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NOTE SUR LES PLANTATIONS FORESTIERES IRRIGUEES
DANS LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL
13xpERm~cE DE PODOR (SENEGAL)
D'après les rapports :
- "Expérimentations sur les plantations forestières irriguées
dans la Vallée du Fleuve Sénégal".
Station ISRA/CNRF - Nianga Podor.
180 pages + annexes 120 pages.
Pierre DUBUS - Décembre 1984.
- "Production ligneuse en irrigué dans les périmètres nigériens
et sénégalais".
50 pages.
Olivier HAMEL - Février 1985.
- "Exploitation et Production d'un essai biomasse densité mené
avec Eucalyptus camaldulensis 8298 à la Station du CNRF ISBA
de Nianga".
Abdouramane TAMBA - Jean-Michel HARMAND - Novembre 1985
Jean-Michel HARMAND
Novembre 1985

-l-
CONTEXTE GENERAL DE LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL
Le Fleuve Sénégal, au niveau de Bakel (frontière mauritano-malienne à
l'Est du pays), rassemble les eaux du Bafing (50 %> du Bakoye (12 %)
et de la Famelé (35 %) ; il reste à ce moment 870 km jusqu'à son embou-
chure, mais le bassin versant restant, soit 190.000 km2, ne joue aucun
rôle dans son alimentation.
Caractéristiques liées au Fleuve
- Longueur
: 870 km (hors Famélé)
- Pente
: nulle
- Accident de terre
: faible
- Débit moyen
: 700 m3/s (de 1903 21983)
400 ms/s (de 1972 à 1983)
inférieur à 200 m3/s (en 1983 et 1984)
- Epandage des crues
: 15.000 ha à 400.000 ha
- Régime
: très régulier
- Barrage
: 2 en construction, en service en 1986 et 1987
- Potentialité des sols
à aménager
: 375.000 ha
- Hauteur de pompage
:4à7m
- Surface aménagée
: 28.000 ha
- Type d'aménagement
: - grands périmètres : 20.000 ha
- pe,tits périmètres : 8.000 ha
- Conditions d'aménagement
: bonnes
- Culture agricole principale : riz
ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE ET ECOLOGIQUE
- Population du bassin
:
600.000 au Sénégal
800.000 en Mauritanie
- Consommation de bois
:
180.000 tonnes côté sénégalais
par an
200.000 tonnes exportation
- Consommation par personne :
038 kg
et par jour
- Type de combustible
:
charbon de bois et bois
- Végétation
:
très dégradée : nombreuses forêts
mortes sur pied (gonakiers)
La consommation de bois sur la vallée est de l'ordre de 180.000 tonnes/an
et les exportations vers les régions voisines et notamment l'agglomération
de' Dakar tournent autour de 200.000 tonnes/an.

-2-
L'essentiel de la production est fourni par les forêts mortes sur pied
(en particulier forêts de gonakiers).
Sur les 25.000 ha de gonakiers
classés et 8.000 ha de gonakiers non classés,
les peuplements survivants
sont minimes (10 à 20 X).
Ainsi s'accorde-t-on pour prévoir une situation de grave pénurie dans un
délai de 5 à 9 années.

-3-
STATION EXPERIMENTALE DE PLANTATION LIGNEUSE EN IRRIGUE A PODOR AU SENEGAL
La station expérimentale "Projet plantations irriguées", installée à 12 km
de Podor sur la Vallée du Fleuve Sénégal date de 1980. Sa mise en oeuvre
a été effectuée, dans le cadre d'un 'programme de recherche mené par le
Département des Recherches Forestières de l'Institut Sénégalais de la
Recherche Agricole, avec l'appui technique du Centre Technique Forestier
Tropical, et financé par le Fonds d'siide et de Coopération. La station
occupe une surface de 25 ha à l'intérieur même du périmètre hydro-agricole
de Nianga aménagé spécialement pour la riziculture.
Les caractéristiques pédologiques et climatiques de la station sont
les suivantes
- Pluviométrie :
180 mm sur les 15 dernières années
- Evaporation :
3.600 mm
- Type de relief : vallée alluviale large
- Type de sol
:
limono-argileux à argileux
- Infiltration
:
faible à très faible
battance forte
- Classification :
sols peu évolués d'apport fluviahle
avec hydromorphie et sols vertiques
- Caractéristiques :
une certaine richesse chimique
(montmorillonite) et présence de sel
localement
Tous les sols ont une grande fragilité mécanique du fait de l'absence
d'éléments grossiers ;
très durs quand ils sont secs, ils présentent à
pF 4,2 des teneurs en eau de 10;5 % Et à pF 2,5 de 21,5 %.
En fonction de la période de riziculture environnante, la profondeur de
la nappe varie de 1,2 m à 5 m et plus. Les expériences conduites de 1980
à 1985 visent les objectifs suivants' :
- déterminer les méthodes d'irrigation les plus appropriées ;
- sélectionner les espèces les plus performantes ;
- proposer une sylviculture adaptée aux espèces, au milieu et aux
objectifs de production. Pour cela,
l'ensemble des facteurs de
production a été testé avec le même matériel : Eucalyptus camaldulensis
8298.
T - Méthodes d'irrigation
Les différentes méthodes testées étaient les suivantes : aspersion, irri-
gation en submersion, irrigation sous pression localisée, irrigation gra-
vitaire à la raie.

-3-
STATION EXPERIMENTALE DE PLANTATION LIGNEUSE EN IRRIGUE A PODOR AU SENEGAL
La station expérimentale "Projet plantations irriguées", installée à 12 km
de Podor sur la Vallée du Fleuve Sénégal date de 1980. Sa mise en oeuvre
a été effectuée, dans le cadre d'un programme de recherche mené par le
Département des Recherches Forestières de l'Institut Sénégalais de la
Recherche Agricole, avec l'appui technique du Centre Technique Forestier
Tropical,
et financé par le Fonds d'Aide et de Coopération. La station
occupe une surface de 25 ha à l'intérieur même du périmètre hydro-agricole
de Nianga aménagé spécialement pour :La riziculture.
Les caractéristiques pédologiques et climatiques de la station sont
les suivantes
- Pluviométrie
:
180 mm sur les 15 dernières années
- Evaporation :
3.600 mm
- Type de relief
:
vallée alluviale large
- Type de sol
:
limono-argileux à argileux
- Infiltration
:
faible à très faible
battance forte
- Classification :
sols peu évolués d'apport fluviahle
avec hydromorphie et sols vertiques
- Caractéristiques :
une certaine richesse chimique
(montmorillonite) et présence de sel
localement
Tous les sols ont une grande fragilité mécanique du fait de l'absence
d'éléments grossiers ; très durs quand ils sont secs, ils présentent à
pF 4,2 des teneurs en eau de 10;s % et à pF 2,5 de 21,s %.
En fonction de la période de riziculture environnante, la profondeur de
la nappe varie de 1,2 m à 5 m et plus. Les expériences conduites de 1980
à 1985 visent les objectifs suivants :
- déterminer les méthodes d'irrigation les plus appropriées ;
- sélectionner les espèces les plus performantes ;
- proposer une sylviculture adaptée aux espèces, au milieu et aux
objectifs de production. Pour cela. l'ensemble des facteurs de
production a été testé avec le même matériel : Eucalyptus camaldulensis
8298.
? - MPthodes d'irrigation
Les différentes méthodes testées étaient les suivantes : aspersion, irri-
gation en submersion, irrigation sous pression localisée, irrigation gra-
vitaire à la raie.

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- Sans irrigation
--------- ----m
En considérant l'état de sécheresse actuel comme permanent, des expé-
riences ont pu montrer que les plantations en sec sur la Vallée sont
très aléatoires, sauf position privilégiée le long d'un drain ou d'un
canal d'irrigation (possibilité offerte par les périmètres hydro-agricoles).
- L'irrigation par aspersion
-w---w ____-_ _-_-w ------
N'est pas du tout adaptée aux sols de la Vallée, beaucoup trop battants.
Toutefois,
son intérêt est sa mobilité dans le cas où on espère tirer
parti d'une nappe phréatique après un arrosage au démarrage de la plan-
tation ; il semble que cette éventualité soit très limitée.
- L'irrigation sous pression localisée : goutte à goutte et système
----__ ______-----
-------------------- _------- _--__--_--
-----
Seti-Bas-Rhône
__-----_------
Ces systèmes se justifient lorsque les conditions suivantes sont réalisées :
- présence d'un relief excluant un aménagement gravitaire trop coûteux ;
- terrain relativement filtrant impliquant un apport d'eau limité et
fractionné,
sous peine de gaspillage ;
- eau d'irrigation chère.
Aucune de ces conditions n'est réalisée à Nianga ; néanmoins, le système
Seti-Bas-Rhône est apparu, au départ,
comme un bon outil expérimental
permettant de tester les doses et fréquences d'irrigation (voir suite).
- L'irrigation en submersion
_--___ __________--____---
11 s'agit d'une technique bien connue des riziculteurs, mais si la leur
est permanente, la nôtre doit être temporaire et répétée, afin de ne pas
asphyxier les plants.
Une répartition correcte de l'eau exige un planage de surface, cher à la
réalisation. D'autre part, le caractère intermittent de l'irrigation
(période de 7 à 15 jours entre 2 apports successifs dans ce cas précis),
suppose une consommation d'eau importante,
car le colmatage des argiles
en profondeur doit se refaire au moment de chaque apport.
- L'irrigation gravitaire à la raie
_----- ______ _---------------s-e
Le façonnage des raies dont les dimensions sont de f),15m de profondeur
pour 0,6 m de large en gueule (capacité 45 'Ijmètre linéaire) peut se
faire à l'aide d'une charrue Huard (dent de sous-soleuse + 2 versoirs
symétriques),
attelée à un tracteur de 60 à 70 CV.

-5-
Il est possible également d'élargir ces raies à l'aide d'une lame niveleuse,
de façon à augmenter ka capacité jusqu'à 120 l/mètre linéaire.
Ce système d'irrigation a donné les meilleurs résultats et s'est révélé
simple à la mise en place et dans la conduite de l'irrigation.
Son inconvénient majeur réside surtout dans la difficulté d'évaluer et
surtout de doser les quantités d'eau.
Mais il ne semble pas qu'actuel-
lement l'économie de l'eau soit un problème prioritaire.
En conclusion
_------------
L'irrigation par aspersion n'est pas adaptée aux sols battants de la
Vallée.
Le seul intérêt de l'irrigation localisée (système onéreux), est
d'assurer une bonne répartition de l'eau (or, sur une longueur de
30 mètres, l'irrigation à la raie ne s'est pas montrée inférieure).
L'irrigation par submersion exige un planage difficile et cher, et
suppose l'utilisation de micro-parcelles.
L'irrigation gravitaire à la raie a donné les meilleurs résultats
de production et s'est montrée simple à mettre en oeuvre et à conduire.
Enfin, c'est certainement dans le contexte de la Vallée du Fleuve
Sénégal, la seule méthode compatible avec les caractéristiques écono-
miques d'une production ligneuse en irrigué.
I I -Sélectiondes espèces
- Les Eucalyptus camaldulensis, brassiana, téreticornis, jensenii, argilacea,
ont des croissances tout à fait comparables,
avec toutefois un léger avan-
tage pour les 3 premiers.
Eucalyptus microtheca présente une grande hété-
rogénéité. Les Eucalyptus crebra, urophylla, alba, cullenii, apodophylla,
pentdleuca,
exserta, grandis, se maintiennent mais avec des croissances
inférieures aux autres.
- Parmi les acacias et les prosopis, Acacia holosericea présente une crois-
sance supérieure ; viennent ensuite Prosopis juliflora, Acacia tortilis
var. raddiana, Acacia nilotica. Des résultats comparables à Acacia holo-
sericea sont à espérer avec A.
cyanophylla mis en place en 1984.
Les Acacia linarioïdes, albida ne sont pas à retenir.
A. senegal a été introduit pour étudier les problèmes de sécrétion de
gomme après sevrage.

-6 -
- Parmi les essences diverses, Leucaena leucocephala présente une
croissance similaire à celle des Eucalyptus, Parkinsonia aculeata est
intéressant.
Khaya senegalensis a un bon comportement. Gmelina arborea
présente une mauvaise forme,
Bauhinia rufescens une faible croissance.
Les Melaleuca sont très décevants (à retenir dans le cas des excès de
sel ou des submersions prolongées).
Oxytenanthera souffre particuliè-
rement. Le Neem est très hétérogène et ne semble pas devoir être conservé
dans ce cadre. D'autre part,
les espèces Casuarina equisetifolia et peut-
être Sesbania formosa introduites en 1984 semblent intéressantes pour
l'avenir. Ont été introduits également Atriplex nummularia (fourrage),
Dalbergia sissoo (artisanat),
ainsi que Tamarindus indica, Parkia biglo-
bosa (fruit), Pou partia birrea (fruit), Dalbergia melanoxylon (artisa-
nat), qui présentent une très faible croissance.
En conclusion, les espèces qui méritent de trouver une place dans les
aménagements sans que cette liste soit exhaustive, sont :
Espèces
Mensurations à 26 mois
H Cm>
C (cm)
Vocation
Eucalyptus camaldulensis
(8298)
7,29
19,6
- . Bois de service
Eucalyptus brassiana
6,92
17,2
-
e t
Eucalyptus tereticomis
6,89
18,8
-
Bois de chauffe
Eucalyptus microtheca
Leucaeana leucocephala
6,80
18,4
-
Bois de chauffe
Acacia holosericea
5,68
15,2
- I et fourrage
Khaya senegalensis
4,08
13,8
-
Bois d'oeuvre
Prosopis juliflora
4,80
14,6
-
Bois de chauffe
Viennent ensuite :
Espèces
Mensurations à 26 mois
H h>
c (cm)
Vocation
Acacia nilotica
var. adansonii
4,12
12,5
Bois de service
Acacia nilotica
var. tomentosa
Bois de chauffe
Acacia tortilis
var. raddiana
4,05
15,5
et fourrage
Il faut noter la nette supériorité de Prosopis juliflora et Parkinsonia
aculeata sur Bauhinia rufescens, Ziziphus mauritiana, Acacia nilotica,
Acacia tortilis var. raddiana,
tous placbs en haies vives à proximité
'd'un drain.

- 7 -
111 - Sylviculture
1. Techniques de production des plants en pépinière
_----- __----- -----_-------_ -----_---
- ------
Pour l'Eucalyptus, la technique de pépinière employée est le semis en
germoir suivi d'un repiquage dans les pots de polyéthylène. Cette tech-
nique est assez bien maîtrisée,
seulement plus les semis sont réalisés
durant la saison froide, plus les chances de succès sont grandes. La
confection de barbatelles,
courtes ou hautes, permet de disposer de
toute une gamme de plants en attente âgés de quelques mois à 16 mois.
Il est recommandé de préparer les plants quelques jours avant la date
de plantation (habillage des racines et du système aérien) et de les
mettre en jauge, ce qui accélère en général la reprise. Dans le cadre
des plantations irriguées, nous avons tout intérêt à utiliser du maté-
riel végétal performant (graines sélectionnées, clones).
2. Techniques de plantation
_----- _------ ----m--m-
Il est indispensable d'irriguer abondamuent le terrain avant plantation,
d'effectuer la trouaison sur sol humide, d'arroser convenablement les
plants avant de les mettre en terre et surtout d'irriguer copieusement
après la plantation, afin d'assurer une reprise rapide et totale (98 à
100 2).
Un certain nombre d'essais relatifs à la plantation ont été mis en place
en 1984.
3. Essai date de plantation mis en place en 1984-1985 avec
__---h-_----h- -----------m----w
--------______I_____--
E. camaldulensis 8298
___---__----__-------
L'objectif est de voir l'influence de la date de plantation tout au long
de l'année sur la production.
- Octobre 1984 : début de saison fraîche correspondant au repos végétatif
(problème d'envahissement par les mauvaises herbes).
- Février 1985 : début de saison chaude et sèche (climat très aride pour
le démarrage de jeunes plants).
- Juin 1985
: début d'hivernage, saison chaude et humide (favorable
à une bonne croissance).
4. Essai mode de plantation mis en place en 1984 avec E. camaldulensis
_----_-------- ----------------- ----------------------------------
L'objectif est de comparer le comportement des barbatelles et des plants
produits en pots. L'avantage des barbatelles résiderait dans :
- la possibilité de stockage prolongé en pépinière en limitant les tra-
vaux d'entretien :
- la possibilité de réaliser des plantations rapidement (trouaison sim-
plifiée).
L'avantage augmenterait avec un repiquage direct du germoir au billon.

.
- 8 -
5. Dose et fréquence d'irrigation
_-____--_-- --------m-w- -----
Le système d'irrigation Seti-Bas-Rhône mis en place afin de tester les
doses et fréquences d'irrigation s'est révélé inéfficace pour diffé-
rentes raisons :
- problèmes d'encrassement permanent des ajutages ;
- problèmes d'approvisionnement en eau (au niveau de la station) ;
- conduite lourde dans le cadre des activités de la station ;
- problèmes d'entretien des pompes.
En fait, ce système a permis d'apporter une dose maximale seulement
équiva1ente.à 650 mm/an (manifestement insuffisante pour déduire des
résultats de production à attendre des plantations irriguées).
Dans le cadre de l'irrigation gravitaire à la raie (après évaluation
et contrôle du débit dans les syphons),
les apports d'eau varient de
50 1 à 70 1 par mètre linéaire pour des raies de contenance de 45 l/mètre
linéaire,
soit pour des raies équidistantes de 2 m : une dose de 1.200 mm
à 1.500 mm/an (fourchette approximative), à raison d'une fréquence
d'irrigation hebdomadaire (programme réalisé sur 40 semaines/an).
Dans le cas de l'irrigation par submersion,
le contrôle du débit dans
les syphons montre que les quantités apportées sont bien supérieures
(3.500 à 7.000 mm/an), à cause du caractère intermittent de l'irrigation.
6. Essai d'irrigation massive au démarrage de la plantation mis en place
__________-- -------e-----m----------
-_------ -----_---m----w-- ----
en 1984 avec E. camaldulensis 8298
_-____--_-------------------------
Sur de tels sols, présentant une nappe phréatique relativement proche
mais fluctuante (proximité des périmètres hydroagricoles), le problème
est de favoriser le développement racinaire afin que le système racinaire
arrive le plus rapidement possible au contact de la nappe. On réalise au
départ une irrigation massive (raie ayant 120 l/mètre linéaire) ; ensuite,
on échelonne les sevrages dans le temps (3 mois - 9 mois - 18 mois).
7. Essai provenances d'Eucalyptus (mis en place en Août 1984)
______ ____________-_----
_---------e-e ---------m----e--
Cet essai comporte 7 provenances d'Eucalyptus camaldulensis et 3 prove-
nances d'Eucalyptus microtheca, à densité de 2.500 pieds/ha (2 m x 2 m)
avec une irrigation à la raie.
8. Essai biomasse-écartement sur Eucalyptus à très haute densité irrigué
-----------------------'--'----------- --___--_________------------- --
à la raie ou en submersion
--_-_---__----------------
(mis en place en 1982 avec Eucalyptus camaldulensis 8298)
L'objectif est d'obtenir une biomasse ligneuse maximale dans un délai le
plus bref possible (4 traitements et 4 répétitions).

-9-
Ecartements m x m
Densité/ha
Principe d'irrigation
2 x 2
2.500
A la raie
1,5 x 1,5
4.444
A la raie
1x1
10.000
En submersion
0,75 x 0,75
17.777
En submersion
L'exploitation de l'essai après 32 mois de végétation a donné les ré-
sultats suivants :
Quantité d'eau distribuée
Productivité
Traitements
approximativement(+
15 % près)
moyenne
-densité-
(équivalent précipitation)
en m3 /ha/an
2.500/ha
1.500 mm/an
26,95
4.444/ha
2.000 mm/an
35,42
lO.OOO/ha
39,95
de 3.500 mm à 7.000 mm/an
17.777lha
38,47
Seul le traitement 1 est significativement différent des autres. Les
derniers ne sont pas distinguables quant à leur effet, c'est-à-dire que
les productions après 2 ans 1/2 de végétation, sont comparables pour
des densités de plantation allant de 4.444/ha à 17.777/ha.
La densité 4.444/ha apparaît à ne pas dépasser pour les raisons suivantes :
- Production comparable dans un bref délai à une densité supérieure avec
des coûts de plantation moindres.
- Produits obtenus plus gros, plus homogènes, utilisables en bois de ser-
vice.
Ainsi, pour une parcelle irriguée à l'aide de raies, dont l'écartement ne
peut guère être inférieur à 2 m,
la densité de plantation de 5;000/ha,
2 m x 1 m semble correspondre & l'optimum économique ; ceci est une évo-
lution considérable par rapport à la densité de 1.666 (3 m x 2 m) utili-
sée habituellement.
Les résultats de production enregistrés ici,
sur des sols à texture argilo-
limoneuse, (f aux-holaldés)
restent à confirmer en conditions moins favora-
bles : sols à texture plus argileuse (holaldés) ou à faciès salin plus
marqué.

.
- 10 -
9. Essai factoriel engrais sur Eucalyptus irrigué à la raie
-------_---------- -------------- ---_--__ ____---_-___
L'apport des trois éléments majeurs : N, P, K, a été testé, individuel-
lement ou en combinaison. Les doses étaient les suivantes :
- Azote
: 30 g ammonitra te : 17 unités
- Phosphate : 170 g de tricalcique : 85 unités
- Potasse
: 75 g de patenthali : 35 unités
En fait, les différents traitements n'ont pas marqué le développement :
les différences ne sont pas significatives. En particulier, la dose et
la forme des engrais apportés n'étaient peut-être pas les meilleures.
Il faut noter que dans le cadre des spéculations agricoles de la région
en condition réductrice, ni la potasse,
ni le phosphate ne marquent les
essais de fertilisation.
De toute façon, il s'avère à terme nécessaire de compenser les exporta-
tions dues aux exploitations par une fertilisation appropriée.
Enfin, l'expérience est à renouveler en augmentant la dose d'azote, tout
en fractionnant les apports et en ajoutant des superphosphates.
10: Essai,
-----
date d'exploitation
sélection de rejets et étude de la
-______--- ---------I---,--------_--,
_-----m-----m-----
Eroductivité sur Eucalyptus camaldulensis (1984)
- _- _----_-------w-w
--------------s-w
A partir d'une plantation réalisée à la densité de 5.000 plants/ha
(2 m x 1 m, irrigation à la raie), il est étudié différents âges d'ex-
ploitation du peuplement, ainsi que le nombre de rejets (1, 2 ou 31,
qu'il convient de sélectionner après chaque coupe.
11. Aménagement des périmètres
----- ----m---w- -e-------
. Outre les expériences décrites ci-dessus, il a été mis en place des
réseaux de brise-vent ou de haies vives.
Parmi les plus intéressants,
on peut citer l'association d'Eucalyptus camaldulensis avec Acacia
holosericea (écartement 2 m).
. Par ailleurs, des systèmes associant 1'Eucalyptus avec des spéculations
agricoles ont également été testés ; deux techniques ont été adoptées :
l'irrigation par aspersion et l'irrigation gravitaire.
Les cultures étaient conduites dans des bandes intercalaires de 6 m de
large entre les lignes d'Eucalyptus dont l'esnacement sur la ligne
était de 1 m.
A propos des cultures maraîchères (culture sur billon avec irrigation
gravitaire), les productions enregistrées sont les suivantes :

- 11 -
Productions
.
Spéculations
--------------------------------------
1983-l 984
1984-1985
Tomates
12,5 tonneslha
14 tonnes/ha
(partiel)
Oignons
9,4 tonnes/ha
< 8 tonnes/ha
En fait, on obtient des productions de 25 tonnes/ha pour l'oignon
dans les périmètres voisins
; ceci met en évidence l'effet dépres-
sif très fort de 1'Eucalyptus sur les cultures maraîchères (mail-
lage trop dense) et remet en cause le dispositif expérimental du
départ.
A propos des cultures fourragères (niébé, sorgho, mil, panicum),
l'irrigation par aspersion a donné en général de mauvais résultats
étant donné la battence des sols.
Seul le niébé s'est révélé intéres-
sant surtout pour des raisons de facilités de la conduite de la culture
malgré une production plutôt faible de 1,9 tonne/ha de fourrage sec.
. Enfin, aucun aménagement hydrosylvicole ne peut se concevoir sans
l'arbre fruitier, d'autant plus que la production fruitière correspond
à une demande très forte de la part des populations.
Aussi, en 1982, quelques petites plantations ont été réalisées avec :
- des manguiers greffés,
- citronniers (limetiers),
- goyaviers,
avec un développement correct au bout de 3 ans.
Par contre, sapotilliers, papayers, corossoliers, paraissent décevants.
Le bananier, également intéressant pour la région, sera essayé dans un
réseau de brise-vent dense d'Eucalyptus camaldulensis, afin de voir
l'influence sur la production.
,

- 12 -
CONCLUSION
Bien que partiels, les résultats,
obtenus sur les expérimentations en
cours à la station de Nianga, nous donnent les limites des techniques
expérimentées jusqu'à maintenant. Dans le contexte actuel, le dévelop-
pement des plantations irriguées,
avec la recherche d'une rentabilité
économique,
ne peut être basé que sur la production de bois de service,
étant donné la valeur nulle du bois de chauffe sur pied (produit de
cueillette encore disponible).
Seulement, dans la perspective d'une
pénurie future, l'attribution progressive d'une valeur de productionau
bois de chauffe devra inciter de plus en plus l'agriculteur à introduire
la production de bois parmi ses spéculations agricoles.
- Néanmoins, il semble dès maintenant prioritaire d'intégrer l'arbre dans
les périmètres hydroagricoles,
à la fois pour la production de bois et
la protection des cultures
; les formes d'interventions seraient les
suivantes :
haies brise-vent périmétrales, boisements de ligniculture intensive
au sein des périmètres, boisements de ligniculture semi-intensive
dans les délaissés, vergers fruitiers, vergers fourragers.
- D'autre part, la sauvegarde et l'aménagement des forêts naturelles de
gonakiers dans la Vallée se fera par
la mise en défens (contrôle de
l'exploitation de bois et fourrage) et l'enrichissement grâce à des
dispositifs rudimentaires permettant un stockage des eaux après la
crue, afin de prolonger la durée de submersion.
- Enfin, le développement de périmètres hydrosylvicoles "pilotes" devra
permettre d'affiner les techniques sylvicoles et de préciser les carac-
téristiques économiques des plantations forestières irriguées.