SSN 0850- 1602 EXPLOITATION DES STOCKS DANS ...
1 SSN 0850- 1602
EXPLOITATION DES STOCKS DANS
L'ESTUAIRE ET LES BOLONGS
DU SINE-SALOUM
EVOLUTION DEPUIS 20 ANS
DOCUMENT
SC'1 ENT 1 F 1 QUE
C E N T R E D E R E C H E R C H E S O C É A N O G R A P H I Q U E S DE D A K A R - TIAROYE
.-v--e-
+ I N S T I T U T S É N É G A L A I S D E R E C H E R C H E S A G R I C O L E S *

EXPLOITATION DES STOCKS DANS
L'ESTUAIRE ET LES BOLONGS
DU SINE-SALOUM
EVOLUTION DEPUIS 20 ANS
par
Tidiane BOUSSO(*)
RESUME
L’étude de l’évolution des prises, de l’effort et des rendemenls
est faite à partir des séries de données statistiques de la Direction de
l’océanographie et des Pêches Maritimes (DOPM).
La comparaison des résultats de la DOPM avec ceux du
CRODT a permis de vérifier la qualité des données.
Ainsi, la prise actuelle de la pêche artisanale au Sine-Saloum
est estimée à 10 000 tonnes. Les captures realisées au niveau de
l’estuaire et des bolongs se situent autour de 8 000 tonnes dont 30 %
d’ethmaloses, 29 % de mulets, 15 % de tilapias, 26 % de divers
(Pomadasys, Arius, Polydactylus, baracudas, Caranx, Pseudotolitllus
spp., etc.).
Mots clefs : Sénégal, estuaire, poisson, pêche.
f*) Chercheur au Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (ISRA), bp. 2241 . L.)akar
(Sénégal).

2
ABSTRACT
Evolution of catches, fishing effort and yield, are analysed
from statistics provide by Oceanography and Fisheries Departement
(DOPM).The quality of data are tested by comparison of DOPM and
CRODT results.
Catch of small-scale fishery in Sine-Saloum is estimated to
10 000 metric tons. Catches realised in estuarine area and t.he
“bolongs” are evalued at 8 000 metric tons composed of ongastrad
(30 %), mullet (29 OA), tilapias (15 O/o) and various species
(Pomadasys, semenffish, PoZ~.~dactyZus, barracudas, Caranx, craeker).
Key words : Senegal, estuary, fish, fishing
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1. PRESENTATION DU MILIEU
1.1. Le milieu physique
1.1.1. Hydrographie
1.1.2. Climat
1.1.3. Hydrodynamique
1.1.4. Hydrologie
1.1.5. Bathymétrie
1.1.6. Milieu humain
2. PRESENTATION DES PECHERIES
3. LES SAISONS DE PECHE
4. EXPLOITATION DES STOCKS
4.1. Les captures
4.1.1. Les enquêtes de débarquement de la DOPM
4.1.2. Qualité des données
4.1.3. Comparaison des résultats CRODT et DOPM
4.1.4. Analyse des statistiques de production (1970-1987)
4.2. L’effort
4.2.1. Evolution interannuelle de l’effort
4.2.2. Cycle saisonnier de l’effort

3
4.3. Les rendements
4.3.1. Ethmaloses
4.3.2. Mulets
4.2.3. Tilapias
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
Le Sine-Saloum est caractérisé par des contrastes très marqués iintcrfclce
bolong-estuaire-océan), une ressource plurispécifique et des modes d’exploitation
très diversifiés.
La pêche y est pratiquée toute l’année avec divers engins (senne de plage,
filet maillant dormant, dérivant ou encerclant, épervier, palangre, esenne
tournante coulissante, pêche à pied et au Ni).
Jusqu’en 1974, les prises ont connu une hausse régulière, mais la part du
Sine-Saloum dans les captures de pêche artisanale des différents secteurs cûtiers
du Sénégal, n’a jamais dépassé 9 O/c. Avec le démarrage de Yusine de farine de
poisson de Djifere, la production a atteint son niveau record en 1978 (48 582
tonnes de poissons). La base de pêche de Djifère était, cette année-là, le deuxième
point de débarquement du Sénégal après Cayar sur la côte nord. Depuis la
fermeture de l’usine en 1981, la production n’a cessé de baisser pour atteindre
10 954 tonnes en 1988.
Les données qui ont permis de faire l’étude proviennent de la DOPM et du
CRODT. Les seuls travaux de recherches disponibles pour l’étude de la pêc.he
dans ce secteur sont de Fréon et Weber, 1983 (1985) et du Plan Directeur Sud
(CRODT, 1985). Ces études très détaillées intéressent le domaine maritime, et
les résultats ne sont pas toujours directement applicables à la pêche en estuaire,
objet du présent document. Les rapports de Van Chi-Bonnardel sur le Saloum et
Djifere ont aussi servi de support pour l’étude.
Les objectifs de l’étude sont multiples. 11 s’agit, après plus de deux
décennies marquées par la sécheresse et des modifications répétées, souvent
brutales des modes d’exploitation, d’analyser la situation et de proposer des
éléments d’appréciation qui peuvent servir à la gestion future des ressources des
pêcheries. Un autre objectif à court terme, fondé sur cette étude préliminaire, est
de fournir les premières orientations de recherche halieutique.
Plusieurs aspects liés aux captures, à l’effort et aux rendements sont
abordés. A cause des incidences que ces facteurs peuvent avoir sur l’évolution des
projets en cours dans la région (Djifêre et Missirah), il nous a paru essentiel
d’étudier leurs variations saisonnières et cycliques.

4
1 . PRESENTATION DU MILIEU
1 .l, LE MILIEU PHYSIQUE
1.1.1. Hvdroqraphie
Le Sine-Saloum n’est ni delta ni même véritablement estuaire ; il n’est
aujourd’hui qu’une ria dont le chenal est exclusivement parcouru par les eaux
marines (Marius, 1979). La marée monte deux fois par jour jusqu’en amont. de
Kaolack situé à 112 km de l’embouchure et aucun cours de quelque importance
que ce soit ne vient à la rencontre de l’eau salée. Les pluies représentent le seul
apport d’eau douce.
Les trois systèmes hydrologiques - Saloum, Diomboss et Bandiala ” sont
interconnectés et créent deux groupes d’îles bien distincts : au n.ord les îles du
Gandoul, au sud les îles Bétanty. Un lacis de chenaux de marée sépare ces deux
ensembles en une multitude d’îles formées généralement de vases plus ou moins
sableuses (fig. 1).
1.1.2. Climats
D’un point de vue climatique, le domaine “saloumien” (Moral, 1966)
prolonge le domaine libéro-guinéen (Leroux, 1983). Le climat est soudanien et se
caractérise par deux saisons nettement tranchées dues à l’alternance de
circulation des alizés et de la mousson : une saison sèche de novembre à juin et
une saison des pluies de juin à novembre (DIOP, 1990).
La région a un régime pluviométrique unimodal. L’évolution de la
pluviométrie montre des irrégularités interannuelles. Après des années humides
et des années sèches, on a assisté à une baisse généralisée de la pluviométrie qui
s’est confirmée avec l’année 1983 où des hauteurs exceptionnellement faibles ont
été enregistrées. C’est ainsi qu’à Kaolack le maximum enregistré en 1958 : 1050,3
mm tombe à 303,7 mm en 1983 (Diop, 1990). La pluviométrie moyenne varie
entre 700 et 900 mm.
1 .1.3. Hydrodynamique
La d&roissance des vitesses du courant en fonction de la profondeur est la
règle générale (Barusseau et aZ., 1983). La vitesse d’écoulement varie aussi. en
fonction de la morphologie du chenal. En outre, tant en surface qu’en profondeur,
cette décroissance est très liée au moment de la marée (Diop, 1990).
Dans l’ensemble du complexe, en différentes saisons et contrairement, à ce
que l’on remarque dans les estuaires dits “normaux”, on note une différence lent.re
le flot et le jusant, tant en durée qu’en vitesse, avec une prépondérance du flot.
Le facteur de restitution de l’eau (débit du jusantidébit du flot qui prtcède)
s’établit entre 75 et 80 % dans le Saloum, dans le Diomboss et parfois dans Pe
Bandiala pour les eaux de surface notamment (Diop, 1990).

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1 .1.4. Hvdroloqie
Salinité
Les études faites indiquent un gradient croissant de salinite de l’aval vers
l’amont (Pagès et Citeau, 1990). On passe en moyenne de 36 à 37”p0 à
l’embouchure à plus de 90 ‘/,o à Kaolack (la salinité en saison sèche étant élevée,
puisque les différentes mesures ont donné des valeurs toujours supérieures à
1 10”/o” à Kaolack).
Une longue série chronologique de mesures mensuelles de la salinité à
Kaolack (depuis 1926) montre qu’au moins durant la saison sèche le Saloum
fonctionnait en amont comme un estuaire inverse depuis 1987 (Pagès, X-HO).
Température
Les températures dans le Saloum restent élevées toute l’année avec
cependant deux fléchissements. Les valeurs maximales de température
enregistrées par Lhomme (1974) sont de l’ordre de 32 à 33°C entre 1967 et 1974.
Ces valeurs maximales sont obtenues en juin, juillet et août. Les températures
minimales de l’ordre de 21 à 22°C sont obtenues en décembre, janvier et févtier.
Turbidité
La turbidité dans l’estuaire du Saloum décroît, en période de flot, en même
temps que la salinité. En période de jusant, les valeurs de salinité et de turbidité
des eaux augmentent. Le Saloum se présente donc comme le type même
d’estuaire inverse avec une turbidité qui augmente au fur et à mesure que l’on va
vers l’amont (cas du Saloum et du Diomboss (Pagès, 1982).
Hydrochimie
D’après Dia et Pagès (1983), la composition chimique du Saloum est vai&rAe
de celle de l’eau de mer avec un facteur de concentration passant de l,% B ‘E,6 à
Foundiougne et 2,2 à Kaolack.
Pour le Diomboss, l’évaporation est moins forte que dans le Saloum, CV qui
fait que le facteur de concentration de l’eau de mer est plus faible. La composition
chimique de l’eau est très proche de celle de la mer.
En ce qui concerne le Bandiala, pour une eau proche de l’eau de mer, le pH
est anormalement faible particulièrement au fond et dans les bolongs. La
composition ionique est également anormale avec un excès de C03H- par rapport
aux autres ions.
1.15 Bathvmétrie
Les résultats obtenus par Saos (1985) permettent de dire que le chenal du
Saloum dans sa partie aval est relativement profond. Les valeurs m.esurées sont
rarement inférieures à 13 m (14 m à Djifère et Ndangane, 13 m à Djirnda, 17 m ii
Foundiougne) et peuvent même être supérieures à 25 m au niveau des fosses.
Le Diomboss présente des profondeurs plus importantes que celles du
Bandiala. Les profondeurs de 10 m sont fréquentes dans le Diomboss et des
valeurs allant jusqu’à 15, voire 25 m, sont enregistrées au niveau des fosses ; par
contre, dans le Bandiala, des fonds de 10 m sont rarement atteints.

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1.2. MILIEU HUMAIN
Du nord au sud, ce complexe fluvio-lagunaire est parsemé d’îles ensurrkes
e.ntre les bolongs. Ces îles, dont les plus étendues ont servi de cadre à
l’établissement humain, sont peuplées de mangroves à palétuvier et constituent
un ensemble de biotopes favorables au développement de la faune aquatique et à
la pêche.
On estime à 5 500 personnes la population exerçant la profession de marin-
pêcheur dans l’ensemble des deux régions administratives, Fatick et Kaolack
(Recensement DOPM, 1988).
Le milieu insulaire est habité par une population de pêcheurs dite ‘Y%rères
Niominka”. Cette population migrante, très tournée vers la mer, est réparti.e sur
une vingtaine de villages (Van Chi-Bonnardel, 1978a).
Dans l’ensemble de la zone d’étude, il existe 66 villages et campements de
pêcheurs exclusifs ou CO-dominants (Recensement CRODT, 1990)” L’importance
de 1.a pêche varie selon le lieu et est liée non pas au nombre d’embarcations, mais
au nombre de pêcheurs. A Ndangane la pêche constitue l’activité principale. On
ne trouve que des pêcheurs autochtones ; en revanche, Foundiougne, Sokone,
Missirah et Djifere reçoivent des pêcheurs des autres centres en raison des
possibilités qu’ils offrent en matière de commercialisation des produits
halieutiques.
On distingue :
- les villages ou campements permanents de pêcheurs exclusifs OU la p&he est.
pratiquée toute l’année ;
- les villages ou campements de pêcheurs CO-dominants où l’agriculture peut
être pratiquée à grande ou petite échelle ;
- les villages d’agriculteurs qui pratiquent la pêche à petite échelle pendant la
saison humide. La plupart de ces villages sont spécialisés dans la pêche à la
crevette dans les bolongs avec des killi fournis par des mareyeurs de la zone ;, la
pêche y est dominée par les wolofs et les toucouleurs.
Dans les îles du Saloum, l’activité principale reste la pêche, la rizicujture
connaissant, aujourd’hui un déclin évident, conséquence de la sécheresse qui a
sévi dans cette zone durant ces deux dernières décennies.
2. PRESENTATION DES PECHERIES
L’ancienne région administrative du Sine-Saloum (aujourd’lhui Fatick et
Kaolack) présente deux secteurs ouverts à la pêche :
- un domaine maritime s’étendant de la pointe de Sangomar jusqu’à la
frontière sénégalo-gambienne ;
- un milieu continental constitué par le complexe estuarien Saloum-Diomboss
Uandiala et les nombreux bolongs qui relient ces trois fleuves.
La pêche reste toujours dominée par une activité continentale du fait de
l’inadaptation des engins utilisés à la pêche hauturière, mais surtout du manque
de débouche constaté depuis la fermeture de l’usine SOPESINE de Djifk en
1981.

7
Des embouchures aux points les plus extrêmes amont, on compte plus d’une
dizaine de zones de pêche recensées sur chacun des trois cours (source : rapports
annuels des inspections régionales des pêches maritimes de Kao’iack et Fatick).
Les techniques de pêche utilisées sont multiples et variées allant de la senne de
plage A la pêche à pied faite par les femmes et les enfants.
L’arrête n” 1920/MDRH/EPC/OPM du 14 février 1976 organisant l’usage de
certains engins de pêche dans les estuaires, fleuves, bras de mer., bolongs,
rivières et lacs, interdit les engins ci-après :
- la senne tournante ;
- la senne de plage d’un maillage ,inférieur à 30 mm et d’un développement de
plus de 150 m ;
- le filet à mulet de plus de 30 m de développement ;
- le filet tournant ;
- les chaluts et les killi sous toutes leurs formes.
D’autre part, il est interdit de barrer avec des filets et autres engins de
pêche q,uelconques fixes ou dérivants, sur plus de 113 de la largeur des cours
d’eau.
La pose de filets et autres engins de pêche quelconques est interdite dans le
chenal navigable des cours d’eau.
Le poisson est débarqué à plusieurs endroits. Missirah, Sokone, Ndangane
et Djifère reçoivent surtout du poisson venant de l’embouchure ou de la façade
maritime. Par contre, Foundiougne constitue un lieu de débarquement
intéressant plus particulièrement les eaux intérieures.
3. LES SAISONS DE PECHE
Trois saisons de pêche sont signalées au Sine-Saloum. Le tableau 1 et la
figure 3 construits sur la base des données de mises à terre rel.evées par les
agents de la Direction de l’océanographie et des Pêches Maritimes (DOPM) de
1985 à 1988 nous a permis de présenter la variation saisonnière des prises
totales et des prises de quelques groupes d’espèces (ethmaloses, sardinelles,
mulets et tilapias).
La sardinelle ronde abonde en début et en fin de saison chaude, la
sardinelle plate au cours de toute la saison chaude ; l’ethmalose est Captur%e au
cours des quatre premiers mois de l’année avec un pic très net en rnars, tandis
que les tilapias, les mulets et les carpes blanches sont présents toute l’année et
font l’objet de fortes captures en période chaude. Les pêches au filet maillant
encerclant et à la senne tournante sont très pratiquées aux environs immédiats
des embouchures.
On peut distinguer schématiquement trois saisons de pêche :
- une saison froide de décembre à mai pendant laquelle, aux embouchures
du Diomboss et du Bandiala, les pêcheurs capturent les ethmaloses qui se
trouvent en bancs compacts aux alentours du “banc rouge” et à l’intérieur de la
zone de déjection de ces bras de mer. Cette période correspond (toutes espèces
confondues) à la période creuse pour la pêche artisanale sur la façade maritime

8
(Fréon et W b
e er, 1985). Selon ces auteurs, ce phénomène doit être interprété
comme une raréfaction des bancs dans la zone de recouvrement des deux
pêcheries de Joal et Djifère au cours de la saison froide, raréfaction aggravée en
janvier et février, par l’intensité des alizés qui diminue à court terme la
vulnérabilité du poisson à l’engin de capture.
- Une période de transition d’avril à juin qui correspond à la pénétration
des bancs d’ethmalose (cobo) dans l’ensemble des fleuves et bolongs. Les
machoirons sont pêchés en grande quantité pendant cette période avec des filets
maillants dérivants de fond (yolal) ou avec les palangres (urmaningue) et, dès les
premières pluies, cette espèce se raréfie dans les débarquements ; commencent. à
apparaître alors les barracudas.
- Une saison chaude, avec les pluies provoquant une légère dessalure des
eaux ; il y a une pénétration plus accentuée de ces mêmes espèces vers l’amont.
Cette saison correspond à la période où il n’y a presque plus de poissons
pélagiques côtiers (CRODT, 1985). Les pêcheurs se rabattent plus à l’intérieur
des eaux continentales pour capturer les poissons de surface.
Parallèlement à la distribution des poissons de surface à partir diwril-mai,
avec la progression sud-nord des eaux chaudes atlantiques, pénètrent les
barracudas (seudeus), les lutjanus (yakh), les otolithes (tounouns et ngouita), les
capitaines ndiané. Ces poissons sont capturés soit à la senne de plage ou au ydal,
soit à la ligne à main. La pêche crevettière est aussi saisonnière et dure trois
mois de juin à septembre. Le service des Pêches procède chaque année à son
ouverture et à sa fermeture.
4. EXPLOITATION DES STOCKS
Les séries de données historiques dont nous disposons proviennent de la
DOPM. Les dernières études menées par le Centre de Recherches
Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT) et qui intéressent les résultats
d’exploitation de la pêche artisanale au Sine-Saloum datent de 1985
Nous tenterons de présenter les deux méthodes d’enquête utilisees par la
DOPM et le CRODT. Une analyse croisée de deux résultats d’enquête effectuées
pour les mêmes périodes a permis de se prononcer sur la qualité des données.
4.1. LES CAPTURES
4.1 .l, Les enquêtes de débarquement de la DOPM
La méthode de collecte des données utilisée est comparable à celle décrite
en Casamance par Diadhiou (1990).
La DOPM dispose dans les deux régions de Fatick et Kaolack de près d’une
dizaine de postes de contrôle localisés dans les endroits suivants : Niodior,
Djifère, Fimela, Fatick, Kaolack, Foundiougne, Sokone, Toubacouta et Missirah.
Dans chacun de ces postes, on note la présence d’un ou de deux agents
chargés de la collecte des données statistiques de base.

9
Ces statistiques sont collectées tous les jours soit sur la base d’enquetes
effectuées sur les lieux de débarquement ou dans les marchés, soit au bureau ou
effectuées sur les lieux de débarquement ou dans les marchés. soit au bureau ou
à la maison lorsque le pêcheur-mareyeur, le mareyeur ou
à la maison lorsque le pêcheur-mareyeur, le mareyeur le
ou bana-bana
le bana-bana présente
présente
son produit pour l’obtention d’un certificat d’origine et de salubrité (C.O.S.).
Dans certaines zones très enclavées (Dionewar, Djirnda, Bassoul, Bassar,
Falia, Moundé), des cahiers de sondage sont déposés. Cette solution technique est
adoptée pour pallier les insuffisances en personnel et les contraintes
méthodologiques et logistiques.
Les données collectées sont compilées à trois niveaux d’abord au poste de
contrôle pour les villages et centres de pêche qui en dépendent, puis au nïveau
départemental pour les différents postes et enfin au niveau régional où la
synthèse qui sera publiée par la DOPM est faite pour évaluer la production
régionale.
Les rapports statistiques sont mensuels. Les données sont à cheval sur
deux mois (‘données récoltées entre le 20 et le 25 du mois précédent et le 20 et 25
du mois en cours). Les rapports mensuels servent à rédiger les rapports a
présenter aux comités locaux, départementaux et régionaux de développement.
Seul le rapport statistique régional annuel est publié et sert à établir le rapport
annuel de statistiques de la DOPM.
Méthode d’évaluation des captures
L’estimation des prises est faite à plusieurs niveaux :
- d’abord par l’agent des pêches lui-même, au niveau du port d’attache, CLU
moment du débarquement lorsque le poste de contrôle existe sur place (cas de
tous les postes de contrôle sauf Fatick et Kaolack). L’estimation des prises est
faite au jugé ou au nombre de paniers débarqués par espèce ou toutes espèces
confondues, suivant que les captures sont monospécifiques ou plurispécifiques et
non triées par le pêcheur. Dans le cas des petites espèces non triées et confondues
dans un même tas ou un même panier, l’agent estime à vue l’importance relative
de chaque espèce pour procéder ensuite à une extrapolation.
- Au niveau du dépositaire du cahier de sondage, les espèces nobles càu
moins prisees, mais de grande taille, peuvent être comptées. Pour les autres
espèces de petite taille, le pêcheur peut présenter son produit en vrai: ou
séiectionné, la prise est alors estimée en poids ou en nombre de paniers par
espèce ou toutes espèces confondues.
” Le pêcheur-mareyeur, le mareyeur ou le bana-bana qui se ,présente pour
l’obtention du certificat d’origine et de salubrité estime le poids de son produit et
le déclare à l’agent des pêches. Suivant la saison, le nom de l’espèce dominante
dans les prises est déclaré ainsi que le poids ou le nombre de paniers.
L’extrapolation spatio-temporelle des captures se fait selon des rogles de
calcul très simples (addition, soustraction, division ou multiplication), de la base
au niveau central, la DOPM.
Au niveau du poste de contrôle, l’extrapolation spatiale est établit: au
moyen d’un coefficient déterminé le plus souvent par l’agent. Les résultats
globaux sont établis à partir des données issues des centres enquêtés ou par
simple addition des résultats du mareyage et de l’autoconsommation (données
qui proviennent des cahiers de sondage).
Pour les extrapolations temporelles, le débarquement journalier est Élevé
au mois. Le coefficient utilisé est 24.

1 0
L’évaluation du débarquement total est ensuite faite ac niveau
départemental, régional et enfin au niveau central.
4.1.2. Qualité des données
Nous avons évalué la fiabilité des statistiques de capture et les lin-mes
d’utilisation des prises commerciales fournies par la DOPM en confrontant les
méthodes d’enquêtes utilisées par la DOPM et le CRODT et en comparant Les
resultats des deux institutions pour les mêmes périodes d’enquête dans la région
du Sine-Saloum.
Le Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye a entrepris
en 1985, dans le cadre de sa contribution à l’élaboration d’un plan directeur sud
au Sénégal (CRODT, 19851, un test de validité des enquêtes d’exploitation des
captures-et de l’effort au Sine-Saloum.
En janvier-février 1985, des personnes choisies dans quinze centres de
peche ont collecté chaque jour, et sur une base systématique, toutes les sorties de
pirogues et les types de pêche pratiqués durant la marée.
Par contre, les enquêtes sur les prises ont été faites par deux équipes avec
un pas de temps moins rapproché à cause des contraintes matérielles et du
nombre de villages. Chacun des quinze villages retenus ne pouvait être ,vis&é
tous les jours par un enquêteur et la prise quotidienne connue. Le protocole
d’enquête s’est donc limité à la visite d’un centre par jour et par poste de controle
DOPM.
Postes de contrôle DOPM
Centres d’enquête CRODT
- Missirah
- Missirah
- Toubacouta
- Bani, Médina Sangako
- Sokone
- Sokone
: J?;gtJougne
.
- Foundiougne
- Ndangane
- Djifere
- Djifère usine
- Niodior, Dionewar
- Djifère plage
4.1.3. Comparaison des résultats CRODT et DOPM
Pour les prises totales par espèce, pour les six postes de corrtrole
mentionnés plus haut et pour les deux quinzaines de l’enquête, on remarque pour
les deux types de données (tabl. 2, 3 et 41, un accroissement plus ou moins
important des mises à terre entre janvier et février 1985, sensible surtout pour
les quantités d’ethmaloses. Ce résultat réapparaît d’ailleurs dans les données de
la DOPM de 1985 à 1988 (tabl. 1, fig. 3).
Le mois de janvier a coïncidé avec des cérémonies dans les villages, et les
agents du CRODT ont eu beaucoup de difficultés pour enquêter au début de cette
première période. Les résultats sont donc comparés pour les deux types de
données et pour le seul mois de février, en doublant les valeurs du CR*ODT
obtenues sur une quinzaine.
Centres enquêtés
Résultats CRODT
Résultats DOPM
(kg)
(kg)
Djifère
161924
188 0 11
Fimela
257 728
297 250
l!&so’nreah
24 572
77 300
39 144
37 950
Foundiougne
56 620
1.74 933

11
Pour les captures globales, sauf pour les postes de Foundiougne et de
Missirah, on ne note pas de très grands écarts entre les chiffres. Cependant lies
statistiques fournies par la DOPM sont presque toujours supérieures à celles du
CRODT. L’explication fournie est la suivante : les agents de la DOPM couvrent le
circuit de distribution des produits transformés qui échappent au contrôle des
enquêteurs du CRODT.
D’autre part, pour le produit frais, certains mareyeurs se déplacent en
pirogue et vont trouver le poisson sur les lieux de pêche et débarquent hors des
lieux d’enquête des agents du CRODT.
Au poste de Djifère, l’information est collectée au niveau de l’usine. A partir
des bons d’achat de poisson, on peut connaître les quantités débarquées par type
d’engin et par sortie, ce qui explique l’écart relativement faible constaté entre les
données du CRODT et de la DOPM.
4.1.4. Analyse des statistiques de production (1970-1988)
Si on examine le tonnage global débarqué, on se rend compte que de 1978 à
1987, il n’a cessé de baisser (fig. 2).
1978 est l’année où l’usine de farine de poisson de Djifere était en pleine
a.ctivité et la production a atteint un niveau record au niveau régional avec
48 582 tonnes de poissons. En valeur relative, cela s’est traduit par une forte
augmentation des mises à terre des sardinelles et ethmaloses pêchées surtout en
mer avec des sennes tournantes et des filets maillants encerdants. Cependant,
l’ethmalose, très liée aux zones fluviales du Saloum et surtout de la Gambie où
elle se reproduit, reste très côtière et, de ce fait, demeure plus accessible à la
pêche artisanale fluviale que la sardinelle (Fréon et Weber, 1983).
Les achats de l’usine en 1978 représentaient 30 000 tonnes (toutes espèces
confondues), soit plus de 63 % des captures. Les prises étaient essentiellement
constituées de sardinelles rondes (47 %), de sardinelles plates (22 %),
d’ethmaloses (12 %), de sompatt (7 %) et de divers (12 %> (maquereau, bonite,
plat-plat, machoirons, carangidés, barracudas, etc...). Ces valeurs sous-estkent
probablement la proportion d’ethmaloses : celles-ci sont plus aborrdantes au sud
de l’embouchure du Saloum et dans l’estuaire où les pêcheurs de Dji@re
effectuaient quelques captures malgré l’interdiction de pêche à la serine
tournante (Fréon et Weber, 1983).
Les 18 408 autres tonnes sont fournies par les autres postes de contrôle et
on peut estimer que les 10 000 tonnes proviennent de l’estuaire et des bolongs.
Actuellement les captures moyennes réalisées au niveau du complexe estuarien
tournent autour de 8 000 tonnes.
La production moyenne de la région (poissons, crustacés et mollusqws), se
situait autour de 23 000 tonnes en année normale avant l’ouverture de l’usine de
Djifere, En 1978, elle a atteint 49 208 tonnes. Après la fermeture de l’usine, la
production moyenne est tombée à 10 000 tonnes. La production contrôlée en 1987
est de 9 720 tonnes ; pour égaler cette prise annuelle, il faut remonter à près de
20 ans, en 1968, début des années de sécheresse, avec 9 589 tonnes.

1 2
Pour l’ensemble des groupes d’espèces de poissons, on peut considerer qu’il
y a baisse depuis 1981 avec une légère stabilité relative constatée chez les mulets
et les tilapias (fig. 2). Les débarquements pour ces deux groupes d’espèces
tournent autour des moyennes respectives de 2 400 t et 2 700 t par an entre 1981
et 1988 (tabl. 5). En ce qui concerne les crustacés, ils ont été plus pêchés pendant
les quatre dernières années.
Le projet de relance de Djifere, démarré le 16 février 1984 et arrêté deux
ans plus tard en mars 1986, n’a pas eu l’effet d’entraînement souhaité sur la
production. Aucun des buts fixés n’a été atteint. L’objectif était d’atteindre
progressivement une production journalière égale à 53 tonnes et C:om:posée
comme suit : 25 tonnes de congelé, 12 tonnes de salé-séché, 10 tonnes pour le
mareyage et 6 tonnes de fumé.
Delta Océan (actuelle usine de Djifere) s’intéresse à la commercialisation
des poissons nobles, la sole, la seiche et les crustacés (crevettes et langoustes). 1 à
2 tonnes de produits étaient congelés lors de notre passage en janvier 1990. Cette
société est actuellement en proie à des difficultés financières et risque d’a.rrêter la
poursuite de ses opérations.
Outre celle de Djifere, la base de pêche la plus importante actuellement
pouvant avoir des effets induits sur la production est celle de Missirah. Un projet
de pêche artisanale y a démarré en 1987. Il s’est fixé comme premier objectif
d’améliorer le rendement des captures en expérimentant de nouveaux types
d’embarcations qui peuvent être vulgarisés ensuite ; la DOPM par le biais du
Centre d’Assistance à la Motorisation des Pirogues fournit aux pêcheurs, en
même temps que les moteurs hors-bord, des engins de pêche à bas prix afin
d’accroître le volume des captures et de contrôler les mailles utilisées. Les
di.ffkultés de ce projet sont actuellement liées au démarrage et à un dépassement
par la demande, des possibilités offertes pour le conditionnement, la congélation,
le mareyage, la transformation et la commercialisation des produits débarques.
Actuellement la presque totalité de la production débarquée au niveau de
cette base de pêche est contrôlée par projet de pêche artisanale et le tonnage
débarqué peut être estimé à partir des bons d’achat délivrés.
4.2. L’EFFORT
Dans le cas de la pêche artisanale estuarienne, l’effort est diffkile à cerner.
Ju.squ’en 1984, les données dont on dispose pour le Sine-Saloum concernent les
effectifs des pirogues et des engins de pêche. Les recensement effectues par la
DOPM permettent d’estimer l’effort potentiel, l’activité de pêche et sa répartition
spatio-temporelle. Nous avons eu recours aux données les plus récentes et les
plus complètes de 1984 à 1986 pour appréhender les variations interannuelles et
saisonnières de l’activité de pêche (tabl. 6 et 7). Deux types de pirogues sont
comptés : les pirogues à voile et les pirogues motorisées. Ces dernières (pirogues
niominka de mer), pêchent dans les trois bras ou/et en mer. Les pirogues à voile,
elles (pirogue monoxyle casamançaise ou pirogue niominka de fleuve cousue “isik
isibong”), sont supposées effectuer toutes leurs sorties dans les trois bras et dans
les bolongs.
Les données les plus complètes proviennent de Djifêre où pendant trois ans
le nombre de sorties par type d’engin et les prises spécifiques ont été suivies. La
plupart des espèces pêchées provenaient de la mer, même si à certaine période de
l’année une partie de l’effort s’exerçait sur l’estuaire.

1 3
Les variations saisonnière sont perçues grâce aux données d’effort potentiel
de 1984 à 1986, exprimées en nombre moyen de pirogues sorties au cours du mois
(tabl. 6 et 7). L’évolution intra-annuelle du nombre de pirogues actives confrontée
à celle des prises a permis d’expliquer certaines diversités de situations.
Les résultats partiels de l’enquête-cadre du Programme Sine-Saloum (tabl.
9), effectuée en mars 1990 donnent une idée de la flottille, des engins demeurés
sur place à cette époque de l’année, ainsi que des différents types de mixité
rencontrés,
4.2.1. Evolution interannuelle de l’effort
La moyenne mensuelle du nombre d’unités actives recensées entre 1984 et
1986 tourne autour de 240 pour les pirogues à voile et 340 pour les pirogues
motorisées Cet effort potentiel n’est pas uniformément réparti sur la strate
spatio-temporelle (tabl. 8).
Entre 1980 et 1984, on note une forte diminution des filets maillants au
profit des sennes tournantes. Ceci est consécutif au fonctionnement de l’usine de
Djifère (recensements annuels de la DOPM). Fréon et al. (1983) estiment que, de
1978 à 1984, l’effort de pêche exercé par les filets maillants était relativement
faible. Les sennes tournantes (ST) et les filets maillants encerclants (FME) ont
évolué differemment. D’abord, on a observé une réduction progressive des %ME
au profit des ST qui très vite se sont montrées plus performantes. En 1977, les
FME assuraient 40 % des apports à l’usine ; en 1978, ces mêmes FME
n’assuraient plus que 15 % des apports et ont définitivement cessé de livrer à
l’usine en 1979. Sept pêcheurs de Niodior équipés de senne tournante, suivis à
Djifère par l’usine, ont effectué 722 sorties en 1978 (Fréon et al., 1983).
Entre 1981 et 1990 l’effort de pêche a fortement évolué. Beaucoup d’unites
de senne tournante ont désarmé pour se rééquiper en filets maillants et sennes
de plage. L’activité de pêche est restée relativement stable entre 1984 et, 1987 et
a eu une tendance plus continentale que maritime du fait des techniques
utilisées, mais aussi par le fait que, dans le souci de rentabiliser son unité, le
pêcheur a investi dans un équipement à la mesure des débouchés offerts.
4.2.2. Cvcle saisonnier de l’effort
Le Sine-Saloum est très peu influencé par l’arrivée des eaux douces de crue,
Les variations de salinité sont beaucoup moins importantes comparées à celles
du fleuve Sénégal et de la Casamance. L’activité de pêche baisse cependant de
mai à décembre.
L’évolution du nombre de pirogues actives recensées au cours des armées
1984 à 1986 indique que les sorties sont plus importantes pendant la période
froide, de décembre à mai. A partir de mai jusqu’en décembre, aussi bien pour les
pirogues motorisées que pour les pirogues à voile, le nombre d’unités actives
diminuent assez fortement (de moitié quelquefois). L’activité agricole
expliquerait en partie cette diminution des sorties, de même que les conditions
météorologiques difficiles pendant cette période de l’année.
L’évolution des arrivées de pêcheurs migrants suivie pendant l’année 1985
(tabl. 7) ne présente pas une saisonnalité très nette surtout pour les pirogues ii
voile. Pour les pirogues motorisées, le mois de mars correspond au mois où il y a
le plus grand nombre d’arrivées ce qui est dû probablement aux migrations des
pêcheurs de Yenne, Ndayane et de Saint-Louis venus pêcher la sole a Missirah.

14
La saison des pluies correspond donc toujours à un retour des pêcheurs
migrants, venant de Joal ou de la Casamance, dans leur terroir d’origine. Mais ce
retour ne se traduit pas immédiatement par un accroissement du nombre de
“sorties” dont la saisonnalité paraît être plus liée à la disponibilité des pêcheurs
et aux débouchés offerts qu’à la disponibilité de la ressource.
L’évolution saisonnière des prises indique que l’ethmalose est pêchee de
manière assez soutenue pendant les quatre premiers mois de l’année, de janvier
à mai (fig. 3). Cependant les observations montrent que l’espèce continue à êt.re
pêchée jusqu’en novembre et fait l’objet de captures non négligeables. Ces
résultats sont confirmés par Boely et Elwertowski (1986), faisant remarquer qu’à
cette époque l’ethmalose fait l’objet de captures très importantes dans les trois
bras de mer et dans les bolongs.
L’ethmalose est surtout pêchée avec les filets maillants encerclants (saïrnu)
et. les filets maillants dérivants de surface <féZé-fi&>. Le recensement du CRODT
de mars 1990 (en période froide) indique 171 filets maillants encerclants dout 32
% utilisés avec des pirogues de fleuve. Quant aux félé-féZé, ils étaient au nombre
de 366, tous utilisés avec ces mêmes types de pirogues.
Les mulets et les tilapias sont pêchés toute l’année, mais le cycle saisonnier
de l’effort spécifique est plus marqué pour les ethmaloses que pour ces deux
dernières espèces.
4.3. LES RENDEMENTS
Les données relevées par les agents de la DOPM sont exprimées en nombre
cl;lpir;mes actives, toutes confondues. L etude des rendements dès lors s’avère
.
Pour Iles espèces inféodées à l’estuaire comme les tilapias et les mulets,
l’étude serait aisée si les efforts des scnnes de plage et des filets maillants étaient
séparés, ce qui n’est malheureusement pas le cas. De même pour les espèces
estuariennes d’origine marine, dont la durée de présence dans l’estuaire est bien
circonscrite (cas des ethmaloses), l’étude de leur rendement serait possible si les
efforts exercés par les sennes de plage et par les filets maillants étaient dissociés”
Une partie des données de rendements dont on dispose proviennent de
Fréon et Weber (1985). Les études sont faites sur une courte période
d’observation au moment où l’usine de Djifère était en activité. Les espèces
intéressées sont la sardinelle et l’ethmalose pêchées surtout en mer par les
sennes tournantes et les filets maillants encerclants. Ces auteurs ne fournissent
que les données de pue des sennes tournantes (tabl. 10).
Les autres données sont fournies par le CRODT (1985) ; elles concernent les
prises moyennes par sortie d’engin (en kg), pour les principales espèces
débarquées au Sine-Saloum en janvier-février 1985 (tabl. 11).
Les résultats d’enquête du CRODT cités plus haut et les statistiques de la
DOPM sur les prises ont permis d’estimer l’ordre de grandeur des rendements
pour les principales espèces débarquées au Sine-Saloum.

1 5
Mais, face aux difficultés que présente le manque d’informations pour
certaines espèces, nous avons utilisé un raccourci en adoptant une approche
comparative avec certaines pêcheries casamançaises. Cela nous a permis, dans
une certaine mesure, de conna)tre l’ordre de grandeur des prises par unité
d$ff$r& pour certains types dengins ciblant particulièrement des espèces
4.3.1. Ethmaloses
L’espèce pêchée est Ethmalosa fiimbriata. Elle est surtout capturee en mer
avec les filets maillants encerclants et exceptionnellement par les serines
tournantes Les rendements obtenus par les sennes tournantes sont contenus
dans le tableau 10 (Fréon et Weber, 1985). L’évolution interannuelle des prises
par unité d’effort pour les sennes tournantes donne des valeurs maximum de 0,95
et 0,36 en 1979, lorsque la pue est exprimée en tonnes métriques par dix heures
de pêche (puep) et par sortie en mer (pues>. Ces rendements intéressent surtout
le stock en mer. Pour les filets maillants encerclants, les seules données dont on
dispose proviennent du CRODT et la prise moyenne par sortie d’engin est
estimée a 452 kg (tabl. 11).
Dans l’estuaire, n’évoluent que les grandes sennes de plage (dignZ1, les
sennes de plage à faible chute (opane), les filets maillants dérivant de surface
CféZé-féZé> et les file s
t dormants à petites mailles pour la capture des ethmaloses.
Les prises moyennes par sortie enregistrées par le CRODT sont de 205 kg pour
les digal, 14 kg pour les sennes de plage et 2 kg pour les filé-fëZé.
L’évolution saisonnière des prises d’ethmalose est comparable à celles de la
zone II de Casamance qui correspond au secteur estuarien “intermédiaire”
(Diadhiou et al., 1986). Mais on peut estimer hypothèse qui reste à ètre vérifiée -
que l’effort des féZé-féZé évolue aussi de la même façon qu’en Casamance.
4.3.2. Les mulets
Les mulets sont capturés surtout à l’aide des sennes de plage et des filets
maillants dérivants de surface CféZé-féZé>. Les rendements obtenues par le CRODT
sont respectivement de l’ordre de 76 kg par sortie pour les sennes de plage, 29 kg
pour les digal et 24 kg pour les filé-féZé. D’autres engins avec des rendements
moindres participent aussi à la capture de mulets : les filets dormants, les
éperviers et dans une moindre mesure les filets dérivants de fond (yoZaZ).
Sept espèces de mulets sont pêchées au Sine-Saloum (Diouf, 1991:).
Comparée à la Casamance (Diadhiou et al., 1986), l’évolution des prises au Sine-
Saloum présente une allure différente. En Casamance, les captures maximales
sont enregistrées de novembre à juin et les plus faibles en saison des pluies, alors
qu’au Sine-Saloum c’est la contraire (fig. 3). Les captures les plus faibles son.t
enregistrées de février à mai et les captures maximales de septembre à
novembre, fait remarquable avec les données de prises mensuelles par espèce des
années 1985 et 1988 (tabl. 1).
Les sennes de plage sont plus utilisées par les pêcheurs professionnels que
les autres types d’engins. Pendant la saison des pluies, les pêcheurs occasionnels
s’adonnent surtout à l’agriculture et on peut supposer que les meilleurs
rendements pour les sennes sont obtenus pendant cette période parce qu’elles
sont moins concurrencées alors que la ressource est plus abondante du fait de la
dessalure des eaux. La situation serait différente par rapport à ce qui se passe en
Casamance avec les féZé-féZé - hypothèse à vérifier - où, pendant la même période
les rendements baissent malgré un effort peu important (Diadhiou et al., 1986 j. Il
semble d’après ces auteurs que cette baisse serait due à une raréfaction de la
ressource dans l’estuaire casamançais à cette période.

16
4.3.3. Tilapias
Les tilapias sont pêchées par les sennes, les félé-félé, les éperviers et peut-
être de façon moins importante par les filets maillants encerclants et le yolal. Les
rendements signalés par le CRODT sont de 89 kg par sortie pour les sennes de
plage, de 24 kg pour les éperviers et de 45 kg pour les félé-féZé (tabl. 11.7.
L’évolution saisonnière de l’effort n’est pas connue au Sine-Saloum, mais
celle de la prise indique que les meilleures captures se font pendant la saison
humide, période qui correspond aux pue maximales en Casamance. L’effort
pendant la saison humide diminue en Casamance et on peut pr&umcr qu’il suit.
la même évolution au Sine-Saloum.
CONCLUSION
Les peuplements ichtyologiques du Bandiala, du Biomboss et de la partie
aval du Saloum sont diversifiés et relativement abondants. Les poissons de cette
zone sont dominés par les espèces marines et estuariennes ; les espèces
continentales sont absentes.
Dans la partie amont du Saloum, les fortes salinités (entre 50 et 100 “/““;t
ont affecté les poissons. Les peuplements sont peu diversifiés, peu abondants, et
les individus sont petits.
Avec l’ouverture de la brèche au sud de Djifère, on assiste à une
“marinisation” de plus en plus forte de l’ichtyofaune du Saloum.
Les ressources et le niveau d’exploitation varient d’une année à l’autre, les
premières en fonction des conditions climatiques, le second en fonction des
débouchés.
D’une manière générale les ressources semblent pleinement expl.oitées.
Cependant, les captures d’Arius et de !Napia paraissent relativement faibles. Si
.les statistiques sont exactes, on peut se demander si ces espèces sont réellement
peu abondantes ou si elles sont sous-exploitées parce que peu appréciées.
Dans l’ensemble, les données de prises fournies par la DOPM semblent
faibles, mais les données d’effort correspondant à ces prises manquent de
précision, ce qui rend difficile l’étude des rendements spécifiques. Les données
d’effort collectées permettent en effet tout juste de suivre l’activité de pêche en
terme de nombre de pirogues actives tout le mois. Le nombre d’unités sorties par
jour n’est pas connu. La DOPM doit faire un effort supplémentaire dans ce sens.
L’efficacité de la procédure d’enquête doit être améliorée afin que l’analyse des
résultats puisse permettre une meilleure connaissance des pêcheries pour mieux
les gérer.

1 7
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Fig. 2.-
E V O L U T I O N INTER-ANNUE L L E D E S P R I S E S A U SINE-SALOUM
(Sources: Statistiques de la DOPM)
EV
uu
KN
SEP
~~Ethmaloses
OSardinelles XHulets
q Tl1api.x
-Tota.L PLIS~~
Fig. 3.-
E V O L U T I O N S A I S O N N I E R E D E S P R I S E S A U S I N E - S A L O U M
( Sources: Résultats gh6raux de la DOPM E

22
Tableau 1.- Prises mensuelles par espèce (en tonnes:).,
Itégion du Sine-Saloum, Fatick et Kaolack (d’après les résultats de la DOPMI.
1
i HOY. i185.25 il03.5 ii02 ilO5.T5 Ill8.5
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23
Tableau 2.- Débarquements (kg) au niveau des postes de contrôle
(Source : CRODT)
2& quinzaine de janvier
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Djifa
Fimela
Missirah
Toubaccut
R3undiouyr~t
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-- --.-
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2
1 542
10 586
15 650
13
15 663
27 477
192
6
27 675
190
520
302
1 012
38
204
1
27
7 302
7 Ii72
.xilkt
5 290
11 640
1 318
3 807
2 433
7 298
31 786
Capitaine
10
1 991
2 001
Lutjanus
627
208
151
!)86
Sarpatt
477
660
752
172
2 061
outhes
159
60
16
667
399
1 301
courbb
10
1 512
1 Ii22
-carangue
63
890
953
Plat p l a t
552
1
SS 3
Yawal
2
346
348
s o l e
62
62
Raie
1 555
1 fi55
seiche
564
250
814
Y e t t
2 744
4
93
2 841
Tllapie
9 622
44 280
145
6 660
9 482
6 460
76 649
Dhxs
5 492
56
67
631
‘720
7 325
359/
-. .- ._--_II -
-
- 1_---._ . . . - - - - -
71 737
65 730
1 544
11 187
26 471
16 5%
193 264
-
-
---~- - -_-
1” quinabe d e fhnrier
-~ _-~-
-. .-_-
50 711
98 225
11 548
6 458
1 744
25 857
144 SS0
11 25C
15
Ll 265
8 32C
376
8 696
188
371
30
192
781
-t
43
250
3 647
3 Y40
3 329
22 210
267
2 340
1 548
1 181
10 FI75
7
7
iifb
492
492
Sarpatt
112
203
15
388
113
831
otolahes
157
33
155
345
(ITcuL%ine
601
4
9 899
10 SO4
Q-aride-
15
500
51s
Plat p l a t
128
128
Yawal
42
26
68
s o l e
28
11
39
Raie
1 074
375
30
1 479
seiche
343
40
383
Yett
150
150
Tflapie
3 393
6 493
33
2 028
119
799
i2 865
-_-.
Divers
729
918
18
196
971
360
3 192
-
-~ -
-
- - - -
_----
-
- -_II-_ -.... . .-.--
30 962
28 864
11 286
11 112
19 572
28 310
11?1 106
- - -
.--
-..-
---_-_--
. .-- ---- -

24
Tableau 3.- Débarquements Saloum (en kg) mois de janvier 1984 et ‘1913f;.
(Source : DOPM)
S O K
E
LA
FOUI
OUGNE
HISS
LAH
1984
198.
I 98:
1984
1985
1984
1985
Ethaalose
30 90
27 O(
2 981
12 ooc
5 001
S. ronde
S. plate
2 61
I 5oc
Naquereau bonite
1 soc
Chinchard jaune
12 ao(
Saka
35
hutres carangid;:
5oc
Liches
5oc
<
iompatt
18 80r
11 8C
1 02;
5oc
50(
brade g r i s e
801
65
1 45
37c
I oo(
lulet:
!9 85
SO 95
17 65
77 oc
67 OO(
13 ooa
15 OO(
barracuda
a 5c
50
30
4 3a
1 ooc
80(
:apitaiire
30 OO(
1 55
9 500
1 50(
Yilapie
12 OO(
2 75
io a0
92 90
7 6OC
3 000
5 ooc
fitjanus
50
Kholithes
15
35
1 60
600
3000
kepane
1 30
1 000
‘apne
2 000
mbrine
5 30'
aval
440
200
ong
0 100
751
90
5 000
ourb ine
9 000
equin
500
aie
5 000
assergal
hiof
l
@(
600
ivers
6 1%
4 430
---. .-
ITAL
I 85C
2 800
k? 500
12 SO0
16 9:rO
--_-----_
-
-
---_ .-.
)fISOul. l o c a l
i 710
3 800
2 O(iO
Ireyage
I 210
3 050
5 000
38 930
.ansforu&
I 000
3 997
3 300
b 000
.- -.I__
- - - I-

25
Tableau 4.- Débarquements Saloum (en kg) mois de février 1.984 ‘et 1985.
(Source : DOPM)
_-_-- S INE
F
IELA
FOL
MIS:
DJ: FER
198a
198
198
198
1984
I 984
1984
I9N5
-
-
--~ -
-
-
Ethmalose
1s 31
7 9
61 8
78 3c
26 001
3 001 92 ‘63
S. ronde
3 oof 20 f152
S. plate
65 OO( 24 640
+<jllcrciiu
I OO(
.85
Raquereau bonite
50(
Chinchanl jaune
soc
Saka
71
15 ooc
I (166
1utres carangidé
L OO(
Liche
31
801
Y OO(
jompatt
18 6(
31
2 70
3 001
6 OO(
20 1
Iorade g r i s e
I oc
3:
60
1 OO(
!36 OO(
100
lulet
61 Oc
21 St
13 6f
io 40
27 OO(
2Q OO(
6 1333
barracuda
9 SC
2 l(
2 10
70(
2 oo(
2 08
‘agres
11 20(
apitaine
20 SC
I 20
5 5Of
2 ooc
‘ilapie
14 oa
17 95
i6 00
4 001
3 OQC II 687
utjanus
90
3C
65
4 OO(
I ‘153
tholithes
!l 3 0
1 25
8 5Of
NS8
Irepane
45
5Of
‘agne
5 OO(
mbr ine
w3
10
7 ooc
ourbine
6 OOC
equins
aie
1
assergal
hiof
251
751
iver s
4
8 83(
-
-
-
-
otal
15 901
15 851
15 23(
‘7
23 000
-
msom. l o c a l e
3 l5(
6 808
7 451
11 6 0
‘3 4
4
3 000
Ireyage
6 45f
7 9Of
3 401
46 60
16 6
5
.a 000
:ansEorm~
6 30(
3 25r
5 001
9 0 0
4 8
18
ii5 000
- - -
-
- -
.-I_

26

27
Tableau 6.- Effort, potentiel interannuel exprimé en nombre de pirogues
actives. (Source : DOPM).
Tableau 7.- Effort potentiel mensuel exprimé en nombre de pirogues actives
en 1986. (Source : DOPM).
--

28
Tableau 8.- Effort potentiel inter-annuel (en nombre moyen de pirogues activesj,
(Source : DOPM).
Tab.!eau 9.- Recensements e.wuête-cadre (mars 1990). f?-ogramme Sine
Salonm. (Source : CRODT).
r--- -
i
/
ENGINS
PECHE
I
Tableau lO.- Variations interannuelles des rendements des pêcheursU :L ltr
senne tournante basés à Joal lorsqu’ils opèrent dans la zone de Djifere, dle 1.975 à
1980. Rendements exprimés en tonnes métriques par dix heures de pêche (PUEP)
et par sortie en mer (PUES). (Source : Fréon et Weber, 1983, (1985).
SARDINELLE
SARDINELLE
SOMPATT
ETHMALOSE
DIVERS

.l OT&I!X
I
/
RONDE
l
PLATE
I
/
I
I
-- --- .---- -__- 4
PUEP
PUES
PUEP
PUES
PUEP
PUE!;
PUE P
PlJfS !
- 1-
f
-_---- -_..-_ i
0,54
0 . 1 7
0,55
0,18
0,Ol
0,33
8,16
2,661

Tableau II.- Prises moyennes par sortie d’engin (en kgj
pour les principales espèces débarquées au Saloum
l \\
en janvier-février 1985. (Source : CRODT).
- - - - - - T - v
-
Filet
-i let niai 1 lant derivant
\\ ENGIN$
Senne 1 Senne
senne
! I
Maillant
Filet
tournante de plage de plage 'alangre
fpervier
encerclant
dormant
ESPECES \\
T
! 1

I
l (digal)
(sayna)
,::,:u;eu, 8 yett
0
-Y-l--
2
I
4;;
j 14
205 1! 0
0
452
0
Sardine1 le ronde
0
0
t
I
0
0
0
0
0
!
0
0
Sardinelle plate
0
474
0
56
i 0
0
0
0
I
0
0
Machoi ron
OI
2
2
0
2
0
0
0
0
2
0
Brochet
OI
0
0
1
0
0
0
0
0
I
19
0
Mulet
OI
3
0
26
29
0
I
7
6
24
1
0
Capitaine
0
1
0
0
0
0
0
2
0
Carpe rouge
0
1
0
0
0
0
0
Scmpatt
6
1
1
0
0
0
:
0 2
0
Otolithe
2
2
1
0
0
0
0
1
0
ICourbine
10
0 1
0
0
I
0
0
0
1
17
0
}Grande carangue
OI
0
1
11
0
0
0
0
1
0 . 1
2
0
OI ?
0
0 1
1
0
I
0
0
I
0
I
0
0
I?le
aie langue
11
1
9
12
241
I
0
0
1
1
1
0
OI
0
1
0
0
0
I
0
I
0
0
OI
0
0
OI
0
0
1
0
0
l
0
I
0
196
o]
0
0
89 1
0
0
I
24
9
45
I
3
0
13
20
I
0
I
2
2
l
3
l
5
12
t
-.-;;+- -__._ 4- -
--+-Y!
TOTAL
23
1 869
209 1
336
241
t
33
469
t
75
208
i
..- -...---._._ _._. -A.-- ,_;" _-__ __ -,
_l--l_- ."A -
1
55
i