LA P Ê C H E D ’ A P P A T S V I V A N T S P A...
LA P Ê C H E D ’ A P P A T S V I V A N T S
P A R L E S
T H O N I E R S A U
S É N É G A L
par
(1)
B. GOBERT
R E S U M E
La pêche d’appât vivant est essentielle pour
les
thoniers tanneurs basés à Dakar. L’appât est capturé à
l’aide de sennes tournantes
dites “bolinches” le plus
souvent au lamparo,au mouillage en baie de Dakar pendant
la nuit ou dans les bassins du port pendant le jour.
Environ 500 t. de poissons (Sardinella ami-ta,
<Yid .
e b a , EngrauZis encrasicolus, etc.. .)
sont
capturées
chaque année )
avec un effort correspondant
d ’ environ
600 jours de pêche. Bien que la prise par unité d’effort
soit difficile à connaître du fait de
l’imprécision de
la mesure de l’effort,il semble qu'elle tende à diminuer
ces dernières années.
Néanmoins, 1’ appât vivant
ne
constitue pas un facteur
limitant pour la pêcherie tho-
nière des tanneurs dakarois.
A B S T R A C T
Livebait is essential for tunas baitboats based in
Dakar,
Bait is
captured with purseseines.
F i s h i n g i s
conducted weither by night in Dakar bay,
b y means o f
lumparo, or by day indise the harbour.
Yearly catches amount about 500 metric tons
(Sar-
(1) Océanographe biologiste de 1’ORSTOM en
fonction
au Centre de Recherches océanographiques
de
Dakar-
Thiaroye (ISRA) B.P. 2241 Dakar (Sénégal).

cEneZla awrita, S . e b a , Engraulis encrasicolus, etc.....)
corresponding to an effort of 600 fishing days.
Though unaccuranay in the measurement of effort
it
seems that CPUE has been decreasing for some years.Never-
theles livebait is not a limiting factor for Dakar
tunas
baitboats.
S O M M A I R E
INTRODUCTION
1. LA PECHERIE D'APPAT VIVANT
1.1. Dévelonpement de la nêcherie
1.2. Caractéristiques techniques des tanneurs
1.3. Modalités de la pêche
1.4. Espèces utilisées comme appât
2. ANALYSE DES PRISES ET DES EFFORTS
2.i. Collecte des données
2.1.1. Détermination de l'espèce
2.1.2. Estimation du moule
2.1.3. Estimation du tonnage capturé
2.1.4. Estimation de l'effort de nêche
2.2. Répartition géographique de la pêche
2.3. Evolution des prises, des efforts et des PUE de 1969 à 1980
2.4. Composition des prises
3. LA PECHE DE L'APPAT VIVANT DANS LE CADRE DE L'EXPLOITATION DES STOCKS
PELAGIQUES COTIERS
3.1. Introduction
3.2. Importance relative des pêcheries
3.3. Discussion
4. UTILISATION ET RENDEMENT DE L'APPAT VIVANT
CONCLUSION
I N T R O D U C T I O N
Depuis une dizaine d'années, la pêche thonière dans l'Atlantique inter-
tropical a vu ses débarquements augmenter de façon considérable, surtout en
raison du développement de la pêche à la senne tournante avec des senneurs
de ~~LIS en plus performants (FONTENEAU et SOISSON, 1975, JOSSE, 1976).
Une partie non négligeable de ces captures (environ 8 000 tonnes annuel-
les) est cependant réalisée par la flottille de tanneurs français et séné-
galais basés à Dakar, dont les débarquements constituent l'essentiel de
l‘approvisionnement des conserveries locales en thon.

3
La pêche de ces bateaux reposant sur l’utilisation d’appât capturé sur
les côtes sénégalaises, on a entrepris l’étude des divers aspects de cette
activité : techniques mises en oeuvre, analyse des prises et des efforts,
relations entre cette pêche et les autres types d’exploitation, efficacité
de l’appât dans la pêche thonière.
Des études de biologie et de prospection ont été réalisées sur les es-
piices susceptibles d’être utilisées comme appât vivant, au Congo et au
Ga.bon pour Surdinc! I la auri ta (GHENO et MARCILLE , 197 1
; MARCILLE e t VEIL-
LON, 1973, STEQUERT et a&, 1975) .
Contrairement à dfautres régions (Pacifique Centre et Ouest) où les
difficultés d’approvisionnement en appât vivant ont nécessité un important
effort de recherche sur la biologie des espèces favorables, les techniques
de pêche et de conservation de l’appât (WEBB, 1972 a et b ; SHOMJRA, 1977 ;
BOELY et al., 1980 ; MUYARD, 1980), les côtes sénégalaises abritent d’im-
portants stocks d’espèces pélagiques côtières dont les juvéniles représen-
tent une source régulière d’appât, dans la mesure ou les exploitations con-
currentes de ces stocks par les autres pêcheries (pêche chalutière hautu-
rière, pêche sardinière , pêche artisanale) ne remettent pas en question
l’~~quilibre des structures démographiques et l’importance du recrutement.
1 . LA
P E C H E R I E D ’ A P P A T
V I V A N T
1.1. DEVELOPPEMENT DE LA PECHERIE
Introduite en France en 1948 (TOURASSE, 1951), la technique de la pêche
thonière à l’appât vivant fut utilisée par les premiers bateaux qui entre-
prirent de prospecter le long des côtes occidentales d’Afrique, au début
des années 1950 (BLANC, 1955). La pêcherie commerciale elle-même débuta en
1955-56, avec des bateaux consacrant au thon tropical la morte saison du
thon blanc dans le Golfe de Gascogne (novembre à mars-avril), et ce n’est
qu’en 1967 qu’elle perdit tout à fait ce caractère d’activité de complé-
ment, les bateaux restant basés à Dakar et pêchant la plus grande partie
de 1’ année l
La période d’installation de la pêcherie des tanneurs est marquée par
de fortes variations d’effectifs (participation irrégulière aux campagnes
d’hiver, inadaptation de certains bateaux) ; le nombre de tanneurs s’est
ensuite stabilisé autour d’une trentaine depuis le début des annees 1970
(fig. 1).
Jusqu’en 1969, l’appât vivant a aussi été utilisé par tous les tho-
n.iers senneurs, pour fixer un banc en position favorable à la manoeuvre
de la senne (SOISSON, 1972) ; aujourd’hui, seuls quelques petits senneurs
utilisent encore occasionnellement cette technique.
Quelques navires ont également été armés en tanneurs-senneurs, tra-
vaillant de l’une ou l’autre manière suivant la saison, les lieux de pê-
che, la disponibilité du poisson. Ce type d’armement mixte a été progres-
sivement abandonné,
Actuellement, la pêche de l’appât vivant à Dakar est donc essentielle-
ment le fait des thoniers tanneurs.

1.2, CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DES CANNEURS
La flottille actuelle est composée d’une trentaine de bateaux, basques
ou bretons, dont les caractéristiques moyennes sont résumées dans le ta-
bleau suivan.t :
Tableau 1.- Caractéristiques moyennes de la plupart des tanneurs
de 22
à 2 7 m
de 70
à 150 TJB
l
Puissance motrice
de 300 à 400 ch
Volume des cales
de 50
à 100 m3 (4 thoniers congélateurs)/
Nombre de viviers
de4 à6
Volume de viviers
de 30
à 5 0 m3
L’âge moyen de la flottille est relativement élevé, puisqu’il dépasse
20 ans (fig. 2).
L’eau des viviers est renouvelée en totalité 4 à 6 fois par heure ; sur
la plupart des bateaux, certains viviers sont équipés de systèmes de refri-
geration leur permettant de servir de cale à poisson après épuisement de l.‘appât.
A la différence des japonais qui ont au moins quatre types d’engins
pour la capture de l’appât (senne, carrelet, filet-piège, “boke-ami”)
(MUYARD, 1980), les tanneurs basés à Dakar n’utilisent que la senne dite
“bolinche” dont ils ont l’expérience (pêche de l’anchois et de la sardine
dans le Golfe de Gascogne), et qu’ils ont pu adapter à leur besoins propres.
TOLJRASSE (1953) décrit le montage et l’utilisation de la bolinche au
Pa.ys Basque, utilisée à la fois pour la sardine et pour l’appât thonier.
Les filets des tanneurs dakarois sont construits sur le même plan, à quel-
ques modifications près : longueur réduite, chute moindre (pêche dans les
petits fonds), maillage réduit.
L’analyse d’un échantillon de 16 filets donne une idée de la diversité
de leurs dimensions (tabl. 2).
Certains des plus gros bateaux, tanneurs congélateurs pouvant garder
jusqu’à 2,5t.d’appât utilisent des filets beaucoup plus grands, largués
d’un skiff (annexe équipée d’un moteur hors-bord de 35 ch environ) ou du
thonier lui même, et disposent donc d’une puissance de pêche supérieure
à celle des autres bateaux.
Les dimensions des plus petits filets (utilisés avec un canot propulsé à
l’aviron > résultant d’un compromis entre la vitesse d’encerclement, la
surface encerclée, l’encombrement dans l’annexe,,etc...;
ce qui explique la
diversité des options choisies par les patrons. La plupart des bateaux ont
d’ailleurs plusieurs filets, en général deux, adaptés aux différents lieux
de pêche (port, Baie de Dakar), et utilisés en remplacement en cas d’avarie
de l’un d’eux.
La figure 3 montre le plan schématique d’un bolinche du type de celles
des tanneurs.
Outre leurs dimensions, un autre facteur de diversité parmi les filets
est la position de la, ou des poches qui sont les nappes de filet à mailles
plus petites où le poisson est rassemblé avant d’être embarqué. Deux SO~U-
tiens sont possibles :

5
- la poche est en position centrale, occupant ou non toute la hauteur du
filet. La plupart des sennes sont construites sur ce plan qui offre l'avan-
tage d'unemanoeuvre plus rapide ;
- la poche est à une extrémité, ce qui permet à l'équipage de préparer
beaucoup plus rapidement le filet pour un autre coup, après l'embarquement
du poisson.
Certains filets sont construits sur d'autres plans : une poche à chaque
bout ou deux nappes de même hauteur dont l'une, supérieure, de 6 mm de
maille et l'autre, inférieure, de 8 mm, la première servant au rassemble-
ment du poisson.
1.3. MODALITES DE LA PECHE
COLLIGNON et LEGAND (1955), puis CHAMPAGNAT (1968)' ont décrit les con-
ditions dans lesquelles s'exerçait la pêche de l'appât dans les premières
années de la pêcherie thonièrezles méthodes et techniques actuellement uti-
lisées sont fondamentalement les mêmes.
Quand cela est possible, l'appât est pêché à l'intérieur du port, dans
les bassins proches de l'entrée, où la pollution n'est pas trop forte. La
manoeuvre de la senne peut le plus souvent s'y faire à partir du bateau
amarré au quai, mais en contrepartie l'appât est moins résistant dans les
viviers alimentés en eau du port ; le thonier doit donc sortir dès que
possible, quitte à revenir le lendemain pour finir de remplir ses viviers.
Tableau 2.- Filets utilisés pour l'appât vivant sur
un échantillon de 10 bateaux.
E DU FILET
IRRINTZINA
KERTREGUIER
AIGLE DES MERS

1.4. ESPECES UTILISEES COMME APPAT
Divers auteurs ont tenté d’analyser les caractéristiques qui détermi-
nent l’efficacité de l’appât vivant. Selon BALDWIN (1977) ) de très nom-
breuses espèces, à l’état adulte ou juvénile, sont susceptibles d’attirer
le thon. YUEN (1977) estime que l’acuité visuelle du listao lui permet de
distinguer une proie de 8 cm à une distance de 50 m ; comme la transparen-
ce de l’eau ne permet en général pas une telle visibilité il en déduit
qu’un appât efficace ne doit pas nécessairement dépasser cette taille.
La taille idéale de l’appât est un compromis entre le nombre d’indivi-
dus au kg (à poids égal, un appât constitué de poissons plus petits pourra
être utilisé pour ‘appâter plus longtemps), et la possibilité d’amorcer les
hameçons avec le poisson vivant, dont la taille doit être suffisante.
En outre, la taille de l’appât doit être compatible avec celle du thon
qu’il va servir à capturer : un même appât n’aura pas un pouvoir attractif
identique pour du listao ou du gros albacore. En réalité, la taille des
thons pris par les tanneurs est limitée par le poids maximum qu’une canne
peut embarquer ; de plus, les pêcheurs ne peuvent pas toujours prévoir
quelle espèce de thon va être rencontrée durant la marée.
Outre sa taille, sa forme, et sa couleur, le comportement du poisson
joue un très grand rôle : les meilleures réactions d’attaque du thon ont
lieu en effet quand l’appât nage de façon vive et irrégulière. D’autre part
pour le pêcheur, l’appât doit servir à maintenir les thons dans la zone
d’action des engins de pêche ; les espèces les plus efficaces
sont donc celles qui ne plongent pas, ne se dispersent pas quand le thon
attaque, mais restent près du bateau.
Enfin et surtout, l’espèce utilisée doit être résistante et supporter
le confinement en viviers pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
La capacité de survie dépend de l’espèce, de la taille, de la condition
initiale, et de la densité de stockage de l’appât. BALDWIN (OP. cit.) cite
des travaux selon lequels les juvéniles de certaines espèces seraient plus
résistants que les adultes, ce qui semble se vérifier au Sénégal pour Sar-
dineti.cl sba, dont, selon les pêcheurs, les individus de 4 - 5 cm subissent
des mortalités bien moindres que ceux de 10 - 12 cm ou plus.
On conçoit ainsi qu’il peut y avoir beaucoup de bonsappâts, mais qu’il
n’existe pas d’appât idéal, le choix résultant du compromis entre tous ces
caractères, et surtout de la disponibilité dans la région.
Au Sénégal, les principales espèces disponibles sont les suivants :
-- .%‘rzyraîn lis encrasico lus (= E. guineensis) , 1’ anchois
__ Scm%ne?,Ia aurita, la sardinelle ronde (parfois aussi appelée “lolita”
-- SurdineZZa maderensis (= S. eba), la sardinelle plate
-- &wanx rhonchus, Trachums trecae, les chinchards
-- Boops boops, la bogue
-- Rrachydeuterus auritus, la pirono ou pelon gris.
Il arrive que d’autres espèces soient occassionnellement utilisées com-
me appât, notamment les juvéniles de maquereau (Scomber japonicus), ou
encore la sardine (Sardina pilchardus), dont la présence est sporadique sur
les côtes sénégalaises.
Les espèces les plus appréciées comme appât sont l’anchois qui, malgré
sa fragilité est l’appât idéal pour les thons de petite taille, listao en
particulier, et la sardinelle ronde qui cumule une grande résistance en vi-
vier avec une bonne attirance vis-à-vis du thon.
La sardinelle plate a une valeur assez médiocre, car elle est très fra-
g i l e , et les pêcheurs ont souvent des problèmes de mortalité de masse avec
cette espèce.

Les chinchards (caranx phonchus, pour l’essentiel) font un appât assez
J .
reslstant, peu attirant pour le thon du fait, en particulier, de sa nage
lente, mais qui a l’avantage de se réfugier sous le bateau, ce qui n’est
pas le cas des sardinelles et de l’anchois qui, selon les observations des
patrons, ont plutôt tendance a s‘éparpiller quand le thon attaque, disper-
sant donc ce dernier.
Quant au pirono et à la bogue, ce sont des appâts moyens, assez résis-
tants.
11 est intéressant de noter que les espèces utilisées au Sénégal comme
appât sont très voisines, sinon parfois identiques de celles qu’utilisent
les thoniers tanneurs basques, français et espagnols, dans le Golfe de
Gascogne (TOURASSE , 195 1 ; CORT, 1980), et que les caractéristiques de ces
espèces sont les mêmes dans les deux cas.
Il ne faut cependant pas oublier que les qualités propres d’un appât
ne sont pas les seuls facteurs déterminant le succès de la pêche au thon :
à appât égal, les réactions de ce dernier peuvent être très différentes
suivant son cStat physiologique et alimentaire, les conditions hydrologiques
la méthode d’approche du thonier, etc......
2 .
A N A L Y S E
D E S
P R I S E S E T
D E S
E F F O R T S
2.1. COLLECTE DES DONNEES
A chaque retour de marée, les résultats de la pêche sont recueillis par
un enquêteur lors d’un entretien avec le patron, ou par examen du carnet de
bord. Les données propres à la pêche de l’appât concernent l’espèce, le
moule (nombre d’individus par kg) 3 la quantité pêchée, le lieu et la date
de capture .
2.1.1. Détermination de l’espèce
Elle ne ‘pose généralement pas de problème. Cependant des imprécisions
voire des erreurs , peuvent survenir à plusieurs niveaux.
Quand la pêche s’est faite sur un banc mixte comprenant les deux es-
p13ces de sardinelles, sans qu’on puisse connaftre la proportion de chacune,
le tonnage global est déc.laré comme “sardinelles mélangées”, et réparti
pour le traitement ultérieur en proportion des captures mensuelles des sar-
dinelles d’espèce déterminée. Ce mode de calcul peut introduire un biais
irnportant quand le tonnage des prises d’espèce indéterminée est largement
supérieur à celui des prises d’espèce connue, diminuant ainsi la fiabilité
de certaines statistiques mensuelles.
D’autre part, les indications abrégées parfois portées par les livres
de bord : ‘Isard. ” ou “sardi.” , par exemple, peuvent provoquer une perte
d’information lors de la transcription sur le bordereau d’enquête.
Notons e-nfin que les patrons distinguent depuis longtemps une “sardi-
ne 1 le demi-ronde” ; ces poissons sont en fait des SardineZla madwansis
(sardinelles plates) différentes des autres individus par leur corps moins
haut et leur tache post-operculaîre plus diffuse.
2.1.2. Estimation du moule
L’estimation , par le moule, de la taille moyenne des poissons est assez
précise, puisque les moules extrêmes utilisés, 20 et 100 individus au kg,

correspondent à des longueurs séparées de 60 mm, comme le montre le tableau
taille-poids de
suivant établi pour SardineZZa aurzta, d’après la relation
FREON e t a1
- Le’ (1979) :
Moule 20 30 40 50 60 70 80
100
LF cm 15.5 13.6 12.5 11.7 II.0 10.5 9.7 9.5
L’estimation du moule par les patrons est généralement assez bonne, du
moins quand les prises sont monospécifiques et que la distribution des lon-
gueurs -est unimodale.
Un biais peut apparaître quand les distributions ne sont pas homogènes,
et que les poissons les plus gros attirent plus le regard de l’observateur.
A titre d’exemple, le tableau 3 compare les estimation données visuel-
lement par les pêcheurs et les moules réels, pour 6 échantillons de sardi-
nelle ronde.
Tableau 3.- Moules réels et estimés pour SardineZZa aurita
ESTIMATION
MOULE ESTIME
MOULE REEL
4 0
3 5
47
3 5
4 6
31
Dans cet exemple, l’erreur maximale d’estimation du moule correspond à
une différence de 1 cm environ sur la longueur de la fourche.
2.1.3. Estimation du tonnage capturé
L’estimation de la quantité d’appât amenée à bord se fait en comptant
les salabardes dont le poids moyen est évalué en fonction de sa taille, de
son remplissage, et de la taille des poissons. Il n’a pas été possible de
mesurer la précision de ces estimations mais on peut penser que l’erreur
sur la quantité totale d’appât mise en vivier reste assez faible,
2.1.4.. Estimation de l’effort de pêche
Dans le système d’enquête actuel, l’effort est mesuré par le nombre de
jours où une pêche d’appât a été entreprise. Le choix de cette unité ne
fournit qu’une estimation assez grossière du temps réel passé à la recher-
che et à la pêche de l’appât, car il attribue la même importance à toutes
les pêches qui ont eu lieu dans une journée , quelles que soient les durées
réelles de ces pêches.
La définition d’une unité d”effort plus précise pour toute la pêcherie
est rendu difficile par la diversité des conditions de pêche..
De plus, pour la pêche au lamparo, qui est la méthode la plus utilisée,
il ne semble pas que le temps d’éclairement ait réellement un sens en tant
que mesure de l’effort de pêche, à cause de l’effet de saturation qui fait

9
que le nombre de poissons présents sous le halo lumineux cesse peu à peu
d’augmenter avec le temps, et de la très grande variabilité du délai précé-
dant les premières concentrations après l’allumage (tabl. 4) comme l’ont
souvent montre les nombreuses stations de pêche au lamparo du N.O. Laurent
Amaro sur la Petite Côte au Sénégal.
Tableau 4. - Chronologie d’une nuit de pêche d’appât
(IRRINTZINA, 10-I 1.10.81)
19 h 00
19 h 20
et des projecteurs de pont.
19 h 30
Premières concentrations de poisson
19 h 40
Extinction des projecteurs
1” coup de senne : 18 salabardes (160 kg environ)
durée de l’éclairement : 55 mm
21 h 00 - 21 h 20
2” coup de senne : 20 salabardes (180 kg)
éclairement : 25 mn
21 h 35 - 22 h 00
3’ coup de senne : 20 salabardes (180 kg)
éclairement : 15 mn
22 h 30 - 23 h 00
23 h 35 - 24 h 00
45 salabardes ( 400 kg)
éclairement : 35 mn
2hlO- 2h35
80 salabardes (720 kg)
6 h 00 - 6 h 35
100 salabardes (900 kg)
éclairement : 3 h 25 mn
6 h 30
Par son imprécision même, le jour de pêche comme unité d’effort peut
s’appliquer aux diverses méthodes de pêche d’appât.
2 .%. REPARTITION GEOGRAPHIQUE DE LA PECHE
Actuellement, la grande majorité des p&hes d’appât se fait entre Dakar
et Rufisque, et le plus souvent en deux endroits : dans le port même de Da-
kar, et dans la Baie, en face de Thiaroye, sur des fonds de 15 à 20 m
(fi.g. 4).
L’obstacle à la houle du large formé par la presqu’île du Cap-Vert, la
proximité du port de Dakar, et l’abondance des juvéniles d’espèces pélagi-
ques côtières,, font de cette baie un lieu idéal pour l’approvisionnement en
appât vivant.
Quand la pêche n’est pas bonne en Baie de Dakar, les tanneurs descendent
plus au sud, sur la Petite Côte (Mbour, Joal), au large du Sine-Saloum, ou
même en Casamance.
Jusqu’en 1973, l’appât était pêché en différents points de la côte afri-
caine (tabl. 5 et fig. 5). Mais depuis cette date les prises d’appât réali-
sées en dehors de la baie de Dakar sont devenues négligeables (fig. 6).

1 c
11 ne semble pas y avoir de période particulière pour la pêche dans le
port : seule la dessalure superficielle provoquée par les fortes pluies
d’Gté empêcherait l’entrée des bancs de poissons dans les bassins.
L’utilisation du lamparo dans le port n’est pas efficace à cause de
l’&lairage ambiant (quai, navires). La pêche a donc lieu dans l’après mi-
di, le plus souvent peu avant la tombée de la nuit. L’utilisation de boëtte
(rogue apportée de France, ou tourteaux d’arachide) n’apparaît pas systéma-
tique car n’étant pas considérée comme efficace par tous les patrons.
La pêche à l’extérieur du port se fait la nuit, soit après prospection
au sondeur soit, le plus souvent, au mouillage sur des fonds reputés favo-
rables.
Toutes les sources lumineuses portées par le bateau (lamparo, projec-
teurs de pont, lampes diverses) sont allumées pour créer un halo attirant
le poisson. Quand ce dernier commence à se rassembler autour du bateau, on
ne laisse allumé que le lamparo constitué d’un tangon d’une dizaine de mè-
tres portant une ou plusieurs ampoules sous un réflecteur blanc, la puis-
sance de l’ensemble étant très variable suivant les bateaux, de 100 à
1 000 W environ.
L’intensité lumineuse la plus efficace pour concentrer le poisson ne
fait donc pas l’unanimité des patrons des thoniers. Bien que chez de nom-
breuses espèces, une réaction positive envers certains éclairements ait été
observée en fonction de l’âge et de l’état physiologique des poissons (BEN-
YAMI, 1976), on peut noter qu’aucun des tanneurs dakarois n’est équipé de
rhéostat de passerelle permettant de faire varier la puissance du lamparo
et de l’adapter aux conditions de la pêche (transparence de 1 ‘eau, espèces
présentes), Z. la différence de certains tanneurs japonais ; ces derniers
utilisent également des amploules bleues, dont l’action est prétendue plus
efficace pour attirer et concentrer l’appât (GRANDPERRIN et FOURMANOIR,
1972) .
Une fois rassemblé dans la poche de la bolinche, le poisson est crans-
féré dans les viviers à l’aide de salabardes, épuisettes à long manche
pouvant contenir jusqu’à une dizaine de kg d’appât. Ge dernier étant fra-
g i l e , surtout les sardinelles qui perdent facilement leurs écailles, le
temps de transfert doit être réduit au maximum. A titre d’exemple, voici le
déroulement chronologique d’une prise de 250 kg environ de ~~~~~~~c~lla: il~~:~,&l
réalisée au port en avril 1981 avec un filet de 90 m de long et d’une quin-
za.ine de mètres de chute :
- encerclement du banc.................... 2 mn
- fermeture du filet (anneaux à bord).....40 s
- concentration du poisson dans la poche,
l e l o n g d u b o r d . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . 1 m n 2 0 s
- embarquement des trente salabardes...... 6 mn 10 s
Pour acciZlérer 1 ‘embarquement de 1’ appât t trois salabardes sont utilisées
en rotation. Le temps réel passé par le poisson dans la salabarde est de 5
à 10 s, suivant la proximité du vivier.
Les fortes concentrations subies par les poissons dans la poche du fi-
let, puis surtout dans la salabarde, peuvent occasionner une certaine
perte d’écailles diminuant la résistance de l’appât. L’expérience des pê-
cheurs montre que les meilleurs taux de survie sont obtenus quand les pois-
sons sont protégés par une épaisse couche de mucus, qui “fait de la mousse”
sur l’eau et entre les mailles des filets.

Tableau 5.- Répartition en latitude des prises connues (Qx) de 1969 à 1980
I
La(ikyde.
1969
i l 1970
1971
1976
[ 1977
/
1978
1979
1980
17
16
18
15
2
14
5709
3936
2836
13
275
4
12
44
11
106
10
344
9
144
8
97
7
12

1 2
L’actuelle restriction des pêches d’appât aux côtes sénégalaises s’ex-
plique par le fait que les quantités capturées à Dakar suffisent à la plu-
part des tanneurs, dont l’âge et la taille limitent le rayon d’action et le
temps passé en mer. En outre, le ravitaillement en appât en cours de marée
est maintenant souvent rendu difficile, voire impossible, par les nouvelles
réglementations d’accès dans les eaux de certains pays voisins.
2.3. EVOLUTION DES PRISES, DES EFFORTS ET DES PUE DE 1969 A 1980
Les prises et les efforts annuels estimés (après correction tenant
compte des marées non enquêtées) pour tous les secteurs géographiques,
ainsi que les prises par unités d’effort, sont regroupés sur la figure 7
pour La période 1969-1980.
On constate que l’effort annuel n’a pas subi de variations importantes
depuis 1970, avec des valeurs comprises entre 540 et 660 jours par an, ce
qui est a rapprocher de la relative constance de l’effectif des tanneurs
basés à Dakar pendant cette période, mais que les prises montrent une ten-
dance décroissante qui s’est accentuée en 1979 et 1980.
L’unité d’effort choisie introduit par son imprécision une certaine
inertie dans le calcul des PUE, et rend ainsi difficile l’interprétation
de leurs variations. En particulier, il n’est pas possible de déterminer
si la diminution des prises par jour constatée en 1979 et 1980 représen-
te une tendance significative.
Les PUE moyennesannuelles ne sont comparables (à défaut d’hypothèses
sur l’identité des stocks) que lorsqu’elles proviennent de pêches réali-
sées dans des conditions semblables (zones et saisons de pêche). On
observe notamment que, depuis que les tanneurs sont basés en permanence
à Dakar ( 1967) , La saison de pêche s’est progressivement centrée autour
des mois d’éte, en particulier entre 1969 et 1980, où une saison creuse
apparact clairement au cours du premier trimestre (fig. 8). En ce qui
concerne les lieux de pêche, on a vu (fig. 5) que, depuis 1965, le pour-
centage des prises réalisées hors des lieux de pêche principaux (Baie de
Dakar et Petite Côte) était inférieur à 5 %, à l’exception de 1976 où les
rendements médiocres dans ces zones ont conduit les bateaux à chercher
l’appât plus au sud, notamment au large de la Casamance, où 11 % des pri-
ses ont été faites. La PUE moyenne de 1976 traduit, donc, quoique de fa-
çon indirecte et moins précise, l’abondance apparente de l’appât sur les
lieux de pêche principaux.
En outre, la simple comparaison des PUE annuelles ne tient pas compte
du fait qu’il s’agit de valeurs moyennes pour l’ensemble des espèces cap-
turges , les proportions respectives variant d’une année 2 l’autre.
2.4, COMPOSITION DES PRISES
On constate que, sur la période étudiée (1969-1980), trois espèces
:iardint:i.lu ami-ta, :?ardineUa maderensis,
et EngrauZis encrasicohs
assurent L’essentiel des prises d’espèce identifiée, et que cette propor-
tion s’est encore accrue (plus de 90 %) depuis 1977 (fig. 9). Les autres
esp$ces représentent des pourcentages plus faibles et variables, liés à
leurs abondances locales respectives et à leurs fluctuations annuelles.
Les proportions relatives des espèces dans les prises ne résultent
pas d’un choix délibéré des pêcheurs de prendre telle ou telle espèce,

1 3
en fonction de son intérêt comme appât dans les conditions présentes de la
pêche. En e.Efet, le temps passé à faire l’appât est du temps perdu pour la
recherche du thon, et le succès d’une marée dépend beaucoup plus du nombre
de bancs de thon rencontrés, donc dejours de mer, que la qualité de l’ap-
pât. Les patrons préférent ainsi prendre en quelques heures un appât d’ef-
ficacité moyenne plutôt qu’attendre, plusieurs jours peut-être, la capture
d’une espèce plus attractive.
Il faut noter que lorsque les enquêtes fournissent une valeur impor-
tante pour le tonnage de “sardinelles mélangées’ (espèce indéterminée), un
biais, inconnu, mais peut-être non négligeable, est introduit dans l’esti-
mation des quantités capturées des deux espèces de sardinelles, Le pour-
centage exceptionnellement faible de Sardinella aurita dans les captures
de 1979 pourrait être expliqué ainsi.
La figure 10 montre la répartition des captures annuelles suivant les
différentes catégories de moule, toutes espèces confondues. Là encore, il
n’y a pas possibilité de choix pour les pêcheurs, sauf quand les poissons
sont trop gros pour avoir de l’intérêt comme appât et sont rejetés.
Les variations annuelles de distribution des moules peuvent provenir
de la variabilité des conditions hydrologiques, la transition saison froi-
de-saison chaude coincidant souvent avec une étape importante du cycle
biologique (reproduction, migration) de nombreuses espèces, en particulier
les sardinelles.
3 . LA
P E C H E D E L ’ A P P A T
V I V A N T
D A N S L E
C A D R E D E L ’ E X P L O I T A T I O N
D E S
S T O C K S
P E L A G I Q U E S
C O T I E R S
3.1. INTRODUCTION
FREON et al., (1978) décrivent et analysent les différents types d’ex-
ploitation auxquels sont soumis les stocks de poissons pélagiques côtiers
sur les côtes NW d’Afrique. En particulier, Sardinella aurita subit la
pêche d’un certain nombre de flottilles et d’engins (pêche industrielle
hauturière, pêche semi-industrielle, pêche artisanale, pêche d’appât des
thoniers), dont les interactions sont mises en évidence par le classement
suivant :
- relations instantanées , quand deux engins exploitent simultanement et
au même endroit la même fraction de stock.
- relations différées directes, quand une pêcherie subit les conséquen-
ces de l’exploitation d’invididus plus jeunes par une autre pêcherie.
- relations différées indirectes , quand la pêche des reproducteurs est
susceptible d’agir sur le recrutement dans les pêcheries de juvéniles.
Au sein de ce schéma général, la pêche de l’appât vivant est en rela-
tion instantanée de concurrence avec celle des sennes de plage, puisque
celle-ci s’adresse, au moins en partie, aux mêmes classes de taille, et en
relation différée directe avec les pêches qui exploitent les survivants
des classes utilisées pour l’appât (pêches chalutière hauturière, sardi-
nière semi-industrielle, artisanale). A l’inverse, elle subirait théori-
quement l’influence de la pêche des adultes par les flottes industrielles,
au CLIS OU celle-ci aurait une action prépondérant sur le recrutement, ce
qui ne semble pas être le cas actuellement.

1 4
Afin d’estimer de façon plus quantitative la place de chacune des pê-
cheries dans le schéma d’exploitation des juvéniles et des jeunes repro-
ducteurs (c’est-à-dire en excluant les prises des pêches hauturières, trZs
variables et mal connues), en tenant compte des poids moyens des individus
capturés par chacun d’entre elles, on a exprimé les débarquements de sar-
dinelle ronde en tonnage et en nombre d’individus ; l’année 1977 a été
choisie comme exemple car on dispose pour cette année de statistiques plus
complètes, notamment pour la pêche artisanale. Les données sont extraites
de FREON et al. (1979) pour les statistiques et les répartitions en fré-
quence detaxe s , et de BOELY (1979) pour la relation taille-poids.
Les estimations obtenues ne doivent être considérées que comme des
ordre de grandeur, en raison des inévitables approximations, tant au ni-
veau de la collecte des statistiques (pour les sennes de plage, en parti-
culier) que de la ventilation des prises en classes de taille et du calcul
du poids moyen individuel dans chaque classe.
3.2. IMPORTANCE RELATIVE DES PECHERIES
Pour des raisons de commodité, les prises ont été réparties par clas-
ses de taille de 5 cm, qui ont l’avantage de refléter assez bien les
cl.asses exploitées par les différentes pêcheries. La part de chacune de
ces classes dans les débarquements de chaque pêcherie, exprimée en tonnes
et en nombre d’individus, est indiquée sur la figure 11, dont l’examen
appelle deux remarques :
- Sur un plan général, on constate la grande importance numérique de la
pêche des très jeunes individus par rapport à celle des poissons plus agés;
ainsi, les sennes tournantes artisanales, qui ont connu ces dernières
années un développement important, capturent un nombre de poissons du même
ordre de grandeur que celui des juvéniles (moins de 15 cm) pris par les
sennes de plage, alors que le rapport de ces prises exprimées en tonnage,
est supérieur à 20.
- La deuxième remarque concerne la place de la pêche de l’appât vivant
dans 1 ‘exploitation des juvéniles. L’exemple de 1977 montre que, sur 100
jeunes sardinelles rondes prises au Sénégal, 6 le sont par les thoniers et
94 par les sennes de plage.
La figure 12 montre la répartition des sennes de plage en activité sur
le littoral sgnégalais de Mboro à Joal, d’après les recensements effectués
par le CRODT en
1977 et 1981. On constate qu’un grand nombre d’entre elles
travaillent entre Dakar et Bargny (42 et 54 en 1977 et 1981 respectivement)
dans la zone de pêche préférentielle des tanneurs. La vingtaine d’unités
de la côte Nord ne capturent qu’une très faible quantité de jeunes sardi-
nelles, car les fortes concentrations de juvéniles (nurserie) ne se ren-
contrent
qu’au sud du Cap-Vert. En conséquence, ces sennes ont des mail-
les plus grandes adaptées à la capture de poissons de taille supérieure.
Quelques types de sennes de plage utilisées au Sénégal sont décrits
par SECK (1979). Bien que le maillage minimum réglementaire soit de 20 mm
(côté de maille), les engins travaillant en Baie de Dakar et sur la Petite
Côte ont souvent des mailles beaucoup plus petites, et exploitent donc les
mêmes classes de taille que les bolinches des tanneurs, dont les mailles
sont de 6 à 8 mm (fig. 13).
Du fait de leur activité plus régulière (proximité de l’agglomération
dakaroise, et, pour certaines, livraison aux industries de transformation
en farine) , les sennes de plage de la Baie de Dakar prise au sens large,
fournissent l’essentiel du tonnage de juvéniles d’espèces pélagiques co-
tières telles que les sardinelles.

1 5
3.3. I)ISCUSSION
Les données précédentes,qui illustrent la place respective des diffé-
rentes pêcheries dans l’exploitation des juvéniles de sardinelle ronde,
doivent être interprétées avec prudence en termes d’influente de l’activi-
té des sennes de plage sur la pêche des thoniers à l’appât, en raison des
nombreuses approximations et incertitudes relatives aux données de base,
qui sont discutées ici.
En premier lieu, si les prises des thoniers à l’appât vivant sont bien
connues , il n’en est pas de même de celles des sennes de plage dont l’en-
qutlte est difficile étant donnée leur dispersion et, à quelques exceptions
pr&s,
l’irrégularité de leur fonctionnement, en des points parfois varia-
bles de la côte. Les distributions de taille des prises des différents
coups de filet étant assez variables (BOELY,
1979) , la ventilation annuelle
des captures par classe de taille est peu sûre. A ce titre, la figure 12
a Éité établie en faisant l’hypothèse d’égalité des tonnages des classes
5 -- 10 et 10 .- 15 cm dans les prises de Sardine22a aurita.
Une autre source d’erreur provient de l’attribution d’un poids moyen
individuel aux poissons des classes d’âge les plus jeunes dont la crois-
sance est la plus rapide, une faible variation de la longueur moyenne se
traduisant par une forte variation du poids moyen, et, par conséquent, du
nombre d’individus présents dans la classe.
Malgré toutes ces réserves, et le fait que ces chiffres ne concernent
qu’une seule année prise à titre d’exemple, ne reflétant donc pas une si-
tuation réelle variable d’année en année, on peut tirer les conclusions
suivantes, d’une façon très générale.
Les captures de juvéniles de SardineZZa aurita des sennes de plage
excédent celles des tanneurs par un facteur au moins égal à 15, et cette
situation de concurrence s’exerce surtout dans un secteur assez limité
(Bel-Air, Hann, Thiaroye)
où les thoniers font l’appât le plus souvent,
et où les senties de plage travaillent activement toute l’année, certaines
d’entre elles pêchant parfois plusieurs fois par jour pour la transforma-
tion indus trielle.
Cette concurrence ne se limite évidemment pas à l’espèce prise comme
exemple, mais concerne également de nombreuses autres espèces, parmi les-
quelles la sardinelle plate, dont les juvéniles sont abondants dans les
prises des deux pêcheries. Le fait que les sardinelles forment une part
importante des prises, et que les deux engins s’adressent également à des
populations de très jeunes individus vivants en eaux peu profondes, permet
d’envisager la généralisation de ces résultats.
Bien que les patrons des thoniers disent ressentir les effets de la
ccncurrence artisanale, il est difficile d’affirmer que la baisse apparente
des rendements de la pêche d’appât observée depuis quelques années, doit
être attribuée principalement à l’activité de ces sennes de plage, au
sou.1 vu de l’augmentation de leur nombre entre 1977 et 1981.

4 .
U T I L I S A T I O N E T
R E N D E M E N T
DE L ‘ A P P A T
V I V A N T
~a capture du thon à la canne repose sur l’utilisation de l’appât vi-
vant de la fa(;on suivante: lors de l’approche d’une matte, quelques poi-
gné.es d’appât sont jetées à l’eau pendant que le bateau ralentit. Si les
réactions de la matte à l’appâtage sont jugées satisfaisantes par le pa-
tron, le bateau est stoppé, des jets d’eau brouillant la surface de l’eau
sont mis en marche, et la pêche elle-même commence. Pendant toute la durée
de celle-ci, l’appâtage se poursuivra pour entretenir l’activité du thon.
Au début, chaque hameçon est garni d’un poisson vivant tranpercé par
le milieu du corps, dont le frétillement attire l’attention du thon et le
fait mordre. Ce n’est que quant l’excitation de ce dernier est assez in-
tense qu’un leurre artificiel suffit à le tromper ; la cadence de la pêche
peut alors s’accélérer. On conçoit donc que, indépendamment des préferen-
ces du thon en matière de taille des proies, un appât plus petit est pré-
férable, son action reposant sur le nombre de poissons offerts aux thons,
plus que sur leur poids individuel.
Etant donné la multitude et la complexité des facteurs entrant en jeu,
il est très difficile d’analyse l’efficacité de tel ou tel type d’appât
vis-à-vis des différentes espèces de thons, mais on peut s’intéresser au
ren.dement global de 1 ‘appât, c’est-à-dire au rapport du tonnage de thon
capturé à celui d’appât utilisé, ou tout au moins embarqué en début de
marée.
Dans leur étude de la pêcherie d’appât vivant du Pacifique oriental,
ALVERSON et SHIMADA (1957) présentent l’évolution des prises de thon et
des prises d’appât annuelles de 1946 à 1954, et constatent que leur va-
ria.tions sont paral.lèles, sauf de 1951 à 1954 où la divergence des deux
courbes est interprétée comme une baisse significative du stock de thon.
YOSHIDA et al. (1977) comparent les trois grandes pêcheries thonières
à l’appât vivantdans le Pacifique : en Californie, au Japon, et à Hawaii,
dont les rendements annuels moyens d’appât (appelés parles auteurs : Prise
par Unité d’ Appât, PUA) sont respectivement de 7,5 ; 9,7 ; et 23,l tonnes
de thon par tonne d’appât. Les variations de PUA d’une pêcherie .% l’autre
et, dans une même pêcherie, d’une année à l’autre, proviennent de facteurs
divers tels que le poids individuel des thons pêchés, le nombre des cannes
en action, l’abondance apparente du thon, le moule moyen de 1 ‘appât, etc..
Ainsi la PUA supérieure de la pêcherie hawaiienne est-elle attribuée
à la taille moyenne plus grande des listaos capturés, mais surtout aux
très petites dimensions de l’appât utilisé (3 à 4 cm).
En ce qui concerne la pêcherie basée à Dakar, le PUA a été calculée
mensuellement de 1975 à 1980 (fig. 14) d’après les données brutes des
seules marées enquêtées. La PUA moyenne pour ces 6 années est de 18,9
tonnes de thon par tonne d’appât ; la plupart des valeurs mensuelles sont
situées entre 10 et 30 parfois des valeurs extrêmes sans doute peu repr-sen-
tatives car résultant en général d’un petit nombre de sortie.
Outre les qualités propres de l’appât, deux facteurs liés au thon in-
terviennent dans le rendement de l’appât :
- T,‘abondance du thon, dont aucun indice indépendant n’est en fait dis-
ponible, : en effet, la prise par unité d’effort des tanneurs est étroite-
ment liée au rendement de l’appât, comme le montre la figure 14. Quant aux
senneurs, qui n’utilisent pas d’appât et pourraient donc fournir un indice
d’abondance indépendant, ils fréquentent rarement les mêmes eaux que les
tanneurs , sauf pour quelques-uns, en avril-mai. Qn se trouve donc dans
l’impossibilité de déterminer la part des variations de la PUA attribuable
à celles d’abondance du thon.

1 7
_- ],a capacité du thon à réagir positivement à l’appâtage, en fonction
de son état p’hysiologique et alimentaire, de la structure thermique des
masses d’eaux, etc...
A cet égard, les éléments intervenant dans cette
pêcherie sont multiples et complexes.
D’un point de vue géographique, la pêche commence en début de saison
au large de la Guinée et jusqu’en Casamance , puis se déplace vers le nord.
A partir de juillet et jusqu’en novembre, tous les bateaux pêchent le long
des côtes mauritaniennes, jusqu’au cap Blanc. Pendant les premiers mois de
la campagne, les thons sont 3 proximité des fronts thermiques associés au
déplacement saisonnier des masses d’eaux chaudes vers le nord, et dispo-
sent d’une nourriture abondante, ce qui les rend peu sensibles à l’appâ-
tage : les mattes ne sont que difficilement arrêtées, et les thons répon-
dent de façon médiocre, sinon nulle à l’appât accroché aux hameçons. La
pêcherie acquiert ensuite une certaine stabilité ; les bancs se laissent
en effet plus facilement fixer, et les plus gros sont exploités jusqu’à
épuisement par plusieurs bateaux qui se relayent sur la matte : il n’est
pas rare qu’un tanneur ayant des cales pleines attende la relève par un
autre en continuant d’appâter pour ne pas perdre le banc. Dans ces condi-
tions, la quantité d’appât utilisée est relativement faible.
Un autre Eacteur dont l’importance réelle est difficile à cerner in-
tervient dans l’utilisation de l’appât, la coopération entre tanneurs et
senneurs. En début de saison, la disponibilité du thon à la canne est
diminuée par son comportement, alimentaire en particulier. Tous les ans à
Cet:te époque, en plus des senneurs espagnols toujours présents dans ce
secteur, un certain nombre de senneurs français quittent leurs lieux de
Pêc:he habituels du Golfe de Guinée pour travailler sur la côte ouest-
africaine (Sénégal-Guinée). Les tanneurs s’associent parfois avec un de
ces bateaux ou plus souvent avec un des petits senneurs sénégalais pour
capturer une matte, le tanneur la fixant avec son appât. Le senneur l’en-
cerclant avec son filet. L’opération est intéressante pour les deux ba-
teaux : le tanneur peut, tout en ménageant son appât, embarquer rapidement
un tonnage parfois important ; le senneur est assuré de la réussite de son
coup de filet, à une saison où les mattes sont souvent très rapides. C’est
d’ailleurs pourquoi cette coopération n’intéresse pas tellement les grands
senneurs modernes dont les filets, qui mesurent jusqu’à 1 500 m, permet-
tent de tourner sans trop de risque de coup nul sur une matte en déplace-
ment. La prise est ensuite partagée entre les deux bateaux, à parts égales
avec les senneurs français, le tanneur recevant 40 % du tonnage avec les
espagnols.
A titre d’exemple, le tableau 6 indique la répartition mensuelle des
tonnages de thon capturés suivant leur origine, lors des marées ayant con-
nu ce type d’opérations communes en 1977. On constate que, si les tonnages
concernés sont peu importants en regard des débarquements mensuels des
tanneurs (et encore bien moins importants pour les senneurs, dont les dé-
barquements ne sont pas indiqués sur le tableau 6), il n’en est pas de
même au niveau de 1 ‘ensemble des opérations communes prises isolément, et
que le rendement réel de l’appât dans ces conditions est sensiblement su-
périeur au rendement calculé pour la canne seule.
Cependant, pour que cette accroissement de PUA ait une valeur indiscu-
table il faudrait en réalité comparer le résultat de l’opcration commune
avec le résultat potentiel de la pêche séparée de chacun de deux bateaux.
On ne peut donc pas dire que le résultat globalement positif de cette opé-
ration est à attribuer en totalité à l’utilisation de l’appât du tanneur.

Tableau 6.- Répartition des tonnages capturés lors des opérations
communes entre tanneurs et senneurs en 1977. (Qx)
TOTAL
1977
Tonnage d'appât (1)
Thon débarqué par les
tanneurs (2)
dont = donné par les
senneurs (3)
Thon débarqué par les
senneurs et pris
tanneurs (4)
Rendement apparent des
Rendement appât pour
la canne seule
(2) - (3)
(1)
inconnues
4
29
1
1
0
3
1
39
Thon débarqué par toute
la flottille de tanneurs
2 880
9 030
9 750
7 900
8 050
6 190
3 190

1 9
C O N C L U S I O N
Si les quelques 500 tonnes de juvéniles d’espèces pélagiques côtières
capturÉes annuellement comme appât vivant sur la Petite Côte du Sénégal
représentent un tonnage minime par rapport aux autres pêcheries sénégalai-
ses, elles n’en sont pas moins nécessaires à l’activité de la flottille de
thoniers tanneurs de Dakar.
L’influence de la qualité de l’appât sur les rendements de la pêche
thonière est difficile à mettre en évidence en raison du grand nombre d’é-
léments qui interviennent, mais il semble que la quantité disponible ou la
qualité de cet appât n’ont jamais été un facteur limitant pour la pêcherie
sénégalaise, contrairement à certaines autres, notamment dans le Pacifique.
La variété des espèces et leur abondance au sud de la Presqu’îtidu Cap.
Vert sont à l’origine de cette situation favorable, tant pour la pêche
d’appât que pour les autres formes d’exploitation des stocks pélagiques
côtiers, ce qui pose le problème de l’influence réciproque de ces pêche-
ries. En particulier, pour les pêches de très jeunes individus (quelques
mois), si le tonnage prélevé par les thoniers à 1”appât est relativement
faible, il n’en est pas de même de celui des sennes de plage, notamment
en Baie de Dakar 05 les petits maillages des filets et leur fréquence
d’utilisation conduisent à des prélévements très importants en nombre
d’individus, dont les répercussions sur les autres pêcheries ne sont
sans doute pas négligeables, bien que très difficiles à évaluer.
B I B L I O G R A P H I E
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YOSHIDA (H.O.), UCHIDA (R.N.) et OTSU (T.), 1977.- The pacifie tuna pole
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YUEN (H.s.H.), 1977.- Desired characteristics of a bait for skipjack tuna,
Kui;suwonus pehmis. NOAA Tech. Rep. NMFS Cire., (408) : 52 - 54.

’. . 3
Nombre de
i’anneu rs
-X C a n n e u r s a y a n t d é b a r q u é à D a k a r
100 -
).. . . . . . . . . . . .= Canneurs basés à Dakar
90.
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60
6 5
70
7s
8 0
6 0
6 5
7 0
FI~:. I?.-- A n n é e d e c o n s t r u c t i o n d e s tanneurs actifs en 1950.

3
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4
1
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1 - N a p p e
p r i n c i p a l e
(maille
8 mm)
5, B a n d e d e r e n f o r t ( m a i l l e d e 10mm)
2- Poche
(maille 7 mm)
6, Ralingue des flotteurs
3 - A i l e
( m a i l l e 2 0 mm)
7, Ralingue des
p l o m b s , p a n t o i r e s ,et
4, Bande de renfort
( m a i l l e 20 mm)
anneaux de coulisse
Fig. 3.-Plan schématisé
d'une bolinche - tync de 120 m de long et 20 m de chute (les bandes
de renfort et les pantoires ne sont pas à l'échelle)

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Zones de captures des appâts.
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77
78
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77
76
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S a r d i n a p i l c h a r d u s
Boops
boops
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Caranx
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Engraulis encrasicolus
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Sardinella
maderensis
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SardinelIa
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9.- Composi.tion d e s c a p t u r e s d ’ e s p è c e s c o n n u e s dc 19h9 3 1980.

4
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1969
1970
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1972
1974
1976
1978
1979
1980
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12 3
4 5 6
12
3
4

5
6
1
2
3
4
5
6
7 > 100 /kg
3
60-79
5
2 0 - 3 9
2
8 0 - 9 9
4
4 0 - 5 9
6
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Fig.
10.- Composition en moules des captures annuelles tif lW~~,l 5 19so.

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103 tonnes
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200 1
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5
10
15
20
25
30
cm
25
30
cm
S e n n e s d e p l a g e
A p p a t t h o n i e r
F i l e t s d o r m a n t s
S a r d i n i e r s dakarois
Sennes tournantes 2 F i l e t s maiilants e n c e r c i a n t s
iilus (A>

‘1
Id“Mborc
1977
1981
2 mm= 1 senne de plage

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N =653
m - 1 2 0 . 7
CI- =10,9
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160
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N =566
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m =104,9
o- =17,7

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110
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130
140
150
1 6 0
170
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Fiy.
1 ‘3.- JIistribution d e l o n g u e u r d e S. aurit.a dans les
pr i s:. s 8: ‘,lpp$t d e s c*;~nneurs ( A ,6 é c h a n t i l l o n s ) et d e s !it:nnlr’s
de pjapp de Bel-Air (1\\,5 Gchnntill.ons), e n a v r i l - m i 1981.

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