LA FAUNE ICHTYOLOGIQUE DE LA CASAMANCE OBSERVATIONS...
LA FAUNE ICHTYOLOGIQUE DE LA CASAMANCE
OBSERVATIONS REALISEES EN 1984 - 1985
J,J, ALBARET
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DOCUMENT
CENTRE D E R E C H E R C H E S O C É A N O G R A P H I Q U E S D E D A K A R I TIAROYE
SC 1 ENi 1 F 1Q Ut.
NUMÉRCJ 105
+ I N S T I T U T S E N É G A L A I S DE R E C H E R C H E S A G R I C O L E S *

LA FAUNE ICHTYOLOGIQUE DE LA CASAMANCE
OBSERVATIONS REALISEES EN 1984 - 1985
J.J. ALBARET (1)
R E S U M E
Trois séries d’observat:i.ons réalisées
en Casamance
(façade maritime et fleuve) ont permis d’identifier qua-
tre vingt cinq espèces reparties en quarante cinq
famil-
les. Parmi
ce1 les-ci soixante quinze
espèces,
s 0 i t
trente neuf famil les, n’ont: été capturées
que
d a n s lc
fleuve proprement dit.
A B S T R A C T
Data on the Casamancc ichthyology were collected
on
:hc whole river course in March and November 1984 an April
1985. The icht.yologicaL invctntory is drawn up .
Eighty
Eive f i s h s p e c i e s (distributed i n f o u r t y f i v e f a m i l i e s )
::a~~e been identified, seventy five of
which
(belonging
KO t h i r t y nine families) on1.y in
the
Casamance
River
i t s e l f .
.___
I__I--_---------_-
-
(1) Chercheur biologiste - ORSTOM - Miniparc, Bât. ‘2 -
Rut> des Apothicaires - 34100 Montpellier - Franc(:.

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I N T R O D U C T I O N
i,t Centre de Recherches Océanographiqwzs
de Dakar-Thiaroye (CRODT) a
I
13Tli‘tI >
en janvier 1984, un vaste programme d’étude pluridiscipli.naîrc: de
ta Casamancc , just ifici notamment par l’abondance des captures t‘n poissons
et crustac6.s et la nécessité de ré4quilibrer l’exploitation des ressources
ha 1 icutiqui-s en faveur de 1 ‘économie régionale. Au nombre des abject ifs de
c e p’rogramme,
figurent 1 ‘obtention des connaissances pour une bonne urga-
ni iat ion des pêcheries et la determination des possibi1i.té.s d’augmentation
des I:.apturcs. La realisat-ion de ces objectifs nécessite,entre autr,ss,
1 ‘t:v,iluatii)n des captures globales par espèces, l’estimation des p.u.c.
spscifiques, 1.a connaissance de 1.a biologie et de l’écologie des principa-
les espèces.. . dont le préalable est t “acquisition des bases de systémati-
qui: indispensables.
C’est dans cc but qu’ont été programmées les premières
sé:ritls d’observations sur 1 ‘ichtyofaune casamançaise. Aucune étude global c;
concernant cette dernière n’ayant C;té publiée à ce jour, il nous a paru
intéressant de diffuser les résultats de ces observations préliminaires
effect ué7s sur 1 ‘ensemble de In Casamance,
Il convient cependant de préci-
St??” (/‘JC?
:eI: inventaire, vraisemblablement non exhaustif, correspond à une
s it uat io.1 t;cologique remarquable (sécheresse chronique ayant entra?& une
su:-salur- constante et. une inversion permanente du gradient halin) ct donc,
à dcrs communautés i.chtyques part icul i&res (ALBARET, 1986).
1 .PRESENTATION
D
U
M I L I E U
I!nc -r&sentation générale de la Casamance a été faite en plusieurs
oc:*asion; : BRUNET-MORET (1970), de BONDY (1968), LHOMME (1981)) LE RESTE
(1983) ez, plus récemment, par PAGES et al. (1987) qui. en analysent 1 ‘en-
vi ronnemi33t actuel . Nous en rapp*:l 1 er~!s~ièvement les grandes lignes .
La C3snmance e s t u n p e t i t Elcuvc? côtier caractérisé par une Vttste zone
est.uarienne de plus de 200 km de long tria ennoyée par la transgression
f lanclriennc~) , et IJIZ débit très lent lié à la faiblesse de sa pente et de
s3n a1 iment at ion. La salinité y *:st r6gie par les apports d’eau dc mer,
par 1 ‘év,3p.)ration et surtout par la pluviométrie locale.
La C,isrimance se trouve en r:1 imat tropical nord, à une seule saison des
pl iriçbs.
Celle-ci s’étend habituellement de début juill.et j fin octobre. h
Zi,winchclr ( f i g . 1), les valeurs extrêmes de salinité sont généralement
at t clintes I:II mai-juin (maximum) c:t en octobre-novembre (minimum) f [,es 7J a-
riations d{L salinité dans 1’espac:e c>t le temps (SaisonniBres c:t il:t:eran-
nwll es) sont importantes, mais le grndient vertical est faible.

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2 . R E C O L T E
D E S
D O N N E E S
Trois séries d’observations ont été réalisées en mars et novembre 1984
et en avri 1 1985. L’information récoltée concerne l’ensemble de La Casamance
t.> t 1 f.! s stations visitées se répartissent de l’embouchure (et même en mer,
a Kafountine) jusqu’à Bogue1 à pres de 250 km en amont (fig. 1).
I<n raison de la durée limitée des campagnes de prospection, de La va-
ri.tite des milieux échantillonnés et des moyens disponibles, il n’etait pas
possible d’adopter un protocole reproduct ible de récolte des données, fondé,
pn r c~xemplt, sur une seul-e technique de pêche expérimentale. Aussi, les
sourc’es de données et l-es méthodes utilisées furent-elles directement inféo-
dees aux conditions particulières et aux possibilités offertes par chaque
station prospectée.
C’est ainsi que furent réalisees :
- des enquêtes “sur l.‘eau” : observation des captures juste apres les
optrdtions de pêche (serine de plage, filets mail.lants, lignes, épervi.crs).
- des enquêtes sur les débarquements,
- des enquêtes sur les marchés aux poissons,
- des pêches expérimentales (serines de plage, épervier).
De plus, à chaque fois que celh était. possible, nous avons provoqué
dans les villages, des assemblées dc pêcheurs pour obtenir auprès des
“anciens” notamment, des informai ions sur l’évolution du milieu, de la
faune et des activités halieut iques .
3 . R E S U L T A T S
Quatre vingt cinq espèces réparties en quarante cinq familles figurent
sur la liste des espèces capturées en Casamance (annexe 1). Dix d’entre
el ICIS, principalement des chondriclrtyens, n’ont é t é renContréeS qUC S U I : la
facade maritime à Kafountine.
L,es familles les mieux représentées dans l’estuaire sont les Carangidae
( 7 espècc!sl ,lcis Sciaenidae
e t l e s Mugil.i.dae (5 e s p è c e s ) p u i s ‘les Ciçhlidae
et les Pomadasyidae (4 espèces).
1 ,a liste présentGe appelle quelques remarques et précisions.
Rhi nobat :.dae
: Après examen attentif de la région oro-nasale, il semble que
l’espèce la plus frequemment rencontrée en basse Casamance
s o i t
Rhinobt:r-t us iY?&2!7îi %14:; ; une seconde espèce a et:& rencon-
t rée en mer à Kafwntine : K. aI.&~macu&~t-;ts.
Dasyat idac
: 1,’ appe L lat ion 1;~ rai.:.1 t i:; mrymita , jusqu’ ici largement ut ilist!e,
recouvre en fait- deux espèces : 0. maqa2~I:1x Zia qui. ne dépasse
pas 30 cm (largeur du disque) et 1 kg de poids de corps, et
ii. mmpa.ri ta qui peut atteindre 65 cm et plus de 15’ kg.
: Deux espèces sont représentées en Afrique de 1’0uec;t : F.
i
i:c?nqa ..8725 ir; e t F, LXMY~~Q. Leur distinct ion est dé1 icate
et repose sur 1~ nombre d’écailles en ligne latérale. Les
specimens observés en Casamance en comptaient 77-78, ce qui
les rattache à 1 ‘espèce B. laccrrttr (72 à 83 contre 92 3 100