INSTITUT CENTRE SENEGALAIS DE RECHERCHES ...
INSTITUT
CENTRE
SENEGALAIS
DE RECHERCHES
DE
POUR LE
RECHERCHES
DEVELOPPEMENT
ACTES
SYGGA 111
TROISIEME SYMPOSIUM
SOUS REGIONAL SUR LE GOMMIER
ET LA GOMME ARABIQUE
25 - 28 Octobre 1988
SAINT-LOUIS
(Séndgal)
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LES PRODUCTIONS FORESTIERES

ISRA
institut Sbnbgalais de Recherches Agricoles
76, rue Mousse Diop
BP 3120
DAKAR, SENEGAL
Tel 21 24 25 I 22 66 28
Telex 3117 SG
Document
rbalisé par
la Direction
des Recherches
sur les Productions
Forestibres
Route des P&es
Maristes
B.P. 2312
DAKAR
f??? 323219
Le sdminaire et ce document final
ont pu Qtre r6alisbs grâce au concours financier du CRDI
(Centre de Recherches pour le D6veloppement International du Canada)
Q ISRA 1989
Cmception et rtnliaatim UNIVAL-ISRA

SOMMA-IRE
Page
Ill~OdUCtiOll
7
1 - RAPPORTS NATIONAUX
8
-BZUkilUlFaSO
0 syI&se des lhlltats de quelques travaux
surAcuciasenègaZeffectut%auBurkinaFaso
SidibouSINA
9
0 Legommieretlesactioosencourspollrsa
dbabilimion&nMali
KOlllOUtallCOULIBALY
25
. Quelquestravauxeffec~surAcaciuswrc-
gal ao Nigea
HamaniSALEY
33
- st?l&?gaz
0 LegommieretlagommearabiqneauSthb
galBihdeSactions&recherçheetde~~
klppeulellt.perspecrivesd’avenir
Mam&ion DIONE , P.N. SALL
45
- Tchad
l LespmmiersauTchad.
MabamasAli
81

2
II - COMMUNICATIONS
103
A - Recherches sur le gommier
l
Quelques résultats sylvicoles préliminaires
concernant deuxphenotypes d’Acaciasenega1.
Mamadou DIONE
105
l Période de saignée et potentialités en gomme
arabique de quelques localités de la zone gom-
mière du Sénegal.
Mamadou DIONE
117
0 AIDGUM - Dossier de présentation
Gilles MERLIN et Monique VAN MEEL
127
l Comportement de Acacia senegal. en planta-
tion et dans la nature au Sahel sénegalais. Pers-
pectives d’avenir des reboisements gommiers.
Condèye S ylla GAY E
139
l
Effets de l’inoculation par diverses souches
de Rhizobium du Sénégal sur les deux princi-
paux acacias gommiers en culture semi-asepti-
que.
S. BADJI,M. DUCOUSSO M. GUEYE et J.P.
COLONNA
171
l Recherches sur Acacia senegal en vue d’ac-
croître la production de gomme.
Abdoulaye SENE
181
0 Facteurs d’adaptation et de comportement
des formations végetales naturelles en milieu
sale et acide. Cas de Acacia senegal.
Mamadou DAFFE
187
l Contribution à l’étude des insectes ravageurs
de semences de Acacia senegal (L) WILLD.
Abibou GAYE
209

3
B - Commercialisation
et socio-économie de la gomme arabique
237
0 Situation et organisation du commerce inté-
rieur de la gomme arabique au SénCgal.
Malick DABO
239
l Situation et organisation du commerce inter-
national de la gomme arabique.
Issa MBAYE
247
l
La gomme arabique dans l’économie colo-
niale de Saint-Louis du SénBgal (18ème et
19ème siècle).
Abdoulaye SENE
257
l
Considérations socio-économiques lihs au
développement du gommier au SCnégal.
Oumy Ndiaye KONE
267
l
Contradictions des projets de reboisement
gommiers : observations faites dans le Départe-
ment de Linguère (Sénégal).
M.S. FREUDENBERGER
273
III - RECOMMANDATIONS
303

IN’I’RODUCTION
conséquences de la sécheresse de ces dernières années sur les écosystè-
s sahéliens ont suscite la recherche de solutions appropriées à la lutte
contre la désertification.
D’importants efforts de reboisements massifs, utilisant diverses essences forestières
parmi lesquelles le gommier (Acacia senegal) occupe une place de choix, ont été réalisés dans
le cadre de la restauration du couvert végétal et de la production de gomme arabique.
Le contexte climatique actuel régnant dans les pays du Sahel exige que les actions de
lutte contre la désertification soient menées avec une plus large concertation.
Déjà, en 1979,les spécialistes travaillant surlegommier s’étaientretrouvés àDakarpour
traiter des différents problemes liés au développement du gommier et de la gomme arabique.
En 1983, le IIème Symposium organise à Saint-Louis (Sénégal) avait permis de faire le point
sur les acquis des réalisations et de dbgàger des stratégies de plans nationaux d’actions.
Le manque de contacts et de circulation d’informations depuis lors militait donc en
faveur d’une nouvelle rencontre pour faire le pointdes actions entreprises. C’est la raison pour
laquelle la DIRECTION DES RECHERCHES SUR LES PRODUCTIONS FORESTIERES
DEL’ISRA, en collaboration avec la DIRECTION DELA CONSERVATION DES SOLS ET
DU REBOISEMENT et la DIRECTION DES EAUX, FORETS ET CHASSES, avec l’appui
financier du CENTRE DE RECHERCHES POUR LE DEVELOPPEMENT INTERNATIO-
NAL (CRDI), a dCcid6 d’organiser ce IIIème SYMPOSIUM SOUS REGIONAL SUR LE
GOMMlER ET LA GOMME ARABIQUE.
Les objectifs principaux de ce Symposium étaient donc de faire le point sur les travaux
entrepris au niveau de la recherche et du développement avec un accent particulier sur les
aspects socio-économiques, les problèmes d’exploitation et de commercialisation de la gomme
arabique. Ainsi, du 24 au 28 octobre 1988, des chercheurs et développeurs travaillant sur le
gommier se sont réunis à Saint-Louis pour échanger leurs expériences.
Au cours de ces journées, les rapports nationaux du BURKINA FASO, du MALI, du
NIGER, du SENEGAL et du TCHAD, faisant le point de la situation des actions de recherche
et de développement sur le gommier, ont été présentés. Par ailleurs, des communications ont
traité des thèmes retenus pour ce Symposium.

1 - RAPPORTS NATIONAUX
l Burkina Faso
* Mali
l Niger
l Sénégal
l Tchad

SYGGA III Troisième symposium sur le gommier et lu gomme arabique
SYNTHESE DES RESULTATS
DE QUELQUES TRAVAUX SW ACACIA SENEGAL
EFFECTUES AU BURKINA FASO
Sidibou SINA*
Le développement de Acacia senegal, espke à usages multiples peut être d’une importante
contribution-à la diversikation des actions forestik.s dans les pays sahelliens.
Cette &ude synth&ise les travaux effectués sur les peuplements naturels de gommiers au
BurkinaFaso.
Après une pr&sentation de l’aire g6ographique occup6eparAcaciu senegal, l’auteur expose
la démarche utilisk pour la s&etion des peuplements 6tudit5-s et la méthodologie relative à la
colleete de ,-=aines.
Ilabordeensuitelestravauxentreprisenmati&edephysiologieetd’améliorationg&étique
du gommier.
*IngW
forestier
- Chef
du pmgramme
RECOLTE
- Centre
Nakmal
de Sean-
Forestih
-
OuagaQagon

10
INTRODUCTION
Les efforts de lutte contre la désertification, dans les pays du Sahel, ont pris ces derni&res
ann&s des formes aussi importante que variees. En particulier, la d&radation inquiétante du
couvert vegétal, consécutive 21 une sécheresse climatique persistante, aux actions anthropi-
ques..., a suscité une attention particulière. D’importants programmes de reboisement utilisant
des esp&es a usages multiples, dont Acacia senegal, sont alors mis en place.
Au BurkinaFaso, la création d’un Centre National de Semences Forestières, en 1983, dont
l’un des objectifs est de promouvoir les espèces locales à usages multiples par la production de
semences forestières de qualité génétique, physiologique et sanitaire performante, s’inscrit
parfaitement dans cette optique.
Par ailleurs, des cadres régionaux et internationaux de concertations régulières sont cr&s
pour le développement des échanges d’expériences entre les différents pays en vue d’une
amélioration permanente des méthodes de lutte.
La présente communication, qui est une contribution à une meilleure connaissance de
Acacia senegul, pr&ente des résultats de travaux menés au Burkinaen matière de production
de semences et d’amélioration génétique.
l-ETUDEDESPEUPLEMENTS
Pays continental situé au cœur de la boucle du Niger, le Burkina Faso est sous l’influence
d’un climat tropical. De par sa situation géographique, il est soumis aux mouvements du Front
Intertropical (FIT), entraînant une alternance d’une saison pluvieuse et d’une longue saison
sèche.
Le relief est peu marqué et l’hydrographie qui en r&ulte est caractérisée par de nombreux
cours d’eau et mares permenants ou temporaires. Les sols du Burkina sont généralement fertiles
a cause de la présence de nombreuses cuirasses latéritiques.
La végétation est riche de 1054 espèces (spontanées et cultiv6es) et de formations allant de
la steppe dans le Nord a différentes formes de savanes dans le Centre et le Sud (GUINKO,
1984). Les caractéristiques de la végétation, de la flore et du climat ont permis de distinguer,
selon GUINKO (1984), deux domaines phytogéographiques (carte 1) :
ledomainephytogéographiquesahéliencouvrant
lapartieseptentrionaledupays
l
et dont la flore est caractérisée par les espèces suivantes : Acacia niloticu var.
niloticu, Acacia raddiuna, Hyphaena thebuicu,Acuciu senegul, Acacia nilotica
var. adansoniî, Pterocarpus lucens ;
le domainephytogéographique soudaniencouvrantlerestedupays.
On y trouve,
l
selon les secteurs considcrés, les espèces ci-après : Butyrospermumpurudoxum,
Purkia biglobosa, Khaya senegalensis, divers Acacia, Isoberliniu doka, Borus-
sus aethiopium, Elaeis guineensis, Chlophora excelsu, Pterocurpus suntalinoï-
des,...

11
11 - Aire naturelle
L’aire naturelle d’une espéce désigne l’espace occupe par les individus de la dite espèce à
un moment donné. Dans cette aire, l’espèce peut être représentee en agregat ou en pieds isolés.
11.1 - Prospection
La prospection de l’aire naturelle est la methodologie permettant de localiser des peuple-
ments naturels. Elle a été réalisée sur toute l’étendue du Burkina Faso par le Centre National
de Semences Forestières.
L’objectif de l’étude&ait de recenser tous les peuplements naturels de l’esp&e dans son aire
naturelle au Burkina Faso. Ceci a été opére pour permettre au Centre National de Semences
Forestières de sélectionner des peuplements naturels à graines et de provenances dans l’optique
de mettre en place des essais comparatifs de provenances.
La prospection comporte deux phases :
une phase préliminaire qui consiste à faire une etude bibliographique la plus large
l
possible, à réaliser un quadrillage théorique d&ïnissant les grands axes et à planifier dans le
temps et dans l’espace les missions sur le terrain ;
une phase opératoire qui se déroule sur le terrain.
l
Quant à la localisation des peuplements, elle se fait par rapport à des axes routiers assez
remarquables et à des repères stables tels que village, cours d’eau, colline... L’utilisation de
photographies aériennes peut également contribuer a la réalisation de la prospection de l’aire
naturelle des espèces.
Cette étude a permis de définir l’aire naturelle de Acacia senegal au Burkina Faso et de
recenser les peuplements naturels (voir carte 2).
11.2 - Aùe de distribution
L’étude montre qu’au Burkina, on rencontre des peuplements peu denses et très mélangés
notamment avec Acacia lueru. Ceci laisse supposer que cette essence s’est étendue au Burkina
à partir des noyaux se trouvant au Mali et au Niger. L’espèce s’est ainsi propagée jusqu’à la
première moitié du domaine soudanien.
La partie Burkinabée de l’aire naturelle est circonscrite entre 13’ et 14’30’ de Latitude
Nord.AufuretàmesurequeI’onvavers1’Est,onnoteuneprésenceimportantedeAcuciuluetu
dans les peuplements de Acacia sent@.
Les peuplements sont concentr& en majorité entre 1’ et 4’ de Longitude Ouest. Entre 1’
Est et 0’ 50’ Ouest, on note également une concentration de peuplements mais inférieure à la
precédente. Ces zones constituent les principales zones potentielles de Acacia senegal au
Burkina.

12
11.3 - S4lection de peuplements naturels
11.31- Valeur de la sélection
La sklection des peuplements a graines connait un certain nombre de limites qui détermine
sa valeur.Ces limites sont aussi bien liées a la nature phénotypique de cette sélection qu’à la
p&iode pendant laquelle elle est effectuée et au niveau actuel des connaissances sur l’h&&ii-
tabilité des caractères chez les arbres forestiers.
En effet, l’appreciation de la valeur génétique des individus par une simple observation de
leur phénotype n’est une methode certaine si l’on sait que le phenotype est l’expression
combi& du geuotype et du milieu. Cette incertitude est d’autant plus grande que l’on ignore
la part du génotype dans le phénotype. On peut dire alors qu’un bon phénotype n’est pas
nécessairement l’expression d’un bon genotype et que la valeur du génotype est toujours liée
àun miiieu donné. En outre, la méconnaissance des possibilités d’hybridation entreles espèces
locales laisse toujours planer une incertitude sur la pureté des gênes étudi&
Enfm, la p&iode de l’année pendant laquelle la skction a été faite peut plus ou moins
influencer la précision des observations. Faites pendant la saison non vég&ative, ces observa-
tions nepermettentpas d’appr$cierla capacité de production. Pendantlap&iode de végétation,
le houppier peut camoufler cektines erreurs de conformation et biaiser de ce fait la sélection.
La s&ction des peuplements à graines est une sklection subjective faite d’hypotikes.
L’expérience montre cependant que, dans la plupart des cas, elle débouche effectivement SUT
‘un gain g&k%ique.
11.32 - Critères de sélection
-Les élements suivants, consignes dans des fiches de peuplements, ont permis de caracté-
riser puis de Aectionner les peuplements :
hauteur moyenne des arbres (mensurations faites sur des échantillons) ;
l
superficie des peuplements par classe (supérieure à 5 ha)
l
densite des peuplements par classe (supérieure à 50 arbres/ha)
l
homogénèit.6 de la phénologie et du phénotype (homogène) ;
l
fige (adulte) ;
l
sol et topographie ;
l
état sanitaire @on ou excellent) ;
l
état de rzghkation
(bon ou excellent).
l

13
Ainsi, des peuplements adultes, capables de produire des quantités satisfaisantes de
semences, ont eté retenus.
2 - COLLECTE ET DIFFUSION DE GRAINES
21 - Collecte
C’est une activité qui consiste a prélever des fruits sur des arbres semenciers, selon des
normes scientifiques et techniques, et destinés aux programmes de reboisement et de recher-
che. Les opérations de récoltes sont effectuées dans les peuplements à graines sélectionnés sur
les meilleurs semenciers selon les considérations suivantes :
récolte sur 25 ou 30 arbres ;
l
respect d’une distance de 100 à 150 m entre les semenciers ;
l
récolte sur des arbres phénotypiquement supérieurs, d’un bon état sanitaire ;
l
récolte de fruits mûrs ;
l
r6colte sur toutes les parties du houppier ;
l
etc.
l
Deux types de récoltes sont effectués pour certaines espèces, dont Acacia senegal, selon
leur destination :
pour les besoins des programmes de plantations (villageoise, industrielle,...), on réalise
l
des récoltes de descendances mélangées pour lesquelles les semences prélevées sur chacun des
semenciers sont mises ensemble pour constituer un lot unique de la provenance considérée;
Une dizaine de peuplements de différentes origines ont été concernés par ce type de récolte :
environ 200 kg de graines ont été mobilisés (1 kg de graines compte en moyenne 12 000
graines) ;
pour la recherche (évaluation, conservation,...), on réalise des récoltes de descendances
l
séparées, les lots de semences sont individualisés par semencier. 60,804 kg de graines ont été
récoltées dans cinq (5) peuplements d’origine différente.
22 - Diffusion
Le Centre National de Semences Forestires contribue à la vulgarisation et au développe-
ment de Acacia senegal, espèce àusages multiples à travers les services forestiers et projets de
développement rural. D’importantes quantités de semences sont distribuées chaque année pour
la production de plants en pépinière destines au reboisement.
3 - BIOLOGIE DES SEMENCES
Le laboratoire du CNSF effectue une gamme de tests analytiques (essais de germination,
te&s de teneur en eau, tests au tatrazolium, essais de conservation) en vue d’étudier labiologie
des semences des différentes espèces. Des essais de prétraitement et de conservation de
semences de Acacia senegul ont été réalisés.

14
31- Essais de prétraitement
3I.l- Objecttf
Ces essais ont pour objectif de déterminer le meilleur pr&raitcment à appliquer aux
semences d’une espèce donnee. Il existe au total 14 pr&raitements regroupes comme suit :
sans pr&raitement ou pr&raitement témoin (néant)
l
le trempage dans l’eau (TE 24 h*, TE 48 h)
l
les prétraitements thermiques (&ouillantage (Eb) Eb + TE 24 h, Eb + TE 48 h, cuisson
l
(C) cl** ou 5 ou 10 mn + TE 24 h)
la scarification (chimique : TA 1 *** ou 5 ou 10 ou 30 ou 60 mn + TE 24 h , mécanique).
l
31.2 - Protocole et rhultats
Pour chaque prétraitement, 4 répétitions de 50 graines de Acacia senegal ont été utiliskes.
Il est ressorti de ces différents essais que, au laboratoire :
92 % de semences ont germe sans prétraitement
l
96 % de semences ont germé aprés la scarification mécanique, suivi d’un trempage dans
l
l’eau pendant 24 h. Ce résultat a éte egalement obtenu avec le TA 5 mn + TE 24 h.
L’analyse statistique n’indique pas de différence significative entre les pr&raitements
scarification mécanique, TA 5 mn et le sans pr&aitement. La difference se situe au niveau de
la vitesse de germination (temps nt!cessaire pour obtenir 50 % ou plus de graines germées). En
effet, elle est de 2 jours pour la scarification manuelle et TA 5 mn tandis qu’elle est de 4 jours
pour le n&mt. En plus, pour ce dernier pr&raitement, la germination des semences est très
étal&.
En pépiniike, les meilleurs prétraitements ont été : scarification manuelle (% %), TE 24 h
(90 %), TA 1 mn (86 %). Mais, statistiquement, ces pr&raitements ne different pas du sans
prétraitement qui a donné 84 % de semences germées. La difference se situe également ici au
niveau de la vitesse de germination. Elle est de 4 jours pour TA 1 mn et la scarification
manuelle, tandis qu’elle est de 12 jours pour le temoin.
Une comparaison statistique entre les moyennes des semences germées par pr&aitement
au laboratoire et en pepinière ne montre aucune différence significative au niveau de ces deux
milieux. Il ressort, d’après KONATE (1987) que les graines de Acacia senegal, lorsqu’elles ont
*
TExh
= trempage dans l’eau pendant x heures
**
cxmn
= cuisson pendant x minutes
***
TA x mn
= traitement B l’acide pendant x heures.

15
subi un pr&raitement donne, permettent d’obtenir a peu pres le même resultat final, aussi bien
au laboratoire qu’en pépiniere. La difference entre les deux milieux se situe au niveau de la
vitesse de germination : elle est de 2 jours pour les meilleurs pr&raitements au laboratoire et
de 4 jours en pépiniere pour les mêmes pr&raitements.
32 - Etude du pouvoir de conservation
32.1. Objectg
Le but essentiel est d’etudier le temps de stockage maximum pendant lequel les semences
demeurent viables pour Evolution du taux de germination.
32.2 - Protocole et rt?sultats
L’étude du pouvoir de conservation doit se derouler sur une periode de 10 ans et, comme
recipients de conservation, des recipients hermetiques (bocaux ou sachets en plastique soudes)
sont utilisés. Deux lots de semences de Acacia senegal sont conservts : l’un en chambre froide
(temperature 2 à 4’ C ; taux d’humidite 30 %), l’autre dans une armoire aux conditions
ambiantes de temperature et d’humidid.
Avant la conservation, un essai préliminaire est effectue et l’evolution de la viabilite des
graines est dCtermin&z par des essais de germination dont la fréquence est d’un contr6le tous
les 6 mois. Pour ce faire, 4 répetitions de 50 graines sont utilisees pour chaque essai.
Pour Acacia senegul, ces essais ont commencé en 1985 et les résultats partiels suivants sont
obtenus :
taux de germination initial : 87 %
l
apres 3 ans de conservation, le taux de germination obtenu avec les graines conservées
l
dans l’armoire est de 52,5 %, tandis que le taux de celles conservées dans la chambre froide est
toujours de 87 %.
4 - PRODUCTION
DE PLANTS EN PEPINIERE
Acacia senegul est une espèce dont l’élevage ne requiert pas l’application de techniques
difficiles.
41- Semis
Avant le semis et pour favoriser la germination, les graines sont d’abord pr&raitées. Dans
les zones soudano-sahélicnnes, Acacia senegul est generalement produit dans des conteneurs
(ex-sachets en plastique). Des essais menbs en 1987 par le CNSFont montre que d’autres types
de conteneurs, les paniers en feuilles de Borassus uethiopium (rônier) tressées, peuvent être
utilis&s et ceci dans le cadre de la promotion d’une foresterie rurale.
Les tentatives de semis en planche (pleine terre) n’ont pas donné de résultats satisfaisants.

16
L’espbce étant particulièrement sensible à l’excès d’eau avant la germination des semences, il
est nécessaire de soigner la dose quotidienne d’eau (environ 96 a 144 litres pour 1000 plants
en arrosage bi-quotidien) pour éviter les pourrissements.
42 - Croissance
Acacia senegal a une croissance rapide en pepiniere. En dix (10) semaines, le plant atteint
en moyenne 30 cm de hauteur et peut être mis en terre. Un entretien constant (cemage et binage)
améliore la croissance en pépinière et assure une bonne reprise en plantation. Il n’est pas noté
une pathologie particulière en pépiniere.
5 -AMELIORATION GENETIQUE
51 - Généralités sur la génétique de l’espéce
51.1. Biologie de I’esp&e
Des contraintes subsistent pour la regéneration naturelle de Acacia senegal: un pouvoir
germinatif faible dû a des attaques de charançons et des insectes sur les fruits, pluviom&rie
insuffisante, concurrence avec les plantes herbacées, broutage et piétinement des animaux
(bovins, ovins et caprins) et defrichement des champs de culture. La vitesse de croissance est
lente. Même des niveaux optima d’interventions sylvicoles, la hauteur moyenne des individus
ne dépasse guère 200 cm apres 4 ans de plantation (en pot).
L’espece est frequemment attaqu6e par Tapinanthus bangwensis qui se développe sur les
branches de l’hôte. En outre, certaines activids de l’homme influencent l’etat sanitaire des
peuplements (pré1Evement.s de l’écorce et ébranchage).
Il a été constaté que Acacia senegal s’installe et se développe mieux sur des terrains
abandonnes, notamment à l’emplacement des anciennes zones de cultures. Dans les zones oh
il est en association avec des espèces voisines (Acacia kzetu et Acacia dudgecwi), il repr&ente
le plus faible pourcentage (cas de l’Est du pays). On le rencontre aussi avec Pterocarpus lucens
(surtout au Sahel), Ziziphus mauritiana, Dalbergiu melanoxylon, quelquefois avec Acacia
seyal et Balanites aegyptiaca.
La phénologie de l’espèce est très irregulière. Cependant, on note que, du Nord au Sud, la
persistance des feuilles, fleurs et fruits sur les arbres, croît graduellement tout comme la du&
de la saison pluvieuse.
51.2 - Variations morphologiques
Dépourvu de feuilles, fleurs et fruits, il a éd particulièment délicat, pendant le mois de
décembre, dans la partie Est du pays, de difl&encierAcacia senegal de Acacia laetu et même
dans certains cas de Acacia dudgeoni car, ni la couleur du tronc, ni les épines ne favorisent cette
distinction.
Il arrive toutefois que les paysans fassent la difference en observant la gomme produite. De

17
ces observations, il r6sulte trois hypothèses d’ordre gén&ique :
1 au cours de la colonisation de certaines stations par Acacia senegal, des
hybridations ont pu s’établir entre cette esp&ce et Acacia laefa et donne ainsi des
individus intermédiaires entre ces deux de sorte qu’il n’existe plus de limites
franches les différenciant dans les stations où elles cohabitent. Cette hypothese
est plausible car elle se justifie également par le fait que, dans les peuplements
naturels de l’ouest où Acacia laeta n’existe pas, aucune confusion ne réside dans
l’identification de Acacia senegal ;
2 en rapport avec les travaux entrepris au Soudan, qui montrent que Acacia laeta
serait un hybride issu de croisement entre Acacia senegal et Acacia mellifera (sa
formule chromosonique Ctant intermédiaire entre les deux) et, en considerant
l’airenaturelledecette dernièreespèce (notammentauTchad, c’est-a-direN’Est
du Burkina), on peut supposer qu’au cours de la convergence de Acacia senegal
vers le BurkinaFaso a partir des peuplements naturels.de l’Est, celle-ci a et6 faite
simultanément avec l’hybride Acacia laeta, mais sans Acacia mellifera qui,
contrairement aux deux premiers, connait probablement des contraintes ecolo-
giques limitant son développement en dehors de son aire naturelle de distribu-
tion ;
3 IagommeproduiteparAcaciasenegal
estqualitativement supérieure acelledes
autres essences. Ceci traduit un caractère hCr&litaire chez cette especes. Mais,
pluson descend au Sud de l’aire naturelle, moins les exsudations sont fréquentes.
Il convient donc de supposer que ce caractère héréditaire s’exprime quantitati-
vement en sens inverse de la pluviosité.
Somme toute, la promotion de la gomme arabique au Burkina Faso, dans les conditions
écologiques prdsentes, doit s’axer sur la mise en place de peuplements artificiels purs de Acacia
senegal sur des stations à pluviométrie moyenne annuelle inferieure à 500 mm. Des investi-
gations sont à entreprendre a ce niveau.
52 - Essais comparatifs de provenances
52.X- Objectif
Il s’agit d’identifier le meilleur materie vegétal pour répondre à des usages agricoles,
sylvicoles et pastoraux.

18
52.2 - Ma&ie1 vt!g&al test4
ORIGINES
N DESLOTS
;TATIONS D’ESSAIS
Mogtédo, Burkina
201/CNSF
Djibo/Gonsé
Zogoré, Burkina
244lCNSF
Djibo
Jodhpour, Rajasthan, Inde
1224,1227,
1443/84 Danida
Dori/Gonsé
Oha-bi-ji, Thata, Pakistan
1345/84 Danida
II
Lonio, Tharjnarkar, Pakistan
1347/84 Danida
9,
Thiarene, Dép. Dagana, Sénégal
1389184 Danida
8,
Diaguely, Dép. Linguère, ”
1187/83 Bandia
1,
Gueye Kadar, Dep. Podor, ”
+l189/83 Danida
II
Windou, Dép. Linguère, ”
1036/82 Danida
11
Falhatu Forest, Elobeid,Soudan
1332/82 Danida
II
Namarel, Dép. Podor, Senégal
1185/83 Danida
8,
Lac Dem, Kaya, Burkina
892/CNSF
II
Boron, Nouna,

87 l/CNSF
9,
Ce matériel végétal a Cte mis en place en 1985, soit simultanément en essais comparatifs
d’espèces de Acacia fourragers, soit tout simplement en essais comparatifs de provenances
locales et etrangeres.
52.3 - Caracttfristiques
des stations d’essais
Les essais ont été mis en place dans les zones Ccologiques sahéliennes (Dori et Djibo) et
soudanienne (Go&).
A Djibo et a Dori, la Vé;gétation naturelle était une formation steppique arbustive a épineux
(Acacia raddiana, Balanites aegyptiaca, Acacia senegal, Acacia seyal,...).
A GonsC, ce sont des formations de savane arboree sur tous les sites. Les travaux
préliminaires sur le terrain ont consisté en un dessouchage, suivi d’un sous-soulage croisé en
plein 4 m x 4 m. La mise en place des arbres s’est effectuée avec des plants produits en pots
plastiquesetplantésàl’intersectiondcsraisdesous-solageentrelemoisdejuilletetceluid’août
en 1985,1986 et 1987.

19
Long.
Lat.
Ah.
Pluviomé-
Localité
W
N
(ml
trie (mm)
Sols
+ Limono-
argileux Zi
Djibo
1’37’
14’05’
295
500
sableux profond
+ Sablo-argileux
indurée, gravil-
Dori
0’ 05’
14’ 10’
275
500
lonnaire en pro-
fondeur (glacis)
+ argileux
profond ;
+ ferrugineux
tropical sur dalle
latk-itique in-
Gansé
1’20’
12’25
280
800
durée;
+ sabla-argileux
en surface et
argileux en
profondeur
Les plantations sont entretenues chaque année par un désherbage (2 fois par saison
pluvieuse), Enoutre,tousles 6mois,desmensurations sont faites surleshauteursindividuelles,
ainsi que des analyses de variante sur les hauteurs moyennes et le pourcentage des vivants.
52.4 - Rhsultats obtenus
11 n’a pas encore Bté établi une différence significative au niveau de la hauteur entre les
provenances. Toutefois, on note que Acacia senegal est assez plastique, d’autant plus que, sur
toutes les deux zones kologiques, il prospère bien, car le taux de plants vivants, même 3 ans
après la plantation au cours desquels on note une pluviosité nettement déficitaire consécutive,
est supérieur a 80 %.
6 - PERSPECTIVES
61- Importance accordée à l’espèce et promotion de Acacia senegal en tant
qu’espèce h usages multiples
Le développement de cette espèce constitue un facteur de diversifïcation des revenus des
populations rurales, grâce au commerce de la gomme. On note cependant des contraintes socio:
économi’ques qui freinent le développement de l’espèce, liées au manque d’habitude dans
l’exploitation de l’espèce d’une manière générale et de la gomme en particulier.
-

Au Burkina Faso, c’est surtout au Nord-Ouest
du pays que les populations
nomades
Peulhs
accordent
une importance
marquée
a l’espece
pour son fourrage
et sa gomme. Les recoltes et
achats de gomme, dans les petits marchés,
sont emportes
essentiellement
vers le Mali.
Le développement
de Acacia senegul
devra passer
nécessairement
par la résolution de ces
contraintes
socio-economiques,
notamment
par la mise en œuvre de programmes
spécifiques
de sensibilisation
et d’éducation
des populations.
62 - Organisation de la collecte et du commerce de la gomme
Depuis 1986,etenraison
desproblemespost%parl%coulementdes
noix dekarit&laCaisse
de Stabilisattion
des Prix des Produits Agricoles a relancé
le programme
de développement
de
Acacia senegul, avec l’appui de certains
partenaires
dont AIDGUM. Les activit& de collecte
et de commercialisation
constitueront
en :
étude des circuits de collecte, tant au niveau national que dans les pays voisins,
l
teIs que le Mali et le Niger ;
prospection
de l’aire naturelle afin de determiner
les zones potentielles
pour la
l
production gommière ;
identification des peuplements
et organisation
de la collecte et de la gomme en
l
collaboration
avec les populations.
63 - Actions techniques prioritaires et coopération régionale
63.1- Amknagement des peuplements
L’aire naturelle de Acacia senegal se trouve cantonnée
dans les domaines
sahelien
et sub-
sahélien du Burkina. Suite aux effets des sécheresses
persistantes,
les peuplements
sont
menaces
de disparition et de fortes mortalitt5s
sont constatées.
11 s’agit donc de protéger ces
peuplements
en realisant
des conservatoires
in situ avec des possibilités
d’emichissement
des
peuplements
et l’association
de techniques
de DRWCES.
63.2 - Sylviculture
Acacia senegul merite d’être valorise
comme une des principales
essences
de plantation au
Burkina et dans d’autres
pays. Déjà, l’esp&ce
occupe
une place de choix dans les programmes
d’agroforesterie,
de haies vives.. . On devra donc lui accorder
une importance
marquée
dans la
production des plants en pépiniére et sensibiliser par conséquent
les populations pour la
réalisation de plantations
individuelles,
notamment agroforestkes.
63.3 - Recherche en amblioration gk!tique et coopkation
Il convient de souligner que Tamelioration
de cette espèce
pourrait être b&Hiquement
Btudiée au plan rbgional. Etant donne que l’espike a une aire naturelle Etendue, il sera
intiressant de piéger la variabiliti intraspkifique sur toute cette aire de maniére a iden tifier des

21
provenances performantes du point de vue vigueur de croissance, productivité et stabilité
des conditions climatiques et ecologiques variées.
11 serait donc bénéfique d’organiser des prospections conjointes au niveau régional, de
recolter des semences, d’en assurer la conservation dans des installations appropriees et
l’échangeen~elespays.Suiteàces~hanges,desessaiscomparatifsdeprovenancespourraient
être mis en place. Un des critères de selection des provenances pourrait être la production de
gomme.
Le développement de ces actions, au plan régional, pourra être favorisé par le programme
sahélien CILSS de semences forestieres en cours d’elaboration et le projet sous-regional FAO
dc mise en valeur des ressources genétiques des ligneux a usages multiples en cours de
réalisation.
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-

22
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23
Carte 1
TERRITOIRES PHYTOGEOGRAPHIQUES
DE LA HAUTE - VOLTA
n
0
lookm

6:~iaiaEEt-VoItaNoire
7:DisIriadekPead~
soum:ciulNK0(1984)
--

24
Carte 2
BURKINAFASO
AIRENATURELLEDEACACIASENEGAL
ZONESDECONCENTRATIONDESPEUPLEMENTS
soll?cc : Poda (1987)

SYGGA III Troisième symposiwn sur le gommier et la gomme arabique
LE GOMMIER ET LES ACTIONS EN COURS
POUR SA REHABILITATION
AU MALI
Par
Kouloutan COULIB &Y *
1 - LES PEUPLEMENTS NATURELS DE GOMMIER AU MALI
Le Mali présente la double caractkistique d’être l’un des pays d’Afrique de l’Ouest où
la superficie des peuplements de gommiers (Acacia senegul) est la plus importante et où
l’exploitation de la gomme est actuellement la plus faible, ah% qu’il a connu par le passe une
activit6 gommikre florissante.
Les peuplements naturels sont localisés entre le 148me et le 16i3meparall~le Nord, dans
la zone sahblienne qui couvre environ 200 000 kmt avec une pluviomhrie comprise entre 200
et6OOmmparan.
En fait, les peuplements purs et denses (plus de 100 arbres à l’hectare) sont r6parti.s
principalement dans la première région (Kayes) et la six%me rhgion (Tombouctou). Le Mali
est divisé en sept (7) figions administratives. Des peuplements diffus assurent la continuit
dans la dispersion lathle de cette espèce, en particulier au niveau de Nara et, plus a l’Est de
Gao.
1 - 1 - La région de Kayes
Acacia Senegul est r6part.i dans toute la zone Nord de cetterégion, principalement dans
les cercles de Kayes, Di&a, Nioro, Yéliman6 (larégion de JSayesest divisée eu 7 cercles), sur
des sols profonds et filtrants d’origine dunaire, mais typiquement saheliens, sous forme de
*Responsablet&niqueduProjetUNSO/MLI&5/XOl
“RéhabilitationdeAcaciasenegaldansla~gi~
de Kayes” - Mali

26
peuplements pratiquement purs en taches couvrant quelques dizaines à plusieurs centaines
d’hectares. Les principales gommeraies sont situées :
dans le Cercle de Kayes, Arrondissement d’Aourou
l
dans le Cercle de Nioro, Arrondissements de Nioro, Gogui, Touroungoum-
l
bé, Koréra-Koré
dans le Cercle de Yélimané, Arrondissement de Kirané
l
dans le Cercle de Diema, Arrondissement de Berna.
l
1 - 2 - La région de Tombouctou
Le gommier couvre, dans cette région, des étendues plus grandes de l’ordre de plusieurs
milliers d’hectares, mais est relativement diffus et les densités à l’hectare, plus faibles que dans
larégion deKayes,dépassentrarement 1OOpiedsàlbectare. Gndistingueprincipalementtrois
peuplements situés dans le Gomma occidental : Tiyara, Gourbana, Assalva.
1 - 3 - Evolution récente des gommeraies au Mali
Acacia senegul est un arbre dont la durée de vie est relativement courte (20 Li 25 ans),
qui supporte mal la concurrence des autres espkces ligneusewe qui explique la répartition des
peuplements pratiquement purs de cette espèce. Cela signifie aussi que le renouvellement d’une
gommeraie s’effectue constamment dans le temps et dans l’espace (influence des troupeaux sur
la dissémination des graines).
Compte tenu des pluviométriesdéficitaires successives qui frappent particulièrement le
Sahel depuis plusieurs annees, les gommeraies font parue des formations végétales ayant le
plus souffert des conditions édaphiques défavorables, non pas tant à cause d’un manque de
résistance à la sécheresse, mais surtout par l’absence de regénération naturelle, car ce déficit
en pluies a fortement accent& les pressions négatives de l’homme et de l’animal (feu de
brousse, surpâturage, piétinement, ébranchage,...).
C’est pourquoi, l’état des gommeraies maliennes peut être considéré, à ce jour, comme
alarmant. L’étendue des peuplements et leur densité ont fortement baissé et, surtout, le nombre
des jeunes sujets destinés au remplacement est insignifiant. A cela s’ajoute les dégâts dus aux
feux de brousse, aux défrichements et aux ébranchages abusifs effectués par les pasteurs en fin
de saison sèche, quand les feuilles de Acacia réapparaisssent àl’approche delaprochaine saison
des pluies.
La regression des gommeraies a été plus sensible a l’Est du pays que dans la région de
Kayes, en particulier les peuplements de la région de Gao ont tous pratiquement disparu.
Aucune donnée précise ne permet de connaître l’étendue actuelle et l’état des peuplements
naturels au Mali, bien que la gomme arabique soit en valeur le deuxième produit forestier
exporte par le pays.

27
1 - 4 - Les facteurs limitant le développement ou la protection des gommiers
ainsi que la production de gomme
Ces facteurs sont nombreux et difficiles à classer par ordre d’importance. On peut citer
rkanmoins :
les facteurs climatiques et écologiques déjà évoqués dans le chapitre sur
l
l’évolution recente des gommeraies au Mali ;
les facteurs sociologiques et culturels : d’une façon g&k%ale, les populations
l
villageoises méconnaissent l’intérêt de l’arbre dans la protection de leur
environnement. Acacia senegul est a priori considéré comme une gêne à I’agricul-
ture dans la mesure où il sert à la nidification et au refuge des oiseaux mange-mil.
LerGle que peut jouer cette espke dans le maintien de la fertilid des sols et du potentiel
biologique du sol en général est totalement méconnu. Ainsi, les sédentaires agriculteurs, les
plus nombreux parmi la population active, n’ont aucune motivation pour faire un effort de
protection et, a fortiori, de plantation vis-à-vis du gommier.
Quant a l’intérêt monétaire de la gomme, un clivage ethnique, a priori assez strict,
réserve cet attrait aux pasteurs transhumants (Cercle de Nioro, Région de Kayes) ou à des
“spécklistes” un peu marginaux (zone du Gomma). Le résultat de ce comportement tradition-
nel est la participation inconsciente mais réelle de l’homme et de son troupeau à des
“agressions” envers le couvert végétal dont celui-ci a le plus grand mal a se remettre.
Le facteur économique : jusqu’en 1984, le prix de la gomme arabique
l
(gomme dure) proposé aux exportateurs maliens est resté à un niveau nettement
inferieur au cours mondial fixé par Ie Soudan. Cette situation s’explique en partie par
l’absence de concurrence au niveau de l’exportation, un monopole de fait était détenu
par un seul acheteur étranger, le principal importateur européen de gomme, qui
expliquait la sons-cotation du produit malien par le coût important du transport
jusqu’au port d’embarquement et par une mauvaise qualité du produit, argument
injustifié compte tenu de la connaissance de ce produit traditionnellement acquise
par les opérateurs maliens (la distinction gomme dure/gomme friable est bien
connue des récolteurs et un tri est généralement effectué avant l’exportation.
Cette situation entraînait evidcmment un prix d’achat au paysan trop faible pour
rémunerer convenablement le temps passe et la durée de ce travail. Une évolution favorable de
ce prix au producteur s’est dessinée en 1984 et devrait se poursuivre au vu du cours mondial
actuel fixé en $ US.
A ces facteurs de pertes d’intérêt liés au prix, s’ajoute un certain manque d’organisation
des circuits de commercialisation internes au Mali. Les exportateurs possèdent souvent leur
propre~seaudecommerçantsacheteursqu’ilspré~nancentendébutdecampagne,ouachètent
directement auprès des collecteurs, semi-grossistes ou grossistes. Larépartition geographique
de ces circuits longs ou courts est insuffisante pour couvrir efficacement I’ensemble des zones
de production.

2%
Le facteur politique : le désintéressement vis-à-vis du gommie: et de la
l
gomme arabique n’est pas uniquement le fait des populations, mais aussi des
pouvoirs publics qui, principalement au travers des services conc.emCs (Eaux et
Forêts, Agriculture, Coopération) n’ont pas manifesté la volonté nécessaire pour
coordonner et appuyer une action nationale en faveur de cette espèce importante du
patrimoine sahélien.
Ce qui se traduit par l’absence de connaissances et de données satistiques sur cette
production, la quasi-inexistence du contrôle au conditionnement, à la production et à l’expor-
tation et au manque de concertation entre producteurs/op&ateurs économiques et services
nationaux.
2 - PROPOSITIONS D’ACTIONS POUR LA REHABILITATION
DU GOMMIER
Compte tenu des principales causes de desaffectation vis-a-vis de cette espèce précé-
demment décrites, il est évident que toute action, pour réussir, se doit d’obtenir l’adhésion de
la parue active de la population pour, qu’au travers d’une responsabilisation et d’un choix,
apparaisse un souci de protection des ressources naturelles non utilisées pour en assurer le
renouvellement et une approche d’utilisation rationnelle des ressources consommables.
Pour mieux faire comprendre et admettre que la survie du Sahel dépend de la vie de la
vég&ation, il faut :
1 - des motivations qui peuvent provenir d’un intérêt à long et moyen terme :
préservation du terroir pour les générations à venir ou, à court terme : amélioration des
conditions de l’environnement (brise-vents, ombrage) et avantages 6conomiques (vente de
gomme, source de revenu et approvisionnement en bois). A cela, peuvent s’ajouter des
motivations extérieures : apport d’une aide extérieure au village en contrepartie d’une action de
reforestation ;
2 - un encadrement qui établisse le dialogue en argumentant pour lever les blocages,
participe au choix du type d’action envisagé et y apporte sa technicit4 et son aide dans le suivi
de l’op&ation.
C’est dans cette optique que le projet “Réhabilitation de Acacia sertegal au Mali”,
financé par I’UNSO, a vu le jour. Ce projet se propose de :
former et structurer le service des Eaux et Forêts pour en faire l’&%nent
l
dynamique d’une vulgarisation en zone rurale sahelienne ;
permettre d’acquérir tous les éldments d’une meilleure connaissance du
l
milieu physique et humain ;
établir avec la recherche des liaisons constantes permettant d’appliquer des
l
techniques nouvelles bien maîtris6es à la fois pour la sylviculture du gommier
comme pour les am&tagements agro-sylvo-pastoraux en g6n&+al.

29
Ceci étant, et avant d’engager des actions de reboisement à grande échelle, les conditions
sociologiques et techniques favorables n’existant pas encore, le projet se propose, dans une
phase-pilote, de définir, avec les populations concernées, une ou des méthodes de protection
et d’aménagement du domaine forestier villageois, en particulier des gommeraies, qui soient
adaptées au contexte et au milieu.
3 - PRESENTATION
DU PRO JET “REHABILITATION
DE ACACIA SENEGAL AU
MALI”
3 - 1 - Objectifs
à long terme : lutter contre la désertification et la dégradation des sols en utilisant toutes
l
méthodes de préservation et d’amélioration du couvert végétal ;
a moyen terme : en utilisant comme base
l
Acacia senegal, choisir avec les populations
concernées les actions appropriées permettant la réhabilitation de cette espkce sahélienne mal
connue et mal exploitée ;
à court terme : mettre en place tous les moyens d’études, d’expérimentation, de
l
formation et de renforcement des structures des services techniques pour réaliser les objectifs
précités.
3 - 2 - Approche du projet
Le projet sera axé sur la mise au point et la diffusion aupres des populations intéressées
d’un certain nombre d’aménagements qui répondent aux aspirations de ces dernières, ainsi qu’à
lantkessité de préserver et fehabiliter les peuplements de gommiers associés ou non à d’autres
espèces. Ces aménagements intéresseraient en priorite les peuplements naturels afin de mieux
connaître certains paramètres et seront complétés en amont en aval par des actions ayant trait
à la recherche, la formation des cadres et à la commercialisation de la gomme.
Ces aménagements doivent être conçus de telle manière qu’ils prennent en compte les
potentialités du milieu et qu’ils contribuent perpétuellement à la satisfaction des besoins des
populations ainsi qu’au maintien du patrimoine des ressources naturelles à un niveau accepta-
ble.
Dans ce sens, l’integration aux systèmes de production existants d’amt5nagement.s agro-
forestiers et/ou sylvo-pastoraux appropriés serait de nature à apporter une solution assez
globale à la plupart des problèmes qui se posent. En effet, l’adoption d’espèces ligneuses
appropriées comme Acacia senegal sur les terrains de culture ou sur les zones de parcours
traditionnels permettra une optimisation des rendements des terres en produits utiles tout en
maintenant et en améliorant leur productivité.
3 - 3 - Résultats attendus
La relance de la commercialisation de la gomme arabique, plus qu’une finalité de ce
projet, doit être d’abord un moyen pour redonner à cette espèce une place majeure dans l’interêt

30
que les populations sahéliennes doivent accorder à l’arbre et au couvert végétal en général. La
réussite du projet dépend principalement de la participation effective des populations.
La réalisation du projet devrait permettre :
la mise en place des conditions requises pour le lancement d’un programme
l
de lutte contre la desertification moyennant le développement des activités agrosyl-
vicoles et sylvo-pastorales axées sur la réhabilitation et le développement du
gommier ;
le développement d’aménagements agro-sylvicoles et sylvo-pastoraux sur
l
environ 3 000 hectares ;
la collecte et la commercialisation par les populations encadrees par le
l
projet d’environ 500 à 700 tonnes de gomme au cours des trois demi&es années du
projet ;
l’amélioration de l’environnement sahélien et des effets induits tels que la
l
limitation de l’exode rural ;
la formulation d’un programme de développement du gommier à long terme
l
dans la région sahélienne sur la base des résultats réalisés par le projet ;
la formation de cadres maliens à la maîtrise des problemes de foresterie du
l
gommier, de production, de commercialisation de ht gomme et la participation des
pouvoirs publics doit aboutir B l%ch&mce de ce projet de 5 ans a une production
d’environ 1000 tonnes de gomme arabique par an pour le Mali.
4 - EVOLUTION
DE L’EXPORTATION
DE GOMME ARABIQUE AU MALI JUS-
QU’EN 1981
4 - 1 - Evolution de la production de gomme au Mali
Retenons que la production de gomme au Mali Ctait, vers 1960, une activité tradition-
nelle dont l’impact, dans la balance commerciale extirieure, kit loin d’être négligeable. Après
la pkiode des années 1960 où le commerce avait beaucoup diminué, la réorientation de la
politique en 1970,encourageant l’exportationde lagommeparle secteurprivé, apermisaupays
de maintenir une exportation tres honorable pendant la période critique de 1973 à 1977, avec
en moyenne 800 tonnes par an pour dépasser 2000 tonnes à partir de 1979 et s’y maintenir
depuis.
Actuellement, la production totale degommeauMaliest
d’environ 3 000 à4 000 tonnes
par an (de grosses variations sont possibles ces demieres ann6es).

SYGGA III Troisième symposium sur le gommier et la gomme arabique
QUELQUES TRAVAUX EFFECTUES
SUR ACACIA SENEGAL AU NIGER
Hamani SALEY*
1 - GENERALITES
La gomme arabique est le produi t d’une exsudation naturelle ou artificielle (saignée) sur des
espkces de Acacia appelks gommiers. On les rencontre essentiellement en Afrique sahelienne
où leur aire s’Ctend des côtes mauritaniennes et s6négalaises jusqu’à la Somalie et la Mer rouge.
L’Afrique d&ient le monopole du marché international de la gomme, malgr6 l’enclavement de
la majorité des pays producteurs.
Onpeutidentifiertroisespèces
: Acaciasenegal,Acacia 1aetaetAcaciamellifera. Les deux
premières espkces sont les plus répandues, mais sont aussi et surtout les plus productrices de
gomme.
De 1960 B 1970, les principaux pays producteurs de gomme sont : Soudan (77 %) ; Nig&ia
(9 %) ; Sér&gal(7 %) ; Mauritanie (4 %), Tchad (1%); Tanzanie (1%) ; Mali (0,004 %Y) ; Niger
(0,004 %). (Source : les gommeraies, IFSRC, 1980/81).
Au Niger, c’est l’espèce senegalqui existe en vQitables peuplements, ayant fait l’objet d’un
ambnagement et d’une exploitation intensifs.
*I.T.F & IWRAN - Département des Recherches Forestières - Niamey (Niger)

34
2 - LES GOMMERAJES DUNIGER
21. Les peuplements naturels
L’airededistrïbutionnaturelledeAcaciasenegalauNigersesitueàlalimiteNorddelazone
de culture, donc une zone d’activite pastorale,
entre le llème et le Berne parallele. Les
peuplements
les plus denses
se rencontrent
dans le Manga (Daffa).
Suite à la série de sécheresse
des annees
1970, les peuplements
ont subi une importante
régression.
A ces calamités, viennent se greffer d’autres
facteurs (feux de brousse,
pression
humaine) qui ont du reste contribué à la rkhtction des gommeraies.
22 - Exploitation
L’exploitation des gommeraies
a demarre
réellement
vers les années
1960-1962.
Aupara-
vant, il y a eu une forme d’exploitation
artisanale
qui s’inscrivait dans le cadre des activités
villageoises.
Avec l’impulsion du service forestier et la COPRO-NIGER
(Soci& Nigérienne
de Commercialisation
et de Production), on est passé de la production artisanale a une
production rationnelle.
Apres la vague de sécheresse
de 1970, la disparition de plusieurs peuplements
a motivé
l’installation des premiers projets qui ont pour tâche la protection des gommeraies
naturelles,
leur enrichissement
et des reboisements
artificiels.
23 - Commercialisation
et holution de la production
La COPRO-NIGER
(Soci6d Nigérienne
de Commercialisation
et de Production)
dkient,
depuis 1969, le monopole de la commercialisation
de la gomme arabique.
Elle organise des
achats à l’intkieur du pays (par ses agents
ou ceux de 1’UNCC) et assure
le conditionnement
pour I’exportation.
La gomme arabique constitue le principal produit de cueillette commercialise par la
COPRO-NIGER.
Ce produit provient surtout du Departement
de DIFFA. La production de la
gomme est très variable d’une année
a l’autre et reste marginale
sur le plan national, malgré le
revenu substantiel qu’elle procure aux populations.
Production de gomme (en tonnes) de 1973 $I 1979
ANNEES
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
-
-
Productions 644
158
638
466
169
213
112
(Recherche agronomique et le Secteur Faune, Forêts, Pêche et Piiciculture)

35
24 - Efforts de protection des gommeraies et reboisements
Cette phase devait permettre d’assurer
la protection et l’enrichissement
des gommeraies
importantes.
De nombreux projets ont vu le jour et, parmi eux, on peut citer :
o le Projet de protection et d’exploitation
des gommeraies
denses
naturelles où
3 680 hectares
ont Cte classes
a DIFFA ;
o le Projet COPRO-NIGER/FNI
qui a pour but la réalisation
de 450 hectares
dans
trois Arrondissements
: DAKORE, MADAOUA, GOURE ;
l
le Projet IDA/FAC/CCCE qui s’est fur6 la nklisation de 750 hectares
à partir de
1982.
D’unemanièreg6nérale,ungrandeffortaét~consentidanslaconstitutiondesgommeraies,
la production de plants passant
de 25 % en 1981 a 10,9 % des espi?ces
locales en 1987.
3 - ACTIONS DE RECHERCHE SUR ACACIA SENEGAL
31- Efforts d’amélioration génétique de l’esphe
11 s’agit d’abord
de verifïer l’adaptation
de Acacia senegal en reboisement
; ensuite définir
les meilleures provenances
afin d’approvisionner
les services forestiers en matkiel végétal
pXfOlllXUlt..
En 1973-1974,
les premieres
eliminations sur les espikes dites de brousse
ont demarre
dans
les stations de SAKOIRA et 1’Aviation.
Les résultats
ont montre la performance
de quelques
Acacia parmi lesquels
Acacia senegal.
En 1985, une attention particuliére a été port& sur les espkces
locales qui n’ont bénefîcié
que des essais de 1974. Ce programme de rehabilitation a montre l’exploration des aires
naturelles sur l’ensemble du territoire national. Ainsi, en 1986, au cours d’une mission de
prospection
qui a sillonné toute la partie septentrionale
du pays, 6 provenances
de Acacia
senegal
ont et0 identifiées,
des récoltes de provenances
y sont effectuees
annuellement
(voir
carte en annexe).
Tableau des différentes provenances de Acacia senegal
Nombre de
N des
Departements
Provenances
semenciers
semenciers
Arrondissements
Karofane
24
AlhA24
Tahoua - Bouza
AZ@5
25
Fl àF25
Tahoua - Tchintabaraden
Garin Noude
25
El àE25
Maradi - Dakoro
Goudoumaria
-
Dl a D25
Diffa - Maïné Soroa
Chetimari
25
Bl àB25
Diffa - Diffa
Kaytawa
26
Cl hC26
Diffa - Maine Soroa.

36
En 1987, le premier essai d’élimination de provenances de Acacia senegal est installe sur
la station de Ndouga. L’essai vise l’identification des provenances adaptables aux conditions
écologiques locales. Au cours de l’essai, 11 provenances, dont 6 du Niger, 4 du Mali et 1 du
Soudan, ont été testées (voir liste en annexe).
Apres un an, l’analyse de variante sur la hauteur et le taux de mortalité a montre que les
provenances les plus intéressantes sont les suivantes :
l S8
:
Mali (provenance Dialaka)
es9
:
Soudan (provenance Korthen Kardafan)
Sll
:
Mali (provenance Aïte).
l
L’accent étant mis sur les espéces locales en 1985, la recherche forestier-e a réorganisé son
unité de semences forestières. Du stockage dans les armoires, on est passé à une chambre
climatist$een 1985etàunechambrefroideen
1988.Tousleslotsdesemences sontréceptionnés
au niveau de l’unité qui assurera l’enregistrement, le stockage et la diffusion. De 1986 Li 1988,
environ 150 kg de semences ont éd gér&s.
Des tests de germination sont menés annuellement en vue de determiner les meilleurs
pr&raitements : il s’agit, entre autres, du trempage a chaud, B froid, au H$O,... etc. Le trempage
a chaud pendant 24 heures est le traitement le plus efficace, quelle que soit la povenance (voir
annexe).
32 - Techniques d’aménagement
Pour des besoins d’aménagement, des thèmes de recherche, tels que regénération (artifï-
cielle et naturelle) et l’établissement d’un tarif de cubage, ont été réalisés.
32.1- Technique de regkntfration
Ainsi, en 1974, un essai de semis direct en parcelle mise en défens est installé sur la station
de Ndounga. 13 esp&es locales ont été essayées. Apres une période de protection de 10 ans,
une évaluation de l’essai a donné, dans l’ordre suivant, les espéces qui répondent le mieux au
semis direct : Acacia senegal, Bauhinia rufescens, Piliostigma reticulata.
Plus tard, en 1985, un essai similaire conduit a Ndounga sur 6 especes locales, a donne
27 % de reussite pour Acacia senegal @me place). En 1986, un autre essai a Fayra a été mené
sans grand succès (problèmes lies aux ravageurs).
32.2 - Dktermination d’un tarif de cubage pour Acacia senegal
Un effort a Bté consenti egalement dans la determination d’un tarif de cubage sur Acacia
senegal :
Hauteur = 0,3 x surface terriére (avec ro = 0,38)
l
Diamètre du houppier = 064 x surface terriere + 4,06 (avec ro = 0,78)
l

37
33 - Etude du système racinaire de Acacia senegal
Cette opération s’inscrit dans le cadre de la connaissance de la rhizosphere des espkces
locales, ce qui permettra de savoir sur quel type de sol et à quel tku-tement doit-on planter.
Ainsi, en 1974, un essai a été conduit à 1’Aviation sur 5 Acacia locaux.
Les résultats obtenus montrent que Acacia senegal présente un système racinaire traçant
(jusqu’à 6 m du pivot (voir annexe). Du fait que l’enracinement est traçant, il supporte donc mal
les fortes densités en reboisement et exerce une forte concurrence pour le tapis herbacé.
En 1987-1988, une étude du système racinaire et ses exigences pédologiques a été menée
à Ndounga sur Acacia senegul. Les résultats suivants ont été obtenus :
9 parmi toutes les carackkistiques du sol, seul le pourcentage de sable fin d’un
horizon et la profondeur des horizons sont carrelés à la densité des racines ;
9 le pourcentage de sable fin de l’horizon est très peu carrelé, alors que la
profondeur est fortement correlk
34 - Perspectives de recherche
Suivi des essais en cours (t%mination de provenances) ;
l
Poursuite de l’inventaire + étude phénologique de l’espkce ;
l
Intensification de l’étude du système racinaire (en 1989) ;
l
Conduire des essais d’inoculation sur l’espkce ;
l
Essai de micropropagation en laboratoire associé avec l’Université ;
l
Etude de la production de gomme ;
l
Etude physiologique de la plante pour la résistance à la sécheresse (mesure du
l
potentiel hydrique).
4 - CONCLUSION
Le gommier présentant un intérêt forestier et économique, la demande mondiale en gomme
arabique se maintenant et s’affirmant de plus en plus, la situation des gommeraies ne
s’améliorant que peu ou pas, toute solution de réhabilitation de Acacia senegul doit passer par
la mise sur pied d’un vaste programme de sauvegarde et d’amelioration g&%ique où la
recherche forestiere serait la pierre angulaire.

38
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Bilan de cinq années
de recherche
forestiére
Maradi, du 12 au 19 septembre
1988
Bois et For& des tropiques n 161
CTFT - mai-juin 1975
Carte du Niger - Révision partielle - Edition 6
IGN - 1977
Les gommiers
IFSRC, 1980-1981
Production et commercialisation
de la gomme au Niger
Eaux & Forêts
Reboisements
sp&iaux pour la production de la gomme arabique
Séminaire CILSVDSI, Ouaga-Bamako,
19 janvier au 5 février 1978
Communication
de M. Mauhrang
Tal, ITF,Chef service
des forêtset de la Conservation
des sols de la Republique
du Tchad
Recherche
agronomique
du Niger et le Secteur
Faune,Pêche
et Environnement
- Mai 1987
Rapports
annuels
Eaux &For&s, 1981 et 1987
Rapport annuel du projet forestier IDA/FAC/CCCE.

ANNEXES

41
LISTE DES PROVENANCES DE ACACIA SENEGAL
TESTEES A NDOUGA EN 1987
1 -Kadiel
2 - Karofane
3 - Tendjé
4-Azayé
5 - Goudoumaria
6 - ChCtimari
7 - Ciarin Noude
8-Dklhka
9 - Korthen Kardafan
10 - Kaytawa
11 -Ai%

Rdpubllque du Niger
Isoby&ea moyennes annuellea en mm pdriode
,/
1968-1985 moyenne sur molns de lb ans
/
R6cdte de provenances
/’
1’
/‘-
--k--’
!
.* .***,d---
t
.**+*
I
;
86-87 Accacia senegal
i
lL
Karofane
Chetimari
i
Keytawa
Goudoumaria
Azeye
GarinoudC
NIGERIA

43
-----

44
ACACIA SEYAL 10 ans
ACACIA SENEGAL 10 ans
SYSTEME RACINAIRE PROFOND

SYGGA III Troisième symposium sur le gommier et la gomme arabique
LE GOMMIER
ET UA GOMME ARABIQUE AU SENEGAL
BILAN DES ACTIONS DE RECHERCHE ET DE DEVELOPPEMENT
PERSPECTIVES D’AVENIR
Par
Mamadou DIONE*
sous la direction de
Pape Ndiengou SALL*
INTRODUCTION
Le Sennégal occupe la position la plus occidentale de la ceinture de la gomme arabique de
l’Afrique. Cette ceinture traverse le continent d’Est en Ouest et constitue la frange septentrio-
nale du domaine biogéographique soudano-sahélien (Fig. 1 en annexe).
La zone gommière du Sénégal est un polygône irrt@lier localisé entre les latitudes Nord
13O et 16” 50’ et les longitudes 12”30’ et 16’30’. Elle se situe dans la zone sylvopastorale et est
délimitée par les isohyètes 350 mm au Nord et 1100 mm au Sud.
La zone gommière du Sénégal est composée de 5 secteurs :
secteur 1 : espace sylvopastoral Est du bassin arachidier
l
. secteur 2 : fer10 sableux Sud et Nord
secteur 3 : fer10 de transition
l
secteur 4 : fer10 cuirasse Nord Falemé
l
secteur 5 : bordure Sud de la vallée alluviale du fleuve
l
*Chercheurs à 1TSRA - Direction des Recherches sur les Productions Forestières - Dakar

46
Le secteur 5, correspond aux formations pédologiques et forestieres influencées par les
crues et le microclimat des rives du Sénégal. Ce secteur était jadis caractkisé par une forêt
dense a Acacia divers (Acacia senegal), surtout dans les parties basses avec, dans les parties
hautes, la prédominance de Balanites aegyptiaca.
Immédiatement après, suit le secteur 4 qui abrite le centre et le Sud du Département de
Podor, une des meilles zones d’exploitation. Elle est productrice de lagomme dite “bas fleuve”.
Ce secteur est coiffé, dans sa partie sud-ouest, par deux écharpes qui constituent le secteur 3
pourvoyeur de la gomme dite “ferlo”.
A l’Est, le secteur 4 prend le relais, caractérisé par la présence de petites collines rocheuses,
surtout dans le Sénegal oriental. Dans ce secteur, les gommeraies poussent à la faveur des sols
sableux profonds résultant de l’érosion éolienne ou, alors, dans des petites dunes d’origine
éolienne ou, encore, dans des petites dépressions argileuses où actions éolienne et hydrique se
sont combinées. Ce secteur est pourvoyeur de la gomme dite du “haut-fleuve” dont la
caractéristique est d’être souvent mêlée à la gomme de Acacia seyal ou gomme “salibicida”,
gomme encore appel& “gomme Talh” au Soudan.
Le rôle du gommier apparaît dans l’histoire coloniale du Sénégal depuis le 19ème siècle,
quand la gomme arabique etait à l‘origine déchanges tres intenses le long des ports maritimes
et fluviaux comme Saint-Louis, Dagana, Podor, Matant, Bakel. Même au lendemain de
l’Indépendance, le Sénégal était reste un grand producteur de gomme arabique derrière le
Soudan et la production fut croissante jusquevers les premières ann8e.s de sécheresse, comme
en attestent les exportations (Annexe 1).
Les fonctions économiques et écologiques du gommier en ont fait une essenceprivilegiée,
surtout dans le contexte de la lutte contre la desertification. Les détails concernant ses rôles
avaient fait l’objet d’une communication au Symposium FIS/CRDI/ORSTOM
sur les arbres
fixateurs d’azote (DIONE, 1986). Dans ce rapport, les rôles spécifiques au niveau de certains
secteurs de la zone gommière sont exposés :
Fer10 de transition : l’exploitation des gommer-aies naturelles procurent les revenus
l
annuels souvent appréciables. Ainsi, a Thiel et Vélingara, jusqu’à 150 000 fi-s de
revenus annuels ont pu être réalises, soit pr&s de l’équivalent d’un hectare de champ
d’arachide. La saignée systématique d’une gommer-aie a pu générer près d’un million
de revenu pour la population d’un village encadre par le projet “Bois villageois
(PROBOVIL) de Bakel, dans la partie sud-est de la zone gommière sénégalaise.
. Au Sud-Est (Djoloff), l’int@ration du gommier, dans les exploitations traditionnel-
les avec l’encadrement du Projet Sénégalo-Allemand de boisement et d’aménage-
ment sylvopastoral, devrait procurer, a partir de la cinquième année, des revenus
supplémentaires. Pendant les cinq années de mise en culture arachidière, les
rendements sont améliorés par un labour au lover-trop et, récemment par un nouveau
modèle de cultivateur en expérimentation. Apres la mise en exploitation gommière
de la cinquième à la quinzième année, les parcelles devront être remises en culture
arachidiére. Ainsi, la regénémtion du sol aura été favoris& par la fixation d’azote et
de phosphore min&al.

47
Encore plus au Sud, dans la region de Louga, cette fonction agrosylvicole du
l
gommier a un impact appréciable. La, l’agrosylviculture avec le gommier a pu être
la solution de compromis entre les besoins de maintien de la couverture vegetale de
la forêt et la nécessite de résoudre le problbme du manque de terre pour la culture de
l’arachide : c’est le cas des contrats de cultures dans des parties défrichées de la forêt
class6.e et qui sont remplacées par une plantation monosp&fique
massive de
gommiers.
Dans le Delta nord-ouest et la vallee, zones plus eprouvées et menac&s que tous les
l
autres secteurs par les sécheresses episodiques, le gommier, du fait de ses faibles
exigences écologiques, est l’essence pour les reboisements de protection et pour les
reboisements sylvopastoraux.
A l’heure actuelle, dans la zone du Fer10 et du Djoloff, la saignte de la première génération
de plantations gommières peut procurer des revenus àl’Etat et aux Communautés villageoises
qui les possèdent. D6ja, la fauche du tapis herbacé de ces gommeraies, en année de secheresse,
a un impact significatif dans l’élevage domestique. Ce fut le cas des plantations de Mbiddi en
1983-1984.
1 - BILAN DES ACTIONS
11 - Les recherches
11.1 -Historique - Problthutique
Les premières recherches pour I’amClioration de la production gommière au Sertegal re-
montent à 1954. Elles visaient la regénération des gommeraies par plantation. Quatre années
plus tard, des plantations irriguées a partir des forages furent testees dans la zone sylvopasto-
raie : Tatki, Mbiddi, Labgar. Le coût de l’irrigation rendit prohibitives de telles plantations.
En 1973, des plantations pluviales de gommiers ont éte r6alis6es pour la première fois au
Séntgal. Au point de vue sylvicole, une réussite certaine était enregistr& : taux dc reprise de
près de 95 %. A 8 ans, on avait un taux de survie sup&ieur à 80 %.
L’analyse de ces plantations a revéle un coût d’Établissement tres éleve d’environ 200 000
francs CFA en deux ans. De plus, le désherbage annuel, indispensable pour réduire la
concurence hydrique et accroître les réserves en eau du sol, alourdit sérieusement ce coût.
L’analyse 6conomique des rendements situes autour de 240 kg par hectare en bonne aru&
gommière montre que les b&efices attendus d’une telle exploitationsont assez faibles. Enfin,
l’existence de mauvaises ann&es gommieres où, maigre les saignées massives, aucune exsuda-
tion n’est enregistrk ainsi que la forte mortalité des gommiers poussant sur les sites
défavorables, demeure un obstacle pour stabiliser dans le temps et dans l’espace la production
gommière.
Donc, l’intensification de la production gommiere par monoculture en plantation est
demeurée quasi-impossible. Dans le cadre de la regénération par plantation, seule l’agrosylvi-

48
culture, où des revenus immédiats peuvent être générés par les récoltes annuelles, est
envisageable. Cependant, les possibilités en gomme de telles exploitations sont encore
incertaines au Sénégal, car les pluviométries meilleures, existant dans la partie Sud de la zone
gommière, partie plus favorable à l’agriculture, risquent d’être un frein à l’exsudation en
allongeant la phenophase feuillée, alors qu’elles garantissent les récoltes annuelles de mil et
d’arachide en cultures intercalaires entre les gommiers.
Dans ces conditions, la fonction améliorante des gommiers sur la fertilité du sol prend le pas
au Sud de la zone tandis que, dans le Nord l’aménagement des peuplements naturels, dans le
cadre d’un aménagement global, est a l’ordre du jour semble-t-il.
11 apparaît de plus en plus nécessaire d’envisager l’aménagement des gommeraies naturelles
existantes pour y favoriser la regénération et rationaliser les saignées. L’établissement de
plantations associees aux cultures dans les sites dépressionnaires est une bonne alternative.
Aussi, contrairement aux reboisements monospécifiques massifs de 50 à 200 hectares et qui
étaient en vogue dans les années 1973 à 1979.
Finalement, deux voies de recherche se prksentent pour l’amélioration de la production :
a) - l’aménagement des gommeraies naturelles
b) - les reboisements : de manière à maintenir chaque annk un effort de plantation
soutenue pour avoir d’abondantes reprises lors des bonnes épisodes pluviométriques, cas des
ann6es 1974 a 1976 ou 1978 à 1980 ou, récemment, de 1985 a 1988. Ce qui garantirait une
certaine survie dans les gommeraies artificielles apres la traversée d’une episode de sécheresse.
Dans le premier cas, une analyse de taille des contraintes socio-konomiques, notamment
les aspects fonciers, paraît incontournable.
En conclusion, on peut noter que l’occurence des sécheresses reste un élement fondamental
à prendre en compte dans l’élaboration de stratégie de réhabilitation de la vocation gommibre
de la zone sylvopastorale au moyen des plantations. Ensuite, les aspects économiques de
l’aménagement des gommeraies naturelles et artificielles constituent le second élemcnt de la
réhabilitation : la preuve en est l’existence de conflits sanglants, parfois meurtriers, lorsqu’il
s’agit d’exploiter les gommeraies du domaine forestier.
Le retard enregistre sur la mise en saignée des gommeraies communautaires est lié, aussi,
au manque de definition du statut de propriété des gommeraies. Ce qui engendre un désinté-
ressement vis-à-vis de la protection des plantations.
11.2 - Bilan des recherches
11.21- Sylviculture - Ecologie - Production
En plus des plantations expérimentales degommiers, 12 essais ont été mis en place dans le

49
cadre du Projet de Mbiddi*. Les résultats sont vent&% dans les quatre actions suivantes :
a) - technique de regédration
b) - travaux culturaux
c) - écartements et travaux sylvicoles
d) - recherches d’appui a la sylviculture.
Les détails complCmentaires concernant l’analyse de ces essais font l’objet d’autres
communications de spécialistes.
a) - Techniques de regénération
A côté des plantations expérimentales, les trois essais suivants ont permis l’étude de ce
problème :
. essai de regénération du gommier par mise en défens
essai de semis direct de Acacia senegal
l
essai de recepage du gommier.
l
a1 - Regénkation par plantation
Si l’on s’adresse à des espèces comme Acacia tortilisraddiana qui sont assez bien adaptées
aux conditions climatiques sahéliennes actuelles, laregénération par plantation est technique-
ment plus efficace. Cependant, son coût élevé larend plus prohibitive, surtout dans les sommets
et versants de dune où la survie, en cas de sécheresse, est faible à nulle pour la plupart des
essences sahdliennes.
Les tentatives de regénération par plantation de 26 espèces a Mbiddi peuvent être
considcrrées, a posteriori, comme un essai d’élimination d’espkces. L’aptitude des différentes
espèces à subir ce mode de regéneration est variable (Annexe 2).
En effet, Acacia tortilis var. raddiuna est la plus performante et s’adapte B tous les sites.
Ainsi, elle est parmi les rares espkces recommandables pour le reboisement au Nord du
Seriegal. D’autres espkces saheliennes plantées ont une preférence nettement marquée pour les
sites dépressionnaires, seuls endroits où elles donnent de bons résultats. Il s’agit de Acacia
senegal, Acacia seyal, Sclerocarya birrea, Acacia nilotica adansonii, Bauhinia rufescens
(SYLLA,1986).
D’autres espèces exotiques et locales, du fait des mauvais rt5sultat.s enregistres, sont a
proscrire ou, en tout cas, peu recommandables pour le reboisement au Nord de la zone
sahelienne. En particulier, l’ensemble des acacias australiens, sauf Acacia Zinarioüies qui
pourrait être introduit en dépression, est à proscrire pour le reboisement sahellien, vu les
résultats obtenus (Acacia hofosericea, Acacia tumida, etc.). Il en est de même pour Acacia
albida qui est une espèce locale absente de la végétation naturelle de Mbiddi qui colonise les
bas-fonds en milieu naturel.
*Projet “Gomme arabique et Reboisements pastoraux” - CRDI/Gouvemement
du Sénégal, 1973

50
D’autres essences méritent des tests supplémentaires sur des sites, car n’ayant été testees que
sur un site dunaire qui a donne de mauvais résultats. C’est le cas de Combretum aculeatum,
Dalbergia melanoxylon, Grevia bicolor, etc. Balanites aegyptiaca, quant à lui, a un compor-
tement suprenant (mauvaise survie) dans tous les sites et mérite d’être repris.
Acacia senegal est assez sensible au stress hydrique, caract&isant surtout les sites dunaires
où il subit une forte mortalité lors des années de sécheresse. C’est pourquoi, sa plantation ne
peut finalement être envisagé que dans les depressions et les bas-fonds sous la formule
“agrosylviculture”. Les gommiers étant associés à des cultures traditionnelles (mil, haricot,
pastèque), cette association se justifie par le fait qu’elle permet aux premiers de bénéficier des
désherbages et sarclages des cultures (apportant ainsi une solution a l’épineux problème du coût
d’entretien des plantations) tout en assurant un meilleur rendement des spéculations agricoles
et de plus grandes performances dendrométriques des arbres associes.
Cependant, les modalids pr6cises (types d’association les plus performant, écartement
optimal, durée de la mise en culture de la plantation et rythme de saignée des gommiers, etc.. .)
restent à élucider. Une permière analyse economique de ces formules a été effectuée dans le
cadre d’un projet (Annexe 4) et constitue un pas important a approfondir.
A noter que la regénération par plantation de Acacia laeta, autre espèce productrice de
gomme arabique, est possible à condition d’adopter l’écartement 5 m x 5 m. En plus dans les
sommets de dunes et les versants, a même 23 m x 2,5 m, un bon comportement a été observe.
Malheureusement, les tests de saignee de cette espéce ont jusqu’ici donné des résultats négatifs
alors qu’elle est réputée bonne productrice de gomme au Soudan.
Regénération du gommier par la mise en defens
l
Acacia senegal est trbs sensible au stress hydrique qui apparaît le plus tôt et le plus souvent
dans les sites dunaires. C’est pourquoi, la mise en défens de tels sites n’est même pas efficace
pour larégénération naturelle du gommier. Par contre, elle s’avère efficace dans les dépressions
où elle est à recommander.
Essai de semis direct
l
Comme en genéral dans la zone sahélienne, le caractère aléatoire de la pluviométrie et sa
faiblesse empêche la reussite des semis directs.
Essai de recepage du gommier
l
Le recépage ne pourrait, dans cette zone, être envisagé comme technique de regéneration
des vieux peuplements, mais plutôt comme technique de production et de conservation des
sujets et especes performants pour le clônage de boutures obtenues sur des sujets rajeunis.
Comme nous le verrons dans le chapitre “Exploitation et Rendement”, il est apparu que la
condition pour laréussite de la mise en défens reste la planification de l’exploitation gommière
et pastorale des peuplements mis en défens et la rationalisation des saignées.

51
Dans la mise en defens, l’amélioration
des dunes doit viser un but exclusivement
pastoral
ou de protection. Au niveau des replats, des bas-versants
et des dépressions,
on pourra
envisager d’enrichir de telles mises en défens par des ligneux fourragers comme Acacia
ruddiana, Balunites, etc.. . ou alors l’enrichissement
du tapis herbace
par des légumineuses
à
haute valeur fourragere.
b) - Travaux culturaux
Le travail préparatoire
du sol par sous-solage
en grands potets est indispensable.
Dans les
vergers
agrosylvicoles,
qui semblent
les plus viables dans la zone, on peut recourir aux grands
potets qui ont l’avantage
de ne pas exiger d’equipements
lourds et d’être en adéquation
avec la
taille des exploitations
agricoles locales.
Il a Bte observé
que l’effet bktéfique du travail de sol ne se conserve
pas au-delà
d’un an, sauf
si celui-ci est associe
au désherbage.
C’est ce qui explique l’absolue
ntkessit6des
entretiens
des
plantations
sahéliennes
pendant
les deux premières
annees.
Vu les coûts élevés et les risques
inhérents
au desherbage
chimique, il est suggére
un desherbage
mécanique
à la hilaire, rep&é
deux fois au besoin en cas d’hivernage
prolonge ou exceptionnellement
pluvieux.
La reprise de l’entretien des gommeraies
adultes (6-8 ans), quatre ans après les deux
premieres
années
où l’entretien
est habituellement
assure,
n’entraîne
pas d’effets sensibles
sur
le comportement.
La fertilisation organique est capable de produire une nette amélioration sylvicole ;
cependant,
elle ne peut empêcher
l’hkcatombe
des sujets en cas de sécheresse.
Cela montre que
le facteur limitant ici n’est pas la fertilit6, mais plutôt l’eau. Cependant,
la fertilité du sol sous
les gommiers m&iterait d’être suivie avec attention, car elle pourrait bien expliquer le
ralentissement
de la croissance
Observ$e
des la sixième année après la plantation.
c) - Choix des écartements,
travaux sylvicoles
Lagamme d’équidistantes,
allant de 3 m x 3 m à 8 m x 8 m, soit respectivement
1089 à 144
sujets à l’hectare,
a et& testée. Les &utements 3 m x 3 m, 4 m x 4 m, 5 m x 5 m s’avérent
significativement
differents des autres
: 6 m x 6 m, 7 m x 7 m, 8 m x 8 m. Par ailleurs, il n’a pas
Bu5
mis en Evidence
de differences
significatives entre les écartements
6 m x 6 m, 7 m x 7 m
et8mx8m.
Donc, il est logique d’adopter
comme ecartement
optimal 6 m x 6 m qui donne de bonnes
performances
sylvicoles tout en assurant
une densité et donc une couverture du sol plus
convenable
que celle des &artements 7 m x 7 m et 8 m x 8 m. Cependant,
il y a lieu de se poser
la question a quel âge apparaît
la concurrence
à cet ecartement
?
La repense
a la question
permettra
de déterminer
l’âge des eclaircies Eventuelles
(élimina-
tion de certains sujets) ou des Elagages
(section de branches)
en vue de relancer
la croissance.
Les observations
sur la croissance
ayant montre que cette croissance
s’arr&ait à 6 ans pour
Acacia senegu2. Cependant,
la nature des interventions
(eclaircies par le haut ou par le bas,
élimination des sujets malades,
élagage
des branches
basses,
selection de nombre restreint de

52
brins) reste a elucider.
L’âge d’intervention (6 ans) n’est pas absolument certain, 6tant donné que les sécheresses
episodiques et les maladies peuvent bien être à l’origine du ralentissement de croissance
observe à cet âge.
d) - Les recherches d’appui à la sylviculture
Labiotechnologie bas&e sur l’utilisation des symbioses mycorhiziennes pour améliorer les
techniques sylvicoles n’a qu’un champ d’application limite pour les essences testées dans le
programme qui sont Acacia senegal, Acacia raddiana, Acacia holosericea.
En réalité, l’effet des inoculations de Rhizobium et mycorhizes, quoique spectaculaire au
laboratoire et en pépiniére, ne se conserve guere sur le terrain de plantation. Les souches
microbiennes seraient, estime-t-on, concurrencées par les souches autochtones. Ainsi, l’effet
mycorhizien n’a jamais été détecté au champ. Donc, il s’avere nécessaire de continuer l’analyse
de ce probléme, peut-être par la sélection de souches résistantes à la sécheresse et capables de
concurrencer les autochtones pour prolonger, après la pepiniere, la fixation de l’azote
atmospherique au champ.
L’etude de la variabilité des caractéristiques dendrométriques et de la productivité gom-
mière a révélé l’existence de deux phénotypes de gommier découverts pour la Premiere fois à
Mbiddi. Cette existence a été par la suite confirmée et se révele être un important acquis de
départ pour la sélection d’espèces gommières résistantes à la s&heresse et capables de haute
performance à la production.
Un essai comparatif de provenances a Cd mis en place entre 1974 et 1976. Maigre les
lacunes methodologiques de ce dernier, il a été possible de déceler une grande variabilite de
certains caractères phénotypiques comme la hauteur et le diamètre. Il en est de même de la
production de gomme des individus. Cela a confirmC l’existence d’une bonne base pour
I’amelioration génétique.
La selection pourrait se faire par le croisement du gris-clair réputé plus résistant a la
s&heresse avec le gris-foncé meilleur producteur de gomme. Déja, a l’Université Cheikh Anta
DIOP, des travaux réalisés dans le cadre d’un DiplGme dBtudes Approfondies ont permis
d’avancer l’hypothèse de l’appartenance des 2 phénotypes à deux “taxa” différents. Un
approfondissement des études biométriques réalisées est souhaité.
D’autres travaux conduits au niveau de 1’ORSTOM semblent indiquer des comportements
differents pour les deux phenotypes quant a l’activid de souches mycorhiziennes et de
Rhizobium (BADJI, communication personnelle). D’autres travaux conduits par I’ORSTOM
ont pu donner, en 1987, les resultats concernant :
la constitution d’une collection de souches de Rhizobium de Acacia et d’autres
l
legumineuses forestiéres et leur étude taxonomique ;
l’obtention de microboutures du gommier et qui devrait rendre possible la
l

53
multiplication des individus haut-producteurs de gomme.
L’etude des insectes ravageurs de semences de Acacia senegal a et& réalisée dans le cadre
d’un mémoire de confirmation de chercheur àI’ISRA. Ellea permis d’inventorier et d’identifier
différents insectes responsables de près de 50 % des dégâts cauds a ces semences, provoquant
jusqu’aux 2/3 des pertes de pouvoir germinatif.
Le principal obstacle àl’éradication de ces parasites réside dans le mode devie des insectes
qui passent tout leur stade larvaire dans les gousses des graines. Une solution préconisée
consiste en l’application de pesticides au moment propice : celui où les parasites sortent des
graines. La nkolte en temps opportun est le meilleur moyen de pr&erver un bon pouvoir
germinatif.
Des rkoltes echelonn&s dans le temps ont permis de situer cette période optimale entre
mi-février et mi-mars, epoque qui doit vraisemblablement varier avec l’année selon nos
ObSeNatiOnS.
11.22 - Exploitation et Rendement
a) - Exploitation
Cinq essais ont Cte rktlids en ce qui concerne le gommier :
- essai #riode optimale de Saign&e (1981-1985)
- recherche de cor-relation en vue dune production optimale (1983-1985)
- Essai intensité de saignée (1983)
- Essai localisation des cares et rythme de rkolte (1983)
- Essai conduite tactique de la saignée (1983).
L’essaip&iodeoptimaleapermisdesituerlameilleureCpoquede
saignéeen moyenneentre
le 12 octobre et le 6 novembre, avec une certaine variation d’une année a l’autre. Entre 198 1 et
1985, cette période a oscillé entre le 5 octobre et le 14 novembre.
L’étudedesco~~lationsentrelaproductiondegommedurantcettepériodeetlesparamètres
climatologiques ou metéorologiques, ou avec la situation phénologique des gommiers, a fait
l’objet de l’essai “recherches de corrélations en vue d’une production de gomme”. Celui-ci a
montre que la corrélation positive cumul pluviométrique de l’hivernage pr&&lant la Saign&e/
production s’avère plus forte que les autres : pluviometrie deux années avant/production,
longueur de l’hivemage/production, date de la dernière pluie/production. L’influence inhibi-
trice des pluies tardives ou des pluies parasites dites “Heug” de janvier-février aeté confïrm&,
celle des pluies tardives étant plus suceptible de porter préjudice aux rkoltes gommières.
La corrklation situation ph&tologique/production
a Bté elle aussi confirmée. Pour une

54
bonne production, les arbres doivent être saignés au moment où ils entrent en défeuillaison au
début de la saison sèche, plus precisement, ils doivent avoir perdu au moins la moitié de leur
feuillage.
Par ailleurs, I’influence d’autres facteurs comme la température, Nvapotranspiration,
la
couleur de l’écorce des branches saigntks ou leur relief a et& observée de même qu’une certaine
interaction entre différents facteurs : pluviométrie, évapotranspiration, humidité relative,
température, phénologie. Cela montre la nécessité de continuer l’étude de ces corrélations pour
la prevision des rendements en gomme.
L’essai intensite de saignée a permis de constater que le nombre de blessures ou “canes”
avait plus de chance d’affecter le rendement en gommeque la proportion des branches saignees.
Donc l’intérêt des saignees peut être conçue en terme de cares par arbre. Ainsi, les intensids
3 ou 4 cares par branche sur 75 a 100 % des branches mûres adonne des r&sultats meilleurs sans
pour autant que les différences ne soient statistiquement significatives :
% d’exsudants
=
11a50
Poids moyen/exsudant
=
2B99g.
L’essai tactique de saignee et conduite de la récolte montre qu’il n’y a pas de differences
statistiquement significatives entre larealisation simultaneedes “cares” et leur réalisation sous
forme de cascades espacees de 1,3 ou 6 jours. De même, le rythme de récolte ne semble pas
affecter le rendement a l’exsudation de gomme.
L’essai localisation des “cares” montre qu’on a des chances d’améliorer de 2 a 6 fois
l’exsudation des gommiers en réalisant les cares en position médiane ou a l’extrémité des
branches.
Par ailleurs, l’essai outil de saignee réalise pour la première fois en 1981 n’avait pas montre
de différence de productivité a l’exsudation entre l’outil sénbgalais et l’outil soudanais. Cette
conclusion s’est confirm6e lors de la reprise en 1986 de cet essai.
Il est en outre apparu que l’outil sénégalais donnait plus de sujets productifs (exsudants)
même en période défavorable à la saignée, donc il est moins sensible au problbme de date
optimale de la saignée. Cependant, cet outil est répute nuisible à la longevité des sujets. La
comparaison a court et long terme de ces outils mériterait d’être poursuivie.
b) - Rendements
Dépendant des facteurs ci-avant évoqués, les rendements en gomme demeurent encore
alkatoires. 11 s’avere cependant possible de les évaluer assez prt?cisément par une prise en
compte adéquate des facteurs inter-agissants. Ainsi, des rendements allant de 130 à 240 g de
gomme arabique par arbre ont pu être calcules pour une plantation de 7 ans a l’écartement 5 m
x 5 m saignée en période optimale à Mbiddi.

55
Compte tenu de lafaible pluvioméuie locale (260 mm en moyenne de 1974 à 1983, et de
la correlation pluviométrie/production
de gomme, on peut escompter des rendements encore
plus Bevés dans les secteurs de la zone gommière à pluviométrie plus importante et à faibles
risques de pluies tardives ou parasites : zones de Bakel, Ranerou, Barkedji, Tambacounda,
Dahra, donc dans les secteurs méridionaux de la zone gommière.
L’influence positive de la grosseur du tronc de l’arbre sur le rendement a été mise en
Cvidence. A l’heure actuelle, vu la mul titude des facteurs dont l’influence a été mise en évidence,
il paraît nécessaire de tenter l’élaboration de modbles de prévision du rendement en gomme qui
intègre tous ces facteurs techniques, climatiques, météorologiques, phénologiques et dendro-
métriques mis en évidence pour mieux appréhender les possibilités r&lles des gommeraies.
Il s’avère indispensable de tester l’action de certains agents réputés capables d’am6liorer le
rendement en gomme par leur influence sur la phénologie des arbres : cas des agents favorisant
la défoliation comme le feu ou les défoliants chiiiques.
Pour avoir des rendements soutenus et a long terme, il est indispensable de déterminer le
rythmedurégimeoptimaldesaign~s:2ou1saignéeparan,2ou1saignéepardeuxans,etc..)
à adopter. Cela se ferait en fonction du type de gommemie et de la stratégie sylvicole adoptée:
le type d’essai adéquat pour rt%oudre de telles questions n’a jusqu’ici pas été mis en place.
11.23 - L’étude des aspects socio-économiques
LXtude des aspects socio-economiques de l’exploitation gommière n’a debuté qu’en 1987.
Les travaux pr&minaires dans ce domaine (KONE. 1987) avaient situé l’importance des
questions s,ocio-6conomiques dans ce domaine. Ils traçaient les axes derecherche-d&eloppe-
ment comme mesure d’accompagnement B l’expansion des reboisements pour la production de
gomme.
Les premiers r&mltats d’observations concernant les obstacles socio-économiques aux-
quels se heurtent les projets de reboisement gommiers mettent en exergue la question de la
propriété des plantations. Devant les incertitudes sur larentabiliti des gommeraies artificielles,
des axes de recherches préalables, en vue de l’aménagement des gommeraies naturelles, sont
identifiés et feront l’objet de communications spt!ciales.
11.3 - Recherches en cours et Projets
1131- ISRA/DRPF
Les recherches sur laproduction & la gomme arabique et le développement des fourrages
aériens d’appoint font l’objet d’un programme de recherches ISRA (Institut S6negalais de
Recherches Agricoles) mis en œuvre par la DRPF (Di&ction des Recherches sur les Produc-
tions Forestières). Ce programme est compose de deux volets :
l?un6nagement sylvopastoml
l
l’amélioration de l’alimentation hydriqr.re du gommier.
l

56
Le premier volet comporte :
+ l’inventaire des ressources, y compris les gommeraies, dans l’unité d’ambnage
ment qu’est l’aire pastorale (ou aire de desserte du forage) ;
+ la vulgarisation des plantations agrosylvicoles ;
+ I’identifïcation des contraintes socio-tkonomiques à kn&uagement ;
+ la proposition d’un schéma d’aménagement intigrk
Le deuxi&ne volet consiste en la détermination des besoins en eau pour une production
soutenue de gomme par Acacia seneguk une évah@ion de k r&ktance de cette espèce à la
sécheresse et la recherche de solution pour pallier aux méfaits des déficits hydriques.
Divers essais concernant la rationalisation des saiguks, mis en place entre 1978 et 1985,
continuent d%re suivis :
- essai comparaison des outils de saignée soudanais et sénégalais
- essai de recherche de corr&tions en vue d’une production optimale
- essai de suivi de producteurs exceptionnels
- essai am6lioration de I’exsudation par feu prkcoce
- essai production de gomme arabique en fonction de l’âge et du site.
Unessai&artementdeAcuciasenegal,misenplaceen198l,estencoursdesuivi,demême
qu’un essai test de descendances des deux phénotypes gris-clair et gris-foncé mis en place en
1985.
11.32 - I’ORSTOM
Le laboratoire de microbiologie des sols de I’ORSTOM et le nouveau laboratoire commun
ORSl7%f/lSRA
de cultures in vitro envisageut de développer entre autres les axes de
recherche suivauts concernan t les Acacia :
- analyse génétique de la variabiliti des Acacia vis-à-vis de la fUaton de l’azote;
- culture in vitro des espi& d’Acacia
- quautification de la fuatou d’azote par les arbres.
Ces recherches entrent dans le cadre d’un programme ORSTOM intituh? “Reforestatïon et
Regkntkation des sols p les arbres fuateurs d’azote”.

57
12 - Les actions de développement
12.1- Les contraintes au dbeloppement du gommier
La régression des peuplements due aux mortalit6s massives pouvant affecter ks peuple-
ments en anmk de sécheresse est apparue depuis les années 1968-1973 et, depuis lors, la faible
regtWration des peuplements naturels justifie k choix technique des plantations comme
moyen de réhabilitation.
Cependant, la sécheresse n’est pas l’unique obstacle. Les factenrs comme la sursaignée, les
ravages caus& aux jeunes Rousses et aux bourgeons par les sauterelks, le piétinement des
ttoupeaux et l’abroutissement par le bétail sont autant de probkmes dont la solution appartient
à plusieurs domaines : aménagement régional du territoire avec délimitation des zones de
parcours, de transhumance ct d’agriculture, statut foncier et juridique des gommeraies, lutte
contre ks feux de brousse et les insectes ravageurs, etc.
Les conflits ethniques régnant pour l’attribution des gommeraies naturelles à saigner, k
faiblepouvoir~m~~tewjustiEiéparlebaspñxpratiquésutlagomme,dutravaildesaignée
par rapport à l’agricnltnre et à l’elevage constituent par ailleurs des freins au d&eloppement &
l’exploitation.
Darrslecasdesgommeraiesaaiiicielles,lacontraintepeut~sulteadeI’inadéquationdutype
plantations en n5gïe dEtat ou Communautaire, plantations privees à but commercial ou
parcelles agrosylvicoks paysannes- L..e survol des diffiints projets gommiers du Sénégal va
montœr ks moyens mis en œuvre pour surmatter des diverses contraintes en vne d’atteindre
les objectifs.
123 - Les projets de d&veloppemeat du gommier
12X- Assise gibgraphiqne
Entre 1974 et 1986,7 projets gommiers ont d&narre au Sénégal :
projet Gomme arabique et Reboisements pastoraux (Mbiddi, 1974-1991) ;
l
Projet Rdxkmcnt
anticipé de L.abgzx (1976-1977) ;
l
projet Bois village& (PROBOVE) (Louga et Bakel, 1983-1989) ;
l
Projet Gommier integre dans le Projet Restamation du milieu naturel (Podor,
l
1983 - 1986) ;
FrojctforestierdeGaudilydewkl~:
l

58
Projet gommier de Semmé depuis 1987.
l
Pour illustrer l’emprise géographique de ces projets, on peut citer le fait que pres de 240
localités étaient concernées par les reboisements gommiers en 1985 (Tableau 1). Au total, près
de 15 000 hectares de gommeraies étaient comptabilises pour les 5 projets existants à l’époque.
Celles-ci se répartissent en :
peuplements monospécifiques : = 3 1 % de la superficie évoquée plus haut ;
l
9 peuplements agrosylvicoles communautaires = = 41 %
. peuplements naturels sylvopastoraux et mis en défens = 182 % .
12.22 - Le projet de Mbiddi
Dans le cadre de ce projet, prks de 420 hectares de plantations expérimentales ont été
réalisées dont 50 % en gommiers. Depuis 1981, seules de petites parcelles d’essais sont mises
en place chaque année. Ce qui a permis à ce projet de mieux se consacrer aux recherches sur
la sylviculture et la saignée du gommier, recherches dont les résultats ont été pr&ent& dans
le chapitre précédent.
A l’heure actuelle, le projet se consacre aux recherches sur l’aménagement sylvopastoral
intégré où les gommiers et la gomme arabique à l’instar des autres arbres et ressources
nécessaires aux populations des forages qui font l’objet d’inventaires et d’etudes socio-
économiques en vue de l’élaboration de plan d’aménagement.
12.23 - Le projet Sénégalo-allemand de la zone Nord
a) - Approche
Initialement menkes en régie autour des points d’eau (forages) de la zone sylvopastorale,
les actions ont ensuite été essentiellement orienttks vers le reboisement communautaire avec
la participation financi&re des populations par le biais du budget de la communauté rurale qui
s’ajoute à l’apport individuel ou villageois.
Sur le terrain, l’encadrement est assure par des agents techniques bases dans les centres de
reboisement ; la coordination des centres est assurée par un ingénieur des travaux forestiers
basé en brousse, un autre ingenieur des travaux, base à la Direction du Projet à Saint- Louis,
supervise le reboisement.

59
Tableau 1: Superficies gommières du Sénégal (par type de peuplement (en ha et
en % des totaux) - Estimations de mai 1985
Peuplements
Peuplements
Maîtres d’œuvre
Mono-spéci
agrosylvicoles 1
fiques
communautaires
pastoraux
(1)
(2)
1
i
L
Projet de reboisement
et d’aménagement de
3 513**
3642
3 500
10 175
la zone Nord
33,3 %***
34,0 %
32,7 %
100 %
Projet Gommier
0
795
215
1010
de Podor
0%
78,7 %
11,3 %
100 %
Projet “COSOC”
263
52
0
315
de Labgar
83,5 %
16,5 %
0%
100 %
Projet de reboisement
0
(1) 797,3
(2) 120
villageois de Bakel
917,3
0%
869 %
13,l %
(PROBOVIBA)
100 %
Projet de reboisement
villageois de Louga
567,5
652,5
220
1440”
(PROBOVIL)
39,4 %
45,3 %
15,3 %
TOTAUX
4 403,5
5938,8
4 055
14 397,3
30,6 %
41,2 %
28,2 %
100 %
*dont 472 d’Acacia senegal
**superficie en ha
***proportion
relative en %
(1)Dans ces peuplements, Acacia senegal représente 64 % de la surface
(2)Dans ces peuplements, la régénération naturelle est assurée au moyen de la mise en défens totale ou
partielle pour protéger les jeunes pousses et les semences contre les animaux et l’évaluation approximative
de la prksence d’Acacia senegal donne 50 % de la surface

60
Bilan des réalisations depuis la première phase en 1975
jusqu’à la deuxième année de la cinquième phase
Phase
1
19751979
1556 ha
2
1979-1981
2 592 ha
3
1981-1983
1472 ha
4
1984-1987
306 ha
5
1988-
225 ha
Ce projet a établi 6 63 1 hectares de gommeraies.
b) - Choix techniques.
L’établissement des plantations repose sur un travail de sol préalable
. sous-solage simple ou croisé dans 1eFerlo où l’agriculture est tri% marginale voire
absente ;
labour en plein au caver trop.
l
L’expérimentation d’un modèle de cultivateur d’origine allemande est en cours. Dans les
plantations agroforestières, la nécessité d’avoir un espace suffisant parles cultures intercalaires
et pour le passage des engins agricr& a conduit à l’adoption d’un écartement rectangulaire de
10 m x 15 m.
c) - Recherches d’accompagnerrrni
Des essais de comportement d’espèces locales sont réalisés dans des parcelles de 5 à 20
hectares. Des tests de saignée concernant l’outil, la période de saignée ont été conduits dans la
gommeraie de Mbeulekhé (zone du Djoloff).
d) - Perspectives
Le projet compte renforcer l’option du reboisement communautaire avec une préparation
des populations pour prendre le relais après le projet. La création future d’une cellule de
vulgarisation-sensibilisation au niveau du projet sera un pas dans ce sens.
12.24 - Le projet Bois villageois de Louga
a) - Approche
Avec une subvention de la Suède, ce projet a commencé en 1982 avec l’établissement de
gros massifs de plantations monospécifiques avec la clôture et le volet pépinière pris en charge
par le projet. A partir de 1985, le PROBOVIL s’est lancé dans :
- la diversifkation des essences laissant tomber la monoculture ;

61
- l’adaptation des clôtures en fil de fer barbelé à la place des grillages métalliques ;
- la creation de pépinières villageoises et la formation des populations rurales dans
le domaine de la production de plants et des techniques de plantation ;
- la réduction de la taille des parcelles de reboisement ;
- l’intégration agrosylvicole du gommier.
De 100 % dans les années 1982 à 1984, la proportion du gommier dans les plantations a
baissépoursesituerautourde20%.Lasensibilisation-vulgansationestréaliséeparunecellule
utilisant la méthode audio-visuelle GRAP. L’encadrement est similaire a celui du projet
Sénégalo- Allemand.
b) - Etudes et recherches
Les résultats des travaux menés dans les domaines de l’approche communautaires, socio-
logiques et éco@dologiques ont permis d’identifier les besoins et les souhaits des populations
en ce qui concerne les essences de reboisement, d’adopter la stratégie de diversification des
essences et de redéployer les actions d’amtlioration gommière vers le centre de la zone
gommière : Département de Linguere.
Les tests de saigné nklisés en 1987/1988 ont révéle l’impossibilité d’exsudation dans la
zone de Louga, ce qui y conduit à orienter le rôle du gommier vers l’amélioration de la fertilité
et la fixation des sols.
c) - Perspectives
Le projet envisage de développer un effort soutenu et annuel de regarnissage, d’examiner
les interventions sylvicoles comme la taille de conformation ou l’élagage en vue de conserver
J’espace sur les cultures intercalaires et pour faciliter la saignée des sujets, de poursuivre la
recherche de la pkiode optimale des saignées et l’évaluation des rendements en gomme.
2 - PRODUCTION
- COMMERCIALISATION
- SOCIO-ECONOMIE
21- Production de la gomme arabique
21.1 - Exploitation des gommeraies
Jusqu’ici, la production de gomme arabique au SénCgal repose sur une exploitation par la
saig&e des peuplements naturels. Les plantations font l’objet de tests de saignées experimen-
tales au niveau du Projet de recherches de Mbiddi et au niveau de deux projets de développe-
ment : le Projet Sénégalo-Allemand de la zone Nord et le PROBOVJL de Louga. Leur
contribution à la production nationale est encore minime et demande a être app&iée et
arnéliorêe.

62
Des observations effectuées dans la zone gommière permettent de distinguer trois types de
gommeraies :
les gommeraies non “appropriées” du domaine forestier, qui se subdivisent en
l
peuplements exploités par des groupes et individus en vertu du droit d’usage par
les riverains et en peuplements hors de portée des “riverains” qui sont exploitées
par les transhumants et les colons ;
les gommeraies “privées” : les exploitants ont investi dans le clôturage de la
l
gommeraie, dans la conduite sylvicole (élevages, dégagements, coupes sanitai-
res) et mêmeregénération par semis direct et soins aux germinations naturelles.
Dans ce cas, des actions d’amélioration des gommeraies naturelles ont été
observées dans le Département de Ling&e (locahtés de Thiel/Vélingara). Bien
qu’assez réduites en superficie, ces actions attestent des tendances positives de
participation spontanée au développement de la production ;
les concessions : terroirs gommiers jadis affectes par Etat Bdes tiers (cas du Roi
l
de Djoloff Alboury Ndiaye), les personnes voulant saigner ces gommiers en
demandent l’autorisation au propriétaire. Dans la zone de Mbiddi, de telles
gommeraies prêtées pour la saig116.e
ont et6 rapport&. Depuis 1978, elles n’ont
pas été exploite% car devenues improductives.
L’absence de documents écrits sur une sorte de cession de gommeraie de IEtat à des tiers
est à noter. Cette esquisse de typologie montre I’existence d’une tendance à l’appropriation des
gommeraies qui, jusqu’ici, appartiennent à 1’Etat. Celui-ci dirige l’organisation des campagnes
de récolte en fixant les points de collecte et les prix.
Pour le moment, il est difficile d’évaluer l’importance relative des differents types d’exploi-
tation.
21.2 - Organisation de la campagne d’exploitation
Par arrêté signé cojointement chaque année par le Ministre du Commerce et celui de la
Protection de la Nature, il est retenu un certain nombre de points de collecte (cf. tableau ci-
après) quasi-constant et un prix minimum (prix plancher) pour les récoltants et pour les
commerçants interm&iiaires (exemple d’arrêt6 en Annexe 2.l)est d&erminé.

63
l’oints de collecte de gomme arabique au Sénégal
Régions
Départements
Points de collecte
LOUGA
Louga
Louga, Keur-Momar-Sarr,
Coki,
Thiamène-Kadior, Mb&iiène.
Linguere
Ling&e, Dahra, Labgar,
Mbeulekhé, De&, Thiel, Boulele,
Barkedji.
SAINT-LOUIS
Podor
Podor, Ndioum, Tatki, Aérelao,
Mbiddi, Thille-Boubacar, Révane,
Galoya, Guèye-Kadar.
Matam
Matam, Ranérou, Loumbi,
Thilogne.
Dagana
Dagana, Richard-Toll, Mpal,
RossoSén6gal, Niassant6.
Les prix sont les sommes minimales que doit percevoir, lors de la transaction, le r4coltant
(celui qui fait la saignee de l’arbre) de la part de l’exploitant (acheteur grossiste ou demi-
grossiste). C’est ce dernier qui doit se mettre en règle avec I’Administration forestière et
économique en se faisant délibérer un permis de circulation au vu des certificats de condition-
nement établis par l’agent des Eaux & Forêts ou du contrôle économique.
Depuis le seminaire de 1983, on avait note une stagnation des prix planchers au niveau ci-
après mentionné. Avec la libéralisation, une hausse jusquP600-800 frs/kg (Cour officiel) a&
observée :
Gomme dure
Gomme friable
Déchets
Autrefois, l’exploitation de la gomme etait l’apanage des commerçants agréés. L’agrément
se faisait chaque année par arr&! du Ministre du Commerce. Cependant, avec la lib&alisation
intervenue en 1987, tout agrément est supprime (cf. décret 87-815 en annexe).
22 - Aspects socio-économiques
Des informations assez significatives concernant le financement des campagnes der&olte
ont pu être rassembl&s après interviews et enquêtes auprès d’exploitants. Le financement se
fait suivant une chzûne à 3 points : I’exportateur agr&, I’exploitant et le r&oltant.

64
au prix convenu. Les exploitants descendent sur le terrain en camionnettes et camions,
sillonnent les campements et les forages pour trouver des ententes de livraison avec récoltants.
Ces derniers prennent des montants d’argent correspondant à leur capacité de récolte et aux
potentialités de leurs gommeraies, achetent tous les éléments logistiques nécessaires à la
campagne de saignée : riz, huile, sucre, etc.. . et entreprennent les saignées.
Certains réalisent de véritables campagnes de saignée de 1 à 3 mois en brousse. Au cours
de cette campagne, les r6coltants sont bases en permanence dans les gommeraies pour assurer
le gardiennage contre les voleurs et les animaux mangeurs de gomme. Au fur et à mesure que
la campagne d’exploitation avance, les prix augmentent souvent, c’est pourquoi les exploitants
et les récoltants s’engagent coup apres coup pour des quantités bien précises.
Une concurrence effrénée a lieu souvent sur le terrain de collecte : un exploitant descend
sur les campements et achète au double du prix que le récoltant a convenu avec un autre. Le
récoltant lui remet donc le produit et empoche le montant pour en restituer la moitié a son
premier contractuel.
Ces modes de financement constituent des repères sur l’organisation du commerce intérieur
dans la zone de production, les circuits et les prix. Autant d’aspects jusqu’ici non étudiQ et qui
devraient f&re l’objet d’une attention particulière dans les prochaines années, surtout avec la
reprise gommière enregistrée ces trois dernières années après 1984.
23 - Les statistiques de production
L’examen du tableau portant le volume des récoltes et la répartition par région montre que
la majeure partie de celles-ci est faite dans la région de Louga qui a fourni en 1981 et 1985
environ 58 % de la production.
La régression de la région productrice de Saint-Louis est a mettre en relation avec la
translation des isohyètes qui localise les principales zones de production désormais dans la
région de Louga, notamment le Département de Ling&e. Dans le même temps, on note une
expansion progressive des saignées dans la région de Tambacounda, ce qui est conforme à la
translation (shifting) des aires de production vers le Sud-Est, parallelement aux isohyètes.

65
Volume et répartition des récoltes de gomme arabique
par région au Sénégal (période 1981-1987)
I
Années
Saint-Louis
Louga
Tambacounda
Total
(en T)
Production
171420
284 868
-
1981
453 288
%
37.8
62.2
Production
293 992
398 342
0.150
1982
692 484
46
42.4
57.5
0.1
Production
227 206
311018
5280
1983
543 544
8
41.8
57.2
1.0
Production
56 955
45 883
17963
1984
120 801
96
47.1
38.0
14.9
Production
37 295
85416
18 984
1985
141695
46
26.3
60.3
13.4
I
Production
786 868
1 122527
42 377
1986
1951772
46
40.3
57.5
2.2
1987 Production
386 653
446 575

66
3 - STRATEGIE D’INTERVENTION
ET PROGRAMMES FUTURS
31- Les plans de dheloppement
La première inscription d’action gommiere à un plan quadriennal de developpement
remonte aux années 1968 lors de la preparation du IIIéme plan. Elle s’est matérialisée par le
démarrage au cours du IVème plan des projets de Mbiddi, de la zone Nord et de Labgar ; Révane
avait suivi en 1976.
Depuis 1979, les plans quadriennaux ont tous une forte composante gommier-gomme
arabique. En 1985, le bilan des actions révktit l’existence de près de 14 000 hectares de
gommer-aies artificielles réparties entre 5 projets de développement.
En 1987, le paysage du reboisement gommier s’est enrichi de 2 autres projets : le projet de
Goudiry et celui de Semmé. Ces derniers-nés confirment lecaractère stable du choix de l’option
gommière et l’acheminement progressif vers les objectifs physiques plus lointains fmés dans
le Plan-Directeur du Développement Forestier (PDDF) du SCnégal.
32 - Le gommier dans le plan directeur du développement forestier
En 1980, alors que 3 projets gommiers Ctaient dejà demarres, le Sénégal a commence la
planitkation pour un horizon a moyen et long terme des actions forestieres en général et
gommières en particulier. C’est ainsi que, dans le Plan Directeur du Développement Forestier,
le développement futur de laproduction de gomme arabique, est définitivement case dans les
5 zones suivantes (Annexe 3) évoquées plus haut au début du rapport :
zone 13 : espaces sylvopastoraux de la périphérie Est du bassin arachidier
l
zone 14 : Ferlo sableux Sud et Nord
l
zone 15 : Ferlo de transition
l
zone 16 : Fer10 cuirassé et Nord Faleme
l
zone 19 : Bordure Sud de la vallée alluviale.
l
Dans le plan dont l’horizon s’etend de l’an 1980 a 2000, les buts suivants sont assignés aux
reboisements gommiers :
amélioration des conditions de vie du milieu
l
promotion delacomplémentarité del’arbre et des activités agricoles etpastorales
l
(agroforesterie)
réduction de la dependance vis-à-vis de l’extérieur pour la production des biens
l
d’exportation génerant des devises et promouvant l’emploi.

67
Le tableau suivant montre la hikarchie des rôles assignes aux gommer-aies dans les objectifs
à atteindre et dont les principaux sont :
. générer des produits forestiers exportables ;
. améliorer et maintenir l’équilibre des &zosyst&mes naturels ;
. réduire les déficits en bois de feu des populations rurales
TrEs
Modeste
OBJECTIFS
important
Important
mais rkl
Développer la production des
principaux poduits forestiers
exportables
Réduire les déficits régionaux
en bois de feu pour les popula-
X
tions rurales
préparer les projets industriels
d’utilisation de la biomasse li-
X
gneuse et autres produits
Conserver et protéger les commu-
nautés biotiques et maintenir
l’équilibre des Ccosystemes naturels
En comptant sur une productivité moyenne évaluée à 500 g/pied, le Sénégal prévoit
d’atteindre le niveau de 10 000 tonnes de gomme arabiqueen l’an 2000 et dvoluer vers le niveau
de 20 000 tonnes en l’an 2016. Pour cela, on compte sur :
20 millions de gommiers à saigner en l’an 2 000, soit 50 000 hectares de
l
gommer-aies
40 millions en l’an 2016, soit 100 000 hectares.
l
Ces objectifs correspondent à un rythme moyen de plantation d’environ 2350 hectares par
an de 1985 à 2000 et 3000 hectares/an de 2001 à 2016. A titre d’exemple, la programmation
des reboisements gommiers pour les années 1986 à 1988 est présentée ci-dessous. A noter que
l’exécution de ce programme était prévue essentiellement à travers les projets forestiers
(tableau page suivante). Ceci illustre l’effort financier nécessaire pour le succès des actions
prévues.
Néanmoins, il faut dire que ce succès dépend aussi de la part de financement r&ervtk aux
recherches pour le développement de la production gommière et visant, notamment, à

68
ameliorer la productivité sur pied par l’amélioration et la mise au point de techniques
d’amtnagement, de culture et d’exploitation ainsi que la création de vari&% à haut rendement
de gomme.
Projets
19%
1987
1988
Total
Projet de Reboisement et d’Am&
nagement de la Zone Nord
600
600
1200
Projet de reboisement Gommier
de Podor
500
500
1000
Projet de Boisement Villageois
de Louga
Projet Gommier de Bakel
(financement BAD attendu)
750
750
1000
2500
Divers petits projets villageois
300
300
300
900
TOTAUX . . . . . . .
2150
!2150
1300
5600
NousavonsexposCplushautlesrecherchesencoutsàlaDRPF/ISRAetayanttrait~cacia
senegal. Les axes futurs de ces recherches sont abordes plus loin.
33 - Programmation
future des actions
Diverses actions relatives a la poursuite des projets gommiers en cours ou au d&narrage
d’autressontprt5vuesdans leVIIèmePlanquadriennal dedéveloppementéconomiqueetsocial.
4 - FINANCEMENT
41- Bilan des mobilisations fiancières depuis 1974
Projet de Mbiddi
Phase 1
61200000frsCFA
Phase II
92OOOOOOfrsCFA
Projet Sénégalo-Allemand
Phase 1
332OOOOOOOfrsCFA
Phase Il
17472OOOOOfrsCFA
PROBOVIL Louga
PhaSeI
46884OOOOfisCFA
PhaserI
792OOOOOOfksCFA

69
Projet participé de Labgar
Projet de Semmé
Projet de Goudiry
PROBOVIL de Bakel
400 000 000 frsCFA
Récapitulatif
. Mbiddi
152 000 000 frs CFA
. Sénégalo-Allemand
5067000000frsCFA
. PROBOVIL LOUGA
893 000 000 frs CFA
. Projet Gommier Podor
792 000 000 frs CFA
. Projet Semmé/Matam
30000000frsCFA
soit un total 6 039 000 000 de frs CFA pour les quatre projets gommiers des régions de Louga
et Saint-Louis. Il faut noter que ce montant global comprend les reboisements avec d’autres
espèces et les périmètres pastoraux dont l’ensemble pourrait représenter la moitié de l’inves-
tissement.
42 - Perspectives
Au niveau de la recherche, les perspectives de financement sont assez nettes. Les actions
prévues dans le plan quadriennal de recherches de I’ISRA 1983-1989 se répartissent grosso-
modo entre :
les projets de recherches entre I’ISRA et I’ORSTOM
l
les projets exclusivement ISRA
l
les recherches d’accompagnement au sein des projets de développement.
l
Vu la quantité de gommer-aies artificielles et les possibilités d’exploitation des peuplements
naturels, les financements futurs risquent fort d’être consacrés à l’inventaire et a l’étude de la
dynamique des gommeraies et à l’aménagement des peuplements selon les spkificitt%
régionales et locales propres aux differents secteurs de la zone gommière.
5 - CONCLUSION
Lancé dans la voie de la réhabilitation gommière depuis bientôt 15 ans, le Sénégal se
retrouve aujourd’hui avec d’importantes superficies de plantations gommières. Le retour
pluviométriquevalable observé depuis 1985 a visiblement relancé la production et accéléré la
regénération dans les gommeraies naturelles.

70
Pour atteindre les objectifs fixés par la réhabilitation, il paraît urgent :
d’évaluer les potentialités gommières des différentesgommeraies : plantations en
l
régie, plantations communautaires, peuplements naturels ;
d’aménager les gommeraies en vue d’assurer des rendements soutenus et à long
l
terme.
Pour cela, il semble indispensable :
d’adopter une approche globale aussi bien dans lazone gommière elle-même que
l
dans différents aspects thématiques nécessaires à élucider : techniques de saignée,
rendement et rentabilité, contraintes socio-économiques, encadrement-vulgari-
sation, etc ;
d’établir un Code Forestier de façon à résoudre la question foncière dans les
l
espaces sylvopastoraux : un nouveau Code Forestier étant attendu, la question est
de savoir dans quelle mesure il contribuera à la solution des dits problèmes ?

ANNEXES


74
ANNEXE la
Tableau 1: Evolution des exportations de gomme arabique du Sénégal de 1941 à 1981
Années
Tonnage
AnlIéeS
Tonnage
Années
Tonnage
Années
Tonnage
1941
3801
1951
1340
1961
1053
1971
10872
1942
1952
1502
1962
1428
1972
1551
1943
2044
1953
1633
1963
1768
1973
3169
1944
1556
1954
2211
1964
1698
1974
1121
1945
1955
2581
1965
2654
1975
582
1946
2595
1956
1939
1966
2116
1976
1131
1947
2210
1957
3430
1967
5875
1977
654
1948
2743
1958
2848
1968
5012
1978
804
1949
1537
1959
1763
1969
5545
1979
597
1950
915
1960
1049
1970
6991
1980
269
1981
171
SOURCES : 1 - Rapports annuels de la DEFC de 1974 a 1981
2 - Rapport national du StWgal : Séminaire sur la Gomme arabique,
SAINT-LOUIS-du-SENEGAL, avril 1983.

75

AC/cc
REPUBLIQUE DU SENEGAL
-=_=__r_=-=_=_
0148”iC
-2MOV.87
ItINISTERE DU COMMERCE
N’
/El.COM/DCI?
..=-=-=-=-=-=-
DIRECTION DU COMMERCE“:
DAKAR, le
INTERIEUR ET DES PRIX
-=-=-=..=-=-5
Ao)
RRETE : fixant
les
prix minima
de la gQm2
arabiaue.
des noix d'anacarde
et
des p&istes
-=-=-=-=m
LE MINISTRE DU COtlMERCE,
LE MINISTRE DE LA PROTECTION DE LA NATURE,
la Constitution
;.
'9 Loi n' 65-25 du 4 Mars
1965 sur les prix et les infractions
B la legislation
:cononique
;
le Decret n' 65-125 du 4 Mars iq65 portant
application
de laLoi
n* 65-25 du 4 Mars 1.965;
le Décret n* ~~~~~/MCOM/DCIP du 24 Juin 1987 fixant
les reglos
d'organisation
de la
commercialisation
de la gomme ai'nbiquo,
des noix d'anacardc
et des palmistcs
;
-
3 In nctc conjointe
du Directeur
du Commcrcc Intericur
et des Prix at du Directeur
des
CJUX , Forets ct Chnsscs.
A R R ET
E ti T
__-_----__--_-------^_
.~iclk:
prcmicr.-
Los prix d'achat
Mnina
au producteur
de la gomme arsbiquc
sont fixés
-
ainsi
qu'il
suit f
- Prix d'achat
minima gomme dure
225 F/kg
- Tri;: d'cchnt
minimum gomme friable
100
SI
_ Prix
"
"
déchets
60 n
‘;
:Cl,
2.-
Les
prix d'nchnt
minima nu producteur
des noix d'anacordc
sont ainsi
fixes
:
- 60 F/kg cchcte au lieu
de production
- 65 u
acheté cu point dc collcctu
- 70 C' vendu usine..
. *
.wT.clc 3.- k prix d 'nchot minimum ou récoltent
des pcilmistcs
est fi%% d$O F/kg nu bos-
culc.
Los prix cuxnutrcs
stndcs dc c<;llcctc
sont
libres.
cticlc
4;- Les infrcctions
--
ou présent a;rdté
sont pcssiblcs
dc sanctions
prévues par
le loi. n* 65-25 du 4 Horc 1965.
:ticlc
j.-
Sont obrogecs
toutes dispositions
contrcircs,
à ccllcs
du présent
arrG.té.
. . /
. . . .

77
le Directeur
du Contrôle
Eco.
Article
6.- Lc Diraczcur
du Conuncrca Intérieur
ct des Prix,/ct
le Directeur
dos Ecux,
For&:s ct Chr.oscs sont charg&,
chccun cn cc qui lc conccrnc.
de l'cxé-
cution
du prhscnt
nrr&té
qui scro publi6
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Lc MinisLro
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2-2
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Le pr&ent
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Politique
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- 10 mode de fizdi0n
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A ù&arminer
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p0auit
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conjoint
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et
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de 1s kkh..e
;
Toutefois,
11 Suporte
de noter
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C1-ponit.i3ns
Telle
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de lr ramerci,-lisptJ.ot?
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mes rr&icuas,
des noix G':n~c.-ï-.
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LE FRGIDErr'
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j
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lc Code forestier
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. .
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VI) Le cecrot tP 65-125 du 4 IIrrs 1965 portrnt
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vis!% ;
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du 29 Avri:. 1969 rkg!.ement;nt
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1970 ;
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1969 r?-J.cnent?nt
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no 0002106 MCQI/DCI-P CU 21 fil-mier
1985 Fcr?.‘t
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5.- Le I<inistre
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P.t,!-.c
u DKi.jE’ /”

SYGGA III Troisième symposium sur le gommier et la gomme arabique
LES GOMMIERS AU TCHAD
Par
Mahamat ALI*
1 - PRESENTATION
DU TCHAD
11 - Géographie
Le Tchad s’étend sur 1284 000 km2 entre les parallèles 7’ 30’ et 29’30’ de latitude Nord
et les méridiens 13’ 30’ et 24’ de longitude Est. La zone Nord du pays est désertique sur environ
600 000 km2, mais elle abrite un certain nombre de riches oasis dont la plus importante est celle
de Faya Largeau, qui s’étend sur plus de 80 kilometres de longueur et plusieurs kilomètres de
largeur par endroits. La zone agricole et forestibre se situe dans la moitié Sud du pays où elle
occupe environ 684 000 km2.
12 - Population
La population du Tchad, estimee en 1986 a 5 062 000 habitants avec un taux d’accroisse-
ment de 2,36 % par an (calcul sur la période 1980-1985), doit être de l’ordre de 5 300 000
habitants de nos jours.
La population urbaine représente 1300 000 habitants avec un taux d’accroissement de 7,3 %
l’an (également calculé sur la période 1980- 1985. La principale ville est la capitale NDJAME-
NA, dont la population avoisine 500 000 âmes et dont le taux de croissance serait de 7,8 % par
an. La population rurale, qui est estimée à 4 000 000 d’habitants, représente environ 75 % de
la population totale.
L’afflux des ruraux, qui s’est opéré vers les villes surtout depuis 1980, résulte de deux
*Directeur des Forêts, Chasse et Lutte contre la désertification - DJAMENA
(Tchad)

82
facteurs qui se sont conjugués : les Cv&nements qui ont secoué le pays et, d’autre part, les
mauvaises conditions climatiques (sécheresse) qui ont affecté le Tchad depuis plus d’une
décennie. La carte administrative du Tchad (Fig.1) et la repartition de la population par
Prefecture (Tab. 1) sont indiquées en annexe.
13 - Caractéristiques climatiques et écologiques
13.1 - Pluviombtrie
Si les sécheresses périodiques sont une caractéristique du Sahel, celle qui sévit depuis la fin
des années 1960 se singularise autant par sa rigueur que par sa durée. D’une manikre gén&ale,
la pluviométrie durant cette longue période s’est invariablement située en deçà du niveau de la
moyenne calculée sur 20 ans avant 1970. De plus, les pr&ipitations ont été encore plus
erratiques, surtout dans les zones sahéliennes et sahelo-soudaniennes.
Bien que, comme le montre le tableau 2 et les figures 2,3 et 4, la situation donne des signes
d’amClioration depuis 1985, amélioration confiiée en 1988 où la pluviombtrie sera voisine,
sinon supérieure, à la moyenne 1950-1970, il y a lieu de tenir compte de la menace constante
d’ann6es exceptionnellement séches comme 1973 et 1984 qui peuvent toujours survenir et
remettre en question les acquis des périodes moins défavorables.
Tableau 2 : Tableau comparatif des pluviométries
Moyennes
Stations
1950-1970
1973
1984
1985
1986
Tourba
154
84
-
254
288
Massaguet
429
211
104
340
411
Ndjaména
612
314
226
339
496
Mongo
768
559
185
565
503
Bongor
869
654
315
637
861
Sarh
1111
864
597
918
818
Woundou
1207
1145
733
945
1058
13.2 -Formations végétales
Les formations végétales du pays comprennent une densité variable de tiges ligneuses
arborées et arbustives qui est fonction des quantités d’eau distribuées annuellement pour chaque
zone. On distingue les zones suivantes :
1 la zone saharienne dont la pluviom&ié est inférieure à 150 mm et dont la limite Sud,
d’après Capot REY, coïncide avec la limite septentrionale du tram-tram (Cenchrm
biflorus) et qui occupe 650 000 km2. On y recence quelques peuplements de doum
(Hyphuene thelxzïca) et de palmier dattier (Phoenix dactyliferu) ;
2 la zone sahélienne comprise entre le 12ème et le loème parallèle, où la pluviométrie
varie de 150 à 900 mm. Du Nord au Sud, en fonction de la pluviométrie, on distingue

les formations suivantes :
a des formations végétales du type steppe herbacée avec des graminées abondantes
et des arbres épars (Balanites, Acacia raddiana) correspondant à la zone
soudano-sahélienne :
b des formations végétales du type st~ppearboree composées de graminées et dune
strate arborée comprenant Acacia senegal, Acacia seyal, Acacia scorpioïdes,
Acacia albida, Hyphaena thebaïca, Combretum, Ziziphus, Balanites, Commi-
phora : c’est la zone sahélienne ;
c des formations vegetales du type savane arbustive composées de Combretacés
~Guierasenegalensis),Acacianilotica,Acaciaalbida,Acaciaseyal,Anogeissus,
Bombax costatum, Bauhinia reticulata, Borassus aethiopium : ces formations
correspondant a la zone sahélo-soudanienne ;
3 lazone soudanienne situke au Sud du 12èmeparallele, avec une pluviométrie supérieure
Li 900 mm. Cette zone correspond a des formations vegétales du type savane arborée
avec Parkia biglobosa,Anogeissus leiocarpus,Khaya senegalensis,Tamarindis indica,
Combr~mglutinosum,Acaciasieberiana,Bombarcostatum,Butyrospermumparkii,
Borassus aethiopium ;
4 la zone soudano-guinéenne, située à l’extrême Sud du pays, correspond au climat
tropical humide avec une pluviometrie supérieure à 1000 mm et des forêts claires à
légumineuses et Combrétacées, et avec des savanes forestières composées de Prosopis
africana, Terminalia, Isoberlinia doka, Burkea afficana, Daniellia oliveri.
13.3 - Les sols
La carte des potentialités des sols de la partie forestière du Tchad et la légende correspon-
dante sont fournies en annexe (Fig. 5)
13.4 - R&ime hydrique
Les seuls cours d’eau permanents du Tchad sont le Logone et le Chari, ainsi que leurs
affluents du Sud-Ouest. Tous les autres cours d’eau, ouaddis et bahrs, ne coulent que pendant
la saison des pluies au cours dc laquelle ils peuvent atteindre des débits considérables. La figure
6 (en annexe) résume le relief et l’hydrographie du Tchad.
Par ailleurs, des relevés piézometriques, realids dans le Chari-Baguirmi, le Kanem et le
Batha, ont fait apparaître un abaissement de la nappe phréatique de 0,50 m à 1 m selon les
endrofts, depuis le debut de la récente pcriode de sécheresse. Dans les zones situées sur le socle
cristallin (Biltine, Ouaddaï, Guéra), cet abaissement de la nappe prend souvent des allures ca-
tastrophiques car, dune part, la dureté de la roche n’autorise pas un curage des puits avec des
moyens traditionnels et, d’autre part, la nature discontinue des aquiferes, limite les possibilités
des réserves.

84
Dans les ouaddis et la zone dépressionnaire du Bahr El Gaz$, cette baisse a entraîné
l’abandon de plusieurs exploitations agricoles et la mort de la plupart des espéces végétales
(Acacia nilorica, Acacia seyal, Hyphaena thebaica.. .).
En raison de la longue période de sécheresse, l’étendue du Lac Tchad, en 1985, ne
représentait plus que le dixieme de son étendue normale (25 000 km2) et, en 1984, leLac Fitri
s’était entièrement asséché. La figue 7 (en annexe) donne un aperçu de la profondeur de la nappe
phréatique en période de pluviométrie normale.
14 - Agriculture
Le sous-secteur agricole procure 40 % du PIB. En 1986-1987, la production agricole a été
la suivante :
les cultures céréalières (maïs, riz, blé, sorgho, penicillaire, berberé) occupent
l
1264 000 hectares, procurant une production de 730 000 tonnes. Le mil en zone
sahélienne et le sorgho en zone soudanienne étant les principales productions ;
la production d’arachide a éti de 106000 tonnes sur 146 000 hectares. Laproduction
l
de sésame a été de 12400 tonnes sur40 000 hectares. La culture du coton, pratiquée
sur 124 000 hectares, a procuré une récolte de 89 469 tonnes de coton-graine.
15 - Elevage
L’élevage pratiqué au Tchad, qui est extensif et itinérant, est une activité très importante
puisqu’elle représente 16 % du PIB, et que 1 840 000 personnes y participent, résidant
essentiellement dans la zone sahélienne. Le cheptel ‘était estimé comme suit en 1987 :
Bovins
4 002 065
l
Ovins, caprins
:
4 358 056
l
Asins
221918
l
Camelins
.
.
502 125
l
Chevaux
185 842
l
Porcins
11880
l
16 - Transports
Le réseau routier du Tchad, n’ayant pu être entretenu régulierement pendant la periode de
troubles, est dans un état assez dégrade. Depuis l’avcnement de la IIIème Rcpublique, de gros
effortssontentreprispourlercmettreen~tatmaisl’absence(oularareté)
delalatériteetlanature
des sols, dans la plus grande partie du pays, rend cette remise en t$at et les entretiens tres
onéreux. De vastes régions sont totalement isolées plusieurs mois de l’année en saison
pluvieuse.
Les trois principales voies d’importation et d’exportation des produits sont :
la route et le chemin de fer camerounais, jusqu’au port de Douala ;
l

85
la route jusqu’à Bangui (RCA) ;
l
l’avion entre NdjamCna et Paris pour les produits périssables ou de valeur.
l
2 - LES GOMMIERS AU TCHAD
21- Répartition
21.1 -Acacia senegal
Cet Acacia prefère les terrains sablonneux des dunes anciennes. Il est commun dans toute
la frange sahélienne du Tchad. Il poduit de la gomme de première qualité localement appelée
“Kitir”.
A l’Ouest du Tchad, Préfectures du Chari-Baguiri, du Lac et du Kanem, on le trouve entre
les parallèles 11’ 30’ et 13’ 30’ de latitude Nord. Au fur et 21 mesure que l’on se dirige vers l’Est,
son aire remonte vers le Nord pour se rappocher du 15ème parralèle, au Nord de Biltine, dans
1eOuaddaï géographique.OnpeutrencontrerdesstationsdecegommierplusauSud,maiselles
sont rares et isolées.
21.2 - Acacia laeta
Très voisinbotaniquementdu préc&lent,Acacia laefaauneairederépartition
sensiblement
moins étendue de celui-ci. 11 semble préferer les sols rocheux des plateaux et des massifs
montagneuxetrésistemieux2tlasécheresse.
AuTchad, onlerencontre surtout dans le Ouaddaï
géographique, entre 13 30’ et 15 30’ de latitude Nord.
Il produit également de la gomme de Premiere qualite, semblable à celle du précklent, mais
avec des rendements qui semblent être inférieurs.
21.3 - Acacia seyal
L’aire de répartition de Acacia seyal est beaucoup plus vaste que celle de Acacia senegal.
Au Tchad, on le rencontre entre les parallèles 9’ et 16’ de latitude Nord. Il préfére les sols
d’argile noire craquelée des terrains légèrement deprimés et inondes en saison des pluies.
Il fournit une gomme de moins bonne qualité que les précédents : la gomme friable,
commercialisée au Tchad sous le nom de “‘I’halha”.
Les Acacia gommiers, comme toutes les essences ligneuses du Sahel tchadien, ont subi les
contre-coups de la longue période de sécheresse que nous venons de connaître, soit directement
enraisondel’abaissementdesnappesphréatiquesqui,parendroits,aprovoquéledess~hement
sur pied des peuplements entiers, soit indirectement par la pression accrue du bétail domestique
en raison de lararéfaction des pâturages herbacés. Depuis 1969, on estime que les pertes sont
de l’ordre de 30 %.
D’une façon générale, on note une lente descente vers le Sud des aires de répartition des
diverses variétés. La descente vers le Sud, plus sensible et plus prolongée, d’agriculteurs

86
sédentaires
et des troupeaux
de bétail domestique
chasses
par la secheresse,
a provoqué en
maints endroits une exploitation anarchique
et abusive
des gommeraies
naturelles
modérément
exploitées
par le passe,
jusqu’à entraîner
des conflits avec les ayant-droits
traditionnels.
11 n’existe pas d’informations pr&ises sur la superficie des peuplements
naturels de
gommeraie, mais on estime qu’elle est de l’ordre de 36 000 km2, dont environ 40 % serait
exploitable r6gulierement.
On ne possède,
non plus, aucune
donnée
scientifique sur l’âge des
arbres, ni sur leurs dimensions.
La densité des peuplements
varie considerablement
avec Mge, les conditions écologiques
et la protection contre le feu. A titre d’exemple : un inventaire réalisé sur 714 hectares de
gommeraies
amenagées’dans
le Chari-Baguirmi a permis de dénombrer
une moyenne de 15
pieds de Acacia senegal à l’hectare.
Pour l’ensemble
du Sahel tchadien,
on estime la densité à
une moyenne de 50 B 150 arbres/ha
environ. La figure 8 (en annexe)
donne une idée de la
répartition des Acacia gommiers au Tchad.
22 - La législation sur les gommiers
Jusqu’à
nos jours, la gomme arabique
est exploitée au Tchad selon les droits coutumiers.
Le
nouveau projet du Code Forestier, à Etude, prévoit un chapitre sur les gommeraies
qui se
resume ainsi :
“La saignée
des gommiers des forêts du domaine
privé de Etat est libre pour les
l
collectivites qui y exercent
traditionnellement
leurs droits d’usage,
sous réserve
de l’observation
des normes techniques
d’exploitation
&lict6es par 1’ Administra-
tion forestiere” ;
. “Tout individu peut pratiquer, a son bénéfice, la saignée des gommeraies
coutumieres
restées
inexploitées
à la date du 15 janvier dans les zones produc-
tives du Chari-Baguirmi
jusqu’au Sud Ouaddaï géographique
et du 30 janvier
dans la préfecture
de Biltine” ;
“Le défrichement
des gommer-aies
reconnues
improductives
est autorisé sous
l
réserve :
. soit de la creation
d’une gommeraie
artificielle convenablement
protégée
et de superficie
au moins équivalente
;
. soit du maintien en place d’au moins 20 porte-graines
a l’ha”..
“Toute personne
physique ou morale, d&rant exploiter la gomme a des fins
l
commerciales
ou industrielles,
doit se faire agreer suivant une procédure
fixQ
par Decret. Cet agrement donne lieu au paiement d’une redevance
au Fonds
Gommier dont le taux est fixé par la Loi des finances.”

87
3 - L’EXPLOITATION
DE LA GOMME ARABIQUE JUSQU’EN 1976
La gomme arabique est exploitée depuis teks longtemps au Tchad pour la consommation
in~~etonenwuves~~uslesmarchésdela~ne~~li~e~~u~~~~~enne.~le
est milis& traditionnellement dans des domaines aussi vari6s quelanotmiture, la médecine ou
l’artisanat La gomme était alors surtout rt5coMe a partir de l’exsudation naturelle des arbres.
ll est probable que la gomme ait fait l’objet, dans le pas.&, d’un certain commerce avec des
pays voisins, mais les statistiques du Commerce ne la fait apparake comme produit d’expor-
tation qu’à partir de 1951956,
saison au cours de laquelle il est fait état d’une exportation
officielle de 5 tonnes. A partir de cette date, les exportations ont crû à peu près r@uli&ement
jusqu’a la saison 1967-1968 où elles ont atteint le chiffre record, pour cette p&iode, de 1345
tonnes. A partir de 1968, on note une baisser&ulière de laproduction jusqu’en 1976, annee a
partir de laquelle les exportations sont devenues pratiquement nulles (Fig. 9 en annexe). Cette
chutedanslaproductionpeutêtreattribueeadeuxfacteurs:
las&heresseetsurtoutlestroubles
qui ont début&? vers cette époque dans les principales regions productrices, à savoir le OuaddaL
le Biltine et le Batha.
Au debut de cette p&iode, la quasi-totalit&le la production exportde provenait du Ouaddaï
géographique (Préfectures de Ouaddaï et du Biltine), puis le Batha a pris une part de plus en
plus importante et, enfii, les préfectures du Chari-Baguirmi, du Lac et du Kanem ont eu5
touchees par le mouvement, en même temps que la production des r&ions orientales du Tchad
chûtait pour les raisons &uun~r6es cidessus.
Pendantceaepériode,lacommetcialisationétaitass~paruneSociétéd’Etat
: laSoc%%
Nationale de Commercialisation du Tchad (SONACOT). Cette soci&.e, créée au depart dans
le souci d’assurer le ravitaillement des provinces en produits de première n&ssit.e, disposait
d’un quasi monopole dans le commerce de la gomme arabique qui lui fournissait, par ailleurs,
un frêt de tetour intkssant. Un pourcentage des b&&ices de cette Société était automatique
ment r&nvesti pour le fonctionnement des “secteurs gomme”, lesquels dépendaient de la
Direction des For&s et avaient pour r61e d’encadrer les producteurs et de divulguer les
techniques de saignée et de rkohe inspirees de celles pratiquées dans le Kordofan soudanais.
Dans les annees 1970, un projet fmanu? par le FED, de développement de la production de
gommearabique,a~~dep~~ret~enrichud~peuplementsnaturelsdeAcaciasenegal.
814 hectares ont été ainsi am&.nag& dans le OuaddaY géographique et dans le Chari-Baguirmi.
A la même époque, une société italienne, AGRICOLA, a ensemence et enrichi 400 hectares de
gommemies.
Tous ces essais ont &5 interrompus a la suite des évknements qui ont secout$ le Tchad,
lesquels ont également entra@ la cessation des activités de la SONACOT et du commerce
international de la gomme arabique.
4 - L’EXPLOITATION
DE LA GOMME ARABIQUE DEPUIS 1983
ll a fallu attendre la deuxi&me moitié de l’année 1982 et l’av&uement de la LIEme
République pour que la paix et la skcuritt! règnent à nouveau dans tout le Sahel tchadien,

88
permettant lareprisede lacommercialisation delagomme arabique surl’initiatived’une soc&%
privée : la Société Tchadienne d’exploitation de la gomme arabique (STEGA).
Lesexportationsdegommeparcettesociétésontpasséesde0,5tonnespourlasaisonl982-
1983à2400 tonnespourlasaison 1986-1987,battantainsilargementlerecorddelacampagne
1967-1968. Sur ces 2 400 tonnes, 1 100 tonnes etaient de première qualité dont environ 2/5
provenaient du Soudan et 3/5 du Tchad. En 1987, la STEGA s’est associée avec les sociétés
lRANEX et AlDGUM et livre désormais toute sa production à lRANEX.
Pendantlacampagne1986-l987,lecoursmondialdelagommearabiqueétantencoreassez
élevé, la STEGA exportait sa production par avion sur Paris et le prix d’achat, au bascule de
Ndjaména, était de 675 frs CFA le kilogramme pour la gomme de première qualité.
Pour la campagne 1987-1988, on note une chute sensible des exportations de gomme
arabique par la STEGA : 700 tonnes dont 500 tonnes de Premiere qualité (400 en provenance
du Tchad et 100 du Soudan). Cette chute est due à deux facteurs :
1 chute du cours mondial de la gomme arabique : le prix d’achat, au bascule de
Ndjaména, est tombe à 400 frs CFA le kilogramme et la STFGA écoule
desonnais sa production par voie terrestre jusqu’au port camerounais deDouala,
puis par voie maritime jusqu’en France ;
2 développement de la concurrence exercée par des commerçants tchadiens qui
livrent directement la gomme arabique par petits lots a des utilisateurs euro-
péens.
Pour la dernière campagne, les taxes douanières à l’exportation ont été de45 francs CFA par
kilogramme.
Le Service Forestier Tchadien étudie les possibilites de remettre en vigueur le syst&me
pratiqué autrefois par la SONACOT, a savoir le reinvestissement d’un pourcentage des
bénefices découlant de la commercialisation de la gomme arabique dans une structure
permettant d’accroître la production et la qualité de la gomme, grâce à l’encadrement des
populations rurales et a la diffusion des méthodes rationnelles de saig&.
5 - LES RECHERCHES APPLIQUEES SUR LES GOMMIERS ET LA GOMME
Depuis 1987, l’association de la STEGA avec IRANEX a permis, avec le concours du
Service Forestier Tchadien, les premiers essaisd’am6liorationdes gommiers au Tchad-On peut
citer :
MiseenplaceparlaSTRGA,en
1987,d’uneplantationexpérimentaledeAcacia
l
senegal aux environs de la capitale Ndjamena. Un terrain de 4 hectares a été
choisi par le Service Forestier et amenage par la STEGA (route d’accés, cl6ture
en grillage, forage profond pour l’eau). Des graines ont été importées du
Kordofan soudanais par la STEGA et confi& B la pt!pinière forestière de
Millesi. La Premiere plantation a 6th effectuée en août 1987 ;

89
en 1988, agrandissement sur 2 hectares de la parcelle précédente en vue de
l
réaliser un essai d’introduction de 4 lots de graines en provenances de Acacia
senegal s&ctionn6es dans larégion de Kayes (Mali). Il s’agit des lots H38, H28,
E22etE4. Cetessaid’introductionestdoubleparunessaid’inoculationdesplants
avec du Rhizobium selon un protocole mis au point par IRANEX ;
en 1988, recensement en vue de leur amenagement futur des peuplements
l
naturels de Acacia senegul dans un secteur d’environ 15 000 km2, situé au Sud-
Est de Ndjamena, entre Dourbali et Meltï. Ce recensement est en voie de
r6alisation a l’initiative de la STEGA en raison de la provenance de cette région
de lots de gomme arabique de très bonne qualité.
Une couverture du secteur par photographies a&iennes a été rt%lis& par l’Armc5e française.
Cette couverture sera exploitée par le Service Forestier Tchadien en vue de preparer un plan
d’aménagement des gommeraies naturelles qui sera propose a la STEGA avec l’accord et la
participation des populations locales. Ce plan prévoiera des mises en défens delimitées par des
pare-feux et le creusement éventuel de puits dans les gommer-aies manquant d’eau afin de
permettre leur exploitation rationnelle.
En ce qui concerne la gomme proprement dite, la STEGA est entrain de monter, avec le
concours dTRANEX , un laboratoire de contr&Ye de la qualid du produit.
Quoique encore modestes au Tchad, les recherches appliquées sur les gommiers et la
gomme, qui se deroulent dans les environs de la capitale, permettront une formation plus
pratique dans ce domaine des Agents forestiers par le Centre de formation qui vient d’être
construit a Millesi par le projet PNUD-FAO de Relance des activit6s forestières au Tchad.
6 - LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT
DES GOMMERAIES
Compte tenu du tres grand intérêt que representent les Acacia gommiers pour la zone
sahélienneduTchad,nonseulementpourlaproductiondegommemaisaussienagro-forestene
et pour la lutte contre la d&.sertification, un certain nombre de projets de développement des
gommer-aies sont encours derktlisation ou ont et.6 soumis au financement des bailleurs de fonds
institutionnels. Parmi les rtklisations en cours, on peut citer :
ProjetPNUD-FAO “Relance des acitivites forestieres au Tchad” : plantation, en
l
1988, de 6 hectares dedcuciu senegul dans la Sous- Préfecture de Massaguet, au
Nord de la Capitale ;
Projet BANQUE MONDIALE : essais comparatifs de provenances locales de
l
Acuciu senegul mis en place a Koundoul en 1988 ;
. ACTIONINTERN ATIONALE CONTRE LA FAIM (AICF) : ONG française
imphuu.& dans les prefectures du Guera et du Salamat, a entrepris, depuis 1987
avec le concours du Service Forestier, un prograrrme de plantation de Acacia
senegul.

90
D’une façon gCn&ale, la politique actuelle récente du Service Forestier Tchadien est de
privilégier les essences locales, trop souvent délaissées dans un passé récent au profit des
essences exotiques d’une croissance souvent plus rapide mais moins résistantes aux conditions
écologiques de la région et aux feux de brousse que les premières. Dans cette optique, la
proportion des Acacia dans les pépinieres du Service croît rapidement dans les zones
saheliennes et soudano-sahéliennes.
Parmi les projets soumis aux bailleurs de fonds, on peut citer :
le Projet de regénération des gommeraies dans les préfectures du Ouaddaï, du
l
Bibine et du Batha. Dune dur6e totale de 5 ans pour un montant global de
1875 287 000 francs CFA, ce projet prévoit 3 000 hade plantations villageoises,
300 ha de plantations en regie et 12 000 ha de mises en défens.
D’une façon gt%rale, tous les projets de reboisement et de lutte contre la d&ertification
identifiés pour la zone sahelienne prevoient des plantations de Acacia senegal ou des
reg&&ations de gommeraies naturelles.


93
Tableau a* 1: Répartition de la population par Préfecture
préfecture
Chef-lieu
Habitants
Superficie
Densité
Km2
Hab/Km2
BATHA
ATI
402ooo
88800
453
BE.T.
FAYA
298ooo
600350
50
BILTINE
BILTINE
2Olooo
46850
429
CHARI-BAGUIRh’Iï
NDJAMENA
807000
82910
9,73
mER4
MONGO
237000
58950
4,M.
KAIWM
MAO
228000
114520
1,99
LAC
BOL
154000
22320
6,90
LOGONB OCCIDENTAL
MOUNDOU
341000
8695
39,22
LOGONEORIENTAL
DOBA
353ooo
28035
12,59
MAYO KEBI
BONGOR
794ooo
30105
26,37
MOYENCHARI
SARI-4
612000
45180
13,55
OUADDAI
ABECHE
413000
76240
5,42
SALAMAT
AMTIMAN
114ooo
63000
1,81
TANDJILLE
LAI
346000
18045
19,17
TOTAL
53ooooO
1284000
4,13

94

95
Figure 1: Carte administrative (l’chad)
l
,’
,
NIGER
SOUDAN
-
Limites nationales
-
Limites
de préfectures
. . . . . ..-. Li&es
de
sous-pr&chms
0 m.
-l ‘Vkm
--

96
Figure 2 : Précipitations annuelles
\\
\\
PreCipitations annuelles
\\
\\
X Poste pluviom&rique
\\
I 0 PostepluvioMrique dont la fiabilitd
des dom&8 a 6~5 v&ifî&e
I
r
I
,
,
,
I
NIGER
I
I
I
I I
I
/
4 -’
If
/
/
*::
. .
. -
W. CENTRAF-RICAIh~

97

98
Figure 5 : Potentialité! des sols
Y SOUDAN
600 mm
80%
G9oomm
3%

Légende dbaillée de la carte de potentialité des sols
(d’après la carte pklologique au l/ 5 000 000 dans
“Atlas pratique du Tchad” - I.N.T.S.H. )
r1
Sols min&aux bruts et peu évolds, désertiques et subdésertiques.
Possibilitis agricoles tr&s faibles sauf irrigation des sols subdésertiques,
mais g&&alement coût t&s Blev6 (agriculture d’oasis).
p4]
Sols halomorphes vari6s (sols salks et sodiques).
Valeur agricole nulle sauf investissements considérables.
Sols d’érosion, minkaux bruts (cuirasses) et sols peu B~O~U~S.
Pâturage
umm
extensif ; avec, quand les prkipitations le permettent, cultures dans les
vallées ét sur les sols gravillonnaires de bord de cuirasses (2-3 à 5%
de la surface).
Sois isohumiques - subarides.
Possibilités culturales faibles en Egard a la faiblesse des précipitations.
Cultures vari6es possibles si irrigation et apport d’engrais.
Sols hydromorphes.
Richesse chimique vari6e
Satur& d’eau de façon permanente ou saisonnière, en surface ou en profon-
deur ; d’où n6cessit6 de drainage pour la mise en valeur. Dans ce cas, possi-
bilit& de cultures vari&s et potentialités indressantes pour la riziculture.
Sols ferrugineux et sols ferrulitiques (+ sols hydromorphes dans les bas-
fonds 5-8 % de la surface environ).
Sols 6pais et meubles, de richesse chimique variable.
Facteur limitant prépondérant pour l’agriculture : lu répartition des pluies.
Autrement, bons rendements de cultures vari6es (mils, arachide, coton par
ex.) si apport de phosphates et de matière organique et si protection contre
l’érosion.
Vertisols (argiles noires tropicales)
Sols riches chimiquement mais lourds et ayant besoin d’eau.
Difficiles à travailler avec les méthodes traditionnelles.
Bons rendements de cultures variées (mils, sorgho, coton,
cultures fruitières, canne a sucre, etc...) si travail mkmique
et irrigation compl6mentaires.
Sols peu 6~01~6s d’apport.
Utilisables en culture avec apport d’eau et de matière organique.
(donc coût blevé).
Sols bruns tropicaux.
Les plus riches chimiquement de la zone sahélienne ; meubles
mais pas tr&s profonds : trbs sensibles Zt l’érosion.
Cette légende a été établie avec le concours des pédologues de
l’O.R.S.T.OM. et des agronomes du Ministère de la Coopkration.