CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA PI%HE ...
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE
DE LA PI%HE ARTISANALE SUR LA PETITE CÔTE
DESCRIPTION ET ÉTUDE CRITIQUE
!In GERARD
DU SYSTÈME D'ENWÊTE A !?BOUR
ET A JOAL
ARCHIVE
C E N T R E D E R E C H E R C H E S OCÉAN06RAPHIQUES D E D A K A R - T I A R O Y E
+ ONSTITUT S É N É G A L A I S D E R E C H E R C H E S A G R I C O L E S rl,
F E ? R I E ! ? , 1 9 8 5

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA PECHE ARTISANALE
SUR LA PETITE-COTE
D E S C R I P T I O N E T
E T U D E
C R I T I Q U E
D U
S Y S T E M E D'ENQUETE A
M B O U R
ET A
J O A L
Mari ama GERARD *
---
9~ Chercheur au Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye
ISRA, B.P. 2241 DAKAR (Sénégal).

R E M E R C I E M E N T S
Je remercie Monsieur Francis LALOE qui m'a encadrée tout au long de
ce travail ainsi que les techniciens de la Pêche Artisanale en particu-
lier Hibou NDIAYE, Djiby DIOP, Alphonse SAGNA et Thiélème SENE.

,-3
SOMMA 1 RE
INTRODUCTION
1.- DESCRIPTION DE LA PECHE ARTISANALE SUR LA PETITE COTE
1.1. LES POINTS DE DEBARQUEMENT DE LA PETITE COTE ET LEUR
IMPORTANCE
1.2. LA PYSIONOMIE DE LE PECHE ARTISANALE A MBOUR ET A JOAL
1.2.1. Les saisons de pêche
--------------- ----
1.2.2. Les engins de pêche
------ ------- ----
1.2.2.1. Sennes tournaiites coulissantes
1.2.2.2. Filets mai Ilants encerclants
1.2 X.3
.I . Yiennes de plage
1.2.2.4. Filets mai I Ian-l-r dormants
1.'2.2.?. ILignes dp frvd
1.2.3. DÉ!roulement de la Eêche à Mbour et à Joal
________-----_-_-- -----a------_---------
1.2.4. Les lieux de pêche
- - - - - - - - - - - - - - -
1.2.5. Cartographie des pints de débarguement
_--_- -- -------- ------e-------
------
i 2 F> 1
. . . . A Joal
1.2.5.2. A Mbour
1.2.6. Princ:ipales
--____
eqèces
_------ _--- pêchées et utilisation
- -------------------1-
1.2.7, Le mareyage
------- - -
2.- SYSTEME D'ENQUETR ET D'ECHANTILLONNAGE EN PECHE ARTISANALE
2.1. SYSTEME D'ENQUETE DE L'EFFORT
2.1.1. A Joal
-----_
2.1.2. A Mbour
-------
2.2. SYSTEME D"ENQUETE DES PRISES PAR UNITE D'EFFORT
2.3. ES'fIMATION DE LA PRISE TOTALE
3.- RESULTATS,
3.1, DESCRIPTION DU TRAVAIL DE TERRAIN
3.2. INTE;RPRETATION DES RESULTATS
CONCLUSION ET PROPOSITIONS
BIBLIOGRAPHIE:

R E S U M E
Au niveau de la Petite Côte des enquêtes de pêche artisanale sont effec-
tuées à Mbour et Joal. Les données recueillies dans ces deux centres, qui
sont les plus importants, sont extrapolées à l'ensemble de la région.
Parmi les données collectées, c'est dans l'estimation des efforts de
pêche et des prises par unité d'effort que l'on rencontre le plus de problè-
mes. Au point de vue effort, l'estimation se fait soit par comptage des arri-
vees (à Mbour) soit par interview de pêcheurs (à Joal). La deuxième méthode
bien qu'étant satisfaisante dans l'ensemble pose des problèmes dans certains
cas, notamment pour les pirogues lignes originaires de Mbour et Joal pour
lesquelles les estimations se font avec des pourcentages d'erreurs très éle-
V~S. Par ailleurs, pour les pirogues pêchant aux filets dormants de Joal,
on a une bonne estimation de l'effort si on ne tient pas compte des espèces
c.ibles.
Pour améliorer les efforts de pêche des pirogues lignes originaires de
Mbour et Joal, il est possible, grâce à des expériences sur le terrain de
calculer un coefficient de correction
dont on tiendra compte au moment du
calcul des efforts ou alors essayer d'obtenir le nombre de sorties en con-
tactant directement les pêcheurs à leur domicile.
En ce qui concerne les prises par unité d'effort, les contraintes de
terrain et les contraintes liées aux moyens humains et matériels dont dispo-
se le CRODT peuvent être à l'origine de biais dans l'estimation des prises
de certains types de pêche. C'est le cas à Joal des pirogues lignes normales,
des pirogues "glacières" pêchant à la ligne et des pirogues pêchant aux fi-
lets dormants.
Les biais viennent du fait que toutes les pirogues n'ont pas la même
chance d'être échantillonnées. Pour les pirogues "glacières' et les pirogues
lignes normales c'est l'heure de débarquement tardif de certaines d'entre
elles qui influe sur leur probabilité d'être s6lectionnées. Pour les filets
dormants c'est l'étalement de leur lieu de débarquement qui est à l'origine
du biais.
Pour résoudre ces deux types de problèmes, il faudrait d'une part une
meilleure stratification spatio-temporelle et d'autre part augmenter le nom-
bre d'enquêteurs.
I N T R O D U C T I O N
La pêche artisanale maritime au Sénégal assure actuellement les deux
tiers des deoarquements d'e la flotte nationale et de la flotte étrangère
débarquant au Sénégal avec 141 907 tonnes capturées en 1982 (CRODT, 1983).
C'est un secteur de l'économie du pays qui évolue très rapidement en rai-
son de la modernisation des embarcations (motorisation des pirogues) et
des engins de pêche (remplacement progressif des filets maillants encer-
clants par les sennes tournantes coulissantes (FREON, et al., 1978a).
Le CRODT *
effectue depuis 1971 des enquêtes de terrain dans les cen-
tres de débaxquement du littoral sénégalais afin de recueillir des statis-
tiques de pêche artisanale (PECHART, 1982).
+c CRODT : Centre de Recherches Océanographies de Dakar-Thiaroye,

7
Compte tenu des moyens humains et matériels dont dispose le CRODT et
pour obtenir des résultats satisfaisants,
un plan d'échantillonnage en deux
temps a été établi : un échantillonnage régulier des débarquements est ef-
fectué dans les centres les plus importants (Saint-Louis, Kayar, Yoff, Soum-
bédioune, Rufisque, Mbour, Joal, Djifère).
Il est complété par un recense-
ment exhaustif du parc piroguier (enquêtes cadres) qui a lieu une fois par
semestre.
Ces enquêtes cadres ont permis d'une part, de montrer que les échantil-
lonnages réguliers intéressent 66 % du parc piroguier (PECHART, 1982) et
d'autre part une estimation des débarquements totaux par extrapolation.
Sur la côte nord, les enquêtes de pêche artisanale ont commencé à Kayar
et à Saint-Louis par des missions ponctuelles de quelques jours. A partir
de 1981 l'échantillonnage est devenu quotidien dans ces deux centres et bi-
hebdomadaire à Yoff et Soumbédioune.
Sur la côte sud, à Mbour et Joal, la collecte des données de pêche arti-
sanale est assurée par deux subdivisionsdu CRODT : la section "Pêches arti-
sanale“ (PA) et la section "Pêches Pélagiques Côtières" (PPC). Ce travail
portera essentiellement sur les enquêtes effectuées par la section PA, c'est-
a-dire sur les lignes, les filets dormants et les sennes de plage. A Mbour,
ces enquêtes se font un jour sur deux depuis mars 1981 et à Joal deux jours
consécutifs sur quatre depuis juin 1982.En ce qui concerne Djifère, le
CRODT ne possédait pas d'enquêteur mais relevait périodiquement les statis-
tiques de pêche au niveau de l'usine avant la fermeture de celle-ci en 1981.
A Rufisque, les enquêtes ont eu lieu de juin 1980 à mars 1982.
Ces enquêtes ont pour but de connaître avec précision le nombre de sor-
t:ies afin de déterminer l'effort de pêche, et les prises par espèces en poids
et en nombre.
Sur la côte sud, les enquêtes de pêche artisanale sont donc récentes et
l'objectif de ce travail est de contrôler,
quelques mois après le démarrage
des enquêtes à Mbour et ,Joal, la fiabilité des résultats obtenus et éventuel-
lement de proposer des adaptations permettant une amélioration du système
d'enquête.
Ce travail comportera trois parties consacrées à la description de la
pêche, aux méthodes d'enquête et d'échantillonnage*
et enfin à la mesure
de la précision des résultats obtenus grâce à des études faites sur le ter-
rain à Mbour et à Joal.
1 .
D E S C R I P T I O N D E L A
P E C H E
A R T I S A N A L E
S U R L A
P E T I T E C O T E
1.1. LES POINTS DE DEBARQUEMENT DE LA PETITE COTE ET LEUR IMPORTANCE
La Petite Côte, qui fait suite à la région maritime du Cap-Vert, s'é-
tend sur environ 65 km, de Toubab Dialao à Joal (fig. 1). Elle constitue
une région protégée, au plateau continental large et présentant la plus
grosse activité de pêc'he artisanale du Sénégal autour des deux centres impor-
tants de Mbour et Joal.
3; Le plan d'échantillonnage de la Petite Côte a été mis en place par M.
BAKHAYOKHO - chercheur au CRODT.

l-
REGION D U
C A P - V E R T
L-*-,
h
C Ô T E
14O30.
/
I\\\\
-
-
16'50
--..- --_----.__ --_-

ST
FME
SP
PML
PVL
TOTAL
avril
sept,
avril
sept.
avril
sept.
avril
sept.
avril
sept.
avril
sept.
Ndayanne
Popenguine
Guéréo
1
;
j
!
1
!
j
;
;
(
;
/
3
j
y!
1;
ri
/
;;
;i
Somone
Ngaparou
1
-
1
-
1
14
21
4
8
18
30
Sali portudal
1
7
12
9
8
17
2 0
Sali niakhal
2
1
5
10
1
7
12
Mbour
104
123
12
7
2
2
261
311
2 6
21
405
464
Tropical
1
3
1
2
4
7
6
12
Nianing
4
3
15
3 7
4
4
2 3
4 4
Pointe Sarène
3
4
10
4 3
6
8
19
5 5
Ngazobil
Mbodiène
1
1
Warang
1
3
2
3
3
Joal
5 4
5 0
6 3
2 3
3
5
343
300
3
9
466
387
T O T A L
158
173
76
3 2
2 3
2 4
671
810
79
107
1 007
1 146
Tableau l.- Recensement du parc piroguier opérationnel en avril et septembre 1981 sur la Petite Côte
ST
: pirogue pêchant à la senne tournante
FME : pirogue Pêchant au filet maillant encerclant
SP
: senne de plage
PML : pirogue à moteur pêchant à la ligne
PVL : pirogue à voile pêchant à la ligne
Source : SOCECO - PECHART, 1982

Le recensement du parc piroguier de 1981 a permis de dénombrer 1 007
pirogues opérationnelles en avril et 1 146 en septembre (tabl. l), les
pirogues opérationnelles étant celles qui sont en état de prendre la mer,
qu'elles soient actives ou non. Le tableau 1 montre également qu'environ
80 % des pirogues de la Petite Côte se trouvaient à Mbour et Joal au moment
des recensements. En 1981, le site de Mbour représentait à lui seul 53 % des
dbbarquements (CRODT, 1982) du secteur de la Petite Côte.
A partir des résultats de Mbour et de Joal, qui sont les points de
débarquement les plus importants de la Petite Côte, il est possible d'esti-
mer les débarquements totaux de ce secteur par le biais des résultats du
recensement (PECHART, 1982).
Cette extrapolation suppose les hypothèses suivantes :
- le taux de sortie est le même, pour un même jour, dans les centres
principaux et dans les centres secondaires,
- les prises par sortie pour un engin donné sont identiques (composition
spfcifique, quantité) pour les centres principaux et les centres voisins en
admettant que la pêche est pratiquée sur les mêmes lieux.
Par ailleurs les différences faunistiques notées entre les saisons froi-
de (janvier à juin) et chaude (juillet à décembre) ont en partie guidé le
choix des deux périodes pour les recensements des sites de débarquement et
unités de pêche. En conséquence le débarquement par secteur pour chacune des
deux périodes, est obtenu par le produit:
dGbarquement par site contrôlé x - nombre de pirogues actives du secteur
nombre de pirogues actives du site
Par exemple pour connaître la quantité de thiof (Epinephelus aenem>
débarquée au niveau de la Petite Côte en
novembre 1982, on procède de la
manière suivante : à partir des résultats du recensement de septembre 1982
(tabl. 2) donnant le nombre de pirogues actives, un facteur d'extrapolation
t-.st calculé pour chaque type d'engin. Pour l'année 1982, les pirogues pê-
chant à la ligne et aux filets dormants ont été regroupées et 862 pirogues
actives ont été recensées sur la Petite Côte dont 640 à Mbour et Joal,
862
donc le facteur d'extrapolation = 640
= 1,35
Sachant que 55,383 tonnes de thiof ont été débarquées à Mbour et à
Joal en novembre 1982 (tabl 31, la prise totale pour les engins cités ci-
dessus est donnée par :
55,383 t x 1,35 = 74,77 t
Grâce à cette méthode de calcul, les débarquements au niveau du secteur
de la Petite Côte ont pu être évalués en 1981 à 57 715 tonnes et en 1982 à
70 380 tonnes (tableau 4).
1.2. LA PHYSIONOMIE DE LA PECHE ARTISANALE A MBOUR ET A JOAL
1.2.1. Les saisons de pêche
Au Sénégal, il existe deux grandes saisons marines (saison froide et
saison chaude) induites par les conditions météorologiques.
La saison froide s'étend de novembre à mai. Elle correspond à la pério-
de des alizés qui sont des vents frais de secteur nord. Ces vents sont à
l'origine d'un upwelling côtier qui est à la base de la grande richesse bio-

1 1
Tableau 2.- Résultats du recensement de septembre 1982
:
nombre de pirogues actives et facteurs d'extrapolation
SP : senne de plage
L + FD : pirogues pêchant à la ligne et aux
filets dormants.
Source : CRODT, 1983
Tableau 3,- Captures (en tonnes) de thiof (EpinepheZus aeneus) à
Mbour et Joal en novembre 1982.
PVL : pirogue à voile pêchant à la ligne
PML : pirogue à moteur pêchant à la ligne
FD
: pirogue pêchant aux filets dormants
PG
: pirogues "glacières" pêchant à la ligne
SP
: senne de plage.
Source : CRODT, 1983.
Tableau 4.- Débarquements totaux en tonnes de la pêche artisanale
au niveau de la Petite Côte en 1981 et 1982
Source : Pour l'année 1981 : CRODT, 1982
Pour l'année 1982 : CRODT, 1983

2 8 0 0
2 6 0 0
2400
PML
2 2 0 0
2 0 0 0
1 8 0 0
160C
14oa
1 2 o c
1ooc
8 0 C
400
2 o c

Nombre de sorties
Nombre de sorties
d e s PM1
2 8 0 0 -
2 6 0 0 -
0
: -.*.
: .*
2 4 0 0 -
: '*
6 0 0 0
.
*.. .'*.
2 2 0 0 -
5 0 0 0
2 0 0 0 -
1 8 ( 3 0 -
Ftl
1 6 0 0 -
4 0 0 0
1 4 0 0 -
1200-
3 0 0 0
1 ooo-
8 0 0 -
2000
6 0 0 -
4 0 0 -
1 0 0 0
2 0 0 -
VL
- 0
I
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D M o i s

logique des eaux de la région. Les remontées d’eau sont particulièrement
importantes dans les zones où l’orientation de la côte est la P~US favora-
ble c’est-a-dire, pour le Sénégal, dans la région de Saint-Louis et au Sud
de la Presqu’île du Cap-Vert.
La saison chaude, plus courte, s’étend de juin à octobre et elle est
caractérisée par une arrivée des eaux tropicales chaudes et salées du con-
tre courant équatorial. Ces eaux tropicales chaudes provoquent une regres-
si.on vers le nord de la zone d’upwelling et à partir de septembre elles
sont clles-mêmes recouvertes par les eaux guinéennes chaudes et dessalées.
Les alizés réapparaissent dès novembre et le cycle recommence (REBERT, 1978).
Par sa topographie, la côte nord est très exposée à la houle et de ce
fait les débarquements sont regroupés dans quelques grands centres situés
dans des sites favorables. Au sud de la presqu’île du Cap-Vert, la Petite
Côte est mieux protégée et présent? de nombreux points de débarquements,
(POSTEL, 1950).
Par ailleurs sur la Petite Côte où la frange côtière est très abritée,
les eaux restent riches pratiqu.ement toute Ifannée du fait de la persistan-
ce pI.us longue de l’upwell.ing au sud de Dakar.
La situation est différente sur la Grande Côte où en hivernage (juil-
let à octobre), lorsque les alizés ont cessé, le plateau continental s’ap-
paiivrit car il n’est plus soumis à l’upwelling.
Les enquêtes de pêche artisanale sur la Petite Côte étant récentes,
on ne dispose pas de données suffisantes pour définir des saisons de pêche.
Cependant il est possible à partir de la figure 2 de décrire des tendances.
Elle montre qu’à Mbour il y a des sorties toute l’année pour les différents
engins %:e pêche sauf pour les filets maillants encerclants pour Lesquels les
sorties sont prcsqu.e nulles entre juin et décembre. Cette relative stabi.lité
n’est pas de règle pour toute la pêche artisanale comme on peut le consta-
ter en observant par exemple la courbe de sorties des pirogues 2~ moteur pê-
chant. a la ligne a Saint-Louis pendant ].a mê-me période (fig. 3). En effet,
a Saint-Louis la courbe présent un pic très important d’nvril a juillet qui
correspond a l’arrivée massive des pêcheurs revenant de Kayar au terme de la
“campagne tassergal”, alors qu’à Mbour,l.a courbe montre plusieurs pics.
Les variations du nombre de sorties à Mbour et d’une manière générale
sur ].a Petite Côte où les eaux restent riches pratiquement toute l’année,
sont probablement dues en partie aux conditions météorologiques, c’est-a-dire
à l’État de la mer.
1.2.2.
Les engins de pêche
La flottille artisanale sénégalaise est constituée de pirogues cons-
truites selon la technique traditionncl1.e)
c’est-à-dire à nartir d’un tronc
I
d arbre evrdt.,
’ * ; muni de bordés en planches et de deux éperons lui assurant une
grande stabilité en mer. Elles mesurent de 6 à 20 m de long ; la pirogue du
type dominant est actuellement d’une longueur comprise entre 12 et 16 m avec
une capacité de charge allant jusqu’à 2,5 tonnes ou davantage (SECK, 1980).
Les pirogues sont le plus souvent bquipées d’un moteur hors-bord placé soit
dans un puits à l’intérieur de la pirogue soit dans un trou creusé dans
1 ‘éperon arrigre. Cependant certains pêcheurs utilisent toujours les rames
ou la. voile pour se déplacer,
Depuis 1981, sont apparues à Joal les pirogues dites “glaci.ères” ou
“à caisse” que l’on peut diviser en deux catégories selon la dimension des
glacières et le temps de marée effectué par ces pirogues. Les pirogues “gla-
cières” sont des pirogues sénégalaises classiques sur lesquelles on a instal-
lé une “glacière ” (fig. 4) ayant la forme d’un prisme tronqué comportant
deux compartiments dont l’un sert a mettre la glace. La caisse épouse la for-

1 5
me de la pirogue et elle est placée en son milieu. Les glacières sont en
bois, certaines sont recouvertes de tôle et leur volume varie de 800 1 â
2 000 1. Ces pirogues débarquent entre 100 et 1 000 kg de poisson.
FIGURE 4.- "Glacière"
IJne description détaillée de ces engins de pêche a déjà éte faite par
divers auteurs (GRUVEL, 1908 et 1913 ; CADENAT, 1913 ; GRASSET, 1972 ; GER-
LO'TTO et STEQUERT, 1978 ; SECK, 1980). Il s'agira donc de donner dans ce
paragraphe une description sommaire des différents engins de pêche que l'on
rencontre sur la Petite Côte.
1.2.2.1. Sennes tournantes et coulissantes
_------------------------~-------
La senne tournante est l'engin de pêche artisanale le plus elaboré et
le plus proche des engins de pêche industrielle. La senne tournante mesure
250 à 300 m pour une chute de 40 m. La pêche se pratique avec deux pirogues.
La plus petite, 12 à 15 m, porte le filet. Elle encercle le banc: de pois-
sons en le doublant dans la direction oil il se déplace, puis manoeuvre la
coulisse de manière à réduire et fermer le filet en forme de poche par la
partie inférieure.
Le poisson est alors écopé à l'aide de grandes épuisettes par les nom-
bu-eux pêcheurs à bord de la deuxième pirogues, qui est la plus grande (jus-
qu'à 18 et 20 m) et peut embarquer de 10 à 20 tonnes de poisson (SECK, 1980).

1 6
1.2.2.2. Filets maillants encerclants
__-------------------es-----
Les filets maillants encerclants sont des nappes de filets flottantes
de longueur variant entre 250 et 450 m pour une chute de 10 à 12 m. Les pê-
cl-,eurs encerclent ke banc de poissons repéré à la surface de l’eau (Clupéidés
en général). Les poissons se maillent dans le filet en tentant d’échapper au
resserrement du cercle. Le filet est ensuite halé dans la pirogue et les
poissons sont démaillés un à un.
Les deux types d’engins décrits ci-dessus sont dits “actifs”.
1 3 '7
.A.-. 3" Sennes de
__-------- plage
- - -
Les sennes de plage sont probablement les plus anciens types de filets
collectifs, puisqu’elles peuvent être manœuvrées du bord des plages sans
autre source d’énergie que la puissance musculaire des pêcheurs d’une com-
munauté s La senne de plage sénégalaise mesure en moyenne 300 à 400 m, mais
les plus grandes peuvent atteindre 1 km ou même 1,5 km. La chute du filet
atteint 10 à 20 m dans la partie centrale.
Quand un banc de poissons est détecté à vue, un groupe de pêcheurs tient
l’un des bras de la senne de plage tandis qu’un autre groupe, dans une piro-
gue à moteur ou propulsée à la pagaie, mouille la senne de plage en encer-
clant le banc de poisson.
Une fois le banc encerclé, la pirogue revient et la senne est alors
halée sur la plage.
1.2.2.4. Filets maillants dormants
___----------------------
Les filets maillants sont de deux types : de fond et de surface. La
longueur, la chute et la dimension des mailles dépendent des espèces recher-
chées. Par exemple, le filet dormant typique de fond pour les gros poissons
du t.ype capitaine a une longueur de 90 ‘m pour une chute de 1,5 m, la longueur
de la maille étirée est de 140 mm.
Le filet dormant de surface a une longueur qui varie en général de 40
à 200 m pour une chute de 8 à 10 m.
1.2.2.5. Lignes de fond
- _ - - - - - e - - - N - -
Les lignes à main ou palangrotes sont constituées d’un fil nylon de
diamètre et de longueur variables selon les espèces recherchées. Les lignes
sont munies de 1 à 5 avaçons portant des hameçons. Le fil est lesté de plomb.
Au Sénégal les lignes sont appâtées le plus souvent avec des morceaux
de sardinelles.
1.2.3. Déroulement de la pêche à Mbour et à Joal
Actuellement les types d’engins qui sont distingués par la section
“Pêches Artisanales” sont les suivants :
- les pirogues à voile pêchant à la ligne (PVL)
- les pirogues ?I moteur pêchant à la ligne (PML)
- les pirogues “glacières” pêchant à la ligne (PG)
- les pirogues pêchant aux filets dormants (FD)
- les sennes de plage (SP).
A Mbour, les pirogues à voile pêchant à la ligne se caractérisent par
le fai.t qu’elles pechent près des côtes et ramènent généralement des indivi-
dus de petite taille. Elles partent le matin entre 06 h et 08 h pour revenir
entre 13 h et 16 h.
Pour les pirogues à moteur pêchant à la ligne de Joal, deux types de
marée peuvent être distingués :

1
/
- la petite marée : le temps de sortie n'excède pas 15 h : depart entre
06h et 07 h et retour de 17 h à 21 h. Les pêcheurs peuvent ressortir ou non
le lendemain matin ;
- la grande marée : les pirogues partent entre 03 h et 06 h pOUr revenir
le lendemain entre 01 h et 06 h du matin. Cette journée est ensuite consa-
crée au repos. Parmi les pirogues "glacières" certaines effectuent des ma-
rées similaires, alors que d'autres partent entre 01 h et 03 h pour revenir
deux jours plus tard entre 23 h et 06 h du matin.
Dans les pirogues à moteur pêchant à la ligne, sont rangées les piro-
S>ues lignes qui pêchent la seiche. Cette pêche a lieu principalement de jan-
:sier à mai et de juillet à septembre et peut également se faire au casier.
Les filets dormants qui sont traités comme un seul engin de pêche, re-
groupent en fait plusieurs types selon l'espèce principale recherchée ; ce
sont :
- les filets dormants à poisson (FDP) qui pêchent les petites poissons
démersaux,
- les filets dormants à courbine (FDC) qui ramènent des individus de très
grande taille,
- les filets dormants à yeet (FDY),
- les filets dormants à langouste (FDL),
- les filets dormants à sole (FDS).
Les pêcheurs aux filets dormants possèdent tous ces types mais ils ne
les utilisent pas tous en même temps.
Ces filets dormants sont laissés en mer 24 h ou 48 h. Les pêcheurs par-
tent le matin vers 06 h pour les visiter.
Pour les filets dormants de fond,
le démaillage des captures se fait en mer alors que pour les filets dormants
de surface il a lieu sur la plage. Après le démaillage les filets sont remis
en place et s 'ils sont abîmés, les pêcheurs les ramènent à terre pour les
réparer.
Les types de pêche sont les mêmes à Mbour qu'à Joal sauf que dans le
premier centre, au moment où ce travail a été effectué il n'y avait pas de
pirogues "glacières" et que les filets dormants de surface sont absents de
,Joal. Dans ces deux centres d'après des discussions avec les pêcheurs, il
semble qu'il n'y ait pas une mixité dans l'utilisation des différents engins
de pêche. Dans une même journée, un pêcheur n'utilisera pas à la fois la li-
gne et le filet dormant.
1.2.4. Les lieux de pêche
Les pêcheurs de Mbour et de Joal opèrent parfois sur les mêmes lieux de
pêche. Les tableaux 5 et 6 donnent les lieux de pêche de Mbour et de Joal
ainsi que les temps de route moyens mis pour se rendre sur les différents
lieux.A Joal et Mbour, les temps de route moyens ont été calculés à partir
des feuilles d'enquêtes de 1982 et les lieux pour lesquels le temps n'est
pas donné sont ceux qui n'ont pas été fréquentés au cours de cette année.
La nature des lieux de pêche a été déterminée par enquête auprès de
plusieurs pêcheurs.
+2 Joal, il ressort de ces enquêtes que la presque totalité des lieux
de pêche sont communs à tous les engins. Par exemple sur le lieu 1 il y a
des endroits rocheux où pêchent les pirogues à ligne et à proximité desquels
sont déposés des filets dormants à langoustes. Sur ce même lieu, sur des
fonds sableux ou sablo-argileux peuvent être pêchés des soles et du yeet.
Les pirogues "glacières" qui vont le plus loin opèrent toujours sur les
fonds rocheux. La tableau 7 donne les limites de variation des profondeurs
de pêche et des temps de route. Grâce à ces données et à partir d'une carte

‘1 e
LIEUX DE PECHE
Centre touristique
Wassaname (Bouée Wassaname)
Pass-Passbi
Gamboubouroukh
ORSTOM - Filao
- Kelle Tank
Guetto Nianing
'Pointe Sarène
Indéterminée
Tableau ri.- Lieux de pêche de Mbour : codes,
temps de route moyens, nature du fond
R = fondsrochem
S = foncksableux

-
TEMPS DE
POSITION
LIEUX DE PECHE
CODES
ROUTE MOYENS
EN mn
-
-
-
Kelle, Kelle Joal
1
74
-
Joal
38
Ngazobil
68
Pointe Sarène
131
Nianing
121
Bouée 50
G~PP
53
Kelle Gopp -
-
Diakhanor
9
Palmarin
10
Palmarin Sam-Sam
11
Palmarin Ngalou
12
Palmarin Fanfanda
13
Djifère
14
102
Sangomar
15
230
Maral Sangomar
16
Betenti
17
Bakao
18
170
Banc rouge
19
Tank, Kelle Tank
20
65
Indeterminé
-
21
Tableau 6.- Lieux de pêche de Joal : codes,
temps de route moyens
1 LIMITE DE
VARIATION
VARIATION
NATURE
POSITION
LIEUX DE PECHE
CODES
DES PROFON-
DES TEMPS
DU
FONDEURS DE
DE ROUTE
FOND
PECHE EN m
EN mn
134 à 136
210 à 270
R
60 à 140
120 à 240
R
Ngazobil
3
Nianing
5
Diakhanor
9
74 à 150
210 à 330
R
Sangomar
15
60 à 140
240 à 420
R
Bakao
18
90 à 110
420 à 480
R
Tank
20
120 à 144
240 à 300
R
Banjul
50 à 100
480 à 600
R
Kafountine
6oà
90
360 à 720
R
Tableau 7 ,- Lieux de pêche des pirogues "glacières" de Joal
codes, limites cle variation des profondeurs de pêche et des temps de
route et nature du fond.
R = fonds rocheux
.
_

2 0
aes fonds de plateau continental sénégambien dréssée par F. DOMAIN et R.
LE BOUILLE (DOMAIN, 197(i), il a été possible de situer approximativement
les lieux de pêche des pirogues “glacières” (figure 5).
Il faut noter que la position et la délimitation de ces lieux de pêche
sont très approximatives. En effet, sachant qu’une pirogue pourvue d’un mo-
teur de 25 CV parcourt environ 10 milles en une heure, certains temps de rou-
te donnés par les pêcheurs pour se rendre sur les lieux de pêche para.isse,nt
incompatibles avec les profondeurs de pêche attribuées à ces lieux. Par
exemple pour le lieu Ngazobil, les estimations de temps de route données par
les pêcheurs varient de 2 h 30 à 6 h et les estimations de profondeur de
pêche de 74 à 100 m ; or à partir de Joal, en 6 h une pirogue faisant 10
millesjheure
se trouverait nettement au-delà de l’isobathe 200 m.
Par ailleurs, du fait de la différence parfois très grande entre les
temps de route minimum et maximum donnés par les pêcheurs, certains lieux
de pêche tels que Sangomar peuvent s’étendre jusqu’au sud de la Gambie.
Les pirogues lignes fréquentent les lieux rocheux et les filets dormants
sont déposés sur des fonds sableux ou sablo-argileux.
1.2.5. Cartographie des points de débarquement
-
-
1.2.5.1. A Joal
- - - - - -
La plage de Joal fait environ 1,5 km de long et elle peut Gtre divisée
en quatre sites de débarquement plus ou moins spécialisés (fig. 6). Ce sont
au nord au sua :
- Santhiaba ( ou sinthie) où débarquent les filets dormants 21 yeet,
- Tilène où débarquent les filets dormants à sole et yeet. La nuit on y
trouve des pirogues lignes normales et des pirogues glacières,
- Domaine est le lieu de débarquement des sennes tournantes, des filets
maillants encerclants et de certaines lignes,
- Diameguène où débarquent les pirogues lignes normales, les pirogues
“glacières” et les filets dormants à poisson.
Domaine est le site le plus encombré. Certaines pirogues peuvent y dé-
barquer leur produit puis aller se ranger au niveau des autres sites, essen-
tiellement à Santhiaba et Diameguène.
D’une manière générale, les filets dormants à yeet et poissons débarquent
en face des lieux de transformation où les produits sont achetés par les fem-
mes, les filets dormants à soles et langoustes près des points de pesage où
se tiennent les mareyeurs ; les pirogues lignes, les sennes tournantes et
les filets maillants encerclants à proximité des points de mareyage de Domai-
ne .
En ce qui concerne les horaires de débarquement, le tableau 8 montre
qu’à Joal les débarquements peuvent avoir lieu tout au long de la journée et
de la nuit. Ces horaires sont susceptibles de changer au cours de l’année
et le tableau suivant résume les observations faites pendant la première
quinzaine de décembre 1982.

17%
17'020
l;"oo~
16'40'
/
.
&e
N
ÉGAL
14'20'
1400.
13'20'
.,: .-_ t
: .
’ ‘\\ ‘\\t:
/ 1 :’

N
N
Filets dormants
11 h à 17 h
Lignes poisson
06 h à 07 h 15 h à 23 h 06 h à 07 h 15 h à 23 h 06 h à 07 h 15 h à 23 h
03 h à 06 h 01 h à 06 h 03 h à 06 h 01 h à 06 h 03 h à 06 h 03 h à 06 h
Pirogues glacières
-
03 h à 06 h 01 h à 06 h 03 h à 06 h 01 h à 06 h 03 h à 06 h 01 h à 06 h
01 h à 03 h 23 h à 06 h 01 h à 03 h 23 h à 06 h 01 h à 03 h 23 h à 06
Tableau i3.- Horaires de débarquement des différents types d'engins de pêche
à Joal, au cours de la première quinzaine de décembre 1982
CENTRE TOURISTIQUE
CENTRE DE FUMAGE
ZONE NORD
Départ
Retour
Départ
Retour
Départ
Retour
surface 06 h
08 h à 13 h
06 h
07 h à 13 h
06 h
07 h à 13 h
Filets dormants
fond
Lignespoissg:éU,
1
y
1
1
1
~%g,o::
~~~~~~~l
y
1
>
Tableau 9.- Horaires de débarquements des différents types d'engins depêche
à Mbour, au cours de la deuxième quinzaine de décembre 1982

2 c
M E R
N O R D
S U D
F i l e t s d o r m a n t s
F i l e t s d o r m a n t s
l i g n e s p o i s s o n s
1.2.5.2. A Mbour
__-----
La plage de Mbour s’étend sur environ 2 km et peut être divisée en trois
zones séparées par un wharf et un petit cap au nord. Seules deux zones re-
çoivent les débarquements de pirogues (fig. 7).
- “Le centre touristique” où débarquent les filets dormants à yeet et les
sennes de plage.
- Le centre de fumage où débarquent les filets dormants à poisson, les
pirogues lignes et aussi les grands filets (sennes tournantes et filets mail-
lants encerclants).
Le site du côté du centre touristique et surtout le site nord servent
de point d’attache à certaines pirogues ayant débarqué au préalable au ni-
veau du centre de fumage.

M E R
N O R D
U D
W h a r f
F i l e t s d o r m a n t s
F i l e t s d o r m a n t s
‘ilets
L i gnes poissons
Irmants
S e n n e s t o u r n a n t e s
Filets
m a i l l a n t s encerclants
Centra
Centre d e f u m a g e
L
Zone
Hard
buris tique
^ _ _-- _..._. --L.--. -----.--- .----.
---. -‘-
Les horaires de débarquement sont moins étalés qu’à Joal (tabl. 9). Si-
gnalons que ces horaires de débarquement sont ceux de la deuxième quinzaine
de décembre et qu’ils peuvent changer.
En ce qui concerne les sennes de plage, aussi bien à Mbour qu’à Joal il
est difficile de les contrôler car la plupart du temps elles operent en de-
hors de ces deux sites. La pêche à la senne de plage se fait généralement de
jour.
1.2.6. Principales espèces pêchées et utilisation
Les especes principales pêchées à Mbour et à Joal figurent sur les ta-
bleaux 10 et 11. Ces listes ont été établies à partir des feuilles d’enquê-
te en tenant compte de la fréquence et du poids de chaque espèce dans les
pirogues enquêtées.
D’une manière générale les prises des pirogues pêchant à la ligne sont
destinées au mareyage ou à la consommation locale et celles des filets dor-
mants à la transformation artisanale. Une étude sur la transformation arti-
sanale a été faite en 1981 par M.H. DURAND.
1.2.7. Le mareyage
Une description du mareyage a été faite par C. CHABOUD qui décompose le
travail quotidien du mareyeur en :

2 5
TYPES DE PECHE/
PECHE A LA LIGNE
PECHE AUX FILETS DORMANTS
PECHE A LA SENNE DE PLAGE
Familles
bpèW!*
Espèces
Espgces
Epinephelus aeneus
pinephelus aeneus
Epinephelus goreensis
pinephelis goreensis
SERRANIDAE
Epinephelus caninus
Epinephelus gigas
Dentex canariensis
Dentex filosus
SPARIDAE
Pagellus coupei
Pagrus pagrus
Pagrue ehrengergi
Pagrus auriga
BALISTIDAE
Balistes capriscus
Balistes forcipatus
POMADASIDAE
Diagranana mediterraneus
omadasys jubelini
Brachydeuterus auritus
~iagramma mediterraneus
TETRAODONTIDAE Lagocephalus spp
equins
seudotolithus typus
Pseudotolithus
typus
seudotolithus brachygnatus Pseudotolithus brachygnatus
SCIAENIDAE
seudotolithus
senegalensis
rgyrosoma regius
ARIIDAE
.rius gambiensis
MOLLUSQUES
ymbium spp
lurex spp
CRUSTACES
,angoustes
Langoustes
crevettes
oles
CEPHALOPODES
epia officinalis
POLYNEMIDAE
Galeoides decadactylus
MUGILIDAE
Mugi1 spp
DASYATIDAB
Dasyatis spp
GERRIDAE
Gerres melanopterus
CLIJPEIDAE
Ethmalosa fimbriata
Tableau&.- Principales espèces pêchées a Joal
TYPES DE PECHE
PECHE A LA LIGNE
PECHE AUXFILETS DORMANTS
PECNE ALA SENNE DE PLAGE
Familles
Espèces
Espèces
Espkes
Epinephelus aeneus
Epinephelus aeneus
Dicentrarchus punctatus
SERRANIDAE
Epinephelus goreensis
Epinephelus goreensis
Epinephelus gigas
Dentex canariensis
Pagellus coupei
SPARIDAE
Pagrus pagurs
Pagrus ehrenbergi
Pagrus auriga
Diplodus sargus
Diplodus sargus
Diplodus senegalensis
Diplodus aenegaleneis
Diplodus senegalensis
Diplodus vulgaris
D+iod"e cervinus
BALISTIDAE
Balistes capriscus
Balistes forcipatus
POMADASYIDAE
Diagramma mediterreneus Pomadasys jubelini
Pomadasys jubelini
.
Pomadasys incisus
TETRAOWNTIDAE Lagocaphalus spp
Requins
Requins
SCIAENIDAE
Pseudotolithus typus
Pseudotolithus brachygnatus
Argyrosoma regius
WLLUSQUES
Cymbium spp
Murex spp
CRUSTACES
Langoustes
Soles
CLUPEIDAE
Ethmalosa fimbriata
WSYATIDAE
Dasyatis margarita
?OLYNEMIDAB
Galeoides decadactylus
4UGILIDAE
Mugi1 spp
Tableau41 .- Principales espkes pêchées à Mbour

- attente du retour des pirogues,
- discussion sur les prix et achat du poisson,
- paiement,
- portage,
- glaçage et chargement du véhicule,
- transport
- vente’
sur le marché.
Ce schéma général est le même à Mbour qu’à Joal avec cependant des
particularités pour chaque centre de débarquement. En effet à Joal, la
discussion sur les prix, entre pêcheur et mareyeur se fait en mer et peut
durer une heure de temps lorsque la prise est très importante (cas des pi-
rogues “glaci.ères” qui débarquent la nuit).
A Joal le mareyeur paie le plus souvent le pêcheur à son retour du
marché alors qu’à Mbour il paie comptant dans la majorité des cas.
En ce qui concerne les places de mareyages, il y en a deux à Joal, non
éloignées l’une de l’autre et une, mais étendue à Mbour. Sur ces places
il y a plusieurs points où les porteurs à pied ou en charrette dbchargent le
poisson. C’est surtout la nuit qu’il y a des porteurs en charrette.
2 .
S Y S T E M E D ’ E N Q U E T E E T
D ’ E C H A N T 1 1, L 0 N N A G E
E N
P E C H E
A R T I S A N A L E
Les enquêtes de pêche artisanale ont pour but d’estimer certains para-
mètres fondamentaux nécessaires à t.oute étude de dynamique des populations.
Ces paramètres sont entre autres l’effort de pêche, la prise par unité
d’effort (PUE) et la prise totale.
Le choix d’une unité d’effort de pêche pose des problèmes liés à la
multiplicité des espèces pêchées et des types de pêche. Les études de dy-
namique de population s’adressant en général à un stock, il faudrait défi-
nir autant d’unités d’effort qu’il y a de stock et d’engin.
Si on prend par exemple comme unité d’effort une sortie de pirogue li-
gne, la puissance de pêche d’une senne tournante s’exprimera d’une manière
di.fférente pour le thi.of et le chinchard. En effet, si elle est importante
pour le chinchard, elle sera nulle pour le thiof qui est une espèce démer-
sale pêchée uniquement à la ligne.
La section pêche artisanale a choisi de définir des types d’engin et
de calculer un effort de pêche pour chacun d’eux , exprimé en nombre de sor-
ties par jour. Pour un stock donné, on peut alors reconstituer un effort en
connaissant pour chaque
type d’engin, la puissance qui relie l’unité d’effort
de l’engin à l’unité d’effort défini pour le stock. Une condition pour qu’un
type de pêche soit distingué est que l’effort et la prise par unité d’effort
puissent être estimés pour ce type afin de pouvoir appliquer la formule:
c
‘T = &
“i X PUE;
pT = prise totale
Ei = effort de pêche pour chaque type d’engin
PUE = prise par unité d’effort par type d’engin
n = nombre de type d’engin.
Cette formule d’échantillonnage stratifié permet une amélioration de la
précision qui sera d’autant plus grande que la variabilité intra-strate est

faible ; donc plus les types de pêche seront homogènes plus les découpages
seront satisfaisants. En pêche artisanale l'homogénéité dans la pratique de
la pêche pour un engin donné est très difficile à obtenir. Par exemple, les
pirogues lignes qui constituent un type d'engin (une strate) ne pêchent pas
toutes de la même manière. Elles diffèrent les unes des autres par les espè-
ces cibles, les lieux de pêche, la taille des hameçons...(LALOE, BERGERARD
et SAMBA, 1981). Pour tenir compte de cette hétérogénéité, il faudrait défi-
nir des unités d'effort de pêche différentes par exemple pour les pirogues
péchant à la ligne près de la côte et celles qui vont plus loin.
11 en est de même pour les filets dormants qui se spécialisent dans
'La recherche d'espèces très différentes (yeet, sole, langouste etc...). La
longueur, la taille des mailles des filets et la nature des lieux de pêche
variant en fonction de l'espèce recherchée.
2.1. SYSTEME D'ENQUETE DE L'EFFORT
2.1.1. A Joal
A Joal où les sorties et les retours de pirogues peuvent aVOir lieu à
toute heure de la journée et de la nuit,
la détermination de l'effort par le
système de décompte (PECHART, 1982) tel qu'il existe sur la Grande Côte ne
peut être appliqué.
Le nombre de sorties journalières est obtenu de la manière suivante :
le long de la plage il y a plusieurs "pinch" qui sont des abris sous lesquels
se tiennent de vieux pêcheurs. Grâce à ces derniers une liste despêcheurs
possédant une pirogue a été établie et elle est tenue à jour. Les pêcheurs
sont regroupés par origine.
Les jours d'enquête (deux jours consécutifs sur quatre), l'enquêteur
muni de sa liste fait le tour des différents "pinch" et énumère la liste
des pêcheurs en demandant s 'ils sont sortis ou non et s 'il y a des départs
ou de nouveaux arrivants. Le type de pêche pratiqué est également noté pour
permettre de définir l'effort de pêche pour chaque type d'engin. Cette enquê-
te SU-C l'effort commence le matin et se termine en début d'après-midi.
2.1.2. A Mbour
A Mbour le nombre de sorties par jour est obtenu par pointage des arri-
vées sur des bordereaux établis à cet effet (tabl. 12).
A Mbour en plus de l'enquêteur il y a deux aides de plage
: un qui
note les arrivées de 07 h 30 à 13 h et fait en même temps des mesures de
taille avec l'enquêteur ; il est ensuite remplacé par le second aide qui
travaille de 13 h à 19 h pendant que le premier effectue à nouveau des fré-
quences de taille avec l'enquêteur.
A 19 h, l'un des aides fait le tour des fournisseurs d'appât et Leur
demande le nombre de pirogues qu'ils ont approvisionné et qui ne sont pas
encore rentrées.
2.2. SYSTEME D'ENQUETE DES PRISES PAR UNITE D'EFFORT
Les enquêtes de prise par unité d'effort se déroulent de la même manière
à Mbour et à Joal : à l'arrivée des pirogues l'enquêteur est SUT la plage
avec un aide muni d'une règle graduée. L'enquêteur échantillonne les pirogues
en demandant aux pêcheurs certains renseignements (tabl. 13).
Il détermine ainsi les différentes espèces pêchées, compte le nombre
d'individus ou estime le poids total à vue. Ensuite pour chaque espèce impor-

CENLRE D E
.j 0 I? R N
FILETS DORMANTS
FILETS DORMANTS
+ LIGNES
6-7
1
I
1
I
l
1
I
7-8
8-9
9-10
10-11
11-12
12-13
13-14
1 14-15 1
15-16
16-17
17-18
18-19
19-20
20-2 1
2 l-22
i
TABLEAU 12.- Bordereau d'enquête sur le nombre de sorties des différents engins de pêche

C R O D T
P E C H E
A R T I S A N A L E
Enquêteur :
CL'NTRE DE
JOAL
Date :
/
l
Nirogue no :
Port d'origine :
Type de pêche :
bmbre de pêcheurs
Position :
Profondeur :
leure de départ :
Heure de retour
Temps de route :
Prix de l'appât :
Prix de l'essence :
Prix de vente :
Nbrc, de parts
TABLEAU 13.- Bordereau d'enquête de pêche artisanal e

tante, l’aide mesure cinq individus pris au hasard. Ces fréquences de taille
permettent grâce aux relations taille -poids de déterminer les poids moyens
des individus par espèce et connaissant le nombre d’individus par espèce,
il est alors possible d’obtenir la prise totale de la pirogue enquêtée lors-
qw celle-ci n’est pas estimée à vue. L’enquêteur passe ensuite à une autre
pi.rogue et recommence la même enquête.
Ce travail d’enquête et d’échantillonnage d’une pirogue prend plus de
temps à Joal qu’à Mbou-r car la discussion entre pêcheur et mareyeur peut
durer une heure de temps lorsque la prise est importante et l’enquêteur est
obligé d’attendre que la vente ait lieu pour pouvoir toucher au poisson. Par
ailleurs 1.a nuit, comme la plage n’est pas éclairée, l’enquêteur doit suivre
les charrettes jusqu’aux places de mareyage pour pouvoir déterminer les
espèces pêchées et leurs poids,
2.3, ESTIMATION DE LA ‘PRISE TOTALE
Pour déterminer la prise totale il faudrait arriver à estimer les prises
qui vont au mareyage, celles qui servent à la transformation artisanale et
celles qui sont vendues ou données sur la plage.
A Mbour comme à Joal, un seul enquêteur ne peut estimer la prise totale
pour les raisons suivantes :
-- les retours groupés,
- l’étendue des plages,
-- la différence des points de débarquement suivant l’espèce principale
recherchée et le type de pêche,
-- l’encombrement des plages qui gêne l’enquêteur dans l’estimation des
prises et compromet le contrôle des ventes et des dons qui ont lieu sur la
plage,
- l’absence de lumière : la nuit le travail de l’enquêteur est rendu dif-
ficile par le fait que les plages et les places de mareyage sont très mal ou
pas du tout éclairées,
-- le fumage du poisson à Mbour : lorsque la fumée est très importante la
visibilité est faible et l’enquêteur a du mal à déterminer les espèces pê-
chtSes et leur poids.
3 .
R E S U L T A T S
Le but de ce chapitre sera de mesurer la précision des résultats et
d’étudier les possibilités d’amélioration des méthodes d’enquête et d’échan-
t illonnage.
L’effort de pêche et la prise par unité d’effort par type d’engin
sont: les paramètres qui sont estimés par les enquêteurs sur les plages. De
ces deux paramètres, c’est l’estimation de l’effort qui pose le plus de pro-
blème. A .Joal l’effort de pêche est obtenu par enquête auprès des vieux pê-
cheurs et à Mbour par comptage des arrivées et enquête auprès des fournis-
seurs d’appât.
3.1. DESCRIPTION DU TRAVAIL DE TERRAIN
Pour vérifier dans quelle mesure l’estimation de l’effort de pêche par
les méthodes citées ci-dessus est satisfaisante, les expériences suivantes
ont: été mises au point :

Saint-Louis
Tableau 14.- Résultats des enquêtes sur l’effort
effectuées à Joal pendant 24 h sur les pirogues
pêchant à la ligne
LP = qirogue ligne à poisson
LS = pirogue ligne à seiche
PG = pirogue’gla&&< ?$Chant a l a l i g n e
ligne 1 : nombre total de sorties obtenu par
comptage des arrivées
ligne 2 : nombre total de sorties obtenu par
enquête auprès des vieux pêcheurs
ligne 3 : pourcentage d’erreur
le signe + signifie que les vieux pêcheurs ont
surestimé l’effort véritable et le
signe - qu’ils l’ont souestimé.

FDS
FDY
FDC
FDP
TOTAL
4
16
3
23
Joal
5
22
0
27
-t 25 %
+ 38 %
-100 %
+ 17 x
8
1
12
2
23
Saint-Louis
9
0
12
0
21
+ 13 %
-100 %
0 %
- 100 %
- 9%
Guéréo
Y enne
Toubab Dialao
-
-
-
Dionewar
1
1
Nianing
0
0
-100 %
-100 %
55
27
15
2
99
T O T A L
58
29
13
0
100
+ 5%
+ 7%
- 13 %
-100 %
+ 1%
Tableau 15.- Résultats des enquêtes sur l'effort effectuées à
Joal pendant 24 h sur les filets dormants.
FDS = f-ilet dormant à sole
FDY = filet dormant à yeet
FDC = filet dormant à courbine
FDP = filet dormant à poisson
Ligne 1 : nombre total de sorties obtenu par comptage des arrivées
Ligne 2 : nombre total de sorties obtenu par enquête auprès des
vieux pêcheurs
Ligne 3 : pourcentage d'erreur
Le signe + signifie que les vieux pêcheurs ont surestimé l'effort
véritable et le signe - qu'ils l'ont sousestimé.

ler jour
2e j o u r
2 e j o u r
Nombre présumé de pirogues
restantes
16
17
-
effectif de pirogues
restantes
18
19
Nombre total de pirogues
rentrées entre 07 h et 19 h
148
148
Effort total présumé
164
165
Effort total effectif
167
167
Pourcentage d’erreur
- 2 %
- 1 %
J
Tableau 16.- Résultats des enquêtes sur l’effort effectuées
2 Mbour pendant trois jours sur les pirogues à
moteur pêchant à la ligne.
Le signe - signifie que les fournisseurs d’appât ont sous-
estimé l’effort de pêche.

- A Joal, pendant que l’enquêteur déterminait l’effort de pêche auprès
des vieux pêcheurs, une équipe de trois personnes notait toutes les arrivées
de pirogues sur des bordereaux ainsi que l’origine des pêcheurs, ceci afin
de pouvoir faire des comparaisons par origine.
La même expérience a été faite séparément pour les pirogues pêchant à
la ligne et aux filets dormants car vu le personnel disponible pour effec-
tuer ce travail, il était impossible à trois personnes de noter en même
temps toutes les arrivées de
pirogues lignes et de filets dormants. Les
résultats de ces travaux sur le terrain sont mentionnés sur les tableaux
14 et 15.
En considérant que les résultats obtenus par pointage des arrivées re-
présentent les efforts véritables, les pourcentages d’erreur commis lors
de l’estimation de l’effort par les vieux pêcheurs ont pu être calculés.
- A Mbour , le même travail a été fait. A 19 h, après avoir demandé aux
fournisseurs d’appât le nombre de pirogues qui n’étaient pas encore rentrées,
nous avons attendu le retour de toutes les pirogues. Les résultats obtenus
figurent sur le tableau 16 et concernent les pirogues à moteur pêchant â la
ligne. Pour les autres types d’engin de pêche, les retours ayant lieu avant
19 h, les efforts sont obtenus directement par pointage des arrivées par un
aide qui est présent sur la plage toute la journée de 07 h 30 à 19 h.
3.2. INTERPRETATION DES RESULTATS
A Joal, d’après le tableau 14 on remarque que c’est dans l’estimation
de l’effort de pêche des pirogues lignes originaires de Mbour et de Joal
que les vieux pêcheurs commettent le plus d’erreur. Celà s’explique par le
fait que les vieux pêcheurs originaires de ces deux centres ne sont pas re-
g,roupés par “pinch” comme le sont ceux originaires de Saint-Louis ou de Nian-
gai . Ils ne peuvent donc pas contrôler le nombre de sorties des pirogues. Par
ailleurs,
les pêcheurs originaires de Mbour, n’habitant pas loin de Joal,
ef,fectuent un va et vient continuel entre ces deux centres de telle sorte
qu’on ne sait jamais quand ils arrivent à Joal et combien de temps ils y
restent.
Lorsque l’expérience sur les pirogues lignes a été faite, l’erreur de
-30 % commise par les vieux pêcheurs lors de l’estimation de l’effort de pê-
che s’est traduite au niveau de la prise totale des pirogues lignes par un
biais négatif qui a été estimé à environ une tonne.
Pour les pêcheurs aux filets dormants originaires de Toubab Dialao,
Sali et Nianing pour lesquels les vieux pêcheurs n’arrivent pas a déterminer
l’effort de pêche comme le montre le tabl.eau 15, l’explication serait la mê-
me que pour les pêcheurs à la ligne originaires de Mbour et de Joal. Il faut
cependant noter, que les erreurs commises lors de l’estimation de l’effort
de pêche des filets dormants originaires de Toubab Dialao, Sali et Nianing,
n’influent pratiquement pas sur le nombre de sorties car par rapport au nom-
bre total de pirogues à filets dormants pêchant à Joal, ceux originaires de
ces trois centres sont négligeables.
Toujours d’après le tableau 15, on constate que si la précision sur
l’effort total est bonne (1 % d’erreur), elle l’est moins si on tientolmpte
des espèces c.ibles, c’est-à-dire si on distingue les différents types de
filets dormants. Cela signifie que si les vieux pêcheurs connaissent à peu
pres le nombre total de pirogues sorties dans la journée, ils connaissent
moins bien le type de pêche pratiqué car les pêcheurs changent souvent d’es-
pèces cibles et d’engin de pêche.
Les tableaux 17 et 18 qui donnent les pourcentages moyens de pirogues
enquêtées a Mbour et à Joal au cours du dernier trimestre 1982, montrent que

“5
c
MOIS
Effort moyen journalier
28
28
13
Nombre moyen de pirogues
OCT
12
2
0
enquêtées/jour
Pourcentage moyen de pirogues
43 %
7 %
0 %
enquêtées/jour
Effort moyen journalier
35
88
2.5
1
Nombre moyen de pirogues
10
7
2
enquêtées/jour
Pourcentage moyen de pirogues
29 %
8 %
8x
enquêtées/jour
Effort moyen journalier
42
114
21
Nombre moyen de pirogues
DEC
13
4
2
enquêtées/jour
_.“_.
-
Pourcentage moyen de pirogues
31 %
4 %
10 x
enquêtées/jour
I
L
- -
-
-
Tableau 17.- Pourcentages moyens de pirogues enquêtées à
Joal au cours du dernier trimestre 1982.
PML : Pirogues à moteur pêchant à la ligne
FD
: Pirogues pêchant aux filets dormants
FG
: Pirogues "glacières" pêchant à la ligne.

3 Iii
Tableau 18.- Pourcentages moyens de pirogues enquêtées à
%our au cours du dernier trimestre 1982.
PVL : Pirogues à voile pêchant à la ligne
PML : Pirogues à moteur pêchant à la ligne
FD
: Pirogues pêchant aux filets dormants.

dans 1-e dernier centre, les pourcentages moyens de pirogues “glacières” et
de pirogues pêchant aux filets dormants échantillonnées sont triis faibles
par rapport à celui des pirogues à moteur pêchant à la ligne.
Pour les pirogues pêchant aux filets dormants celà s’explique par le
fait que :
- l’enquêteur qui travaille au niveau de la zone allant de Tilène à
Diamegut‘ne ne peut assister aux débarquements des pirogues pêchant aux ii-
lets dormants à yeet qui ont lieu à Santhiaba,
- c’est pendant que l’enquêteur fait le tour des “pinch” pour déterminer
l’effort de pêche que La majorité des pirogues pêchant aux filets dormants
arrivent,
- le nombre de sorties de filets dormants est supérieur à celui des pi-
rogues lignes, il est donc normal que leur taux d’échantillonnage soit plus
fa.ible.Pour les pirogues “glacières” le faible taux d’échantillonnage vient
du fait qu’elles rentrent entre 01 h et 06 h du matin et l’enquêteur qui
travaille pendant la journée ne peut rester toute la nuit pour échantillon-
ner celles-ci.
A F%our les pourcentages de pirogues enquêtées sont supérieurs à ceux
de Joal et il y a plus de pirogues à filets dormants échantillonnées que de
pirogues lignes car lorsque les pirogues pêchant aux filets dormants arri-
lrent,
la plage n’est pas encombrée de monde et comme les arrivées ne sont
pas groupées, l’enquêteur a la possibilité d’échantillonrw le maximum de
pirogues alors que c’est exactement le contraire pour les pirogues pêchant
;I l a l i g n e . Par ailleurs, le nombre de sorties de pirogues pêchant aux fi-
lets dormants est peu important.
&ztuellement pour le traitement des données, tous les filets dormants
(à yeet, sole, poisson et langouste) sont regroupés en un seul type d’engin
Cun strate). Ce regroupement comporte un risque qui est le suivant : à Joal
la presque totalité des filets dormants à yeet débarquent à Santhiaba alors
que les autres débarquent entre Tilène et Diameguène. L’enquêteur qui reste
au niveau de la seconde zone n’échantillonne pratiquement que des filets
dormants à sole, langouste et poisson et très peu de filets dormants à yeet.
De ce fait au moment de l’extrapolation, puisque la distinction entre les
différents types de filets dormants n’est pas faite, on peut surestimer les
prises de soles, langoustes et poissons et sousestimer celles de yeet. Le
problème est que les pirogues ont une probabilité de sélection différente
qui est liée au lieu de débarquement.
Le même problème se pose pour les pirogues lignes normales mais à un
autre niveau. En effet lors du traitement des données, on ne fait pas la
différence entre les pirogues lignes normales qui effectuent les grandes
marées et celles qui font les petites ma,rées ; or les premières ramènent
toujours des prises beaucoup plus importantes que les secondes. Comme les
pirogues faisant les grandes marées et qui rentrent entre OI h et 06 h du
marin ne sont généralement pas enquêtées, au moment de l’extrapolation il.
y aura une sousestimation des prises des pirogues lignes normales.
Pour les pirogues “glacières” c’est la même chose qui se passe , puis-
que l’enquêteur, lorsqu’il travaille la nuit il n’échantillonne que les
pirogues “glacières” qui rentrent tôt et pas celles qui rentrent tard et dont
les prises vont parfois jusqu’à une tonne de poisson.
Pour les filets dormants, c’est donc l’éloignement du lieu de débarque-
ment des filets dormants à yeet qui est à l’origine du biais et pour les pi-
rogues “glacières” et les pirogues lignes normales c’est l’heure de débar-
quement tardif de certaines d’entre elles qui influe sur leur probabilité
d’Éltre sélectionnée. Il se pose donc pour ces deux derniers types d’engin
de pêche un p-roblème de temps alors que pour les filets dormants il s’agis-
sait d’un problème spatial.

C O N C L U S I O N E T
P R O P O S I T I O N S
Dans l’echantillonnage par strates adopté par la pêche artisanale,
les contraintes de terrain et les contraintes dues aux moyens humains et
matériels disponibles jouent des rôles importants. En effet comme nous
l’avons vu à Mbour et à Joal, ces contraintes font que la prise totale
ne peut être estimée directement par les enquêteurs sur les plages et les
taux d’échantillonnage des différentes strates sont également imposés par
ces contraintes. Par exemple à Mbour on a un taux d’échantillonnage plus
faible pour Les. pirogues à moteur pêchant à la ligne et à Joal pour les
pirogues “glacières”.
Par ailleurs, à l’intérieur des strates, c’est-à-dire à l’intérieur
de chaque type d’engin, les contraintes de terrain font que les possibili-
tés d’échantillonnage des pirogues peuvent différer selon l’heure ou le
1 ieu de débarquement, ce qui peut être une source de biais dans l’estimation
des prises, en particulier des filets dormants, des pirogues “glacières” et
des pirogues pêchant à la ligne de Joal.
En ce qui concerne l’effort de pêche, à Mbour, il est obtenu tous les
jours avec une bonne précision alors qu’à Joal, non seulement la détermi-
nation de l’effort de pêche n’a lieu que tous les deux jours sur quatre,
mais en plus dans certains cas l’estimation de l’effort de pêche pose des
problèmes. C’est le cas notamment des pirogues à moteur pêchant à la ligne,
originaires de Mbour et de Joal pour lesquelles l’estimation des efforts,
se fait avec des pourcentages d’erreurs qui sont très élevés.
Aux divers problèmes qui se posent, les solutions que l’on pourrait
apporter sont les suivantes :
A Joal, en ce qui concerne les filets dormants, pour éliminer la
source de biais évoquée précédemment, il faudrait appliquer un taux d’échan-
tillonnage constant à l’intérieur de la “strate filet dormant”, donc s’arran-
ger pour que la probabilité de sélection d’une pirogue pêchant au filet dor-
mant soit indépendante du lieu de débarquement.
Pour la mise en application d’un taux d’échantillonnage constant à
l’interieur de la “strate filet dormant” en fonction des espèces cibles,
l’enquêteur peut, à partir des efforts estimés lors du dernier jour d’en-
quête de pêche artisanale, calculer le pourcentage représenté par chaque
ty.pe d e f i l e t dormant*
Si on distingue par exemple trois types avec les pourcentages suivants :
- 50 % de filets dormants à sole,
- 30 % de filets dormants à yeet,
- 20 % de filets dormants à poisson,
dans I’bchantillon qui sera constitué par les pirogues pêchant aux filets
dormants enquêtées, l’enquêteur devra alors échantillonner les trois types
dans les memes proportions que celles définies ci-dessus.
Malheureusement la solution qui consiste à séparer les filets dormants
en plusieurs types d’engins en fonction de l’espèce principale recherchée
nécessite pour être envisagée, la connaissance de l’effort de pêche pour
chaque type de filet dormant, or la connaissance précise de ces efforts pose
de:; problèmes comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent. Cependant,
la prise en compte des différents types de filets dormants (afin de pouvoir
appliquer à l’intérieur de la strate un taux d’échantillonnage constant en
fonction des espèces principales recherchées) peut permettre d’apporter une
amcilioration de l’estimation des prises par espèce.
Sur le terrain, l’application d’un taux d’échantillonnage constant à
l’intérieur de la “strate filet dormant” suppose que L’enquêteur échantillon-
ne aussi bien les pirogues pêchant aux filets dormants a yeet qui débarquent

A Santhiaba que les pirogues pêchant aux filets dormants à soles, langoustes
et poissons débarquant dans la zone allant de Tilène à Diamaguène. Etant
donne que les heures de retour de ces différents types de filets dormants,
sont pratiquement les mêmes et que la plage de Joal est très étendue, il est
impossible à un seul enquêteur de contrôler tous les débarquements. Il appa-
raît donc nécessaire d’embaucher un deuxième enquêteur et de former l’aide
de plage de Joal afin qu’il puisse effectuer les enquêtes sur l’effort
au.près des vieux pêcheurs. Quant aux deux enquêteurs, ilsse partageraient
alors le travail d’enquête et d’échantillonnage de manière à couvrir tous
les débarquement et grâce à l’aide de plage on pourra avoir l’effort de
p$che tous les jours et non tous les deux jours sur quatre comme c’est le
cas actuellement.
Pour les pirogues “glacières” et les pirogues lignes normales pour évi-
ter le biais dans l’estimation des prises, un taux d’échantillonnage cons-
tant devra être appliqué en fonction de l’heure de débarquement. L’enquê-
teur ne pouvant rester toute la nuit à attendre le retour des pirogues
“glacières” et travailler pendant la journée, le recrutement d’un nouvel
enquêteur permettrait de résoudre également ce problème.
Au point de vue effort de pêche, pour les pirogues à moteur pêchant
Ii la ligne, originaires de Mbour et de Joal, une solution serait de contac-
ter les pêcheurs à leur domicile et de leur demander de noter sur des bor-
dereaux leurs jours de sortie. Si les pêcheurs n’habitent pas loin les uns
des autres, un pêcheur peut donner le nombre de sorties pour un quartier par
exemple. L’enquêteur une ou deux fois par semaine ferait le ramassage des
bordereaux. Cette méthode a été appliquée pour les sennes de plage et elle
a donné des résultats satisfaisants (LE RESTE, comm. pers.).
Compte tenu des raisons pour lesquelles les vieux pêcheurs n’arrivent
pas à donner le nombre de sorties des pirogues lignes originaires de Mbour
et de Joal, on peut admettre que la méthode d’estimation de l’effort par
interview auprès des vieux pêcheurs comporte un biais négatif. L’estimation
de ce biais nécessiterait plusieurs expériences sur le terrain comme celles
décrites dans le chapitre précédent et pourrait permettre de calculer un
coefficient de correction à utiliser lors des calculs de l’effort de pêche
des pirogues lignes originaires de Mbour et de Joal.
A l’issue de ce travail, la principale constatation que l’on peut
faire concerne les contraintes de terrain et celles liées aux moyens humains
et matdriels disponibles, qui finalement imposent les méthodes d’enquête et
d’echantillonnage. Ces contraintes sont plus importantes à Joal qu”à Mbour
et la présente étude a permis de mettre en évidence les problèmes et de
suggèrer quelques solutions.
B I B L I O G R A P H I E
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