PROBLEMES POSES PAR L’UTILISATIONi DES ESPECES ...
PROBLEMES POSES PAR L’UTILISATIONi DES ESPECES
LIGNEUSES DANS L’ALIMENTATION DES ANIMAUX .
DOMESTIQUES SENEGALAIS EN ZONE D’ELEVAGE EXTENSIÇ
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE ET DE
RECHERCHES VETERINAIRES, B. P. 2057, DAKAR, SENEGAL
PROBLEMS POSED BY THE USE OF WOODY
- Important agrostological studies are carried
SPECIES IN FEEDING OF DOMESTIC ANIMALS
out for the purpose of determining the poten-
IN THE EXTENSIVE REARING ZONE
tials of natural pastures.
- A fire protection network has been establish-
Summary
ed and fire-fighting teams organized to combat fires.
In tropical Africa, and more particularly in the
- A policy of rural water development is fol-
Sahelian Zone, Woody species play a very important
lowed before embarking. on the. settfement
part in food intake of livestock in the dry season. They
of pastoralists.
sunnlv nutritive elements which are vital for the sur-
. . -
vival of the animals at the time when grass is com-
pletely dry and provides only poor quality feed. ‘.

-‘.
But utilisation of Woody species in this zone
which is dominated by extensive cattle raising poses
some important problems among which the following

En Afrique tropicale, et plus particulièrement
may be mentioned:
dans la zone sahélienne, les espèces ligneuses jouent
un rôle très important dans l’alimentation du bétail
- Degradation of the vegetation, which in some
pendant la saison sèche. Elles apportent les éléments
areas produces real desert condiflons.
nutritifs indispensables a la survie des animaux au
moment où l’herbe complément desseché ne fournit
_- The necessrty to list the best forage species
qu’un aliment de qualité médiocre.
which cari be used in reafforestation opera.
f i o n s .

Mais l’utilisation des espèces ligneuses, dans
j
..’ cette zone 6û domine l’élevage extensif, pose d’im-
- The need for research workers to work out a
portants p.rebl,èmes parmi lesquels 4 faut citer:
method which Will ‘allow for the inclusion
.
when calculating the yield of natural grazing,
-’ La dkgradation de la flore, qui conduit dans
of the contribution from .woody species. Thfs
certaines régions à une véritable désertifi-
is SO that we may have a more correct idea
cation.
of the carrying capacity of these pastures.
- La nécessité d’inventorier les meilleures
ln Senegal various steps are ,being taken to im-
espèces fourragères pouvant être utilisées
prove the feeding of cattle in the pastoral zone:
dans les opérations de reboisement.
45
--
--
- _

- La necessite pour les chercheurs de mettre
Toute action tendant à développer la production
au point une méthodologie permettant d’in-
de ce cheptel doit être nécessairement menée à deux
clure dans ‘le calcul du rendement des par-
niveaux:
cours naturels, l’apport des especes ligneu-
-
ses, et ceci afln d’avoir une Idée plus juste
au niveau de l’animal
de la capacité de charge de ces parcours.
- sur le milieu dans lequel vit cet animal.
Au Sénegal diverses actions sont entreprises
_ L’action sur l’animal a débuté au Sénégal par la
pour améliorer l’alimentation du bétail en zone pasto-
lutte contre les grandes épizooties qui a consti-
rale:
tué pendant longtemps l’unique intervention vété-
D’importantes études agrostologiques sont me-
rinaire en milieu pastoral. Cette intervention a
nées afin de connaître les potentialités des pâ-
permis de disposer actuellement d’un troupeau
turages naturels,
national plus sain et plus important.
Un réseau de pare feu a été mis en place, et des
- Les recherches zootechniques poursuivies depuis
équipes d’intervention organlsées pour lutter
des années au Centre de recherches Zootechni-
contre les feux,
ques de Dahra, situé dans la zone sylvo-pastorale
Une politique d’hydraulique pastorale devant
du Djoloff ont débouché sur une meilleure con-
déboucher sur une sédentarisation des pasteurs
naissance des aptitudes génétiques du zébu
est poursuivie.
Gobra. La diffusion, par ce centre, de géniteurs
en zone pastorale, entreprise depuis quelques
années, constitue les premiers actes vers l’ame-
1. GENERALITES
lioration de la qualité du cheptel national.
L’elevage au Sénégal est du type extensif comme
-
dans la quasi-totalite des états intertropicaux d’Afri-
Cette diffusion de géniteurs est précédée par
que. L’alimentation animale est presque excluslve-
une action sur le milieu, visant à mettre a la
ment basée sur l’utilisation des pâturages naturels
disposition des animaux un stock fourrager plus
constitués par la végétation spontanée.
important, par l’ouverture de nouveaux pâturages
rendue possible grâce à l’implantation d’un ré-
0 2.477.000 bovins
seau de forages pastoraux dont le nombre est
0 2.448.000 ovins et caprins
passé de 54 en 1955, a 62 en 1968. Douze puits
a
189.000 équins
en zone soudanienne et 33 forages-puits dans la
zone sylvo-pastorale prevus dans le IIIe plan
0
167.000 asins
quadriennal, complèteront ce réseau et permet-
0
11 .OOO chameaux
tront une meilleure utilisation de ces pâturages,
TABLEAU No. 1
Effectif du cheptel en 1967
(Estimations du Service de I’Elevegs]
Mglons
B o v i n s
Ovins/Caprins
C h e v e a u x
Anes
C h a m e a u x
Cap-Vert
14.000
13.000
600
100
-
Casamance
325.600
256.500
200
4.000
-
Diourbel
507.600
621 .OOO
106.000
87.600
7.300
Fleuve
868.600
932.800
19.700
43.900
3.300
SerregaI oriental
281.500
128.800
1.120
4.200
-
Sine Saloum
350.000
313.000
41.900
14.700
-
Thies
130.000
183.000
19.200
12.300
430
Totaux arrondis
2.477.000
2.448.000
189.000
167.000
Il .ooo
46

,
-
Cette politique d’hydraulique pastorale est menee
Mosnier (1967) en étudiant les pâturages naturels
parallélement à la lutte contre les feux de brous-
de la région de Gallayel située en zone sahélienne
se qui dévastent chaque année, d’octobre à juin,
reconnaît que si “l’on ne tient compte que de la strate
le stock fourrager dont dispose le cheptel dans
herbacée, seuls les besoins d’entretien d’énergie de
la zone sylvo-pastorale. L’ouverture d’un réseau
I’UBT sont couverts en saison sèche - époque pen-
de pare-feu de 3500 km et la création d’une bri-
dant laquelle les animaux effectuent de longs dépla-
gade d’intervention basée à Linguère, ont eu pour
cements à la recherche d’une nourriture suffisante.
effet de limiter l’action dévastatrice des feux.
II fait remarquer que “certains parcours sont valo-
Pour rendre plus efficace cette lutte, le Service
risés par la présence dans la strate arborée d’espè-
des Eaux et Forêts a prévu de compléter ce
ces susceptibles, par leur feuillage et leurs fruits de
réseau par la construction de 3000 km de pare
fournir un aliment d’excellente qualité: c’est le cas
feu large de 6 m.
de l’Acacia raddiana dont les fruits très appetés par
Une vaste campagne d’information est egalement
les animaux ont une bonne valeur fourragère estimée
menée par le Service d’Animation en direction des
à 0,88 UF/kg et 143 g/kg”.
paysans, groupés depuis deux ans en brigades villa-
Fotius et Valenza (1966) soulignent eux aussi au
geoises de lutte contre les feux de brousse.
Sénégal Oriental “l’importance de ces pâturages
- Dans le domaine de la recherche, un programme
aériens surtout sur les parcours où dominent dans la
important est poursuivi par agrostologues et nu-
strate herbacée les espèces annuelles”. Ils recon-
tritionnistes en vue de connaître la valeur de nos
naissent que “les ligneux fournissent en saison sèche
pâturages naturels, et le comportement alimen-
des quantités appréciables de matières azotées et
taire du bétail.
énergétiques, mais “que l’évaluation de ces quantités
Des résultats importants ont été obtenus. C’est
pose des problèmes nombreux et pratiquement inso-
ainsi que dans le domaine nutritionnel, les recherches
lubles compte tenu surtout du temps relativement
ont permis de déceler une aphosphorose importante
court qui leur était imparti. BS sont cependant con-
qui sévit plus particulièrement en saison sèche dans
vaincu que “quelque soit la quantité de feuilles,
la zone sylvo-pastorale. Cette carence nutritionnelle
jeunes tiges ou fruits consommés, l’apport azoté est
étant étroitement liée à l’extrême pauvreté en phos-
loin d’être négligeable et permet aux animaux de
phore du Fourrage sec et des eaux de forage.
supporter sans trop de difficultés les rigueurs de la
En matière d’Agrostologie, les études poursuivies
saison sèche et d’attendre le retour d’une verte de
depuis 1966 ont rendu possible l’établissement de
bonne valeur”.
cartes de pâturages couvrant une superficie de plus
Les mêmes observations ont été faites en diffé-
de 45.000 km’ intéressant aussi bien la zone sahélien-
rents points du Sénégal: En Casamance par G. Boudet
ne que la zone soudanienne, 50.000 km* de parcours
(1970), dans la delta du Sénégal par J. Audru (1966)
en cours d’étude porteront à la fin du Illè plan qua-
et au Sénégal Oriental par A. Diallo (1968).
driennal la superficie étudiée à plus de 95.000 km2
représentant presque la moitié de celle du territoire
national estimee à 210.000 km*.
II. ETUDE DES ESPECES LIGNEUSES
Ces importantes recherches agrostologiques vont
FOURRAGERES RECOLTEES AU SENEGAL
déboucher sur une définition des différents groupe-
ments végétaux et sur une connaissance générale de
A. Importance de ces esphces fourragkes
leur valeur alimentaire. Des études plus approfondies
seront nécessaires pour une meilleure connaissance
Plus d’une soixantaine d’espèces ligneuses four-
de /a flore des régions tropicales. Ces Etudes împli-
ragères réparties entre 27 familles sont actuellement
quant une collaboration étroite entre les chercheurs
connues au Sénégal, leur appétabilité varie avec:
travaillant dans ces régions.
Des recherches complémentaires devront &tre
10 - L’espèce animale
également entreprises en vue d’une meilleure évalua-
2 ” - La zone climatique
tion des possibilités de charge de nos pâturages
3” - La saison
naturels. Le calcul du rendement et de la valeur four-
4 ” - Le stade végétatif des plantes
ragère de ces pâturages étant, souvent fait, compte
5 ” - L’accoutumance des animaux au milieu
non tenu des espdces ligneuses appetées par le bétail,
végétal ambiant
or l’importance de la strate ligneuse, bien que variant
d’une zone à l’autre, est habituellement soulignée par

Le tableau no. 2 indique pour chaque plante:
les chercheurs, surtout lorsqu’ils ont travaillé en zone
sahélienne. En effet c’est dans cette zone, et surtout
10 - L’appétabilité
pendant la saison sèche, que l’importance du “pâtu-
2 ” - L’espèce animale
rage aerien” prend une ampleur qui ne manque pas
3 ” - La partie de la plante effectivement
d’attirer l’attention des agrostologues.
consommee
47

TABLEAU No. 2
AppétabilitB de quelques espèces ligneuses
Espèce
P a r t i e s
Nom scientifique
F a m i l l e
A p p é t a b i l i t é
A n i m a l e s
consom.
- Acacia albida Del
Mimosaceae
TA
ts aux
f. fr.
- Acacia ataxacantha DC
<*
P A - A
ts aux
fv. fr.
Acacia macrostachya Reich ex Beuter
I,
A
B O
f. fr.
Acacia nilotica (L) Willd ex Del var.
adamsonii (Guill et Perr) 0. Ktze
II
‘A
ts aux
f. fr.
Acacia nilotica (L) Willd ex Del var
tomentosa (Beuth) A.F. Hill
II
A
ts aux
f. fr.
,,
Acacia raddiana Savi
TA
ts aux
fv. fr.
Acacia senegal (Linn) Willd
<I
A
ts aux
fr.
I,
Acacia seyal Del
A
fr.
Acacia sieberiana DC
,a
A
fv. fr.
Anogeissus leiocarpus (DC) Guill et Perr
Combretaceae
A
B O
if. jr.
Avicennia africana P de B
Avicenniaceae
A
ts aux
jf.
Balanites aegyptiaca (L) Del
Zygophyllaceae
A
ts aux
f. fr.
Bauhinia rufescens Lam
Caesalpiniaceae
A
ts aux
f. fr.
Bombax costatum Pellgr et Wuill
Bombacaeae
A
B O
fl.
Boscia angustifolia A. Rich
Capparidaceae
PA
ts anx
f. c.
Boscia senegalensis (Pers) Lam ex Perr
I#
PA. A
ts anx
f. fr.
,,
Cadaba farinosa Forsk
TA
ov, cap
f. fr. fl.
,s
Capparis corymbosa Lam
A
cha
f. fr.
Cocculus pendulus (J.R et G. Forst) Diels
Menispermaceae
A
ts anx
fr.
Combretum aculeatum Vent.
Combataceae
TA
ts anx
fv. jr.
II
Combretum geitonophyllum Diels
A
B O
if.
I,
Combretum glutinosum Perr ex Diels
PA
B O
fs. if.
,,
Combretum micranthum G. Don
PA
ts anx
fv. fs.
,,
Combretum nigricans Lepr ex -GuiIl et Perr
PA
B O
fv.
Commiphora africana (A.Rich) Engl
Burseraceae
A
ts anx
fv. fs.
Cordia rothii Roem & Schult
Boraginaceae
A
B O
fv. fs.
Crateva religiosa Forst. f.
Capparidaceae
A
ov, cap
f. fl.
Dalbergia melanoxylon Guill et Perr
Papilionaceae
A
ts anx
fv. fs. fr.
Daniellia oliveri (Rolfe) Hutch et Dalz
Caesalpiniaceae
TA
B O
if. jfr.
Dichrostachys cinerea (L) Wight et Aru
Mimosaceae
A
ts anx
fv.
,,
Entada africana Guill et Perr
TA
B O
f. fr.
Ferelia apodanthera Del
Rubiaceae
A
ts anx
f.
<r
Gardenia erubescens Stapf Et Hutch
TA
B O
jf. fl. fr.
Guiera senegalensis Grue1
Combretaceae
A
Grevia bicolor JUS~
Tiliaceae
T A
B O
f.
Hymenocardia acida Tul
Euphorbiaceae
A
B O
jf.
Khaya senegalensis (Desv) JUS~
Meliaceae
A
B O
f.
Lannea acida A.Rich
Anacardiaceae
A
B O
f.
Leptadenia hastata (Pers) Deene
Asclepiadaceae
T A
ov, an
fv. jr. fv.
,,
Leptadenia pyrotechnica (Forsk) Deene
A
cha, cv
t.
4 8

Espèce
Parties
Nom scientifique
Famille
Appétabilité
Animales
consom.
:
- Lonchocarpus laxiflorus Guill et Perr
I’
Papilionaceae
A
B O
f.
-
Maerua crassifolia (Rottb) Cherm
Capparidaceae
A
cv,ov,cap
- Mangifera indica. L
Anacardiaceae
A
B O
fl.
-
Maytenus senegalensis (Lam) -Exell
Celastraceae
TA
ov,cap
fv, frs
- Mitragyna inermis (Willd) O.Ktze
Rubiaceae
T A
ov,cap
fv,fr
- Oxytenanthera abyssinica (Rich) M unro
Gramineae
TA
B O
f.
- Parinari macrophylla Sabine
Rosaceae
A
B O
fr.
- Piliostigma thonningii (Schum) Milne-Redh
Caesalpiniaceae
A^
ts anx
f, fr.
-
,I
Piliostigma reticulatum (DC) Hochst
A
ts anx
f, fr.
-
Prosopis chilensis (Molina) Stuntz
_,
Mimosaceae
A
ts anx
fv, frs
- Pterocarpus erinaceus Poir
Papilionaceae
TA
ts anx
f. fr.
-
,n
Pterocarpus iucens Lepr ex Guill et Perr
TA
B O
f. fr.
- Salvadora persica (L)
Salvadoraceae
A
ts anx
f. jr.
-
Sclerocarya birrea (A.Rich) Hochst
Anacardiaceae
A
ts anx
fr.
-
Stereospermum kunthianum Cham
Bignoniaceae
A
ts anx
f.
- Strychnos spinosa Lam
Logoniaceae
PA
B O
fr.
-
Terminalia avicennoîdes Guill et Perr
Combutaceae
A
B O
jf.
- Vitex doniana Sweet
Verbenaceae
TA
B O
jf.
-
sa .<
Vitex madiensis Oliv
TA
B O
jf.
- Ziziphus mauritania Lam
Rhamnaceae
A
-
,I
Ziziphus mucronata Willd
A
P A = e s p è c e p e u appetee o u p e u recherchae
A = espece appetee o u
recherchae.
T A = esp8c.e tras appetee o
u

tres recherchee.
ts a n x
= tous les animaux domestiques: petits et grands ruminants et quelquefois, ânes chameaux, rarement cheval
BO
= Bovins seulement ,
ov, cap
= ovins et caprins seulement
cha
= c h a m e a u s e u l e m e n t
cv
= c h e v a l s e u l e m e n t
f
= f e u i l l e v e r t e o u sache
fl
= f l e u r s
fv
= feuille verte
f s
= .feuille sbche
f r
= f r u i t v e r t o u s e c
jff
= jeune fruit
jf
= jeune feuille
t
= t i g e
jr
= j e u n e r a m e a u
frs = fruit sec
L-levage extensif nécessitant de grands dépia-
B. Valeur fourragère des principales
cements estimés à 15 km pendant la saison sèche,
. espèces ligneuses
on ajoutera aux besoins d’entretien et de production
dë I’UBT, ceux dus à ces déplacements:
Pour ‘apprécier ‘la valeur fourragere des espbces
étudiées, en fonction des besoins nutritifs d’entretien
Les depenses
totales d’entretien de I’UBT en
et de production de I’UBT (Unite bovin tropical)
saison sèche seront alors de: 2,3.UF et 125.g de MAD
G. Boudet a introduit la notion d’Equivalent ration, en
par’ jour auxquels on ajoute 0,80 UF et.56 g de MAD
rapportant ces besoins au kg ‘de matières seches
soit 3,1 UF et 1-81 g de MAD par jour.
consommables par jour ‘par cet animal, I’UBT étant
En comparant les tableaux 3, et 4 on constate que:
l’animal de référence- correspondant ,à un bovin de
-’
T
250 kg consommant quotidiennement 6,25 kg de ma-
- La valeur nutritive de l’aliment fourni par les
tières sèches (soit 2,5 p. 100 deson poids).
eapéces végétales .citées est fonction de i’épo-
4 9

TABLEAU No. 3
Equivalent ration du kg de matiares s&ches de
fourrage en saison sbhe (d’après G. Boudet)
M A D
B E S O I N S
U F
M A D
U F
Entretien
0,50
28,3
5 5
Croissance: gain de poids-jours
100 g
0,55
32,3
6 0
200 g
0,61
36,3
6 0
300 g
0.66
40,3
6 0
400 g
0,71
44,3
6 0
500 g
0,77
48‘3
6 0
600 g
0,82
52,3
6 5
700 g
0.87
56,3
6 5
Production iaitibe par jour
0,5 L
0,53
33,l
6 0
1 L
0,56
37,9
6 5
2 L
0,62
4 7 ‘ 5
7 5
3 L
0,68
57,l
8 5
4 L
0,74
66,7
9 0
5 L
0,80
7 6 . 3
9 5
6 L
0,87
85,9
1 0 0
que de son utilisation, et de la partie des plantes
maux. Leur valeur alimentaire leur permet d’as-
consommées par les animaux.
surer par jour un gain de 700 g ou une produc-
tion de 5 L de lait. Le Piliostigma thonningii, le
- Plus d’une vingtaine de ces végétaux fournissent
Daniellia oliveri. I’Hymenocardia acida et le Bau-
des aliments de très bonne qualité et d’une ma-
hinia rufescens dont les frults et les jeunes
nière générale l’ensemble permet de compenser
feuilles fournissent un aliment d’aussi bonne
le déficit azoté du tapis herbacé en saison sèche.
qualité que les deux espèces précédentes.
Parmi les especes les plus intéressantes on peut
- Les espbces susceptibles d’assurer une produc-
citer:
tion journalière de 5 L de lait et un croît de 600 g
et qui sont représentées par le Pterocarpus
- L’Acacia albida dont les feuilles et les fruits four-
lucens et le Vitex madiensis.
nissent un aliment excellent permettant d’obtenir
un croît journalier de 700 g ou une production de
- L’Acacia nilotica qui permet d’obtenir un gain de
5 L de lait.
700 g ou 3 L de lait, l’Acacia sieberiana qui n’as-
sure par jour qu’une production de 2 L de lait,
- L’Acacia raddlana, très utilisé en zone sahéllen-
mais qui permet un croît de 500 g, et le Balanites
ne. Les pasteurs B l’aide d’une gaule font tomber
aegyptiaca qui assure un croît de 500 g, ou une
les fruits qui sont très recherchés par les ani-
production de 3 L de lait.
5 0

TABLEAU No. 4
Valeur fourragh des principales esphes ligneuses
Valeur fourragare
M S
kg. Mat. verte
kg. Mat. &che
M A D
P a r t i e
E p o q u e
p . 1 0 0
U F
rkolt8e
d’utili.
M B
M A D
U F
U F
M A D
en gr
en gr
Entada africana
26,25
0,18
50,6
0,70
1 9 3
2 7 5
jr i- jf
S S
Boscia angustifolia
62,65
0,38
1 0 5
0,62
1 6 8
2 7 0
fv
FSS
Boscia senegalensis
53,50
0,25
59,2
0,48
110,7
2 3 0
fv
dss
Balanites aegyptiaca
32,60
0,09
18,7
0,29
57,38
1 9 7
jr + fv
dss
Oxytenanthera abyssinica
2 3
0,12
25‘07
0.56
1 0 9
1 9 5
rejet apr8s feu
S S
Salvadora persica
24,70
0,04
8,12
0,17
32,88
1 9 3
jr + fv.
dss
Lonchocarpus laxiflorus
39,91
0.27
53,4
0,70
1 3 4
191
fv
dss
Cadaba farinosa
40,40
0,16
30,3
0,40
75,f4
1 8 8
fl + fr + fv
dss
Prosopis chilensis
32,15
0,09
16,l
0,29
50,15
1 7 3
fv
Fss
Acacia macrostachya
39,9
0,31
53,4
0,78
1 3 4
171
jr + jf
SS
Oxytenanthera abyssinica
47,6
0,29
4 9
0,61
1 0 3
1 7 0
jt + jf
dss
Crateva religiosa
32,30
0,lO
16,2
0,31
50,39
1 6 3
fv
dss
Acacia sieberiana
44,4
0,14
22,6
0,33
51,06
1 5 5
i f
Fss
Cocculus pendulus
27.40
0,07
Il,3
0,27
41.37
1 5 3
fv
Dss
Acacia albida
30,7
0,27
4 2
0,89
1 3 7
1 5 0
fv
SS
Avicennia africana
24,65
0,04
6,98
0,19
28,35
1 4 9
i f
dss
Pterocarpus erinaceus
26,B
0,23
33,8
0,86
1 2 6
1 4 5
jf
SS
Pterocarpus erinaceus
20,6
0,15
20,8
0,72
101
1 4 0
fr
SS
Combretum geitonophyllum
26,15
0,20
27,4
0,78
1 0 5
1 3 5
jr + jf
SS
Mitragyna inermis
36,70
0,13
17.3
0,38
47,34
1 2 5
fv
dss
Acacia raddiana
96,15
0,98
118,2
1,02
1 2 3
121
frs
dss
Piliostigma thonningii
22,9
0,21
25,l
0,92
1 1 0
1 2 0
i f
S S
Acacia raddiana
39,25
0,15
17,2
0,39
43.93
1 1 3
fv
dss
Acacia raddiana
31
0.08
95
0.28
30.69
1 1 0
frv
dss
Salvadora persica
24,75
0,04
4,25
0,16
17,21
1 0 8
fv
Fss
Acacia seyal
43,75
0,20
21,6
0,47
49,44
1 0 5
fv
dss
Leptadenia hastata
21
0,04
4,27
0,20
20,37
1 0 2
fv
dss
Acacia sieberiana
48,75
0,19
19,4
0,40
39,98
1 0 0
fv
dss
Terminalia avicennoîdes
28,8
0,19
18,72
0,66
6 5
9 8
jr + jf
SS
Bauhinia rufescens
12,60
0,015
1,41
0,12
Il,21
9 3
jr + fv
SS
Ziziphus mauritiana
47,05
0,22
20,l
0,47
42,82
91
fv
SS
Guiera senegalensis
60,74
0.24
22,l
0,40
36,4
91
jt + f + fl + fr
SS
Vitex madiensis
21
0,18
16,2
0,84
7 7
9 0
i f
SS
Hymenocardia acida
18
0,19
17,l
1,02
9 4
9 0
i f
SS
Mitragyna inermis
34.75
0,12
10.6
0.35
30,68
8 7
i f
Fss
Piliostigma reticulata
28,30
0,06
5,6
0,23
20,09
8 7
i f
Fss
Daniella oliveri
23,4
0,24
20,3
1,02
8 7
8 5
i f
SS
Acacia albida
92,8
0,82
70,5
0,88
7 6
8 5
fr
SS
Bauhinia rufescens
93,75
0,88
7,71
0,94
75,94
8 0
frs
SS
Tamarindus indica
32.05
0,lO
73
0,32
24,68
7 7
fv
SS
51

__

‘-
,r
Valeur fourra&re
M S
M A D
P a r t i e
E p o q u e
.p.
ID0
kg. Mat. verte
kg. Mat sèche
UF
récoltée
dùtili.
MB
“F

h4A~
MAD
ui
.
en gr
en gr
Cordia rothii
41,65
0,15
Il,7
0,37
28,32
77
fv
dss
Salsola baryosma
32,35
0,06
4,62
0,20
14,30
72
jf
S S
Acacia sieberiana ”
89
0,68
48,3
oj7
54,29
71
frs
dss
Pterocarpus lucens
54,14
0,29
19,3
0,55
35,7
71
jt + f
S S
Acacia nilotica
49,50
0,26
17,6
0,54
35,64
66
fv
dss
Acacia nilotica
go,70
0,86
55,9
0.95
61,68
65
frs
dss
D a n i e l l i a oliveri
26,9
0,20
12,9
0,74-
48
65
jfr
S S
Balanites aegyptiaca
68,45
0,52
33,7
0.77
49,28
64
fr
dss
Khaya senegalensis
32‘8
0,24
14,l
0,74
43
60
jf
S S
-
jr = jeunes rameaux
- SS
= milieu de saison shche:
-
if
= jeunes feuilles
février - mai
- fv = feuilles vertes
- Fss
= fin de saison sèche:
-
fl = fleurs
juin - juillet
-
fr = fruits
- d s s
= début de saison sèche:
-
jt = jeunes tiges
novembre - janvier
- frs = fruits secs
-
f = feuilles
- jfr
= jeunes fruits
C. Chorologie et ecologie de certain&
aire de dispersion s’étend du Sénégal au Niger. II
espèces ligneuses
développe son feuillage à l’approche de la saison des
pluies et fournit un aliment apprécié des animaux.
- Entada africana Guill et Perr
- Oxytenanthera abyssinica (Rich) Munro
Cet arbuste paraissait très répandu au Sénégal, il
a été découvert par Heudelot en 1835 en Gambie, et
Est une graminée, assez répandue dans ilAfrique
signalé par ce dernier dans le Cayor (Ouest du Séné-
intertropicale. Elle oolonisait de vas.tes zones au Sé-
gal) où il était très recherché par les Eléphants .qui
négal; J. Trochain (19361 pense qu’elle était fréquente
appréciaient les feuilles, les jeunes rameaux et les
dans les régions atlantiques (N’Gazobil). Sa dispari-
racines.
tion dans cette partie du Sénégal serait le résultat de
II semble actuellement très peu représent8 dans
l’action combinée de l’homme et des feux.
les formations végétales du Sénégal. Quelques indi-
Elle est actuellement cantonnée surtout dans le
vidus épars apparaissent ça et là dans des groupe-
Sénégal oriental et la Casamance où elle préfère les
ments variés. On le rencontre surtout dans les zones
sols à hydromorphie temporaire mais longs à se res-
soudanienne et soudano-guinéenne.
suyer. Son feuillage est très recherché par le bétail
en début de saison Sèche, période pendant laquelle la
- Lonchocarpus laxiflorus Guill et Perr
plupart des espèces annuelles sont abandonnées par
Est un arbre de 7 m de haut se développant en
les animaux parce.que lignifiées.
terrain sec. Son aire d’extension en Afrique semble
être cantonnée dans les régions sahélo-soudaniennes
- Acacia albida Del
et va du Sénégal au Soudan. II se rencontre égale:
ment en Afrique Centrale où il peut atteindre 12 m.
C’est d’après A. Aubréville (19501 l’un des arbres
Son feuillage est très consommé dans les régions
les plus répandus et les plus utiles de toute l’Afrique
méridionales du Sénégal par les bovins.
sahélo-soudanaise. Au Sénégal il est fréquent dans
la ~Zone arachidière (Cayor - Baol - Petite Côte).
- Acacia macrostachya Reichb ex Benth
On le rencontre dans la vallée du fleuve Sénégal où
Arbuste très commun au Sénégal sur les pla-
il forme avec l’Acacia nilofica var. tomentosa des
teaux latériques et sur les sols peu profonds. Son
peuplements très denses - II n’est pas rare dans
52

les zones de culture de la Moyenne Casamance en
qui s’étend du Sénégal à l’Ouganda. II offre au bétail
pays Mandingue. Défeuillé pendant la saison des
un aliment d’excellente qualité. Fruits et jeunes feuil-
pluies sa présence dans les champs ne gêne nulle-
les sont très recherchés par les animaux.
ment les cultures. En saison sèche, il protège par sa
couronne feuillue le sol mis à nu par les cultures.
- Bauhinia rufescens Lam
*
Ses racines joueraient un rôle important dans la fer-
tilité des sols. Ces qualités expliquent le choix de
C’est un arbuste qui se contente de sols mBdio-
cet arbre par les techniciens pour l’implantation de
cres, mais que l’on rencontre formant quelquefois des
brises vents et le reboisement des zones dégradées
fourrés impénétrables sur les sols lourds de la vallée
du Cayor et du Baol.
du Sénégal - II est fréquent dans la zone sahélien-
ne - Son aire s’étend du Sénégal au Soudan et en
Ethiopie.
- Acacia raddiana Savï
Son feuillage et ses fruits constituent un’aliment
C’est un grand arbre de la zone saharo-sahélienne
de choix pour le bétail du Nord Sénégal.
qui forme des peuplements assez denses sur les
dunes bordant le lit majeur du fleuve Sénégal. On le
- Hymenocardia acida Tul
rencontre également au Sud de l’Atlas saharien - Au
Sénégal l’espèce tend à se raréfier du fait de son
Euphorbiacée panafricaine, très commune dans
exploitation intensive. Dans le Cayor et. le Baol où
les savanes soudaniennes et soudano-guinéennes -
il représentait l’élément dominant de la strate arborée
Elle caractérise les savanes arbustives du Niari et
on ne rencontre plus que des individus isolés, loca-
des plateaux Batékés dans le Moyen Congo (A. Au-
lisés surtout autour des villages. Son feuillage et ses
bréville 1950).
ft%its sont très recherchgs par le bétail.
Au Sénégal elle semble affectionner les pentes
plus ou moins rocheuses des plateaux latéritiques
-7
Acacia nilotica (L) Wild ex Del var. tomentosa
du Sénégal oriental et surtout de la Casamance.
(Bentle) A. F. Hill
G. Boudet (1970) classe l’espèce parmi les arbres
Colonise les berges alluvionnaires du fleuve Sé-
les plus intéressants.
négal, alors que la variété adansonii (Guill et Perrl
0. KTze préfère les sols à engorgement temporaire
- Pterocarpus lucens Lepr ex Guill et Perr
et se rencontre en individus isolés sur les sols argi-
leux de la zone soudanienne.
II affectionne les terrains secs, caractérisés, gé-
néralement par la présence d’un horizon gravillonnaire
Son aire s’étend de la côte atlantique jusqu’en
plus ou moins profond - Sa taille est fonction de la
Inde. Elle est très utilisée dans la teinturerie, et la
profondeur de cet horizon. Elle forme des peuple-
tannerie. Son bois constitue un combustible de bonne
nients presque monospé8ifiques sur les plateaux
qualité.
cuirassés du continental terminal dans le Ferlo sérié-,
gaIais. Elle est également fréquente dans les dépres-
Ses fruits à l’état vert sont consommés par le
sions à sol lourd des régions plus ou moins sablon-
bétail et plus particulièrement par les petits rumi-
neux du NE du Sénégal. Espèce sahélo-soudanaise, le
nants.
Pterocarpus lucens est répandu depuis le Sénégal
jusqu’en Ethiopie. Son feuillage est bien consommé
- Les Piliostigma
par les animaux surtout au début de la saison des
pluies.
- Piliostigma thonningii (Schum) Milne-Redh
- Piliostigma reticulatom (DC] Hochst
- .Pterocarpus erinaceus
P o i r
Ces deux espèces sont assez communes au Sé-
Est un& de& légumineuses fourragères tes plus
négal, la première est plutôt soudano-guinéenne, tan-
importantes de la zone soudano-guinéenne. Elle est
dis que la seconde est exclusivement sahélo souda-
très r6pandue en Afrique occidentale. Au Sénégal
naise. Leurs fruits bien. que durs à l’état sec sont
elle colonise les terrains de culture de la zone souda-
no-guinéenne ainsi que les plateaux à sols profonds,
consommés par les bovins.
on la rencontre également sur les plateaux du con-
tinental terminal dans la zone sahélo-soudanaise, où
- Daniellia oliveri (Rolfe) Hutch et Dalz
elle est souvent mélangée avec le Pterocarpus lucens,
Très répandu dans les savanes boisées soudano-
le Combretum nigricans et d’autres espèces affection-
guinéennes, le Daniellia oliveri est un bel arbre qui
nant les terrains secs.
atteint facilement ,20 m de haut i Ii est fréquent
Son feuillage est particulièrement recherché par
à la limite des forêts guin-éennes, et possède. une aire
le.bétail. L’arbre est soumis à un émondage annuel
53

,
qui lui donne un aspect particulier dans les jacheres
espaces Ilgneuses jouent un rôle très important dans
du Sénégal oriental et de la Haute et Moyenne
I’allmentation du bétail pendant la saison sèche. Elles
Casamance.
apportent les éléments nutritifs Indispensables à la
survie des animaux, le tapis herbace, s’il n’est pas
- Balanites aegyptiaca (L) Del
détruit par le feu, ne sert souvent que de lest.
Est un arbre très répandu dans la région sahélo-
Le probléme fondamental que pose I’utilisatlon
saharienne, on le rencontre au Sénégal sur tous les
par le bétail des espèces végétales ligneuses réside
sols, mais il colonise de préférence les zones lnter-
dans l’équilibre qu’il faut maintenir entre la protection
dunaires au sol plus ou moins argileux du Ferlo-occi-
des peuplements végétaux ligneux et leur exploitation
dental. Sa résistance particulière au feu, aux actions
par l’animal et par l’homme.
anthropiques et au paturage explique son grand pou-
Comme il a été dit plus haut, l’élevage extensif
voir d’extension qui fait de lui l’une des espèces les
pratiqué actuellement semble s’opposer à la conser-
plus communes de la zone sahélienne.
vation des peuplements végétaux, en effet on assiste
Son feuillage peu abondant est consommé sur-
dans le Sahel sénégalais à une destruction des forma-
tout par les chèvres et les ânés. ses fruits sont
tions végétales par suite de la surexploitation des
mangés par tous les animaux.
espèces ligneuses, telles que le Ziziphus maurftiana,
le Bauhinia rufescens, l’Acacia raddiana, l’Acacia
- Boscia senegalensis (Pers) Lam ex Poir
seyal, I’Entada africana, le Balanites aegyptiaca, le
Boscia senegalansis etc.
Est l’un des rares arbres demeurant verts pen-
dant la saison sèche dans la zone sahélienne où il
La consommation des jeunes pousses, notam-
abonde. II est fréquent sur tous les terrains arides,
ment par les petits ruminants, s’oppose au dévelop-
et caractérise avec le Balanites aegyptiaca les zones
pement normai des jeunes plantes et des rejets issus
érodées au sol peu profond qui bordent la vallee du
d’arbres abattus. Ce phénomène s’observe surtout le
fleuve Sénégal.
long de la vallée du fleuve Sénégal, ou de vastes
zones surpaturées ont leur sol mis à nu, et sans
Les feuilles vertes sont très appetées par les
cesse soumis à l’action érosive du vent.
petits ruminants pendant toute l’année. Elles sont
également recherchées par les bovins. Les ovins et
La végétation ligneuse prend dans ces zones
les caprins ramassent les feuilles sèches et con-
une physionomie caractéristique: Les arbres et les
somment les fruits en fin de saison sèche.
arbustes soumis au broutage excessif, se presentent
sous forme de buissons de forme arrondie, et suffi-
- Ziziphus mauritiana Lam
samment bas pour être 21 la portée de la dent des
animaux. Entre ces buissons le sol est nu en saison
Cette rhamanacée est partout présente dans les
sèche, et on y voit apparaitre dans certaines régions,
régions sahéliennes. Son aire est tres vaste, on le
l’horizon gravillonnaire qui est le signe d’une degra-
rencontre en Asie tropicale, en Australie à Madagas-
dation irreverslble.
car, et même aux Antilles. Elle colonise d’une maniè-
re générale, tous les terrains, et est l’une des espe-
Cette surexploitation des espèces ligneuses est
ces post culturales les plus envahissantes.
essentiellement due à la rareté dans ces réglons
d’espèces herbacées vivaces pouvant servir de
Son feuillage est très recherché par les petits
pâturage en saison sèche. Elle est également la con-
ruminants et les chameaux.
séquence d’une mauvaise conduite du troupeau qui
laissé a lui-même n’épargne aucun arbre.
- Salvadora persica L
C’est une espèce panafricaine, cantonnée surtout
- Necessité d’améliorer le ‘pâturage aérien’.
dans les régions saharo-sahélienne. Au Sénegal elle
est fréquente au Nord, dans la vallée du fleuve, sur
L’amelloration du tapis herbacé dans les zones
les plaines basses argileuses. Son feuillage est un
d’élevage du Sienégal, semble utopique dans les con-
aliment très recherché toute l’année par le bétail.
ditions climatiques actuelles. Les recherches faites
dans ce sens au Centre de Recherches Zootechniques
de DARA en zone sahélo-soudanaise, n’ont pas donne
Ill. CONCLUSIONS
jusqu’ici de résultats encourageants.
Probihmes pos6s par l’utilisation du
Ces études de comportement intéressaient un
‘pâturage a&ian’ en élevage extensif
certain nombre d’espèces parmi lesquelles: Andropo-
gon gayanus, Cenchrus ciliaris, Cenchrus setigerus,
De ce qui précède il resulte qu’en Afrique tropl-
Panicum antodotale etc.. . Aucune de ces especes
cale et plus particulièrement en zone sahéllenne, les
n’a pu supporter les rigueurs de la saison sèche.
54

i
Andropogon gayanus, Aristida longfflora et Cen-
BIBLIOGRAPHIE
chrus ciiiaris qui font partie des rares espaces
herbacées vivaces que l’on rencontre dans ieS PâtU-
Aubreville, A. - Climats, forêts et desertification de
rages
naturels sahéliens sont inexploitables en
l’Afrique tropicale. Paris. Soc. édit. géogr. marit.
dehors de l’hivernage. C’est pourquoi il convient, pour
colon 1949: 351 p.
la recherche d’une meilleure alimentation du bétail
en zone sahélienne, de porter un effort particulier sur
Aubreville, A. - “Flore forestière soudano-guinéen-
l’amélioration et la protection du “pâturage aérien”.
,t - Paris, Soc. édit. Géogr. marit. colon, 1950:
II importe pour cela de multiplier les recherches
523 p.
visant à mieux connaître d’une part le comportement
des espèces ligneuses les mieux appetées par les
Audru, J. - “Pâturages naturels et problèmes pasto-
animaux et d’autre part leurs productions annuelles:
raux dans le Delta Sénégal” IEMVT - Et. agr.
production de feuilles, et de fruits notamment. Les
no. 15, 1966.
recherches qui ont Bté faites dans ce domaine en
Afrique de l’Ouest francophone n’intéressent que
Bellouard, P. - Le gonakié, source de matières tan-
quelques espèces parmi lesquelles on peut clter:
nantes - Bois et Forêts des tropiques no. 5.
l’Acacia afbida: production: 2.500 kg de gousses pour
1948.
un boisement de 20 arbres à l’hectare soit 125 kg de
gousses en moyenne par arbre [Giffard 1971) -
Boudet, G. - “Pâturages naturels de Haute et Moyen-
L’Acacia nilotica: production: 4 à 5 kg de fruits pour
ne Casamance”. Rép. du Sénégal - IEMVT Et.
les arbres d’une quinzaine d’années [Bellouard - 1948).
agr. no. 27. 1970.
- L’étude du rendement de la strate ligneuse faite
Boudet, G. et Riviere, R. - Emploi pratique des ana-
en même temps que celui du tapis herbacé
lyses fourragères pour l’appréciation des pâtu-
permettra d’avoir une idée plus juste de la capa-
rages tropicaux. Rev. El. Med. Vet. Pays tropicaux.
cité de charge des pâturages naturels des zones
1968, 21(2): 227-266.
pastorales.
Les espèces les mieux appetées et ayant une
Diallo, A. - “Pâturages naturels du Ferlo-Sud” (Rep.
bonne valeur fourragère seront inventoriées pour &re
du Sénégal) I.E.M.V.T. Et. agro. no. 23; 1968.
utilisées dans le cadre d’une operatlon de reboise-
ment.
FAO - “Forêt et Pâturage”. Déc. 1952, 185 p,
Au Sénégal on peut signaler que 191 forêts d’une
superficie globale de 3.400.519 ha ont été classées
Fotius, G. et Valenza J. - “Pâturages naturels du
dans un but de protection mais il faut reconnaître
Ferlo-oriental”. (Rép. du Sénégal) IEMVT Et. agr.
que la faiblesse des moyens mis à la disposition du
no. 13. Avril. 1966.
Service des Eaux et Forêts ne lui permet pas d’assu-
Giffard, P.L. -
rer efficacement la protection de ces forêts qui,
“L’arbre dans le paysage senégalais”
Centre technique forestier tropical, 1971.
comme il a Bté dit plus haut, sont soumises a l’action
destructrice de l’homme et des animaux. Des Opt%a-
Mosnier, M. - “Pâturages naturels de la région de
tlons de reboisement sont actuellement entreprises:
Gallayel”. (Rép. du Sénégal) IEMVT Et. agr. no. 18.
elles concernent I’Anacardium occidentale, I’Eucalyp
Juin, 1967.
tus, le Caïlcédrat [Khaya senegalensfs], le Prosopis,
le cocotier, le manguier etc.. . . Mais elles sont loca-
Trochain, J. - Contribution à l’étude de la végétation
lisées et n’interessent pas encore la zone sylvo-
du Sénégal, Dakar - IFAN, mém. no. 2; 1936,
pastorale.
443 p.
55

SOIL AND WATER MANAGEMENT AND MECHANISATION
AMENAGEMENT DE LA TERRE ET DE L’EAU, MECANISATIOI$
THE FEliTlllZATION~ OF TEFF
‘1. Al kimper,
TROPEN-INSTITUT, 6300 GIESSEN, SCHOTT STR. 2, WEST GERMANY
LA FERTILISATION DU TEFF
II. RESULTS AND DISCUSSION
Résumé
1: Effect of NPK fertilisation on the yield of Teff.
‘,
The first fertilizer tria1 was done in Debre Zeit
1. ies chiffres relatifs à l’absorption des principaux
and was pubhshed in Agriculture of Ethiopia (Ano-
Biéments fertilisants par le teff sont relativement
nymous, 19571. It showed the following yield in-
réduits.
creases due to fertilizer:
2. L’azote augmente la quantité de paille, alors que
le phosphore garantit une bonne production de
Fertiiizers
Yieid kg/ha
grains.
Control 9.3
3. Les doses optimales sont O-40 kg/ha de N et
N
Ii.1
60-120 kg/ha de P,O,.
P
14.0
4. Le potassium n’a qu’une importance mineurè.
NP
13.6
5 . ii est possible d’appliquer de fortes doses d’en-
grais au moment des semailles en même temps
que la semence sur le soi nu sans compromettre

The next more detailed fertilizer tria1 is that of
le taux de germination du teff.
Wehrmann et ai.,’ (19651. The results are shown In
Table 1.
6. Des applications séparées d’azote peuvent avoir’
Dour effet d’augmenter les rendements en grains,
sans influence sur les rendements en paille.
TABLE 1
The Effect of Fertiker on the Yielcj of Teff (q/ha)
1. INTRODUCTION
I_ _-_. ..-_ ~--
Teff - Eragrostis teff IZucc.) Trott. is the typical
N
Fertillzer
Grain Straw Total Grain/Straw-Ratio
and main cereal trop of Ethiopia. According to the
Kdha
farm practice in the country, teff was never fertilized.
P205
KaO
The farmers even believed that any fertilization would
--1
-_~-
injure the trop.
-
- 7.1 14.6 21.7
-
1 : 2.0
Only on very fertile soil yields exceed 15 q/ha.
30 - - 7.1 15.0 22.1
1 : 2.1
Normally the yields range between 4 to 8 q/ha with
-
26 8.3 18.3 26.6
-
1 :2.2
an average of about 6 q/ha. SO it is a necessity to
30 26 - 9.9
21.7 31.6
1 :2.2
increase the yields. One of the possibjlities must be
the use of fertilizers.
30 - 25 6.9
15.5 22.4
1 :2.2
AH available data on the fertilization of teff are
30 26 25 8.4 19.6 28.0
1:2.3
compiled in tables 1 to 9b which are discussed as
_-.-. .--.. ~-
follows:
(Wehrmann et a/. 1965)
56