D E S M O D È L E S D E P R O D U C T I O N ...
D E S M O D È L E S D E P R O D U C T I O N
A P P L I Q U É S A D E S F R A C T I O N S
D E S T O C K D É P E N D A N T E S
D E S V E N T S D ' U P W E L L I N G
(PÊCHE SARDINIERE AU SÉNÉGAL)
par
P . F R E O N (‘)
R E S U M E
L e pla Leau
continental ouest-africain, de ll"N à
24ON,
représente une zone très poissonneuse.,en
raison
des
remontées d'eaux froides et fertiles qui s'y pro-
duisent
(upwelling côtier). On y rencontre deux
PoPu-
lations de sardinelles (Sardinella aurita et Sardine2l.a
rnaderensis 1, don-t les
individus adultes effectuent
des
migrations de grande amplitude, parfois sur toute l'e-
tendue de la zone.L'exploitation est soutenue et
diver-
sifiGe, mais en raison de
l'insuffisance des statisti-
ques de pêche, on n'est. pas en mesure d'etablir
des
modèles de production pour l'ensemble
des populations.
Deux nurseries principales abritent des sous-stocks
importants de jeunes individus
Iqui y demeurent jusqu'à
leur première reproduction. L'une d'entre elles,
située
sur la Petite Côte du Sénégal,fail l'objet- d'une exploi-
tation intense et l'on dispose ici de
series
statis-
tiques de prises et d'efforts de pêche
(pêche semi-
industrielle e-t pêche artisanalej.Sous certaines
hypo-
thèses ,
on peut considérer indépendamment
ce "sous-
stock" . Les données suggèrent que les rendements
sont
liés d'une part,à l'effort de pêche local, d'autre part,
à l'intensité des vents responsables de l'upwelling cô-
tier. A partir de régressions multiples entre les rende-
(1) (Chercheur de l'ORSTOM, Centre
de Recherches
océanographiques de Dakar-Thiaroye (ISRA) BP.2241,DAKAR,
(Sénégal);ou CRSTOM 24, rue Bayard, 75008 PARIS, France.

3
ments, les efforts de pêche et l'intensité des vents,on
a pu établir différents modèles de producti0n.Le.s hypo-
thèses de départ sont
analysées et les résultats
SOIl’E
critiqués.
La production
maximale équilibrée de
sardinelles
sur la Petite Côte, dans les conditions actuelles d'ex-
ploitation, varierait de 56 000 à 90 000 tonnes par ari,
en fonction de l'intensité des vents. Le niveau
actuel.
d'exploîtation est proche de l'optimum, et l'on
doit
craindre les conséquences d'une diminution d'importance
de l'upwelling ou d'une augmentation de l'effort de pê-
che. Toutefois, les données actuelles ne permettent pas
de prévoir avec certitude l'évolution de la production
pour des
valeurs extrêmes d'intensité des vents
ou de
l'effort de pêche (en particulier au-delà de L'effort
optimum). Les conséquences en matière d'aménagement des
pêcheries sont analysées.
A R S T R A C T
The wesr african continental shelf from llON tll
24ON represents a rich fishing ground related to costa.L
upwelling. Two populations of sardines (SardinelIa au-
rita and SardineZZa maderensis) are present, the adults
of which migrate over long distances, within the ares
described.Exploitation is intensive and varied, but due
to inadequacy of fishing statistics, it is not possible
to establish production models for the entire popula-
tion of each specie.
Two principal nurseries receive important "sub-
stock"
of Young fish which remain present until their
first spawning.
One of the nurseries, located on the
"Petite Côte" of Senegal, is intensively exploited and
statistical. catches and fishing effort series are avai-
lab.Le (semi-industrial and artisanal fisheries). It is.
the abject of this paper.
Two principal hypotheses are discussed,one concer-
ning stability of exploitation rate outside of "Petite-
Côte" and the other, an interna1 source for part of the
recrutement. Under these two hypotheses,each correspon-
ding sub-stock cari
be considered separatly. Coll.ected
data suggests that fishing yields are related on
one
hand to local fishing effort, and on the other hand to
the wind intensity responsible
for costal upwelling.
Different production mode& have been established
froni
a multi-linear regression analysis including fis-
hing yields efforts and wind intensities, such as :
cpue = a EXP - a'f + bv + c + E

4
Where cpll*e is the yield(catches by unit of effort)
for the year (111, f
is fishing effort during the same
year,
Tthe mean
intensity of ,winds during years (n>
and (n-l>, a,b and c are constants, and E the residual.
Preliminary hypotheses are indirectly confirmed and re-
sults are criticized.
Present exploitatiorl conditions,
the maximum sus-
tained yield
of SardineIZa spp. on the "Petite Côte",
should fluctuate between 56 000 and 90 000 metric
tons
for year. The present exploitation rate is close to i-ts
optimum and it
is feared that a decrease of the upwel-
ling intensity (e.g. wind velocity), and/or an increase
of fishing effort Will dangerously affect the stocks.
However, -the present data
do not allow a precise
production eva.Luation for extremes of winds intensities
and fishing effort values greater than optimal
effort
calculations.
Inferences for fisheriezmanagement are drawn from
this results.
S O M M A I R E
INTRODUCTIOM
1. LES STOCKS DE SARDINELLES ET LES PECHERIES SENEGALAISES
2. HYPOTHESE:S DE TRAVAIL
3. LES DONNE:ES DISPONIBLES
4, RELATION APPARENTE ENTRE PUE, EFFORT DE PECHE ET VENT
5. M!3DI:LISATION DE LA PRODUCTION DE SARDINELLES
6. ANALYSE DES RESULTATS
7. MODELE
POUR L'ENSEMBLE DES ESPECES PELAGIQUES
8. ANALYSE DES HYPOTHESES ET CRITIQUES DES MODELES
8.1. Analyse des hypothèses pour l'estimation des données
9. L!;S MODELES SONT-ILS PREDICTIFS ?
10. AME:LIORATIONS POSSIBLES DES MODELES
11. CQNSEQUENCES EN MATIERE D'AMENAGEMENT
CQNCLUSION
BTBL.IOGRAPHIE

I N T R O D U C T I O N
Li? plateau continental ouest-africain, de ll*N à 24*N (Sahara occiden-
t<ll. 2 Guinée Bissau) est le siège d'un upwelling intense qui en fait l'une
des zones les plus productives du globe. (Fig. 1). De nombreuses flottes y
opèrtim. ) battant divers pavillons, souvent étrangers à la zone. Les types
d'ex~)Itsitation sont extrêmement varies, a:Llant de la simple pirogue au
g-rar1c.L chalutier de 80 m des pays de l'Europe de l'Est. A partir des données
disponibles et des campagnes de détection acoustique, on a pu évaluer 1-a
somme des potentiels des espèces <conmlerc,i;ll.isables à près de 1,!3 millions
de ti.,rmes par an, don-t une major’i.tc? de poissons pélagiques côtiers. Parmi
;:eux-<:.i, les sardinelles représen-tent environ 800 000 tonnes (MARCHAL et
BOELY , 1977 ; BOELY et FREON, 1980). Elles constituent l'essentiel des
::~~ptures des pêcheries pélagiques sénégalaises qui font l'objet de notre
étude.
La modélisation de la production es-t difficile du fait de l'insuffi-
:;<.lnot:r tics statistiques de pêche dans les pays limitrophes du Sénégal et de
1<1 complexité de la si.tuation
: h&térogénéité des engins de capture et des
f Lot t.es , multispécificite des prises, migrations de poissons et formation
ill>S .:;o~.;s-stocks , modification fréquente de la règlementation et des accords
dl? p&-:he par les pays riverains....etc. Malgré ces difficultés, ELWERTOWK-
KI et <il. (1972) ont .tenté d'utiliser un modèle de production g-Loba1 pour
L'e%err,ble de la zone, concernant les principales espèces pélagiques cô-
.\\
rlere;i. La précision des résultats étai-t faible, d'autant que les statis-
tique:; relatives aux sardinelles ne portaient que sur 4 ans. Plus tard,
BOELY et. CHABANNE (1975) ont applique un modèle global aux seules donnees
de L<n flottille de senneurs dakarois op&ant sur la Petite Côte du Sénégal,
toutc?s e,spèces confondues, au prix de certaines hypothèses dont la s-tabi-
lîté des autres pêcheries. Actuellement, cette dernière condition n>est
plus
i
rv3sDec t ée, en particulier du fait de l>expansion de la pêcherie arti-
sana le.
Cw:i nous a conduit a reprendre l'étude de la production sur la Peti.te
Côte dl; Sénégal, qui assurait 93 % des misesà terre nationales en 1980 e.t
qui représente la seule région de la zone où l'on dispose de séries de
cli,rinGes suffisantes, bien qu'incomplètes, sur les pêcheries. Cette appro-
ci-le r6gionale implique un certain nombre d'hypothèses que nous ernettrons
au départ et que nous tenterons de vérifier par la suite. 11 es-i: certain
que toute tentative de modélisation dans cette région,souffre du manque
de donnees précises e Cependant, sachant que cette situation prévaudra en-
core durant plusieurs années, nous avons jugé nécessaire d'effectuer une
premi&-e approche, indispensable aux responsables du développement.
1 .
L E S
S T O C K S D E
S A R D I N E L L E S
E '1
L, E s
F' 1: C H E: fi 1 Ç: i;
SE N F:G A LA 1 SI: S
peux espèces de sardinelles se répartissent le long du plate<3u conti-
nent;]:. de la zone décrite, souvent mélangées dans un même banc, bien que
la sec,onde espèce présente une répartition plus côtière : il s'agit de
Sardine 1la auritn ou sardinelle ronde ei. de Sardinella rnaderensfo (ancien-
ncmem SardirzeZZa ebx) ou sardinelle plate. Leur biologie a fait l'objet
de nombreux travaux dont on trouvera les références dans le travail de
synthèse de HOELY (1980).

Le cycle de vie de SardineZZa aurita,montre que cette espèce consti-
tue un stock unique sur l'ensemble de la zone, que l'on peut subdiviser en
trois composantes :
deux sous-stocks de jeunes individus présents dans
deux nurseries, et un sous-stock d'adultes migrateurs. Bien que la ponte
ait lieu tout au long de la côte (CONANI), 19771, seules deux nurseries sont
observées, l'une en Mauritanie au sud du cap Blanc, l'autre au Sénégal au
sud de la presqu'île du Cap-Vert,
Le long de la Petite Côte (fig. 1). Ces
deux sites présentent durant les p&iodes de reproduction,un faible trans-
port tl'Ekman vers le large et une turbulence limitée. Ces deux f%cteurs
&tant f%vorables a la survie larvaire dans les quatre grands courants cô-
tcers occidentaux du globe (BAKUN et PARRISH, 19811, il faut probablement
voir J.a l'explication de la localisation des deux nurseries. Les juv;niles
"11 les jeune.s reproducteurs (longueur-fourche inférieure à 25 cm),resten%
dans ces nurseries jusqu'à leur première reproduction et a.Limentent ensui-
te un sous-s.tock commun d'adultes migrateurs qui se déplace sur Le plateau
contirlental de 11"N ;i 24ON sur des fonds supérieurs à 25 m, en suivant les
mouvements des eaux froides IBOELY et al., 1982). Il en résulte qu'au Sé-
- --
négal, r3es adultes ne sont disponibles que cinq ou six mois par an au ma-
ximum,pour des flottes à rayons d'action suffisamment importants.
~,a Localisation des nurseries de S. maderensis,est proche de celle de
1.~ sardinelle ronde (fig. l), mais ici les migrations des jeunes reproduc-
teurs à I.'in:érieur de chaque nurserie sont pr,$pondérantes et induisent
des variations locales de disponibilité. Au contraire, le sous-stock d'a-
dLlte5 <X une importance numérique très faible, tout au moins au Sénégal,
et il semble que les échanges entre les deux nurseries, s'ils existent,
soient négligeables. En consequence,
,
pour le Sénégal, le sous-stock situé
dans la moitié sud du pays reste disponible toute l'année,2 condition de
pcsséder des unites de pêche capabLes d'opérer sur toute son aire de ré-
partition.
La limite sud des deux nurseries sénégalaises (correspondant aux deux
espèces'),n'a malheureusement pas pu être déterminée de fac;on très précise
et l'on connait mal les liaisons avec les concentrations présentes en
Casamance. Cependant,l'absence de juvéniles relevée lors des campagnes de
prospec::ion dans cette région suggère qu'au fur et à mesure de leur crois-
sance, :L'aire de répartition des jeunes sardinelles s'étendrait vers le
sud. L'exploitation sénégalaise se subdivise en deux types : semi-industri-
cl et artisanal. Le premier correspond à une flottille de senneurs de 25 ni
dont Le nombre a varié de 10 à 20 ces dernières années et qui a été dé-
crite en détail (CHAMPAGNAT, 1966 ; BOELY et CHABANNE, 1975). L'exploita-
tion artisanale basée sur l'utilisation de pirogues en bois est plus di-
versifi&: de 1966 (début de notre étude) à 1972,prédominaient les filets
maillanl s encerclants
spécialisés dans la capture des sardinelles plates
et des ethmaloses
CWrnaZosa fimbriata), tandis que par la suite, l'intro-
duction progressive des sennes tournantes sur les pirogues,assurait des
prises importantes, des deux espèces de sardinelles. Un troisième engin, ia
senne zde plage, a conservé son rôle secondaire tout au long de la période;
il permet indifféremment la capture de diverses espèces pélagiques et dé-
mersaies côtières (FREON et al., 1979 ; STEQUERT et al., 1979).
-
-
Les pêcheries sénégalaisesde petits pélagiques,sont caractérisées par
le fait qu'elles exercent leur activité presque exlcusivement sur la bande
littorale de la Petite Côte et qu'elles y capturent une large majorité de
jeines reproducteurs (fig. 2). Sur la cô-te nord du pays, jusqu'en 1976,
seiles quelques captures de grosses sardinelles étaient réalisées,par des
serines de plage à grcsse maille. Par la suite,les pirogues 2 serine tour-

riante sont venues travailler épisodiquement à Kayar (côte nord) ; bien que
(-,ette tendance s'accentue, jusqu'en 1980, les captures de sardinelles n'y
représentaient que 7 % du total national. Les sardiniers, quant à eux, ne
sortent jamais au nord de la presqu"2le du Cap-Vert, en revanche leur ra-
yon d'action, supérieur 3 celui des pirogures, leur permet de capturer p-lus
au large en saison froide des quantités non négligeables de sardinelles
adultes en migration,
2 .
H Y P O T H E S E S D E
T R A V A I L
La fe.tite Côte du Sénégal abrite une nurserie, exploitée par les flot-
?.es seml-industrielles e-t artisanales qui capturent essentiellement des
jeunes reproducteurs (1 à 1,5 ans), avant que ceux-ci ne quittent la zone
de pêche pour alimenter la fraction consti.tuée d'adultes migrateurs du
stock.
Pow' Sarcïi nella aurita, le recrutement de ces jeunes poissons a deux
origines : d'une part la ponte principale des individus adultes migrateurs
en mai-juin au niveau de la Petite Côte, d'autre part la ponte secondaire
d.e 3 j i:?Jnes reproducteurs eux-mêmes, en octobre-novembre, avant leur départ
de la nurserie (CONAND, 1977). Bien que l'importance relative des deux
saisons de reproductiorj ait pu être chiffrée en terme de densité larvaire,
sn ignore actuellement leur contribution respective en ter~me de recrutement
du fai-t que les conditions de survie larvaire et de développement peuvent-
être ~6s différentes pour les deux cohortes. Quoiqu'il en soit, il est
éviderlt que l'exploitation des sardinelles rondes dans les régions P&i-
phlZriq:les (sous-stock d'adultes ou sous -stock de la nurserie mauritanienne)
ne pourra avoir d'incidence sur l'abondance au niveau de la Petire Côte
qu'à travers la relation stock-recrutement (ici relation entre le sous-stock
d'adultes et le recrutement sur la Petite Côte). Celle-ci n'est pas connue
- Les données d'abondance larvaire dont nous disposons étant trop fraction-
na ère:;; - et l'on peut se poser la question de savoir si elle s'apparente à
la prerni$re équation de BEVERTON et HOLT (1957) présentant un plateau, ou
au contraire 2 celle de RICKER (1958), permettant un ajustement en forme
cl13 dômct , ajustement qui semble être indiqué dans le cas de certaines espèces
pélagiques (CUSHING, 1978).
La connaissance p&cise de cette ri" 2 fi-*')n est importante au plan théori-
que pour la prévision des réactions du sous-stock de la Petite CG-te à de
tr& fortes variations d'abondance <du sous-stock d"adultes. En pratique,
on peu-i- cependant considérer que , quelle que soit la figure retenue, on
se si?.iie ,; l'intérieur d'une large plage d'abondance moyenne ou la varia-
bilitc, du recrutement expliquée par la taille du sous-stock d'adultes est
négligeable par rapport à la variabilité résiduelle due aux autres fac-
teurs ., en particulier à ceux de l'environnement (SHARP, 1981). En effet,
le:; fillctuatiùns d'abondance du sous-stock d'adultes ont pu être estimées
par l'indice que constitue la pue des individus supérieurs à 25 cm (FREON
er ail., 1979, fig. 4). Durant la période d'observation, les variations ont
zi!-??'ur, ordre de magnitude, exception faite de l'année 1975 où l'indice
est fortement sous estimé en raison d'un changement temporaire d'espèce
cifde (cf. chap. V.II>. Les figures obtenues pour d'autres espèces pélagi-
qws (CUSHING, 1978) indiquent des variations importantes du recrutement
pour (Ic,L changements ,d'abondance du stock parental de l'ordre de trois ou
plus ordres de magnitude. On retiendra donc comme hypoth&se de travail, que
d..nant 13 periode d'étude l'exploitation à l'extérieur de la petite C&te

r3 ' *3 pis eu d'incidence sur l'abondance au sein de la nurserie (FREON et
-
d.) 1978).
.--
RU~ SardinaZla maderensis,
le schéma est plus simple puisque le re-
wutement de la Petite Côte ne semble provenir que de la ponte des jeunes
reprotluctews . En effet, ceux-ci quittent la nurserie pour migrer vers le
nord 2 partir de 24 em de longueur à la fourche (soit probablement près
=le 1) FI 3-n) et l'on ne retrouve des individus adultes en abondance qu'en
%uritanie e-t au nord de la presqu'île du Cap-Vert. Il est donc peu pro-
bable que leur reproduction soit 2 l'origine du recrutement sur la Petite
Côre.
Si l'on retient ces hypothèses, on peut considérer que les rendements
obtenus (ians la nurserie de la Petite Côte,dépendront essentiellement de
l'eff'ort de pêche que l'on y développera et éventuellement de conditions
de l'environnement,favorisant le recrutement et/ou la survie e.t la crois-
sance des jeunes individus.
3 . LES
D 0 N N E E S
D I S P O N I B L E S
Les données d&taFllées
sur la pêche sardinière semi-industrielle da-
k:lroise,sont disponibles depuis le début de la pêcherie, mais les pue
(prises par unitfis d'effort) que L'on peut en tirer,ne sont jugées re-
p&sent,:itives de l'abondance qu'à. partir de 1966, la période précédente
czrrespz~ndant à une phase d'apprentissage (BOELY et CHABANNE, 1975). On <j
retenu c'omme unité d'effort le temps de pêche (temps total en mer moins
temps i+ route), le temps de recherche aurait été préférable (FREON,1979),
mais Les donnges ne sont pas disponibles pour toute la série historique.
L' 3ire de pêche étanl
de surface réduite et le schéma d'exploitation n'a-
yant pa.~: varie sensiblement dans le temps, on n'a pas effectué de stra-ri-
fi::& i:>ri par zone a En revancheTon a calculé la moyenne non pondérée des (iou-
ze pue mensuelles,pour obtenir un indice annuel.
Les données détaillées de pêche artisanale sont beaucoup plu:; frag-
iliPC1 tIaiTf?S
*
: les premières observations remontent à 1972, puis el&ont
ce-;&
_I
er: 1973 pour ne reprendre qu'en 1977 et se poursuivre jusqu'd nos
jours. J:@s estimations très grossières des captures,avaient éte réalisées
au cow:s $d 'un grou,pe de travail .dans le but d'évaluer la prise totale
dans L3 rggion (FREON et al., 1979). Nous avons repris ces évaluations
-
-
d'une façon plus rigoureuse,en prenant comme hypothèse que Les f'luctua-
t ims de rendement des sardiniers dakarois sont représentatives de celles
de Id p%he artisanale. Cette hypothèse est basée sur la similitude des
distributions de fréquences de tailles des individus captures par les
deux types de pêche (FREON et al.,
1979). L'évolution de l'effort de pê-
-
-
che artisanale a été estimée de la façon suivante.
Afin de compléter la série de 1973 à 1976,on a d'abord calcul& pour
:Les bornes de l'intervalle (1972 à 1977),un effort de pêche artisanale
exprimGs en unités "sardiniers dakarois". Pour 1972 on a divisé la prise
artis;inale par la pue des sardiniers dakarois. Pour 1977, o? l'on dispose
dos rendements des sennes tournantes piroguières et des prises torales,
on cl d!abord ca1cu.l.é un effort tota.1 artisanal (tous engins) en divisant
la prise 1:ota.l.e artisanale par la pue des sennes tournantes. On c; ensuite
converti c:et effort a-rt-isanal en effort- sardiniers dakarois, en 1 e mul.ti-
pliant par un coefficient de conversion (tabl. 1) obtenu par le rapport
di,s rendements moyens annuels des sennes tournantes pirogui&es,aux rende-
merlts moyens annuels des sardiniers dakarois ,de 1977 à 198c). Muni des ef-

forts ~II 1972 et 1977, on a considéré que dans l'intervalle,l'effort de
pêche gi-:;ii-t- accru dans Le temps de façon linéaire du fait du remplacement
progressif des filets maillants encerclants par des
serines ti,wrri..~ ~lt.c:i: D A
p;pt.j i ,\\f I (:es efforts estimés et des pue des sardiniers, on a calculé Les
prises :innuelles artisanales de 1973 2 1976.
Pour la periode anterieure à 1972, on a estimé que l'effort de pêche
avait peu varié, du fait que les serines tournantes n'avaient pas encore
fait Leur~ apparition et que la pêche aux filets maillants encerclants et
CIU~ serIries de plage était stabilisée. On a simplement introduit une légè-
re croissance du Vect:eur d'effort., sachant que la motorisation s'était
intensifiée (moteur plus puissants) et que le nombre de pirogues avait
I.&gèremen?o augmenté. Pour ce faire, on a diminué de 5 % par an l'effort
théorique calculé pour 1972, jusqu'à atteindre l'année retenue comme
point de depart des c:al.culs : 1966. L'estimation des captures artisanales
correspondantes a ensuite été réalisee de la même façon que pour la p&
riode 1973 à 1976.
De 3977 2 198C, on a converti L'effort de pêche artisanal en effort
r-e pêche sardinier,en utilisant le coefficient déjà défini.
Ces estimations ont éte réalis$es pour SardineZZa aurita (tabl. 2),
pour Sardine%La maderensis (tabl.3) et pour les deux espèces réunies à
partir [de la pue globale (tabl. 4). Les valeurs obtenues diffèrent peu
des estimations grossières précédentes, el.Les ne sont pas forcément plus
proche., de la réalité,nais
offrent l'avantage de permettre une étude des
reLaticJ:.s entre effort et pue plus objective (bien que non exempte de
hkis 13omme nous le verrons).
LC?S résultats montrent qu.e pour SardLneZZa maderensis ,la part des
c.i;,ture.- et des efforts c-,lstimés en pêche artisanale,constitue l'essen-
tiel p.w rapp,ort à l'ensemble des vdleurs jusqu'en 1972, ceci en r’a~~,on
* <-
de La prlbdominance des filets maillants encerclants. De plus, cette es-
pèce ~:z-I moins prisée que SardineZLa aurittz par les sardiniers dakarois,
et 1'i:ldi::e d'abondance que fournissent ces hateaux,peut étre faussé par
des changements d'espèce cible. Pour ces deux raisons,,nous avons c'hoisi
de ne p<is présenter i.ci le modèle de production obtenu sur cette esp&e,
bien qu'il semble coFSérent, cette ctohérence pouvant provenir des artifi-
ces des calculs d'estimation. En revanche, les estimations obtenues pour
Le.-, deux especes prises globalement sont intéressantes à considérer car
elies offrent l'avantage de minimiser l'incidence des changements d'es-
pèce 1.:.ible, tout en ne s 'éloigniiit pas trop des hypothèses de base des
modèle?; de production globale, car il s'agit d'espèces ayant le m&ne bio-
tope. C~I-I retiendra cependant qu'elles introduisent un certain bkis du
fait que La proporticn des deux especes a varié de façon différente dans
la pêcherie sardinière semi-industrielle - qui a toujours utilisé le même
engin de pêche - et dans la pêcherie artisanale
où l'apparition progres-
sive de:: sennes tournantes à partir de 1973,,a entrainé une augmentation
de l.a part des captures de SardineZZa amita.
Los estimations obtenues pour cette dernière espèce mcntrent que lS1
part des captures et des efforts estimés reste modeste par rapport aux
val eurs totales et le vecteur d'effort obtenu correspond à (ce que l'on
s,ï:it de l'évolution des pêcheries, exception faite de l'année 1978. On
observe cette année-là,une légère diminution de l'effort théorique arti-
:;dnaL ) alors qu'il est probable que le nombre total d'engins de péche en
ac:ivji:& n'a pas baisse. En fai t, cette reduction reflète en grande partie
la .réAiti51, car les données précises des sennes tournantes 2 Mbour et
JoctI indiquent que la durée de pêche diminue lorsque Les rendemerits ho-
rIire:: augmentent (ph&omène de saturation)< ce qui fut :Le cas cri 1978

10
(fig. 3j. Cependant, il n'est pas exclu qu'une part de la diminution de
l'effort de pêche theorique provienne d'un léger artifice de calcul.
E Il fi n ) or, fera les réserves d'usage quant à la représentativité de la
pue en lant qu'indice d'abondance, en particulier à propos de la possibi-
l.ité d'une variation du coefficient de capturabilité q en fonction de
l.'<2bond~::nce (ULLTANG, 1976 ; FREON, 1980 ; SAVILLE, 1980).
Malgré quelques limitations, ces données nous semblent utilisables à
des fins de modélisat:ion de la production, d'autant que Sardine& aurita
constit:ie l'espèce cible la plus importante des pêcheries à la serine tour-
nante , lqu'elles soient artisanales ou semi-industrielles, ce qui permet
de supp(::ser
I
que les pue sont relativement bien reliées à l'abondance du
sous-stock.
Y
.
R E L A T I O N S
A P P A R E N T E S
E N T R E
P u E,
E F F O R T
D E
P E C H E E T
V E N T
Le; valeurs obtenues de 1966 à 1980 pour SardineZZa aurita et: pour
Sax%m 7 Za 5-p. indiquent que la pue moyenne annuelle et l'effort de pê-
che v,rwient en sens inverse, mais l'on constate que l'ajustement est mé-
diocrc? pour l'ensemble des points, quelle que soit la relation m<ithémati-
que appliquée entre les deux variables. Cn revanche, si l'on sép<we les
do-nnee:; en deux périodes, de part et d'autre du ler janvier 1972, il ap-
parai!. nettement que l’on peut tracer deux droites (ou deux courbes)
décroi:s:;antes et légèrement divergentes (fig. 4 et 5). Ceci sugger>e que
les v,wiations de pue seraient expliquées par une deuxième facteur, indé-
pendan: de l'effort de pêche et qui aurait brutalement changé en 1972.
Nos hyp(;thèses de rlépar-t nous conduisent à rechercher ce facteur parmi
le:: paramctres de l'environnement susceptibles d'agir sur l'abondance ou
sur la disponibilite du sous-stock, Comp-te tenu du faible nombre de de&
de libwtg dont on dispose, le risque habituel d'une telle recherche de
variabie explicative est celui d'analyser une multitude de variables et
de ne retenir que celle (s) qui procure le meilleur ajustement, celui
ci pouvant alors être fortuit. Afin d'éviter au maximum ce traver;;, nous
avons (l'abord sélectionné deux variables sur un critère rationnel (cause-
e.f:?et) puis testé .Le modèle 2
l'aide des outils statistiques. Une telle
approche, à la fois rationnelle e.t empirique, a déjà été recommandée par
BAKUN et PARRISH (1981).
On sait que les deux espèces de sardinelles,se situent dans les pre-
miers maillons de la chaîne trophique,puisqu'elles sont phytoplarwtopha-
ge:; au cours des premiers mois de leur vie, puis ont un régime alimen-
tLlire plus diversifié, mais restant très lié à la production primaire :
phytop.1.a ncton, zooplancton et détritus. Ceci a été vérifié au Sénégal par
les IY~~VSUX pontuels de NIELAND (1980) et confirmé par nos observations
m>(:rosc:opiques de contenu stomacaux,sur un cycle annuel complet. Au ni-
veau tic L<z~ Petite Cote du Sénégal, l'enrichissement des eaux en sels mi-
n&aur:. point de depart de la chaine alimentaire, a lieu essentiellement
grace slux remontées d'eaux froides (ROSSIGNOL, 1973 ; REBERT, 1979 ;
DOMAIN, 1980). Ce phénomène de résurgence, ou upwelling, est sans IIUCUIl
doute (> 1,1 base des variations de production primaire du milieu, Comme
l'ont montré divers travaux dont ceux de SFDYK et al.,(l979) en Maurita-

11
relation n'avait pu être mise en évidence avec les vents du Sénegal, même
~311 iniroduis~nt un déphasage de quelques mois entre les deux séries. I:n
fait, si la .relation n'existe pas au niveau de l'échelle fine de temps
retenr' , il en va tout autrement si L'on considère l'échelle annuelle :
l.o~sql.le

1 'on met en parallèle la relation entre pue et effort (pour Sar-
dineZ%a aur-t~a ou po-ur SardineZZa spp.) avec l'évolution <annueLLe de
1
-. ' int ensite moyenne des vents durant la saison d'alizés (de novembre 2
rn;li),entre 1.066 et 1980, on constate que de 1966 à 2971, la force du
vent Ers.t inferieure ,: la moyenne, tandis qu'elle est supérieure ensuite,
excep I- .i,2n faite de l'année 1979 (fig. 6). Les mesures sont effectuees
? Dakar-Yoff toutes Les 3 heures et: nous ont été communiquées sous la
forme d=e moyenne,? mensuelles par 1'ASECNA. Nous n'avons pas isolé ici la
composante directionnelle, supposant que la direction moyenne des vents
variait peu d'une annee sur l'autre en saison d'alizés ('RFTOTAN~~:~ ,sous
pesr_e ) , De même) par manque d'accessibilité aux données de base, on n'a
PL. utiLi::;er La moyenne des carrés des mesures élémentaires, ce qui await
&t& préf&rable (cf. chap. XI).
rrr raison de l'existence d'un C:ertain degré de corrélation (r q ü,57)
entre L'intensité des vents des deux années successives, Les données an-
ntiell.es
permettent difficilement de déterminer si seul le vent de la
saiscri d'alizés agit sur L'abondance durant l'année civile en cours ou
si La s;lison pr&.édente a également une influence, celle-ci étant prévi-
sible du fait que La majorité
des individus capturés est sg$, de 1 an j
-! ,5 an * i,a comparaison de l'évolution mensuelle des pue et des vents resre
egalement dél.icate. 11 semble qu'en règle générale, une saison d'alizés
proLongi:e entraIne La meme année une saison de pêche étendue (années 71 -
72 - 74) et @'autant plus fructueuse que les vents auront été intenses.
Cependarit, certaines anomalies négatives de rendements ne peuvent être
expI.iqu&s ni par des variati.ons d'effor? de pêche ni par la baisse d'in-
t.ensit+? du vent durdlit la même saison (années 74 et 80), en revanche, il
semb 1 e :III~ les
L
faibles vents de la saison d'alizés pr&édente puisse en
être L.3 <'ause. Nous verrons que l'analyse statistique des donnéea,apporte
peu d 'Gclairage sur ce point.
Par ailleurs,des travaux recents (IOC, 1981) ont montrés que la tur-
b.l?c:i!:~:! <!if 1.,1 couche superficielle du milieu (proportionnelle au cube du
vent) et le transport d'Ekman vers Le large pouvaient avoir un effet dé-
presslf sur La survie larvaire. Les individus capturés sont agés de huit
mois .ii un an et demi en majorité et la reproduction des deux espéces a
lieu essentiellement durant la saison chaude. Aussi, dans une sewnde é-
tqe, .~vons nous introduit dans Les modèles,l'intensité moyenne du vent
duranf- Les mois de juin et octobre-novembre pour SardîneZZa awoihz (ponte
princ ipi:le e
t

ponte
secondaire) et pour La période comprise entre juin
et novt-mbre inclus pour Les deux espèces réunies (la période de ponte ma-
xima.Le de SardineZZa maderensis ayant lieu durant toute La saison chaude).
12 i ~TK:OT'I? ,nous n 'avons pu calculer la composante du transport d'Ekman
V~"S .l:? ldrge,ni calculé les moyennesdela moyenne des cubes des mesures
élehenraires des vents.

1 ?
5 .
YODELISATION D E L A
P R O D U C T 1.ON
D E S
S A R D I N E L L E S
Or, k3 donc: suppose, dans un premier temps, que lés rendement:. moyelis
du>ant urie année civile, dépendaierlt d'une part de l'effort de p'che au
c.:ours di? la même année, d'autre part de l'intensité moyenné des vents
durant la saison d'alizés de l'ann;ie prgcédente et de l'année en c:ourc~.
Cn a rffeztue diwsw Ggressions miultiples entre les trois variabes en
faisant plusieurs hypothèses sur le type de relation pouv,int exister
ertre les variables prises deux à. deux.
Si l'on suppose d'une part une relation lineaire entre pue ei effort
tle pê-he, d'autre part izne relatiorl linéaire entre pue e-t intensit& mo-
yenne des vents, on obtient des relations du type :
s
pue
= Af
+ b vtc-t,
(1)
pue q a t b V f t F
(2)
pue
=(atbV)ftctE
(3)
où pue c?st la capture par unité d'effort de l'année n, f l'effort de pê-
cl-e de La rnêne année. ;$ l'intensitl du vent (on a essayé divers ajuste-
ments avec differentec-r3 moyennes pondérées entre les années n et n-l), a,
13, c, de::, constantes déterminées par ajustement, et E le résidu. La rela-
<ion linéaire entre pue et effor-t suppose qu'au delà d'un
seuil cl'ef-
fort de pêche,les pue deviennent nulles (modèle de type SCHAEFFER, 1357),
ce qui est en contradiction avec les hypothèses de base, tout au moins
pour Sar%%zeZZa czurita dont une partie du recrutement est indépendante
de l'exploitation du sous-stock de la Petite Côte. Les modèles résul-tants
semSlen-- donc trop pessimistes et on leur préférera des ajustements de
type exponentiel (FOX, 1970) où l',lugmentation de l'effort de pêche pro-
voquer.:i une décroissance plus progressive des rendements. I:n combinant
les deux relations suivantes :
Loy, (pue) = a1
ftbltE1
(4)
pue = a2
Vtb2tE2
(5)
on ob-Lient des relations du type :
pue = a exp (-a'f) t b 7'4. c tE
((3)
pue
= (a t b 7) exp (-a'f> i-E
('7 >
pue
= (a t b v> exp (-aIf> t.c t x
ci3 >
J,e-, équations (7) et (8) aboutissent à une famille de modèles de pro-
cuztiofn présentant UT! même effort optimal et un même point d'extinction
du stwk (pour un effort infini), quelle que soit l'intensité du -vent ;
seùl l.i? niveau des captures varie. I:n raison des connaissances actuel.Les
de lcj biologie des ecpèces considérées et des exemples d'effondrement
d ' ciu~tr~?::
stocks pélagiques sous l'action combinée de la surexploitation
et de:-; condit-ions défavorables de l'environnement, on a préféré utiliser
la re.i.,ltion (6) qui génére une famille de modèles où les risques du surex-
ploita:ion du stock augmentent lorsque diminue la force des alizes. Le
d&Jeloppement des diverses formules utilisables en fonction d'autres ty-
pes de stocks fera l'objet d'un prochain article.

13
b'<+sternent des points'observ&s à la courbe théorique doit se faire
par itération. Les données ont étG traitées d'abord à l'aide d'une calcu-
latrice programmable en utilisant .ia régression linéaire. multiple. On a
çonsidér~ alors exp (-a'f) comme une variable et l'on a recherché la va-
1 eur de i-1 ' qui minimisait les carres des écarts (on a utilisé comme
va.leur initiale de a ' le coefficierit a1 de la relation (4), obtenu par
ajustement des valeurs relevées de 1972 à 1980).
Les résultats indiquent que .les différentes pondérations entre les
intensités de vent. des snisons n et n-l n'amènent pas de changements très
importirits de la qualit de l'ajustement. Nous avons retenu la formule
(ti-h1. 5) :
77 = (2 Vn t Vn-1) / 3
( '3 >
E.LLe prc~~ure un meille'_rr ajustement pour Sardinel~.a spp. (alors qtie pour
Stx;nd5izt~~ &z aurita Le gain est négligeable ) , mais on ne peut prétendre qu'
il s',r;jit L? du choix le plus conforme à la réalité des faits. DC la même
maniè-3
'es cal.cuLs par itération indiquent que la qualité de l'ajuste-
ment ,::,z relativement peu sensible :i des variations de a', en revanche la
valeur de ce dernier paramètre hypothèque lourdement la forme de la cour-
be de production au-delà des valeurs d'effort observées. Ainsi 1,1 valeur
op-tIma1i.e de a ' , d'un point de vue strictement mathématique, ne peut être
retenue car, appliquée à la relation entre captures (C), effort ec vent
(dlço':ian~ de l'équation 6), on observe que la prise tend vers l'infini
.Lorsqw L'effort augmente et que le vent moyen reste stable (fig. 7) :
P
- = (a exp (-a'£) + bv t c) f + E
(10)
Ceci indique qu'en l'occurence,
le meilleur ajustement mathématique
n'est pas forcémen-t le plus conforme à la réalité et que le choix des
CQnstar:t e:; doit également tenir compte des hypothèses de base (OI; retrou-
vi3 ici les mêmes contingences que pour le choix du paramètre m dans le
modèle g$néralisé de FOX (1975). De façon quelque peu arbitraire, nous
gavons donc: retenu des valeurs de a ' qui assurent une stabilisation des
prise:. lorsque l'effort augmente, dans un intervalle compatible avec la
riialitt, et que les vents sont stabilisés à un niveau élevé.
L'un :?es problèmes des modèles globaux de production étant la non
ind&pendance entre les variables pue et effort de pêche (SISSENWINC,
1978 ; ROUF et. FAIRBATRN, 1980), on a ensuite effectué l'ajustement à
partir de la relation (10). On a utilisé l'algorithme de MARQUARD (1963)
irnpl.ant& sur un ordiwteur de bureau, pour effectuer la régression non
Lineaire. Ceci a pour avantage de permettre le calcul des limites de
confiance des paramètres. Aucun n'est significatif au seuil de 90 %, en
.
raison du faible nombre de degré de liberté dont on dispose (4 paramètres
et- 15 observations) et surtout de l'incertitude dejà mentionnée concer-
riant ila valeur de a'. Cependant il est satisfaisant de noter que Lorsque
L'on fiY&.
L.
a'
. . .
à sa valeur biologique optimale dans la relation (10), la
régres5 ic.bn non linéair>e indique que Les trois paramètres restants (a, b,
::,t ::) prPsent-ent des vaLeurs significativement différentes de zéro pour
Su rdine ?. la spp . 'Ceci tend à montrer que l'effort de pêche et l'intensité
.les aLi:ak auraient une influence certaine sur les prises, bien que la
i-orme ,:le la courbe soit incertaine au-delà des valeurs d'effort observées.
!:rl fai.:.,on doit tout de même interprêter avec prudence ce résultat car
les valeurs successives de prises (et de pue) observées,ne sont pas tota-
lement indépendantes et présentent un certain degr& d'auto-corrélation.

Ceci vient d.iminuer le nombre réel (et déjà faible) de degrés de Liberté.
t: 11 r 6 c: um e 3 t<-lnt que l'on ne disposera pas de plus de données et que Je
sous-stock n'aura pas Gté surexploité sous diverses intensités de vent,
1-a va1 eur du paramètre a ' devra étre prédéterminée, selon des hypotheses,
a.lvani d e rechercher 3ar régression les valeurs des autres param;tres.
Les; relations retenues,conduisent à des figures à trois dimensions.
','évolution -rhéorique des pue se situe sur un plan inclin' et légèrement
r:oncave qui s 'élèv'c pour des faibles efforts et des alizés intenses et
<:
'-.'ahsisse pour des efforts importants et des vents faibles. La produc-
tien totale, quanr à elle, se situe sur une surface fortement convexe,
.i'ormant une voûte qui s'élargit lorsqu'augmentent efforts de pêche et in-
‘Pensi t6 d e sL v e n t sL ” L,a figure 8 en trois dimensions, visualise la relation.
mais le:-, échelles sont peu lisibles. On a retenu une représentation plane
(fig. 9 et 10) et figuré des courbes pour quatre intensités de vents ca-
ractCiri.stiques
: Lt,55 et 5,55 m/s qui correspondent aux moyennes des deux
piriodes distinguées dans nos observations (1966 à 1971 ; 1972 à 19801,
4.00 et 6.00 m/s qui sont les intensités extrêmes des moyennes saison-
nières relevées depuis 1951. Afin (le visualiser l'ajustement du modèle
aux don&es, on a comparé l'évolution inter-annuelle des pue observées et
calculées, de 1966 à 1980 (fig. Il et 12).
L’introd~uction dans le modèle de l'intensité moyenne du vent durant
la saison C:haude. précédent la prise (W) n'apporte qu'une légère améliora-
tion de l'ajustement et seulement dans le cas du modèle concernant Sardi-
neila spp. (tabl. 6) :
C = (a exp (-a'f) + b v t d W t c> f t E
(11)
Lc L:oefficient de régression d correspondant est négatif, conformément
ii ce que :.'or; pouvait attendre, mais sa valeur n'est pas signifi.cativement
différente de zéro, au seuil de sécurité de 90 % calculé se.1011 13 methode
précédernrnent exposée. Cependant,ce résultat reste intéressant car la rela-
t ic;n est probablement partiellement masquée par l'existence d'une corré-
lation positive entre les vitesses des vents durant la saison froide (ef-
fet positif) et la saison
chaude (effet négatif). Dans l'attente de plus
de donn&es pc,ur confirmer cette hypothèse, seules les relations (6) et
( 1:) ) on t
étg considérées dans la suite du texte.
6
.
A N A L Y S E D E S
R E S U L T A T S
Le.; paramètres retenus procurent un ajustement satisfaisant des
points, csonsidérés
dans leur ensemble, cl la courbe théorique. Cependant
ccrtai3es
.,
années, les Ccarts entre Les valeurs observées et les valeurs
p&vut::.~;ar le modèle (résidus) ne sont pas négligeables, aussi bien
pour Stw&<ne Zl,a (zurita que pour les deux espèces de sardinelles réunies.
Deux (causes 1: ~:je!~r~~-:s peuvent expliquer cette situation. En premier lieu
la pr&ision des données de prise et d'effor>t, en partie estimee , n'est
probab.I.ement
pas très grande et introduit un certain bruit de fond.
En second lieu, i.1 est évident que L'effort de pêche et l'intensité des
VelmitS Ile?
sont pas les deux seuls paramètres intervenant sur les rende-
ments. et qu'une partie de la variante non expliquée par I.e modèle pro-
vient d'une multitude d'autres facteurs.

15
Piirnri ceLx-r:i certains pourraient intervenir en contradiction avec
].es tlypdhèses de base (relation sous-stock d'adulte-recrutement, immi-
gr;~ti(~r~:; &II:; .ta zone de pêche, ct(FX. . * . ) que nous tenterons de vérifier
ultérieurement.
D'~Ju~P~s Sourc:es de variation peuvent se situer au niveau des I?~LE-
iuai:ion:; du recrutement, qui seraient indépendantes de l'intensit6 du
vent ~iur~.~nt 1.a pêriode de reproduction, de l'enrichissement trophique
(-;-L milif?G ou de La taille du stock parental. De même il est établi qw
:i e ven t <-I un effet: d&favorable immédidt sur la capturabilité du poisson,
4~. fait que ::a détection des bancs est difficile par mer agitée, ainsi
q~.e les manoeuvres du filet. Là eni:ore, il semble que l'effet favorable
noit globalement prépondérant, tout au moins sur les rendements calculés
pz,r heure de pêche effective (on envisagera ultérieurement l'incidence
~-lu Ver;t sur le:; T'i: n!it!r!lt?I2~ t!; eqrilrlGo:. (:II t-cmps de pêche poim(:r&ie l ) . Krifin,
pour cls>re cette :Liste non exhaust-ive de facteurs parasites du modèle,
ci.ton, L'incidence des autres espèces, puisque la pecherie est mul.ti-
.qécif'i que,
Laissant place 2 des relations prédateurs-proieset surtout
<;; des: changements d' espèce cible 2 petite échelle, en fonction de l'a-
bondar!ce rel,itive des différentes espèces et des conditions de marché
(ROELU et CHAHANNK,
1975). C'est dans cette dernière direction que nous
~I~~II:; tw.:herc:hé 1' explication des raésidus des valeurs annuelles de pue
abserv&es pour les deux espèces de sardinelles regroupées.
Les r>ésidus de pue présentent en eff'et:,une corrélation négative avec
Le; atlcw~lies ann:ielles du pourcentage des espèces autres que les sardi-
n~~.llt::::, 3.:iris les captures totales des sardiniers dakarois à partir de
1'170. Ceci p.2rrne.t de supposer que les années où les rendements observés
sur les sardinelles sont plus faibles que ceux attendus d'après le modè-
.Ie, tl'au;res esp&zes ont ét& pêch&s plus que de coutume, et vice-versa.
Ce fut- le cas en L970,où la baisse des pue sur les sardinelles ) prévue
par :?c modèle, a 6t6 accentuée par un report d'effort sur diverses espè-
C:C~. I:II revanche .La surabondance des clupéides en 1972, liée à !.'intensi-
F:ica rien de L'upwell.ing,
a entrainé un délaissement des autres f'dmil.lcs
de pc1 i c; son . i,n 1375, le maquereau (ScomZ~~r japonicus) et d'autres espèces
f.lc? s;i;son frnide cstaient. particulièrement abondants et disponibles dans
Ld p%:hepie, atteignant le chiffre record de 28 % des captures totales
s~J:r~llr-C:i.e:s et provoquant un certain désintéressement pour les sartiine::[es
de rno iris forte va Leur commerciale (la cause biologique du phénomène rest,e
t<3ujows 2 glucider) . Enfin, ces dernières années,les sardinelles ont é-t&
préf&+e:s aux autres espèces, POUY des raisons pas toujours évirlentes, si
c:<> n'est dans le cas des Pomadasydés,qui ont été l'objet d'une :;nrexp:loi-
tdfi(>il entraînant- la baisse des rendements. Il est donc evident que l'in-
dice d'abondance des sardinelles, que représente la pue, amplifie les
f1uc;uations de l'abondance effective,
7
.
M O D E L E
R E G R O U P A N T
L ' E N S E M B L E
D E S
ES PE C ES
P E L A G I Q U E S
(:f?:;
,yonsidérations nous conduisent c3 envisager un modèle englobant
i'enserrble des espèces pélagiques côti&es capturées sur la Petite Côte,
d,lns Its but de reduire l.es biais liés aux interactions entre espsces. Ur:
tel rwtl&le est eminement critiquable d'un point de vue scientifique comme

1 ti
nwx3 .! e verrons, rnais il reste un outil précieux pour les responsables de
la gestion des pêcheries, auxquels on se doit d'expliquer les limites
d'app!ic~~tion.
Cette nécessité était déjà apparue clairement à BOELY et
CHABANNE (19'7519 qui avaient établi un modèle de production global à par-
:ir d'un ajustement linéaire des données de rendement et d'efforlt de pê-
:::he des seuls sardiniers dakarois, toutes espèces confondues. Ils abou-
tissaient à une prise maximale équilibrée de 25 000 tonnes tonnes pour la
seule p&:her.ie industrielle, independante des facteurs de l'environnement
et: supposant la stabilité des conditions d'exploitation stir la Petite Cô-
te et 2 i'ex;&ieur de celle-ci. Leurs calculs ne prenaient pas en compte
.l; p&.be artisanale.
Leurshypothèses de départ différaient des nôtres,par le fait qu'ils
acmettaient l'existence d'échanges
importants entre la pêcherie et l'en-
semble de la région. En effet, si L'on peut supposer, comme nous l'avons
fait, que les jeunes reproducteurs de sardinelles,ne sont exploités à
l'interieur de la Peiiite Côte qu'après avoir quitté cette zone, mais ja-
mais avant , il en va tout autrement des individus adultes migrateurs de
saison chaude, et surtout de saison froide, appartenant à diverses es-
pètes. Ces poissons migrent à travers toute la région, de la Mauritanie
2 la Guinée Bissau e-t subissent donc une exploitation indépendante de
c 2 i-1 e de la Petite Cijtt . Aussi, IKXLY et CHABALWE ont-ils supposé que les
conditions d'exploitation à l'extérieur de la pêcherie dakaroise res-
taient stables à partir de la première année étudiée (19661, et qu'aucun
cl es s-toc:k,s n'était- en rupture d'gquilibre.
Nous en ferons notre hypothèse
de trdv,-~il bien que l'ef.fort de la pêche étrangère ne soit pas toujours
resté :-:,:)r!starit , comme 11ous le vr-j~,r,: r:-~s 1) On tentera d'évaluer ensuite le
biais q"e cela peut introduire. On intègrera dans le nouveau modsle,
1 "ensemble des données de pêche artisanale sur la Petite Côte comme pré-
cédemmeri-t , ce qui permet de nous affranchir de l'hypothèse de stabilité
ce ce!:tcd pecherie. Erlfin,on prendrpd en compte ici aussi,la variable des
a.1izé.s qui influe non seulement sur l'abondance des jeunes sardinelles
mais probablement: sur "celle des autres espèces migratrices de saison
froide .
L(e:; Gsulta-ts obcen:z,procurent un bon ajustement (fig, 13 ; tsbl. 6
e-t 7),mais les valeurs des paramètres du modèle indiquent que celui-ci
\\
es c 16~f2rement: moins sensible que les précédentslaux variations d'inten-
si î: C ci<25 alizés (fig. 14). Les fortes anomalies de rendement de L3'72 et
li375 on? disparues comme le .Laissait prévoir l'analyse de la composition
dea c(ip:ures. En revanche, les prédictions demeurent moins satisfaisantes
pour les annees antérieures d 1972. On interprètera ces résultats du ni-
veau de l;ï critique des modèles et de la vérification des hypothgses de
base.
A NA LYS E
D E S
H Y P O T H E S E S
ii

E T
C R I T I Q U E S
D E s
M O D E L E S
9.1.. ANALYSE DES HYPOTHESES POUR L'ESTIMATION DES DONNEES
La s&ie des données sur la pêche semi-industrielle est complite et
pt?ut ct r-e considéree (.omme relativement fiable. Seules quelques estima-
t ions tint du être faites en 1967 et en 1973. En revanche, nous avons vu
que les Jonnécsde pêche artisanale n'avaient été obtenues qu'au prix de

17
trois hypothèses majeures. La première stipule que les rendements des
sardiniers dakarois sont proportionnels à ceux de la pêche artiwnale
dans son ensemble. On ne dispose que de quatre années de données concomi-
tant 62:; sur les deux pêcheries et elles indiquent que les pue des serines
tournantes piroguières diminuent plus vite que celle des sardiniers. Il
est difficile de tirer des conclusions à
partir d'aussi peu d'informa-
tien, d'autant que ces dernières années l'effort de pêche s'est concentré
au niveau de la partie sud de la Petite Côte, là où opèrent les unitits
wtisanales Inquêtées à partir de Mbour et Joal, tandis que l'ac-tivité
ilci p&he restait plus stable dans la partie nord, là où exercent les sar-
diniers dakarois. Ceci pourrait expliquer l'accentuation de la baisse des
rendements des piroguiers (FREON et WEBER, sous presse). @oiqu'il en
soit, il parait logique de supposer une évolution parallèle des pue des
st:I1rtt,ur.; semi-industriels et des senneurs artisans, qui capturent les mê-
mes espèces du même dge, dans des proportions très voisines et dans des
zones tr?s proches, voire communes à certaines périodes de l'ann&. Les
serines *le plages artisanales, bien qu"opérant à la côte et sur des indi-
vidus plus jeunes de quelques mr,is, peuvent également satisfaire a notre
hypothèse.
Le cas des filets maillants encerclants des piroguiers appelle à plus
de, réserves : en effet, ces engins sont très sélectifs et capturent selon
Leur maillage soit une majorité de SardZneZZa maderensis, de taille iden-
tique à celle des sennes tournantes, soit des ethmaloses (FREON et al.,
- --
1.978). Les données estimées pour SardineZZa aurita sont donc de ce point
de vue relativement fiables puisque l'essentiel des captures artisanales
provient des serines tournantes ou des sennes de plage. En revanche, les
estimations concernant l'ensemble des deux espèces de sardinelles restent
critiquables : le mode de calcul employé revient ,i utiliser une part de
rendement de SardkeiiZa aurita, observés sur les sardiniers, pour estimer
les caprures de SardineZZa maderensis. Les dernières évaluations de cap-
tures, &alis&es pour l'ensemble des espèces, sont encore plus pernici-
euses puisque les serineurs semi-industriels ne capturent que de très fai-
bles qwntitis d'Ethmalosa f<mbriata, alors que la part de cette es@ce
dans les débarquements des pêcheurs artisans est de 7 à 20 %. Ceci incite
;j utiliser avec prudence le modèle de production correspondant.
La deuxième hypothèse concerne l'évolution de l'effort de pêche arti-
Gina ::3e 1972 à 1977, que nous avons supposée linéaire dans le temps
(l'effort de pêche réel durant cette période est fonction non seulement
cu nombrle d'engins en <activité, mais aussi du degré d'apprentissage). On
ne dispose pas d'élèments permettant de vérifier cette hypothèse mais il
est évident que l'apparition des sennes tournantes, en remplacement par-
tiel des filets maillants encerclants moins performants, n'a pu que pro-
vo,quer une croissance continue de la pression de pêche exercée sur le
SO'lS-3-teck de SardineZla aurita, ainsi que sur les espèces considérées
globa.I.ement , ceci malgré les variations dans la composition spécifique
des captures. La linéarité de cette croissance demeure une approximation,
ma.is les C:onséquences
d'une erreur à ce niveau sont minimes.
La troisième hypothèse suppose une croissance lente de l'effort de pê-
che artisanal de 1966 à 1972. Ici encore, il est difficile d'étayer cette
supposi+ion par des chiffres, mais il est certain que l'effort de pêche
a“4 p11 i;i_iF s' jcrroitre au cours de cette période. Le faible taux de crois-
sanc e retenu reste cependant discutable. L'incidence de ce choix est mi-
nime pour les données concernant SardineZZa aurita, en revanche il est
déterminant pour .les autres modèles, et l'on a testé la sensibilité de
ceux-ci à différentes hypothèses du taux d'augmentation de L'effort de

l<i66 Fi 1372. La valeur retenue au départ (décroissance de 5 % pü,' an :i
p;lrtilb ,jc? 19'72) peut être considérGe comme une hypothèse basse, et l'on
tc:ster; l'effet d'une décroissance moyenne (-10 % par an) et d'~rie dé-
,zroi::sdni:e très forte (-20 % par an). Les nouvelles estimations ainsi ob-
t tltll.leL~ procurent 11n ajustement du modèle légèrement meilleur, ce: qui ne
.:;ignifie pas pour autant qu'elles soient plus exactes que les précédentes:
on ne cherche pas ici à ajuster des données au modèle ! On notera que les
op?iinta biologiques (MSY) d'effort et de pue sont relativement peu sensi-
bl es 2 czes différentes hypothèses (tabl. 8). Cependant, on gardera d.
!'espric que ceci peut aussi provenir du mode d'estimation des donnéeu.
p.2. ANAL,YSE DE L'HYPOTHESE D'INDEPENDANCE DU SOUS-STOCK DE LA PETITE
COTE
L'hypothèse la plus fondamentLxle est l'indépendance des sous-stocks,
. .
vis a VIS des diff'érentes exploitaiions 2 l'extérieur de la Petite Côte.
On peuh tenter de la vérifier,en recherchant l'impact de l'évolution des
pêcherie:: voisines sur les rendements relevés sur la Petite Côte. On ne
clisposc malheureusement que d'informa-tiens partielles sur les variations
d'effort de pêche pour l'ensemble de La région, cependant, il est certain
que celai-ci a tres fortement augmenté de 1966 à 1970, puis qu'il s'est
L;t13bi.lii;~,poLT
diminuer legèrement ces dernières années en raison des ré-
filement. t ion:, successives des diff&ents pays côtiers (BOELY et FREON,
1980). L'évolutior? irlter-annuelle des captures totales,suit bien ce sché-
ma ) même i; i elle intègre en
suppl&ment l.es variations de rendement (fig.
1.5). 0~1 remarque d'une part que l'effort de pêche sur l'ensemble de la
région -! ' est. pas corrél.6 avec celui déployé sur la Petite Côte, C:e qui
permel- de s'affranchir d'une confusion possible entre l'effet des deux
variables sur les rendements. D'autre part, dans l'intervalle de temps de
notre ~+tude, il est &Vident que les forts changements de niveau de rende-
ments :~r la Petite Côte ne peuvent être expliqu& par les variations de
I.'i-ite-iisit-6 de pêche sur l'ensemble de la région : en particulier ,351 remar-
qwra que c'est au moment où cette intensité de pêche devient cu.!:ninante
q:le Le:s rendements des sardiniers dakarois augmentent (1971 et li3'72), et
cet-i :iv,jnt. méme que l'apparition massive de Sardina piZ&ardus d‘lns les
pêc.heries de Mauri-tanie ne provoque un changement d'espèce cible suscep-
tible d'être bénefique aux autres esp&es (DOMANEVSKI et BARKOVA, 1979 ;
FRXON f:t- STEQUERT, 1979).
Si :'on considère maintenant,l'&olution de l'effort de pêche S>ur les
poissons pélagiques côtiers, non plus 2 l'échelle de toute la région,mdis
r> c:eL1.c des différentes zones de pêche du Sénégal, on constate qu'il pré-
sente ici aus>i,de grandes variations dans le temps. Jusqu'au début ::l(? l-(473,
date de 1. ' ex~,.:r;:;ion à 200 milles des eaux sous juridiction sénégalaise,
1' effort de peche exercé au Sénégal par les flottes étrangères a suivi la
même Fvolutioil que pour l'ensemble de la région, c'est-à-dire une augmen-
taiio:i brutale en 1973-71. La pêche pouvait même s'exercer partiellement
eg cot:cu?rence avec les pêcheries. nationales côtières, l'inrerdiciion
,Ci'exer~ce~ en dedans
des 12 milles côtiers étant probablement peu respec-
/
tee à cette époque. Ceci peut signifier que l'effort de pêche sur la
f-c;nge c~jtière de :I.a ?etite Côte,a Gté sous-estimé dans nos donníes,
c. e
qui pocwait expliquer que de 1966 c: 1970 la tendance à la baisse des pue
soit plus brutale que ne le prévoit le modèle pour Sardinella aurita ain-
,sL q-w 1~ autres modèles multispécifiques (pour ces derniers, une autre
explicatinn a été proposée, relative à l'estimation des données). De 1973

19
a 197f>, l'effort de pêche des nations étrangères était pratiquement nul
C<\\I Sfiné*wl
03' 9 seuls quelques senneura: ivoiriens opéraient irréguliè~rement
en Ca: amante, De 1977 à 1980, les chalutiers pélagiques polonais ont t-ra-
vaill; =~)US lîcence au Sénégal, a L'extérieur des 12 milles côtiers, et
concer'tr& leur activité de pêche en Casamance. L'effort de pêche a donc
brut31 erneni augmenté, les captures atteignant 70 000 tonnes par dn, sans
pour autan? provoquer de diminution notable des rendements sur la Petite
cet e * alors que la composition spécifique des capt-ures est sensiblement
la m&e pour Les deux pêcheries (tabl. 9). En définitive, notre principa-
:IF. hyporhèse de base se vérifie sur la période étudiée, malgré certaines
:Lac:unes dans les données.
Ces observations ne signifient pas pour autant que l'indépendance du
recrutement: par rapport au stock parental adulte restera toujours vraie
da i1S 1 ’ avenir. 11 es? certain qu'au delà d'un certain taux de prglévement
sur Le o:ock (consid&& dans son ensemble), la biomasse des géniteurs se-
ra -trop faible pour maintenir l'équilibre etqu'un effondrement peut appa-
raItre de facon très bru-tale, comme cela est souvent le cas pour les pois-
sons p6lagiques côtiers (SAVILLE, 1980).
Les quelques connaissances biol.ogiques exposées précédemment indiquent
que, pour Sar&wIla awita, on peut envisager deux cas théoriques extrê-
mes. 2ans le premier, si l'essentiel du recrutement sur la Petite Cote a
pour origine La reproduction du sous-stock d'individus adultes migrateurs
(ponte principale), on conçoit que l'abondance de ce dernier dépendra à
court i-erme de son exploitation sur l'ensemble de la région, et à moyen
t-erme 3e celle des deux sous-stocks de jeunes reproducteurs qui Lui pro-
curent son propre recrutement. Il en sera de même du recrutment sur la
Pe:ite I:Gte si la relation stock-recrutement est préponderante et. présen-
te un :i%ne prononcé. Dans ces conditions notre modèle nécessiterait, '
Sl-
non 1.3 stabilité de L'effort de pêche 2 I'extérieur de la Petite Côte,
tout TM moins l?absence de surexploitation. Ceci garantirait au sous-
stack de la Fetite CG-te un recrutementrc~L,~tIvern-II~ constant (pcu.r une in-
tensit6 des vents stable) et une grande résistance à la surexploitation.
Le i-l-uxièrce cas théorique oppos6 serait que la ponte secondaire des
jeune,3 reproducteurs de la nurserie senégalaise assure en fait la majori-
té du r>ecrutement du sous-stock correspondant. Bien que peu probable,
cette +:,pothèse extrême,permettrait de considérer cette fraction du stock
comme G-tant i-otalement indépendante des autres composantes de la popula-
tion. OI-I se trouverait alors dans une situation équivalente à celle d'un
stock unique a vie courte ayant une mortalité infinie (emigration totale)
au cours de la deur:i~-?rn~~ ann‘ée de vie des individus. Dans ces candi-tions
ce s-t~:>!:l~
serait très sensible à l'effort de pêche déployé sur l,i Petite
Côte, J'a~tant qu'une certaine proportion d'individus sont captur& avant
d',lvo-ir effectué une première ponte. Ce deuxième cas jus,tifierait proba-
bLernen:- I'utiLisation d'un ajustement linéaire entre pue et effort de pê-
C!l(?, .p,indis qu 'au premier cas correspondrait mieux un ajustement curvili-
gne, assurant une faible sensibilite de la production aux niveau;: d'ef-
fort intenses (type m q Cl,5 du modèle généralisé de FOX (1975). L;I réa-
1 i.-é se situe probablement entre ces deux cas extrêmes puisque l'on oh--
~"~'~'T~7'~ y(ju; au long de l'année un recrutement quasiment continu dans la
pecherie sénégalaise,
ce qui laisse à penser que les deux pontes inter-
viennent
de façon significative pour aa
C"urer le renouvellement du sous-
stock. En définitive le stock de SapdineZZa aurita, grâce à ses trois
corlpoosantes &Parties dans différents pays, offre probablement LUI~ cer>tai-
ne r&si.stance à la surexploitation locale, et des mécanismes complexes de
régu1d-t i4n doiven 5 jouer. Le modèle établi pour cette espèce semble donc
tolérar!t vis $2 vis de l'hypothèse de base concernant la stabilitc du taux

d'exp.oitation à L'extér~ieur de la Petite Côte. Cependant Le stock n'a
jamais subi dans Le passé de fortes exploitations au niveau des trois
sous-si-oc:ks In même temps, du fait du hasard des octrois d'accords de pê-
che c-1 c t 5; diffsrents paus cotiers aux flottes étrangères à l,* région. Si
cette 5;itua.t ion survenait, nos connaissances actuelles ne nous permet-
traieni- pas de pr6voir l'évolution des rendements, mais on devrait redou-
ter Uri
effondrement de l'ensemble du stock.
le :;$>us-s-teck de jeunes reproducteurs de SardinelZa maderensiu (qui
n ' d psj 5: 6té modglisé individuellement) offre des caractéristiques diffé-
re Il t- e c , puisqu'ici on est pratiquement certain que le sous-stock d'adulte
n'alimente pas la nurserie s&égal.,iise (bien que pour certaines années
cela reste à vérifier). En associant Les deux espèces dans un mGme modèle
de production, on s'affranchit donc: un peu plus de l'hypothèse de base
princip,3l.e.
l'outefois on notera que, pour Ics deux espèces, la zone littorale de
i.; Pet-ire Côre ne constitue probablement pas une nurserie parfait-e où
?outer I es sardinelles dela région sénégalaise effectueraient Leur crois-
sance. En effet, lors du réchauffement des eaux superficielles, les juvé-
niles ;la SardineZZa nurita s'enfonent vers le large (BOELY et al., 1982)
et il n'est: pas exclu qu'il s effect-uent également des migrat&Fde direc-
tion ïiord-sud en eau profonde. Ces juveniles ne font l'objet d'aucune ex-
ploita t ion, ce qui rkpond à nos hypothèses, en revanche on ne peut affir-
ner qu'i.1 n'y a pas d'échange avec la nurserie mauritanienne. De plus,
.L. e s jeunes reproducteurs effectuent des migrations de moyenne amplitude
qui. d6passen-t parfois les limites de La Petite Côte. Ainsi, il est cer-
tain que des échanges ont lieu avec, Il<1 pêcherie gambienne, dont les dé-
barquements sont de l'ordre de 10 1100 tonnes par an, et peut-être avec
celle 3e Casamance. Rappelons enfin que l'hypothèse d'un stock guinéen de
SarJdinco I %.a aurita , remontant jusqu',2u Cap-Vert en fin de saison chaude,
21 V:I it 61é avùncée par BOELY et al.,
-
-
(1979). Bien que cette idée sil: ensui-
te tt
: 6 ,.;bandonnée, on ne peut la rejeter définitivement.
Le ciernier modèle présenté, regroupant toutes les espèces, est sans
,:ucun ,d, lute celui pour lequel l'hyp.;these (de stabilité des exploitations
?I ?'ext&rieur de la Petite Co"te doit être .le plus strictement re;;pectée,
Compte tenu du fort .t-aux d'échange des autres espèces avec les zones pé-
riphériques. Notons de plus que, par principe, la validitg szi-ntifique
d'cln t4 modèle est difficilemont tefendable, car il regroupe diverses
\\
especes, appartenant à différents maillons de la d-aine trophique, et don-t
les st-ocks ne présentent pas nécessairement la même résilience.
8.1. ANALYSE DE L'HYFOTHEISE DE L'EFFET DU VENT SUR LA PRODUCTION
La dernière hypothèse de base importante concerne l'effet de l'inten-
si-té de:: ,3liz& sur l'abondance des poissons. C'est essentiellement la
brusquo remontée des rendements de 1970 à 1972 qui a motivé l'introduc-
tion tic ce paramè-tre dans les modèles de production. On peut en fait sup-
poser quo cette remontee n'est due qu'à I.a variabilité du milieu, ind&
pendamment du phénomène d'upwelling, ou encore à l'existence d'un biais
dans 1.~; tlonnses,
tel qu'une augmentation de la puissance de pêche de .la
flottille. ?o.~r tenter de vérifier cette dernière éventualité, on a cal-
cu3 é s&parérnm~ent les pue annuelles de trois
sardiniers ayant exercé de-
pu 1.&>
"<,. les débuts de la pêcherie , et dont les caractéristiques n’ont pas
vt3rié . On constate que l'on retrouve un schema d'évolution des rendements
ident:ique:; 2 celui obtenu pour l'ensemble de la flottille (fig. 16). De

21
7.1 us, il est intéressant de souligner que durant l'année 1972 d'autres d-
nt,ma.: les sont apparues dans diverses régions de l'Atlantique tropical Es-t:
$:'ppdY'il-ion de Sardine piZch.ardus
en quantité exploitable en Mauritanie
(I;EDYKH et a1.., 1979
; FREON ET C;TEQUERT, 19791, explosion démographique
dr? Scn&&ëZZi aur?:ta en Côte d'ivoire et au Ghana accompagnée du début de
i'apparition de Balistes caroZinensis (ORSTOM, 1976 ; FAO, 1980).
Uri po.int faible de l'hypothèse C:oncernant les effets des aliî;& r&ide
:&lns ;.p fait que ta baisse impor&lnte de l'intensité des vents ~II 1979
1
1'1 4 EM Ç; eu S;I~ Les rendements un effet dépressif aussi important que ne
.Ic pritvoient nos modèles. Pour cette raison, on observe que des modèles
:ie production exponentiels classiques
(FOX, 19701, procurent de meilleurs
,-i;jusremei:ts, aux données de ces dernières années, que les modèles 2 irai:.
variak~i es proposé5 ici. Ces derniers décrivent mieux lfenseLable des chan-
gementc sur toute la période d'observation : ceci est net pour les modèles
nur 11)s :scirdinelLes ( fig. 11 et 121, en revanche, pour le dernier' modèl.e,
inc 1ucr.t toutes les espèces 3 l'avantage de notre ajustement multivariable
lest mir:irne. Aussi a-t-on applique le modèle de production généralisé de
FOX (.l97+) à l'aide du programme PRODI'IT. Les résultats indiquent que
1. 'opt'iml~r:~ de production serait de L1 'ordre de 95 000 tonnes par an, ce qui
c-.ctrre:pond a la v<lleur prédite par le modèle multivariable pour un vent
:::tabili:-,& 2 ti,6 m/s. Mais, ici comme précédemment, le modèle n'est d'au-
(-:un secours pour Les prédictions au-del<% de l'effort optimal : la valeur
C~L paramètre m, obtenue par ajustement, tend vers zéro, ce qui conduit r3
des figiires peu &alistes,
et l'on est conduit à imposer une valeur de m
c-t-loisie uniquement en fonction d'hypothèses (fig. 17, tabl. 10). De plus,
('es mod&les multispécifiques restent très sensibles aux changements des
coefficients de capturabilité par espèce.
,
Er; definitive, il semble que le-; sous-stocks de sardinelles &agissent
aux v,~i,gtiorls d'intensité de l'upwelling,
ce qui engendrent des change-
ments importants dans les rendemen-rs correspondants des flottilles C?&i-
>er es, e?- que cell.es-ci compensenL La diminution d'abondance des sardinel-
les par un rep0r.t d'effort sur les autres espèces pélagiques.
Nos :lonn&fs suggèren-t L'existence d'une relation linéaire entre les
variables pue des sardinelles et intensité des vents. Cependant, des ten-
tatives d'ajustement avec d'autres relations (logarithmique, élévation au
car&, r:tc. . . ) procurent des résultats très voisins et rien ne prouve,
qu'au-delà de 1"intervalle de variation observé, la relation reste liné-
aire. ?-J.>
,?.c.i impose de considérer avec encore plus de prudence les prédic-
tions d\\l modéle pour des valeurs de vents moyens extrêmes (supérieur à
CI rn/s 'IL~ inférieur à 4,5 rnls). La critique de notre hypothèse peut être
potiss%e plus loin : .I.e facteur dgterminant pourrait ne pas être l'inten-
site de:: nliî.és et le ph&omène d'enrichissement qu'il engendre, mais un
autre facteur présentant une bonne corrélation avec le précédent. Parmi
les v,:$riables pour lesquelles des données sont disDonibles, la mieux re-
liée 2 la force des vents est la température de surface, puisque I'inten-
c:it& +Y remontées d'eaux froides dépend du vent (fig. 18). Seul le couple de
valeurs relevées en 1.968 présente une anomalie qui n'est toujours pas ex-
pliqu& (andes internes, erreur de mesure ?>. Les deux variables é-tan-t
t'troi!-c-ment dépendantes, le choix de 1 'une ou de l'autre, pour é-tablir
notre modèle, n'est pas déterminant sur les résultats. Cependant, ceci
po:;e lt~ problème de la connaissance du mécanisme fondamental d'interven-
tion Je I'upwelling sur les résult,its de la pêche : nous avons suppos&
que c '<S?ait l'enrichissement du milieu qui régissait les variations d'a-
bol rc!ani‘f: , mais il n'est pas exclu que la baisse de température, en elle
même , n'ait ~(3s un effet immédiat sur la disponibilité des sous-s-tecks.

IA',3rialy3e statistique, bien que difficilement interprétab.Le, montre la
pr~édomin~lnce apparente de l'influence de L'intensité du vent durant la
:zisor. TI (conparativement à la saison n-l) sur la pue de la même année.
Ceci suggjre l'existence d'une action immédiate du vent sur la disponibi-
.titb. Cependant, une action indirecte et décalée dans le temps reste pos-
:.;ibl<: d env.isa.ger Y au sein d'une même année car, d'une part ce que nous
~:~ppelI.cns saison n s'étend de novembre de l'année n-l 2 mai de l'année n,
d 'autre part les individus captur6s sont souvent agés de moins de un an.
Par ai 1 Leurs * l'intgrêt des travaux de REBERT (1979 b), basés sur, des don-
lnE,er, vensuel I es , est d'indiquer l'inévidence de relation directe. Quoiqu'
il en soit , la possibilité d'une a;:tion combinée de l'intensité des vents
(sur la production er sur la disponibilité) au niveau annuel est difficile
a élimine-r (ne serait-ce que pour la fraction d'individus adultes qui
viennent "parasiter" nos modèles). Dans ce cas l'expression "modfle de
production" devrait Ztre remplacée par "modèle de prise " ou "modèle de
pue", ce qui réduirait d'autant le champ d'application.
D'autres paramètres de l'environnement peuvent intervenir et fausser
notre &nalyse. Cependant, si ceux-ci sont reliés à l'intensité du vent
par un mécanisme physique (cas de La pluie par exemple), l'erreur restera
au niveau de l'inierprétation des phénomènes, mais les modèles de produc-
tion ét<ib.Lis demeureront fonctionnels. En revanche, si les variations
ti'abo-r&r:ce ttt/ou de disponibilité
des espèces proviennent de fa<:teur>s
totalement indépendants de l'intensitg des vents, mais étant par hasard
corrélés .lvec’ celle-ci au cours de notre période d'étude, les modèles
seraien?: inutilisables. Cette dernière supposition nous semble cependant
peu probable.
9 n I,ES
M 0 DEL E S
s 0 N T - 1 L s
PREDICITIFS ?
II d&:oule de ce qui précéde que les trois modèles de production doi-
vent ê-tre maniés avec prudence, même s'ils semblent bien décrire le passe
des pkheriec de la Petite Côte. EIi effet, nous avons vu que l'évolution
de la production totale, lorsque l'on a dépassé l'effort optimum pour une
intensit:; des vents donnée, dépend uniquement des hypothèses de base et
du choix de la constante (a) correspondant à ces hypothèses. En sucun cas
1 es don116es releviles ne fournissent une réponse puisqu'on se situe au de-
là du domaine d'observation. De même, il est difficile de pr&oir avec
pr&ision les effets de périodes d'alizés extrêmement faibles, ou au con-
traire très intenses.
Si l'on ervisage J-es cas où l'effort de pêche et l'intensité ,ries vents
varieront dar.s des intervalles Proc:hes de eeux observés, on pourrait pré-
dire 'Le:, captures totales et les rendements à condition d'être capable dc
prévoir comment évolueront les deux variables du mdoè1.e. L'effort de PG-
che de-; bateaux et des
pirogues peut être grossièrement prédit un an à
1 ' ivan‘ '~2 en
effectuant une étude de tendance, par exemple sur les trois
6erniFGr+s ani-.&es,
compte tenu de l'évolution progressive du nombre d’uni-
tés de pêche. Une autre mgthode peut consister à estimer quel ser.3 le
nonbre d'unites de pkhe en activité l'année suivante (par exempLe en
foncti,,: de plan de développement pour la pêche semi-industrielle) et
d'évaj.~l~r le temps de pêche moyen d'une unité, sachant qu'il s'agit 12
d’ilne <approximation puisque celui-1 i. pell+
v;irier lëgeremer~t d 'un13 anI-,C<?
sur
1 ',-IUtl~'?.
3n retiendra alors à titre indicatif comme nombre d'heures de

33
pi'3che par bateau ou par pirogue, celui observé au cours des deux ou trois
année:; précédentes. On pourrait craindre que cet effort effectif par ba-
.
ttxu varie en fonction de l'intensité du vent, puisque l'on observe que
Les pccheurs ne sortent pas en mer les jours de mauvais temps. L'existen-
ce de ceTte -elation aurait pu engendrer une distorsion entre l'effort de
p%he effectif, utilisé dans nos modèles, et l'effort de p%he potentiel
rr?DrGsenté par le nombre de bateaux en état de fonctionnement. rd pratique
,.)n- observe q:le si I ' intensité des vent s a bien un effet instanta sur
l"activité des un.ités de pêche, en revanche, sur l'année entière, le nom-
bre d'heures de pêche par bateau ne varie pas en fonction de la force des
vents (fig. 19.).
L'6voLution de la variable intensité du vent est beaucoup plu:; dif'fi-
(5le 2 prévoir. Les données disponibles de 1947 à 1981 indiquent une len-
dance généra.te .$ la baisse avec une périodicité apparente de l'c,rdre de
qc
.L.j à 'IC ans (fig. 20). Cependant ld serie est trop courte pour pcbuvoir
raccorder une signification précise à une analyse spectrale. De plus il
est probable qu'il existe une périodicité de plus grande longueur d'onde,
respocsihle de tendance actuellement observée et qui pourrait inverser
celle-ci à un instant qu'il nous est impossible de prévoir. Afin de pou-
vc!ir effectuer une prévision à très court terme on a recherché si l'in-
tensitg du vent en novembre ou en décembre était représen-tative de l'in-
t.ensit" moyenne de la saison d'alizés en cours. Cela se vérifie pour le
rnc,is de décembre seulement où les vents sont déjà bien établis et per-
mettent :ie préjuger de l'intensité des mois suivants (fig. 21), Cependant
la prédication deumeure très imprécise en raison de l'importance des rtsi-
dus qui ne diminuent que faiblement lorsque l'on .intégre d'autres v,ir-ii-
bles (vent de la saison d'alizés précédente et vent de la saison chaude
precédente) li l'aide d'une régression multiple. Ainsi, au début du mois
de janvier de chaque année on ne sera en mesure d'estimer que tr6s grcs-
cicitrernent la production et le rendement moyen annuel et ceci sous trois
conditions :
- l'intensité des vents doit varier dans les limites déjà observées
depuis :L966, soit de 4 3 6 m/s,
- l'effort de pêche ne doit pas dépasser trop largement l'optimum pour
l'intensité aes vents relevés,
- les principaux stocks ne devrorrt pas être trop surexploités à i'ext&
rieur :1t: La Petite Cote du Sénégal, en particulier ceux de Sardi.ne2î.a au-
ri& pour les deux modèles concernant
les sardinelles et ceux de Poma-
ciasys spp, Chlowscomb.rus chrysurus et Caranx rhonchus pour le modèle
englobar!t toutes les espèces.
Une *quatrième condition s'impose : le mode d'exploitation ne ~ioit pas
varier, en particulier les limites de la zone de pêche (très c?jtière),
Ginsi que la hiérarchie de l'attrait kconomique pour les différentes es-
pèzes recherchées.
1.0 .
A ME LIO RAT 10 MS
P O S S I B L E S
D E S
M O D E L E S
Le::: critiques précédentes et la contrainte des hypothèses de base ap-
pe.llellr =1 rechercher certaines am6liorations aux modèles de production
ét;ib.L-:c.%). Pour s'affranchir de la n&essité de n'avoir pas de surexploi-ta-

l-ion S
:l.'ext&rieur de la Petite Côte, il faudrait pouvoir déterminer avec
préci,sion l'effet qu'elle pourrait avoir, c'est-à-dire connaître les rel<j-
i-ions s':r~ck-r'ecrut-enlt?nt, les bioma:;ses des différents sous-stocks ainsi
que 11-s efforts de pêche et les rendements dans les pays voisins. Dans
('es conili;ions,
on pourrait tenter d'établir des modèles concernant l'en-
sembIl.c‘ des fracl-ions de stocks sur la totalité de la région. Les données
nécess;lires TIC+ s e r o n t
pas disponibles avant plusieurs années, mais des
ma intenir& on doit s 'attacher à 1 e:; obtenir par la généralisation et
l'harmonisation de la collecte des statistiques de pêche et par le dé-
veloppement de I.a tec:hnique d'écho-intégration.
Pour Gi:ahlir Les deux modèles sur Les sardinelles on a supposé que les
pGcheri+:s de la Petit-e Côte n'exploitaient que les sous-stocks de jeunes
reprodai. t eurc . Cela est pratiquement exact pour les deux espèces de sar-
dinelle: danc la pêcherie artisanale et pour SardineZZa maderensis dans
la pêcherie semi-industrielle. Fn .revanche, nous avons vu qu'en saison
fr:,ide i es sardiniers dakarois cap?-uraient une certaine proportion de
Smdiw I la aurita adultes, ce qui peut fausser les indices d'abondance
obtenu?. Des données précises de structure de taille des captures exis-
te:tt et permettent de séparer les prises d'individus adultes de celles de
jemes reproducteurs,
et donc de calculer une pue pour ces derniers .uni-
queme-rit' (FREON et al. , 1979). Les modèles en résultant seraient plus ri-
-
-
go Irej.l:i , bien que l'on puisse craindre des interactions dues à 1 ;abondance
re l.ati;rc- ,des deux sous-stocks à de:: changements de "cohortes-cibles".
NO~K avons YU que l'unité d'effort de péche retenue (temps de pêche)
n',Sta,i.t p;?s théoriquement la meilleure. On pourrait employer à S~I place
le temps ,le recherche des bancs à c,ondition de faire des estimations pour
I.a péricde antérieure 2 1970, n'a pas toujours gt- e:~r~i,~;j:;tr$
1 f" 1 ioni-
bre de Iancers de senne nuls permettant d'obtenir l'estimation de cet-te
unit-è d'elfort .
XL serait egalement intéressant d'affiner le choix de la vari<ible in-
tensi+C du vent en prenant non pluz l'intensité moyenne mais celle de La
compo:;;irtte d 'upwel Ling él.evée au carre. REBERT (1979 b) avait utiLis& In
compcxxnt nord-sud pour L'ensemble de la région sans tenir compte des charl-
y,.~r!!l"r i i ,;
!i' opii!y, ta tigré a3e la côtcz . f,e ~,rl>bl&ne est conlgLe:<i~ pwt‘ : i IV>--
tii.e Côle du Sénégal qui présente un tracé curviligne et des faibles pro-
fondeu7s.i:. De plus, on peut aussi imaginer que c'est au niveau de l'ensem-
ble de 13 rbgion que Les alizés de la saison n-l interviennent sur la fé-
condit& :~II sols-stock de SardGzeZla aurita adultes, et par cons6quent sur
L\\ recrutement du sous-stock de la Petite Côte,
On souLignera ggalement le danger que représentellétablissemen?
de mo-
cl:ltl.es de production a partir des variabl.es trop sophistiquées (!AUREC et
:,F: C!JE'J ,19.77). En effet, dans notre cas on pourrait probablement obtenir
de:; &:uultats ~LUS rigoureux scient-ifiquement en utilisant des données
pI.us C:l.aborée:;. Mais quelle serait L'utilité de tels résultats pour Le
d~~~ri?lc.1F'pe"lent. , principal destinataire de nos travaux ? Comment exploiter
u;; résultat tIi?l que : "l;a production sera de 184 millions d'individus
pour les Sar&:ne%Ztr: aurita de taille inférieure à 25 cm si !a moyenne des
~xar&c: de L'intensit6 du vent soufflant du 350° est de 25,2 mètre:; au
~:.~,,Y& Fa:? seconde et si les sardiniers recherchent des bancs sur les Lieux
'de peche durant 1 830 heures et Les pirogues durant 3 650 heures" ? Apr$s
une telle approche, le retour à des variables plus concrètes restera ne-
cessaire.

25
11 .
C 0 N S E Q U E N C E S E N
M A T I E R E
D ' A M E N A G E M E N T
Nos r,Gsultats tendent 2 montrer que .La prise maximale (qui n'est peut-
être pic: exactement une production maximale équilibré- MSY, comme nous
l.'avo~n:; vu) dépendrait de l'intensité des vents. Pour V variant de 4,5
rl:: Y!,55 :njs, on obtient les prises maximales suivantes :
Sardinelle ronde
: 31 000 à 49 000 tonnes
Sardinelle ronde et plate : 56 000 à 90 000 tonnes
Toutes espèces pélagiques : 73 000 à 97 000 tonnes
Cep~~:~dant , on se rappellera d'une part que l'insuffisance de ‘knnees
TIOUS oh1 ige 2 considerer l'influence de l'iirtensité des a:Lizés comme une
hypotlke, d'autre part que ces résultats sont fortement reliés 2 La va-
leur ci,1 paramètre a', laquelle a été arbitrairement définie. Ces chiffres
sont -du même ordre que ceux obtenus en utilisant une régression Linéaire
multiples entre efforlt de pêche, pue et vitesse du vent (relation CI)),
*-'est-.?-dire
i.
une famille de modèles de SCHAEFFER (1957). Toutefois, aussi
longtemps qu'un stock n"a pas éte wrexploité,
il est notoire que la cour-
be de production de ce type de modéLe tend 2 r:u.lmirier au niveau des valeurs
maximales de prises observées. Bieri que Les chiffres précedents restent
indicatif<-" 7 les modèles obtenus permettent d'envisager trois cas de figu-
re dan3 L'évolution de la pêcherie, si l'on retient l'hypothèse ede l'in-
fluence effective des alizés :
ci) :Si La force des alizés se maintient au niveau actuel, tout accrois-
sement. (3e l'effort de pêche (artisanal ou semi-industriel) n'augmentera
pas lcl prise totale de l'ensemble des pêcheries de la Petite Côte,
mais
diminuera les rendements unitaires,
(ii) ::i l'intensité du vent augmente (ce qui semble peu probable), la
çue et les captures au:Zmenteront, le taux d'exploitation (f/fMSY) dimi-
nwra +t Les profits augmenteront, même si l'effort de pêche augmente Lé-
~,èremeiît .
(iii.) si l'intensité du vent diminue significativement, ce qui est 2
cr:l.inr!rw , la pue et les captures diminueront, alors que le taux d'exploi-
tai.ion s'glévera (sans qu'une augmentation de l'effort de pêche soit né-
cessaire 21 celà), d'où un risque élevé de surexploitation intense.
L'effor)t de pêche sur la Petite Côte semble donc avoir atteint un ni-
vedu I:rit.i,que en terme de production biologique, compte tenu des oondi-
tiens (:Iimatiques actuelles, De plus L'apparition en 1980 d'une tendani:e
noiive 1 ie d capturer de très jeunes individus est alarmante. D'autr)e par't:,
des études &.onomiques ont montré que les pêcheurs artisans à la serine
tourn<in::e,
qui assurent L'essentiel des mises à terre, avaient de; pro-
fits t:?;<t rsmement bas, compte tenu des conditions de commercialisation et
des w:1\\tlements actuels ~ Malgré cela, Le mode traditionnel de partage des
bén~fi<*es revient 2 privilégier les propriétaires des moyens d'exploita-
tion, et donc: à favoriser l'augmentation du nombre d'engin de pêche (\\JE-
Ri:J? e-1 FREON, sous presse). Ainsi, l'effort de pêche artisanal pr&senre
pour i 'instant peu de tendance à l'auto-régulation et l'on doit redouter
une n<juvell.e intensification de la pêche sur la Petite Côte, ce q-ai pour-
rait I.1eveni.r f]ramil t i :L1-]+ si l'intensité des alizés diminuait. De plus, 01’1
no-l-era qu'en raison des formules retenues, les modèles indiquent que la
marge de manoeuvre pour obtenir la production maximale serait d'autant
plus grande qïe le vent serait intense. Cependant, même si elle hi.ait
confirmée, cette tolérance accrue des modèl.es vis-à-vis de .L'effort, en
terme de production ponderale maximale, ne devrait pas faire oublier que

;! 6
1 '~~p~&n~~im économique, quant à lui, se situera toujours dans un intervalle
Gtr~oii: i:'effort de pectie, et pas n&cessairement au même niveau que l'opti-
mu'n de production pondérale.
Il Z~.:;t donc impératif de prendre des mesures d'aménagement po.ur Limiter
la cr~:)i~s<~nce de l'effort de pêche sur la Petite Côte, aussi bien semi-
in:iustric:l qc'artisanal, ce qui pourrait se réaliser en diminuant les
c;d!2Veot iCIlS accordées ~0111~ les équipements et le carburant. On p,2urr;lit
ég-lle;.n::ri? tenter
de modifier le système actuel de partage des bénéfices
cui
,.
pwfite à une minorité de propriétaire s au détriment des pêcheurs,
mais Ld dynan:ique sociale est. compl exe, solidement ancrée et probdble-
ment trl?s difficile à atteindre. Une solut.ion plus réaliste réside dan:;
l'zxten%ion de la zone de pêche, a!'tuellcment confinée à la partie lit-
t 0 ra 1 2 !? ci la Petite Côte, alors que les au-tres regions du Sénégal sont
t& rit-.hes toute l'année (Casamance) ou saisonnièrement (Côte Nord).
i,es fr-iris actuels 2 cetTe extension sont la faible autonomie des piro-
gues et- des sardiniers ainsi que J.'~~bsence de points de débarquement im-
po r t a 11 t 5 , en Casamante notamment. 11. conviendrait donc d'augmente.r Le
ravc):i
:I'action des pirogues (moteur diesel, conservation du poisson),
d!.-imél ic,rer les C!ircuits de distributions vers l'intérieur) du pays, de
rènovw I.a flotte sardinière et de cr&er de petits ports de pêche adap-
téz a:ix besoins de ces flottilles. Les essais de remplacement des piro-
gur?s px de petits scnrieurs artisanaux ne paraissent pas économiquement
coilc!ltl‘lr!ts pour l'instant (WEBER et FREON, SOUS presse).
Compte tenu de la forte variabilité de .La production en fonction des
candi i.i~,r~s hydroclima.tiques, il serait souhaitable de pouvoir ajuster
rapidement: l'effort de pêche aux disponibilités du moment. Cela suppose
qu2 .1 'or, dispose de moyens d'exploitation
peu onéreux et flexibles.
Dans :.:ette optique, la pêche artisanale offre des possibilités d',%dap-
t :ition ~.ertainement pl-us grandes que la pêche semi-industrielle, bien
qn ' el ie soit certainement beaucoup plus difficile à maîtriser. EH con-
sequen~.~t: , on devrait maintenir la (lualité actuelle de l'exploitation par
les deux types de flottille.
En 1' ii-i , on ne devra pas perdre de vue que nos modèles partent d'une hy-
pothè..;e de base qu'or! 'ne pourra pas toujours confondre avec La r&lité.
T,a Tel& ive indépendance des "sous-stocks" de la Petite Côte dure-ra tant
quz lw rggions péripheriques ne seront pas surexploitées. Dans Le cas
contrdiue,
il est inévitable qu'à Ilri cert<?in niveau la relation entre
1 ',-tborld<:n::e du stock d'adultes et le recrutement sur la Petite Cc-t-e aura
u.n ef-fet J-+Jr5tJ;2iLf sur ce dernier et rendra inaplicables les modèles rels-
tivemerl: optimistes décrits ici. LKI poli-tique des pêches du Sénég<s.L (doit
do?c être men&e en concertation avec lespays limitrophes.
C O N C L U S 1 O N
L'~~xp.l:~itation des stocks de poissons pélagiques côtiers de 1~ région
senél;iIc;-rnauritanienr-le semble diff.i.(,ile 2 modéliser dans son ensemble
compt-: +er:u de la complexité de la structure des populations et de l'in-
suLfi:s;~rlc:e des données concernant .Ies pays limitrophes du Sénéga.1. Cepcn-
d(ant, .;I sembLe que sous certaines hypothèses on soit en mesure d'&tabLir
des mwiiles dc production pour une fraction des stocks (juvéniles essen-
tir~ll~~~:~ç?nt) d+ns une zone déterminée et faisant l'objet d'une exp'loi Latioi

27
htW1F.P
: la partie Littorale de la Petite Côte du Sénégal..
Lev jeunes sardinel.les (Sardinella aurita et Sard-inelZa madGrt!nsis)
c:onstitucnt l'essentiel des captures des flottes semi-industrielles et
,:trtis,anXLes qui opèrent sur la Petite Côte et débarquent jusqu'à 90 000
tonnes par an. Les rendements de la pêche concernant ces individus sem-
b3eni dgpendre essentiellement de L'effort de pêche déployé locaLement
et de l'intensité de l'upwelling, rnais semblent très peu sensibles 2
.1.'exploitation dans .Les zones périphériques, tout au moins dans les con-
ditions ,actuelles. Ceci permet d'établir des modèles de production à
trois variabI.es résultants d'une régression multiple entre la prise par
urit6 effort des flottilles, l'effort de pêche et l'intensité des alizés
qui
sont à lcl base du phénomène d'upwelling.
Les données disponibles sont incomplètes et n'ont permis des c~l.culs
qu'au prix d'estimations parfois grossières, afin de compléter les séries
l-ris-triques des pêcheries artisanales. Trois modèles de production ont
ii-té PPOpOSéS
: l'un pour SardineZZa aurita uniquement, l'autre pour Les
deux espêces
de sardinelles regroupées et le troisième concerne i'ensem-
ble des espèces pélagiques côtières. Les résultats obtenus expliquent re-
lativement bien l'évolution des pêcheries de la Petite Côte au cours des quin-
f,i~ dernières années, cependant la validité des données de base et le nom-
bre relativement restrein-t d'observations incite à beaucoup de prudence
pour L'utilisation prédictive des modeles. A l'heure actuelle on se situe-
rait J UT: niveau d'exploitation op-timum (en terme de production pandérale),
compte tenu de l'intensite relativement élevée des vents au cours de ces
dernières années. Dans cette situation toute augmentation de l'effort de
pêche est improductive et n'aboutit qu'à la baisse des rendements unitaires.
Si la force Ces alizés venait à diminuer, la production totale serait pro-
bablement récuite ainsi que les rendements, en particulier pour les sar-
dinel le::. La situation serait vraisemblablement moins dJXn.~~-ip? pour l'en-
semble des espèces en raison de l'aspect multispécifique de la pêcherie
qui lui permet de s'adap-ter en WpcJrtant son effort de pêche vers les es-
pèces secondaires, à condition que ces dernières ne soient pas sur-exploi-
tées :I.ans les régions périphériques. Une intensification de la force des
vents serait: bien sûr très favorable à la pêcherie et pourrait permettre
sans da-nger un accroissement de l'effort de pêche. Bien qu'il soit diffi-
cile de faire des prédictions à long terme à ce sujet, cette situation
senble bien moins probable que la précédente.
L'amEnagement des pêcheries doit donc se faire dans le sens d'une limi-
tation de la prolifération actuelle des unités de
pêche sur la Petite
Côt:e, ~ians le secteur (artisanal en particulier. Cet objectif peut être at-
tient : court terme en assurant 1'6largissement de la zone de pêche en
latitude et vers le large. Ceci pourrait se réaliser en modifiant les u-
nites de pêche et en créant de nouveaux points de débarquement. Rappelons
enfin que la politique sénégalaise des pêches ne saurait se concevoir
sans
harmonisation avec celles des pays limitrophes qui partagent les mêmes
re.3soilrres.
En effet, dans nos modèles, apparaissent seulement deux des
causen &entuelles d'effondrement du sous-stock (sur-pêche locale et dimi-
nution des alizés), la dernière, mais non la moindre, est malheureusement.
di.;simuï&e dans les hypothèses de base : il s'agit de la surexploitation
5 l'esterieur de la Petite Côte, ce qui ne garantirait plus un niveau
suffisant de recrutement.

213
R E M E R C I E M E N T S
Je remerc;ie Mlle LOPEZ et MM. POTTIER, 1. SOW et A. SOW du CRODT qui
ont collaboré au traitement des données, ainsi que mes collégues de
.L'ORSTOM, et plus particulièrement S. GARCIA, qui ont bien voulu me faire
pilrt de Leurs commentaires.
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TABLEAU I.- Calcul d'un coefficient de conversion entre l'ef.fort de
pêche artisanal
des sennes tournantes de Mbour et Joal
(PA) et celui de pêche semi-industrielle dakaroise (PT)
d'apr& le rapporl- des prises par unité d'effort
(pue>
de 1977 à 1980.
TOUTES ESPE;CES
TYPE PECK
PUE 1978
PUE 1979
PUE 1980
PUE MOYENNE
3,55
7,90
5,15
12,48
6328
L 14,48
COEFFICIENT
DE CONVERTION
2,21
2,42
2,31

PRISES
PUE
EFFORTS
PRISES
EFFORTS
PRISES
EFFORT
PUE
INTENSITE
ANNEES
SARDINIERS
SARDINIERS
SARDINIERS
PIROGUES
PIROGIJES
TOTALES
TOTAUX
TOTALES
DU
VENT
(OBSERVEES
(OBSERVEES)
(OBSERVES)
(2Vn + Vn - 1)
3
1966
4 250
13,54
314
3 970*
293”
8 220
607
13,54
4,93
1967
4 240
11,62
365
3 580*
308"
7 820
673
11,62
4,74
1968
7 060
12,70
556
4 110*
324*
11 180
880
12,70
4,53
1969
9 700
9,86
984
3 360*
341"
13 060
1 325
9,86
4,40
1970
8 390
7,56
1 110
2 710*
359*
11 100
1 469
7,56
4,32
1971
9 440
10,68
884
4 037*
378*
13 480
1 262
10,-e
4,7O
1972
17 250
16,32
1057
6 500
398
23 750
1455
16,32
5,63
1973
17 590
11,38
1 546
11 880*
1 044"
29 470
2 590
11,38
5,53
1974
17 790
9,78
1 819
16 530*
1 690*
34 320
3 509
9,78
5,76
1975
12 430
7,22
1 722
16 900*
2 337*
29 330
4 059
7,22
5,66
1976
14 800
8,06
1 836
24 050"
2 984"
38 850
4 820
8,06
5,79
1977
13 150
8,61
1 527
31 280
3 630
44 430
5 157
8,61
5,72
1978
12 660
9,15
1 384
32 280
3 356
44 940
4 740
9,48
5,21
19 79
13 600
6,68
2 035
26 340
4 577
39 940
6 612
6,04
4,68
1980
14 860
7,Ol
2 120
28 620
3 837
43 480
5 957
7,29
4,98
* Estimations diverses (voir texte)

TABLE:AU III.- Sarclinelle plate, prises (tonnes), effort (10 heures de
pêche d'un sardinier standard et pue (prise par unité
d'effort) des differentes pêcheries sur la Petite Côte
du Sénégal (nouvelles estimations).
-IRISES -
PUE
EFFORTS
PRISES
EFFORTS
PRISES
EFFORT
;AKDINIERS
;ARDINIERS
;ARDINTERS
'IROGUES
PIROGUES
TOTAi,ES
T3TAUX
(OZ~ERVEES)
:OBSERVEES) :OBSERVES)
-
-
- -~-
-
-
L9b)F
2 200
G,79
324
28 llO*
4 140"
30 310
4 464
13 “.i Ï
1 170
6,lO
192
26 600"
4 360"
27 770
4 552
1368
1 800
3,14
5 76
14 410*
4 590*
16 210
5 166
19 !tj 51
:+ 780
4,39
1 !1 8 9
21 200"
4 830*
25 980
5 919
19'70
LL 250
3,72
1 142
18 900"
5 080*
23 1-c-l
6 222
1971
1 040
2,55
800
13 64-O*
5 350*
15 680
6 150
1972
!s 470
4.,53
987
25 500"
5 629*
29 970
6 616
19 75
6 610
4,97
1 732
26 190*
5 270*
34 800
7 002
1974
'4 980
6,17
1 618
30 290*
4 910*
40 2'7C
5 528
1975
'2 500
c,19
1 796
21-c 120*
4 560*
33 620
6 356
1976
1.1 930
6,54
1 737
27 890*
4 200*
39 82C
5 Y97
1977
'3 2 5 0
E,23
1 485
23 920
3 839
33 170
5 324
19'7e
5 3 10
3,57
1 487
26 150
7 325
31 460
8 812
1'3 79
2 710
3,98
2 Il.91
20 820
5 231
29 530
7 422
19 80
? 340
4,73
1 890
17 820
3 767
26 760
5 657
- - - -
-

d'un sardinier standard) et pue (prises par unité d'effort) des d .fférentes pêcheries
sur 1; Petite CSte ,312 S&nZgai.
t
PRISES
PUE
EFFORTS
PRISES
EFFORTS
PRISES
EFFORTS
PUE
ANNEES
SARDINIERS
SARDINIERS
SARDINIERS
PIR0GUES
PIROGUES
TOTALES
TOTAUX
TOTALES
~OBSERVEES)
(OBSERVEES)
(OBSERVES)
1966
6 450
20,3
318
22 840"
1 125"
29 290
1 443
20,3
1967
5 410
17,7
306
20 960*
1 184*
26 370
1 490
17,7
1968
8 860
15,8
561
19 690*
1 246*
28 550
1 808
15,8
1969
14 480
14,3
1 012
18 760"
1 312"
33 240
2 324
14,3
1970
12 640
11,3
1 117
15 610*
1 381*
28 250
2 498
11,v
1971
11 480
13,2
870
19 190*
1 454*
30 670
2 324
13,2
1972
21 720
20,9
1 039
32 000
1 531
53 720
2 570
20,9
1973
26 200
16,3
1 608
33 740*
2 070*
59 940
3 678
16,3
1974
27 770
15,9
1 747
41 480*
2 609"
69 250
4 356
15,9
1975
21 930
12,5
1 754
39 360*
3 149*
61 290
4 903
12,5
1976
26 730
14,7
1 818
54 210
3 688JE
80 940
5 506
14,7
1977
22 400
14,8
1 513
55 200
4 227
77 600
5 740
13,5
1978
17 970
12,7
1 415
58 430
3 767
76 400
5 182
14,7
1979
22 310
10,7
2 085
47 160
4 415
69 470
6 500
10,7
1980
23 800
11,7
2 034
46 440
4 319
70 240
6 353
11,l
* Estimations diverses (vîir texte)

TABLEAU V.- Paramètres obtenus par régression linéaire mul.t.iple
et itération pour la relation pue q a EXP-a'f + bv + C + E,
lorsque l'on utilise différentes valeurs de 7.
- -
--
ESPECES
a'
a
b
C
r2
--~
--
-
-
Vn-1
.00051
9.545
1.700
-1.818
0.58
Vn
.00051
10.32
2.726
-7.349
0.75
SardinfzlZa
Vn+Vn-1
.00051
10.85 3.030 -9.002 0.70
ami-ta
2
2Vn+Vn-1
.00051
11.02 3.161 -9.767 0.74
3
-
Vn-1
.0006
18.70 2.909 -3.095 0.57
18.70
2.909
-3.095
0.57
Vn
.0006
20.14 3.839 -8.134 0.76
20.14
3.839
-8.134
0.76
SardineZLa
VntVn-1
Vn+Vn-1
.0006
21.94 4.683 -12.63 0.77
21.94
4.683
-12.63
0.77
SPP *
2
2VntVn-1
.0006
22.19
4.714
22.19 4.714 1
-12.90
-12.90 1 0.81
0.81
3
--
-
-
-~-
v : Vitesse du vent moyen utilisée dans la régression
Vn : Vitesse du vent durant la saison d'alizés de l'année II
pue: prise par unité d'effort de pêche
f
: effort de pêche
E
: résidus
r? : coefficient de corrélation multiple

37
"AF;I>rAI- VI.- Valtxurs des p~~ram&res et intervalles de confiance ,i 90 'i ~ies
&gressions multiples entre la prise par unité d'effort (pile)
ou la prise (C),et l'effort de pêche (f),la vitesse des vents
lu-rant I;i :aiscji. ~1'ul ii6:: (IJ) et la vitesse du vent dur*nt la
~;c~riodc iie rvl~r’ lui’i i,jyl Ci’!, pour les espkes Délagique-; rk I;I
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--
--
TY?E DE REGRESS:;)N
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- 8.20
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16.61
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- 6.45
-13.4
.4 2 L'
i
.-
--

38
TBBLEAU VII.- Toutes espèces regroupées : prises (tonnes), efforts (10 heures
de pêche d'un sardinier standard) et pue (prise par unité d'ef-
fort) de différentes pêcheries sur la Petite Côte du Sénégal.
-~-
PRKZS
PUE
EFFORTS
PRISES
EFFORTS
PRISES
EFFORTS
PUE
MJ S
SARDINIERS
SARDINIERS
SARDINTERS
PIROGUES
?IROGUES
TOTALES
TOTAUX
TOTALES
(OBSERV.)
(oBSERV.)
(0BsE~v.1
-
-
10 6 6
8 930
26,9
328
37 010*
1 376&
45 840
1 704
26,9
1967
8 500
29,l
292
42 X30*
1. 44e.*
50 630
1 740
29,l
1968
14 !jGO
24,2
578
36 88@
1 5244
SO 880
2 102
24,2
1969
18 330
17,9
1 024
28 71@
1 604*
47 040
2 628
17,9
1970
17 200
15,3
1 125
25 84@
1 689*
43 040
2 QrIi
15,3
1'371
Il+ 350
17,4
827
30 94@
1 778k
45 290
2 6 0 5
17,4
1'172
24 '380
23,5
1 064
44 OOP
1 872*
68 980
2 936
23,5
l(973
31 64.G
18,8
1 679
44 35@
2 359*
75 990
4 038
18,8
1'274
33 320
la,7
1 813
53 208
2 845*
87 120
4 658
18,7
1975
30 '-c-,0
16,8
1 809
55 988
3 332*
86 440
5 141
16,8
1976
31 !310
16,3
1 900
62 250
3 815*
93 260
5 719
16,3
1977
25 380
17,5
1509
65 800
4 306
92 180
5 8.15
15,9
1'278
2 0 '3 OC
14,8
1 413
72 300
4 176
93 200
5 589
16,7
19 79
25 ,510
12,6
1 983
66 200
5 248
91 210
7 231
12,6
1980
27 510
13,o
2 121
62 210
4 902
89 720
7 023
12,8
-
--

'3 9
TAGEAU VIII.- Toutes espèces pélagiques côtieres : sensibilite du
modèle à différentes hypothèses sur l'&olution
de
l'effort de pêche artisanal de 1966 à 1971

43
TAEL%U IX.- Comparaison entre la composition des captures réalisées par
la flottille sénégalaise (sardiniers) sur la Petite Côte et
celle de la flotte polonaise (chalutiers pélagiques) en Ca-
samance, exprimée en pourcentage du poids total débarqué de
1977 à 1980.

41
TABL3AU X.- Toutes especes pélagiques de la Petite Côte :
résultats du programme PRODFIT.
Production q A + B x F)(l'(M-l))
MSY
= Production maximale équilibrée.
COEFFICIENTS
(diz. heur.:)

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