8 5 ZONATION DE LA CASAMANCE BASEE SUR LES...
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ZONATION DE LA CASAMANCE
BASEE SUR LES PEUPLEMENTS DE FORAMINIFERES ET DE
THECAMOEBIENS, COMPARAISON AVEC D’AUTRES
ZONATIONS ECOLOGIQUES
(2)
(3)
J . P . D E B E N A Y (1) , J a PAGES
et P.S. DIOUF
(1:) Chercheur à la Faculté des Sciences de Dakar, Département de
Géologie.
(2) Chercheur ORSTOM en poste au Centre de Recherches Océanographiques
de Dakar-Thiaroye/ISRA.
(3) Chercheur au Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-
Thiaroye/ISRA;

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R E S U M E
D’après la composition de la microfaune benthique
observée sur plus d’un an, le cours de la Casamance
peu;
être divisé en cinq zones,à influence marine décroissante
Cette zonation cozncide avec celle fournie par
d ‘autres
disciplines ti
A B S T R A C T
Foraminifers and theçamoebians as indexes of ecologi-
cal partition. Comparison with other indexes.
The benthik microfauna population has been
studied
for more than a year. Rive major provinces may be
iden-
tified, from the river mouth upwards :
. a marine zone (St. 1 to ll), where predominant cal-
careous forms slowly give way to agglutinated tests,
for
Ammonia tepida and Elphidium gunteri,
. an intermediary zone (up to st j. 18) > where A. tepfda
and E. yunteri are dominant,
* an hyperhaline zone (up to st, 30) 9 with a monospe-
cific population of A. sak-wn,
a a highly variable zone (up to st. 381, where
The-
camoebians resist a salinity range of 0 to 120 ZO,
. a “continental” zone (upriver from st. .38) 9 without
any Foraminifers.
This partition agrees with those deduced from other
characteristics (water chemistry and zooplancton),

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Les peuplements de Foraminifères et de Thécamoebiens permettent de
définir une zonation de l’estuaire de Ila Casamance. Cette zonation a per-
sisté durant toute la période d’étude, malgré quelques variations saison-
nières, en partie masquées par une évolution de plus grande ampleur, pro-
bablement en rapport avec l’évolution générale du climat.
Entre l’embouchure et Pointe Saint-Georges, la microfaune benthique
est relativement diversifiée. Parmi les Foraminifères, les espèces à test
calcaire hyalin sont dominantes (fig. 1). La plupart des espèces témoigne
d’une forte influence marine, mais Anunonia tepida et Elphidim gunteri,
espèces fortement euryhalines, constituent plus de 50 % des tests. En
amont de Pointe Saint-Georges, après l’inflexion du cours du fleuve vers
le Sud-Est, la plupart des espèces à test calcaire disparaissent, a l’ex-
ception de A. tepida et E. gunteri. Les espèces à test agglutiné prennent
une importance croissante, avec principalement Ammotium salsum. Cette évo-
lution se poursuit jusqu’aux stations 10 et 11. En amont de ces stations,
A. tepida et E. gunteri qui sont les seules espèces à test calcaire, four-
nissent plus de 50 % des tests en fin de saison sèche (avril) et près de
100 % en début de saison sèche (décembre). Ces espèces conservent leur
importance jusqu’à Adéane, Station 18, où leur proportion cormnence à
décroître. En avril, E. gunteri disparaît totalement au niveau de la sta-
tion 20 alors que A. tepidiz n’est qu’exceptionnellement présente en amont
de la station 25. A. saZswn constitue alors la quasi totalité du peuple-
ment de Foraminifères, avec un nombre total de tests(pour 50 cc de sédi-
ment} fréquemment supérieur à 1000, jusqu’à la station 30. Une diminution
brutale du nombre de tests se produit alors , quelques tests isolés ayant
été récoltés jusqu’à la station 38.
Situées en amont de la zone sursalée permanente, les stations 30 et
31 sont les seules à avoir une salinité comprise entre 30 et 50 X0 pendant
plus de trois mois. Ces valeurs relativement peu élevées expliquent la
présence de A. tepida et E. gunteri pendant le mois de décembre 1984.
Il est donc possible, à partir de ces observations,de distinguer 5
zones écologiques depuis l’embouchure jusqu’aux stations les plus en amont.
Une zone à affinités nettement marines s’étend de l’embouchure à Pointe
Saint-Georges ; cette influence marine décroît ensuite jusqu’aux stations
10 et 11. Une zone “intermédiaire” où dominent A. tepG&z, E. gunter?i et
A. sakwn prend le relai vers l’amont, jusqu’aux stations 19 à 20. La
troisième zone, hyperhaline et confinée, est dominée par A. saZswn. dont
les tests sont très abondants jusqu’à la station 30. Leur abondance décroît
ensuite brutalement alors qu’apparaissent des thèques
de thécamoeb iens
caractéristiques de la 4” zone à salinité très variable. Les tests de
Foraminifères sont présents jusqu’à la station 38, au delà de laquelle
débute le domaine franchement “Cent inental” ,
Les principales limites de zones sont donc situées au niveau des
stations 11, 18 à 20, 30 et 38 ; des coupures secondaires apparaissant au
niveau des stations 5 (Pointe Saint-Georges) et 25.
Les limites ainsi définies à partir des microfaunes benthiques de
Foraminifères et thecamoebiens, coïncident de façon satisfaisante avec les
limites mises en évidence par des études portant sur des aspects différents
de l’écosystème. Ceci s’observe en particulier au niveau de l’évolution de
‘la salinité et de la turbidité des eaux, de la végétation de mangrove
(BADIANE comm. pers.) et du zooplancton (fig. 2).

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Il est donc possible de définir schématiquement 5 zones écologiques
principales en partant de l’embouchure (fig. :3) :
- une zone marine jusqu’à la station 11 ,;
- une zone “intermédiaire” jusqu’à la station 18 ;
- une zone hyperhaline jusqu’à la station 30 ;
- une zone de conditions extrêmes où la salinité varie de 0 à 120 %,
jusqu’à la station 38.
- une zone “continentale” où prédomine 1’ i.nfluence des eaux douces.
Cette zonation établie en 1984 et 1985 est. probablement appelée
à subir quelques modifications en fonction de la pejoration actuelle des
conditions d’environnement puisque des salinités de 175 %, ont été enregis-
trées au niveau des stations les plus en amont en juin 1986.

89
1009
50
0
-100%
-SO
-0
Elohidium quntwc
FIG. l.- Répartition de la microfaune benthique

;
I
I

PRINCIPAUX
INTERME,
ALTERNATIF CONTI -
; MARIN
HYPERHALIN
DIAIRE
EXTREME
NENTAL
DOtlAINES
I
I
i
1

FIr.
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de l'estuaire.