TYPOLOGIE DES ENGINS ET TECHNIQUES DE PECHE...
TYPOLOGIE DES ENGINS
ET TECHNIQUES DE PECHE ARTISANALE
T. BOUSSO
UTILISES AU SINE-SALOUM (SENEGAL)
DOCUMENT
C E N T R E D E R E C H E R C H E S O C É A N O G R A P H I Q U E S DE D A K A R - T I A R O Y E
SCIENTIFIQUE
11
*-_---
NUMERO 14 1
f I N S T I T U T S É N É G A L A I S D E R E C H E R C H E S A G R I C O L E S 4
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D E C E M B R E 1 9 9 4
_-._------~ --_-
-1

TYPOLOGIE DES ENGINS ET TECHNIQUES
DE PECHE ARTISANALE
UTILISES AU SINE-SALOUM (SENEGAL)
Par
T, BOVSSO(*)
(*l Chercheur au Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye - BP 224 1
- Dakar (Sénégal).

Figure I .- Lc complexe estuarien du Sine-Saloumb
Figure 2.- Hameçon simple à boucle et à ardillon
Figure :3.- Typologie liée aux techniques pratiquées
LISTE DES TABLEAUX
Tableau l.- Equivalence m/kg, R tex pour les types de fil les plus
fréquemment utilisés
Tableau 2.- Tableau de résistance des fils en monofilament de nylon
Tableau 3.- Dimensions moyennes des hameçons
Tabeau 4.- Tableau de répartition des engins de pêche selon le nombre et le
type de pirogue
LISTE DES PLANCHES
Planche n” 1.- Schéma de base conventionnel des filets
Planche n”2.- Serine tournante et coulissante
Planche n”3.- Serine de plage : mbaZ law opane
Planche n”4.- Serine de plage : diguel
Planche n”5.- Filet maillant dormant, “à poissons”
Planche n”Gi.- Filet maillant dormant à soles
Planche n”ï.- Filet maillant dormant. à raies
Planche n”8.- Filet maillant dormant. à cymbium
Planche n”9.- Filet fixe à crevettes
Planche n” 10. - Filet maillant dérivant de surface : félé féZé à mulets
Planche n” 1 1 .- Filet maillant dérivant de surface : féZéfeZé à ethmaloses
Planche n” 12.- Filet maillant dérivant de fond : yolal
Planche n” 13.- Filet maillant encerclant : saüna

Ptanche n” 14. - Epervier
Planche n” 15.- Dialla
Planche n” 16.- Chalut à crevettes : le killi ou mbal XLES
Planche n” 17.- Chalut à crevettes : drugue
Planche n”18.- Lignes et hameçons
A - Ligne à main (poisson)
B - Ligne à main (poulpe)
C - Palangre
Planche n” 19. - Ippou ou sarupe
A - pêche sur les tanne
B - pêche dans les bolong
Planche n”20. - Warunde
Planche no2 1. - Casiers à seiches
Planche n”22.- Les harpons
Planche n”23.- Schéma de base conventionnel montrant les djffé:rentes
parties d’une pirogue nyominku.
Planche n”24. - Quelques exemples d’embarcations étudiées
A : pirogue monoxyle
B : isik sibon
C : immunding
D : illébou
E : ngueth
Planche n”25. - Pirogue ngueth
A : Coupe
B : Différents compartiments
C : Schéma détaillé

TABLE DES MATIERES
PAGES
RESUME
1
ABSTRACT
2
INTRODUCTION
2
1. PRESENTATION DU MILIEU
3
1.1 Le milieu physique
1.1.1 Hydrographie
1.1.2. Climat
1.1.3. Hydrodynamique
1.1.4. Hydrologie
1.1,5. Bathymétrie
1.2. Milieu humain
2. CADRE METHODOLOGIQUE ET CONCEPTUEL DES RECHERCHES 6
2.1. Méthodologie
6
2.2. Terminologie
7
2.2.1. filets
2.2.1.1. Fils pour filets
7
2.2.1.2. Coupe, montage et assemblage
des filets
Les nappes de filet
2.2.1.3. Les accessoires.
2.2.1.4. Dimensions des filets (longueur et
profondeur du filet)
10
2.2.2. Lignes et palangres
2.2.2.1. Ligne mère
10
2.2.2.2. Avançon et hameçon
10
2.2.3. Embarcations
1 1
3. LES ENGINS DE PECHE
13
3.1. Les filets tournants : fila tourner (planche n” 2)
13
3.2. Les sennes : mbal law
14
3.2.1. Mbal law opane (planche n” 3)
14
3.2.2. Mbal law digue1 (planche n” 4)
15
3.3. Les filets maillants
15
3.3.1. Les filets maillants fixes : mbal sër
15
3.3.1.1. Le filet maillant. dormant “à
poissons” (planche n” 5)
16
3.3.1.2. Le filet maillant dormant à
soles : mbal sole (planche n”6)
16

3.3.1.3. Le filet maillant domrant à
raies : mbal thioker (planche n” 7)
16
3.3.1.3. Le filet maillant dormant à Cymbium :
mbal yeet ou fiir (planche n” 8)
16
3.3.2. Les filets maillants dérivants
17
3.3.3. Le filet. maillant encerclant : Saïma
(planche n” 13)
18
3.4. les engins retombants : les éperviers
(planche n” 14)
19
3.4.1. Epervier à mulets
19
3.4.2. Epervier à ethmaloses
1!3
3.4.3. Epervier à tilapias
19
3.5. Le filet soulevé : dialla (planche n0 15)
19
3.6. Les chaluts
3.6.1. Killi ou mbal xuuss (planche n” 16)
2:
3.6.2. Le chalut à crevettes : “drague”
(planche n” 17)
20
3.7. Filets à l’étalage : le filet fixe à
crevette : moudiasse (planche n” 19)
21
3.8. lignes et hameçons
21
3.81. Les lignes à main : odiaro
(planches n” 18A et 18B)
3.8.2. Les palangres : armandingua (planche n” 18C)
ii;
3.9. les pièges
3.9.1. Ippou ou Sarapé (planche n” 19)
2:
3.92. Warande (planche n” 20)
3.9.3. Casiers à seiches (planche n” 21)
24
3.9.4. Pièges à poulpes
25
3.16. Les engins de pêhe par accrochage ou par
blessure : Les Harpons (planche n” 22)
25
3.11. Les autres engins
3.11.1. Osag
;Fi
3.11.2. Calebasses
3.11.3. Pêche à la main
2s
3.12. Conclusion
26
4. LES PIROGUES
27
4.1. La pirogue monorryle (planche n” 28A)
28
4.2. Les pirogues à membrures
29
4.2.1. La pirogue isik sibong (planche n” 28B)
29
4.2.2. la pirogue immanding (planche n” 28C)
29
4.2.3. La. pirogue illébou (planche n” 28D)
30
4.2.4. La pirogue ngueth (planches n” 24E et n” 25)
630
4.2.5. Le mbandoire
:Il
4.2.6. Pirogue en fibre de verre
:$l
Conclusion
32
5. LES UNITES DE PECHE
33
5.1. Concept et réalité
33
5.2. Proposition de typologie pour les unités de pêche
33
5.2.1. Typologie préliminaire
34
5.2.2. Typologie proposée
37

6. DISCUSSION
41
CONCLUSION GENERACE
43
REMERCIEMENTS
44
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
44
ANNEXES
Annexe 1 : Planches et fiches techniques des engins de pêche
51
Annexe 2 : Planches et fiches techniques des embarcations
93
Annexe 3 : Tableau synoptique des embarcations utilisées
par la pêche piroguière au Sine-Saloum
1Q7
Annexe 4 : Tableau synoptique des types de filets utilisés au
Sine-Saloum
108
Annexe 5 : Tableau synoptique des principales espèces pêchées
109

TYPOLOGIE DES ENGINS
ET TECHNIQUES DE PECHE ARTISANALE
UTILISES AU SINE-SALOUM (SENEGAL)
RESUME
Dans le cadre d’un nouveau programme de
recherche pluridisciplinaire mis en place pour la
compréhension des milieux estuariens du Sénégal, une
typologie des engins et techniques de pêche utilisés dans
l’estuaire du Sine-Saloum est réalisée dans le but de
faire l’état des lieux et un diagnostic des pêcheries.
Des critères techniques nous ont permis de
distinguer dans des populations hétérogènes, des
catégories d’engins, de pirogues et d’unités de pêche.
Ces critères nous ont permis de distinguer 25 types
de pêche, 7 types d’embarcations et 5 classes d’unités de
production.
De nombreuses variantes sont observées pour
chaque type d’engin ou embarcation.
Une grande
diversité est aussi apparue à l’intérieur des classes
d’unités de pêche.
La méthode d’enquête, les données collectées et les
résultats obtenus ont été discutés.
Mots clefs : Sénégal, estuaire, typologie, engins de
pêche, techniques de pêche.

2
ABSTRACT
Classification of tackle and technical fishing are
realised in Sine-Saloum estuary in order to make a
diagnosis of fisheries within new program of disciplinary
research for understanding Senegal estuaries.
Type of fishing tackle, canoes and fishing unities are
distinguished in heterogeneous populations through
technical criterious.
tient
five fishin technics, seven fishing canoes
types and ive classes o
Y
fproduction units are refined.
Many variants are observed for each tackle or canoe.
A great diversity appears in classes of production unit.ies.
Method of investigation, data and results are
discussed.
Key words: Senegal, estuary. type, fishing tackle,
fishing technical.
INTRODUCTION
La définition conceptuelle et théorique des unités de pêche peut être
comprise comme étant le croisement d’une technique, d’une embarcation et
d’une équipe de pêche. Cette unité de production sert donc de base pour les
descriptions de l’activité de pêche et l’étude de son évolution (Ecoutin 1992).
Dans le cas du Sine-Saloum (fig
région caractérisée par des
‘( 1p
contrastes très marqués (interface bolong
‘estuaire-océan), une ressource
plurispécifique et des modes d’exploitation très diversifiés, est-il possible de
définir des strates et d’identifier des unités de production standardisés ? La
typologie des techniques de pêche artisanale s’avère être un clément
déterminant car elle permet de spécifier et d’unir les éléments clefs que sont
la pirogue et l’engin. Ces éléments constituent les cibles privilégiées pour les
recensements et les enquêtes de routine, ils doivent être fac:ilement
repérables sur le terrain.
La prise actuelle de la pêche artisanale maritime et estuarienne au
Sine-Saloum est estimée à 10.000 tonnes (BOU~S~, 1991). La pêche est
pratiquée toute l’année, avec divers engins (Van Chi Bonnardel, 1978 ; Diouf
et al., 199 1). Du nord au sud, ce complexe parsemé d’îles et de campements
est habité par des pêcheurs qui se disent “Sérère-Nyominka” (Chauveau et
Laloë, 1982).
Cette étude a pour objet de faire l’état des lieux et de définir le concept
d’unité de pêche dans le contexte du Sine-Saloum. Ceci est indispensable
pour pouvoir, ultérieurement faire un suivi des activités de pêche.
(1) Bolong : ni rivière, ni marigot. les “bolong” (dénomination locale) sont des chenaux
souvent colonisés par Za mangrove et qui relient et interconnectent les trots bras de mer,
Sabum, Diomboss et Bandiala. Ces grands bras et leurs bolong constituent l’ensemble
des trots systèmes hydrologtques du complexe estuarien du Sine-Salown.

3
Pour mener cette étude, un recensement général des engins qu’ils
soient ou non en activité a été fait deux fois dans l’année en mars et en
octobre 1990. Pendant la période séparant les deux recensements, des
mesures précises des différents éléments des engins et embarcations ont. été
effectués à Djifère, Ndangane, Foundiougne et Missirah.
Nous avons tenté de hiérarchiser les engins en les classant par
grandes catégories. Mais malgré tout, des hétérogénéités demeurent et de
nombreuses variantes sont observées.
Le respect de la classification internationale normalisée des engins de
pëche est un impératif pour la conception et la réalisation d’un tel
document, ce qui explique le plan suivi (Von Brandt, 1972 ; Nedelec, 1982).
Des travaux similaires ont déjà été réalisés au Sénégal et dans la sous
région. Seck (198 1) a mis au point un catalogue des engins de peche
artisanale utilisés au Sénégal tandis que Salles (198 1) a étudié la Qpologie
des engins de pêche artisanale du littoral guinéen. Ces deux cas d’étude
intéressent. surtout la pêche artisanale maritime.
Dans ce document figure une description détaillée des engins et des
embarcations utilisés dans le complexe estuarien du Sine-Saloum. C’est à
partir de la présentation de ces deux sous-ensembles qu’est élaborée une
typologie des unités de pêche qui servira à l’analyse et à la discussion.
1. PRESENTATION DU MILIEU
1.1 LE MILIEU PHYSIQUE
1.1.1 Hvdrogranhie
Le Sine-Saloum n’est ni delta ni même véritablement estuaire ; il n’est
aujourd’hui qu’une Via” dont les trois chenaux principaux sont
exclusivement parcourus par les eaux marines (Marius, 1979). La marée
monte jusqu’en amont de Kaolack situé à 112 km de l’embouchure et aucun
cours d’eau de quelque importance que ce soit ne vient à la rencontre de
l’eau salée. Les pluies représentent le seul apport d’eau douce.
1.1.2. Climat
Le climat est soudanien et se caractérise par deux saisons nettement
tranchées dues à l’alternance de circulation des alizés et de la mousson :
une saison sèche, de novembre à juin et une saison des pluies, de juin à
novembre (Leroux, 1983).
La pluviométrie montre des irrégularités interannuelles. Après des
années humides, on a assisté à une baisse généralisée de la pluviométrie qui
s’est confirmée avec l’année 1983 où des hauteurs exceptionnellement
faibles ont été enregistrées. C’est ainsi qu’à Kaolack, le maximum enregistré
en 1958 était de 1050,3 mm ; il n’est plus en 1983 que de 303,7 mm (Dlop,

4
1990). Les hauteurs moyennes de pluviométrie varient entre 400 et 600 mm
sur la période 1973- 1983.
1.1.3. Hydrodynamique
Les études faites sur l’hydrodynamique montrent que la décroissance
des vitesses du courant en fonction de la profondeur est la régle générale
(Barusseau et al., 1983). La vitesse d’écoulement varie aussi en fonction de
la morphologie du chenal. En outre tant en surface qu’en profondeur, cette
decroissance est très liée au moment de la marée.
Le facteur de restitution de l’eau (débit du jusant/débit du flot. qui
précéde) s’établit entre 75 et 80 % dans le Saloum, dans le Diornbos et
parfois dans le Bandiala pour les eaux de surface notamment (Diop, 1990).
La pointe de Sangomar est un cordon littoral de 11 km. Elle est
constituée de sols meubles essentiellement de sables grossiers et fins.
Depuis quelques années, des effets de l’hydrodynamisme sur cette zone sont
signalés. En 1987, ce cordon est coupé par l’océan en sa partie centrale. Le
lieu de rupture coïncide avec ce qui était l’embouchure du fleuve Saloum en
1860 (Anonyme, 1989). Une nouvelle île s’est formée, séparée du, bras
continental. La brèche large de 400 m initialement était de 2.000 m en
février 1989. L’érosion gagne préférentiellement le bras continental
menaçant même l’usine de Djifère et le village des pêcheurs (fig. 1).
1.1.4. Hydrologie
Les études faites indiquent un gradient croissant de salinité d l’aval
&
vers l’amont (Pagès et Citea8, 1990). On passe en moyenne de 36-37 /-OO à
l’embouchure à plus de 90 /OO a Kaolack (la salinite en saison seche etant
beaucoup plus élevée, puisque les différentes mesure6 faite par Diop en
1990 ont donné des valeurs toujours supérieures à 110
/OO à Kaolack).
La turbidité dans l’estuaire du Saloum décroît en période de flot. en
même temps que la salinité.
Les températures dans le Saloum restent élevées toute l’armée avec
cependant deux fléchissements. Les valeurs maximales de température
enregistrées sont de l’ordre de 32 à 33°C entre 1967 et 1974 (Lhomme,
1974). Des valeurs minimales de l’ordre de 2 1 à 22°C sont obtenues en
décembre, janvier et février.
1.1.5. Bathvmétrie
Les résultats obtenus par Saos (1985), permettent de dire que le
chenal du Saloum dans sa partie aval est relativement profond. Les valeurs
mesurées sont rarement inférieures à 13 m (14 m à Djifère et Ndangane, 13
m à Djirnda 17 m à Foundiougne) et peuvent même être supérieures à 25 m
au niveau des fosses.
Le Diomboss présente des profondeurs plus importantes que celles du
Bandiala. Les profondeurs de 10 m sont fréquentes dans le Diomboss et des
valeurs allant jusqu’à 15 voire 25 m sont enregistrées au niveau des fosses ;
par contre dans le Bandiala des fonds de 10 m sont rarement atteints.

5
1.2. MILIEU HUMAIN
Du nord au sud, ce complexe fluvio-lagunaire est parsemé d’îles
enserrées entre les bolong. Ces îles sont couvertes de mangroves et
constituent un ensemble de biotopes favorables au développement de la
faune aquatique et à la pêche. Les îles les plus étendues sont habitées, On
estime à 5.260 personnes la population exerçant la profession de marin-
pêcheur dans l’ensemble des deux régions administratives, Fatick (5.083) et
Kaolack (177) (Anonyme, 1990).
Les habitants du “GundouZ” c’est-à-dire des îles situées au nord du
Diomboss, se disent sèrère-nyominku ; par contre la population des îles
méridionales se dit socé et parle mandingue. Il apparaît de plus en plus que
le terme nyominka qualifie l’ensemble des gens des îles. Pour les habitants
de l’intérieur en particulier, le nom désigne moins un groupe ethnique
particulier, que les hommes à qui la vie dans les îles et sur les bolong confëre
un certain. nombre de traits communs ; en somme, on assiterait & la
naissance d’un groupe ethnique nyominku formé au départ d’éléments
hetérogènes, mais à qui leur isolement et leur adaptation aux conditions de
la vie insulaire donnent unité et conscience de groupe. Cette société sans
aristocratie ni caste est très tournée vers la mer (Chauveau et Laloë, 1982).
Dans l’ensemble de la zone d’étude, il existe 76 villages et campements
de pêcheurs exclusifs ou CO-dominants (Kébé, 1994). L’importance de la
péche varie selon le lieu et est liée non pas au nombre d’embarcations mais
au nombre de pêcheurs. A N’dangane la pêche constitue l’activité principale.
Qn n’y trouve que des pêcheurs autochtones ; en revanche, Foundiougne,
Sokone, Missirah et Djifère reçoivent des pêcheurs des autres centres en
raison des possibilités qu’ils offrent en matière de commercialisation des
produits halieutiques (Diouf et al., 199 1). Ces auteurs distinguent :
- des villages et campements permanents de pêcheurs exclusifs où la
pêche est pratiquée toute l’année : Bahout, Ndolette, Sipo, Fambine,
Diofandor, Bakhalou, Siwo, Diogane, Diogaye, Djinack, Ghadior, Gouk et
Koulouk ;
- des villages et campements de pêcheurs co-dominants où
l’agriculture peut être pratiquée à grande ou petite échelle ; Dionewar,
Niodior, Ndangane, Bassoul, Ngadior, Félir, Fayaco, Bassar, Bossinkang,
Bétenti ;
- des villages et campements occasionnels qui pratiquent la pêche à
petite échelle pendant la saison humide. La plupart de ces villages font de ia
cueillette des huîtres ou sont spécialisés dans la pêche à la crevette dans les
bobng avec des killi fournis par des mareyeurs de la zone. La p&he y est
dominée par les u~olof et les toucouleur : Gagué Chérif, Bambougar, Médina
Sangako, Soukouta, Toubacouta, Némaba, Sassara, Lerane koli, Bangalène,
Bani, Saurou, Fimela et Palmarin.
Dans les îles du Saloum, on pratique l’agriculture mais l’activité
principale reste la. pêche, la riziculture connaissant aujourd’hui un déclin
évident, conséquence de la sécheresse qui a sévi dans cette zone durant ces
deux dernières décennies. Cette alternance des activités entraîne un double
mouvement de la population. Durant huit mois de saison sèche, celle-ci
émi re entre la région du Cap-Vert et la frontière de la Sierra-Léone et m&ne
paBois plus loin ; de juillet à octobre tous les nyominku regagnent leurs les
wan Chi Bonnardel, 1977 ; Diaw, 1985).

6
2. CADRE METHODOLOGIQUE
ET CONCEPTUEL DES RECHERCHES
2.1. METHODOLOGIE
En
1990,
dans le cadre
d’un programme de recherche
pluridisciplinaire entrepris au Sine-Saloum par le Centre de Recherches
Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT), nous avons x-Misé deux
enquêtes cadres (une en saison fraîche, une en saison chaude). Au cours des
deux opéra.tions, nous avons inventorié le parc piroguier et dénombré toutes
les unités de pêche utilisant au moins un engin ainsi que les infrastructures
et services liés à la pêche.
La col1ect.e des données pour cette étude de typologie est faite lors de
l’enquête cadre effectuée en mars. Elle a porté sur les caractéristiques des
engins et embarcations ainsi que sur leur mode de mise en oeuvre. Pour
mener cette étude, nous avons choisi de prendre en considération un
nombre de critères suffisants pour caractériser sans ambiguité chaque engin
et embarcation. A la limite, les données collectées ont servi de base non
seulement pour décrire l’engin ou l’embarcation mais également pour cerner
l’environnement de chaque type et dégager son comportement écologique.
Dans une seconde phase, l’étude a porté sur la nature des liaisons qui
existent entre les différents éléments de l’unité de pêche. Le croi.sement
engin-embarcation a fait apparaître des types de combinaisons qui n’existent
pas (choix de typologie des unités de pêche).
Les don.nées récoltées concernent :
- les caractéristiques générales des unités de pêche :
type(s) d’engin(s), nom(s) vernaculaire(s), type de propriété (priviSe ou
collective), port d’attache, pirogue utilisée (type, nombre, mode de
propulsion) ;
- les modalités d’acquisition de l’engin : engin construit
par le pêcheur, légué ou acheté (date) ;
- les caractéristiques de l’engin : longueur totale, hauteur
ou chute, maillage étiré ou côté de maille, nombre de nappes, type de fil
(nature et diamètre), armement (nature, nombre ou poids des flotteurs, des
lests et accessoires), avançons et hameçons (nature et nombre), appât utilisé
(nature), montage (type de montage, artisan) ;
- les réparations de l’engin : responsable, fréquence,
nature et durée de vie moyenne de l’engin ;
- les modalités d’utilisation : lieux de pêche fréquentés,
espèces pêchées ; période et saison d’utilisation, méthode de pêche, mir;itt&
taux de combinaison des engins.
Afin de vérifier les déclarations des pêcheurs, une étude de cas
restreint et. raisonné est faite sur un échantillon d’unités de prod~xc~ion
représentatives. Ceci nous a permis d’affiner les critères de typologie pour les
engins les plus largement utilisés et qui sont au nombre d’une d.&&rle
répartis dans les quatre grands groupes suivants :
- les filets tournants ;
‘- les sennes ;

7
- les filets maillants ;
- les lignes et hamecons.
Les autres types de pêche qui n’interviennent que faiblement dans les
débarquements ou ciblant des espèces économiquement peu importantes
(Fréon et Weber, 1985) mais d’un intérêt écologique certain, sont aussi
étudiés pour compléter ce volet : pièges (exception faite des casiers à
seiches), les engins de pêche par accrochage ou par blessure, pêche a pied,
etc.
Les premiers résultats de l’enquête cadre ont permis de localiser les
points de débarquement et de connaître le nombre d’engins à échantillonner.
Par ailleurs, pour chaque catégorie d’engins présentés dans les différents
points de collecte choisis, au moins 10 % sont étudiés.
2.2. TERMINOLOGIE
Afin de faciliter la compréhension du document, nous avons entrepris
une définition opérationnelle des concepts pour les traduire en des éléments
directement observables et facilement mesurables. L’utilisateur peut. ainsi
mieux percevoir les relations qui existent entre les différents élements qui
composent un engin ou une pirogue.
2.2.1. Filets
2.2.1.1. Fils pour filets
Au Sine-Saloum, le nylon est toujours le type de fil le plus utilise pour
la confection des filets (Seck, 1980). Le fil monofilament n’est utilisé que
pour les lignes et les hameçons. Néanmoins on note une tendance nouvelle à
confectionner les filets maillants dérivants de surface (félé félé) et les filets
dormants à soles avec du fil monofilament.
Pour faciliter la comparaison avec les travaux antérieurs (Se&, I980),
nous avons retenu le métrage au k
(ex. : 6660 m/kg) comme syst.ème de
8
titrage caractérisant la grosseur des ils.
Le fil est désigné selon deux autres systèmes :
- la masse par unité de longueur qui est le titre et qui se
mesure en deniers (Td) poids en gramme de 9000 m de fil ; système utilisé
entre autres sur le littoral guinéen (Salles, 1989) ;
- le système tex international (ISO) masse en grammes de
1000 m de filament : 1 tex = 1 gramme pour 1000 m. Le tex résultant ou R
tex désigne la masse en grammes de 1000 m de fil terminé (tablé ou tressé),
D’où la conversion dans les différents systemes :
tex= 0,111 xTd
1000.000
R tex = ________________
m/kg
Dans le tableau 1, le système de titre est converti en R tex unité du
système international.

8
Tableau 1. - Equivalence m/kg, R tex pour les types de fil les plus
fréquemment utilisés.
1000
1110
2220
3330
4440
6660
10000
2.2.1.2. Coune. montage et assemblage des filets
La nature des matériaux utilisés est différente selon la provenance de
ceux-ci, selon les moyens du pêcheur, le type de filet à confectionner et
l’espèce cible. Néanmoins des tendances se dégagent pour les différentes
techniques de pêche d’où une certaine homogénéité.
Les naunes de filet
La nappe de filet était jadis lacée à la main par le pêcheur r~.~orninka a
l’aide de fibre naturelle en coton, sisal ou chanvre ; maintenant, les nappes
de filets utilisées sont fabriquées par l’industrie et importées. Les métiers
peuvent fabriquer des mailles de différentes dimensions, avec des fils câblés
ou tressés, de grosseurs variées. Les types de fils les plus utilisés sont des
fils en nylon (polyamides). Ces fils sont présentés sous forme de mono ou
multifilaments.
Alèze: l’alèze est la surface qui résulte de l’assemblage des différentes
nappes qui la constituent.
La maille : il y a plusieurs façons de désigner une maille. Au Sine-
Saloum les pêcheurs nyominku indiquent surtout la maille étirée en :m.m. La
maille étirée ou longueur de maille est la distance entre deux noeuds
opposés, prise du milieu d’un noeud au milieu de l’autre noeud. Cette
mesure est égale à deux côtés de maille (mesure souvent utilisée par les
professionnels pour désigner la distance comprise entre deux noeuds
consécutifs).
Pour établir nos fiches techniques, nous avons c0nfront.é les
déclarations des pêcheurs à nos propres mesures faites lors des enquêtes de
précision que nous avons menées après l’enquête cadre de mars 1990.
La coupe : les filets de pêche des Nyominku sont construits avec des
nappes de forme rectangulaire à bords droits. C’est le cas des filets rnaillants
et des sennes.
gueur de la nanpe de filet : dimension du bord de la nappe qui est
parallèle?tu cordage ou au cadre de support, mesurée alors que la nappe est
complètement étirée dans ce même sens avant d’être montée.
Lonpueur du cordage ou ralinéue : lon ueur de la portion du dernier
cordage compris entre les points extrêmes de ixation de la nappe.
f

9
Montas : le montage est l’opération qui consiste à attacher une nappe
de filet à un cordage ou à un cadre de support. Au Sine-Saloum, le montage
des nappes de filet s’effectue soit par fixation des mailles une par une (cas
des filets maillants) ou par groupes à l’aide d’un fil de montage ou de fils
spéciaux sur la ralingue cas des sennes de plage digal ou des filets maillants
encerclants ou des chaluts à crevettes. Le montage libre est rarement
pratiqué. Le monta e le plus fréquent est le type mixte (certaines mailles
f
sont simplement en ilées dans la ralingue, d’autres y sont fixées).
Armement : expression d’usage courant pour désigner quelquefois
l’équipage d’une embarcation ou l’ensemble des objets mobiles qui servent à
sa conduite et à sa conservation. En terme de la technologie des engins de
pêche, l’armement est le montage d’une nappe de filet selon une relation
spécifique entre la longueur de la nappe et la longueur de la portion du
cordage ou cadre de support sur laquelle la nappe est montée (Nedelec el êrl.,
1978). On entend par cordage la ralingue sur laquelle la nappe est fixée soit
directement, soit par l’intermédiaire d’un cordage auxiliaire (les nyominka
1’appellent”trunsfiZuce”).
nno
d’armement : c’est le rapport de la longueur de la ralingue et
la longueur de l’alèze étirée (norme internationale ISO) :
Longueur de la ralingue
E = ______-___ - _____________________
Longueur de l’alèze étirée
Le rapport par exemple : E = 5/10, peut être exprimé soit sous forme
décimale (E = 0,5), soit sous forme d’un pourcentage (E = 50 %.). Dans cet.te
étude, nous l’avons représenté sous forme décimale afin d’établir plus
facilement des liens avec les études antérieures faites au Sénégal (Seck,
1980) ou dans la sous-région, notamment en Guinée (Salles, 1989).
Le flou : c’est l’inverse du rapport d’armement, c’est-à-dire le rapport
entre la longueur de l’alèze maille étirée et la longueur de la ralingue sur
laquelle cette alèze est montée.
Longueur de l’alèze étirée
F = _________ __ _____________________
Longueur de la ralingue
Taux d’armement : exprime en pourcentage, l’excès de longueur
d’alèze étiree par rapport à la longueur de la ralingue.
Longueur de l’alèze étirée - longueur de la ralingue
T = ________________________________________---------------------. _ _,___
Longueur de la ralingue
Assemblage : on appelle assemblage des nappes de filets le procédé
qui consiste à unir, à l’aide d’un fil, les bords des pièces de filet. Les
pêcheurs nyominku utilisent deux modes d’assemblage, soit par remaililage
(ou abouture), soit par coutures.
2.2.1.3. Les accessoires.
L’hétérogénéite des matériaux utilisés est plus marquée ici. Tout ce
qui peut flotter ou. permettre au filet de couler est utilisé. La fin justifie les
moyens.

10
Lests : les lests sont faits en olives de plomb, en pierre, en terre cuite
ou en ciment
Flotteurs : les flotteurs peuvent être en liège ou en PVC expansé., creux
en plastique dur, ou simplement en bois. Des bidons vides ou des
chaussures usées sont parfois utilisés.
2.2.1.4. Dimensions des filets (longueur et nrofondeur du
filet
Les pêcheurs nyominku expriment la longueur du filet en brasses.
Pour eux, c’est la distance entre les deux mains, les bras ouverts. Une
brasse vaut à peu près 2 m. La chute ou hauteur du filet est exprimée en
nombre de mailles (maille étirée), connaissant les longueurs de mailles, nous
extrapolons pour trouver cette dimension. Parallèlement aux déclarat:ions
des pêcheurs, nous avons effectué des mesures pour estimer les hauteurs et
quand la taille de l’engin le permet, pour connaître la longueur ; par des
recoupements, nous arrivons à vérifier la longueur de l’engin déclaré par le
pêcheur.
2.2.2. Lir?nes et nalanéres
2.2.2.1. Ligne mère
La ligne principale est toujours constituée de monofilament (simple
pour la ligne à main, quelquefois tressé pour les palangres). Le monofilament
est constitué d’un seul élément de section habituellement circulaire (tab. 2).
Tableau 2.- Tableau de résistance des fils en
monofilament de nylon. (Source : Seck, 1980).
Diamètre
Résistance
bm)
(kg)
60/100
15
65/100
17
70/100
20
80/100
25
go/100
31
100/100
37
120/100
52
fi
Avancon : synonyme de bas de ligne, c’est la partie terminale du fil de
pêche fixée à l’extrémité du corps de ligne. Sa longueur et son diamètre
varient suivant le genre de pêche et le poids moyen des poissons que les
pêcheurs espèrent prendre. Au Sine-Saloum, les pêcheurs qui ciblent des
poissons brutaux ou dotés de dents coupantes (barracuda par exemple)
utilisent un fil d’acier uni ou torsadé comme bas de ligne.

1 1
Hamecon : Les hameçons utilisés sont de type simple a boucle et à
ardillon (fig. 2). C’est un instrument d’acier en forme de crochet,, terminé par
une pointe acérée. L’ardillon est droit et sert à “ferrer” le poisson. Les
hameçons utilisés portent des numéros établis en fonction de la longueur de
la hampe et de la distance entre la hampe et la pointe (tab. 3).
Figure 2.- Hameçon simple à boucle et à ardillon.
a = Ardillon (ou barbillon)
b = boucle
(9 = Diamètre
H = Hauteur ou largeur de l’hameçon
d = distance tige-pointe
Tableau 3.- Dimensions moyennes des hameçons.
(Source : Seck, 1980).
2.2.3. Embarcations
Par cette étude de dénomination des concepts et objets, nous voulons
concrétiser tous les éléments observables et mesurables qui sont considérés
au cours de ces recherches pour caractériser et identifier une embarcation
(planche n” 1, planche n” 3~). Les termes utilisés par les charpentiers ou par
les pêcheurs nyominka sont soit des noms français soit une déformation du
nom français ou alors purement. et simplement, une dénomination locale en
sérère-nyominkcz, en z.~oZoJ ou en Iébou lorsque l’équivalent de l’élément à
décrire n’existe pas en français.

12
Longueur : nous avons mesuré la longueur hors tout soit la longueur
maximum d’encombrement mesurée entre les points extrêmes, avant et
arrière des éperons.
Largeur : la plus grande largeur de la pirogue y compris l’épaisseur du
bordé extérieur.
Hauteur : elle est prise à mi-longueur de la pirogue entre le pont
supérieur et le fond de caJe.
Kessing : nom d’origine nyominka donné à la quille, c’est la partie
inférieure axiale de la coque. Dans les embarcations fabriquées par les
Nyominku, le kessing se compose soit d’un seul gros tronc d’arbre évjidé ou
de deux petits troncs assemblés au moyen d’écarts longs en mortaise.
Membarte : appellation nyominka désignant les membrures ou
l’ensemble de la grosse charpente de la pirogue ; poutres placées dans des
plans transversaux, attachées à la quille, soutenant le borde et sur
lesquelles viennent se fixer les bar-rots des ponts.
Furaue : nom d’origine Zébou désignant le ou l’ensemble des :p’Lanches
formant l’enveloppe extérieure de la pirogue.
Pont : par pont, il faut entendre le pont-avant et le pont supérieur le
plus élevé, s’étendant sur toute la longueur de l‘embarcation.
Nduone : ce qui est dénommé ndagne constitue la tonture. Le nom est
d’origine woZo$ C’est une planche de bois qui permet de relever l’extrémité
avant de la pirogue. Le ndagne permet de chasser l’eau hors des ponts et
empêche son écoulement dans la barque.
Eperon : forte masse faisant saillie à l’avant et à 1’arriè:re de
l’embarcation. Son rôle principal est de briser les lames.
Thione : terme utilisé pour désigner la pièce de bois qui relie la quille à
l’éperon. Les Zébou et nyominku l’appellent ainsi.
Tchianq : pièce de bois placée à l’intersection du pont et du bordage
pour les renforcer.
~?@OU : mot wolof désignant les pièces de bois qui maintiennent la
jonction du pont dans sa face interne au bordé.
Nguemboungué : nom nyominka qui désigne des tôles de renforcement
qui couvrent l’intersection du pont et des superstructures que const.itue
l’ensemble des constructions légères qui terminent les bordés.
Tumbé : écorces de cocotier importées de Guinée et utilisées comme fil
de couture.
Acime : mixture obtenue à base d’un mélange de feuilles de baobab et
d’écorce d’arbre, le tout pilé à l’aide d’un pilon et d’un mortier. E,lle sert
comme matériau d’étanchéité pour colmater les trous et les jointures.
Idenousouk : point d’appui de la partie effilée du bas mat de la voile
aménagée sur la quille.

13
3. LES ENGINS DE PECHE
Nous étudions tous les engins utilisés ou qui existent ainsi que leur
mode de mise en oeuvre dans les bras de mer que sont le Saloum, le
Diomboss et le Bandiala et dans les chenaux qui les relient.
Nous tenterons au cours de cette étude d’affiner un travail de typologie
dejà ébauché (Lô, 1992). Il s’agit de montrer la spécificité de chaque engin
suivant la zone et les conséquences immédiates sur les différentes stratégies
et tactiques de pêche développées, en relation avec les espèces cibles.
Les engins de pêche peuvent être désignés de deux manières :
soit par la dénomination suivant les normes
internationales (Von Brandt, 1972 ; Nedelec, 1982) ;
- soit par le nom local en nyominku, en soc&, en
toucouleur ou en woZoJ
Le nom français modifié est aussi utilisé. Dans tous les cas, la
traduction du norn ne rend pas toujours les nuances de la déclaration du
pêcheur.
3.1. LES FILETS TOURNANTS : FI.. TOURNER (PLANCHE N” 2)
Les filets tournants qui existent au Sine-Saloum sont. des serines
tournantes et coulissantes. Ces filets sont rencontrés uniquem t en deux
endroits : a.u village de Niodior et au Centre de pêche de Missirah 1% .
La senne tournante n’a été réellement introduite dans la region du
Sine-Saloum que vers les années 1970 (Van Chi Bonnardel, 1978).
L’ouverture d’une usine de farine de poisson à Djifère en 1977 est un des
facteurs déterminants pour l’introduction de cet engin. Les pêcheurs qui en
avaient les moyens se sont rapidement équipes en senne tournante au
détriment de filets maillants encerclants moins performants pour la pkhe
des sardinelles. L’usine ne fait plus de farine et ses activités sont réduites.
La presque totalité des pêcheurs ont désarmé. Lors de notre passage en
1990, nous n’avons recensé qu’une senne tournante à Niodior, un filet de
300 mètres de long, 40 m de hauteur, 30 mm de maillage (corps du filet).
Deux pirogues, l’une de 20 m, l’autre de 15 m sont équipées de deux
moteurs de 40 cv avec à bord un équipage de 25 personnes. La plus petite
pirogue servait pour le transport du filet et la plus grande pour le transport
des captures.
Le Centre de pêche de Missirah après un premier essai non concluant
(rendement faible) avec une senne tournante coulissante longue de 100 m,
haute de 15 m, a tenté une seconde expérience avec une autre serine
tournante coulissante de 200 mètres de long et de 35 m de chute. Le mode
de construction et de montage de cet engin est calqué sur le type décrit par
SECK (1980). Cette unité est composée de deux embarcations de type
(2) Le Gouvernement du Sertégal a entrepris depuis 1987, des mesures d9ncouragement
de la pêche artisanale notamment pour la région sud du Sénégal où le développement de
la pêche est en retard par rapport à la région nord, malgré l’existence ‘de réelles
potentialités. Pour répondre, à cette demande, I’aide de la coopération nippone a permis
d’aménager un centre de pêche artisanale à Missirah dans la réqton de Fattck et en
même temps de distribuer des engins de pêche quifont défaut ainsique les équipements
expérimentaux visant à la modernisation de la pêche artisanale (Anonyme, 1988).

14
amélioré (pirogue en fibre de verre) équipées de deux moteurs de 45 c’v et
d’un moteur de secours de 23 cv.
La pêche dans l’estuaire et dans les bolong étant interdite aux sennes
tournantes, ces engins opèrent en mer et à l’embouchure, dans les zones de
jonction des trois bras (Saloum, Diomboss et Bandiala).
Les espèces principales recherchées sont les Sardinellu spp.. La serine
tournante se révèle efficace en raison du comportement propre à chacune
des deux espèces de sardinelles : S. rnaderensis se disperse horizontalement
lorsqu’elle est encerclée, alors que S. auritu plonge pour échapper au filet
(CRODT, 1979). Ainsi, la senne tournante coulissante a permis de capturer
plus facilement cette espèce de plus grande valeur commerciale ainsi que
d’autres espèces côtières et en particulier Pomudasys spp., Carunx rhonchus,
Scornberomorus tritor, Brachydeuterus autitus, Chloroscombrus ch ysurus,
Sphyraena spp., Euthynnus alleteratus Caranx hippos et Trichiurus lepturus
3.2. LES SENNES : MBAJI+ LAW
On peut classer les sennes de plage opérant au Sine-Saloum en deux
grands groupes : les sennes de plage opane et les sennes de plage ~diguel. A
l’intérieur de ces deux grandes catégories, il y a des variantes selon le type
de construction et les modifications apportées dans le corps de l’engin afin
de l’adapter à une technique de manipulation donnée selon le domaine
d’utilisation, en mer, dans l’estuaire, dans les bolong, dans les petits
chenaux étroits existant entre la terre et les bancs ou entre les bancs.
3.2.1. Mbal Zaw opane (planche n” 31
C’est une senne de 400 à 500 m. La hauteur du filet peut atteindre Y’,5
m. Le maillage est homogène (28 mm). Lors des enquêtes cadres effectuées
en mars et octobre 1990, nous avons dénombré respectivement 139 et 196
unités de pêche équipées de cet engin.
L’engin est construit presque entièrement avec le même type de fil
(2220 m/kg) sauf quelquefois dans les zones où il est très vulnérable (les
ailes et le ventre). Plus le filet est haut plus il est efficace.
La période d’introduction de cet engin dans les îles se situerait entre Pa
première et la seconde guerre mondiale (Chaboud et Laloë, 1985).
La senne est montée par les pêcheurs de Fambine, Ndangane,
Dionewar et Fayaco (fig. 1). Elle est utilisée en toute saison, de jour comme
de nuit, quel que soit l’état de la marée. Elle est plus efficace quand la maree
descend. Les z es de pêche privilégiées sont les bolong, les bras du fleuve
et les passes(37. Lors de la manoeuvre sur les passes, un petit filet
rectangulaire le “bisness” est tendu aux deux extrémités par deux longues
perches qui servent à fermer le filet ; pendant ce temps, les pêcheurs
tiennent haut le filet tout en rapprochant ses ailes pour le fermer. Deux
embarcations dont l’une de longueur moyenne 12 mètres propulsée par un
moteur de 8 ou 25 cv et l’autre de 10 m de long motorisée ou quelquefois
remorquée par la première sont utilisées. L’équipage moyen est de 30
personnes.
f3) Chenal naturel étroit mais navigable entre deux bancs ou entre la terre et un banc,
etc.

15
Les espèces recherchées sont les Mugilidae mais d’autres sont
capturées comme les Sphyraenidae, les Soleidae, les Scombridae, les
Cichlidae, .PoZydactyZus quadnjilis, Drepane afticana, Garanx hippos,
Ethmalosaftmbriata.
Ces engins sont utilisés en mixité avec les filets maillants encerclants.
3.2.2. Mbal Zaw diguel (planche n’ 41
Le diguel est une variante proche du mbal law opane mais moins long.
La longueur du filet dépasse rarement 400 m et la hauteur est de 15 à 18 m.
Il est utilisé dans les eaux plus profondes du fleuve et dans les grands
bolong.
Le diguel est originaire du village de Dionewar et compte parmi les
filets traditionnels typiques des îles du Saloum. Deux types de fils sont
utilisés pour sa construction : un fil fin pour le côté (2220 m/kg) et un fil
gros pour le fond (1110 m/kg). La maille est homogène au niveau des ailes
(50 mm) alors que le milieu du filet. a une maille plus petite (25 mm). Deux
pirogues de 12 m de longueur propulsées par un moteur de 25 ou 40 cv sont
utilisées lors d’une sortie.
L’engin est adapté à la pêche en toute saison. Il est très maniable.
Alors qu’il faut une trentaine à une quarantaine d’hommes pour retirer le
mbal Zaw opane, une vingtaine suffissent pour le diguel. Au cours dùne
sortie l’équipage peut effectuer en moyenne trois coups. Les espèces ciblées
sont Sphyraena spp., Arius spp., les Pseudotolithus spp., Drepane qfticana,
Galeoïdes decadactylus.
Mais d’autres espèces sont capturées comme
SardineZZa spp., Polydactylus quadn~lis, Synaptura spp. et Cynoglossus spp. a
Le diguel est souvent utilisé en mixité avec les filets maillants
encerclants, les lignes et les filets dérivants de fond (yolal).
3.3. LES FILETS MAILLANTS
Les filets maillants sont classés en trois grandes catégories : les filets
maillants fixes, les filets maillants dérivants et les filets maillants
encerclants. Les filets maillants fixes sont plus sélectifs quant au choix de
l’espèce et à la taille du poisson ou du mollusque (Nedelec et al., 1979).
3 3.1. Les filets maillants fixes :
.
mbaZ sër
Les filets maillants dormants utilisés au Sine-Saloum sont des engins
passifs posés en mer, dans les fleuves et à l’entrée des bolong. Ils sont
particulièrement nombreux et variés.
Le terme “mbal sër” est un vocable wolof ; il désigne en fait tous les
filets fixes. A l’intérieur de ce grand groupe, il y a cinq types de filets et leurs
variantes ; les filets dormants à “poissons”, les filets dormants à soles, les
filets dormants à raies. les filets dormants à Cymbium, les filets fixes à
crevettes.

16
3 3.1.1. Le filet maillant dormant
.
“à naissons”: (nlanche n” 51
Le filet dormant à “poissons” est un engin qui mesure 110 m, sa maille
est de 50 mm. Le fil utilisé est généralement du nylon (4440 m/kg). Les
espèces capturées sont PseudotoZithus spp., les Arius spp., les requins et
barracudas. Le filet dormant à “poissons” est utilisé toute l’année: en
association avec les lignes et les casiers.
La saison de pêche principale s’étend de décembre à juin. La mer et
les bolong constituent les zones privilégiées. La pêche est réalisée
essentiellement de nuit. Lors de l’opération de pêche, on note trois types de
positionnement du filet suivant que l’on cherche des espèces démersales -
filet calé au fond - ou des espèces pélagiques - filet placé à la surface ou au
niveau de la couche intermédiaire-.
3.3.1.2. Le filet maillant dormant à soles : mbal sole (manche r-r’-1
Le filet maillant dormant à soles est un engin de 1000 à 2000 m de
long. La hauteur du filet est en général faible et dépasse rarement 1 m. Le
maillage est de 46 ou 50 mm. Le fil utilisé est du nylon 4440 m/kg ou du
monofilament de diamètre 60 à 70/100. Ces engins sont surtout utilisés à
Missirah et à Djifère où se fait plus facilement la commercialisation de la
sole. L’engin est calé au fond en mer et. peut rester dans l’eau pendant des
mois ; le pêcheur à chaque relevé remet le filet en place s’il n’est pas
détérioré.
3.3.1.3. Le filet maillant dormant à raies : mbal thioker (nlanche n”J
C’est un engin long de 18 m avec un maillage de 380 mm. Les especes
cibles sont les raies et les requins. La pêche se fait en mer, 6 à 7 engins sont
associés à la fois pour constituer un filet de 100 à 150 mètres. Le fil de
construction est du nylon (2220 m/kg) et l’engin est surtout monté par des
pêcheurs guet-ndariens de la région de Saint-Louis qui font régulièrement
des campagnes de pêche à Missirah.
3 3.1.3 Le filet maillant dormant à Cymbium : mbal ueet ou _fiir
(&.nche n” 81
C’est un filet long de 20 mètres, haut de 1 m à 1,20 m, la maille est de
300 mm. Le fil employé est un nylon tressé (400 m/kg). Ces engins sont
surtout utilisés à Dionewar pour pêcher les Cymbium. Plusieurs filets sont
assemblés bout à bout et l’ensemble est amarré au fond en mer fa.ce & la
pointe de Sangomar à une profondeur de 10 à 15 m, à l’aide de grosses
pierres ou des ancres. Les engins posés restent des mois en mer. La récolte
se fait tous les 2 ou 3 jours. Les engins détériorés sont ramenés lors des
sorties pour ramandage. Le principal destructeur de ces engins est le chalut
de fond.

1 7
3.3.2. Les filets maillants dérivants
Au Sine-Saloum on rencontre deux types de filets maillants dérivants :
les filets maillants dérivants de surface @YéféZé), engins les plus repandus
dans la région et les filets maillants dérivants de fond (yolal).
Ces filets sont construits différemment car ils opèrent, dans des zones
différentes et ne ciblent pas les mêmes espèces.
* Les filets maillants dérivants de surface : féZé féZé
Les félé fdé à poissons sont utilisés en surface pour pêcher les mulets,
mbal tambadiang (planche n” lO), les tilapias et les ethmaloses, rnbal cobo
(planche n” 11). Le filet a une chute de 2 m, la longueur et le maillage sont
variables selon les espèces ciblées : le féZé féZé à mulets a une longueur de
140 m, une chute de 2 m et une maille de 26 mm. Le féZé féZé à ethmaloses
et à tilapia a une longueur de 160 m, une hauteur de 2 m et une maille de
46 mm. Le fil utilisé pour la confection de l’alèse est du nylon monofilament
6660 m/kg. L’engin est lesté avec du plomb de 55 g espacé de 0,8O m et la
ralingue supérieure porte de nombreux flotteurs pour assurer la flottabilité
et la dérive de l’engin.
Le fil utilisé pour la construction des nappes est en nylon à trois tours
en général, mais le nylon monofilament a fait son apparition et s’est r&élé
plus performant selon les pêcheurs du Sine-Saloum. Avec le monofilament
les pêcheurs peuvent effectuer des sort.ies de jour et de nuit, alors que le
multifilament n’est efficace que la nuit.
Le -féZé féZé est utilisé dans les trois bras de l’estuaire et dans les
bolong. La technique de pêche est. simple ; souvent l’engin est manoeuvré
par deux personnes à partir d’une pirogue monoxyle ou d’une petite P:irogue
de 9 à 10 mètres isik sibon, immunding ou illébou, propulsée à la pagaie. Le
filet fermement attaché à la pirogue par l’intermédiaire du cordage principal,
derive simplement. du fait du courant d’eau. Il faut signaler que la pêche au
félé féZé est quelquefois pratiquée à pied ; l’engin tenu par deux personnes
dérive dans l’eau à des profondeurs de 1 m à 1,5 m. Ce mode de p&he est
pratiqué à Moundé dans les petits bolong pour la pêche des tilapias.
Lors des recensements en mars et en octobre 1990, les féZé féZé sont
rencontrées en grand nombre à Bossinkang, Bassoul, Moundé, Ngadior et
Diamniadio.
En dehors des espèces ciblées (Mugil cephulus, M. bananensis, M.
curemu, Liza fulcipinis, L. grandisquumis, L. dumerili) d’autres espèces sont
ca.pturées telles Ethmulosa ftimbiuta, Pomudasys spp., Sphyruena spp., Arius
spp., SardineZZa spp. etc..
Cinq unités de pêche utilisant le félé féZé à crevettes ont été recensées
en mars 1990. Les caractéristiques de ces engins n’ont pu être mesurées à
cause de la brièveté du séjour des propriétaires des engins (migrants maliens
arrivés à Foundiougne pour pêcher Penaeus notiulis).
* Le filet maillant dérivant de fond : yolul (planche n” 12)
Le yolal serait arrivé dans les îles après la seconde guerre mo:ndiale
(Chaboud et Laloë, 1982). Au cours des recensements, 140 et 157 unités de
pêche utilisant ces engins ont été dénombrées respectivement en mars! et en
octobre 1990 au Sine-Saloum. Les yolal qui opèrent en mer 0n.t une
longueur de 500 à 1000 m, ceux qui opèrent dans l’estuaire ont une
longueur maximum de 100 m. Les chutes sont respectivement de 4,5 m et 4
m. Le type de fil utilisé est le 1110 m/kg. La maille est de 46 mm pour les
barracudas.

18
Le barracuda est la principale espèce cible mais d’autres espèces sont
aussi capturées : Euthynnus alleterrutus, Scomberomorus tritor, Mugilidae,
Polynemidae, Carunx spp., Pomudasys spp., Pseudotolithus spp., Tilapia
spp., Arius spp. . Il y a deux saisons de pêche principales pour cet engin,
une en saison fraîche de décembre à avril avec comme espèce crible E.
alleteratus, S. tritor et une autre de juillet à septembre visant plutôt. les
barracudas.
Le filet maillant dérivant de fond (yolal) est surtout concentré à
Ndangane puis à Bassoul, Diamniadio et Ngadior. La sortie de peche
s’effectue l’après-midi avec un équipage moyen de 3 à 4 personnes qui
partent en mer vers 16 h pour revenir le lendemain matin entre 3 h et 6 h.
La pêche est donc: réalisée la nuit. Certains yolal sont embarqués dans des
pirogues glacières qui effectuent des marées de 2 à 3 jours. Pendant la
saison chaude des migrations internes et hors de la région sont effectuées
par ces unités.
. . . Le filet maillant encerclant : Saüna (nlanche n” 13)
C’est un filet de forme rectangulaire. Il a une longueur de 300 mètres,
une chute de 9 m et un maillage de 36 à 40 mm. Le fil utilisé est du nylon
6660 mJkg. La sortie de pêche nécessite une pirogue de 15 m propulsée par
un moteur assez puissant (18, 25 ou 40 cv). Il fonctionne sans coulisse et sa
mise en oeuvre est active. Le classement des filets maillants encerclants
présente une certaine ambiguité due au fait que la recherche de banc et la
méthode de capture par encerclement sont également pratiquees comme
pour les sennes tournantes.
La sortie de pêche se fait en deux phases : d’abord, la veille, une phase
préparatoire qui correspond à l’organisation de la sortie la veille,, puis la
sortie effective. La recherche de bancs de poisson est dirigée par le pa.tron de
pêche ; c’est lui qui décide lorsqu’il repère un banc, de l’endroit où l‘engin
sera mis à l’eau.
Lorsqu’une des extrémités du filet est immergée, l’embarcation prend
de la vitesse en contournant le banc de poisson ; pendant ce temps le filet
est balancé à l’eau par le reste de l’équipage. Arrivé à l’autre bout, 1.e filet
relié à un long cordage à la pirogue, permet à cette dernière d’être eloignée
de l’engin et de se positionner derrière le banc de poisson. Le filet n’est pas
totalement fermé. Pendant tout ce temps, le barreur fait tourner le moteur
tandis que les autres tirent sur la corde pour joindre l’autre bout du filet.
Ensuite, un à deux pêcheurs tapent sur l’eau avec de longs b&toras à
l’extrémité fourchue pour effrayer le poisson. Le oisson s’emmaille par les
opercules, les nageoires ou la tête, en heurtant le ilet
P pour s’échapper.
Les durées relatives des différentes opérations dépendent du patrotl,
du barreur, de la météo, de l’hydrologie ou de la taille de l’engin mais
l’encerclement et la capture sont relativement rapides et durent 5 a 10 :mm.
L’équipage moyen est de 9 personnes, les pêcheurs partent
généralement vers 16 h pour revenir vers 22 heures avec un temps d,e route
moyen de 1 h 30.
Nous avons compté successivement, au cours des deux recensements,
171 et 183 unités de pêche opérant avec ces engins. Elles sont reparties
dans la plupart des localités comme Ndangane Sambou, Bassar, Diamniadio
et Foundiougne .

19
Le filet maillant encerclant réalise l’essentiel des captures d’ethmalose
(80 % des prises) au Sine-Saloum. De même 80 % des prises de 1’engi.n sont
constituées par EthmuZosa fmbriutu et Sardinella spp., le reste étant
constitué d’Adus spp., de Carur~~ spp., de Pseudotolithus spp., de Sphyruenu
spp. L’engin est utilisé toute l’année. La mer et l’embouchure des fleuves
constituent les zones privilégiées de pêche sur des fonds allant jusqu’à 15 m.
3.4. LES ENGINS RETOMBANTS : LES EPERVIERS (PLANCHE N” 14)
L‘épervier est très commun dans la région du Sine-Saloum. Il a une
forme conique simple et il est monté généralement sans anneau L’épervier
est utilisé toute l’année dans les bolong, dans le fleuve et sur les passes. La
peche se pratique très souvent à l’aide d’une petite embarcation de 7 à 8 m
(pirogue monoxyle ou Isis sibong) propulsée à l’aide de perche ou de pagaie
par un pêcheur assisté d’un rameur. Suivant l’espèce cible et le type de
montage, on distingue trois types d’éperviers :
3.4.1. Enervier à mulets
Il est utilisé dans tout l’estuaire. Sa longueur est de 5 m, sa maille de
IX à 25 mm ou 25 à 36 mm. Les éperviers les plus utilisés sont de maille 36.
La maille de 18 à 25 mm permet surtout de capturer les mulets du genre
Lim, celle de 25 à 36 mm des mulets du genre Mqil. Le fil de construction
du filet est en général un multifilament (6660 m/kg). La ralingue a la base
est un nylon trois torons de 3 mm de diamètre, longue de 21 m.
3.4.2. Euervier à ethmaloses
11 a les mêmes dimensions que le précédent mais la maille est P~LIS
grande (40 mm). Le fil de construction est identique à celui du premier filet
3.4.3. Enervier à tilapa
Il mesure 3 à 4 m de long. Il est donc plus petit que les précédents. La
maille est de 60 mm. Les pêcheurs nyominka l’utilisent en se servant de son
de mil mélangé à de la vase, comme appât. Le fil de construction a en
général deux torons.
3.5. LE FILET SOULEVE : DLALJA (PIANCHE N” 15)
C’est un engin soulevé manoeuvré du rivage. Le filet a une forme
circulaire avec une ralingue extérieure et une ralingue centrale reliée par des
fils de fermeture. L’engin a une ouverture de 2 m et le filet confectionné par
les pêcheurs a une maille étirée de 60 mm. L’espèce cible est le tila.pia. La
pêche se fait de nuit. La technique de pêche est très simple : à marëe basse,
le filet est. étalé au sol, l’ouverture maintenue par de petits bouts de bois
plantés à quatre endroits diamétralement opposés le long de la ralingue
extérieure, Du son mélangé à la boue sert d’appât et au centre du filet le

20
pêcheur plante des nervures de palmier ou des brindilles longues qui
signalent la présence des poissons. Les fils de fermeture sont reliés par une
corde d’attache de 4 mètres à une perche plantée sur le rivage. A maree
haute une ou deux personnes soulèvent l’engin pour capturer les tilapias qui
s’y trouvent.
3.6. LES CHALUTS
3.6.1. Killi ou mbal xwss (planche n” 16)
Le Mi est un filet en forme de poche allongé, maintenu ouvert
pendant la pêche par deux bâtons d’une longueur approximative de 1,5 m et
tenus par deux hommes qui plongent dans l’eau jusqu’à la poitrine. La
poche a une longueur de 5 à 10 m avec une ouverture horizonale de 25 m et
une ouverture verticale de 1,5 m. Le fil utilisé pour la fabrication du filet est
du nylon 6660 m/kg et le maillage homogène est de 12 mm.
L’utilisation d’une embarcation à rame est limitée au transport de
plusieurs équipages. La pêche se fait à pied. L’équipage moyen se compose
de deux pêcheurs.
L’espèce cible est la crevette Penczeus notic& mais d’autres espèces de
poissons juvéniles sont capturées et constituent fréquemment le “faux
poisson” (Pomudasys spp., lllupia guineensis, Mugi1 spp., Sarotherodon
r-nelanotheron heudelotii, PolydactyZus quadriilis et Pseudotolithus spp..).
60 à 68 unités de pêche utilisant le killi sont recensées au Sine-
Saloum respectivement en mars et octobre 1990. Elles sont surtout
rencontrées en amont à Foundiougne, Thiangane, Guagué Chérif, Sassara et
à Bétanty sur la facade maritime où la pêche se pratique sur les hauts
fonds.
Dans l’estuaire du Sine-Saloum, la pêche au killi est très sa.isonni.ère.
La saison de pêche débute au mois de juillet et l’activité la plus intense se
situe au mois de septembre et octobre. Les pêcheurs sortent le soir vers 18 -
19 heures et reviennent vers 23 heures. L’opération de pêche proprement
dite est très simple. A marée descendante, les deux pêcheurs tendent le filet
en. tenant chacun une perche. Ils se déplacent en sens contraire du courant
de marée et capturent ainsi la crevette entraînée dans l’eau filtrée.
La crevette capturée est vidée dans une bassine flottante et rnobile
attachée à la ceinture d’un des membres de l’équipage et une moyenne de 10
à 20 coups de filet soulevé est faite par sortie.
3.6.2. Le chalut à crevettes : “druuue” (planche n” 17)
Cet engin est originaire de la région de Saint-Louis ou il est uti:lisé par
la pêche crevettière dans l’estuaire du fleuve Sénégal. Le filet est conçu et
monté par les pêcheurs. Il est traîné derrière une pirogue motorisée. Les
bons rendements enregistrés ont incité les pêcheurs de Djifère à
l’expérimenter dans l’estuaire du Sine-Saloum.
Ce sont des chaluts de fond à perche à gréement simple. Un moteur
de 8, 18 ou 25 cv est utilisé par un équipage de deux personnes pour
effectuer la pêche.

21
Un filet mesure 12 à 14 m de long à maille de 8 mm, plus une poche
de 0,5 m de long à maille de 6 mm. Le filet est construit avec du fil de 6660
m/kg. II est monté sur une perche constituée par un tube de 4,5 m de long
et 4 cm de diamètre.
L’ouverture horizontale est assurée par la perche. Une corde de dos
longue de 5 mètres porte les flotteurs. Les deux extrémités de cette corde de
dos sont nouées à deux tiges de fer de 29 cm de long et 8 mm de diamèt:re
qui constituent les bras. Deux ralingues inférieures et deux ralingues
supérieures longues chacune de 12,5 m partent respectivement des
extrêmités de la perche et des bras et longent le corps du filet jusqu’au bout
extrême de la poche. Un table de traction long de 40 m en forme de patte
d’oie est at.taché au sommet des bras et relié à la pirogue, ce qui donne à
l’engin, une large surface de champ ouverte qui permet de capturer les
crevettes. En dehors de l’espèce cible (Penueus notia2i.s) d’autres espèces sont
capturées : Ethmalosafirnhiata, Tilapia spp., Solea spp., Callinectes spp.
3.7. FILETS A L’EXXLAGE : LE FILET FIXE A CREVETTE : iWOUZXASSE
(PLANCHE N” 9)
Ce filet est conçu sur le modèle des filets filtrants à l’étalage à
crevettes utilisés en Casamance (Seck, 1980 ; Le Reste, 1986). C‘est un filet
en. forme de poche allongée dont la longueur est variable. Plus la force du
courant est grande, moins le filet est grand. La longueur de la nappe est de
11,20 m, la profondeur de 9,20 m, le maillage 22 mm. L’ouverture de l’engin
est rectangulaire. A l’ouverture en pêche la largeur est de 7,70 m et. sa
hauteur 1 m. Les engins sont utilisés par paire sur une pirogue et
maintenus sur deux perches horizontales perpendiculairement à l’axe de
l’embarcation et de part et d’autre de celle-ci. Dans les zones les moins
profondes, ces filets peuvent être fixés sur deux pieux enfoncés dans la vase.
Les lieux de pêche habituels se situent en face du village de Djirnda et vers
Lyndiane près de Kaolack (fig. 1).
3.8. LIGNES ET HAMECONS
3.8.1. Les lirrnes à main : odiaro (planches n” 18A et 18B)
Presque chaque pêcheur nyominka possède des lignes (lignes de fond
surtout). Les lignes sont utilisées surtout en mixité avec les autres engins en
particulier avec les filets maillants dérivants ou avec les filets fixes.
Cependant, les nyominka sont moins spécialisés que les guet-ndariens de la
côte nord du Sénégal dans la pratique de la ligne.
La pêche à la ligne est surtout pratiquée avec de petites embarcations
propulsées à la pagaie ou par des moteurs de petite cylindrée (8 ou 15 cv).
L’équipage moyen est de 2 à 3 personnes. La pêche est très souvent
pratiquée sur des petits fonds côtiers (EpinepheZus spp., Pomadasys spp.,
Caranx spp.) quelquefois sur de grands fonds (Arius spp., Sphgraena spp.,
Epinephelus aeneus, Cczrcharhinus signatus).
Le fil utilisé par la presque totalité des pêcheurs est le fil synthétique
monofilament (tab. 2). Les tailles d’hameçons les plus utilisées sont les
numéros 1. 2 et 3 de type simple à boucle et à ardillon (tab. 3). Trois
hameçons sont fixés en moyenne sur chaque ligne par des avançons. Du

22
plomb est utilisé pour lester la ligne. Comme appât, les pêcheurs rzyornir&a
se servent en général de la sardinelle ou de l’ethmalose à l’état frais. Les
espèces ciblées sont : Sphyraena spp., Lutjanus spp., Epinephelus aenus,
PoZydactyZus quadriiZis, Rachycendron canadum, 7’richiurus lepturus,
Echeneis naucrates.
Les pêcheurs de Mbour et Joal basés à Djifère pêchent les pompes
avec des lignes munies de leurres (planche n” 18B). Ce sont des lignes de
100 m munies d’une plaque métallique (lest) ornée d’une toile en plastique
effilochée,
comportant plusieurs couleurs. Chaque ligne porte trois
hameçons triples rattachés à la ligne principale par un bas de ligne tressé ou
généralement un fil de métal inoxydable et simple. Pour empêcher l’ensemble
de vriller, les pêcheurs font passer quelquefois un anneau. Dix pêcheurs
embarquent avec de la glace dans une pirogue propulsée par un moteur de 8
cv à 15 cv. La sortie commence vers 2 1 h en pleine lune. Elle dure trois
jours. Les pêcheurs rencontrés à Djifère affirment qu’ils étaient les premiers
à exploiter ‘les poulpes dans la région. La pêche est saisonnière et dure
quatre mois de juillet à octobre pendant l’hivernage. Pendant la saison
sèche, la ressource est rare. Le rendement maximum déclaré obtenu est de 1
tonne (moyenne 500 kg/sortie). Le produit se vend facilement à l’usfne de
Djifère qui prend contact avec les pêcheurs chaque année. Le reste du temps
les pêcheurs pêchent la dorade (ligne glacière). Ce type de pêche est tres
concurrencé par les bateaux chalutiers qui font des incursions sur les
mêmes lieux de pêche ; lors de notre passage en août 1991( un accident
mortel venait de se produire.
C3.8.2. Les palangres : armandinaua (planche n” 18C)
Les palangres utilisées au Sine-Saloum sont des palangres de fond
dormantes et appâtées. Les pêcheurs des villages de Thialane, Djirnda et
Bahout (fig. 1) possèdent le plus grand nombre de palangres.
La palangre ou armandingua est constituée d’une ligne principale de
300 m de long, en nylon, le plus souvent tressé. Cette ligne mère porte des
avançons de 0,30 m de long espacés de 1.80 m. De nombreux types
d’hameçons sont utilisés : le n” 2 pour les raies et les requins, le n” 3 pour
les Arius, les n” 4 à 12 pour d’autres espèces comme Polydactylus quadnllis,
Drepane afticana, Sphyraena spp., Epinephelus aeneus. L’engin est lesté
avec du plomb. Les poids du lest sont variables suivant les saisons. F)endant
la saison sèche, lorsque les arius sont dans l’estuaire principalement, dans
des fonds de moins de 10 mètres, les pêcheurs diminuent le plombage (10
kg) pour alléger la palangre; pendant les premiers mois de l’hivernage, avant
que le poisson ne se retire de l’estuaire, le plombage est remis à 15 kg.
L’amarrage de l’engin est assuré en général par deux ancres signalées
par deux drapeaux à la surface de l’eau. La durée de vie de l’engin est de 1
an. et il est surtout utilisé en saison sèche (après les cultures).
La sortie de pêche en estuaire est effectuée en général avec une
pirogue moyenne de 10 mètres déplacée à l’aide de pagaie et munie de
perche. Quand la sortie se fait en mer, l’embarcation est motorisée,
L’équipage moyen est de deux personnes.
Les pêcheurs partent généralement le matin vers 8 h pour revenir ie
soir vers 17 h. Quelquefois il y a des pirogues qui font des marées (pirogues
glacières).
L’opération de pêche est simple. Le pêcheur arrivé sur les lieux de
pêche sonde la profondeur grâce à une corde longue de 30 m et munie d’un

2 3
lest en pierre. Dans l’estuaire, les profondeurs de pêche dépassent :rarement
9 m alors qu’en mer elles sont de 15 à 16 m. La seiche est l’appât de c.hoix
mais comme elle est chère, les pêcheurs se servent le plus souvent
d’ethmalose. L’engin appâté est immergé durant 5 à 6 heures avant d’êt.re
relevé. Le poisson est décroché, les hameçons appâtés à nouveau et remis à
l’eau. Durant la sortie, 2 à 3 relèves sont effectuées. Au cours de la période
d’attente l’équipage peut pratiquer la pêche au filet dérivant. Dans certains
cas, les pêcheurs posent l’engin et reviennent le lendemain pour le relever :
ceci est cependant rare car ils sont confrontés aux risques de vol ou
d’accidents, l’engin pouvant être emporté par un filet dérivant ou une serine.
3.9. LES PIEGES
3 9 1.
. .
Ip_zîou ou Sarawé (planche n” 19)
Le nom sarapé est d’origine socé. Par contre le terme ippou veut dire
“piège” en sèrère-nyominku. Le ippou ou sarapé est un engin très ancien
(Ndiaye, 1964). C’est une palissage en fibre de rônier, de forme rectangulaire
environ 30 m de long et 1,5 m de haut, destinée à barrer un bolong. L,‘engin
peut être utilisé en palissade-piège fixe ou mobile. Il peut être utilisé en toute
saison mais c’est pendant la saison des pluies que le ippou permet les plus
grosses prises. La technique de pêche utilisée à cette occasion est celle en
installation mobile. L’opération de pêche consiste à dresser le long d’un
grand bolong, à des intervalles d’environ un mètre, des piquets en rônier
(planche n” 23B). Les piquets sont dressés en face de la mangrove formant
un demi-cercle de près de 50 à 100 m de diamètre. Le sarupé à son tour sera
suspendu tout autour des piquets. Le sarupé est mis en place quand la
marée commence à descendre. Les opérations de pose ont. lieu sans bruit.
Après plusieurs heures, à mesure que l’eau se retire, les poissons sont
retenus derrière le barrage, des poissons de toutes tailles, car les fibres du
swupé sont tissées si serrées qu’il n’y a aucune séléctivité. La pêche est
collective et les pêcheurs se postent à l’aval du ippou dans des pirogues
disposées côte à côte. Dans chaque pirogue un épervier est disposé en
éventail pour limiter l’échappement. Les poissons effrayés par le bruit
sautent et retombent dans les embarcations. Quand la marée est tout à fait
basse, il ne reste plus à l’amont du sarupé qu’une mince tranche d’eau, où
grouillent les poissons : hommes, femmes, enfants les ramassent à l’aide de
calebasses. Si la tranche d’eau est importante, le reste du poisson est peché
à l’aide des éperviers.
En saison sèche la
se de barrage a lieu de préférence la nuit. à
marée haute sur les tanne 4
P? inondés en avant des mangroves (planche no
19A). Le lendemain, quand les villageois reviennent, une fois la maree tout à
fait basse, le sarupé est entièrement hors de l’eau et il suffit de ramasser les
poissons sur l’estran. La pirogue n’est guère utilisée pour cette forme de
pêche.
Bien que cette dernière technique de pêche soit de moins en moins
utilisée, elle est loin d’être abandonnée. La pêche au sarape est c:ncore
(4) lkms la terminologie locale, le mot “tanne” désigne terre salée. Mais les tannes sont
des SOLS salés qui se diJ&-encient en tanne inondé, tanne v$et tanne herbace (MARIUS.
1977). Ici, il s’agit d’une partie inférieure de l’espace inter-Mal faiblement recouverte à
toute marée haute.

24
utilisée à Falia, Moundé, Thialane, Dionewar, Bétenty et certains villages à
l’intérieur des îles lorsqu’on veut réunir des fonds à l’occasion des fêtes
religieuses ou lorsqu’on veut faire face à des investissements productifs ou
des équipements socio-culturels pour le village .* réalisation de salle de classe
ou de magasin de stockage, construction ou réparation de mosquée par
exemple.
Variante : Une technique de pêche semblable à la pêche au @pou, est
utilisée dans les bolong ou chenaux sans issue à l’aide de filet. Comme le
sarape, le filet est posé derrière des piquets dressés sur toute la largeur du
cours d’eau à marée haute. La récolte de poisson est faite à marée basse.
3 9.2. Warande
.
(planche n” 20)
Wurande est un terme socé de Bétenty (Chaboud et Laloë, 1983). Les
warande sont des paniers-pièges en fibres ou feuilles de rônier tressées Ils
ont des formes d’entonnoirs fermés à leur extrémité la plus étroite. Les plus
vastes atteignent 1,5 m de long. Selon la taille du panier, l’ouverture a un
diamètre de 20 à 60 cm.
Les warande sont souvent utilisés en mixité avec les sarapé (Seck,
1980). Des piquets de rôniers et des traverses de bois attachées aux
supports verticaux des palissades permettent de furer solidement les
warande et les empêchent de dériver et d’être emportées par la force du
courant. Au fond du warande est placé un appât, du son mêlé à un peu de
boue, le piège est mis en place dans les eaux peu profondes et le pêcheur
reste à proximité de ses engins. Dès qu’un warande est rempli de poissons,
le pêcheur relève le panier d’un geste rapide. Femmes et enfants peuvent
pratiquer cette pêche. A Betenty comme à Niodior, cette pêche est. encore
pratiquée.
3.9.3. Casiers à seiches (planche n” 21)
D’après Chaboud et Laloë (1983), l’introduction des casiers a seiches
chez les Nyominka s’est faite au cours d
e siècle au contact de pêcheurs
extérieurs (cubalbe, walo-walo,
S!i=
somono ) venus dans les îles et par la
rencontre avec d’autres pêcheurs lors des migrations sur la petite côte.
Les pêcheurs nyominka seraient à l’origine de l’introduction des
mêmes engins de pêche chez les Socé. Auparavant, la pêche était
essentiellement pratiquée au moyen de barrages fixes, de pièges et.
hameçons.
Actuellement, les casiers à seiche utilisés au Sine-Saloum sont des
casiers parallélépipèdiques (Bakhayokho, 1985). Ce sont des
ièges fixes,
posés sur le fond avec une armature en fer recouverte par un ilet
P fabriqué
par les pêcheurs de préférence en fil de coton de 36 mm de maillage.
L’armure en fer est de 8 à 10 mm de diamètre. Les casiers ont une longue,ur
de 1,20 m, une largeur de 0,80 m et 0,80 m de haut.
(5) D’apr& ces auteurs, la distinction entre ces dlijjkentes ethnies sembluit encore
relativementfloue lors des discussions des enquêteurs avec les informateurs. Toutefois,
il est nécessaire de rappeler que cubalbe et WC&-walo sont originaires respectivement
de la vallée (moyenne et basse vallée) et du delta du Jeuve Sénégal alors que les
somono viennent du delta dufleuve Niger.

25
A part le Centre de pêche de Missirah qui a tenté une expérience de
pêche au casier qui a coupé court (casiers trop légers), la plupart des
utilisateurs de ces engins sont originaires de la Petite Côte (Mbour et s?oal).
L’unité de pêche se résume en une pirogue Lebou du type moyen (9 à 10 rn)
d’un moteur de 8 ou 15 cv, d’un équipage moyen de trois pêcheurs qui
embarque avec 10 ou 20 casiers. L’opération de pêche est simple. Les
pècheurs partent généralement le matin vers 7 heures pour revenir vers 17
h. Les engins, une fois posés, restent sur les lieux de pêche 2 à 3 mois. Tous
les jours, les pêcheurs visitent les casiers et seuls ceux dont le filet est
déchiré sont ramenés pour réparation. La technique de pêche consiste à
placer à l’intérieur du casier un a pât constitué de chair de requin, raie ou
de simples feuilles d’arbre ou iniforescences de cocotier. Les casiers sont
ensuite placés sur des fonds de 10 à 15 mètres.
Le nouveau type de casier parallélépipédique pliable conçu par
Bakhayokho est jugé efficace mais a été peu rencontré. La contrainte
majeure qui se pose aux pêcheurs, semble être leur difficulté de fabrication.
Au Sine-Saloum, la saison de pêche des céphalopodes dure 10 mois ;
il n’y a pas de pêche en août et septembre à cause des vents et la houle qui
augmentent la turbidité. En saison fraîche, les céphalopodes sont pêchés à
la ligne ; les casiers sont surtout utilisés pendant la période transitoire
d’avril à juin et pendant l’hivernage. Le plus grand nombre de casiers se
trouve à Djifère.
3.9.4. Pièges à poulpes
Des pièges à poulpes sont rencontrés à Missirah. Ce sont des casiers
en. plastique plein. de 27 cm de long et de 23 cm de large. Ils ont un goulet
d’entrée de 15 cm de diamètre. Les premiers essais ont eu lieu sur des fonds
sablo-vaseux en mer et les casiers étaient mouillés en filière, reliés par des
filins à des bouées indiquant leur position à la surface. Les rendements
obtenus étaient faibles. Puis des difficultés techniques liées à leur utilisation
par les pêcheurs autochtones sont apparues et le projet a coupé COL~~. Les
casiers sont entassés par centaines au Centre de pêche de Missirah et
restent non utilisés.
3.10. LES ENGINS DE PECHE PAR ACCROCHAGE OU PAR BLESSURE :
LES HARPONS (PLANCHE N” 22)
Le harpon est sans doute le plus ancien engin de capture utilisé dans
les îles du Saloum. On l’utilisait beaucoup autrefois pour la chasse au
lamantin dans le fleuve (Van Chi Bonnardel, 1973). On l’employait aussi
dans les eaux peu profondes lors des fraies ou des pêches nocturnes en
période de pleine lune lorsque les poissons de grande taille se rapprochaient
des rives et de la surface. Il existe dans les îles du Saloum plusieurs formes
de harpons. La plus courante est une fine flèche de métal fixée au bout d’un
long manche en bambou dont l’extrémité libre est munie d’une corde avec:,
au bout, un flotteur de liège. La pêche au harpon nécessite deux hom.mes et
une petite pirogue. Cette technique très primitive n’est plus utilisée
aujourd’hui que par des adolescents qui en font une pêche sportive.

26
3.11. LES AUTRES ENGINS
3.11.1. osug
C’est un petit filet rectangulaire, en fil de coton et son utilisation est.
ancienne (Van Chi Bonnardel, 1973). Il est manoeuvré par deux hommes qui
s’en servent comme d’une épuisette, dans les trous d’eau à marée basse ; ils
filtrent l’eau pour y trouver des petits poissons.
3.11. 2. Calebasses
Elles sont utilisées surtout par les enfants et les femmes, pour écoper
dans les trous d’eau afin de recueillir ensuite les poissons.
3.11.3. Pêche à la main
Elle est surtout pratiquée par les femmes de Dionewar, Niodior et
Bétenty. A marée basse, elles arrivent en pirogue sur les lieux et se
déplacent à pied dans les zones découvertes ou le long des xnangroves. A
l’aide de bâtons ou de simples outils à main, elles fouillent dans le sédiment
constitué de sable fin plus ou moins vaseux.
Les espèces ramassées sont deux lamellibranches : l’huître de
palétuvier (Crassostrea gasar) et le pâgne (Arca senilis), et un gastéropode. le
toufu (Sem$xsus morio)
3.12. CONCLUSION
La compréhension de la structure et du fonctionnement des unités de
pêche implique comme demarche préliminaire une bonne connaissance des
engins. Cette toute première étude faite sur les engins de pêche a été
particulièrement fructueuse par suite de leur diversité relative et les
réponses fournies aux nombreuses questions qu’on se posait
L’étude fait apparaître plus de 25 techniques de pêche. Au sein d’un
même type d’engin, des formes différentes sont adaptées, facilitant ainsi leur
utilisation selon les zones, les espèces et tailles ciblées.
Lors des recensements de mars et octobre 1990, nous avons
dénombré respectivement 902 et 1 e 136 unités de pêche utilisant au :moins
un type d’engin. De nombreux cas de mixité sont signalés par les pêcheurs.
Les engins associés à ces unités de pêche sont respectivement au nombre de
1.399 et 1.688.
La plupart des engins utilisés sont communs aux trois milieux,
Saloum, Diomboss et Bandiala. Par ailleurs, on note que la diversité et le
degré de complexité des engins de pêche augmentent au fur et à mesure que
l’on va vers l’amont (diversité des stratégies et des biotopes à prospecter). Les
matériaux utilisés pour leur construction sont variés mais on note une
domination très nette des fibres synthétiques. Au paravant, la pêche etait
essentiellement pratiquée au moyen de barrages fures, de pieges et
d’hameçons. Aujourdhui, l’introduction d’engins modernes s’est faite au

27
contact de pêcheurs extérieurs à la région (Cubalbe, WaZo-WaZo, Somorzo,
Ebou, Guet-Ndarien).
Le complexe estuarien du Sine-Saloum offre des biotopes et des
conditions environnementales variées. Les types de pêche décrits ci-dessus
montrent comment l’habitat et le comportement du poisson peuvent jouer
dans la mise au point de méthodes de pêche bien déterminées et influent sur
la conception et la construction des engins de pêche. Selon les conditions du
milieu notamment la profondeur habituelle des espèces cibles, des engins
adaptés sont contruits par les pêcheurs et mis en oeuvre suivant des
techniques de pêche différentes :
- des engins manoeuvrés à partir du rivage ou sur les passes., pour
capturer des espèces à proximité du rivage (senne de plage opane) OU vivant
dans des fonds de 15 à 20 mètres (senne de plage diguel). Le rapport
d’armement est de 0,55, ce qui offre à ces engins une profondeur de peche
adéquate (la profondeur du chenal dépassant rarement 15 à 20 mètres) ;
- des engins calés au fond pour capturer des espèces vivant à
proximité du fond (filets maillants dormants, palangres, nasses etc.). En
genéral, le rapport d’armement des filets maillants utilisés varie entre 0,55 et
0,70 ce qui rend ces filets très sélectifs (choix d’espèces et/ou de tailles
cibles) ;
- des engins manoeuvrés en surface à partir d’une embarcation ou à
pieds, pour capturer poissons et crevettes (saüna, féZé féZé, yolul, dmgue,
kiZZi, dialla etc.)
Les types d’engins sont également adaptés aux courants de marée et
aux espèces recherchées. En amont du Saloum et dans les zones
d’élargissement des chenaux et des bolong, les courants de marée sont
relativement faibles. Ces types de milieu favorisent la pêche à la senne et
aux filets maillants dérivants d’où le nombre important d’unités de peche
équipées de ces engins trouvé à Ndangane Sambou, Fayaco, Félir, Fambine
et ‘Bossinkang lors des recensements.
L’étude des engins va permettre d’amorcer celle des embarcations
notamment leur conception et leur équipement en vue de leur adaptation
aux diverses activités liées aux pêcheries (pirogue de pêche proprement dite,
pirogue de transport du filet, pirogue de transport du poisson, pirogue de
soutien logistique pour le transport de l’équipage, pirogue pour la
prospection ou la recherche de banc etc.).
4. LES PIROGUES
Les pirogues qui opèrent dans le complexe estuarien du Sine-Saloum
sont conçues pour être utilisées dans différentes conditions hydrologiques et
de navigation (zone de banc à l’embouchure, risques d’échouage dans les
bras et petits bolong).
On trouve au Sine-Saloum non seulement des pirogues fabriquées
localement (pirogues nyominka) mais aussi des pirogues casamançaises, des
pirogues saint-louisiennes et des pirogues Zébou. Ces deux dernières sont de
conception proche des pirogues nyominka. Une approche comparative de ces
types de pirogues avec la pirogue nyominku est tentée. Le nombre limite de
ces pirogues “étrangères” et leur mobilité saisonnière nous empêchent
d’analyser tous les aspects quantitatifs et qualitatifs liés à ces embarcations
(Bousso et Diadhiou, 1991).

28
Les pirogues nyomfnkcz sont fabriquées sur place. La fabrication dune
embarcation dure en moyenne deux semaines. Les chantiers de construction
de pirogues les plus importants sont basés à Niodior, Dionewar, Bassoul et
Missirah (fig. 1). Il existe également d’autres petits centres dans les îles mais
qui s’occupent surtout de réparation notamment Moundé, Bétenty, Fambine,
Ndangane Sambou, etc. Les lieux de fabrication des pirogues se résument en
des hangars, des abris ou l’ombre d’un arbre. L’outillage est aussi très
simple (scies à main, rabots, vilebrequins, herminettes, haches, marteaux,
tenailles etc.). Les charpentiers ne s’occupent pas de la commande des
matériaux. L’acquisition de troncs d’arbre incombe au futur propriétaire.
Elle est devenue très difficile compte tenu de la limitation de l’exploitation
forestière par le service des Eaux Forêts, Chasses et Conservation des Sols.
La plupart des commandes de troncs d’arbre se font en Casamance (région
sud du Sénégal) ou en Gambie. Les scieries de la région fournissent les
planches.
En ce qui concerne la dernière étape de la construction, il faut signaler
que quelquefois le propriétaire de la pirogue s’occupe de la finition (travaux
d’étanchéité, peinture).
Six types de pirogues locales sont décrites et à l’intérieur de chaque
groupe, il existe des variantes liées à l’utilisation, aux matériaux de
construction, au calfatage et à la technicité du charpentier ou du peintre. La
septième pirogue décrite est un prototype d’embarcation expérimenté par le
centre de pêche artisanale de Missirah.
4.1. LA PIROGUE MONOXYLE (PLANCHE N” 28A)
Nom local : imbicj ou canote
Cette pirogue monoxyle est comparable à la pirogue rnonoxyle
casamançaise.
Elle est creusée dans un tronc de caïlcédra (Khaz.~a
senegalensts) de préférence ou de fromager (Ceiba pentandru). Il existe deux
variantes de pirogues monoxyles au Sine-Saloum :
- la petite pirogue monoxyle de 5 à 7 mètres de long, 0,50
m de large et 0,70 m de profondeur. Elle est propulsée à la pagaie et peut
transporter un équipage de 5 à 10 pêcheurs. Cette pirogue est utilisée pour
des activités de pêche mineures dans les petits bras et les bolong : pêche à la
ligne, à la palangre, à l’épervier, cueillette de mollusques par les femmes :
- la grande pirogue monoxyle de 8 à 9 mètres de long, (.),90
m de large et 1 m de profondeur, sert à la pêche aux filets rnaillants
dérivants de surface pour la capture des ethmaloses et des mulets dans les
bolong. Lors de cette pêche, elle est propulsée à l’aide de pagaies.
La durée de vie de ces pirogues peut dépasser 20 ans. L’équipage
moyen transportable est de 10 pêcheurs,
Suite à deux décennies de sécheresse, les grands arbres qui servaient
a la construction de ces types de pirogues sont devenus rares ou même
inexistants” Une nouvelle variante est apparue. La pirogue monoxyle est
souvent coupée à l’arrière, et fermée avec des planches qui forment un
tableau arrière. Une superstructure en bois fortifie les bordés de chaque coté
de la pirogue. Cette pirogue monoxyle ainsi modifiée est équipée de moteur
de petite cylindrée (6 à 8 cv). Elle est bien adaptée à la pêche dans les grands
bras du fleuve. Dans certains cas, elle est couplée avec une pirogue plus
grande (“pirogue porteuse”), lorsqu’elle est utilisée pour la pêche avec les
sennes de plage.

2 9
En général, ces pirogues monoxyles ne sont ni peintes ni décorées
mais recouvertes d’une légère couche de goudron pour assurer leur
protection.
4,2. LES PIROGUES A MEMBRURES
4.2.1. La nirogue isik sibonu fplanche n” 28B1
C’est l’ancêtre même des pirogues k membrures au Sine-Saloum. 11 en
reste très peu. Actuellement, elle est observée surtout à Ngadior et à
Bassoul. Sa quille (kessing) est formée d’un seul tronc d’arbre evidé
(caïlcédra ou fromager) et complétée par deux petits éperons. Les bordés (ou
fargues) sont, formés d’une planche de sapin fixée de chaque côté de la. quille
par des tiges métalliques (oring) fabriquées localement par les forgerons.
Comme matériau d’étanchéité, les constructeurs utilisent de l’étoupe
pour calfater les jointures. Du goudron sert à colmater les trous ou alors
toute la surface est recouverte d’un ruban de toile ; dans ce cas, la
couture est faite à l’aide de tumbé ou de fil de fer (depuis son apparition).
Ces pirogues ont 9 mètres de longueur, 150 m de largeur et 1 m de
profondeur. La membrure n’est constituée que d’une p1anchett.e qui relie les
deux bordés fixés à la quille. Un banc relie les bords supérieurs des bordés
en les fortifiant. Ces embarcations à petits éperons n’ont ni thione nl wiczgne,
ce qui les rend relativement submersibles. Ces pirogues ne sont couvertes de
peinture, ni décorées à ce qui les expose à l’action des vers de bois (tarets) et
limite leur durée de vie (en effet tous les deux ans, la pirogue peut
entièrement être démontée et reconstruite). Elle est propulsée à l’aide d’une
pagaie ou d’un moteur de petite cylindrée de 2 à 8 cv. Cette pirogue peut
aussi être propulsée par une voile et son équipage moyen est de 4 à 5
personnes. Sa charge maximum est de 1 à 2 tonnes. Pour assurer la. stabilité
de ces embarcations, les pêcheurs se servent de sac de sable, barre de fer ou
caillou comme contrepoids pour compenser les déséquilibres constatés..
Ces embarcations sont surtout utilisées dans la zone amont
(Foundiougne,
Felir, Fayaco...) et à l’intérieur, dans les petits bolong
(Djimda, Ngadior, Moundé, Bassoul.. .). Les engins de pêche utilisés avec ces
embarcations sont l’épervier, la ligne, le filet maillant dérivant de surface
(#ZéféZé) et la palangre (armundinguu).
4.2.2. la nirogue immunding (nlanche n” 28C1
Le schéma de construction de la pirogue immunding est très apparenté
à celui de la pirogue isik sibong. Comme la pirogue sibong, la pirogue
immunding est formée d’une quille taillée dans un tronc d’arbre, de deux
planches au lieu d’une, placées au dessus de la quille et constituant le bordé
; elle n’a pas de thione ou, s’il existe, il est très court. Elle compte deux
bancs au lieu d’un. Contrairement au sibong, des clous servent à assembler
les pièces de bois et la jointure est faite à I’ucime. Les pirogues immanding
sont souvent peintes et légérement décorées.
La pirogue de dimension moyenne mesure 12 mètres de long, 2 mètres
de large, 1,50 mètre de profondeur. La charge utile est de 3 à 4 tonnes et
l’équipage transportable compte 5 à 12 pêcheurs.

3 0
Les engins les plus utilisés avec ces pirogues sont la senne de plage
opane, le filet maillant dérivant de surface VéZé filé) et l’épervier. Ces
pirogues sont motorisables, équipées d’un puits à l’arrière pour un rnoteur
de 8 cv. Elles peuvent être propulsées à la pagaie ou à l’aide de voiles de 4
mètres de haut sur 3 mètres de large. La durée de vie moyenne de ces
embarcations est de 10 ans.
.
.
4.2.3, La puogue tUbou (planche na 28D\\
C’est une petite embarcation dont le bordage est composé d’une seule
planche fUrée à la quille. Deux planchettes de renforcement termin.ent le
bordage. La quille est constituée d’un seul tronc évidé. Des poutres placées
.très bas soutiennent le bordé et servent en même temps de bancs.
Cette pirogue ne comporte qu’un seul éperon, à l’avant. L’arrière est
constitué par un tableau pourvu vers l’avant d’un plat-bord qui sert de poste
de pilotage au barreur. L’extrémité de la quille est fourchue et aménagée
ainsi pour recevoir le moteur. Ces embarcations souvent appelées gaalu
guène (pirogue à queue) sont aussi construites par les Zébou et les saint-
louisiens. Dans la pirogue lébou, c’est un trou qui est aménagé dans cet.te
partie de fa quille pour recevoir le moteur alors que les saint-louisiens
prolongent les deux bordées vers l’arrière.
La durée de vie de ces embarcations est très courte, 4 11 5 *ans.
L’équipage transportable est de 3 à 5 personnes et la charge utile maximum
estimée à 1 tonne. Ces pirogues sont propulsées à l’aide de moteurs de faible
cylindrée d’une puissance inférieure ou égale à 8 cv. Le tableau arrière
souvent recouvert de tôle métallique sert de support au moteur. A bord,
plusieurs types de pêche sont pratiqués : filet maillant dérivant de surface
(&Y&féZé), filets maillants dormants, lignes et palangres.
Ces pirogues sont surtout utilisées dans des zones côtières de faibles
profondeurs et bien abritées, en particulier à l’intérieur des bolong. Une
embarcation de bonnes dimensions facile à manoeuvrer mesure 10 mètres
de long, 1.50 m de large et 0,80 m de profondeur.
4.2.4. La siroue naueth fplanches n” 24E et n” 25)
C’est la vraie pirogue de pêche de mer. Son éperon plus long que les
pirogues précédentes, lui permet de franchir aisément la barre. Elle est une
forme bâtarde de la pirogue de mer des Iébou (Seck, 1980), dont elle a les
caractéristiques à l’exception des bordés plus étroits et faits en bois rouge,
du bord du ndagne qui est droit et non arrondi et du matériau d’étanchéité
employé fait d’étoupe et de goudron au lieu d’une bande de toile. Sept
membrures associées à sept bancs servent à maintenir les bordures,, Le fond
monoxyle de la pirogue ngueth est constitué le plus souvent d’un seul tronc
d’arbre creusé ou de deux troncs assemblés bout à bout en mortaise et
complétés ensuite par deux thiones et deux éperons (planche n” 2X).
Comparé à la pirogue Zébou, le kessing est plus court et plus étroit d’où un
thione plus long qui se prolonge jusqu’au tiers avant et arrière de :la coque
(planche n” 25A). Kessing, thione et éperons sont assemblés au moyen
d’écarts très longs.
La longueur moyenne de ces pirogues est de 15 mètres, la largeur de 2
m, la profondeur 1,5 m. La capacité de charge est environ 10 à 15 tonnes et
le moyen de propulsion habituel est un moteur hors bord (8 à 40 cv) placé

31
dans un puits à l’arrière. Les voiles ayant la forme d’un quadrilat.ère de 7
mètres
sur 4 mètres sont souvent utilisées. Cette embarcation est
cloisonnée souvent en sept ou huit compartiments, en fonction des types de
pêche pratiqués (planche 25B).
Ces embarcations servent, à la pêche dans l’estuaire et en mer avec les
sennes de pla e, les filets maillants encerclants (saüna), les filets maillants
P
dérivants de ond (yoZaC), les filets dormants à poissons et enfin comme
pirogue de transport pour le filet et l’équipage d’une senne tournante.,
La durée de vie de ces embarcations est de 10 à 15 ans. La peinture et
le maquillage de ces pirogues sont en général très soignés et les noms
choisis correspondent à des figures religieuses ou politiques, des vedettes
connues ou aux noms des épouses des pêcheurs.
4.2.5. Le mbandoire
Le rnbandoire est une variante dérivée du ngueth. Sa construction est
identique à celle du ngueth avec cette particularité : d’une part, le mbandofre
n’est pas ponté, d’autre part, le nombre de bordés peut aller jusqu’à 5, ce qui
lui confère sa grande dimension. La longueur peut atteindre 19 à 20 mètres,
sa largeur 4 mètres et sa profondeur 1,5 mètre à 2 mètres. Une dizaine de
membrures et de bancs servent à maintenir les bordés.
Ces grosses barques d’une capacité de 20 à 30 tonnes sont fabriquées
surtout à Dionewar et destinées au transport de bois, de coquillages, de
marchandises et de personnes. Cette embarcation est aussi très adaptée à la
pêche à la senne tournante et sert de pirogue porteuse pour le poisson
pêché. Ces pirogues sont lourdes et exigent des moyens de propulsion
puissants. Elles utilisent le plus souvent des moteurs hors bord de 40 VV.
Leur grande taille a eu pour conséquences de les rendre fragiles à cause de
Yimpact des grosses vagues sur les bordés et l’effet de vibrations de gros
moteurs sur les jointures. La voile, moyen de propulsion traditionnel, est
toujours utilisée. La durée de vie moyenne de ces pirogues est limitée à
environ de 10 ans. Comme les pirogues ngueth, la peinture et les décorations
sont faites avec beaucoup de soin.
4.2.6. Piroeue en fibre de verre
Cette pirogue est en résine de polyester renforcée de fibre de verre. La
forme de la pirogue est copiée sur la piro ue sénégalaise. Elle n’est pas
fa.briquée au Sénégal mais importée. La abrication
f
locale pourrait être
envisagée si l’expérience est concluante. Les qualités principales de cette
pirogue sont la légèreté et l’espace important. Le Centre de pêche de
Missirah en expérimente quelques-unes avec une senne tournante, d.es filets
maillants dérivants de fond et des palangres.
Elle mesure 12 m de long, 2 m de large et 1 m de creux. La durëe de
vie est estimée à 10 ans. Ces pirogues peuvent être utilisées pour la peche
en estuaire mais leur prix de revient. est trop élevé pour la pêche artisanale
fluviale (Houeix, 1987).

32
CONCLUSION
Les conditions de milieu dans l’estuaire du fleuve Sénégal et dans la
Casamance sont différentes de celles de l’estuaire du Sine-Saloum (présence
de nombreuses îles au Sine-Saloum et d’une multitudes de bolong qui créent
des conditions d’exploitation différentes). Ce contexte environnemental
spécifique a fait qu’il existe des pirogues typiques au Sine-Saloum (annexe
3). A l’intérieur de chaque type, il existe des variantes donc la taille dépend
de plusieurs facteurs :
- le potentiel de capture de l’engin de pêche : par exemple seule
l’utilisation d’une senne tournante peut rentabiliser une pirogue mbandoire
dont la capacité de charge fait 20 à 30 tonnes ;
- la taille de l’équipage : une pirogue de 5 mètres suffit pour le
transport d’un équipage de pêche à l’épervier alors qu’il faut une pirogue de
10 à 18 mètres pour embarquer l’équipage d’une unité de senne de plage
opane ;
- les espèces cibles : les poissons pélagiques sont souvent capturés en
grandes quantités par les saïma et par les sennes de plage opane, Le
transport des captures nécessitent une pirogue de grande taille (pirogue de
18 à 20 m). Par contre, les poissons démersaux et semi-démersaux ou
benthiques ne nécessitent que des pirogues de taille relativement moyenne
(pirogues de 10 à 12 m) ;
- le domaine d’utilisation : la taille de la pirogue est liée à l’éloignement
des zones de pêche à prospecter. Plus le lieu de pêche est éloigné de la côte,
plus la pirogue est grande pour supporter l’action de la mer d’où l’utilisation
de pirogues ngueth de 10 à 18 mètres pour êcher le Cymbiunt spp. en mer
alors qu’une pirogue monoxyle de 5 m suf it pour la pêche de ces mêmes
P
espéces dans l’estuaire et dans les bolong deux autres embarcations sont par
contre réservées strictement à des zones de pêche bien définies (pirogue isik
sibong préférée pour sa facilité de travail dans les bolong, pirogue immanding
utilisée surtout dans les grands “bras” du fleuve) ;
- les stratégies et tactiques de pêche développées : par la diversite de
leur dimension et. de leur mode de propulsion, les pirogues ngueth sont
d’utilisation mixte. Ces pirogues d’emploi polyvalent sont utilisées avec les
sennes tournantes, les sennes de plage, les filets dormants, les yolul et les
sa*ïma. Les autres types de pirogues peuvent aussi être réservées à des
activités bien précises ( irogue mbandoire pour le transport du poisson et
pirogue immanding pré érée pour certains types de pêche à cause
P
de sa
légèreté et la moindre consommation de carburant qu’elle occasionne, féZé
féZé épervier, lignes, palangres, filets dormants).
Avec l’avènement de la motorisation depuis les années 60 et les
conséquences des dures armées de sécheresse sur le potentiel d’arbre
exploitable (début des armées 70), les embarcations utilisées par La pkhe
artisanale au Sine-Saloum ont beaucoup évolué. Les évolutions les plus
perceptibles sont observées au niveau du type de matériau de construction
et des moyens de propulsion. Le bois rouge a remplacé progressivement le
bois blanc et le moteur hors bord la pagaie. La pirogue nyominka est donc
devenue plus lourde mais elle s’est agrandie et sa durée de vie a relativement
augmenté.
La pirogue de mer nyominka telle qu’elle est définie par (Se&, l980),
correspond en fait à la pirogue immanding illebou, n’gueth ou au m’bandoire.
Elle est légère quand elle mesure 10 à 15 mètres de longueur et lourde de 15
à 20 mètres.

33
La pirogue de fleuve quant à elle correspond à la pirogue monoxyle ou
la pirogue isik sibong. Elle est légère quand elle a 5 à 8 mètres de longueur
et lourde de 8 à 10 mètres.
5. LES UNITES DE PECHE
5.1. CONCEPT ET REALITE
D’une manière générale, une unité de pêche artisanale est. composée
d’un engin de pêche, d’une pirogue, d’un moyen de propulsion et d’un
équipage.
Cette définition, applicable dans certains cas d’étude de la pêche
artisanale maritime (Laloë et Samba, 1990), n’est pas toujours satisfaisante
dans le contexte estuarien. Non seulement l’unité de pêche peut etre
composée de plusieurs engins, pirogues et moyens de déplacement, mais
quelquefois, la pêche est pratiquée sans embarcation et individuellement
(pêche à m.ain, à l’épervier, au kW, barrage, etc.).
Du point de vue technique, l’engin de capture constitue fa pièce
centrale du dispositif de pêche alors que la pirogue et les moyens de
propulsion (moteur, rame, voile) spécifient uniquement les conditions dans
lesquelles la pêche peut être réalisée (Diaw, 1985). C’est l’espèce ou le
groupe d’espèces pêchées qui déterminent en dernière analyse le ou les types
d’engins ainsi que leurs caractéristiques, la taille de l’équipage, le type et le
nombre d’embarcations à utiliser.
Dans le cadre de cette étude, nous avons cherché à maîtriser les
différents é1ément.s qui conditionnent la poursuite des enquêtes destinees à
collecter les statistiques de pêche. Les données liées à l’organisation sociale
et. économique des unités de pêche devront. ultérieurement être prises en
compte pour une approche plus détaillée des unités de production (Bébé,
1994).
La description des engins et embarcations nous a permis de
rechercher leur convergence et leur divergence afin de distinguer les
spécificités de chaque type de pêche. Avant de passer à l’analyse et
l’interprétation de la jonction engin-embarcation, il importait. de bien situer
ces différents éléments dans leur environnement respectif. C’est à partir de
la présentation de ces données de base que sont identifiées les unités de
pêche et qu’est élaborée une typologie sommaire de ces mêmes unit&.
5.2. PROPOSITION DE TYPOLOGIE POUR LES UNITES DE PECHE
Cette première typologie demeure assez simple puisque basée
uniquement sur les engins de pêche d’une part et les embarcations d’autre
part.. Certains élements d’informations complémentaires sont. recueillis de
manière empirique au cours d’entretiens libres avec les pêcheurs (interdiils.
compétitions et moyens utilisés pour accéder à la ressource, conflits entre
communautés etc.) et permettront ultérieurement d’affiner cette typologie.
Concrétement, vingt cinq techniques de pêche sont repérées sur le
terrain ainsi que sept types d’embarcations. De nombreux cas de mixité sont

34
observés (mixité des engins et des embarcations). La jonction pirogues-
engins fait apparaître un certain nombre de cas d’unité de production.
Certains croisements seraient absurdes et n’auraient aucune chance d’étre
trouvés (par exemple un épervier embarqué dans un mbandoire, une senne
tournante dans une pirogue monoxyle etc.). Cela est incompatible avec
l’objectif de définir un certain nombre d‘unités de production sur lesquelles
vont porter les études. Nous avons donc choisi de simplifier afin d’identifier
et de définir les techniques principales utilisées, c’est à dire les ,plus
fréquentes” Ensuite quelques variantes seront signalées dans les fiches
techniques selon les cas de mixité (filet maillant encerclant utilisé comme
,féZé f&Zé ou comme senne de plage), ou selon les types de milieux exploités
(utilisation de la palangre en mer ou dans l’estuaire avec un plombage
adapte).
.
52.1, Tuwozof&e w . . .
rehmmaire
Un tableau de contingence (tableau 4) est obtenu en faisant. une
ventilation selon deux critères (type de pirogue, type d’engin embarqué).
Pour faire cette typologie, nous avons fait une entrée principale par
embarcation sans motorisation ni équipage.

Tableau 4.. Fiépartition des engins de pêche selon le nombre* et le type de pirogue.
Soürces : Nus enquêtes
2 pirogues de même type surit uIifis&es ou L pirogues de types diffkrerits
i 1
Abréviations voir iexte (infra)

36
L’opération à réaliser consistait à répartir toutes les techniques de
pêche rencontrées au sein du croisement engin-embarcation, ce qui nous
ramène à six catégories :
- groupe A : représenté par deux types de pêche, la senne tournante
(ST.) et le yolal. La pêche au filet tournant est pratiquée soit avec 2 pirogues
ngueth ou en fibre de verre soit avec une pirogue de type rlgueth jumelee à
une pirogue mbandoire. Le yolal est utilisé soit avec la pirogue rzggueth soit
avec la pirogue en fibre de verre. Il est remarquable de trouver que la senne
tournante est le seul type de pêche qui utilise la pirogue mbandoire (pirogue
de tranport du poisson). L’équipage, la taille et les possibilité de capture de
I’engin justifient cette combinaison ;
- groupe B : constitué par les sennes de plage (S.P.0, et S.P.D.), les
filets dormants (F.D.P., F.D.S., F.D.R., F.D.C.). Ces engins de pêche peuvent
être utilisés soit avec les pirogues immanding, illébou ou ngueth. Ces deL=
types d’engins n’exploitent pas la même ressource. Les sennes de plage
s’intéressent aux espèces littorales et les filets dormants ciblent surtoul les
espèces démersales dans l’estuaire. L’utilisation des embarcations côtiêres
telle que les pirogues immanding et iZZébou est donc justifiée. Par contre,
l’utilisation de la pirogue ngueth par les sennes de plage s’explique pa”r la
rande capacité de cette pirogue qui transporte filet et équipage ; pour les
filets dormants, l’utilisation de cette embarcation se justifie par la pose de
certains filets en mer (filets dormants à soles et à raies) ;
- groupe C : réunit les féZé féZé à mulets (F.F.M.) et à ethmaloses
(F.F.E.), les éperviers, les lignes, les palangres et la pêche au barrage (@pou).
Quatre types de pirogues sont utilisées par ce groupe : les pirogues
monoxyles, isik sibong, immanding et illébou. Les grands bras et les bolong
constituent les zones de prédilection pour ces types de pêche. C’est ce qui
justifie l’utilisation de ces types d’embarcations qui ne nécessitent pas des
moyens de propulsion importants et qui sont très maniables dans ces
milieux ;
- groupe D : composé des saüna, dragues et casiers à seiches. Ces
engins ne sont utilisés qu’avec les pirogues ngueth, soit en mer [casiers), soit
à l’embouchure (saüna), soit dans les grands bolong (dragues). La pi.rogue
ngueth, grâce à sa bonne tenue en mer est préférée aux autres types
d’embarcations ;
- groupe E : représenté par la pêche aux filets fixes à crevettes (F,F C,),
les harpons et la pêche à main. Ces différents types de pêche sont pratiques
avec les pirogues monoxyles. L’utilisation facile de la pirogue monowle
propulsée à la pagaie, dans les zones peu profondes, explique la relation de
ces types de pêche avec cette embarcation ;
- groupe F : ces modes de pêche ne nécessitent pas forcément une
embarcation : killi, dialla, osuc, calebasse, warunde et dans une certaine
mesure, l’épervier et la pêche à main. La pêche n’est souvent, qu’une activité
de subsistance et les engins utilisés sont assez rudimentaires.
Les enquêtes relatives aux statistiques de pêche seront faites à partir
des unités de pêche. Le but final de cette étude de typologie est d’arriver à
des groupements de techniques voisines. Ces sous-ensembles servent de
cadre pour les extrapolations. Les groupements que nous avons obtenus ne
sont pas tous fonctionnels. L’engin utilisé ne joue pas toujours un rôle
fondamental dans le déterminisme des types de pirogues utilisées ; deux
engins de caractéristiques différentes peuvent utiliser le même type
d’embarcation. Pour parfaire cette classification, nous devons faire d’autres
types de re roupements en faisant appel à d’autres critères. Les données
dont nous aisposons nous permettent de proposer une autre classification

37
qui tiendra compte à la fois des caractéristiques structurelles des unités de
peche, des types de ressources exploitées, de certains facteurs écologiques et
des techniques de pêche utilisées.
52.2. llg&@e prowosée
La typologie préliminaire est incomplète. Cette deuxième typologie est
faite par d’autres entrées. Nous avons choisi comme critères de classification
le système de classification adopté par la FAO (Brant, 1972 ; Nedelec, 1982)
et. la technique de pêche utilisée (attitude du pêcheur vis Iit vis de l’animal,
méthode active ou passive). L’engin n’étant pas obligatoirement liée à une
technique de pêche et inversement, nous avons choisi de privilégier l’engin
plutôt que la méthode de pêche. L’identification des unités de pêche repose
sur un schéma global dégagé par les fiches techniques en annexes 1 et 2.
Ces fiches constituent la synthèse des différents éléments qui entrent en
ligne de compte dans la structure de l’unité de pêche (l’engin, l’embarcation,
les moyens de déplacement, l’équipage). A partir de cette ébauche, des
interrogations sont faites au niveau de chaque unité : quels sont les
éléments qui s’opposent ou se complètent entre les différentes sous-unités ?
Quelles sont les techniques de pêche utilisées ? Quelles sont les priorités du
pêcheur ? Dans quelle mesure les savoirs et savoir-faire du pêcheur, les
contraintes écologiques sont-elles prises en compte ? quels sont les
différents facteurs et ressources qui modifient la structure des unités de
pêche ? etc.
Les critères cités nous ont permis de définir une classification se
résumant en différentes classes (fig. 3). Pour chaque classe nous donnons la
ré-férence de la diagnose, la taille de l’engin :

38
CLASSES
A
B
C
D
-soulevés---
Engins de
,Calebasses
par
Harpons
Pêche à
-blessure--I
-
- E
Outils à main
{Barrages-piéyes
PETITS ENGINS
et claies
Filets
{Eperviers
{Filets fixes
l'étalage
à crevettes;
Arts
Killi
- - - - { C h a l u t s - - d
traînants
khal,uts à perches
Encerclants--(F.M.E. à etkmaloses
Pirogue Filets
F.M.D. & ethmaloses
ENG.INTERMEDIAIRES------{
I Dérivants--- { c
moyenne maillants
LF.M.D. & mulets
F.M.F. à pcissons
F.M.F. à sc*les
Fixes
F.M.F. à râies
tF.M.F. à volutes
Engins
Lignes
palangres
3ppâtés
c casiers
Filets maillants -----(Filets maillants
dérivants de fond
ENGINS LOURDS----
-.l_l_--_^~~___ {Serines tour.nantes
coulissantes
-(Serines de plage
Sennes
Figure 3.- Typologie lide aux techniques pratiquées

39
- la classe I est représentée par les petits engins utilisés à pied ;
- la classe II représente les petits engins utilisés à bord de petites
embarcations ;
- la classe III est composée d’engins intermédiaires utilisés à bord de
pirogues de dimensions moyennes ;
- la classe IV comporte des engins lourds utilisés avec de grandes
pirogues.
Ensuite les modalités de pêche nous ont permis de subdiviser ces
classes en quatre niveaux. Les engins sont réunis en unité supérieure
(niveau A). en sous-unités intermédiaires (niveaux B et C), puis en une unité
inférieure (niveau D). L’opération est d’inscrire, au sein de chaque jonction
précise des classes et niveaux énumérés, tous les types de pêche rencontres
ayant des caractéristiques comparables. La classe III est la seule qui
comporte quatre niveaux. La référence de la diagnose correspond :
- pour le niveau A, au moyen de déplacement utilisé, adoption ou non
d’embarcation et type d’embarcation ;
- pour le niveau B, au mode d’utilisation de l’engin ;
- pour le niveau C et D, à l’engin proprement dit.
Ces croisements nous ont permis d’obtenir une typologie fonctionnelle
et cohérente en quatre types :
- Classe 1 : petits engins de pêche utilisés à pied : ces
techniques ne nécessitent pas un lourd investissement. L’utilisation d’une
embarcation est facultative souvent limitée au déplacement vers les lieux de
pêche. La pêche est faite à pied dans les petits boZong ou dans les zones ,peu
profondes. Cette classe est composée de deux sous-ensembles, les engins de
préhension, les barrières et claies :
- les engins de préhension sont tous de petites dimensions et sont
d’un maniement facile : carrelets (diallu et osuc), nasses (Wcu-un&),
calebasses, harpons, outils à main (bâton, râteau, pincette, grappin etc.).
Leur étude peut être fructueuse. Il s’agit d’engins qui révèlent par Ieur
présence, la spécificité écologique de certains biotopes et la diversité des
peuplements :
- les barrières et claies dont le @pou ou sarupé (barrage-piege)
constitue le seul engin collectif de la classe. Le mode de capture utilisé est
typique comme les précédents, il apporte une information bio-écologique
mais aussi des informations qui permettent d’expliquer l’organisation sociale
et. économique des collectivités villageoises.
Classe II : petits engins de pêche utilisés à bord d’une petite
embarcation : la pêche est faite dans les petits bolong. La pirogue monoxyle
est d’utilisation facile dans ces milieux présentant de nombreux écueils.
Souvent, une petite embarcation de ce type propulsée à la rame, suffit our
une sortie de pêche. Cette classe comprend deux sous-ensembles, les ilets
F
lancés (épeiviers) et les filets à l’étalage (filets fixes à crevettes) :
- les éperviers sont utilisés à la main et les espèces ciblées ne sont pas
nécessairement les mêmes. L’épervier est très commun clans ce milieu ou il
est souvent utilisé en mixité avec d’autres types de pêche. Les pêcheurs qui
utilisent ces engins sont soit des pêcheurs occasionnels dont l’agriculture
constitue l’activité de base, soit des pêcheurs semi-professionnels qui, pour
atténuer les risques liés à la pêche, superposent cette stratégie a. leur
stratégie fondamentale ;

40
- les filets fixes à crevettes sont des engins très liés au domaine
estuarien et exploitent saisonnièrement la crevette Penueus flotiulis. Cette
espèce, par les prix pratiqués, son abondance ou sa rareté peut influencer la
décision du pêcheur au cours des cinq mois que dure la saison de pêche, de
juillet à novembre.
Classe III : engins de pêche interm6diaires: cette classe réunit CQUS
les engins de pêche qui peuvent être utilisés avec des pirogues de dimension
moyennes. La pêche est faite en mer et dans l’estuaire. Plusieurs techniques
peuvent être utilisées toute l’année et dans des milieux très différents. Cette
variété de zones écologiques et cette grande diversité des facteurs leur
permet d’exploiter une large gamme d’espèces et un partage équilibré des
ressources. Cette classe contribue le plus à la stabilité du système pêche.
Cette classe est subdivisée en trois sous-ensembles :
1) trois sous-unités intermédiaires (niveau B) :
- les arts traînants ;
- Les filets maillants;
- les engins appâtés.
2) deux sous-unités intermédiaires (niveau C) :
- les chaluts ;
- les filets encerclants, dérivants et fixes. Ce regroupement est justifié
par le fait que tous les trois types d’engins capturent par maillage bien que
les techniques de pêche utilisées soient différentes, de même que les espèces
cibles, les équipages et les moyens de déplacement.
3) six sous-unités inférieures (niveau D) désignent les engins
respectifs des sous-unités intermédiaires indiquées :
- les killi et les chaluts à perches (drugue) sont utilisés pour exploîter
la crevette Penueus notiulis . Le killi est utilisé exclusivement en amont du
Saloum et dans les fonds peu profonds (Bétenty), alors que la &-que est
utilisée dans le chenal de l’estuaire ;
- les filets maillants encerclants à ethmaloses (saïmu) qui ciblent
exclusivement EthrnuZosa funbriutu espèce très liée aux zones fluviales du
Saloum et du Bandiala. La pêche est saisonnière et la structure des unités
de pêche est identique d’une zone à l’autre ;
- les filets maillants dérivants à ethmaloses @?ZéféZé à ethmaloses) et
les filets maillants dérivants à mulets VéZé féZé à mulets) qui exploitent des
groupes de même ordre systématique (ethmaloses, mulets). Alors qu’en. mer
et dans l’estuaire l’ethmalose est capturée avec les suüna, dans les grands et
petits bolong elle est surtout pêchées à l’aide des féZé féZé avec le mulet, ;
- les filets maillants fixes à poissons, à soles, à raies et à volutes : ces
unités exploitent surtout des ressources démersales au moyen d’engins calés
sur le fond. Les espèces capturées sont respectivement : Sphyraenidae et
Scianidae, Soleidea, Rhinobatidea, Cymbium spp. Ces espèces sont “nobles”
et la variation spatio-temporelle de leur abondance ou de leur disponibifite
explique certains comportements du pêcheur (migration, changement de
tactique ou de stratégie) ;
- les lignes, les palangres et les casiers : ces engins exploitent. tous des
espèces démersales avec une embarcation, des moyens de propulsion et un
équipage presque identique ;
Classe IV : engins lourds : cette classe représente les unités de pêche
qui nécessitent une grosse barque. Ces unités sont équipées soit de filet

41
maillant dérivant. de fond, de senne de plage ou de senne tournante
coulissante :
- les unités de pêche équipées de filet maillant dérivant de fond (yolul)
sont typiques. Elles n’utilisent que des embarcations de type (nguet-hl ou des
pirogue améliorées de même dimension que les ngueth (pirogues iaméliorée
en fibre de verre). la pirogue est toujours motorisée (moteur hors-bord de 25
ou 40 cv) ; dans ces piro ues sont souvent embarquées des glacieres pour
les unités qui effectuent tfes marées. Le caractère migrant de ces unités, la
taille des engins et la spécificité écologique des milieux exploités (pêche
saisonnière de nuit, en mer ou à l’entrée des grands bolong pour capturer
barracudas ou mâchoirons) leur confèrent une autre originalité.
- la spécificité des sennes tournantes coulissantes est liée à la nature
de la ressource ciblée (Sardinelle spp.) et à la possibilité de capture de ces
engins, mais surtout à la taille de l’engin, de l’équipage et des embarcations
utilisées ; Cette technique est la seule qui utilise la pirogue mbandoirtr. La
pêche se fait exclusivement en mer à l’aide de deux pirogues équipées de
moteur de 25 cv ou 40 cv et un équipage de 30 personnes. Ces unités sont
donc fortement structurées et nécessitent un investissement important. Les
pêcheurs qui l’utilisent sont surtout des professionnels.
- les sennes de plage opane et diguel exploitent tous des espèces
littorales et sont manoeuvrés du rivages. Ces unités de pêche sont très
comparables par la nature des éléments qui les composent. Elles utilisent
deux embarcations de même taille, deux moteurs hors-bord de 25 à 40 cv,
un équipage de 20 à 30 personnes.
6. DISCUSSION
Cette étude avait pour objet de faire l’état des lieux et plus
précisément de comprendre la structure des unités de pêche. il s’agit
d’identifier des alternatives souhaitables aux nombreux problèmes posés par
le choix d‘une unité d’observation. Pour réaliser cet objectif, nous avons
étudié les éléments constitutifs de ces unités, en intégrant à la fois des
considérations théoriques et pratiques à travers l’étude des engins, des
embarcations et des techniques pratiquées.
L’élaboration du modèle de recherche a posé dès le départ un certains
nombre de contraintes méthodologiques. Il s’agissait de faire une description
détaillée des différentes catégories mais en respectant des normes de
classification définies et reconnues (Von Brant, 1972 ; Nedelec, 1982). C”ette
rigidité de la classification présente l’avantage d’être applicable dans toutes
les pêcheries et d’établir une correspondance des termes en plusieurs
langues (français, WOZOJ sérère-nyominka et socé). Par contre, il était difficile
d’identifier et de justifier sur la base de ces normes de classification un
certains nombre d’engins et d’unité de pêche (par exemple le sa’üna est, un
filet maillant mais il est aussi filet encerclant comme les filets tournants et
les sennes ; comme critère de classification l’engin de pêche étant privilégié
plutôt que la méthode de pêche, cet engin est classé dans les filets
maillants).
La seconde étape consistait à définir les concepts et à les tra.duire en
phénomène observable par les enquêteurs. Plusieurs démarches étaient
possibles pour réaliser cette phase. Nous avons choisi d’aborder la pinche
dans le contexte du Sine-Saloum comme un système complexe, Notre
démarche se veut synthétique et ascendante car les recherches sur les

4 2
pêches artisanales en général et la pêche estuarienne en particulier ne
peuvent êt.re faites en ne tenant compte que des concepts de l’halieutique
classique. Pour définir les concepts, classer les engins et techniques de
pêche, nous nous sommes efforcé pour chaque étude de cas de nous ,référer
à des situations apportant à la fois facilité et spécificité [exemple, le filet
maillant dormant à poissons est différent du filet maillant fixe à soles ou à
raies etc.).
Cette première ébauche permet déjà de spécifier la pêcherie du Sine-
Saloum et de faire un diagnostic de la pêcherie par la connaissance des
atouts et des contraintes de chaque type de pêche. Par rapport aux travaux
qui ont été déjà réalisés sur le sujet, cette étude permet de faire des
comparaisons avec les pêcheries artisanales maritimes (Seck, 198P) ou des
comparaisons inter-estuariennes (Diouf et al., 199 1) ou inter-régionales
(Salles, 1989).
La diversité des pirogues, des engins et des techniques de pêche est
plus grande dans le Sine-Saloum que dans le fleuve Sénégal. On constate
par ailleurs que plusieurs engins et techniques de pêche utilisés au Sine-
Saloum se retrouvent en Casamance (Diaw, 1985 ; Cormier-Salem, 1992).
Ce phénomène s’explique par le fait que la faune du Sine-Saloum presente
des affinités plus grandes avec celle de la Casamance qu’avec celle du fleuve
Sénégal q
Dans ces trois types de milieux, l’estuaire du fleuve Sénégal, de la
Casamance et du Sine-Saloum, on note des motivations variées expliquant la
diversité des en ins de pêche et des embarcations mais dans un contexte
naturel
f
semblab e, les techniques de pêche utilisées sont comparables d”un
estuaire à l’autre : pêche dans les petits bolong ou dans les rivières avec les
félé féZé ou les barrages-pièges, pêche aux filets maillant encerclantsI
les eaux de surface des embouchures ou grand bolong.
Les différences les plus perceptibles sont observées au niveau des
sennes de plage. La ressource devenant rare au fleuve Sénégal, le premier
réflexe du pêcheur est de diminuer les mailles du filet (Diouf et a[. , 1992).
Des mailles de 18 et 12 mm sont rencontrées au fleuve Sénégal alors qu’au
Sine-Saloum la maille est de 25 à 28 mm. La compétition devenant encore
plus serrée, des pêcheurs du fleuve Sénégal ont migré en Casamance ou ils
construisent des sennes plus grandes atteignant 3 km (Diaw, 1985). Au
Sine-Saloum les sennes de plage dépassent rarement 500 m. La difference la
plus remarquable entre les sennes de plage utilisées en Casamance et celles
du Sine-Saloum c’est l’utilisation du petit filet “bisness”. Alors qu’en
Casamance ce petit. filet accompagne la senne de plage et augmente son
autonomie en permettant de maintenir pendant des heures le poisson
capturé avant de le livrer à la commercialisation, au Sine-Saloum ce petit
filet sert exclusivement à pêcher sur les hauts fonds et permet de fermer
l’ouverture du filet.
Beaucoup d’engins et de méthodes de pêche décrits le long du littoral
Guinéen se retrouvent au Sine-Saloum (Salles, 1989). Seul le nom local
change ou certaines caractéristiques techniques mais la méthode de pêche
est toujours la même (filets maillants dérivants, filets maillants calés, filets
maillants encerclants, filets tournants, lignes, palan-es, engins de pêche à
pied etc.) Cependant, certaines catégories d’engins présentent plus de
variantes: dans la classe des filets maillants encerclants, on retrouve le filet
m’aillant. encerclant à espèces démersales, le filet maillant encerclant à
mulet, le grand filet maillant encerclant à ethmalose et le petit filet mailIant
encerclant à ethmalose. Au sine-Saloum, il n’existe qu’une catégorie de filet
m’aillant encerclant, le saüna. Il est utilisé pour pêcher Ethmubsu fhh-iutu.

43
CONCLUSION GENERALE
Les recherches entreprises dans le cadre de ce travail ont permis de
mieux comprendre la complexité des techniques employées par les pêcheurs
artisans du Sine-Saloum. pour capturer le poisson.
Les échanges mer-estuaire-bolong et l’existence de biotopes et de
saisons hydrologiques différentes, ont conduit le pêcheur à utiliser des
embarcations et des techniques de pêche différentes, avec de nombreuses
variantes.
Pour faire face à la diversité des milieux, des espèces et pour exploiter
au mieux la ressource, le pêcheur nyominka a su s’adapter en contruisant
des moyens de ca.ptures sans cesse améliorés, pour répondre aux exigences
de l’environnement (variations spatio-temporelles des conditions climatiques,
hydrologiques et socio-économiques) et du poisson (comportement en
relation avec son environnement immédiat).
Différentes stratégies et tactiques de pêche sont déployées par le
Ngominka et ont eu leur conséquence dans la définition des engins et le
choix des critères de typologie :
- décision d’agrandissement de la pirogue, conséquence de la
motorisation ;
- décision de substituer la senne tourname au filet maillant, encerclant
pour répondre à la demande en poisson de l’usine de Djifère ;
- décision de prolonger la saison de pêche en modifiant le plombage de
l’engin (pêche de Arius avec la palangre) ;
- décision d’effectuer des migrations saisonnières et/ou inter~nnuel’les
à l’intérieur ou hors de la région du Sine-Saloum ;
- de nombreux cas de mixités sont observés, un seul pêcheur peut
détenir jusqu’à cinq types d’engins différents ; au cours d’une sortie,
plusieurs engins peuvent être utilisés en même temps (filet maillant dormant
et ligne et/ou palangre ou épervier par exemple) ; un même engin peut aussi
servir au cours d’une sortie pour deux opérations (filet maillant encerclant
utilisé comme filet maillant dérivant de surface ou comme senne de plage).
Certaines décisions du pêcheur sont difficiles à e
liquer (secrets,
interdits, lois du marché, savoirs et savoir-faire etc.) ;
“p
toute ois, cela n’a pas
géné la définition des unités d’observation et la typologie qui leur est
associée.
L’étude a révélé des unités de pêche types (croisement d’une
technique, d’une embarcation). Pour la suite des travaux, il s’agira de definir
des critères de choix de stratification afin de suivre l’évolution des activités
d e êche ; ceux-ci doivent être recherchés avant tout dans l’identification des
dif érents biotopes exploités et des saisons de pêche. A l’intérieur de chaque
P
strate, les caractéristiques techniques des unités de pêche utilisant la même
technique sont comparables : pêche de saison fraîche, d’inter-saison et de
saison chaude ; pêche dans les bolong, dans les grands bras et en mer.
Certaines imprécisions vont néanmoins subsister mais il est toujours
possible lors du choix des unités d’observation, de définir des classes
regroupant notamment des filets de maille voisine afin de diminuer le
nombre de pêcheries participant de la même manière a l’exploitation des
stocks.

4 4
REMERCIEMENTS
Nous remercions tout particulièrement Monsieur Jean Marc Ecoutin
pour avoir initié ce travail et Monsieur Guy VIDY pour avoir dirigé et animé
avec clairvoyance, compétence et toute la rigueur scientifique c%el.t(r 1.~1 ndr’ s
Nous exprimons toute notre gratitude à Messieurs André Fontana et
Diafara Touré qui, grâce à leur soutien et à leur constante attention ont
permis aujourd’hui de mener à terme ce travail.
Nous adressons nos remerciements à toute l’équipe du Programme
Peche Continentale et Aquaculture, tout particulièrement à Messieurs Papa
Samba Diouf, Jean-Jacques Albaret, Louis Le Reste, Moustapha Kébé ; mais
aussi aux techniciens et enquêteurs, 0 * G ‘Diouf, Almarn Baba Ly, Djim
Tounkara et Moussa Touré. Une note particulière doit être aite
P
à D.jiby Diop
enquêteur du programme Pêche Artisanale Maritime, originaire des îles du
Saloum, qui a bien voulu nous prêter son concours.
Que soit remercié également Monsieur Daouda Niang qui m’a aidé
efficacement à faire les planches.
Nous n’oublions pas Mme Diamanka pour son appui spontané t:t la
qualité de sa dactylographie.
Nous ne saurions terminer sans adresser toute notre reconnaissance
aux pêcheurs nyominku pour l’intérêt qu’ils ont toujours montré lors de nos
missions de terrain. Puisse ce modeste travail contribuer à mieux les faire
connaître.
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49
A N N E X E S

51
ANNEXE 1:
PLANCHES ET FICHES TECHNIQUES
DES ENGINS DE PECHE

latérale
rai
I.atdrale
rai i ngue

ingue

longueur de la, rat
ionweur
OU
)mbre

nombre de
ou chute estimée
chute est
en haut eur
en hauteur
de mai

de
M
la
mal
itnOe
I
les

i
ngue

Ile

rallngue

_ - -.
PLANCME N”2,- SENNE TOURNANTE COULISSANTE (Source : Seck, 1titW
Ç^ mm
-2220 m/kg
3 0 m m
E - 0 . 9 1 *
0
2 2 2 0 m/kg
$9
,,/
\\ \\
200.00
/ /
40
v
aA
I/
6430
I
1
29 mm
c
4 4 4 0 m/lq
1
I
4.44a&dka
=
1.
6430
I
1
l
I
1
8
/
\\
0
2 1 0 . 0 0
\\
E = 0 . 9 5
3 0 m m
2 2 2 0 m/kG

5 5
SENNE TOURNANTE ET COULISSANTE (PLANCHE N” 2)
Nom local : Fila tourner (déformation du français : traduction littérale “filer. à
tourner”)
Identification et uarticularités techniaues
Longueur
: 200 m
Hauteur
: 35m
type de fil : nylon
~- ~ ---.- -.._.-_
MAILLE ETIREE
i-"---- -l..~l_
t--------- -.
1 POCHE (A)
-
b ---- -...--.--_.-.-_ -_
/ SOUS POCHE (B)
----.-.~ i
CORPS (C)
L
-_
--
-
-
-
-
-
-
.
-
-
-
-. __-
t - - - - -
Ralingue inférieure
----..----~--
-~---
---i--.--
AnneaLFnombre 20, diamètre cerceaux : 10 cm, épaisse métal : 10 mm
Pattes d’anneaux : longueur : 1 m nature : nylon, diamètre : 8 mm
Flotteurs: matière plastique comprimée de 70 mm de diamètre sur 40 mm
d’épaisseur.
Lests : 100 kg d’olives de plomb
Montage : 4 mailles et 1 flotteur tous les 9 à 10 cm
Modes de aêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : pirogue de type ngueth, mbandoire ou en fibre de verre);
Moyens de propulsion: moteur de 25 à 45 cv.:
Equipage : 13 à 15 personnes;
Technique de pêche : recherche de banc, repéragè, encerclement et capture;
Domaines d’utilisation de : profondeur de 30 m, en mer, toute l’année:;
Espèces ciblées : Sardinella aurita, S. maderensis, Ethmalosufimbriata

PLANCHE N”3.- SENNE DE PLAGE : MB&, LAW OPANE
E= 0.55
4 3 6
E
Y>
L
r: IL
-28 mm
2 8 311
2 2 2 0 m
4 3 6
E -0.55
1
0 . 6 0 m
M I S E E N C3ZUVRE
/
D E T A I L S D E S R A L I N G U E S E T
A C C E S S O I R E S

5 7
SENNE DE PLAGE OPANE (PLANCHE N’ 3)
Noms Locaux : mbal Zaw opane ou mbatxfarze (vocable nyominka : traduction
littérale “filet qui enveloppe ou qui ramasse tout”) ; mansa dia20 OU diaZZaa bu
(vocable SO& : trad. litt. “manteau”)
Identiiication et aarticularités techniaues
Longueur : 436 m
Hauteur : 7,5 m
Maille étirée : 28 mm
Type de fil : nylon tablé 2220 m/kg
Montage : l’alèse est mont.ée sur la ralingue supérieure et inférieure.
436
Rapport d’armement : E = ------- = 0,55
792
Flotteurs : en PVC expansé au nombre de 726, espaces de 0,60 cm.
Lest : 396 olives de plomb de 200 g espacés de 1,lO m
Bisness :
Longueur : 10 m
Hauteur : 5 m
Maille
: 28 m
Montage : Alèse montée sur deux perches pour une
fermeture du grand filet
Variantes : Il est possible d’avoir trois maillages (25, 28 et 45 mm)
respectivement pour le centre, le corps et les ailes du filet).
Modes de aêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : 1 ou 2 pirogues ngueth, immanding ou illébou
Moyens de propulsion : moteur hors bord de 8 à 40 cv
Equipage : 25 à 30 personnes
Domaine d’utilisation : dans les passes ou les fonds côtiers
Technique de pêche : recherche de bancs, repérage, encerclement et capture;
filet manoeuvré sur les passes avec le bisness, tiré sur la plage ou utilisé
comme Blet maillant encerclant.
Espèces capturées : Mugi2 spp., Sphyraena spp., Cynoglossus spp.,
S c o m b e r o m o r u s tritor, Sarotherodon melanotheron heudelotii, lllupia
guineensis, PoZydactyZus quadnylus, Drepane afticana, Caranx hippos,
Et~maZosaJmbrZata

PLANCHE N’4.- SENNE DE PlL.AGE : DZCXJZ3L
Si(3torl 10mrn
E
2 2 2 0 m/kg
G
,II
UY
5 0 mm’
Il 3
2 0 0 . 0 0
S i ( 4 t o r ) 12mm
E c 0.55
0.50 m

1,OO m

59
SIENNE DE PLAGE DIGUEL (PLANCHE N” 4)
Nom Local : Digul (vocable wolof: traduction littérale “filet qui plonge”)
Identification et uarticularités techniaues
Longueur : 200 m
Hauteur : 15 m
Maillage : 50 et 25 mm
Type de fil : 2220 m/kg
Nombre de maille en longueur : 7260
Montage : alèse montée sur la ralingue supérieure et inférieure en ma.illes
libres doublées d’un fil de nylon (2220 m/kg). L’alèse est fixée tous les
mètres sur les ralingues
200
Rapport d’armement : E = ------- = 0.55
363
Flotteurs : 400 flotteurs creux et circulaires en plastique dur espacés de
0,50 m.
Lest : 200 olives de plomb de 150 g espacées de 1 m
Variantes : l’alèse est quelque fois enfilée directement dans la ralingw ou
alors les mailles sont enfilées en maille double dans un fil de nylon
(transj%zce) et l’alèse montée tous les 0,50 m sur la ralingue. Lc lest dans
certains cas est fait d’olives en terre cuite mais surtout en ciment creux et
en.filées dans un fil relié à la ralingue ce qui permet au filet de rouler
facilement sur le fond. Le type de fil de construction des ailes est du 1110
m/kg et le maillage est supérieur à 60 mm.
Modes de nêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : pirogues ngueth, immunding, ou illébou;
Moyens de propulsion : moteur hors bord de 8 à 40 cv;
Equipage : 20 personnes
Domaine d’utilisation : estuaire et mer en eau profonde
Technique de pêche : recherche de bancs, repérage, encerclement et capture;
filet manoeuvré à partir du rivage;
Espèces capturées : Sphyraena spp., Arius spp., Pseudotolithus spp., Drepane
afiicana, Galeoides decadactylus, Polydacty lus quadnfrlis, SardineZZa spp.,
Synapturu spp., Cynoglossus spp.

EL 0.65
110
3 660
5 0 m m
4 4 4 0 m/kg
3660
110
E= 0.65
Ecbells :
E
m.
c
.
linge e n f i l é e
L
b,? m
ns la 25 maiile
e b o r d u r e
noeud
/
M I S E E N CEUVRE
DE.TAliS D E S RALINGUES E T ACCEStiOIRS

61
FILET MAILLANT DORMANT “A POISSONS” (PLANCHE N” 5)
Nom local : mbal sër (vocable wolof : traduction littérale “filet tendu”). terme
utilisé par les Nyominka et les Socé.
Identification et uarticularités techniaues
Longueur : 110 m
Hauteur : 2,5 m
Maille étirée : 50 mm
Nombre de mailles en longueur : 3380
Nombre de mailles en profondeur : 48
Type de fil : nylon, 4440 m/kg
Montage : les ralingues (supérieure et inférieure) sont enfilées dans La
deuxième maille de bordure. Des flotteurs en liège de forme trianguilaire
sont fixés sur la ralingue supérieure. Entre deux flotteurs distants de 3.5 m
un fil d’armement est fixe à la ralingue par un tour de mort et. relie celie-ci
au reste du filet.
110
Rapport d’armement : E = ------- = 0,65
169
Flotteurs : 30 flotteurs en liège
Lest : en olives de plomb de 100 g espacés de 1,60 m
Variantes : Les flotteurs peuvent quelquefois être assurés par des matériaux
de fortune (chaussure usée, bidon vide, etc...). Le lest est constitué dans
certains cas de pierres de 300 g espacées de 1,90 m. Les mailles de 30, 36,
40 et 46 sont aussi utilisées avec comme type de fil n” 6 ou n” 9 importés de
Gambie. Le fil 1110 m/kg de maille 60 mm et 70 mm est utilisé pour les
barracuda. Des filets plus petits (60 m de longueur) conçus avec du fil 2220
m/kg (Seck, 1980) sont toujours utilisés mais en petit nombre.
Modes de rêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : pirogue ngueth, illébou ou immunding
Moyens de propulsion : moteur de 8 à 25 cv
Equipage : 3 pêcheurs
Technique de pêche : filets calés au fond, en surface ou au niveau de la
couche intermédiaire. Pêche réalisée essentiellement la nuit.
Domaine d’utilisation : La mer et les bolongs constituent les zones de pëche
privilégiées. Engins utilisés toute l’année en mixité avec la ligne; la saison de
pêche marquée s’étend de décembre à juin.
Espèces capturées : Pseudotolithus spp., Arius spp., Sphyraena spp.,
Argyrosoma regius, Lutjanus spp., Rachycendron canadum, Polydactylus
quadriitis

PLANCHE N”6.- FILET MAILLANT DORMANT A SOLES
E = 0 . 5 8
1150
I
,- _..
43 0 8 6
d
N
-
A
4 6
w
mm
4440 mlkg
-L a
.
l
1150
E= 0 . 5 8
EChCil8
1 . 0 0
M I S E E N
CE UVRE
D E T A I L S D E S RALINGIJES
ET ACCESSUI F?ES
wl<-; ~-

63
FILET MAILLANT DORMANT A SOLES (PLANCHE N” 6)
Nom local : mbal sole (nom francais modifié par les woloj’ : traduction
littérale “filet à soles”)
Identification et oarticularités techniaues
Longueur : 1.150 m
Hauteur : 1 m
Maille étiree : 46 mm
Nombre de mailles en longueur : 43086
Nombre de mailles en hauteur : 2 1
Type de fil : nylon, 4440 m/kg
Montage : Le filet a une ralingue supérieure et une ralingue inférieure en
nylon tablé en 2 torons par les pêcheurs. Les nappes de filets sont coupées
et assemblées par les pêcheurs.
1150
Rapport d’armement : E = ------- = 0,58
1982
Flotteurs : creux en plastique dur
Lest : en olives de plomb de 60 g espacés de 0,50 m
Variantes : le monofilament en fibre synthétique de maille 40 et 36 mm est
aussi Ut>ilisé pour pêcher la sole à Missirah.
Modes de pêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : pirogues ngueth, immunding et iZZébou ;
Moyens de propulsion : moteur hors bord de 15 à 25 cv
Equipage moyen : 4 à 5 personnes
Technique de pêche : engin calé au fond, maillage de la sole
Domaine d’utilisation : pêche en mer avec type de fonds profond. de près de
20 m. La pêche dans l’estuaire est rare.
Espèces capturées : Synaptura spp., Cynoglossus spp., Palinurus spp.,
Pomudusys spp., Arius spp., Pseudotolithus spp., Galeoides decadactylus

PLANCHE No?.- FILET MAILLANT DORMANT A RAIES
E SO.70
1 8
f
2 8 2
w
1
.
b?
0
380 m m
2220m/kg
.
18
E =0.70
M
I
S
E
EN CEUVRE
F-I-AILS DES
RALINGUES E T A C C E S S O I R E S

6 5
FILET MAILLANT DORMANT A RAIES (PLANCHE N” 7)
Noms locaux : djinio (terme nyomirzka : trad. litt. filet à requin) nzbal rht:oker
(vocable wolof : trad. litt. “filet du perroquet”
Identification et Darticularités techniaues
Longueur : 18 m
Hauteur : 2 m
Maille étirée : 380 mm
Nombre de mailles en longueur : 66
Nombre de mailles en hauteur : 6
Fil employé : nylon, 2220 m/kg
Montage : ralingue inférieure et supérieure du nylon de 10 mm de diam.ètre
en 4 torons : l’engin est plombé et lesté. Totalement monté par les pêcheurs.
18
FIapport d’armement : E = ------- = 0,70
2 5
Flotteur : en liège de 100 mm de diamètre et 40 mm d’épaisseur, distant de
1.10 m
Lests : en olives de plomb d’un poids unitaire de 300 g espacés de 1 m.
Modes de Dêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : pirogue ngueth, immunding et illébou
Moyens de propulsion : moteur de 8, 15 ou 25 cv
Equipage moyen : 4 pêcheurs
Technique de pêche : pêche en mer, engin ancré ou calé avec de fourdes
pierres, maillage de la raie
Domaine d’utilisation : Pêche en mer surtout
Espèces capturées : raies, requins

E
66

67
FILET MAILLANT DORMANT A CYMBIUM (PLANCHE N” 8)
Noms locaux : _fiir (terme rzyominka : trad. litt. “collecteur”), mbal yeet
(vocable woZof : trad. liit. “filet à yeeti’
Identification et uarticularités techniaues
Longueur : 18 m
Hauteur : 1,20 m
Maille étirée : 240 mm
Nombre de mailles en longueur : 108
Nombre de mailles en hauteur : 5,5
Type de fil : nylon, 400 m/kg
Montage : une ralingue supérieure enfilée dans les mailles et des flotteurs
creux. Une ralingue inférieure plombée ou chaque maille est fix& par
l’intermédiaire d’un fil d’armement. par intervalle régulier de 150 à 160 mm.
18
Ra.pport d’armemenl : E = ------- = 0,69
26
Flotteurs : en liège espacés de 1,60 m (nombre : 12)
Lests : en plomb de 70 g espacés de 0,50 m (poids total : 2,s kg environ)
Variantes : Le fil 1110 m/kg est rencontré de même le fil n” 1 importé de
Gambie pour la construction des filets. La maille 150 mm est aussi observée.
Modes de Dêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : Pirogue ngueth, Wbou, immanding
Moyens de propulsion : moteur de 6 ou 8 cv
Equipage : 4 pêcheurs
Technique de pêche : engin calé au fond, le mollusque s’aggrippe au filei ou
maillage par le crochet.
Domaine d’utilisation : 5 filets sont assemblés et l’ensemble est posé en mer
en face de la pointe de Sangomar à une profondeur de 20 mètres environ sur
fond sablo-vaseux. Deux bouées flottantes permettent de repérer l’engin..
Espèces capturées : gros coquillages du genre cymbium sont aussi
capturées: soles, requins, carangues, langoustes.

68
PLANCHE N”Q.- FILET MAILLANT FIXE A CREVE’ITES
( source : Seck, 1980)
.-c-cc
---ce
MISE EN OEUVRE

69
FILET FIXE A CREVETTES (PLANCHE N” 9)
Nom local : Moudiusse (terme woloj‘: trad. litt. “ancrage”)
Identification et particularités techniaues
Longueur : 11,20 m
Hauteur : 9,20 m
Maille étirée : 22 mm
Sens du filet. : perpendiculaire à l’ouverture rectangulaire de l’engin
Type de fil : nylon, 6660 m/kg
Montage : une ralingue de 20 m de longueur, en nylon de 3 mm passee dans
la maille double lacée à la main renforçant l’ouverture rectangulaire du filet.
2 bâtons verticaux et 2 bâtons horizontaux qui assurent respectivement
l’ouverture verticale et horizontale des filets.
18
Rapport d’armement : E = ------- = 0.69
2 6
Variantes : les fûts utilisés comme flotteurs sont très souvent remplaces par
du matériau d’emballage en polystyrène plein récupéré en ville ou lors d’un
achat de moteur neuf.
Modes de rêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : petite pirogue monoxyle( flotteur central) et grande
pirogue monoxyle (pirogue de navette), .
Moyens de propulsion : moteur de 6 ou 8 cv.
Equipage: 2 personnes
Technique de pêche : des orins de mouillage de 20 m de long maintiennent
l’ensemble filet et pirogue. L’engin est posé avant le déclenchement du reflux
de marée. Les juvéniles de crevettes incapables de nager à contre-courant,
s’entassent progressivement au fond du filet. Celui-ci est relevé à la fm de la
marée basse.
Domaine d’utilisation : ces engins sont utilisés dans le bras principal du
Saloum en face du village de Djirnda ou à Lyndiane près de Kaolack pour ita
pêche à l’étal dans te courant.
Espèce capturée : Penaeus notialis

PLANCHE N”lO.- FILET MAILLANT DÉRIVANT DE SURFACE : FÉLÉ FELÉ A MULETS
E =OS5
1 4 0
N
.
4
.
Q>
2
6
m
m
6 6 6 0 m kg
(J 1:
30 500
.I
1 4 0
E = 0.55
E chslle
ENL
12.s In
M I S E E N CIEUVRE
-
c
-
CI
-
-
-
D E T A I L S D E S R A L I N G U E S
-
-
E T A C C E S S O I R E S

71
FILET MAILLANT DERIVANT DE SURFACE A MULETS (PLANCHE N” 10)
Nom local : félé fêlé (terme toucouleur : trad. litt. “filet qui dérive”) ou rnbul
tambudiang (vocable nyominka : trad. litt. “filet à mulet”)
Identification et uarticularités techniaues
Longueur : 140 m
Hauteur : 2 m
Maille étirée : 26 mm
Nombre de mailles en longueur : 9769
Nombre de mailles en hauteur : 76
Type de fil : nylon, 6660 m/kg
Montage : Les mailles sont enfilées dans les ralingues où elles sont fixées par
intervalle de 1 m environ.
140
F&pport. d’armement : E = ------- = 0,55
254
Variantes : de lus en plus les fibres en nylon monofilament sont utilisés au
détriment des ibres multifilaments. Les possibilités d’utilisation de ces types
P
de fil en pêche de jour comme de nuit expliquent le choix de ces types de fil.
Les mailles 25 et 28 sont largement utilisées de même la maille 40 pour
capturer en même temps les tilapias.
Lest : 48 olives de plomb de 85 g (poids total : 4 kg environ)
Flotteurs : 300 flotteurs
Modes de pêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : pirogue monoxyle, isik sibong, immunding OU illéhou .
Moyens de propulsion : pagaie pour la pêche proprement dite et petite
cylindrée (2 à 8 cv.) pour joindre les lieux de pêche
Equipage : 2 personnes
Technique de pêche : Le filet attaché à la pirogue, dérive en surface du fait
du. courant d’eau.
Domaine d’utilisation : estuaire et bolong.
Espèces capturées : Mugil spp., S. m. heudelotii, T. guineensis, Sardinelltx spp,
Sphyraena spp., Pomadasys spp., Arius spp.

PLANCHE N-1 le- FILET MAILLANT DÉRJYANT DE SURFACE : FI!‘&.& FÉLE A ETHMALOSES
E =0.58
1 6 0
P
5 9 7 8
.
N
0
4 6 m m
6 6 6 0 m/kg
1 6 0
E -0-58
E c h e l l e :
f
n
=L

1.1 m
M I S E E N O E U V R E
-
-
-7
-
--
D E T A I L S D E S RALINGUES
-.-.
.-“.-\\
‘----.-
- - - - - -
E T A C C E S S O I R E S

73
FILET MAILLAWT DERIVANT DE SURFACE A ETHMALOSES
(PLANCHE N” 11)
Nom local : féZé félé ou mbal cobo (vocable woZof: trad. litt. “filet à ethmalose)
Identification et uarticularités techniaues
Longueur : 160 m
Hauteur : 2 m
Maille étirée : 46 mm
Nombre de mailles en longueur : 5978
Nombre de mailles en hauteur : 43
Type de fil : nylon, 6660 m/kg
Montage : les mailles sont enfilées dans les ralingues où elles sont. fixées par
intervalle de 1 m environ.
160
Rapport d’armement : E = ------- = 0,58
275
Lest : 200 olives de plomb de 55 g espaces de 0,80 m (poids total : 11 kg)‘
Flotteurs : 266 flotteurs espacés de 0,60 m
Modes de rêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : petite pirogue monoxyle, isik sibong, immunding ou
illébou
Moyens de propulsion : pagaie ou moteurs de petite cylindrée (6 ou 8 cv).
Equipage moyen : 2 personnes
Technique de pêche : La technique de pêche utilisée est semblable à celle
utilisée pour les féléfélé à mulets.
Domaine d’utilisation: engin utilisé en amont du fleuve, dans les grands bras
et les bolongs en toute saison, surtout pendant la saison fraîche de janvier à
mai.
Espèces capturées : Eihmulosa ftnbriuta, Pseudotolithus spp., Sphyraem
SPP*

4.5
98
~-
F--J
lu

2’1
N
74
,
1

75
FILET MAILLANT DERIVANT DE FOND (PLANCHE N” 12)
Nom local : yolal (terme t~lolof: trad. litt. “filet qui coule”)
Identification et oarticularités techniaues
Longueur : 376 m
Hauteur : 4,2 m
Maille etirée : 46 mm
Nombre de mailles en longueur : 14848
Nombre de mailles en hauteur : 98
Type de fil : nylon. 1110 m/kg
Montage : La nappe est fixée à la ralingue par intervalle de 2 m environ.
376
Rapport d’armement : E = ------- = 0,55
683
Lest : en pierres d’un poids unitaire de 0,5 à 1 kg espacées de 8 m (nombre :
47)
Flotteurs : en liège d’un diamètre de 100 mm et 40 mm d’épaisseur, espatces
de 2 m environ (nombre : 188)
Variantes : les yolal qui opèrent dans les bofong ont une longueur mqyenne
de 100 m. Les mailles de 60 ou 70 mm sont fréquemment rencontrées.
Modes de nêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : pirogue ngueth
Moyens de propulsion : moteur de 8 à 40 cv
Equipage: 4 pêcheurs
Technique de pêche : Pêche de nuit, le filet dérive au fond, poisson capturé
par maillage
Domaine d’utilisation : mer et grands bras du fleuve
Espèces capturées : Sphyraena spp., Arius spp., Scornberornons tritor,
Euthynnus alletteratus

PLANCHE N”13.- FILET MAILLANT ENCERCLANT :ti
E =OS0
304 .OO
02
3 6 mm
6660 m /kg
fAY
<D I I 2
- - - 7276
II
320.00
E = 0.55
Echelle:
E
03 f
f i m
D E T A I L S D E S R A L I N G U E S
E T A C C E S S O I R E S
M I S E E N CXi.JJVRE

77
FILET MAILLANT ENCERCLANT (PLANCHE N” 13)
Nom local : Saïma (terme nyominka : trad. litt.. “filet encerclant”) ou mbal
cobo (vocable wolof : trad. litt. “filet à ethmaloses”) ; tic& dia20 (terme soc&)
Identification et Darticularités techniaues
Longueur : 304 m
Hauteur : 9 m
Maille étirée : 36 mm (s = 4,6)
Nombre de mailles en longueur : 7276
Nombre de mailles en hauteur : 118
Type de fil : nylon, 6660 m/kg
Montage : Une ralingue supérieure avec des flotteurs et une ralingue
inférieure avec des plombs. La nappe est lacée mécaniquement avec des
noeuds d’écoute doubles.
304
Rapport d’armement : E = ------- = 0,55
553
Lest : 276 olives de plomb de 160 g espacées de 1,lO m.
Flotteurs : en liège de forme cylindrique de 100 mm de diamètre sur 80 mm
d’épaisseur (nombre 434)
Variantes : Il faut distinguer deux autres variantes de sa’ïma; le sa’ïma à gros
eobo donc la longueur atteint 300 à 400 m avec un maillage de 100 mm et. le
sa,ünu qui opère en bolong d’une longueur moyenne de 66 m (SECK, 1980)
avec une maille de 72 mm. Le fil 1110 m/kg est aussi utilisé pour la
confection de ces engins.
odes de Dêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : pirogue ngueth ou immanding
Moyens de propulsion : moteur hors-bord de 8, 25 ou 40 cv.
Equipage moyen : 7 personnes en moyenne
Technique de pêche :recherche de bancs, repérage, encerclement et maillage
du. poisson.
Domaine d’utilisation : mer et grands bolong
Zones de pêche : eaux côtières de surface.
Espèces capturées : Ethmalosa Jmbriuta, Arius gambiensis, SardineUa spp.,
Caranx spp., Pseudotolithus spp., Sphyraena spp.

79
EPERVIER (PLANCHE N” 14)
Nom local : mbal sanni (vocable woZof : trad. litt. “filet à lancer”) terme plus
usuel que rrzbul ndo ou $ir diulo vocables utilisés respectivement par les
myominka et les socé.
Identification et uarticularités technique@
Ouverture : 9 m de diamètre
Hauteur : 5 m
Maille étirée : 36 mm
Nombre de mailles à la base : 1046
Nombre de mailles en hauteur : 185
Type de fil : nylon, 6660 m/kg
Montage : IJne corde de lancer de 20 m de long, des fils de iermeture de 5 tn
de long et une ralingue de base en nylon 3 torons de 36 mm de diamètre
longue de 21 m.
Lest : 46 olives de plomb de 32 g
Variantes : Suivant le type de construction et l’espèce ciblée on distingue
trois types d’éperviers : l’épervier à mulets de maille 18 à 36 mm, l’épervier à
ethmaloses de maille 40 mm et l’épervier à tilapias plus petit que les deux
précédents et. de maille 60 mm. Le fil nylon (10 000 m/kg) est aussj: utilisé
pour la construction du filet.
Modes de Pêche et domaine d’utilisation
Emdarcation type : pirogue monoxyle, isik sibong, immunding, illiébou OU
péche à pieds ;
Moyens de déplacement : propulsion à la rame ou pied
Equipage moyen : 2 personnes
Technique de pêche : Pêche diurne par piégeage du poisson: le poisson coiffé
par l’engin se maille
Domaine d’utilisation : l’épervier est utilisé toute l’année dans presque tous
les villages en mixité avec les autres engins de pêche. La pêche est pratiquée
le long des bras ou dans les petits bolongs;
Espèces capturées : Mugil spp., S. m. heudelotii, T. guineensis, EthmaZosa
j%nbriata, Pomadasys spp.

80
PLANCHE Nol&- DLAUA
‘\\
\\
‘RE

81
DIALLA (PLANCHE N” 15)
(terme nyomir~/cu : trad. litt. burnous)
Identification et uarticularités techniaues
ouverture : 1.5 m de diamètre
Maille étirée : 60 mm
Nombre de mailles à la base : 78
Type de fil utilisé : nylon, 2220 m/kg
Montage : 8 fils de fermeture reliés à une corde de lever longue de 4 m, une
ralingue de base en nylon 3 torons de 3 mm de diamètre.
Modes de pêche et domaine d’utilisation
Moyens de déplacement : pied
Nombre de pêcheurs: 1 ou 2
Technique de pêche: la. pêche est pratiquée de nuit, le filet est étalé sur
l’estran à marée basse et relevé à marée haute. Le poisson est capturé par
piegeage .
Domaine d’utilisation: berge en face du village
Espèces capturées : Cichlidae

78
PLANCHE N” 14.- EPERVIER
-.
c
j.-
MISE EN OEUVRE ,;:.
,‘- (source : Diaw, 1985) .,,
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8 2
PLANCHE N”16.- CHALUT A CREVETTES : LE KIUI OU M3AL XUlJ=
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EN OEUVRE
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I
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c ,

CHALUT A CREVETTES (PLANCHE N” 16)
Noms locaux : kilO (terme soc& originaire de Gambie où la pëche se fait. à
deux) ou mbal xuus (vocable woZoJ: trad. litt. “filet pour la pêche à pied”
Identification et uarticularités techniaues
Longueur poche
: 10m
Ouverture horizontale : 2.5 m de diamètre
Ouverture verticale : 1.5 m
Maille étirée : 12 mm
Type de fil : nylon, 6660 m/kg
Montage : Le killi est un engin construit et monté par les pêcheurs. Deux
petites perches fixées aux deux côtés constituent les bras et maintiennent
l’ouverture verticale. L’ouverture horizontale est-elle assurée par les deux
pêcheurs qui opèrent avec l’engin.
Variantes : Le fil 6660 m/kg est quelque fois utilisé pour la construction de
l’engin. De même, des mailles de 10 mm sont fréquemment rencontrées. La
maille peut quelquefois être inférieure à 10 mm.
Modes de aêche et domaine d’utilisation
Moyen de déplacement : pied
Technique de pêche :
Les deux pêcheurs tendent le filet ouvert et se
déplacent en sens contraire du courant de marée.
Domaine d‘utilisation : pêche pratiquée à pied, en amont du dans des fonds
sablo-vaseux peu profonds à marée basse. Il y a une saison de pêche,
l’hivernage de juillet à novembre
Espèces pêchées : Peneaus notiulis, petite Portunidae, “faux poisson” : petite
pomadasys spp., T. guineensis, Mugil spp., Cynoglossus spp., Ethmalosa
frimbriata, Illisha africana, Polydactylus quadnïlis.

84
PLANCHE N”17.- CHAIXT A CREVETTES : “DRAGUE’
Echallc
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f l o t t e u r
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c o r d e d e
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T o r o n d e
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t r a c t i o n
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CL
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MISE EN OEUVRE

85
CHALUT A CREVETTES (PLANCHE N” 17)
Nom local : “drague”’ (vocable WOZOJ : Terme repris du mot français drague.
1 nifi
4e
ion t
Ouverture poche
: 14m
Ouverture horizontale : 4,5 m de diamètre
Ouverture verticale : 30 cm
Maille étirée : 8 mm
Type de fil : nylon. 6660 m/kg
Montage : deux ralingues supérieures et inférieures de 12,5 m longent le
corps du filet. Une autre ralingue de 5 m, constitue la corde de dos et. porte
les flotteurs. Une perche de 4 cm de diamètre, longue de 4,5 m, assure
l’ouverture horizontale.
Modes de pêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : Pirogue nguetfz
Moyens de propulsion : moteur de 8 à 25 cv.
Equipage : 2 personnes
Technique de pêche : une câble de traction long de 40 m permet de chaluter
Domaine d’utilisation : le chenal de l’estuaire.
Espèce ciblée : Penaeus notiulis

86
PA Mono
jZfe
1,Lc
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.

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PLANCHE N”18.- LIGNES ET HAMEÇONS
A : ligne à main (poisson}
B : ligtle â n-min (poulpe)
c: ~alangre
H A M E Ç O N
TETE
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POINTE
sQ:c-4 0A
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I’
COURBURE
-
-
1 200 i 250 p
0c
PE multi g 8 mm
C : paiangre
MISEENOEWRE

87
LIGNES A MAlN (PLANCHES N” 18A ET 18B)
Nom local: odiaro (terme ryorninku : trad. litt. “hameçon”)
Identification et Darticularités techniaues
Type de fil : Ligne( nylon monofilament, diamètre 0,80 mm: resistancc:: 25
kg); bas de ligne (même type de fil mais en multifilament tressé).
Hameçons : 2 à 3 hameçons type normal à boucle avec ardillon et pointe par
ligne.
Lest : 1 plomb de 200 à 250 g
Variante : - lignes munies de leurres pour pièger les poulpes (planche n”
18B)
- le fil monofilament n” 68, acheté en Gambie est utilise pour
pêcher le poisson.
Mode de Dêche et domaine d’utilisation
Embarcation type : monoxyle, isik sibong, illébou, immanding
Moyens de propulsion : moteur de 8 cv.
Equipage : 2 à 3 pêcheurs.
Technique de pêche : mer et estuaire, 10 à 25 m de profondeur, apptits (
sardinelle, ethmalose ou mulet).
Espèces ciblées : Sphyraenidae, Serranidae, Lutjanidae, Pomadasyidae,
Ariidae
LES PALANGRES (PLANCHE N” 18C)
Noms Locaux : Armundinguu (terme soninké : trad. litt. qui accroche tout)
Identification et sart’cularités techniques
Longueur totale : 300 in
Type de fil ; monofilament tressé (fil nylon 850 m/kg).
Avançons : 166 avançons de 0,3 m espacés de 1,80 m.
Lest: 10à 15kgdeplomb
Appâts : sardinelles ou ethmaloses fraîches, seiche, cymbium
Mode d nêche et domaine d’utilisat’o
Embarcttion type : pirogue ngueth, ill&o~ ou irnrnunding
Moyens de propulsion : pagaie ou moteur de 8 cv
Technique de pêche : L’engin calé au fond avec deux ancres.
Domaine d’utilisation : estuaire et mer.
Equipage : 2 pêcheurs
Espèces capturées : Arius spp., Sphyraena spp., Epinephelus aenus

88
PLANCHE N”19.- IPPOU Ou SA&$PÉ
A : sur une tanne
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89
PLANCHE N”20.- WARANDE (source : Sec’k, 1980)
I
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12.00
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t-
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MISE EN OEUVRE

90
PLANCHE No2 l.- CASIER A SEICHES (Source : Bakhayokho. 1!385)
Schéma du casier pliable
1.20nr
- - -
-
-r
------t
Schéma du casier non pliable
-.__
L E G E N D E
----.

91
PLANCHE N”22.- LES HARPONS
f l o t t e u r

93
ANNEXE 2:
PLANCHES ET FICHES TECHNIQUES DES EMBARCATIONS

95
PLANCHE N”23.- SCHÉMA DE BASE CONVENTIONNEL MONTRANT LES
DIFFhENTES PARTIES D’UNE PIROGUE NYOMINKA
B o r d é o u ’ Fargue”
Couple ou mem brute
o u ‘membarte”

P u i t s m o t e u r o u
“ c a i s s e moteur+
” idenouSouk*
Banc

96
PLANCHE N”24.- QUELQUES EXEMPLES D’EMBARCATIONS ÉTUDIÉES
A : pirogue monoxyle
B : isik sibong
C : illébou
E : ngueth
I>I MENS I ON!;
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A
: 5- 9111 i
10,5-9,)
1 Cl,?-lm)
9m
i: 8-1Om)
1,5Om
il-1,80m)
lm
iO,8-1,ZOm)
(iO-13m)
IL= 2m
(1 ,8-2,10111)
(1,2-1,XOm)
f* 9-llm)
1= 1,50m
il,20-1,60ml
H= 0,80m
10,70-0,90m)
i;iZ-18m)
1= 2m
I,1,80-2,6Orn~
I I =
1,5m
:1,30-2,80m)
Echalls

97
PLANCHE N”25.- PIROGUE NGUETH
AliRIERE
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A : coupe
B : différents compartements
C : schéma détaillé
I.lm
I
I
C o m p a r t l m e n t
b&etlon
du
m i l i e u
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-
-
Banc
1 p o u r f i l e t
\\Poste disbservatlon
Pu’its
d u Capltai n e
m o t e u r
I
-its e t
Cornpa~timent p o u r
\\ Cuisine
oortoire
matériel annexe moteu
1 puits p o u r
rl
Ibidons, fCts
é c o p e r l ’ e a u
réservolrs)etc.
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* E i g n e m o u g UB y
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B o r d é o u
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’ T a t o u bllr’
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’ Calsse m o t e u r *
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PIROGUE MONOXYL; (PLANCHE No 24A)
Nom Local : Imbidj ou canote (terme en usage chez les Nyonzinka chez les
SO&)
Longueur : 7 m
Largeur : 0,7 m
Creux
: 0.8 m
Matériaux de construction : Caïlcédra (Khuya senegalensis) ou fromager
(Ceiba pentandra).
Nombre de bordés : bordures formées d’un seul tronc d’arbre évidé.
Capacité de charge : 1 tonne
Nombre de pêcheurs transportables : 10 pêcheurs
Propulsion : Pagaie et voile
Utilisation : Pêche à la ligne, palangre, épervier, filet maillant dérivam de
surface (félé félé) cueillette de mollusques par les femmes, filet fixe à
crevette ;
Longévité : 20 ans
Qualité marine : légère, utilisation facile dans les bolong
Variantes :
- petite pirogue monoxyle de 5 à 7 m de long, 0,5 m de large et 0,70 m
de: creux.
- grande pirogue monoxyle de 8 à 9 m de long, 0,90 m de 1 m de
profondeur.
Signe distinctif : la pirogue est creusée dans un tronc unique. Lorsqu’elle est
modifiée, la pirogue monoxyle présente superstructure constituée par
des planches de bordés ; un tableau arrière ou un puits est aménagé
pour recevoir un moteur de 6 cv.
l~.LMISNúI(~N~
I,I:Mi’YES
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( :Z - 9 rn 1
1 q 0
, 7 m
( 9
) 5-9111)
H = 0 8
, ITI
( 1) ) 7- LEI)
planche n'24~ : pirogue monoxyle
E chells

9 9
PIROGUE ISIK SIBONG (PLANCHE N” 24B)
(T’erme Nyominku en usage chez les Socé)
Longueur : 9 m
Largeur : I ,5 m
Creux : 1 m
Matériaux de construction : Bois blanc
Nombre de bordés : 1 planche
Capacité dc: charge : 1, 5 tonne
Nombre de pêcheurs transportables : 5 pêcheurs
Propulsion : Pagaie et voile
Utilisation : Pêche : épervier, ligne, filets maillants dérivants de surfkce,
palangre
Longévité : 2 ans
Qualité marine : Stabilité dans les bolong supérieure à cele des pirogues
monoxyle, très peu échouable.
Signe distinctif : Ces pirogues ont peu évolué. Elles ne sont pas peintes, ce
qui les distingue des pirogues immunding de construction plus
récent.e.
(3-10ml
( 1 - 1 . 8 0111 )
H = 1 Ill
(.3,8-1,20111~
Planche n”24B : pirogue isik sibong
E chclla
E
u>. L
0
OdJm

100
PIROGUE -DING (PLANCHE No 24C)
(Terme en usage chez les Socé et les Nyominku)
Longueur : 12 m
Largeur : 2 m
Creux
: 1,5m
Matériaux de construction : Bois blanc ou bois rouge
Nombre de bordés : 2 planches
Capacité de charge : 4 tonnes
Nombre de pêcheurs transportables : 12 pêcheurs
Propulsion : Pagaie, voile, moteur 8 ou 15 cv
Utilisation : filets maillants dérivants de surface, épervier, serine de plage,
opane, lignes, palangre, filets dormants
Longévité : 10 ans
Qualité marine : Facilité de travail dans les grands bras et sur les passes,
Signe distinctif : Peut être confondue avec la pirogue isik sibong mais Ba
pirogue immanding n’a pas de thione ou s’il existe, il est très cotxrt I
elle a deux bordés extérieurs souvent peints.
.l.= 2m
( 1. 0 - 1 3 In !
I-I = 1
( 1 v 8 - 2 j l. I)i11 )
> 501n
( 1 , 2-L , 8O;n 1
Planche n"24C : pirogue immanding
Echsils

101
PIROGUE ILLEBOU (PLANCHE N” 24D)
(Terme Nyominka dérive du Lébou)
Longueur : 10 m
Largeur : 1,5 m
Creux
: 0.8 m
Matériaux de construction : Bois blanc
Nombre de bordés : 1 planche et deux poutrelles de renforcement
Capacité de charge : 3 tonnes
Nombre de pecheurs transportables : 10 pêcheurs
Propulsion : Moteur hors bord de 6 ou 8 cv
Utilisation : filets maillants dérivants de surface, filets maillan ts dormants,
ligne et palangre, épervier
Longévité : 4 à 5 ans
Qualité marine : légère, moindre consommation d”essence
Variantes :
- Sa petite pirogue illébou mesure 8 à 9 m de long avec une aire de
pêche limitée (petits bras et bolong)
Signe distinctif : Elle comporte qu’un seul éperon à l’avant ce qun la
distingue des autres pirogues nyominku. On la distingue aussi des
pirogues Zébou et saint-louisiennes du même type, par la “queue”
fourchue taillé dans la partie terminale de la quille.
i !J .” 1 . 1. ni )
1=
II = 1,5om
0 8 0 n1
i 1 / 2 0 - 1 , fj 6 ~TI ;
>
i 0 ; 7 0 - 0 ) Y 0 Ill )
Planche n”24D : pirogue illébou
E ehells
-
-

102
PIROGUE NGUETH (PLANCHES No 24E ET N” 25)
(Terme Nyominka en usage chez les Socé)
Longueur : 15 m
Largeur : 2 m
Creux
: 1,5m
Matériaux de construction. : Bois rouge
Nombre de bordés : 3 à 4 planches
Capacité de charge : 10 à 15 tonnes
Nombre de pêcheurs transportables : 20 à 30 pêcheurs
Propulsion : moteur hors bord de 8 à 40 cv, voile et pagaies
Utilisation : Pêche en mer et dans l’estuaire avec senne de plage, filet
maillant encerclant (Saïma), filet maillant dérivant de fond (~O~UI), filet
dormant à poisson, senne tournante, chalut à crevette (drague)..
Longévité : 10 à 15 ans
Qualité marine : Bonne tenue en mer et à l’embouchure.
Signe dlistinctif : Elle peut être confondue à la pirogue lébou du Cap-Vert, de
Saint-Louis ou de la grande côte. Mais le signe distinctif le plus
apparent de la pirogue ngueth par rapport à ces dernières c’est
surtout la forme du bord externe du ndugne qui est en ligne droite au
lieu d’être courbe comme il l’est chez les pirogues Z&ou et tooko~
Planche n'24E : pirogue ngueth
Echelle
Ean.L
0
0.75m

103
LE MBANDOIRE
(Terme Nyominka en usage chez les Socé)
Longueur : 20 m
Largeur : 4 m
Creux : 2 m
Matériaux de construction : Bois rouge
Nombre de bordés : 5 planches et plus
Capacité de charge : 20 à 30 tonnes
Nombre de pecheurs transportables : 30 et plus
Propulsion : 40 cv
Utilisation : Transport poisson (S.T.), bois, coquillage, marchandises,
personnes
Longévité : 10 ans
Qualité marine : Stabilité supérieure à toutes les autres embarcations.
Signe distinctif : Par rapport à la pirogue ngueth, c’est la grande taille et le
nombre de bordés du rnbandoire qui sont les signes caractéristiques
déterminants.

104
PIROGUE EN FIBRE DE VERRE
Longueur : 12 m
Largeur : 2 m
Creux : 1 m
Matériaux de construction : Fibre de verre, résine polyester
Nombre de bordés : 5 planches et plus
Ca.pacité de charge : 10 à 15 tonnes
Nombre de pécheurs transportables : 20 à 25
Propulsion : moteur diesel. 45 cv ou 23 cv
Utilisation : Pêches aux filets maillants et aux palangres
Longevité : 10 ans
Qualité marine : légère, spacieuse, bonne tenue en mer, étanche, peut. etre
ancrée en mer car elle ne coule pas.
Signe distinctif : Nature des matériaux de construction est différente de celle
des pirogues nyominku faites de planches.

105
ANNEXE 3 :
TABLEAU SYNOPTIQUE DES EMBARCATIONS UTILISEES
PAR LA PECHE PIROGUIERE AU SINE-SALOUM
ANNEXE 4 :
TABLEAU SYNOPTIQUE DES PRINCIPAUX TYPES DE FILETS UTILISES
PAR LA PECHE PIROGUIERE AU SINE-SALOUM
ANNEXE 5 :
TABLEAU SYNOPTIQUE DES PRINCIPALES ESPECES PECHEES.

107
Annexe 3 : Tableau synoptique des embarcations utilisées
par la pêche piroguière au Sine-Saloum
--m-“-w
-r.‘--‘.---‘--“-
----
:ARACTERISTIQUES TECHNIOUES
MATERIAUX DE
PROPULSIW
1
OUQLITES
1
DEFAUT:
,
CHARGE(en tonnes,
l
ET NOMBRE DE
/

1.08
Annexe 4 : Tableau synoptique des types de filets II~ ilisk a1.1
Sine-Saloum
_ “. . ._-” -- _--~-.
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E N G I N 6
C A R A C T E R I S T I Q U E S
I
Di-im
I
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- -
HQ0 1ouux
kil14
Dut
ESPECES CILXEES
N~S t~a”w18
Nyafnka (N) WoIOC (If)
#tira
kg)
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l-
(9)
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-
-
mrm tournuIt et cou1issAnte
Fila twrmr (HAI)
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35
26
w
nylon
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-.-.-----
-
-
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S . P . opsno (N)
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7.1
28
60
2220
-
-
-
-
-
t--
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200
15
50
3 0
2220
-
-
.-
110
2.5
50
7
4440
-
-
1150
1
46
3 6
4440
-
-
18
2
39
5.
2220
-
-
II ET9
16
1 ,21
240
2. 6
406
-
-
9.2
22
6660
-
-
-
-
-
-
-
-
P mulets
F&I& fdolt)
mal tawa-
240
2
26
17
6660
0.55
5 L 1 2 .
pPSai*
wu~eta
ding (N,W)
I
I
I
-
-
A Ettnaloeoa Ml6 CBW abal cabo
160
2
46
11
6660
!W,W)
-
-
-
-
4 -

-
-
-
-
-
-
376
4,2
46
4 7
1110
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-
-
----’
I
-
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. ¶ u ï u CH:
304
9
36
4 4 I 6660
12 & 16 .
i 6 B
I
40 cv E. fi~riat.4
I
l
-_~--
--~-
-
--L

Annexe 5 : Tableau synoptique des principales espèces p&~i~%~
_.
_.-._ r- -- .-.-- -I-_-“- -------- -
:&;LL
I
1,0,.! ICIE,rTIFI?s.i
,
IldIadaw (L) Diangud
(91
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-
-
-
-
- - -.--.
P _Vi,! <: iide
Raie guitare commun
- .-.. . -~-~-----.--
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I4,r.m‘ JPF
Dasratis marg.rit-
Casya17s marmczrata

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KhBde (S), Sedeu :L)
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c~-_-.-__. ----A
MUlEIi 6cîIIle~x
Sa~ur, Khir, Kakaride
(S.
Fsno, 3o~ra”c
M u l e t bauri
Thiap (9)
Djabbre
Mulet P grande nageoire
Thar mbehh (L). Thiar (3)
1H.P
Mulet curene ou mulet blanc
D a n s a da”$P (5,
Mulet banae
Mulet cabot

Saurel chinchard
Diatbou g n o u 1 iL, 9)
Chinchard n o i r
a*
DiaT (L, 3)
caf%ng (L, S)

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1
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