MAREYAGE D E P O I S S O N F R A I S A U ...
MAREYAGE D E P O I S S O N F R A I S A U
M A R C H É D E G R O S D E G U E U L E - T A P É E
Moustapha KEBE(1)
R E S U M E
Le marché de gros de poisson de Gueule-Tapée , situé
à Dakar, de par
sa double fonction d’approvisionnement et
d’éclatement vers les marches secondaires de l’aggloméra-
tion dakaroise , joue un rôle déterminant dans la
commer-
cialisation du poisson s L’auteur se livre à une
analyse
des arrivages quotidiens de camions de mareyeurs et des
livraisons de poissons à Gueule-Tapée entre octobre 1981
et septembre 1982 pour arriver à déterminer la part du tna--
reyage total du Sénégal qui passe par ce marché . Le rôle
économique et: social de ce marché est ainsi mis en relief.
Une analyse des prix de gros et de détail est aussi faite
pour déterminer la marge brute pr6levée par les détaillan-
tes. Cette étude constitue un prélude à une recherche sur
la commercialisation du poisson dans tout le Sénégal.
S O M M A I R E
INTRODUCTION
1. METHODOLOGIE D’ENSEMBLE
2. FONCTION DE DISTRIBUTION
-------
-
(1) Economiste de 1’ISRA en service au
Centre de
Recherches océanographiques de Dakar-Tiaroye
(CRODT) ,
BP. 2241, Dakar (Sénégal).

3. FONCTIOb DE KEDISTRIBUTION
4. PRIX PRATIQUES
CONCLUS IONS
BIBLIOGRAPHIE
FIGURES
ANNEXE
I N T R O D U C T I O N
Le poisson constitue la composante principale de l.‘apport en proteines
de la population sénfga?.aise.
Sur les 160 000 tonnes débarquees en moyenne
par 1 es pirogues, 60 000 tonnes soit 37,5 % sont écoulées à l’interieur du
pays par le biais des mareyeurs, bana-bana(1) e t d é t a i l l a n t s .
La pêche artisanale maritime a connu ces dernières années de nombreuses
innovations (motorisation des pirogues, introduction des sennes tournantes t
amélioration des embarcations) qui ont beaucoup contribué 5 1 ‘augmentation
et 2 une diversification de la production. Au stade actuel de ce développement
technologique,
une inorganisation du circui.t de commercialisati.on (de la
plage au Consommat:eur) peut etre à l’origine d’énormes pertes et tout gain
de productivité sera en partie absorbe par l’exportation. L’objectif prirlci-
pal que s’est fixé le Centre d’Aide ;3 ‘la P&he artisanale (CAPAS) avec la
création des centres coopératifs de mareyage, est 1 ‘amelioration de ta c*om-
merci.ali.sat ion et de la distribution du poisson frais dans l’intérieur du
pays. Le marché de Gueule-Tapée, dr par sa double fontion d’approvisionnement
du centre de l’agglomeration dakaroise et d’éclatement vers les marchés secon-
dai res de la presqu’île du Cap-Vert , .joue un rôle déterminant dans la distri-
bution du poisson frais en provanance dt tout le littoral sénégalais (CO?%!!TER,
1981).
Dans C*ette étude, nous essayerons de cerner ce rôle pour mieux comprendre
la fi. 1 ière du poisson à tous ses niveaux, L’analyse des arrivages de poisson
2 Gueule-Tapée (nombre de camions, quantités livrées, ori.gine du poisson)
nous permettra de déterminer les relations existant entre prix et quantitGs
et 1 es facteurs expl.i.cat i fs du niveau des prix observés en prglude 2 1 ‘étude
de l.a commercialisation. du poisson au Sénégal.
Nous exposerons la méthodologie d’ensemble avant d’étudier le rôle &co-
nomique et social que joue ce marché dans la distribut.ion du poisson. Puis
nous analyserons les prix pratiqués.
--”
---
_~,----.l--_l~
.----w---p
-e-m.-
(1) Il s’agit du terme péjoratif wolof désignant tous intermédiaires,
semi-grossistes, grossiste de poisson dépourvus de carte de mareyeur.

1 .
M E T H O D O L O G I E D ’ E N S E M B L E
.:
-' 1
Dans le cadre des recherches menées en socio-économie des pêches au
CRODT, la démarche adoptée consiste 2 considérer le système “pêche artisana-
le” dans sa totalité tout en se gardant de le réduire à l’un quelconque de
ses élèments. Ainsi, des études de bases ont été menées sur la production,
la commercialisation, la transformation artisanale et sur la structure des
communautés de pêcheurs et leur adaptation aux innovations.
Les recherches sur la commercialisation des produits de la pêche arti-
sanale vont être complétées par une étude des marchés intérieurs pour déter-
miner de façon précise la part de la production qui est vendue sur le marché
local. Un système de suivi permanent des prix et du mareyage dans les prin-
paux points de débarquement et sur le marché de Gueule-Tapée est mis en
place. Depuis octobre 1981, nous suivons les arrivages de poissons dans ce
marche tous les deux jours. L’enquêteur note ainsi le numéro d’immatricula-
tion du véhicule du mareyeur, son origine, sa capacité de transport, la
nature de la cargaison (les 3 principales espèces transportées) et sa charge
réel.le (cf. feuille questionnaire en annexe). Parallèlement les prix pratiqués
par les mareyeurs et détaillants frequentant ce marché sont relevés. Les don-
nées ainsi recueillies sont dépouillées, codées puis saisies et traitées
par l’ordinateur du CKODT.
A partir des résultats obtenus pour les jours enquêtés entre octobre
1981 et sept.embre 1982, nous avons fait des extrapolations pour couvrir l’en-
semble de la période. Pour ce faire, nous avons pris en considération le
nombre de jours ouvrables du marché. Les fêtes religieuses retenant tres
souvent les commerçants et les pêcheurs hors de leur lieu de travail, nous
avons pensé que seule une évolution sur un cycle annuel pourrait avoir un
sens compte tenu du caractère éminemment saisonnier de la pêche.
2 *
F O N C T I O N D E
D I S T R I B U T I O N
2 e 1. ARRIVAGES DE CAMIONS DES MAREYEURS
Le marché de Gueule-Tapée commence à être animé à partir de 5 heures
avec 1 ‘arrivi>e des camions des mareyeurs, Ces derniers qui achètent le pois-
son sur les différents points de débarquement de la côte, préfèrent arriver
tôt le matin pour satisfaire la demande des détaillants des marchés piiriphé-
ri ques . Le poisson acheté est chargé dans les camions en vrac ou dans des
paniers QU caisses avec d.e la glace ; l’approvisionnement en glace se faisant
SUI- 1 a plagi>
ou au port d.e Dakar. En moyenne on note 20 arrivages de camions
par jour à Gueule-TapPe en provenance du port, des usines de Dakar et des
grands centres de débarquement de la pêche artisanale. Le tableau 1 il.lustré
par la figure 1 montre que le marché de Gueule-Tapée est approvisionne aussi
bien par la pkhe industrielle (port de Dakar) que par la pêche artisanale.
Le$ véhicules qui fréquen.t.ent, Gueule-Tapée ont une capacité de transport
variant entre 1 et 10 tonnes e Certains mareyeurs possèdent plusieurs camions
qui. font la rotation, d’autres louent des véhicules à des particuliers pour
1-e transport du poisson. Le plus grand nombre d’arrivages de camions est
observ6 en mai, et entre août et novembre, c’est-à-dire pendant la pCriode
de campagne des pêcheurs saint-louisiens sur la Petite et Grande Côte, Les
arrivages d<j camions dépendent du circuit
de distribution du poisson frais
caractérisé par son irrégularité (‘tonnages débarqués et horaires de debarque-
ment) a Les tonnages débarqués varient. connzzidérablement
selon la saison de

pêche. Dans certains points comme Joal, les pirogues débarquent jusqu’à 4
heures du matin. Le nombre de véhicules des mareyeurs varie selon leur ori-
gine géographique, selon la saison et le jour. Certains mareyeurs suivent
la migration des pêcheurs de Guet-Ndar qui s’installent à Mbour, Joal et
Kayar. La préparation des fêtes religieuses, les conditions atmosphèriques
défavorables, les r6parations de filets ou de moteurs constituent des motifs
de diminution des sorties de pirogues et d’irrégularité du nombre d’a,rrivages
de camions à Gueule-Tapée.
2.2. LIVRAISONS DE POISSONS
Durant la période étudiée (octobre 1981 à septembre 1982), 11 800 tonnes
de poissons ont été livrées à Gueule-Tapée soit 5 % des débarquements annuels
de la pêche artisanale et industrielle et 15 % du mareyage total(l). Suivant
les saisons, l’origine des arrivages de poissons à Gueule-Tapée est très va-
riable. En moyenne les arrivages quoditiens sont de 30 tonnes(2). 58 % d e s
quantités livrées proviennent de la pêche artisanale soit 4,3 % des débarque-
ments des pirogues. La pêche industrielle fournit le reste soit 5,5 % d e l a
production annuelle de bateaux industriels et semi-industriels (tabl. II).
L’allure de la figure 2 montre la dépendance des mareyeurs vis à vis des
pêcheurs.
La part de la pêche artisanale dans les quantités livrées à Gueule-Tapée
se décompose ainsi suivant les régions de pêche :
-- Petite Côte 33 % dont Joal 21 % et Mbour 11 % ;
-- Grande Côte 14 % dont Kayar 8 % et Saint-Louis 4 % ;
- Saloum 5,5 % dont Ndangane 5 %.
-- Cap-Vert 5 % dont usines 3 % et Rufisque 1 %(3) ;
-- Casamance 0,5 %.
tlhour et Joal’ approvisionnent en plus grande partie Gueule-Tapge et de
façon r6gulière pendant 1 ‘année tandis que les apports de Saint-Louis ne sont
importants yue pendant 1 e moi-s de juiu, debut du retour des campagnards guet-
ndari.ws.
I,e port de Dakar écoule de façon régulière sur le marché de Gueule-Tapée,
une partie des prises des sardiniers dakarois, des cordiers et chalutiers.
L’important? des apports du port (42 % des quantités totales livrées) met
en relief le rôle prépondérant que joue la pêche industrielle dans l’approvi-
sionnement du marché dakarois en poisson. Cette constation permet de lever
un.3 foi-s de plus l’équivoque consistant à affirmer que la pêche industrielle
alimente 1 ’ l?xtérieur et la pêche artisanale nourrit l’intérieur.
Au tot;ql, pour la période étudiée, 88 % du mareyage frais de Gueule-
Tapée proviennent d’un rayon de 100 km (fig. 3) m La proximité, qui est à
l’origine dl- moindres frais de transport, favorise les centres de pêche des
régions du Cap-Vert et de Thiès.
(11 Selon nos estimations, le mareyage total annuel (pêche artisanale et
pêche industrielle) est de l’ordre de 82 000 tonnes.
(2) 11 faudrait y ajouter les quantités provenant des plages deHann, Soumbé-
dicwne S Quakam et Yoff aumoyen de transports en commun ou de calèches a cheval.
(3) Noter que ceci voile ‘Le fait que du poisson arrive par charet:tes et
taxis, surtout du Cap-Vert, Yoff, Hann, etc...

Il est difficile voire impossible de di?terminer les quantités livrées
à Gueule-Tapee selon l’espèce. En général les mareyeurs ne sont pas spécia-
lisés dans le commerce d’une espèce particulière. Deux ou trois espèces sont
mélangées sans que l’on arrive à déceler la part de chacune dans le charge-
ment quotidien.
Plus de 30 espèces sont livrées à Gueule-Tapée. La variété des poissons
vendus sur ce marché est fonction de la saison, du lieu de pêche et du type
d’armement, Les espèces pélagiques (sardinelles, chinchards, ethmaloses)
qui sont pêchées au filet dormant ou à la senne tournante, tiennent la pre-
mière place dans les livraisons de Gueule-Tapée. Ensuite viennent les Caran-
gidae (i~rn.w: ~M~AM;;, ,?, c?~rwzg~::, i’. scr:cga Zus ) . ;‘armi les espèces pê-
chees à ‘la ligne de fond, les Serranidae ont une place de choix (@,~no;)!+:Iur
cx ‘Zg??<S
!?. g+.p-;, E. gom:,z-z.;is) . On retrouve également les Sparidae (ri, ‘i: d.c;r:
fi %CI:; ii, Bi:~C'!lUS eoqe7.Y, Rxgrus e 1) re nbe.rgi ) .
Le marché de Gueule-Tapée assure surtout la distribution de sardinelles
en provenance du port) des espèces démersales en provenance de la Grande Côte,
de la Petite Côte et de la région du Cap-Vert.
3 .
F O N C T I O N D E
R E D 1 S T R 1 B IJ T 10 N
ThEoriquement,
tout le poisson vendu à Dakar doit transiter par Gueule-
Tapée a [,a majorité des détaillants des marchés périphériques se rendent cha-
que jour entre 7 et 8 heures à Gueule-Tapée pour s’approvisionner en poisson,
chaque détaillant achetant généralement 1 panier de 40 kg.
Il est très difficile de déterminer la répartition de l’ensemble de la
vente en gros entre ce qui est écoule sur place au détail et ce qui est vendu
sur 1 es autres marchés, aux usines de Dakar ou à l’intérieur du Sénégal. Le
nombre de détaillants est très variable selon le jour : certains vont s’ap-
provisionner directement sur les plages du Cap-Vert ou à Kayar. En pérîode
de gros débarquements à Hann par exemple, ils peuvent quitter le marché pour
aller se ravitailler sur ‘la plage où le poisson est moins cher. Ensuite ils
font du porte à porte ou revendent sur les autres marchés. S’il y a surplus
de poisson ,Z Gueule-TapGe, des détaillants quittent le marché pour éviter
de vendre 2 perte. Le nombre de détaillants varie ainsi selon les quantités
livrées <? Gueule-Tapée qui dépendent elles-mêmes des sorties des pirogues.
Enfin les places des détaillants ne sont pas fixes, l’aire réservée au pois-
son n’étant pas délimitée.
Selon des est.imations, sur l’ensemble du poisson vendu à Gueule-TapGe,
28 Z swnt écoulés sur place au détail., 21 ‘Z sur les marchés dakarois, 25 7:
aux usines de la région du Cap-Vert et 26 % aux autres régions (M.C. CORMIER,
1981) e La commercialisation de détail est assurée par 210 détaillants, en
moyeno<? ce qui correspond à une vente quotidienne de 9,5 tonnes. Ils s*appro-
visionnent en glace auprès des 20 dépôts dont dispose le marché. La glace
est cntreposée en barres sous une epaisse couche de copeaux d’arachide et
parfois de son de mi.1. Le poisson invendu le matin ainsi que les prises des
sennes tournantes de Yoff et Soumbédioune ayant débarqué le soir sont conser-
vés dans dr vieux camions inutilisés ou dans des paniers avec des paillettes
de glae(I:. Garnis d’un<> hache, les paniers sont alors laissés sous la sur-
veillani:@ du gardien du marché moyennant une rémunération de 50 5 100 F par
pan? er. Lt? marché de Gueule-Tapée tieat ainsi lieu d’entrepôt de poisson alors
que 1 es équiptaments font défaut. En effet. il n’existe aucune chambre froide
ou entrepôt frigorifique pour la conservation du poisson,

3 4
Le marche de Gueule-Tapée, lieu de rencontre entre les mareyeurs, les
détaillants et les ménagères, constitue une réalité sociale. Les mareyeurs
se sont regroupés depuis 1969 pour former le “Comité d’entreprise des ma-
reyeurs socialites"
et tous les vendeurs de poisson appartiennent au syndicat
national des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs du Sénégal,reconnu en 1980.
4 *
P R I X
P R A T I Q U E S
4.1. RECUETL DES PRIX
Afin Ge saisir les prix aux différents niveaux de la filière de commer-
cialisation des produits de la pêche artisanale, il est apparu nécessaire de
réaliser un suivi des prix de gros et de détail sur le marché de Gueule-
Tapée. Un suivi permanent est réalisé depuis octobre 1981, les prix de gros
sont collectés entre 5 et 8 heures et les prix de détail à partir de 9 heures.
Le principe retenu est de relever 3 prix par espèce/jour pour palier
l’effet des variations au cours d’une même journée sur la qualité des statis-
tiques. Cec:i est très important pour la vente de gros où on constate une
chute des prix entre le début et la fin de la vente. Les prix sont recueillis
tous les deux jours et le nombre est proche de 20.
Le tableau III montre que les espèces pélagiques valent plus chères en début:
d’année alors que les prix des espèces démersales sont plus élevés en fin
d’année, pirriode de livraisons de poisson plus importantes à Gueule-Tapée.
4.2. ANALYSE DES PRIX
Selon la quantité livrée, le nombre d’arrivages de véhicules, l’espèce
mise en vente, un premier prix est établi par le mareyeur. Après marchandage,
mareyeur et détaillant finissent par s’entendre sur un prix. Les espèces de
fond (thiof, mérous, courbine, tassergal) sont vendues à la pièce ou au lot,
les espèces pélagiques (sardinelles, ethmaloses, chinchards) au panier.
Le prix de détail à Gueule-Tapée varie selon l’espèce, la taille, l'état
du poisson, selon le nombre d’i.ntermédiaires entre le pêcheur et Le consomma-
teur et selon le pouvoir d’achat de ‘la ménagère. Ces prix sembler& légérement
superieurs à ceux des marchés secondaires du Cap-Vert. La qualité du poisson,
souvent plus satisfaisante su,r le marchg de Gueule-Tapée, semble être à l’o-
rigine de cette différence. Ce phénomane peut aussi s’expliquer par la diver-
sification de l’approvisionnement de ce marché qui lui permet d’être alimen-
ti; à partir des 1 ieux où les débarquements sont les plus abondants.
L,es reactions des prix aux fluctuations quotidiennes des arrivages de pois-
son permettent de penser qu’il existe une relation entre prix observes et
quantités livrées et que le mode de formation des prix sur le marché de
Guerll.e-Tap(!e est soumis aux phénomènes de dominante non pas des mareyeurs
mais des apports du port. On observe une elasticité du prix de gros de la
sardinelle par rapport aux quantites livrées par le port proche de -1
(1’ = 14 502,29 Q-o,96 pour Il observati.ons avec un coefficient de corrélation
de -0,77).
La marge brute perque par les détaillants de Gueule-Tapée (tabl. IV)
est assez Eaible entre octobre 1981 et septembre 1982. En moyenne elle est de

39 Z (marge brute en pourcentage du prix d’achat). Elle est plus élevée pour
les poissons de faible valeur commerciale (83 % pour l’ethmalose et 12 Z pour
le mérou de Méditerranée (gigas)).
C O N C L U S I O N
L’etude du mareyage en frais au marché de Gueule-Tapée nous a pe-rmis de
mettre en relief le rôle primordial que joue la pêche sur ce marché.
Lieu d’écoulement de 14 % du mareyage total, ce marché constitue le cen-
tre de gravit6 du commerce du poisson frais. Des mareyeurs des différents
centres de pêche de la côte se rendent d’abord à Gueule-Tapée, s’informent du
cours de poisson, vendent sur place tout ou partie de leur chargement. En cas
de surp lus, ils vont approvisionner l’intérieur du pays. Les mareyeurs dont
la valeur du chargement est faible par rapport aux coûts de transport préfè-
rent vendre le poisson aux usines de Dakaroul’entreposer au frigorifique du
port ou 1’Gcouler comme appât aux centres de pêche de la région de Th-iès. Les
“invendus” de Gueule-Tapée permettent d’approvisionner Kayar, Mbour et Joal
pour l’appât et la transformation artisanale.
Ainsi le mareyeur fixe son rayon d’action selon l’offre et la demande ;
il se rend dans les cent.res de pêche oiï la marée est abondante et vend sur le
marché où la demande est plus forte, après information à Gueule-Tapée.
L’importance des apports de la pêche industrielle à Gueule-Tapée montre
le phenomène de dominante du port sur la formation des prix dans ce marchÉ.
Ceci constitue une première approche 5 la compréhension des mécanismes de
formation des prix au débarquement et sur le marché de Gueule-Tapée.
B I B L I O G R A P H I E
CHABOUD (C. ) , 198 1 .- Le mareyage au Sénégal. Dot. sci. Cent. Rech. oceanogr.
Dakar-Tiarove,
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CHABOIJD (C.), KEBE (M.), BARBE (F.)’ DIOP (M.), FALL (M.), 1982.- Prix du
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&-ch. Cent. Rech. océanogr. Dakar-Tiaroye, 107, 200 p.
CORMIER (M.C.), 1981.- Le marché du poisson de la Gueule-Tapée à Dakar.
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-
-
KERE (M.), BARBE (.F.), DIOP (M.); FALL (M.), 1983.- Le.s prix au débarqueme,nt
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WEBER (.r.), l!J82.- Pour une approche globale des problèmes de pêche, l'exemple
de la filière du poisson au Sénégal. in dot. sci. Cent. Rech. ocganogr.
Dakar-Tiaroye, 84, pp. 97-109.

Arrivage Je camlons
1
totale
Ouan tites livrées
i
( t o n n e s )

200-J-l----,
I
1
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Oct.
NOV. D e c . J a n v . F e v . M a r s Avr. Mai
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A o û t S e p t . M o i s
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P E T I T E C Ô T E
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0 . 0 2 I
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2 3 2 675T 5 . 5 %
1406055T
35,8%
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5 7 6 602 Tonnes
1 3 . 6 %
i
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I
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47 %
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II
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*I-.:. .-..’::.. -*L.E-’-, :*.,ei3 J....;_ .‘..-’-.__.: . . ::*‘..-.:,...,=.*- _
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i 0
TABLEAU I.- Arrivages de camions de mareyeurs
au marché Gueule-Tapée
ORIGINE
Pêche
Port de
--r
\\
MOIS
artisanale
Dakar
TOTAL
\\
Octobre 81
2 6 2
4 0 2
6 6 5
Novembre
444
3 4 9
7 9 3
Décembre
417
240
657
Janvier 82
272
2 5 1
523
Février
268
228
4 9 6
Mars
3 0 5
240
545
Avril
3 2 0
272
592
Wai
3 7 0
2 5 1
621
Juin
2 5 2
285
537
Juillet
138
2 8 1
419
Août
251
446
697
Septembre
259
373
632
T O T A L
3 559
3 618
7 177

TABLEALJ II.- Livraisons de poissons frais au marché de Gueule-Tapée
selon l'origine des camions
l-i\\ Pêche artisanale Port de Dakar TOTAL
ORIGINE
MOIS
Quant.
Itonnes)
%
Octobre
81
675
4 4
859
56
Novembre
720
61
460
3 9
Décembre
722
68
440
3 2
Janvier
8 2
348
5 9
242
4 1
Février
425
60
283
40
Mars
651
69
293
31
Avril
604
64
340
3 6
Mai
791
67
389
33
Juin
468
61
299
3 9
Juillet
421
51
405
4 9
Août
680
48
736
52
Septembre
305
4 7
344
53
-w
T O T A L
6 844
58
/

TABLEAU III..- Prix de gros observés sur le marché de Gueule-Tapée
pour les principales espèces commercialisées
Silure
Mulet
Plexiglas
Mérou de Gorée
Mérou blanc
Mérou de Méditer.
Carpe blanche
Dorade grise
Otholite
Courbine
Chinchard jaune
Grande carangue
Maquereau bonite

4 2
TABLEAU IV.- M a r g e b r u t e p r é l e v é e p a r d e s d é t a i l l a n t s
du marché de Gueule-Tapée
oct. 1981 à sept. 1982 (F CFA/kg)
-1
1
MARGE BRUTE
Prix de gros
i
E S P E C E S
_ P r i x d e d é t a i l /
A
en % de A
Ethmalose
47
86
39
83
S a r d i n e l l e r o n d e
51
77
26
.5 1
S a r d i n e l l e p l a t e
44
57
13
29
Si lure
89
165
76
85
Mulet
165
195
30
18
P l e x i g l a s
120
149
21
24
M é r o u b l a n c
391
479
88
22
Mérou de Méditer.
424
476
52
12
Mérou de Gorée
118
248
130
110
Carpe Blanche
150
238
88
5 9
Dorade grise
121
189
68
5 6
O t h o l i t e s
149
216
67
4s
Courbine
248
375
127
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