INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES ...
INSTITUT SENEGALAIS
DE RECHERCHES AGRICOLES
i~~Ii'IISTi?Rt-.
DEPARTEMENT
DC ifi i;LCtiEf?Cht SCIENTIFIQUC
DES RECHERCHES FORES JIERES
5-T TECHNIQUE
& HYDROBIOLOGIQUES
L'EUCALYPTUS ET LE SENEGAL
MYlHE ET RÉALITÉS
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L'EUCALYPTUS AU SENÉGAL
I_ Ii ‘-iL'enri,? Eucdqp;tcL4
est repr6senté par plus de 500 espèces
CJi.1 i“i1xnte:; :iont la quasi-Totalité
provient du Con'tinent Australien. Il
i, r-,tii "r'i:;,.!
L d.
t.iJLJ tk.
In gamme climatique, allant des régions très humides aux
r+gS 011s 3~11 i -3r3ries I
i. ’ Eucd’yyJh~A a Gt,:: introduit au Sénégal au début du siècle,
rrt;1:I !,
Lt!!.; [J L ~r;lil’I?s
ii1 t r~orll.cti CIfIS ,
scientifiquement contrôlées, datent
st:!;lt?~!lerl~ I l !
1!2il!i. Depuis cet.t.e date, la recherche forestière a testé
!, lus rit! 40 r.'L;pI.:L:eL;
d'Eucdqpb5 pr,ovenant de zones homoécologiques de
ce 1 125 iL.ill
; 12 r ii; g; (-1 1 . Parmi ieiles-ci,
tr0i.s espf2cas ont été sélectionnées,
t.1 ’ us ,r:;j-;ei Or! ci ‘essais cou’. rani: ‘1 ‘ensernb1.e du twïTtoire sénégalais, et
pclilVti~l~~ 9t.I+ iitilisées pa! le développement : il s'agit des Eucd!qp;tti
1' umu YduQ v hA,( A ) nucmkhQ.cu 62 t xenoii CffRtid .

/ C<J esp"ces,
dan,. le cadre de :Leur gamme climatique respective,
c 1 i-1 tz II~I~- p,:;1ct5cit6 élevCe,
ce qui a conduit la recherche à tester plus de
'!:Iii pro~/!.2ldricC!L; dut;traïieiiiles
diff&rentes d’EuCCL&jp~ti cunddden5h et
plus !iCi lj0 p!‘i~v~:nances (!‘~uCU~qpX?kS mî&XCJ.&PCU e t
d’EUC&!qpXtcLc, &VNX%XJ~l’&.
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BI LAN DE RECHERCHE ET PRGDUCT-iV1 TÉ
iw niveau de chaque station expérimentale, située entre les
isohybtes
150 mm et 1500 r'lrn, les essais de comportement, de provenances,
de travaux dti sol, de types de plant et de fertilisation ont donné des
r6sultats relativement peij significatifs, car le facteur limitant principal
est l'alimentation
hydrique. -‘importance de cette variable se traduit par
des diff6r,8nc;es de croissance très fortes, fonctions de l'intensité des
e n t r e t i e n s , de la densité par hectare, de la durée de rotation et de la
réserve en eau ties sols.
ia p r o d u c t i v i t é , p a r s t a t i o n , étant liée à la pluviométrie cumulée
depuis la date de plantatzon,
en rapport avec l’évaporation observée d'une
riappe (.J' ei.1~1 tkrnr~in,
le tetleau de la page suivante compare la productivité
CI~ la foret natix-elle sér&galaise en fonction des domaines climatiques au,?
produc-Livités iles plantations expérimentales et industrielles dans les mêmes
zon2s.
NOL~ voyons, qu'au pire, la productivité des plantations d’Euca&@ti
est deux i‘ois supérieur-c I+ la productivité des meilleures forêts naturelles,
ce qui signifie qu'un hectare (-I’EuctigpXti exploité épargne ou protège deux
h e c t a r e s CL& f o r ê t n a t u r e l l e . Ceci étant, il ne faut pas oublier qu'une
plantation J’ EUCU&@UA Co?te, par- hectare, autour de '250 000 francs CFA et
qiu'une foret naturelle doit voir sa productivité augmentée si elle est
enrichie e L arrknùgée.
En dehors de l’aspect purement production, la recherche forestière
s'est penchée sur deux poi:lts particulièrement sensibles dans les milieux
s c i e n t i f i q u e s qui concerne;it l'évolution des sols sous EucU.&pti et le
préliiivement idans
les réser Jes d’eau naturelle de ces peuplements artificiels.

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L'EVOLUTION DES SOLS SOUS EUCALYPTUS
OU LE MYTHE DE IA STÉRILISATION DES SOLS SOUS EUCALYPTUS
:‘our, poiivoir prÉ!wiir l’évolution du sol sous Euc~~!$p;tti, des
GiZULkS
ont ilt6 faites sur :es cycles des éléments mineraux [équilibre
exploitatinn/ressourcel
et sur le devenir de la matière organique du sol
qui, ._hrlc; IL!L; sols pauvres, contribue, pour une grande part, au maintien
de 10 Sertilit C:U sol.
tc recyclage des i.lérnents minéraux par les &w,4!yp~ti n’est
pas essentiellement différent de ce qu'il. est en forêt naturelle et une
plantatiorl c!'Euc&yphh Pe\\!t très bien s’équilibrer avec le milieu.
lkp~nrlant, une uxploitatior frC-quente, qui exporte une quantité non
rit':glige&11~ .J'S li:rrlents mine l'aux,
est susceptible de poser des problèmes
11’iip;1i:;errte11t E.!rl t:crtains 6lC:ments des sol.~ pauvres, problèmes que pose,
plus ou moirls,
tclute espèct foresti.Gre e x p l o i t & .
; 1%
;tl qiii concernt le stock du matière organique du sol, il a
(lt,’ !:liiiSt.L 1.6 qlJCJ Ii3 1itièr.i d'EtrCd!~pAUh fournissait une rnatière organique
Ile quù Ii t1:: t:ifft?.r~ente de crIle de la fori!t naturelle, en particulier, au
n:iwa~ des pr-owssus d'hurni ficCjtion. Ainsi, sou'< plantation d'Eucu&pti,
le stoi;k L!L! ril;ytii:re organit ue diminue sensiblement, sans atteindre cepen-
Ii;lri?,
i/' t:p.
Fc’JiI,lt) iiiVL.!&l iJt.l!;I!I’Vi’
SOUS culture agricale (où la disparition
tJr,> IiA iIl;jtil.rtz clr~ganique rerOl-! ni:cessaire
1 ‘apport d’engrais) . Il est possible
d’ i n-f lutinr:r:r, chrls un sens -Favorable, 1'Equilibre accumulation/minéralisation
li3 rnati !..re organique, ma jouant sur l'aménagement de la strate herbacée,
1 ’ j ritr~odui;l:iur-I ,!‘i.!spGces cri rnfilarlge, etc., mais des recherches sont encore
nécesr;aire:i CI C c sujet.

B 1 LAN HYDR 1 QUE DES PEUPLEIIENTS D’ EUCALYPTUS
OU LE i”iY-lHE DE L’ASSÉCHEMENT DES NAPPES PAR L’EUCALYPTUS
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1 ’ Eucc~Lyp;tun con:>ervt~
une partie de sa masse foliaire en permanence.
Il ;J donc une croissance :ont:inue toute l'année, mSme en fin de saison sèche,
bitdri q u ’ e l l e s o i t ralontii:. Ceci explique ses performances en matière de
prorjiictior!'ligneuse.
En contrepartie, la persistance d'une partie de son
feuillage oblige le végétal à une régulation stomatique extrêmement efficace
et 2 ut! pxploitation de .L'eaS~ du sol par son système racinaire (en dehors
de toiute nappe phréatique?extrêmement
performarit.
iiirisi,
si la fordt naturelle ne végète plus lorsque l'humidité du
soi dtteirbt ~JIN?. Vak?Ur correspondant
à un potentiel de rétention de l'eau
dit L', II, EucaQ@'u~5 exploire encore l’eau du sol à un potentiel de 3,5. Ces
qualitls conffkunt à ce vt!gétal une productivité et une résistance à la
SO~tlt?rL?st3I-~ peu l:ommunes . 71 sera planté partout où la recharge hydrique du
sol, correspondant a la capacité de rétention en eau utile du sol, sera
suffisantc pour maintenir, en fin de saison sèche, une humidité assurant
la survie du vegétal.
il va $4~ soi que la présence d'une nappe phréatique, à faible
orofoni:lct~r 2 entralnera un!' ao+7lentation massive de la production. Ceci est
rl'ùillei~r.! vr,ai pour ri'irn:rortl2 quelle ESpèCe, mais les potentialités
1 i /- !rrl!.ljseL; I!’ t’ncir~yp&~A son1 s )P&rieures, Ces si tes privilégiés sont, de
tC~lJtP ft?çCJii,
limités à uni: étroite frange du littoral, la quasi-totalité
de,-: plarltilti olit; a c t i v e s 61:(4nt situées ?I l’intérieur des terres, la où la
nappe phri,;ltique est, soi'. inacessible, soit salée.
LJC, performances dii Kad (ACCU?.& u&&I qui va chercher l’eau
Jaris las n;ippes phréatiqu!:squi peuvent CXre situées à 30 m de profondeur,
rit: sont pa:; r~ial~sables p jr EuccrQp;ttidans les conditions actuelles, car
1 IL?'? j3 ldi-ltl!i,.I !lli'~ ~.;unt des t j ni!c!;
2 Gtre exploittks tous les quatre ou cinq ans.

, .
LOCALISATION SOUMAITAE3LE DES REBOISEMENTS D'EUCALYPTUS
Ftiisant suite à CES différentes expéri*lentations, la recherche
divise doni: le territoire r.ational en quatre dornaines distincts :
n
ii:!:
rYl’:fiiJrlS
.I
LIN; les plartations en sec d'Euc&pZtun sont déconseillées,
r~or,res~ior~~dali’l. aux isoh)&tes inférieurs à 500 mm, à l'exception des
ZOIIUS proches du littoral qui bénéficient de conditions climatiques
pùrtiwlière:; ;
7 - l e s
rv3~iorisoù seules les plantations en sec, réalisées par les paysans,
ScJrlt possibles du fait qu'ils peuvent réaliser des entretiens plus
intensifs
car leurs surfaces sont réduites. Ces régions sont situées,
ûpproximativt!ment, entr,e les isohyetes 500 mm et 800 mm ;
‘-1
-les
,
r+i-ri 011s
hi
OI? lE?S plarbtatiOnS er! SEC;, y C0mpd.S Celles ?%aliSéeS en
r’tg’i. k: L!UI cil>!>
surfaces importantes et, a for”ciori, les plantations
p i-i y !-; CJ 1'1 i 1 i-2 rJ , :;i!nt possiti .c:s . Les r é g i o n s correspondent a u x i s o h y è t e s
SUpë~it~uE A HO0 m m ;
.‘I - .dJlf-~iri, ! _,.>!i: i,;“gi ons q i.l:i , irib!rl qoe jouissant d'une pluviométrie faible,
iiC:r1~?i:i~.ii3nt de concl.it-ir,115i
r’avorables très particulières. Ainsi, dans
la rtJgi0r1 idd fleuve SCr i:gal,
1. ’ i r r i g a t i o n p&:rmet d e s r é s u l t a t s specta-
rzI.~lairi!~: et, dans la ri giorl des Niayes, la présence d'une nappe phréatique
triis pror,ilc- de la surf;:ce permet, 6videmment, des productivités très
iirioort;iri tes .
CONCLUS 1 OI!
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1. tJ lutte cunx'xe :.a dtkertification et poutL la satisfaction des
besoins (de la popiilation en bois de chauffe et de service exige une stratégie
globaie intcressant,
tant I ‘écosystème forestier que 1 ‘écosystème agricale.
Parnii les moyens d’intervention que nous avons à notre disposition, les
plantations ti'EuciL4Yp;tUn tiennernt un créneau original important, mais cela
w ~OIJS fait ~4s riGgliger, [jour autant, Vaménagement des forêts naturelles
et 1 ’ i~ti lis;] t.iori rlk n o s E!SS(inCk?:j l o c a l e s . Dakar, le 'l8 mai 1983
LE DEPARTEMENT DES RECHERCHES
FORESTIERES C-T HYDRORIOLOGIQUES DE L'ISRA