mQIQnC-)-.
p Le 7,ira , absence de critères véritablement déterminants pour distinguer
T. zir%ii de T. guineensis) . L’espèce capturée en Casamance est tout ;
fait similaire à celle de la lagune Ebrié (LEGENDRE, com. pers.) aussi bien
que le profil de la tête rappelle celui de T. zillii, l’appellerons-nouS
T. guineensis.
Généralement plus grand que le Sarotherodon, de couleur verte à brun-
vert il se distingue par 4 ou 5 bandes noires verticales sur les flancs
une gorge souvent teintée de rouge de même que le ventre et une caudale’
nettement réticulée,
3.1.4. Autres familles
. Scianidae :
Cinq espèces ont été observées. Deux d’entre elles sont très abondan-
tes dans la partie “maritime” de l’estuaire, PseudotoZithus typus et F’sp7,(-
,C!G to lathus bmcsh~gnatus de tailles souvent importantes et facilement dis-
tinguables l’une de l’autre ; les trois autres : Pseudotolithus senegalen-
sis, P. moori, F. (fonticulus) elongatus sont plus rares,

7
Pseudotolithus brachygnatus se distingue de P. senegalensis par un
nombre de rayons mous à la dorsale moins élevé,25 à 27 contre 28 à 3.3, des
pectorales plus courtes et la présence de 2 ou 3 lignes sombres sur la dor-
sale.
. Clupeidae :
E-thaZosa dorsalis doit maintenant être appelée Ethmalosa fimbriata
(CHARLES-DOMINIQUE,
198 1) .
. Elopidae
Les Z?lops senegaiensis (ou SP.) des enquêtes de pêche nous paraissent
être en fait des EZops Zacerta. 77 - 78 écailles en ligne latérale ont été
comptéessur quelques individus soit en plein dans la fourchette correspon-
dant à E. Zacerta : 72 - 83 (92 - 100 chez E. senegalensis).
. Bagridae :
Chryoiehthys walkeri a été observé, On prendra garde de ne pas le con-
fondre avec les Aritis (position des narines). Il semble être devenu très
rare en Ca.samance.
. Gerreidae
Dans les enquêtes de pêche, seul GGrres melanopterus (ou Gerres zp.)
apparaî t ; en fait il convient de distinguer deux espèces également abondan-
tes dans les débarquements : Gerres nigri (dorsale gris uniforme) et (;.
rwZanc?pt,er~us qui présente une tâche noire soulignée de blanc à l’extrémité
de la dorsale.
Carangidae :

Deux sortes de “grandes carangues” ‘ont été distinguées, celle à na-
geoires blanches (6’apanJ: hippos)* qui selon SERET (1981) serait
u n e
seule et même espèce à désigner par Caranx hippos. La carangue du Sén6gal
(AW~KX senegalus) facilement reconnaissable a également été déterminile,
Les trachynotes observés appartiendraient tous à l’espèce Trachinotus
tkraia
et non Trachino tus maxi 2 losus.
. Ephippidae
DrepanR africana n’est pas le seul ephippidae présent dans les captu-
res en Casamance ;
une seconde espèce identifiée comme étant ChaetodeDte-
PLIS 2ippez
y figure en quantité non négligeable et pourra être distiniuée
facilement par sa coloration générale grise (D. africana est de teinte jau-
nâtre y compris les nageoires). Des C. lippei en reproduction provenant de
Ziguinchor ont été observés.
(*) et celle à nageoires jaunes (Caranx carangus).

Tableau I.- Liste des espèces rencontrées en Casamance.
F A M I L L E S
G E N R E S
E S P E C E S
RHINOBATIDAE
"himbato~V .....................
rh&obatos
RHINOPTERIDAE
@uhopte~a ....................
marginata
DASYATIDAE
myatis .......................
margarita
ELOPIDAE
!?ZOp3 ..........................
lacerta
CLUPEIDAE
JthmaZ.osa
.....................
fimbriata
CLUPEIDAE
Tlîsha ........................
africana
I'ETRAODONTIDAE
Jphippion .....................
guttifer
TETRAODONTIDAE
Lagocephalus ..................
Zaevigatus
BAGRIDAE
?hydsichthys ..................
walkeri
AR'LIDAE
4rius .........................
gambensis
ARIIDAE
4rius .........................
parkii
ARIIDAE
4rius .........................
heudeZotil= rmmztoris~
3PHICHTHYIDAE
7aecuZa .......................
cephalopeltis
YEMIRHAMPHIDAE
Yemiramphus ...................
brasiliensis
SPHYRAENIDAE
Sphyrixena .....................
piseatorum
MUGILIDAE
Liza ..........................
grandisqxmis
PIUGILIDAE
Liza ..........................
falcipinnis
WGILIDAE
tlugi 7. .........................
cephalus
MUGILIDAE
Vugi 1 .........................
bananensis
POLYNEMIDAE
Polyddety7~us
..................
quadrifilis
POLYNEMIDAE
Galeoxdes .....................
deea&ctylu,s
SERRANIDAE
!?pinephe lus ...................
aeneus
POMADASYDAE
P%ectorhynchus
................
maerolepis
POMADASYDAE
Pomadasys .....................
jube Ziai
GERREIDAE
GQPY%S
........................
melanop toia
GERREIDAE
GQPPQS
........................
nigri
SCIAENIDAE
PselAdotolithus Ipsaudotolithus)
senegalensis
SCIAENIDAE
Pseudoto2ithu.s (pseudotolithus)
brachygnatus
SCIAENIDAE
Pseudotolithus CpseudotoZithus)
tYPs
SCIAENIDAE
PseudotoZithus (hostia) ........
moorig
SCIAENIDAE
PseudotoZithus (fonticuZus1 ...
e longa tus
CARANGIDAE
Chloroscombrus
................
ehrysurus
CA2ANGIDAE
Caranx ........................
senegalus
CARANCXIIAE
Caranx ........................
hippos
CARANGIDAE
Lichia ........................
g lama
CAXWGIDAE
Trachînotus
...................
falcatus
FZ'HIPPIDAE
D2vpan.e .......................
aftieana
EPHIPPIDAE
Chaetodipterus
................
lîppei
XWODACTYLIDAE
Psettus .......................
sebae
CICHLIDAE
Hemichromis
...................
faseiatus
ZI.CHLLDAE
Sarotherodon
..................
m~~7anotheron iieudelottii
CLCHLIDAE
Ti Iapia .......................
guineensis
SCOW3RIDAE
Scomberomorus
.................
tri tor
PERIOPHTFIALMIDAE
PeriophthaImus
................
papilio
P SE TTC) 5 i ilAE:
Psettodc7.s
.....................
belcheri
SOLEIDAE
Synaptura .....................
punetatissima
SOLEIDAE
Synaptura .....................
Zusi taniea
CYNOGLOSSIDAE
Cynog Zossus ...................
senegalensisi= <7oreensis)
CYNOGLOSSIDAE
Cynog Zossus ...................
eadenati

9
Tableau II.- Composition des peuplements aux stations échantillonnées
w-,
S T A T I O N S
E S P E C E S
D. maqarz.ta
E. lacerta
E. ffmbriata
6'. wzlkeri
N. brasiliensis
(HBR)
M, btrnanensis
P. ei:ongatus
H. fzsciatus
S. I?L? lclLli~i:3r~?21ü?1. (~ME)
'7;. cpineensis

c. tYitor
F. belcheri
S. punctatissima (Spu)
cù. 7.~~sitanica
Stations - 1 : Kafountine
; 5 : Marsassoum
2 : Pte Saint-Georges ; 6 : Simbandi-Brassou
3: Ziguinchor
; 7 : Sédhiou
4 : Goudomp
; 8 : Mankono-Ba

1 0
. Cynoglossidae :
@zo~gZoss~s senegaiensis (= goreensis) domine très largement (un seul
IV. ca&n:~ti a été observé au débarcadère de Ziguinchor) .
3.2. COMPOSITION DES PEUPLEMENTS
3.2.1. Inventaire faunistique
La liste complète des espèces rencontrées en Casamance est données dans
le tableau I. Riche de près de cinquante espèces, cette liste n’est cependant,
vraisemblablement pas exhaustive (durée de la mission, pas d’échantillonnage
des petites espèces à l’exception de l’examen de quelques filets fixes à cre--~
vettes, absence saisonnière.possible d’un certain nombre d’espèces..... Le
détail par station est donnée dans le tableau II.
3.2.2. Variationsde la richesse spécifique et de la salinité le a
de l’estuaire casamançais (Tab. III) .
La richesse spécifique (R) est le paramètre fondamental du peuplement.
Il est intéressant de suivre son évolution le long du cours de la Casamance
et de la relier à celle de la salinité (Fig. 2). Afin d’atténuer l’éventuel
biais imputable à un effort d’échantillonnage inégalement réparti, nous
avons complété les données Eécoltées par celles fournies par les enquetes
de pêche du mois de mars du CRODT. Les résultats obtenus (Rl et 112 sur la
figure 2) ne diffèrent pas significativement et l’on observe dans les deux
cas, d’aval en amont, une considérable diminution du nombre d’espèces cap-
turées (36 à 1) et, à l’opposé une augmentation non moins étonnante de la
salinité de surface d’environ 35 à plus de 80 %,. Dans la région de la
Pointe Saint-Georges où, à 25 - 30 km de l’embouchure, la salinité varie
selon l’emplacement exact et surtout la marée entre 38 et 46 %0, la varié-
té d’espèces capturées est importante et paraît “normale” pour un milieu
de ce type (si l’on tient compte de l’imperfection de l’échantillonnage et
surtout de l’absence des petites espèces). La richesse totale y est de 31
espèces (36 lorsque l’on complète avec les statistiques de pêche) et la
richesse moyenne par coup de senne de plage observé de 22 espèces. A titre
de comparaison, la richesse dans le secteur “marin” de la lagune Ebrii5 en
Côte d’ Ivoire varie selon la saison entre 31 et 43 (échantillonnage : 10
coups de senne tournante). A Ziguinchor, où la salinité a varié entre 54
et 56 %0 la richesse spécifique totale est encore importante Rl = 27, R2 =
30 ; elle diminue nettement à Goudomp (66 X,) Rl = 17 , R2 = 18 et chute
ensuite à Simbandi-Brassou (RI = 6, R2 = 7), Marsassoum (Rl = 6), Sédhiou
(Rl = 5) pour des salinités de 78 à 82 %O. A Manrono-Ba, station la plus
éloignée de l’embouchure (200 km, 81 %0), une seule espèce demeure,

? 1
Tableau III.- Evolution de la richesse spécifique (d’aval en amont)
76
Ric.hesse
31
j 32
j 27
j 17
6
spécifique (1)
Richesse
spécifique (2)
/ 36
13.5
/X+8
(1) = Nombre d’espèces recensées lors de la mission et
(2) = complétées par les enquêtes de pêche du mois demars du CRODT.
c*> = Marsassoum n’est pas situé sur le cours principal de la Casaman-
ce mais sur le bolon de Sougrougrou.
3.2.3. Structure des peuplements, diversité
Ne disposant pas de valeurs exactes d’abondance (effectifs ou biomas-
ses) il est impossible de calculer un indice écologique de diversité. Ce-
pendant le système de cotation d’abondance adopté permet d’établir des dis-
tributions d’abondance approximatives (tabl. IV). Celles-ci montrent u.n
déséquilibre croissant des peuplements en amont de Goudomp provoqué par la
dominante très nette, voire la quasi-exclusivité d’une espèce :S. r:,t~L~ruoLh?-
mn et la faiblesse croissante des effectifs des quelques autres espèces
présentes. On aboutit à une diversité nulle à Mankono-BA avec la présence
d’une seule espèce (par ailleurs fort abondante). A Pointe Saint-Georges
et à Ziguinchor les peuplements présentent apparemment encore une bonne di-
versité : pas d’espèce véritablement dominante mais plusieurs groupes très
abondants ou bien représentés. Goudomp présente une situation intermédiaire
avec une richesse spécifi.que encore importante et déjà une dominante nette
d’une ou deux espèces avec raréfaction des autres.
Une analyse plus fine montre qu’à Kafountine (mer) ce sont les Sciae-
nidae (avec Pseudotolithus typus et P. brachygnathus), les Ariidac3 et les
Cynoglosses (?~nocqEossz4..a
senegahsis) qui composent l’essentiel des cap-
tures où sont également bien représentés les Galeoides et les “raies”
(!i'hiwj9tsr:its, Bhinobatos, Dasyatis) . A la Pointe Saint-Georges on retrouve
en abondance les mêmes groupes auxquels il convient d’ajouter les Mugili-

1 2
Tab .eau IV.- Structure des peuplements
--
ZIGUINCHO
MARSASSOUI
SIMBANDI-
MANKONO-
BRASSOTJ
SEDHIOU
BA
EFI
SME >Ii f; ;g; ;k ;r;
SME
EPI
LFA
LFA
;'r 9r A
AGA
LFA
LFA
TGU
TGU
Y; A
LGR
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CWA
HBR
PSE
DAF
9; >k 7,; ;r; J(
:
espèce largement dominante
;t; >Vi ;f .k : espèce très abondante
>t; y; 2,; : espèce moyennement abondante
9; 9r : espèce faiblement représentée
fi: espèce présente (1 à quelques individus)

dae et surtout les Ephippidae (Dwpane) et les ethmaloses”.
A Ziguinchor, les Ariidae (3 espèces), les Cichlidae, les Mugilidae
et les ethmaloses sont les groupes les mieux représentés. Les Sciaenidae
e t ï%Zynw~us sont également abondants. Plus en amont, à Goudomp, deux
espèces dominent, Sarotherodon sp, et l’ethmalose, suivies par L-iaa
.?a&
z?$inn&s. On retrouve ces trois espèces à Marsassoum, mais S. me; ir 1120 l:Jzt:-
JU% y accentue sa dominante. A Simbandi-Brassou et Sédhiou, seul i,.
C.U&GVZiS
est encore en abondance notable derrière l’espèce dominante
qui est unique à Mankono-Ba.
En ce qui concerne les tilapias (fig. 5) par contre, les structures
en tailles semblent stables de Ziguinchor aval à Mankono-Ba et la dispa-.
rition des gros individus (4 20 cm) en amont doit être interprétée comme
étant liée à celle de la plus grosse des deux espèces, T. guineensis,
mélangée à Sarotherodon sp. dans les enquêtes. Le mode observé entre 15
et 17 cm est représentatif de cette dernière espèce, largement dominante
dans les débarquements.
3.2.4. Structures en tailles
“Les poissons sont petits maintenant alors qu’ils étaient gros autre-
fois”
affirment généralement les pêcheurs. L’absence de données de réfé-
rence rend impossible la vérification de cette assertion. On peut cepen-
dant essayer de dégager une éventuelle tendance à la diminution de la
taille avec l’augmentation de la salinité en comparant en plusieurs sta-
tions les structures en tailles de certaines espèces ayant une large ré-
partition dans l’estuaire. On ne peut cependant éliminer dans certains cas
l’hypothèse d’une répartition des classe d’âges. Le cas des Elops, des Si-
za, des &%gi I , des ethmaloses et des tilapias a été examiné à parir des
mensurations faites en mars par l’équipe du CRODT.
Pour .%ps lacerta, les données sont peu abondantes et l’interpéta-
tion doit être prudente. Il semble cependant (fig. 3) que les poissons de
Ziguinchor soient plus grands que ceux de Goudomp et Simbandi-Brassou
situés en amont.
Les deux espèces de Liza de méme que les deux Mugi1 sont regroupées
dans les enquêtes (Liza spp., Mugi1 spp.) et l’interprétation des structu-
res en tailles n’est pas aisée. Dans les deux cas le recul des modes ou la
disparition des gros individus vers l’amont peut être imputable à la dis-
parition de la plus grosse des deux espèces dans les captures (Liza gran-
disqutxmis dans un cas , Mugi2 cephalus dans l’autre).
Le cas le plus net est celui de l’ethmalose (fig. 4) dont la taille
(positions modales, moyennes) diminue régulièrement de l’aval vers l’amont.
S’agit-il d’un phénomène de migration différentielle des classe d’âges ou
des effets des conditions de milieu particulièrement difficiles ? On peut
rappeler que l’ethmalose parait sensible à la péjoration de son environne-
ment (nanisme et/ou maturation précoce, ALBARET et CHARLES-DOMINIQUE, 1982).
* Il est important de remarquer que les ethmaloses (mais aussi les
gerres et les petits galeoides considérés comme de moindre valeur commer-
ciale) font l’objet de rejets importants afin de laisser plus de place à
l’embarquement d’espèces plus lucratives. Les enquêtes au débarquement
seront en ce cas fortement biaisées si elles ne sont pas complétées par
des enquêtes sur l’eau.

1 4
3.2.5. Reproduction
Malgré les conditions de salinité rencontrées en Casamance, certaines
espèces s’y reproduisent ou tout au moins sont capables d’y achever la
maturation. de leurs produits génitaux. EthmaLosa fimbriata : toutes les
ethmaloses examinées en tous points de la casamance étaient dans une phase
active de leur cycle sexuel (tabl. V). La reproduction* de cette espèce
peut donc survenir pour des salinités supérieures à 65 %0 (présence de
femelles en préponte (stade 4), fluentes (stade 5) et en post-ponte (stade
6) à Goudomp et sans doute jusqu’à moins 78 %0, puisque l’on a trouvé à
Marsassoum des femelles aux stades 4 et 5.
Ces considérations semblent en gros valoir pour Gerres nigri (au moins
jusqu’ à Goudomp) , mais l’absence de femelles 5 et 6 (ponte et post-ponte)
ne permet pas d’être aussi affirmatif. Il est intéressant de remarquer que
C. mc7annpterus ne se reproduit pas dans l’estuaire (tout comme il ne se
reproduit pas en lagune Ebrié).
'
i . '(+j,' 'l(Z11 ,> /,lî~;I':~~L
se reproduit de l’embouchure (bolon de Kafountine)
à Mankono-Ba (plus de 80 X,). Les alevins abondent en tous lieux près des
bordures,
;.
‘:i::7,712:?Cjcclî>~~i
est un incubateur buccal et l’on a RU observer
dans la pirogue lors de la pêche expérimentale de Goudomp de nombreux oeufs
jaunes (2 à 3 mm de diamètre > et alevins recrachés par le “parent” incu-
bateur. A Mankono-Ba ces alevins supportent des salinités de 88 à 90 X,
dans les eaux de bordure peu profondes.
Tableau V.- Stades de maturité sexuelle de E. frimbriata et G. nigri
t-‘
l-1‘
I
I
ZIGUINCHOR
I
GOUDOMP
l
MARSASSOUM
I
Stade 3 = en maturation ; stade 4 = maturation avancée ;
Stade 5 = ponte, stade 6 = post-ponte.
Le cas des Mugilidae a déjà été évoqué dans la partie systèmatique
(reproduction de
iJiza pandisquamis
surtout).
Enfin, on peut noter que des li. fasciatus et Chaetodipterus I+pei
ont été observés à un stade de maturité avancée à Ziguinchor et que TiZa-
&a gAme wis et Psettua sebae semblent pouvoir se reproduire jusqu’à,
Goudomp .
---^
* Par reproduction on entend ici émission des produits génitaux arri-
vés à maturité. Le succès de la fécondation et la survie des larves n’ont
pu être pris en compte, sauf en ce qui concerne Sarotherodon.

‘1 5
C O N C L U S I O N S
En ce qui concerne la systématique, nous nous sommes prioritairement
attachés à résoudre les principaux problèmes touchant aux groupes cibles
du programme Casamance, mais un survol général a été fait pour les autres
genres et espèces récoltés (distinction d’espèces, rectification taxinomi-
que . ...). Une collection de référence a été commencée ;
elle regroupe
environ 25 espèces “délicates” et doit être progressivement complétée par
M. H. DIADHIOU.
L’écologie fonctionne surtout par comparaison et analyse des similitu-
des et différences. Aussi, dans un milieu où en matière de peuplements au-
cune situation de référence n’a été caractérisée par le passé, les conclu-
sions écologiques d’une mission ponctuelle sont-elles obligatoirement li-
mitées. On doit de plus noter la rareté ou l’absence des données sur des
milieux voisins comparables : Gambie ou mieux estuaires de Guinée Bissau.
Néanmoins, nous pensons pouvoir caractériser très schématiquement deux types
de situation en Casamance. La partie aval, grossièrement de Ziguinchor à
l’embouchure, présente une richesse spécifique relativement importante et
une bonne diversité (paramètres que nous avons qualifiés d’apparamment
“normaux” pour un milieu estuarien tropical de ce type), mais l’on ignore
tout des bouleversements ayant pu survenir dans les cycles biologiques,
les abondances...
La diminution de la richesse spécifique et de la diver-
sité vers l’amont est un phénomène connu dans les rivières (ALBARET et
MERONA, 1978, par exemple), et dans les milieux ‘paraliques’, estuaires,
lagunes . ,,. . . (notion de confinement, GUELORGET et PERTHUISOT, 1983). Cepen-
dant, ce1 le observée
en Casamance à partir de Goudomp surtout, présente un
caractère exceptionnel dont les causes doivent être recherchées dans la va-
gue de sécheresse et l’augmentation consécutive de la salinité. Des riches-
ses spécifiques égales à 5 ou 6 (pour ne pas mentionner le cas de Mankono)
sont exceptionnelles pour un milieu tropical estuarien, Tous les pêcheurs
interrogés s’accordent d’ailleurs à préciser que cette situation est récente.
Ils précisent notamment que la variété d’espèces capturées a grandement di-
minué , mais aussi que la taille des poissons est plus faible, et il re-
grettent l’absence de saisons marquées.
Au nombre des espèces disparues ou fortement raréfiées, on peut citer :
- à Marsassoum, par exemple, Tpachinotus, les cynoglosses, Chrysichthys,
les C;c iaenidae,
Pomadasys, Sphpaena, %I,ynemus, mais aussi les crabes, cre-
vettes, Arca, huitres.. .
- à Mankono-Ba où ne subsiste plus que Sarotherodon sp. ont été égale-
ment évoqués le polyptère, les arius....
La présence de filets spécialisés aujourd’hui inutilisés atteste bien
de la véracité des propos tenus par les pêcheurs.
elops lacerta, EthncrZosa
fimhriata, Tilapia guineensis, Gerwx Rigri,
L:'za faiipinnis et surtout Sarotherodon rrleianothgron sont
les plus tolé-
rantes aux très fortes salinités. Elles ont été observées jusqu’à 82-83 X0*.
On a pu par ailleurs remarquer que mis à par E. Iacerta, dont la reproduc-
tion a obligatoirement lieu en mer, ces espèces peuvent se reproduire dans
ces conditions exceptionnelles de salinité.
Sur un plan fondamental, enfin, la situation actuelle en Casamance
(sursalure, gradient inversé permanent) ouvre de larges perspectives :
- pour l’étude des stratégies adaptatives (un ‘effort de reproduction”
considérable semble être développé par certaines espèces comme E. fimbriata
et jr. ,?i:rll?lC)i;~rY'i:~,
en zone sursalée ),
* et même 88 - 90 %, en ce qui concerne les alevins de S. méiiiili;li2~l?nM:

- pour la définition du rôle véritable de la salinité en tant que fac-
teur de répartition et de fonctionnement des ecosystèmes côtiers estuariens
et lagunaires.
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l
E

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GOUDOMP
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SIMBANDI BRASSOU
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Figure 3 - Structures en tailles de tTilop4

2 1
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SLMBANDI - BRASSOU
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Figure 4 - Structures en tailles d’&!hm~onu j?i.mbz&.

MANKONO - BA
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-
SIMBANDI - BRASSOU
GOUDOMP
ZIGUWHUR AMONT
Figure 5 - Structures en tailles de Swtoathmodon ap,