COLLECTION FICHES TECHNIQUES DEFENSE ET ...
COLLECTION FICHES TECHNIQUES
DEFENSE
ET
RESTAURATION
DES SOLS
Pierre RUELLE
Modou SENE

AVANT
PROPOS
La dégradation du milieu, dont l’importance s’accroît depuis la dernière période de sécheresse,
mobilise actuellement chercheurs et développeurs, instances gouvernementales et populations
rurales. Si les mécanismes de cette altération ont été analysés en zones sahélienne et soudano
sahelienne, les solutions proposées restent fragmentaires, parfois inadaptées, souvent temporaires.
L’action du déficit pluviométrique sur la fragilisation des couverts végétaux alliée à une
surexploitation du milieu par l’homme (surpâturage, défrichement, rotations accélérées) ont entraîné
un déséquilibre durable des écosystèmes, malgré le retour de précipitations plus favorables depuis
quelques années.
En effet, de nombreux sols de la région, faiblement structurés et peu fertiles, résistent mal à
l’agression du vent ou des pluies. L’érosion éolienne ou hydrique s’accroît, la fertilité dkcline ;
l’ensemble des paysages ruraux est menacé.
Afin de stabiliser les phénomènes en cours, éventuellement d’améliorer la situation, l’en-
semble du terroir villageois et les systemes de production doivent être analysés.
Les solutions proposées dans ces fiches ont été appliquées dans le sud du Bassin arachidier
sénégalais (P = 750 mm sur 120 jours). Le système de culture extensif, bien que mécanisé, entraîne
une diminution des zones de parcours, déjà surpâturées et fortement agressées par les feux de brousse.
Le faible niveau d’intrants entretient une baisse régulière de fertilité et pérennise le système extensif
(défriche, brûlis). L’érosion hydrique demeure le principal problème ; le ruissellement trait en amont
de la toposéquence, grossit sur les zones de culture (phénomènes de battana) et transporte une forte
charge solide (10 a 20 g/l).
Les aménagements proposes répondent à trois conditions prtklables :
+ Ralentir le ruissellement sur toute la toposéquence, et non le stopper, compte tenu
de la pluviométrie acceptable de la zone.
+ Utiliser le matériau disponible localement : blocs de laterite en haut de
toposéquence, matériel végétal dans les zones de culture.
+ Intégrer le système de culture dans ce “maillage” du paysage : travail du sol en sec,
semis perpendiculaire à la pente, apports de matière organique.
Cette première partie réalisée, l’équipe “Gestion des Ressources Naturelles” s’attache a
résoudre des problèmes à présent incontournables :
+ Gestion des voies de communication
+ Gestion des troupeaux et parcours
+ Gestion et entretien des ouvrages par les producteurs.
Nous espérons que ces fiches techniques apporteront aux hommes de terrain, confrontes aux
réalités quotidiennes, plus que des solutions toutes faites... une façon d’envisager leur aménagement.
En effet, un aménagement intégré doit être pensé en fonction des ressources locales (humaines
et matkielles) et non en termes de transferts de technologie. La question doit être :
+ quel aménagement - parmi ceux qui existent - est applicable dans ma zone ?
et non :
+ Comment adapter tel aménagement dans ma zone ?
Enfin, ces fiches techniques ont été volontairement scindées par thèmes dans la même
optique : ne pas fournir un catalogue “parfait aménagiste” (!) mais un ouvrage de réflexions... et de
critiques !

FICHE TECHNIQUE
N” 1
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE
Nol
RUISSELLEMENT
ET EROSION:
ASPECTS
GENERAUX
Avec la diminution
de la pluviométrie,
le problème
de l’alimentation
en eau des cultures
vivrières est devenu une des préoccupations
majeures pour la sécurisation et l’accroissement
de
la production.
Mais il faut la resituer dans un contexte où le milieu naturel dans son ensemble
subit une dégradation
importante
et continue.
II convient d’analyser globalement
ce phéno-
mène pour tenir compte des interrelations
entre les différentes
parties des terroirs villageois et
ne pas en rester à des palliatifs. Dans le Sud Sine Saloum, le ruissellement
et l’érosion hydrique,
que nous considèrerons
ici uniquement
comme une conséquence
du ruissellement,
participent
à ce processus de dégradation;
certaines de leurs manifestations
atteignent
le spectaculaire,
d’autres sont plus insidieuses. Elles seront évoquées brièvement
avant d’analyser les causes et
de présenter des interventions
possibles, en faisant apparaître l’articulation
entre les différents
niveaux.
I.- LES MANIFESTATIONS
DU RUISSELLEMENT
ET DE L’EROSION
Le ruissellement
a des effets visibles lorsque le volume d’eau qui circule et son énergie sont
suffisants pour provoquer des destructions.
Dès lors, il pourra endommager
des pistes, même
lorsqu’elles auront Cté stabilisées par de la latérite, couper en de multiples endroits les pistes
agricoles (photos 11 et 12), attaquer certains quartiers des villages, entailler les parcelles de
culture aux ruptures de pentes (photo 13). Les villageois directement
menacés dans leur vie
quotidienne,
essaient dès lors de lutter et de parer au plus pressé avec beaucoup de difficultés
et souvent peu d’efficacité
face à l’ampleur
prise par les phénomènes..
1.1
AGRICOLES
TROPICALE
ET CULTU
BP 3120 DAKAR
SENEGAL
IRAT I CIRAD
@
21 24 2.5 - 22 66 28 Telex 3117 ISRA SG
B.P 5035
34032
MONTPELLIER
Cedex
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LESSYSTEMES
AGRAIRESETCECONOMIEAGRlCOLE
France
Laboratoire National de Recherches VBt6rinaires BP 20570
32 Cd 42

ISRA - FICHE TEbHNlQUE NQ 1
En fait, le ruissellement
et l’érosion hydrique qui lui est liée ne sont pas continus, ce qui les
rend plus difficiles à analyser: pendant plusieurs pluies, voire tout un hivernage,
ils peuvent
être tout a fait négligeables avant d’atteindre
une niveau catastrophique.
Le lien avec l’effet de
pratiques
développées
depuis plusieurs années n’est dès lors établi que progressivement,
comme le montrent
les discussions avec les paysans.
La première forme de ruissellement
est le ruissellement
en nappe:
une mince pellicule
d’eau, qui n’a pu s’infiltrer circule de façon presque uniforme à la surface du sol. Cette forme
est visible dans les parcelles de culture, mais en suivant la pente, le ruissellement
commence
a «s’organiser»
en petits filets d’eau qui se rassemblent dans les parties les plus basses. Des
volumes d’eau de plus en plus importants
circulent ensemble:
on obtient un ruisellement
organisé
ou concentré.
Suivant le paysage, une forme de ruissellement
est remplacée par une
autre.
Différentes
formes de l’érosion hydrique en découlent.
L’érosion
en nappe est très pro-
gressive et difficile à percevoir. Elle entraine les particules les plus fines (l’argile),
l’humus et
les éléments minéraux. Dans le cas du ruissellement
concentré, l’eau a une énergie suffisante
pour arracher des particules de terre (photo 14)et former des rigoles, des ravineaux
puis des
ravines qui entaillent
de plus en plus profondément
la surface du sol et deviennent
difficiles
à franchir. Dans certains cas, sur une large surface, toute la couche supérieure du sol, qui est
la couche fertile, peut être emportée, on a alors une surface nue oh rien ne pousse («badland»).
Il.- LES CAUSES
Les paysans savent que cette évolution
négative s’est poursuivie
avec l’augmentation
des
surfaces cultivées. Ceci a entrainé le défrichement
de surfaces auparavant
en forêt puis, faute
d’autres disponiblités,
a conduit à mettre en culture des terres de qualité de plus en plus
médiocre avec des sols superficiels
et fragiles. Les autres causes citées font mention de la
culture attelée et du dessouchage, de la surexploitation
des forêts et parcours pour le bois et le
fourrage. Mais, il est impossible de revenir en arrière ! Il faut tenir compte de l’augmentation
de la population,
des modifications
des techniques (la traction attelée est un acquis sur lequel
personne ne désire revenir), et des effets du climat: la diminution
de la pluviométrie
a amplifié
et aggravé la tendance à la dégradation
du milieu.
Cette analyse est incomplète
si elle ne s’appuie pas sur une étude des causes physiques des
phénomènes,
pour laquelle il est utile de rappeler quelques évidences:
- lorsque la pluie tombe sur le sol, elle a d’abord tendance à s’infiltrer et le surplus éventuel.
ruisselle si la topographie
le permet.
- toute l’eau ne s’infiltre pas si la pluviométrie
est supérieure à la capacité d’infiltration
du
sol.
Dans la zone tropicale, les pluies sont souvent très violentes et prennent l’allure de «trom-
bes» d’eau: la pluviométrie
horaire varie au cours de l’évènement
pluvieux, mais atteint fré-
quemment 100, 15Omm/h ou plus, si on considère des intervalles de temps de 5mn (photo 15).
Les sols, souvent sableux en surface, ont une bonne infiltrabilité:
en régime permanent
sous
lame d’eau, on peut mesurer des valeurs de lOOmm/h, en bas de pente sur les bourrelets
de
berge des marigots, ou même des valeurs supérieures sur sable dunaire. Mais sous l’impact des
gouttes de pluie, la structure
de surface du sol est détruite et il se forme une croûte (bien
connue des paysans) qui limite fortement
l’infiltration.
Dès lors les meilleurs sols se trouvent
incapables d’infiltrer
toute la pluie: il apparait un ruissellement
généralisé et c’est dans ce
contexte qu’il faut situer les interventions
à proposer, dont la définition
est établie avec les
paysans.
1.2

ISRA - FICHE TECHNIQUE Np 1
III. LES INTERVENTIONS
PROPOSEES
Les fiches techniques suivantes de Défense et Restauration
des Sols, encore appelées par les
Anglo-saxons,
et peut être de façon plus juste, Conservation
des Eaux et des Sols constituent
un ensemble dont il convient de faire apparaitre
la cohérence.
Les quelques indications
résumées ci-dessus montrent
qu’il existera toujours du ruisselle-
ment, aussi il est nécessaire, tout en intervenant
pour favoriser l’infiltration,
de raisonner des
dispositifs propres à maitriser le ruissellement
et en premier lieu à éviter qu’il ne se concentre,
Ce premier résultat peut être obtenu en mettant en place des dispositifs
filtrants
qui ont
l’avantage de laisser passer l’eau excédentaire et donc ne risquent pas d’être emportés commme
les diguettes en terre. Deux types de dispositifs
seront envisagés: les cordons
de pierres
constitués de blocs de cuirasse et les haies vives seules ou associées à des herbacées, sous
forme de lignes d’arrêt.
Un maillage
du paysage se mettra ainsi progressivement
en place,
absorbant l’énergie du ruissellement,
provoquant
le dépot des matériaux
transportés,
indui-
sant un supplément
d’infiltration
et un étalement de l’eau non infiltrée.
A l’intérieur
du maillage,
il faut développer
des techniques accroissant l’infiltration
par
amélioration
de l’état structural du sol et préservation
de la structure obtenue:
Dans les zones non cultivées,
il est souhaitable
de favoriser
la vie biologique
du sol:
l’influence
des termites sur la porosité du sol, notamment,
est très importante,
leur activité
n’est possible qu’en présence de matière organique
et donc d’une végétation
abondante.
La
protection
de l’état acquis dépend ensuite du développement
du couvert végétal: arbres,
arbustes, strate herbacée. Il s’agira donc souvent
d’inverser
un cycle défavorable
par des
opérations de Défense
et Restauration
des Sols s’appuyant
sur la Foresterie
des zones
non cultivées,
prenant en compte forêts et parcours, productions
de bois et de fourrage.
Dans les zones de cultures,
un rôle de premier plan est évidemment
dévolu aux techniques
culturales.
La préservation
d’un état favorable
dépendra étroitement
de la stabilité structu-
rale du sol, des espèces cultivées et de la croissance de la culture fournissant
un fort taux de
couverture.
Ceci nous conduit à prendre en compte l’itinéraire
technique
dans son ensemble
et plus largement le système de culture.
Les techniques de DRS rejoignent
d’ailleurs presque
toujours les techniques
d’intensification.
Des dispositifs
complémentaires
pour répondre
aux besoins des villageois
pourront
s’ajouter aux propositions
précédentes:
plantations
champêtres
pour reconstituer
un paysage
à parc, compatible
avec la culture attelée, lorsqu’il est souhaité; fossés de dérivation
pour
évacuer les excédents d’eau dans certains cas particuliers;
protection
de pistes, traitement
des
passages d’eau et ravines . . .
Les techniques de DRS doivent aussi déboucher sur une gestion de l’eau excédentaire
(uti-
lisable par épandage, par stockage...)
qui sera abordée ultérieurement.
Toutes ces techniques peuvent rarement être développées en même temps dans l’aménage-
ment global d’un finage villageois.
Elles doivent dans tous les cas, il ne faut pas l’oublier,
procéder d’une volonté des villageois concernés, en tenant compte des interactions
entre les
différentes
interventions
souhaitables
afin d’éviter des incohérences
préjudiciables.
1.3

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo 11~11 : Piste principale coupée
Photo no12 : Piste agricole emportée

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no13 : Ravine entaillant une parcelle
Photo no14 : Erosion sur une parcelle d’arachide

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no15 : Front d’une pluie tropicale violente

FICHE TECHNIQUE
N” 2
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE
No2
CORDONS
DE PIERRES
ISOHYPSES
I.-ROLE
Le cordon de pierres est composé d’un alignement*de
blocs de cuirasse. Il fait partie des
dispositifs utilisables sur les zones de ruissellement
en nappe ou les passages d’eau encore peu
marqués. Il doit :
-laisser filtrer l’eau; comme de plus il est submersible, il ne sera pas emporté en cas de fortes
pluies (contrairement
aux diguettes en terre)
-favoriser l’étalement
de l’eau et éviter la formation
de ravineaux et rigoles
-diminuer la vitesse de l’eau et donc son énergie (sa compétence)
et provoquer
le dépot des
particules de terre, des graines et débris végétaux qui étaient transportés
par le ruissellement
-permettre
la rétention
d’une faible quantité
d’eau en amont (lame de quelques cm), son
infiltration
et donc le stockage d’une quantité
d’eau supplémentaire
au niveau du cordon de
pierres (photo 22).
II.-LES SITES D’IMPLANTATION
Les blocs de cuirasse sont disponibles en assez grande quantité dans le sud Sine Saloum. Mais,
la quantité facilement
accessible aux paysans implique que I’on réserve leur utilisation
aux sites
où il existe des ressources
à proximite
et aux zones difficiles
ou les autres techniques ne sont
pas utilisables.
Dans le premier
cas, ils seront particulièrement
indiqués:
- à la limite des zones cultivées et non cultivées (gros cordon de pierres de 40 cm de haut environ)
- dans les zones de forêt et parcours dominant les parcelles de culture
- sur les limites amont des parcelles
- au sein des parcelles de cultures lorsque le paysan a épierré son champ (ou doit le faire pour
favoriser le passage des outils)
Dans le second cas, ils sont indispensables
dans les passages d’eau, en particulier
dans les
cultures, même s’il est nécessaire de les transporter
depuis une distance importante.
INSTITUT
SENEGALAIS
DE RECHERCHES
INSTITUT
DE RECHERCHE
EN AGRONOMIE
AGRICOLES
TROPICALE
ET CULTURES
VIVRIERES
BP 3120 DAKAR
SENEGAL
IRAT / CIRAD
@
21 24 25 - 22 66 26 Telex 3117 ISRA SG
B.P 5035
34032
MONTPELLIER
Cedex
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LES SYSTEMES
AGRAIRESETCECONOMIEAGRICOLE
France
Laboratoire National de Rechercher WtBrinaim
BP 2057 @ 32 04 42

ISRA - FICHE TECHNIQUE N” 2
Q
III
ARACTERI
TI
31.-Disposition
Le cordon de pierres doit être isohypse, c’est à dire selon les courbes de niveau, ou au moins
perpendiculaire
à la ligne de plus grande pente.
La première étape sera donc le repérage des lignes de même altitude ou courbes de niveau et
lignes de plus grande pente. Cette opération
peut être réalisée avec un matériel topographique
classique simple, niveau automatique
et mire (prix moyen 7000 FF HT) ou à l’aide de la technique
plus robuste du niveau à
eau (2 jalons en bois de
1
2m gradués reliés par un
tuyau flexible transparent
plein d’eau). Dans le cas
des pentes faibles, le re-
pérage est plus difficile.
Les courbes de niveau sont
marquées au sol par la mise
en place de petits piquets
/
(fig.21).
/’
L
fie. 21 : établissement
des courbes de niveau avec
un niveau à eau
Pour éviter des contours compliqués, les courbes peuvent
être légèrement
redressées
pour
se rapprocher
d’un parcours rectiligne plus facile à utiliser. Dans ce cas, des circulations
latéra-
les d’eau peuvent se pro-
duire, elles seront contro-
lées par la mise en place
de petits épis perpendi-
culaires au cordon (fig.22
et 23) composés de quel-
ques blocs de cuirasse.
,’
,*/’
_,
-_---A
-. --
--._
-.--~-y
,/’
/
‘i.- ’
d-.---
A’
/
L
/
j , /’ /“’ r----
1
fig.22 : redressement
des courbes de niveau
lors de la pose du cordon
2.2

‘SRA - FICHE TECHNIQUE NQ 2
-A
fie.23 : mise en nlace d’éois latéraux
a!Q,w
Pour les parcelles de culture, il faut impérativement,
respecter les contraintes
de la culture at-
telée, sinon le paysan ne pourra adopter la technique proposée. Cela implique un redressement
important
de la courbe de niveau et son déplacement
éventuel pour obtenir simplement
une ligne
(ou deux ou trois portions de lignes droites) perpendiculaire
à la ligne de plus grande pente, en
limite de parcelle (fig.24).
---_--_--~*
----------’
----__--*
fie.24 : redressement
des courbes de niveau afin de resnecter
les contraintes
culturales
L’expérience
montre que les paysans sont prêts à accepter ces contraintes
si leur champ est
dégradé et si l’on pertube le moins possible le travail en traction attelée: lignes droites de lon-
gueur suffisante, avec le moins possible de «pointes» dans les parcelles et écartement
entre les
cordons suffisant
(cf infra).
L’implantation
des cordons doit obligatoirement
se faire avec
l’accord du propriétaire
du champ - évidence qu’il n’est pas inutile de rappeler.
2.3

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 2 s
Dans tous les cas, les
extrémités des cordons de
pierres devront se termi-
,/
ner par un petit épi blo-
quant
l’écoulement
de
Y*71
/’
./1
l’eau à l’extrémité
du
Y’
,/’ ,,‘. ” /
cordon
et évitant
son
L-
/
/’
,/’
_Y
i
/
,Y
contournement
(fig.25).
,L---- -------------------------f,
/’
I
_~--_
._-.-- ---.
I

,/’
L
fig. 25 : extrémités
anti-contournement
32.-Ecartement
Le choix de l’écartement
entre les cordons doit se faire avec pragmatisme.
Les formules
diverses proposées ont été établies en général pour l’Afrique
du Nord ou Madagascar,
pour des
diguettes et non des dispositifs filtrants et ne tiennent pratiquement
jamais compte de l’infiltra-
bilité des sols. Il convient d’adopter
des propositions
simples et d’envisager
des corrections
ultérieures
en cas de problèmes.
Dans les zones non cultivées,
forêt et parcours, si le sol présente une rugosité naturelle
importante
(présence de blocs, cailloux, graviers), ce qui est un cas fréquent,
la compétence
du
ruissellement
est réduite et le rôle du cordon de pierres est de limiter
la concentration
du
ruissellement
et de favoriser
localement
l’implantation
d’une strate herbacée
(photo 22),
arbustive et arborée. L’écartement
pourra être de 30 m ou plus suivant la pente et l’état du milieu.
Les cordons sont à raisonner dans un ensemble (cf fiche n”5). Il est important
de les implanter aux
ruptures de pente (photo 23) ainsi qu’en amont et à proximité
immédiate
des cultures.
A titre d’exemple, on peut proposer des cordons de pierres de 30 à 40 cm de haut tous les 50 à
60 m pour une zone dégradée en présence d’un sol rugueux, avec une pente de 3%.
Dans la zone cultivée,
la pente est en général plus faible, voisine de 0,5 à 1,5 % mais le sol est
nu et lisse au moment des premières pluies. Un écartement
de 30 à 50 m est compatible
avec la
culture attelée et à adapter au parcellaire.
Le paysan implantera
sa culture en suivant le cordon
de pierre et donc perpendiculairement
à la pente.
33.-
Constitution
Les cordons doivent jouer efficacement
leur rôle de filtre et de dissipateur
d’énergie.
On
trouve couramment
des blocs de cuirasse sous forme de parallélépipèdes
de 20 à 30 cm de côté,
aux bords arrondis (sauf dans les vallées alluviales et sur certains talus où ils sont plus petits).
Pour éviter que le ruissellement
ne se concentre entre les blocs (fig.26) où des espaces importants
peuvent exister, il faut placer dans ces interstices des blocs plus petits et des cailloux. De même
2.4

MA - FICHE TECHNIQUE N* 2
les blocs doivent rester bien en place même si des animaux marchent sur le cordon, il faut donc
les caler correctement
chaque fois que nécessaire lors de la mise en place des blocs, une bonne
stabilité est un facteur indispensable
à l’efficacité
et la pérennité du dispositif.
__.----.-
-...-~
0 1
Le ruissellement
est accéléré entre les blocs (effet Venturi),
il y a
érosion en aval du cordon.
0 2
Le colmatage par petits blocs assure un effet diffuseur.
fi?. 26 ; colmatage des interstices entre les blocs
Suivant la hauteur nécessaire, on utilisera un seul bloc ou la superposition
de plusieurs; dans
ce dernier cas il faudra assurer une stabilité suffisante
en élargissant la base du cordon. Un
rapport hauteur/base
de 1/2 est conseillé (fig.27).
fi?. 27 : renforcement
du cordon nierreux
2.5

ISRA - FICHE TECHNIQUE /if* 2
34.-Orgu~~isalion
du chaniiet
Le marquage des courbes doit obligatoirement
être fait’ auparavant.
Le chantier comporte 3
phases qui peuvent être conduites simultanément
en fonction de l’effectif
présent: la collecte des
blocs de cuirasse (extraction
des blocs et mise en tas), leur transport et leur mise en place.
La collecte requiert un minimum de matériel: pics, pioches et barres à mine. Le transport peut
s’effectuer
avec des charettes à boeufs sur de courtes distances, sinon il sera intéressant
de
prévoir un camion. Lors de la mise en place, il est indispensable
de prévoir quelques adultes et des
enfants pour le calage et le remplissage des espaces entre les blocs par des cailloux. (fig.26)
Lors des expérimentations,
la réalisation de 100m de cordons a demandé 8 à 9 personnes par
jour avec une paire de boeufs et une charette pour mettre en place environ 8 m3 de matériau pris
à proximité du site sur une zone non cultivée.
IV.- ENTRETIEN
Les cordons de pierres isohypses présentent
une très bonne pérennité,
même lorsqu’ils sont
situés à proximité d’un passage de troupeau. Cependant,
un minimum d’entretien
est souhaitable
chaque année pour remettre
en place les blocs et cailloux déplacés. Cette opération
dans un
parcours nécessite environ 0,5 personne x jour/an
pour 1000 m de cordons.
V.- EFFICIENCE
ET LIMITES
L’efficacité
des cordons de pierres s’améliore progressivement
au cours du premier hiver-
nage. Un colmatage des espaces entre les blocs se réalise. L’effet sur le charriage, transport des
particules les plus lourdes est le plus marquant. Les dépots observés atteignent
2 à 3 cm au cours
de la première année dans les zones de forêt et parcours sur les différentes
unités de paysages. Ce
phénomène se poursuit les années suivantes avec une accumulation
de 3 à 4 cm et la régénération
d’une strate herbacée qui limite les reprises des dépots lors des crues ultérieures.
Dans le cas de parcelles de culture (2,5 ha), sur bas glacis, isolées de l’amont, la mise en place
de 3 cordons de pierres dans les passages d’eau a fait chuter le charriage (mesure dans une fosse
à l’exutoire de la parcelle) de 1 T/ha/an
environ à 200 kg/ha/an
dès la première année (l’expe-
rimentation
se poursuit).
Ces indications illustrent sur quelques cas particuliers
l’effet des cordons de pierres isohypses
lié au redémarrage
de l’activité biologique. en amont de cordons: dépots avec résidus organiques
provoquant
une intervention
des termites, dont les galeries font réapparaitre
une macroporosité
favorable à l’infilration;
ces mêmes dépots fournissent
un milieu favorable
a la mise en place
d’une strate herbacée.
Dés lors, le processus peut s’inverser, les particules
fines sont aussi
arrétées et un mince horizon de surface se remet en place, il se produit une «reveg&alisation»
a
partir du cordon de pierres.
Le controle du ruissellement
par ce dispositif est surtout visible au départ sur l’amélioration
de la densité des cultures (et le rendement)
dans les passages d’eau des parcelles cultivées.
Toutefois
si une quantité d’eau importante
arrive sur une parcelle, le traitement
de tout un
versant à l’amont peut ne pas être suffisant pour controler la dégradation
et protéger la culture
contre le ruissellement.
Dans ce cas, compléter
ce traitement
par l’utilisation
de fosses de
dérivation pour évacuer l’eau excédentaire est envisageable si les conditions
topographiques
sont
favorables
(et seulement dans ce cas, fiche en préparation).
De même, la «revegetalisation»
nature@ peut être complétée par des plantations
de ligneux en amont ou en aval du cordon (cf
fiches n 4 et 5).
2.6

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no21 : Cordon de pierres, stockage de l’eau et des sédiments
Photo no22 : Développement
des herbacées en amont du cordon

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no23 : Cordons isohypses sur un parcours

FICHE TECHNIQUE
Ne 3 a
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE N O3
HAIES VIVES ET LIGNES D’ARRET
A - ASPECTS GENERAUX
LROLE
Les haies vives placées de manière isohypse ou au moins perpendiculairement
à la pente auront,
comme les cordons de pierres, un effet sur le ruissellement
en nappe ; dans le cas de ruissellement
concentré, elles devront être associées à d’autres techniques. Composées d’arbres et d’arbustes, avec
une bonne implantation
et des ramifications
importantes dès la base (haies fermées), elles pourront:
- jouer un rôle de filtre, favoriser une répartition
uniforme de l’eau de ruissellement et le dépot des
matériaux transportés
- avoir une efficacité importante
dès les premières pluies, qui sont très agressives pour des sols nus:
en tant que plantes perennes, le démarrage de lavégétation
se fera à la fin de la saison sèche ou au début
de l’hivernage
- permettre
la formation
d’un talus progressif qui s’appuyera sur la haie et pourra induire un
nouveau profil d’équilibre dans la parcelle
- avoir une action sur la circulation
des animaux
et donc contribuer
au controle des surfaces
sensibles au ruissellement
et à l’érosion.
II.-LES SITES D’IMPLANTATION
Les haies vives ont leur place en limite des zones de cultures
et surtout dans la zone appro-
priée, d’une part en bordure
des parcelles et des pistes et d’autre
part au sein des parcelles
lorsque leur dimension
est suffisamment
importante.
Elles doivent permettre
de constituer un
maillage de la zone cultivée à l’intérieur
duquel pourront prendre place les autres interventions.
Il faut noter que les haies sont bien acceptées par les paysans ainsi que l’ont montré les expérimen-
tations et ce d’autant plus qu’ils ont à faire face à des problèmes d’érosion dans leurs champs.
Les caractéristiques
physiques des sols confrontées
aux particularités
des pluies tropicales mon-
21 2425-226626
T
NTPELLIER
Cedex
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LES SYSTEMES
AGRAIRES ET CECONOMIEAGRICOLE
Laboratoire N~ional de Recherchea VB(érinairti BP 20570
32 04 42
Gn~ml,rcdiauialstimpcrlmluninl-,sRA-,ggo

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 3 a
trent qu’elles sont nécessaires sur l’ensemble des unités de paysages présentes sur la toposéquence: le
ruissellement nait sur toutes les parties d’unversant
et il ne faut pas seulement compter avec l’arrivée
d’eau des parties hautes ( cf fiche n”1).
L’implantation
de haies requiert une certaine stabilité foncière car l’effet de la haie ne sera pas
immédiat, sa réussite demande un entretien (cf infra) et elle impose des contraintes (changement du
sens du travail, respect d’une zone non sarclée...). Si elle est aussi un moyen d’affirmer
l’appropriation
d’une surface, l’accord et la participation
des utilisateurs de la parcelle est indispensable
pour mener
à bien l’installation
de la haie.
Ill.- CARACTERISTIOUES
ET TECHNIOUES
D’IMPLANTATION
31.- Disposition
Comme dans le cas des cordons de pierres, les haies vives sont à placer en courbe de niveau, mais
en milieu cultivé, les contraintes de la culture et du parcellaire en place sont à prendre en compte. Cela
implique des courbes «redressées*
s’appuyant
sur les limites des champs et plutôt formées (si
nécessaire) de portions
de droites de longueur
suffisantes pour la cul-
ture attelée. Il n’est pas
inutile d’insister sur l’ac-
cord formel des utilisa-
teurs des parcelles pour
que les plantations soient
préservées lors des sar-
clo-binages et plus en-
core lors du soulevage
de l’arachide !
Sur des zones sensi-
bles, une modification de
l’utilisation d’une partie
de la parcelle (planta-
tion d’arbres, eucalyptus
APRES
fig. 31 : restructuration
d’une narcelle

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 3 a
par exemple, cultures associées mil / niébé . . . ) pourra être proposée au paysan pour pouvoir restruc-
turer la partie restante, implanter des haies et avoir un travail du sol perpendicuiaire
à la pente (fig.31)
32.-Ecartement
La distance optimale
entre les haies se situe entre 30 et 50 m en fonction de la pente, des
caractéristiques
du sol (sa sensibilité à la l’érosion, ses propriétés vis à vis de l’infitration)
et surtout
la géométrie des parcelles ainsi que nous l’avons déjà indiqué. Cette distance pourra éventuellement
être réduite dans les quelques cas où la pente est forte.
En ce qui concerne l’espacement
entre les plants, diverses études montrent
qu’il n’y a pas de
différences entre un écartement de 0,30 et 0,50 m : laf ermeture de la haie est pratiquement
aussi rapide
dans les deux cas. Aussi d’un point de vue pratique, on choisira 0,50 m, sauf pour les euphorbes
(Euphorbia balsamifera)
où 0,30 m reste conseillé.
33.-Constitution
Les espèces utilisées dans les haies feront l’objet de la partie B.
34.-Organisation
du chantier
Le repérage
de ITemplacement
des haies devra se faire avant l’hivernage
pour qu’une bande
de 2m de large ne soit pas mise en culture et qu’évidemment
le sens du travail de la parcelle et du semis
soient modifiés si nécessaire. La bande sera matérialisée par un piquetage soigneux.
Les autres opérations, trouaison et plantation seront réalisées pendant la saison de culture et à ce
titre devront s’insérer dans le calendrier cultural, un compromis doit être trouvé entre l’optimum et les
périodes où les paysans seront moins chargés en travail.
La trouaison
est trèsimportante
pour la réussite del’installation
dela haie. La trouaisonva définir
le volume de terre où seront améliorés l’infiltration
et le stockage de l’eau. Dans cette zone meuble les
racines du plant vont se développer rapidement pour dépasser un seuil critique avant la saison sèche.
Pour un plant isolé, on réalise obligatoirement
un trou cubique de 50 cm de côté. Pour une haie, on
creusera
donc une tranchée
continue
de 50 cm de large et 50 cm de profondeur.
Enfait,
la
pratique montre que ces caractéristiques
sont très exigeantes en travail. On pourra se contenter d’une
tranchée de 20cm de large et de 50cm de profondeur,
sans effet significatif sur les plants.
La tronaison
sera réalisée lorsque les cultures seront implantées et après le premier sarclage, donc
entre la deuxième quinzaine de juillet et le début du mois d’aout.
L’ouverture
de la
tranchée est réalisée par
un double passage de
charrue en traction bo-
vine, par exemple, for-
mant une dérayure. Elle
est reprise à la pelle et
au pic, la terre étant stoc-
kée à l’aval de la tran-
chée (fig.32),ce qui per-
mettra de stocker l’eau
/’
,/
&’
5 0
c.*2
i
,”
/
de ruissellement dans la
/’
/
tranchée. Si le sol est
encore dur parce que trop
&r. 32 : trouaison: réalisation de la tranchée

ISRA - FICHE TECHNIQUE NQ 3 a
sec, le travail sera arrété pour attendre une humectation
par les prochaines pluies et réaliser cette
opération avec un minimum d’efforts.
Lorsque les dimensions requises sont atteintes, lef ond et les parois de la tranchée sont saupoudrées
de Dursban ou Dielpoudre
(Dieldrine),
produit ayant une bonne persistance pour protéger
les
futures plantations
contre les termites.
La dose est d’une boite d’allumettes (soit environ 15g) pour
lm de tranchée. Ce produit se présente sous forme de poudre blanche et il est indispensable d’éviter
les contacts avec la peau, comme pour tous les produits de traitement.
On utilisera donc dans toute la
mesure du possible des gants et on se lavera soigneusement
après traitement,
avant de manger ou de
fumer.
Immédiatement
après, la tranchée est re-
bouchée;
le sol est tassé
modérément comme pour
toute plantation;
mais on
laisse un petit creux: une
rigole de 5 cm environ au
niveau
de la tranchée
(fig.33),cequiva
permet-
tre à l’eau de s’accumuler
dans la tranchée lors des
prochaines
pluies,
de
compléter le tassement du
sol et de constituer
un
stock de sécurité pour le
plant qui sera mis en place.
Il est donc important qu’il
s’écoule une semaine au
minimum entre le rebou-
chage de la tranchée et la
plantation.
Pour des réalisations paysannes, les plantations
se feront toujours lorsque l’hivernage est bien
installé car il n’est pas question d’arroser les arbres ou arbustes mis en place, et lorsque le calendrier
des travaux fait apparaitre un peu de temps libre. La date souhaitable
se situe autour du 20 juillet,
mais la période la plus «réaliste»,
est le mois d’aout.
Concernant les temps de travaux, la longueur de tranchée ouverte est voisine de 20 m/personne/
jour; pour le rebouchage, on comptera environ 50 m/personne/jour.
La plantation
doit se faire peu de temps après une pluie pour que les plants disposant à la fois des
dernières pluies et des réserves stockées dans la tranchée puissent passer sans dommage une période
séche éventuelle (photo 31).
De même, pour diminuer le stress de la plantation
et permettre une bonne adhérence de la terre
autour des racines dans le cas de plants en gaine plastique, un arrosage copieux sera fait en pépinière
durant les 3 jours précédant la plantation (pour que la terre du sachet soit bien humectée jusqu’au fond
du sachet).
Le transport des gaines est une opération longue. Dans le cas de chantiers importants
ou éloignés,
une partie des plnts doit être acheminée la veille de la plantation.
3.4

ISRA - FICHE TECHNIQUE NQ 3 a
fin. 34 : plantation

- FICHE TECHNIQUE Np 3a
Les sachets sont déposés régulièrement
tous les 0,50 m sur la tranchée de plantation.
On creuse un
trou correspondant
exactement à la dimension de la gaine (ce qui est facilement réalisé au coupe-coupe
ou sor-sor): vérifier la profondeur,
le sommet de la terre du sachet devant se trouver exactement au
niveau du sol (photo 32). Le fond du sachet plastique est coupé avec un couteau tranchant, ce qui
permet de sectionner et d’éliminer en même temps l’extrémité de la racine en «crosse» (photo 33); le
sachet incisé sur toute sa longueur est maintenu autour du plant (fig.34) et on le glisse dans le trou. Le
sachet étant retiré doucement, la terre est tasséefortement
autour du plant pourassurer un bon contact
avec la terre de la tranchée.
La journée de plantation mobilise en général un nombre important
de personnes et ne permet pas
un contrôle rigoureux des conditions de réalisation, aussi il est vivement recommandé
de repasser le
lendemain et après la première pluie redresser les plants qui en ont besoin et compléter le tassement.
Cette opération qui ne requiert que peu de temps augmente de façon importante
le taux de réussite à
peu de frais.
En prenant en compte le temps de transport depuis la pépinière, une journée de plantation permet
de planter environ 1000 plants avec une vingtaine de personnes, fonction de l’éloignement
des sites.
W.-ENTRETIEN
Au cours de l’année de la plantation,
le premier point important
est le maintien de la rigole
permettant
de rassembler dans la tranchée une quantité
d’eau correspondant
à 2 ou 3 fois la
pluviométrie.
Concourant
au même but, le desherbage permet de conserver de l’eau pour le jeune
arbre ou arbuste. Alors qu’un tapis de mauvaises herbes va consommer une énorme quantité d’eau, 2-
3 mm/j puis 4 mm/j en début de saison sèche, la consommation
d’un arbuste sera 2 à 3fois plus faible.
Pour une plantation
en août, un désherbage est à faire en septembre et, suivant la pluviométrie,
un
deuxième en octobre. Ce dernier pourra être associé à la création d’une bande pare-f eu de 1 m environ
de chaque côté. Il sera réalisé en coupant soigneusement
les herbes (hilaire ou sor-sor) et en les
ramassant au rateau pour les éliminer. Ce pare-feu est absolument indispensable sila haie ne se trouve
pas au sein d’une parcelle d’arachide, il contribue en même temps à éloigner les troupeaux (photo 34).
En 2ème année, il faudra recreuser légèrement
la rigole
avant l’hivernage.
En juillet, un
désherbage
sera nécessaire pour dégager les plants, il permettra
de repérer les manquants.
Au
moment des plantations,
en aout le remplacement
des manquants
sera effectué en utilisant
évidemment les espèces qui ont le meilleur comportement.
Au cours de ce remplacement,
refaire la
trouaison ne sera pas nécessaire..
Un pare-feu
restera toujours indispensable.
En 3ème année, la haie est pleinement installée. Pour obtenir des ramifications
importantes dans
la partie basse, les arbustes sont taillés à 30cm du sol. La tailleestf aite avec un sécateur ou une cisaille
et non un coupe-coupe pour ne pas briser le bas des tiges tant que leur section est faible. Pour éviter
que la haie ne concurrence la culture par ses racines superficielles
il est conseillé de les couper en
passant une dent affutée (rasette) à 50 cm de la haie. Cette opération rejoint les techniques culturales,
travail à la dent en traction bovine (cf fiche n06).
La haie pourra être fertilisée et son effet de filtre renforcé en accumulant, des résidus de récolte,
paille de mil par exemple au pied des arbustes. Ainsi une sorte de compost s’élaborera au cours de
l’hivernage.
Les deux problèmes les plus difficiles à résoudre sont la protection
contre le bétail et le feu. Dans
le premier cas, le choix d’espèces peu consommées peut apporter une solution. Dans le second, qui est
3.6

ISRA - FICHE TECHNIQUE Np 3 a
aussi celui des plantations forestières, la réalisation de larges bandes pare-feu par des feux précoces
réalisés avec la collaboration
des Eaux et Forêts est sans doute une voie réaliste lorsque l’hivernage a
été favorable au développement
d’une biomasse importante.
V.-EFFICIENCE
ET LIMITES
Après l’installation
d’une véritable haie, avec les accummulations
de résidus de récolte, les dépots
des matériaux
en suspension dans les eaux de ruissellement,
un effet cumulatif
provoquera
la
formation d’un talus. Il faudra alors surveiller les écoulements éventuels le long du talus s’il ne suit pas
exactement la courbe de niveau et mettre en place des épis comme dans le cas de cordons de pierres.
Après plusieurs années un nouveau profil d’équilibre devrait s’établir dans la parcelle.
Le développement
d’un talus et de la haie vont induire l’existenced’un
nouveau milieu (ou biotope)
qui aura une influence sur le comportement
des parasites et ravageurs des cultures. Ce phénomène est
en cours d’étude, mais il semble certain que cette bande pourra servir de refuge, en saison sèche, à
certains ravageurs comme les iules. Dès lors, le traitement contre ces parasites pourrait être facilité,
leur destruction par la dépose d’appats le long de la haie sera plus économique
qu’un traitement
en
plein dans la parcelle.
Les contraintes d’entretien
pour les paysans sont plus importantes
dans le cas des haies que des
cordons de pierres. Cependant, ainsi que nous l’avons évoqué, il est souhaitable que la haie puisse
répondre à certains besoins des paysans ainsi le travail nécessité par la conduite de la haie sera assumé
sans difficulté.
Rappelons que pour renforcer l’efficacite de la haie, il pourra être nécessaire de l’associer à des
cordons de pierres ou à des graminées pour f ormer une ligne d’arrêt (cf infra). De plus, entre les haies,
les techniques culturales auront leur place, la préservation
du milieu doit aller de pair avec une
amélioration
des itinéraires techniques dont le but est l’accroissement
des rendements.

FICHE TECHNIQUE
N” 3 b
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE No3 :
HAIES VIVES ET LIGNES
D’ARRET
i
B - CHOIX
DES ESPECES
I.- LES DIFFERENTS
TYPES DE HAIES
Plusieurs points sont à prendre en compte: l’association ou non de différentes
espèces d’arbustes,
l’introduction
au sein de la haie d’un petit nombre d’arbres, le rôle que l’on souhaite faire jouer à la
haie.
Tout d’abord pour les haies utilisées dans le cas de techniques de DRS, compte tenu des remarques
déjà faites, on doit utiliser des arbustes et non des arbres. La nécessité d’une bonne fermeture de la
haie, et de limiter les risques vis à vis des prélèvements des animaux, des ravageurs, du feu . . . milite
en faveur d’un mélange d’espèces différentes:
haie multispécïfique,
avec des ports différents
(étalement plus ou moins important des branches). L’alternance
des différences espèces est préféra-
ble à une succession de bandes d’une espèce,puis d’une autre.
Les haies doivent s’intégrer au système de culture des paysans, cela implique que la haie puisse
fournir une contribution
par une production
intéressante
pour les paysans. Elle peut concerner:
- le fourrage,
en saison sèche l’alimentation
des animaux comporte une proportion
de ligneux
atteignant 30% ou plus
- la production de bois de feu, bois de service (piquets, perches pour les cases, brancards . ..)
- des produits pour l’alimentation
(feuilles ou fruits pour la cuisine, la consommation)
ou la
pharmacopée
INSTITUT
SENEGALAIS
DE RECHERCHES
INSTITUT
DE RECHERCHE
EN AGRONOMIE
AGRICOLES
TROPICALE
ET CULTURES
VIVRIERES
BP 3120 DAKAR
SENEGAL
IRAT / CIRAD
@
21 24 25 - 22 66 28 Telex 3117 ISRA SG
B.P 5035
34032
MONTPELLIER
Cedex
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LESSYSTEMES
France
AGRAIRESETCECONOMIEAGRlCOLE
Laboratoire National de Recherches VBt&inaim BP 2057@
32 04 42

ISRA - FICHE TECHNIQUE il* 3 b
Tab.31:
Taux de renrise global des haies en 1988. nlantations 1986 et remnlacements
1987
Station
Colobane
Pilidar
Ndimb Taba
bord du
zone de
bord de la vallée
plateau
transition
de la vallée alluviale
type de
peu
profond
profond > 2m
sol
profond
>2m
-en surf ace
-en surface
-en surface
A = lO-15%
A=5-7%
A=S7%
-dès 0,30
-à partir
en profondeur
à 0,50m
0,50 à
A = 20-30%
A=30%
lm
e.grossiers
A = 20-30%
> 30% puis
blocs
dalles
fissurées
haie
haie
haie 1
haie 2
haie 3
Espèces
dans
dans
dans
limite
dans
parcelle
parcelle
parcelle
parcelle
jachère
Bauhinia
75%
80%*
100%
75%
95%
rufescens
Ziziphus
60%
50%”
80%
30%**
70%
mauritiana
Piliostigma
60%
50%
lo%***
85%
reticulatum
Acacia
60%
60%
macrostachya
Prosopis
30%
20% *
20%
10%
10%
juliflora
Leucaena
5%
oLTo*
20%
10%
10%
leucocephala
* très forte pression des troupeaux
** passage dufeu
* * * dans passage d’eau très décapé
3.9

- FICHE TECHNIQUE
3b
Pour satisfaire a cette nécessité, des arbres peuvent parfaitement
prendre place au sein des haies.
Le choix des espèces (développement,
port...), tiendra compte de l’emplacement
de la haie: intérieur
de parcelle, bord de parcelle, bord de piste, limite de zone de ctilture.
lI.- ESPECES TESTEES ET UTILISABLES
Parmi les espèces testées en milieu paysan, 4 d’entre elles sont à retenir: Acacia nilotica
andosonii,
Bauhinia
rufescens,
Piliostigma
reticulatum,
Ziziphus
mauritania.
Elles paraissent
assez plastiques, leur comportement
est sensiblement le même sur les différentes stations où elles ont
été plantées (tab.31), ce qui correspond auxindications
dela littérature.
Il faut préciser queles plants
ont été produits en gaines plastiques en pépinière villageoise et n’ont pas fait l’objet de protection
physique contre les troupeaux; la participation
de la population
aux opérations et une information
a
permis de controler partiellement
la pression des animaux. Les 3 dernières espèces sont présentes
localement, et la première, Bauhinia, introduite il y a une quinzaine d’années se maintient par place.,
Les graines ont été récoltées localement et traitées à l’acide sulfurique (cf fiche n”4).
Deuxautresespèces
doiventetre
déconseillées: Prosopis juliflora, dont les plants dépérissent après
une bonne reprise et Leucaena leucocephala, qui semble bien,se comporter mais étant très appété, ne
peut survivre aux prélèvements
continus des animaux. Pour Prosopis.juliflora,
il serait peut-être
possible de trouver, parmi les très nombreuses variétés, certaines plus adaptées à ce milieu. Pour
Leucaena leucocephala, une production
de fourrage n’est envisageable qu’avec une protection.
En cas de très forte pression des animaux, en particulier
caprins, Acacia nilotica adansonii et
Bauhinia rufescens arrivent à se maintenir.
3.10

FICHE TECHNIQUE
N” 3 c
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE No3 :
HAIES VIVES ET LIGNES
D’ARRET
C- LIGNES
D’ARRET
:
ASSOCIATION
HAIES/HERBACEES
ET DIVERS
Les bandes d’arrêt constituées d’herbacées spontanées («les mauvaises herbes») sont refusées
actuellement
par les paysans. On en trouve quelques unes de 20 à 50 cm de large, qui lorsqu’elles sont
par hasard placées en travers de la pente ont une certaine efficacité. En fait de telles bandes ont pour
but premier, dans la plupart des cas, la séparation des champs de femmes. De plus, ces bandes ne sont
pas efficaces aux périodes cruciales du début de l’hivernage. Des bandes d’arrêt peuvent par contre
être réalisées en associant herbacées
et haies. 11 est alors possible d’utiliser des espèces perennes
se disséminant peu dans les cultures et bien acceptées par les paysans, à cause de leurs utilisations
possibles. Une très bonne complémentarité
existe avec la haie et on aura un dispositif dont le rôle de
filtre est renforcé.
L’implantation
est à raisonner en intégrant la perte de surface supplémentaire
entrainée par
l’adjonction
des herbacées. Il faut donc tenir compte de la dégradation
du site et de la motivation de
l’agriculteur
concerné.
Les graminées peuvent être placées à 1 m en amont de la haie et pour avoir une assez bonne
fermeture
sur la ligne, on adopte un espacement de 30 cm au repiquage.
Actuellement
4 espèces ont été testées. Deux ont un très bon comportement:
Andropogon
gayanus et Panicum maximum
Cl.
Andropogon
gayanus (photo 35) est spontané dans la région. Il suffit de prélever des touffes après
une période de pluie. On les partage pour obtenir des éclats de souche de 3 à 5 tiges avec des racines
en bon état. On les «pare» comme pour repiquer des plants de mil: les tïges et les racines sont coupées
3.11
RECHERCHE
EN AGRONOMIE
ET CULTURES
‘/P/RIERES
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CmccpliorZrWLldonct~~~i~U~i”~
- ISRA- 1990

ISRA - FICHE TECHNIQUE NQ 3 c
a 10-15 cm. Ces éclats sont alors soit plantés immédiatement
soit conservés en «jauge» dans la
pépinière. La plantation se fera après la mise en place de la haie, la même année ou (de préférence)
l’année suivante. Un procédé de repiquage semblable au mil est utilisable; mais pour une plus grande
rapidité des opérations, procéder avec un pelle bèche, comme pour repiquer certains légumes comme
les choux. Evidemment,
on opèrera immédiatement
après une assez forte pluie, pendant une période
pluvieuse, en général en août. Il ne faut pas oublier que l’on va mettre en place des plants avec des
racines nues, sans arrosage, donc les conditions de plantation
vont conditionner
entièrement
la
réussite ou l’échec.
Pour le Panicum maximum
Cl, un meilleur résultat est obtenu avec une production
de plants en
pépinière. Réaliser vers le 20 juin une planche dans la pépinière de ligneux (cf fiche n”4) en procédant
comme pour une culture légumière. Sans creuser, on entoure une planche d’une petite bordure de terre
de quelques cm, on arrose la veille et on sème en répartissant régulièrement,
en ligne. On les recouvre
d’une petite couche de sable: attention, les graines sont petites et la couche doit à peine les recouvrir.
Ensuite on arrose avec un arrosoir muni d’une pomme ou mieux d’une rampe, l’eau ne doit pas stagner
ni emporter les graines. La levée est assez rapide; fin juillet, les plants de Panicum sont prêts à être
transplantés. Un fort arrosage permet de les arracher sans difficulté;
s’il sont trop développés et s’ils
risquent de se coucher après plantation,
on les «pare» comme 1’Andropogon
gayanus; la plantation se
réalise de la même façon.
L’entretien
comprend le controle du bon état des plants après la pluie suivante; puis un suivi
commun de la ligne et de la haie (protection
contre les animaux, les feux de brousse). L’apport de
résidus de récolte entre la haie et la ligne d’herbacées, sera aussi bénéfique (cf A IV) (photo 36) .
Ces herbacées lorsqu’elles
sont bien installées pourront
donner du fourrage,
et l’andropogon
gayanus fournit de plus des grandes tiges qui servent de chaume pour réaliser les toits des cases.
Les réserves s’accumulent dans le bas des tiges aussi lorsqu’on les coupe, il faut prendre soin de
laisser quelques cm au niveau du sol pour que les plantes puissent redémarrer,
ce qu’elles réalisent
d’ailleurs avant l’hivernage.
La mise en place des herbacées demande un travail limité avec un taux de réussite proche de 100%
si le moment de plantation est bien choisi.
D’autres
techniques
permettant
de diversifier les réalisations sont en cours d’expérimentation
pour tester des variétés ou populations
adaptées et confirmer
leur perennité en dehors de la zone
côtière du Sénégal:
- le Pois d’Angole (Cajanus cajan) ne semble pas résister aux conditions du milieu
- Dolchicos lablab, Clitoria
ternatea, Macroptilium
atropurpureum,
Panicum maximum
T58
doivent confirmer leurs aptitudes. La technique de mise en place rapide, par semis mécanique en
traction équine, ne donne pas encore satisfaction.
Pourtant,
ces espèces peuvent constituer des
obstacles temporaires
efficaces, faciles à enlever; lorsqu’une division permanente
du parcellaire est
exclue.
3.12

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no31 :
Chantier de plantation
:
mise en place
des plants
Photo no33 :
Découpe du sachet

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
1
1 Photo no32 :
L
Photo n-34 :
Bande d’arrêt avec
Panicum Cl
dans une parcelle de mil
en début de saison sèche
(4 mois après plantation).
Noter la bande pare-feu.
-

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no35 : Repousse de Panicum Cl en mai
Photo no36 : Bande d’arrêt avec Andropogon
gayanus après la taille,
en fin de saison sèche.
Noter I’andain de résidus entre ligneux et herbacées.

FICHE TECHNIQUE
N” 4
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE N-4
PEPINIERES
VILLAGEOISES
Remarque
le contenu de cette fiche résulte des opérations conduites localement et des
échanges avec le PARCE, volet «Plantations villageoises» ,avec lequel s’est établi
une collaboration
suivie. Il s’agit donc d’expérienceset
de résultats acquis en milieu
paysan, à replacer dans le contexte du Sine Saloum au Sénégal. Ce suivi a révélé
l’importance
de certaines pratiques que rassemble cette fiche.
I.-ROLE
La plupart des projets implantent
des pépinières
centrales gérées directement
par le projet
(pépinières
en régie) et mettent ensuite en place des pépinibres décentrali’sées dans les villages.
Souvent, dans un premier temps, ce sont des pépinières relais où les plants destinés au village, après
«démarrage»
en pépinière centrale, sont déposés avant l’hivernage
pour éviter les difficultés
de
circulation sur les pistes et étaler les livraisons dans le temps. Cette technique permet aux paysans de
disposer des plants en temps opportun et de réaliser les plantations avec des plants en bon état, sans
le stress du transport auquel certaines espèces sont particulièrement
sensibles.
Cependant une démarche différente
est apparue indispensable:
pour une appropriation
réelle
par les paysans des techniques
proposées,
les pépinières
villageoises
ont un rôle irremplaça-
ble et central
à jouer.
Qu’elles
soient collectives
ou individuelles,
elles sont un point de
passage obligé pour la pérennisation
de toutes les opérations
de DRS et de reforestation.
En
deux à trois années, si la formation
et l’encadrement
sont assurés efficacement,
ces pépinières
doivent
devenir
autonomes,
entièrement
prises en charge par les paysans et continuer
à
fonctionner
après la fin du projet (ou des opérations de recherches) pour répondre aux besoins des
villageois.
Un tel objectif a desconséquences importantes sur la conduite à adopter. La pépinièredoit
s’insèrer
dans les circuits socioéconomiques
villageois; le matériel indispensable,
est acquis directement
ou
payé au prix coutant, les intrants non commercialisés
sur place faisant seul l’objet d’un approvision-
4.1
INSTITUT
DE RECHERCHE
EN AGRONCMlE
TROPICALE
ET CULTURES
VIVRIERES
IRAT I CIRAD
21 24 25 - 22 66 28 Telex 3117 ISRA SG
B.P 5035
34032
MONTPELLIER
Cedex
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LES SYSTEMES
France
AGRAIRESETCECONOMIEAGRICOLE
~~~On,~ia~timstimpurion
Univd _ ISRA - 1990

ISRA - FICHE TECHNIQUE Np 4
nement spécifique. Il se développera
ainsi une habitude de produire les plants pour les besoins des
villageois et la vente. Dans ces conditions, le travail étant «rémunéré»,
les plants produits correspon-
dront a une demande effective et seront plantés; le matériel de la pépinière, remplacé lorsque c’est
nécessaire.
Cette pratique a donné satisfaction lorsque la pépinière peut satisfaire les différents besoins du
village. Elle doit permettre de produire: les plants (ligneux et herbacées) nécessaires aux opérations
de DRS, ceux recherchés pour la production de bois de service ou autre (eucalyptus par exemple), mais
aussi les fruitiers,
les plants maraichers souhaités par le village. Dans cette fiche, par souci de
simplicité, nous limiterons au cas des espèces utilisables en DRS et aux eucalyptus.
II.-SITE D’IMPLANTATION
Le premier problème pour la conduite de la pépinière sera l’arrosage journalier.
La pépinière
(photo 41)devra donc se trouver dans le village ou à proximité immédiate et à faible distance du puits.
Pour éviter les plants qui «filent» (plants chétifs avec un important
développement
en longueur par
manque de lumière), il faut que l’ombrage soit très limité; on préfère habituellement
le plein soleil.
La surface occupée par une pépinière est réduite. On produit de2 à 5000 plantsdansune
pépinière
villageoise (avec 10 à 15% de plants supplémentaires
pour compenser les destructions par les insectes
et les maladies mais il est inutile de produire des plants en excédent par rapport aux besoins exacts).
Pour cela, une surface de 100 à 200 m* est largement suffisante.
Pour fournir les plants pour la campagne, la pépinière sera mise en place de mars à fin août. Pour
les fruitiers, en fonction des espèces, 2 années sont nécessaires et un maintien
permanent
de la
pépinière
est particulèrement
souhaitable; il faut donc en tenir compte lors du choix de l’emplace-
ment.
III.-CARACTERISTIOUES
ET MISE EN PLACE
31.-Disposition
1Om
La plupart des plants sont pro-
duits en «gaines» ou «pots». Ce sont
des sachets de polyéthylène
noir ou
i------
1
650 plants
blanc, de la forme d’un tube fermé
i
au fond, de dimension standard 25 à
30 cm de long pour 10 à 12 cm de
diamètre. Il est très important
de
vérifier qu’ils sont troués sur les côtés
-- --1
/ fruitiers
i
il ,lO m
et le fond pour l’évacuation des ex-
i----
--. -- .-- /
cédents d’eau (lors de l’arrosage et
des pluies !). Ils sont répartis en
«planches»
ou plate-bande
de lm
:!
de large, largeur maximum
pour
i
Laa
fût 2001
tamis
9
j
qu’en passant de chaque côté, on
puisse arroser et désherber correc-
tement l’ensemble
de la planche
(photo 42). Les planches sont sépa-
rées par des allées de 0,5 à lm de
haie Give
clôture
morte
large (fig.41).
fig.41 : nlan tvne de la pépinière villageoise

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 4
Les sachets seront placés côte à côte et enterrés sur les 2/3 de leur hauteur (fig.42). D’autres
possibilités existent: certains posent les sachets sur le sol et les maintiennent
par des planches ou des
cailloux etc., d’autres proposent de les placer sur une grille (grillage à gabion) au dessus du sol pour
éviter les attaques des termites et que les racines ne sortent des sachets.
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fia. 42 : nosition des sachets sur une manche
La pépinière devra être close correctement
pour protéger les plants de la divagation des animaux.
Une clôture solide, renforcée par des épineux est indispensable pour interdire le passage aux petits
ruminants attirés par les jeunes poussesvertes ! Il n’est pas utile que la cloture soit très élaborée, mais
ilfaut surtout avoirune porte fermée correctement.
La pérennisation
dela pépinière étant nécessaire,
comme nous l’avons indiqué, on profitera de cette clôture pour planter à l’intérieur
une haievive qui
sera protégée et pourra remplacer à terme la cloture «morte».
32.-Organisation
du chantier
et préparation
de la pépinière
Le travail le plus contraignant
est la réalisation de la cloture et la préparation
des gaines. Il est à
commencer en mars. Les gaines sont remplies avec un mélange de 2/3 de sable et 1/3 de f nmier
bien décomposé,
proportion
à moduler éventuellement
suivant la richesse du fumier. On trouve
fréquemment
du sable transporté par l’érosion et déposé sur les pistes,il conviendra parfaitement,
de
même que l’horizon de surface assez grossier de certaines parcelles. Pour le fumier ou terreau, on
utilise des résidus organiques, par exemple tas d’ordure ménagères, résidus de battage de mil que l’on
trouve toujours en abondance dans les villages. Ils doivent être bien décomposés et pour cela avoir
passé un hivernage sinon leur fermentation
lors de l’arrosage va élever suffisamment
la température
pour arréter la germination
des graines semées.
Le chantier commence évidemment
par la réalisation de la cloture, la commande du matériel;
ensuite une date est fixée pour la préparation
des gaines. Le sable et le terreau sont tamisés sur une
grille type tamis de maçon où l’on a placé du grillage «moustiquaire»
doublé pour éliminer les résidus
pailleux.
Pour 1000 gaines, le volume de terreau nécessaire est de 1 m3, celui de sable, 2 m3 environ.
Les quantités nécessaires sont mesurées avec des cuvettes en plastique pour avoir les bonnes
proportions
et on mélange soigneusement
avec une pelle ronde, sable et fumier pour former un tas
homogène.
L’“empotage”
peut commencer.
A l’aide d’un arrosoir muni d’une «pomme», le mélange est
humidifié
et remué à nouveau. Chaque gaine est remplie progressivement
en plaçant de petites
quantités de mélange que l’on tasse en tenant le haut de la gaine et en tapant le fond sur le sol. Ce
4.3

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 4
processus est poursuivi jusqu’à remplir complèttiment
la gaine. Il est très important
d’éliminer com-
plètement l’air et d’avoir un bon tassement, ce qui n’est possible qu’avec une humectationcorrecte.
S’il
reste des poches d’air dans la gaine, les racines du jeune plant ne pourront
pas se développer
correctement et formeront
des «crosses». Un petit espace de 0,5 cm restera vide au sommet de la gaine
et permettra a l’eau de s’accumuler pendant l’arrosage avant de s’infiltrer
(fig.43).
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fiP 43 : semis des essences autres que Eucalyptus
Les gaines pleines sont ensuites rangées dans les planches que l’on prépare en même temps, en
séparant les gaines pour les différentes
espèces. Chaque ligne correspond en général à 12 gaines.
Pour l’empotage seul, un adulte remplit 40 à 80 gaines à l’heure, soit 300 à 600 gaines par jour. En
fait habituellement
il s’agit d’un travail collectif réalisé par une partie de la population comprenant des
hommes, des femmes et des enfants. Cette intégration
permet que tout le village soit concerné par
l’entretien ultérieur et surtout la surveillance contre la divagation des animaux. Mais les temps de
travaux sont évidemment allongés; pour l’ensemble des opérations depuis le transport du sable et du
fumier jusqu’à la mise en place des gaines dans les planches, 90 hx personne environ sont requises pour
1000 gaines.
Le village ou le groupe de paysans, s’il s’agit d’une pépinière collective, doit obligatoirement
désigner deux responsables
de la pépinière
pour que la surveillance, l’arrosage et l’entretien soient
assurés en permanence. Ce seront les interlocuteurs
de 1”‘encadreur” pour cette opération qui durera
plusieurs mois.
Ensuite, les gaines sont arrosées tous les jours pendant une semaine. Cela permettra de compléter
4.4

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 4
le tassement, de faire germer la plus grande partie des mauvaises herbes (et donc de désherber) et
d’avoir la gaine entièrement
humectée pour le semis.
Pour l’arrosage,
il est souhaitable de prévoir un fût de 2001 pour stocker l’eau. L’arrosage est
effectue avec des arrosoirs munis de «pomme» pour avoir une bonne répartion de l’eau. L’arrosage de
chaque moitié de la planche est faite à partir des deux allées latérales et en débordant largement dans
les allées. La quantité d’eau nécessaire est d’environ 101 par m2 de planche et par jour.
33.-Traitement
des graines
et semis (sauf Eucalyptus)
Pour les espèces locales,la récolte des graines se fait sur de beaux arbres en tenant compte de la
maturité et du temps de conservation (cf annexe). Des semences d’origine sélectionnée peuvent être
achetées auprès de I’ISRA CNRF à Dakar. Pour éviter les attaques d’insectes, il est conseillé de
décortiquer
les fruits, d’éliminer les graines endommagées,
de les traiter avec un insecticide, (par
exemple HCH) et de les enfermer dans un sac plastique.
Pour beaucoup d’espèces, un traitement,
ou «scarification»
est nécessaire pour que la graine
absorbe de l’eau et germe. Diverses méthodes de scarification existent : eau chaude,acide sulfurique,
passage au mortier, eau froide . . . Pour la plupart des espèces locales et en particulier tous les acacias
(cf tab.43), le traitement
à l’acide est le plus sûr et donne des taux de levée proche de 100% avec des
graines de bonne qualité.
L’acide sulfurique
technique
(64-65Y0) est acheté chez les fournisseurs
de produits chimiques
(Prolabo, Hoetsch...).
Cet acide est de même nature que celui utilisé dans les batteries mais très
concentré. L’acide de batterie ne permet pas d’avoir un traitement efficace. Il faut prendre de grandes
précautions en utilisant cet acide car il détruit les tissus et provoque des brûlures graves. Il ne faut
jamaisverser
de l’eau dans l’acide car il se produit une ébullition «explosive»: pour se débarrasser de
l’acide après usage, on creuse un trou dans le sol et on le verse doucement dans le trou.
Pour le traitement des graines, il faut disposer de bocaux en verre (bocaux à confiture, à olives...),
d’une passoire avec un treillis métallique fin pour récupérer les graines après traitement,
d’un petit
morceau de bois pour remuer les graines, d’une montre pour controler le temps de trempage, d’eau
pour rincer les graines après trempage,
et éventuellement
de gants en plastique pour éviter les
brûlures.
La procédure est la suivante:
- mettre les graines dans le bocal en verre sec; verser l’acide pour recouvrir légèrement les graines.
Un échauffement
se produit lors de l’attaque de l’enveloppe des graines et le liquide se colore, remuer
doucement avec le morceau de bois pour éviter que les graines ne s’agglutinent.
Laisser exactement le
temps prévu (cf tab.43).
-vider doucement l’acide et les graines dans la passoire au dessus du trou prévu pour se débarasser
de l’acide
- en s’écartant du trou, verser rapidement mais avec précaution de l’eau pour rincer abondamment
les graines et faire de même avec le bocal de traitement
- les graines humides sont prêtes à être semées.
Pour toutes les espcccs, sauf 1’Eucalyptus dont nous traiterons en 44, le semis est réalisé en pla$ant
2 à 3 graines par gaine, que l’on enfonce légèrement et recouvre avec le doigt. Il ne faut pas trop
enfoncer les graines, les «premières feuilles» ou cotylédons doivent sortir du sol de 2 à 14 jours après
le semis (fig.43). Un premier arrosage est effectué aussitôt après semis et une étiquette d’identifica-
tion précisant l’espèce et la date de semis est mise en place. L’arrosage est poursuivi (au minimum)
deux fois par jour, le dessèchement de la graine après un début de germination
provoquera
évidem-
4.5

/WA - FICHE TECHNIQUE N* 4
ment la mort du germe. Le semis est une opération assez rapide et doit être fait avec les responsables
de la pépinière (20 secondes/graine).
34.- Cas des Eucalyptus
(d’après compte rendu de Formation
PARCE)
Ce sont de très petites graines (1500 graines par gramme env.). Deux solutions peuvent être
proposées:
- confection d’un germoir
et arrosage au pulvérisateur.
Il faut prévoir 3 g. de graines pour 2000
plants.
- semis direct dans les gaines: méthode de l’aiguille
et arrosage à l’arrosoir muni d’une rampe
en plastique remplaçant la pomme. La quantité de graine requise est un peu supérieure.
Dans les deux cas, de bons résultats sont obtenus si le pépiniériste est motivé et utilise correctement
les ombrières,l’encadreur
a un rôle très important à jouer. En effet, les jeunes pousses sont trèsf ragiles
et doivent être protégées du soleil.
La deuxième méthode sera développée dans cette fiche.
La préparation
des gaines est la même que pour les autres espèces: empotage,
arrosage une
semaine, désherbage.
Pour le semis (fig.44), mettre 0,5 cm d’eau dans un verre. Plonger une aiguille ou une fine lamelle
de bois dans le verre pour l’humecter sur 0,3 cm au maximum; puis enfoncer l’aiguille dans les graines
d’eucalyptus. Plusieurs graines restent collées à l’aiguille; elles vont servir à ensemencer une gaine.
Pour cela enfoncer l’aiguille à 45’ dans la terre de la gaine sur une profondeur
n’excédant pas 1 cm et
retirer l’aiguille; les graines restent dans la terre, mais comme elles sont très petites, il ne faut pas
qu’elles soient placées trop profondémment
sinon elles ne pourront pas lever. Arroser ensuite avec
l’arrosoir muni de la rampe, ce qui permet d’avoir un arrosage en pluie très fine. La rampe ne doit pas
goutter sur les gaines aussi on déborde largement en dehors des planches.
fiv. 44 : semis des Eucalvotus
4.6

‘SRA - FICHE TECHNIQUE NQ 4
L’arrosage
est a doser avec précaution: il s’agit de maintenir humide la surface des gaines sans
excès d’eau, par plusieurs arrosages quotidiens. En effet, les risques de développement
des champi-
gnons (notamment
fonte des semis) augmente avec la quantité d’eau apportée.
En même temps, les planches d’Eucalyptus doivent être protégées
contre le soleil. Pour cela, il
est possible d’utiliser des crintings (1 pour 500 gaines), que l’on place sur des supports à une vingtaine
de centimètres
au dessus des gaines. Il faut mettre et enlever les crintings selon l’intensité
du
rayonnement
solaire, la présence ou non d’harmattan,
en faisant preuve de bon sens. A titre indicatif,
le shéma suivant peut être proposé:
- semaine n’l: ombrière permanente dès le semis
- semaine n”2: dès que la levée commence, plantules au stade cotylédonnaire,
les ombrières
ne
sont laissées en place qu’aux heures les plus chaudes (12h - 16h env.)
- semaine n”3: au cours de cette semaine la période sans ombrière
est augmentée chaque jour.
En effet à la fin de cette semaine, les ombrières seront supprimées. 11 faut éviter le dessèchement des
plantules.
La surveillance de la couleur de la tigelle permet de s’assurer que la plantule ne manque pas de
lumière. Elle doit être rouge, une couleur blanche indique un étiolement,
dû à un ombrage trop
prolongé.
Le repiquage
ou transplantation
des plants se fait dans les gaines vides (où rien n’a levé), lors
de l’éclaircissage. Il s’effectue lorsque les plantes ont entre 2,5 et 5 cm de haut (stade 2 à 3 paires de
feuilles). Le repiquage est délicat, il faut éviter de léser les radicelles des jeunes plantules lors de leur
prélèvement (arrachage) dans une gaine où il y a eu plusieurs levées et de leur repiquage dans une gaine
vide (risque de crosse de repiquage
si l’avant trou n’est pas assez profond).
On utilise pour ces
opérations une spatule de repiquage, petite baguette de bois de 0,5 cm de large (fig.45) et auparavant,
évidemment l’ensemble des gaines aura fait l’objet d’un arrosage pour que le sol soit humide.
Après repiquage une ombrière sera maintenue pendant 2-3 jours pour limiter la mortalité due au
stress du repiquage et otée ensuite. L’arrosage sera fait à l’aide de la rampe pour éviter de coucher trop
de plantules.
IV.- ENTRETIEN
Les responsables de la pépinière devront assurer 2 arrosages
chaque jour (soir et matin).
Le
gardiennage
contre
les oiseaux apparait particulièrement
nécessaire en saison sèche pendant
l’arrosage car les oiseaux viennent boire et arrachent les plantules encore mouillées. En cas de graves
difficultés, un chassis grillagé en maille standard de 16 placé au dessus des planches les protégera des
oiseaux et des crapauds,qui viennent se loger dans les gaines humides; mais cela augmente sensible-
ment le coût du matériel de la pépinière. L’arrosage sera évidemment
réduit au moment des pluies de
l’hivernage
Les mauvaises herbes sont régulièrement
arrachées dans les planches et les allées.
Une dizaine de jours après le début de la levée (3 à 7 jours après semis, sauf pour Ziziphus
mauritiana
pour lequel la levée est très longue), les gaines vides où aucune graine n’a germe sont
enlevées et regroupées à part pour effectuer un repiquage,
voire un resemis. Le regroupement
des
plants par espèce et par date de semis permet d’avoir des plants de taille homogène,
sinon les plus
développés étouffent les derniers semis. En cas de nécessité un deuxième resemis pourra être effectue.
Une surveillance régulière est à assurer contre les maladies et les insectes. Pour les maladies,
il
faut prendre garde aux éventuelles fontes de semis: disparition
des plantules qui noircissent après
4.7

ISRA - FICHE TE,CHNIQUE NQ 4
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fia. 45 : repiauage des Eucalvntus
avoir levé correctement.
Cela peut être dû à un excès de fumier dans le mélange sable/fumier
ou a un
excès d’arrosage. Dans le premier cas, la préparation de nouvelles gaines avec un mélange moins riche
peut s’avérer nécessaire pour les espèces sensibles. Dans le deuxième cas, vérifier que l’eau ne stagne
pas longtemps après l’arrosage des gaines noyant les plants, diminuer un peu l’arrosage et gratter
délicatement
la croûte qui a pu se former à la surface des gaines. Pour détruire les champignons,
en
même temps, traiter en pulvérisant un produit fongicide type Bénomyl ou Manèbe. Réaliser le même
traitement
si des taches apparaissent sur les feuilles plus tard.
4.8

‘SRA - FICHE TECHNIQUE N* 4
Pour Ies insectes, les problèmes peuvent venir des termites: vérifier régulièrement
tous les 10
jours en soulevant quelques gaines par planche. En cas d’attaque, ij faut sortir toutes les gaines et
traiter à la dieldrine ou au Dursban ou encore au HCH (cf fiche n 3 Haies vives). Pour les autres
insectes, en particulier les chenilles, pulvériser un produit type Décis OU Thiodan.
Pour tous les traitements,
il faut prendre soin d’éviter les fortes chaleurs et préférer le soir, sinon
on peut «griller» les plants.
Eventuellement,
une brûlure peut apparaitre au bout des feuilles, parallèlement
à un dépot blanc
à la surface du sol. Dans ce cas, l’eau utilisée pour l’arrosage est probablement
salée, il faut d’urgence
rechercher un autre puits dont l’eau ne serait pas ou moins salée pour sauver la pépinière.
Au bout d’un mois et demi environ, suivant les espèces, les racines atteignent les f onds des gaines
et les traversent. Il faut levérifier et déplacer régulièrement
lesgaines
(c’est le «cernage») tous les
mois en coupant proprement
au couteau les racines et pivots qui dépassent. Ainsi des racines actives
se maintiendront
dans la gaine; sinon la destruction de nombreuses racines au moment de la plantation
sera catastrophique
et la mortalité sera élevée. Pour contrecarrer
le stress entrainé par la destruction
des racines en cas de déplacement
trop tardif, les plants seront arrosés plus abondamment
et
fréquemment
si un flétrissement
important
apparait.
Dans tousles cas, vérifier 8 jours avant la date présumée de la plantation que les racines ne sont pas
à nouveau sorties des gaines et réaliser alors d’urgence un nouveau déplacement
(photo 43).
Lorsque les plants sont bien développés, au bout d’un mois à un mois et demi, supprimer les plants
excédentaires en ne laissant qu’un seul plant par gaine.
En cas de développement
trop important
des plants, une taille à 30 cm environ (même pour les
Eucalyptus), au sécateur ou au couteau bien affutéest nécessaire. Elle rendrales plants plus vigoureux
et evitera qu’il ne se couchent sur le sol lors de la plantation.
V.- EFFICIENCE
ET CONTRAINTES
Ainsi que nous l’avons noté les pépinières villageoises peuvent produire des plants de qualité
excellente avec un taux de remplissage des gaines supérieur à 90%. Un minimum
d’appui, par un
encadrement bienf ormé et motivé, est requis pendant 2 à 3 campagnes pour que les paysans acquièrent
les techniques de base; des tournées régulières sont nécessaires pour rappeler les principes et parer aux
imprévus (maladies, insectes...).
Cela est absolument
essentiel pour que les paysans se sentent
soutenus et aidés.
Les pépinières doivent répondre à une demande des paysans et conduire à responsabiliser’ ces
paysans en les formant à la production des plants qu’ils souhaitent planter. Une politique d’animation
est nécessaire, conduisant à une prise en charge par les villageois de leur besoins en ligneux. Après
l’arrêt des projets, la production
pourra se poursuivre en s’appuyant si nécessaire sur les services
traditionnels
(agriculture
et forêt).
Le rôle de l’encadrement
ne se limite pas à la pépinière, les plants produits doivent ensuite être
plantés. Il n’est pas inutile de rappeler cettevérité élémentaire,
car les tournées de terrain permettent
trop souvent de découvrir des plants abandonnés
dans les pépinières ou même sur les sites de
plantation. Il est donc important de ne pas produire trop de plants ; la plantation est abordée dans les
fiches 3 et 5.
Les plantations s’effectuent
dans le contexte réglementaire
des codes fonciers et forestiers dont il
4.9

M?A - FICHE TECHNIQUE NQ 4
faut tenir compte: il faut que le paysan s’approprie les plantations et ne pense pas qu’il puisse y avoir
un autre propriétaire
que lui (sinon les plantations ne seront pas protégées, ni entrenues, ni évidem-
ment exploitées). Une participation
financière au matériel nécessaire à la pépinière, ou l’achat des
plants est une étape de ce processus d’appropriation
qui conduira à une gestion active des ressources
ligneuses et in fine à l’ensemble des terroirs villageois..
l
Tab.41 Calendrier des onérations des uépinières
Pépinières
forestières
Mars
préparation
de la pépinière
Avril
empotage - premiers semis
entretien - suite des semis
Mai
entretien - cernage
resemis
Juin
entretien cernage
semis des herbacées
taille si nécessaire
Juillet
entretien - cernage
taille si nécessaire
25 Juillet/25 Aout
plantation suivant pluviométrie
et disponibilité
paysans
Pépinières
fruitières
Juin
début des travaux pour fruitiers
Juillet à décembre
poursuite des travaux
(greffage, rempotage . ..)
Maraichage
octobre à mars
4.10

ISRA - FICHE TECHNIQUE NQ 4
Tab.42 Matériel nécessaire à la aroduction de 2000 plants
( PARCE prix 1987)
1 pelle ronde
1850 F
1 pelle carrée
3250F
1 rateau
1150 F
2 000 gaines
8000F
1 arrosoir avec pomme
7500F
1 pulvérisateur
(facultatif
si techique de l’aiguille)
11000 F
1 rampe d’arrosage (eucalyptus)
2500 F
1 fût de 2001
6000F
Total
48750 F
Complément
Protection grillagée
8 000 F
Tamis
8000F
Thiodan/Décis
6 000 F/kg
Benlate/Cuprosan
6 000 F/kg
Crinting (eucalyptus)
1500 F l’un
I
4.11

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 4
espèces
traitement
nom wolof
nom peulh
Acacia albida
acide 30-60 mn
kad
tchiki,tiski
Acacia
acide 60 mn
holoséricea
Acacia nilotica
acide 60 mn
nep-nep
gaoudi
adansoni
Acacia
acide 20-30 mn
sam
kedi,onare
macrostachya
Acacia sénégal
eau 24 h
verek
debehi,patouni
Acacia seyal
acide 30 mn
f ounokh
bidehi, boulhi
Accacia
acide 10 mn
sandandour
sibeciana
Anacardium
eau 12-24 h
ndarkassa
occidentale
Azadirachta
eau 12-24 h
neem
kaki, nim
indica
Bauhinia
acide 30 mn
rada,rand
namaareqamadi
rufescens
Bombax
garab(u) laobe
costatum
Cassia
acide 180 mn
siandieng
siberiana
Combretum
sawat
bulacal,laouni
aculeatum
Combretum
ratt
glutinosum
Combretum
tap
nigricans
Cordyla
aucun
dimb
pinnata
4.12

1
Dichrostachys
sentie, sintih
glomerata
(cinerea)
Eucalyptus
aucun
rotibutel
camaldulensis
Euphorbia
bouture
salan
badacavadie
balsamifera
Feretia
santier
apondantera
Lannea
son
bembeyfarouh
acida
Leucaena
acide 30 mn
leucocephala
Piliostigma
acide 20-30 mn
gisgis
barki
reticulatum
Pterocarpus
acide 30-60 mn
ven
banaadi,bary
erinaceus
Prosopis
acide 15 mn
(il-1
gaudi,maaka
juliflora
décortiqué
Sclerocarya
eau 12 h
ber,birr
beri,eri
birrea
Tamarindus
eau 48 h
dakar,dakkar
indica
Ziziphus
décorticage
sedem
barkewi,djabe
mauritiana
4.13

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no41 : Vue générale d’une pépinière
Photo no42 : Répartition
des gaines en planches

FICHE TECHNIQUE
N” 5
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE No5
DRS ET FORESTERIE
DES ZONES NON CULTIVEES
(forêts et parcours,
bosquets f orestiers,
zones dégradées-badlands)
Remarque:
cette fiche aborde la complémentarité
des opérations de gestion forestière et de
DRS, qui est malheureusement
souvent mal perçue. Sont concernées les forêts et
parcours, les parcelles de production forestière ou bosquets forestiers et les inter-
ventions sur les zones très dégradées par l’érosion ou «badlands».
I.- ROLE
Les interventions
de DRS ne doivent pas être dissociées de la gestion de la ressource ligneuse et
donc de la foresterie. Par suite des défrichements
successifs, les surfaces actuellement
en forêt sur les
terroirs villageois occupent les parties les moins fertiles avec des sols superficiels et souvent fragiles.
Topographiquement,
ces zones, si l’on exclut lelit des marigots, dominent les parcelles de culture dans
l
presque tous les cas, par leur situation sur les parties les plus élevées ou bien aux ruptures de pentes
où apparaissent des affleurements
de cuirasse. Elles ont une trèsgrande influence sur le ruissellement:
ce sont sur ces sites qu’il prend naissance dès le début des pluies et qu’il se met en vitesse, acquérant
une énergie suffisante pour provoquer de l’érosion. Utilisées à la fois comme source de bois et comme
parcours, elles sont surexploitées: les prélèvements sont supérieurs à la production aussi bien en ce qui
concerne les herbacées que les arbustes et les arbres.
Localement,
des surfaces très dégradées,entièrement
dénudées apparaissent. Sur les sols com-
pacts de ces «badlands», parsemés de plaques noires de lichens, l’eau de pluie ne s’infiltre plus,
mais
ruisselle entièrement.
.
5.1
INSTITUT
SENEGALAIS
DE RECHERCHES
INSTITUT
DE RECHERCHE
EN AGROI NOMIE
AGRICOLES
TROPICALE
ET CULTURES
VIVRIERE-
S
BP 3120 DAKAR
SENEGAL
IRAT / CIRAD
@
21 24 25 - 22 66 28 Telex 3117 ISRA SG
B.P 5035
34032
MONTPELLIER
Cedex
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LESSYSTEMES
AGRAIRESETL’ECONOMIEAGRICOLE
France
Laboratoire National de Recherches VBt&inaires SP 2057 0
32 04 42

ISRA - FICHE TECHNIQUE IV* 5
3
Les forêts et parcours ont donc un rôle à jouer dans la maitrise du ruissellement:
- en infiltrant
sur place une partie de la pluie. Pour ce faire, le sol doit avoir de bonnes
caractéristiques
physiques entretenues par une activité biologique importante
(la présence de résidus
sur le sol permet à l’activité biologique et notamment
aux termites de créer une porosité forte pour
infiltrer l’eau) et être protégé contrel’agressivité
des pluies tropicales par un couvert végétal abondant
(herbacées, arbustes, arbres)
- en retardant
l’écoulement
de l’eau qui n’a pu s’infiltrer: étalement des crues.
Le rétablissement
et le maintien d’un couvert satisfaisant dans les forêts passe certes par une
diminution des prélèvements, la régénération
«artificielle»
par plantation ou semis, la préservation de
la régénération
«naturelle» mais aussi par la satisfaction
des besoins des villageois
en dévelop-
pant des productions
de bois et de f ourrage sur de nouvelles
surfaces. 11 peut s’agir de parcelles
réservées seulement à la production
de bois (exemple classique de la parcelle d’eucalyptus)
ou de
production à partir de haies d’arbres et d’arbustes placées en limite ou dans les parcelles de culture,
toutes associations entre ligneux et cultures vivrières que l’on désigne par agroforesterie.
Ce point a
été traité dans la fiche n”3.
La réalisation de parcelles de production forestière ou bosquets forestiers est très importante
avec le choix d’espèces à croissance rapide, cela va permettre de diminuer de manière sensible les
coupes d’espèces locales à croissance lente. Ces espèces sont un atout de premier ordre pour la
préservation du milieu si elles sont utilisées correctement.
Le cas des «badlands» doit être traité à part. Fort heureusement
ils n’occupent encore que des
étendues très limitées. La couche de surface a été emportée par l’érosion, laissant apparaitre
un
horizon infertile. Donnant naissance à un très fort ruissellement
ils constituent
des points à partir
desquels l’érosion s’étend. Pour inverser cette évolution, il faut faire redémarrer une activité biologi-
que par une action physique et la mise en place d’espèces pionières pour une «revégétalisation»
de ces
surfaces.
II.- LES FORETS ET PARCOURS
Les interventions
sur les forêts et parcours, zones non appropriées doivent être jointes à celles
réalisées dans les zones de culture auquelles elles sont topographiquement
liées pour avoir des
chances de succès. Dans ce cas, ainsi que nous l’avons observé, un groupe de paysans sera motivé pour
protéger ses cultures, comprenant très bien l’intérêt de controler le ruissellement dès sa naissance; il
pourra s’approprier
le dispositif sur la forêt prenant non seulement part à sa réalisation, mais à son
entretien et sa maintenance.
Parallèlement
aux autres techniques
de DRS et notamment
les cordons de pierrres
iso-
hypses (cf fiche n02), il est nécessiare de réaliser une régénération
soit «artificielle»,
par plantation
et/ou semis, soit naturelle.
21. - Plantation
Lorsque lavégétation
présente est pauvre, il est nécéssaire de prévoir des plantations. Il s’agit en
s’appuyant sur les ligneux en place d’obtenir un couvert en tenant compte des potentialités
estimées
du site, sans prétendre atteindre des objectifs de production.
Plutôt que de disperser des plants
difficiles à entretenir,
on s’attachera à «regarnir» les zones qui en ont le plus besoin. L’infiltration
insuffisante et les caractéristiques
du sol souvent médiocres imposent de rechercher les moyens de
stocker le maximum d’eau de ruissellement.
Pour cela, on propose classiquement:
5.2

- les arêtes de poisson (fig.51), deux petites diguettes en V constituées de pierres et terre,
collectent le ruissellement vers un jeune arbre planté à l’intérieur
du V
- les demi-lunes
(fig.52), diguettes avec une forme plus ouverte en arc de cercle.
fie.51
: arête de poisson
fie.52 : demi-lune
Ces dispositifs ont été testés mais avec la pluviométrie
du sud Sine Saloum (700 mm env.), ils
n’apportent ni une meilleure reprise, ni une meilleure croissance qu’une simple Cuvette au niveau du
trou de plantation
rehaussée à l’aval (fig.53) par une courte diguette. Le travail requis dans ce cas
est beaucoup moins important,
mais l’effet est tout à fait significatif.
VUE EN COUPE
b.53
: cuvette avec diwette
à l’aval
5.3

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 5
Le choix des espèces doit s’appuyer sur les caractéristiques
pédologiques
du site, les espèces
locales présentes et tenir compte de la pression animale probable. Le tableau 51 présente le cas des
espèces pour lesquelles des indications intéressantes sont disponibles dans le milieu étudié. Acacia
bivenosa, dont le port semblait intéressant dans la lutte antiérosive, et utilisable dans les passages
d’eau dépérit rapidement
et doit être exclu. II en est de même de Prosopis juliflora et de Leucaena
leucocephala, déjà cités à propos des haies (fiche n’3): le premier ne convient pas pour ce type de sol
et le second trop appété ne peut se maintenir. Acacia holosericea,
d’origine australienne
a un bon
comportement
et permet de «regarnir» rapidement
des espaces clairsemés, sa pérennité au delà de
quelques années est sujette à caution. Il pourrait servir de relais en association avec d’autres espèces.
Acacia seyal préfère normalement
les sol argileux avec de l’eau disponible mais il peut se développer
sur certains sites favorables (termitières
et accumulation
artificielle d’un minimum d’eau). Acacia
nilotica adansoni présenfe unef ortecroissance
même sur les sols difficiles s’il est implanté avec soin;
il a de plus l’avantage de résister aux feux de brousse, mais il donne dans ce cas des repousses de
moindre qualité. Deux espèces peuvent encore être signalées: Acacia sénégal, qui croît lentement
mais est robuste, et Ziziphus mauritiana,
plus adapté en limite des zones de parcours. Pour Cordyla
pinata et Pterocarpus erinaceus, espèces assez recherchées mais qui se maintiennent
difficilement
à
partir de plants en gaines, l’utilisation
de barbatelles ( plants mis en place en racines nues après 2 ou
3 années de pépinière
pour avoir une tige de 1,5m environ qui est hors de portée de la dent des
animaux), a été un échec. La maitrise de la plantation avec une trouaison de très grande dimension en
est sans doute en partie la raison.
L’organisation
du chantier est à l’évidence voisine de celle conseillée pour les haies (fiche n’3)
et les mêmes règles s’y appliquent.
Un accord pour la protection
contre les animaux et les prélèvements
en bois devra tout
d’abord être obtenu pour le site choisi par les villageois dès la saison sèche et avant la mise en route de
la pépinière.
La charge de travail pendant la saison de culture va conditionner
la date de la trouaison et de la
plantation.
La trouaison
est commencée dès que possible après les premières pluies; en général en juillet,
le sol est humecté jusqu’à une profondeur
suffisante et le calendrier des opérations culturales le
permet. Il faut réaliser un trou wbique de 50 cm de côté; on aura ainsi un volume de terre travaillé
suffisant, propice à l’infiltration
et au stockage de l’eau et bien exploré par les racines. De cette
trouaison correcte dépendra le taux de reprise et le développement
des plants. Si le sol est trop sec, la
trouaison se fera par étapes, en stockant la terre et les cailloux à l’aval du trou (fig.53); le ruissellement
remplira ainsi le trou à la pluie suivante et humectant une nouvelle couche de sol.
Lorsque les dimensions sont atteintes, un traitement
contre les termites
est appliqué en sau-
poudrant les parois du trou d’une quantité correspondant
à une boite d’allumettes
(15 g. env.) de
Dielpoudre
ou de Dursban ou, en dernier ressort de HCH, qui est moins persistant. Prendre les
précautions nécessaires pour la manipulation
de ces produits et en particulier
se laver les mains
soigneusement après traitement.
En rebouchant et en tassant la terre ensuite, on prend soin de laisser
une petite cuvette, au niveau du trou, de 5cm de profondeur
(fig.53) et de disposer les cailloux et la
terre
restante en arc de cercle
pour rassembler l’eau de pluie dans la cuvette obtenue, ainsi que nous
l’avons déjà dit. Le matériel nécessaire comprend : pics, pelles rondes et barre à mine (si des blocs sont
présents).
La plantation
se fait lorsque l’hivernage est installé et le temps disponible, souvent vers début
aout. Une plantation trop tardive, en septembre, ne permettra pas aux plants de reprendre avant l’arrêt
des pluies.
5.4

FICHE TECHNIQUE
Pour que les plants disposent à la fois des derniéres pluies et des réserves stockées dans le trou
(qui est rebouché depuis au moins une semaine) et puissent passer sans dommage une période séche
éventuelle, la date de plantation doit se situer peu de temps après une pluie.
De même pour diminuer le stress de la plantation et permettre une bonne adhérence de la terre
autour des racines dans le cas de plants en gaine plastique, un arrosage copieux sera fait en pépinière
durant les 3 jours précédant la plantation (pour que I’humectation
atteigne le fond du sachet).
Les plants étant déposés sur le site, on creuse un trou correspondant
exactement à la dimension
de la gaine (ce qui est facilement
réalisé au coupe-coupe ou au sor sor), on vérifie la profondeur,
le
sommet de la terre du sachet devant se trouver exactement au niveau du sol. Le fond du sachet plastique
est coupé avec un couteau tranchant. Le sachet est incisé sur toute sa longueur mais maintenu autour
du plant (fig.54) que l’on glisse dans le trou. Le sachet est retiré doucement et la terre tassée fortement
autour du plant pour assurer un bon contact avec la terre du trou de plantation.
La journée de plantation mobilise en général un nombre important de personnes et ne permet pas
un controle rigoureux des conditions de réalisation, aussi il est vivement recommandé
de repasser le
lendemain et après la première pluie redresser les plants qui en ont besoin et compléter le tassement.
Cette opération qui ne requiert que peu de temps augmente de façon importante
le taux de réussite.
Les temps de travaux sont difficiles à estimer, la trouaison est le plus souvent progressive et les
caractéristiques
des sols très variables, on peut estimer que dans des conditions moyennes, un adulte
réalise 6 trous par jour (rappelons qu’on admet comme norme de terrassement
lm3/personne/jour).
Lors de la journée de plantation collective, il est possible de planter environ 1000 plants.
L’entretien
au cours de l’année de plantation
a pour premier rôle de favoriser le stockage de
l’eau, il faut pour cela maintenir en bon état la «cuvette»
autour du jeune plant jusqu’aux dernières
pluies et réserver cette eau à ce même plant, par un desherbage
à deux reprises au moins.
Avec l’arrivée de la saison sèche, surtout si l’hivernage
a été favorable,
les risques de feu de
brousse sont importants,
la réalisation d’un pare-feu
tout autour de la zone plantée s’impose donc.
Une bande de 5m minimum est à dégager entièrement
en coupant soigneusement
les herbes et les
jeunes arbustes et en ratissant tout ce qui est sur le sol pour l’éliminer.
En deuxième année, il faut rétablir la cuvette autour du plant avant l’hivernage pour assurer
son approvisionnement
en eau. En juillet un désherbage dégagera les jeunes arbres et parallèlement,
au moment des nouvelles plantations
ou plus tôt si possible on procèdera au remplacement
des
manquants.
Celle-ci s’effectue sans refaire la trouaison.
Un pare-feu
reste toujours nécessaire dès la fin du deuxième hivernage et les années suivantes.
22.- Semis direct
Son utilisation est encore limitée en milieu paysan oh les conditions sont très différentes de celles
que l’on rencontre en station, cependant le semis direct est une technique rapide dont la mise au point
se poursuit et qui pourrait donner de bons résultats. Dans les sols plutôt lourds où il serait utile les
résultats restent à confirmer.
Notons qu’il a été expérimenté avec succès pour Acacia adansoni nilotica et Acacia sénégal. Le
semis est à réaliser en poquets avec des graines traitées (cf fiche n’4) et éventuellement
prégermées,
dans des «cuvettes» décrites ci-dessus pour les plantations. Le problème est de semer immédiatement
après une pluie sur un sol suffisamment
humide... car il ne peut être question d’arroser ensuite ! et
5.5

ISRA - FICHE TECHNIQUE Np 5
\\
Y--+
I
/
l ‘-
.
‘bo.
fig. 54 : dantation
5.6

ISRA - FICHE TECHNIQUE Np 5
souvent 1e dessèchement trop rapide de l’horizon de surface compromet la levée. Pendant les premiers
jours,
les plantules sont à défendre contre les prédateurs et en particulier contre les iules; l’utilisation
d’appa& au CJranox ou au HCH semblable à ceux employés pour l’arachide donne de bons résultats.
Nous ne nous étendrons pas sur l’entretien encore plus important
que pour les plantations.
La
croissance des jeunes arbres inférieure
à ceux issus de plantations
obère cette technique dans les
utilisations courantes pour l’instant.
23.- Régénération
naturelle
Bien quelesforêtset
parcours soient tr& dégradés, les études en coursf ont apparaitre qu’il existe
encore des potentialités
importantes.
Habituellement
on distingue: les rejets de souche (repousses qui apparaissent sur une souche
après qu’un arbre ou un arbuste ait été coupé), les drageons
(pousses qui se développent
sur des
racines à une distance plus ou moins éloignée du tronc principal) et les jeunes pousses issues de
graines par semis naturel.
La régénération
est influencée par la pluviométrie,
les caractérisques du sol et évidemment
la
pression humaine et animale. L’absence de régénération,
idée couramment
admise, résulte en fait
surtout de la consommation
préférentielle
des jeunes pousses dès leur levée par les animaux, d’une
variation interannuelle
importante
de la production de graines (ce qui a été observé lors de collectes
de graines après des hivernages déficitaires) et dela mortalité importante
des jeunes plantuleslors
des
trous pluviométriques
en début d’hivernage.
Ceci montre la nécessité de limiter, sinon supprimer
complètement
les prélèvements
durant certaines périodes au moins (mise en défens).
Sur la Communauté
Rurale de Thysse Kayemor, quels que soient les sites, une bonne régénéra-
tion naturelle a été mesurée en 1988, à partir de rejets ainsi que de semis naturels, pour les 6 espèces
suivantes: Combretum
glutinosum
et Combretum
nigricans,
Feretia
apodanthera,
Acacia
macrostachya, Acacia sibériana,
Dichrostachysglomerata;
et suivant les stations: Opilia celtidifolia,
Heeria insignis, Grewia villosa, Securidaca longepedunculata,
Bombax costatum
ainsi que quelques
Lannea acida, Sclerocarya
birrea, Cassia siberiana...(tab.Z)
La présence d’une demi douzaine
d’espèces intéressantes est à souligner.
La régénération
naturelle a donc un rôle important à jouer et elle doit être prise en compte dans
les interventions
sur les zones def orêts et parcours en parallèle avec les plantations et éventuellement
semis directs déjà évoqués. Elle doit s’inscrire dans un shéma plus global de gestion et d’aménagement
des terroirs villageois. Cependant elle est difficile à mettre en oeuvre car elle impose un controle non
seulement des coupes de bois mais aussi du paturage et des passages de troupeaux. Une adhésion
complète de la part des villageois est nécessaire mais non suffisante: les personnes coupant du bois, les
animaux en divagation et les troupeaux peuvent provenir des villages voisins.
III.- PARCELLES
DE PRODUCTION
FORESTIERE
OU BOSOUETS FORESTIERS
Ainsi que nous l’avons indiqué, ces parcelles, portant des espèces à croissance rapide, contri-
buent à diminuer les prélèvements
sur les forêts naturelles où la majorité des espèces est à croissance
lente. Pour une production optimale, il s’agit de choisir des parcelles ayant de bonnes caractéristiques
pédologiques. Ainsi pour des Eucalyptus les premières exploitations
des perches, dans la région de
Koungheul par exemple, ont été réalisées deux ans après plantation et une deuxième deux années plus
tard dans des parcelles à proximité des marigots. Mais, d’un autre côté, des quantités de bois et des
perches tout à fait acceptables peuvent être obtenus sur des sols moinsfavorables
ou marginaux, il ne
faut pas l’oublier cokme le montre le tableau 53 pour Eucalyptus camaldulensis
(avec des résultats
5.7

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 5
obtenus sur un nombre limité de
plants mais fournissant
des indica-
tions intéressantes).
Il est en particulier judicieux
d’utiliser des parcelles abandonnées
en bordure de forêt pour planter
des bosquets de petite dimension
de 30,50 ou 100 arbres, ce qui peut
contribuer
à limiter les défriche-
ments sur des zones marginales.
Dans tous les cas la plantation
de-
vra être appropriée pour qu’elle soit
effectivement
entretenue et exploi-
tée dans des conditions normales.
fie. 54 : olantation en auinconce 3m x 3m
L’écartement
conseillé entre
les plants est de 3X3m, ce qui per-
met d’avoir 1111 perches ou tiges à l’hectare (au lieu de 625 seulement avec un ecartement de 4X4m).
Il correspond à une meilleure rentabilisation
des surfaces disponibles, la demande étant nettement
plus forte pour les perches de dimension moyenne (fig.54).
L’espèce la plus utilisée est Eucalyptus
camaldulensis
qui, a la croissance la plus forte et
présente une bonne plasticité. Dans la zone étudiée, il est à préférer à Eucalyptus microthecha
qui
donne de moins bons résultats.
Sur des sols difficiles, il pourra être judicieux de choisir Acacia nilotica adansoni,
qui est très
robuste et démarre rapidement;
ou en bas de pente, sur des sols argileux, Acacia seyal; on peut ajouter
Acacia holoséricea, d’origine australienne,
qui s’adapte à de nombreuses conditions et est trèsvigou-
reux (tab.53). Ces espèces ne donnent pas des perches de la même qualité que les Eucalyptus et sont
généralement
moins recherchées par les paysans.
Dans tous les cas, la trouaison
est à réaliser avec soin et en respectant les dimensions déjà
indiquées (50X50X50 cm) dans II.-Forêts
et Parcours. Les autres recommandations
s’appliquent
aussi; en terrain plat, une cuvette sera ménagée au pied du plant pour favoriser le stockage de l’eau,
avant son infiltration,
en terrain en pente, celle-ci sera rehaussée à l’aval.
La plantation
sont faites aussi tôt que possible, dès l’installation
de la saison des pluies vers le
20 juillet, pour que les arbres profitent
de l’ensemble des pluies pour s’installer et commencer leur
croissance.
La réussite et la rapidité de croissance sont étroitement
liés à la réalisation d’une bonne trouaison
qui conditionne stockage de l’eau et développement
racinaire, et à l’entretien
indispensable pendant
deux campagnes.
Il faut désherber,
pour éviter la concurrence pour l’eau et la lumière, protéger et/
ou surveiller contre les animaux, même pour les espèces peu ou pas consommées. En effet, les petits
ruminants coupent les jeunes pousses mais les bovins cassent facilement
les tiges, en p?rticulier des
Eucalyptus; en cas de repousse, la croissance est sérieusement handicapée (tab.53). En général, une
cloture n’est pas indispensable
(étant réalisée avec des branches coupées en forêt... elle conduirait
dans des conditions difficiles à la destruction d’une quantité de boisvoisine de celle que l’on essaie de
produire); d’une part un désherbage soigneux enfin de saison des pluiesva éviter queles troupeaux ne
soient attirés par la présence de fourrage, d’autre part la simple traversée de la parcelle même par des
troupeau important
ne provoquera que des dégats très limités qui ne justifient pas l’investissement
5.8

FICHE TECHAMXJE Np 5
d’une cloture : il sera plus simple de remplacer quelques plants l’année suivante. L’information
des
bergers par contre sera importante.
La protection
contre les feux de brousse ne doit pas être oubliée, elle passe encore par un
désherbage suivi d’un ratissage des herbes sur toute la parcelle. Dans le cas de bons sols, une culture
intercalaire d’arachide est possible pendant une à deux campagnes, elle retardera un peu la croissance
mais conduira les paysans à assurer naturellement
un bon désherbage et le soulevage laisse le sol
absolument nu: une parcelle d’arachide est reconnue comme constituant un pare-feu idéal!
Dans le cas des Eucalyptus, après la coupe les souches rejettent assez abondamment.
Le paysan
conservera un nombre de rejets plus ou moins important suivant le type de produit dont il aura besoin;
il faut cependant savoir que le système racinaire alimente les rejets par quartiers, il n’est donc pas
judicieux de ne laisser qu’un seul rejet pour obtenir une meilleure croissance.
IV.- ZONES DEGRADEES
BADLANDS
Sur ces surfaces, la trouaison est difficile. Elle se fera par étape en utilisant l’accumulation
d’eau
de ruissellement dans l’avant trou pour humecter progressivement
le profil. Seule une action mécani-
que peut en effet ameublir ces sols et restituer une perméabilité
permettant
l’infiltration
de l’eau. Il
est donc necessaire de réaliser la trouaison longtemps avant la plantation pour assurer un stockage de
l’eau, facilité par la réalisation soignée d’une cuvette après rebouchage du trou, complétée par une
diguette solide à l’aval..
Les plantations,
pour que les plants bénéficient du maximum d’eau sont à réaliser en quiconce;
l’écartement utilisable reste 3X3m, ce qui permet d’avoir rapidement
une bonne densité.
Les espèces testée sont rassemblées dans le tableau 54. L’Acacia
holoséricea
s’installe
rapidement dans ces conditions difficiles et maintient une bonne croissance, ce qu’il n’était pas inutile
devérifier.
Acacia nilotica
adansoni ainsi qu’Acacia
sénégal et Ziziphus
mauritiana
sont aussi à
retenir; l’utilisation
de plusieurs espèces paraît en effet souhaitable.
Des plantations
de Sisal, en courbe de niveau à partir d’une trouaison réalisée sous forme de
tranchée, comme pour les haies, et avec un écartement entre les plants de 0,30m sont aussi utilisables
et complémentaires.
Dans les sites d’étude, après une très bonne reprise, le Sisal a malheureusement
été détruit par les lapins et rats palmistes en mai.
L’entretien
des jeunes plants a une importance
particulière:
le maintien de la «cuvette»
va
conditionner
entièrement
l’alimention
en eau et donc la reprise, dans ces zones de fort ruissellement;
elle pourra être comblée par des apports de terre venant de l’amont et il faudra la recreuser. La
protection
contre les animaux
sera aussi indispensable et le plus souvent imposera de prévoir une
cloture, cas exceptionnel,
renforcée par des épineux pour éloigner les chèvres.
La réactivation
de la vie biologique va entrainer l’installation
de graminées dans les trous de
plantation, il conviendra, pendant 2 ans de les éliminer pour préserver la croissance des ligneux.
Evidemment,
ces plantations gagneront à être associées aux autres techniques de traitement
du
ruissellement,
comme les cordons de pierres, les murets de pierres sèches dans les passages d’eau...
5.9

tab.51 : Taux de renrise et croissance des ligneux en zone de narcours et forêts
NOMBRE
TAUX DE HAUTEUR
MOYENNE
TOTAL
ESPECES
DE PLANTS
REUSSITE
en m. en dec. 88
REMARQUES
(année de plantation)
STATION
: COLOBANE
T
sol peu profond, horizon induré dès 0,5m environ, présence de blocs et dalles fissurées
Acacia
bivenosa
10
0
-(1985
& 86)
feux de brousse
Acacia
holocericea
1.5
5
-( 1986)
non brûlés
Acacia
nilotica
adansoni
36
85
2.8( 1986) 0,9( 1986 & 87)
repousses
après
feu
Acacia
senegal
20
80
0,9(1986)
0,5(1987)
termitières
Acacia
seyal
20
80
2.8(1985)
1.6(1986)
dépérissement
Prosopis
juliflora
30
20
1.7(1985)
STATION
: COLOBANE
II
sol peu profond, horizon induré dès 0,5 à 0,7m, présence de blocs et dalles fissurées
Acacia
holosericea
10
0
-(1986)
brûlés
4cacia
nilotica
adansoni
30
60
1,4(1986)
brûlés
: repousses
4cacia
senegal
15
40
0,9( 1986)
brûlés
4cacia
seyal
10
80
1,9(1986)
STATION
: PILIDAR
sol profond >2m, pas d’induration,
présence locale de gravier, à partir de 0,7m présence de blocs
kacia
bivenosa
70
2
-(1985
& 86)
dépérissement
Acacia holosericea
30
70
(1985,86
& 87) cf tab.53
Acacia nilotica
adansoni
80
55
0,4 à 1,7( 1986 & 87)
H variable
Acacia
senegal
50
55
0.2 à 0.6( 1986 & 87)
H variable
Acacia
seyal
25
4.5
OS
sol défavorable
Leucaena
leucocaephala
20
5
OS
très appété
Ziziphus
mauritania
10
40
0.4
appété
Cordyla
pinata
10
0
-(1986)
barbatelle
Pterocarpus
erinaceus
8
0
-(1986)
barbatelle
STATION
: NDIMB
TABA
sol assez profond, présence locale de graviers et de blocs
Acacia
bivenosa
50
0
-(1986)
Acacia
holosericea
50
65
(1986 & 87) cf tab. 53
Acacia
nilotica
adansoni
4.5
70
1.3(1986)
0.8(1987)
brûlés
: repousses
Acacia
senegal
15
80
1.3(1986)
0,4(1987)
4cacia
seyal
25
75
0,9( 1987)
passage
d’eau
Leucaena
leucocaephala
25
5
1,8(1986)
très appété
Ziziphus
mauritania
10
70
0,8( 1987)
passage
d’eau
5.10

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 5
Tab.52 Potentialités
de régénération
naturelle sur placis d’énandage
Site Pl ,sommet de S2 Thysse Keur Djanko
Sol: profondeur
faible, cuirassé, à gravillons dès la surface
Espèces
Jeunes plants
rejets
issus de graines
Parcelle de 0.5 ha mise en déf ens comDtaPe au 22/07 /88
Combretum
glutinosum
604
304
Combretum
nigricans
554
220
Feretia apodentera
480
144
Acacia siberiana
268
40
Icacna senegalensis
306
80
Grewia vilosa
110
8
Bombax costatum
38
Acacia macrostachya
26
Dichrostachys cinerea
14
Lannea acida,
Pterocarpus erinaceus,
Sclerocarya birrea . . .
présents
Parcelle témoin de 0.5 ha comptapre au 16!08/88
Combretum
nigricans
34
398
Combretum
glutinosum
26
294
Feretia apodentera
26
154
Acacia macrostachya
42
36
Grewia villosa
4
10
Icacna senegalensis
42
. . .
5.11

ISRA - FICHE TECHNIQUE NQ 5
NQ
Tab.53 Croissance des Eucalvotus et Acacias holoséricea
au 15/11/88 C.R. de KAYEMOR
Hauteur moyenne des plants (et circonférence
au collet) en m
Lieu
Caractéristiques
Site
Nb
Année de plantation
plants
1985
1986
1987
EUCALYPTUS
CAMALDULENSIS
Colobane
sol peu profond
bord du
-A= 10-H% en
plateau
surface
ligne de
10
-dès 0,s à 0,7m
pierres
(C$i)
graviers,blocs,
dalles fissurées
Pilidar
sol profond > 2m
ligne de
9
6,85
zone de
-A = 5-7% en surf.
pierres
(0,30)
transition
-A = 20-30%
à partir de
forêt
7
0,7m avec blocs
&
(Z)
et graviers
parcours
11
1,65
(0.06)
parcelle1
26
($8)
16
0,63*
(0.04)
parcelle2
23
1,60*
ww
Ndimb l’aba
sol profond > 2m
bande
17
5.35
bord de
-A=5-7%
en surf.
d’arrêt1
(0.23)
la vallée
-A = 20-30% en
alluviale
profondeur
bande
29
d’arrêt2
(0’06)
parcelle
32
4,0**
10,171
ACACIA
HOLOSERICEA
Pilidar
cf supra
ligne de
9
4,95
pierres
(0,301
parcours
39
3.22
&
(0.26)
forêt
15
1‘24
(0.065)
bord
15
2,27
parcelle2
(fJ,O8)
Ndimb l’aba
cf supra
ligne
17
4.42
de
(0,25)
pierres
6
1,71
(0,07)
bande
15
1.58
d’arrêt
(0.06)
passage
11
1.65
d’eau
W’6)
5.12

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 5
Tab.54 Taux de reprise et croissance des ligneux sur zone dépradée - badland -
Site : Pilidar sol : profond > 2m ; présence de blocs à partir de lm
surface dénudée sans horizon A
Date de plantation : Aout 1987
Date de mesure : 31/10/88
Plants mis
Taux de
Hauteur
Espèces
en place
reprise
moyenne*
1987
(%)
(cm)
Acacia holosericea
52
80
161
Acacia macrostachya
20
70
25
Acacia nilotica adansoni
30
77
108
Acacia senegal
15
80
85
Ziziphus mauritiana
16
70
76
* Valeur à titre indicatif: fort coefficient de variation sauf pour Acacia holosericea
Remarque:
La plantation a été protégée contre les animaux par une cloture renforcée
par des épineux.
5.13

FICHE TECHNIQUE
N” 6
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE
No6
D.R.S. ET TECHNIQUES
CULTURALES
1. ROLES
Dans les zones cultivées du sud du Saloum, l’existence d’une importante érosion hydrique, même
sur des parcelles isolées de tout apport d’eau de l’amont, implique la mise en oeuvre de techniques
culturales conservatrices du milieu, à l’echelle de la parcelle. Les façons culturales apparaissent donc
comme un complément indispensable aux aménagements
de DRS qui sont à réaliser par ailleurs.
Ces techniques doivent :
- améliorer la structure des horizons de surfaces, par une production
et une utilisation
accrue de matière organique, pour diminuer la dégradation
des sols par les pluies (effet «splash» et
ruissellement),
et pour favoriser ultérieurement
la mise en place et le développement
de la végétation
grâceàunealimentationhydriqueetminéralesatisfaisante.Fautederéférencessuffisantes,cetaspect
ne sera pas traité dans la présente édition.
- accroître
l’infiltration
des pluies par un travail du sol, et limiter la vitesse de l’eau
ruissellant par Ia création d’un micro-modelé
apte à retenir une certaine lame d’eau et à en réduire la
vitesse. Ainsi, en condition d’alimentation
hydrique difficile ou irrégulière,
la végétation connaîtra
une vigueur accrue.
En résumé, les techniques culturales visent, en l’absence de toute végétation,
à diminuer la
vulnérabilité
du sol vis à vis de la dégradation,
à améliorer l’infiltration
des premières pluies, et à
réduire la vitesse de l’eau qui ruisselle. Une fois le semis réalisé, elles ont également pour objectif de
favoriser une installation
correcte et rapide de la culture propre à diminuer l’effet destructeur des
pluies saheliennes.
Bien que l’efficacité
du labour ait été démontrée
maintes fois en station comme en milieu
paysan, cette technique n’est pas appropriable
à l’heure actuelle par les paysans. Elle n’est donc pas à
proposer.
AGRICOLES
BP 3120 DAKAR
SENEGAL
@
21 24 25 - 22 88 28 Telex 3117 ISRA SG
NTPELLIER
Cedex
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LESSYSTEMES
AGRAIRESETCECONOMIEAGRICOLE
abmdoim National de Rwherohas VBttkinak~
SP 2057 @ 32 04 42
Cmoqim,rtalhtwcrimph~Lhi~~
ISR*- 1gg1J

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 6
En effet, sa réalisation, pourtant aisée en début comme en fin de cycle en raison de l’humidité
suffisamment
élevée du sol, entre en concurrence avec d’autres travaux champêtres non différables
(semis ou récolte). En saison sèche, la prise en masse des sols rend impossible le labour en traction
animale.
La prise en compte de cesfacteurs suggère la mise en oeuvre d’autres techniques culturales. Dans
l’état actuel de nos connaissances, nous préconisons la réalisation d’un travail à la dent en sec en
traction bovine, et, en culture arachidière,le
sarcla-buttage
de prélevée, appelé radou-baligne.
II. LE TRAVAIL
A LA DENT EN SEC EN TRACTION
BOVINE
1. Sites de réalisation
De par l’existence d’un ruissellement diffus ou en nappe dans la plupart des parcelles de culture,
le travail à la dent en sec est applicable à l’ensemble des unités de paysage de la toposéquence,
à
condition que la texture du sol autorise l’obtention
de-mottes de taille suffisante. Toutefois, les zones
les plus soumises à l’érosion en nappe doivent être traitées en priorité. C’est le cas, en particulier,
des
sols de bordure de plateau plus ou moins cuirassés, et de tous les sols de glacis très faiblement
structurés, sans rugosité de surface,~et très battants du fait de leur faible teneur en matière organique
et de leur taux élevé en limons et sables fins.
Cependant, dans les zones ou l’on observe un ruissellement
concentré, cette technique est à
proscrire, sans quoi le remède escompté deviendrait
pire que le mal. Dans ces cas, il est préférable
d’employer les techniques citées dans les fiches précédentes (petits seuils en pierre, par exemple).
2. Caractéristiques
:
L’outil
:
11 s’agit d’une dent RRS (Ressort Réversible Simplifiée), dont le schéma est donné en figure 6.1.
De conception simple, elle peut êtrefabriquéelocalement,
et adaptée facilement sur un bâti «Ariana»
(cf. photo 6.1), dont il existe de nombreux exemplaires au Sine-Saloum. En l’absence de ce type de
matériel, on peut également envisager la fabrication
d’un bati spécifique.
La réalisation
du travail :
Le travail se fait de manière isohypse ou au moins perpendiculairement
à la ligne de plus grande
pente, avec un écartem.ent de 45 et 50 centimètres, sur mil et arachide respectivement.
Par la suite, le
semis s’effectuera entre les lignes travaillées.
Pour des raisons d’état sanitaire des animaux de trait, il serait à priori préférable de réaliser le
travail à la dent en début de saison sèche. Pourtant, étant donnée la divagation
du bétail, nous
préconisons l’exécution du travail enfin de saison sèche de manière à ce que le micro-relief
créé ne soit
pas totalement
détruit par les passages répétés des animaux.
La force de traction exercée par une paire de boeufs ou de vaches de race Djakoré de gabarit
moyen est largement suffisante.
Pour ne pas fatiguer outre mesure les animaux de trait, il faut compter, en moyenne, environ 12
heuresde travail, soit 2 journées de 6 heures, pour couvrir 1 hectare. Sur certains solslourds de plateau,
le temps de travail peut être doublé et le jumelage de deux paires de boeufs peut devenir nécessaire si
l’on désire un travail suffisamment
conséquent.
6.2

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 6
I
Caractéristiques
du travail effectué
:
La profondeur
maximale moyenne travaillée varie en fonction du type de sol. Généralement,
elle se situe entre 8 et 12 cm pour une largeur travaillée moyenne d’environ 20 cm et un profil travaillé
moyen de 70 cm2, (photo 6.2).
3. Entretien
:
En raison de l’abrasion rapide du fer constituant la dent, le soc doit être retaillé ou retourné
(caractère réversible de l’outil) après, au plus, un hectare de surface travaillée (inter-rang
0,5 m)
4. Ejjicience
et limites
:
La rugosité de surface obtenue par le travail à la dent en sec est très efficace pour limiter la
circulation des eaux de surface des deux premières pluies. Malheureusement,
sur les sols mis en culture
de manière continue sans restitution
d’aucune sorte, elle disparaît très rapidement
en surface de la
ligne travaillée, bien qu’il subsiste unef orte porosité sous la croûte de battancef ormée. (D’où l’intérêt
d’un couplage avec un apport de matière organique.)
Du fait d’une infiltration
accrue, il résulte une progression plus rapide du front d’humectation
et
du front racinaire. En 1987, quarante-cinq
jours après le début des pluies (184 mm en 6 épisodes
pluvieux), sur sol de bordure de plateau, le front d’humectation
est de 40 cm plus profond en zone
travaillée; ce qui peut être très intéressant pour l’alimentation
hydrique de la culture en cas de
sècheresse temporaire de début de cycle.
En 1987, le rendement en mil avec travail à la dent et semis en sec fut de 19% supérieur par rapport
au témoin.
Actuellement,
les études se poursuivent sur l’amélioration
de la technique. Il s’agit notamment
de tester un nouveau modèle de dent devant permettre de réduire au maximum les problèmes d’usure.
Le soc serait constitué d’un acier à section carrée, biseauté à son extrémité et incliné de telle sorte que
son usure assurerait son affutage.
III. LE RADOU BALIGNE
OU SARCLO-BUTTAGE
DE PRELEVEE
;
1. Sites de réalisation
:
Cette technique, tout comme le travail à la dent en sec, est appliquable,
avec les mêmes
restrictions que ce dernier, à l’ensemble des unités de paysages de la toposéquence,
mais elle ne se
pratique que sur arachide. Dans la mesure où elle ne constitue pas de contrainte particulière
pour les
paysans du point de vue du calendrier cultural ou de la disponibilité
en matériel, le radou baligne peut
s’effectuer sur toutes les parcelles d’arachide.
2. Caractéristiques
:
La réalisation
de la technique
:
Le semis étant isohypse ou au moins perpendiculaire
à la ligne de plus grande pente, le radou
baligne est effectué en lieu, date et place du radou (sarclage de prélevée) classiquement réalisé, c’est-
à-dire au plus tard 48 heures après le semis.
Ils’agit,commelemontrelafigure2,decréerunepetitebuttesurlalignedesemisenliantàl’aide
6.3
I

1
ISRA - FICHE TECHNIQUE NQ 6
d’un chiffon les deux dents ou rasettes arrière de l’outil sarcleur. Lors de chaque passage, on réalise
ainsi deux demi balignes de part et d’autre de l’outil; le retour dans l’interrang contigu f ormant le demi
baligne complémentaire
(photo 6.3).
Caractéristiques
du travail réalisé :
On obtient un dénivelé maximum moyen de 7 à 8 cm, étalé sur 15 cm de part et djautre de la ligne
de semis. Pour des rangs d’arachide distants de 50 cm, 30 cm sont donc remaniés (photo 6.4).
Dans ces conditions,
le radou baligne permet de retenir en moyenne 40 mm de pluie sans
débordement,
si l’on suppose qu’il résiste sans détèrioration
à l’agressivité des pluies. De fait, ce petit
buttage offre une assez grande résistance aux précipitations,
puisqu’en 1988, après un cumul de plus
de 100 mm comprenant un événement pluvieux de plus de 80 mm en 1 heure, il pouvait encore stocker
plus de 30 mm en moyenne. Peu à peu, le micro-modelé
s’adoucit pour finalement
disparaître
un mois
après sa réalisation.
A cette date, la végétation
doit prendre le relai en matière de contrôle du
ruissellement.
3. Eff icience
et limites
:
Le radou-baligne
permet de lutter efficacement
contre la circulation superficielle
des eaux de
pluie, jusqu’à trente jours après le semis. Cependant, pour être pleinement efficace, le travail doit être
réalisé avec soin dans les délais ci-dessus cités, et renouvelé annuellement.
Les 2 ou 3 sarclages suivants se feront de manière traditionnnelle.
De plus, par «effet mulch », il permet de conserver l’humidité
superficielle
du sol et donc
d’accroître la résistance à la secheresse de l’arachide en début de cycle.
La comparaison entre radou simple et radou-balignefait
apparaître
un effet positif de ce dernier
sur la densité de peuplement et éventuellement
sur les rendements (surtout en fanes).
Globalement,
le radou-baligne
apparaît donc, à priori, comme une technique particulièrement
intéressante du point de vue de la conservation des sols et des eaux. Cependant, l’expérimentation
de
cette technique n’en est actuellement
qu’à ses balbutiements.
Il convient donc de confirmer
ces
premiers résultats fort encourageants;
6.4

fin.61 : dent Ressort Réversible SimDlifiée (CEEMAT)
-. ,-.
CARRE DE 20 mm x 40 mm
-
pour fixation
dent sur
l-
les bâtis
-
ETANCON : L = 35 cm
I = 6 cm
e = 12 mm
L
DEUX PLAQUES SOUDEES
SUR ETANCON pwr le
\\
blocage du soc
\\
ECHELLE : 1/2
VUE DE PROFIL

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no61 :
v’
Travail à la dent
en fin de
saison sèche
Photo n-62 :
Eclatement
du sol
obtenu
à la dent RRS
-

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no63 : Houe Sine réalisant un radou-baligne.
Noter le chiffon reliant les deux dents arrière.
Photo n-64 : Micro-relief
obtenu par radou-baligne