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! i: G(\\o0
Natuml Resources and Social Conflicts
-J.@ CnGG22
R!cxK3~3 3
1.
Etude expérimentale des modalités de la
t
production gommiére d’Acasia Senegal
i;:
rétrospective des programmes de dévelop-
1I.St
pement gommier au Sahel SBnégalais
M. Diond et J. VaauaP
1. Institut ScMgalais
de Rechemhes
Agricoles, Direction des
Recherches
sur les Pmductiom
Fa-esti&es,
Dakar, S6n&al.
2. Institut de la Carte Internationale #de la Végétation,
Univemité Paul Sabatier, ‘Ibuloum cedex, France.
S-
This paper partly accounts for an experimental prcgramme of research
carried out from 1989 te 1991 in the experimental plantation of Mbiddi,
northern Senegal. 7 populations of gum Acacias have been studied in 3
distinct dune sites. Differences in the biological behaviour of trees are
described in these situations. From the bottom te the top of dunes were
obssrvsd...
1. a decreasing of the rates of growth and ef survival
2. an acceleration of the rhythm of defoliation
3 . an increasing of the mean gum yield per tree.
In parallel there was noted a decmase ofthe water sterage from hollows
to dune tops. These results cari help te chcese the optimal sites for plan-
tation as well as appropriate periods fer tapping.
In the second part ot this note a historical approach is made concer-
ning gum acacia from the colonial period. Lessons learned from the dif-
ferent projects carried out in the senegalese gi+m belt are particularly
stressed in special recommendations.
Introduction
Ce document fait, pour une part, le point sur l’avancbe r6cent.e des
recherches expkimentales ment% en vue de l’am6lioration de la pro-
*

Diane et Vassal
23
duction gommière d’Acacia senegal. Nous résumons ainsi les principaux
résultats obtenus A la station expérimentale de Mbiddi (nord-Stk@al)
dans le cadre d’un programme francosén@lais (Universiti l? Sabatier,
!lbulouse - Universiti de Rouen - Institut SBnégalais de Recherches
Agricoles/DRPF, Dakar - 198911991) portant sur la mod&ation du
comportement de populations artificielles de gommiers dans différentes
s i t u a t i o n s Bdapho-topographiques.
Dans une deuxiéme partie, nous faisons un historique et un bilan des
programmes de d&eloppement, fond& sur les gommiers, qui ont été
mis en place au sénbgal depuis l’&oque coloniale. Nous insistons parti-
culièrement sur les problème5 actuels que pose la production gommi&re
en liaison avec les variation5 climatiques de ces vingt dernikes annbes
et des contraintes socio-rkonomiques.
Caractérisation de la mne gommiére Sénégalaise
Situation géographique
La zone gommière sénégalaise se confond presque avec la rkgion
agrokologique appel& zone sylvo-pastorale. Celle-ci est une calotte
d’environ 40,000 km2 occupant pour l’essentiel les parties nord-ouest à
nord-est du pays, entre les latitudes 13“ et 16’ Nord et les longitude5 12”
et 16O Ouest.
climat
La pluviomktrie est l’blément climatique d&erminant. Elle varie de 600
mm en bordure sud de la zone à 200 mm au nord (Carte 1). Dans cette
.fourchettea pluviom&ique on distingue communément les sous-zones
k-o-climatiques l/ sahblienne serist( stricto (200-400 mm de pluviosité
moyenne annuelle) et W soudano-sahblienne (400-600 mm de pluvitité
moyenne annuelle) - (Le Houérou 1988).
Il y a un contraste marqu6 entre la saison pluvieuse ou hivernage (de
juillet A septembre) et la saison s&che (d’octobre à juin).
La saison des pluies est domin& par l’arrivhe de masees d’air très
humide5 d’origine ocknique (les moussons), porteuses de l’essentiel des
prkipitations. Durant cette saison, les vents sont de secteur sud-ouest
et sud. L’humiditi de l’air varie entre 34 et 87% ( moyenne 60% environ);
les températures oscillent entre 26’ et 35°C (moyenne de 29°C). Du Sud
au Nord on note un gradient dkroissant d’humidité de l’air et un gradi-
ent croissant de température.
La saison sèche est dominée, d’octobre B février, par l’anrivée de mas-
ses d’air fkfches et humides (vents dits Aizés maritimesa) de secteur
nord et nord-ouest. Ils laissent la place, entre mars et mai, A des masses
c-
----

__

_.-

._

2 4
Natuml Resources and Social Conflicts
d’air chaud et sec portks par un vent de secteur nord-est et est, Yhar-
mattan.
Le mois de juin est souvent une p&iode de transition marquée par
l’arrivée de la mousson alors que les précipitations sont encore peu si-
gnificatives.
Géomorphologie et sol
Les formations dunaires du Fer10 sableux sont d’ancienneti variable
(7.600 B 60.000 ans), de faible d#kivelb et plus ou moins érodées selon
leur âge. Ces reliefs sont 4partG par des dépressions où s’accumule une
eau de ruissellement issu des sommets et versants et où la tendance à
l’hydromorphie est forte.
Les sols #origine Bolienne sont peu évolu65 et plus fréquent.9 dans la
partie nord du Ferlo. Ils sont de type Gsohumiques brun-rouge subari-
des* et Gsohumiques bruns cakaires~. Ce sont des sols sableux pro-
fonds, pauvres en mati&e organique. Le phénoméne d’hydromorphie se
traduit par l’existence de sols intermkliaires avec présence, dans les
horizons profond5 (a *pseudogley4, de proportions d’argile plus impor-
tantes.
Les sols ferrugineux tropicaux (sols *diora), plus ou moins lessivbs~et
de texture sableuse B sabla-argileuse, sont tr&s Mquents dans le sud-est
du Ferlo. Ils sont pauvres en mati&e organique et de couleur rouge.
Les sols cuirass& n’occupent que 6% de la zone Sud-Est du Ferlo.
végétation
Dans le sud du Fer10 on rencontre des savanes arbor&s, arbustives ou
herbeuses, tandis qu’au nord s’observent des steppes arboties, arbusti-
ves ou herbeuses. Dans les deux cas la strate ligneuse est constituée en
majorité d’bpineux où abondent les Acacia5 gommiers.
Dans la partie nord de la zone gommi&e (carte 1) Acacia senegal,
autrefois esp&e principale, se trouve aujourd’hui associ6 B de nombre-
w espikes compagnes telles que Acacia ;lotiis subsp. mddiana, A.
4, Zizyphus mawàtiana (jujubier) et Bal&tes aegyptiacn (Bdattiera
du P&&al). On y note aussi des espèces non épineuses comme l3oscia
senegalensia (à fruits comestibles tr&s exploités en période de disette),
-PG p-, Anogeissus kiocarpus... Q% ~.,
La transitian vers le Sud est marquée par l’abondance d’espèces com-
me Sckrocarya birrea et Combretum glutinosum. Sckmcarya birrea
fdt un fourrage recherché durant les mois de mai et de juin, période
de soudure. Le sud de la zone gommike est caractkisé par un cotige
l-ment diffkent d’espèces qui s’associent aux gommiers et par une
plus grande abondance relative aAcacia senegal. On note l’apparition
de Faidherbia albidb et d’espkes non’+ineuses comme Sterculiu seti-

Dione et Vassal
25
gera (*platane* du Sénegal) qui donne une gomme proche de la gomme
&arayaa indienne et Pterocarpus lucens (palissandre du Sénégal) qui
fournit du bois de chauffe et un. excellent fourrage.
Vocation économique de la zone gommière
La zone gommière a pour principale activitA économique l’elevage de
type pastoral (pr&s de 40% du cheptel en bovins, ovins et capris du Fer-
10). En plus de la gomme arabique, les savanes et steppes de cette regi-
on offrent un appoint fourrager indispensable en saison sèche ainsi que
d’autres produits de cueillette comme le wump* (fruit de Rulanites
aegyptiuca),
le &ouyecc (fruit d’Adansoniu digituta ou baobab), le jujube
ou Gddeemu (fruit de Zizyphus mawitiana) et diverses feuilles et écor-
ces servant a la confection de tisanes (Conbretum
glutinasum,
Combre-
tum micranthum) ou à divers usages en pharmacopée.
Plusieurs essences servent Et la fabrication d’ustensiles et de divers
meubles domestiques. Une bonne partie est exploitée pour le bois de
chauffe et le charbon de bois (A niZotica notamment) surtout dans le
secteur sud de la zone gommiere.
Station de recherches forestières de Mbiddi
La station de Mbiddi se situe à l’extrkoiti nord de la zone gommière
&n&alaise. Fond& en 1974 par El Hadj S&e, ancien directeur natio-
nal des Eaux et Forêts du Sénégal, avec l’aide du Centre de Recherche
pour le Developpement International (CRSDI), ce centre a été d’embk
voue aux recherches expérimentales sur les Acacias gommiers. La sta-
tion comprend 5 bâtiments administratifs; elle posséde un parc mMo-
rologique et une pépiniere. L’ensemble de la plantation a une superficie
de 500 hectares environ. Les diff&ents placeaux sont disposes en 5 mas-
sifs principaux autour du forage profond du village de Mbiddi. Les plan-
tations ont Bté effectuées au rythme de 25 a 75 hectares jusqu’en 1980.
Cette station a surtout permis jusqu’ici de mettre au point des
techniques de culture et d’exploitation du gommier Ac&a seraegal.
L’anmlioration gtMtique et la recherche d’autres esp&ces gommi&res,
qui figuraient parmi les objectifs initiaux, n’ont pas connu de dévelop-
pement tres substantiel. Nos travaux sur les relations entre production
gommiere, biologie de l’arbre et milieu marquent un infl&A&ssement
nouveau des recherches dans la station.
Le secteur de Mbiddi est peuple de 1500 habitants environ apparte-
nant aux ethnies peulh et maure dispersees dans un terroir de 630 kmz
essentiellement voué a Mevage pastoral. Cest dans œ contexte g&-
graphique, bioclimatique et tiokonomique qu’ont 6~ menées les
recherches qui font l’objet des paragraphes suivants.

2 6
Natuml Resources and Social Conflicts
Recherches expérimentales sur les modalités de la pro-
duction gommière d’Acacia Senegal
Matériel et méthode
Les arbres faisant l’objet de cette étude sont issus de semis effectués A
partir de semences r6coltées autour de Mbiddi ou dans le nord-Ferlo.
7 placeaux de 30 & 40 individus ont BtS d&nités dans 3 parcelles
d’arbres @SS de 10 & 14 ans. Les placeaux retenus sont situés dans trois
sites dunaires (sommet, replat et dhpression) afin de rendre compte des
variations de comportements biologiques dans ces situations distinctes
(Vassal et al. 1992). Les observations et relev& concernent la phénolo-
gie, la croissance, le rendement en gomme, la survie, l’humiditi du sol
et les param&res climatiques (tableau ci-dessous).
année de plsntrtion et no
site duneire et code
nombre de sujets Btudks
da ooda dan* la 8tatlon
1975 (PGA 74)
sommet (1 S)
30
R@at’ (2 R)
30
1975 (PRP 75)
sommet (3 S)
2x30
lxpressioIl(4 0)
2x30
1978 (PRP 78)
sommet (5 S)
40
Mat (6 RI
30
DBpression (7 D)
30
Nombre de rujets: 280
RekwQ journaliers: ternp&ature, humidit6 relative, prkipitations
Rhb par quinzaine: rendement en gomme par arbre2
Rdevbr manauala: phbnofogie (cfbfdiation), survia, humiditb du sol pour fa tran-
che 0 it 3 m de profondeur (sonda Campbell 503DR)
Rekvb annudr: dendrom&rie (hauteur totale et circonfkence des principales
branches, damhtre du houppier).

DUtms obswations
ont Btb faites parall&ement mais ne s&t pas exploit& ici (fforaison,
fructification - mIet& mansuels; hauteur du houppk - obwwtbn annuelle).
1) Parties SrbhaurnW inten7kWabes 6ntfe les Rts et las dt$n&om kW-
c&slakas.
2) Des Bdiendirkns da gmnes ont 616 ri+gol~ant~M sw des arbras f-s et
amoy& pou analysa physmue B I- de t%xm (tk J.C. Feq).

Diane et Vossa
2 7
Alizés
4 Hamuttan
Carte 1. Aire de pmducüon de Lt gommearabique au nord-Sénégal
et recul des isohyètes de 196111980
Chaque arbre a et4 saigne ,au moins une fois durant la saison skhe, en
octobre, novembre, decembre, mars ou avril. Tous les arbres étudiés
(280) ont été ref&enciés. Et%ude, entreprise en 1988, se poursuit enco-
re aujourd’hui. Les r&ultats exposes ici concernent la période d’octobre
1989 h mai 1991.
Principaux résultats Wassal et al. 1992)
Comportement de8 arbres apd lu saign&: Les saign6es jouent un
rôle important dans l’induction du processus de gommose (Mou& 1988;
Dione 198913; Vassal et Mouret 1992).
Si l’on compare par exemple le comportement des arbres des dif-
ferents placeaux lS, 3S, SS (en sommet dunaire), aprés saigmks parti-
elles (1s) ou quasi totales (3S, 5S) en octobre-novembre 1989, on con-
state de meilleurs rendements dans les lots en major& tkorc&.

!28
Natuml Resources and Social Conflicts
% arbres
production
producleurs
moyennedarbre (g)
(1~9190)
(1999EIo)
1 s
2 2
7.2
3s
93
2950
5s
6 7
461,6
Une comparaison entre deux fractions au placeau 3S, après saign6es en
octobre-novembre 1989 et mars-avril 1990, montre par ailleurs que les
saignées tardives sont nettement moins productives que celles au debut
de saison séche:
% arbres
production
f.WOdlJCbUrS
moyenne/afbre (g)
(1989/90)
(1989/90)
saIgnés octJnov. 1999
9 3
256,O
8algllbe man-avdl1990
10
10,6
Notons que cette diff&ence de comportement selon la date de saignée
est moins sensible dans les dépressions interdunaires.
hfluence du cite duna& uur k comportement
iksgommàer8t
Croissance: En comparant les données dendrométriques dans des pla-
ceanx de même âge (mesures de mi-1990) on constate que les dimen-
sions moyennes des sujets croissent globalement du sommet dunaire
vers la ddpm323i0n interdunaire.
Cette diffkence de vigueur des arbres, selon les sites, a deja été notée
par S&ne (1988) et Sylla Gaye (1989).
Degré et rythme de a%@iution: Les observations effectuees d’octobre
1989 a mai 1991 montrent un asynchronisme de la défoliation selon le
ait&?.Voici le classement des diffï5rent.s placeaux selon le mois où se mani-
feste le degre maximum de dt5foliatiom

hauteur moyenne
diambtre du houppier
ml
(cm)
ptantationr
1s
381
358
1975
3s
2 7 8
3 5 6
2 R
402
423
40
5 5 6
633
plantations
5s
2 7 7
4 2 6
1976
6R
3 5 3
4 9 3
70
4 2 2
5 4 3
1969/90
1991191
3s: novembre
35: novembre
6R: jaWkr
6R: janvier
55: janvier
5s: janvier
1S:mars
1.9 janvier
7D: avril
2R: janvier
4D: avril
4D: f&rier
2R: avril
7D: mars
Les arbres des sommets dunaires se Gfolient donc plus tôt que ceux des
dépressions: entre ces deux situations, le maximum de défoliation pas-
se ainsi de novembre a avril. Ce comportement phenologique distinct a
déjh Bté signale par SBne (1988) et Sylla Caye (1989), mais non claire-
ment d&rit.
Rendement
gommier et rythme de production gommière: Le rendement
en gomme et le rythme de production varient selon les sujets en foncti-
on du site.
Si l’on considere par exemple les placeaux totalement saignés (en oc-
tobre-novembre), au cours de la saison de production 1989-90, les lots
s’ordonnent ainsi dans l’ordre de rendement moyen croissant des sujets:
4D (88,3 g), 7D (100,2 g), 6R (1672 g), 3s (274,3 g), 55 [461,8 g).
Le rendement gommier est donc nettement plus élevit sur les som-
mets dunaires. Dans ces sites, on note un pic tr&s net de production en
décembre. Dans les depressions, la production est faible, étalee de
dkcembre & avril-mai et sans pic marqué.

3 0
Natumf R&u&s and Social Conflicts
Lut ;a -pagne l990-1991, la production gommière n’a pas Bté
Hs&fferendée dans les trois sites dunaires. Celle-ci semble avoir été
pertmb& par Yimportant d&cit pluviom6tique enregistré (224,5 mm
en 1990 contre 387,s mm en 1989): le rythme de production du placeau
7~ (depression) en X290-91 est ainsi similaire de celui des sommets
dunaires en 1989-90.
Ges r&mltats concordent partiellement avec les observations de série
(1988) effectués dans la même station de 1985 a 1987: cet auteur note
en effet de tr&s bons rendements en sommets et replats dunaires.
N’ayant observe qu’un nombré reduit d’arbres dans dépressions, il n’a
pu apprécier totalement les variations des rendements selon les sites.
Sylla Gaye (1989), entre 1983 et 1985, a observ4 une augmentation
inverse du rendement gommier, du sommet dunaire vers la depression,
ceci dans une p&iode marqube par un defïcit pluviom&rique accentué.
Ainsi, le comportement gommier des arbres dans les différents sites
dunaires apparaît-il tr&s variable selon la pluviometrie de l’annee (Vas-
sal et Dione, vol.) ou selon la recharge hydrique du sol.
!lbux de survie: Les taux de survie, entre ‘1988 et 1991, ont varie selon
les sites dunaires. Il ont étk dans l’ensemble, nettement plus elevés dans
les dépressions interdunaires (4D: 97%; 7D: 80%) que sur les sommets
dunaires (1s: 65%; 3S: 94% SS: 43%). Geci corrobore les observations de
S&ne (1988) et Sylla Gaye (1989).
Relatùm.sentn?degrrkdeoigueurdel~arrb;neetrendementgommâer
J.es relations entre de@ de vigueur et production gommi&re n’ont pas
été clairement mises en evidence jusqu’ici. Les r&mltats sont en effet
contradictoires: Dione note une corr&tion positive entre diamètre des
troncs et rendement (1989ab) alors que Sylla Gaye (1989) ne decelle, de
1983 à 1984, aucune relation significative entre ces param&res et inter-
pr&.e cela comme une r&ultante de la s&heresse qui a pr&zBdé la p&
riode de production.
Si l’on considere plus particulikement les observations relatives a la
saison de production 198990 (dans les lots totalement saignes en octo-
bre-novembre), il apparaît nettement une cordlation négative entre
degre de vigueur des arbres (illustre par les hauteurs et circonf&ences
des branches maftresses) et la production moyenne par arbre (coeffi-
cients de corrélation &aux a -0,78 pour les hautèurs et -0,67 pour les cir-
conf&ences). Un rtkultat analogue a BM obtenu en tenant compte des
r&onses aux saigneesz les tkorçages apparaissent d’autant moins effi-
caces que les arbres sont plus vigoureux (coefficients de correlations
êgaux B -0,Bl pour les hauteurs et -0,93 pour les circonftkences). Ces
r&ultats s’accordent bien avec les observations traditionnelles des

Dime et Vassal
31
&oltants de gomme dans les gommeraies naturelles. Notons que les
relations entre production et degré de vigueur sont moins significatives
pour la saison 1990-91 compte tenu des faibles productions génerales
de
gomme enregistrées durant cette saison.
Relations entre rythme ph6nologique foliaire et rendement gom-
mkr
Dans les 3 sites dur-mires, on note un net parallélisme entre les rythmes
de défoliation et le rendement gommier. Si l’on prend l’exemple de la
parcelle PRP 78, durant la campagne de production 1989-1990, on s’a-
perpit ainsi que:
l
sur les sommets et les replats, le maximum de rendement mensuel
est atteint en décembre, juste avant le maximum de defoliation de
janvier;
l
dans les dépressions, le maximum de rendement est decalé en fevri-
er-mars et précéde le maximum de defoliation ici differé en avril.
Le lien entre maximum de défoliation et pic de production est également
net dans les autres placeaux. Ceci conforte les observations tradition-
nelles des recoltants ainsi que les remarques g&&ales de Dione (1986)
et SBne (1988).
Relation8 entre les n%erves hydtiques du sol et k comportement
biologique des gommiers
Pour tenter de rendre compte des différences
de comportement des
sujets dans les 3 sites topographiques dunaires, nous avons effectué des
mesures mensuelles de stocks hydriques dans chaque placeau dans une
tranche de sol de 0 A 3 m.
l
Sur les sommets dunaires,, le stock hydrique moyen mensuel est fai-
ble et relativement constant (moyenne annuelle comprise entre 365
et 52,8 mm, période: décembre 1989-mars 1991), sans pic marque au
cours de la saison des pluies (40 A 58 mm en septembre).
s--w-. _ 1
*
.2-L.
Dkme et Vassal
33
l’exsudation sur les sommets, ,plus secs, que dans les depressions plus
lw$-Ps pourvues en réserves hydriques.
Les pwPammes de développement gommier
au Sfhégal
L’histoire des programmes gom:miers au Sénégal s’identifie en fait A ce]-
le des actions menées en vue de la protection et de la valorisation dan-
cia senegal (Freudenbemer 19881~ n6ià a I%~-..~ . . ..L....I- IIW.L~

3 2
Natuml Resources and Social Conflicts
ces sites et a Mablissement, des octobre, d’un pallier hydrique.
La defoliation tardive des sujets, dans les dépressions, ne s’affirme
nettement que lorsque le stock hydrique, apres une diminution brutale
(a partir de septembre) atteint un certain palier au mois de décembre.
Le comportement phenologique des arbres de replats est intermédiaire.
Croissance: Les differences de regime hydrique, dans les divers sites,
ont une incidence sur la croissance des gommiers, fait déja souligne
(mais non clairement quantifié) par Sylla Gaye (1989). L’amplitude des
stocks hydriques, au cours de l’am~ee, semble jouer plus particuhére-
ment un rôle. Elle est importante dans les dépressions (60 mm entre
septembre et mars dans le placeau 7D) et favorise une bonne croissance
dans ces sites. Elle est faible sur les sommets (8 mm entre septembre et
mars dans le placeau 1s) et induit une croissance limitee. Ceci peut si-
gnifier que le stock hydrique du sol durant l’hivernage, notamment en
septembre, influe plus ou moins positivement, selon son importance, sur
le rythme de croissance. L’hivernage correspond en effet a une période
d’intense activiti physiologique.
Production gommiète: D’une maniere gén&ale, la production gommiére
moyenne par arbre et le % de sujets producteurs augmentent tandis que
la moyenne et l’amplitude des stocks hydriques diminuent. Cette relati-
on est tres nette lorsque l’on considére plus particulièrement l’amplitu-
de des r&erves en eau du sol, comme en t6moignent les coefficients de
correlation:
C = -0.82 (production moyenne par arbrakmplitude des stocks hydriques)
C =X1,85 (% d’arbres prodwteursbmplit
des stocks hydriquas).
Ceci explique les bons rendements observ6s sur les sommets dunaires,
niveaux ou les stocks hydriques sont peu importants et relativement
constants.
Conclusion:
Il apparaft que les stocks hydriques, aux differents niveaux de la topo-
séquence dunaire, influencent nettement le.. comportement biologique
du gommier Aco& senegal.
\\
Sur les sommets, la croissance est ralentie; ies pourcentages de sur-
vie y sont plus faibles que dans les dépressions et replats. Ces situations
de haut de pente, du fait de la pauvret6 des sols en eau, favorisent une
bonne exsudation de gomme (con&quence vraisemblable d’un stress
hydrique, cf. Vassal et Dione, œ vol.) parall&lement a une défoliation
plus precoce. Les saignees d’octobre-novembre sont plus favorables a

Diane et Vassal
33
I’exsudation sur les sommets, plus secs, que dans les depressions plus
longtemps pourvues en réserves hydriques.
Les programmes de développement gommier
au Sénégal
L’histoire des programmes gommiers au Sénégal s’identifie en fait a cel-
le des actions menées en vue de la protection et de la valorisation d’Aco-
CM: senegal (Freudenberger 1988). Déj&, a Yépoque coloniale (1890-
1960), plusieurs types de mesures ont bté prises pour la sauvegarde et
l’extension des gommeraies.
Apres plus d’un demi-si&cle d’efforts en faveur des gommiers, marqué
notamment par l’adoption du Code Forestier (int&rant le gommier dans
la catégorie des arbres dont l’exploitation est soumise a tiglementation)
et de I’institutionalisation de l’appartenance a 1’Etat de certaines gom-
meraies (entre 1900 et MO), un vaste potentiel gommier d’environ
7.000 km2 Hait disponible, en 1956, sous la forme de Réserves Doma-
niales (forêts class&s et r&erves sylvo-pastorales). Cellesci furent
source d’une production soutenue jusque vers les années 1970.
De 1974 a 1984, le Sénegal, avec l’appui de nombreux donateurs,
entreprit la plantation de gommiers a travers la zone @vo-pastorale.
On pouvait ainsi recenser en 1983 plus de 13.000 hectares de gomme-
raies artificielles. Nous allons voir comment, au cours de la période colo-
niale et après l’indépendance, les problkmes gommiers et leurs solutions
ont évolué tant sur le plan institutionnel que sur le plan de la technique
ou de la recherche.
Période coloniale
Cette période fut surtout marquée par des mesures institutionnelLes
visant à une meilleure protection et regéneration des gommeraies. Une
illustration en est l’application du Code Forestier qui, a partir de 1900,
règlementa notamment la sa&& des gomrniers. Elle fut complétée, en
1935, par l’adoption du Régime Forestier d’Afrique Occidentale qti
accorda II YEtat la possibiliti d’acquérir la proprieti de certains espaces
naturels. Cela se traduisit, a partir de 1946, par la crWion de Forêts
Clae&es et de Réserves sylvo-pastorales englobant la majoriti des gom-
meraies.
A partir de ce moment, les saign&+s furent contrôlées. La présence,
dans les gommeraies, des pasteurs et de leurs troupeaux fut seulement
tolérée compte tenu des degâts causes par le piétinement des semis et
rejets et des ébranchages abusifs pratiqués en saison &che pour fournir
du fourrage vert au bétail.
-.
.-
-

34
Natural Resimres and Social Conflicts
Cette période institutionnelle fut aussi caract&i& par I’extension
vers le sud de la zone de récolte de la gomme (Freudenberger 1988). Ain-
si fut d&eloppe le premier plan d’ensemble destiné a l’amélioration de
la production de gomme avec pour axes prioritaires:
l
l’extension de la zone de récolte,
l
la protection des peuplements,
l
l’application des normes de saignde et de conditionnement.
On assista ainsi, ZI partir de 1950 a l’ouverture d’un réseau de pare-feux
tiduisant sensiblement la dévastation des peuplements par l’incendie et
facilitant P~~C&S aux gommeraies. L’installation de plusieurs forages,
des 1952, acheva la levée des contraintes logistiques a l’extension de
l’exploitation gommiere. La récolte impliquait en effet, auparavant, de
longues et pénibles campagnes de trois a quatre mois nécessitant
d’importantes r&erves d’eau et de nourriture. La zone gommiere était
alors inhabit& en saison sèche.
Apres ces aménagements, la production gommiere resta cependant
linrit& du fait de contraintes techniques et sociales diverses. On tenta
alors d’intensifier la production, notamment par la mise en place, entre
1948 et 1954, de plantations gommières expérimentales ~a secr et k$-
gu&s~ autour des forages. On tenta aussi l’implantation de gommer-aies
communales où les populations devaient s’investir dans les travaux cul-
turaux de plantation afin de b&Gficier ensuite du droit d’exploitation
des gommiers parvenus a m&uriti. Mais la divagation animale
empêcha le developpement de ces gommeraies communales et des plan-
tations *a sec% tandis que les coûts en main doeuvre et moyens finan-
ciers rendaient irAilistes les gommeraies krrigufks~.
Durant cette même pkiode, des recherches sur Acacia senegal furent
entreprises en station expkimentale &inguère - 40 hectares) sans don-
ner les rfSsultats escomptis sur le plan multiplication végétative (par
recépage) et r&istance aux insectes ravageurs.
Après l’Indépendance
La skheresse de 1968-72 remit a l’ordre du jour la problematique gom-
mière gel& apr&s 1954 car elle entraîna la mort de plus de 60% des gom-
miers et une chute drastique des exportations de gomme dure du Sénégal
(passant de 5.460 tonnes en 1970 a 292 t en 1975). L’EXat ainsi que les
donateurs et n&kmts internationaux de la gomme se mirent ainsi
d’accord sur la rkcessité de plantations gommiéres a grande kchelle.
La rklisation de plantations d’Etat, qui etait alors pr&ue dans le
plan quadriennal de developpement économique et social (1969-1973),
commença a voir le jour avec la dation, en 1974, de la station de recher-

Diane et Vassal
35
ches forestiéres de Mbiddi dans le nord du Ferlo. Par ailleurs, du fait de
sa nature relativement rustique, le gommier Acacia senegal constituait
une essence de reboisement particulièrement privil&#e dans le amtex-
te nouveau de d&ertification.
A partir de 1979, vu le coût élevé de telles plantations et les dif&ul-
tés renconb%es par 1’Etat pour en assurer le suivi, on s’orienta vers la
creation de gommeraies communautaires subventionntk pour les pay-
sans. Dans ces plantations les arbres sont associés, durant les premieres
années, aux cultures agricoles traditionnelles (mil, haricot, past&ques).
Grâce aux rkoltes annuelles ainsi obtenues le probkme du d&i des
retombees financieres des plantations gommières trouva une solution.
Ces plantations sont d’autant plus appréciees que les agriculteurs
Wnéficient de hausses substantiell,es des rendements dues aux travaux
culturaux mécanisés (sous-solages profonds, labours) avant plantation.
La clôture subventionnée assure u:ne protection d&erminante contre la
divagation animale. De plus, le propri&aire de la parcelle a désormais
la possibilité de récupérer, de laisser ou d’exploiter sur place les sous-
produits restants au moment opportun.
La plupart des gommeraies communautaires ont et.6 installees dans
le sud de la zone gommi&re. F’reudenberger (1988) a recen& 4.700 hecta-
res de peuplements de ce type dans le departement administratif de Lin-
guere qui occupe PI&S de la moitic! de la zone gommiere. Il faut souligner,
avec Preudenberger, que l’urgence de planter pour r&oudre la crise
gommike a relégué au second plan les questions fonci&es et de gestion
~3 long terme des plantations.
Compte tenu du Code Forestier en vigueur, les villageois ont g&&a-
lement Bté peu associ6s a la conception des reboisements en gommiers.
De ce fait, ne se consid&ant pas comme propri&aires, ils ont fortement
négligé ces plantations d&s le retrait des farestiers. D’autre part, ni
l’Etat, ni les pasteurs (peu int&ess&s par la d&nitation des propri&&
privées dans les zones de parcours) ne se sont prkccupés de ces gom-
meraies qui ont rapidement pkicliti.
Tirant les leçons de œs difficultis, la politique des rebkements en
gommiers se rkorienta de nouveau, B partir de 1984, grâce & l’adoption
du principe des parcelles agrofor&&es. Dans œ sytème, YEtat assure
une assistance matkielle et financière aux paysans qui en font la
demande. La subvention consiste en la fourniture de plants et de clôtu-
res ainsi que d’un appui technique pour la mise en place de parcelles de
4 a 30 hectares. Pour des parcelles de 10 a 30 hectares, une contribution
a l’amortissement des frais de clôture et de façons cukurales est
demandée, soit 150.000 B 250.000 FCFA (3.000 B 5.000 FF).
Malgré cet effort notoire de plantation, les gommeraies artificielles
demeurent encore aujourd’hui largement inexploitées alors qu’elles sont

36
Natuml Resoumes and Social Conflicts
arriv6es a mâturité. Ceci est dû, pour une part, a un vide institutionnel
car, dans les r&erves sylvo-pastorales et forêts class6es, la loi n’autori-
se pas de propriété aux usagers. La recrudescence des vols de gomme
aprés saign6e accentue le manque d’intkêt des villageois vis a vis des
gommiers. Par ailleurs, dans les zones des terroirs villageois, le Conseil
Rural, responsable civil de la mise en place des gommeraies commu-
nautaires, ne b6ntYicie pas d’attributions legales pour pratiquer l’exploi-
tation forestike des gommiers et encaisser les revenus.
Les incertitudes sur la viabilité konomique des plantations persis-
tent quand cellesci se pr&entent comme des alternatives aux autres
cultures de rente. La forte mortalité enregistr6e dans les gommeraies du
secteur nord de la zone a aussi assombri les perspectives. C’est ce con-
texte qui a favorisé, depuis 1987, l’emergence de liaisons plus systéma-
tiques et plus formelles entre les services de recherche et ceux du déve-
loppement gommier. C’est ainsi que la station de Mbiddi a été sollicitée
(voir ci-après) pour conduire des tests de saignée et préciser les capaci-
t.& gommi&res des plantations. Les services de developpement gommier
espéraient ainsi mieux Bvahrer la rentabilit.4 des plantations et l’interêt
de la poursuite de l’&n de plantations.
Liaison recherche-développement
Durant la p&iode des plantations massives, le transfert des tisultats de
l’exp&ience de la station de Mbiddi, dans le domaine de la sylviculture
des gommiers, s’est fait sur la base de visites et de stages plus ou moins
prolonges de responsables des projets gommiers et de leurs collabora-
teurs. Ce fut ainsi le cas pour les initiateurs du Projet sén&alo-alle-
mand de Reboisement et d’Am&egement Sylva-Pastoral de la Zone
Nord WRA!AN), promoteur des importantes gommeraies communautai-
res et des parcelles agroforesti&es dans le sud de la zone gommiere
Windou, Mbeuleukhe, Kamb, Dahra, Ling&e). Il en fut de même pour
les responsables du projet Boisement Villageois de Louga et Bakel qui
ont vulgarise la mise en place de vergers a gommiers dans le sud (Dahra,
Louga,Dêali).
lbus ces projets illustrent l’attention accordee a l’espèce A~U& sene-
gal ainsi qu’ B une meilleure ma&rise des techniques de reg&ukation
des gommiers en liaison avec les recherches conduites A la station de
Mbiddi (Diane 1986; Dione et Sall1992).
~ ‘1,
En œ qui concerne la production de gomme des plantations, un pre-
mier protocole de recherche fut mis au point en 1987 dans le cadre du
PROBOVIL, B Louga et B D&h, c’est&dire dans les parties sud-ouest
et centre-sud de la zone gommiere. Le but Btait d’identifier la période
optimale des saignees et d’evaluer les rendements potentiels. Les
saignées furent négatives a Louga durant la pkiode d’octobre 1987 a

Diïme et Vassal
mai 1988; a Déah, une campagne de saignée sur trois, entre 1987 et
1990, fut positive. Si l’on se r&re aux résultats obtenus B Mbiddi (voir
plus haut), il est probable que c’est l’abondance relative de la pluvio-
m&rie combinée a des températures moins élevées (Dione 1989b) qui a
limite la productiviti des gommeraies. A Déeli, où le régime thermique
est cependant moins influencé par la proximité de la mer qu’a Louga, on
peut s’attendre a des production5 substantielles si l’hivernage est dkfï-
citaire sur le plan pluviométrique. Suite a ces résultats, liexploitation
d’Acacia senegal a BtR r6orient&, dans le secteur de Louga, vers la pro-
duction de fourrage d’appoint, la realisa@on de brise-vent et l’améliora-
tion des sols degradés par la monoculture arachidi&e.
Un deuxiéme protocole de recherche, conduit avec la PRAZN B Mbe-
uleukhé, a permis entre autres de déterminer la période optimale de
saignee et d’évaluer les rendements en gomme. La meilleure production
des placeaux non cultives durant l’hivernage précédant les saigntks a
illustre la nécessit.6 de séparer le5 phases d’activité agricole et gommière
dans les parcelles agroforestiere5.
Choix des types de gommeraies
Du fait de la sécheresse, I’intkêt porte aux gommeraies naturelles
(autrefois fier-t& du sénegal, car productrices de wus~ notamment con-
nus sous le nom de BFerloa) s’est consid&ablement affaibli. Cependant,
comme le fait remarquer Freudenberger (1988,1992), ces peuplements
sont toujours la source principale de production, notamment dans le
département administratif de Linguere.
Il est Bvident que, vu les prix de revient, la gestion des gommeraies
naturelles est plus rentable que celle des plantations dont les capacités
gommières demandent encore a être mieux pr&isées. Les missions de
reconnaissance, effectuees dan5 oes plantations, confirment cependant
l’existence d’une productivitk potentielle réelle. L’explosion f&quente de
conflits sociaux relatifs aux droit5 d’exploitation constitue toutefois une
contrainte sérieuse. C’est ainsi que les concepteurs et *praticiensa 5e
scindent en deux groupes:
Les uns pronent la réalisation de plantations monospkifiques et
l
industrielles sans prise en compte des autres inttkêts des gommiers
We bcologique, apport de fourrage complémentaire, amblioration
de la fertilité des sols, rôle de brise-vent, apport de bois de feu et de
service, etc...).
Les autres prkmisent un aménagement des gommeraies nature#es
l
et leur gestion en concertation avec les rkoltants, quitte a prévoir le
réaménagement des dispositions institutionnelles en ce qui concer-
ne la proprieté et les droits d’usage.

33
Natuml Resoumes and Social Conflicts
Au niveau recherche, les prtkccupations relatives aux gommeraies natu-
relles et artificielles ont Bté associees dans un même programme scienti-
fique de *recherche sur la gestion des ressources naturelles en zone sylvo-
pastorale*. Ce programme est pluridisciplinaire et utilise une approche
~participatoirea pour le diagnostic des problémes et la recherche de solu-
tions pratiques aux contraintes Mes a la gestion des ressources gom-
mières. Bas& a Dahra-Djoloff, ces recherches s’inscrivent dans le cadre
plus global du programme *Zootechnie et Amenagement de l’espace agro-
sylvo-pastorale qui prend en compte la vocation pastorale dominante de
la zone gommiere. D’autres programmes de l’Institut Sénegalais de
Recherches Agricoles (ISRA) concernent aussi le gommier:
l
Programme ~Microbîo2ogie, Ecol+e et Physiologie des lîgneuxu: étu-
des thématiques sur les gommiers en vue de larehabilitation des ter-
ras agricoles et pastorales d6gradees - essais de mod&ation du
comportement des gommiers et de la productivité gommière;
l Pmgramme &ylvicultux et Aménagement des Forêts Naturelles«
dynamique des gommeraies naturelles et aménagement;
9 Programme Agroforesterie«:
mise au point des technologies agmfo-
restiks basees sur les usages multiples d’Acacia senegal dans le
contexte agro-sylvopastoral (haies vives, banques fourragkes,
restauration de la fertilit.4 des sols, etc...).
Sur le plan developpement de la production, les mutations nécessaires
pour apprehender la situation gommike actuelle et introduire de nou-
velles approches sont encore tr&s timides. Cela se traduit par l’absence
de projets abordant les questions gommieres. Un certain statu quo s’est
install6 (malgr6 quelques veUit6s positives) du fait de l’insuffisance des
liaisons entre recherche pluridisciplinaire et développement rural.
‘i3mclusion
Le developpement des programmes a base de gommiers, au Sén+al, est
caractirisé par une extension progressive de la zone de production vers
le Sud. Aujourd’hui, cela se traduit par une augmentation du potentiel
gommier, notamment grâce B la tigfk&ation artificielle, sans que l’on
observe pour autant d’avancees significatives dans le domaine de
l’exploitation elle-même. L’application des r&+ats expkimentaux
obtenus B la station de Mbiddi permettrait d’ameliorer la production
grâce & un choix plus rationnel des sites de plantkion et & un meilleur
pilotage des pkiodes d’exploitation.
La zone gommiére a désormais une composants naturelle et une
autre artifkielle. La sptkificit.6 de chacune d’elles découle beaucoup de
leur localisation gkgraphique. Dans les grandes plantations mono-

et Vassal
39
spkifiques du Nord-Fer10 les taux de survie sont faibles et les capacitis
gommieres plus r6duites à cause des déficits pluviom&riques accentues.
L’elevage predominant et la nature relativement nomade des pasteurs
rendent l’exploitation gommiere akt.oire, faute de r&coltants profes-
sionnels. La forte mortalité prevalant dans ces gommeraies impose le
maintien d’un effort de reboisement permanent pour regamir les plan-
tations car cette region est la plus lmarquée par la dkwtification. C‘est
l’intégration de l’exploitation gommiere au système pastoral tradition-
nel qui permettrait sans doute une gestion optimale de ces gommeraies:
c’est le cas a Vindou où ont et4 crécés des groupements d’intkêt tkono-
mique de pasteurs qui passent un contrat de cession ou d’exploitation
des plantations et des autres ressources comme l’eau des forages, les
pâturages des réserves sylvo-pastorales et des forêts classees. Au Sud,
les potentialitis gommieres sont plus importantes du fait d’une phrvio-
métie plus stable et plus abondante mais ici ce sont les contraintes
institutionnelles et foncieres qui limitent I’exploitation. Dans les deux
grands secteurs de production, l’absence de prise en compte des dif-
ferentes utilisations d’rlcocio senegal, dans l’évaluation economique
potentielle des syst&mes de production agro-sylvo-pastoraux, ferait con-
sidérablement sous-estimer l’intkêt r6el de cette espèce. Compte tenu
de la vulnérabilité de l’élevage et de l’agriculture, liée aux skheresses
Episodiques et aux ravages des insectes, la production gommi&e, en
tant que revenu d’appoint, peut Acuriser Wonomie rurale si elle
s’intègre B un amkmgement global des terroirs.
Perpectives et recommandations
Programmes de développement
Ces programmes devraient se fonder sur une relocalisation progressive
de la zone gommière tenant compte du recul des isohyetes vers le Sud,
ceci dans les limites pluviométriques 300-500 mm consid6rees comme
optimales pour la production de gomme. Ils serait bon par ailleurs que
ces programmes l/ soient de nature polyvalents et s’int&rent aux
autres systémes de production existant dans la zone gommière, % asso-
cient les populations bénéficiaires ainsi que les institutions en charge
des problemes gommiers, 3/ prennent en compte un aménagement des
dispceitions foncieres et d’usage ainsi que de cogestion.
Programmes de recherche
Ces programmes devraient inclure:
l
la poursuite des expérimentations a la station de Mbiddi et l’exten-

40
Natuml Resources and Social Conflicts
sion des observations & des localités plus méridionales du sud-Fer10
afin de mieux Pr&iser le comportement des gommiers dans des ré-
gions correspondant mieux aujourd’hui g la zone de pluviométie
optimale;
l
des &udes sur le fonctionnement hydrique des arbres (bilan hy-
drique, Potentiels de séve et transpiration) aux Btapes successives du
processus de gommose;
l
des travaux complémentaires sur les modalités histologiques de la
gommose en relation avec dïff&ents états de stress hydrique;
l
une approche approfondie de la variabilité genetique des popula-
tions d’Acaciu sencgal &udit?es ainsi que du comportement des deux
phenotypes 8 écorce gris clair et gris foncé;
l
une Evaluation de l’influence des insectes (apres perturbation du
rythme phénologique) et de l’impact des défoliants chimiques sur
l’exsudation gommifke.
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