REPUBLIQUE DU SENEGAL MINISTERE DE L’AGRICULTURE...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISTERE DE L’AGRICULTURE
Institut Sénégalais
De Recherches Agricoles
Centre National de la Recherche Agronomique
@~~ON DE FORMATION DE ~EPINE~~@S
DU PROJET D’ORGANISATION
ET DE GESTION
VELUDISES (POGV)
19 w 20 AWL 1999
Par
Ibrahima DIAITE - Chercheur ISRA-CNFLA /Bambey
Serigne Mbacké THIOUNE - Inspecteur des Eaux et Forêts
Avril 1999
Bueau : ISRA-CNRA - Centre National de Recherches Agronomiques - B.F. 53 Barnbey - Code NINEA : 0120 217.
s (2-l) $373 60 50/51/54 - Fax (221) 973 60 52 - E-Mails : isracnra~ii~trlecot~l~~ius.sn
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INTRODUCTION
Dans le cadre de l’exécution du protocole de collaboration entre L’ISRA
Centre de Kaolack et le projet d’Organisation et de Gestion villageoises
(POGV)
nous avons été une fois de plus choisis en tant que personnes ressources pour
dispenser une formation théorique et pratique aux futures pépiniéristes du
P O G V .
A nouveau nous avons mis en application la méthode dynamique qui fait
participer tous les acteurs à l’élaboration du présent manuel pouvant servir de
guide et d’aide mémoire. Ce document n’est en réalité que le résumé des points
de consensus tirés des réponses aux questions posées ci-après :
PHASE THEORIQUE
1”) Quelles sont les attentes des participants à cette session de formation ?
Elles se résument ainsi :
. Initiation aux techniques de production de plants et plantation
Améliorer les techniques de production et de plantation
?
0 Savoir protéger les plants contre les termites et autres insectes
Protéger les cultures contre la divagation
??
Savoir régénérer les sols, les reboiser et reconstituer la forêt;
?
Connaître et pouvoir choisir les espèces à usage multiple
?
. Promouvoir la protection et la gestion de la régénération naturelle
Conditionner les semences et préserver leur viabilité
?
Comment et quand renouveler le matériel de pépinière ?
?
2O) Quelles sont les rôles des arbres ?
Les arbres sont utilisés pour les raisons suivantes :
?? Régénérer les sols
?? Fournir du combustible ligneux
o Donner de l’ombrage, du fourrage et des aliments
?? Favoriser la pluviométrie
?? Améliorer le cadre de vie
?? Maintenir à niveau le cours de la nappe phréatique
?? Contribuer au maintien de l’homme
?? Générer des revenus
?? Servir la pharmacopée de manière totale
?? Lutter contre l’érosion éolienne et hydrique
2
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3O) Quelles sont les conditions d’implantation d’une pépinière ?
L’installation d’une pépinière nécessite des préalables suivants :
?? Proximité d’un point d’eau de bonne qualité et facilement accessible.
?? Terrain plat, délimité, clôturé et ombragé
?? Non loin de la maison et d’accès facile
4O) Citez quelques espèces de votre choix !
Les espèces citées par les paysans sont les suivantes :
?? Cadd (Faidherbia albida)
?? Darcassou (Anacardium occidentale)
?? Ho10 (Acacia holoserisea)
?? Barkinsonia (Parkinsonia aculeata)
a Hautyboutèle (Eucalyptus camaldulensis)
e
Dème (Zizyphus mauritiana)
a Nébédaye (Moringa oleifera)
?? Manguiers
0 Goyaviers
SO) Quel est selon vous le matériel de pépinière indispensable ?
Les réponses à cette question sont les suivantes :
0 râteaux
?? pelles rondes et pelles carrées
?? brouettes
e fourchettes
e tamis
e poulie + bac + corde
0 arrosoirs
e gaines
* crintings
?? fûts de 200 litres
0 pulvérisateurs
0 seaux
. cordeau
0 sécateur
q coupe-coupe
?? décamètre
?
chapeau, gants et bottes
e bassin(s)
A cette liste il faut ajouter quelques produits de prévention et de traitement
contre les fontes de semis et des attaques éventuelles d’insectes et autres
ravageurs.
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6O) Sur quoi se baser pour s’assurer de bonnes semence ?
Les arbres sur lesquels se feront les récoltes de graines doivent remplir les
critères suivants :
être un sujet ni très jeune ni très âgé
?
. état sanitaire satisfaisant
bonne morphologie architecturale
??
qui fructifie bien et donne des graines mûres
?
7O) Comment conditionnez-vous les semences ?
Le conditionnent connu et généralement pratiqué en matière de semences
passe par les étapes suivantes :
e un premier trie
a le séchage en cas de nécessité
0 piler ou décortiquer s’il le faut
?? vanner ensuite
0 faire un deuxième trie
?? mettre de la poudre en pré-traitement (cendre, bore, thioral, fùradan etc...)
?? conserver dans un récipient hermétiquement fermé.
8’) Quelles précautions prendre en matière de substrat ?
Interdit
Autorisé
- fumier non décomposé
- fumier bien décomposé
- sable non tamisé
sable bien tamisé
- terreau seul
I(2) tas de sable et (1) tas de terreau
- eau savonneuse
(en mélange homogène)
- eau javellisée
9O) avec quelles espèces peut on remplacer le salane ?(Euphorbia
balsamifera)

?? Zizyphus mauritiana
?? Parkinsonia aculeata
0 Acacia holosericea

?? Jatropha curcas
w Acacia laeta
?? Bauhinia rufescens
4

10°) Quelles sont les avantages et les inconvénients du salane ?
Inconvénients
Avantages
- attire les serpents
- lutte contre l’érosion éolienne
- attire les rongeurs
- lutte contre l’érosion hydrique
- réduit le surfaces cultivées à Sm
- délimite les champs
- branches latérales préjudiciables
- délimite les voies de parcours
- faible résistance au parcours
- protège contre la divagation
- manque d’épines défensives
- valorise le terrain (10.000 f /ha)
- fait ombrage aux plantes contiguës
- il a une croissance rapide
- plante hôte de nématodes
- il est très utilisé en pharmacopée
- sève caustique
ll”) Quels sont les caractéristiques des plantes à substituer au salane ?
Elles doivent avoir tout ce qui manque au salane et éviter les reproches
émises à l’encontre de cette dernière.
* présence d’épine
e branchaison latérale forte
e croissance rapide
a haute taille
0 buissonnante ou en touffe
produisant bois, fruits, et fourrage.
12O) Pré-traitement de quelques espèces forestières.
Acacia laeta
- Plonger les graines dans de l’eau bouillante et laisser refroidir pendant 18
heures à 24 heures.
- Traitement à l’acide sulfurique pendant 14mn. Rinqage abondant suivi d’un
trempage dans de l’eau froide pendant 3 à 5mn.
La germination de prélevée recommandée pendant 24 à 48 heures.
Bauhinia rufescens
- Plonger les graines dans l’eau bouillante et laisser refroidir pendant 18 à 24
heures
- Traitement à l’acide sulfurique pendant 30 mn.
Rinçage abondant suivi d’un trempage dans l’eau froide pendant 10 à 15 mn.
La germination de prélevée est recommandée pendant 48 heures.
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Zizyphus mauritiana
- Fracturer l’endocarpe; tremper les graines dans de l’eau froide pendant 30 mn
- Fracturer l’endocarpe et extraire l’amande, aucun traitement n’est nécessaire
Il y a amélioration de la levée si on fait un trempage préalable dans de l’eau
froide pendant 2 à 4 heures de temps.
- Traitement à l’acide sulfurique pendant 05 mn
ringage abondant à l’eau froide ou trempage pendant 5 n-m
La germination de prélevée est recommandée pendant 48 à 72 heures.
Acacia senegal
Aucun traitement n’est nécessaire; cependant la germination est améliorée
par :
- trempage des graines dans l’eau froide pendant 18 à 24 heures
- traitement à l’acide sulfurique pendant 14 mn
rinçage abondant suivi d’un trempage dans l’eau pendant 3 à 5 mn.
La germination de prélevée est recommandée pendant 24 heures.
PHASE PRATIQUE
Après la phase théorique de la formation, toute l’équipe s’est rendue à Nioro ou
dans une pépinière de développement, le chef de secteur des Eaux et Forêts et
ses collaborateurs ont montré et mis en application, la pratique réelle de la
production de plants en pépinière. Ainsi, les activités réalisées répondent aux
questions suivantes :
a comment récolter et conserver les semences ?
* comment préparer les graines ?
* comment semer dans les gaines ?
e comment protéger les plants en pépinière ?
?? comment faire la plantation ?
@ comment protéger cette plantation ?
0 comment entretenir les plants ?
Les explications complémentaires ont été données aux participants soit
par le régional des Eaux et Forêts, soit par celui de I’ISRA chaque fois que de
besoin. L’usage de l’acide sulfurique a fait l’objet d’un long et intéressant débat
quant à son utilisation en milieu rurale sans précaution solide à tout point de
vue.
Il en est de même pour les espèces proposées en alternative au « salane » qui ont
fait l’objet d’un développement particulier afin de lever toute présomptio:n
tendancieuse.

CONCLUSION
Les formateurs ont répondu à toutes les préoccupations et questionnement
des bénéficiaires de cette session. Ils espèrent qu’avec un suivi léger sur le
terrain les futures producteurs de plants viendront à bout de leurs pépinières
respectives à la satisfaction générale.
Les derniers conseils des formateurs en direction des pépiniéristes se
résument dans ce qui suit :
- commencez tôt vos pépinières !
- soyez méticuleux et réguliers à la pépinière !
- évitez la concurrence herbacée !
- renseignez vous en cas de doute !
- soyez méthodiques et que la propreté soit une règle d’or dans vos pépinières !.
AVIS Et RECOMMANDATIONS APRES FORMATION
Les participants ont exprimé leur satisfaction vis à vis de l’enseignement
reçu faisant d’eux les acteurs de la revégétalisation de leur terroir. Ils
encouragent le POGV a les former dans d’autres domaines du secteur agricole
(technologies agroforestières, maraîchage etc...)
Ils demandent au POGV une attestation qui consacre leur participation à cette
formation. Ils ont promis d’organiser des séances de restitution chez eux et de
commencer très vite le travail lié à la production de plants.
7

ANNEXES
‘l - Listes de présence à la formation du 19 au 20/4/1998
2 - Proramme de formation des pépinièristes du POGV.
3 - Schéma et illustration sommaire.

Liste des participants
tr
Villafze
r Keur Sette Diabou 1
Diéry Kaw Santhie
7
Demba Faye
I
Paoscoto
Mbave Fave
I
8
Mamadou Niane
Gapakh
9
Djim Dramé
Keur Amath Dramé
1 0
Adama Dia
Taîba Keur Djim
1 1
r-
Momath Niass
-
l
Keur
Mallé
1
1 2
Bocar Sow
Kabacoto
12
Ahdnnlave Niane
Ndoffane
Tanta Bar
1 4
Moustapha Ndong
Koné Sérère
1 5
Omar Sow
Keur Soutoura
1 6
Omar Dramé
Thiaré Mabo
Sénala Keur Diabel
1 7
Yoro Sow
T
Keur
Mala
1
1 8
Mor Dramé
1 Keur Sette Awa 1
1 9
Abdou Dramé
Keur Mallé
2 0
Aliou Seck
Maka Sacoumba
2 1
Souleymane Camara
-
7
Ndimbéré
2 2
Abdou Niang
Gandiaye
Diokoul
23
Mamadou Ndiaye
Ndalane Bambara
2 4
Babou Cissé
Nganda
Gouye Madiboury
25
Mor Cissé
Wentinkou
2 6
Lamine Cissé
Dakhar Peulh
2 7
Lahine Cissé
Dioly Mbaba
28
Bakary Mbaye
Minna Santhie
2 9
Amath Nianrr
Taîba Niassène
Nianghène
L
30
Malick Sow

1 GnappaNdiagne
1
9

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EMPLACEMENT D’UNE~EPINIERE
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INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LA SANTE ET LES PRODUCTIONS ANIMALES
&
PROJET AGOFORESTIER DE DIOURBELiFIDA
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r
--Il
DIAGNOSTIC PARTICIPATIF DU VILLAGE DE BAR1 NDONDOL
Evaluation ex-anté de l’impact potentiel et de l’acceptabilité des technologies
alternatives de gestion des éléments minéraux : Phase de Diagnostic/Analyse
Dans Ie cadre du Projet :
« Amélioration de 1 ‘agricubure et de 1 ‘élevage par une gestion efficiente des éléments minéraux dans les
systèmes de production mixtes intégration agriculture /élevage au Sahel >)
(du 24 au 27 mai 1999)
Equipe de travail
Fatimata DIA : Zootechnicien LNERV /ISRA
Oumar DIOP : Socio-économiste ISIWBAME
Oumar SYLLA : Juriste spécialisé dans les collectivités locales LNERV/ISRA
Chérif Cissé : ingénieur des eaux et forêts responsable de la formation PAGF
Néné Ndao : Technicien en agronomie responsable des crédits PAGF
Kalidou LY : ingénieur des eaux et forêts et chef de secteur de Bambey
Diemanga Diedhiou : ingénieur des eaux et forêts et chef de secteur de Diourbel
MAI 1999.
1
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1.
INTRODUCTION
Au Sénégal comme dans la plupart des pays du Sahel, l’essor démographique avec la
paupérisation des populations rurales associée à une dégradation des ressources naturelles est
à l’origine d’une pauvreté accrue.
Dans les zones rurales, cette pauvreté se manifeste par une baisse de productivité agricole liée
à la dégradation des sols et une baisse de la pluviométrie. Ces facteurs ont réduit la production
primaire de végétal et aggravé la pression de pâture sur les espaces pastoraux fortement
rétrécis. L’exportation des éléments minéraux dans les récoltes associée à une faible
restitution (organique et chimique) a exacerbé ces dernières armées la situation de crise
agricole.
Le projet « Amélioration de la productivité de l’agriculture et de l’élevage par une gestion
efficiente des éléments minéraux dans les systèmes de production mixtes agriculture-élevage
au Sahel » élaboré par 1’ILRI et certains pays de la sous région (Mali, Sénégal, Burkina Faso,
Niger) vise à renforcer le rôle du bétail dans l’amélioration de la fertilité des sols par un
meilleur recyclage des éléments minéraux.
L’évaluation ex anté de l’impact potentiel et l’acceptabilité des technologies alternatives de
gestion des éléments minéraux constitue une première phase de l’étude dont l’objectif est une
analyse de la diversité de répartition des ressources et des pratiques paysannes de gestion de
la fertilité au niveau terroir villageois. Le rapport ci dessous fait le point des premiers résultats
obtenus suite à une MARP (Participatory Rural Appraisal Method) effectuée dans la région de
Diourbel et de Bambey.
II. METHODOLOGIE
2.1 Le choix des sites
Le site de l’étude correspond à la zone du FIDA (région de Diourbel) comme souhaité par le
principal bailleur de fonds. Le choix des villages est porté dans les deux départements de
Bambey et de Diourbel pour prendre en compte la diversité agropastorale de la zone.
Les quatre villages choisis à savoir Kane- Kane, Keur Ségue, Loumène et Mbari Ndondol
correspondent respectivement aux communautés rurale de Toure Mbondé, de Lambey, de
Ndindy et de Ngoy. Les critères spécifiques qui ont prévalu dans le choix définitif des villages
se résument en plus de la représentativité, à l’importance des activités agropastorales
(intégration agriculture/élévage). Les résultats ci dessous concernent le village de Mbari
Ndondol.
2.2 L’approche
Le diagnostic est effectué par une équipe pluridisciplinaire constitué de zootechnicien,
d’agropédologue, de forestiers et de socio-économistes pour prendre en compte les différents
aspects qui composent l’exploitation agricole. Les discussions participatives où les paysans
étaient surtout écoutés ont été privilégiées en particulier.
2
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2.3 Les outils utilisés
2.3.1 . Interviews communautaires : Cet outil a permis sur la base de discussions :
o De donner les informations générales sur le projet : problématique et activités prévues ;
o De faire l’historique du village, historique des projets, activités économiques du village
o D’identifier les contraintes du village : pluviométrie, agriculture, alimentation des
animaux, zones de déplacement du bétail
Ces discussions ‘et échanges ont concerné les hommes mais aussi les femmes et les jeunes.
2.3.2 , Arbres à problèmes : Cet outil a concerné les hommes et les femmes autour du
problème de la dégradation des sols dans le terroir villageois. Les causes et conséquences
ainsi que les stratégies locales ont été identifiées et discutées.
2.3.3 . Calendrier de conduite des animaux et alimentation du bétail
Ce calendrier nous a permis de faire un schéma de l’évolution de l’utilisation des ressources
alimentaires (type de ressource, saison), indiquant le responsable de la conduite en fonction
des saisons et de chaque espèce animale.
2.3.4 . Calendrier des activités hommes et femmes
Ce calendrier a permis de préciser les activités agricoles et non agricoles effectuées par les
hommes et les femmes dans l’année en fonction des différentes saisons.
2.3.5 . Classement socio-économique des ménages.
Ce classement effectué avec l’aide de trois informateurs clés choisis par le chef du village sur
la base de leur bonne connaissance des villageois a permis de classer les chefs d’exploitations
en 3 groupes :riches, moyennement riches, pauvres. Cette classification a été effectuée par les
trois groupes séparément sur la base de certains facteurs expressifs de la richesse (superficie
en culture, bétail, matériel agricole, main d’œuvre et habitat). A la fin de chaque exercice, un
recoupement des trois classements a été fait en calculant les moyennes.
2.3.6 . Cartes participatives du village ou du terroir
Carte du village : habitations, infrastructures
Carte des ressources : terres agricoles, types de sols, forêt, eau.. . . , ressources communes avec
d’autres villages. Cela a été fait avec des informateurs adultes ou jeunes sur la base de leur
bonne connaissance du milieu. Cette carte a été réalisée pour chaque village par l’équipe avec
la collaboration des villageois surtout les jeunes.
2.3.7 . Transect
Une coupe transversale du village a été réalisée avec quelques villageois pour identifier sur le
terrain ou préciser les éléments décrits sur la carte des ressources (cultures, types de sols,
arbres ou arbustes, type de terre, zone de parcours, points d’eau, contraintes.. . ).
3
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2.3.8 . Classement par ordre de préférence ou de priorités des technologies.
Les objectifs de cet outil sont :
ZI identifier les problèmes et sélectionner les activités de développement ;
3
suivre les changements de préférence et les choix des paysans pour que les plans à
proposer dans une étape ultérieur soient en accord avec les besoins des villageois.
R Pour évaluer les causes d’adoption ou de rejet des technologies introduites.
Dans le cadre de cette étude, les technologies suivantes ont été comparées: parcage, fumier,
compostage, engrais minéral, jachère. Degré d’utilisation de ces technologies, préférence par
rapport au coût, à la disponibilité, à l’impact sur les rendements, à la facilité de travail ect.. .
Contraintes par rapport à l’utilisation des différentes technologies.
2.4 Le support et l’organisation du travail
Le support utilisé pour la prise des informations est le padex. Les membres de l’équipe
prenaient aussi séparément des notes pour faire à la fin de chaque village une mise en
commun des différentes informations. A la fin de chaque journée, une auto-évaluation était
faite par l’équipe pour dégager les critiques et suggestions internes nécessaires en vue de
respecter la démarche d’un bon DP.
4
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.
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III.
RESULTATS DU DP DE BARI NDONDOL
3.1 Présentation de la zone
3.1.1 Situation
Le village de Bary Ndondol appartient à la communauté rurale (CR) et l’arrondissement de
Ngoye situé dans le bassin arachidier central: Cet arrondissement est une composante du
département de Bambey et couvre une superficie de 578 km2 dans la région de Diourbel.
La CR de Ngoye occupe la partie sud du département de Bambey et est située au nord par la
CR de Thiakasse et la commune de Bambey, au sud par la région de Fatick, à l’est par le
département de Diourbel et à l’ouest par la CR de Dangalma.
3.1.2 La démographie
Ayant la population la plus importante sur les 50 villages que compte la CR de Ngoye, Bari
Ndondol se retrouve avec 1.468 hbts, d’après le recensement de 89/90, sur 20.793 hbts pour la
population totale de la CR, soit un pourcentage de 7%.
La densité dans la CR de Ngoye est de 98hbts au km2. Elle est la plus peuplée de
I’arrondissement et occupe les 33 % de la population totale.
L’ethnie dominante dans le CR de Ngoye est le sérère devant les wolofs, les toucouleurs, les,
peulhs.
3.1.3 Les données physiques
?? Z* Le climat
Le climat est de type sahélo-soudanien. La pluviométrie moyenne jusqu’en 1978 dans la CR
de Ngoye était voisine de 685 mm en 43 jours de pluie. Elle est retombée depuis les années
1980 à 323 mm pour 30 jours. Ce n’est qu’en 1987 que la moyenne de 500 à 535 mm a été
retrouvée pour 40 à 45 jours de pluie. L’hivernage dure 3 à 5 mois et la saison des pluies fail.
60 à 130 jours.
+3 Les sols
Dans la CR de Ngoye, on peut identifier 3 Types de sols :
?
Les sols Dior, sols ferrugineux rouges très meubles faciles à travailler mais retenant
mal l’eau et s’épuisant très vite(55%).
?
Les sols Deck, de couleur grise brune en surface. Ils sont nettement plus riches que les
autres types de sols. Ils retiennent mieux l’eau et sont favorables aux cultures à cycle
long (28 %).
?
Les sols Deck-Dior, occupent 17 % de la superficie totale de la CR.
?? Z* L’hydrographie
La CR de Ngoye compte 3 forages et 157 puits. Ce sont les villages de Pèye Ngoye, Bari
Ndondol et Batal qui ont eu à bénéficier d’un forage équipé.
5
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Tous les villages de la CR sont dotés de puits. La plupart des puits ne sont pas protégés et
tarissent à l’approche de la saison des pluies.
L’eau est l’une des contraintes majeures soulevées par les populations, surtout les femmes. Par
conséquent, il faudrait non seulement curer les puits non fonctionnels, mais faire au niveau
des forages une extension du réseau hydraulique afin de pouvoir résoudre
l’approvisionnement en eau des populations et du cheptel.
+3 La végétation
Elle est caractérisée par une steppe à épineux avec une prédominance de Accucia albidu
(Kaad) et de Balanites aegyptiaca (Sump). On y rencontre également Andansonia digitata
(baobab) surtout près des habitations.
Les bois, les feuilles et l’herbe de cette brousse sont surexploités parce que constituant les
seules ressources naturelles de la CR.
3.2 Historique du village de Bari Ndondol
3.2.1 Historique
Le village de Bari Ndondol a été fondé en 1907 par Kora Thié Latyr FAYE, originaire de
Ndondol qu’il a quitté avec 29 autres chefs de famille à la suite des problèmes avec le Chef de
Canton Birame Bigué. Dès leur arrivée dans la zone, Thié Latyr et ses compagnons ont
installé leurs huttes ou «Mbar» à un kilomètre environ du site actuel du village, à la frontière
entre les cantons du Sine et du Baol.
Ainsi pendant plusieurs années, ils ont payé les impôts simultanément aux deux (2) cantons.
Pour clarifier leur position, une rencontre entre le Chef de Canton du Sine Coumba Ndoffène
DIOUF et celui de NGOYE (Baol) Mbakhane DIOP a été organisé dans le village même en
présence du Chef de Canton de Mbadane Sine Thippy FALL. La rencontre a eu lieu dans le
village et a abouti à l’attribution des huttes de Kora Thié Latyr et ses compagnons au Canton
du Sine. Le village s’appela ainsi Bari Sine , ce qui signifie les huttes du Sine.
Mais toutefois lors de cette rencontre, il a été offerte aux villageois la possibilité de rejoindre
le Baol pour ceux qui voulaient. C’est ainsi que Kora Thié Latyr a préféré mettre ses huttes à
l’autre côté de la frontière dans le Baol et a appelé son village Bari Ndondol qui signifie les
buttes de Ndondol, en 1907. Cependant il continua à s’approvisionner en eau dans le village
de Bari Sine jusqu’au moment où les habitants mécontents lui ont refusé cette opportunité.
Alors, il creusa un puits et interdit ses terres, acquises par le droit de hache, à toute personne
n’habitant pas le terroir de Bari Ndondol. Cette décision est à l’origine de bagarres qui ont
occasionné plusieurs blessés et dont il est sorti victorieux.
Kora Thié Latyr s’est ensuite converti à l’Islam et s’est prit le nom de Abdoulaye FA.YE. Il a
ainsi démissionné de son poste de Chef de village compte tenu de certaines pratiques qu’il
trouve incompatibles avec l’Islam.
Ndiouma SENE, un de ses amis lui succéda à la tête du village. A la mort de Ndiouma, Niar
DIONE et Modou SOW se sont tour à tour succédés à cette fonction. Ce n’est qu’en 1962 que
Malick FAYE, fils de Abdoulaye FAYE (Thié Latyr) et père de Ousmane FAYE (Chef de
village actuel), a accepté d’être le Chef de village sur les recommandations de son marabout.
Il mourut en 199 1.
6
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3.2.2 Evénements marquants
1907 : fonçage du premier puits du village.
1945 : épidémie de galles et de disette.
1959 : début de la dégradation du milieu qui s’est traduit par la disparition de la faune et
de la flore.
1960 : mort du fondateur.
1963 : implantation de l’école française.
1968 : arrivée de la SODEVA.
1972 : implantation de l’école arabe.
1980 : création d’une pépinière (espèces forestières) par un corps de paix.
1987 : arrivée CARITAS.
1993 : arrivée du PAGF de Diourbel.
1997 : Quelques cas de botulisme ou « Fite ».
3.3 Les ressources naturelles du village
3.3.1
Les ressources humaines et organisation du village
L,e village de Mbari Ndondol est composé de 141 carrés répartis dans X hameaux. Le village
essentiellement composé de sereer est constitue un lieu d’attraction de tous les villages
environnants. Le village est organisé en plusieurs groupements et Dal-riras et comporte deux
écoles. Plusieurs structures étatiques et non étatiques interviennent dans la gestion des
ressources (tableau 1).
Tableau 1 : Structures intervenant dans la gestion du village
-~-
Structures locales
Institutions étatiques
Structures non étatiques
-
-
Chef de village
Préfet
PAGFD
Conseil rural
Sous préfet
CARITAS
Elimane
C E R P
Union régionale des
Dahira
Président du conseil rural
agropasteurs de Diourbel
Groupement féminin
Service des eaux et forêt
(URAPD)
Groupement des hommes
Inspection de l’enseignement
Groupement des éleveurs
Elémentaire (IDEN)
Section villageoise
Chef de poste de santé
Ecole arabe
Ecole française
-
-
Les villageois pour leurs activités commerciales, participent à plusieurs marchés
environnants dont Toucar, Patar, Bambey Sereer, Mbafaye, Bambey et Niakhar.
7
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3.3.2 Les ressources foncières
Deux (2) types de sols sont identifiés dans le village de Bari Ndondol :
?
Le Dior, largement dominant, gravite autour des hameaux ;
?
Le Deck qui occupe une faible proportion, se situe dans la zone nord-ouest du .terroir.
Le relief du terroir de Mbari Ndondol a une allure plate avec la présence des dépressions et
des bas fonds où l’on rencontre les cultures de sorgho et le pâturage. Les sols dior
quantitativement plus importantes se dégradent de plus en plus à cause de la déforestation et
de l’absence de jachère.
3.3.3 Les ressources forestières
Malgré les effets de la déforestation, on peut noter la présence d’un important peuplement de
Kaad (Faidherbia albida) dans le terroir de Bari Ndondol. L’abondance de cette espèce est
favorisée par les mesures de protection dont elle bénéficie. Ainsi, sa coupe est sévèrement
réprimée par le service des Eaux & Forêts. Il existe d’autres espèces non moins importantes
telles que : Dakhar (Tamarindus indica), Nguédiane (A~~~~~~“s,leiocarpus), Alome(Diospyrzu
mespiliformis), Sump(Balanites aegyptiaca), Gouye (~dan~oma Xgitata), Sidem (Ziziphus
mauritiana),
Rate (Combretum aculeatum), Nguer (Guiera senegalensis), Sékhaw
(Combretum micrantum), Khos (Mytreyina inermis), Nguiguis (Piliostigma reticulatum),
Neem (Azadirechta indica).
.
3.3.4 Les ressources pastorales
+Z+ Le cheptel
Il est composé de bovins, largement plus importants avec l’existence environ de 30 troupeaux
dans le village, d’ovins et de caprins. Les ânes et les chevaux constituent les animaux de trait
et sont utilisés pour les travaux champêtres et domestiques pour le transport.
+ Le pâturage
Face à la domestication des activités agricoles dans l’occupation de l’espace, le pâturage est
devenu un problème dans le village de Bari Ndondol. En dehors des résidus de récolte, on a
identifié un seul endroit destiné au pâturage des animaux. Cette zone a été aménagée par les
populations avec l’appui du Conseil rural et du service des Eaux & Forêts, surtout en vue de
faire cesser les divagations du bétail dans les champs.
A cause de l’étroitesse du parcours et de l’insuffisance des ressources, l’utilisation de ce
pâturage par les petits ruminants est privilégiée au détriment des troupeaux bovins qui partent
en transhumance
-----
__
.-
--‘--uI~<

G+ Les points d’eau pastoraux
En période d’hivernage, l’abreuvement du bétail est possible grâce à l’installation de plusieurs
petites mares temporaires dans le terroir. Au-delà, c’est le forage de Ndiémane se situant à
7 km du village de Bari Ndondol qui devient le point d’abreuvement pour le bétail moyennant
le paiement des tarifs suivants :
?
bovins : 100 FCFA / vache / mois ;
?
ovins : 15 FCFA / espèce / mois.
L’eau très salée tirée des puits du village est aussi utilisée pour l’abreuvement du bétail,
3.3.5
Les ressources en eau
L’eau constitue l’un des problèmes majeurs auxquels sont confrontées les populations le Bari
Ndondol. L’eau des puits contient une très forte teneur en sel, ce qui rend impossible son
utilisation pour des activités productives, notamment le maraîchage.
On a noté la présence de quatre (4) puits dans le village et un (1) forage en panne depuis
1995. Pour se ravitailler en eau potable, le village utilise un tuyau branché au niveau du
forage de Ndiémane, un village voisin qui est à une distance de 2 à 3 km. Chaque utilisateur
doit verser une somme forfaitaire mensuelle calculée à partir d’une facturation de 125 FCFA
par m3.
La recherche de 1”eau constitue une activité quotidienne pour les habitants de Bari Ndondol,
notamment les femmes, qui font cette longue distance à pied une bassine d’eau sur la tête.
3.4
Les systèmes de production
3.4.1 La gestion foncière
Traditionnellement, la gestion des terres dans le village de Bari Ndondol était confiée par le
Commandant de Cercle au fondateur du village (V. historique). En revanche, ce dernier se
chargeait d’attribuer des parcelles à toutes les personnes qui avaient choisi d’habiter le village
de Bari Ndondol. Ce pouvoir de gestion se transmettait de père en fils.
Cependant, ce régime coutumier a été source de nombreux conflits entre occupants de terre.
L’indétermination des droits des occupants sur la terre et des limites de chaque propriété, ont
été à l’origine de bagarres sanglantes entre habitants du même village à l’approche de chaque
hivernage.
Avec la reconnaissance au Conseil Rural, par la réforme administrative de 1972, du pouvoir
de gestion des terres du domaine national, les contradictions sont aplanies et les conflits
devenus de plus en plus rares. Désormais, pour pouvoir disposer d’une parcelle, pour l’habitat
ou la culture, il faut adresser une demande d’affectation de terre au Conseil Rural qui a
maintenant remplacé les chefs coutumiers. Cette réforme a été positivement apprécié par les
populations qui estiment que la responsabilisation du Conseil Rural dans l’affectation des
terres est source de sécurité pour les occupants de terre.
Mais au niveau de Bari Ndondol, les conflits, fonciers ou non, sonr réglés par un comité de
sages composés d’anciens conseillers ruraux et du Chef de village. Ce comité, dont l’e-ffïcacité
9
,- ---.-..*.
_.-
--
L.-_

ne fait pas de doute, parvient toujours à réconcilier les parties en confrontation sans besoin de
recourir au Sous-Préfet ou à la justice. L’intervention du comité est d’ailleurs privilégiée, car
elle permet de préserver les liens sociaux.
3.4.2 Activités des villageois
3.4.2.1 Activités
A la lumière des discussions avec les habitants de Bari Ndondol il est apparu que les
principales activités menées dans ce village sont l’agriculture, l’élevage et le commerce.
Pendant l’hivernage, les cultures pratiquées sont le mil, le sorgho, l’arachide ainsi que le niébé.
Cependant à cause de l’insuffisance des semences d’arachide, beaucoup de parcelles qui
devaient être emblavées par cette spéculation, sont semées en mil ou en sorgho en association
avec le niébé.
A cause de la panne du forage depuis plusieurs années, aucune activité maraîchère pratiquée
au niveau du village. L’eau, facteur limitant au niveau de cette contrée constitue une véritable
corvée pour les femmes et les enfants du village.
L’élevage occupe une place privilégiée car pas moins de trente (30) troupeaux de bovins y
sont recensés. La plupart de ce cheptel va en transhumance chaque année dans le Ferlo à la
recherche de pâturage alors que les animaux faibles sont retenus au village.
En saison sèche, on constate une véritable saignée dans la population active. Beaucoup de
personnes préfèrent se rendre dans les grands centres urbains et notamment à Dakar pour
trouver du travail durant cette période avant de rejoindre le village en début d’hivernage.
L’embouche bovine et ovine sont des activités de saison sèche pratiquées par tous les
exploitants. Les contraintes majeures restent l’alimentation des animaux surtout l’acq,uisition
des concentrés (son et tourteau) et la rareté de la fane d’arachide. L’alimentation de base
composée surtout de pailles de céréales est à l’origine de la prolongation de la durée de
l’embouche. Le problème d’eau est évoqué par les paysans comme étant une contrainte de
taille. Cependant de l’avis de certains, l’eau salée est favorable à l’engraissement des
animaux.
Les petits métiers tels que la maçonnerie, la confection de vêtements et le petit commerce à
travers les marchés hebdomadaires ou “Louma” procurent des revenus non négligeables aux
villageois.
1 0

Tableau 3 : Situation de l’embouche
Type d’embouche
Alimentation
Contraintes
-
Embouche bovine
?? Son demi1
?
Rareté du son et insuffisance
Janvier à juillet
?
Raffles de mil trempés
de l’offre ;
Origine : achat et troupeau
o Tiges de mil
?? Problème de
100% des exploitants
0 Concentrés : ripasse
commercialisation, vente à
Financements : CARITAS,
CI Gousses de Kaad
crédit ;
Groupement, URAPD,
?
Absence de fane d’arachide ;
particuliers.
?? Eau salée
~-
Embouche ovine
o Fane d’arachide
?
Rareté de la fane ;
100% des exploitants : hommes
?? Tourteau d’arachide
?? Manque de financement
et femmes
?? Ripasse
?? Son de mil
?
Niébé (fanes et graines)
11
I-..*--
----
---.
--..

Tableau 2 : CALENDRIER SAISONNIER DES ACTIVITES DE Bari Ndondol
Juillet à septembre
Octobre à décembre
Janvier à mars
Avril à juin
“Ndigue”
“Sèke”
“Djide”
“Thiarandam”
?? Semis (arachide, sorgho,
.
Récolte des
??
Commercialisation
Nettoyage des champs
Niébé, bissap...)
cultures (mil,
des produits
Semis mil à sec
?? Entretien des cultures
sorgho, arachide,
agricoles
Réfection des toits
?? Epandage engrais
niébé, bissap.. .)
?? Confection des
Confection des
??
Traitements phytosanitaires .
Battage de
palissades
greniers à mil
l’arachide
?? Exode temporaire
?
Epandage du fumier et
a
Vannage de
?? Repos, loisirs et
collecte bois de
l’arachide (Femme)
festivités
chauffe (femmes)
?
Fauche paille
(cérémonies
?
Battage du mil
?
Vente de mil, du
conjugales.. .)
(femmes)
niébé, du bissap
?? Petit commerce
?
Décorticage arachide
?
Ramassage des
??
Embouche
?
Entretien et réparation
restes de récolte de
matériel agricole.
l’arachide
?
Protection des
?
Circoncision,
champs.
mariage.
1 2

3.4.2.2 Mode de conduite des animaux
L’alimentation des animaux est essentiellement composée de pâturage naturels en hivernage
constitués par des herbacées et de résidus de récoltes en saison sèche. Pendant cette dernière,
la .vaine pâture est de règle mais compte tenu de la pauvreté des pâturages, la
complémentation se fait avec des pailles (tiges de mil, paille de brousse) et. des fanes (niébé,
arachide) mais aussi avec des concentrés tel le son, les rafles de mil ou le tourteau pour les
animaux stabulés en particulier. En fin de saison sèche, les chevaux peuvent bénéficier en
outre de graines de mil pour mieux se préparer aux travaux champêtre en saison pluvieuse.
Les jachères accidentelles et les gousses de kaad constituent aussi des ressources alimentaires
du bétail en saison sèche .
Il existe en toute saison une zone réservée au pâturage du bétail surtout les petits ruminants,
les chevaux. Les vaches et boeufs fatigués bénéficient aussi de ce pâturage situé au sud du
village sur des bas fonds. Cette partie du village reçoit aussi les animaux des villages voisins.
Ces ressources alimentaires du bétail sont très limitées car la majorité des troupeaux (une
trentaine ) transhume entre avril et Octobre vers le Djolof. Ces troupeaux reviennent
néanmoins vers le mois de décembre pour profiter des résidus de récoltes et parquer les
champs. Les bergers assurent en toute saison la garde des animaux pour éviter les fréquents
vols de bétail.
3.4.3 Les contraintes
Les populations sont confrontées à d’énormes contraintes dans la mise en œuvre de leurs
activités. 11 s’agit notamment de :
le manque d’eau douce ;
la baisse de la fertilité des sols ;
l’insuffisance des terres (poussée démographique) ;
le manque d’engrais ;
l’insuffisance du tapis herbacé pour l’alimentation du bétail ;
le manque de semences d’arachide et de niébé ;
l’émiettement des exploitations agricoles ;
les difficultés d’habitat ;
l’absence de marché ;
le manque de moyens de transport ;
la panne fréquente du moulin à mil ;
le manque de local pour le centre de couture ;
le manque de formation et d’animation ;
les difficultés d’accès au crédit ;
le manque de moyen de stockage ;
le manque d’infrastructures adéquates de santé et de communication et ;
le manque de bois de chauffe.
Parmi ces contraintes trois (3) sont ressorties comme étant les plus cruciales. Ce sont :
0
Le manque d’eau ;
?
La baisse de fertilité des sols ;
?
Le manque d’infrastructures sanitaires.
1 3

3.5
Analyse de la baisse de fertilité des sols
La baisse de fertilité des terres a occasionné la baisse de la production agricole, favorisant
ainsi l’exode rural pour avoir d’autres sources de revenus. Pour mieux cerner les problèmes
liés à ce phénomène un arbre à problème a été réalisé pour en analyser les causes et
conséquences ainsi que les solutions locales.
3.5.1 Les causes
Le causes principales évoquées par les populations sont :
?
le déficit pluviométrique ;
0
la culture extensive grâce à la mécanisation ;
?
la déforestation accentuée par des coupes abusives de la forêt ;
0 l’érosion éolienne ;
*
la culture continue des champs à cause de l’absence de jachère ;
*
les feux de brousse ;
*
l’absence de fertilisation aussi bien organique que minérale (cherté engrais, indisponibilité
de la matière organique utilisée comme combustible) ;
3.5.2 Les conséquences
Les principales conséquences retenues sont les suivantes :
?
la baisse de la production agricole ;
?
le développement de certaines maladies ;
*
l’installation de la pauvreté par manque de revenus ;
?
la migration saisonnière et l’exode rural ;
?
l’insuffisance de la paille pour l’alimentation du bétail.
3.5.3 Les solutions
Pour faire face à cette baisse de la fertilité des sols dont les effets se tradui.sent par la baisse
des rendements, l’installation de la pauvreté, la présence de certaines maladies, certaines
solutions sont dégagées. Il s’agit de :
?? Les brise-vents ;
* le reboisement ;
?
le parcage des troupeaux ;
?
l’épandage de fumier ;
?
le remembrement pour une meilleure occupation de l’espace ;
m
la régénération naturelle assistée des kaad ;
m l’engrais minéral ;
?? le compost ;
?
la rotation ;
?? le paillage ;
m
l’intensification des cultures ;
?? la jachère.
L’analyse des solutions pour restaurer la fertilité des sols a permis de différentier les
technologies pratiquées par les paysans (tableau 4) de celles connues mais non utilisées
(tableau 5).
1 4

Tableau 4 : Principales technologies évoquées et pratiquées pour lutter
contre la baisse de fertilité des sols
~-
Solutions
Degré
Champs concernés Utilisateurs
d’utilisation
Parcage
+ (21% des
Précédent arachide Hommes disposant d’animaux
-
paysans)
Culture : mil
- - -
Fumier
100%
Précédent arachide Hommes
Culture : mil
-
R e b o i s e m e n t + +
Limites des champs de Hommes : espèces
brousse, haies vives
concernées :Acacia Albida, prosopis,
Acacia torticolis
-
Compost
+ 13 %
Dans le terroir
Hommes
Villageois
~-
Engrais
+ +
Champs de mil
(faible dose, mélangé avec le mil au
moment du semis)
-
R é g é n é r a t i o n + +
Champs (Kaad)
Homme et femmes
assistée
-
Tableau 5 : Technologies évoquées et non pratiquées
~-
?‘echnologies
Cause de non pratique
~-
Jachère
Manque de terre, cultures extensives, pression
démographique
-
Engrais minéral
Cherté, indisponibilité
-
La jachère n’est plus pratiquée dans la zone à cause de l’insuffisance des terres. De même,
l’épandage de l’engrais minéral ne se fait presque plus à cause de sa cherté.
3.5 Classement préférentiel des technologies
Pour avoir une idée sur l’ordre de préférence des technologies de fertilisation des sols en
terme d’efficacité et d’accessibilité technique et financière, un classement préférentiel par les
paysans (tableau 6).
1 5
< - -.-~--<,-m-
_--
.__-
---

Tableau 6 : Matrice de classement par croisement des technologies
De fertilisation des sols.
1.. P= 5
33 %
2. F= 2
13 %
3 . K = l
7 %
4. E= 4
27 %
5 . c = 3
20%
6.J= 0
Le parcage représente la technique la plus appréciée à cause de son effet bénéfique sur les
rendements sur plusieurs années. L’engrais minéral est cité en second lieu à cause de son effet
immédiat sur les plantes. Cependant, les paysans l’utilisent à des doses très faibles en
l’incluant au contenu du semoir au moment des semis. Le compost et le fumier occupent
respectivement la troisième et la quatrième place. Le Kaad est citée en dernier lieu à cause de
son action localisé uniquement autour de l’arbre. La jachère se trouve être un moyen de
fertilisation efficace mais dont la pratique n’est plus de rigueur compte tenu des restrictions
foncières.
3.6
Classement socio-économique des ménages
Dans le but de répartir les chefs de ménages en classes socio-économiques homogènes, un
classement de prospérité a été effectué sur la base de ces principaux critères. Ces critères ont
été évoqués par les paysans comme étant des signes de richesse :
?
La possession d’un troupeau de bétail ;
?
L’autosuffisance en vivres ;
?
La possession de liquidités, surtout au mois d’août.
Vu l’importance du village par la taille des ménages, ce classement a été effectué sur un
échantillon que constitue le quartier de Diokh comptant au total 49 ménages.
Ainsi, 4 classes ont été obtenues (tableau 7) :
?
Les riches : 7/49 soit 14 %. Ils possèdent un troupeau, des vivres suffisantes et des
liquidités.
?
Les moyennement riches : 11/49 soit 22 %. Ils possèdent des petits ruminants, un
cheval, un.e charrette et des vivres.
?
Les pauvres : 20/49 soit 41 %. Ils n’ont ni de bétail, ni de petits ruminants, ni de cheval
ou d’âne. Ils sont déficitaires en vivres.
0 Les plus pauvres : 11/49 soit 22 %. Ce sont les plus démunis du village. Ils n’ont ni
animaux domestiques, ni matériel agricole et ils sont très déficitaires en vivres.
1 6
, , _ I

_ _ . . _ . - .

- -
--“M*>i

Tableau 7 : C:lassement socio-économique des mhages de Mbari Ndondol

Ce classement permettra par la suite d’approfondir les enquêtes dans chaque groupe pour
établir des recommandations appropriées en terme de pratiques potentiellement
utilisables pour la gestion de la fertilité des sols et l’amélioration des revenus.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Conclusion
Le village de Bari Ndondol à l’instar des autres villages, connaît une dégradation très avancée
du milieu naturel entraînant ainsi une forte présence de sols Dior dénudés de tapis herbacé. Ce
phénomène a pour conséquence la transhumance quasi permanente de plus de 30 troupeaux
vers la zone sylvo-pastorale. L’absence de cheptel au village ne permet guère de faire recours
au parcage, opération reconnue pourtant par toute la population comme moyen de lutte
efficace contre la pauvreté des sols.
En résumé, le village de Bari Ndondol important par la taille, rencontre d’énormes problèmes
parmi lesquels on peut citer :
?
la salinité de l’eau ;
?
le non équipement et les pannes de forages ;
?
le manque d’intrants agricoles ;
?
l’absence de moyens de transport ;
?
le manque d’organisation de la population ;
?
la défectuosité des unités de transformation des céréales (moulin) ;
?
l’émiettement des exploitations agricoles lié à une forte densité de la population ;
?
la dispersion des habitations.
Recommandations
équiper les 2 forages du village pour lutter contre la corvée d’eau ;
encourager le retour du cheptel transhumant progressivement par les moyens d’un
élevage intensif intégrant les vaches au sein de l’exploitation agricole pour améliorer
la production laitière et réduire les difficultés liées à la transhumance (vol
bétail,accidents, survie des bergers),
former, sensibiliser et organiser la population pour la rendre ouverte et réceptive au
progrès ;
favoriser le regroupement des habitations pour une meilleure organisation du village et
pour une meilleure répartition des terres ;
diversifier la production agricole par le développement du maraîchage pour une
autosuffisance alimentaire des populations ;
améliorer les pratiques locales de gestion de la fertilité en encourageant l’utilisation
des fosses compostières et fumières par les villageois ;
améliorer la valeur nutritive des énormes quantités de pailles de céréales disponibles
pour en favoriser une meilleure valorisation par les animaux embouchés en saison
sèche ;
l’eau étant la principale contrainte des villageois, sa disponibilité pourrait favoriser la
pratique des cultures fourragères pour améliorer la productivité des animaux.
1 8

DOCUMENTATION CONSULTEE
AFID & ACG, 1993. Inventaire des technologies basées sur la gestion des ressources
naturelles et utilisées dans la production des céréales. Projet de gestion des ressources
naturelles de l’ISRA, USAID. 185~.
PAGF2 (Projet agroforestier de Diourbel, phase 2), 1999. Programme de
recherche/développement financé par le FIDA, phase 2 du projet. Rapport synthétique du
projet, 1999.
PAGF. 1998. Etude socio économique de la région de Diourbel. Rapport de travail financé
par le FIDA et effectué par SENAGROSOL-CONSULT. 50 p
Ministère de l’Intérieur, 1991. Plan local de développement de la communauté rurale de
N G O Y E .
1 9
._.----.--
.--
---.
.-._- . . - .---_ ~,

ANNEXES
Annexe 1: LISTE DES CHEFS DE MENAGE DE BARI NDONDOL : Hameau de
Diokh

1. Alioune
NDOUR
31. Modou
DIENG
2. Saliou
DIENG
32. Assane
DIENG
3. Modou
D I O N E
33. Saliou
D I O N E
4. Blaise
DIOUF
34. Daouda
N G O M
5. Amath
D I O U F
35. Saliou
Ndour 2
6. Saliou
SARR
36. Latyr
NDOUR
7. Modou
N G O M
37. Aliou
N G O M
8. Mamadou
THIAW
3 8. Ibrahima THIAW
9. Mbaye
NDOUR
39. Ndongo
TINE
10. Ousseynou YADE
40. Assane
TINE
11. Marne
THIAW
41. Sébane
GUEYE
12. Alioune
TINE
42. El Hadji D I O U F
13. Ablaye
D I O U F
43. Saliou
DIOUF no 2
14. Mbacké
N G O M
44. Amady
N G O M
15. Ousseynou GUEYE
45. Moussa
N G O M
16. Ndiap (Ablaye) DIOUF
46. Daouda
FAYE
17. Saliou
DIOUF
47. Issa
FAYE
18. Assane
MBAYE
48. Saliou
MBAYE
19. Gorgui
N G O M
49. Alioune
TINE no 2
20. Ibrahima
N G O M
2 1. Elimane
N G O M
22. Gorgui
FAYE
23. Ndoga
FAYE
24. Cheikh
FAYE
25. Macouda
D I O N E
26. Modou
MBAYE
27. Assane
D I O N E
28. Djibril
D I O N E
29. Mbaye
TINE
30. Mamadou NGOM
2 0

Annexe 2 : PLANIFICATION DU DP DE BAR1 NDONDOL
-
Date
Equipe
Lieu
Motifs
,4/06/99
Fatimata DIA
??
Bambey
?? Voyage de Dakar
Maïmouna CISSE
à Bambey
Oumar DIOP
Oumar SYLLA
>5/06/99
?? Bari Ndondol
??
Réunion
villageoise
Fatimata DIA
??
CNRAde
?? Réunion de mise
Oumar DIOP
Bambey
en commun et
Oumar SYLLA
d’évaluation
Néné F. NDAO
journalière.
Chérif CISSE
26/06/99
Kalidou LY
?? Bari Ndondol
??
Réunion
villageoise
27106199
Fatimata DIA
?? Projet FIDA
?? Rédaction 1”’ draft
Maïmouna CISSE
?? Mise en commun
Mankeur FALL
avec les membres
Oumar DIOP
de l’équipe de
Ousseynou DIOUF
Loumène
Oumar SYLLA
Mamadou SECK
Néné F. NDAO
Paul L. FAYE
Chérif CISSE
Djimanga DIEDHIOU
Kalidou LY
Fatimata DIA
??
Dakar
?
Voyage retour à
Maïmouna CISSE
Dakar
Oumar DIOP
Oumar SYLLA

Annexe 3 : Outils utilisés pour le DP
Interviews communautaires
Historique du village
Arbre à problème
Analyse de la baisse de fertilité des sols
Classement par ordre de préférence ou de priorités des technologies
Analyse de la gestion du foncier
Calendrier de conduite des animaux et alimentation du bétail
Calendrier saisonnier des activités des hommes et des femmes
Classement socio-économique des ménages
Carte du village
Carte des ressources
Transect
2 2
- - ..-.--_.
,_--..-
-- - ~.
__...-.
---1

NORD
Ndiokb
Mbeklsoute
Mbary
SUD
Zone de pâturage
Zone de culture
Végétation Balanites aegyptiaca
Balanites aegyptiaca,
Faidherbia albida
Faidherbia albida
bauhinia rufescens
Piliostigma reticulata
Andasonia digitata
Adansonia digitata
Piliostigma
Acacia seyal
Faune
Ovins /caprins
Bovins,
Asins
ovins/caprins
chacal, lièvre
1
Sol
Deck Dior
Dior
Culture
Mil/ sorgho
Mil/ arachide, niébé
contraintes
Coupe abusive, érosion, termitage, pauvreté
Salinité de la nappe souterraine, sols très dégradés
Figure 1 : Transect du terroir de Mbari Ndondol
23