I S S N 0 8 5 0 - 1 6 0 2 LE COMPLEXE FOSSE DE...
I S S N 0 8 5 0 - 1 6 0 2
LE COMPLEXE FOSSE DE KAYAR-PRESQU’ILE
DU CAP-VERT CONSTITUE-T-IL UN
OBSTACLE AUX MIGRATIONS DES POISSONS
LE LONG DES COTES SENEGALAISES ?
MI BARRY-GÉRARD
DOCUMENT
SCIENTIFIQUE
CENTRE DE RECHERCHES OCÉANOGRAPHIQUES DE DAKAR - TIAROYE
----
-1
NUMÉRO 1 .l 9
* I N S T I T U T S É N É G A L A I S DE R E C H E R C H E S A G R I C O L E S t
- - - - -
MARS 1 9 9 0

LE COMPLEXE FOSSE DE KAYAR-PRESQUPILE
DU CAP-VERT CONSTITUE-T-IL UN
OBSTACLE AUX HIGRATIONS DES POIS!!@NS
LE LONG DES COTES SENEGALAISES i?
par
r-x,
SujrRY-GI!ZIitAEtD(
1 )
R
E
S
U
M
E
Divers
auteurs
ont présenté le complexe
forme par la fosse de Kayar et la presqu'île du
Cap-Vert comme une barrière topographique et
hydrologique pouvant
limiter l'intensité des
migrations des poissons le
long des
cijtes
sénégalaises.
Cette
étude,
après
avoir
décrit
les
particularités de la zone, fait la synthèse des
travaux effectués et discute les arguments qui
ont amené les auteurs à supposer l'existence de
cette barrière,
(1) B i o l o g i s t e d e 1’ISRA e n s e r v i c e
au Centre de Recherches
Océanographiques de Dakar-Thiaroye B,P, 2241 - Dakar-SENEGAL.

2
The complex formed by the Kayar submarine canyon apd the
Cape Verde peninsula have been presented by several authprs as
a topographical and hydrological barrier able to restrict the
intensity of fish migrations along the Senegalese toasts.
After describing
the characteristics of the area, this
study
synthesizes
the works carried out and discusse;s the
arguments used by the authors in order to claim the existence
of this barrier,
INTRODUCTION
1. GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE ET L'HYDROLOGIE MARINES DU
SENEGAL
1.1. Topographie
1.2. Hydrologie marine
2. TRAVAUX EFFECTUES SUR LES MIGRATIONS DES POISSONS A TRAVERS
LA FOSSE DE KAYAR ET LA PRESQU'ILE DU CAP-VERT
2.1. Travaux de Champagnat et Domain (1978) sur les
poissons démersaux du plateau continental sénégalp-
mauritanien
2.2, Travaux complémentaires de Domain (1980)
2.3, Travaux de Cury et Worms (1982) sur le tiof
2.4. Travaux de Domain (1982), Giret (1974) et Franqueville
(1983) sur les sparidés
2.5. Travaux de Champagnat (1978) sur le tassergal
2.6. Travaux sur les p&$lagiques côtiers
2.6.1, Les sardinelles
2.6.2. Les chinchards
2.7. Travaux de Diouf (1980, 1983, 1985) sur la thonine
3. DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

3
INTIRODUCTION
Dans l'étude des schemas de migration des principales
espèces
de poissons marins le long des côtes senégalaises
divers auteurs (GIRET, 1975
; CHAMPAGNAT et DOMAIN, 1978 ;
CURY et WORMS, 1982, etc.,. ) se sont attachés à résoudre le
problème de l'identification des stocks et des flux ent,re les
côtes nord et sud du Sénégal.
La plupart de ces auteurs ont
présenté l'ensemble Presqu'île
du Cap-Vert-Fosse de Kayar
comme une barrière aussi bien hydrologique que topographique
pouvant empêcher le passage des stocks migrateurs.
Le
but de ce
document
est de
faire la
synthkse
bibliographique des connaissances relatives à ce probleme et
de voir si les études menees par les différents auteurs, en
faveur de cette hypoth+se,
sont
suffisantes pour
affirmer
l'existence de cette barrière.
Ce document comportera trois parties. La première fera la
synthèse de la topographie et de l'hydrologie marines du
Sénégal.
La deuxième partie tentera de donner les arguments
qui ont amené
les divers auteurs
à supposer l'existence de
cette barrière.
Enfin, dans la dernière partie ces arguments
seront discutés.
Les principales espèces concernées par cette étude
sont
le
tiof
(Epinephelus
aeneus), le
tassergal
(PoI+omus
saltator), l e
p a g r e (Sparus
coeruleostictus), l e
pageot
(Pagellus bellottii),
les
chincha;~~ca~Iecapterus
rhonchus,
Trachurus
trachurus,
Trachurus
les
sardinelles
(Sardinella
aurita,
Sardinella
maderensls) e t l a
thonine
(Euthynnus alletteratus).
l.
.
GENEBALITRS
SUE
L
A
TOPOURAPHIE
E
T
L
=
H
Y
D
R
O
L
O
G
I
E
MARXNES
D
U
SSENEGAZ
1.1. TOPOGRAPHIE
Le SBnégal présente de 12"20'N à 16"03'N trois ,grands
secteurs côtiers d'orientation différente (tabl. 1, fi$. 1):
la côte nord, la presqu'île du Cap-Vert et la côte sud,

--
--
SECTEURS COTIERS
SEGMENTS
Du 16e parallale
Côte nord
*----
-p"-l--p-
De Yoff aux Almadies
Presqu'île du
Des Almadies au Cap-Manuel
Cap-Vert
Du Cap-Manuel & la Baie
de Hann
Côte sud
De Joal à la frontière
guinéenne
- - - -
-
-
Tableau l.- Différentes orientations de la côte du Sénggal
La côte se poursuit par un plateau continental d'environ
28 700 km* (REBERT, 19831 pour une largeur variant de 2, à 100
km (SALL, 1983), (tabl. 2). Ce plateau ainsi que le talus
continental sont entailles par une série de fosses (LAUCDIE et
a.l* > 1977) dont les plus importantes sont celles de Dakar et
de Kayar (fig. 2).
La fosse de Dakar,
situhe à 20 km au sud-est de Dakar
traverse
le plateau
continental et se termine
à 4 a00 m.
LAUCHIE et a,k,.
(1977) pensent qu'il s'agirait d'une fosse
relique inactive,
SITUATION
Au large de Saint-Louis
Au nord de Kayar
-
-
-
Entre Kayar et Dakar
II--
-
-
-
-
-
-
-----".
A la pointe des Almadies
---*---
Au large de Joal
-
-
--.-. _L
Au large du Saloum
-
Au large de la Casamancep
l -
--e-w-
-wIIII-- M - w - - -
Tableau 2.- Largeur du plateau continental sénégalais (d'après
SALL, 1983).

La fosse de Kayar,
atteint pratiquement le riva,ge (au
droit de Kayar,les isobathes 100 m et 200 m ne se trouvent
respectivement qu'a 1 km et 4 km de la côte), provocaint une
inflexion marquée de la ligne de rivage au niveau du village
de Kayar.
Elle a une profondeur d'environ 3 300 m pour une
largeur maximale de 9 km (DIETZ et a., 1968). Elle p+se au
nord-ouest puis k l'ouest du village de Kayar et est ensuite
deviée vers le
sud
sous
l'influence de
la plate-forme
volcanique des îles du Cap-Vert ; vers 3 600 m, la foisse se
transforme en un réseau de chenaux qui débouchent dans la
plaine abyssale de Gambie (RUFFMAN et ,aJ.., 1977.
1.2. HYDROLOGIE MARINE
En ce qui concerne les saisons marines, REBERT (19;83) en
a distingue quatre:
- une saison froide de type advectif à upwelling faible
{novembre à
janvier).
Cette
période
est
Caractéris&e
par
l'installation
des
alizés
qui
sont
encore
faibles et
irreguliers.
Au cours de cette saison, la C<ite nord est
systématiquement plus froide que la côte sud
- une saison froide B upwelling fort (fevrier à mai,) avec
des vents forts (5 à 7 m/s) de secteur nord, stables en
direction et virant progressivement au nord-ouest, On a alors
deux zones d'upwelling bien distinctes séparees par une zone
de convergence située vers Kayar,
En effet,
dans la partie
nord de la presqu'île du Cap-Vert,
le vent est pratiquement
perpendiculaire à la côte et crée une accumulation des eaux
chaudes du large entre le Cap-Vert et Kayar;
ces eaux sont
séparées par un front des eaux froides de l'upwelling de la
côte nord, Au sud du Cap-Vert, la zone d'upwelling maximum se
déplace vers le large
- une saison chaude homogkne (juin-août) caractérisee par
l'arrivée sur le plateau continental de la couche d'eau <chaude
et salée transportée par le contre courant équatorial
- une saison chaude instable (septembre-octobre) au cours
de laquelle un courant portant vers le sud se développe sur
toute la côte nord. Sur la côte sud, la situation es+ plus
complexe : on observe un courant nord dans la zone côtiere,
alors que plus au large la circulation générale est Or!ientée
vers le sud comme sur la côte nord ; il en résulte une
situation
très
instable et
l'existence de
ces
deux
circulations opposees donne naissance 8. une crête thermique le
long du talus continental,
S'agissant des upwellings, c'est au sud du Cap-Vert que
les remontées d'eau froide sont les plus importantes et les
plus durables.
L'intensité de l'upwelling est maximale en
mars-avril.
Sur la côte nord, l'upwelling est plus faible avec
même un minimum
secondaire
en décembre devant Saint-Louis,
Nous avons vu plus haut que la presqu'lle du Cap-Vert créait
pratiquement toute l'annde une zone de convergence inhibant
l'upwelling.
Au point de vue des Ggimes d'upwelling, la principale
différence entre
la côte nord et la côte sud est qbe le
maximum de divergence en surface a lieu beaucoup plus près de
la côte au nord qu'au sud du Gap-Vert (REBERT, 1983).

Enfin,
le cas particulier
de la baie de Gorée mérite
d'être signalé car en période d'alizés forts (février a avril}
c'est la zone la plus froide du plateau continental. Des
températures de surface de 14°C ont été mesurées au Wharf de
Thiaroye et l'écart de température entre les parties sud et
nord du Cap-Vert peut
atteindre 4'C. Par ailleurs, il est
fréquent qu'en fin de saison froide subsistent en baie de
Gorée,
pendant plusieurs jours,
des eaux froides alors que
l'ensemble du plateau *continental est déja recouvert d'une
couche d'eau chaude.
Ceci a amené REBERT (1983) à fo;rmuler
l'hypothèse que la baie de Gorce en saison froide pouvait être
le siège d'un vortex divergent entraînant en surface les eaux
froides par un processus différent de celui de l'entraînement
des eaux de surface par le vent.
2 .
T
R
A
V
A
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X
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C
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xre3SSE
DPS
KAYAR
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L4
PBESBtU’
ILEE
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U
G
A
P
-VBx+T
L'idée que le complexe formé par la fosse de Kayar et la
presqu' île du Cap-Vert pourrait constituer une barrière à la
migration des poissons
a été émise par plusieurs auteurs et
elle est née de diverses constatations.
2.1. TRAVAUX DE CHANPAGNAT ET DOMAIN (1978) SUR LES POISSONS
DEMERSAUX DU PLATEAU CONTINENTAL SENEGAL@MAURITANIEF
CHAMPAGNAT et DOMAIN (1978) ont établi l'existence
de
déplacements saisonniers des especes démersales entre 10"N et
20"N 8 partir des études suivantes :
Pour cette étude, ils ont procéde en deux étapes :
- mise
en
évidence
par
une
analyse en
composantes
principales (ACP) de l'existence de variations saisonnières de
la composition spécifique des peuplements échantillonnqs sur
la radiale 15'40'N
- étude des variations du pourcentage d'individus adultes
capturés par heure de pêche par rapport au total annuel ainsi

que des
variations
annuelles du poids
moyen des ingividus
captures entre 21"N et 12"N.
Toutes ces études ont donc permis a CHAMPAGNAT et DOMAIN
(1978)
d'identifier
des
schémas
migratoires
pour
les
différentes espèces.
Pour 'les espèces à affinité saharienne (Dentex gibbosus,
Spasus
coeruleostictus,
Pagellus
bellottii,
Epirkphelus
aeneus,
Pomatomus saltator) dont les centres de gravi& des
populations se
situent entre 20"N et 23"N d'août à octobre,
leurs schémas migratoires peuvent se rgsumer ainsi : à'partir
de novembre ces populations se déplacent vers le sud pour se
stabiliser en
février-mars,
entre
10"N e t 16"N.
A partir
d'avril,
avec la remontée des eaux chaudes, un mouvement
d'ensemble de ces espèces, vers le nord, s'amorce. Enfin de
juillet à novembre ne subsistent au sud de 19"N que les jeunes
individus.
Pour les espèces à affinité guinéenne
(Selene doSsalis,
Scyris
alexandrinus,
Sphyraena
sphyraena,
Sphyraena 'dubia,
Drepane africana, Pomadasys jubelini),
les schémas migratoires
sont moins nets, les deplacements semblent affecter un certain
nombre d'espèces appartenant surtout à la communauté des
sciaenidés décrite par LONGHURST (1962,
1969).
De janvier à
juin,
les populations concernées sont
concentrées dans une
frange très côtière près de l'embouchure du fleuve Sénégal, et
surtout dans le complexe estuarien qui s'étend du Saloub à la
Guinée. En
juin, un
rapide
mouvement
vers
le nard se
développe. Il
n'affecte
que
les
adultes
d'espèces au
comportement semi-pélagique qui se déplacent très près de la
côte,
Ces
poissons se
reproduisent
entre
l'embouchure du
fleuve Sénégal et le Cap Timiris, puis se dispersent dans
cette région. Ils rejoignent les zones d'estuaires à partir de
décembre.
Par ailleurs,
CHAMPAGNAT et DOMAIN (1978) ont observé
pour les espèces à affinité saharienne :
- une différence de taille entre les individus d'une même
espèce
capturés au nord et au sud de la presqu'île dn Cap-
Vert, ces derniers étaient généralement plus petits ;
- que la pêche artisanale des espèces dtSmersales est
beaucoup plus réduite sur la côte sud du Sénégal et que l'on
n'y observe pas les importantes concentrations de poisspns de
fond que l'on trouve au nord en saison froide ;
- qu'en
saison
chaude, un
certain
nombre d'individus
adultes d'espèces telles que le pageot et le pagre restaient
au sud de Dakar et ne prenaient pas part à la migration vers
le nord.
Ces observations ont amené CHAMPAGNAT et DOMAIN (1978) à
émettre l'hypothèse que la zone comprise entre la fosse de
Kayar et la presqu'île du Cap-Vert joue un rôle prépondérant
dans la limitation de l'intensité des migrations, qu'elles
viennent du nord en saison froide ou du sud en saison chaude.
Pour les espèces à affinité guinéenne au comportement
semi-pélagique et dont les déplacements se font très près de
la côte CHAMPAGNAT et DOMAIN (1978) pensent que la fosse de
Kayar ne gênerait en rien leur progression.
Ces auteurs attribuent le rôle joué par la zone fo,sse de
Kayar-presqu'île du Cap-Vert a l'instabilité des conditions
hydrologiques
qui
Y
prévalent en
saison
froide.
Cette
instabilité serait due à l'exiguïté du plateau continental

8
(DOMAIN, 1977) et au changement d'orientation de la côte, Par
ailleurs,
la fosse en elle-même peut constituer un obstacle
particulièrement difficile à franchir pour la plupart des
espèces demersales migratrices distribuées entre -10 et -80 m.
Il
est
vraisemblable
que la
pêcherie
artisanale
s'est
développée à Kayar pour tirer avantage de cette situat,ion en
exploitant ces espèces qui ont tendance à se concentrer 'au
nord de la fosse,
2.2. TRAVCIUX COMPLEMENTAIRES DE DOMAIN (1980)
DOMAIN (1980) a également utilisé la télédétection dans
l'étude des migrations,
Il a ainsi confirmé les conclusions
précédentes notamment le bon synchronisme entre le déplacement
vers le nord du front thermique (lors de la transition saison
froide - saison chaude) et les déplacements des espèces
demersales ainsi que l'existence de la coupure hydrologique de
Dakar à la
fosse de
Kayar,
cette
zone
étant
toujours
intbressée par des eaux plus chaudes (fig. 3). Par ailleurs,
les
images
satellites
prises
pendant la
saison
froide
soulignent le caractère instable des conditions hydrologiques
de la zone presqu'île du Cap-Vert-Fosse de Kayar,
2.3. TRAVAUX DE CURY ET WORHS (1982) SUR LE TIOF
CURY et WORMS (1982) qui ont étudié le tiof ont p!roposé
un schéma de migration de cette espkce à partir d'analyses des
fréquences de tailles et des prises par unité d'effort dans
les principaux centres de débarquement, Ils ont abouti aux
conclusions suivantes :
a) sur la côte nord, & Saint-Louis, les individus de
taille supérieure à 60 cm sont présents en saison froide (de
novembre
à juin} et
absents en
saison
chaude (juillet à
octobre). A Kayar ces individus sont présents de décembre à
juin-juillet puis ils disparaissent d'août à novembre.
b) au Cap-Vert, à Soumbédioune,
le phénomene d'apparition
et de disparition des individus de grande taille semble très
atténue ; ils sont pêchés toute l'année.
c) sur la côte sud, la pêche du tiof est moins bien
connue que sur la côte nord, Cependant les faits suivants ont
pu être constatés :
- les pêches chalutière et artisanale ont lieu en toutes
saisons
- les individus de grande taille sont présents dans les
captures, même en saison chaude
- les tiofs sont pêchés au large en saison froide, plus
près de la côte en saison chaude.
En résumé, les tiofs
dits migrants font leur apparition
à Saint-Louis à partir de novembre ; une partie d'entre eux
reste dans
cette
zone
jusqu'en
juin,
une
autre
semble
poursuivre
sa migration vers le sud. En drlcembre, à $ayar,
c'est-à-dire un mois après le passage des tiofs devant Saint-
Louis, les tiofs migrants font leur apparition. En fait, ce
schéma est
simplifié
car une partie de la "population" de
tiofs adultes est sédentaire,

9
Concernant le devenir de ces tiofs migrants, CURY et
WORMS (1982) supposent l'existence de deux stocks, l'un au
nord du Cap-Vert et l'autre au sud. Leur hypothbse est basée
sur un certain nombre d'observations :
- la présence d'individus de grande taille toute l'année
au niveau de la côte sud ;
- le pic de pue à Soumbédioune est très atténué par
rapport à celui de Kayar ; cela voudrait dire qu'une partie
importante de la population n'atteindrait pas le sud de la
presqu'île du Cap-Vert ;
- des pue
importantes
sont
observées
jusqu'en
Juin à
Kayar où resterait une partie de la population migrante ;
- l'existence de deux zones de reproduction distinctes
géographiquement.
En conclusion,
selon CURY et WORMS (1982) il y aurait
deux stocks
de tiof avec possibilité d'échanges dynamiques
entre les individus situbs au nord et au sud de la presqu'île
du Cap-Vert, Ces Qchanges restent cependant à quantifier. CURY
et WORMS (1982) se référant à l'étude de CHAMPAGNAT et DOMAIN
(19781,
invoquent la topographie et l'hydrologie de la zone
Situ&e entre Kayar et la presqu'île du Cap-Vert pour expliquer
cet aspect de la migration, En effet, CHAMPAGNAT et IDOMAIN
(1978) avaient montré que le changement d'orientation de la
côte au niveau de cette zone ainsi que l'existence de la fosse
de Kayar étaient des facteurs qui pouvaient limiter les
migrations nord-sud ou vice-versa.
2.4. TRAVAUX DE DOMAIN (19'72), GIRET (1974) ET FRANQUEVILLE
(1983) SUR LES SPARlDES
En ce qui concerne les sparidés des etudes ont été faites
sur Sparus
coeruleostictus (pagre) par GIRET (1974) et sur
Page2lus bellottii (pageot) par FRANQUEVILLE (1983).
Pour le pagre, GIRET (1974) envisage a priori l'existence
de deux populations distinctes, l'une au nord de la presqu'île
du Cap-Vert, l'autre dans la région Gambie-Bissagos, En raison
du peu de données concernant la population du sud, son étude
n'a portée
que
sur la croissance et la reproductio;n des
individus de la côte nord, de Dakar a la Mauritanie.
Concernant le processus de concentration des pagres au
nord de Dakar, lors de la reproduction, deux hypothèses ont
été envisagées dont l'une par DOMAIN en 1972 et l'autre par
GIRET en 1974.
En
effet,
B l'issue
d'une
analyse en
composantes
principales appliquée B des données de chalutage, DOMAIN en
1972 concluait
& l'existence peu probable
de migrations
saisonnikres chez les espkces démersales, notamment chez les
pagres ;
selon lui
il y aurait plutôt des variations de la
vulnérabilité en
fonction des saisons hydrologiques.
Pour
GIRET
(1974) cette hypothese semble peu probable et il
attribue la concentration des pagres à un mouvement nord-sud
s'établissant en fin de saison froide (avril-mai) et concerne
des individus adultes, La limite sud du mouvement serait
constituée
par la
fosse de
Kayar,
obstacle
aussi
bien
topographique qu'hydrologique. Lors du rechauffement des eaux,
la reproduction débuterait et les pagres entreprendraient un
mouvement
inverse
atteignant
fin
juillet la
latitude de

10
Nouakchott,
puis se
disperseraient en
continuant
leur
progression vers le nord, En fin d'année, la présence de plus
jeunes individus à Saint-Louis pourrait correspondre à la fin
du mouvement vers le nord d'une population vivant au sud du
Cap-Vert.
Enfin,
à propos
de la population Gambie-Bissagos, les
premières observations ont montré que :
- la periode de reproduction est plus étendue,
- la croissance est plus lente,
- les individus de grande taille sont absents dans les
échantillons.
En ce qui
concerne
le pageot,
FRANQUEVILLE (1983) a
cherche à savoir s'il existait un ou deux stocks dont l'un
serait situé au nord et l'autre au sud du Cap-Vert. A,fin de
répondre à
cette question,
FRANQUEVILLE (1983) a effectué
plusieurs études pour dklimiter le ou les stocks :
1: ,..... .das ..,<....,...,..,< $.%.~.d.&,~. . . ..<......... h.i.g~.iR.$,~.s.~,~~,~,~
dont
les
résultats ne
permettent pas d'affirmer que les individus en provenance du
nord et du sud appartiennent à des stocks différents ou à des
sous-populations différentes ;
.~.......d.~a.......~~,~~~,~g.~.~ qui ont donné des résultats décevants car
le pourcentage de recapture était inferieur à 1 %. L'on n'a
donc pu tirer aucune conclusion quant $ l'existence ou non de
migration ;
,.,.....~n~..........~.~,~.~~.~,~...... .,,*.>..PU
..<,,...F: ,.l*.,.ll,.l. d
.,<e 8
.., B
II.I..II i
~. 6*> Q
.I. ,< ii!
,, M
,,, fZ3
. ,*.. .,<. .,..~,,~~......,..~..sz...n.g...,,.,~,~
,*.6% , .,,,.. /,.,G.6
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QQ,, ,*. r-d e
. . . . <,,, ,,,,.,t
1.1. &lA
.*... .
.,...I.. ,,, G
*~r).~,~.~.x;t..,,,,.,,,,,,~,,~,~,~.~~.~,~~,~.~,~,,,~,,,,,~,..I.,S,.~,,.~.
On
observe des pics mais il n'y a pas de décalage. Le pageot ne
semble donc pas effectuer de grandes migrations saisonnières
le long de la côte
sénégalo-mauritanienne ; en
revanche,
l'étude des rendements des chaluts met en évidence des petites
migrations bathymetriques saisonnières qui ne débordent pas
des sondes 10-100 m ;
i?! ,..., ..das .,.. <. . ..anal x. B. e,,, ,.,hà,*...,........ ..i~~.~sn.a.ng.,~,~~.~.~~,~.
effectuées
par
BARON
suivant le protocole
défini par BARON (1971, 1973) sur des
individus en provenance du nord et du sud du Sénégal, n'ont
pas rkvélé de différence entre les hémoglobines. Il est donc
impossible d'affirmer que les individus en provenance du nord
et du sud appartiennent à des stocks différents.
En conclusion,
FRANQUEVILLE (1983) pense qu'il y aurait
un seul et unique
stock de pageot qui
s'étend du nard de
l'embouchure du fleuve Senégal au sud de la Gambie.
2.5, TRAVAUX DE CHAMPAGNAT (1978) SUR LE TASSERGAL
CHAMPAGNAT (1978) qui a effectué des marquages sur le
tassergal a surtout cherché à vérifier s'il existait des liens
entre les poissons exploités par diverses pêcheries au large
des
c0tes
mauritaniennes et
sénégambiennes ou
bien
s'il
s'agissait de
populations
indépendantes.
Sur
les
5 674
individus marqués, 323 ont kté secapturés soit 5.69 %.
Il a ainsi mis en évidence, en ce qui concerne les

11
composées de cohortes d'âges différents dans les pêcheries
piroguières de Saint-Louis et Kayar. Ce sont les plus jeunes,
de taille comprise entre 30 et 45 cm qui arrivent au nord les
premiers.
Ils dépassent
la presqu'île du Cap-Vert Fn fin
janvier.
Les
classes d'âges intermediaires
(45 à 75 cm)
apparaissent en février; leur deplacement vers le sud s'achève
en mars-avril
entre Kayar
et Saint-Louis.
Les poissons de
taille superieure à 75 cm, présents au nord de Saint-Louis
jusqu'en avril, apparaissent au nord de la fosse de Kayar pour
une très courte période, fin avril-début mai.
Chez les
immatures,
les déplacements sont moins bien
connus
parce qu'ils ne font pas
l'objet d'une exploitation
particulière et
qu'ils
sont
donc
plus
difficiles à
échantillonner.
Les jeunes tassergals nés entre Timiris et
Saint-Louis vivent très près de la côte et doivent se d&placer
vers le sud plus ou moins passivement lors du refroidissement
des eaux.
Ils apparaissent
dans les captures des senpes de
plage au sud de la presqu'île du Cap-Vert notamment dians la
baie de Garde où l'on a pu suivre leur croissance (CHAMPAGNAT,
1978). Ces jeunes tassergals ne rejoignent la population
migrante qu'entre 2 et 3 ans aprbs avoir effectué une première
reproduction (CONAND et FRANQUEVILLE, 1973).
2.6. TRAVAUX SUR LES PELAGIQUES COTIERS
Dans la
région
sénbgalo-mauritanienne un
stock de
Sardinella aurita a été identifié entre 10"N et 25”N. Pour
celui-ci deux nurseries existentJ
l'une vers le banc d'Arguin
l'autre au sud de Dakar (de Dakar au nord de la Gambie).
Sardinella maderensis possède à peu près la même aire de
répartition
que
Sardinella
aurita.
Deux
nurseries
ont
également été identifiees dans la zone sénégalo-mauritanienne,
La biologie des individus adultes et leur aire de répartition
sont en fait mal connues;
ils ne semblent constituer qu'un
seul stock dont les liaisons
avec les deux nurseries sont
aussi peu connues (BOELY et ,&,,,.a.., 1978). Jusqu'a ces dernières
anntses les grands individus de cette espèce n'étaient cztipturés
qu'au nord de la presqu'île du Cap-Vert.
Les
adultes de
Sardinella
aurita se
déplacent
sur
l'ensemble de l'aire de répartition du stock en fonction du
regime climatique (BOELY et ,&,..J 1978). Leur cycle migratoire
peut se
resumer
ainsi
: d'octobre à janvier,
phase de
dispersion de la Mauritanie au Sahara ; en janvier ou février,
phase de descente rapide vers le sud ;
en mars-avril, phase
de concentration de pré-ponte dans la partie sud de l'aire
habitge (Guinée Bissau et sud Senégal) ; de mai à septembre,
phase de remontée vers le nord jusqu'à 24" - 25"N avec ponte
(BOELY et ,&,*J 1978)' (fig. 4).
Sardinella maderensis effectue des migrations de faible
amplitude en saison chaude vers le nord de la Petite C6te et

12
en saison
froide vers la Gambie (fig. 5), (BOELY et a,l..,
1978) l
En ce qui concerne les chinchards, pour chacune des trois
espèces (Trachurus trachurus,
Trachurus trecae et Dec$pterus
rhonchus) l'hypothkse qui semble prévaloir à l'heure actuelle
est
celle
de l'existence
d'un
seul
stock dans
la zone
sénégalo-mauritanienne (ANONYME, COPACE, 1983a).
La migration de 2'.
trachurus a été étudiee par OVERKO et
MILNIKOV (1979). Selon eux, les migrations côte-large sont
prépondkrantes.
En saison chaude, les poissons sont centrés au
large du plateau continental et en profondeur dans deux zones
de concentration. En saison froide, les poissons sont B la
côte. Il existerait aussi des migrations parallèles à la côte
de grande amplitude (DOMAIN, 1976 ; BOELY et .d,., 19781, Entre
janvier et avril, les poissons se trouvent devant le Cep-Vert
puis entament une migration vers le nord pour atteindre 28"N
en septembre-octobre avant de redescendre à nouveau vers le
Sénégal (fig. 6)+
Les migrations de T, trecae concernent essentiellement
les adultes et sont liées aux masses d'eaux froides (fig. 7)
(ANONYME, COPACE, 1983a). Les migrations de cette espèce sont
synchrones
de celle de T.
trachurus mais sa répartition est
plus Etendue vers le sud puisqu'on la trouve jusqu'au niveau
de la Casamance en février-mars et au niveau de 26-N en
septembre (ANONYME, COPACE, 1983a).
Pour Qecapterus rhonchus, en plus des migrations nord-sud
(fig. 8) liées aux conditions hydrologiques (DOMAIN, 1976 ;
BOELY et ,&;b.., 1978),
il existe des migrations longitudinales
est-ouest (ANONYME, COPACE, 1983aJ.
2.7. TRAVAUX DE DIOUF.(1980,
1983, 1985) SUR LA THONINE
Au
Sénégal,
la thonine
est
pêchée
sur le
plateau
continental,
de Saint-Louis au nord au Cap Roxo au sud.
L'identification du ou des stocks n'a pas été faite, Cependant
l'étude des pue au nord du Cap-Vert a permis de montrer que
les déplacements de cette espèce etaient liés au deplacement
des masses d'eaux sur le plateau continental du Sénégal et de
la Mauritanie (DIOUF, 1980).
Au sud du Cap-Vert, les données disponibles sont trop peu
nombreuses
pour
permettre de tracer un schéma précis de
migration.
En dehors de ces données, sur l'écologie de la thanine,
des marquages ont été effectues au Cap-Vert (DIOUF,
1983,
1985) ; il y a eu quelques recaptures (environ 1 %) de part et
d'autre de la presqu'île mais les resultats sont encore
insuffisants.

13
Pour
les
espèces à
affinité
saharienne,
l'un
des
arguments
utilisbs
par
CHAMPAGNAT et DOMAIN (1978) pour
formuler f'hypothése de l'existence d'une barrikre entre la
fosse de Kayar et la Presqu'île du Cap-Vert, est la diffdrence
de taille observée
entre les individus d'une même espèce
capturés de part et d'autre de cette presqu'île, Ceux du sud
étant généralement plus petits.
Cet argument n'est pas forcément valable. En effet, dans
l'hypothèse de l'existence d'un seul stock le long des estes
senégalaises
(qu'on ne peut pas exclure à priori), la
différence de taille observée
pourrait être la conséquence
d'une stratification latitudinale ou alors, de conditions de
milieu différentes
qui
auraient
entraîné
des
croissances
differentes,
Cet argument de CHAMPAGNAT et DOMAIN est discutable aussi
parce qu'ils généralisent à l'ensemble des espèces à affinité
saharienne un phénomène qu'ils n'ont en fait observé que chez
Sparus
coeruleostictus
et
Pagellus
bellottii ; et
ceci,
d'autant plus que d'autres auteurs ont observé ce phénomène
(c'est-à-dire la nette diminution de la taille maximale en
fonction de la latitude) dans des régions où apparemment il
n'existe pas de barrikre hydrologique ou topographique, c'est
ainsi que le nanisme des espaces dans le fond du Golfe de
Guinée a été mis en évidence
par CROSNIER (1964) et une
campagne de chalutage rdalisée entre le fleuve Congo et
l'Equateur (FONTANA, PIANET et M'FINA,
1973)
a permis de
confirmer ce fait.
Ce phénomène a bté particulièrement note
par WILLIAMS (1968) entre la Côte d'ivoire et la baie du
Biafra
pour
Galeoïdes
decadactylus et
Pseudotolfthus
senegalensis.
Cependant,
si comme l'ont supposé CHAMPAGNAT et DOMAIN
(1978), il existe bien une barrière au niveau de la
presqu'île, les individus de grande taille qui n'atteindraient
pas le sud lors
de leur migration pourraient malgré tout
participer
indirectement au renouvellement de la population
démersale que l'Eonn eyfytve au sud de Dakar (CHAMPAGNAT et
DOMAIN,
1978) e
il
n'est pas
invraisemblable de
penser que, lors de la reproduction,
à l'époque de transition
saison froide-saison chaude,
la dynamique des masses d'eau et
le rlégime des courants, notamment l'existence d'une zone
frontale à la limite du plateau continental, s'opposent h la
dispersion des
larves vers
le large.
Celles-ci
seraient
entraînées par le courant de dérive au sud du Cap-Vert 0% un
système de courants tourbillonnaires les rapprocherait de la
côte. CHAMPAGNAT et DOMAIN (1978) affirmaient également que la
pêche artisanale des espèces démersales etait plus réduite sur
la côte sud du Sénégal et ils l'attribuaient à l'effet de
barrière joué par l'ensemble fosse de Kayar-presqu'île du Çap-
Vert dans la migration de ces esp&ces, Deux remarques peuvent
être faites à ce sujet :
- CHAMPAGNAT et DOMAIN (1973) ne donnant pas les éléments
qui
leur
ont
permis d'aboutir à une telle conclusion et

14
sachant que les données de pêche artisanale n'étaient pas
collectées par le CRODT(") en 1978,
il nous est impossible de
juger de la validité de cet argument
- par
ailleurs, si
la pêche
artisanale
des
espèces
démersales était à l'epoque plus réduite sur la côte sud du
Sénkgal cela pourrait être lié non pas à un probléme de
barrikre mais au fait que ce type de pêche n'était pas encore
développé.
En outre,
si cet argument était valable à l'époque, ce
n'est plus le cas depuis 1982 car si on suit l'évolution des
captures des poissons démersaux de 1982 à 1986, à Mbour, Joal,
Saint-Louis et Kayar, on constate que les quantités débarquees
sur la côte sud sont très largement supérieures à celle4 de la
côte nord du SénCgal (tabl, 3).
----
-----
---
.“---
Tableau 3.- Debarquements
totaux (en
tonnes) de
pqissons
démersaux dans les ports principaux des côtes nord
et sud du Sknégal de 1982 à 1986 (ANONYME 1983b,
1984, 1985, 1986, 1988).
Lors des campagnes de chalutage effectuées pendant la
saison chaude CHAMPAGNAT et DOMAIN (1978) ont observ$ pour
certaines
espèces
(SP w.Yls
coeruleostictus
et
Page1 1 us
bellottii)
la persistance d'un poids
sud d;o~a; $:;; individus
capturés)
relativement
blev& au
.I ils en
déduisent
qu'une
partie
des
adultes de
ces
espèces ne
prenaient pas part à la migration vers le nord en raison du
rôle joué par l'ensemble presqu'île du Cap-Vert-fosse de Kayar
dans la limitation des migrations. On pourrait se poser la
question de savoir si le schéma général de migration décrit
par CHAMPAGNAT et DOMAIN (1978) est valable pour ces espèces.
En effet, pourquoi ne pas penser qu'au lieu d'un seul stock
effectuant une
vaste migration
nord-sud,
il n'y
aurait pas
deux stocks différents dont l'un serait localisé sur la côte
nord et l'autre sur la côte sud du Sénégal ?
Enfin,
pour
les
espèces à
affinité
guinéenne au
comportement semi-pélagiques et qui se déplacent très près de
la côte,
si la fosse de Kayar ne gène pas leurs migrations,

15
l'instabilite des conditions hydrologiques de la zone comprise
entre la
fosse de
Kayar et
la presqu'île du
Cap-Vert
(CHAMPAGNAT et DOMAIN, 1978) pourrait par contre être un
facteur limitant de leurs migrations,
En résume, les travaux de CHAMPAGNAT et DOMAIN (1978) ont
ouvert des
voies de
recherche et
mis
l'accent
sur les
particularités de la zone s'étendant entre la fosse de Kayar
et la presqu'île du Cap-Vert,
Ce problkme
de barriere
ne fut également abordé d'une
manière
explicite
que par
GIRET (1974) et CURY et WORMS
(1982), Dans l'étude du tiof, ces derniers remettent en cause
le schéma de migration défini pour cette espèce par CHAMPAGNAT
et DOMAIN (1978) qui
supposent l'existence d'un seul stock
affecté d'une vaste migration nord-sud tout le long des côtes
sénégalaises
(fig. 9) ;
ils
émettent
l'hypothèse de
l'existence de deux stocks de tiof de part et d'autre de la
presqu'île
du Cap-Vert
avec
possibilité
d'échanges.
Pour
étayer
cette
hypothèse
CURY et WORMS (1982) considèrent
l'existence des deux zones de reproduction.
Rappelons que
DOMAIN (1979c) avait déja évoqué cette période de reproduction
en fin de saison chaude sur la côte sud du Sénégal mais pour
lui elle était le fait d'individus adultes d'espèces qui
restaient au
sud de Dakar et ne participaient pas à la
migration vers le nord, en raison de la barrière du Cap-Vert.
Ne disposant pas de résultats probants de marquage (à
part un tiof marqué en décembre à Kayar et recapturé deux mois
plus tard
au large du Cap Roxo), il est difficile de se
prononcer en faveur de l'une ou l'autre hypothèse. Cependant
l'exploitation des données de pêche artisanale sur la côte sud
(qui sont disponibles depuis 1982) montre que l'hypothése de
CURY et WORMS (1982), selon laquelle le tiof est pêlhé au
large en saison froide et plus près de la côte en saison
chaude,
semble ne plus
se vérifier,
En effet,
l'examen des
figures 10 et 11,
qui donnent l'évolution par quinzaine des
pue moyennes de tiof (de 1983 à 1986) des pirogues glacières
(PG) et des pirogues à moteur pêchant à la ligne (PML) de
Joal, montre que :
- les PG et les PML qui sont les principaux types de
pêche recherchant le tiof, pêchent aussi bien en saison froide
qu'en saison chaude ;
- les meilleurs rendements en tiof sont réalises par les
PG entre la lOiere
et la 15i@me quinzaines de l'année, c'est-
à-dire pendant la saison chaude ;
- par contre, pour les PML, les meilleurs rendements sont
obtenus entre la lere et la 10ieme quinzaines puis à partir de
la 21ieme quinzaine, donc en saison froide.
Ces faits s'accordent mal avec l'hypothèse de CURY et
WORMS (1982) si l'on sait que les PML ont une autonomie moins
grande que les PG ; elles pêchent donc plus près de la côte
que les PG dont la profondeur de pêche varie entre 60 et 150 m
sur la côte sud (GERARD,
1985)
; d'ailleurs, d'apres des
informations
recueillies
aupres des pêcheurs de Joal,
une
grande partie des PG se transforme en PML pendant la saison
froide afin de pêcher le tiof à la côte.
Quant à la disparition des individus de grande taille, à
Saint-Louis puis à Kayar respectivement de juillet à octobre
et d'août à novembre,
elle peut s'expliquer en dehors d'une
migration nord-sud par des migrations en profondeur ou de la

16
côte
vers le
large ou
encore
par
une
différence de
capturabilité.
Concernant le pagre,
il est encore plus difficile de se
faire une idée de son schéma de migration. En effet, en 1972,
DOMAIN concluait,
& l'issue d'une ACP appliquée & l'étude
d'une sbrie de chalutages,
à l'existence peu probable de
migrations saisonnières des poissons démersaux ; il n'y aurait
pas de migrations mais
variations de la vulnérabilité en
fonction des saisons hydrologiques, GIRET, en 1974, rejetait
cette hypothèse et abondait dans le sens d'une vaste migration
nord-sud,
ce qui sera repris par CHAMPAGNAT et DOMAIN en 1978
y;& 12)*
Par ailleurs,
sur la côte nord du Sénégal, GIRET
suppose que
la migration des pagres s'arrêterait au
niveau de la fosse de Kayar, obstacle aussi bien topographique
qu'hydrologique mais il ne donne pas les arguments qui l'on
amené à
formuler
cette
hypothèse ; il
suppose
ensuite
l'existence de migration,
jusqu'à la latitude de Saint-Louis,
de la population de pagres vivant au sud du Cap-Vert, La, fosse
de Kayar ne constituerait-elle alors une barrière que dans le
sens nord-sud ?
FRANQUEVILLE (1983),
lors de son étude sur le pageot,
concluait à
l'existence
fort
probable
d'un
seul
stock
s'étendant du nord de l'embouchure du fleuve Sénégal au sud de
la Gambie.
A propos de la migration de cette espèce, le même
problème que pour le tiof se pose, En effet, nous avons vu que
CHAMPAGNAT et DOMAIN (1978) avaient classé le pageot dans les
espèces à affinité
saharienne
qui
effectuaient
donc
des
migrations nord-sud de grande amplitude,
FRANQUEVILLE (1983)
qui a travaillé principalement sur le pageot semble pencher
pour l'absence de migration nord-sud chez cette espèce, Il
fonde
cette hypothese
sur l'étude des pue qui a montré
l'existence de pics mais l'absence de déphasage entre Saint-
Louis, Kayar et Soumbedioune.
Les marquages effectués par cet
auteur
n'ayant
pas donné de résultats
satisfaisants, la
migration ou
l'absence de migration chez le pageot reste à
établir.
Pour le tassergal,
les petits pélagiques côtiers et la
thonine, la notion de barri&re n'a pas étg évoquée ; Cep:endant
à travers les études qui ont été menées, un certain nombre de
questions peuvent être posées.
En ce qui
concerne
le tassergal, (qui rappelons le,
appartient aux espkces à affinité saharienne et dont le sch&ma
de migration proposé par CHAMPAGNAT et DOMAIN (1978) est donné
par la figure 13),
CHAMPAGNAT (1978)
signale le passage
d'individus
adultes et
immatures
du nord au
sud de la
presqu'île du Cap-Vert ; ces derniers se dgplaceraient plus ou
moins passivement vers le sud puis rejoindraient la population
migrante
après
leur premikre reproduction.
Il semble donc
qu'il y a passage de tassergals du nord vers le sud et vice-
versa. Le problkme est de savoir si la zone comprise entre la
fosse de Kayar et la presqu'île du Cap-Vert joue un rôle dans
cette migration.
Pour la sardinelle ronde,
le chinchard jaune et le
chinchard noir (Trachurus trecae) les schémas de migration
montrent
qu'ils
se déplacent le long des côtes sénégalo-
mauritaniennes,
Il
serait
intéressant
de
savoir
si
l'instabilité des
conditions
hydrologiques
qui
existe en

17
saison
froide
entre
Kayar et
Dakar ne
limite pas
leur
migration.
Ce problème de barrière se pose peut-être en particulier
pour Trachurus trachurus car sa migration semble s'arrêter au
niveau de la presqu'île du Cap-Vert,
Pour la sardinelle plate, pour laquelle on ne connait pas
à l'heure actuelle de migration de grande amplitude, la
présence d'individus adultes (ces dernières années) au sud du
Cap-Vert mérite d'être expliquée et pourrait être en relation
avec la migration,
Enfin, en ce qui concerne la thonine, rien ne permet à
l'heure
actuelle de penser à une discontinuité du stock.
L'hypothèse la plus probable étant celle de l'existence d'un
stock unique dans la région sénégalo-mauritanienne,
Au cours de cette ktude, nous avons pu constater les
différences qui
existent
entre les côtes nord et sud du
Sénégal ainsi que les particularités aussi bien topographiques
qu'hydrologiques de la zone s'étendant entre la fosse de Kayar
et la presqu'île du Cap-Vert, Ce sont ces particularites qui
ont amené certains auteurs à émettre,
à priori,
l'hypoth&se
que cette zone pouvait constituer une barrikre 8 la migration
de certaines espèces, surtout démersales,
Nous
avons
également vu
les
rbserves
qu'il
fallait
apporter aux arguments qui ont été avancés en faveur de cette
hypothèse.
Il ressort donc de ce travail que les schémas de
migration des espèces concernées par cette étude restent à
préciser ainsi que l'identification des stocks . Il faudrait
par ailleurs bien cerner les caractéristiques topographiques
et hydrologiques de la zone concernée et étudier l'influence
de celles-ci sur la migration des espèces, Cela nécessitera de
voir si les arguments des divers auteurs se vérifient encore
actuellement et d'effectuer des marquages qui constituent l'un
des meilleurs moyens de mettre en évidence l'existence de
migration chez une espèce,
La télédétection serait également
un outil très utile car elle permet de suivre l'évolution des
masses d'eau, notamment les mouvements des zones frontales qui
semblent conditionner les déplacements des espèces pélagiques
migratrices.

18
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!2*
Z1°
2o”
lQ*
M A U R I T A N I E
18’
-- -------A--
COT E
N O Fi D
6’
S
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A
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5O
-
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-
---,-
RESoU ,LE z -0~d00 Alnadlea
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y:--;
13”
:OTE S U D
---w------

I2O
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2Q
19”
18’
Figure l.- Le littoral sénégalais avec les trois grands secteurs
côtiers et leurs différentes orientations.

,
22
to
/
tt
--+-
Y+ i
\\
I Ii
/ii .’ J
Figure 2.- Les différentes fosses du plateau et ta.lus continental
de 11" à 18" de latitude nord (d'après LAUCHIE et al., 1977)
-

23
I
I
I
I
1
l
I
-k
-25
-24
-23
-22
-21
-20
-19
-18
-17
-16
-15
l o n g i t u d e
Figure 3.- Les températures de surface de la mer obtenues à partir de
METEOSAT-IR Cet réalisées sur UTIS; du 06 au 12 mars 1986,
au large de la Mauritanie et du Sénégal.

24
1
1
1
1
7
1
I
1
1
1
w
22'
21'
20'
19'
18O
17'
16"i'
15'
14'
c
N
0
Nursery
2
:
:
23'
II
Trajet des grandes
.:
:
- srrdinolles
:
1’
P o n t e s princlpales
/
r)
22O
I
:
W Pontes secondaires I
/7k
:

.
t
:
k.++ ‘t4 ++++ +++++++++4
21°
Idhlbou
20'
MAURITANIE
18'
6'
k a r
SÉNEGAL
4O
3*
Figue 4.- khtima migratoire.de Sardinella aurita
(d'après BrJEp et-nl., 1478)
- L-

25
r
1
1
1
I
7
w
22O
21°
2o”
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N
m
%?e; iii Nurssrier importantes
23’
Repartition obsvrvée d e s
l3zsi poissons detaille modale
s u p é r i e u r e â
24 cm
22O
- Dipl6c6m&tS Ob66rV&6
2o”
R:
a v r i l à j u i n
.-
MAURITANIE
t9:
8’
. 7O
-1 6’
-1I 5O
6
’ .‘.Dakar
2’. . .
S É N É G A L
-1 4’ S a i s o n chaude
R: avril à octobre
-1 3O
Saison froide
-1 2O
-1 la
-
%ure ‘5.- Schéma mivratoire -de SardinelIa maderensis
(d’après .B’;~~y’ér;+$. , 19781)

L. t!l Nurseries importantes
22O
.--+ Pontes secondaires
++*+ *+++ +++++++++
.
21°
2o"
MAURI TANIE
-119O
- 1Ml0
17O
0
-1‘6
-15O
-1 4O
-1: 3O
-1 2O
-1’1*
Figure 6.- Schéma mipatoire de Trachurus trachurus (d'après
BOELY et al., 1978)

c
1
1
1
1
1
1
w
22’
27’
20’
19’
18’
N
Nurseries importantes
23’
v Piplacement des adultes
22O
* P o n t e s p r i n c i p a l e s 1 i
CI
0”
21°
%Nouadhibou
2o”
!? M A U R I T A N I E
.18’
?$*[Nouakchott
.17O
-116’
-1E0
S É N É G A L
11 4O
-1 3O
- 1 2O
- 1 l0
-
r
Figure 7.- Schéma migratoire de Trachurus trecae (d’après
BOELY et al., 1978).
-
-

28
J-0
1
’ il
.
18’
- Diplacement d e s a d u l t e s
‘220 1 +
/
Ponte; p r i n c i p a l e s
21°
URITANIE
19’
18’
akchott
17O
16’
I’:S! L o u i s
0
i 5
1
.‘Iakar
S É N É G A L
14O
3O
2O
JINÉE
1ISSAU
l0
Figre 8.- Schéma miqratoire de Decapterus rhonchus (d'après
BOELY et al., 1 9 7 8 )

D i s t r i b u t i o n t e m p o r a i r e
A d u l t e s
-+ S e n s d e m o u v e m e n t s
22O
*JGJC D i s p e r s i o n d e s a d u l t e s
x x *
+ +++++*4*++
21°
18’
17O
16’
i
II .
I ..
15O
J
:*
b :
Dak
14O
13O
12O
11
Figure 9.- Schéma migratoire de Epinephelus aeneus (d’après
CHAXPAGNAT et DTIAI~, 1978)

3c
PUE MOYENNE EN KG
17
U
13
12
111
1 0
et
70
6C
SC
4c
30
20
10
*
2
4
6
e
10
12
14
16
16
20
2 2
2 4
QUINZAINE
Figure lO.- Evolution par quinzaine des pue moyennes de Tiof
des pirogues glacières de Joal entre 1983 et 1986.

31
PUE MOYENNE EN KG
16
fS
14
13
12
11
10
9
a
7
6
5
4
3
2
1
S
2
4
a
a
10
12
14
16
18
20
2 2
2 4
QUINZAINE
Figure ll.- Evolution par quinzaine des pue moyennes de Tiof
des pirogues à moteur pêchant à la ligne de Joal
entre 1983 et 1986.

a Contre de la population
c:--;:
Distribution temporaire
Q&?J A d u l t e s
I IL% *
f *x3.
f
-$ S o n s d e m o u v e m e n t s
1
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I
x :
’ XL
)Iy*xExx Dispersion des ad u I t e s
1I

*’ *++++*++ +++++++
I
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x If
2
( jultlet )
zniewski,1970)
E P R O D U C T I O N
f
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1’
::. . . ..a’
*++-++*++t+-
P--
. *+*IL*+*,+ *+
I
Figure l'F,- Schéma migratoire de Sparus coeruleostictus(.J'après
CHAMPAGNAT et ?M?lAIN, 1978).

’ 0
8
Centre de la population
z Sens de mouvements
.uxxsx Dirpersion d e s -A--‘4ar
2S
B; OITYP 7 Y- CrhPms, micirntnire de Pomatopus saltator (d'apri
:.
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---
CHAMPAGNAT et DOEIAIN,‘ 1978)