L’APPROCHE SYSTEME DANS LES PECHES PAR: ...
L’APPROCHE SYSTEME DANS LES PECHES
PAR:
Christian CHABOUD*
Et
André FONTANA’*
*Economiste de I'ORSTOM, CRODT/ISRA, BP 2241, Dakar, Sénégal.
**Biologiste-Halieute de I'IFREMER, 155 rue Jean Jacques Rousseau, 92138,
Issy les Moulineaux, France.

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INTRODULCION: PROBLEMATIQUE DU DEVELOPPEMENT ET DE LA
GESTION DES PECHES DANS UN CONTEXTE AFRICAIN
.La pêche, comme toute activité économique, devrait être gérée par les
autorités publiques a travers une politique genérale définissant les objectifs, des
actions et des moyens pour les atteindre et les entreprendre.
Or l’histoire montre que jusqu’à prbsent, pour une majorité de pays
africains, seule une vision fragmentaire et juxtaposée des problèmes a prévalue,
rejetant par là même toute approche globale et intégratrice de ce que nous
convenons d’appeler le système pêche.
Au lendemain des indépendances, la plupart de ces pays a opté pour une
politique économique tournée en priorité vers le développement de structures
industrielles. Le secteur des pêches maritimes n’échappa pas, vers la fin des
années soixante, à cette orientation et cela au détriment du secteur artisanal. Les
pêches industrielles, bénéficiant d’importants investissements publics, assujetties
donc à une certaine emprise de 1’Etat dans la gestion des structures, ont ainsi
connu une croissance très forte, mais malheureusement très brève (exemples
bien connus parmi de nombreux autres de la State fishing Corporation au Ghana
(LAWSON et KWEI, 1974) ; de la SOSAP au Sénégal).
Indépendamment des facteurs liés ci l’évolution du contexte économique
mondial, I’échec de cette politique a été essentiellement dû % une mauvaise
perception de la spécificité du secteur des pêches tant en ce qui concerne le
caractère limité de la ressource que de la croyance en une supériorité des formes
d’exploitation industrieles ainsi qu’a la priorité de financement accordée aux
moyens de production par rapport aux autres éléments de la filiere du poisson.
En outre, les fortes inter-relations existant entre les différentes formes
d’exploitation (pkhes Pirogu&e, industrielle nationale, étrangere) de même que

l’intégration complexe de multiples facteurs intervenant entre la ressource et la
satisfaction des besoins du consommateur ont été, et restent d’ailleurs toujours,
très mal appréhendées.
II en résulte que, quinze ans apres l’instauration des ZEE, sur pr&s de 3
millions de tonnes capturees dans la zone allant de la Mauritanie à l’Angola, 55%
le sont toujours par des flottilles étrang&res, 33 % par les flottilles artisanales et 12
% par les pêcheries industrielles nationales (tabl. 1).
Aujourd’hui, les pays disposant de stocks halieutiques importants ou pour
lesquels la pêche représente un des rares secteurs de développement potentiel
cherchent donc B optimiser l’exploitation de leurs ressources en tentant de
réequilibrer leurs interventions entre différentes formes de stratégies.
Parallèlement, la plupart de ces pays sont revenus A une conception nettement
plus libérale ou moins dirigiste de leur politique économique.
Cette double évolution a donc induit un nouveau souci de gestion du
secteur, et cela quelques soient les objectifs multiples et parfois contradictoires que
les Etats entendent lui assigner, tout en se référant généralement à la rentabilité
économique’ du capital investi.
On constate cependant que les approches méthodologiques mises en
oeuvre n’ont pas permis jusqu’ici de fournir un cadre d’analyse et d’aide à la
décision susceptible de conforter ce souci de gestion pour le rendre opératoire.
L’objectif de cet exposé est de proposer des éléments de réflexion pour une
nouvelle approche s’inspirant de la théorie des systèmes.
. . I .
1: il s'agit ici de distinguer -te econm (qui prend en
compte les effets des politiques
de transferts redistributifs
(taxation,
subventions),
la rareté effective des facteurs de
production travail, capital, les effets induits sur les autres
. . /
secteurs d'activith) et rentabilite wr& résultat des revenus et
coûts effectivement

perçus et supportés par les agents économiques
privés.

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L-HISTORIQUE DE LA THEORIE DES SY:STEMES
La théorie des systèmes est en fait tr&s ancienne puisqu’elle remonte à
l’antiquité grecque. Elie a été énoncée dès le VI iéme siécie avant JC. par le
philosophe Héraclite d’Ephèse qui proposait une conception giobaiiste du monde.
Par la suite, Aristote et plus tard Descartes ont propos6 une vision analytique qui
s’est imposée dans le monde occidental.
Néanmoins, si les préceptes d’Aristote et le Discours de la Méthode de
Descartes ont été à la base de spectaculaires et incontestables progrès dans les
domaines techniques, biologiques et économiques, ils sont demeurés insuffisants
pour expliquer et comprendre l’évolution de phénomrlnes complexes au sein de
leur environnement non moins complexe.
C’est pourquoi depuis environ quatre décennies et pour répondre aux
besoins et interrogations nouveaux du monde actuel, les concepts de système et
d’analyse systémique ont été redécouverts et modernisés. D’apres D. DUMND
(1990), les bases du développement de ce nouvel outil. conceptuel sont dus & tinq
grands noms: VON BERTALLANFY (1951), N. WIENER (1948), SHANN0N
(1948), Mc CULLOCH, J.W. FORRESTER (1961). Parmi les domaines scientifiq;ueF
pour lesquels cette approche a été développée par ces auteurs on peut citer 1~.
sciences du comportement, de la communication, de la recherche opérationnelld-
de la gestion des organisations industrielles, la compréhension db

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fonctionnement du cerveau humain, la conception des premiers ordinateurs,
etc.:..
L’étude des systémes pêche, ou l’usage d’une approche systémique pour
traiter de probkmes de pêche, a dejà fait l’objet d’un certain nombre de
contributions scientifiques (CHAMPAGNAT et FONTENEAU, 1977;
ROTHSCHILD, 1971 ; ONUDI, 1987 ; Me GLADE, 1989 ; ALLEN et Mc GLADE
,1987;...). Toutefois jusqu’a présent, cette approche a connu un suc& relatif pour
l’élaboration d’une politique de recherche et d’un cadre opérationnel pour la
gestion des p&hes. En fait, ces approches partaient souvent de la description des
flux physiques et monétaires, h la façon des analyses de filière, de la ressource
jusqu’a l’utilisation finale et ne permettaient pas de situer les contraintes et les
centres de décision ni d’appréhender les inter-relations entre les éléments
constitutifs.
L’approche systeme appliquée aux ressources naturelles concerne différents
domaines tels que l’agriculture, l’élevage, l’acquaculture, les forêts et bien sur la
pêche. De ces systèmes de production seule la pêche exploite une ressource
renouvelable et le plus souvent non appropriée2, pour laquelle l’homme ne peut
avoir aucune action autre que prédatrice. La ressource halieutique apparaît donc,
ni plus ni moins comme un déterminant, parmi tant d’autres, du systeme et ceci
à la différence des autres systemes d’exploitation où la ressource est un facteur de
production approprié susceptible de “forçage” d’origine anthropique.
Une nouvelle formulation du problème des pêches dans les pays du Sud
peut à elle seule induire une démarche d‘action différente.
- Partir de l’idée de développement des pêches pour faire évoluer ce secteur
d’activité postule que l’orientation des flux physiques et monétaires est la grille
d’analyse privilégiée. Ceci explique ainsi les nombreux échecs des
investissements orientés en priorité vers l’outil de production.
2; l'hypothèse de non appropriation de la ressource, souvent présente
dans les moddles d'am&agement des sessources halieutiques doit être
cependant relativisée. L'instauration des ZEE permet d'inclure les
ressources du plateau continental dans le patrimoine national des
Etats côtiers. Par ailleurs il convient kgalement de distinguer droits
de propriété et droits d'usage. L'exploitation d'une ressource non
formellement appropriée peut être régie par des droits d'usage ou

d'accès au sein d"une communauté. Ceci est souvent la règle dans les
zones de pêche estuariennes (CORMIER SA.LEM, 1989; VERDJX?KJX, 1981) ou
continentales (FAY, 1989) d'Afrique de l'Ouest.

- De même privilégier l’optique de l’aménagement des pêches implique
avant tout et entre autres mesures, un contrôle de l’activit6 prédatrice de
l’homme prenant en compte ou non les effets sociaux et t-conomiques induits.
Cette approche se focalise ainsi sur la ressource comme i-lément déterminant de
la dynamique des pêches. Elle reste toutefois pertinente dans certaines
circonstances particulières.
-En revanche se fixer comme finalité, pour un Etat, la contribution des
pêches maritimes à l’économie nationale n’implique pas de hiérarchie a priori
entre les différentes éléments du système des pêches.

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2.-DEFINITIONDUCONCEPT
Pour mieux appréhender l’écart entre l’approche rationaliste cartésienne et
l’approche systémique examinons les principes qui se rattachent à chacune
d’elles:
Approche rationaliste
Approche systémigue
classique
Préceptes:
Preceptes:
-d'évidence
-de pertinence (par rapport
au chercheur)
-reductionniste
-de globalisme (par rapport
(priorité à l'analyse)
à l'environnement du
système)
-causaliste (raisonne-
-téléologiques (recherche
ment linéaire)
du comportement du
système
-d'exhaustivité
-d'aggr&gativité (en vue
d'une représentation
simplificatrice
Il existe une multitude de definitions des syst&mes souvent plus
différentes par la forme que par le contenu.
-Pour Von BERTALLANFY (1951), “Le syst&me est un ensemble d’unités
en inter-relations mutuelles”;

8
-Pour SAUSSURE, “le systeme est une totalit9 organisée faite d’éléments
solidaires ne pouvant être définis que les uns par rapport aux autres en fonction
de leur place dans cette totalité”;
-Pour BUNGE (1983), “Un systtime est un objet complexe dont les parties
ou composantes sont liées de telle façon que l’objet se comporte, à certains égards,
comme une unité et non par comme la simple réunion de ses éléments”;:
-Pour ROSNAY (1975), “Un systéme est une ensemble d’éléments en
interaction dynamique organisés en fonction d’un but”;
etc...
Toutes ces définitions sont voisines dans la mesure oti elles mettent
l’accent sur quatre concepts fondamentaux qui sont:
- L’interaction des éléments;
- L’organisation;
- La globalité;
- La complexité.

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3,4ES CONCEPTS FONDAMENTAUX DE L’ANALYSE SYSTEMIQUE
3.1~ L‘interaction
3XbRelation récimoaue
La simple action causale directe et univoque n’est pas obligatoirement la
régle. Les relations entre éléments peuvent aussi être réciproques.
Soient deux éléments A et B du système:
On n’aura pas seulement:
A
->B
Mais aussi éventuellement:
Exemple 1:
soient:
A = abondançe de la ressource
B = effort de pêche
On a obligatoirement : A-B, car l’abondance initiale va
conditionner le déoeloppemenf de l*effort de pêche.
Mais on a aussi B---e A, car l’abondance de la ressource diminue
lorsque 1 feffort de pêche augtnen te.

10
D’où:
Exemple 2:
soient:

A = profit à l’année t dans la pêche;
B = investissement durant l’année t-+1;
L’investissement (B) est directement lié au profit de l’année précéciente (AI
donc:
,
A
>B
L’investissement dans la pêche (B) conditionne l%volution de l’efiort de
pêche total qui a son tour va influer sur les profits de la période suivante, d’où:
3X?.- Les relations de rétroaction uositive op négative
Si la relation de B sur A est amplificatrice ou parlera de rétroac ii ,x:.
positive.
En revanche, si cette action est compensatrice ou régulatrice on parlera $3~
rétroaction négative.
Exemples:
-Les pêcheurs , face à une baisse des prix du poisson, réagiront par ÏWW

limitation des captures ultérieures , d’où rétroaction négative.
-En revanche, face à. une situation de sutpkhe mal diagnostiqC ,+.c
agents économiques répondent à la baisse des résultats économiques ~CV 1;~
augmentation de l’eflort de pêche, d’où rétroaction positive.
3.X.3.-Les relations indirectes
Elles supposent que la relation passe par divers éléments intermédiakar
avant de pleinement produire son effet.

D’où :
Exemple 2:
SOit?nt:
A = profit ri l’année t aans la pêche;
B = investissement durant l’année t-+1;
L’investissement CB) est directement l@ au profit de 1 ‘année pré&dente (A)
donc:

A
>B
L’investissement dans la pêche (B) conditionne l’évolution de l’effort de
pêche total qui a son tour va influer sur les profits de la période suivante, d’où:
3.1.2.- Les relations de rétroaction positive ou népafive
Si la relation de B sur A est amplificatrice ou parlera de rétroaction
positive.
En revanche, si cette action est compensatrice ou régulatrice on paxlera de
rétroaction négative.
Exemples:
-Les pêcheurs ,
face a une baisse des prix du poisson, réagiront par une

limitation des captures ultérieures, a’06 rétroaction négative.
-En revanche, face li une situation de surpêche mal diagnostiquée, les
agents économiques répondent à la baisse des résultats économiques par une
augmentation de 1’efkor-t de pêche, d’où rétroaction positive.
3.1.3.-Les relations indirectes
Elles supposent que la relation passe par divers éléments intermédiaires
avant de pleinement produire son effet.

1 2
Soit:
A
>
B
>
c
Exemple: A la suite d’e’vénements géopolitiques, l’engorgement du
marché mondial entraîne une chute du prix du soja aux Etats-Unis. Celle-ci se
répercute sur le prix du poulet d’élevage, d’où une haus,se de la consommation
de poulet au détriment de la demande de thon en conserve qui s’adresse à la
même clientèle. La baisse de la demande de’thon aux Etats Unis entraîne à son
tour une forte baisse d’activité dans les consenteries des ,pays producteurs et une

crise de la pêche thonière à l’échelle internationale.
Plus récemment l’embargo sur les importations de conserves de thon
provenant d’un pays ne respectant pas les mesures de sauvegarde des
mammifères marins capturés accessoirement par les senneurs a conduit ce pays
producteurs à écouler ses stocks de conserve à bas prix sur les march& encore
accessibles. D’où une nouvelle crise thonière dans certains pays du Sud.

On parlera ainsi de rétroaction indirecte lorsque la relation passe par divers
éléments intermédiaires.
Exemple:
Soient:
A : l’effort de pêche;
B : le volume des captures;
c: la santé économique du secteur des pêches.
La rétroaction entre effort de pêche et santé économique du secteur prend
la forme:
4
>
B
i
Toutes ces formes de relations (directes, indirectes, de rétroaction) pwvens
ou non mettre en oeuvre des délais d’ajustement et de réaction.
Exemple: la réaction de l’investissement au profit est variable selos le+
technologies à mettre en oeuvre ainsi que selon le volume et la disponibil,i@ &
capital à investir.

13
Par contre le relation et les interactions entre volume débarqué et prix au
producteurs s’exprime &éralement dans un délai très court dans les pêcheries
artisanales.
Inversement, la mise en place de processus décisionnels comme la
&islation ou la conception et l’introduction de nouvelles technologies suppose
des délais beaucoup plus longs qui peuvent durant ce laps de temps introduire
des dés&quiEbres dans le système.

Nous voyons donc qu’il est capital do tenir compte des délais dans toute
analyse des inter-relations entre éléments.
3.2.- La totalité.
Un systeme est composé d’éléments mais cela ne veut pas dire qu’il est
une somme d’éléments (DURAND, 1990). Un systeme est donc un tout non
réductible à ses parties (Von BERTALLANFY). Ce tout implique l’apparition de
qualités émergentes ou résilientes que ne possédent pas les parties considérées
individuellement. Ces qualités conditionnent donc la réaction du système aux
perturbations provenant de son environnement. S’il évolue vers un nouvel état
on parlera alors d’émergence. Par contre s’il maintient son état il y a résilience.
3.37 L’omanisation.
Par définition un système a une organisation hiérarchique: les différents
éléments sont donc ordonnés selon certaines relations qui donne au système sa
spécificité.
Deux aspects doivent être envisagés:
3.3.1~ Drpianisation structurelle:
Quatre composantes doivent être distinguées:
a.-La frontière
La fronti&re du systeme selon les échelles que l’on se fixe, le sépare de son
environnement. Elle sera plus ou moins perméable, selon le nombre d’éléments

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communs partagés avec d’autres systèmes. Cette perméabilité a comme corollaire
que le systeme peut être soumis a des perturbations extérieures.
-Les systèmes pêche ou plus généralement tous les systemes sociaux ,>t
économiques sont par nature trés perméables.
Ainsi, on ne peut pas comprendre la dynamique du secteur des p&*.+~
indépendamment des autres secteurs de l’konomie nationale qui constitue W,FQ
environnement économique.
Cette frontiere n’est pas seulement la limite théorique du systeme mais
surtout une interface, c’est B dire un lieu #$Change entre systèmes différents ;:.‘e
concept est fondamental car on reconnaît désormais que I’evolution des systèmes
vers d’autres états ou bien leur capacité d’équilibre dynamique suppose
l’existence d’échanges avec d’autres systemes.
Exemples:
-La relation avec le marché mondial permet l’accès à de nouv~r,~ ;IY

débouchés ainsi que des apports de technologie qui sont des facteurs reconnm cde
l’évolution des pêches piroguières af+icaines au cours des décennies passées.

-Les relations de conflitsfcomplémentarités entre pêche artisan;?b ?t
tourisme explique que tout aménagement du littoral pour l’une de ces act+tês
prenne en compte les conséquences qu’il aura sur l’autre. Les régies d’utilisation
du littoral ne peuvent être propres à chaque activité.
b.-Les éléments
Ce sont les unités élémentaires constitutives du systemes.
Exempies: les pêcheurs, les unités de pêche, le marché, les poissons et%-
c.-Un réseau de transport et de communicati.on
Il véhicule des matieres, de l’argent, de l’énergie ou des informations. WK <~t~b:
représenté par des liaisons entre éléments.

15
d.-Les réservoirs
C’est là que sont stockés des mati&res, de l’énergie, de l’information ou de
l’argent.
Exemples: la disponibilité en capital, la ressource, la connaissance des
pêcheurs sur l’écosystème, les stocks de matières premières.
3.3.2.-Qrganisation fonctionnelle.
D’un point de vue fonctionnel, un syst&me se caractérise par quatre
spécificités:
a.-Les flux
Il sont constitués de matieres, énergie, argent, informations, etc..., qui
circulent dans les réseaux et transitent par les réservoirs.
Exemples: relations commerciales, réseaux trophiques, transfert de
connaissance et de technologie.
b.-Les centres de décision
Ils transforment les informations recues en actions et agissent donc comme
une vanne sur les débits des differents flux.
Exemples: les pêcheurs, les firmes, l’administration, les ménages.
c.-Des boucles de rétroaction
Elles permettent d’informer les centres de décision sur l’holution du
système pour éventuellement déclencher le processus décisionnel.

d.-Les délais
Ce sont des décalages temporels qui affectent les relations de causalité ainsi
que les réactions des centres de décision. Ils peuvent jouer un r8le tampon et
permettre ou inhiber les ajustements nécessaires à l’équilibre du système..
Exemples:
-Durée de rétablissement d’un stock soumis ri une surpêche intense,
réaction des pêcheurs à l’introduction d’une innovation technologique.
-D&ais de réaction de l’effort de pêche à une augmentation des coûts
d’exploitation.
-Délais de mise en oeuvre des décisions d’aménagement qui peuvent
inhiber les possibilités de rétroaction négative lorsque les fluctuations des
pêcheries sont liées à l’abondance de ressources instables à court terme ( petits
pélagiques côtiers par exemple). L’inertie du dispositif d’àménagement (délais de
réaction, de décision et de mise en oeuvre des politiques) peut alors conduire à
un cycle de l’effort de pêche “déphasé” de celui de la ressource.


17
4.0L’APPLICATION DE L’APPROCHE SYSTJZMIQUE AUX PECHES
AFRICAINES
Avant de presenter un exemple de “système pêche” dans le contexte des
pays africains, nous rappelerons tout d’abord quels sont les principaux centres de
décisions en présence et quels sont les objectifs qu’ils poursuivent. Les centres de
décision retenus sont au nombre de cinq: l’Etat, les firmes, les groupes Sociaux# les
ménages, les individus, l’extérieur. Cette liste ne prétend pas être exhaustive
d’autres centres de décision peuvent identifiés selon les échelles et les angles
d’analyse retenus.
4.1.- CENTRES DE DECISIONS m OB~E~FS POURSUIVIS
4.1.1.- L’Etat
Tout d’abord qu’entend-t-on par Etat ? Différentes définitions nous sont
proposées par les disciplines concernées par la notion d’Etat. Pour les économistes
qui abordent la question sous l’angle de la comptabilité nationale (qui est elle-
même une présentation macro-économique sys témique), ‘TE ta t est constitué de
l’ensemble des administrations publiques nationales à compétence générale”
(BERNARD et COLLI, 1975). D’un point de vue juridique c’est une personne
morale territoriale de droit public, titulaire de la souveraineté interne et
internationale et de la contrainte institutionnalisée. D’un point de vue plus
empirique, il s’agit des éléments centraux de l’administration, de l’ensemble des
pouvoirs publics par opposition aux citoyens, aux divers groupes sociaux etc...
Si l’on s’intéresse aux fonctions remplies par l’Etat, pertinentes du point de
vue de notre exposé, on distinguera deux conceptions contrastées de 1’Etat:
-1’Etat “Providence“ qui intervient vigoureusement dans l’économie
(planification, politique économique générale, sectorielle, monétaire et
financi&re actives) pour orienter les évolutions, “corriger les déséquilibres” vers
lesquels ne tendent pas spontanément les marchés. Issue de la “révolution
keynésienne“ des années trente cette conception prévaut dans les pays africains
ou les enjeux du développement plaident en faveur de l’interventionnisme.
1’Etat “Gendarme” dont les pouvoirs économiques sont limités au
minimum conformément aux enseignements de l’économie classique qui croie à

18.
la convergence des intérêts particuliers vers l’intérêt général. En conséquence, les
compétences de l’Etat doivent être restreintes à. la défense de la souveraineté, à la
police et a la justice. Cette conception de 1’Etat revient à la mode avec
l’affirmation d’un nouveau discours libéral appuyé par certaines institutions
internationales.
Qu’en est-il de ces deux conceptions face au secteur de la pêche ? La
spécificité des pêches explique cependant que, même pour les partisans de
l’économie libérale, l’intervention de 1’Etat soit légitime. En effet, le caractère le
plus souvent non approprié et sauvage de ,la ressource serait à l’origine d’une
concurrence “non optimale” entre producteurs qui conduit au gaspillage de la
ressource (sur-pêche biologique) et des autres facteurs de production3 (sur-pêche
économique). L’Etat se doit donc d’intervenir pour contrer la dynamique des
pêcheries vers la surpêche. Le second argument en faveur de l’action de 1’Etat
dans les pêches des pays africains tient aux arguments développés par les
partisans de la théorie de lu modernisafion. Les pays en développement seraient
caractérisés par des structures internes peu propices à la diffusion du progres
technologique et de formes organisationnelles efficientes. L’Etat aurait donc
comme rôle d’initier les dynamiques de progrès économique qui remettront en
cause les “structures traditionnelles”: investissement direct dans de grands
projets industrialistes au lendemain des indépendances, puis projets visani ?A
introduire de nouvelles technologies (moteurs, engins de pêche), améliorer 1~s
circuits commerciaux, “encadrer” pêcheurs et transformateurs au sein c-Je
coopératives, de “groupements d’intérêt économique”..
D’un point de vue systémique, on peut dire que 1’Etat est un centre de
décision composé de diverses institutions (ministeres politiques et techniql!cs,
instituts de recherche, entreprises publiques) qui poursuivent des ob@t-$sp ’ T t
une certaine reprtfsentation de la complexité des problèmes à résoudre, -t
disposent d’un certain nombre d’outils d’intervention pour cela.
Les objectifs de la gestion des pêches ont fait I’lobjet d’exposés da.~:
3,:
nombreux livres et articles scientifiques. A. l’examen, il apparaît que Pei -1;
différences significatives peuvent être observées.
3 Le plus souvent la sur-pêche économique est considérée comme ,i.
gaspillage de capital: on pêche "peu de poisson avec trop de capitc; Y
Si cette constatation est correcte pour les technologies 'capi.':a.;
using" des p&cheries du Nord elle peut Btre reconsidérée pou.r les Y?:
où les technologies "artisanales* sont plutôt
"labor using". La
sur-pêche
économique conduirait ici plutdt à un
"gaspillage de
travail".
Cependant,
cette dernière proposition
est parPsis
difficilement acceptable en raison du CO~I~ d'opportunité faible de la
main d'oeuvre dans ces pays où sévi un sous emploi chron.ique.

19
LAWSON (1984), distingue trois grands objectifs pour la gestion et le
développement des péches:
-Gestion de la ressource en poisson;
-Satisfaire les besoins nationaux en poisson;
-Développer
les
pQcheries
pour
atteindre
les
objectifs
socio et macro
économiques.nationaux
D’où la définition de 11 objectifs secondaires:
l- Augmentation de la proUuction;
2- Croissance du revenu des pêcheurs;
3-
Amélioration de l'empl'oi;
4-
Développement
des exportations;
5- Amélioration du statut économique des pêcheurs;
6-
Réduire l'exode rural et améliorer la répartition
spatiale des activités économiques;
7-
Améliorer les techniques de pêche et développer
la pêche hauturière;
8-
Améliorer l'encadrement des pêcheurs
(coopératives);
9-
Développer l'industrie de transformation;
lO-Développer la commercialisation intérieure et
réduire le prix payé par le consommateur;
Il-S'associer au sein de "joint venture"
pour acquérir des compétences de nature
technique et en gestion.
MAC GLADE (1989) conçoit un “cadre intégré d‘évaluation de la gestion
des pêches” sensé poser une série de questions pour examiner l’importance
relative de la complexité du systeme et des structures institutionnelles dans le
succès de la gestion des pkhes.
Ce SUC&S est mesuré à travers des objectifs de gestion regroupés ici
également en trois grandes catégories:
1. Efficacité économique et bien-être social:
-Accroître la rente 6COnOIhp.Z;
-Rationaliser
l'industrie;
-Augmenter la prise par unité d'effort;
-Stabiliser les revenus;
-Equité d a n s
l'emploi et la distribution des
revenus;
-AmBliorer le fonctionnement des marchés;
-Conflits d'horizons temporels et taux

: 20..
d'actualisation (court terme vs moyen et
long terme);
-Impact macro-économique et
sectoriel
sur la
gestion des pêches;
-Stabilité communautaire et
familiale;
-Satisfaction des besoins essentiels;
-Capacité B maintenir l'emploi des jeunes;
2. Résolution des conflits:
-Identification des
conflit6;
type, intensité, , fréquence et durée des
conflits
compétition pour l'accès au marche et à la
ressource.
-Conflits de propriété et de droits d'usage;
-Conflits et impacts sur d'autres secteurs;
d'activité;
-Conflits de propriéte et de droits d'usage.
3.Conservation:
-Productivité de la ressource;
-Risque d'effondrement de la
ressource(intensité,
fréquence, durée) ;
-Effets de la population sur le recrutement de
la ressource, les taux de survie;
-Aspects s a n i t a i r e s ( q u a l i t é d e 1 ‘ e a u ,
contamination);
Un rapide examen de ces listes d'objectifs montrent qu'une Strat&$e "tous
azimuts" semble souvent proposée, plutôt qu’un cadre logique permettarIt de
définir des priorités dans les choix. Ainsi nombre Id’objectifs apparansjgsent
conflictuels, tels que:
-Satisfaction du marché local et promotion des exportations;
-Développement des pêches industrielles (a fort coefficient capitalisti:cmeI
et promotion de l’emploi;
-Gestion de la ressource et investissement dans la pêche, inldépen.darmraent
du taux d’exploitation de la ressource;
-etc...
Pris ensemble, ces objectifs tiennent plus de la déclaration d’intention ctun:
de propositions pouvant deboucher sur de réels choix stratégiques..
Il est indispensable de procéder à une hierarchisation des priorités que
seule permet une étude diagnostic tenant compte de la situa.tion réells des

21
pêcheries (état de la ressource, situation économique des firmes et des marchés,
aspects sociaux).
Cette hiérarchisation doit également être précisée selon les diff&entes
Etchelles de temps: court, moyen et long terme. Si en théorie l’Etat est plutôt censé
privil@er les intér&s â moyen et long terme (par opposition aux firmes qui
apprkcient les r&ultats de leur dkision à court terme), la rlralité montre que les
décideurs publics sont 6galement souvent encouragé à privilégier le court terme:
-Pour des raisons d’urgence politique;
-En raison du contexte économiqtie difficile (crise de l’endettement
extérieur, des finances publiques, contexte de “désengagement économique” de
1’Etat).
-En raison du risque 1% à la nécessité d’afficher des choix politiques dans le
long terme, affichage le plus souvent masqué par des arguments d‘ordre
technique dans le court et le moyen terme.
Agir dans le long terme suppose un choix entre gains actuels et bien-être
des générations futures. Toute décision implique des transferts inter-
générationnels implicites qui doivent être reconnus.
Face à ce problème d’échéance, il est indispensable de prendre du recul par
rapport aux objectifs particuliers de la gestion des pêches pour replacer la
problématique de ce secteur dans celle plus générale du développement et de la
croissance économique nationale.
4.1.X- Les firmes
Par firme nous entendons une unité économique organisée pour la mise
en oeuvre d‘un ensemble de facteurs de production (travail, capital), en vue de
produire des biens et services pour le marché. A ce titre elles exercent des
fonctions économiques de base: production (biens et services) et investissement.
Ce terme recouvre donc un vaste éventail d’unités industrielles ou
artisanales de production, de transformation et de commercialisation (entreprises
d’exportation, mareyeurs, micro-mareyeurs, détaillants). Le principal élément
commun est la nature marchande de leur activité. Pour le reste, il s’agit d’un
ensemble hétérogene tant pour la technologie mise en oeuvre (niveau et nature
du capital technique, capital par tête) que pour les formes d’organisation
économiques et sociales (rapports de production) aux sein desquelles s’exercent
les activités de la firme: entreprises capitalistes avec séparation du travail et de la
propriété du capital, entreprises artisanales, etc...

22.-
L’analyse économique traditionnelle considere le profit comme
motivation Premiere de la firme. Ceci est en grande partie justifié pour les
entreprises du secteur industriel, encore que d’autres objectifs aient été proposés:
recherche du pouvoir économique a travers la maîtrise d’un marché ou d’une
fili&e par exemple.
Pour les firmes artisanales la recherche de gains monétaires n’est qu’un
objectif parmi d’autres. Il faut également noter la recherche de la sécurit6
alimentaire pour les unités de production familiales, de la pérennité de l’activite~
etc...
Enfii, la recherche du profit maximal’est un objectif qui peut être relativise
en situation de risque et d’incertitude comme dans la pêche. Les firmes peuvent
alors être guidées par la recherche du risque minimal pour un niveau de gain
acceptable, ou opérer un compromis permanent le long d’un cheminement entw
espérance de gain et risque. La minimisation des risques serait même, pour
certains auteurs, l’une des caractéristiques du secteur dit informel.
4.1.3.-.Les f;IrouDes
.
sociau x (communautés, ethnies, groupes
domestiques, groupes de pression, etc...)
Par groupes sociaux on entend l’ensemble des structures où se regroupen!.
des individus sur la base de phénomènes identitaires (ethnies, lignages, Clézio
d’intérêt économiques communs (syndicats, organisations professionne%lesJ ou
d’affinité résidentielle (ménages).
Certains groupes sociaux (syndicats, groupes de pression, organismes
patronaux) poursuivent essentiellement des objectifs économiques grace à leur
pouvoir de négociation aupres des autres partenaires sociaux, de l’.Rat, ou
d’entreprises : négociation de conventions collectives pour la pêche industrklle,
obtention de conditions préférentielles d’accès au crédit, etc... Ils jouent un S~8le
croissant au sein ou auprès des structures formelles Ide l’économie: indwtrie,
administrations etc...
D’autres groupes, comme les ethnies, ne peuvent être seulement assimxilec
à des groupes poursuivant des objectifs strictemeru économiques. Ils ter ,hen
avant tout à affirmer leur place et ieur statut et ceux de leurs membres au se’jn de
la société globale et d’autre part ZJ assurer leur reproduction et leur coharence
interne face à l’existence possible de rapports antagonistes entre sou.s-élércnents
(rapports AînWCadets, émergence de classes sociales, ordres et castes).

23
Ce sont les groupes composés d’individus généralement liés par le sang ou
par le mariage et vivant ensemble. Ils poursuivent essentiellement un objectif de
satisfaction des besoins matériels c‘est à dire de consommation. Celle-ci peut être
satisfaite partiellement à travers l’autoconsommation prélevée sur le produit
d’une unité de production rattachée au ménage. Ceci est souvent la règle pour les
rmit& de pêche artisanale articulées autour d’un noyau familial. Dans le cas de la
production domestique et même de la petit& production marchande il n’y a pas
séparation formelle entre le ménage et l’unité de production. Ainsi les fonctions
economiques des ménages en Afrique ne se limitent pas, comme dans les pays du
Nord, aux seules fonctions d’épargne et de consommation.
4.1.5.- Les infervenants “extérieurs”: baiI1eu.m de fonds, firmes trans-
nationales....
Il s’agit des acteurs non résidents (au sens de la comptabilité nationale) qui,
en tant qu’acteurs et décideurs, agissent sur la dynamique du syst&me pêche,
Entrent dans cette catégorie:
-Les firmes trans-nationales (armements étrangers, sociétés de
transformation) dont l’objectif ultime est de maximiser les profits rapatria’bles ou
bien de réaliser le maximum de valeur ajoutée à l’extérieur du pays d’accueil.
Pour cela elles procèdent à des investissements dans des filiales locales ou bien
dans le cadre de “joint ventures”. Contrairement à une croyance bien établie, leur
action ne se limite à la seule composante industrielle du secteur des pêches, bien
que cette dernière attire l’essentiel de leurs apports de capitaux. Elles peuvent
également, par de biais de stratégies verticales d’intégration de filières, influer sur
les structures et le dynamique de la pêche artisanale. Il s’agit alors le plus souvent
de produits d‘exportation garantissant un taux de valeur ajoutée élevée aux
stades de la transformation et du négoce contrôlées par les firmes trans-nationales
(ctsphalopodes, crevettes).
-Les bailleurs de fonds: publics (bilatéraux et multilatéraux), privés
(banques commerciales). Pour les premiers l’objectif affiché est de contribuer au
développement en déserrant la contrainte du financement. Des objectifs
implicites ne peuvent &re cependant ignorés: politiques, commerciaux (aide liée).
Pour les seconds l’objectif recherché est évidemment le profit a travers la
rentabilité financike des placements et des capitaux pr&és.
-Les ONG

. 24
-Les agences de coopération et de recherche étrangères
4.1.6..Les individus,
Pour l’approche konomique classique, l’individu considéré soit sous
l’angle de l’activité de production ou bien sous celles de la consommation et de
l’épargne recherche à maximiser son utilité c’est B dire la satisfaction de ces
besoins égoïstes. D’un point de vue plus systhmique deux motivations
essentielles semblent devoir être retenues; d’une part un souci d’affirmation
individuelle (maintien et amélioration de son statut économique et social),
d’autre part la conscience d’appartenir à un (des) groupe(s) social (classe, ethnie,
communauté, nation) dont il fait siens les intérêts. Le degré d’autonomie
individuel (c’est à dire la priorité accordée a la dimension individuelle sur la
dimension collective) est souvent d’autant plus limité que l’on se situe dans un
contexte “traditionnel” oh le respect des obligations et des hiérarchies sociales est
une condition préalable A la reconnaissance sociale de l’individu.
4.2..Exemple d’analyse d’un svstème t+che à l’échelle des
décideurs uublics
Dans l’exemple qui va suivre, nous allons décrire un “système pêche”‘ dan:;
l’optique des décideurs publics, de l’administration. D’autres angles d’analyse
auraient pu tout aussi bien être choisis: ceux du pêcheur individuel, de la firme
industrielle, de l’unité de pêche artisanale, etc...
Privilégier l’optique d’un agent dans la présentation du système impIiquç’
en conséquence une démarche finalisée. Il s’agit de déterminer quelles son! leo
catégories pertinentes, du point de vue retenue, susceptibles de décriw les
composantes du système. Ceci suppose également d’identifier la problématique
privilégiée par l’agent dans sa perception de la dynamique du système:
-Problématique du profit pour la firme;
-Problématique de la reproduction sociale pour les groupes sociaux,
-etc...
Pour les décideurs publics, nous partirons d’une question très généralic. afig
1): quels sont les déterminants de la contribution du système pêche à l’économie
nationale ?. Un certains nombre de déterminants premiers sont ainsi identifiés,-
que l’on essayera de mieux analyser dans las paragraphes suivants, soit:
-Le marché;

25
-La disponibilité en capital;
-Le potentiel de production;
-Le niveau et la productivité de la force de travail;
-La CapacM de gestion.
L’ordre dans lequel ils sont présentés ne doit nullement laisser présumer
d’une quelconque hiérarchie pr#alable entre eux, chacun pouvant présenter une
contrainte majeure du systeme, ou bien être un élément moteur de la dynamique
des pêches.
Dans un premier temps nous ignorerons les liaisons entre ces
déterminants premiers que nous aborderons par la suite.
Par contribution A l’économie nationale nous entendons la participation
du secteur des pêches (au sens large) aux objectifs généraux de la politique
économique nationale, c’est a dire:
-Contribution aux agrégats de la comptabilité nationale par la création de
valeur ajoutée directe (excédent du chiffre d’affaire du secteur pêche sur les
consommations intermédiaires et l’amortîssement du capital) et indirecte (valeur
ajoutée nette générée par les relations d’achat et de vente inter-sectorielles) ;
-Contribution à l’équilibre extérieur: exportations du secteur moins ses
importations directes et indirectes ;
-Création directe et indirecte d’emplois ;
-Approvisionnement intérieur en produits de la mer ;
Nous considérerons dl?s lors que les autres objectifs traditionnellement
affichés (gestion de la ressource, diffusion du progrès technique, etc...)
apparaissent dés lors plut&t comme des moyens que comme des fins.
L’arbitrage entre les objectifs retenus relève du politique et non pas de la
recherche. Celle-ci peut cependant éclairer ces choix politiques par le biais de
scénarios utilisant des méthodes multi-critères oh la pondération des objectifs est
laissée au choix des d&ideurs politiques dans un processus it6ratif (ROY, 1985).

FIGURE 1.-OBJECTIFS DU SYSTEME PÉCHE A L’ECHELLE DES DECIDEURS
PUBLICS.
--
Potentiel
Disponibilitf2 e t
de
Productivité
Production
de la
national
main d’oeuvre
1
- - -
<-w.-eu.----------------.w-------INj-/=R ACTIONS ET RETRO-ACfIONS.-----------------~~
------s-m>
nb:
l e s r e l a t i o n s h o r i z o n t a l e s e n t r e d é t e r m i n a n t s o n t é t é v o l o n t a i r e m e n t
omi ses.

26
4.X?.-Les déterminants du système
a.-La disponibilité en capital.
Des facteurs contraignants le système pêche, la disponibilité en capital est
souvent citée parmi ceux posant les plus grandes difficultés de maîtrise aux
décideurs publics. La preuve en est le recours permanent au apports étrangers de
capitaux publics ou privés comme source d’investissement, malgré la situation
de dépendance financière qu’ils impliquent. Ainsi en 1983,50 % des fonds publics
alloués au développement des pêches en Afrique de l’Ouest étaient d’origine
étrangère (ROBINSON et LAWSON, 1986).
Au niveau national, nous distinguerons deux sources principales de
financement:
Le financement public (sous forme d’aide à l’investissement ou
d’investissement direct). Le volume et les conditions de ces financements seront
fonction:
- De la politique financière de I’Eta t (politique budgétaire), qui déterminera
I’enveloppe globale des crédits disponibles pour le secteur.
- Des choix d’affectation de ses crédits (entre pêche artisanale et industrielle
par exemple) qui releve du Ministère du Plan et de celui en charge du secteur
-Des conditions de crédit pour l’aide à l’investissement fonction des choix
de politique économique globale ou sectorielle (taux d’intérêt, durée de
remboursement).
-De l’existence et de l’efficacité d’institutions publiques de crédit prenant
en compte la spécificité des activités halieutiques: crédit maritime, banques de
développement, caisse nationale de crédit agricole. La contribution effective de
ses institutions au financement de la pêche sera contrainte par la capacité de
remboursement des emprunteurs et par les garanties qu’ils peuvent fournir à
leurs créanciers.
Le financement privé local peut provenir du systéme bancaires, de
l’autofinancement des firmes et des pêcheurs, du crédit informel obtenu auprès
des commerçants ou bien d’institutions originales de collecte de l’épargne telles
que les tontines (Anonyme 1990).
L’autofinancement est evidemment fonction de la rentabilité du capital
déja investi ainsi que l’espérance des gains attendus des investissements futurs.

27
La contribution du secteur bancaire privé au financement du secteur
dépend des contraintes imposées par 1’Etat à la distribution des crédits à
l’économie (taux d’escompte, réserves obligatoires, encadrement du crédit) ainsi
que de la capacité du secteur privé à rembourser les emprunts et fournir des
garanties.
Pour les formes de pêche artisanale l’importance des formes de
financement “informel” doit être rappelee. Le r61e des commerçants dans le
financement des unités de pêche artisanale, dont les conditions sont souvent
appréciées de façon différenciée, est majeur (Anonyme, 1990; MAROT et al, 1991;
WEIGEL, 1987). Les formes de crédit informels peuvent bien sûr être guidées par
la recherche de gains financiers (a travers des taux parfois usuraires) mais
peuvent aussi correspondre à des stratégies d’intégration verticale de la filiere
(CI-IABOUD, 1983).
Les apports extérieurs de capitaux, dont on a déjà souligné le rôle majeur,
peuvent provenir du secteur privé (sous forme d’investissements directs ou de
prises de participation dans des entreprises locales) ou bien d’organismes de
financements publics.
Les apports de financement privés, dont l’offre dépend de la renta%Pllité
espérée du capital, subissent également des con.traintes juridiques et économiq~~es
(limites à la participation étrangère au capital des entreprises, degré de prio?*!té
accordé aux nationaux dans l’exploitation des ressources halieutiques, fiscalité)
Les apports publics de capital sont fonction des Pré!férences des bailleurs >de
fonds (objectifs politiques) et de leur degré de convergence avec les objectifs
nationaux de développement du secteur. Leurs volume et conditions sont
directement influencée par la capacité de remboursement de l’eecno~~~ie
nationale.
Les apports étrangers sont souvent supérieurs aux: apports nationabw &+ns
les budgets d’investissement du secteur de la pêche. Ils souvent IY&- h nes
fournitures d’équipement (moteurs hors bord, etc...) et donc générateurs d’ We
double dépendance, technologique et financière.
L’offre globale de capital pour le secteur de la pêche seni: le
particulièrement contrainte par le risque et l’incertitude caractéristiques .!u
secteur halieutique. Ceci impose, notamment pour les crédits d’origine Pr-9 ,r+e,
l’existence d’une prime de risque et donc de taux d’intérêt élevés, ainsi que ; w
des conditions de remboursement et de garantie plus &-astiques que pour d’aL#ces
secteurs.

Une capacite de financement théoriquement satisfaisante ne peut
cependant être considérée comme condition suffisante de réussite d’une. politique
des pêches. Son efficacite est évidemment contrainte par la capacité d’absorption
du systeme pêche.
Le concept de capacité d’absorption définie comme “le maximum
d’investissement utile“ a été développé dans de la théorie du développement
économique (GUILLAUMONT, 1971). Il est particuliérement adapté au cas des
pêches pour lesquelles il n’existe pas de relation automatique entre
investissement et progrès économique. Dans ce se secteur, la capacité d’absorption
est déterminee en effet par un ensemble de trois facteurs:
-Le taux d’exploitation biologique de la ressource: au dela d’un certain seuil
déterminé par des parametres biologïques (fécondité, croissance, mortalité
naturelle) la productivité de l‘ïnvestissement dans les pêches devient nulle voir
négative ;
:
-Le marché: toute augmentation de capture permisse par l’investissement ,
1
ne se traduit pas toujours par une hausse proportionnelle des revenus. La
flexibilité des prix par rapport à l’offre peut, dans certaine circonstances, atteindre
une valeur critique pour laquelle une croissance des quantités entraîne une baisse
,
des revenus: il s’agit d’un phénomène classique en agriculture (loi de KING);
-La capacité de gestion publique et privée qui conditionne l’efficience de’la
décision d’investissement (choix et celle de la gestion des projets.

29
F I G U R E Z.--LA D I S P O N I B I L I T E E N C A P I T A L
DISPONIBILITE EN
CAPITAL
<
SOCIALEl4ENT
UTILE
d’exploitation
d’absorption
I
i
Investissements
Investissements
privés
&x-angers
nationaux
Politique
Systhe bancaire
-1 !--’
Aide publique
sectoriel le PA,PI
CrBdi t
Autofinancement
au D&el oppement
t < l
Priv&
Invest.et crejdit
informel
re de 1’Etat
:- gestion ,i:TT.
I-; : +:.::-z 7 ._ .: _ _
_ .: .--. .-... ‘7 i

30
b . -Le marché
Le déterminant marché est le lieu de rencontre de l’offre et de la demande
de produits halieutiques, dont les dynamiques respectives conditionnent
l’évolution des prix, et donc en partie la rémunération des facteurs de production
mis en oeuvre dans le systeme pêche. Il comprend d’une part le marché local qui
vise la satisfaction de la demande intérieure en produits halieutiques. Le second
élément est le marché exterieur dont l’importance est croissante pour les pays
africains. En effet pour certains pays d’Afrique de l’Ouest (comme le Maroc, la
Mauritanie, le Sénégal) les exportations de produits de la mer contribuent de
facon significative aux apports de devises étrangères, tandis que pour d’autres
(comme la Côte d’ivoire, le Nigéria, le Cameroun) les importations constituent
une part importante de l’approvisionnement des consommateurs.
-Le marché local.
Les caractéristiques du marché local dépendent de contraintes matérielles
et économiques qui jouent sur l’offre et la demande en produits halieutiques.
II convient tout d’abord d’identifier les différents facteurs qui
conditionnent le niveau et la nature de I’offre sur le marché national.
-L’accès au marché dépend des infrastructures (routes, sites de
débarquement, marchés) ainsi que de la qualité du produit offert qui doit
correspondre aux goûts des consommateurs locaux. Les infrastructures sont
directement influencées par la disponibilité de capital disponible pour
l’investissement, et par les choix de planification des décideurs publics et privés.
- Le potentiel de production qui conditionnera selon le niveau des ~.‘.(?a, 1 :f
quantité totale disponible a un instant donnée, quelle que soit sa desti-r%:+:,..! ‘~-1
Cette relation est évidemment fonction de l’élasticité prix de l‘offre. La réa *twr
de l’offre aux variations de prix est cependant conditionnée par Be r.au>c
d’exploitation de la ressource. Ainsi, en situation de sur-exploitation biolo@qw
une hausse du prix du poisson peut entraîner une augmentation de l’ef%ort dt
pêche et une baisse des quantités offertes.
-La caoacité de transformation pour valorisation des produits (usLn.::-r; d4
mise en conserves, filetage, plats cuisinés, congélation) qui avec la politQr.2+> CI.~

31
aualite du produit influeront sur l’aspect qualitatif de l’offre de produits
halieutiques.
- Le rapport des prix locaux et des prix internationaux qui influera sur la
destination de la production. Ainsi l’ouverture vers le march4 d’exportation peut
entraîner des détournements de flux significatifs au détriment de l’offre locale
pour les produits dont les prix a l’extkrieur sont plus attractifs (Cas des mérous au
Sénégal).
-Les imDort&ions de Droduifs concurrentiels qui exercent un triple effet:
- Sur les quantités disponibles & court terme sur le marché;
- Sur l’évolution à moyen terme de la production nationale. Dans
certains pays du golfe de Guinée les importations de poisson pelagique congelé
handicapent les possibilités de développement des pêcheries locales en raison de
la pression qu’elles exercent sur les prix.;
-Sur l’évolution des comportements alimentaires en faveur de
produits importés (Ces de la morue salée séchée lar,gement consommée en
Afrique Centrale).
Les importations de produits concurrentiels sont également influencées
par le rapports entres prix locaux et extérieurs précédemment mentionné.
-Les coûts de distribution qui s’additionnent aux autres coûts dans la
determination du prix d’offre sur le marché., Pour les espèces à faible coût de
production, comme les petits pélagiques côtiers, ils peuvent être nettement plus
élevés que les prix à la production (CHABOIJD, 1983). En ce sens l’amélioration
des circuits de distribution peut avoir des effets plus bénéfiques, pour les
consommateurs, que l‘intervention directe au stade de la production.
La demande solvable (c’est à dire qui s’exprime sur le marché) est fonction:
- De la demande potentielle, déterminée par la croissance démographique
et le goût des consommateurs (préférences pour certaines espaces ou pour
certaines formes de transformation) ;
- Du revenu disponible des ménages (en relation avec la conjoncture
macro-économique) et des elasticites prix et revenus de la demande.;
- Du rapport entre le prix du poisson et des autres biens alimentaires qui
lui sont substituables (viande, volaille).

32.3
FIGURE 3.-L.E MARCHE NATIONAL
Demande
solvable
concurrentiels
l
1
Pouvoi r
<
d ’ achat
Prix locaux
/
1
1
I
I
.<,il.-ircr.,,,

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33
-Le marché d’exportation.
Les exportations sont déterminées par la confrontation de l’offre à
exportation et de la demande étrangère.
A côté des facteurs d&ja mentionnés pour l’offre destinée au marche local,
l’offre à l’exportation est soumise à des contraintes supplémentaires d’actes au
marché mondial qui sont de nature différente :
-Le &gre de Drotection des marchés extérieurs c’est à dire l’ensemble des
pratiques tarifaires (droits et taxes 3 l’importation) et non tarifaires (quotas,
critères de salubrité) qui visent à restreindre ou du moins à contr6ler le volume
des importations des pays importateurs ;
-la stratégie de promotion des produits nationaux (“marketing”) et le
pouvoir de négociation sur le marché mondial ;
-Le urix et la qualité des produits nationaux offerts en comparaison de ceux
offerts par la concurrence de pays tiers.
L’évolution de la demande étrangere dépend. des préférences des
consommateurs étrangers et surtout des politiques commerciales des pays
importateurs (taxes à l’importation, protections non tarifaires)
Ainsi, la politique de 1’Etat en matière de marche peut jouer à plusieurs
niveaux décisifs: promotion des exportations par les biais de subventions,
protection du marché local, politique d’investissement d:irecte ou incitative pour
la promotion de l’industrie locale et la construction d’infrastructures,
négociations commerciales internationales.

34
F I G U R E 4 . - L E M A R C H E D ’ E X P O R T A T I O N
EXPORTATIONS
L
Niveau de
Evolution de
l ’ o f f r e 24
la demande
l’exportation
internationaux
-
-
: Protectionnisme
Contraintes
i &tranger
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C o u r s i n t e r n a t . /
commerciales
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35
c.-La capacité de gestion.
elle peut se definir comme l’aptitude d‘un acteur:
- A mettre en oeuvre les décisions qui, en fonction des contraintes
courantes qui s’imposent h lui, sont susceptibles de concourir à la réalisation des
objectifs qui lui sont assignés
- A réagir et B s’adapter aux perturbations qui modifient le contexte dans
lequel il exerce son activité.
,
Dans le cas particulier des pêches, la Capacité de gestion influe en tant que
facteur limitant pour deux acteurs: premiérement les unités privees de
production et distribution, deuxièmement les institutions publiques responsables
du développement et de l’aménagement du secteur.
Les contraintes qui pèsent sur la capacité de gestion de ces différents acteurs
sont évidemment de nature et de portée differentes.
-Pour les décideurs uublics.
La capacité de gestion suppose l’existence:
-D’une capacité d’évaluation diagnostique;
-D’une capacité d’analyse et de formulation des choix;
-D’une capacité d’intervention.
-Capacité d’évaluation diagnostique: pour 1’Etat et ses services spécialisés
(administration des pêches, dispositifs d’intervention et recherche) il. convient
d’avoir une vision adéquate de la situation actuelle et de l’évolution du secteur à
travers des indicateurs. Ceci suppose de disposer de statistiques fiables et
r&uliérement mises a jour sur les aspects suivants: debarquements, effort de
pêche, rendements, prix, emploi, coûts et revenus d.es differentes activités
économiques, situation des marchés. Ces informations doivent à tout moment
permettre d’orienter l’action des pouvoirs publics.
Quels sont les services publics à l’origine de ce flux d’informations
indispensables ?
L’administration des pêches est en théorie responsable de la collecte et de
l’élaboration des statistiques de production, voire de commercialisation. Or on
observe que dans la plupart des pays cette administration n’est pas à même de
remplir cette tâche de façon satisfaisante en raison du manque de moyens et de la

multiplicité des autres responsabilités qui lui confiées (encadrement du secteur,
contrôles divers, arbitrage des conflits etc...). Les organismes de recherche se
voient le plus souvent confiés la production des données de base, parfois les plus
élémentaires, qui viennent ainsi en supplément des tâches spécifiques de la
recherche.
Disposer de statistiques est certes une condition indispensable à toute
planification mais elle n’est pas suffisante pour élaborer une politique des pêches
cohkente. Le diagnostic du secteur, préalable indispensable à la définition de
toute stratégie d’intervention, suppose le traitement et l’analyse des données
pour en tirer une synthèse susceptible d’identifier et de quantifier si possible les
contraintes majeures. Cette phase relève essentiellement de la compétence de la
recherche.
-Capacité d’analvse et de formulation des choix. L’analyse des données est
également une responsabilité de la recherche, bien qu’elle n’en ait pas
l’exclusivité. Cette analyse peut être positive (exempte de jugements de valeur
sur les objectifs poursuivis) ou bien normative c’est à dire orientée selon les
choix de politique sectorielle décidés par l’administration. Elle dépasse la simple
analyse diagnostique dans le sens ou elle explore les scénarios possibles et ne
s’interdit pas des exercices prospectifs.
Cette analyse débouche tres souvent sur des choix déterministes qui font
abstraction de la variabilité des paramètres, source de risque et d’incertitude. Elle
propose alors des solutions qui devraient tendre vers des situations d’équilibre
“optimales” telles que le rendement économique maximal (MEY de la littérature
anglo-saxonne) ou la production maximale équilibrée (MSY).
Elle peut cependant intégrer l’incertitude et le risque. Deux approches sont
envisageables. La première consiste à introduire des éléments stochastiques
censés reproduire la variabilité des paramètres aux sein des modèles utilisés par
les approches déterministes: on cherche alors à maximiser les espérances
mathématiques des mêmes variables objectif (par exemple la rente économique
actualisée). La seconde ne s‘oriente plus vers la recherche de situations optimales
mais mais vise plutbt A produire des scénarios exploratoires oh le comportement
du systéme est simulé dans un univers incertain.
Capacité d’intervention: l’action de l’administration des pêches ne peut
être effective que s’il existe un cadre juridique approprié que les institutions
publiques doivent avoir la capacité d’appliquer et de faire respecter. Elles doit

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37
également disposer d’outils d’intervention CI différentes échelles économiques:
projets, politiques incitatives (subventions, code des investissements),
investissements directs (infrastructures, sociétés d’Etat),? de contrôle de l‘effort de
pêche si nécessaire (licences, taxes, etc...)
Le probleme de la capacite de gestion est ici egalement particulierement
contraignant en raison du caractere spécifique des activités halieutiques..
La cariacité d’évaluation est réduite Dar le risaue et l’incertitude La prise de
décision prend place dans un environnement dominé par le risque et
l’incertitude. Ainsi, a la différence d’autres secteurs de l’économie, il n’y a pas de
relation directe entre la quantité d’intrants utilisés (effort: de pêche individuel) et
la production obtenue.
Cette caractéristique de la pêche à. pour conséquence une gestion
“myopique” qui s’apparente plus à un pilotage fonction de la trésorerie
disponible qu’à une réelle planification de l’activité de la firme. D’où les
difficultés bien connues de renouvellement et d’entretien du capital, génératrices
d’un endettement chronique. Enfin, la capacité de gestion de l’ensemble du
système pêche suppose la participation (ou au moins la consultation) du secteur
privé et de divers groupes sociaux (syndicats patronaux et ouvriers, fédérations de
pêcheurs) dans le processus de décision institutionn.el. Ceci n’est évidemment
possible que si les organisations professionnelles sont réellement représentatives
et non pas l’expression d’intérêts économiques ou politiques particuliers.

FIGURE 5.-LA CAPACITE DE GESTION
Capacité de
gestion pub1 ique
rh
représentativité
des organisations
professionnelles
l
m

39
d.-Disponibilité et productivité de la main d’oeuvre
La productivité en valeur de la main d’oeuvre est, a. côté de celle du capital,
un éiément déterminant de la crt5ation de richesse par le secteur des pêches.
Elle est fonction d’une part du degré de qualification du travail disponible
et d’autre part des modalités et les niveaux de rémun&ation.. Ceux-ci sont
d&erminée par les regles coutumieres en. usage dans la pêche piroguier-e
(systemes de rémunération à la part)4. Pour la pêche industrielle, oh dominent
des systemes mixtes alliant le salariat aux systfimes à la part, elles dépendent du
contexte institutionnel (conventions collectives, code du travail) et les pouvoirs
de négociation respectifs des partenaires sociaux (syndicats, organisations
professionnelles).
La disponibilité de main d’oeuvre qualifiée pour le secteur des pêches
dépend d’une part de l’existence d’une tradition de pêche ( gage de savoir faire et
d’une dynamique interne de la connaissance), de Xa politique de formation
professionnelle et de l’offre globale de main-d’oeuvre d’autre part. Cette dernière
s’explique par la dynamique démographique et par le contexte macro-
économique (notamment le niveau de l’emploi et des rémunérations dans les
autres secteurs) qui influe sur le volume et les conditions des transferts inter
sectoriels de force de travail.
4 Une analyse des différents modes de rémunération à la part a été
proposée par DIAW (19891, PLA!l'TEAW et: IWGENT (1.990).

4 0
FIGURE 6.-DISPONIBILITE ET PRODUCTIVITE
DE LA MAIN D’OEUVRE
DISPONIBILITE ET
PRODUCTIVITE DE
LA MAIN D’OEUVRE
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41
e.-Le potentiel de production
Le choix de “potentiel de production” comme déterminant primaire
mérite quelques explications. En effet, certains s’étonneronl de ne pas voir figurer
à cette place le terme “ressource” car il est généralement admis que pour qu’il y
ait pbche il faut avant tout qu’il y ait du poisson. A notre sens, la ressource
halieutique, si elle est effectivement une condition nécessaire à l’activité pêche,
n’en est pas pour autant une condition suffisante. En effet, cette activité
économique exige, outre la présence d’une ,ressource, des moyens techniques et
des hommes, d’oti par extension des capitaux et des compétences. En d’autres
termes, ce qui intéresse le pêcheur comme l’autorité politique, n’est pas tant de
connaître parfaitement la ressource dans sa globalité, mais surtout d’appréhender
le potentiel qu’il est techniquement et rentablement possible de capturer dans des
candi tions données d’exploitation. Ces dernieres sont déterminées non
seulement par l’état de la ressource mais aussi par un ensemble d’autres facteurs
économiques, techniques, institutionnels et humains.
Le potentiel de production sera donc directement fonction de l’abondance
de la ressource (ZEE et hors ZEE dans le cas d’accords inter-Etats) et de l’effort de
pêche. Ces deux facteurs sont évidemment corrélés par une relation réciproque.
-L’abondance peut varier dans des proportions importantes sous
l’influence de facteurs environnementaux., notamment pour les espèces à
recrutement variable (CURY, 1989 ; ROY, 1990 ). Elle est aussi tribu.taire dans le cas
des stocks partagés, du taux d’exploitation des flottilles dans les pays voisins.
-L’effort de pêche va dépendre d’un certain nombre de facteurs qui
relèvent:
-Soit de l’autorité politique et donc de sa capacité de gestion: politique
conservatoire de la ressource, politique sectorielle pouvant par le biais des aides et
des subventions influer sur le développement des formes d’activité artisanales et
industrielles, la volonté de l’autorité politique à accepter un effort de pêche
étranger dans ses eaux dans le cadre d’accords de pêche.
-Soit de conditions détermintses par les choix du secteur privé en fonction
de l’environnement économique, technique et institutionnel: technologie,
marchés, coQt et disponibilité des intrants (eux-mêmes fonction de la
disponibilité en capital) et de la main d’oeuvre , fiscaJité, subventions, conditions
juridiques d’acc&s à la ressource. En fonction de ces éléments, les O@rateurs du
secteur privé vont décider de leurs choix stratégiques d’exploitation, auxquels ils
associent une rentabilité espérée.

La rentabilité espérée privée, associée aux aux différents choix strat&iques
possibles, guide les décisions privées d’exploitation qui, avec les éléments
relevant des décideurs publics déterminera le niveau de l’effort de pêche.

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4 3
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Fiscalite
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1
( Subventions
1
i

44 ,.
4.2.3Xonclusion
Quels enseignements peut-on tirer de cet exemple de représentation
graphique du systeme pêche a l’échelle de I’Etat.
a.-Aucun déterminant ne peut a lui seul expliquer le fonctionnement et la
dynamique du système pêche. En revanche, chacun peut être une cause de
dysfonctionnement ou de blocage de ce système. En fait les schémas montrent
bien qu’il y a inter-relation complexe entre les déterminants.
b.-A les rôles des differents centres de décisions5 concernés qui sont l’Etat,
ïe privé, l’étranger et les ménages, on comprend mieux que la dynamique de
chacun des déterminants, et a fortiori que celle de l’ensemble du systeme n’est
pas soumise à l’action d’un seul centre de décision mais au contraire est la
résultante de nombreux centres de décision dont les actions interfèrent.
c.- Bien que l’exemple retenu se situe dans le cadre d’une économie de type
libéral, on constate à l’évidence que 1’Etat à travers sa capacité de gestion sur de
multiples facteurs, peut orienter le devenir du secteur et par la même garantir ou
remettre en cause les conditions de sa viabilité économique.
5 Un exercice consistera, pour les participants, à identifier les
centres de décisions ainsi que les réservoirs.


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4 5
5. ANALYSE SYSTEMIQUE: OUTIL D’AfDE A LA DECISION ET OUTIL DE
PROGRAMMATION ET D’ANALYSE SCIENTIFIQUE.
Dans sa conceptualisation l’analyse systémique s’appuie sur un cadre
méthodologique qui fixe une démarche intellectuelle par étapes successives à
partir de l’évocation d’un problème donné:
a.- Définir clairement l’objectif final à atteindre,
b.- En fonction de l’échelle d’appréhension (de I?ndividu a l’Etat), définir
les grandes caractéristiques de l’objet d’étude: frontieres du système, ide,ntification
des composantes majeures.
c.- A partir d’un recensement des connaissances déjà acquises, ou à acquérir
(phase diagnostic), décrire le système: éléments, réseaux, centres de décisions,
réservoirs, etc...
d.- Identifier les questions clés et les disciplines scientifiques qui doivent
être impliquées pour y répondre (QUENSIERE, 1989).
e.- Dresser, hiérarchiser et planifier dans le temps les actions de recherche à
développer en fonction des niveaux de précision souhaités.
En conclusion l’analyse systémique implique donc une démarche
hiérarchisée permettant d’obtenir des résultats utilisables à chaque étape du
processus. Par ailleurs elle mobilise obligatoirement autour d’un objet et d’une
problématique communs un ensemble de disciplines scientifiques.

A la différence des modèles déterministes qui, pour un environnement
donné, proposent des réponses uniques a des problèmes complexes, et permettent
souvent au scientifique de s’affranchir des dimensions politiques de toute
décision, et de se substituer de fait à l’autorité politique, l’approche système
permet de produire différents scénarios possibles en identifiant les consequences
de chacun d’eux. Elle laisse donc au politique la responsabilité de ses choix. Elle
disposent pour cela de différents outils parmi les lesquels la modélisation qui
peut déboucher sur des simulations ou des méthodes de choix multi-critères
(ROY, 1985). Les nouveaux outils comme l’intelligence artificielle qui permettent
de manipuler des objets qualitatifs et de représenter des systemes à acteurs et à
regles multiples trouvent ici tout leur interêt.

47
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ANNEXE
Tableau 1: débarquements, f lotti 1 les et populations de pécheur-s
dans quelques pays d’ Afrique de l’ouest.
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0
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2000
3
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21
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0
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0
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183 600
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56 000
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SOURCES :
l Moyenne
1984-1986 source:
FAO
(1987).-statistiques d e s
pêches, produits, Vo1.65.
Ces
exportations ne
sont
relatives
qu ‘aux débarquements
provenant de la flottil le battant pavillon national, d’où un
montant
pouvant paraître faible par rapport aux débarquements
totaux
d a n s c e r t a i n s p a y s o ù
l e s c a p t u r e s d e s f l o t t e s
étrangères sont très importantes.
Autres données:
Fontana et al, 1989.
Chaboud et Charles Dominique, sous presse.