I . ,. ’ _, BIOLOGIE ET PECHE ...
I
.
,.

_,
BIOLOGIE ET PECHE
DE CYMWUM PESO (LIGHTFOOT,
1786)
A
U
SEN~GAL:
Pterre MORI N II ERE(’ )
R E S U M R
L’étude porte sur cymbzum pepo, mollusque prosobran-
che des côtes nord-ouest africaines. Après une rapide des-
cription du type, les méthodes d’échantillonnage sont dé-
crites. Suit une analyse de la répartition de quelques
cynrzyiwn le long des côtes s6négalaises. Quelques aspects
de la biologie de la reproduction de C@n%wn pepo,espke
le plus pêchée,*sont plus particulièrement abord&. Enfin
une description de la pêcherie artisanale suivie d’une
analyse des débarquements et de prise par unité d ’ effort
permettent d’apprécier l'importance de ces mollusquesdans
la pêche artisanale scnégalaise.
A B S T R A C T
Thie etudy relates to ~rnbhm pepo (Mollusca, Proao-
branchial from the north-western toast of Africa. After a
qui& description of the type, sampling methods are des-
cribed, followed by an analysis of the distribution a f
_ , . I . _
-
(1) Chercheur VSN, en fonction au Centre de Recherches oc6anographiquea
tic. Dakar-Thiaroye, BP 224 1, Dakar (SérZgy~l) u

some species of Q@ï&&m along senegalese toasts. Some as-
pects of the reproduction bialogy of Cynbim~ ~JepO, themo-
re exploited species, are emphasized. Finally, a descrip-
tion of the small scale fishcry followed by an analysis
of landings and catch per unit of effort allow one to ap-
praise the importance of these molluscs within the small
scale senegalese fishery.
S O M M A I R E
fNTRr)DUCTION
~1. SYSTEMATIQUE ET DESCRIPTION DE CntlRTUM ?'ZJ??
k; 1.1. Position systématique des Cynbkm
1.2. Diagnose du genre
1.3. Les C@#&im au Sénégal
1.4. Description de Q!?&ium pepo
2, lXHANTILLONNACE ET TRAITFXENT DES ECHANTXLLONS RIOLOCI(iUl?S
i!.l. Echantillonnage
2.1.1. Echantillonnage des debarquements de l;l pkhe piroguière
2.1.1.1. Enquêtes
2.1.1.2. Mesures et prélèvements
2.1.2. Echantillonnage par pêche expérimentale
2.1.2.1, Matériel de pêche
2.1.2.2. Plans de campagne
2.1.2.3. Méthode dVéchantillonnage et observations
t!.2. Traitement des &zhantilJ.ons biologiques
';! * 3 . Conclusion
7, REPARTITION DES PRINCIPALES ESPECFS DE: r%VB~W AU SENECAL
3.1. Répartition de cymbium pepo
3.1.1. Repartition bathymétrique
3.1.1.1. Méthodes
3.1.1.2. Résultats
3.1.2. Répartition en fonction de La nature sGdimentolopi.que du fond
3.1.2.1. Méthodes
3.1.2.2. Résultats
3.1.3. Densité apparente de Cymbiwn pepo sw la côte sud du Sénégial
3 . 1 . 3 . 1 . MEthodea
3.1.3.2, Résultats
3.2. Répartition des autres C@biw??
3.2.1. Côte sud
3.2.2. Côte nord
ij.3. Conclusion

4. BIOLOGIE DE LA REPRODUCTIQN DE C.Y#BZX!f PEPU
4.1. Description générale de la reproduction (d’après MARCHE-;MAR~BAD, 197s)
4.1.1. Description de l’appareil reproducteur
4.1 ..Z. L’ incubation
I:
4.2, Critères ‘de maturité des femelles
;
‘,
*
4 . 3 s S t a d e s kvaires
4.4. Taille 3 la première reproduction
4.4.1. Gthodes :
, i. ‘.
4.4.2.
Résultats
j
4.5. Les @riodes de reproduction
4 . 5 . l.., Introcluction
4.5.2. Periodes’ de ponte
4.5.2.1. MGthodes
4.5.2.2. Saison de ponte principale
4.5.2”.3. Pontes hors saison
4.5.2.4. Conditions hydrologiques et saisons de ponte
4.5.2.5, Discussion
4.5.3. Temps d’incubation et libération des larves
4.5.3.1. Méthodes
4.5.3.2. Résultats
4.5.4. Tailles des larves B la naissance
4.5.4.1. Mkhodek
4.5.4.2. Résultats
4.6. Fécondité
4; 6.1. Héthodes
4.6.2. R é s u l t a t s
,4.7, Sex-ratio en ‘fonction de la taille
4 . 7 . 1 . Gthodes
,4.7;2. Résultats
4.7.3. Discussion-conclusion
4 .g . Conclusion
5. LA PEU.% DES YEETS AU SENEGAL
5.1. Tech$.qu.es d e P3che
t
5.1.1, GGGralités
5.1.2. CaractGristiques des filets dormants à yeets
5.1.3. ilontage et ,pose.
5.2. Localisation de la pêche
5.3. Débarquements a Joal
5.3.1. Méthodes d’Zkude
5.3.2. Les pirogues spécialisées
5.3.2.1. prises par sortie
5.3.2.2. Nombre mensuel de sorties
5.3’.2.3. Conklusion
5.3.3. Débarquements des yeets par les autres pirogues pê&n~ au
filet dormant 8 Joal
5.3.4. Discussion
5.4. Autres points de débarqueront de yeeta
5.4.1. Dionewar
5.4.2. Bbour
5.4.3. Pointe Sarane
5.5. Utilisation et conditionnement du yeet
5.6. Conclur;ion
CONCLUSION
HIBLIOGRAPHIE

4
I N T R O D U C T I O N
La pêche piroguière constitue AU Sn6gal un secteur important de l’éca-
nomie puisqu’elle représente en tonnage les deux tiers de la prodtiction halieu-
tique et qu’elle permet de satisfaire la consommation du pays0
Parmi les engins titilis& 2.4 bord des pirogues, les filets dormants cap-
turent antiuellement 6 500 tonnes de poissons divers et mollusqtres sur la côte
sud du Sénégal.
A Mbour et Joal le genre C@&&m représente une part importante des cap-
twes de cet engin et il fair l’objet dans certaines localités d’une pêche s?é-
cialisée. Cew mollusques Gastéropodes, typiquement 0uresPa:fricain.s sont, au
Skiégal, consommés s&zhés et utilisés comme condiment dans. de nombreux plats
locaux.
La systématique, la biologie et le mode de développement des cymhzwn ont
été surtout gtudiés par MARCHE-MARCHAD. Ses travaux ont const:itué une source
importante de références pour nos études sur l,a répartition et les aspects
quantitatifs de la reproduction.
Un deuxi2lti aspect de notre travail est constitué par la description d.es
techniques de pêche et l’estimation des captures dans les principaux centres de
dgbarquement .
Nous n’avons pas jugé utile, dans le cadre volontai.rement restreint de CC?
travail, de reprendre la description precise des conditions de milieu, ces points
ayant été abordés en détail dans différents travaux réalisés au Centre de Recher-
ches océanographiques, de Dakar-Tiaroye ‘auquel nous renvoyons le lecteur
SOSSLGNOL (1’973), ROSSIGNOL et ABOUSSOUAN (19755 9 DOWIN I( 19761, \\REBERT (1978) l
?.SYSTEMATXQUE E T
D E S C R 1 P T T 0 N
DE
C Y M R I U M PEPO
1.1. POSI[TION SYSTEMATIQUE DES CYMBSEIM
Les cymbzum sont restés jusqu’a une Époque récente ‘des animaux mal connus,
dont la nomenclature tant au niveau générique qu*ati niveau spécifique était
confuse.
Pour ce qui concerne la position systématique et ltr détermination des es-
pèces rencontrées au cours de ce trawiil, ’ nous nous sommes référés essentielle-
ment à la révision et a la mise au point systbatique effectuées par MARCHE-
MARCBAD
(19353.

Les C&?&&m sont des Mollusques Gastéropodes dont ‘la position systémati-
que est la suivante :
Sous-classe
: Prosobranches
Ordre
: Néogastéropodes
Sous-ordre
: Sténoglosses
Famille
: Volutidae
Sous-famille : Q.j&$<nae
Genre
: Q.@dwn (Roding, 1798)

Sous-genre
: &@ium (Roding, 1798) : espèce-type
~~~~~:u.w cymbim (Linné, 1758)
Cgmba
(Sowerby, 1826) : espèce-type
Cymbiuin pepo
(Lightfoot, 1786)
1.2. DIAGNOSE DU GENRE
La coquille est de taille moyenne B très grande. Sa forme peut varier de
cylindrique. à subsphérique. La protoconque est généralement grande, bulbeuse,
Jamais spiralee. Elle peut être entiP,rement recouverte par le dernier tourdont
la partie spirale forme un sillon plus ou moins large autour dc:slLa pxotoC-onque
qui peut devenir obsolète. Le periostracum, toujours présent, est parfois re-
couvert d’une couche d’aspect émaillé. Le pied, très volumineux ne peut se ré.-
tracter totalement dans la coquille. Le ganglion supra-intestinal est séparé &
ganglion droit par un long connectif.
I
Ce sont des animaux vivipares ; les embryons se dével.oppent dans un sac
ovigere de forme sphérique enfe& dans une poche incubatrice intrapédieuse.
lAes Larves néonates mesurent de 20 à 50 mm.
Le genre ctjmbzwn, typiquement ouest-africain, comporte 11 esplsces et 2
sous-espèces réparties du sud de la péninsule ibérique au Cameroun.
Les Cy&&m vivent généralement sur les fonds meubles où ils se trouvent
6:nf ouis, ne laissant apparaître que leur siphon et une partie de leur coquille.
Tts se déplacent surtout de nuit et se nourrissent essentiellement de bivalves
ninsi que de gastéropodes pour certaines esp&esp qu’ils capturent dans l’g-
paisseur du sédiment.
Les sexes sont séparés, le mLile montrant un fort pénis du côté droit, Cer
t:zines espèces atteignent un poids remarquable : jusqu’à II kg pour Cymb%um
glans et jusqu ’ à 10 kg pour C&&&I pep~.
1.3. LES CYMWM AU SENEGAL
Cinq espèces et unè sous-esphce sont présentes au Sénégal, :
- Qnbîwn cymtiwn (Linné, 1758). L’espèce est généralement connue sous 1~.
nom de Cymbium porcimrm (Lamark, 1811) et signalée du cap Blanc ZI la Guinée C?C,
ti à 35 m de profondeur.
- Q.J&&TI mtrmorati (Link, 1807). Espgce généralement connue sous le nol:&
de Qj&um gracile (Broderip, 1830) signalée du cap Blanc au Nigéria, de la ZP
ne média-littorale jusqu’à 66 m.
- Q&&n gZans (Gmelin, 1971). Cette espèce généralement connue sous lc
nom de wwn prohos&duZe (Lamarck, 1811) est fa plus grande du genre. On 1::
trouve du Sénégal au Cameroun, de 0 à 40 m.
On utilise en wolof le terme de war-waran pour désigner les trois espèces;
précédentes,
- t$mb<wn pepo (Lightfoot, 1786). Espèce généralement connue sous le nom
&z Q&um neptu& (Gmelin, 1791) et signalée de la Mauritanie jusqu’en Sierr::
‘Leone, de 0 B 40 m de profondeur.
- Qmtriwn tritonh trftwis (Broderip, 1830). Espèce présente de la Erauri
tanie au nord du Sénégal, de 0 à 35 m.
- Cymbium ttitonis senegalensis (Broderip, 1830) MARCHE-MARCHAD, 1975,
Catte sous-espèce ainsi que Cymbium tr-itonis ont été longtemps confondues av\\::\\~
T ~jtnlrz’z.4~1 pepo . Signalée uniquement sur la côte sud du Sénegal, de 5 à 40 m.

6
Ces trois “espèces sont desi@es par le nom wo2of yeet qui concerne prin-
cipalement (@nb$Mn pcrpo, espèce la plus abonda C&ent pêchée par les pirogues.
1.6. DESCRIPTION DE CYMLWM PEPO (d’après MAXXE-MARCHD, à paraître)
La coquille (fig. Ij est de grande taille, g2obuleu,se, ovale, ventrue., La
partie visible de la eTire est réduite à un r;tFa3nelotn apical large, p2us oumoins
protubkantj’ parfois recoukrt d’u;x dépôt c11Ilcux.
.
.lJne.cr&e ;&ue droite ou faiblewnt rCf2échi.e vers l’intérieur, limite
ext&.ieureme.nt , une rampe suturale courte, à fond subconcave, s’ Elargissant ra-
pidement.
Le dernier tour,
cx c rzmezent envciap~act, est un peu atti5nué vers l’avant.
La surface, fisse9 est frér;:~carzwt recawerte d’épibiontes. Un enduit
calleux, vernissé, couvre une pn:tie dc 2.n coquille : le bord columellaire et
la zone P<ariétale, y cozpriu 2-e sonrzt et la. presque totalité de la fasciole
basilaire.
Lt ouverture est laqp, sf3i-ova2c. Le 1.4.re p bien arqué, mince et tran-
chant teud B remonter a~-dcscus du ‘SGK’IZ cz ~pzv~llon arrondi.
L’ el?.coche siphonale est large et relative=nent prof’onde.
Le bord co2umcllaire, nettezant ni.p:c!Edal, lisse et bien convexe dans la
partie postérieure, .est exca-5 e t or& ty7i.q *!cment de quatre gros plis obli-
ques, très’ rarement trois ,, le plus 1:11ErI.~~r etant zbvertical.
La fasciole es t large, bien. dt?r’icie c!r atriée.
Ce périostracum est mince, trun-!olive 3 maxor;l foncé.
,Chez les larves et les jwnes inJivii:ls,. le ?C~C est maculg de b1a.w.
L’intérieur de la coquille est rosn oatïmoné 8vec fréquemment un liséré
plus foncé le long du bord interne du 2abre ct de l’encoche siphonale.
Sur 1’ animal v ivar.t 9 le pkd C$asse largement de la coquille ; de con-
sistance coriace9 c2 r-zrface est fortcmcnt ridde., 110123 de l’eau, il se con-
tracte en bou2e, leo 1:orris latéraux dr? la sole pedieuse venant en contact l’un
de 2’autre: Les’ :Cc~zz nts soat de couleur grise (au rougeâtre.
D E S
ECBANTILLONS
BIOL.OGIQIfES
Les échantillons ~utilisés daas cetze &tude p.:ov2onnent de deux sources :
- les déb--c
-r)r ,rSzxïl+Ii de la I‘w? -: T-c,“*“ = ?y~% 3 Joa. ,
- Les chalutages C,X; Iz~~F!-xx eff~ztués r’j. bord du “Laurent AmarO”, na-
vire de rech&rche du ,CRODT.
2
:

R a m p e sdurair
C&e epicale
Apex
Labre
Ii
Plis coiumeliairk
‘Fascioie
I
I
vc. -,-““I ---II---
l
Y,’A’
Canal siphonal
1
“i
LA
Fig. l.- Coquille de Cymbiwn pepo (H = 18,s cm; T.,A - 16 cm
Dessin J.M. WORM!5

2.1. ECIFANTILLONNAGE
2.1.1. Echantillonnage des débarquements dc la &&lhz.@toguière
-...-
2.1.1.1. En@uez
--w-----er
De mars 1 9 7 9 B avril 1980, des enquêtes hebdomadaires ont &té effectuées
à Joal au débarquement des pirogues sp&zialisGes dans l,a pêche des yeets au
filet dormant.
Pour chaque debarquement enquêté, les renseignements suivants sont re-
cueillis auprés des pêcheurs : nombre de pêcheurs B bord de la pirogue, temps
de pose et longueur des filets, lieu et profondeur de pêche.
Sur la plage, les C@z%wn sont &Partis en tas, uni& de vente relative-
ment homogènes en effectif. La prise en nombre d’individus est alors estimée
par d%nombrement des tas et en calculant, sur trois d’entre eux, le noubre moyen
d’individus par tas.
2,1,1*2. Mesures et @lSvements
--c-1I1IIIIIII”L-I -..-ll-1----
Les mesures de hauteur de wum pepu sont effectu6es du creux du eanal
siphonal à l’extrémit6 de la protoconque (H) au demi-centimStre supérieur (fig.%
La présence de très nombreuses coquilles cassées lors du dgmsillage des
yeets nous a amené à adopter le poids comme mesure de base. Les pesées étaient
tiffectuées pour une vingtaine d’individus par d6barquement à l’aide d‘un ~~SOU
d’une portée de 10 kg et gradué en centaines de grafimres.
Lors de chaque enquête une vingtaine de c;lymb$unn pepc7 Gtaient achetés .au-
près des femmes effectuant le séchage des yeets et transport& recouverts de
glace au laboratoire.
En raison du grand nombre de coquilles de CymEriwn p@po brisées, il était
difficile de .prélever un nombre constant d’individus par classe de tailles.
D’avril 3. juillet 1979, 10s prélèvements ont ét,é effectués sans distinc-
tion de sexe. En raison du nombre insuffisant de femelles dans nos Behantillzna
nous n’avons prglevé que des femelles à partir du mois d’août.
&?z. Echantillonnage_par pêche ex@rimentale
-IIIIIIII1--LIL
-am œl.w-.œ1-- ~n.lw9-4œ~--...
Le “Laurent Amarot* est un chalutier-senneur d.e 24 mètres de longueur hors
tout, chalutant par l’arrière et équip6 d’un moteur de 330 ch.
Les Gastéropodes ne sont généralement pas des animaux pêchés au chalut.
Cependant, la grande taille des (@~&TU pepo fait qu’ils sont fréquemment cap-.
turés par les chalutiers. Nous avons utilis6 à bord du, “Laurent Amaro” un cha-
lut a poissons “Le Drezen”, de 24 mètres de corde de dos et muni de deux pan-
neaux titalliques ovales ‘%orgère” pesant 250 kg chacun. La maillage étiré au
cul est de 25 mm. Etant donné le tirant d*eau du bateau et les règles éli%nen-
tnires de prudence, la profondeur de chalutage minimum a été de 6 m.
Des dragages avec un engin type drague à coquilles Saint-Jacques ont été
effectués afin d”essayer de capturer de jeunes individus, absents des captu-
res des filets dormants et surtout du chalut. Ces essais n’ont pas été con-
cluants, la drague utilisée étant sans doute trop légère.

3-o’
-16’
Kayar
l‘a/.
.s/
*. * .
SÉNÉGAL
iKAR
*.Hann

Fig. 2.- Position des chalutages

2.1.2.1. Plans de campagne
----M.--I------l----” .m .“m”
Cinq campagnes de chalutages ont Gt5 effectuées1 .au sud du Cap-Vert, aux
dates suivantes : du 24 au 27 avril. 1979, du 6 au 9 juin 1979, du 17 au 18
juillet 1979, du 6 au 9 août 1979, du 2 au 6 octobre 1979.
Une campagne sur la côte nord du 28 f 6vrier au ler mars 1980.
Au total, 146 coups de chalut ont 5té donnés ; leura positions indiquées
sur la figure 2 ont été choisies en fonction de la nature des sédiments et de
la profondeur .
Tous les coups de chalut ont eu lieu de jour a une vitesse de 3,s noeuds.
Lors des trois premières campagnes, il n’a pas étG possible d’effectuer des
traits d’une durée supérieure à 20 mn. Pour cette raison le temps de chalut.age
a étB standardisg à 20 mn.
Il n’a pas toujours étiZ possible d’effectuer les stations prkes en rai-
son de l’existence sur la côte sud de zones difficilement chalutables et par-
fois de la présence, près de la côte, de filets dormants.
2.1.2.12. Méthode d’échantillonnage et observations
--~------------------“-~----- w-------.œm”““----
Pour chaque coup de chalut les espèces pêchées sont sgst&natiquement d&-
terminées, triées et pesées à l’aide d’un peson. Pour les espèces de poissons
pêchées en ,grande quantité, l’estimation du poids a éts effectu%e par pesée de
sous-échantillons.
Pour tous les Cynbiwn, nous avons déterminé la hauteur H, le poids, le
sexe et le stade sexuel, le nombre de larves et leur stade de développement
et, pour les campagnes d’août et octobre, le de@ de répletion de l’estomac.
2.2. TRAITE!@NT DES ECHANTILLONS BIOLOGIQUES
Les cjpnbium pepo débarrassés des épibiontes prIÉkeats sur la coquille sont
pesés avant d’^etre congelés, la perte d’eau occasionnée .par la congélation étant
importante et pouvant aller jusqu’à 30 % du poids. ‘La pesée est effectuée sur
une balance d’épicier à la dizaine de grammes près.
La congélation, en tuant l’animal, permet de le-séparer de sa coquille, une
fois decongelé.
Deux mensurations (fig.]) sont effectuées sur les adultes à l’aide d’un cm-
pas gradué au demi-centimètre. Elles sont arroadies au demi-centimètre supkieur :
H, définie au paragraphe 1.1.2.
La, largeur maximale de la coquille.
Sur les larves présentes dans la poche incubatr,ice nous avons mesuré H et
h, longueur de la base de l’apex au creux du canal siphonal, au millidtre su-
perieur (fi.g.3).
Sur une balance monoplateau “Mettler” nous: avams mesuré le poids de la CO-*
quille, de la glande à albumine et de la glande digestive, au gramme près.
Les obpervations ont porté sur l’aspect de la g1and.c 8 albumine, la cou-
leur de la .gonade, le degré de remplissage du réceptacle skninal ainsi que sur
le nombre et le stade de développement des larves présentes dans la poche heu-
batrice,

Fig. 3.- Coquille d’une larve d de
Qmbium pepo (grandeur nature)
Notre travail concernant cymbim pupo est basé sur l’étude d*emiMa 650
fem.lles obtenues auprès des pi-cheurs et d’environ 1 000 individus observée à
bord du ‘“Laurent Amarot*. Les plus grandes difficultés rencontréespour l’&haa-
” tillonnage et fes prélèvements effectués à Joal sont venues de la grandequan-
tite de coquilles brisées par les pêcheurs, ne permettant pas toujours de dis-
poser d’un nombre suffisant d’individus intacts,
3 .
R E P A R T I T I O N
D E S
P R I N C I P A L E S
E S P E C E S D E
CYMBIUM
a1
A u
S E N E G A L
Qy&&mt pep~ a été signalé de La Mauritanie jusqu”.& la Sierra-Leotie.,
~A~~~H~-~RC~, 1975). Au Sénégal) nous avons rencontré celte espirce tout au
-’ tong de la côte au sud du Cap-Vert, aucun individu n’ayant Bté pêché sur la
<ôce nord.
3.1.1 Repartitlon bathy-métrique
l
3.l.l.i. Méthodes
ma.-,..------------
Les profondeurs auxquelles ont été effectuÉes nos chalutagea ont éte re-
~rcrup4ks e n 6 i n t e r v a l l e 6 :
-de 6à10m ...,,...ee.....s 52 coups de chalut
- de 11 & 15 m . . . . . . . . ‘ . . . . . . . 25
tt
1’
‘8
- de 16 à 20 m .*...**...* . . . . . 21



- de 21 à 30m . . . . . . . . . . . . . . . . 19



- de 31 Zl 50 m . . . . . . . . . . . . . . . .
9
"
ti
))
- supérieur B 50 m . . , , . . . . “. . .
7

‘*


Pour chaque intervalle nous avons calcule le rendement moyen en nombre
d’individus par 20 mn de chalutage ainsi quele pourcentage de prgsence
(proportion de coups de chalut où C~mb~wn p@pct est pr&sent).
3.1,1.2, Résultats
~-~~#œ..w.‘~~,..,~~-.~~
La figure 4 montre que Qmbium pepo est une espèce très côtière puisque
c’est dans l’intervalle de ‘6 B 10 m que le pourcentage de présence et les
rendements sont les plus élevés. Dans la région du Cap-Vert nous avons
d’ailleurs fréquemment observé des individus pêches pa’r des sennes de plage
et, dans l’estuaire du Saloum, il est possible d’en récolter à marée basse
(ELOUARD et ROSSO, 1977). Les rendements et les pourcentages de présence dé-
croissent progressivement jusqu’à la profondeur d,e 30 m au delà de laquelle
nous n’avons pas récolté de C&V%~ pepo.
% de présence
Rendement
(Nombre/ZOwn)
8 0
70
+---------* R e n d e m e n t
60
15
50
.40
10
3 0
2 0
ta
(1
-0
Fig. 4,- Répartition de ~mkkrn p@pc? suivant. la profondeur
2.1.2. Répartition en fonction de la nature sédimentologique du fg
3.1,2.‘1. MGthodeS
----iw”--LIIIII’II
D’après les cartes sédimentologiques de la région (DOMAIN, 1976) nous
avons considéré 5 types de sédiments sur lesquels nos chalutagessespartissel
comme suit :
- fonds sableux, moins de 5 )a de lutites . . I. * . . . . . . . . 62 coups de chalut
.
-* fonds sablo-vaseux, de 5 B 25 % de lutites . . . . . . . . 28
w

::
- - f o n d s vaso-sableux, d e 2 5 à S O W .“...,*..*.*...... 4 :: ::
-- ‘fonds sableux en ‘zone rocheuse discontinue . . . . . . . . 29
1t
a- fonda sablo-vaseux ”

tv
.,“, ,..... 10 (’ 1’ ”
Pour chaque catégorie nous avons calculé le rendement et le pourcental
de presence.

3.1.2.2. Résultats
-I-w.--.eII---.m..Ba..Y.‘.-.
Sur le tableau 1 les rendements moyens lco ylad Glci<~: t+;,,,r;~is~e.~C sur
I es fonds sableux et sablo-rocheux alors qu’ils sont net:tw:dzt plus f;tibles
t;ur les fonds sable-vaseux ou vaso-sableux et q:~‘ils swt T, :!J :;ur les S%i-
ments sablo-vaseux en zone rocheuse,
TABLEAU I.- Répartition du G~;;GSz.: 7 i -IL ,
suivant la nnt*;r: du fn* ::.
Ch peut donc trouver C@r&i~n pepo C~;L 1.~:: sCc:im:.,.t=:.; c,::;tei--.;..i? Cd 0 B $0 ’
,!e lutites avec une préférence pour les sZ~‘:,l?r:lc c.Yl 1,; 2;.:-;r;r^::.irri A: vcIses
n’est pas trop importante.
Il est difficile, au vu de ces quelques r~~cui\\:.!~.:~ i’zv.;n,.::i L.:,: ‘.,,ot!G:;.
lIermettant d’expliquer l’absence de Q/PI%UJZ i)E)pO cv:::?~...,Gz :;;rr In ~GCI nord.
Etant donnée la répartition très côtière de ?‘espkc ck :;a 1 r I::<..~-ze pour 1.d‘
Gdiments Zi dominante sableuse, 1’Gtroitcssz du ?lnb:~:?*~ I:L...:<.: :.: ~1 ~1 lit I)L.‘.
dominante de sédiments vaseux au nord du Cap-Cart pz ELZ;IIL c -i,’ :.:iacî: rw~ti tt:s
des éléments d’explication.
s* .
3. I-3. Densité apparente de ~~rnbium PC;XI sw 1~ c3t:e S~:?I (1.1 S~nC::ral
‘i - i ’ - --
- .-- --.-.. - -. j.l- .-.A-
3.1.3.1. Méthodes
. . . . ..--.m--w------u.m
Nous avons calcul& par carr6 de 5’ de côté 1~ ;.x&Y- r,,ycn d ’ in2 iv ici u L,
t:aptur& en 20 mn de chalutage, ceci pour les 133 CO:?S 2,; chr:Y.:~t t”LLrt.l:t?t,:s
c,ians la zone sud,
Les résultats sont représentes sous fornre de carte (fig.5) où le rendct
.”
ment moyen constitue un indice de densité.
3.1.3.2. Résultats
--U.--------I--
,.“..
La figure 5 montre que QmbiWn pepo esi: ~:dw-I.C S,iY f.Cztc2 12 c3~2 cixi iii:
C:Gnégal surtout aux profondeurs inf&rieures 2 20 r?. T,ca T:.:T~:Y.:-.:*::J lez plus
Clevés sont obtenus entre Joal et la pointe de Sczr,;c:~.--Y.
Four les zones où les rendements sont les ~~US LlevCr, 1. c y : p-J 2 r:zle i. t r‘(- y .: ,
ç:st de 49, ce qui correspond, connaissant l’aire ?: ~C;V^~: i‘ .Y 1~: CL-11,::~ 9 uwO
ciensité apparente d’environ 1 individu pour i C.23 P:. Cc ct : ’ fats
.
c 7, L v.z:wt <;cl-:..-
tlablement sous-estimé eu égard à la propercls;l ?:Y (“y$“:;::’ 5 7 F cd: -cs .! i s Sem:;7. f.
Ceci est particulièrement net l?-wr les jc:nes i~.r!iviC*:; (ii.: c’rld”:::.*c; 3 I7,5 CXl)
n,ui sont rarement capturés par le chalut. De pZ:.rs: 1.2:; ” :,Y! .‘*ii!: r-2 .‘Z~:~I.R~T!TT?:
surtout l a n u i t (MARCHE-MARCHAD, 1375)) 1.e bi.zis 6~; Y iy R. 1.. +
1 * ,-c-,--p; fy
wtion est encore accentué, les chalutages ~~y;~nt C:I if : t;,: -je-, i,‘.

1
1 7 %
lu non prosp8ctii
I
f
>
IR
0
i
i 14*3Q’
0
t-
11
i
fi
31 0 60
1
si N É
SÉNÉGAL
/

1 .
REVARTETLON
*-.
DES A U T R E S c;IyG.?~3Y~
X?:l. Côte sud
Dans nos chalutages, après Cymbium pepo, Cymbium trit;twb senegakxsis
>. ?I ‘$mbium gZans sont les deux espkes les plus fréquemment rencontW5ks. ~JW-
*. “i&T eyn?biurn et Cynbium ma~~ratwrr, peut-être à cause de leur petite taille
(inférieure à 20 cm), ont bt6 très peu récoltbs. Ils sont cependant présents
<ans les captures des filets dormants à Joal. Selon MARCHE-MARCHAI3 (1975),
,:‘,, vbium C&%UÎT ne semble pas descendre au-dessous de 20 mètres ; C?ymbiuinr~rt+-
t:~,~r,irtwn qui est trouve au voisinage des rochers, a été pêché j usqu ’ à 6 6 RI
tK.NuDSEN, 1956).
En utilisant pour CyrnbZwn gZ.uw et cymbiz4m ttitonis senegatensis les mGme5
Ii 5thodes que pour l’étude de la répartition de Cymbium pepo, on arrive aux r&-
+\\i’l tat s présentés dans les figures 6 et 7 et les tableaux II et III,
- L&E?&VI g’kns se trouve préférentiellement sur les fonds sableux aux
,ii3ndes inférieures à 20 m. Cette espèce est capturée par les sennes de plage a
.*i les pirogues pêchant le yeet en capturent également. Sa répartition est
\\:C\\i sine de celle de Cymbium pepo, les rendements les plus élevés étant obtenus
*i rn~ les mêmes carrés que Cymbiwn pepo, Cependant les rendements sont beau-
(:c:‘:.lp plus faibles puisque,de 6 ’ à 10 m, ils sont de 0,7 en moyenne pour QN--
,:C,UTI gituna et de 8,2 pour cynbiwn pepo,
% d e présence
-10
a-----a % de présents
S - - - - - - - • Rendement
6-M
11-15
16-20
21-30
31-60 a 50 m
F i g . 6.- Répartition de Cymbiwn glans
suivant la profondeur
nombre / 20 m
Légende identique à celle du tableau I.
TABLEAU II .T RiSpartition d e . CzjmbZwn ghns
suivant la nature du fond.

,% dtiprésence
Rendement
I.
e-----m % de présence
(Nombre/ 2Onin)
~+----a Rendement
10
i
F i g . 7.- @partition d e Cynbium tritinis sendzg&?.ensis
suivant la profondeur
Légende identique à celle du tableau 1..
TABLEAU IIL.- Répartition de Cymbizm triti:wk sencrg&ens?k
suivant la nature du fond
La répartition bathymétrîque de Cgrnb&u~ t:ri$~n$a s~neg~knsis d if f è re
nettement de celle des autres espèces de la ecite. sud. Eh effet, les rendements
et pourcentages de présence les plus élevés sont observés sur les fonds de 20
?i 5 0 m. Sur la côte sud on trouve surtout, à ces profondeurs, des fonds sa-
bleux ou sablo-vaseux en zone rocheuse discontinue correspondant aux lieux de
pêche des chalutiers-rougettiers (CHABANNE, sous presse) qui cap tu rent f ré-
quemment Cymbium tmTton2s seneguknsis.
Devant: Mbour OCI i.es fonds descendent
plus rapidement qu’au large de Jaal, les piroguiers en capturenr égal ement
dans leurs filets dormants.
De même que pour Qmbiwn ghzns, les rendements au ch.alut sont plus faibles
que pour C’iwn pepo puisque dans les intervalles de 21 à 30 m et de 31 2 SOrn
où ils sont les plus, élevés, les rendements moyens sont respectivement de 1,6
e t I,l.
3.2.2. Côte nord
En ce qui concerne les CymbZwn,
la côte nord est beaucoup moins richeque
‘ia côte sud. Seules deux espèces ont été rewontrées : Cymbium cpnhiwn et:

I ~irnbium tri tonis t2-i tonis ’ ’ ’
‘î 7
t3ptbiwn cptbit,un et Cymbim tm’txwis ont été pêchés ensemble de 13 3 ?Ï rn
;+ur des fonds vaseux et vaso-sableux a 7 stations.
i=ljnhium 6&tO& titOn&t appartenant 2 la faune mauritanienne (MARCHE-*
HARCHAD, 1975) a été trouvé jusqu’d 15°20’N. Le Cap-Vert est sa limite sud et‘
?“unique exemplaire de cette espèce trouvé au sud de Garée est exceptionnel,
?ymbium tr-i tortis tritonis est remplace au sud du Cap-Vert par la sous ..
espèce cymbiwn ttiifmris senegatensis.
On peut attribuer la présence de C@&M eymbiwn dans nos chalutages 2
la texture du fond ; les sédiments mous rendant plus facile la capture des
L)y.mbiwn enfouis.
v_.*
Les rendements sont du même ordre que pour Qt&iwn gZarrs et Q?&kun taxi-
i;mis ssnegaihsis et sont faibles comparés à ceux de Cymbium pepo.
3.3, CONCLUSION
Inféodgs aux sédiments meubles, les cymbzum se trouvent sur la côte sud
z;ur des sediments sableux ou sablo-vaseux. Cependant, la différence entre CL~
doux types de sédiments qui dominent sur la côte sud n’est pas suffisantepour
permettre d’attribuer une préférence marqué des Cymhhm pour l’un ou l’autre,
1.’ influence de la bathymétrie paraissant plus nette. Une mei 1 leu re connais-
sance de la distribution des peuplements des bivalves constituant l e réginiti
alimentaire des Qmbium permettrait d’analyser plus finement la répa r t i t ~OF.
des cymbium.
Parmi les espèces rencontrées au Sénégal, la plus abondante est Cymbiua
;‘epo qui vit sur les fonds sableux de 0 à 20 m de profondeur. Cette espèce
c;ue nous n’avons pas trouvé sur la côte nord présente des densités maximales
c:ntre Joal et la pointe de Sangomar. Cette zone correspond aux lieuxde pose
des filets dormants des pirogues de Joal B Dionewar, principaux points de dé.
barquements de Qmbzum.
4 .
RIOLOGIE D E L A
R E P R O D U C T I O N
DE
CYMBIUM P E P O
4.1, DESCRIPTION GENERALE DE LA REPRODUCTION (d’après MARCHE-MARCElAD, 1975)
4.1.1. Description de l’appareil reproducteur
L’appareil reproducteur femelle des C@&&un est homologue à celui des Ra.,
cbislosses ovipares. Il est composé de l’ovaire, l’oviducte, la glande à afbu
Fine et son conduit, la spermathèque, le réceptacle séminal et son canal, l’u*
t~rus, le vagin et le gonopore (fig.8).
L’ovaire plaqué Zi la surface de la glande digestive contre la co lume 11 t
OS~ de petite taille. Il pèse de un à deux grammes ce qui représente environ
0,s 9: du poids de l’animal. Les ovocytes sont petits et pauvres en vitellus ;
je volume de l’ovaire évolue peu au cours de la maturation.
(1) Une autre espèce, Cy&6wn tzm%uZaM (Pallary, 1930) a 6té récoltë,.
t?ntre Kayar et Saint-Louis par 100 m de ,fond, la limite sud connue de cette
espèce étant le Rio-de-Or0 (MARCHE-MARCHAD, 1975).

micaptecfe séminal
Fig. 8,- Schéma d’ensemble de l’appareil reproducteur
de Cymb&n mazwratwn (d’aprés MARCHE-MARCHAI), 1975).
i
<..
, Comparée à la glande à albumine des autres Rachiglosses, celte de cymbiwn ap-
pqfît énorme. C’est elle qui fournira les r6serves n&essaires au développement
des larves. La glande est entourée’d’un 6pais manchon de fibres conjonctives,
: <4.1.2, L’incubation
Le mode de développement des C&mbium constitue une de leurs particularités,
En effet, les. embryons se d&eloppent 3 I’int6rieur .de la. femelle qui donne
naissance 8 des larves libres..

Le développement des embryons 8’ effectue dans une ‘“c:avi té en cul de sac”
située dans 1”Gpaisseur du pied. Sans communicktion .avec 1’ appareil. génital,
elle s’ouvre à l’extérieur par un petit pertuis placé au niveau du tiers anté-
rieur de la sole pddieuse. La position et la structure de cette poche incitent
il voir en elle X’homologue de la glande pédieuse ventral& des Rachiglosses ovi-
pares dont le rôle, consiste à mouler, durckr et, le cas khéant, à fixer au
substrat des oothèques sécrgtées par l’utérus,, Chez ~Cywbihm par contre, elle
fait manifestement fonction de pc) ,. :L
incubatrice et ce mode de développement
peut être qualifié d’ incubation intrapedieuse ,, Le terme de vivipare peut être
utilisé à condition de ne pas oublier la significntion. qui lui est attribuée
ici : “organisme qui donne directement naissance ii des larves libres” (MARCHE-
MARCHAD, 1975).
c. ,
4.2. CRITERES DE MAT’LJRZTE~DES FEMELLES
Chez les femelles juvhiles, la gonade est d’une couleur jaune clair, ILa
glande à albumine, peu développée, est remplie d’un liquide aqueux.
.
Avant ra. ponte, la gonade des femelles iadultes est d ’ an jaune orangé,
cette couleur devenant plus vive en période de reproduction. La glande à albu-
mine, GA&.neuse; est remplie d’une albumine epaisse et collante. Son poids
représente alors de 5 à 6 % du poids de la chair (tabl. a, IV).
Après la $onte,qui correspond au passage dans la poche incubatrice des
veufs f&condés et de l’albumine, 1 ‘ovaire est d’une couleur orange terne, la
rr,‘lande à albumine, vidée ) apparalt remplie de cloisons c0n j ont t iv.e s aysn t
i. ‘aspect de villosités. La glande représente alors de 3 a 4 % du poids de la
c h a i r .

l
affectivement reproduites. Eu Gpard 2 la facilitg de détermination de ces f,
it1LllC!!3, sur le terrain notamment, nous considérerons comme mature les femclic
yresentant cet Gtat.
t
- t
4
I
Juvéniles
!
Pré-ponte
:
Post-ponte
l
COULEUR
;
l Jaune clair
Jaune orange i
orange terne
I
à orange vif
i
*
GLANDE A 1 Peu développée
Volumineuse
Vide avec
,
ALmJMTNE
1 liquide aqueux
! albumine visqueusel cloisonsconjonctiver;
R. G. S.
I
en %
i
TABLEAU IV. -* Diagramme d’évolution macroscopique
de la gonade du Q&um femelle.
4.3. STADES LARVAIRES
Le produit de la ponte consiste en un sac ovigère unique contenant 1~
oeufs fécondés, les oeufs nourriciers et l’albumine. Toutes les larves se trt?t
vent au même stade de développement dans la poche incubatrice. Au terme de ler
dcvuloppement , ce sont des larves qui seront libérées dans le milieu exterieut
le velum subsistant pendant quelques heures après l’expulsion.
Pour la commodité des observations, nous avons déterminé quatre stades ~1~
d&eloppement caractérisables macroscopiqueaaent.
Stade a : Les embryons ne présentent pas de test calcifié. Ce stade s’Gtc
de fa ponte jusqu’à la fin du stade deutovéligére défini par MNXRE-MARCUAD
(1975).
Stade b : L‘embryon possède une coquille mesurable d’environ 16 mm. A c;:
moment, les réserves embryonnaires d’origine maternelle (albumine et oeufs :~OU,
riciers) ont été entièrement ingérées par les embryons et stockées dans leur :
sicuie mésentérique e La région céphalopédieuse est alors d’une taille infêriw
? la vésicule mésentérique (fig.9).
Stade c : Au cours de ce stade s’effectuent la croissance de la région cc,
rhalopédieuse et la résorption de la vésicule mésentérique dont le volume dimi
nue jusqu’à la formation de l’apex.
Stade d : Le sac mésentérique s’est calcifié, formant l’apex, La protocon
que a l’aspect qu’elle aura lors de la libération de la larve hors de la poché
incubatrice (fig. 3).
4.4. TAILLE A LA PREMIERE REPRODUCTION
4.4.1. Méthodes
Les courbes de pourcentages de maturité en fonction de 1’ âge (ou de 1:
t::ille) ont généralement une allure sigmorde. L’abscisse du point d’ inflexion
de cette courbe représente l’âge (ou la taille) pour lequel le pourcentaged'iir
dividue tirs est &a1 à la moitié de sa valeur limite.
1

Vésicule mésentérique
k.
Région céphalo-pédieuae
- -
Fig. 9.- Larve de C~mbbr~ ?TKZP~C/~Y'Z~~~~
(d'après MARCHE-MRCHAD, 1975)
:
: . .

Nous avons calculé, par classe de 1 cm le pourcentage de femelles gravi-
des par rapport au total des femelles de la classe. Pour ce calcul nous avons
regroupé les échantillons où les pourcentages de femelles gravides étaient Jet;
plus élevés (SO % de femelles gravides de taille b18 cm) soit les échantillon:
pêchés au chalut en octobre et au filet dormant en février.
NOUS justifierons ce regroupement au paragraphe 5.2.5.
4.4.2. Résultats
Aux tailles infkieures à 17 cm, on n’observe pas de femelle gravide et
I.n proportion maximale de femelles gravides (90 %) est atteinte avec la ClLtStic
‘?l cm (fig.10). Cette valeur de 90 % s’explique par le choix que nous avons fi:
t:‘associer la maturité B la présence d’embryons dans la poche incubatriee (ci,
V. 17 paragr.2) L De ce fait un certain nombre de femelles .physiologiquement mûrt:
mois non gravides n’entre pas dans notre groupe de femelles matures. A parti1
:fe nos valeurs, c’ est donc une 1~45 et non une L50 que nous pouvons déterminer..
IA valeur de L45, déterminée graphiquement, est d’environ 17,5 cm,
“.
4.5. LES PERIODES DE REPRODUCTION
4.5.1. Introduction
En raison du mode de développement particulier des cynbiwn le processus :1
reproduction peut être séparé en deux étapes :
- La ponte proprement dite, déclenchée par l’accouplement, qui. correspi
.‘YJ passage dans la poche incubatrice des oeufs fécondés et de l’albumine.
WXHE-MARCHAD (1975) ne précise pas la durée écoulée entre la fécondation dc:
ovules et le passage du sac ovigke dans la poche incubatrice, Cependant il nu
que le passage de la masse ovigère dans l’utérus (où s’est forme le sac ovigei:I
I:st très rapide puisque selon ses termes”. . . . .Nous n’avons jamais trouvé de s.1,
ovigère, ou son contenu, dans l’utérus”.
- La libération des larves qui correspond à l’éjection dans le milieu exti
rieur des larves arrivées au terme de leur développement dans la poche incuba-
trice.
4.5.2. Période de nonte
4.5.2.1. Méthodes
c - * - - - - - - e - - - - - -
A partir des observations et des données dont nous disposons, nous pouvnnl-
clkrire les saisons de ponte de deux façons .:
- par les variations de la production de femelles gravides,
- par les variations des proportions des différents stades larvaires parri:?
t,:s femelles gravides observées.
4.5.3.2. Saison de Eonte Erincieale
---m.-----w--M-w--” “I-w- -.D--- -WL
On peut voir sur la figure 11,où sont portés les pourcentages mensuels A
femelles g,ravides de tailles supkieures ou égales à 18 cm, que l’on trouve nt::,
‘4i’emelles pleines” d’août à mai.
L’etude des proportions des diffkents stades larvaires nous permet de p~d’
t.iser l’époque de la ponte (fig.12) l

2’ 2
Fig. lO.- D&erqinatioa de la tai.lle b; la prizm%ère reproducth
3
.
.
h
Pig. ii.- Evolution meneue1l.e du pourcentage
de femelles gravides de taille > t8 cm
:
-
\\

2 3
Au mois d’août, le pourcentay,e de stades a est maximum et dkroît jus.
qu’à la deuxième quinzaine d’octobre ; dans la première quinzaine d’août y on
observe déj.3 environ 20 X de stades b
ce qui suggère que la ponte a pu débu-
ter avant le mois d‘août. Bien que notre échantillonnage soit faible, nous
avons en effet abservé quelques embryons au stade a en juin et juillet.
Sur la figure 13(l) sont portées les proportions de femelles avec des ew
hryons aux stades a par rapport î la totalité des femelles. Le pourcentage
est maximum dans la première quinzaine de septembre et confirme donc l’exiw-
tc:nce d’une période principale de ponte de juillet à octobre.
Le fait que l’on observe des femelles gravides jusqu’au mois de mai est 2
attribuer $ la longueur du temps d’incubation des larves de ctmbt’m PepO+
4.5.2.3. Pontes hors saisons
----------~-------I--------
Cn observe en décembre 1979 une légère reprise de la ponte (fig.12) (1)
confirmée par une remontee des stades b et c au mois de février 1980. MARCHE-
kfAFXZ?AD (1975) a également observé. des pontes tardives de cymb~um ~~WKXFU~
wtre octobre et dbcembre alors que cette espke, plus précoce que cymbzta
{wpo, pond principalement en juin.
Par ailleurs, d’autres pontes peuvent avoir lieu en dehors des deux pé-
riodes définies ci-dessu6, Ainsi deux femelles porteuses de larves en juillet,
? t: une en août, ont été observées. Ces ponte6 sont rendues possibles par
l”exiatence d’accouplement en dehors des périodes de reproduction (MAlKHE-
r:ARCHAD, 1975) ; on peut en effet trouver des spermatozoides frais dans la rG-*
ceptacle s&ninal des femelles en toute période de l’année,
L’existence de ces pontes hors saison6 permet d’expliquer le fait qu’on
n’observe jamais 100 % de femelles gravides dans nos échantillons.
4.5.2.4. Conditions hydrologigues et saisons de ponte
--------~-----~------ -m--w œ. --e--w---w-e-III u-rr
Le déclenchement des phénomènes de reproduction par une variation de la
tmpérature de l’eau est un phkomène observé chez de nombreux animaux marins.
y-elon DOMAIN (1979) qui a étudié les périodes de reproduction de 24 espèces
1~ poissons du plateau continental sénégambien, le6 espèces côtières ont leur
Sriode de reproduction centrée autour de la saison chaude bien que d’autres
kacteurs physicochimiquescycliques et évoluant parallèlement B la température
wissent intervenir.
La situation n’est pas très differente pour les Cgmbiwn. En effet, selon
‘44RCHE-MARfXAIl (1975) les accouplements de C’?~&$un sont surtout fréquents aux
-ois de mai-juin, les pontes de6 cinq es,pèces présentes dan6 la région du Cap-,
Vert s’échelonnant entre la troisième semaine de mai et la seconde semaine
d’août en correspondance avec l’augmentation de température et de salinité à
la même époque.
La profondeur B laquelle sont pêehbs les C@&$m pepo (O-20 m) 6e trouve
dans la couche d’eau situSe au-dessus de la thermocline (PRIVE et WAGNER, 1977);
un peut alors cnnsidérer que les paramètres hydrologiques relevés en surface 3
Wkur sont représentatifs de6 conditions de température et salinite du milieu
dans lequel vit Cymbium pepo (G~I&IDO, comnt. pers .).
(1) Dans ces deux figures, provenant d'échantillons différents, lc?s donnec‘,:
biologiques des mois d’août-septembre et octobre ont été établies par quinzainG.
Xl manque la deuxième quinzaine d’août.

-*-
-B---P-.,--
11.---11-
1 . . . .

, ~ _..-“,
.-.--
-,~

_._.,....
_-____
a~:1 Strdlr il
b-- -0 Stade b
D - - - - o ’ Stade C
e.....--e St&,@ crf
M o i s
Fig. 12.- Evolution des proportions
des différents stades larvaires
S%o
+,-,.. % de fsmollar porteuses de htrvus au stade! (a) do taille &18cm
t
36.0 -
35.a- 2al
4%
-30
- 2 5
23
‘lJ$
- 2 0
-15
21
-10
‘20
- 5
18
LO
1 8
-
.
1.
.~
-_
_1-
--,c;rr*
,mc
.Fari~ +i f3nF: mensuelles

par heure de chalutage
MAMJJASONRJFMAMJJASONDJFMAMJJASONDJ
Fig. 14 .- Vari.;ition mens<elle de rendement
dans l'embouchure de Sierra Leone (d'après LONGHIJRST, 1958).

2 E
Si l’on retient pour @mbizcn ~7epo une pariode de pote principale en août
et septembre , cette période correspond avec 1 t:s maxim:l de tempera ture enregise,
tr$s en aoiYt et septembre 1979 (fig. 13).
LONMJRST (1958) y sur une serie de chalutages effectu6s dans l’embouchure
Je la Sierra-Leone pendant trois ans, a observ8 des augmentations de rendements
+
._“, pêche au chalut de cymb$um pepa en même temps que des maxima de salinitle
(Zig. 14). MARCHE-WRCHAD ( 1975) attribue ces va.riations de rendements à une
vi-gration lige au cycle de reproduction. Il est 2 noter que l’amplitude des
variations de la salinitfi (du simple au douhl o) enregistr6e par LONGHURST est
Ibeaucoup plus importante que ce qu ‘on peut obse:rver en mer au Sénégal.
Il est toujours d$licat, en 1’ absence d’ cxpérimentatlion, de déterminer 9
:laT”li les différents facteurs physicochimiqucs 9 le plus i,nfluent sur le pro-
r.essus de reproduction. Il semble que la p6riode de ponte de Qmbiwn pepo
coïncide avec le maximum de température des mois tf’a’oct et septembre.
On observe sur la figure Il une difference entre la. proportion de femelles
:;ravides pêchées au chalut et au filet dormant,. Le pourc:entage de femelles
gravides pêchées au filet dormant augmente progressivement d’août jusqu’ à fé i
vrier où il atteint 80 X9 valeur déjà observ6e en octobre avec les échantillons
p%chés au chalut. Tj’ autre part, parmi les femel.les gravides observées en fé-
vrier,75 % portent des larves. à leur dernier stade de developpement (stade dl.
Cette augmentation progressive du pourcentage de femelles gravides n’est donc
pas indicative de nouvelles pontes et la fai’btesse relative du nombre de femelles
arwides dans les captures des filets dormants peut être attribuée 2 une faible
vulnérabilité des femelles pendant une partie de la période d’incubation des
larves.
Selon MARCHE-MMRCHAD (1975) il n’y a pas de pBriode passive chez les Gym-
bi?.un, les femelles ne cessant pas de s’alimenter en pt?kiotfe de reproduction.
i’rous avons observ6 %i bord du ‘iLaurent Amaro” quelques femelles de Cymbhm pep
gravides à l‘estomac plein, mais en plus Faible proport ion que chez les femelles
n’ayant pas pondu et chez les mâles. Cependant .) au cours de 1‘ année on n’observe
pas chez les femelles de variation notable du rapport Poids de la glande diges-
tive/Poids de chair. M&ac si les femelles ne cessent pas totalement de s’aLimcn~*
tir, on peut penser que leurs déplacements trophiques sont limités et qu’alors
elles se maillent relativement peu dans les f i.Ilets dormmts.
L’ importance de ce phènom8ne diminuerait 4a~tx 1.’ approche de la libération
des larves puisqu’en février on trouve 80 X d,o femelles gravides dans les cap-*
tures des filets dormants.
Dans ces conditions 4 on pc-ut penser que 1 a proport::i.on de femelles gravides
p%h6es au chalut en octobre est représentative de la proportion réelle de fe
melles gravides c3 cette époque et que le fait d’observer la même proportion
dans les khantillons pêchk au filet dormant en février nous permet de regrou-0
pzr ces deux types d ‘khantillons pour la dftermination d’e la taille à la pre*-
-tiare reproduction.
4.5.3. Temps d’incubation et lib6ration des larvs
4.5.3.1. Méthodes
.---“--~-----~-.>.....Y.
Le d6veloppement et la croissance en longueur des larves sont suivis par
1’.Evolution dans le temps des nroportions des différents stades larvaires et

Septemtire
Octobre
N, 26
I
Novembre
-A--
Décembre:
-.-
3 0
J a n v i e r
-I_
10
b.
%
l .
c
*. .

% 0
La hauteur h des larves est mesurGe en mi.llim?ktres de la base de l’apex
au creux du canal aiphonal (f ip I 3) . Cette Longueur a Gt:G adoptée du fait de
l’absence de l’apex calcifié aux stades b ct c:.
On calcule la tail1.e moyenne des indiv%clus prEsents dans la poche incu-
batrice afin d’dtablir, par mois, des histogrammes de fréquences de tailflzs
moyennes des individus par portée.
4.5.3.2. Résultats
---LI--I----I-w..“...
Qn peut suivre sur la figure 13 le di?veloppement dles larves. Le maximum
de stades a de la premiirre quinzaine d’aoift est suivi dans la deuxième quin-
zaine de septembre d’un maximum de stades b. La pi?riode de développement des
embryons jusqu’à la formation de la coquille a donc dur& environ un mois et
demi.
A@s un maximum de stades c dans la cleuxigme quinzaine d’octobre, 80 Z
des larves sont au stade d
8 partir de dkemhre. La croissance de la coq,uille
jusqu’à la calcification do l.‘apex a dur6 environ deux mois et demi. Au moment
de la calcification de l’apex, les larves ont environ 3b7 millimètres de hauteur.
Les histogrammes de fréquences de tailles (fig.15) permettent de préciser
la croissance en hauteur des larves. En tenant compt,c des conclusions tirées
de l’évolution des proportions des différents stades larvaires, on peut ëtablir
une filiation logique des modes telle qu’elle est Etablie sur ?.a figure 16. On
remarque de janvier à février la disparition des grandes tailles du mode cor
respondant aux pontes d.u mois d’août, montrant que les larves commencent à Ztre
lib&&s au courant du mois de fBvrier R des tailles voisines de 46 millimètres.
Ceci est confi& par 1.a chute du pourcentage de femelles gravides (fige II) en
mars.
On peut en deduire que l’incubation dure environ six mois. Avec un tel
temps d’incubation, la mise bas des larves pondues en décembre s’effectuerait
à partir du mois de mai. On abserve effectivement d es femelles gravides jusquJà
cette période.
En conclusion le temps d’incubation des larves de cymbi~m p@O est d’en-
viron six mois, les larves Gtant lib6rées dans le milieu extérieur de février
3 mai,
Dès leur expulsion, les larves sont actives. Mises en bassin d’élevage,
elles s’enfoncent im&diatement dans le sediment. Selon MARCHE-MARCHAD (1975)
elles restent pendant une quinzaine de jours sans s’alimenter, vivant sur leurs
rhserves de deutolkithe. Apri$s quoi la i:lande digestive prend sa structure
adulte.
4.5.4. Taille des larves à la naissance
4.5.4.1. Méthodes
--------I--I-
Chez les cymbzwn p&p adultes, on peut distinguer la coquille larvaire de
La coquille formée au cours de la vie libre, permettant ainsi de mesurer la
taille de la larve à sa naissance.
Sur la protoconque, les stries d’accroissement sont fines et régulières
donnant a la coquille un aspect lisse (fig.16).
La coquille larvaire est plus facilement mesurable chez les jeunes indi-
vidus que sur les adultes chez qui l’hypostracum recouvre la coquille larvaire,

4.5.4.2. Résultats
-...--------w------
Nous avons mesuré h et H pour ‘31 individus. La taille moyenne à la nais-
.>.lIlCi: est h = 46,3 mm 2 4,2. Nous avons considéré au paragraphe précédent qui*
,* ‘Ctaient des individus d’environ 46 mm qui commençaient à être libérhs en f’c-
,:zier. Bien que le nombre d’individus observés soit faible, la taille moyenne-
IlLZS
coyuil les larvaires observées après leur naissance confirme cette hypoth:sL..
La hauteur H incluant l’apex est de 54,8 mm f 5,8. A cette taille les l.rl-
*j-s de Cyr&wn ~)&PC* ont un ‘poids frais d’environ 37 g.
se.%
.‘i .6. FECONDITE
4.6.1. Méthodes
Les Cymbbn ne se reproduisent qu’une fois par an (MARCHE-MARCHAD, 1971:f.
ic nombre des larves observées dans la poc.he incubatrice représente alors la
<écondité absolue (groupe de travail, Dakar, 1977).
Nous avons utilisé pour cette ëtude des échantillons pêchés au chalut, i:,i‘
rCfet, on trouve fréquemment au fond des pirogues à leur retour de pêche des
A.*
Isrves expulsGes au cours du transport sous l’effet de la contraction du pied (IC:
;rmkhm pepo Lorsqu’il est hors de 1 Y eau. Pour les échantillons pgchés au cba.-
I:~L, les fécondités ont été observêes immédiatement après la pêche sans riwILL
5’ erreur.
4.6.2. Résultats
A partir des 56 observations, nous avons étudié la fécondité en fonction
b..t! la taille, Le coefficient de corr&lation entre fécondité et taille des f 6-e
~Iles est de 0,327 (fig.17). Il semble que la fécondité augmente légeremenr:
.ivec la taille mais la variabilité importante ne permet pas de préciser plus
‘la relation. Le coefficient de corrëlation est faible,
e t 1 a v a r i a t: i 0 n (3 t:
i ‘Ail le n’explique que très partiellement ïes variations de fécondi te.
lb. 7 < SEX-RATIO EN FONCTION DE LA TAILLE:
4.7.1. Méthodes
Par classe de I cm, nous avons calculé la proportion de femelles par rn;,
,~ort à l’effectif des individus de la classe.
Nous avons utilisé pour cette etude les échantillons obtenus à bord du
“Laurent Amaro” lors des cinq campagnes de chalutages.
D’autre part il est possible de calculer le sex-ratio chez les Larves, i=
~!imorphisme sexuel Ctant marqué aux stades c et d.
4.7.2. Résultats
Sur 1 1’76 larves dont nous avons observé le sexe, 49,66 % étaient des ? c
$~~!li+?s, montrant ainsi que le eex-ratio est équilibré à la naissance des lzwv~ ..,
Le p o u r c e n t a g e de femelles capturees par le chalut est de 46,13 X. !.I I
ilasses de tailles inférieures à 15 cm étant sous-échantillonnées, ce pour(:(.:~
: cigt? n’est pis représentatif de la proportion réelle de femelles dans la poilas
! alion.
L’examen du tableau V montre que, pour certaines classes, le pourcenta$;c,
\\;c! femelles diffère de 50 X particulièrement pour les classes 20 et 2I oii, iii:
;acjnt respectivement égaux à 32 % et 27,4 2.
Nous avons calculé le xZà 1 degr& de liberté pour chacune des claisses üc
1 iL1 Les considérées. La valeur tabulée w raeui.1 O,O5 Gtant de 3,841 on voir <LU‘
*~ruïes les classes 20 et 21 cm présetitcnt un sex-ratio significativement difi% .
enï de 50 91 ; les
fcalculés pour C~?L; classes Ctant respectivement 6gaux 2
x
ItLt,:j3 e t 23,02.

Limite de ia
--c”ccoquifle larvaire
“*;‘;,;j.
‘31
t
.
_ . .
: .<
FL&-.. .
.:.

; . . . .
,
.*
:. *. :s. ç. . . .
, . . _ . -.
Coquille Larvaire
Fig. 16,-
Coquille de jeune Cymz>im cc?pt>
montrant lin coquille larvaire
(grandeur nature) Dessin J.M. WORMS
Nombre de larves
.
20
.
.
.
*
15
Fig. 17.- Relation
fecondité-taille
10

l
l
.
5
I+--7-l---
li
18 19 20 21
2 2 qc”)
--
20
\\
21
TOTAL
T....-
Nombre
87
i
8 2
1 525
i---
! unmhvcl .-la d I
4 1
1
31
1 462 -..
32
\\
27,4
1 46,s
16,53
1 23,02
! 50,93
1
!
1
il
TaLEAU V.- Sex-ratio par classe de tailles
4.7.3. Discussion - Conclusion
L'existence de variations du sex-ratio en fonction de I.a taille est un
phgnomène observe chez de nombreuses espkes à sexes séparés et est générale.
rient attribué à une croissance ou une mortalité differente suivant ie sexe
(GARCIA et ALBARET, 1977).

Chez ~jrnbiwr pepo , la diminut,i.orr relative du nombre de femelles de grande
taille peut correspondre à un ralentissement de croissance. On observe en effr3~.
.%ez les femelles matures un d&douhlement du labre dans sa partie postérieure
(Fig. 18). La coquille étant élabore@ 5 partir du bord du manteau, tout se p;2asi‘
conrne si le pied avait diminué de volume, au moins dans la partie postkieure
(::! le labre se dédouble, et que la formation de la coquille reprenait dans une
:!i.rec tion plus interne. La largeur de la coquille nfévolue plus et la longueur
pratiquement plus.
A. 8. CONCLUSIQN
Etant donne la particularité de certains aspects de la reproduction de
! ‘~pd&m pepo r nous avons ét6 amené au cours de ce travail à adapter les me-2
rhodes d’gtudes g6néralement utilisées,aux problèmes spécifiques posés par cert.-:
i?spèce.
Les femelles de &&$tun pepo ont une taille d’environ 17,.5 cm à la premi;.: _
.r-e;‘roduction.
La période principale de ponte a lieu en août et septembre et les larves
.,;brês un dgveloppement d’environ six mois dans la poche incubatrice sont libi
yces dans le milieu extèrieur à partir du mois de février à une taille d’envi..
ron 55 kml.
Pendant quelques mois les femelles gravides semblent relativement peu
vulnérables aux filets dormants.
L’étude du sex-ratio montre que les mâles atteignent en moyenne des taifl.eti
I:I!C~S glevées que les femelles, la croissance de celles-ci se ralentissant à
;l Irtir d’une taille de 20 çm.
5. LA
P E C H E D E S
Y E E T S A U
S E N E G A L
La pêche des Cy&iw;r au Sénégal par les piroguiers porte essentiellement
:41:2’ Cymbium pepn , les captures des autres espkes représentent en effet moins
~!~;s 1 X des captures en nombre à Joal. Nous nous intéressons donc dans cette
:*~de 3 la pêche de Q.pnbium pepo appelé, yeet en wofoff, ce terme désignant
:!ussi hi.en l’animal vivant que le produit transformé,
5, 1 . TECIINIQUE DE PEXXE
S.1,). Généralités
Divers engins traînants ou dormants sont susceptibles de capturer des Irym**
1:. ; pi : sennes de plages, chaluts, filets dormants de fond. Ce sont finalement
tf:erns Les engins travaillant au contact du sgdiment et nous pouvons ajouter a
c i: tte liste la pêche à pieds et la pêche sous-marine. Cependant, c’est essen-s
risllement 5 l’aide de filets maillants dormants de fond que les piroguiers prii-.
lirluent 1~1 p$he des yeets sur la côte sud du Séndgal.
La ralingue des plombs de ces filets,, lestée, repose sur le fond et les
‘:ii~mldum p au cours de leurs déplacements, viennent se mailler par la coquille.
Il existe différents types de filets dormants de fond dont les caracté-
ristiques diffèrent suivant les espèces recherchées et les localités. Ils sont
!:OUI~ capables de prendre des yeets mais ceux-ci ne constituent qu’une prise
l<,(:cssoire lorsque le pikheur recherche poissons ou langoustes.

Labte
/-
doublement
labre
Fig. 18.- Coquille de (lymbim przpo femelIe
Dessin J,M. WORMS

” .
‘.
..’
<I
A Jual et Xonewar qui sont les principaux points rte debarquement de
;‘~:m&Iurn, on trouve des filets adaptes .G leur capture, les pêcheurs qui les
!i?ilisent i;tant sp6cialisGs dans la pêcj1e des yeets.
CI..
5.1.2. CaractGristiaues des filets dormants à veets
Les mensurations de filets à yeets que nous avons effectuées à Joal et
x.
Qionewar confirment les observations faites par SECK (1979) et nous utiliserons
ici sa description très précise z
- Longueur : 18 m (montée) ; elle varie suivant les renseignements obtenuti
w‘...
aupr6s des pêcheurs lors des enquêtes de 15 à 35 mètres.
- Chute : 1,20 m
- nombre de mailles en longueur : 108
61‘”
- nombre de mailles en profondeur o 5,s
- dimension de la maille étirée : 240 mm
- fil employG : tresse nylon 400 m/kg
.u.
- ralingues en nylon 2 torons de confection locale de 6 mm environ
- longueur : 19 mètres avec les deux bouts
- f l o t t e u r s : en liège espacés de 1,60 m
- l e s t s t en plomb par olive de 7Q‘g espaces de 0,50 m.
5.1.3. Montage et pose
-1
En position, le filet est maintenu vertical par les flotteurs de la ra1B.t)
pue d e s lisges, la ralingue du bas* lestée, reposant sur le fond.
m-.
Les filets sont assembl& en filasses constituées de 4 à 7 pièces de fi,-
jets mises bout ,Z bout. Les filasses sont ancrées à chaque extrémité et munies
de bouées de repsrage.
411.’
Le nombre moyen de filets ~OS& par ‘un pêcheur est d’environ 30 mais peut
Lrarier de 10 5 60, ce qui, en terme de longueur, représente de 200 à 1200 m.
_I.
C’est surtout par la grosseur du fil employé que les filets à yeets diE+
Zèrent des filets dormants 3 poissons qui sont faits de fil plus fin, les fi,
fets à yeets devant être plus résistants du fait du poids des Q.@&m et du
XI
bord tranchant de leur coquille.
Les filets sont visit6s toutes les 48 heures en général et relevés de Lt:;i!I:,
; autre pour être séch6s et réparés.
mv.
La pêche se fait à l’aide de pirogue3 d’environ 8 m de longueur hors tciut,
montées par trois à quatre pêcheurs.
CL
5.2. LOCALISATION DE LA PECHERIE
L’essentiel de la pêche des Cymbiwn s’effectue sur la Petite Côte, de I.a
j,resqu’île du Cap-Vert à la frontière nord de la Gambie. Tout le ‘long de la
.f<l
( : i.i t e > les filets dormants capturent des (I&&%I, mais ils ne font l’objet d”u:!l
;Gche spécialisée quq 3 Joal, ‘Dionewar, Pointe-Sarène et Mhour, et la princij+lt:
:.Zcherie s’étend du large de Joal .î la pointe de Sangomar.
C“
:Les chaluti.ers cherchant les rougets capturent frQuemment C@&iton tr%&w ij
L:.:frzega’lensEs sur la Petite Côte au large de Mbour et Joal, sur les fonds durs
:ir:hl.eux entre 36 et 43 mztres (CHABAIWE, à paraître). Les captures de Cytnb6.~~
PSl
:‘?.jnt ‘L’objet de rejets importants de 1.a part des rougettiers et quant ils so~lt
~:nrdés, il ne s’agit. que de quelques paniers vendus au profit de l’équipage ,
,c.. ‘Y des rougetti,ers seulement en débarquent ainsi, annuellement, 12 tonnes &
:.! :?kar .

!’ J-5:Ii:z)4’(

i

A Joal, nous avons regroupe les différents lieux de pose des filets,dé-,
terminés par les pêcheurs par rapport à des repères â la c?te, en quatre sec-
teurs (fig.19) :
1 Sangomar
l
2. Sud de Joal
3. Large de Joal
4. Nord de JoaL
Ces secteurs s’étendent jusqu’aux fonds d’environ 20 m.
C’est le secteur situé au large de Joal qui est le plus r6gulièrement fré-
quenté par Les pêcheurs au cours de l’année. Viennent ensui te les secteurs Sud
de Joal et Sangomar, Le secteur Nord de Joal est peu fréquenté.
On y trouve des fonds rocheux et ces lieux sont surtout fréquentés par les
pêcheurs de lanqoustes.
5.3, DEBARCUEMENTS A JOAL
5.3.1, Méthodes d’étude
En plus de nos enquêtes hebdomadaires, un enquêteur était chargé de relever
quotidiennement le nombre de pirogues B yeets ayant d6barqué et leurs prises en
nombre d’ individus. Il relevait également La prise par sortie des pirogues à
poissons ayant capturé des yeets, Le nombre de ces debarquements étant estimé 8
partir des enquêtes r6alisées pour le projet PNUD/PAO SE8 73/009,
Connaissant le nombre de, sorties et la pri.se par sortie, la quantité débar-
quée par mois est obtenue par la formule :
Prise totale = prise moyenne par sortie x nombre de sorties mensuelles
La prise en poids ssobtient en multipliant Xa prise totale mensuelle par le
poids moyen mensuel,
Les donné,es d’enquêtes hebdomadaires ont été mises sur support informatique
et les programmes de calculs mis au point par P. PERCEEURI.3.
5.3.2. Les pirogues spécialisées
Nous disposons de données de prises par sortie ct de poids moyens de mars
1979 à avril 1980 et du nombre de sorties mensuelles de mai 1979 à avril 1980.
Les résultats sont présentés dans le tableau VI.
5.3.2.1. Prises Ear sortie
----“-m-w------ -IIIw”mll
La figure 20 montre les variations de la prise moyenne par sortie au COUTS
de l’année. En l’absence de données sur plusieurs années, il est difficile de
les interpréter d’autant que la longueur de filets posés varie d’une pirogue 3
l’autre.
Xl ne semble pas, camme c’est le cas pour plusieurs pêcheries au Sénégal
(mlsrous, seiches... ), y avoir de variation saisonni8re marquée de La prise
moyenne par sortie.
Prises moyennes par sortie en poids et en nombre d’individus varient dans
le même sens, le poids moyen ne montrant pas de variation importante au ICOU’ZS
de l’année.
Dans le but d’étudier d’éventuelles variations de rendement nous avons re-
1 CITIS lnrn de nos enquêtes hebdomadaires, pour chaque débarquement, La longueur
’ - - ^aatleA..w~ _

1OmRE DE? f
PRISE
/
PRISE
YOMBRE D E
CAPTURE
lEBARQUE-
PIOYENNE
/ MOYENNE
SORTIES
E N NOM3RE
lENTS
PAR SOR-
/
P A R SOR-

(MIL L IERS)
TONï?AGE
:NQUETES
TIE (NBRE ' T I E ( k g )
1 9
f
247
459
2 6
188
4 4 0
5 2
167
359
601
100
221
207
248
4 6 4
6 1 5
153
285
i J u i l l e t
4 4 5
i
174
398
614
107
245
261
197
5 0 0
6 6 6
131
333
i t$embre
186
154
4 1 3
6 4 5
9 9
266
; octobre
234
132
314
6 7 6
8 9
2 1 3
Novembre
261
!
169
4 0 2
5 9 3
100
239
1 Décembre
198
207
528
5 7 2
118
302
[ J a n v i e r
168
/,
123
303
4 7 9
59
145
i Fevrier
134
139
3 8 0
5 2 3
7 3
196
1 Hars
169
165
4 6 0
4 8 7
8 0
224
; A v r i l
218
211
637
577
122
368
j M a i
7 2
2 1 2
k-
I
i TOTAla

7 0 4 8
1 2 3 1
3 0 3 7
-.y_-
TABLEAU VI.-Cbptureset s o r t i e s m e n s u e l l e s d e s p i r o g u e s à y e e t s
à J o a l d e m a r s 1 9 7 9 à a v r i l 1 9 8 0 .
jNOKT'4?E D E
DEBA?QUE-
T O N N A G E
MENTS
i ENQUETES
.-
.-
1
; Mai
5 1
I
1
t
74
32
j
i z%et
!
52
.18
;
i A o û t
15
2 0
I
i
; Septembre
99
I
63
i
j Wtobre
326
i Zovembre
115
60
36
j
! Nkembre
l
536
Il6
i
J a n v i e r
672
! F é v r i e r
/
I
t
4 9 2
! >?ars
380
I
i A v r i l .

/
227
1 Xai
!
135
-
1
TABLEAU VII.- C a p t u r e s e t s o r t i e s m e n s u e l l e s d e s p i r o g u e s
n e r e c h e r c h a n t p a s l e s y e e t s .

3 8
Les rendements calculés & nombre d’individus captur6s par 10 m de filet
en 24 h ont montré une brusque chute 3 partir de juillet 1979, passant de 1,7
individus en moyenne de mars à juin 1979 à O,5 individu en moyenne de juillet
1979 B avril 1980. Cette variation peut être attribuée 2 l’imprécis,ion des
rensei@kments fournis par les pêcheurs et correspond 2 un changement d’enquê-
teurs à cette époque.
5.3.2.2, Nombre mensuel de sorties
- - - I - I - “ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
L’activité de pêche aux fi.lets dormants sur la Petite Côte subit de& va-
riations importantes au cours de l’année-.
A Joal, les nombres mensuels dc sorties en 1977 et 1978 étaient environ
quatre fois plus importants‘de janvier à mai qua pendant les mois do juillet,
août et septembre ‘(CRUN, FAO 1978 et 1979).
En effet, pendant la saison chaude la pêche de poissons au filet est dé-
“kkssée, les poissons capturés se putréfiant rapidement dans les eaux chaudes
présentes à cette époque (jusqu'à 3O’C) et les pêcheurs abandonnant temporaire-
ment la pêche pour cultiver leur terre (STEQUERT ot aZ., 1979). Par contre,
la pêche des yeets ne semble pas subir ces variations, le nombre de sorties
étant même légèrement plus élevé pendant la saison chaude Ffig.20).
Le problème de la putréfaction ne 80 pose pas pour les yeetsqui
restent vivants dans les filets et les pêcheurs de yeets ne semblent pas aban-
donner la pêche pour la culture.
Ceci est confirmé par le fait que le pourcentage en poids de 0pbiwn dans
les captures de filets dormants R Joal atteint 80 $ aux mois d’août 1977 st
1978 (CHUN, 1978 et 1979).
5.3.2.3. Conclusion
“~--~lk-“-I--~~œ.~
Le tonnage total des débarquements de Cy?r&iwn par les pirogues specialisées
dans la pêche des yeets est d”environ 3 000 tonnes par an.
Les débarquements sont régulièrement répartis au coura de l’année, la prise
par sortie et le nombre mensuel de sorties ne montrant pas de variations saison-
nières l
5.3.3. Débarquements des yeets parlesautres pirogues pêchant au filet
dormant ‘2 J-,,I
,
- -
A Joal, les pirogues pêchant au filet dormant débarquent : silures, oto-
lithes, soles, requins,raies et langoustes. Le yeet constitue pour ces pêcheurs
une prise accessoire. Les données que nous avons récoltées concernent uniquement
les pirogues qui en ont débarqué (tabl. VII).
La prise par sortie est beaucoup moins importante que pour les pirogues
spécialisées puisqu‘elle est de 25 individus en moyenne par débarquement.
La capture totale de juin à décembre 1979 est d’environ 350 tonnes. Les
données,concernant le nombre mensuel de sorties sont incomplètes. Si OR extra-
pole ce résultat à l’ensemble de l’année, on obtient un chiffre de 590 tonnes.
Les sorties ikant plus nombreuses entre janvier et mai, ce: résultat est vrai-
semblablement sous-estimé.

5.3.4. Discussion
Nos esticiations donnent un tonnarje total de yeets débarqués 2 Joal de
? 600 t environ.
Ce chiffre est beaucoup plus éleve que les estimations effectuées pré&
tlirment (projet PNUD/FAO, SEN 73) qui sont respectivement de 602 t, 857 t: irt
2. 000 t en 1977, 1978 et 1979.
Cette disparitE peut être attribuée 3 la différence existant dans les IIG
thodes d’enquêtes qui portent sur deux points :
- Les enquêtes effectuées pour le projet PNUD/FAO, SEN 73 concernent toute
i;r pêche à Joal (lignes, filets dormants, sennes tournantes) et toutes les pir:)
g:tes pêchant au filet dormant sont regroupees dans la même catégorie. Une partie
,!es pirowes à yeets débarquant leurs prises à un endroit éloigné des autres d-
’ +rquement s p le nombre de sorties effectuées par ces pirogues est sous-estime.
- La capture est estimée à vue et les enquêteurs habitués à évaluer des
:~ids de poissons sous--estiment le poids de yeets débarqués, comme nous avons
;,i: le vgrifier sur le terrain.
‘:e 4, AUTRES POINTS DE DEBARQUEMENTS DE YEEXS
5.4.1. Dionewar.
ta pêche des yeets s’est développée ces dernières années à Dionewar puis**
*
;~‘ll y avait 6 pirogues pratiquant cette pêche en 1976-1977, 9 en 1978 et 16
‘an juil.let 1979. Six pirogues supplémentaires sont prévues pour i98O.
m
Les pêcheurs de Dionewar vont poser leurs filets au large de Ya pointe de
!angomar OU viennent également les pirogues de Joal. Les techniques de pêche
;tant identiques à Joal et Dionewar, nous pouvons estimer les débarquements à
L
i.lonewar à partir des résultats de la pêche à Joal, 8oit une prise moyenne sur
L’ -Innée par sortie de 174 individus ou 430 kg.
En comptant pour chaque pirogue deux mois d’arrêt (réparation des pirogues,
*
tics moteurs, des filets, mauvais temps* fêtes.,. ) et une mise 3 terre toutes lez
=‘#ii ‘k,on arrive à 150 débarquements dans l’année par pirogue.
Dans ces conditions, on peut estimer la capture totale à Dionewar Zî z
150 x 16 x 430 = 1 032 t
150 x 16 x 174 = 418 x 103 individus.
5.4.2. Mbour
A Mbour qui est un centre de pêche important, on trouve peu de pêcheurs
spscialises dans la pêche des yeets et les 3 ou 4 pêcheurs qui pratiquent cette:
rJ%:he ne la font pas regulièrement .
L’essentiel des débarquements de yeets est
.
t:f@ectué par les pirogues pêchant le poisson.
L’importance de la pêche au filet dormant de fond a diminué ces derniè,res
crireies $ le nombre de sorties étant passé de 9 913 en 1978 à 5 284 en 1979. Les
.
:iGila.rquements de yeets ont btiZ respectivement pour ces ann&s de 544 et 295
tonnes (CHUX, 1979, 1980 sous presse),
!a
En l’absence de données plus précises, nous conserverons ce chiffre bien
*!:l’i.l soit sans doute sous-estims pour les raisons exposées au paragraphe 3.4.

---
--l-e.11
*.-.a.,.I --...
-._
--.-
-
. . . . . .._..
-,_
40
5 14.3. Pointe Sarène
Au village de Pointe Sarëne, trois pirogues sont spécialisées dans la
pêche des yeets. En utilisant les mêmes méthodes que pour ‘Dionewar on obtient
une production d’environ 194 tonnes ou 78 x 103 individus.
5.5. UTILISATION ET CONDITIONNEMENT DU YEET
Le yeet est consommé sikhé et utilisé sous forme de petits morceaux conme
condiment dans pratiquement tous les plats sfn6galais (tiébou-diène, maafé,
thiou, soupou-candia . . . ). Il est ainsi consommé quotidiennement au Sénégal,
Le traitement est effectué artisanalement sur les lieux de débarquement pcr
les femmk des pêcheurs.
La coquille est enlevée ainsi. que les vis&res et le pied est fendu en qua-7
tre dans le sens de la hauteur.
Les yeets ainsi préparés sont mis dans le sable ou sous les filets usagés
pendant 24 h afin de fermenter,à la suite de quoi ils sont nett-oyésotmis à. sé-
cher au mIeil pendant deux jours.
Ces deux opérations donnent au yeet son goût particulier qui lui a valu le
surnom de “camembert sénégalais” et en fait un condinnent. de choix pour “parfu,
mer” les plats.
L’ensemble du traitement entraîne une perte de poids de 64 %.
5.6. CONCLUSION
Le total des débarquements de yeets sur la Petite Côte au Sénégal repré-
sente environ 2 x 106 individus ou 5 000 t, ce qui donne,après conditionncrnent,
1 800 t de produit séché.
La capture des yeets 3 l’aide de filets dormants fait l’objet k?“une pêche
spécialisée à,Joal et Dionewar principalement et l’essentiel des captures pro-
vient de la zone située entre Joal et la pointe de Sangomar.
Les yeets ne sont consoxmnés qu’au SénGgal où ils ne constituent Qu’un él+
ment d’appoint dans la cuisine. Ils ne representent donc qu’un marché limitz où
la demande est satisfaite, Dans ces conditions;a Joa’l., lorsque les débarquements
sont abondants, les prix descendent rapidement et il arrive que les pêcheurs ne
prennent pas la mer en raison de la faiblesse du prix de vente de leur produit.
C O N C L U S I O N
Au terme de ce travail, il est intgressant de dresser un bilan des connais-
sances nouvellement acquises sur la biologie et la pêche des icymf><~n pep0 des
côtes sénégalaises.
Notre étude a permis de préciser la taille à la première maturité, les pé-*
x-iodes de ponte et de libération des larves ainsi que la fécondité de cette
espèce.
L’étude experimentale de la répartition a montré que les zones de pêche
a. . . #
3--- ,, - nnC..l‘5 ane trnotf pnrresaon-

L a pêche des yeets est active toute l’année et les d&arquements s’ Ci$
IV :r’ct pour l’ann6e d*Ztude Zi 5 000 tonnes cti qui correspond, apres conditiouw
:‘...:lt, .!7. environ i 800 t de chair séchec .
En l’absence de nouvelle forme dc consommation,les d&ouchés de ce pro*-
duit restent strictement locaux et les perspectives de développement de eettti
activité sont restreintes.
Cependant, pour arriver à une connaissance plus complète des possibilitcü
~-!‘expJ.oitation,
il serait souhaitable d’envisager l’étude de la croissance dti
i_,~‘:&~itun nep0 ainsi que des paramètres démographiques du ou des stocks présent;;
4ans les eaux sénégalaises. Une telle étude nécessiterait pour la collecte de::;
.:ohantilLons Iladoption d’une technique de pêche plus performante permettant
1:: capturer notamment les, jeunes individus.
r;,“ZXf-xe (C.P.), 1976*- Statistiques halieutiques appliquGes. I&X. teoh, F.A.O.
sur les péches 0351, 181 p
.
“!WGGE (KJ.), 1 9 7 8 a . - Les résultats de la pêche artisanale â JoaI. et Mbour
en 1977. Rapp. manusc. F.A.O. /P.t.U.D. /Projet SEN 73 009,
C’W$ANTVE (J , ) 9 - La pêche rougettière dakaroise et l’exploitation des fonds dur:,
sableux (fonds 2 rougets) de la c6te sud du Sénégal de 1971 à 1977. A
paraître l
Les resultats de la pêche artisanale à Joal et Mbour en 197r;.
‘.:F’lm

(rf.),
1979.-
Rapp, manusc. F,A.O./P.N,U.D./Projet SEN 73 009.
:T:!klN (11.) .-' Les résultats de la pêche artisanale à,Joal et Mbour en 1979. Rap-d
port manusc
^.h.O./P.N.U,D./Projcr 7 3 009. A paraître.
l
C+!?l ( A . ) , 1973.- La population de Crepidules, CTe$&&-z flmzicati (L. $758)
en rade de Brest.Ecologie et dynamique. Thèse de 3e cycle, Université de
Bretagne occidentale.
~:;+;\\~N (F,), Icl’Jh,- Les fonds de pêche du plateau continental ouest-africain
e n t r e 17’ e t 12’~. Dot. 4ci. C e n t . Reeh. oc&anogr. Dakar-tiroye, 6 1 .
21) na9 2 cartes H.T.
::::?‘,2r.N (PJ 5 1077 .- Carte sédimentolopique du plateau continental sénégambien
Extention à une partie du plateau continental de la Mauritanie et de la
&ini;e-Bissau O.R.S.T.O.M., Notice explicative, 08.
‘?:PAIN (F,) T 1979.- Note sur les périodes de reproduction de quelques expèces
démersnles du plateau continental sénégambien. in : La reproduction des
espaces exploitées dans le golfe de Guinêe, Rapport du groupe de travzi 1
ISRA-O!?STO~\\ Tkkar 1 9 7 7 . DO~. 6c-i.. C e n t . Rech. oeécuw~r. Dakar--Tkwoye,
68 : 113-126.
’ i.~~L’ARD (P.) e t ROSSO (J.C.), 1977.-Riogéographie et tlabitat des mollusques
actuels LaEuno-.marins du delta du Sal.oum (SérGgal) , G&O~&?::, 10 (2) I
n
275-399.I 5 f i g
5.n
.. , 2 tabl.,
-c
1 . ~1.

4 2
IFtAN ( A . ) , 1968.- Mollusques Gastéropodes et Scaphopodes. -in : Traite de ZOO*-
logie, V (III),-par P,P. Grass6 D I-925, 478 fig. et pl.
GARCIA (si.), 1974.- Biologie de Penaqus c&,ummm notk~h en Côte .d’Ivoire.
xv - Relations entre la répartition et les conditions du milieu. Etude
des variations du sex-ratio. DO~, sci. Cent. rech. mdano~qr.l AEdja~.~
v (3-4) : l-39,
KNUDSEN (J;r o 1956,- Cite par HARCHE-MARCIiAD, a paraftre.
LE LCEt!F (P.) et INTES (A.), 1968.- La faune benthique du plateau continental
de%ôte d’fvoire. Recoltes au chalut. Abondance, répartition, variations
saisonnières, mars 1966 .- février 1967. ORSTOM, ~?OC. SC~. proV=~kHh?
(025) , 78 p.
LONGHURST (A.R.), 1958:- An ocological survey of the utest ofrica marine benthos
Pishery Public. (W.A:-F.R.J.) 11 9 101 p. p 7 fig.
LUCAS (A.), 1965.- Recherche sur la sexualitC des Mollusques bivalves. Thèse dc
‘doctorat’ d’Etat, Rennes.
?+ARCHE-MARCHAD (I.), 1975,- Recherches sur La biologie des Uoh.u?~dae du genre
ouest-africain Cymbium (Gzstropoda, Frosobranch6x) Thèse de doctorat
d’Etat, Univ. Paris VI.
MARCHE-MARCHAD (1.) 9 1977:- Observations sur la biologie, l’ecologie et la sys-’
tgmatique du genre Cymbium Rodinp,, 1790 (f~stropoda, Prosohramhia) (trac!.
franç. par Enrico Romagna-??anoja) . Ixz rj%tnehigZ2a,, 104-105.
%RCHB-MARCHAD (1.) et ROSSO (J.C.).- Les Cymbium du S&ggal. Notes africaines,
A paraître.
NICKLEg (M.)) 1950.- &jllusques testacés marins de 1.a. côte occidentale d’Afri.v
que, Le Chevallier éd. Paris, 260 p? 459 fig.
PRIVE (M,).&wA$%ER (J,J.), 1977.- Campagne courantomgtrie et hydrologie L*A, 7:: .$
Résultats d’ observations. Awh. Cent. Reeh. oc&arwg~. Dakax-tiaroye,l 4%
REBERT ( J . P . ) , 1978.~- Aperçu sur l’hydrolopie du plateau continental ouest-
africain de la Mauritanie a la Guinée. ivi, : Rapport du groupe de travail
ad hoc sur les poissons pélagiques côtiers ouest-africains de la Mauritn-.
nie au Liberia (26% a 5’N). COPALZ'/PAc"ET, Sc%iss '78/10 (F) : 92-97 (An.--
nexe 9).
ROSSIGNOL (M.) et ABOUSSOUAN (M.T.), 1965.m Hydrologie marine côtière de la
presqu’île du Cap-Vert. Contribution à l’étude de la producti,vit$ des
eaux. ORSTOM, Publ. prov. Cent, océanogr. Dakar-Tiaroye, 1% p.
ROSSXGNOL (M.)) 1973.0 Contribution à l’ctude du complexe guinéen,, Centre ORST@
de Cayenne, 143 p.
SECK (P.A.), 1979.- Catalogue des engins de pêche artisanale du SiSnégal. Comitg
des pêches pour l’Atlantique centre-est, C0&&X Series 79/16.

- 1 .
‘i’~2’jIJEP.T ( H . ) 9 HXJCXE (LT.,?.), 13EWERARl~ (F.), FREON ( P , ) e t SAWA (A.> Q 1’173.
La pgchc artisanale maritime au S&Ggal : Etude des résultats de la pk1~
cn 19761 t-t 1977, Aspects hiologiqués et fkonomiques, Duc. 8et. cent-.
_
Reoh. oc~atlo~r. Iiakar-Earoye, 73, 45 p.
‘YAVER (C.S.), 1965.- Volutes problems : the west African and Canary Island (:X!i
*1-
-. -
bium, &m~a~ &eZZs N e w s HomZo!1u. X I I I ( 7 ) : 4 - 5 , lh fir,