CENTRE RE RECHERCHES OCuzNOGRppHlQUES DE tMKAR ...
CENTRE RE RECHERCHES OCuzNOGRppHlQUES DE tMKAR ‘iI4AROYE
CStdFTE RENDU DU SEtdNAfFtE
SUR ~‘EN~l~#NNE~~iENT tXUATldUE ET LA PECHE
CIAN LE DELTA ET LA VALLEE DU FLEUVE
SENEGAL
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Saint-Louis 090 11 février 1988
Rédige par

SOMMAIRE
LISTE DES PARTICIPANTS........................................
3
ALLOCUTION D'OUVERTURE........................................
8
EXPOSES DES MINISTERES TECHNIQUES ET DES SOCIETES
DE DEVELOPPEMENT..............................................
9
- Stratégie de développement de la pêche continentale en
République Islamique Mauritanienne (par B. TANDIA)........
11
.- Problèmes de pêche et d'environnement dans le Delta
du fleuve Sénégal (par 1. SECK)...........................
15
- Actions dirigées par la Direction des Eaux, Forêts et
Chasses
(par M.
DIAGNE et M.
FRENOUX)..................
19
- Pêche et pisciculture dans la Vallée du fleuve Séné-
gal (par P. P. VINKE).....................................
22
- Contribution de la SAED et de l'IFAN au séminaire
portant sur la pêche et la pisciculture organisé
par le CRODT (par L. GUEYE)...............................
3 1
- Mise à jour du projet pisciculture en cage (par
,nl .
LIN)...................................................
37
- Petit projet de pisciculture en cage (par M. LIN).........
41
- Projet "Peace Corps Fisheries" (par M. LIN )............
47
COMPTE RENDU DES DISCUSSIONS SUR LES EXPOSES DES
REPRESENTANTS DES AUTORITES ET DES SOCIETES DE DEVE-
LOPPEMENT MAURITANIENNES ET SENEGALAISES......................
5 1
EXPOSES DES ORGANISMES DE RECHERCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
57
- Etude hydrologique de l'estuaire du Sénégal :
impact du barrage de Diama (par M. BA)....................
59
- L'evolution du littoral de la langue de barba-
rie (par 1. SY-NIANG).....................................
63
- L'après barrage dans la Vallée du fleuve Sénégal
modifications hydrodynamiques et sédimentologigues
conséquences sur le milieu et les aménagements hydro-
agrcoles (par A. KANE)....................................
65
- Systèmes de
production de pêche en
milieu
fluvio-
maritime,
lac et marigots du Delta (A. SENE)..............
6 9
- Projet CNRADA/ARES II (Mauritanie)
(par A. NGAM et
M. LYNHAM)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
75
- Bilan de l'eau et de la matière sur de grandes enti-
tés géographiques de la frange sahélienne. Géodynami-
que récente et actuelle du bassin versant du fleuve
Sénégal (par J.Y. GAC)....................................
79
- Programme de recherche du département hydrologie de
T'ORSTOM dans le Bassin du fleuve Sénégal. (Par J. P.
LAMAGAT)...................................................
81
- Projet de développement piscicole de la Vallée du
fleuve Sénégal. (Par B. LY)...............................
8 5
- Programme de recherche sur le système pêche du
fleuve Sénégal (CRODT). (Par P. S. DIOUF).................
93
1

COMPTES RENDUS DES DISCUSSIONS SUR LES E:XPOSES
DES ORGANISMES DE RECHERCHE................................... 97
- Compte
rendu des discussions sur :ies exposés de
l'université de Dakar..................................... 99
- Compte rendu des discussions sur i"exposii! du
projet CNRDA/AGRES II..................................... 101
- Compte rendu des discussions sur I.es e.xposés de
l'ORSTOM..........................,.......................103
- Compte rendu des discussions sur l'exposé du CNROP........lO7
- Compte rendu des discussions sur 1.'expt2:;6 du CRODT........log
ALLOCUTION DE CLOTURE.........................................119

LISTE DES PARTICIPANTS
____-_----
Noms
Prénoms
Fonctions
Services et adresses
BA
Mariline
Géologue
Dpt Géol. Fac. des
Sciences - Univer.
C.A. DIOP - Dakar
BA
Moctar
Directeur
CNROP - B.P. 22
Nouadhibou
BOUSSO
Tidiane
Biologiste-DOPM
CRDOT
B.P.
2241 - Dakar
CECCHI
Philippe
Productiviste
CRODT
O R S T O M
'B.P.
2241 - Dakar
CECIL
ROBERT
Consultant ACDI
Dpt. Géo. Univ of
Western Ontario,
London Ontario
Canada, N 6A5L2
CORLAY
Dominique
Resp.
Volet piscic.
AFCP - Matam
Matam III
DIAGNE
Momar
C/Division Pêche
Min. Protec.Nat.
Cont. & Piscicul.
Eaux et Forêts
DIAW
Chimère
Sociologue, Coord.
CRODT-ISRA
prw - Casamance
B.P. 2241 - Dakar
DIOUF
Papa Samba
Biologiste.Coord.
CRODT-ISRA
prog - Fleuve
B.P. 2241 - Dakar
DURAND
Jean René
Bioloyiste.Présid.
ORSTOM - Paris
Comité Scient. ISRA
FALL
Mamadou
Inspection des
Eaux et Forêts/
E&F
St-Louis
FONTANA
André
Dir. Recherches sur
CRODT-ISRA
les Productions
B.P. 2241
Halieutiques.
FRENOUX
Michel
Assistant
Min. Protec. Nat.
Technique
Eaux et Forêts
GAC
Jean Yves
Géochimiste
ORSTOM - Hann
3

GAYE
Moustapha
Economiste
CRA/ISRA
Equip., Syst. St-L
Saint-Louis
GNINGUE
Itaf Dème
Chimiste
CRODT-ISRA
B.P. 2241 - Dakar
GUEYE
Lamine
Responsable
SAED - St-Louis
Pisculture
KANE
Alioune
Géographe
Dpt Géo. Fac Lettres
TJniv. C.A DIOP Dakar
KEBE
Moustapha
Economiste, Coord.
CRODT-ISRA
prog.
socio-C?C0
B.P.
2241
des pêches
Dakar
LAMAGAT
Jean Pierre
Hydrologue
ORSTOM - Hann
LAZARD
Jérôme
Division Pêche-
Nogent S/Marne
Pisciculture
France
CTFT/CIRAR.D
LEMOALLE
Jacques
Hydrobiologiste
ORSTOM - B.P. 5045
Montpellier - France
LEUNG TACK
Daniel
Biologiste
Fac.
Sciences Univ.
C.A DIOP - Dakar
LEVEQUE
Christian
Hydrobiologiste
ORSTOM - Paris
LY
Boubacar
Aquaculteur
CNROP - B.P. 22
Nouadhibou
LYNHAM
Mark B.
Chef du projet
Projet AGRES II
B.P. 14 Kaédi
Mauritanie
MARSHA
Lin
pisciculteur
Thiologne,départ.
Matam
NDIAYE
Papa
Biologiste
IFAN - Univers.
C.A DIOP - Dakar
NGAM
Abdou Oumar
Directeur
CNRADA - B.P. 22
Technique
Kaédi Mauritanie
PANDARE
Dieudonné
Biologiste
Dpt Biol. Animale
Fac. SC. Univers.
C.A.
DIOP -- Dakar
PIOT
Jacques
Conseiller
Min.Protec, Nat.
Technique
Dakar
4

POWLES
Howard
Biologiste. Agent
CRDI -. B.P.: 11007
princ. prog.
CD Annexe - Dakar
SACS
Jean Luc
Hydrogéologue
ORSTOM - Dakar
SECK
Ciré Amadou
Homologue National
Volet pisciculture
pisciculture
Matam III
SECK
Ibrahima
C/Division pêche
DOPM/SERA
Artisanale
Dakar
SENE
Abdoulaye
Sociologue
Institut des Sci.
de 1'Environnem.
Fac. Sci. Univ.
C.A DIOP Dakar
SY
Isabelle
Géologue
Dpt Géol. Fac. des
Sciences - Univer.
C.A.
DIOP
TANDIA
Baba
Directeur Pêche
Nouadhibou
Artisanale
THIAM
Moustapha
C/Service Rég.
Inspect. des Pêches
des Pêches St-L
Saint-Louis
VINCKE
Pierre Pol
Zoologi.ste
Cellule Après Bar-
Conseiller MPC
rages - CAB/MPC
5

ALLOCUTION D'OUVERTURE
Par
ANDRE FONTANA
AU nom du Directeur général de l'ISRA,
empêché,
je tiens à
remercier
l'ensemble
des personnes et des organismes,
qui
ont
bien
voulu répondre à notre invitation,
et en
parti.culier
les
participants
étrangers tels ceux de la Mauritanie,
de
1'0~ST0k4
France, du CIRAD France et de 1'ACDI Canada.
Nous
voilà
donc réunis durant trois jours pour
tenter de
dégager
et de définir une politique de recherche dans la
région
du
Delta et de la Vallée du Fleuve Sénégal,
politique qui
sera
bien evidemment en rapport direct avec les grands bouleversements
écologiques
entraînés par la mise en eaux des barrages de Manan-
tali et de Diama.
Quelles
seront
les répercussions de ces
aménagements
sur
l'environnement,
sur la ressource halieutique, sur la productivi-

marine,sur
les
hommes qui vivent de
l'exploitation de ce
milieu...?
Autant de
questions
fondamentales
auxquelles,
personne,
absolument personne,
n'est aujourd'hui en mesure de répondre et,
à fortiori,
de proposer de
solutions pour l'horizon 90, période
où tous les aménagements seront fonctionnels.
C'est pour cette raison qu'il nous a paru extrêmement urgent
de
mettre
en place un programme d'étude qui devra
fournir
les
élèments fiables et pertinents permettant aux autoritcis de
pren-
dre, 51 temps et en toute connaissance de cause, les dticisions qui
s'imposeront.
E)our
l'organisation
de ce séminaire, je
vous
propose de
proceder par étape successive.
Dans un
premiers temps,
les représentants des
ministères
techniques de la Mauritanie et du Sénégal,
de même que ceux
des
sociétés
de Développement,
nous présenteront les actions qu'ils
mènent
ou qu'ils envisagent de mener.
Par la même occasion
ils
évoqueront
les
problèmes que posent déjà à leur niveau ces
amé-
nagements hydrauliques.
Puis, nous tenterons de faire un bilan des connaissances déjà
acquises sur la vallée du Fleuve !Sénégal et interpeller les diffé-
rentes
structures
de recherche sur leurs
actions
iictue:Lles e t
futures.
La
troisième et
dernière étape consistera enfin à
dégager
une stratégie de recherche cohérente.
Avant de céder la parole aux premiers intervenants, je tiens
à
exprimer
mes
remerciements
au
CRDI
dont la
contribution
financière a permis la tenue de ce séminaire.

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ALLOCUTION D'OUVERTURE
Par
ANDRE FONTANA
Au nom du Directeur général de I'ISRA,
empêché,
je tiens à
remercier
l'ensemble
des personnes et des organismes,
qui
ont
bien
voulu répondre à notre invitation,
et en
particulier
les
participants
étrangers tels ceux de la Mauritanie, de
L'ORSTOM
France, du CIRAD France et de 1'ACDI Canada.
Nous
voilà
donc réunis durant trois jours pour
tenter de
dégager
et de définir une politique de recherche dans la
région
du
Delta et de la Vallée du Fleuve Sénégal,
politique qui
sera
bien évidemment en rapport direct avec les grands bouleversements
écologiques
entraînés par la mise en eaux des barrages de Manan-
tali et de Diama.
Quelles
seront
les répercussions de ces
aménagements
sur
l'environnement,
sur la ressource halieutique, sur la productivi-

marine,sur
les
hommes qui vivent de
l'exploitation de ce
milieu...?
Autant de
questions
fondamentales
auxquelles,
personne,
absolument personne,
n'est aujourd'hui en mesure de repondre et,
à fortiori,
de proposer de
solutions pour l'horizon 90, période
où tous les aménagements seront fonctionnels.
C'est pour cette raison qu 'il nous a paru extrêmement urgent
de
mettre
en place un programme d'étude qui devra
fournir
les
élèments fiables et pertinents permettant aux autorites de
pren-
dre, à temps et en toute connaissance de cause, les decisions qui
s'imposeront.
Pour
l'organisation
de ce séminaire, je
vous
propose de
procader par étape successive.
Dans un
premiers temps,
les représentants des
ministères
techniques de la Mauritanie et du Sénégal,
de même que ceux
des
societés
de Développement,
nous présenteront les actions qu'ils
mènent
ou qu'ils envisagent de mener.
Par la même occasion
ils
évoqueront
les
problèmes que posent déjà à leur niveau ces
amé-
nagements hydrauliques.
Puis, nous tenterons de faire un bilan des connaissances déjà
acquises sur la vallée du Fleuve Sénégal et interpeller les diffé-
rentes
structures
de recherche sur leurs
actions
actuelles et
futures.
La
troisième et
dernière étape consistera enfin à
dégager
une stratégie de recherche cohérente.
Avant de céder la parole aux premiers intervenants, je tiens
à
exprimer
mes
remerciements au
CRDI
dont la
contribution
financière a permis la tenue de ce séminaire.

EXPOSES DES MINISTERES TECHNIQUES ET DES
SOCIETES DE DEVELOPPEMENT

REPUELIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE CONTINENTALE
EN REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE
Par
Mr. BABA TANDIA
1 3.

1 I-
SITUATION ACTUELLE DE LA PECHE CONTIN:ENTALE
L a
pêche
est exercée dans le lit mineur du fleuve
Sénégal
sur lS50 km ;
bien qu'importante avant. la sécheresse,
elle
est
actuellement une pêche de subsistance en raison de l'appauvrisse-
ment
du fleuve en ressources piscicoles.
C!et état de fait (per-
sistance
de la sécheresse) a favorise l'émigration de
certains
pêcheurs
vers les centres urbains ou simp:Lement
leur
reconver-
sion en
agriculteurs-éleveurs.
La production actuelle
est
Cl e
3.000 tonnes.
2.- ACTIONS ENTREPRISES
Afin
de limiter l'imigration des pêcheurs continentaux vers
les
centres urbains,
le département des pêches a
entrepris
un
certain
nombre
d'actions visant à les maintenir dans leur
ter-
roir.
2.1. Création du groupement précoopératif :
Il s'agissait en fait de regrouper les pêcheurs au sein d'une
structure
pouvant
être
encadrée
par
1 E?
département.
Cette
structure
dé:nommée groupement précoopératif a pour rôle le
ravi-
taillement de
la localité en poisson frais à partir d"un
centre
d'approvisionnement
(Nouakchott)l.
Il faut préci.ser pour l'occasion
qu'il s'agit bien de poisson de mer.
2.2. Circuit de distribution
La pêche artisanale maritime est organisée pour répondre aux
besoins des populations de l'intérieur.
Ai.nsi,
les
groupements
continentaux
constitués se
ravitaillent en poissons de
mer à
partir de Nku et l'acheminement par véhicules 404 bâchés
jusqu'à
leur localité. En appui à celà des camions isothermes
sont mis à
leur disposition sous forme de location pour une meilleur conser-
vation du produit.
3.-
PERSPECTIVES
L'édification
des barrages de Diama et Manantali a
conduit
les autorités à créér une cellule "apres-barrage" au Ministère de
l'hydraulique
et de l'énergie.
Cette cellule a pour mission de
cerner
tous les problèmes des différents secteurs concernés. En
ce qui concerne le secteur de la pêche continentale, il s'agit en
fait
de réactualiser si non de rentabiliser les activités de la
pêche au
lendemain de la construction des deux barrages et de
cerner tous les problèmes connexes.
Dans l'immédiat, le souci du
département est de:
- définir la situation de l'exploitation des eaux douces,
- réglementer l'activité de la pêche,
- équiper les pêcheurs en matériel et engins de pêche,
- organiser
et sensibiliser les pêcheurs sur les
techniques
de pêc'he à employer.
La récente déclaration de politique de développement du
sec-
:1 2

teur des pêches (1987) a confirmé que le développement de la pêche
artisanale étant la première priorité pour le secteur halieutique,
du
fait
de son dégré élevé d'intégration et de l'importance
des
retombées sociales ; elle vise à :
a) assurer une maximisation de la valeur ajoutée nationale du
secteur,
b)
accroître la consommation intérieure des produits de la
pêche,
Cl
créer des emplois.
13

REPUBLIQUE DU SENEGAL
-----e-w--
SECRETARIAT D'ETAT AUX
RESSOURCES ANIMALES
-_--w---s-
DIRECTION DE L'OCEANOGRAPHIE
ET DES PECHES MARITIMES
------e--e
SERVICE REGIONAL DES PECHES
MARITIMES DE SAINT-LOUIS
----_-----
PROBLEMES DE PECHE ET D'ENVIRONNEMENT
DANS LE DELTA DU FLEUVE SENEGAL
Par
Mr. IBRAHIMA SECK
15

l.-
INTRODUCTION
Bien
que le théme du présent seminaire reléve pour l'es-
sentiel de
1. a
compétence du Ministre de la
Protection de
:L a.
Nature
qui est seul compétent dans la vallée,
nous avons
c
pense
qu'une
modeste contribution de la PiZche Maritime aiderait à
une
plus large information.
Ceci permettra à coup sûr aux séminaris-
tes de prendre en compte les différents aspects des problèmes
d e
Pêches et d'Environnement du fleuve Sénégal.
Ces
dernières
années,
la Pêche >Maritime
sénégalaise a
connu
une évolution telle qu'elle est considérée comme un recours
à
1'Economie Nationale eu égard à la conjoncture défavorable
que
traverse le Sénégal avec la progression régulière de la désertifi-
cation.
C'est sans doute là,
qu'il faut chercher les raisons qui
ont
conduit le
Gouvernement sénégalais ,5 mettre
sur
pied
une
nouvelle politique en matière de Pêche.
Pour ce qui concerne la Pêche Maritime,
les
orientations
peuvent être ainsi résumées :
- Améliorer la Pêche Artisanale Maritime
- Tirer le meilleur parti des ressources disponibles
- Favoriser le développement de l'armement national
- Améliorer
la consommation nationale et la distribution
à l'intérieur du pays
- Contribuer à rééquilibrer la balance commerciale.
2 .- LES PROBLEMES DE LA PECHE MARITIME
En.
ce qui concerne la région de Saint-Louis,
force est
de
constater
l'absence d'une véritable stratégie de
développement
Régional. En effet, de tous les projets initiés ou étudiés, aucun
n'est localisé dans la région :
les exigences du moment ont fait
que l'attention est polarisée vers le sud du pays.
C'est
dire
que
traiter du thème "Stratégie en
matière
d'aménagement du secteur de Pêches dans la vallée du fleuve
S é n é -
g a l ”
semble
être une tâche difficile.
C"est pourquoi nous
nous
arrêterons aux constats que nous offre notre quotidien en tant que
Agents Développeurs.
2.1. Au Niveau de l'Environnement :
-- ------ -- -------------~
- Dessèchement
de certains lacs et bras de fleuves
dans
le Gandiole.
--Absence ou présence écourtée de la crue.
- Sursalinité relative de l'eau du fleuve.
- Inexistence
d'une zone de transitio:n entre l'amont et
l'aval du fleuve.
2.2. Constats au niveau de la biologie des espèces :
----_---- -- ----__ -_ -- ------.-_ -.-- .-------
- Diminution
de la
valeur des prises de
crevettes, de
mulets, d'otolithes et des tilapies.
- Diminution
de la taille des crevettes et des
tilapies
pêchées.
Tous 'ces constats qui ont été notes surtout durant les 2
années
de fonctionnement du barrage de Diama constituent sans nul
16

doute des hypoth&ses de travail pour la Recherche sénégalaise.
Aussi,
penserions nous que toute démarche allant dans le
sens du développement de la Pêche au niveau de la vallée du fleuve
Sénégal
devrait nécessairement tenir en considération ces aspects
cités
plus haut.
Dès lors,
les axes de travail suivant
peuvent
être retenus :
l") Une coordination plus large entre les responsables des
secteurs de la Pêche Maritime et de la Pêche Continentale.
2O) Une intégration effective des programmes de
recherche
et de développement.
En effet, seule la réalisation de ces 2 grands axes permet
d'éviter à
l'avenir certaines situations
malencontreuses
comme
celle
issue de la construction du barrage de Diama qui a jeté les
bases d'un développement intensif de l'agriculture au niveau de la
va11ee,
en asphyxiant partiellement le secteur de la
Pêche.
Les
solutions de
recours envisagées (échelle à poissons et
frayères
artificielles)
sont
d'une urgent-e nécessité non
seulement
pour
notre
Secteur mais aussi pour celui de la Pêche continentale
car
la
résolution
de cette question est une condition sine
qua
non
pour la migration des espèces.
3.- CONCLUSION
En
guise de conclusion,
nous souhaitons qu'à l'issue de
ces assises, des bases nouvelles soient jetées entre la Recherche
et la P:roduction pour le Développement du Secteur de la Pêche en
général
dans la région de Saint-Louis,
les débats nous
permet-
tront d'y revenir plus largement.

REPUBLIQUE DU SENEGAL
-----m--e--
MINISTERE DE LA PROTECTION
DE LA NATURE
_-__-------
DIRECTION DES EAUX,
FORETS ET CHASSES
-----------
ACTIONS DIRIGEES PAR LA DIRECTION DES EAUX,
FORETS ET CHASSES EN MATIERE DE PECHE CONTINENTALE
ET DE PISCICULTURE DANS LA VALLEE DU FLEUVE SENEGA:L
Par
*
MM. MOMAR DIAGNE et MICHEL FRENOUX
19

Le
Ministère de la Protection de la Nature (MPN) est l'auto-
rité de tutelle de la pêche continentale et de la pisciculture sur
la rive gauche du fleuve Sénégal entre Maka-Diama et Yaféra.
En
coordination avec les services dépendant des
Inspections
Régionales de Saint-Louis et Louga,
li: Division des Pêches Conti-
nentales et de la Pisciculture basée à Dakar est chargée de l'exé-
cution
technique
et financière des
programmes
halieutiques et
aquacoles.
E:n matière de pêche continentale,
l'objectif fondamental est
de
permettre l'exploitation rationnelle de la ressource.
Pour ce
faire,le
Ministère de
la Protection de la
Nature
s'emploie à
mettre en place un système de relevé et. d'exploitation des donniies
statistiques,
à assurer la surveillance des pêcheries, à harmoni-
ser la réglementation de la pêche avec la partie mauritanienne et
enfin à promouvoir la formation des jeunes et la coopération.
E:n ce qui concerne la pisciculture, développée dans le but de
mieux
satisfaire la
demande des populations en
poisson
d'eau
douce, plusieurs voies sont possibles :
-. élevage
extensif
en bassin de mulets après
piégeage
des
juvéniles au pied du barrage de Maka-Diama ;
-. élevage semi-intensif en bassin de Tilapia nilotica ;
_------- --------
-. tester
l'aquaculture intensive en cage flottantes de
Tila
-----
pia nilotica ;
--- ---------
-. étudier
la possibilité de développer l'aquaculture de la
crevette d'eau douce du genre Macrobrachium ;
---------------
-. redynamiser
les stations piscI.c,oles de Richard-TO11 et de
Bakel ;
-' valoriser
au plan halieutique les retenues collinaires de
Bakel.
Chaque
axe de développement fait l'objet d'une
fiche-projet
en vue d'une recherche de financement extérieur.
l.-
E;NCADREMENT DE LA PECHE CONTINENTALE
S1 ur
le
complexe Guiers-Taouey-Fleuve Sénégal
rive
gauche,
cinq
agents
des Eaux et Forêts sont directement
impliqués
dans
l'exécution des actions d'encadrement de la pêche continentale :
-' Le
Chef de secteur de Richard-TO11 assure la tutelle de la
pêche continentale (surveillance des zones de pêche, promotion des
pêcheurs) sur la Taouey et le tronçon du Fleuve - Sénégal
compris
entre Maka-Diama et Dagana ; il est secondé par un agent technique
spécialement chargé d'assurer des enquêtes statistiques à Bountou-
Batt (nord du lac de Guiers).
- Le Chef du centre des pêches de Guidick est responsable des
interventions de
la Direction des Eaux et Forêts sur le
lac de
Guiers
(surveillance,
encadrement et sensibilisation des jeunes,
recueil et traitement des statistiques,
pêches expérimentales) ;
ses
actions
sont
appuyées par un agent technique basé à
Mbane
chargé des relevés statistiques et par 2 manoeuvres.
- Un agent technique basé a Bakel assure entre autres
l'ale-
vinage e t l e
contrôle des retenues collinaires,
ainsi
que la
surveillance des zones de pêche..
20

i -1. . Surveillance des zones 'de pêche
_-_--------- --- ----- .-- _---_
Elle
est
effective sur le lac de
Guiers, la
Ta.ouey, le
troncon du fleuve Sénégal compris entre Maka-Diala et Dagana et un
tronçon de 30 km en amont et aval de Bakel ;
il faut noter qu'en-
tre Dagana et Sémé, la surveillance des pêcheries, assurée par les
secteurs forestiers de Podor et Matam, n'est pas assurée en perma-
nence, faute de moyens.
1.2. Moyens mis en oeuvre
__---- --- -- ------
Le centre des pêches de Guidick (lac de Guiers) dispose d'une
embarcation motorisée,
d'un véhicule pick-up et d'une motocyclet-
te.
Le secteur de Richard-Toi1 est en possession d'un véhicule et
de deux motocyclettes. L'agent de Bakel utilise une motocyclette.
1, e
contrôle
des zones de pÉSche est surtout axé sur le
non-
usage
d'engins tels que la senne de plage et de filets à
maille
inférieure
à 30 mm sur le fleuve,
à 40 mm sur le lac de
Guiers,
ainsi que l'arbitrage de conflits entre pêcheurs.
1.3. Statistiques
_-__----__--
L, e
recueil
et l'exploitation des données statistiques
sont
effecti.fs et permanents sur le lac de Guiers ;
à ce titre a
lieu
un
recensement
bisannuel
du potentiel de
pêche
(embarcations,
engins,
pêcheurs)
et des pesées et tris des mises à terre,
trois
jours par semaine à Guidick,
Keur Momar SARR,
Mbane et
Bouthou-
Batt.
SUIT
le fleuve,
faute de moyens conséquents,
le relevé
des
donnees
statistiques n'est Pi!s assuré ;
les données halieutiques
relèvent donc de simples estimations.
1.4. Formation et coopération
---------
-_ -----------.
En
matière de formation professionnelle, la
Direction
des
Eaux
et Forêts entend reprendre le centre de Mbane,
actuellement
sous la tutelle du Ministère de la Promotion Sociale :
les locaux
de ce centre pourraient servir à l'alphabétisation
fonctionnelle,
l'apprentissage du montage des engins,
la construction des embar-
cations
et la sensibilisation des jeunes aux questions de
régle-
mentation de la pêche.
Quant à la coopération,
elle est vivement encouragée et à ce
titre, un
agent de la coopération basé à Dakar est disponible et
intervient
lorsque des pêcheurs souhaitent constituer un
groupe-
ment d'intérêt économique.
2.-
DEVELOPPEMENT DE LA PISCICULTURE
Cette filière demeure encore peu développée dans la vallée du
fleuve,
mais on est en droit de fonder de bons espoirs quant à sa
progession
du fait de la recession de la pêche continentale (de-
mande en
poisson non totalement satisfaite),
du prix de
vente
élevé
du poisson fluvial et enfin de la disponibilité de
divers
sous-produits agricoles (son de riz,
mélasse et canne...) permet-
21

tant de composer un aliment performant.
2 . 1. Actions en cours en matière de pisciculture
_------ - ---- -- ______- ___ __--_-__------
2.1.1. La
station de Richard-TO11 ':
Elle a
été aménagée dan:s le cadre d'un
projet
piscicole
financé de
1979
à 1983 par 1'USAID ;
e:Lle occupe 1,6 ha
de
bassins
répartis entre 7 bassins de juvéniles et 2 bassins
d'a-
dultes
marchands et alimentés gravitairement F
cependant,
cer-
tains bassins nécessitent des travaux de restauration.
L'objectif
de la station est prioritairement de produire en
masse
des juvéniles de tilapia:s destinés ii l'alevinage de bassins
appartenant à des particuliers et secondairement à diverses
expé-
rimentations piscicoles.
S a
pleine
capacité
pourrait atteindre 1.000.000 de juvé-
niles/'an et 12 tonnes d'adultes marchands.
Récemment,
les
étangs de reproduction ont été
confiés au
projet piscicole Matam phase III dont il sera question ultérieure-
ment.
Actuellement, la
station
se heurte à.
des
difficultés de
trésorerie
causant
des retards dans l'approvisionnement en
ali-
ment.
2.1.2. La station de Bakel :
E:lle
fut implantée dans le cadre du projet
USAID,
couvrant
une superficie de 100 ares réparties en 4 bassins ; elle n'est pas
fonctionnelle à
l'heure actuelle pour des
raisons de
mauvaise
étanchéité ;
l'apport
d'argile dans l'assiette des
bassins de
manière à
réduire les pertes par infiltration ainsi que la
ré-
duction de superficie des bassins est en projet.
L‘objectif
de la station est de satisfaire la demande régio-
nale en tilapias d'alevinage.
2.1.3. Le projet piscico:Le Matam Phase III :
Financement :
Caisse Centrale de Coopération Economique pour
un montant de 76 MFCFA en 4 années.
Maître d'oeuvre : la SAED
Exécution
: Volontaires du Progrès Français et Homologue
Sénégalais Ingénieur des Eaux et Forêts
Objectifs :
.
Opération-test
visant
à démontrer la faisabilité de la
pisciculture semi-intensive en bassins de Tilapia nilotica.
-------- ---w-e-
. Promouvoir la pisciculture commerciale dans le cadre d'amé-
nagements hydroagricoles.
. Former et encadrer une dizaine deentreprises dans le dépar-
tement de Matñm pour une superficie to,tale de 2 ha de bassins.
Démarrage effectif du projet : Septembre 1'987.
22

3.-
PERSPECTIVES
Renforcement
des structures d'encadrement de la
pêche
___--------- - - - --------__-
----a-------- -- --_ _____
continentale ;
_____-------
- Création
d'une
brigade de surveillance
volante
pour le
contrale du fleuve de Dagana à Sémmé (600 km environ).
. effectif
: 3 agents
.
équipement : 1
véhicule pick-up 4x4 ,t 1
embarcation
motorisée de type Zodiac.
- Mise en place de 3 enquêteurs statisticiens supplémentaires
à Dagana, Podor et Matam, chacun etant équipé d'un motocyclette et
d'un petit matériel de pesée.
4.-
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
1”)
La poursuite des efforts pour une politique de
coopéra-
tion régionale en matière de pêche pisciculture.
2”\\
Insérer les activités et modes de vie des pêcheurs
dans
le systeme d'une économie moderne en mutation.
3")
Maîtriser le secteur pêche et pisciculture par la forma-
tion
et la réglementation en développant un programme dee
pisci-
culture intensive et extensive.
4")
Accroître ainsi la production de poisson continental et
satisfaire la demande sans cesse croissante en protéines animales.
Ceci est l'optique d'un certain nombre de projets de pêche et
de pisciculture identifiés et qui ne demandent qu'à être financés.
Il
est
certes
opportun de tout mettre en
oeuvre
afin de
pouvoir développer et exploiter rationnellement toutes les
poten-
tialités hydrologiques qui existent dans le pays.
Dans le cas qui
nous preoccupe aujourd'hui,
il s'agit de mettre en valeur par des
aménagements
adéquats,
tous
les plans d'eau de cette région du
Sahel,
afin de produire le plus possible de poissons pour nourrir
les populations sahéliennes.
J'en
appelle la participation des agents du
développement,
ceux de la recherche,
et surtout, les responsables des organismes
de financement.
23

INTRODUCTION
Le
déficit pluviométrique des dernières années a
fortement
affecté le visage socio-économique de 1.a vallée du fleuve Sénégal.
Les
barrages
représentent
une tentative d'en
juguler
1 e s
effets négatifs.
Ces
effets se sont fait sentir à plusieurs niveaux des
sys-
tèmes de
production
locaux,
aussi
bien en ce
qui
concerne
l'exploitation
des ressources <en eau et en sols,
les
ressources
pastorales,
forestières et fauniques,
qu'en ce qui concerne
les
cultures, l'élevage et la pêche.
On
parle
beaucoup actuellement d'intégration des
activités
agricoles. Or,
si l'on se penche sur l'histoire du Sénégal,
1 e s
activités
d'exploitation ou
de mise en
valeur
des
ressources
naturelles étaient intégrées et l'on peut même constater
qu'elles
le sont encore.
Les activités sont multiples et diversifiées,
permettant aux
producteurs de
se protéger de:s éventuels revers de certaines de
leurs
activités
et de mettre au mieux à profit
une
répartition
saisonnière ou sociale de leurs activités.
Un
objectif que devra poursuivre la planification du
déve-
loppement
sera de permettre à <ces syst.emes intégrés de participer
pleinement au développement de la vallee.
Un tel objectif fait partie de ce que l'on appelle
également
la participation ou l'adhésion des populations.
Cette
adhésion est et reste un objectif majeur des instances
gouvernementales.
1 .- LA PECHE ET LA PISCICULTURE
L,es
perspectives de
la pêche et de la
pisciculture
sont
importantes.
Elle-s
sont souvent presentées comme
des
solutions
miracles aux problèmes de l'autosuffisance alimentaire et de l'ac-
cès aux protéines animales.
Mais,
bien que ces arguments soient défendables,
il ne peu-
vent être les seuls dont il faut tenir compte. Il importe de tenir
compte de la possibilité de voir ces activités être intégrées
a.u x
activités de production locales.
L#a
principale source de protéines animales du sénégalais est
le
poisson dee mer.
La pêche continentale qui est 10 fois
infe,-
rieure à la pêche maritime n'en est pas moins i,mportante.
Dans les années d'abondance,
la peche continentale qui pro-
duisait
plus de 30.000 tonnes/an de poisson représentant 17 % du
revenu
monétaire
des pêcheurs du Nord
Sénégal, a
aujourd'hui
chuté à
des valeurs inférieures à
20.000
tonnes/an.
Près
d.e
10.000
pêcheurs sont répartis :Le long du fleuve Sénégal,
de St-
Louis
à Bakel et connaissent des conditions
économiques
diffi-
ciles.Il est important donc de rappeler que bien que la pisci-
culture
ait
souvent été présentée comme une solution
8lUX
pro-
blèmes de
déficit
en protéines animales et aux
besoins
d'une
diversification
des productions,
elle n'en a pas toujours
fait
ses
preuves
au Sénégal.
Peut être fut elle trop
axée
s u r
la
technique
de production piscicole et :pas assez sur son
intégra-
tion
dans les logiques paysannes ou agro-industrielles
locales.
26

Il
ne
faut
également pas perdre de vue que pour
pouvoir
etre
intégrée
à la logique des systèmes de
production
locaux,
elle
doit
être
une activité rentable pour le producteur.
Les
barrages offrent des perspectives de développement
tant
au niveau de la pêche qu'au niveau de divers types de pisciculture
ou d'aquaculture en eaux douce, saumâtre ou sâlée, qu'elles soient
intensives ou extensives,
en cages,
en bassins ou en étangs, de
poissons, de
crustacés,
de mollusques et pourquoi pas
reptiles
comme
les
crocodiles.
Divers types d'intégration
peuvent
être
envisagées avec l‘agriculture ou l'élevage.
Dans une première étape un effort est à faire dans le domaine
de la pêche.
Elle est à organiser et à règlementer.
Elle est un
secteur
qui peut être amélioré en attendant que les résultats des
a c t i o n s e n
cours aient fait leurs preuves quant à
l'accès
des
producteurs aux techniques piscicoles.
Enfin,
il ne faut pas oublier que la qualite de l'eau jouera
un rôle prépondérant dans de telles actions.
Il est dès lors très
important de
suivre
la qualité de l'eau du
fleuve
Sénégal en
fonction
de l'avenir des activités hydro-agricoles et industriel-
les.
La collaboration interministérielle semble ici indispensable
pour mener à bien une saine gestion de cette ressource au bénéfice
des utilisateurs et des consommateurs.
2.-LES
ORIENTATIONS
PRINCIPALES DE LA NPA
(Nouvel l e
Polit ique
Agricole)
Quelques orientations de la NPA sont : la réduction du mode
d'encadrement
qui
évoluera vers un rôle de prestataires de
ser-
vices
et de formateur,
la couverture de la demande
alimentaire,
l'accroissement du niveau de vie du monde rural, la
sécurisation
de la production et des revenus,
la promotion de la participation
du monde rural à la gestion de ses activités,
la protection et la
réhabilitation
du milieu,
la réduction du déficit de la
balance
commerciale,
l'organisation,
la formation et la responsabilisation
des producteurs, l'intensification des productions.
Les orientations de la NPA ont été définies.
Elles vont dans
le
sens d'un désengagement de 1'Etat et de responsabilisation des
producteurs et de l'intensification des productions.
3.- LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA VALLEE DANS LE CADRE DE
L'APRES-BARRAGE
.
Le
VIIeme Plan de Développement Economique et SociaIL signale
qu'en
matière
de pêche continentale,
l'accent sera mis
sur sa
relance grâce à l'équipement des pêcheurs.
Les impératifs de la NPA et les actions de développement dans
la vallée peuvent se résumer en responsabilisation, intégration et
diversification.
La participation des populations est une option importante de
l'action gouvernementale.
Les producteurs doivent pouvoir prendre
progressivement en charge les activités dont 1'Etat et les
Socié-
tés Régionales de Développement Rural doivent se désengager. Cette
responsabilisation
va dans le sens d'une réforme et
dynamisation
de l'action coopérative,
ainsi que dans le sens des regroupements
des
producteurs dans le cadre de GIE (Groupement d'Intéret Econo-

mique), de PME...
Une politique d'intégration agro-sylvo-pastorale et pêche est
pronée.
A cet effet, il sera tenu compte de toutes les possibili-
tés
de développer des actions de pêche ou de
pisciculture
liées
aux autres secteurs de production que sont l'agriculture ou l'éle-
vage. Cette intégration ne se limitera pas aux secteurs prod-
ucteurs,
mais se
fera également dans le respect d'une
mise en
valeur maximale des ressources naturelles au service du développe-
ment. L'intégrationenvironnementale dont il est question était au
centre
des débats de la Conférence des Ministres sur l'Environne-
ment-Développement
qui
s'est tenue à dakar du 13 au 15
janvier
1988. La diversification des productions est une garantie de survie
des
systèmes
de production devant
les aléas du
marché. En ce
sens,
la mise en valeur des ressources aquatiques permet différen-
tes possibilités.
Les
bailleurs de
fonds ont marqué leur
accord
d'aider à
l'application de la NPA.
D'autre part,
les ONG ont de leur
côté
marqué
leur
accord d'intervenir plus que par le passé
dans
les
secteurs de production.
4 a- LE ROLE DE LA RECHERCHE
1 1.
ne faut pas sous estimer le rôle de la recherche scienti-
fique, car elle reste le ferment du futur. Elle permet de prospec-
ter des voies nouvelles,
elle permet de baliser l'avenir. Qu'elle
soit fondamentale ou appliquée,
la recherche doit jouer un
rôle
important au service du développement.
Cependant,
(et ceci n'est pas uniquement le cas des pays en
voie de développement),
il est essentiel
que la recherche fonda-
mentale s'ouvre beaucoup plus sur le monde de l'application,
Il
faut
éviter dans l'avenir un trop grand écart
entre la
recherche et ses applications dans le développement.
Il faut également éviter la séparation entre l'administration
et la recherche. Les deux doivent travailler de pair. Cela évitera
les dédoublements et améliorera le fonctionnement des structures.
Il est important de définir la place de la recherche dans les
schémas de
mise en valeur ou de planification.
Les
centres de
recherche
nationaux doivent plus encore que par le passé
ëtre à
l'affût
des besoins de la Nation et préparer leurs recherches de
manière
à être à même de donner des réponses rapides et pertinen-
tes aux diverses questions fondamentales qui se poseront.
La recherche ne se limitera pas aux paramètres naturels
mais
également
et surtout aux paramètres humains.
Une vision intégrée
du
développement, je
dirais
une
vision
environnementale du
développement,
passera en revue les ressources naturelles et ana-
lysera la meilleure manière de les faire participer au
développe-
ment. Ainsi, elle tiendra compte d'approches diverses et complémen-
taires :
- une
approche
verticale établira un bilan de la
recherche
fondamentale,
de la recherche appliquée, de la vulgarisation et de
la
formation.
Elle
étudiera le secteur primaire de
production
traditionnelle
et moderne (en définira les
réglementations), le
28

secteur
secondaire de traitements et de
conditionnement, et le
secteur tertiaire de commercialisation,
- une
approche horizontale (environnementale et
multisecto-
rielle) permettra une vision globale,
- une approche système concernera les systèmes d'exploitation
des producteurs,
- une
approche
institutionnelle permettra une
coordination
entre le secteur agricole,
la gestion des eaux, l'industrie et la
pêche,
ainsi qu'une actualisation plus équitable des
réglementa-
tions.Le CRODT a réalisé une étude de ce type sur le fleuve Casa-
mance. L'initiative était importante et porteuse. Les résultats en
sont concrets et directement utilisables.
Si, à
l'issue de ce séminaire nous pouvons déboucher sur de
telles perspectives d'études intégrées, à laquelle participeraient
non seulement les chercheurs et les décideurs,
mais également les
populations
locales,
et qui viserait à cerner avec
une
rigueur
toute
scientifique et de la manière la plus pragmatique
possible
les
perspectives
de gestion et de mise en valeur des
ressources
halieutiques au service du développement de la vallée,
alors nous
aurons réalisé un grand pas en avant.
29

REPUBLIQUE DU SENEGAL
---------
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT
R U R A L
---------
SOCIETE NATIONALE D'AMENAGEMENT
ET D'EXPLOITATION DES TERRES DU
DELTA DU FLEUVE
SENEGAL ET DE
LA FALEME (SAED)
----------
DIRECTION DE LA PRODUCTION
ET DU DEVELOPPEMENT
----------
VOLET PISCICULTURE
----------
CONTRIBUTION DE LA SAED ET DE L'IFAN
.AU SEMINAIRE PORTANT SUR LA PECHE ET LA PISCICULTURE
ORGANISE PAR LE CRODT
DU 09-02 AU 11-02-1988 A SAINT-LOUIS
Par
Mr.
LAMINE GUEYE
3 1

Da réduction du tonnage capturé dans les ,eaux
continentales
Sénégalaises
durant ces dernières anniles, a incité les autorités
responsables à envisager les études nécessaires en vue de la mise
en
oeuvre de toutes les possibilités de compe'nser la
diminution
de production des espèces d'eaux douces dans le milieu naturel.
I;a longue sécheresse qui a entrain6 ce déséquilibre tant
d u
point
de vue social qu'écologique nous a finalement conduit à :La
réalisation des deux barrages sur le f:Leuve Sé:négal afin d'inten-
sifier les cultures irriguées et l'élevage dans les zones presque
désertiques.
1; a
population du fleuve posséde déjà une
habitude
alimen-
taire
qui se trouve actuellement tres bouleversée par un déficit
de plus de quinze mille (15.000) tonnes par an.
En
dehors de la pisciculture de type extensif
prévue
dans
les aménagements hydro agricoles, la pisciculture intensive devra
occuper
une place importante pour combler ce manque à gagner
Ç i
l'on
dispose
d'un
tonnage garanti de
S'OUS
produits
agro-in-
dustriels au sein des organisations villageoises.
I?our
atteindre cet objectif,
un programme conjoint de re-
cherche
portant sur quatre (4) années renouvelable entre la SAED
et ~'IFAN/CAD devra être mis en oeuvre.
Compte tenu de l'expérience acquise dans d'autres pays
tro-
picaux
en particulier sur la pisciculture en étang,
les recher-
ches
porteront
essentiellement sur ?'él,evage du
Tilapia,
l- a
reproduction
des
Clarias,
des
Lates,
de 1'Heterotis et
sur
-------
------
---------
différentes
méthodes alimentaires à adopter pour
une
meilleure
croissance des poissons.
Cette
recherche
intéresse
aussi l'étude de la
structure
pédologique
d.e s
sols et la qualité de l'eau
stockée
dans
les
bassins de pisciculture.
ha
SAED est actuellement entrée dans le programme de renta-
bilisation
des barrages dans lequel :L'intensification et la di-
versification des cultures occupent une place de choix.
De
déficit de Irl'eau"
était le facteur le plus
déterminant
pour mener à bien une pisciculture intensive dans les bassins
d e
production villageois. Avec les sous-produits agro-industriels et
la
fumure
organique déjà disponibles dans la
zone, la
pisci-
culture pourrait être une activité très compétitive par rapport à
la culture du riz si l'on en juge de par son importance en milieu
rural
où le poisson importé sur plus de quatre cents (400) kilo-
mètres de
distance
n'est pas toujours à la
porté du
pouvoir
d'achat du
paysan.
Moins
pénible
encore à
entretenir
que
plusieurs-
autres cultures,
le Tilapia (Sarotherodon
niloticus)
___---------
-------mm
présentement élevé dans nos bassins piseicoles s'adapte mieux aux
conditions naturelles de la région.
I,a pisciculture villageoise en tant que moyen de
production
protéinique,
constituera une importante activité dans la stabili-
sation alimentaire des populations.
3 2

.
PROJET FED
3e L.M..
VOLET PISCICULTURE
------------------
CREATION D'UN CENTRE PISCICOLE
------------------------------
INVESTISSEMENTS
------------a--
Amenagement
= 19.800 F/heure
soit
792.000 F
- Talutage, pose des ouvrages
=
125.000 F
- Ouvrages d'alimentation en eau et vidange
-:
1.000.000 F
- Autresftête de buse, grillage, tuyau
d'alimentation, planchette)
=
56.000 F
- Pompe installée sur radeau
=
57.750 F
- Tuyau
d'alimentation
9 = 2.310 F/mx7m
z
80.850 F
- Moine + planchettes par étang à 30.000 F/pièce =
165.000 F
+ Matériel piscicole
- 2 sennes de 25 m à 27.500 F/pièce
55.000 F
- .3 épuisettes à 1.650 F/pièce
4.950 F
- Table de triage
20.000 F
- Balance
40.000 F
- 6 seaux galvanisés à 5.500 F/pièce
33.000 F
- 6 poubelles à 8.000 F/pièce
48.000 F
- 1 brouette
30.000 F
- Matériel de réparation divers
10.000 F
- Petit magasin
350.000 F
- Clôture 340 m x 300 F
102.000 F
---c-----
Total investissements
=
2.919.050 F
FRAIS FONCTIONNEMENT ANNUEL
- Alimentation : 180 kg/5 bassins de 5 ares
chaque à 90 F/kg
=
873.510 F
- Revenu annuel
=
880.000 F
PISCICULTURE EXTENSIVE
INVESTISSEMENTS
122.650 F
REVENU ANNUEL/ha
75.000 F
Evolution durant la 3wè lettre de mission :
33

___----------------------------~-----------------------------
1
. lère année !
2ème année !
3ème année !
4ème ann6e !
!-------------- !--------------!--------------!
------w----.--w !
1
4,2
!
4,2
!
4,2
!
4,2
!
______---I----------_____________I______-----------------.----
.
Deux
financements
ont
été déjà obtenus dans le
cadre du
IV eme FED (de 1987 à 1990).
34

ImmM III
(enmïLliersdeF,CE!A)
!
!l&eAn.! 2èA ! 3èA ! 4èA !Total!
!
!
!l/cw.c mTIm !
!
!
1
!
!
I
!
!
!
1
!
!
!
Irnrestis~ts
!
1
!
!
!
!
!
1
!
!
!
!
!
!lazqeset~~t.s ! 5.000!
!
!
! 5.Om!
!Etangs
! 12.000 !
!
!
! 12.000!
! BS-ts
! 4.000!
!
!
! 4.000!
! Matérieldepiscicül.. ! 800 !
!
!
!
800!
!bWérieldemsure
!
500!
1
!
1
500!
! I%d. didactisple et div.!
500 !
!
!
!
500!
! Achat véhioJ.le
! 3.500 !
!
1
! 3.500!
!Véhiculeagents
!
!
!
!
!
1
! SWD/Eaux e-t Forêts
!
700 !
1
1
!
700!
!
!
!
!
!
!
!
!
Fonctionnemnt
!
!
!
!
I
!
!
!
!
!
!
!
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!!Xcckinitialdepois.!
3c0!
!
!
!
300!
!Al.imnt
!
40 ! 1.200 !
600!
! 1.840!
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40 ! 1.400 !
600 !
! 2.060!
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!
!
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!
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! II-dem pgents r3lAFJl/rn!
350 !
350 !
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! 1.4GO!
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!
450 !
4OO!
!
!
8OQ!
! Fbnction.véhicules
! 1.900 ! 1.900 ! 1.900 ! 1.900 ! 7.600!
!
!
!
!
!
!
!
! Total Cbûts QxSmtion. ! 30.030 ! 3.750 ! 2.950 !
750 ! 32.500!
1
!
!
!
!
!
!
!2/APPUI TKWNIÇUE A.F.V.P.
!
!
!
!
!
!
!
!
1
!
!
!
! Volontaire
! 4.000 ! 4.ooO ! 4.ooO ! 4.000 ! 16.000!
! Billetd'avicn
!
300!
!
300!
!
600!
!ILxprEnt
! P.M.
! P.M.
! P.M. !
! P.M. !
!Equ&malqmt !
700!
!
!
!
700?
! Fbrfaiteauémrgie !
250 !
250 !
250 !
250! lmo!
! Missimd'-ppli
! 3.500 ! 4.m ! 3.500 ! 3.Om ! 14.000!
!
!
!
!
!
!
1
!
!IWïd appui Ixxhdqe! 8.750 ! 8.250 ! 8.050 ! 8.250 ! 32.300!
!
!
!
!
!
!
1
!3/??PJSS DE CXSTKN
!
500 !
5OO!
500!
500 ! 2.000!
!
!
!!lDIWB
! 39.280 ! 14.000 ! 13.000 ! 10.000 ! 76.300!
35

:En concl.usion,
la SAED souhaiterait qu'il y ait une mutuelle
concertation
entre les Instituts de Recherches et les Organismes
chargés du développement et également une parfaite
collaboration
entre
les différentes structures d'encadrement afin que les pa.y-
sans
puissent bénéficier pleinement de l'expérience des
uns
13 t
des autres.
36

CORPS DE LA PAIX
--------
MISE A JOUR DU PROJET PISCICULTURE EN CAGE
Par
MARSHA LIN (PEACE CORPS FISHERIES SENEGAL)
37

Ce
présent rapport est une mise 3 jour des activités et de
l'évaluation
des petits projets de pisciculture en cage.
Il com-
prend :
- un bref résumé du projet
- une évaluation des objectifs
- une description des activités.
I.-
RESUME
:Le
but
des petits projets de pisciculture en
cage
est de
permettre
aux agriculteurs de profiter des ressources
naturelles
en eau pour élever des poissons (c'est-a -dire utilisation de cages
empoisonnées et
mises
dans des marigots et
des
fleuves).
:Les
objectifs du projet sont :
'1 o )
Conception
de cages :
venir en aide
aux
agriculteurs
intéressés par la construction de cages,
techniquement, et finan-
cièrement dans certains cas ;
2") Production de poisson : développer une méthode permettant
d'obtenir
une
production élevée durable de poisson permettant à
l'agriculteur de produire du poisson de façon indépendante ;
.3O) Faisabilité économique :
développer un système demandant
un faible investissement et permettant d'avoir un profit élevé.
L'évaluation du projet est faite ii plusieurs niveaux :
11") Enthousiasme de l'agriculteur,
participation et
contri-
bution.
2') Production total de poisson.
3')Rentabilité
( bénéfice
s'élevant à au moins 20 "s
d e s
intrants)
4 l3 ) minimisation de la dépendance ce l'agriculteur .
II.- EVALUATION DES OBJECTIFS
Les agriculteurs étaient animés d'un grand enthousiasme ; la
participation et la contribution étaient généralement importantes.
Tous :Les rapports des volontaires du corps de la paix font mention
d'une organisation et d'une bonne tenue des réunions. Le plan pour
les
trois
premiers mois de cette saison 'était de faire de
telle
sorte que les agriculteurs commencent ‘ii concevoir leur cage, leurs
budgets et leurs méthodes de production de poisson.
Les
cages
furent conçues et la construction
commença
dans
toutes les régions.
Malheureusement,
la conception des c3ges man-
quait de
créativité et la cage standard métallique 1 m
semble
être
la norme.
Cependant,
il est apparu que tous
les
fermiers
travaillaient
encore sur le planning de la méthode de
production
et
les bénéfices escomptés.
Une plus gra:nde créactivité dans la
conception
des
cages est nécessaire pour qu'il y ait
des
béné-
fices.,Les coûts initiaux de 1 m3 de cage standard ont considérable-
ment
variés d'une région à l'autre et les densités
d'empoisonne-
ment
n'ont
pas permis d'avoir des bénéfices de 20 %.
Les
agri-
culteurs
et les volontaires du Corps de la Paix
travaillent
ci ur
les moyens de diminuer les coûts, en utilisant du bois, des tuyaux
en caoutchouc, des substituts à la fabrication de filets, etc....
Des
méthodes
de production de poissons plus efficaces
sont
recherchées et
développées par les volontaires du
Corps de la
38

Faix.
Les essais antérieurs de pisciculture en cage ont permis de
faire
des bénéfices,
mais ces derniers bien qu'encourageant pour
les
agriculteurs,
ne sont pas assez élevés pour permettre à un
agriculteur
de faire de la pisciculture de manière
indépendante.
De plus, les méthodes des années antérieures n'examinaient pas les
moyens
de diminuer la dépendance des agriculteurs en ce qui
con-
cerne les sources de fingerlings et de nourriture.
Un autre projet piscicole,
celui du
lac de Guiers,
a donné
de
hauts
taux de croissance et des
bénéfices
élevés.
D'autres
recherches
avec
d'autres groupes faisant de la
pisciculture au
Sénégal seront effectuées.
Un
autre aspect de la production de poisson est la
source
d'eau.
Les
années antérieures ont montré que le niveau de l'eau
doit être élevé durant les mois de pisculture en cage. Malheureu-
sement, le niveau du fleuve semble baisser très rapidement à deux
des
sites. Il
reste a déterminer si le bas niveau
est dû au
barrage de Manantali, à la faible pluviométrie ou à une combinai-
son
des
deux.
D'autres sites font l'objet de
recherches. Le
programme
piscicole
souhaiterait
empoissoner les
cages
avant
février. Il
semble que l'exécution du projet soit réalisé à un
rythme plus lent que prévu.
Cependant,
les agriculteurs et
les
volontaires
font de leur mieux pour empoissonner les cages
afin
de
maximiser la production de la saison.
Un rapport complet sur
l'empoissonnement des cages sera disponible d'ici avril.
III.- DESCRIPTION DES ACTIVITES
- Région de Podor :
------ -- -----
Nous avons deux agriculteurs à Podor,
un dans le village de
Barengol et un autre à Cas-cas.
Dans ces deux villages, les agri-
culteurs sont pleins d'enthousiasme.
Le volontaire du Corps de la
Paix
voudrait
installer
de vielles cages
incomplètes, si
les
v i l l a g e o i s
sont intéressés.
Les budgets et les
régimes
alimen-
taires n'ont pas été encore faits.
- Région de Matam :
------ -- -----
Les
deux agriculteurs de Gababe travaillent actuellement sur
une méthode plus efficace d'attacher le filet aux cages.
Le
c l i m a t
et les bas niveaux du fleuve
ont
découragé
les
agriculteurs qui n'ont pas fini les cages. La moisson du riz les a
aussi
empêcher
de travailler sur les cages.
De nouvelles
zones
sont recherchées.
Un agriculteur s'intéresse à la construction de
cage à partir de tuyau en plastique. Nous avons aussi un groupe de
jeunes
dans
la ville de Matam qui a conçu une
cage,
dressé un
budget et qui s'est cotisé pour construire des
cages.
Cependant,
le
groupe était si grand que les profits n'ont pas été
suffisam-
ment élevés pour les motiver à continuer le projet.
- Région de Bakel :
--__- -- -----
Actuellement, la
région
de Bakel n'a pas de volontaire du
Corps de
la Paix spécialisé en pisciculture
(le
volontaire du
Corps de la Paix a quitté en janvier).
Ainsi,
le suivi des agri-
culteurs
é t a i t
difficile et nous avons décidé de ne pas
débuter
une autre saison.
39

CORPS DE LA PAIX
PETIT PROJET DE PISCICULTURE EN CAGE
Par
MARSHA LIN
41

I.-
INTRODUCTION :
-. But :
Le
but de cette note est de solliciter une assistance finan-
cière
pour mettre en oeuvre un petit programme pilote de
pisci-
culture en cage au Sénégal ;
plus spécialement en ce qui concerne
la conception et la construction des cages.
-- Objectifs :
L'objectif
de ce projet est d'E!tablir un programme de pisci-
culture en
cage
le long du bassin du fleuve
Sénégal
dans
1 e s
départements de Matam,
Podor e,t Bakel.
Ceci permettra aux
agri-
culteurs
de profiter des ressources naturelles en eau pour élever
des poissons.
La pisciculture en cage con:; iste à élever des pois-
sons dans des cages placées à des endroits ou l'eau circule libre-
ment,
tels que les fleuves et les marigots.
La plupart des
vil-
lages de
pêche
le long du fleuve,
utilisent
actuellement
des
filets
maillants
et épuisent les stocks de
poisson du
fleuve.
L'utilisation de
cages
empoissonnées réduira ce
fait
tout en
permettant
de profiter des ressources du fleuve.
La pisciculture
en cage combine les formes traditionnelles de la pêche de
marigot
et de fleuve (mise en place de filet dans le fleuve) et de l'aqua-
culture (élevage de poissons).
Dans le
passé,
le programme piscicole a eu
pendant
trois
saisons, deux cages placées dans le fleuve à Matam et à Bakel. Les
résultats
furent très encourageant au point de vue production et
interet des agriculteurs.
A l'heure actuelle,
trois agriculteurs
ont des cages prêtes à être empoissor!nées ou en construction et un
autre est en train de récolter. Cinq nOUVei3ux agriculteurs veulent
essayer
une première saison.
:L'intérêt a augmenté si
rapidement
qu'il a
été difficile de financer la construction de
nouvelles
cages.
Avec
l'addition
des cinq nouvell.es cages,
neuf
cages
de -
vraient fonctionner au total
durant la saison 1988.
Le
programme
"Peace Corp.s Fisheries Senegal" a
fourni
E! t
continuera à
fournir l'assistance
technique
nécessaire,
mais
aimerait avoir une aide financière pour la conception et la
con-
struction de cages.
Comparé à d'autres formes de pisciculture, l'élevage en cage
a
des coûts d'investissements initiaux relativement
bas.
C o m m e
l'élevage
en cage utilise de l'eau et une source d'aliment natu-
relles,
les
seules
dépenses sont la construction
initiale
d e
cage,
les fingerlings et l'alimentation supplémentaire.
La cage
pouvant
être
réutilisée,
les saisons
suivantes
l'agriculteur
augmente en conséquence ses bénéfices chaque année.
Pour qu'un agriculteur puisse être intégré dans le progrmame,
il doit accepter les conditions suivantes :
1. lJ )
Il est tenu de participer à tout stage en dehors de
son
village et d'assurer ses frais de déplacements ;
L! o 1
Après la première rencontre,
il doit avoir un modèle de
cage,
une
liste du matériel qu'il peut fournir et une
liste du
matériel dont il aura besoin. Ainsi, si le modele excède le budget
d'une
cage standard,
il devra faire face aux dépenses supplémen-
taires. De
cette manière un budget précis peut être arrêté
pour
4 2

chaque cage.
3") Il est tenu de faire son travail
4O) Il est tenu de payer l'alimentation supplémentaire.
Du fait qu'il s'agit d'un projet pilote,
que la pisciculture
en cage est relativement récente
au Sénégal, que le paysan inves-
tit de son temps dans le travail, la formation et la
maintenance,
et
qu'il
prend des risques financiers en
payant le
transport
pour
aller
aux
stages sur la construction et
l'alimentation,
"Peace
Corps Fisheries Senegal" prend en charge le coût
initial
du transport,
l'empoissonnement et toute l'assistance
technique
nécessaire.
Comme la
construction
d'une cage est l'une
des
premières
étapes dans la pisciculture en cage,
et constitue la plus
grande
part de l'investissement, le paysan n'est pas en mesure de prendre
en
charge
le coût initial total d'une cage.
C'est pourquoi
une
assistance financière serait nécessaire pour cette partie du
pro-
jet. Le financement de cinq cages est sollicité parce que cinq
agriculteurs
sont déjà d'accord pour investir de leur temps et de
leur argent. Ainsi, ce nombre de cages, en plus de celles qui sont
déjà construites,
permettra d'une part, aux trois départements du
fleuve
d'être
actifs en pisciculture et d'autre part de
tester
différentes
densités
d'empoissonnement,
de localisation et de
régimes alimentaires.
L'objectif du volontaire du Corps de la Paix est de
former, de
vulgariser,
d'encourager les techniques anciennes et
modernes de
pêche et d'aider à fournir des
financements là où
c'est
nécessaire.
Les
objectifs de
l'agriculteur
sont
de
construire
une cage pour satisfaire ses besoins et finalement de
développer
une
méthode
pour élever du poisson à bas côut et a
profit élevé.
II.- BUDGET :
Dès le
début,
il est notifié à l'agriculteur
qu'il
devra
payer l'alimentation supplémentaire et que le "Peace Corps
Fishe-
ries Senegal" fournira les fingerlings.
Il
est donné à l'agriculteur une liste de matériel et on lui
demande ce qu'il peut fournir pour la construction de sa cage, son
travail y cgmpris.
Le prix d'une cage
est basé sur le côut d'une
cage de 1 m , qui est actuellement utilisée comme référence.
Le
budget suivant est le coût de la construction d'une
cage
de 1 m3 et doit être utilisé comme le coût standard de
n'importe
quelle cage. L'agriculteur est libre de concevoir, sa propre cage,
mais
le coût ne doit pas être supérieur à celui d'une cage
stan-
dard. Si
le coût de la cage est plus élevé,
le paysan devra en
payer lui-même une part.
43

-.-
--
-/--...-.-,--.---
3
Prix d'une cage standard de lm
lulateyiel
tilisation
cbi?t/uni.té
cmt mïil
--
-.- -__
x 5
-
-
6 n&xes de filet
cote de la cage
85QF,/m
5.100 F
2 5 . 0 0 3 F
en nylon de maille
1/4
1 2 n-ètres d e
cadredela
25CF/m
3 . 0 0 0 F
X5.000 F
barre c a l i b r e 8
cage
4 flotteursen
flottaison
lOGF/fIlotbr
4G0F
2 . 0 0 0 F
caout&mc mnlsse
0,40 litre de
antirouille
15CXX/litre
600 F
3 . 0 0 0 F
peinture
25 yards de
attackle
2oF/yard
500 F
2 . 5 0 0 F
ficelle
filet au cadre
lbtal
9 . 6 0 0 F
4 8 . 0 0 0 F
Wand total ~XIX les facteurs @ow 5 cages)
4 8 . 0 0 0 F
III.- DESCRIPTION DETAILLE, METHODOLOGIE ET CALENDRIER
Description Objective
Méthode et Calendrier
----------.-- ---------
_.--_---- -- ----------
ère
1
réunion
1') Le
stage d'introduction
Discussion avec
les a-
générale inclut l'enseignement
griculteurs intéressés.
Des
des
principes de
base de la
c ag e s et
des
illustrations
pisciculture
en cage
c'est-à-
seront utilisées
pour faire
dire quelles sont les ressources
des démonstrations lors
de s
en eau et les sources d'aliments
enseignements. Des
exemples
disponibles,
les
budgets,
les
de sélection de
sites pour
financements,
la contribution du
Y.es
cages
sont
expliques.
village.
une seconde réunion est pro-
grammée,
les agriculteurs
collecteront des
informa-
tions.
ème
2
réunion
2') Décide de l'adéquation de,s
sites comment seront construites
les cages et par qui.
Discussion générale
4 4

Dresse le budget incluant la
contribution du village.
3 ème réunion
3*)
Stage de construction de
La véritable construction
cage,
les
idées
et les méthodo-
des
cages
commence. La
logies sont discutées,
le maté-
saison
de croissance et
riel est disponible, la mainte-
le calendrier d'alimenta-
nance des cages est introduite.
tion sont introduits.
L'importance
de la main-
tenance
des
cages
est
mise en exergue.
4 ème réunion
4O)
Les
cages
sont prêtes à
Un plan
général
pour
être
empoissonnées.
Les ca-
l ' a l i m e n t a t i o n e t l a
lendriers
d'alimentation
sont
la manitenance est fina-
complétés.
L'accent est mis
lisé.
sur la maintenance. Un système
Tous
les problèmes
sont
d'archivage est établi.
discutés.
ème
5
réunion
5O)
Les cages sont empois-
Les poissons sont
trans-
sonnées
portés de la station pis-
cicole o u
d'une
autre
source à la cage
6 ème réunion
6’)
La manière d'échan-
Le volontaire montre com-
t i l l o n e r l e
poisson
est
ment prendre des
échan-
enseignée.
tillons
pour
suivre la
Une surveillance,
de la
la
croissance. La
pro-
maintenance et de l'archi-
chaine réunion
est
pro-
vage est faite.
grammée.
Pendant toute la saison de croissance
7') L'échantillonnage et
Le
volontaire
fait un
la surveillance continuent
travacl de vulgarisation.
toute
la saison.
Le volontaire collecte
des données d'échantil-
lonnage.
Fin de La saison
SO) La récolte et la commer-
cialisation du poisson sont
Discussion générale
planifiés
9') Récolte et commerciali-
Le pisciculteur récolte et
45

-X_eI--s_U^-mL
Y.l”
< . _ 1 AI ..--
---.
.-.
.^
-“-
-“--
sation du poisson.
vend le poisson. Le volon-
taire vulgarise et collecte
des données.
,lO":l Préparation de la saison prochaine.
>t
La
saison de croissance normale p,our la
pisciculture en
étang
va de mai à décembre.
Toutefois,
la saison de
croissance
peut
varier
d'une cage à l'autre.
La saison de
croissance
e s t
définie
pour
chaque site de cage.
Dependant de la durée de la
disponibilité de
l'eau et de la
nourriture,
des
températures
hydriques
(en
dessous de 50 degrès Farenheit,
la croissance du
poisson
s'arrête)
et du moment optimal
pour
commercialiser le
poisson
; une saison peut durer entre cinq et sept mois.
IV.- SURVEILLANCE ET EVALUATION
Les
données seront collectées par le volontaire et utilisées
pour
évaluer
la production du
projet.
Les
données
collectées
concerneront
surtout le coût de construction de la cage,
le coût
de maintenance de la cage, le type de naurriture, l'utilisation de
nouvelles techniques,
le transport des, fingerlings,
les taux mo-
yens de croissance,
la taille moyenne la durée de la
saison, le
travail des agriculteurs et leur interêt.
L'évaluation
vise à déterminer si les objectifs suivants ont
été atteints :
-- Faisabilité économique : coût versus profit, est ce qu'il y
a un bénéfice d'au moins 20 % ?
-. Production totale de poisson :
taille,
croissance.
Est-ce
qu'il
y a de bons taux de croissance et est-ce que la
production
totale est d'au mains 0,5 t/ha '?
-. Intérêt
des paysans :
enthousiasme.
Est ce que
l'agri-
culteur
a fait preuve d'une bonne maintenance de la cage pendant
toute la saison ? Veut-il refaire une saison ?
A
partir de cette évaluation une nouvelle orientation de la
pisciculture en cage sera définie.
Il
est
important de noter que pour la
pisciculture,
comme
pour n'importe quelle autre récolte, il faut plusieurs années pour
tester la
rentabilité.
Un petit projet de ce
type I
peut
être
facilement reconduit chaque saison et faire l'objet d'une
évalua-
tion.
"Peace
Corps Fisheries Senegal",
voudrait
introduire au
moins sept à {dix cages par saison. Il serait souhaitable que d'ici
5 ans,
suffisamment de cages
soient utilisées de manière à faur-
nir
une
description précise du succes ou de l'échec de la pisci-
culture en cage.
46

CORPS DE LA PAIX
--------
PROJET
w PEACE CORPS FISHERIES SENEGAL"
MARSHA
LIN
47

:Le projet "Peace Corps Fisheries'" est au Sénégal depuis 1980.
L'étude de faisabilité a été menée par le Dr. CLEMENS de l'Univer-
sité d'Oklahoma en 1979. Le gouvernement sénégailais avait manifes-
té son intérêt pour les pêcheries et le Dr CLEMENS était chargé de
faire des recommandations.
:La station piscicole de Richar-Toll a été construite en
1980
par
.L e
Consultant
John MORRISON actuellement en
service à la
station
de Recherche de Pine Bluff en Arkansas. A
l'époque, le
projet
était
sous
la tutelle du service des Eaux et
Forêts et
était financé par 1'USAID.
La station était empoissonée avec
d e s
Tilapia
nilotica de Côte d'ivoire.
anté-
-------- --------
11 n'y a aucune donnée
rieure
à l'arrivée des volontaires du Corps de la Paix concernant
l'enpoisonnement la croissance, la nourriture et la production.
i l
l'époque, le
but du projet était de faire de la
pisci-
culture
une source de revenus supplémentaires pour
les
villages
situés le long du fleuve Sénégal.
la pisciculture était également
envisagée comme une alternative à la pêche fluviale,
en prévision
des effets du barrage de Manantali.
La stratégie de base était de produire des juvéniles à partir
d'une source centralisée et de les transporter jusqu'aux villages.
Le
rijle
des volontaires du Corps de la Paix était de
construire
les étangs avec les équipements fournis par le gouvernement et de
vulgariser
les
techniques de base de la pisciculture auprès
des
villageois.
La gestion des stations piscicoles étaint assurée, à
la fois par les volontaires du Corps de la Paix et le Gouvenement.
L'eau des étangs était obtenue par pompage à partir du fleuve. La
nourriture de base était constituée de farine de poisson et de Son
de
riz.
Les densités d'empoissonnement étaient variables et
1 e s
étangs
construits
très grands (30-50 ares) afin d'augmenter la
marge bénsficiaire.
Les
ensitfés d'empoisonnement variaient de 1
poisson/m
à 3 poissons/m % .
Les
volontaires du
Corps
de la
Paix
utilisaient
1 e s
structures
déjà existantes des cooperatives de culture de
riz.,
mais également quelques agriculteurs indépendants pour assurer la
gestion des étangs.
La première saison,
la croissance des poissons fut
mauvaise
et
les résultats de la reproduction très faibles.
Il s'est av6ré
que la station piscicole était eloignée et que le transport
était
long et ardu avec un fort taux de mortalité. Les stations de Podor
et de Bakel ont alors été implantées.
Le
financement de
1"USAID qui était orienté vers
des
ré-
sultats a
court terme et un projet de petite taille a
pris
fin
avant 1985. le "Secours Catholique" prit alors en charge le projet
qui
fut
rattaché à la SAED (agence chargée de
l'aménagement du
fleuve pour la riziculture).
Comme les villages comptaient sur un
approvisionnement en
eau pompiie et que la SAED fit
des
travaux
d'extension,
le transfert fut :Eait. En 19E38, le "Secours Catholi-
que" va se
désengager du programme après deux ans et
demi de
financement. Ce
programme est la première tentative pratique de
pisciculture sur le fleuve Sénégal.
"Peace
Corps Fisheries Senegal" aimerait ,partager les infor-
mations collectées durant ces sept années de travail de terrain au
niveau de
base,
et voir la recherche continuer
sur la
pisci-
culture.
48

Nous
présentons ci-dessous les principaux problèmes que nous
avons
rencontrés et les solutions que nos avons adoptées
pour Y
remédier.
Production :
a - - - - - -
Problème
Action
- faible croissance ou arrêt
Saison définie entre avril
de la croissance de décembre
et début décembre
à début avril
saison raccourcie
- mortalité durant le
addition de sel dans les
transport
cages de transport, cages
tapissées de métal pour
empêcher les fuites d'eau.
- croissance
faible production 80 g de
suite aux suggestions des
poisson produit après 6
consultants venus en
mois dans le meilleur des
assistance technique :
c a s
1) Règime alimentaire de 20 %
de farine de poisson, 80 % de
de son de riz ;
2) Transfert à des étangs
plus petits.
Gestion et faisabilité économique
------- _- -_-___----- --_----__
Problème
Action
- travail
avec les coopératives
- création de petites
partage des bénéfices, division
équipes désignées
du travail.
- investissement de départ pour
- subventions :
les bulldozers, les pompes et
le projet fournit
la nourriture.
s les fingerlings
. la
nourriture
. le coût de l'eau
les agriculteurs fournis-
sent
. l'engrais
I quelques aliments
Recherche de nouveaux
aliments
augmentation
de
la
production
individuelle
des poissons.
- Commercialisation
poissons trop petits,'pas
compétitifs sur le marché.
49

'- Vulgarisation
1)
jusqu'à présent le transfert des techniques au niveau des
pêcheurs de base n'a pas été difficile.
Comme La plupart des vil-
lages
avec
lesquels nous avons travaillé sont de la
caste
des
pêcheurs,
ils possèdent déjà une culture de base sur les pêcheries
d'étang.
2) Les principes de base de l'écologie,
de l.a biologie et de
la
reproduction de Tilapia sont enseignés pour faciliter la
com-
---_---
préhension de la production.
:3 )
Problèmes :
enseignement de La tenue d'archives et déve-
loppement de techniques de vulgarisation pour enseigner la
not:ion
d'échantillon de croissance et le calcul du régi.me alimentaire.
Autres
_-----_
Problèmes
auxquels nous étions couramment confrontés :
.- prédation par Clarias, poisson-chat, oiseaux et grenouilles
-------
-- vols
a- aliments très chers
.- obtention
d.e
blooms d'algues dans les étangs du
village,
turbidité
-- l'effet de la température sur la croissance des poissons
:c 1
est peut-être nécessaire d'effectuer une
revue
générale
des actions entreprises et une évaluation sur la base de plusieurs
perspectives :
-- au niveau technique (coût de différentes productions
de
poisson, en
particulier coût d'une
production
élevée);
-- au
niveau de la gestion et de 1.a
faisabilité
économique
(est ce qu'un
agriculteur peut produire du poisson de
manière
indépendante,
avec
de faibles intrants et obtenir de
bons
r 6 -
sultats,
quel
est
le rôle des services gouvernementaux et
des
volontaires?) ;
-- au
niveau des volontaires ou de toute personne qui met en
oeuvre
le projet (quel est le niveau d'assistance
technique
e t
comment
interagissent tous les facteurs qui. contribuent au déve-
loppement
de la pisciculture ?) ;
-- au
niveau
des
perspectives du pays
hôte
(perspectives
culturelles ,
est ce que le projet profite aux villageois et
de
quelle
manière,
quelles
sont
les
attentes et
ont-elles
é t:é
réalisées ?).
Ile plus,
le choix entre les différentes méthodes
possibles,
culture en cage,
pisciculture dans l.es marigots, etc... doit être
considéré.
Finalement,
nous aimerions voir la mise en place d'un service
centralisé dont dépendraient les projets,
et qui assurerait aussi
bien l.eur intégration que leur coordination.
50

COMPTE RENDU DES DISCUSSIONS SUR LES EXPOSES DES REPRESENTANTS
DES AUTORITES ET DES SOCIETES DE DEVELOPPEMENT MAURITANIENNES ET
SENEGALAISES
Rapporteur : MOUSTAPHA KEBE
L. GUEYE : Envisagez-vous de remplir
avec les barrages, les mares
qui se sont asséchées en Mauritanie ?
B.
TANDIA :
Les mares
sont éloignées du fleuve Sénégal et donc
n'auront
Pas
d'eau
avec
les
b a r r a g e s . L e
problème de la
permanence de l'eau dans ces mares va se poser.
M *
KEBE :
vous
voulez
développer
la
commercialisation du
poisson
alors que vous dites qu'on est en
présence d'une
pêche
d'auto-subsistance. Comment
expliquer cette contradiction?
B. TANDIA : Le programme concerne plutôt la formation de certains
pêcheurs
qui vont chercher du poisson de mer à
Nouakchott
pour
l'écouler à l'intérieur du pays.
P.
NDIAYE :
Le projet de
pisciculture doit
être appuyé par un
programme de
recherche.
Dans ces conditions,
que
comptez-vous
faire pour prendre contact avec les structures de recherche?
M.
DIAGNE :
Nous
comptons
améliorer
nos
rapports
avec la
recherche pour disposer de meilleures informations.
M.
KEBE :
Est-ce que
les travaux
sur la collecte des statisti-
ques
de pêche se limitent seulement à la production?
M.
FRENOUX:
Il existe un programme de pêche
expérimentale
avec
une
station
biologique qui permettra d'obtenir des
informations
sur la relation taille-poids des principales espèces
pêchées, le
type de
capture
en fonction de la maille des
filets
(pour la
réglementation) et sur les prises par unité d'effort.
Le
poisson
du lac
est plus prisé que le poisson de
mer
qui
arrive dans la zone.
C'est ce qui nous a poussé à mettre l'accent
sur le développement de la pisciculture.
M.
KEBE :
Dans le cadre
de l'étude de la commercialisation du
poisson de
mer dans les régions intérieures du
Sénégal,
nous
avons
constaté
que certaines espèces de poisson de fleuve
sont
plus
prisées chez les consommateurs malgré leur prix
élevé
par
rapport
au poisson de mer.
Mais rien ne permet d'affirmer qu'il
en sera de même pour le produit récolté dans les étangs de pisci-
culture.
C.
DIAW :
Comment
expliquer
le projet pêche à coté du
projet
pisciculture?
Pouvez-vous expliciter la demande à laquelle répond
la
pisciculture?
Quelles sont les stratégies et perpectives de
51

développement de la pisciculture dans la région?
M.
DIAGNE
: Il s'agit d'abord pour nous de protéger ce qui existe
en
eaux et
de connaître les possibilités
existantes
avant de
penser à un projet d'installation des pêcheurs,
donc de
réaliser
une
étude raisonnable du projet.
Les seules actions prévues pour
la
pêche
concernent
l'encadrement avec la mise en
place
d'une
équipe
volante de
surveillance et de collecte de
données
(de
Dagana à Bakel).
Il y a également une idée de projet d'aménagement
des débarcadéres le long du fleuve.
J.
LAZARD :
La demande des populations
riveraines
vis à vis de
la pisciculture n'est pas évidente.
Il y a lieu de noter que
les
populations ont réagi à leur matnière au déclin de la pêche dans le
fleuve :
sur la rive mauritanienne,
les pêcheurs se
sont trans-
formés en commerçants de poisson de mer alors que du coté
sénéga-
lais
se sont développées d'immportantes migrations vers la
Casa-
mance et une
transformation des pêcheurs en agriculteurs. Une des
tâches de la recherche est de fournir des éléments techniques pour
permettre aux pêcheurs de faire des choix.
M. DIAGNE
: Avec le projet de Richard- Tell,
nous avons enregistré
une
forte
demande de la part des paysans pour la
pisciculture.
C'est
ainsi
que 44 étangs ont été installés dans
les
villages,
mais faute de moyens, ils ne fonctionnent pas actuellement.
L.
GUEYE
: Le projet
intégré de Matam doit prendre le relais du
projet de
F!ichard
Toll mais les actions
programmées
pour le
projet piscicole ont été arrêtées faute de financement.
BOUSSO : Il
n'y a
pas de recherches
sur
les
migrations
des
macrobrachium?
Comment se fait
-----_-----__
la capture de cette espèce? Quel-
les sont les bases de determination des chiffres sur la production
fournis par le service de Eaux et Forêts (22 000 t de poissons par
an pour l'ensemble du fleuve)?
M.
DIAGNE
: Le chiffre avancé constitue une estimation pendant la
p é r i o d e d e
sécheresse,
Nous
essa.yons
de
remonter
c e s
chiffres,
qui sont dépassés,
à partir du travail entammé sur le
lac de Guiers.
En
ce qui concerne les macrobrachium (et les crevettes
roses,
-------------
il n'y a pas véritablement de projet en voie d'exécution.
M.
FRENOUX: Les statistiques sur les captures de poisson les plus
récentes remontent en 1984.
H.
PGWLES :
Quels sont
les e,ngins
couramment
utilisés dans la
zone?
T.
BOUSSO : Il existe environ 'une dizaine d'engins
utilisés
par
les pëcheurs de la zone.
Les
sennes
de rivage ,
d'une longueur
pouvant
atteindre 200 m avec u:ne maille de 30 mm (maximum autori-
sé), sont utilisées par les pêcheurs professionnels. Il y a égale-
ment des filets maillants dérivants,
dormants ,, des palangres, des
"dolinka"
(ha'meçons non appâtés) des lignes à main,
des éperviers
52

et
des
" ki li" (pour la pêche à la crevette à l'embouchure et un
engin assez particulier recensé par le CRODT en Mars
(chalutage).
Nous
avons noté aussi toute une gamme d'engins utilisés
dans le
passé mais délaissés actuellement par les pêcheurs.
c.
DIAW
: Est-ce que la pêche à la senne de plage est interdite
dans la zone?
M .,
DIAGNE : La reglementation des
sennes de
plage porte
sur la
longueur (moins de 300 m),
la chiîte (moins de 8 ml et le maillage
(maille de 30 mm dans le fleuve et maille de 40 mm dans le lac de
Guiers).
A.
SENE :
En remontant
l'histoire,
on se
rend
compte
que
les
utilisateurs des sennes de rivage sont les premiers a possé-
der des sennes tournantes.
On peut penser que les engins de
cha-
lutage
actuellement
utilisés
par les pêcheurs
dans le
fleuve
constituent une reformulation des techniques anciennes.
c.
DIAW :
Existe-t-il
des éléments
sur les
populations de
pêcheurs,
les flottilles et les villages de pêcheurs?
M.
FRENOUX : Les différents centres de pêche
ont été
identifiés
sur
le lac de Guiers.
Nous disposons également des
informations
sur la répartition ethnique des pêcheurs.
H.
POWLES : Peut-on parler d'une spécialisation de castes pour la
pêche?
M.
FRENOUX
: Dans la zone du fleuve Sénégal (de Dagana à
Bakel),
la pëche est pratiquée par des cuba10 mais actuellement de profon-
des
mutations sont en train de s'opérer avec la reconversion
des
autres
populations de la région en pêcheurs compte tenu de l'évo-
lution socio-économique.
H.
E'OWLES
: Peut-on
avoir une définition des différents types de
pisciculture utilisés,
en vue de nous aider pour les discussions?
Quels
sont les systèmes utilisés et les contraintes à la
pisci-
culture?
1. SY
:
IL y a
une disparité entre ce qui est prévu pour la
pisciculture et
la pêche.
On a l'impression
d'assister à
une
véritable transformation du Delta en de vastes bassins piscicoles.
Y
a-t-il eu des études de rentabilité comparée entre la pêche et
la
pisciculture?
Est-ce-que les modifications faisant suite à la
construction
des
barrages
ont
été pris en
compte?
Comment
les
populations
paysannes vont s'intégrer dans
les
projets de
pisciculture avec notamment le problème de l'occupation des terres
autour du Delta,
les contraintes financières et- légales?
Ne ris-
que-t-on
pas de
favoriser les grandes
entreprises
privées au
détriment des paysans?
D.
CORLAY : On
peut dire schématiquement que la pisciculture de
type
intensif
est
pratiquée
dans
des
bassins en
béton
tandis
que pour le type semi-intensif on utilise des
bassins en
53

terre,
la technique et la gestion sont plus faciles.
Dans le cas
d'une
pisciculture de type extensif,
on met en valeur des
mares
semi-permanentes.
En Casamance par exemple, le contexte environnemental justifie
la pisciculture (avec l'existence de pratiques piscicoles dans le
passé).
Dans le
Delta du fleuve qui est proche de la
mer, la
pisciculture
ne se justifie pas.
A l..'inverse,,
dans la Basse et
Moyenne
Valltee,
il existe un marché et la Pêc:he
continentale a
fortement baissé, la pisciculture peut constituer une alternative,
certains
pêcheurs s'étant déjà. reconvertis en agriculteurs.
Avec
la maîtrise de l'eau, on peut arriver i améliorer la production de
poisson dans la zone par le développement de la pisciculture.
Il n'y a pas eu d'étude de rentabilité comparée entre la pêche
et la piscicu:Lture.
Pour éviter de pénaliser les paysans,
il est prévu de
mettre
en place des petites exploitations piscicoles de 20 à 30 ares.
H.
POWLES :
Après 7 à 8
années
d'expérience de
pisciculture,
existe-t-il des chiffres sur la rentabioité?
M.
DIAGNE :
Nous
n'avons pas d'éléments
sur la
rentabilité
financiére
nous disposons seulement des
informations
sur la
productivité: Le
coût d'élevage en cage f.Lott.ante est de l'ordre
de
400 à
450 FCFA/Kg pour un prix de vente du Tilapia de
6 0 0
-------
FCFA/:Kg dans :La vallée du fleuve.
D.
PANDARE
: Le prix du Tilapia en
-------
cage paraît élevé dans la zone
si
on se refère à ce qui se passe en Ca.samance où ce poisson
e s t
vendu à 50
FCFA/Kg
contre 400 à 500 FCFA,/Kg ou
plus
pour la
viande.
M.
THIAM :
Durant la
période de l'aprës-barrages,
la pisci-
culture
ne constituera pas la seule alternative pour les paysans.
Beaucoup de projets vont être initiés,
notamment dans le
domaine
de l'élevage et dans ce cas le prix de la viande pourrait diminuer
et
par conséquent concurrencer sérieusement le poisson élevé dans
les bassins piscicoles.
Donc il s'avère nécessaire d'étudier *
s e -
rieusement la rentabilité des projets de pisciculture.
P.S. DIOUF : La
pisciculture doit
ES t r e p la c é e
dans une perspec-
tive
après-barrages car
beauc,oup de zones innondées risquent de
disparaître
ce qui,
selon certains auteurs,
risque de provoquer
une diminution de la production halieutique-
Il faudrait penser à
combler le déficit en poisson.
C.DIAW
:
La perte d'accès aux ressources halieutiques
par les
p ê c h e u r s n e
suppose
pas un
accès
aux
terres où se
fera
la
pisciculture. Il
risque de
se
poser un
probleme d e
concurrence
entre
les
populations
restéës
sur
p l a c e e t
celles
qui
sont censées revenir dans leur région
d'origine. On
sera ainsi en présence d'une série d'enjeux et il faudra se
poser
les
bonnes questions dans une perspective de développement de la
pêche et de la pisciculture dans la zone.
L.
GUEYE
: En période
de froid, on
n"assiste pas à une crois-
54

sance de certaines espèces comme le Tilapia,
- - - - - -
les températures de
décembre
et de janvier ne sont pas donc favorables à la
pisci-
culture.
Pendant
la période de l'après-barrages il y aura certes d'au-
tres alternatives mais la pisciculture pourra constituer un
com-
plément.
Avec
les
eaux des barrages le coût de
production du
Tilapia sera réduit en raison du coût actuel de l'irrigation dans
--B--m
les
projets
piscicoles. En
faît le coût de pompage de
l'eau
constitue la plus importante charge de la SAED. La
pisciculture
pourrait
être integrée dans les aménagements à travers les
wy-
sans en la combinant au maraîchage, à la riziculture...
M.BA
: Peut-on
dire en conclusion que les objectifs visés sont
bien
connus?
Si on ne part pas de la réalité concrète et de
nos
objectifs,
on peut subir des échecs plus cuisants que ceux rencon-
trés dans le passé.
Ceci mériterait des réflexions de notre
part
au cours de ce séminaire.
DIAGNE :
En matière de pêche et pisciculture,
les actions sont
dispersées et
ne sont pas toutes portées à la
connaissance du
Ministère de la Protection de la Nature.
En
outre,
il n'ya pas de recherche avant la mise en
place
des projets.
Je crois qu'il faudrait à l'avenir mieux coordonner
et
mieux concevoir les projets pour ne pas rendre sceptiques les
paysans à la suite des nombreux échecs.
LIN :
Pour
le projet du Peace Corps,
je vous signale
que le
travail
avait débuté avec les Eaux et Forêts et que ce n'est que
par la suite que la SAED a pris la relève.
C. DIAW : Quelle
est
la génèse du projet ? D'où vient la deman-
de ?
LIN :
Une étude de faisabilité avait été effectuée par un
con-
sultant.
La mise en place du projet sans une consultation appro-
fondie
avec les populations aurait en effet entraîné à coup
sûr
un échec.
P.S. DIOUF : Qui finance actuellement le projet ?
LIN :
Depuis deux ans le financement est assuré par le
Secours
Catholique.
Mais ce dernier a decidé de suspendre le financement.
DURAND : Comment sont vulgarisés les résultats ?
LIN :
Nous sommes en train
de finaliser un document qui
porte
sur
l'évaluation des résultats depuis sept ans.
Ce rapport sera
disponible au Secours Catholique dés la fin février.
M.
X
: Pourquoi utilisez vous comme aliment pour les poissons le
son de riz et non celui de mil ?
LIN :
Parce qu'il se pose un problème de disponibilité du son de
mil.
5 5

EXPOSES DES ORGANISMES DE RECHERCHE
57

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP
DEPARTEMENT DE GEOLOGIE
ETUDE HYDROLOGIQUE DE L'ESTUAIRE DU SENEGAL :
IMPACT DU BARRAGE DE DIAMA
Par
MME
MARILINE BA
59

L e s
travaux de Mme BA sur l'hydrologie de l'estuaire et
de
Mme SY-NIANG sur la zone littorale de la Langue de Barbarie,
0Ilt
été possibles grâce à un financement de l'UNESC0,
par l'intermé-
diaire
de 1'EPEEC (Equipe Pluridisciplinaire d'Etude des Ecosys-
ternes
Côtiers).
Aux
moyens du Département de
Géologie
s'est
ajoutée
la collaboration efficace du CRODT et de 1'ORSTOM (actes
aux laboratoires, pret de matériel).
Ces
travaux se sont fixés pour objectif de cerner
les
im-
pacts du
barrage de Diama sur 1'évolutio.n de l'estuaire et
d u
littoral.
3 missions ont été effectuées :
-- Du 27 au 31 juillet 87 en début de crue ;
-- Du
05
au 09 octobre 87 en période de crue et fin
de 1 a
saison des pluies.
-- Du 19 au 22 novembre 87 après la crue,
en début de saison
sèche.
FONCTIONNEMENT DU BARRAGE LORS DES MISSIONS
L e
30 juillet barrage fermé de 14 h 30 à 17 h 10 (à
P.M.).
Les
jours précédents,
des envois de
marée avaient eu lieu afin
que le niveau d'eau entre l'aval et 1 'amont n'excéde pas 0,5 m.
L#e 08 octobre
barrage ouvert en partie (crue).
Lt e
22 novembre le barrage venait d‘être fermé le jour d'a-
vant et pour une période couvrant toute la saison sèche.
On se trouve donc à chaque fois dans des conditions hydrody-
namiques très différentes.
- Dans
:L'estuaire,
on observe sous l'action du barrage de
Diama
une diminution des apports d'eau <douce et de la
présence
d'eau douce à l'embouchure. La présence d'eau douce est inférieu-
re
à une duree de 2 mois alors que depuis la
séchexesse,
cette
durée était en moyenne de 73 jours.
Les sels nutritifs tels que l'ammonium,
les nitrates et les
silicates
augmentent
entre
juillet
e t
octobre en
amont de
l'embouchure Y ceci est dû aux apports des eaux continentales, le
barrage étant ouvert afin de laisser passer la crue. En novembre,
les
valeurs restent sensiblement les mêmes ou sont supérieures à
celles d'octobre sous l'action du mélange des eaux
continentales
piégées en aval du barrage et des eaux issiues de l'upwelling. Les
variations de M.E.S.
(matières en suspension) sont très foxtes :
les
valeurs sont 8 à 9 fois supérieures dans l'estuaire lors de
la cru,e (300 mg/1 en octobre). En dehors de la période de crue en
juillet comme en novembre, les valeurs sont 'comprises entre 20 et
70
mg/l.
Les faibles valeurs en novembre sont liées à la ferme-
ture du barrage.
En effet, en novembre a l'amont du barrage on a
des
quantités
de MES de l'odre de 160 mg/1 ;
ces
MES
restent
piégés par le barrage.
Le barrage a également une influence capitale sur la salini-
té en amont
son but étant d'arrêter la remontée
saline.
Toute-
fois,
la salinité observée en juillet en amont du barrage au fond
est de 31 %0 soit la salinité Observ@e en aval au fond à
cause
des
envois de
marée décrits plus haut:.. En
novembre, on
note
60

encore la
presence d'eau légèrement salée (3,5 %,) en amont du
barrage
malgré les vannes fermées.
Cette eau salée semble pour-
tant
provenir de l'aval,
la salinité variant suivant le
cycle
tidal comme à l'aval du barrage.
LES PERSPECTIVES
A
l'issue
de ces quelques constatations, il
nous
semble
priomordial
de poursuivre nos travaux en quantifiant les
diffé-
rents élèments étudiés afin de pouvoir faire un bilan des entrées
et des sorties tant au barrage qu'à l'embouchure.
Nous envisageons ainsi de faire une étude des échanges entre
les
eaux estuariennes et littorales afin de cerner
l'impact du
barrage
sur
l'évolution de l'environnement de toute cette
zone
(évolution des vasières, modifications biochimiques...).
61

UNIVERSIE CHEIKH ANTA DIOP
DEPARTEMENT DE GEOLOGIE
L'EVOLUTION DU LITTORAL DE LA LANGUE DE BARBARIE
PAR
MME SY-NIANG ISABELLE
63

:Nous
avons réalisé un suivi morphologique et sédimentologi-
que de 8 profils de plage (6 au droit de Saint-Louis, 1 au milieu
de la Langue de Barbarie et 1 à l'embouchure).
:Les tout premiers résultats de cette étude,
et notamment la
comparaison
des situations de juillet et octobre font
ressortir
essentiellement
une érosion importante,
notamment au
droit
de
Saint-Louis,
qui se manifeste par un recul de la crête oblique de
10 m (environ à Guet Ndar et de 2 à 5 m ailleurs.
C e
constat indique un déséquilibre du cycle saisonnier des
Plage:s
dans
la mesure où les études
itnté.rieures
considéraient
l'hivernage
comme une période d'engraissement et la saison sèche
comme une période d'érosion. Il se pose maintenant la question de
savoir
s'il s'agit d'un déséquilibre
temporaire,
pouvant
être
Compe]nsé
par un engraissement ultérieur de la plage ou bien s'il
s'agit d'un phénomène érosionnel structurel,
auquel cas se posent
des problèmes d'aménagement.
TJne
des causes responsables de 1"E:rosion enregistrée
pour-
rait
être
le blocage par le port de Nouakchott
des
sédiments
transportés
par la dérive littorale.
C: e
déficit
sédimentaire,
combiné
à la diminution des débits solide
et liquide du
fleuve
sous :L'effet des barrages,
pourraient entraîner de graves conse-
quences sur l'équilibre sédimentaire de la zone littorale.
Ces observations et questions quant à l'évolution de la zone
littorale
nous amènent à envisager des axes de recherche complii-
mentaire,
à savoir :
.- une extension du suivi de nos prcfils de pl.age, à la plage
sous
marine (profils bathymétriques,
sédimentologie des
fond;;,
mesures de suspensions).
-- une
étude
quantitative et
qualitative
des
transits
sédimentaires,
dans
la mesure du possible a l'aide de
traçages
radioactifs.
Dans ce cadre, on essaiera de quantifier le blocage
du transit sédimentaire par le port de Nouakchott.
64

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP
-----e-v-
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
---------
PROJET "CAMPUS"
L‘APRES BARRAGE DANS LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL
MODIFICATIONS HYDRO-DYNAMIQUES ET SEDIMENTOLOGIQUES
CONSEQUENCES SUR LE MILIEU ET LES AMENAGEMENTS HYDRO-AGRICOLES
Par
Alioune KANE
Remarque :
Le
programme
CAMPUS vise dans le cadre
d'une
association
sans
complaisance
entre
équipes ou
laboratoires
porteurs
potentiellement de ressources ou projet scientifiques de qualité,
à
accélérer et à
faire
aboutir
par
l'ensemble
des
moyens
appropriés
la mise en oeuvre de travaux utiles au
développement
et
novateurs
au
sein
de la
communauté
scientifique
internationale.
L'enjeu en est la mise en évidence de la valeur,
de l'importance des travaux de recherche menés par la
communauté
scientifique africaine sur son propre terrain.
Ils existent, ils
sont
méconnus,
leur
intendance,
leur
environnement
sont
déficients : CAMPUS a été créé pour modifier cette situation.
Ce programme a en conséquence un double objectif :
CAMPUS est d'abord un label de qualité.
Cela signifie qu'un
laboratoire,
qu'une
équipe
scientifique retenus pour un
temps
déterminé,
reçoit la reconnaissance, l'aval et l'encouragement de
ses pairs, par l'établissement d‘une convention selon laquelle un
laboratoire ou une équipe universitaire française s'associe à ses
travaux.
Le
programme
CAMPUS
est en second
lieu,
dans le
cadre
spécifique
des
attributions de ce
ministère,
une
ressource
nouvelle en coopération pour le développement et la réussite
des
laboratoires
universitaires et équipes de recherche des pays du
champ.
65

"CAMPUS" est un projet d'accord en%re :
- Le
Département de Géographie de la Faculté des Lettres et
Sciences Humaines de 1'Universite Cheikh Anta Diop de Dakar
- L'UER de
Géographie de
l'Université
L o u i s - P a s t e u r -
Straslbourg II
- Le Laboratoire de Sédimentologie Marine de Perpignan
- Le Centre ORSTOM de Dakar
- Le
Departement de Géologie de la Fa(cult:é des Sciences de
l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
l.-
OBJECTIFS GENERAUX
Ce programme de formation et de collaboration scientifique a
pour objectifs essentiels :
I- Le développement des études d'impacts liés à l'aménagement
de la vallée du fleuve Sénégal ainsi que du littoral ;
.- La
formation d'enseignants-chercheurs sénégalais de
haut
niveau.
2.-
DESCRIPTION DU PROGRAMME
Il s'agit d'étudier :
.- Les
modifications de la dynamique du milieu sous l'influ-
ence de la mise en eau des barrages ;
-- L'évolution
hydrogéomorphologique et sédimentologique
d e
la Basse Vallée et de l'estuaire ;
-- L'impact des barrages sur la vie économique et sociale.
3.-
OPERATIONS DE RECHERCHES
Plusieurs actions de recherches qui peuvent être
regroupées
sous plusieurs thèmes sont envisagées :
3 * 1.
La Dynamique fluviale
.
Définition du régime de crue ;
. Etude du cycle de l'eau ;
.
Relations eaux de surface/eaux souterraines - le rôle des
nappes alluviales dans le bilan hydrologique.
3.2.Les transformations de la morphodynamique du fleuve
Sénégal
C'est l'étude de l'érosion et de la degradation actuelle :
. La dynamique du lit mineur : sapement de rives concaves
l'érosion
latérale,
f'arase-
ment des seuils rocheux.
.
Evolution
de la Basse Vallée
alluviale et de ses
bor-
dures (lit majeur) :
* ravinement des berges
. actions éoliennes
. destabilisation des dunes.
3.3. Evolution des transports solides et d.issous
66

3.4. Modifications sédimentologiques
.
Détermination des taux et des aires de sédimentation, des
zones d'érosion, d'engraissement, de colmatage ;
.
Définition du
règime sédimentaire et de
ses
tendances
actuelles ;
.
Suivi
de la chimie des eaux,
de la courantométrie et de
l'évolution Littorale.
3.5. Cartographie cinématique et dynamique de l'êvolution
des paysages par des méthodes de télédétection
3.6. L'impact des barrages sur la vie économique et sociale
Ce programme de recherches
fondamentales a des implications
réelles pour le développement de cette grande unité naturelle que
constitue la vallée du Sénégal dont l'aménagement est une priori-
té du gouvernement sénégalais et des pays riverains.
67

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP
--e------v
INSTITUT DES SCIENCES DE L'EN-
VIRONNEMENT
----------
SYSTEMES DE PRODUCTION DE PECHE EN MILIEU
FLUVIO-MARITIME,
LACS ET MARIGOTS DU DELTA
ABDOULAYE SENE
69

INTRODUCTION
La
présente
communication
est extraite des
résultats de
recherche
socio-économique
sur
les Pêcheurs de
Guet
Ndar d e
Saint-Louis
(du Sénégal initiée entre 1982 et X983 dans le
cadre
des programmes du CRODI-ISRA sur les communaut&s des pêcheurs du
littoral.
Notre problématique s'articulait sur le thème du chan-
gement Socia:l dans les formes de production paysannes, rurales et
leur
mise en
orbite dans de nouve12.e:; logiques de
production
globalisantes.
Nous
disposons de données, historiques sociales et
économi-
ques
fondamentales explicatives d'un certain nombre de
constats
qui méritent d'être approfondies et analysées dans la perspective
de l'après-barrage.
Nous soulignerons quelques, thèmes relatifs à l'environnement
de la
pêche fluviale danem;e delta,
au contexte économique de
crise
à Saint-Louis au 19
siècle aont les répercussions
sont
profondes
sur le devenir des pêcheurs et par réaction à la
mise
en oeuvre de réponses stratégiq,ues et sociales dans la pêche.
PECHE FLUVIALE DANS LE DELTA
Le fleuve est un laboratoire de La technologie de navigation
et de pêche.
Les chantiers de construction de *Saint-Louis produisent de,ux
modèles d'embarcation :
- "taarE: pinku" : grosse barque pontée à gréements complexes
construite
par les charpentiers et menuisiers - barque spéciali-
sée
'dans le commerce de la gomme et du mil SUT
tout le long
IdU
fleuve jusqu'à NGalam.
- "Taarf:" simple, en proportions rE!duites, sert de moyen de
communication, de
transport
"gaalu ganjool" et est
aussi
u 12 e
embarcation d.e pêche.
A défaut de vent,
la pirogue est conduite par le système de
la
perche
(nyosu) ou est halée à bras d'hommes le
long de
:L a
berge.
:Les instruments de pêche sont tr6s diversifiés ;
les pièces
et nasses et enclos ont fait place à de nouveaux engins. La pêche
se
perfectionne et les familles s'individualisent. Le
commerce
europgen introduit l'épervier et diffuse la senne de plage ;
le s
filets
fixes
et les filets dormants sont confectionnés avec
a u
fil importé, à la manière européenne.
Deux
systèmes de
production induits pa:r
les
techniques de
captures dominent sur le fleuve- :
- Le système du daal :
----
migration à petite échelle à
séjour
alterné,
avec
une
masse considérable de main d'oeuvre sous
IL a
direction
d'un patron,
propriétaire de
senne,
ou basé sur
la
réunion de
plusieurs familles 'qui se fixent sur un territoire de
pêche commun.
- Le
système au "sayna", ou wrclk",
-----
système individualiste-
--.-
qui pratique le dépôt nocturne des filets.
Ces deux systèmes se pratiquent pendant la grande saison de
pêche
qui
va de la période froideà celle des aux
eaux
claires
(décembre à avril).
Le
marché
est
quasiment dominé par une
famille,
par un
70

produit.
La commercialisation et la
transformation du
poisson
sont accaparées par les femmes.
.
A partir de la fin du lgeme siècle et tout le long du 20eme,
la
pêche fluviale nourrit Saint-Louis et exporte sur Dakax ainsi
que
les
autres centres urbains et escales arachidieres
par le
rail. Saint-Louis : la crise de 1830-1850 :
L'introduction
du navire à vapeur
accélère
un chômage massif.
La
pêche est une alternative économique et sociale pour la
grande masse des indigènes,
des laissés pour compte du déclin de
la traite de la gomme.
Elle est le refuge des couches
défavori-
sées
qui vont bénéficier de l'apport des métiers de
calfateurs,
de matelots, de charpentiers et de manoeuvres du commerce au long
cours fluvial.
Dans le Gandiolais, les cultures maraîchères avaient pris le
,pas sur la vente du sel et le cabotage à l'embouchure.
Marché du
poisson en croissance à Saint-Louis, bond
démographique : aboli-
tion de l'esclavage
- villages de liberté.
Début du 20e e siècle,
GRUVEL compte près de 500 unités de
pirogues de Guet Ndar en mer et sur le fleuve.
Le
milieu fluvio-maritime concentre la majorité des activi-
tés de pêche ;
en hivernage,
la pêche se déplace vers la mer et
en amont du fleuve, sur les marigots et lacs.
RENAISSANCE DE TECHNIQUES ET DIVERSITE :
- Maniement individuel : Epervier et harpon (kajj)
--------
- Par groupe restreint :kili avec deux personnes en eaux peu
----
profondes pour pêcher crevettes et petits poissons.
Sabal,
filet planté sur deux longues perches dans la rivière
-_---
lors
de la marée montante,
plusieurs filets sont réunis lors du
dépot - pêche des capitaines et courbines ;
cette forme de pêche
s'appelle
Rok.
Avec le même filet on peut faire la pêche à la
---
dérive
ou Sayna :
les filets sont mouillés,
la pirogue
relève
-----
l'ancre et
suit
le sens du courant qui entraîne les
filets :
équipage
composé d'une personne adulte et de mousses.
Pêche de
nuit pour la capture des mulets.
- Par
groupe
élargi :
procédé nouveau à
Guet
Ndar
avec
l'introduction de la
Senne de plage qui a fait faire un
bond
----- -- ----
considérable à la pêche,
est facteur de transformations économi-
que et sociale majeures dans le milieu du pêcheur,
En schématisant,
les techniques en cours sur le fleuve sont
soit de type passif (sabal) soit de type actif
(épervier,
kili,
serine).
Les
instruments
peuvent remplir une fonction
purement
d'autosubsistance (' capture
immédiate
pour la
nourriture
------m-----s--
quotidienne et
capture de poissons d'amorce) ou
une
fonction
---N--N
commerciale,
- - - - - - - - - -
avec
conflit et opposition entre pêcheurs de sabal ou détenteurs
de senne - production marchande nettement affirmée.
Le
marché constitue un enjeu considérable au sein des
com-
-----
munautés de pêcheurs.
L'accès aux instruments perfectionnés, la
créativité
accrue dans l'amélioration des techniques existantes,
l'augmentation du volume débarqué,
sont des facteurs qui
remet-
tent en
cause la confirmité aux
saisons
traditionnelles,
aux
croyances, aux rites aux pratiques coutumières.
7 1

Le marché détermine
l'évolution du milieu pêcheur et
signe
la
tendance
à une perte graduelle de son indépendance et de la
maftrise
de ses conditions de travail.
:c 1 faut
dire
toutefois
qu'il n'y
avait
pas vraiment au depart
d'inégalités
criant.es
tenant
aux conditions de travail,
à la possibilité d'accès
a. u x
territoires de pêche qui sont reconnues pour toutes les
familles
et
confirmées
par la coutume.
Les conflits ne sont pas
encore
saillants.
L'unité de production est basée sur la famille.
Le travail-
leur
est membre de la collectivité familiale en tant qu‘unité de
consommation
et de production,
unité d'habitation s
les
ins-
truments sont une propriété familiale et chaque membré concourt à
leur fabrication.
La multiplicité des intérists en concurrence sur le fleuve et
les
diverses interdictions et réglementations de
l'activité de
pêche
dans
la zone fluviomaritime vont progressivement
pousser
les
pêcheurs de Guet Ndar à s'orienter vers la mer et à
adopter
des stratégies de migration,
caractéristiques
de leur professio-
nalisation en mer.
D'autre.s
groupes
de pêcheurs
.t r ad i t i o nn e 1 s
interviennent
également
d.ans
le bassin du fleuve ':
les "Waalo-waalo" d e l a
vallée,
les
Subbalbé (sing.
Cubbalo) du Fuuta et les
pêcheurs
Soninké",
groupes moins étudiés sont interessds au développement
de
la pêche du fleuve,
dans la perspective
de
l'après-barrage
d'autant plus que ce sont les populations qui sont concernées par
le retour au pays.
72

VOLET
: RECHERCHE EN SCIENCES SOCIALES
Les
différentes
interventions
au cours du
séminaire
ont
déploré
l'absence de
données
sociales
par
rapport
aux
connaissances biologiques,
climatiques etc...
sur les problèmes
de pêche et d'environnement aquatique dans le delta et la
vallée
du
fleuve
Sénégal.
Les informations qui
existent,
sont
bien
souvent insuffisantes,
éparpillées,
fragmentaires et ne sont pas
intégrées
dans les stratégies de recherche en milieu
aquatique.
'Dr,
les enjeux de l'après-barrage mettent en évidence la nécessi-

d'études socio-économiques approfondies intégrées aux projets
(de
développement
sur l'ensemble du bassin du fleuve Sénégal et
en
étroite collaboration avec les instituts,
les organismes de
recherches et les sociétés de développement des Etats concernés.
Le développement de la pêche et l'évolution de
l'environne-
ment en milieu aquatique ne peuvent être appréhendés sous le seul
angle
local et de manière unilatérale,
par exemple,
les consé-
quences
des
aménagements
hydro-agricoles sur la
pêche ne se
réduisent pas en une simple reconversion des pêcheurs en
paysans
de
l'agriculture
irriguée ni que la pisciculture soit la
seule
alternative
crédible au recul de la pêche sur le fleuve et
dans
les lacs. Le développement de la pêche est au coeur des enjeux de
l'après-barrage
avec le retour des populations et que même
dans
l'hypothèse favorable d'un essor aquacole,
il est à redouter des
conflits fonciers entre agriculture et culture piscicole.
Il s'avère,
par conséquent, indispensable et urgent de met-
t r e
en place des stratégies de recherche
socio-économique
bien
cohérentes
pour
aboutir à des résultats d'application
concrête
sur les systèmes de production en milieu aquatique.
73

REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE
----_----w--e
CENTRE NATIONAL DE RECHERCHE AGRONOMIQUE
ET DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE(CNRADA)
PROJETS CNRADA/AGRES II (Mauritanie)
ABOU NGAM (Directeur technique du CNRADA)
et
MARK LYNHAM (Chef du projet AGRES II)
75

Avant
d'aborder
les
problèmes qui préoccupent le
présent
séminaire, il
nous a paru Uti:le de présenter les institutions que
nous
représentons en vue de les faire connaître aux
séminaristes
qui
appartiennent à une importante gamme d'organismes :
sénéga-
lais, mauritaniens,
sous régionaux et internationaux.
1 .-
BREVE PRESENTATION DU CNRADA
Créé par décret no 74208 du 7 novembre 1974, le Centre Natio-
nal de Recherche Agronomique et de Déve.loppement Agricole (CNRADA)
est un établissement public à caractère administratif,
ayant pour
objectifs d'organiser,
d'exécuter et 'de diffuser tous les travaux
de
recherches intéressant l'agriculture et la promotion des
pro-
ductions agricoles en général.
Ayant établi son siège et ses principales stations de recher-
che à Kaédi, le CNRADA dispose de stations secondaires à Kankossa,
Sélibaby,
Bawkéol,
Rosso et Nouakchott. 1.1 dispose également des
points d'appui à Foum Gléita, Boghé, Kiffa et Atar.
:Le centre est structuré suivant une approche mixte
(départe-
ments
produits et
départements disciplines) qui couvre
les 10
domaines suivants : horticulture, cultures vivrières et oléagineu-
ses,
défense des cultures, systèmes de production et transfert de
technologie,
pédologie et
fertilisation,
agro -climatologie et
gestion de l'eau,
agro-foresterie et culture fourragère, semences
et conservation des ressources phytogénétiques,
machinisme
agri-
cale, méthodologie et documentation.
La coopération de la Mauritanie avec .La France, les USA et la
FAO,
vient de doter le CNARADA de : 5 laboratoires, 2 blocs admi-
nistratifs et
1 centre de documentation.
Ceci accroît de
façon
notable la capacité scientifique du centre.
Depuis sa
création,
la CNRADA a testé et mis au
point un
certain
nombre
de variétés productives adaptées
aux
conditions
agro-climatiques de la
Mauritanie. Il a en
outre
développé
plusieurs
techniques
culturales
qui ont été
adoptées
par
les
paysans.
Cependant, le
CNRADA est confronté a des contraintes
dont,
entre
autres, la
faiblesse des moyens financiers
alloués
par
1'Etat et la pénurie des cadres
(3 chercheurs en activité contre 7
en formation).
Le
CNRADA collabore avec les structures nationales de
déve-
loppement
et avec beaucoup d'organismes régionaux et
internatio-
naux de recherche.
2.- PRESENTATION DU PROJET AGRES-II
Le
projet de recherche agricole 11 en Mauritanie (AGRES
11)
est
un projet de recherche plurisdisciplinaire sur
les
systèmes
agricoles
et sur la vulgarisation des acquis de la recherche dont
le but est d'améliorer les systèmes de cultures et de
production.
Ce projet de coopération entre le CNRADA et l'Université d'Arizona
est financé par ~'USAID.
Jusque là cantonné dans la recheche thématique en station, le
CNRADA,
grâce au projet AGRES-II, integre désormais dans sa Stra-
tégie, la méthodologie d'approche de la recherche sur les çystèmes
de production agricole.
76

En
dehors
des expérimentations en station et des essais en
milieu paysan,
des prospections générales et des études
spécifi-
ques ont été
réalisées par le projet.
Parmi celles-ci figurent 2
études sur la pêche dans la vallée du Gorgol en Mauritanie.
L'objectif fondamental de ces études était de situer la place
de la
pêche dans les systèmes de production en usage dans
cette
partie de la vallée du Sénégal.
Les résultats de ces études
vont
maintenant
vous
être présentés par Mark LYNHAM,
Chef du
projet
AGRES-II.
3 .- TRAVAUX REALISES
Le
projet
AGRES II
avec le Centre National de
Recherche
Agronomique et de Développement Agricole (CNRADA) ont réalisé deux
enquêtes ou missions de prospection sur les systèmes de production
C? t
deux études sur la consommation et nutrition dans la vallée du
fleuve Sénégal.
Les études ont été faites par des équipes pluris-
disciplinaires. Quelques résultats de ces études sont :
1°) L'importance de la pêche dans l'alimentation des
paysans
de la vallée du fleuve ;
2") La pêche était le métier le plus important,
avec l'agri-
culture, dans la vallée même ;
3")
La pêche,
en réalité,
est une activité importante dans
les
systèmes
de production de la vallée du fleuve, à
côté
des
marigots dans la région du Guidimaka et autour du lac Foum Gleita.
Mais avec la sécheresse,
la quantité et la qualité de pêche,
surtout dans le fleuve Sénégal,
ont diminué. Les pêcheurs se sont
tournés, de plus en plus vers l'agriculture. Nous avons trouvé que
plusieurs
pêcheurs ont bénéficié du développement des
périmètres
irrigués tout au long du fleuve parce qu'ils ont pu acquérir des
terres. Enfin, les pêcheurs pratiquent l'agriculture irriguée.
En
même
temps dans les régions situées à 1"arrière de la
vallée,
les
paysans ont remplacé la viande par le
poisson. La
viande
étant
plus chère et moins abondante à cause de la
sé-
cheresse, la
demande pour la pêche a augmenté dans le sud de la
Mauritanie.
Cette
demande
est satisfaite d'une
part
par
des
entrepreneurs
venant
de Nouakchott
avec du poisson
de mer et
d'autre part par des entrepreneurs basés au lac de Foum Gleita.
Ainsi,
nous
avons
trouvé que la pêche était
une
activité
vraiment
importante
et indispensable dans les systèmes de
pro-
duction de la vallée du fleuve Sénégal et de la région du Guidama-
ka.
Pour cette raison, le projet AGRES-II a voulu faire une étude
spécifique sur la pêche fluviale dans la vallée.
Ce
(qui v a
suivre est un résumé du
rapport fait
par
Don
RIVARD, consultant sur la pisciculture à l'université d'Arizona.
- Il y a un besoin pressant d'augmenter la quantité et d'amé-
liorer la qualité de la pêche pour la consommation en
Mauritanie.
CC?
besoin
résulte de la diminution des poissons dans le
fleuve
Sénégal et
aussi de l‘accroissement de la demande pour la
pêche
due
à l'augmentation de la population sur le fleuve
spécialement
du côté mauritanien.
Les projets de pisciculture dans la vallée du fleuve
Sénégal
sont
parmi
les
projets les plus appropriés que les
agences de
développement pourraient réaliser en Mauritanie.
La
pêche
est un mode de vie pour tout un peuple
(la
caste
77

/-Y.,_.-.“-----.--
*--IIIIuI---
,_-.-
----
Sulbalbé).
Il y avait une longue tradition (de consommer du poisson
et tout un système de commercialisation est demeuré en place.
:Les
populations sont conscientes du déclin de la peche dans le
fleuve
et
souhaitent apprendre de nouvelles techniques pour améliorer la
pêche.:Les buts de l'étude étaient de :
1") Déterminer la situation actuelle de la pisciculture
dans
la vallée du fleuve et les recherches en cours sur la pêche ;
2”)
Déterminer la possibilité et la rentabilité des
projets
sur 1.a pisciculture en Mauritanie ;
3*)
Identifier les sites les plus appropriés pour un
pro.jet
Pilot*e ;
4*)
Identifier
et collecter des échantillons
des
poissons
fluviaux les plus consommés par les maurita:niens ;
5') Identifier une (ou plusieurs) espèce(s) de poissons
con-
sommés, en plus du Tilapia, en vue de .Les étudier à Tucson.
-------
:Les
bailleurs de fonds et les agences de developpement,
qui
sont intéressés ou qui veulent initier des projets de pisciculture
dans la vallée du fleuve Sénégal,
devraient accepter de faire des
investissements
à long terme.
Les pro:lets de
pisciculture
sont
réalisables dans la région du Gorgol.
Mais ils .demandront 10 à 15
ans pour être rentables.
:Les
deux recommandations les ~111s importantes formulées
I? a r
Don RIVARD sont :
:1 o )
Etablir
et développer une l:Ic.ison plus étroite avec le
CNROP
pour
éviter les duplications de travail. Le
centre
doit
collaborer à l'avenir avec le CNROP pour mener des études spécifi-
ques.
2') Solliciter l'affectation de deux ou trois volontaires de
corps de la paix.
Les
autres
recommandations de !."etude ncus semblent
diffi-
ciles à réaliser à court terme en Mauritanie.
Pour
l'instant nous pouvons apporter une contribution à un
programme global de recherche comme l"a indique Monsieur NGAM.
4.-
PERSPECTIVES ET AXES DE COLLABORATION
La
recherche agronomique semble présenter à priori peu d'in-
térêt pour les recherches sur la pêche et la pisciculture.
Le
présent
séminaire
vient
de
nous
<donner
une
preuve
éclatante
que
les efforts de recherche et de développement
dans
quelque domaine que ce soit,
doivent faire largement appel à
cl e s
compétences diverses.
Dans
cet
ordre d'idée le CNRADA de Kaédi pourrait
apporter
aux autres organismes nationaux de recherc'he sur la pêche
(CNR~P)
ou
aux
organismes sous-régionaux ou internationaux
une
contri-
bution si modeste soit- elle dans les domaines ci-après :
- rizi-piscisulture,
- place de la pêche dans les systèmes de production agricole
- valorisation
des
résidus de recolte et l'utilisation
des
tourteaux de sésame dans l'alimentation des poissons,
- collaboration
avec le CNROP de Nouadhibou pour
mener
des
études
socio-économiques
sur
la pêche continentale et
sur la
pisciculture.
78

INSTITUT FRANCAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE
POUR LE DEVELOPPEMENT EN COOPERATION
CENTRE ORSTOM DE DAKAR - HANN
LE BILAN DE L'EAU ET DE LA MATIERE SUR DE GRANDES ENTITES
GEOGRA-
PHIQTJES DE LA FRANGE SAHELIENNE.
GEODYNAMIQUE RECENTE ET ACTUELLE
DU BASSIN VERSANT DU FLEUVE SENEGAL.
Par
JEAN YVES GAC
79

Cette
étude
menée depuis 1980 iar 1'ORSTOM sur
le
fleuve
Sénégal
s'inscrit dans le cadre d'un programme plus Vaste SUT "La
connaissance
du milieu physique et des régimes
hydrogéochimiques
des grands bassins tropicaux et équatoriaux pél:iatlantiqUeS".
Il
s'agit d'établir le bilan global (de l'eau et de la
ma-
tière
ainsi que leurs fluctuations interannuelles en
quantifiant
sur de longues périodes, les éléments et les matériaux minéraux et
organiques
exportés en solution ou sous forme particulaire dep,uis
les
,provinces de 1' amont vers les occians ou les sites de
dépôts
continentaux (plaines d'inondation et r3e dépression lacustre).
La
période d'étude (1980 - 1988) englobe les trois
s t a t u t s
successifs
CiU
système fluvio-lacustre :
é t at:
naturel
(1980 -
1983),
période
transitoire (1983 - 1'386) *avec: l'édification an-
nuelle
du barrage de Rheune,
enfin le statut définitif avec
les
deux
barrages de Diama et de Manantali et la gestion artificielle
des
potentialités
de la crue.
Au cours dues deux
premières
pé -
riodes, les différents thèmes de recherches ont porté sur :
- la
dynamique actuelle des vie:lx paysages
latéritiques à
l'amont
des
rivières dans le Fouta Djalon
(phénomènes
d'érosion
des sols, d'a:Ltération chimique et de .transports),
- le transfert et les flux de m;i%i.$re dans le cycle de l'eau
entre l'amont et l'aval des bassins,
- l'organisation de
la chaîne sedimentaire le long de la
vallée
alluviale dans les sites de d('Lj?ots
continentaux
(plaines
d'inondation et lac de Guîers),
- la
caractérisation
et la modklisatior. des invasions
ma-
rines dans la basse vallée,
- la
régulation hydrogéochimique du
dispositif
fluvio-la-
custre et son évolution en fonction des aménagements successifs,
- le
développement des phénomènes; de brumes sèches et
leur
intelligence pour les reconstitutions paléogéoclîmatiques.
Ces
différents travaux ont donne lieu à une très large dif-
fusion
sous forme d'articles ou de mC!moires et ont été à la
base
des
recommandations ayant permis la
construction du
barrage de
Rheune
qui a été fermé selon nos prévisions juste avant l'arrivée
des eaux salines.
L'après-barrages
est
aujourd'hui d'actualité et le
fleuve
dans
son statut définitif de nouvelles
conditions
artificielles
m a i s
durables de fonctionnement. Au souci antérieur de favoriser
une
démarche de bilan doit désormais 6St.re associée
une
approche
raffinée des mécanismes à petite éche2.l.e.
C'est l'objet du Pro:jet
d'étude
sur l'évolution hydrologique et hydro'géochimique de l'en-
vironnement fluvial (eau douce), fluvio-lacustre (eau saumâtre) et
estuarien
(eau salée) dans la vallée du Sénégal.
80

INSTITUT FRANCAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE
POUR LE DEVELOPPEMENT EN COOPERATION
-----------
CENTRE
ORSTOM DE
DAKAR-HANN
-----w----w
PROGRAMME DE RECHERCHE DU DEPARTEMENT HYDROLOGIE
DE L'ORSTOM DANS LE BASSIN DU FLEUVE SENEGAL
Par
JEAN PIERRE LAMAGAT
81

Le programme est entièrement développé dans le cadre del'OMVS
(Direction de l'Infrastructure Régionale).
Il correspond aux pro-
positions
faites par 1'ORSTOM en réponse à une demande de
1'OMVS
(mai 1987).
Le
but est de fournir à 1'OMVS un "outil" lui permettant de
gérer
en temps réel les ouvrages hydrauliques récemment
réalisés
dans la Vallée du fleuve. Le programme s'intitule :
"Prévision des débits de gestion des ouvrages communs de 1'OMVS".
Le projet se déroulera en deux phases :
lère PHASE : ler janvier 88 - 31 décembre 1989
programme
: Création d'un modèle de propagation des ondes de crues
entre le
barrage
de Manantali sur le Bafing,,
les
stations de
Oualia sur le Bakoye et de Gourbassy sur la Falémé,
d'une part et
le barrage de Diama d'autre part.
Création d'une banque de données hydrologiques et
climatolo-
giques.
Installation
de 6 stations
de télétransmission qui
fourni-
ront
les éléments nécessaires au modèle pour fonctionner en temps
réel, soit :
- *Oualia sur le Bakoye,
- *Gourbassy sur la falémé,
- Dakka-Saidou sur le Bafing (apports dans la retenue),
- Sonfara sur le Bafing (station aval barrage),
- *Rayes sur le Sénégal (Bakoye t barrage de Manantali),
- *Bakel sur le Sénégal (entrée dans la vallée),
- Kaedi sur le Sénégal,
- Dagana sur le Sénégal.
La
station de Dakka-Saidou a été installée par le
programme
OMS (Oncho).
Elle n'est pas activée en ce moment et 1'ORSTOM doit
la prendre en charge dans le présent programme.
Dagana
sera
équipé à l'aide du matériel existant à
l'heure
actuelle
à Bakel (station ORSTOM de Koungani qui ne
fournit
que
des cotes).
Les
stations
marquées d'un astérisque sont prévues dans la
première
tranche
de financement.
Les stations CHLOE C
prévues
transmettent des hauteurs,températures de 1"eau au niveau du
(cap-
teur de pression,
conductivités.
En moyenne le satellite fournit
de 4 à 12 enregisrements par jour suivant les orbites de
passage,
le
délai
le plus long entre l'enregistrement et la
transmission
dans la banque de données n'excèdant pas aheures.
Le
modèle de propagation constitue en lui-même un
programme
de
recherche ;
la méthodologie analytique basée sur l'étude
des
temps
de propagation a été mise au point par l'équipe chargée du
projet. Le
développement de cette methodologie est inscrit
dans
les
programmes
DEC,
elle doit permettre dans un
proche
avenir
d'évaluer l'impact de la sécheresse ou de tout changement
d'équi-
libre climatologique sur le niveau des nappes phréatiques superfi-
cielles.
L'ORSTOM
a la responsabilité de former les agents qui seront
intégrés à la future Agence de Gestion des aménagements.
L'équipe est constitué de 2 Chercheurs "sénior",
1 Ingénieur
d'étude,
1 Technicien, 1 Chercheur "junior".
2ème PHASE
: juillet 1989 - décembre 1990
82

Installation de
cinq autres
stations de
télétransmission
permettant
d'améliorer les temps de prévision au niveau de Manan-
tali. Modèle statistique des apports du barrage connaissant la
pluviomètrie au 30 juillet sur le bassin amont.
Modèle économique permettant la gestion en temps réel du "M3"
d'eau transitant par la retenue.
Monographie
du fleuve Sénégal incluant la qualité des
eaux,
environnement, mise à jour "avant barrages".
Modèle
hydro-pluviométrique
de fonctionement du
bassin du
fleuve Sénégal.
83

REPUBLIQUE
ISLAMIQUE DE
MAURITANIE
_------------
MINISTERE DES PECHES ET DE L'ECONOMIE MARITIME
--------------
CENTRE NATIONAL DE RECHERCHES OCEANOGRAPHIQUES
ET DES PECHES
PROJET
"DEVELOPPEMENT PISCICOLE DE
LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL"
Par
BOUBACAR LY
85

“a-,
W-a
-.1,I”
.--,-
--11
--
1. GENERALITES
Les
conséquences
graves de la secheresse dans les
pays du
Sahel
ont révélé le rô le important de la production piscicole des
eaux continentales.
En effet,
la pêche en milieu continental était,
avant 1970,
une
source
majeure de nourriture et ane activité
rentable
Malheurerusement,
la situation de la pêche continentale s'est
modifiée
de manière radicale vers la fin des années 70,
suite à
l'absence
d'inondations
(reproduction en zones inondées pour la
plupart des espèces de poissons) et à la surexploitation des fonds
de pêche,
le lit mineur du fleuve devenu seul lieu de
concentra-
tion des poissons où ils sont hautement vulnérables. La production
a
ainsi baissé
de plus de la moiti.6 :
30.000 tonnes en 1967 et
moins de 10.000 tonnes à l'heure actuelle.
Parallélement à cela,
la population riveraine ne cesse d'ac-
croître,
la région étant très favorable à la sédentarisation. La
nécessité,
'devant une telle situation,
d'augmenter la production
alimentaire
dans le but de subvenir aux besoins en protéines
des
populations
oriente l'attention vers la
mise en valeur des
eaux
exploitées :jusqu'ici moins rationnellement que les terres.
Le
projet intitulé "Développement piscicole de la Vallée du
fleuve Sénégalll que nous présentons,
est la reprise avec actuali-
sation
chiffrée du projet de recherche CNROP/PA,/I élaboré en 1980
par le service de la recherche halieutique et continentale.
2. POURQUOI CE PROJET ?
Plusieurs raisons peuvent être l?voquées,
mais la principale,
celle
qui
nous oblige à entreprendre des
mesures
d'aménagement
pour contribuer à l'amélioration des conditions de vie des popula-
tions riveraines rurales après plusieurs années de sécheresse, est
de redresser le niveau de production de la pêche continentale.
Les
deséquilibres
hydrologiqucs
ont fait
disparaître
les
principales espèces de poissons à vakur économique très importan-
te,
telles que Hetrobranchus SP.,
Heterotis niloticus
allant
------------- --- _._.------.--- ---------
jusqu'à perturber l'apport en poisson TErais pour une grande partie
des populations riveraines.
La viande d'élevage,
autrefois,
une des sources
"tradition-
nelles" en proteines animales,
fait cruellement défaut, le bétail
étant fortement touché par la sécheresse.
La
pêche maritime.,
bien qu'avec un :meilleur
rendement, ne
pourra
pas
combler le déficit proteique 'des
populations,
faute
d'une part de moyens de conservation 'et de distribution
efficaces
i
d'autre part,
ce sont généralement des poissons non prisés des
habitants
qui
sont envoyés à l'intérieur du pays (par exemple :
Sardinella maderensis et S.
aurita). Ces poissons sont achetés à
---------- ----------
------
500 UM la charge de camionëtte,
la piece revendue à 10 UM (=envi-
-
ron 8,3 FCFA) en milieu rural.
Nous pouvons affirmer,
sans risque de nous ,tromper,
que
3. a
faune ichtyologique du fleuve Sénégal est sérieusement touchée par
les
aléas
climatiques
(sécheresse) m
En plus
des
modifications
écologiques,
les
barrages
prévus sur le fleuve (le
barrage de
Diama
déjà achevé ;
celui de Manantali en cours de construction)
86

ne
manqeront
pas
d'influer
négativement
sur
les
pêcheries
fluviales,
en effet,
les espèces estuariennes
(ethmaloses, mu-
lets,crevettes...),
qui
entaient
pour une large part
dans
les
prises
effectuées
dans le
Delta, ne
vont
plus
remonter le
fleuve.La
solution aux changements de situation qui s'offre à nos
yeux est la formulation d'une stratégie d'aménagement et de
déve-
loppement
piscicoles des masses d'eau déjà exploitées
intensive-
ment et propager la pisciculture partout àù elle serait possible.
3.0BJECTIF
3.l.Objectifs généraux :
3.1.1. Saisons de pêche :
L'instauration de saisons de pêche, en commun accord avec les
pays concernés par le cours d'eau (fl.
Sénégal) devrait permettre
de reconstituer la faune icthyologique.
Il faudra surtout
inter-
dire la pêche pendant la montée des eaux,
période correspondant à
la reproduction de la plupart des
espèces de poissons.
L'utili-
sation des engins de pêche destructeurs, comme les sennes de plage
doit
également
se faire sous contrôle avec révision
des
mail-
lages.
3.1.2.Stations d'alevinage :
Nombreux
sont les lieux de pêche devenus pauvres.
Il faudra
penser à repeupler ces endroits et un des moyens consiste à dispo-
ser de stations de production de jeunes poissons qui seront déver-
SOS dans le fleuve, aux endroits choisis à cet effet.
3.2.0bjectifs spécifiques :
3.2.1.
Objectifs
spécifiques à court terme :
c'est-à-dire
réalisable durant les 36 mois du projet.
3.2.1.1. Situation de l'exploitation des eaux douces :
La détermination de la production piscicole d'un fleuve et la
place
de la pêche dans l'économie de cette région 6tant des
élé-
ments
indispensables avant toute entreprise d'aménagement et de
développement
piscicoles,
le projet se propose d'abord de cerner
la
situation de l'exploitation des masses d'eau
naturelles
(les
dernières études d'évaluation datent de 1972).
3.2.1.2. Possibilités et essais d'élevage en eau douce :
En matière de pisciculture,
la Mauritanie est au point zéro.
C'est pourquoi des essais sont nécessaires et les résultats (s'ils
sont
positifs)
seront mis à la connaissance de ceux qui
désire-
raient en faire un
bon usage.
3.2.1.3.
Restauration
des
stocks
de
retenues
artificielles :
87

La
retenue de
Foum-Gleita (sur le Gorgol Noir)
offre
une
image caractéristique des nouveaux réservoirs,
à savoir certaines
niches écologiques restées "vierges". De plus une intense activité
de
peche
s'y déroule.
Il serait indispensable
d'introduire de
nouvelles
espèces de poisons d'interêt non
seulement
économique
mais aussi biologique.
3.2.2.
Objectifs
spécifiques 2 long terme :
(réalisables
aprés études sur le terrain).
3.2.2.1.
Initiation aux nouvelles techniques piscicoles:
La plupart des villages situés su.r les bords du fleuve
Séné-
gal
{se sont adaptés à la nouvelle forme d'activité que
constitue
la
culture
du riz irrigué,
qui occupe plus de la moitié de la
population
active.
L'eau est disponible toute l'année,
les
r i -
zières
peuvent
être
utilisées doublement :
culture du
riz et
élevage du poisson.
3.2.2.2. Encadrement des ruraux :
Le
personnel du
projet devra pours,uivre
son
objectif en
encadrant les habitants de la région i.ntéressés par les
nouvelles
activités
piscicoles
(pisciculture,
rizipisciculture...).
Les
conseils
pratiques leurs seront fournis et en même temps le
per-
sonnel
se fera l'intermédiaire entre les autorités et les person-
nes désireuses de faire de la pisciculture une nouvelle
activité,
pour leur faciliter l'acquisition de matériel nécessaire (aliments
pour
les
poisons,
engrais,
engins de pê:che...) et l'octroi de
crédits.
4.METHODOLOGIE
Le fleuve Sénégal est long de 1800 Km,,
dont 850
intéressent
la Mauritanie. Vouloir suivre l'évolution des pêcheries à tous les
niveaux de debarquement est pratiquement chose difficlement réali-
sable, vu
les moyens en personnel dont dispose le projet.
C'est
pourquoi,
nous avons pensé adopter une approche qui consisterait à
choisir
des
points
de débarquement pour la
pêche
commerciale
(effectuée
par les pêcheurs eux-mêmes) et des stations de
p6che
expérimentale
(celle réalisée par nous).
C'est ainsi que
Rosso *
Lekceiba,
Kaédi
et Foum-Gleita ont '@té r'etenus comme
principaux
centres d'activités.
4.1. Définition des conditions d'exploitation des eaux douces
4.1.1. Etudes des pêcheries
Les sites retenus seront visités mensuellement.
Dans chaque
site trois jours seront consacrés aux échantillonnages de la pêche
commerciale qui seront axés sur :
- le poids total de capture (et par pêcheur) ;
- le poids individuel de certaines espèces importantes .
Pour
la pêche expérimentale,
pour laquelle nous disposerons
8%

de plus de temps, les travaux seront plus élargis :
- poids total ;
- poids individuel par espèce ;
- mensurations : longueur totale et/ou standard
hauteur du corps
Des
mesures, physico-chimiques seront effectuées dans
chaque
station visitée et porteront sur :
-l'oxygène
- le pH
- l'alcalinité
- la température de l'eau
- la transparence
- la conductivité...
4.1.2. Enquêtes :
Des
enqêtes
seront menées avec l'appui de
l'économiste du
CNROP,
dans les marchés et auprès des consommateurs, pour connai-
tre non seulement le prix du poisson mais aussi les variations des
captures suivant les saisons.
4.2. Possibilités et essais d'élevage en eau douce :
Durant les missions qui nous conduiront le long du
fleuve,le
recensement
de tout ce qui peut intéresser la pisciculture et son
développement futur sera fait, à savoir :
- intéressement manifeste des populations locales ;
- sites favorables (sols aptes,
disponibilté en eau,
en en-
grais, en aliments...) ;
- marchés économiques (prix avantageux).
Des
esais seront réalisés en laboratoire (dans des aquariums
et en étangs, si possible, à 1a"base".
4.3. Restauration des stocks :
Les poissons,
retenus pour l'empoissonement,
feront l'objet
d'un
contrôle prophylactique pour éviter qu'ils
n'apportent
des
maladies
"nouvelles"
dans les
réservoirs.
C'est
pourquoi
ils
devront
séjournér pendant un certain temps dans de petits
étangs
conçus à cet effet, près de la retenue.
5.RESULTATS ESCOMPTES :
AU terme du projet (36 mois) on devrait disposer d'éléments:
- sur la biologie de certaines espèces de poissons :
L'une
des
causes de l'échec de la pisciculture en
Afrique
dans les premières années après l'indépendance,
est la
confusion
des espèces (MICHA, 1972). Donc, il nous faudra bien maîtriser les
connaissances acquises sur les poisons intéressants pour l'élevage
et le système qui leur conviendrait le mieux.
- sur la production par espèce de poisson :
La
surexploitation d'une espèce donnée peut être vérifiée au
niveau de
la production.
Des recommandations seront alors
for-
m u l é e s
afin
d'éviter sa disparition.
Par exemple
interdire la
pêche de l'espèce de poisson pendant une période,
ou orienter la
8 9

pêche sur d'autres poissons moins exploités.
- sur le prix du poisson :
Ceci nous montrera le poisson préferé des
populations.
Par-
tant d.e ce fait,
la pisciculture sera axée sur cette (ces) espèce
(SI.
6. BENEFICIAIRE :
L'aménagement
rationnel des plans d'eau profitera à l'ensem-
ble des populations riveraines rurales, et plus particulièrement :
-. aux pêcheurs : ces derniers vont pouvoir de nouveau exercer
leur
métier
et par la même occasionl
satisfaire
leurs
besoins
protéiques et obtenir des revenus.
- consommateurs :
les habitudes alimentaires seront retrou-
vées.
-- jeunes :
ils vont pouvoir disposer d'emplois à plein temps
et ne penseront plus à quitter le terroir pour la ville.
- CNROP :
cet organisme scientifique ne sera pas en
reste,
car
il va pouvoir élargir son 'champ d"actior1.s dans la
recherche
qui n'était alors consacrée qu' au domaine maritime.
7. FORMATION :
Le projet exigerait les services d'un personnel qualifié, et
c'est
dans ce cadre que la formation à éte demandée.
Une
bourse
avant-projet
est
déjà
octroyt&e à un technicien du
CNROP
pour
suivre
les cours de pisciculture au C:entre
de Formation piscicole
de Bouaké, en Côte d'ivoire.
Des voyages d'études sont aussi prévuz,,gour lwechercheurs :
- en
Côte
d'ivoire :
21 jours en 2-
et 3
année
pour
l'aquaculteur ;
-- au Canada/USA
: 3 mois p,our le biologiste
Il est prévu de former les paysans par le personnel du projet.
8. COLLABORATION :
Le
fleuve Sénégal étant le point de rencontre de
plusieurs
secteurs de développement :
agriculture,pêche, industrialisation,
navigation,
urbanisation...,
la collaboration entre eux pour une
meilleure gestion des ressources, ne peut ~qu"ê'tre souhaitée.
I 1
existent
des services où certains volets se
recoupent.
Nous
pensons,
par
exemple,
au CNROP qui a un projet où il
est
question d'empoissonner la retenue de Foum-Gleita, administrative-
ment placée sous la responsabilité de la SONADER. En même temps la
SONADER a,
elle aussi, un projet avec: un volet '"pêche artisanale"
relevant de la compétence du Ministère des p$c:hes et de l'économie
maritime (Direction de la pêche Artisanale),
Donc,
ces
services
devraient se
soutenir les uns les autres pour atteindre le
but
visé : augmenter la productivité des eaux douces. La collaboration
permettra
d'éviter la
duplication dans les actions
qui
seront
menées dans une région donnée.
Les
services
plus expérimentés
seront
régulièrement
con-
sultés. Par exemple, 1'OMVS (Organisation pour la Mise en Valeur
du fleuve Sénegal) disposant de données d'avant-barrages ; le CRDI
(Centre
de Recherches pour le développement
International),
non
90

seulement
POUX
le financement du projet mais aussi le
suivi en
favorisant
les contacts entre les différentes équipes
concernées
par le fleuve Sénëgal.
9. MOYENS A METTRE: EN OEUVRE :
Personnel existant :
un aquaculteur.................36
mois
un biologiste..................03 mois
un économiste..................03 mois
un technicien..................36 mois
Personnel sollicité
un enquêteur........ . . . . . . . . . . . 36 mois
un chauffeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 mois
un expert-conseil............ 1,s mois
Matériel existant : aucun
Matériel sollicité :
matériel scientifique
matériel de pêche
matériel de transport
matériel de camping
1. 0 .
BUDGET :
U n e
fiche
financière
de 12.392820 UM a
été
demandée. Ce
montant est ainsi réparti :
-CONTRIBUTION CNROP ( 3.068329 UM) :
. Salaires
1 ayuaculteur
1 biologiste
1 économiste
1 technicien
. Matériel
fourniture et matériel de bureau
-CONTRIBUTION CRDI (9.325491 UM)
. Salaires
1 enquëteur
1 chauffeur
. Matériel
scientif./techn.
véhicule
. Fonctionnement
missions,
carburant, entretien....
91

REPUBLIQUE DU SENEGAL
-me------,-
INSTITUT SENEGALAIS
DE RECHERCHES AGRICOLES
CENTRE DE RECHERCHES OCEANO-
GRAPHIQUES DE DAKAR-THIAROYE
---w-w----
PROGRAMME DE RECHERCHE SUR LE SYSTEME
PECHE DU FLEUVE SENEGAL
PAPA SAMBA DIOUF
93

1 .-
MOTIVATIONS ET OBJECTIFS ::
Depuis deux décennies,
la Vallee du Fleuve Sénégal est
mar-
quée
par toute une série de perturbations de l'environnement dont
les effets sur les systèmes d'exploitliition halieutique sont consi-
dérables.
Actuellement,
un ambitieux programme de barrages et d'aména-
gements hydro-agricoles est en cours,
Dans ce programme, la pêche
est laissée pour compte.
Il est probable que ces initiatives entraîneront de nouvelles
modifications qui vont se surimposer aux premières. Or,
par rap-
port aux systèmes d'information devant servir de base au
dévelop-
pement halieutique, on constate que :
- les connaissances disponibles sur le Bassin du Fleuve Séné-
gal sont dépassées et très partielles ;
- depuis près de vingt ans,
il n'y a aucun suivi statistique
fiable des pêcheries de cette région ,:
- il n'y
a encore aucun dispositif de mesure des
modifica-
tions qui seront induites par les aménagements en cours sur
l'en-
vironnement
aquatique,
les
ressources
et les systèmes de
prod-
uction halieutique.
C'est dans ce contexte que le C.R.O.D.T.
envisage de
mettre
en place un programme pluridisciplinaire intégré de recherches s u r
l'environnement aquatique et la pêche du Fleuve Sénégal.
Ce programme a pour objectifs :
- d'appréhender
la dynamique dei:; systèmes d'exploitation des
ressources aquatiques dans le nouveau contexte environnemental ;
- de
fournir
dans une région oi‘~ les
connaissances
sur la
pêche sont limitées ou dépassées,
le!:; données de base néc!essaires
aux projets de développement de la pêche et de la pisciculture.
Les
recherches
seront orientée:; vers le meilleur
*c
compromid
possible
entre
l'acquisition des co!1naissances de
base et
les
préoccupations du développement.
2.-
ACTIONS DE RECHERCHES
Le programme est constitué de deux composantes :
la pêche et
la pisciculture.
2.1. Volet pêche :
Opération 1 : Physico-chimie et production des eaux
Une
partie
des
données hydrologiques pourra
être
acquise
auprès de 1'OMVS et de 1'ORSTOM.
Les paramètres qui seront mesurés sont :
la température, la
salinité,
l'oxygène dissous,
le PH,
les sels nutritifs
(azote,
phosphore,
silicate),
les matières en suspension, les productions
primaire et secondaire, le benthos et les macrophytes.
Cette
action durera deux années,
à la suite desquelles, un
suivi
léger sera effectuée.
La zone d'étude couvre la partie du
fleuve subissant l'influence du barrage de Diama.
Opération 2 :
Une
enquête cadre sur tous les
points de
débarquement et
centres de pêche du fleuve sera
réalisée
deux
94

fois la première année, puis une fois par an si nécessaire.
Au
cours de cette enquête sera effectué un recensement
des
unités et engins de pêche, de même qu'une typologie des engins.
L'enquête cadre devra être faite simultanément sur les
rives
mauritanienne et sénégalaise selon la même méthodologie. Il se-
rait
souhaitable de réaliser l'enquête en collaboration avec le
CNROP
(Mauritanie) la Direction de l'océanographie et des Pêches
Maritimes
(DO~M) I le
Ministère de la Protection de la
Nature
(MPN) et le département système de 1'ISRA.
Opération 3 :: Suivi des débarquements :
A
partir
des résultats de l'enquête cadre,
les
principaux
points
de débarquement seront
sélectionnés,
puis
régulièrement
échantillonnés.
IJn
suivi
des paramètres biologiques et
écono-
miques sera assure.
L'aire
d'étude prévue est la zone d'influente de Diama.
Opération 4 :: Bio-écologie des espèces
Cette
opération
vise à compléter
les
connaissances
déjà
acquises
de manière à ce que l'on puisse reconstituer les cycles
vitaux des principales espèces pêchées. Il faudra pour cela :
- déterminer les périodes et les zones de reproduction :
des
pêches
expérimentales seront réalisées tous les mois
pendant un
an,
puis tous les deux mois pendant un an et demi,
au niveau des
centres de
debarquement
surveillés,
en collaboration
avec le
CNROP;
- déterminer les périodes et les zones d'abondance des
:j uvé-
niles
à l'aide de pêches expérimentales avec une petite senne de
rivage à maille de 8 mm de côté ;
- suivre les variations d'abondance des adultes ;
- étudier les migrations et les croissances.
L'aire
d'étude est la zone d'influente de Diama et la
durée
de trois ans.
Opération 5 : Etude des systèmes de production :
La zone d'étude ira de l'embouchure à Matam. Cette opération
comporte trois actions :
- étude
des formes traditionnelles de gestion
et d'aménage-
ment de la ressource et de l'espace (durée 2 ans) ;
- étude
des
rapports pêches et activités
non
halieutiques
(durée 1 à 2 ans);
- étude des migrations des pêcheurs (durée 1 à 2 ans) ;
Opération 6 : Technologie des engins :
L'aire
d'étude
sera la même que celle de l'action 5
et la
durée, de deux ans.
95

2.2. Volet pisciculture :
Il faut signaler que la pisciculture n'est pas pour le moment
une priorité.
En effet,
il semble plus raisonnable d'attendre de
savoir comment 1'OMVS va gérer les re:$,sources hydriques du
fleuve
pour entreprendre des études.
Les actions ayant trait à la pisciculture,
auront comme zone
d'étude la
partie
du bassin située en amont de
Diama et se
borneront aux opérations suivantes :
Opération 1 :
- Appréciation
de la rentabilité économique et
financière
de la pisciculture sur la base des projets existants.
-Evaluation
des
réactions
socio-éthnologiques
des
communautés de
paysans
vis-a-vis de cette
forme de
mise en
valeur.
Opération 2 : Recensement aérien des plans d'eau :
Opération 3 :
Il sera effectue un
13 u iv i
des
paramètres
physico-chimiques,
de la biomasse chlorophyllienne,
des courbes
de croissance des différentes espèces de poissons et du rendement
à l'hectare.
3.-
COLLABORATION EXTERIEURE
La collaboration avec 1'ORSTOM est déjà acquise avec l'affec-
tation
au CRODT de Philipe CECCHI,
Jean-Jacques ALBARET et
Ber-
trand MILLET.
La
collaboration avec l'Univers.i-t.5 et
particulièrement
1. e s
départements
de Géographie (programme Campus),, de
Géologie, de
Biologie
et de l'IFAN est souhaitable,
II en est de même pour le
CNROP, le Ministère de la Protection de la Nature, la DOPM, 1'OMVS
et la SAED.
96

COMPTE RENDU DES DISCUSSIONS SUR LES EXPOSES
DES ORGANISMES DE RECHERCHE
97

COMPTE RENDU DES DISCUSSIONS SUR LES EXPOSES DE
L'UNIVERSITE DE DAKAR
Rapporteur : MOUSTAPHA KEBE
P.P.
VINCKE :
Poux le
problème de la
salinité en amont de
Xiama, i l
faut
noter que les barrages de Diama et de
Manantali
sont
conçus pour fonctionner ensemble.
Or Diama a gagne 1 an sur
Manantali
dont
le rôle sera de stabiliser les eaux du
premier.
C'est
ce qui explique les phénomènes de pénétration du sel obser-
vés.
Il
est prévu la
construction d'une digue du coté
mauritanien
pour compenser le déficit lié au fonctionnnement depuis
plusieurs
années de la digue sur la rive droite.
D .
LEUNG TAG :
En 1979, à
l'issue
d'un séminaire
organisé par
l'UNESC0
et auquel participaient 10 pays de l'Afrique de l'Ouest,
:Le programme COMARAF
a été mis en place.
Financé par le PNUD, il
il
pour objectif principal la création d'un réseau de
chercheurs
(et
de centres de recherche) des pays de l'Afrique de l'Ouest et
d e
l'Est
pour mener en commun des programmes de
recherche. Il
s'agit d'un programme ambitieux qui devra couvrir la période 1988-
1.990 et dont l'avenir est lié aux résultats obtenus par les diffé-
rents pays participants.
Dans un
premier temps l'accent est mis sur
les
recherches
fondamentales
dont
l'objectif est d'utiliser les résultats
dans
les actions de développement.
1, e
projet EPEEC constitue une association à laquelle tout le
monde peut adhérer en bénéficiant d'une subvention de 1'UNESCO.
A.
SENE : Existe-t-il
des recherches en Sciences Sociales dans
le cadre du projet EPEEC ?
D .
LEUNG
TACK :
Nous
essayons
d'établir
des
ponts entre les
différentes
disciplines,
comme
ce
fut le
cas
pour
les
programmes
Sine
S a l o u m e t
Casamance.
Nous
avons
déjà
travaillé
avec
des
économistes
et
des
sociologues.
Le
projet
est ouvert à toute personne venant avec sa proposition de
programme de recherche qui sera intégrée dans l'ensemble à
condi-
tion de
fournir un rapport sur les résultats pour justifier
les
fonds utilisés.
A.
FONTANA :
I l c?st
curieux de
constater
que l'Université de
Dakar
ne s'associe pas aux organismes de recherche comme
l'ISRA,
dans le cadre du projet CAMPUS?
En outre, quels sont les liens entre
les différentes actions
de recherche du projet CAMPUS,
le nombre de chercheurs impliqués,
les objectifs et la coordination avec les structures de développe-
ment? La
durée
CiU
projet paraît courte au regard
des
actions
prévues?
A.
KANE
:
La
durée du
projet
(3an.s)
a été
fixée
par le
b a i l l e u r d e
fonds (Ministère français de la
coopération). Le
projet regroupe des chercheurs des départements de Géographie (10)
99

..~--I-c.

g .
< _ _
<, ;-_
y_x1c
*.- .r.,“l.I.-..~.--Y--.--.----
et
de Géologie (2) de l'université de
Da'kar,
du laboratoire de
Perpignan
s~:t,a,dt,ta;U~~vCh~~~~eu~~?,Strasbourg
(6) et de
l'OR-
STOM(4),
'
s, Le projet est actuellement
en début d'exercice.
M. SA :
Les fondements
de la
coopération
et de
la collabo-
ration
méritent
d'être longuement cli.scutes au cours de ce
sémi-
naire.
1. SY : Le département de Géologie n'$e st pas encore membre à part
entière
du projet CAMPUS.
La coordination des actions des orga-
nismes travaillant dans la zone est fcndamentale et constitue le
but de ce séminaire.
M.
DIAGNE : Le
projet
CAMPUS est orienté
vers la
recherche
fondamentale.
Comment
en faire béneficier le
développement? La
première préoccupation du projet est le delta (du barrage de Diama
à
l'embouchure);
or l'objectif de la mise en place des
barrages
est
l'autosuffisance
des
populations rurales
plus
concentrées
entre Diama et l'amont.
A.
KANE :
Nous prenons
acte de
~0s. préoccupations et
pensons
que l'Université va se tourner vers 1~ Développement.
1.
GNINGUE :
Avez-vous
toutes
les compétences requises dans le
cadre du projet CAMPUS? Quel est le montant du financement?
A.
KANE :
Dans le
domaine des Sc.i.ences Sociales,
nous
avons
déjà bénéficier des compétences de M.
LERIC OLLAIS .
Le montant du
financement n'est pas encore determine.
A.
FONTANA
: Quelles
sont les actions de recherche effectivement
menées à ce jour ?
A.
KANE
: Nous
avons fait
récemment
une mission de 10 jours
dans la
zone,
ce qui nous a permis d'effectuer des
mesures de
courantométrie, de
déboisement et de sédimentation sur les
amas
coquillers. M . SALL a fait sa thèse s,ur la vallée du fleuve Séné-
gal
et devra en principe participer a ce seminaire
pour
exposer
ses résultats.
M. SA
:
Le
but du
projet ne
peut pas être la
thèse de
doctorat.
A. KANE
: Dans sa formulation le projet CAMPZJS vise la formation
et la publication
C. DIAW
: Le déclin de la pêche
dans le fleuve Sénégal a engen-
dré d'importantes migrations des populations de la région, notam-
ment des pêcheurs walo-walo et cuba10 vers la Casamance. L"impact
des
bouleversements
qui vont s'opérer avec les barrages sur la
pêche constitue une perspective qui doit être introduite dans la
recherche et
qui
dépasse largement le cadre de la
vallée du
fleuve en raison de la complexité des mouvements de populations.
100

COMPTE
RENDU DES DISCUSSIONS SUR L'EXPOSE DU PROJET
CNRDA/AGRES II
Rapporteur : CHRISTIAN CHABOUD
CHABOUD :
On a parlé de pêcheurs agriculteurs,
de quelle ethnie
sont-ils ?
R.
Ce
sont des Ha1 Pulaar (toucouleur) pêcheurs
reconvertis
dans l'agriculture.
La distinction pêcheurs/agriculteurs n'est pas si tranchee.
Les pêcheurs ont toujours pratiqué l'agriculture.
Commentaire de LAZARD
sur le
projet
pêche du
barrage de FOUM
GLEITA : il y a deux ans,
j'ai fait une enquête
dans cette zone,
j'ai recensé
30 pecheurs maliens,
32 sénégalais, 14
maurita-
niens (toucouleur) y
Les pêcheurs mauritaniens de Kaedi
préfèrent
devenir
mareyeurs
plutôt que de se déplacer pour pêcher dans le
barrage de
FOUM GLEITA,
situé à une centaine de
kilomètres de
Kaedi.
R.
Il y a beaucoup de pêcheurs étrangers à FOUM GLEITA qui est à
l'origine
une région sous-peuplée,
habitée par des éleveurs no-
mades.
Depuis
15 ans,
on observe un développement de la
rizi-
culture.
Les
autorités ont décidé de promouvoir une colonisation
agricole de cette région. On vient d'achever la seconde tranche de
la mise en valeur, ce qui va augmenter la population.
CHABOUD :
Connaît-on
la quantité perdue par
évaporation
dans
cette retenue de barrage ?
GAC : l'évaporation est estimée à 6 mm/jour
LAZARD :
on perdrait environ 400 millions de m 3 par évapora-
tion
La quantité restante utile peut être estimée à 100 millions
de m3.
GUEYE :
Concernant le volet piscicole du projet,
quelle est sa
rentabilité ?
R .
Ceci
nous
renvoie au débat de la veille. La
rentabilité
estimée l'a été sur la durée du projet.
Or il faut compter 10 à 15
ans pour espèrer que cette activité soit rentable.
101

COMPTE RENDU DES DISCUSSIONS SUR LES EXPOSES
DE L'ORSTOM
Rapporteur : JEAN LUC SAOS
LAZARD :
Les cultures de décrue seront-elles privilégiées ?
Quelles
pourront
être la durée et l'importance de la
crue
artificielle ?
N'y a t-il pas de bilarzhiose dans le lac de Guiers ?
LAMAGAT :
les cultures de décrue seront privilégiées
jusqu'en
1991.
Avec
le barrage plein,
il n'y aura pas de
problème, on
pourra coiffer la pluie optimale nécessai 5e à l'agriculture. On
table sur un de volume e 8 milliards de m
ce qui devrait permet-
tre l'inondation possible de 80 % des surfaces inondables pendant
une
durée pouvant atteindre 1 mois.
Il
serait bon d'avoir pour le 25 juillet l'espèrance de la
saison des pluies (étude statistique).
Les
problèmes
rencontrées
l'an dernier ont été dus à la
fermeture
trop
précoce de la retenue pour des raisons de
con-
traintes techniques de l'entreprise constructrice du barrage.
VINCKE :
En ce qui concerne le paludisme et la bilarzhiose,
des
problèmes pourraient apparaître avec la disparition des eaux sau-
mâtres.
Pour le paludisme,
seules les moustiques piquant les ani-
maux
peuvent
se reproduire en eau
saumâtre,
contrairement
aux
espèces piquant l'homme,
qui elles,
ne se reproduisent qu'en eau
douce.
Pour
la bilarzhiose,
le principal vecteur est un gastéro-
pode d'eau douce, le bulin. Il est présent dans le lac de Guiers -
mais pourtant la maladie n'y est pas encore.
La bilarzhiose intestinale ne remonte pas jusqu'au Nord du
Sénégal ;
par contre,
à Guédé-chantier 60 % de la population est
atteinte de
la bilarzhiose urinaire,
maladie à
évolution
très
lente (10 ou 15 ans).
Au
niveau du lac,
seuls 3 ou
4 cas ont été signalés chez
des personnes âgées venant d'autres régions.
On ne signale
aucun
enfant
affecté bien qu'ils fréquentent l'eau aux périodes chaudes
(périodes a risques).
Il
serait nécessaire d'éduquer les populations : ne
rien
déverser dans l'eau, ni urine, ni défécation. Et en ce qui concer-
ne le paludisme,
ne pas laisser de source d'eau calme.
Le danger
existe mais on peut l'éviter.
Dans la zone sud du lac de Guiers,
aucun parasite
(furco-
sercaire) n'a été trouvé dans les bulins. par contre, on note leur
présence dans le Nord du lac (non salé).
DIJRAND :
Quel est le volume de la crue ? et de la retenue ?
103

LAMAGAT : La moyenne (depuis 1904) est de 20 milliards de m3 mais
on s'est aperçu récemment que les pertes par infiltration ont Bté
multipliées
par 3 (problème de recharge des nappes) et qu'à Diama
on ne peut pas espèrer plus de 30 % à Diarna,
alors qu'à Bakel on
conserve encore 95 %
L. GUEYE : Le réservoir est-il suffisant ?
LAMAGAT :
I13peut stocker jusqu'à 11 à 12 milliards de m3 et 8 à
9 milliards m
sont suffisants.
GUEYE : Peut-on assurer cette année les cultures de
contre-sai-
son ?
LAMAGAT : Oui
J.R.
DURAND
: soulève le problème de 1“évaporation qui peut être
de 5 à 6 mm/j et
donc alle5 jusqu'à .::,3O m/an ce qui représente-
rait plus d'l milliard de m .
M.X.
Soulève le problème des contraintes,
LAMAGAT :
Ces contraintes seront fixees par un comité de l'eau.
Avec la modélisation,
tout projet pourra être testé. Le
modèle
sera fiable car nous disposons de très longues séries de données,
par exemple à Kayes, les debits sont connus depuis 1898.
CECCHI
: Quelle est l'importance du lac de retenue de Diama ?
LAMAGAT
2
: La retenue pourra couvrir une superficie de 340 km , et
la
côte
sera de + 2,50 m (quand la
digue ,
côté
mauritanien,
sera terminée).
M.X.
Quand le modèle sera-t-il opérationnel ?
LAMAGAT :
un premier modèle provisoire sera au point d'ici la
fin juin.
HA : Comment
sont
initiées les études menees par
1'ORSTOM ?
Quels sont vos rapports avec les organismes de la région ?
GAC :
L'initialisation
des programmes de recherches ORSTOM se
fait
en concertation avec le gouvernement
sénégalais.
I 1
est
tenu compte du contexte scientifique, du volet
aménagement et du
volet formation.
- En
ce qui concerne le fleuve
Sénégal,
nous
collaborons
essentiellement
avec les organismes suivants :
SONEES -
css -
Université
- OMVS -
M.X.
Si un pisciculteur veut prendre centact pour une information
sur la crue, à qui doit-il s'adresser ?
L A M A G A T :
A l'agence de gestion,
projet QRSTOM/OMVS,
â Dakar,
place de l'Indépendance.
104

J.R.
DURAND :
Demande des précisions sur les résultats bilan de
l'eau et de la matière :
les résultats sont clairs pour le bilan
de l'eau mais le sont moins pour ce qui est de la matière.
N'y a
t-il pas de résultats fondamentaux ?
GAC :
Le problème est que depuis 1981, il n'y a pas eu de grosse
crue et donc pas d'inondation sauf dans le lac de Guiers.
On
peut cependant dire que le tonnage des matières en
sus-
pension est de 2 millions de tonnes,
la quantité de matière orga-
nique est de 45 000 tonnes à l'embouchure.
J.R. DURAND
: Quelles sont les perspectives de ce programme .
GAC :
Une synthèse finale. Pour cela, on attend les résultats du
bilan
hydrologique.
On ne peut rien faire sans avoir les débits
précis. Il serait intéressant de continuer les mesures car après la
fermeture
de Manantali,
il y a toujours le
Bakoye et la
Falémé
qui fonctionnent naturellement.
105

COMPTE
RENDU DES DISCUSSIONS SUR L'EXPOSE DU CNROP
Rapporteur : CHRISTIAN CHABOUD
NDIAYE :
Quelle
est la répartition spatiale des
10000
tonnes
capturées
? Quelles sont les espèces intéressantes pour la pisci-
culture. Comment harmoniser la réglementation des pêches entre le
Sénégal et la Mauritanie ?
LY :
Sur les quantités et leur répartition :
- Il
existe
peu de
statistiques
fiables
permettant de
répondre.
- Sur
les
espèces intéressant
potentiellement
l'activité
piscicole
: il en existe beaucoup. Il est nécessaire de les tester
avant de
les
introduire.
Il faut tenir compte des
leçons
des
projets piscicoles d'avant l'indépendance.
:LAZARD
souligne la faiblesse du dispositif d'enquête existant.
CHABOUD :
Pensez-vous pouvoir exécuter toutes les prévisions du
projet dans les délais prévus ?
LY .
Durant les 36 mois nous pensons faire de la
vulgarisation
après initiation du projet (études, recensement). Nous ne pensons
pas faire directement de la pisciculture.
Nous en somme au stade
d'étude et d'expérimentation.
107

COMPTE
RENDU
DES
DISCUSSIONS
SUR
L'EXPOSE
du CRODT
Rapporteur : CHRISTIAN CHABOUD
NDIAYE : Quelle est la méthodologie retenue pour faire intervenir
les différents organismes concernés ?
‘P.S.
DIOUF : A priori, il ne devrait exister aucun problème pour
mettre en place une collaboration.
C'est une question de volonté
des différents partenaires.
POWLES :
Cet atelier est
déjà
un cadre de collaboration.
THIAM :
La démarche du CRODT est différente de celle des autres
organismes. Le
CRODT semble prudent et pense pourtant venir en
appui pour la pisciculture, ceci semble contradictoire ?
FONTANA : La
contradiction
n'est
qu'apparente.
Nous
sommes
effectivement
prudents
pour deux raisons.
La première est
que
nous
ne savons pas encore comment seront gérées par
1'OMVS
les
ressources
hydriques. La
deuxième
est
qu'absolument
aucun
résultat
probant n'a encore été obtenu en pisciculture
dans la
Vallée du Fleuve. On ne peut donc nier dans ce cas l'existence de
problèmes, et
qui
ne sont certainement pas uniquement
d'ordre
technique.
Toutefois,
nous n'avons pas pour autant le droit de rejeter,
à.
priori.,
la pisciculture puisqu'elle peut représenter une
des
a.lternatives :
mais il nous paraît plus positif de faire
avant
tout un
bilan critique et très objectif de ce qui a
déjà
été
réalisé
et dégager les causes pour lesquelles tous les
projets
cnt jusqu'à présent échoué. Ces résultats permettraient peut-être
de concevoir la pisciculture de manière differente,
c'est-à-dire
pas
uniquement
dans
un cadre
techniciste, et
d'induire
des
recherches
vraiment
utiles. Je
vous
renvoie
pour
cela
aux
remarques
pertinentes
qui
ont été faites précedemment
sur ce
sujet par Chimère DIAW.
Commentaire DIAGNE :
La
recherche doit être en amont du
développement.
FONTANA : En fait, le problème
est plus complexe. Le dilemme qui
se
pose à la "Recherche pour le développement" est qu'elle
doit
être
en mesure non seulement de satisfaire des demandes, à court
et
moyen terme,
du dévelopement mais également d'anticiper
sur
1 ce s
problèmes
potentiels que pourrait rencontrer le
Développe-
ment.
comment
donc
satisfaire cette deuxième exigence, sinon en
mettant en
place des programmes "amont",
forcément à
contenu
apparent plus fondamental. Aussi, la composante no 1 du projet du
CRODT
devrait vous satisfaire.
En matière de recherche pour le
développement,
miser uniquement sur le court terme est,
ni plus
ni moins, suicidaire.
1 0 9

Commentaire de Moctar BA :
On regrette l'absence de l'OMVS, afin de mieux connaître sa
politique de
gestion
de ressource,
ses options en
matière de
développement.
Il y a nécessité d'une coordination plus
étroites
entre
les organismes concernés par la recherche et le
developpe-
ment dans la Vallée du Fleuve.
Commentaire de VINKE :
Il existe un comité national de l'après-barrage, qui dispose
d'une
cellule après-barrage au sein du Ministère du Plan et de la
Coopération.
DURAND :
Souligne qu'au cours du dernier comité scientifique
de
l'ISRA, a été posé le
problème des relations avec ce comité.
VINCKE :
Ceci est étonnant,
car 1'ISRA dépend du Minist-ère
du
développement Rural.
C.
DIAW : Ceci ne garantit pas le transfert des informations

se procurer les informations sur l'apres-barrage ?
VINCKE
: la cellule dispose d'un fonds de documentation.
BA :
Soyons concrêts :
il y a responsabilité de la bureaucratie
dans la circulation de l'information.
110

RECOMMANDATIONS
111

A.- RECOMMANDATIONS GENERALES
1. Les différents milieux :
--- ---------- -------
Pour définir un langage commun, la zone d'étude a éte divisée
en 3 zones principales :
- le fleuve dépuis la jonction du Bafing fjusqu'à Bogué,
- le lac,
équivalent de la zone d'influente amont du barrage
de Diama,
- l'estuaire, en aval du barrage,
2. Cartographie :
---------_-_
L'OMVS
prépare
actuellement une carte détaillée qui
pourra
être utilisée comme base.
Il
faut
cependant envisager l'aspect
dynamique
des
plans
d'eau, de
1"occupation des sols (in:rluence des rejets
d'irriya-
tion)
de l'extension des macrophytes aquatiques, de
l'évolution
générale du paysage dans la vallée. L'utilisation de la télédétec-
tion notamment l'imagerie SPOT est, ici, indispensable.
3.
Synthèse
des
___----- ---
connaissances de
-------------.. --
base
---.-.-
disponibles en
---- -------- --
sciences humaines
-------- --------
Il
est apparu nécessaire,
à court terme ,
de compléter la
synthèse
documentaire portant sur la socio-economie,
l'histoire,
les
données
de pêche et la terminologie
vernaculaire.
Pour ce
faire,
les
documents
des bibliothèques suivantes
devront
être
consultés :
-Université Cheikh Anta Diop (centrale et facultés)
-0RSTOM Bel-air et Hann
-1FAN Dakar, Saint Louis
-Archives nationales
-0MVS Saint Louis
-ENDA
-Bailleurs de fonds ex : USAID, Banque Mondiale...
-Inspection des Eaux, Forêts et Chasses de Saint Louis
-Ministères techniques
-Secours Catholique
-Mission d'aménagement du fleuve Sénégal (années 50).
Il
faudra prendre contact avec les chercheurs et les
orga-
nismes
ayant
travaillé dans la régioc
(Université
Cheikh
Anta
Diop,
ORSTOM,
Département systèmes de l'ISRA, Barry historien,I-
FAN, SONED,Corps de la Paix, Volontaires du progrès...
Par
ailleurs,
l'amélioration
Ides
systèm.es
d'information
semble indispensable.
4 .- Recommandations sur les mécanismes et les structures
-___ ----------_
--- --- -----.l"-l--
---- --- -------_---
Le
groupe
de travail souhaite la mise sur pied d'un
c o m i t é
scientifique et technique qui aura pour rôle :
112

- d'effectuer un suivi des travaux ;
- d'identifier les intervenants ;
- de mettre en commun les moyens disponibles ;
- de
permettre
les contacts entre les
différents
interve-
nants.Ce comité devra se rèunir dans un bref délai, après le sémi-
naire.
113

B .- RECOMMANDATIONS SUR LA STRATEGIE DE RECHERCHES
L'objectif
du programme d'étude est d'aider à la
meilleure
exploitation
du milieu aquatique nouveau,
résultant de la
cons-
truction des 2 barrages et de la gestion des ressources en eau.
Il
s'agit
donc
de connaître la
ressource
exploitable en
fonction des nouvelles conditions de milieu.
Pour la commodité de
la discussion, les quatres thèmes comp'lémentaires suivants ont Sté
abordés :
- le milieu physique et la qualité des eaux,
- la ressource et son exploitation,
- l'environnement socio-économique,
- l'aménagement et la mise en valeur des ressources.
Dans ces quatre domaines,
il convient d'étudier ou définir :
a)
l'état des lieux,
b) les mécanismes de l'évolution c)
les
contraintes pour la gestion.
l.- Milieu physique et qualité des eaux :
------ -------- -- --- ---- --.-- .-----
l.l.-
Evolution du paysage :
a) par cartographie dynamique dont il a été fait mention
précédemment :
. extension des surfaces en eau et des plaines d'inondation,
.
développement
des macrophytes dans les zones qui ne
sont
plus touchées par la langue saline,
*
répartition
du paysage dans la vallée occupation des sols
et des diverses pratiques culturales dont les effets sur la
nappe
phréatique et les rejets d'eau usée auront un impact sur la quali-
té de l'eau.
b) dynamique côtier-e au niveau de Saint-Louis et de la langue
de Barbarie.
1.2.- Erosion,
transport et sédimentation (matières dissou-
tes et solides1 :
C'est un des rares domaines pour lequel i:L existe des données
fiables sur la période avant barrages.
Il est important de savoir
quelles
fractions des limons resteront. dans les zones inondables,
et
quelles
fractions sédimenteront en amont de Diama
ainsi
que
celles qui continueront d'enrichir la mer ; toutes évolutions qui,
à une autre échelle,
posent de graves problemes dans la vallée du
Nil et en Méditerranée.
1.3.- Hydrodynamique :
Déplacement des masses d'eau sous l'effet de l'onde de maree,
du vent et des apports dans les zones d'influente amont et aval du
barrage de Diama.
Effets sur la sédimentation, sur :La turbul.ence et la pxoducti-
114

vité primaire et l'érosion des bexges.
1.4.- Relations
entre
les eaux de surface et la
nappe
phréatique :
11 existe un grand déploiement de piezomètres déjà installés.
Ils doivent permettre de suivre les échanges entre l'eau douce du
fleuve et les eaux salées de la nappe dans une région où les sols
ont
tendance à l'alcalinisation plus ou moins rapide en fonction
des pratiques culturales.
1.5.- Physico-chimie , hydroclimat :
Les
conditions
de milieu et leurs
variations
(verticales,
horizontales et dans le temps) déterminent des biotopes différents
dont la productivité et les espèces exploitables varient sensible-
ment.
Parmi les principales variables à prendre en compte
figurent
s a l i n i t é ,
structure verticale en oxygène et température, turbulen-
ce et turbidité, biomasse phytoplanctonique, élëments nutritifs.
1.6.- Production du phytoplancton :
Dans
la zone d'influente (amont et aval) du barrage,
c'est
l'élèment
clé du réseau trophique et de la productivité,
sauf si
les macrophytes,
enracinés ou flottants, prolifèrent et créent un
support
aux épibiontes qui peuvent constituer alors la
base du
réseau trophique.
1.7.- Extension et écologie des macrophytes :
Dans un premier temps, l'étude sera essentiellement cartogra-
phique.
2. La ressource et son exploitation
-- --------- -- -- --------_---
2.1.- Inventaire des espèces
2.2.- Ecologie et biologie des espèces exploitées :
En l'occurence,
la cartographie permettra d'abord de définir
les principaux biotopes et leurs peuplements. Dans la phase tran-
___---_- -- ----- -----------
sitoire,
les
modifications
de la répartition des zones
salées
(dans l'espace et le temps) ne peuvent que modifier les
réparti-
tions d'espèces qui devront s'adapter et,
pour celà, établir des
stratégies.
115

- - _ , . ”
.

_ , ”

. . , . -

_ .
- - - . . - - - - - - .
a) Stratégies de reproduction :
En
fonction
des conditions de milieu :
pour
les
espèces
fluviales, la
chronologie
et l'extension des
plaines
inondées
semble
le paramètre le plus important:.,.
En région
lacustre,
des
nouvelles
espèces
peuvent utiliser l'absence de courant pour se
développer.
En aval du barrage, la sursalure passagère et l'absen-
ce
d'accès
à l'eau douce auront des conséquences sur la
repro-
duction des espèces euryhalines. Les observations peuvent amener à
définir des contraintes particulières de la gestion hydraulique.
b) Stratégies de croissance et d'occupation du milieu :
L'évolution
du milieu induisant 'une modification dans
l'es-
pace et le temps des biotopes, il importe de connaître les compor-
tements des espèces pour favoriser leur exploitation et, éventuel-
lement, améliorer leurs conditions de milieu.
2.3.- Enquête cadre
Il est
souhaitable,
dans
un bref
délai,
d'effectuer
une
enquête cadre qui portera sur :
- le recensement des unités de peche ;
- la cartographie des villages et des campements de pêche p
- la démographie ;
- l'utilisation du poisson ;
- le rôle des femmes ;
2.4.- Statistiques de pêche
La
récolte
des statistiques de pêche sera définie à
partir
des résultats de l'enquête cadre (centres significatifs, variables
mesurées...)
;
les
mêmes protocoles seront utilisés sur
les 2
rives.
Des
statistiques de pêche sur le bief situé en aval de Diama
sont disponibles à la DOPM.
En amont de Diama,
un bilan des sta-
tistiques de
pêche
de l'inspection régional
d.evra
être
fait.
De plus,
il semble indispensable de mettre en place une stratégie
d'échantillonnage commune à la Mauritanie et au Sénégal.
Il
serait
également souhaitable de connaître
les
prix du
poisson (le long de la filière),
les debarquements et les efforts
de pêche.
2.5.- Potentialités d'exploitation :
Leur étude repose sur les statistiques de pêche et 1e.s pêches
expérimentales.
Les variations enregistrées dans Iles statistiques et par
l e s
pêches expérimentales permettront d'estimer les potentialités, et
leurs variations en fonction des cond.i%ions climatiques et hydrau-
liques.
116

Les
observations pourront notamment mener à définir des con-
traintes de gestion hydraulique en ce qui concerne la pêche.
Dans le
domaine de l'exploitation,
et compte
tenu de la
présence
de nouveaux peuplements,
il est envisagé des études sur
la
sélectivité
des
engins ainsi que sur la
vulnérabilité
des
espèces présentes face aux engins de pêche.
3.- Environnement socio-économique
------------- ~~-~---------_~~
3.1.- Systèmes de production
Dans cette action de recherche devront être étudiés :
- les formes d'aménagement des ressources et de l'espacce ;
- les relations pêche - autres activités ;
- les migrations et l'histoire ;
- les techniques de pêche et les rapports de production ;
- les coûts et les revenus des unités de production ;
3.2.- Systèmes de distribution et de valorisation
Cette action devra être axée sur :
- l'étude des marchés et l'estimation de la demande
(complé-
ter
l'étude
du CRODT et examiner le problème de La
substitution
viande/poisson) ;
- les formes d'échange des produits de la pêche : autoconsom-
mation, don,
troc...
- les circuits de distribution et les flux commerciaux ;
- l'identification des agents économiques dans les filières;
- la transformation des produits. de la pêche ;
3.3.- Nutrition
Cette action comportera :
- l'estimation des besoins en protéines animales
- l'identification des déficits.
4. Aménagement et mise en valeur des ressources
_______--_-
-- ---- -- ------ - - ----------
4.1. Pisciculture
11
est urgent de faire le bilan des actions menées
dans le
passé
et d'autre part d'effectuer une analyse de l'impact
socio-
èconomique de cette activité.
Une
étude
de faisabilité sociale,
économique et
technique
devra être réalisée afin :
- de
définir les systèmes piscicoles possibles et
les
fac-
teurs de production nécessaires ;
- de
faire l'inventaire des facteurs de production dans
les
zones
éco-sociologiques
de la vallée
(sols,
eaux,
sociologie,
117

écologie etc...) ;
- d'évaluer les systèmes disponibies en fonction des facteurs
et choisir les systèmes à experimenter ;
- d'effectuer
un suivi des opérations en COUTS
(Matam III,
ROSSO, Lac de Guiers, Rakel...).
4.2.- Pêche
Une
étude des réglements en vigeur en Mauritanie et au Séné-
gal, et
de leur justification est à
entreprendre.
Cette
étude
permettra
d'aboutir à une actualisation et une harmonisation
des
réglements entre la Mauritanie et le Senégal.
En
outre,une étude de la gestion des ressources en
relation
avec la gestion de l'eau par 1'OMVS devra être faite.
Enfin,
une évaluation des options d'aménagement (ex : repeu-
plement ou équilibrage des populations des retenues) est recomman-
dée.
118

ALLOCUTION DE CLOTURE
Par
ANDRE FONTANA
Au nom du Directeur général de l'ISRA, empêché, je tiens tout
d'abord à exprimer, à l'ensemble des participants de ce séminaire,
mes
plus vifs remerciements pour avoir bien voulu au cours de ces
trois journées,
contribuer très activement aux débats relatifs à
l'environnement aquatique et à la pêche dans la région du Delta et
de la Vallée du Fleuve.
Le.5
échanges de vue et discussions qui ont eu lieu entre les
différentes structures de recherche,
les représentants des minis-
tères
techniques et des sociétés et organismes de
développement
ont
été extrêmement instructifs et enrichissants.
Ils ont notam-
ment
permis de mieux cerner les préoccupations du
Développement,
de
faire un bilan des connaissances acquises et enfin de
dégager
un
certain nombre d'axes de recherche prioritaires dont
les ré-
sultats
devraient
permettre de comprendre,
avant
d'espèrer en
optimiser
la gestion,
le fonctionnement de ce nouvel
écosystème
créé par la mise en service des barrages de Manantali et Diama.
A
ce sujet,
je me permets d'insister sur le fait
qu'aucune
mesure
de mise en valeur ou d'aménagement,
qui soit concrête et
sensée, ne pourra être proposée avant qu'un minimum de connaissan-
ces de base ne soit maîtrisé.
Il
faut en effet rappeler que les dernières études réalisées
sur
les
ressources halieutiques du Fleuve
Sénégal
datent
d'au
moins 15
ans
et qu'effectuer des projections dans le
contexte
environnemental
actuel et futur,
reviendrait tout
simplement à
jouer les apprentis sorciers.
Pour s'en convaincre,
il suffit de
s e
référer
aux derniers rapports d'experts dont les
conclusions
prospectives sont pour le moins contradictoires.
Il convient éga-
lement
de se référer aux essais de mise en valeur par la
pisci-
culture qui nous ont été présentés au cours de ce séminaire et qui
n'ont jusqu'à présent fourni aucun résultat probant.
Je
pense
qu'il y a donc unanimité des participants
sur le
fait que 1" aménagement et l'optimisation de la production halieu-
tique doit passer avant tout par une maîtrise des connaissances de
base. Unanimité également sur le fait que les enjeux, tant au point
de vue environnemental qu'halieutique, ont été très largement sous
estimés
par les décideurs et les bailleurs de fond,
responsables
des aménagements hydrauliques au niveau du Fleuve.
Les
actions
de recherche qui ont été
aujourd'hui
arrêtées
représentent un programme extrêmement ambitieux ; ambitieux par le
nombre de
thèmes retenus mais également par la très
vaste
zone
d'étude retenue.
Il faut donc que nous soyons parfaitement
cons-
cients
des
difficultés que nous allons tous rencontrer
pour la
mise en
oeuvre de ce programme.
En conséquence,
il s'agit au-
jourd'hui de ne
pas aller au" feu" en ordre
dispersé
mais au
contraire de conjuger nos efforts et nos moyens.
Les équipes de recherche basées au Sénégal,
je pense à l'IS-
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RA, l'ORSTOM,
l'université, 1'Equipe ('!t? recherche mauritanienne et
nous l'espérons pour le futur,
malienne r devront donc tout mettre
en oeuvre pour définir très rapidement. un plan d'action
coordonné
permettant
d'optimiser le déroulement de ce programme de .recher-
che.
Dans le même temps, ces équipes devront impérativement forma-
liser
leurs relations avec l'OMVS,
les Ministères techniques et
les
Sociétés de Développement pour obtenir leur collaboration sur
le terrain et favoriser au maximum le transfert d'informations.
Je reste intimement persuadé que :seule cette approche
pourra
permettre à la
Recherche d'être efficace et
répondre
ainsi à
l'attente du Développement.
Pour
terminer,
je voudrais encore remercier le CRDI,
en la
personne de Mr. Howard Powles, de même que Mr. Ali NDIAYE, direc-
teur
du centre LSRA de Saint-L(ouis pour avoir bien voulu héberger
ces assises.
Je vous remercie
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