rC3Ff-? j -i T = Sht5galaise des Recherches...
rC3Ff-?
j -i T =
Sht5galaise des Recherches Agricoles et Halieutiques - Vol. 1 - no1 - 1988
,;.y--.; gs $0
y,/1 <, 1 0;:
?
-.-T !.- 1. !?Y i ' _
ADAPTATION DE L’EUCALYPTUSA LA SECHERESSE
PAR
C.. BAILLY * ET P. N. SALL **
RESUME
Plasticité et rusticité font d’Eucalyptus camaldulensis DEHN une espke
de reboisement très utilisée en zone tropicale dche. Cependant, ce végétal a
des besoins en eau que le Centre National de Recherches Forestieres de
I’ISRA tente de quantifier depuis 1981. En deux ans, pour une pluviométrie
cumulée de 690 mm, 1’Evapotranspiration Réelle (EZTFQ sous Eucalyptus est
de 7 11 mm ; sur la même période, la formation naturelle h Acacia seyal tota-
lise 690 mm et sur une surface nuede mm. Des observations en conditions
contrôlées ont montre que, jusqu’au point & fl&rissement (PF) 4,8, la fanai-
son de cette espèce était réversible.
SUMMARY
Plasticity and hardiness are two characteristics of Eucalyptus camal-
MensisDEHN that make it a species usedextensively for reforestation in dry
tropical amas. However, this plant has water needs that the ISRA Research
Direction about Forestry Production has tried to quantify since 1981. During
aperiodof twoyears, with acumulativerainfallof 69Omm,ETRunderEuca-
lyptus is of 7 11 mm; in the same period, spontaneous growth at Acacia seyal
totals 690 mm and on an empty surface 687 mm. observations made in con-
trolled conditions have shown that wilting of this species was reversable, up
to the point of withering.
RESUMO
Plasticidade e rusticidade fazem de Eucalyptus camaldulensis DEI-IN,
uma essência muito utilizada na reflorestaç%o em zona tropical seca. Pot-km,
esta espécie vegetal tem necessidades em agua que o Centro National de
Pesquisas Florestais do ISRA vem avaliando desde 1981. No intervalo de
dois anos, para uma precipitaç?io acumulada de 690 mm, aEvapotranspiraç$o
Real (EXR) sob Eucalyptus é de 711 mm, no mesmo perfodo, a evapotrans-
. ...,,., !x ..,A --,- .A- --L A---I- - ..- I L 3. Inn

69
‘.
-1
2_
INTRODUCTION
En zone sahélienne, la satisfaction des besoins des populations en bois de feu est de
plus en plus difficile du fait de la réduction de la couverture forestibre. La reforestation
à base d’especes ligneuses à croissance la plus rapide possible est une solution a ce pro-
bleme crucial.
L’Euculyptus, de par les courtes rotations qu’on peut lui appliquer (6-7 ans) et de par
sa faculte a produire des rejets, semble être l’une des espèces les plus indiquées. Il est à
craindre cependant que l’introduction d’une essence sempervirente, a croissance rapide
et à activité transpiratoire intense dans des zones marginales déficitaires en eau,
n’entraîne l’épuisement des réserves h ydriques du sol, principal facteur de mortalité sous
ces climats. Il faudrait, par conséquent, que la resistance a la sécheresse puisse être
correctement appréciée. Dans son programme d’activités, le Centre National de
RecherchesForestières (CNRF) poursuit depuis deux ans l’étude du bilan hydrique d’une
plantation d’Eucalyptus ca~lduhh DENII-84 1 l/FTB et l’etude exp&imentale de la
déshydratation de jeunes plants cultivés en vases de végétation. Ce travail béneficie de
l’appui scientifique de INRA/CNRF et du financement USAID.
ETUDE DU BILAN HYDRIQUE
Matériel et méthode
La zone d’étude se trouve dans la forêt classée de Bandia (région de Thies), située B
70 km au Sud-Est de Dakar, dans le secteur climatique sahelo-soudanien, sur sol ferru-
gineux tropical peu lessivé.
Le dispositif exp&imental étudie pa.raIBlement trois types de végétation différents :
. une parcelle d’Eucalyptus
d’une densité de 595 arbres a l’ha (écartement 4,00 m x
4,220 m) couvrant 0,13 ha. La plantation a Cte effectuée le 27 juillet 1981 aprés une lame
d’eau cumulée de 88.7 mm;
une parcelle en forêt naturelle d’Acacia seyal âges de 30 a 40 ans;
l
une surface dénudée contigue B Ila parcelle d’Eucalyptus couvrant également 0,13
l
ha et entretenue a la même fréquence que cette dernière.
La méthode consiste en l’observation de l’humidité du sol sous ces trois types de
formation végétale au moyen d’une sonde gammaneutronique (CAMPBELL modele
501 B). L’installation d’une t61e métallique à 15 cm de profondeur supprime le ruissel-
lement. L’évapotranspiration reelle (ETR) est exprimée, après simplification de l’équa-
tion du bilan, en fonction de la pluie incidente (Pi) et de la variation du stock d’eau dans
le sol (S).
ETR=Pi-&AS
Résultats et commentalres
Nous avons enregistre, au niveau de notre station, une pluviométrie de 443,5 mm en
1982 et 246,6 mm en 1983. Sur un profil de265 cm de profondeur (longueur utile du tube
d’accés). seuls les 125 nremiers centimbtres sont le siége d’une dynamique d’humidité

Tableau 1: Valeurs de la pluie incideqte (Pi), du stock d’eau (S), de la variation du stock d’eau ( S)
et de l’évapotranspiration réelle (ETR) en mm sur 125 cm de profondeur pour les trois
types de formation végétale.
Eulres
Pi
T
Eucalyptus
T Forêt naturelle
T
Terrain nu
1
S
A S
ETR
S
A S
Em
s
As
ETR
.
181
191.51
172.48
- 17,08
17,08
- 5,45
5,45
174,43
167,03
443,5
15235
+ 27,04
416.46
+ 12,57
430,93
t 41.91
401.59
12
201.47
208.94
164.92
- 19,48
19,48
‘82
181,99
- 8.80
8,80
195,44
- 13.50
1350
156,12
‘EE 1983
443.5
- 9.52
153.02
+ 3.77
439.73
i- 22,96
420,54
- 10.25
1425
- 3.38
3,38
- 19,05
19,05
171,74
176,39
246,6
+ 1,67
15274
,
!44,93
+ 1,92
244.68
+ 4,98
241,62
173,41
181,37
- 2,35
154,66
235
983
171,06
15202
- 2.64
264
175.32
- 6.05
6,05
EE 1983
246.6
- 10,93
fi7.53
- 4,lO
250.70
- 20,12
266.72
167,69
- 3.37
3,37
149.50
- 252
252
165,47
- 9.85
9,85

7 1
L’annee 1983, tres déficitaire en eau, a vu s’établir dans presque toute les régions du
pays des records absolus de sécheresse. Il en a résulté une variation négative du stock
d’eau dans le sol pour les trois types de formation végétale. Il est également intéressant
de remarquer que, malgré deux ETR très différentes (453,02 mm en 1982 et 257,53 mm
en 1983), la baisse annuelle de niveau du stock d’eau sous Eucalyptus est pratiquement
la même (9,52 mm et 10,93 mm). Il y a cependant lieu de noter que si elle est de 10,25
mm entrele 3 décembre 1982etle7 juin 1983,parcequ’ilexisteencoredel’eauutilisable
danslesol(le stockest de 171,74 mm àladatedu7 juin 1983),ellen’est plus quede 3,37
mm entre le 12 décembre 1983 et le 1.5 juin 1984 pour la simple raison que le seuil de pF
est atteint et même très lègèrement depassé (stock de 167,69 mm à rapprocher du stock
de 168,69 mm correspondant a l’humidité du pF 4,2).
Face à un tel déficit hydrique, il est intéressant d’apprecier le comportement des
arbres sur le plan dendrométrique. C’est ainsi que nous suivons la croissance mensuelle
des Eucalyptus depuis mars 1983. Nous constatons qu’avec 443,5 mm de pluie, la
croissance en circonférence et en hauteur est certes faible, mais continue tout le long de
l’année. Avec l’hivernage 1983, la croissance en circonférence dépasse à peine 1 mm,
tandis que celui sur la hauteur est de l’ordre de 6 cm. Il est remarquable que, durant toute
cette période, aucune mortalité n’a été enregistree ; le taux d’arbres vivants est resté le
même (92 %) malgré un jaunissement des couronnes et une défoliaison partielle de la
majorité des individus.
Nous avons rapproché ces resultats de ceux d’autres auteurs travaillant sur Eucalyp-
rus. Pendant la saison &che, de mai a septembre 1974, W. de PAULA LIMA et 0.
FREIRE (1976) ont chiffré au Portugal les ETR de plantations d’Eucalyptus suligna
(206,3 mm), de pins (211,5 mm) et d’une végétation naturelle herbacée (195,9 mm) dans
une region où il tombe un peu plus d’un mètre d’eau par an. KARSCHON et HETH
(1967), après un suivi hydrique de quatre années, ont trouvé en Israël une ETR moyenne
annuelle de l’Eucalyptus camaldulmsis de 466 mm, pour une pluviométrie proche de
700 mm.
Ces auteurs s’accordent pour affirmer qu’a partir d’un certain seuil pluviométrique,
si la recharge du sol se fait normalement en quantité et en répartition, la ponction de l’Eu-
calyptus n’aura pas d’action dépressive sur le régime hydrique. Par contre, nos résultats
. nous prouvent que, dans nos régions, au niveau de l’isohyéte 400,400 mm aléatoires et
mal répartis, nous ne sommes pas dans de bonnes conditions pour faire pousser l’Euca-
lyptus et assurer en même temps la p&ennité des réserves hydrique du sol. Au-delà de
ce constat, l’hivernage 1983 nous aura montré les facultés d’accomodation de cette es-
sence dans des conditions aussi marginales où I’ETP avoisine 2 000 mm par an.
Au vu des informations obtenues, nous avons cherché a savoir jusqu’à quel potentiel
d’eau dans les vases de végétation pouvaient survivre les jeunes Eucalyptus.
ETUDE EXPERIMENTALE DE LA DESHYDRATATION
DE JEUNES PLANTS D’EUCALYPTUS
Dispositif d’observation
Le matériel vegetal sur lequel nous avons travaillé est constitué de jeunes plants d’Eu-

-irr
=
12
Protocole expérimental
La courbe pF-Humidité pondérale est établie sur la base des résultats, grâce à des me-
sures faites à la presse membrane et a l’extracteur a basse pression et après passage à
l’étuve des echantillons de terre.
Le remplissage des seaux est précédé d’une pes& du plant et du pot. Apres appré-
ciation du poids de terre fraîche, des échantillons de cette terre sont pris pour la determi-
nation de l’humidité pondérale au départ : cela permet d’obtenir le poids de terre sèche.
Les parametres a chiffrer sont, par conséquent, le poids total du pot et le poids terre
sèche + seau + plant (qui est une constante). La différence entre ces deux termes donne la
quantité d’eau stockée dans le vase.
L’humidité pondérale est obtenue en divisant le poids de cette eau par celui de terre
seche. L’utilisation de la courbe pF =f(Hp) donne la valeur du pF correspondant.
Résultats
Les plants soumis à un dessèchement continu sont donc régulièrement peds. Une fois
que le pF désiré est atteint, ils sont réhydratés. Le principal résultat que nous avons enregis-
tré est que, jusqu’à un pF de 4,8, la fanaison est réversible. Cette valeur de pF 4,8 étant
obtenue par extrapolation de la courbe pF-Humidité, nous avons également pu observer
quelarehumidifïcation du végetal se traduisait par diif&entes réactions du mécanisme ve-
gétatif: certaines feuilles ont entièrement reverdi, tandis que d’autres, marcescentes, ont
fini par tomber avant que les bourgeons axillaires, les pousses terminales ou le tissu méris-
tématique de la base du bourgeon n’entreprennent le processus de remplacement. Il nous
est même arrivé d’observer un redémarrage au niveau des lignotubers.
Cette manipulation a surtout montré la résistance de 1’Eucalyptus à des dessiccations
de potentiel sol de l’ordre de 63 atmosphères. D’autres expériences analogues sont en
cours afin de préciser le niveau de sécheresse du sol et du végétal à partir duquel il y aralen-
tissement, surtout arrêt de la croissance.
CONCLUSION
Les informations que nous avons obtenues, aussi bien par des observations anato-
miques que par les méthodologies que nous avons exposées, doivent nous permettre, avec
le temps, de disposer de résultats fiables sur l’écophysiologie de I’Eucalyptus.
Avant de fournir des conclusions définitives, nous devons poursuivre les recherches
sur un bilan hydrique réalisé sur quatre ou cinq ans, sur les réactions physiologiques de
1’Eucalyptus àune déshydratation élevée et sur les mécanismes mis en œuvre pour suppor-
ter le stress hydrique.
BIBLIOGRAPHIE
1
KARSCHON (R), HETH (D), 1967The water blance of a plantation of Eucalyptus
camaldulensis.
In contributions on Eucalyptus in Israël, III, 7 - 34
2 PAUL LIMA (W. de), FREIRE (0), 1976 Evapotranspiraçao em plantaçoes de
m , . SS....
. _

-_
~---~~~
a.-I
m’ -_
” *
;r *,
INSTITUT SENEGALAIS DE
RECHERCHES AGRICOLES
CAHIERS D’INFORMATION
MANUEL
DE CORRESPONDANCE
ENTRE’ LES DIFFERENTS
FORMATS DE SAISIE
DOCUMENTAIRE
Sega BALDE